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Ven 17 Jan 2020 - 11:20
Aujourd’hui aurait pu être un jour idéal, mais ce ne fut pas vraiment le cas. Nous avions eu rapidement une réponse des sorciers sur le cas des parents de Chloris et ce n’était maintenant qu’une question de temps pour qu’ils soient amenés dans la région pour retrouver leur fille, une bonne nouvelle en soi à lui apprendre. Cela ne faisait guère plus de trois jours que nous avions vu monsieur Tel pour négocier cela tant bien que mal. J’avais donc pris sur moi de garantir qu’en ce dimanche, j’allais sa première leçon de vol à Farah qui s’était maintenant décidé et avait arrêté son choix de forme animale.
Un dimanche au temps clair, mais dont les humains avaient obscurci le décor avec ce blocus militaire et ses patrouilles sur les grands axes de la péninsule toute entière. Il n’était pas impossible qu’Abraham ne convoque en urgence le Conseil dans le but que l’on s’organise un peu. Tout comme il est également possible qu’il ne fasse que donner ses ordres en nous contactant simplement.
Je décidais de tenir néanmoins mes engagements et de me présenter au domicile de Nawel et ses filles dans le but de voir si la jeune Farah était encore motivée malgré l’ambiance à faire sa première escapade aérienne et découvrir le monde sous un nouveau jour.
De toute façon, au moment où je réfléchi à toute cette histoire, je doutais que Nawel et ses filles eut l’information sur le blocus. Étant du genre lève tôt, j’ai pu voir que nous n’avions plus internet dès 6h du matin et les télévisions locales parler de ce qu’il se passait vraisemblablement sur toute la péninsule.
Le vol, pour les changelins qui ne sont pas nés avec cette capacité, et par extension les formes animales qui se déplacent ainsi, est une difficulté particulière. Nous pensons comme des humains après tout, bien que l’appel de la nature soit assez fort chez nous. Aussi, concevoir les mouvements menant au vol est en dehors de ce que nous avons l’habitude de concevoir et c’est souvent très déstabilisant. Pour Farah cela sera d’autant plus compliqué qu’elle a surtout l’habitude de vilipender sur le sol. Mais paradoxalement, elle est habituée à un Umwelt qui n’est pas simple à s’approprier non plus pour quelqu’un ayant une forme de naissance plus standard. Elle devrait donc très bien s’en sortir et réussir à voler dès notre première séance.
J’ai décidé de changer mon modus operenti pour le coup. Je suis passé par le Fior Nadur et son étage réservé aux changelins pour me transformer en faucon et sortir par une des hautes fenêtres ouvertes. A tir d’ailes je suis parti, survolant d’abord le quartier, puis la ville en prenant toujours plus d’altitude en me laissant porter par courant d’air chaud de la matinée, encore timides. Il est toujours plus pénible de voler en début de journée qu’à la fin, en raison du soleil qui ne chauffe pas encore l’air.
L’oeil vif du rapace me permis de constater au loin les convois militaires au loin, arpentant les grandes routes serpentant à travers la vallée montagneuse et le reste de la péninsule surement. Puisque j’avais le temps, j’ai entrepris de faire un grand tour de la région, afin de laisser toute la matinée à Farah pour se préparer et encaisser les nouvelles avec sa mère, et à Nawel de la rassurer. De plus, dans l’après-midi, le temps est idéal pour voler.
Les militaires semblent partout. Des barrages de contrôle sur la route principale traversant du nord au sud la péninsule, mais le pire vu lorsque j’arrivais à ce qui semblait être un énorme point de contrôle. Je compris directement que c’était là un camp militaire qui était en train de s’installer et était le quartier général de l’opération sur le terrain qui se déroulait maintenant. Je pouvais aisément me rendre compte que les changelins ne seront pas vraiment impactés par une telle chose, mais je crains tout de même que certains perdent patience à la longue.
Ce n’est que vers le 15h, comme convenu, que j’arrivai à proximité de la demeure de la famille Assaad. Je sonnais pour signifier ma présence, à précisément 15h à ma montre pour ne pas être ni en avance, ni en retard, mais pile à l’heure comme toujours.
Un dimanche au temps clair, mais dont les humains avaient obscurci le décor avec ce blocus militaire et ses patrouilles sur les grands axes de la péninsule toute entière. Il n’était pas impossible qu’Abraham ne convoque en urgence le Conseil dans le but que l’on s’organise un peu. Tout comme il est également possible qu’il ne fasse que donner ses ordres en nous contactant simplement.
Je décidais de tenir néanmoins mes engagements et de me présenter au domicile de Nawel et ses filles dans le but de voir si la jeune Farah était encore motivée malgré l’ambiance à faire sa première escapade aérienne et découvrir le monde sous un nouveau jour.
De toute façon, au moment où je réfléchi à toute cette histoire, je doutais que Nawel et ses filles eut l’information sur le blocus. Étant du genre lève tôt, j’ai pu voir que nous n’avions plus internet dès 6h du matin et les télévisions locales parler de ce qu’il se passait vraisemblablement sur toute la péninsule.
Le vol, pour les changelins qui ne sont pas nés avec cette capacité, et par extension les formes animales qui se déplacent ainsi, est une difficulté particulière. Nous pensons comme des humains après tout, bien que l’appel de la nature soit assez fort chez nous. Aussi, concevoir les mouvements menant au vol est en dehors de ce que nous avons l’habitude de concevoir et c’est souvent très déstabilisant. Pour Farah cela sera d’autant plus compliqué qu’elle a surtout l’habitude de vilipender sur le sol. Mais paradoxalement, elle est habituée à un Umwelt qui n’est pas simple à s’approprier non plus pour quelqu’un ayant une forme de naissance plus standard. Elle devrait donc très bien s’en sortir et réussir à voler dès notre première séance.
J’ai décidé de changer mon modus operenti pour le coup. Je suis passé par le Fior Nadur et son étage réservé aux changelins pour me transformer en faucon et sortir par une des hautes fenêtres ouvertes. A tir d’ailes je suis parti, survolant d’abord le quartier, puis la ville en prenant toujours plus d’altitude en me laissant porter par courant d’air chaud de la matinée, encore timides. Il est toujours plus pénible de voler en début de journée qu’à la fin, en raison du soleil qui ne chauffe pas encore l’air.
L’oeil vif du rapace me permis de constater au loin les convois militaires au loin, arpentant les grandes routes serpentant à travers la vallée montagneuse et le reste de la péninsule surement. Puisque j’avais le temps, j’ai entrepris de faire un grand tour de la région, afin de laisser toute la matinée à Farah pour se préparer et encaisser les nouvelles avec sa mère, et à Nawel de la rassurer. De plus, dans l’après-midi, le temps est idéal pour voler.
