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Farah Neferet Assaad#97218#97218#97218#97218#97218#97218#97218
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
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Date d'inscription : 17/04/2018
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Lun 7 Mai 2018 - 0:55
L'appel de la forêt
Farah & John
L’appel de la nature… Vous ne savez sans doute pas de quoi je parle, si vous n’êtes pas un changelin. On ne peut pas y résister. Il finit toujours par prendre le dessus. Ce besoin de s’immerger dans son environnement naturel, de creuser la terre, battre des ailes, galoper à en perdre haleine ou hurler à la lune… Ce soir, il est survenu juste après la fin des cours. Je quittais l’université quand j’ai eu l’irrésistible envie de changer de peau et de me glisser entre deux arbres. Je suis montée dans le bus, mais je ne suis pas descendue à l’arrêt habituel le plus proche de chez moi. J’ai préféré une station en périphérie de la ville, après avoir prévenu Maman que « j’allais prendre un peu l’air avant de rentrer ».
Et me voilà justement à l’orée de la forêt. Je porte mon regard bleuté sur ses grands arbres, majestueux ancêtres qui dominent tout être vivant dans cette nature sauvage. Je sais ce que vous allez dire ; il n’est guère prudent, en ces temps, de se promener seule. Et à dire vrai, si ce n’était pas pour changer de forme et satisfaire ce besoin insatiable de liberté, jamais je n’aurais osé m’aventurer si loin de chez moi, seule. Surtout que je suis autophobe. Mais croyez-le ou non, je me suis toujours sentie un peu différente en cobra. Plus assurée, moins… vulnérable. Plus petite, mais tellement plus dangereuse.
Je cache mon sac dans le creux d’une vieille souche, à l’abri des regards indiscrets, dans un endroit où il faudra savoir quoi chercher pour le trouver. Il serait idiot de le laisser à la portée du premier venu. Je n’ai pas envie de me faire dérober mes affaires, et on pourrait se poser des questions à repérer un sac laissé ainsi à l’abandon. Et le propre des changelins, c’est de passer inaperçu. Ma mère me l’a toujours bien enseigné. Une fois certaine que mon bien ne risque rien, je jette quelques coups d’œil autour de moi, puis, fermant les yeux, je laisse le cobra prendre le dessus.
En l’espace d’une seconde, mon corps de jeune égyptienne a disparu ; un long serpent brun, d’un peu plus de deux mètres, le remplace. Je darde ma langue fourchue pour analyser les odeurs. J’ai développé cette faculté sous forme humaine, mais elle est toujours plus efficace sous ma forme de squamate. Après m’être familiarisée aux odeurs sylvestres, je glisse sur l’humus frais entre deux troncs d’arbre, produisant un léger bruissement sur les quelques feuilles qui le tapissent. Tout est si différent sous cette forme. Mes yeux sont loin d’être aussi efficients que ceux d’un aigle, mais ils possèdent une vision thermique. En revanche, je deviens très réceptive aux vibrations, ce qui peut me sauver. Pourquoi croyez-vous que les serpents s’enfuient lorsqu’on donne un grand coup sur le sol ? Mais, ma perception la plus modifiée est sans conteste celle de l’odorat. Je « goûte » l’air régulièrement avec ma langue fourchue, pour détecter la présence de proies, ou de prédateurs potentiels. A priori, je ne crains pas grand-chose. A part les suricates et certains rapaces, le cobra égyptien n’a pas d’ennemi naturel. Mais prudence est mère de sûreté.
Après une bonne demi-heure, je surprends l’odeur d’un rat. En soit, ce n’est pas étonnant, la présence d’un rongeur. Ce qui m’intrigue, c’est qu’elle a déjà disparu et reparu à plusieurs reprises. Est-ce une proie qui cherche à s’échapper en tournant autour ? Je me ramasse sur moi-même sur la racine noueuse d’un grand chêne et dresse la tête. J’ai la désagréable sensation d’être observée. Et ce n’est pas la première fois ; ça me suit depuis quelques jours. Je n’ai rien dit à Maman, car j’ai tendance à être un peu paranoïaque, et je ne veux pas l’ennuyer ni l’inquiéter pour si peu. Je peux très bien me tromper. Ça m’arrive régulièrement de m’angoisser pour rien. Toutefois, je décide d’en avoir le cœur net.
Je reprends ma progression, veillant cette fois à me fondre au maximum dans la nature. Je force la discrétion à son paroxysme, exactement comme lorsque je chasse. Et qui sait, s’il s’avère que j’ai tout imaginé, je pourrais très bien surprendre un rongeur en fuite. Je ne me nourris pas souvent sous cette forme, mais l’instinct est fort et c’est dur d’y résister. Je redresse régulièrement ma petite tête arrondie pour capter les odeurs sur ma langue, avant de reprendre ma route. Et c’est ainsi que petit à petit je me rapproche de cette odeur, qui tend à disparaître parfois. C’est assez perturbant, et quand ça arrive, j’enroule mon corps sinueux sur lui-même, la tête posée nonchalamment dessus, et j’attends.
A force de patience et d’ingéniosité, je parviens à repérer visuellement un rat qui cavale sur la terre humide. Je le prends en chasse ; cette fois, je ne le perdrai pas. J’accélère la cadence jusqu’à n’être plus qu’à deux mètres de lui. Et soudain, il fait volte-face, exposant son ventre parcouru sur toute la longueur d’une ligne blanche, qui ressemble étrangement à une cravate. Je m’immobilise, ne m’attendant pas à une telle réaction. On se défie du regard pendant quelques secondes. J’aurais pu le surprendre et le mordre, mais il y a quelque chose chez ce rongeur qui me retient. Et, finalement, je fais bien ; il finit par changer de forme et devient un ours.
Effrayée, je recule la tête en déployant les côtes amovibles de ma collerette pour me rendre plus imposante. Gueule ouverte, crochets menaçants, je me dresse, tel l’uraeus sur la couronne de Pharaon. Il s’écoule ainsi quelques secondes, qui me sont nécessaires pour calmer mes émotions. Je sais à présent à qui j’ai affaire. Et il en est de même de son côté, car il n’amorce aucun mouvement menaçant à mon égard. Il n’a visiblement aucune intention malveillante à mon égard. Je finis donc par me ramasser sur moi-même, cessant de siffler, sans le quitter des yeux. Que me veut-il, au juste ?
Comme il n’y a aucun être humain à proximité, je me permets de reprendre forme humaine, me retrouvant accroupie sur le sol, habillée d’un pantalon sombre et d’une chemise à manche longue couleur crème. Je me redresse lentement, un peu méfiante.
Et me voilà justement à l’orée de la forêt. Je porte mon regard bleuté sur ses grands arbres, majestueux ancêtres qui dominent tout être vivant dans cette nature sauvage. Je sais ce que vous allez dire ; il n’est guère prudent, en ces temps, de se promener seule. Et à dire vrai, si ce n’était pas pour changer de forme et satisfaire ce besoin insatiable de liberté, jamais je n’aurais osé m’aventurer si loin de chez moi, seule. Surtout que je suis autophobe. Mais croyez-le ou non, je me suis toujours sentie un peu différente en cobra. Plus assurée, moins… vulnérable. Plus petite, mais tellement plus dangereuse.
Je cache mon sac dans le creux d’une vieille souche, à l’abri des regards indiscrets, dans un endroit où il faudra savoir quoi chercher pour le trouver. Il serait idiot de le laisser à la portée du premier venu. Je n’ai pas envie de me faire dérober mes affaires, et on pourrait se poser des questions à repérer un sac laissé ainsi à l’abandon. Et le propre des changelins, c’est de passer inaperçu. Ma mère me l’a toujours bien enseigné. Une fois certaine que mon bien ne risque rien, je jette quelques coups d’œil autour de moi, puis, fermant les yeux, je laisse le cobra prendre le dessus.
En l’espace d’une seconde, mon corps de jeune égyptienne a disparu ; un long serpent brun, d’un peu plus de deux mètres, le remplace. Je darde ma langue fourchue pour analyser les odeurs. J’ai développé cette faculté sous forme humaine, mais elle est toujours plus efficace sous ma forme de squamate. Après m’être familiarisée aux odeurs sylvestres, je glisse sur l’humus frais entre deux troncs d’arbre, produisant un léger bruissement sur les quelques feuilles qui le tapissent. Tout est si différent sous cette forme. Mes yeux sont loin d’être aussi efficients que ceux d’un aigle, mais ils possèdent une vision thermique. En revanche, je deviens très réceptive aux vibrations, ce qui peut me sauver. Pourquoi croyez-vous que les serpents s’enfuient lorsqu’on donne un grand coup sur le sol ? Mais, ma perception la plus modifiée est sans conteste celle de l’odorat. Je « goûte » l’air régulièrement avec ma langue fourchue, pour détecter la présence de proies, ou de prédateurs potentiels. A priori, je ne crains pas grand-chose. A part les suricates et certains rapaces, le cobra égyptien n’a pas d’ennemi naturel. Mais prudence est mère de sûreté.