Les militaires semblent partout. Des barrages de contrôle sur la route principale traversant du nord au sud la péninsule, mais le pire vu lorsque j’arrivais à ce qui semblait être un énorme point de contrôle. Je compris directement que c’était là un camp militaire qui était en train de s’installer et était le quartier général de l’opération sur le terrain qui se déroulait maintenant. Je pouvais aisément me rendre compte que les changelins ne seront pas vraiment impactés par une telle chose, mais je crains tout de même que certains perdent patience à la longue.
Ce n’est que vers le 15h, comme convenu, que j’arrivai à proximité de la demeure de la famille Assaad. Je sonnais pour signifier ma présence, à précisément 15h à ma montre pour ne pas être ni en avance, ni en retard, mais pile à l’heure comme toujours.
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Farah Neferet Assaad#102638#102638#102638#102638#102638#102638#102638
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Jeu 23 Jan 2020 - 19:46
Prendre son envol
feat John
Je m’éveille d’un sommeil plutôt réparateur pour une fois. Aucun cauchemar n’est venu me hanter cette nuit. Sans doute est-ce la présence rassurante d’Elessar, que je retrouve régulièrement. Ou l’amitié précieuse que j’ai noué avec Taichi-chan. Ou peut-être aussi mon enthousiasme à l’idée de cette journée qui m’attend. Car aujourd’hui c’est le grand jour ! Après plus d’une semaine de réflexion, je me suis décidée sur la prochaine forme animale que je vais prendre. C’est une première pour moi et j’en suis toute excitée. Bien sûr, je connais par coeur le rituel et tout le contexte autour. Ma mère m’a déjà raconté comment se sont déroulées ses propres assimilations. Et elle m’a aidé à me préparer. Car j’ai dû ingérer tous les jours un peu d’ADN d’aigle. Bien sûr, je n’ai pas mangé d’aigle… c’est une espèce protégée tout de même ! Et puis ce n’est pas un met qui me tente. Non, je parle d’une poudre obtenue en broyant le rachis des plumes d’aigle que j’ai récupéré au zoo, que j’ai mélangé à de l’eau sucrée. J’ai bu un verre chaque matin de cette préparation primordiale pour ma future transformation. Et, ce n’est peut-être que mon imagination, mais je sens comme des picotis dans mes membres depuis quelques jours. L’idée que la magie de mes ancêtre soit déjà en action me plaît beaucoup.
Je m’étire en poussant un soupir d’aise, avant d’attraper mon téléphone pour vérifier l’heure. Huit heure trente. C’est vrai que c’est dimanche aujourd’hui ! Quel plaisir de s’extirper des bras de Morphée par la seule force de sa volonté. Pas de réveil ! Mais ça ne veut pas dire rien à faire non plus. Je dois étudier mes cours pour demain, et j’ai un devoir à terminer. Oh, et puis nous sommes le premier jour de juillet aussi ! Ce mois est synonyme de soleil et de ciel bleu dans mon esprit, ce qui suffit à améliorer d’autant plus mon humeur. Et oui, les étudiants travaillent encore en juillet. Les vacances ne sont qu’à la fin du mois !
Enjouée, je m’assois sur mon lit tout en déverrouillant l’écran de mon téléphone. J’aime bien prendre des nouvelles du monde le matin. Surfer sur internet, vérifier mon compte instagram, découvrir les images du jour… Je fronce soudain les sourcils. Comment ça, pas de connexion ? Mais la wifi est pourtant activée ! Ne me dites pas que c’est encore la boxe qui fait des siennes… Dans le pays de la haute technologie, c’est tout de même le comble ! Bon, je vais régler ce détail plus tard. Il est temps de me lever. J’enfile mes chaussons et me dirige vers le salon. J’entends la télé, ma mère regarde certainement les informations à la télévision.
Ma mère se tourne vers moi et m’offre un sourire navré, ce qui m’interpelle. Elle s’approche pour m’embrasser le front avant de passer une main dans mes longs cheveux noirs.
Je lui jette un regard inquisiteur, avant de baisser les yeux sur le journal qu’elle tient dans la main. La une me saute aux yeux ; une quarantaine ? Comment ça, une quarantaine ? Je m’en saisis avec avidité pour lire la une. Une activité militaire anormale et particulièrement intense. Le tigre retrouvé mort… Oh… Alors notre enquête au zoo n’a servi à rien ? Il faudra que j’en touche deux mots à Monsieur Smith… Un suicide qui n’en est peut-être pas un. Et une mystérieuse coupure de courant au stade. Eh bien… les nouvelles sont réjouissantes ce matin.
Je file à la première page pour en savoir plus sur cette étrange activité militaire. Le gouvernement a semble-t-il décidé de prendre les chose en main. Il est désormais impossible de sortir de la ville, en témoignent les photos de tanks et une rangée d'hommes armes jusqu aux dents. Le réseau téléphonique est bloqué -je comprends mieux le "appel d'urgence uniquement"- sauf pour le fixe, mais à l'intérieur du Japon uniquement. Comment vais-je parler à papi Samir maintenant ? Il va tellement s'inquiéter… Heureusement qu'Elessar est là…
Je repose le journal, silencieuse, la mine préoccupée. Autant dire qu'il y a de quoi s'inquiéter pour l'avenir. Et nous autres changelins, peuple le plus vulnérable du surnaturel, avons d'autant plus de raison. Même si nous avons l'avantage de passer inaperçu sous forme animal, permettant aux volants de sortir facilement. Je pousse un soupire. Je n'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment.
La journée s'écoule lentement dans une ambiance pesante. Ces sinistres nouvelles ont coupé mon enthousiasme. Si j'arrive à terminer mon devoir de biologie cellulaire sans peine, j'accueille le repas avec soulagement. Mais Mama n'est pas très bavarde. Elle a voulu couper la radio à mon arrivée, mais j'ai retenu son geste. Je comprends qu'elle souhaite me protéger en me maintenant à l'écart des nouvelles, mais au point où j'en suis, je préfère encore en avoir plutôt que d'imaginer la suite.
Pour mes révisions, c'est une autre histoire. Je suis beaucoup trop distraite pour retenir ce que je lis, si bien que je bute plusieurs fois sur chaque ligne. Je finis par fermer mon cahier en poussant un soupir de résignation. De toute façon, vu l'heure, autant me préparer pour l'arrivée de Monsieur Smith. Je range mes affaires tout en m'interrogeant. J'espère que les balades en montagne sont toujours autorisées… Je ne veux pas m'attirer de problème. Après, s'il y avait un doute, notre Sage m'aurait appelée, non ? Tiens justement, en parlant du smilodon, j'entends la sonnette retentir depuis ma chambre. Quand j'arrive dans le salon, ils sont en train de discuter de la quarantaine. J'adresse un sourire réservé au vieil anglais.
Je hoche la tête en lui souriant, avant de sortir de l’appartement, devancée de peu par l’ami de ma mère.
Je lui adresse un coup d’oeil pour guetter sa réaction. Car lui aussi a enquêté, après notre sortie au zoo, j’en suis sûre. Quelque chose me dit qu’il en sait plus que moi sur cette affaire. Toutefois, je n’ose pas poser de question. Il m’en parlera s’il le souhaite. Je réajuste la bretelle de mon sac à main sur mon épaule.