Après une bonne demi-heure, je surprends l’odeur d’un rat. En soit, ce n’est pas étonnant, la présence d’un rongeur. Ce qui m’intrigue, c’est qu’elle a déjà disparu et reparu à plusieurs reprises. Est-ce une proie qui cherche à s’échapper en tournant autour ? Je me ramasse sur moi-même sur la racine noueuse d’un grand chêne et dresse la tête. J’ai la désagréable sensation d’être observée. Et ce n’est pas la première fois ; ça me suit depuis quelques jours. Je n’ai rien dit à Maman, car j’ai tendance à être un peu paranoïaque, et je ne veux pas l’ennuyer ni l’inquiéter pour si peu. Je peux très bien me tromper. Ça m’arrive régulièrement de m’angoisser pour rien. Toutefois, je décide d’en avoir le cœur net.
Je reprends ma progression, veillant cette fois à me fondre au maximum dans la nature. Je force la discrétion à son paroxysme, exactement comme lorsque je chasse. Et qui sait, s’il s’avère que j’ai tout imaginé, je pourrais très bien surprendre un rongeur en fuite. Je ne me nourris pas souvent sous cette forme, mais l’instinct est fort et c’est dur d’y résister. Je redresse régulièrement ma petite tête arrondie pour capter les odeurs sur ma langue, avant de reprendre ma route. Et c’est ainsi que petit à petit je me rapproche de cette odeur, qui tend à disparaître parfois. C’est assez perturbant, et quand ça arrive, j’enroule mon corps sinueux sur lui-même, la tête posée nonchalamment dessus, et j’attends.
A force de patience et d’ingéniosité, je parviens à repérer visuellement un rat qui cavale sur la terre humide. Je le prends en chasse ; cette fois, je ne le perdrai pas. J’accélère la cadence jusqu’à n’être plus qu’à deux mètres de lui. Et soudain, il fait volte-face, exposant son ventre parcouru sur toute la longueur d’une ligne blanche, qui ressemble étrangement à une cravate. Je m’immobilise, ne m’attendant pas à une telle réaction. On se défie du regard pendant quelques secondes. J’aurais pu le surprendre et le mordre, mais il y a quelque chose chez ce rongeur qui me retient. Et, finalement, je fais bien ; il finit par changer de forme et devient un ours.
Effrayée, je recule la tête en déployant les côtes amovibles de ma collerette pour me rendre plus imposante. Gueule ouverte, crochets menaçants, je me dresse, tel l’uraeus sur la couronne de Pharaon. Il s’écoule ainsi quelques secondes, qui me sont nécessaires pour calmer mes émotions. Je sais à présent à qui j’ai affaire. Et il en est de même de son côté, car il n’amorce aucun mouvement menaçant à mon égard. Il n’a visiblement aucune intention malveillante à mon égard. Je finis donc par me ramasser sur moi-même, cessant de siffler, sans le quitter des yeux. Que me veut-il, au juste ?
Comme il n’y a aucun être humain à proximité, je me permets de reprendre forme humaine, me retrouvant accroupie sur le sol, habillée d’un pantalon sombre et d’une chemise à manche longue couleur crème. Je me redresse lentement, un peu méfiante.
- C-C’est vous qui me suivez, n’est-ce pas ? je finis par lancer en anglais, en dépit de ma timidité naturelle. Qu’est-ce que vous me voulez ?
"Quand deux changelins se confrontent"
© Etilya sur DK RPG
Invité
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Lun 7 Mai 2018 - 2:18
J'avais fini ma journée de cours assez tôt aujourd'hui, il ne devait pas être plus de midi lorsque la cloche sonna la fin de mon enseignement. Je décidai de rendre visite à Nawel et comble de la chance elle avait un creux énorme dans sa journée.
Nous avons pris le repas du midi ensemble dans l'un des petits restaurants du quartier universitaire et quelle joie ce fût de pouvoir converser à nouveau avec elle. J'ai bien vu qu'elle n'était plus la même qu'à l'époque où nous nous étions connus, mais je n'ai pas voulu creuser la question pour le moment.
Elle était inquiète pour sa fille aînée, cela se voyait bien alors je me suis proposé de leur venir en aide à tous les deux si d'aventure je pouvais y faire quelque chose.
C'est là qu'elle a eu une idée des plus fameuses, à savoir que je veille sur sa fille au vu du peu d'obligation que j'allais avoir à assurer à l'université. Avec le climat actuel à Nakanoto j'ai tout de suite accepté de garder un oeil sur elle.
Le premier jour je me suis contenté d'apprendre son emploi du temps et de savoir où allait se dérouler ses cours ainsi qu'à visualiser son itinéraire pour aller de chez elle à l'université. Mais dès le deuxième jour, j'ai commencé à garder un oeil distant sur elle et ses fréquentations. Elle semblait bien seule malheureusement. Pendant plusieurs jours ensuite je ne suis jamais resté très loin et je ne l'ai pas vu avoir recours à sa forme ce qui me plongeait dans une certaine perplexité. Je me souvenais bien qu'à son âge je revêtais ma peau de faucon pour filer aussi haut dans les cieux que mes ailes me le permettaient.
C'est là qu'elle a eu une idée des plus fameuses, à savoir que je veille sur sa fille au vu du peu d'obligation que j'allais avoir à assurer à l'université. Avec le climat actuel à Nakanoto j'ai tout de suite accepté de garder un oeil sur elle.
Ce fameux jour j'ai reçu un appel de sa Nawel me disant que Farah allait prendre du temps pour elle et « prendre l'air » ce qui ne pouvait être synonyme que d'une seule chose à mon sens. J'ai alors décidé de voir si elle pouvait être un peu stimulée davantage sous sa forme et lui redonner goût à quelque chose et la sortir de son regard perdu.
J'ai visualisé l'endroit le plus probable où elle irait pour se transformer et je suis parti avec un taxi pour me faire déposer sur un chemin bordant la forêt. Si elle avait pris le bus, j'avais le temps pour m'enfoncer dans les bois et la prendre de vitesse.
J'ai trouvé une petite clairière dans la forêt, offrant un cadre parfait pour une rencontre. J'ai pris soin d'accrocher mon parapluie à une branche et de déposer mon attaché-case dans un buisson au pied du même arbre. J'ai soigneusement plié mon manteau et l'ai posé sur la branche où se trouvait mon parapluie avant de faire reposer dessus mon feutre.
J'ai adopté ma forme de faucon pour ensuite retrouver son bus. Je ne m'étais pas trompé, car je l'ai bien vu descendre à l'arrêt bordant la forêt. Je la suivi depuis la canopée dense de cette magnifique forêt jusqu'à la voir adopter sa forme de cobra. Il y a des choses que seuls les changelins peuvent comprendre ni voir, je puis vous jurer qu'au moment où elle ne fût plus que cobra, on pouvait voir une étincelle de vie dans son regard.
Je me suis demandé à quel point elle pouvait se laisser envahir par l'instinct et l'euphorie de sa forme. Il était temps de jouer au serpent et au rat, mais sans lui mâcher le travail pour autant. J'ai bien appris de ma rencontre avec sa mère et nos discussions, son odorat rivalisait avec celui d'un rat sans aucun problème. J'ai décidé de mettre la ruse de mon côté pour la perdre. J'ai commencé par laisser une piste facile à identifier et à plusieurs reprises je suis passé sous ma forme de faucon pour m'éloigner dans la forêt avant d'adopter à nouveau le rat. Je ne m'étais pas autant amusé depuis le début de ma retraite à n'en pas douter.
Au bout d'une petite heure de ce petit jeu, elle m'avait en chasse et me rattrapait, mais nous étions enfin arrivés à la clairière. J'ai fait volte face, me plongeant dans son regard. Farah est encore jeune me suis-je dis, cela ne suffirait pas à lui faire comprendre. Je me suis remis sur mes quatre pattes et après un bruxisme pour lui signifier un défie, j'ai grandi pour devenir un grand ours kodiak.
Elle s'est dressée sur elle et par réflexe sans doute s'est gonflée, a déployé sa collerette pour m'intimider. Pour ma part je me suis contenté de me laisser lourdement tomber sur mon postérieur si rembourré pour lui signifier mon absence d'agressivité.
Elle est repassée sous sa forme humaine et m'a questionné à propos de ma filature et de ce que je lui voulais dans un anglais qui, ma foi, était d'un bon niveau.
Je suis parti en direction de l'arbre où se trouvaient mes effets et n'ai repris ma forme humaine qu'une fois arrivé à eux. J'ai remis mon feutre sur ma tête pour prendre mon manteau et le lui tendre.
John - La soirée risque d'être fraîche, si tu as froid je peux te le prêter. Lui ai-je dit avec un sourire souligné par ma moustache.
J'ai ouvert mon attaché-case pour en sortir un thermos et deux tasses pliantes. Lorsque je l'ai ouvert, un délicieux parfum de thé se dégageait dans l'air.
John - Ah merveilleux, il est encore chaud. Ça sera parfait pour discuter. Il allait nous falloir bien ça pour nous réchauffer un peu lorsque nous nous serions mis à discuter me suis-je dit.