J’affiche un air confiant, mais c’est plus pour me motiver que par réelle conviction. Je compte en effet beaucoup sur cet après-midi. Apprendre une seconde transformation, c’est un grand événement dans la vie d’un changelin, et les prochaines heures seront décisives.
Je m’étire en poussant un soupir d’aise, avant d’attraper mon téléphone pour vérifier l’heure. Huit heure trente. C’est vrai que c’est dimanche aujourd’hui ! Quel plaisir de s’extirper des bras de Morphée par la seule force de sa volonté. Pas de réveil ! Mais ça ne veut pas dire rien à faire non plus. Je dois étudier mes cours pour demain, et j’ai un devoir à terminer. Oh, et puis nous sommes le premier jour de juillet aussi ! Ce mois est synonyme de soleil et de ciel bleu dans mon esprit, ce qui suffit à améliorer d’autant plus mon humeur. Et oui, les étudiants travaillent encore en juillet. Les vacances ne sont qu’à la fin du mois !
Enjouée, je m’assois sur mon lit tout en déverrouillant l’écran de mon téléphone. J’aime bien prendre des nouvelles du monde le matin. Surfer sur internet, vérifier mon compte instagram, découvrir les images du jour… Je fronce soudain les sourcils. Comment ça, pas de connexion ? Mais la wifi est pourtant activée ! Ne me dites pas que c’est encore la boxe qui fait des siennes… Dans le pays de la haute technologie, c’est tout de même le comble ! Bon, je vais régler ce détail plus tard. Il est temps de me lever. J’enfile mes chaussons et me dirige vers le salon. J’entends la télé, ma mère regarde certainement les informations à la télévision.
- Bonjour Mama ! Je crois que la boxe ne marche plus, je n’ai pas accès à internet…
Ma mère se tourne vers moi et m’offre un sourire navré, ce qui m’interpelle. Elle s’approche pour m’embrasser le front avant de passer une main dans mes longs cheveux noirs.
- Bonjour ma chérie. Ce n’est pas la boxe qui a un problème, malheureusement.
Je lui jette un regard inquisiteur, avant de baisser les yeux sur le journal qu’elle tient dans la main. La une me saute aux yeux ; une quarantaine ? Comment ça, une quarantaine ? Je m’en saisis avec avidité pour lire la une. Une activité militaire anormale et particulièrement intense. Le tigre retrouvé mort… Oh… Alors notre enquête au zoo n’a servi à rien ? Il faudra que j’en touche deux mots à Monsieur Smith… Un suicide qui n’en est peut-être pas un. Et une mystérieuse coupure de courant au stade. Eh bien… les nouvelles sont réjouissantes ce matin.
Je file à la première page pour en savoir plus sur cette étrange activité militaire. Le gouvernement a semble-t-il décidé de prendre les chose en main. Il est désormais impossible de sortir de la ville, en témoignent les photos de tanks et une rangée d'hommes armes jusqu aux dents. Le réseau téléphonique est bloqué -je comprends mieux le "appel d'urgence uniquement"- sauf pour le fixe, mais à l'intérieur du Japon uniquement. Comment vais-je parler à papi Samir maintenant ? Il va tellement s'inquiéter… Heureusement qu'Elessar est là…
Je repose le journal, silencieuse, la mine préoccupée. Autant dire qu'il y a de quoi s'inquiéter pour l'avenir. Et nous autres changelins, peuple le plus vulnérable du surnaturel, avons d'autant plus de raison. Même si nous avons l'avantage de passer inaperçu sous forme animal, permettant aux volants de sortir facilement. Je pousse un soupire. Je n'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment.
La journée s'écoule lentement dans une ambiance pesante. Ces sinistres nouvelles ont coupé mon enthousiasme. Si j'arrive à terminer mon devoir de biologie cellulaire sans peine, j'accueille le repas avec soulagement. Mais Mama n'est pas très bavarde. Elle a voulu couper la radio à mon arrivée, mais j'ai retenu son geste. Je comprends qu'elle souhaite me protéger en me maintenant à l'écart des nouvelles, mais au point où j'en suis, je préfère encore en avoir plutôt que d'imaginer la suite.
Pour mes révisions, c'est une autre histoire. Je suis beaucoup trop distraite pour retenir ce que je lis, si bien que je bute plusieurs fois sur chaque ligne. Je finis par fermer mon cahier en poussant un soupir de résignation. De toute façon, vu l'heure, autant me préparer pour l'arrivée de Monsieur Smith. Je range mes affaires tout en m'interrogeant. J'espère que les balades en montagne sont toujours autorisées… Je ne veux pas m'attirer de problème. Après, s'il y avait un doute, notre Sage m'aurait appelée, non ? Tiens justement, en parlant du smilodon, j'entends la sonnette retentir depuis ma chambre. Quand j'arrive dans le salon, ils sont en train de discuter de la quarantaine. J'adresse un sourire réservé au vieil anglais.
- Bonjour Monsieur Smith. Je suis prête, on peut y aller !
- Profite bien ma chérie, me dit ma mère en m'embrassant sur le front. Tu me raconteras !
Je hoche la tête en lui souriant, avant de sortir de l’appartement, devancée de peu par l’ami de ma mère.
- J’ai lu le journal, ce matin. Toute cette histoire de quarantaine… c’est inquiétant. J’espère au moins qu’on peut encore circuler dans les montagnes… Oh, et j’ai vu que le tigre a été retrouvé mort. ça m’a rendu triste…
Je lui adresse un coup d’oeil pour guetter sa réaction. Car lui aussi a enquêté, après notre sortie au zoo, j’en suis sûre. Quelque chose me dit qu’il en sait plus que moi sur cette affaire. Toutefois, je n’ose pas poser de question. Il m’en parlera s’il le souhaite. Je réajuste la bretelle de mon sac à main sur mon épaule.
- Heureusement qu’il y a notre sortie, ça va me changer les idées !
J’affiche un air confiant, mais c’est plus pour me motiver que par réelle conviction. Je compte en effet beaucoup sur cet après-midi. Apprendre une seconde transformation, c’est un grand événement dans la vie d’un changelin, et les prochaines heures seront décisives.
"Un grand événement"
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Jeu 23 Jan 2020 - 22:01
Nawel m’ouvrit sa porte très rapidement après mon coup de sonnette et me fit entrer. Elle n’était pas radieuse du tout aujourd’hui. Il y avait quelque chose qui avait déjà terni son sourire depuis que je l’aidais à quitter l’Egypte en proposant Nakanoto comme lieu éloigné de son ancienne vie, mais là clairement, le blocus militaire avait jeté un froid.