John - Je m'appelle John Smith. Je suis un vieil ami de ta mère. Je m'exprimais alors en arabe pour faciliter le dialogue. Je suis ravi de voir que tu avais remarqué ma présence ces derniers jours, cela veut dire que tu es sur tes gardes et par les temps qui court cela montre que tu es une jeune fille très intelligente. Je continuais à lui parler en arborant un sourire rassurant avant de poursuivre. Elle m'a demandé si je ne pouvais pas veiller un peu sur toi et pourquoi pas t'aider si tu en avais besoin. J'espère que tu excuseras ma manière de t'approcher, mais je voulais voir si tu pouvais encore faire appel à ton instinct, sans oublier que j'ai trouvé ça très amusant. Ai-je dis en riant doucement tout en lui servant une tasse de thé.
Farah Neferet Assaad#97224#97224#97224#97224#97224#97224#97224
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Lun 7 Mai 2018 - 17:16
L'appel de la forêt
Farah & John
J’observe l’ours se diriger vers un arbre non loin avec une certaine appréhension. Bien qu’il se soit assis sur son arrière-train, dans l’intention évidente de montrer qu’il est pacifique, je reste sur mes gardes. Il me suit depuis une heure, et même plus probablement, et j’ai la nette impression qu’il me connaît. Or, ce n’est pas mon cas. Je me trouve dans une situation inégale, et je n’aime pas spécialement ça. Arrivé près du tronc, il reprend forme humaine ; j’ai ainsi affaire à un homme d’une cinquantaine d’année, vêtu d’un costume parfaitement ajusté, et d’un couvre-chef en feutre. Il me lance un sourire amical, surmonté d’une élégante moustache qui participe à la personnalité du changelin. Je regarde le manteau qu’il me tend. Je pourrais refuser, cependant une brise fraîche se lève et je commence déjà à frissonner. Il doit se douter que je suis très frileuse.
Je le regarde d’un air perplexe sortir de sa serviette un thermos contenant du thé, ainsi que deux tasses. Je fronce un sourcil ; il a l’air d’avoir tout prévu… Il s’attendait donc à me parler en pleine nature ? C’est un personnage bien singulier que voilà. Mon intérêt s’aiguise vivement lorsqu’il évoque ma mère. Un ami à elle ? Je n’ai jamais entendu parler de lui… Après, Mama ne me raconte pour tout, je veux bien le croire… Ainsi donc, elle lui a demandé de veiller sur moi ? Je baisse la tête ; elle s’inquiète vraiment pour moi. Après, il est vrai qu’avec toutes ces attaques récentes, il y a de quoi. Je note en tout cas qu’il parle très bien l’arabe égyptien. Je prends la tasse qu’il me tend pour lui permettre de me servir. J’avoue que je ne suis pas entièrement convaincue -paranoïa, quand tu nous tiens- mais je suis intriguée.
Je positionne mes deux paumes contre le plastique pour profiter de la chaleur du thé. Je m’humecte les lèvres, en profitant pour analyser les odeurs autour de moi. Celle du thé est douce et parfumée, très agréable pour la langue autant que pour le nez. Je me demande comment ils se sont rencontrés, s’il me dit bien la vérité. Et pourquoi elle ne m’a jamais parlé de lui, même si je sais qu’elle a ses secrets, surtout en ce qui concerne son précédent métier. J’aurais bien voulu lui envoyer un message pour lui demander confirmation, mais mon téléphone est resté dans mon sac à l’orée de la forêt. Je vais devoir attendre de le récupérer. D’ici là, je ne peux que compter sur mon instinct.
Je lève les yeux sur le dénommé John Smith -qui m’a tout l’air d’être un nom d’emprunt. Il n’a pas l’air malveillant, en apparence. Il garde constamment ce sourire rassurant, qui tend à me mettre en confiance. Mais mon côté paranoïaque ne cesse de me murmurer qu’il faut se méfier des apparences. J’ai par ailleurs de quoi être en alerte vis-à-vis des hommes plus âgés…
Je pose sur lui mon regard de pharaon, l’esprit vif. C’est l’un des rares moments où mon potentiel se révèle dans toute sa splendeur. Je suis d’un naturel réservé, je parle donc assez peu et toujours avec timidité. Mais lorsqu’il s’agit de raisonner, de démêler un casse-tête ou de résoudre un problème, je me montre toujours plus affirmée, et c’est là qu’on réalise que la gentille Farah n’est peut-être pas si inoffensive ou vulnérable. Certes, je suis craintive et anxieuse. Mais mon intelligence a toujours été mon plus grand atout. Je peux me montrer naïve sur certaines choses, notamment concernant les récits des gens en qui j’ai confiance. Mais lorsqu’il s’agit de ma sécurité, je suis au contraire très critique. Je dois donc m’assurer que cet homme dit vrai. Après quelques secondes d’une nouvelle réflexion, je décide d’être directe avec lui.
Le voyant tremper ses lèvres dans le thé, je l’imite ; c’est peut-être idiot d’attendre qu’il le consomme en premier, mais on ne sait jamais ce que peut contenir une boisson. Et je suis certaine que, s’il s’avère être celui qu’il prétend, il ne me tiendra pas rigueur de ma prudence excessive et ne pourra que saluer cette précaution supplémentaire.
- Merci, lui dis-je en prenant le vêtement pour le poser sur mes épaules.
Je le regarde d’un air perplexe sortir de sa serviette un thermos contenant du thé, ainsi que deux tasses. Je fronce un sourcil ; il a l’air d’avoir tout prévu… Il s’attendait donc à me parler en pleine nature ? C’est un personnage bien singulier que voilà. Mon intérêt s’aiguise vivement lorsqu’il évoque ma mère. Un ami à elle ? Je n’ai jamais entendu parler de lui… Après, Mama ne me raconte pour tout, je veux bien le croire… Ainsi donc, elle lui a demandé de veiller sur moi ? Je baisse la tête ; elle s’inquiète vraiment pour moi. Après, il est vrai qu’avec toutes ces attaques récentes, il y a de quoi. Je note en tout cas qu’il parle très bien l’arabe égyptien. Je prends la tasse qu’il me tend pour lui permettre de me servir. J’avoue que je ne suis pas entièrement convaincue -paranoïa, quand tu nous tiens- mais je suis intriguée.
- M-Merci, Mama m’a appris à être prudente. John Smith vous dites ? Elle ne m’a jamais parlé de vous. D’où la connaissez-vous ?
Je positionne mes deux paumes contre le plastique pour profiter de la chaleur du thé. Je m’humecte les lèvres, en profitant pour analyser les odeurs autour de moi. Celle du thé est douce et parfumée, très agréable pour la langue autant que pour le nez. Je me demande comment ils se sont rencontrés, s’il me dit bien la vérité. Et pourquoi elle ne m’a jamais parlé de lui, même si je sais qu’elle a ses secrets, surtout en ce qui concerne son précédent métier. J’aurais bien voulu lui envoyer un message pour lui demander confirmation, mais mon téléphone est resté dans mon sac à l’orée de la forêt. Je vais devoir attendre de le récupérer. D’ici là, je ne peux que compter sur mon instinct.
Je lève les yeux sur le dénommé John Smith -qui m’a tout l’air d’être un nom d’emprunt. Il n’a pas l’air malveillant, en apparence. Il garde constamment ce sourire rassurant, qui tend à me mettre en confiance. Mais mon côté paranoïaque ne cesse de me murmurer qu’il faut se méfier des apparences. J’ai par ailleurs de quoi être en alerte vis-à-vis des hommes plus âgés…
- Ça fait longtemps que vous… veillez sur moi ? Je veux dire… Vous dites être un « vieil » ami de Mama, c’est donc que vous la connaissez depuis des années, et donc que vous l’avez connue en Egypte. Or, vous voici au Japon, à Nakanoto, où nous habitons depuis quelques temps déjà. Je me demande donc s’il s’agit d’une simple coïncidence, ou si c’est Mama qui vous a averti de notre présence. Et plus encore, si vous « veillez » sur moi depuis le début, auquel cas mes sens se seraient un peu émoussés, ou seulement depuis peu.
Je pose sur lui mon regard de pharaon, l’esprit vif. C’est l’un des rares moments où mon potentiel se révèle dans toute sa splendeur. Je suis d’un naturel réservé, je parle donc assez peu et toujours avec timidité. Mais lorsqu’il s’agit de raisonner, de démêler un casse-tête ou de résoudre un problème, je me montre toujours plus affirmée, et c’est là qu’on réalise que la gentille Farah n’est peut-être pas si inoffensive ou vulnérable. Certes, je suis craintive et anxieuse. Mais mon intelligence a toujours été mon plus grand atout. Je peux me montrer naïve sur certaines choses, notamment concernant les récits des gens en qui j’ai confiance. Mais lorsqu’il s’agit de ma sécurité, je suis au contraire très critique. Je dois donc m’assurer que cet homme dit vrai. Après quelques secondes d’une nouvelle réflexion, je décide d’être directe avec lui.