Nous parlâmes rapidement de la situation, car Abraham n'avait pas laissé entendre qu'une réunion des Conseillers serait nécessaire pour le moment. Je lui rapportais donc seulement les propos que j’avais eu de la part de mon ami. “Les humains ne peuvent arrêter la nature, pas plus que nous. J’attendrais que les sorciers bougent vers nous pour prendre une décision, mais notre peuple n’a aucune barrière. Il est encore trop tôt pour nous inquiéter”. Abraham sait ce qu’il fait et je pense que réagir dès le premier jour n’est pas bon non plus. Le blocus se met tout juste en place et nous ne savons pas vraiment à quel point les militaires vont se mettre à poursuivre leurs investigations et à se montrer présents en ville.
Je rassure mon amie de longue date sur le fait que notre chef est un homme qui bien malheureusement n’a que trop souvent dû composer avec les guerres humaines et les tyrans voulant garder sous contrôle le peuple. Il saura parfaitement gérer le problème que pourraient poser les militaires dans l’avenir.
C’est là que Farah fit son entrée dans la pièce.
John ▬ Très bien. Alors allons-y de ce pas.J’étais assez impatient de pouvoir ravir un peu la jeune Farah car on ne peut pas dire qu’elle avait le sourire. Ce n’était pas vraiment étonnant non plus en fait car ave ce qu’il s’est passé en ville dans la nuit, le réveil a dû être difficile ce matin. Une sorte de violent retour à la réalité d’une façon vraiment très brutal.
Alors que nous marchions depuis peu de temps, elle aborda très vite le sujet des journaux et des militaires, mais également du tigre retrouvé mort. Ce n’était pas évident car Nawel voulait préserver un peu sa fille de ce qu’il se passait en ville. Cependant j’avais embraqué la jeune fille avec moi au zoo et sur cette enquête. Je ne pouvais pas vraiment la laisser totalement dans le flou.
John ▬ Oui le tigre a été retrouvé en effet. Je suis assez attristé du sort qu’a connu cet animal. J’aurais sincèrement aimé le retrouver vivant, mais au moins les coupables ont payé le prix de leur méfait. Cela n’avait pas de rapport avec les loups-garous comme je le pensais, mais au moins nous avons fait la lumière sur ce qu’il s’est passé.J’essayais de réconforter la jeune Farah en lui montrant que notre action n’avait pas été totalement vaine et que notre enquête avait au moins permis de venger la vie d'une bête magnifique qui n'avait rien demander à personne.
Toutefois l’encart dans le journal témoignait de la capacité des sorciers à travestir la réalité de la vie et à se jouer des humains comme ils le souhaitaient. Il faudrait que j’informe peut-être Farah sur la nature de sorcière de son amie Taichi-Tomoe-san, peut-être que cela pourrait les rapprocher. Pourtant, cette révélation devrait se faire volontairement l’une envers l’autre, ce qui ne sera pas le cas à cause de la nature même du devoir de garder le secret à propos de l'existence du peuple pour l'une comme pour l'autre. Taichi pourrait lui faire cette révélation, mais Farah a un trop grand sens du devoir que ses nobles origines lui ont transmis. Peut-être qu'un coup de pouce pourrait se faire, mais le cas est à étudier avec soin car Taichi ne me porte plus vraiment dans son cœur depuis la dernière fois que je lui ai parlé.
Je gardais cette possibilité dans un coin de mon esprit pour en revenir au sujet central de notre conversation tandis que nous atteignîmes le parc. Il allait nous permettre d'atteindre sans mal les bois de l'épaisse forêt se déployant sur les flancs de la montagne la plus proche de la ville. Elle avait projeté beaucoup d’attentes sur cette sortie pour lui redonner le sourire et le temps était particulièrement avec nous.
Je n’oubliais pas pendant notre marche dans le parc, avant de prendre un sentier vers les hauteurs des montagnes, que Farah avait d’une certaine manière exprimée l’envie de parler ce qu’il se passait en ville avec les militaires.
John ▬ Je sais que cela peut paraître effrayant cette présence militaire et l’action du gouvernement. Les humains ont très peur de ce qu’il se passe ici et pensent agir comme il le faut pour se protéger. Mais nous autre changelins ne risquons rien de bien méchant ne t’en fait pas. Ils ne peuvent pas nous identifier. Tout se passera bien je te le promets. Il faut juste espérer que les sorciers ne fassent pas de vagues.C’était le meilleur moyen de voir si Nawel avait parlé à sa fille depuis la réunion avec l’émissaire des sorciers et les nouvelles que nous avions d’eux. Ce n’était plus qu’une question de jours pour que les parents de Chloris sortent de prison maintenant en plus de tout le reste.
Nous n’allions pas tarder à arriver là où je voulais que nous fassions notre première séance de transformation avant son premier vol. C’était l’affaire d’une vingtaine ou une trentaine de minute de marche encore où j’allais pouvoir me montrer particulièrement attentif à ce que Farah pourrait vouloir me dire.
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Dim 2 Fév 2020 - 16:35
Prendre son envol
feat John
Monsieur Smith a l’air tout aussi impatient que moi pour notre sortie. Je me demande si c’est la première fois qu’il va enseigner une transformation ? J’ai bien de la chance de l’avoir près de moi. Il a pour deuxième forme le faucon, il pourra donc m’aider à voler une fois sous ma forme d’aigle, en plus de m’apprendre la seconde transformation. Je suis un peu nerveuse. Même si ma mère m’a assurée que tout se passera bien, car j’ai respecté le rituel à la lettre, je ne peux pas m’empêcher d’appréhender un peu. Et si jamais j’échoue ? Ce serait terrible…
Il ne tarde pas à me rassurer sur l’histoire du tigre. Je comprends son ressenti. Moi aussi, j’aurais voulu le retrouver vivant et en bonne santé. J’imagine qu’il m’épargne les détails pour préserver ma sensibilité. D’ailleurs, il ne précise pas l’identité des responsables. Qui l’a enlevé, si ce ne sont pas des lycans ? Et pourquoi ? La question me trotte dans la tête. Mais j’ai un curieux pressentiment. Un frisson me parcourt l’échine. Quelque chose me dit que je n’ai pas envie de tout savoir finalement…
Voilà qui conclut le sujet du tigre. J’imagine que cette histoire est plus sordide que ce qu’il veut bien me dire. Et je ne serais même pas surprise que ma mère soit dans la confidence. Si elle n’a pas jugé bon de m’en informer, c’est sans doute pour de bonnes raisons. Je décide de lui faire confiance sur ce point. Je poursuis donc ma route au côté de notre Sage. D’ailleurs, il ne tarde pas à me rassurer sur cette histoire de quarantaine. Il n’a pas tort dans le fond. Nous autres changelins sommes quelque peu détachés des lois humains. Ceux qui côtoient les humains les respectent pour ne pas attirer l’attention. Mais notre partie animale tend à faire ce qui lui plait. Et il est vrai qu’on ne pourra pas empêcher un oiseau de voler. Les humains n’ont pas conscience de notre existence, ils ne peuvent donc pas se douter que nous les survolons incognito.
Je m’immobilise soudainement en entendant sa dernière phrase. Je lui adresse un regard interloqué, mais lui poursuit sa route.
Ma discussion avec Taichi s’impose aussitôt à ma mémoire. Elle m’a confié son lourd secret, il y a deux semaines, et toute l’histoire autour de sa mère biologique et de son abandon. J’aurais tellement voulu lui dire qui j’étais réellement, moi aussi. Mais je n’ai pas pu me résoudre à briser l’interdit. Je ne sais pas ce qu’il en est pour elle, comment ça se passe, mais nous, changelins, nous n’avons que nos griffes et nos crocs pour nous défendre en cas de bavure. C’est bien peu face aux armes à feu des humains.
Je m’aperçois que la distance entre Monsieur Smith et moi s’est rallongée. Je trottine jusqu’à lui pour le rattraper. Si je n’ai pu me livrer à part égale à mon amie, je lui ai promis de tenir ma langue, et cela vaut également pour les miens. Je dois donc jouer le jeu jusqu’au bout.
Je sais qu’on parle de la même chose. Toutefois, je me demande ce que ça vient faire dans la conversation. Pourquoi feraient-ils des vagues ? Quel rapport avec nous, les changelins ? A force de cogiter, les souvenirs d’une conversation avec ma mère me reviennent, qui s’est tenue juste après la dernière réunion du conseil. Je l’avais questionné sur son air préoccupé, craignant qu’il se soit passé quelque chose de grave.
Non, il ne s’est rien passé de grave. Au contraire. Des anciens alliés ont pris contact avec nous. Il se pourrait que ça nous soit profitable. Je préfère ne pas t’en dire plus pour le moment, je ne voudrais pas m’avancer. Mais il n’y a pas de raison de s’inquiéter, ma chérie.
Sur le moment, je n’avais pas fait le rapprochement avec les sorciers. Mais maintenant que Monsieur Smith en parle, ça me semble très logique. Qui d’autres, sinon ? Cette nouvelle m’enthousiasme. Ma mère avait l’air plutôt confiante, même si elle restait prudente.
J’ai peut-être mis un peu trop d’espoir dans le ton de ma voix. Mais… ça voudrait dire que je pourrais parler librement à Taichi, et ainsi restaurer l’équité entre nous. Nous n’aurions alors plus de secret l’une pour l’autre. Nous pourrions tout nous dire sans craindre les conséquences. Ce serait vraiment formidable !
Il ne tarde pas à me rassurer sur l’histoire du tigre. Je comprends son ressenti. Moi aussi, j’aurais voulu le retrouver vivant et en bonne santé. J’imagine qu’il m’épargne les détails pour préserver ma sensibilité. D’ailleurs, il ne précise pas l’identité des responsables. Qui l’a enlevé, si ce ne sont pas des lycans ? Et pourquoi ? La question me trotte dans la tête. Mais j’ai un curieux pressentiment. Un frisson me parcourt l’échine. Quelque chose me dit que je n’ai pas envie de tout savoir finalement…
- Si justice a été rendue, alors ça me va.
Voilà qui conclut le sujet du tigre. J’imagine que cette histoire est plus sordide que ce qu’il veut bien me dire. Et je ne serais même pas surprise que ma mère soit dans la confidence. Si elle n’a pas jugé bon de m’en informer, c’est sans doute pour de bonnes raisons. Je décide de lui faire confiance sur ce point. Je poursuis donc ma route au côté de notre Sage. D’ailleurs, il ne tarde pas à me rassurer sur cette histoire de quarantaine. Il n’a pas tort dans le fond. Nous autres changelins sommes quelque peu détachés des lois humains. Ceux qui côtoient les humains les respectent pour ne pas attirer l’attention. Mais notre partie animale tend à faire ce qui lui plait. Et il est vrai qu’on ne pourra pas empêcher un oiseau de voler. Les humains n’ont pas conscience de notre existence, ils ne peuvent donc pas se douter que nous les survolons incognito.
Je m’immobilise soudainement en entendant sa dernière phrase. Je lui adresse un regard interloqué, mais lui poursuit sa route.
- Les sorciers ?
Ma discussion avec Taichi s’impose aussitôt à ma mémoire. Elle m’a confié son lourd secret, il y a deux semaines, et toute l’histoire autour de sa mère biologique et de son abandon. J’aurais tellement voulu lui dire qui j’étais réellement, moi aussi. Mais je n’ai pas pu me résoudre à briser l’interdit. Je ne sais pas ce qu’il en est pour elle, comment ça se passe, mais nous, changelins, nous n’avons que nos griffes et nos crocs pour nous défendre en cas de bavure. C’est bien peu face aux armes à feu des humains.
Je m’aperçois que la distance entre Monsieur Smith et moi s’est rallongée. Je trottine jusqu’à lui pour le rattraper. Si je n’ai pu me livrer à part égale à mon amie, je lui ai promis de tenir ma langue, et cela vaut également pour les miens. Je dois donc jouer le jeu jusqu’au bout.
- Vous voulez dire, ceux de nos légendes ? Ces gens capables de miracles grâce à la magie et avec qui nos ancêtres avaient l’habitude de se lier ? Je les croyais éteints...
Je sais qu’on parle de la même chose. Toutefois, je me demande ce que ça vient faire dans la conversation. Pourquoi feraient-ils des vagues ? Quel rapport avec nous, les changelins ? A force de cogiter, les souvenirs d’une conversation avec ma mère me reviennent, qui s’est tenue juste après la dernière réunion du conseil. Je l’avais questionné sur son air préoccupé, craignant qu’il se soit passé quelque chose de grave.
Non, il ne s’est rien passé de grave. Au contraire. Des anciens alliés ont pris contact avec nous. Il se pourrait que ça nous soit profitable. Je préfère ne pas t’en dire plus pour le moment, je ne voudrais pas m’avancer. Mais il n’y a pas de raison de s’inquiéter, ma chérie.
- Mama m’a parlé d’anciens alliés qui ont refait surface… Il s’agirait donc des sorciers ?
Sur le moment, je n’avais pas fait le rapprochement avec les sorciers. Mais maintenant que Monsieur Smith en parle, ça me semble très logique. Qui d’autres, sinon ? Cette nouvelle m’enthousiasme. Ma mère avait l’air plutôt confiante, même si elle restait prudente.
- ça veut dire que l’ancienne alliance va être déterrée ?
J’ai peut-être mis un peu trop d’espoir dans le ton de ma voix. Mais… ça voudrait dire que je pourrais parler librement à Taichi, et ainsi restaurer l’équité entre nous. Nous n’aurions alors plus de secret l’une pour l’autre. Nous pourrions tout nous dire sans craindre les conséquences. Ce serait vraiment formidable !
"Espoir"
Etilya sur DK RPG
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Dim 2 Fév 2020 - 21:48
La jeune Farah est une fille très intelligente et il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre au travers de ses questions, mais surtout au timbre de sa réflexion sur le sort du tigre qu’elle savait. Bien sûr elle ne savait pas tout de l’histoire, c’était évident, mais elle se doutait qu’il s’agissait d’une histoire sordide dont il valait mieux ne pas spécialement en savoir trop pour garder le sommeil.