- Vous avez déjà eu plusieurs occasions de me faire du mal, mais il n’en est rien. Je veux donc bien vous croire. Cependant, si vous connaissez bien ma mère, vous savez également qu’elle m’a appris à ne jamais porter crédit à une parole qui n’engage que celui qui l’écoute. Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
Le voyant tremper ses lèvres dans le thé, je l’imite ; c’est peut-être idiot d’attendre qu’il le consomme en premier, mais on ne sait jamais ce que peut contenir une boisson. Et je suis certaine que, s’il s’avère être celui qu’il prétend, il ne me tiendra pas rigueur de ma prudence excessive et ne pourra que saluer cette précaution supplémentaire.
"Quand deux changelins se confrontent"
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Jeu 10 Mai 2018 - 7:29
Farah tient de sa mère c'est évident me suis-je dit lorsque j'ai pu observer son regard au moment où le manteau lui fût tendu. Elle a cependant accepté mon geste ainsi que le thé, ce que je ne pouvais qu'apprécier.
Elle a tout de suite ouvert avec un rappel du nom que je lui ai donné et à mon avis non sans raison. Elle a dû comprendre que ce nom si passepartout était suspect. Le tout pour approfondir mes dires sur mes liens avec sa mère.
Je pensais alors à ma rencontre avec sa mère et je ne pouvais qu'y voir une relance sur le déjà vu en sommes. D'autant plus lorsque ses questions furent aussi pointu que sa mère lorsqu'elle m'a questionné à propos de ma bienveillance à son sujet et mon évidente filature.
Elle demeurait aux aguets au cas je l'aurais attiré dans un traquenard qui l'aurait mené à sa perte. J'ai alors opté pour une posture bien plus détendu et me suis assis sur une vieille souche qui traînait dans cette clairière. C'était humide, aussi ai-je posé un mouchoir déplié à l'endroit où j'allais m'asseoir, ainsi qu'un second à côté pour l'inciter à se poser quelques instants.
J'ai pris une grande inspiration, car la question n'était pas si simple que cela.
John - Oui en effet c'est mon nom, mais tu peux n'ai pas obligé de m'appeler Mr. Smith. Ai-je dit alors en riant quelque peu. Et si ta mère ne t'a jamais parlé de moi c'est à cause des circonstances de notre rencontre. À l'époque tu n'étais qu'un petit bébé encore, ta mère travaillait au musée du Caire et moi j'étais là pour affaire.
Aux vues de ces dires, je voyais bien qu'elle ne fût pas certaine d'elle-même et avait sans doute de problèmes pour se faire confiance. Elle se demandait depuis combien de temps je la suivais. Elle ne pouvait pas mesurer qu'en face d'elle se trouvait un espion surnommé Ghost dans le milieu de l'espionnage international en raison de mes talents pour la dissimulation. Je m'avouais à moi-même que j'aurai pu être moins discret qu'à mon habitude mais j'étais persuadé que si elle cherchait bien, son instinct avait dû l'avertir dans les derniers jours.
Elle avait cependant un esprit analytique tout à fait impressionnant pour quelqu'un de son âge. Sa mère l'avait bien formé, mais il y avait beaucoup de talent naturel aussi. Très rapidement elle a fait le lien avec mes dires et les incohérences évidentes du fait d'un britannique connaissant une égyptienne et venant s'installer dans la même ville. J'étais très impressionné par la jeune Farah, elle n'était pas aussi abattue que cela.
Je commençais à voir qu'elle avait quelques réticences envers moi, mais il y avait bien plus que de simples précautions de bases. Je pense que cela tenait plus de ma personne, mais après tout ce qui lui étaient arrivés, cela ne m'a finalement pas tant étonné que cela. Changer de vie du jour au lendemain, devoir tout recommencer ailleurs à des milliers de kilomètres de chez soi n'était pas une mince à faire.
John - Tu es très maligne Farah, tout comme ta mère. Lui ai-je dit avec un grand sourire. Je suis à Nakanoto depuis quelques semaines maintenant seulement. Si je suis venu c'est à cause des événements d'octobre dernier. Le conseil territorial vous a fait sortir d'Egypte mais c'était mon idée qui vous a conduit ici, alors je suis venu et j'ai repris contact avec ta mère. C'était avec un regard très doux, presque celui d'un père pour sa fille que je lui disais cela. Pour le reste ta mère m'a demandé il y a seulement cinq jours de garder un oeil sur toi.
Je la voyais si hésitante que j'ai fini par comprendre qu'elle attendait surement que je daigne boire le premier avant de profiter de ce thé. J'ai alors fait le premier par et après tout, c'était un thé saaidi, un thé noir porté à ébullition avec l'eau à laquelle j'avais ajouté de la cannelle et quelques graines d'anis, très prisé en Egypte depuis le temps des pharaons. Ce n'était pas mon thé préféré certes, mais cela allait avoir pour mérite de lui rappeler un peu son pays dont elle devait être nostalgique. Je suis alors allé chercher une petite boite en faire dans mon attaché-case avant de lui tendre ouverte. À l'intérieur se trouvaient de petites pâtisseries, mauvaises imitations de baklava, mais faute de mieux cela aurait je l'espère été le geste qui compte.
Avec un regard plein d'assurance et un panache digne de ses ancêtres si prestigieux et puissants, elle me demandait si j'avais des preuves de tout ce que j'avançais. J'ai alors sorti mon téléphone de ma poche pour lui montrer le contenu de mon échange avec sa mère plus tôt. NawelAujourd'huiMa fille va "prendre l'air" si tu vois ce que je veux dire. Une rencontre est envisageable tu penses ?18:13 ReçuOui, pas de problème pour moi18:14
Je ne sais pas où elle compte aller par contre, tu peux peut-être la suivre si tu es encore à l'université.18:14 ReçuJe suis déjà parti, mais ne t'en fais pas, j'ai une assez bonne idée d'où elle ira pour ça d'après l'itinéraire du bus. Seulement le temps de préparer un thé et passé à une boulangerie.18:15
Pendant qu'elle regardait la conversation que j'avais eue avec sa mère, puis j'ai sorti une vieille photo qui n'avait pas quitté mon portefeuille depuis toutes ses années. C'était une photo que nous avons prise sa mère et moi au musée du Caire devant des objets de collections dont nous avions empêché la vente sur le marché noir des objets d'arts.
John - J'espère que cela t'ira comme preuve ? Lui ai-je dit avec un visage souriant.
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Jeu 10 Mai 2018 - 15:10
L'appel de la forêt
Farah & John
J’écoute les explications de cet homme tout en me délectant du thé qu’il m’a offert. Je reconnais très bien la variété du saaidi, mais je distingue également une touche de cannelle et une pointe d’anis. Il s’agit d’une préparation très traditionnelle, que j’affectionne particulièrement. On aurait presque dit celui que fait ma mère. Les arômes du thé noir ravissent mes papilles et m’arrachent un léger sourire. Ils me rappellent mon Egypte natale, son désert et ses grandes pyramides. Me voilà nostalgique, à présent. Monsieur Smith sort de son sac une boîte remplie de pâtisseries égyptiennes, qui me font penser à des baklavas. La reproduction n’est certes pas entièrement fidèle, mais je prends note des efforts qu’il a fourni pour qu’elles y ressemblent le plus possible. Je le remercie en souriant, touchée par l’intention. Il ne fait aucun doute qu’il tient à faire bonne impression, et à gagner ma confiance.
En parlant de confiance, il sort son téléphone pour me montrer ses échanges textuels avec ma mère. Je lis les quelques textos qui traduisent leur amitié. C’est indéniablement ma mère. Le message a été envoyé quelques minutes après que je l’ai prévenue de ma petite escapade. Pour conclure son argumentaire, il sort une vieille photo prise devant le musée du Caire, où je reconnais ma mère dans la fleur de l’âge, et également John Smith, plus jeune à l’époque bien sûr. Cela achève de me convaincre que cet anglais dit la vérité et qu’il ne veut que mon bien.
Je me mets subitement à rougir, un peu honteuse de ne pas avoir porté crédit à ses paroles plus tôt. J’espère qu’il n’est pas vexé. De ce que j’ai lu, c’est vraiment un ami de confiance pour ma mère. Elle est très méfiante dans son genre également, et accorde difficilement sa foi au premier venu. Qui plus est, il semble qu’il nous a aidé par le passé. J’observe les pâtisseries avec attention, indécise, avant de porter mon choix sur l’une d’elle. Je la saisis entre le pouce et l’index, m’humecte les lèvres pour mieux appréhender son odeur, puis mords dedans avec entrain. Si elle n’égale pas les spécialités de mon pays, elle n’en reste pas moins très goûteuse.
Je m’arrête pour prendre une gorgée de thé. Cette conversation me ramène deux ans auparavant, quand j’étais encore en état de choc. Ces souvenirs me sont toujours flous et confus aujourd’hui, mais je me rappelle très bien ma stupéfaction quand ma mère m’avait parlé de notre départ imminent pour le Japon. Je n’avais alors pas bien saisi le pourquoi, car je savais que l’adaptation serait vraiment difficile. Mais là est toute la stratégie. Je ne peux que saluer, aujourd’hui, l’ingéniosité de Monsieur Smith.