Personnellement, je n’ai pas réussi à me sortir de la tête cette image d’un tigre avec les parties du corps modifiées, avec celles d’autres animaux. Une queue en corps de serpent, les deux êtres fusionnés en une abomination, une aberration sans nom luttant pour sa vie. Chaque souffle de cette créature était un supplice terrible qui ne semblait pas avoir de fin, comme si on l’empêchait de mourir. Abréger les souffrances de cette créature avait été un geste de pitié, mais tuer ces sorciers n’était autre que justice.
J’ai appris par Irina que le seul survivant avait été réceptionné par ses services et qu’il n’avait plus rien d’humain bien qu’il ne soit pas mort. Chez les sorciers, la création de la vie de façon artificielle est un des crimes les plus grave de leur société. C’est presque un soulagement de savoir que des gens capables d’aller à de telles extrémités pour la simple curiosité scientifique et le pouvoir ont connu un sort mille fois mérité.
J’étais un peu perdu dans mes pensées lorsqu’elle me ramena avec la reprise du mot “sorciers” de façon très étonnée. C’est alors que j’eus la confirmation du fait que sa mère ne devait pas l’avoir encore mise au courant.
Inutile d’aller trop loin pour comprendre que si mon amie n’avait rien dit à sa fille, c’était tout simplement parce qu’elle ne savait pas trop comment les choses pouvaient se passer entre nos deux peuples. J’ai beaucoup moins de doute quant à moi, mais avec Irina, ce n’est pas étonnant non plus que je me fasse aussi peu de soucis. J’étais tout de même étonné par la connaissance de la jeune fille sur notre culture avec son jeune âge. Elle était très en avance de moi-même au sien. J'écoutais petit avec une oreille amusé ma grand-mère me raconter les histoires de notre peuple, mais c’est bien plus tard que j’ai décidé de retenir tout ça.
Ah, Nawel n’avait pas été si silencieuse que cela en fait. Elle avait parlé d’alliés revenus. Ce n’était pas totalement faux en soi et je dois bien avouer que cela m’a comme rendu une seconde jeunesse que de faire ce rituel avec Irina. C’est très long à mettre en place, mais cela en vaut la chandelle, tout un panel de nouvelles sensations. Maintenant je la ressens d’une toute autre manière en plus du reste et je ne doute pas de pouvoir me rendre utile.
Tandis que je posais mes affaires sur un rondin faisant face au vide et à la vallée en contrebas avec la ville, je poursuivis le dialogue sur ces sorciers. De toute évidence, elle avait des connaissances abouties sur cette ancienne alliance, mais il n’y avait comme de l’espoir et de l’engouement dans sa voix également.
C’est alors que je me suis mis à réfléchir rapidement sur ses fréquentations et il y avait bien la petite Taichi Tomoe, fille d’Irina, dans ses amies. Est-ce qu’elle savait pour la nature la petite ? Si sa mère apprend qu’elle a tendance à révéler son secret aussi facilement, elle va faire une syncope. Toutefois, peut-être que ce n'était là encore une fois qu'un heureux hasard du sort comme je commence à avoir tant.
Quoi qu’il en soit, il était temps de prendre un petit temps de repos pour souffler après la marche et faire en sorte de parler de la tâche qui nous avait amené ici. J’ai commencé à sortir un thermos avec un thé chaud que j’ai préparé avant que nous ne partions pour cette petite randonnée, ainsi que deux sandwichs salada, tomate, crème et concombre. Rien de tel pour faire office d’encas. Je sortis une petite serviette pour y poser le sandwich de Farah dessus tout en cherchant une tasse pour le thé avant de lui tendre.
Personnellement, je n’ai pas réussi à me sortir de la tête cette image d’un tigre avec les parties du corps modifiées, avec celles d’autres animaux. Une queue en corps de serpent, les deux êtres fusionnés en une abomination, une aberration sans nom luttant pour sa vie. Chaque souffle de cette créature était un supplice terrible qui ne semblait pas avoir de fin, comme si on l’empêchait de mourir. Abréger les souffrances de cette créature avait été un geste de pitié, mais tuer ces sorciers n’était autre que justice.
J’ai appris par Irina que le seul survivant avait été réceptionné par ses services et qu’il n’avait plus rien d’humain bien qu’il ne soit pas mort. Chez les sorciers, la création de la vie de façon artificielle est un des crimes les plus grave de leur société. C’est presque un soulagement de savoir que des gens capables d’aller à de telles extrémités pour la simple curiosité scientifique et le pouvoir ont connu un sort mille fois mérité.
J’étais un peu perdu dans mes pensées lorsqu’elle me ramena avec la reprise du mot “sorciers” de façon très étonnée. C’est alors que j’eus la confirmation du fait que sa mère ne devait pas l’avoir encore mise au courant.
Inutile d’aller trop loin pour comprendre que si mon amie n’avait rien dit à sa fille, c’était tout simplement parce qu’elle ne savait pas trop comment les choses pouvaient se passer entre nos deux peuples. J’ai beaucoup moins de doute quant à moi, mais avec Irina, ce n’est pas étonnant non plus que je me fasse aussi peu de soucis. J’étais tout de même étonné par la connaissance de la jeune fille sur notre culture avec son jeune âge. Elle était très en avance de moi-même au sien. J'écoutais petit avec une oreille amusé ma grand-mère me raconter les histoires de notre peuple, mais c’est bien plus tard que j’ai décidé de retenir tout ça.
John ▬ C’est précisément que je parle en effet, qui d’autre ? Répondis-je non sans malice dans la voix pour détendre l’atmosphère.Ils sont capable du meilleur comme du pire cela dit et beaucoup de nos histoires parlent de miracles, mais il est bon de se dire aussi que depuis quelques temps, je suis aussi conscient des horreurs de leur part. Je ne dirais pas que l’Inquisition avait raison de craindre les sorciers, car ils ont l’air d’être des gens de bien à leur manière. Toutefois, j'en suis venu à croire également que certain pouvaient avoir de terribles desseins. Toute la société des sorciers était intriquée dans celle des humains et je commençais à me dire que cela avait pu à la longue et à l’ère d’aujourd’hui détourner beaucoup de ces Enclaves, du modèle qu’elles pouvaient avoir il y a des siècles.
Ah, Nawel n’avait pas été si silencieuse que cela en fait. Elle avait parlé d’alliés revenus. Ce n’était pas totalement faux en soi et je dois bien avouer que cela m’a comme rendu une seconde jeunesse que de faire ce rituel avec Irina. C’est très long à mettre en place, mais cela en vaut la chandelle, tout un panel de nouvelles sensations. Maintenant je la ressens d’une toute autre manière en plus du reste et je ne doute pas de pouvoir me rendre utile.
John ▬ Les sorciers sont en effet sortis de l’ombre par rapport à nous maintenant. J’avoue que je ne suis pas peu fier d’avoir réussi à les retrouver avec le concours d’autres changelins.Nous arrivâmes sur le promontoire que je visais pour ce premier vol. Déjà, il fallait voir si elle était capable de prendre sa nouvelle forme aussi facilement que celle de sa naissance, car pour la première fois ce n’est pas si évident que cela. Nous avions néanmoins le temps de parler un peu encore.
Tandis que je posais mes affaires sur un rondin faisant face au vide et à la vallée en contrebas avec la ville, je poursuivis le dialogue sur ces sorciers. De toute évidence, elle avait des connaissances abouties sur cette ancienne alliance, mais il n’y avait comme de l’espoir et de l’engouement dans sa voix également.
C’est alors que je me suis mis à réfléchir rapidement sur ses fréquentations et il y avait bien la petite Taichi Tomoe, fille d’Irina, dans ses amies. Est-ce qu’elle savait pour la nature la petite ? Si sa mère apprend qu’elle a tendance à révéler son secret aussi facilement, elle va faire une syncope. Toutefois, peut-être que ce n'était là encore une fois qu'un heureux hasard du sort comme je commence à avoir tant.
John ▬ Il se pourrait bien que certains d’entre-nous aient déjà pris les devants pour déterrer cette alliance.Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai décidé de tourner la chose ainsi. Est-ce que je voulais être mystérieux ou simplement encore une fois faire en sorte qu'elle vende la mèche au sujet de ce qu'elle pouvait savoir des personnes de son entourage ? C'était difficile à dire.
Quoi qu’il en soit, il était temps de prendre un petit temps de repos pour souffler après la marche et faire en sorte de parler de la tâche qui nous avait amené ici. J’ai commencé à sortir un thermos avec un thé chaud que j’ai préparé avant que nous ne partions pour cette petite randonnée, ainsi que deux sandwichs salada, tomate, crème et concombre. Rien de tel pour faire office d’encas. Je sortis une petite serviette pour y poser le sandwich de Farah dessus tout en cherchant une tasse pour le thé avant de lui tendre.
John ▬ Chez moi, il est de coutume de prendre une collation avant de faire le grand saut. Bon, il est de coutume chez nous d’échanger un petit verre d’alcool aussi, mais je me suis dit que le thé serait peut-être plus adapté aux traditions Egyptiennes. Nous pourrons un peu parler de ce que tu as choisi comme forme animale et si le rituel s’est bien passé.Il est important de savoir si d’ores et déjà elle se sent différente, si elle sent en elle quelque chose d’autre qui cherche à s’exprimer et à se révéler. De plus, après une bonne marche, quelques instants simples pour reprendre des forces n’étaient pas volés.
Etilya sur DK RPG
Farah Neferet Assaad#102780#102780#102780#102780#102780#102780#102780
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Dim 9 Fév 2020 - 19:21
Prendre son envol
feat John
Monsieur Smith ne manque pas de confirmer mes soupçons, d’un air malicieux. Je l’observe, pensive. C’est un individu bien singulier, ce vieil anglais. Il est toujours difficile de deviner ce qui se trame dans sa tête. Oh, je n’ai aucun doute quant à ses intentions. C’est un homme bon, loyal aux changelins, la preuve étant de son statut de Sage et des récentes actions accomplies pour le conseil. Mais il est également rusé, et je ne doute pas qu’il soit prompt à dresser des stratégies. Enfin, je me pose sans doute trop de questions.
Il m’apprend ainsi qu’il a participé à la “réunion” de nos deux peuples, avec le concours d’autres changelins. Je me demande de qui il s’agit… Je connais l’identité de nos conseillers grâce à ma mère. Mais je sais que plusieurs des miens officient pour le conseil, sans pour autant y siéger. Des informateurs, en règle général -ou espions, selon le point de vue. ça me fait penser à ma psychologue, le docteur Yamada. C’est une changelin elle aussi, et apparemment spécialisée dans le traitement des jeunes de notre espèce. Elle m’est d’une grande aide pour m’aider à gérer mes émotions, chasser l’angoisse qui me paralyse fréquemment, et peut-être aussi, aller de l’avant. Peut-être qu’elle aussi travaille pour le conseil ?
Nous arrivons sur un petit promontoir, que je devine être le lieu choisi par mon mentor pour procéder à ma nouvelle transformation. Pendant que le vieil anglais dépose ses affaires, je m’approche du bord pour contempler le paysage en contrebas. On a une vue imprenable sur les montagnes et la forêt qui s’étend à perte de vue, en dehors de quelques immeubles à l’ouest, marquant les limites de Nakanoto. Je me perds un instant, comme envoûtée par ce spectacle. Un sentiment soudain de liberté me saisit ; que ne donnerais-je pas alors pour quitter les attaches de cette terre et m’élever vers le ciel !...
Les paroles de Monsieur Smith m’arrache à mon état de transe et je fais volte-face, les sourcils froncés. Comment ça, certains d’entre nous ont pris les devants ? Mon expression s’enfonce davantage dans l’interrogation et je scrute le visage de mon aîné. Il arbore un sourire comme si de rien n’était, mais je ne suis pas dupe. Il cache plus ou moins quelque chose. Ou bien il se doute de quelque chose me concernant. J’ai conscience d’être naïve pour bien des sujets, mais je n’en suis pas idiote pour autant. S’il pense pouvoir m’arracher le secret de Taichi, il se met le doigt dans l’oeil !
C’est à mon tour d’afficher un sourire malicieux. Ma question n’attend pas vraiment de réponse. Quelque part, je sais qu’il n’est pas totalement étranger à cette situation. Mais plutôt que d’insister pour lui tirer les vers du nez, je me rapproche de la vieille souche pour m’assoir à côté de lui. Je jette un oeil aux sandwichs. Heureusement que je n’ai pas beaucoup mangé à midi, l’appétit quelque peu coupé par les récents événements. Sans quoi il m’aurait été difficile d’honorer ses talents de cuisinier.
Je déballe lentement mon sandwich en réfléchissant. Si le rituel s’est bien passé ? Mais bien sûr que oui. En tout cas, je n’ai vu, ou plutôt senti aucun signe prouvant le contraire. Ma mère m’a expliqué que l’ingestion régulière d’empreinte génétique conduit normalement à un premier changement dans le corps du changelin, car celui-ci commence déjà à s’imprégner de l’essence de l’animal choisi.
Je marque une courte pause pour récupérer le thé que me sert notre Sage, et le remercie chaleureusement.
Je m’arrête encore une fois pour croquer un bout de mon sandwich. Je retiens une petite exclamation. C’est certes une préparation très simple, mais il y a tout ce que j’aime dedans. Je mets ma main devant ma bouche en souriant, gênée d’afficher ainsi mon plaisir gustatif.
Je termine de mâcher et avale une gorgée de thé, avant de reprendre la conversation là où je l’ai laissé une minute plus tôt. Je repense au paysage juste en face et la fascination qu’il a exercé sur moi pendant quelques secondes.