J’aime bien la population de l’archipel, et je ne demande qu’à être appréciée. C’est pourquoi je suis un peu triste qu’ils se montrent aussi fermés, ici. Enfin, c’est toujours mieux que certains pays de l’occident où les gens de ma race sont bien plus mal traités. Au moins je ne souffre pas ici de démonstration ouverte de racisme. Il faut relativiser ; je m’en sors plutôt bien, comparé à d’autres.
Comme pour appuyer mes propos, une brise fraîche se lève et me fait frissonner. Je ressers le manteau sur mes épaules pour me protéger de la morsure du froid crépusculaire. Dans mon pays, on ne connaît ni printemps, ni automne. Les saisons se limitent à l’été et à l’hiver, où les températures sont certes plus fraîches, mais bien plus clémentes qu’en Océanie. Repenser à la contrée des pharaons m’amène sur un autre chemin de réflexion. Je détourne le regard pour le plonger dans ma tasse de thé.
Je n’ose pas le regarder dans les yeux. Il m’a dit qu’il nous a aidé, mais est-il dans le secret ? Qu’est-ce que maman a pu lui raconter pour se justifier ? Il ait probable qu’elle lui ait parlé de ma mésaventure, sans toutefois entrer dans les détails. Mais, la question qui me préoccupe le plus, c’est par rapport à Shani. Je ne pense pas qu’elle l’aurait mis dans la confidence, sans me demander mon avis en tout cas. Elle sait ô combien c’est difficile pour moi.
En parlant de confiance, il sort son téléphone pour me montrer ses échanges textuels avec ma mère. Je lis les quelques textos qui traduisent leur amitié. C’est indéniablement ma mère. Le message a été envoyé quelques minutes après que je l’ai prévenue de ma petite escapade. Pour conclure son argumentaire, il sort une vieille photo prise devant le musée du Caire, où je reconnais ma mère dans la fleur de l’âge, et également John Smith, plus jeune à l’époque bien sûr. Cela achève de me convaincre que cet anglais dit la vérité et qu’il ne veut que mon bien.
- Oui, merci, lui dis-je en souriant. Je suis désolée de m’être montrée si farouche. Mais, par les temps qui courent, vous savez bien…
Je me mets subitement à rougir, un peu honteuse de ne pas avoir porté crédit à ses paroles plus tôt. J’espère qu’il n’est pas vexé. De ce que j’ai lu, c’est vraiment un ami de confiance pour ma mère. Elle est très méfiante dans son genre également, et accorde difficilement sa foi au premier venu. Qui plus est, il semble qu’il nous a aidé par le passé. J’observe les pâtisseries avec attention, indécise, avant de porter mon choix sur l’une d’elle. Je la saisis entre le pouce et l’index, m’humecte les lèvres pour mieux appréhender son odeur, puis mords dedans avec entrain. Si elle n’égale pas les spécialités de mon pays, elle n’en reste pas moins très goûteuse.
- Si j’ai bien compris, je reprends entre deux bouchées, vous nous avez aidé à quitter l’Egypte pour le Japon. Je vous en suis très reconnaissante. C’est vrai que c’était un choix judicieux. La population locale n’est pas très ouverte aux gens comme nous, et le climat ici est tellement différent que c’est loin d’être la première destination qui vient à l’esprit lorsqu’il s’agit de rechercher des fuyards.
Je m’arrête pour prendre une gorgée de thé. Cette conversation me ramène deux ans auparavant, quand j’étais encore en état de choc. Ces souvenirs me sont toujours flous et confus aujourd’hui, mais je me rappelle très bien ma stupéfaction quand ma mère m’avait parlé de notre départ imminent pour le Japon. Je n’avais alors pas bien saisi le pourquoi, car je savais que l’adaptation serait vraiment difficile. Mais là est toute la stratégie. Je ne peux que saluer, aujourd’hui, l’ingéniosité de Monsieur Smith.
- C’était une brillante idée. Il est vrai que ça n’a pas été facile de s’intégrer ici. D’ailleurs, je ne me considère pas vraiment comme entièrement intégrée, actuellement. Je dois encore perfectionner mon japonais, qui reste un peu bancal, et malheureusement, mon physique trahit mes origines nord-africaines. Les habitants se montrent souvent un peu froids avec moi, j’ajoute avec un ton emprunt d’un soupçon de regret.
J’aime bien la population de l’archipel, et je ne demande qu’à être appréciée. C’est pourquoi je suis un peu triste qu’ils se montrent aussi fermés, ici. Enfin, c’est toujours mieux que certains pays de l’occident où les gens de ma race sont bien plus mal traités. Au moins je ne souffre pas ici de démonstration ouverte de racisme. Il faut relativiser ; je m’en sors plutôt bien, comparé à d’autres.
- Bon, par contre, le climat est vraiment différent de mon Egypte natale.
Comme pour appuyer mes propos, une brise fraîche se lève et me fait frissonner. Je ressers le manteau sur mes épaules pour me protéger de la morsure du froid crépusculaire. Dans mon pays, on ne connaît ni printemps, ni automne. Les saisons se limitent à l’été et à l’hiver, où les températures sont certes plus fraîches, mais bien plus clémentes qu’en Océanie. Repenser à la contrée des pharaons m’amène sur un autre chemin de réflexion. Je détourne le regard pour le plonger dans ma tasse de thé.
- A ce sujet… Est-ce que Maman vous a expliqué… les raisons de notre départ ?
Je n’ose pas le regarder dans les yeux. Il m’a dit qu’il nous a aidé, mais est-il dans le secret ? Qu’est-ce que maman a pu lui raconter pour se justifier ? Il ait probable qu’elle lui ait parlé de ma mésaventure, sans toutefois entrer dans les détails. Mais, la question qui me préoccupe le plus, c’est par rapport à Shani. Je ne pense pas qu’elle l’aurait mis dans la confidence, sans me demander mon avis en tout cas. Elle sait ô combien c’est difficile pour moi.
"Reconnaissance et confidence"
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Ven 11 Mai 2018 - 6:22
Je la vis prendre mon téléphone pour vérifier mes dires et à mesure qu'elle lisait, je voyais son visage s'adoucir. Sans doute voyait-elle le lien qui m'unissait avec sa mère. Elle était si douce en s'excusant, mais il n'était pas nécessaire de s'excuser.
John - Par les temps qui courent comme tu le dis, je n'ai rien à excuser. Faire preuve de bons sens est une bonne chose.
Elle était emplie de regret quant à la manière dont les locaux ont de réagir avec elle et il est vrai que j'avais moi-même eu le droit à leur célèbre "gaijin", ou "étranger" autrement dit. Ce n'était pas un terme des plus flatteur et encore moins de ce qu'on entendait dans une conversation avec une jeune fille lorsqu'on a dû savoir vivre. Mais il se trouve que la jeunesse d'aujourd'hui, bien qu'imprégnée des codes de leurs parents, est tout de même bien peu courtoise.
John - Tu sais, le Japon est imprégné d'une culture ancestrale centrée sur elle-même. Et malheureusement la jeunesse d'ici dispose des travers de la jeunesse de ce siècle mêlés à cette culture. Mais je suis certain que tu te feras des amis très vite.
Comment avais-je pu dire une phrase aussi maladroite à une jeune fille. J'étais certain que cela allait être mal compris alors j'ai décidé de rectifier le tir d'entrée de jeu.
John - Ce n'est pas ce que je voulais dire bien évidemment. Mais partageant la même nature si jamais tu as besoin de quelqu'un à qui parler autre que ta mère, sache que je serai toujours là. Lui ai-je dis avec un air paternaliste bien malgré moi.
Sa question m'a un peu déstabilisé sur le coup. Aux vues du ton et de la difficulté qu'elle a eue à la formuler, il avait dû se passer quelque chose de grave l'impliquant. Je connaissais les moeurs et coutumes encore en vigueur dans les pays moyens-orientaux. Tout ce que j'espérai à ce moment-là, c'était qu'elle n'ait pas subi l'impardonnable.
Je savais très bien que ce ne serait pas une mince à faire que de lui expliquer la relation que j'entretenais avec sa mère. Toutefois, je ne savais pas ce qui les avait motivés à partir de chez elles et à vouloir fuir au plus loin qu'elles pouvaient.
Je me revoyais encore assis chez moi dans mon nouvel appartement parisien que j'avais acquis trois mois auparavant seulement. On m'avait gentiment demandé de prendre ma retraite l'année précédente, peu avant les fêtes de fin d'année. Depuis plus rien n'avaient vraiment de sens et je tournais en rond bêtement dans l'espoir de trouver un quelconque intérêt à la fortune que l'Agence m'avait remise en guise de retraite.
J'ai reçu un appel de Nawel paniquée qui me disait qu'elle avait été obligée de faire appel au conseil territorial pour la protéger elle et sa fille. À peine avais-je raccroché que j'ai pris le premier avion pour le Caire. Une fois arrivé au conseil territorial, ils étaient en train de débattre du meilleur endroit où les envoyer. J'ai tout naturellement évoqué la possibilité du Japon qui était le choix le moins crédible de fuite pour deux égyptiennes, ce qui a été totalement approuvé. Je n'ai jamais demandé à Nawel ce qu'il s'était passé de si grave la menant à tout quitter et refaire sa vie avec sa fille aussi loin.
John - Ta mère avait bien l'intention de m'expliquer son choix. Je prenais une bonne respiration. Mais je n'ai pas souhaité entrer dans son intimité à ce moment-là. J'ai compris que c'était forcément quelque chose de grave, mais je n'avais pas à savoir. Et je ne te demanderai rien non plus. Mais si tu veux en parler, je suis là. Ai-je à nouveau dit avec un sourire doux et affectueux.
Après tout, je n'avais pas à savoir, c'était un fait indéniable. J'avais en effet envis de savoir, car si c'était grave, je pouvais peut-être lui venir en aide. Être un changelin était déjà un avantage, car au vu de mon âge, je pouvais lui apporter beaucoup. Mais finalement j'en venais à me demander si je ne pouvais pas faire plus pour mon espèce. Je n'avais jamais vraiment été proche des conseils territoriaux et encore moins de mes semblables mis à part Abraham. Et s'il y avait d'autres changelin dans sa situation il faudrait peut-être que je fasse quelque chose. Mais c'était elle qui m'importait le plus pour l'instant.
John - Donc si tu veux que nous parlions de quoi que ce soit, nous le pouvons.
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Ven 18 Mai 2018 - 1:14
L'appel de la forêt
Farah & John
J’écoute Monsieur Smith m’expliquer les raisons de l’attitude plutôt froide et méfiante des habitants locaux tout en buvant mon thé. Il est vrai que la tendance va à l’avarice en matière de courtoisie. J’ai pu le constater par moi-même, tant en Egypte qu’ici-même au Japon. Chez les jeunes de ma génération, la courtoisie et les bonnes manières sont des principes qui se perdent, malheureusement. Ceci dit, bien que je sois attristée par l’adjectif péjoratif « gaijin » dont j’ai été affublée dès le début, je n’en veux à personne. Comme l’a dit John, c’est une question de culture, et en tant d’arabe, je sais très bien à quoi ressemble les préjugés et l’incompréhension d’une population envers une autre. J’imagine qu’ils ont leurs raisons et je ne les blâme pas. J’offre un sourire reconnaissant au changelin.
Il se montre un poil paternel envers, ce que je trouve assez touchant. Et ça me rassure un peu également, de savoir qu’un personnage expérimenté comme lui, et ami de ma mère de surcroît, habite ici. Même si nous venons de nous rencontrer, mon cœur me pousse à lui faire confiance. Mama a toujours su choisir ses amis avec soin. Je me demande d’ailleurs comment elle est venue à se marier avec mon père… Elle aurait dû voir le mal en lui, non ? Aurait-elle pu être aveuglée à ce point ? Ou était-il assez fourbe pour duper même l’extrême vigilance de Nawel Assaad ? Le simple souvenir de mon géniteur suffit à rendre fade la pâtisserie dans ma bouche. Je cesse de mâcher, tandis que John m’explique qu’il ne sait rien de l’affaire qui nous a forcé à quitter le pays. Je ne sais pas si je dois en être soulagée… Je vis dans ce secret depuis deux ans, ça me pèse lourdement sur les épaules. Je n’aborde pas le sujet avec ma mère, j’ose à peine l’évoquer à la psychologue qui me suit, il n’y a personne en qui j’ai assez confiance pour soulager ma douleur…
Je coule sur lui un regard inquisiteur, indécise. J’imagine bien que je ne pourrai pas me taire éternellement. Je finirai par étouffer avec ce terrible secret. Mais suis-je prête pour l’évoquer aujourd’hui, dans ces circonstances, à un homme, certes de confiance, mais que je viens à peine de rencontrer ? J’hésite… Je finis de mâcher ce que j’ai dans la bouche avant d’avaler avec une petite gorgée de thé.
C’est tout ce que je trouve à dire alors qu’il fait tout pour me rassurer et me mettre à l’aise. Je regrette que ma langue ne se délie pas si facilement. Même si parler de ce que j’ai vécu ne sera jamais facile. Je… j’aimerais pouvoir m’en libérer, au moins pour un temps. Cela dit, j’apprécie l’attention dont il fait preuve envers moi. Je lui offre un triste sourire ; il se rapproche tellement de l’image paternelle que j’imaginais, petite, en regardant mon père. Tellement que c’en est douloureux. Je ramène mon bras gauche sur ma poitrine.
J’ai exprimé à haute voix le secret de mes pensées sans vraiment le réaliser. Le souvenir de mon père et de son regard dur et froid, ce jour fatidique, me rattrape. Je ferme les yeux alors que des images insoutenables se superposent. Il devait m’aimer et me protéger, me consoler et me soutenir dans mes projets. Au lieu de ça, il m’avait vendue… Une terrible trahison, de mon cœur, de ma confiance, de mon amour pour lui. C’est un conflit qui me déchire depuis deux ans. Soudain je sens une profonde anxiété remonter insidieusement jusqu’à mon cœur. Ma gorge se serre et mon menton commence à trembler, puis mon corps entier frémit. J’ouvre la bouche pour chercher l’air, pour me soustraire à cette nouvelle bouffée d’angoisse qui me submerge.
Mes doigts laissent échapper la tasse, heureusement vide, qui roule sur mes genoux pour finir sa course sur l’herbe fraîche à mes pieds. Je pose mes deux mains sur mon visage tout en aspirant l’air avec difficulté. Des larmes se forment aux coins de mes yeux et roulent sur mes joues soudain pâles. Me voilà qui cède à la pression devant John. Que doit-il penser, en me voyant ainsi ? Comment me perçoit-il ? Voit-il la victime que je suis ? Depuis deux ans, je suis terriblement angoissée par le regard des autres. J’ai tellement peur qu’ils décèlent la honte et l’humiliation que j’ai subie. Je n’ose même plus lui adresser un regard.
- Merci, c’est gentil.
Il se montre un poil paternel envers, ce que je trouve assez touchant. Et ça me rassure un peu également, de savoir qu’un personnage expérimenté comme lui, et ami de ma mère de surcroît, habite ici. Même si nous venons de nous rencontrer, mon cœur me pousse à lui faire confiance. Mama a toujours su choisir ses amis avec soin. Je me demande d’ailleurs comment elle est venue à se marier avec mon père… Elle aurait dû voir le mal en lui, non ? Aurait-elle pu être aveuglée à ce point ? Ou était-il assez fourbe pour duper même l’extrême vigilance de Nawel Assaad ? Le simple souvenir de mon géniteur suffit à rendre fade la pâtisserie dans ma bouche. Je cesse de mâcher, tandis que John m’explique qu’il ne sait rien de l’affaire qui nous a forcé à quitter le pays. Je ne sais pas si je dois en être soulagée… Je vis dans ce secret depuis deux ans, ça me pèse lourdement sur les épaules. Je n’aborde pas le sujet avec ma mère, j’ose à peine l’évoquer à la psychologue qui me suit, il n’y a personne en qui j’ai assez confiance pour soulager ma douleur…
Je coule sur lui un regard inquisiteur, indécise. J’imagine bien que je ne pourrai pas me taire éternellement. Je finirai par étouffer avec ce terrible secret. Mais suis-je prête pour l’évoquer aujourd’hui, dans ces circonstances, à un homme, certes de confiance, mais que je viens à peine de rencontrer ? J’hésite… Je finis de mâcher ce que j’ai dans la bouche avant d’avaler avec une petite gorgée de thé.
- Je ne sais pas… Mais c’est gentil, je vais y réfléchir…
C’est tout ce que je trouve à dire alors qu’il fait tout pour me rassurer et me mettre à l’aise. Je regrette que ma langue ne se délie pas si facilement. Même si parler de ce que j’ai vécu ne sera jamais facile. Je… j’aimerais pouvoir m’en libérer, au moins pour un temps. Cela dit, j’apprécie l’attention dont il fait preuve envers moi. Je lui offre un triste sourire ; il se rapproche tellement de l’image paternelle que j’imaginais, petite, en regardant mon père. Tellement que c’en est douloureux. Je ramène mon bras gauche sur ma poitrine.
- Un père protège sa fille en toute circonstance, n’est-ce pas ? Je voudrais tellement qu’il soit comme vous…
J’ai exprimé à haute voix le secret de mes pensées sans vraiment le réaliser. Le souvenir de mon père et de son regard dur et froid, ce jour fatidique, me rattrape. Je ferme les yeux alors que des images insoutenables se superposent. Il devait m’aimer et me protéger, me consoler et me soutenir dans mes projets. Au lieu de ça, il m’avait vendue… Une terrible trahison, de mon cœur, de ma confiance, de mon amour pour lui. C’est un conflit qui me déchire depuis deux ans. Soudain je sens une profonde anxiété remonter insidieusement jusqu’à mon cœur. Ma gorge se serre et mon menton commence à trembler, puis mon corps entier frémit. J’ouvre la bouche pour chercher l’air, pour me soustraire à cette nouvelle bouffée d’angoisse qui me submerge.
- Pourquoi Baba… j’articule d’une voix étranglée.
Mes doigts laissent échapper la tasse, heureusement vide, qui roule sur mes genoux pour finir sa course sur l’herbe fraîche à mes pieds. Je pose mes deux mains sur mon visage tout en aspirant l’air avec difficulté. Des larmes se forment aux coins de mes yeux et roulent sur mes joues soudain pâles. Me voilà qui cède à la pression devant John. Que doit-il penser, en me voyant ainsi ? Comment me perçoit-il ? Voit-il la victime que je suis ? Depuis deux ans, je suis terriblement angoissée par le regard des autres. J’ai tellement peur qu’ils décèlent la honte et l’humiliation que j’ai subie. Je n’ose même plus lui adresser un regard.
"Prisonnière de ses angoisses"
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Ven 18 Mai 2018 - 2:52
Elle oscille entre des sourires et des regards inquisiteurs, entre grande douceur et grande noblesse. Je sentais bien quel tourbillon émotionnel se formait en elle. La confiance n'est pas quelque chose qu'on accorde facilement et à force de ma longue vie d'espion, j'ai acquis cette faculté d'attirer la confiance d'autrui. Je ne me suis même pas rendu compte à quel point cela pouvait être déstabilisant une telle attitude venant d'un étranger. Dans ma tête, je la connaissais déjà un peu et j'avais beaucoup de bienveillance qui venait naturellement bien malgré moi.
Ses remerciements étaient les bienvenus, mais je sentais qu'en son fort intérieur, quelque chose était en train de remonter à la surface. Quelque chose d'à la fois fulgurant et énorme. Et soudainement avec l'effet d'une bombe elle a articulé.
Farah - Un père protège sa fille en toute circonstance, n'est-ce pas ? Je voudrais tellement qu'il soit comme vous...
C'est alors que j'ai songé à quelque chose de terrible qui avait dû se passer entre elle et son père. J'ai tout de suite pensé au pire et cela a suffit à me faire froisser ma tasse en plastique. Mon esprit critique a alors repris le relais, me ramenant à la raison. Elle n'a pas pu être violée par son père, car Nawel aurait tout simplement porté plainte contre lui pour viol et il aurait été condamné. Non, c'était quelque chose d'autre, mais ce n'est pas sans raison que coulent les larmes d'une femme aussi noble. Qu'avait-il bien pu faire à sa fille pour qu'elle se mette dans un tel état, à s'en étrangler à la seule prononciation de "baba"?
Il fallait faire un geste lui montrer que je la soutenais, mais si elle avait subit le pire, un contact était mal venu. J'ai décidé de poser mon feutre sur ta tête, lui tombant bien plus bas qu'il devrait, lui apportant un peu de chaleur. Je ramassais ensuite la tasse à ses pieds pour lui verser à nouveau un peu de thé et lui tends pour la réchauffer sans la toucher.
John - Tu sais, je pense soudainement à Antoine et Cléopatre de Shakespears et plus précisément à ce que dit Enobarbus à Antoine en parlant de la reine d'Egypte. Dis-je en regardant droit devant moi. "Ses passions sont formées du plus exquis du pur amour. Nous ne pouvons appeler soupirs et larmes les ouragans qu'elle souffle et les averses qu'elle pleure, ouragans et tempêtes plus affreux que ceux qu'on voit dans l'almanach". Dis-je avec une certaine justesse théâtrale. Les blessures qui sont les tiennes finirons par faire moins mal un jour. Tu les sentiras encore, mais un jour tes larmes et soupirs te serviront à balayer devant toi ceux qui les engendrent.
Je pensais sincèrement ce que je lui disais, car tout le long de la citation je pensais à mes parents assassinés. Au début j'ai vécu ça comme un traumatisme jusqu'à ce que j'eusse décidé d'en faire un moteur. Je sais que la vengeance n'est pas une motivation à encourager, mais parfois on ne peut tout simplement pas pardonner. Jusqu'à ce que j'accomplisse ma vengeance, je ne voyais plus mes parents que dans leurs derniers instants. Ce n'est qu'une fois vengé que j'ai pu à nouveau me remémorer les bons moments. Bien entendu pour elle ce n'était pas la même chose. Je ne savais pas si mes paroles avaient du sens pour elle, mais je voulais essayer de lui faire comprendre que toutes larmes ne sont pas vaines et encore moins honteuses.
Une idée m'est alors venu en tête tandis que nous conversions. Il y avait une chose capable de combler des besoins de liberté intenses. Je me souviens qu'il y avait quelque chose qui arrivait à me consoler à chaque fois que j'étais triste et même à oublier pour un certain temps mes problèmes. Voler est une sensation incomparable. Si un changelin qui n'a pas de forme pour voler vous affirme que ce n'est pas si extraordinaire, ne l'écoutez pas. Marcher, courir ou nager sont des expériences que l'on peut faire à l'état humain, certes pas forcément avec les mêmes sensations ou facilités, mais voler est une chose véritablement magique.
John - Si tu le veux, je pourrai t'aider à te sentir mieux sans que tu n'aies à aborder ce qui t'accable. Je ne connais pas meilleurs choses pour le morale que de voler. Lui dis-je avec un grand sourire bien qu'elle ne me regardait sans doute pas. Je pourrais toujours t'apprendre une fois un animal volant choisi.
Je ne sais même pas pourquoi je lui ai proposé cela aussi vite et d'une manière aussi frontale. Je me sentais proche de cette petite, plus que je ne le devrais. Je n'ai jamais pris le temps de fonder ma propre famille et la sienne était détruite. C'était surement les regrets de ma vie qui me poussaient à prendre autant soin d'elle, que je voyais sans doute comme un père voyant sa fille.
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Dim 20 Mai 2018 - 21:45
L'appel de la forêt
Farah & John
Alors que je tente de juguler l’angoisse qui m’assiège, je sens une soudaine chaleur sur mon crâne, tandis que mon champ de vision se trouve encombré par la visière d’un couvre-chef. Je tourne la tête vers Monsieur Smith, et constate qu’il s’est séparé de son chapeau pour le poser sur mon crâne. Outre la chaleur qui m’apaise -je suis un cobra égyptien après tout, les serpents aiment la chaleur- la surprise détourne mon attention des pensées qui m’inquiètent. J’écoute son récit, intriguée et émerveillée à la fois par la poésie qui en ressort. Sait-il seulement que mon ancêtre est lié à la mort de Cléopâtre ? La situation me ferait presque rire. La conclusion de son discours sur les larmes me touche particulièrement. Je baisse le regard sur mes pieds ; j’espère vraiment qu’il a raison. Peut-être qu’un jour je serais plus forte, aguerrie par les expériences de mon passé, et je parviendrais à régler mes comptes.
J’essuie mes larmes du revers de la main, toujours secouée de quelques sanglots, tandis que John me fait une proposition inattendue. Je pose sur lui mes yeux céruléens. Il a l’air sérieux. Voler… qui n’en a jamais rêvé ? Surtout que dans mon cas, c’est réalisable. Il suffit de trouver un animal qui me correspond, de récupérer une plume, par exemple, et d’intégrer le génome pour développer la transformation. Je ferme un instant les yeux pour m’imaginer dans les nuages, le vent ébouriffant les plumes de mes ailes, mon regard perçant scrutant le sol à la recherche d’une proie assez imprudente pour s’aventurer à découvert… C’est vrai que c’est tentant. Quand je rouvre les yeux, je réalise que ma respiration a retrouvé un rythme normal. Grâce à ses paroles rassurantes, il a détourné l’attention de mon esprit et mon angoisse est passée.
Je lui jette un regard avant de baisser les yeux à nouveau, embarrassée. Ma main droite vient saisir la visière de son chapeau pour le redresser sur ma tête, mais il retombe aussitôt. Il n’y a rien à faire, il est trop large pour moi. Je me demande à quoi je ressemble avec…
Je retire le chapeau et le retourne pour contempler le creux, où se mêlent cheveux courts et gris et cheveux ébène et longs. Il suffit d’un rien pour laisser une trace de son passage. Je le fais tourner entre mes doigts, appréciant la texture de la matière feutrée sous la peau de mes mains. Il est sombre et parfaitement circulaire, avec une bande de tissu un peu plus brun qui fait le tour, juste au-dessus de la visière. Il s’agit là d’un couvre-chef de qualité ; il n’y a pas besoin d’être expert dans le domaine de la haute couture pour le savoir.
Je m’imagine l’animal aux ailes à moitié déployées, le bec entrouvert, protégeant son territoire. Puis s’envoler d’un puissant battement d’ailes pour régner sur les cieux. Oui, s’il y a bien un oiseau qui m’attire, c’est l’aigle. Bien qu’il existe une multitude d’espèces et de sous-espèces… C’est sans doute cliché, mais celui qui m’a toujours marquée, c’est l’Aigle royal. Je tourne la tête vers le changelin pour voir sa réaction.
Ça me sortirait un peu de mon quotidien, même si les cours à l’Université sont déjà en soit un bel investissement personnel. Et ça m’offrirait aussi une nouvelle échappatoire, là où le cobra ne serait pas suffisant pour me protéger. Et ça me ferait surtout une nouvelle activité à partager avec cet homme, où je pourrais mieux le connaître et nouer un véritable lien avec lui. Et ce ne serait pas un luxe.
J’essuie mes larmes du revers de la main, toujours secouée de quelques sanglots, tandis que John me fait une proposition inattendue. Je pose sur lui mes yeux céruléens. Il a l’air sérieux. Voler… qui n’en a jamais rêvé ? Surtout que dans mon cas, c’est réalisable. Il suffit de trouver un animal qui me correspond, de récupérer une plume, par exemple, et d’intégrer le génome pour développer la transformation. Je ferme un instant les yeux pour m’imaginer dans les nuages, le vent ébouriffant les plumes de mes ailes, mon regard perçant scrutant le sol à la recherche d’une proie assez imprudente pour s’aventurer à découvert… C’est vrai que c’est tentant. Quand je rouvre les yeux, je réalise que ma respiration a retrouvé un rythme normal. Grâce à ses paroles rassurantes, il a détourné l’attention de mon esprit et mon angoisse est passée.
- Merci. Ça va mieux, grâce à vous. Je suis désolée que vous ayez assisté à ça…
Je lui jette un regard avant de baisser les yeux à nouveau, embarrassée. Ma main droite vient saisir la visière de son chapeau pour le redresser sur ma tête, mais il retombe aussitôt. Il n’y a rien à faire, il est trop large pour moi. Je me demande à quoi je ressemble avec…
- J’avoue que c’est tentant, d’apprendre une transformation d’oiseau et de voler. J’en ai déjà rêvé, plusieurs fois. Qui n’en rêve pas, après tout ? Même si dans notre cas, ce rêve est toujours à porter de main.
Je retire le chapeau et le retourne pour contempler le creux, où se mêlent cheveux courts et gris et cheveux ébène et longs. Il suffit d’un rien pour laisser une trace de son passage. Je le fais tourner entre mes doigts, appréciant la texture de la matière feutrée sous la peau de mes mains. Il est sombre et parfaitement circulaire, avec une bande de tissu un peu plus brun qui fait le tour, juste au-dessus de la visière. Il s’agit là d’un couvre-chef de qualité ; il n’y a pas besoin d’être expert dans le domaine de la haute couture pour le savoir.
- J’ai toujours aimé les aigles. Ils ont un petit quelque chose, une majesté dans leur posture et leur regard… ça doit être pour ça qu’ils sont utilisés comme symbole de puissance dans plusieurs pays. Il me semble que même ici, au Japon, il a une importance particulière.
Je m’imagine l’animal aux ailes à moitié déployées, le bec entrouvert, protégeant son territoire. Puis s’envoler d’un puissant battement d’ailes pour régner sur les cieux. Oui, s’il y a bien un oiseau qui m’attire, c’est l’aigle. Bien qu’il existe une multitude d’espèces et de sous-espèces… C’est sans doute cliché, mais celui qui m’a toujours marquée, c’est l’Aigle royal. Je tourne la tête vers le changelin pour voir sa réaction.
- Je ne sais pas ce que vous en pensez… Ce n’est sans doute pas le rapace le plus discret. J’avoue que je ne connais pas très bien les autres, à part l’aigle. Vous m’aideriez vraiment à maîtriser la transformation et à voler ?
Ça me sortirait un peu de mon quotidien, même si les cours à l’Université sont déjà en soit un bel investissement personnel. Et ça m’offrirait aussi une nouvelle échappatoire, là où le cobra ne serait pas suffisant pour me protéger. Et ça me ferait surtout une nouvelle activité à partager avec cet homme, où je pourrais mieux le connaître et nouer un véritable lien avec lui. Et ce ne serait pas un luxe.
"Une nouvelle voie"
© Etilya sur DK RPG
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Lun 21 Mai 2018 - 6:25
Je la regardais bien tandis qu'elle tentait de réajuster ce couvre-chef trop grand pour elle et je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire attendris. Elle ne tarda pas à me faire part de l'engouement que proposition lui procurait.
J'étais très heureux d'être parvenus à lui faire stopper ses sanglots et la motiver sur un sujet que seul un changelin pouvait comprendre. Il fallait toutefois qu'elle mesure qu'il n'y a pas de retour en arrière une fois qu'on a assimilé l'essence d'un animal pour devenir lui. Je sais bien que beaucoup de changelin aujourd'hui utilise le terme médicale de génome, car c'est ce que c'est, mais il n'y a rien à y faire, on m'a toujours appris avec le terme d'essence à mon époque où l'on avait pas encore autant avancé en médecine.
Elle avait cependant déjà une idée précise en tête, un aigle et admirait sans doute beaucoup cet animal. J'aurais bien imaginé une bonne demie douzaine d'oiseau de son pays qui lui serait venu en tête mais l'aigle est un animal si majestueux que je peux comprendre son choix. La grande aigrette ou l'ibis sacré auraient été de bons choix également, mais un aigle lui irait tout autant. Il me fallait dissiper ses doutes sur le potentiel de l'aigle.
John - Discret ? En effet, on ne peut pas dire ça, mais si on compare à un ours kodiak au Japon assurément. Lui ai-je répond en riant de bon coeur.
Elle semblait douter que je puisse accepter de l'aider alors que je lui ai fait la proposition seulement quelques instants auparavant. Je ne sais pas ce qu'elle a vécu, mais il était assez évident qu'elle avait une peur de l'abandon.
John - Je n'ai qu'une parole Farah. Lui dis-je d'un ton ferme. Si je t'ai dit que je vais te venir en aide et que je serais toujours là, alors tu pourras toujours compter sur moi. J'ai clôturé cette phrase par un sourire bienveillant.
Une idée a commencé à germer dans mon esprit à ce moment-là. En fait plusieurs idées sont venues en même temps. Elle semblait avoir besoin de mon aide et de mes conseils pour devenir une changeline accomplie. En soit il faudrait un endroit où les changelins pourraient se retrouver en ville pour échanger leurs expériences dans un cadre approprié. Il fallait commencer par le commencement et l'aider à choisir un animal et il se trouve qu'un tigre disparu au zoo a permis de me faire connaître l'existence du zoo qui ne se trouve pas si loin de Nakanoto.
John - Tu sais, j'ai vu un article traitant d'un tigre ayant disparu du zoo de Kozakai. Je songeais enquêter là-dessus pensant qu'un loup-garou aurait pu venir pour se nourrir. Mais on pourrait peut-être aller voir leurs secteurs dédié aux oiseaux pour t'aider à trouver ton bonheur. Je ne suis pas certain qu'ils aient beaucoup d'oiseau d'Egypte, mais des aigles royaux c'est certain.
J'étais convaincu que c'était une excellente idée que d'aller au zoo pour trouver l'inspiration pour une nouvelle forme. J'avoue que pour moi le rat s'était fait sur une nécessité mais j'aborderai surement cela un jour avec elle. Le soleil s'était couché et il ne fallait pas trainer sinon elle finirait par prendre froid avec sa tenue.
John - Enfin bien entendu si ta mère est d'accord avec ça. Dis-je à nouveau avec mon plus beau sourire à moustache.
Je n'étais pas certain de ce que je faisais en lui proposant une telle chose, car au final, je venais directement de lui proposer de participer à une enquête sur un tigre disparu. Elle était une jeune étudiante et moi un vieil homme qui regrettait sa vie passée. Ces loups-garous sont des créatures dangereuses capables du pire et ce n'était pas avec la force d'un ours que j'allais faire quelque chose. Au mieux je pouvais espérer le sonner d'un coup de patte habile pour ensuite m'enfuir en volant. Quoiqu'il en soit, plus j'y pensais, plus il me paraissait évident qu'il fallait lui apprendre à voler et lui faire choisir une forme adéquate.
John - Tu sais... Je me passais la main sur ma nuque, trahissant une certaine nervosité. Tu n'es pas sans savoir que tout cela est potentiellement très dangereux. Ces loups-garous sont des êtres que je ne connais pas du tout et visiblement ils sont comparables à des vampires. Je ne sais pas si ta mère t'a déjà parlé de tels êtres, mais ils sont une réalité qui dépasse de loin ce qu'on a pu voir dans les vidéos sur le net.
Je réfléchissais à peine aux mots que je prononçais devant elle. Mais c'était la fille de Nawel que j'avais en face de moi et je ne pouvais pas laisser dans l'ombre plus longtemps les raisons véritables de ma venue à Nakanoto.
John - Pour être parfaitement honnête avec toi Farah, je suis venu à Nakanoto pour vous et votre sécurité à cause de ce que j'ai vu sur internet sur la soirée d'Halloween dernier. Je passais mes doigts sur ma moustache d'un bout à l'autre par réflexe. Mais je suis aussi venu pour enquêter sur cette histoire. Les scènes de crimes étant trop ancienne j'ai eu dans l'idée d'aller au zoo, car un tigre ne disparait pas comme çà et je pense qu'il faut être fort comme un loup-garou. Mais nous pouvons toujours aller au zoo pour les animaux seulement et j'y retournerai de nuit pour les indices ensuite.
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