Je darde sur lui mes yeux pharaoniques, guettant sa réaction. J’espère que c’est aussi son avis. ça voudrait dire que je suis sur la bonne voie, et que je n’ai plus qu’un pas à faire pour revêtir la peau d’un aigle royal. Rien que d’y penser, j’en frissonne d’excitation.
Il m’apprend ainsi qu’il a participé à la “réunion” de nos deux peuples, avec le concours d’autres changelins. Je me demande de qui il s’agit… Je connais l’identité de nos conseillers grâce à ma mère. Mais je sais que plusieurs des miens officient pour le conseil, sans pour autant y siéger. Des informateurs, en règle général -ou espions, selon le point de vue. ça me fait penser à ma psychologue, le docteur Yamada. C’est une changelin elle aussi, et apparemment spécialisée dans le traitement des jeunes de notre espèce. Elle m’est d’une grande aide pour m’aider à gérer mes émotions, chasser l’angoisse qui me paralyse fréquemment, et peut-être aussi, aller de l’avant. Peut-être qu’elle aussi travaille pour le conseil ?
Nous arrivons sur un petit promontoir, que je devine être le lieu choisi par mon mentor pour procéder à ma nouvelle transformation. Pendant que le vieil anglais dépose ses affaires, je m’approche du bord pour contempler le paysage en contrebas. On a une vue imprenable sur les montagnes et la forêt qui s’étend à perte de vue, en dehors de quelques immeubles à l’ouest, marquant les limites de Nakanoto. Je me perds un instant, comme envoûtée par ce spectacle. Un sentiment soudain de liberté me saisit ; que ne donnerais-je pas alors pour quitter les attaches de cette terre et m’élever vers le ciel !...
Les paroles de Monsieur Smith m’arrache à mon état de transe et je fais volte-face, les sourcils froncés. Comment ça, certains d’entre nous ont pris les devants ? Mon expression s’enfonce davantage dans l’interrogation et je scrute le visage de mon aîné. Il arbore un sourire comme si de rien n’était, mais je ne suis pas dupe. Il cache plus ou moins quelque chose. Ou bien il se doute de quelque chose me concernant. J’ai conscience d’être naïve pour bien des sujets, mais je n’en suis pas idiote pour autant. S’il pense pouvoir m’arracher le secret de Taichi, il se met le doigt dans l’oeil !
- Hum, est-ce que vous vous comptez dans ces “certains d’entre nous”, Monsieur Smith ?
C’est à mon tour d’afficher un sourire malicieux. Ma question n’attend pas vraiment de réponse. Quelque part, je sais qu’il n’est pas totalement étranger à cette situation. Mais plutôt que d’insister pour lui tirer les vers du nez, je me rapproche de la vieille souche pour m’assoir à côté de lui. Je jette un oeil aux sandwichs. Heureusement que je n’ai pas beaucoup mangé à midi, l’appétit quelque peu coupé par les récents événements. Sans quoi il m’aurait été difficile d’honorer ses talents de cuisinier.
- C’est très aimable à vous, Monsieur Smith, dis-je en prenant mon en-cas. Et en effet, je ne bois pas d’alcool. Le thé me convient très bien.
Je déballe lentement mon sandwich en réfléchissant. Si le rituel s’est bien passé ? Mais bien sûr que oui. En tout cas, je n’ai vu, ou plutôt senti aucun signe prouvant le contraire. Ma mère m’a expliqué que l’ingestion régulière d’empreinte génétique conduit normalement à un premier changement dans le corps du changelin, car celui-ci commence déjà à s’imprégner de l’essence de l’animal choisi.
- Le rituel s’est bien passé, oui. Enfin, je n’ai rien senti qui me dise le contraire. Mama m’a aidée bien sûr. J’ai mis du temps à me décider, mais finalement, j’ai opté pour l’aigle royal. Ce rapace me fascine en tout point. Je le trouve noble, majestueux, et de ce que j’en sais, c’est un grand symbole dans le monde des humains. Ma mère m’a déjà dit qu’il fallait se fier à son coeur, et je crois bien avoir eu, justement, le coup de coeur pour cet oiseau.
Je marque une courte pause pour récupérer le thé que me sert notre Sage, et le remercie chaleureusement.
- Et par chance, c’est une espèce qui est présente dans la région. Alors, même s’il est plus imposant qu’un faucon, il ne devrait pas trancher dans le paysage.
Je m’arrête encore une fois pour croquer un bout de mon sandwich. Je retiens une petite exclamation. C’est certes une préparation très simple, mais il y a tout ce que j’aime dedans. Je mets ma main devant ma bouche en souriant, gênée d’afficher ainsi mon plaisir gustatif.
- C’est bon ! Je ne savais pas que vous aviez de tels talents ! je lance pour le taquiner.
Je termine de mâcher et avale une gorgée de thé, avant de reprendre la conversation là où je l’ai laissé une minute plus tôt. Je repense au paysage juste en face et la fascination qu’il a exercé sur moi pendant quelques secondes.
- Depuis deux ou trois jours, je me sens… un peu étrange ? J’ai des envies de liberté, la nuit je rêve que je survole la ville ou que je m’évade dans le ciel. Mama m’a dit qu’après le rituel, un changelin doit ressentir des changements pouvant affecter son corps, son comportement, ou même encore ses envies. Je pense donc que c’est mon cas, actuellement. C’est plutôt bon signe, non ?
Je darde sur lui mes yeux pharaoniques, guettant sa réaction. J’espère que c’est aussi son avis. ça voudrait dire que je suis sur la bonne voie, et que je n’ai plus qu’un pas à faire pour revêtir la peau d’un aigle royal. Rien que d’y penser, j’en frissonne d’excitation.
"Liberté"
Etilya sur DK RPG
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Lun 10 Fév 2020 - 16:52
La première chose que la jeune Farah fit en arrivant au promontoire fût d'aller observer le paysage depuis le bord. Qu’une jeune fille aussi timide qu’elle se mette autant à un bas de la chute était vraiment intéressant, tout comme la façon de fixer le panorama, le regard porté vers le lointain le bas. On aurait déjà pu croire à un rapace surveillant son domaine depuis son perchoir.
C’est un réflexe que l’on trouve chez beaucoup de changelins, bien que cela ne signifiait pas pour autant qu’elle avait porté son choix sur un rapace. Elle pouvait vouloir simplement observer le paysage depuis ce point précis, comme une randonneuse s’extasiant devant une vallée aussi magnifique que celle dans laquelle se trouve Nakanoto.
Elle fit un rapide volte-face lorsque j'eus laissé sortir cette pensée, non sans malice, à propos du secret de notre existence qui aurait pu fuiter. Ses sourcils froncés et la façon de guetter quelque chose sur mon visage était en soit très intéressante. Quelqu’un comme Farah n’aurait-elle pas plutôt réagit avec stupeur à l’idée que certains des nôtres aient pu être découverts ? Cela n’est pas certain. Il faut bien avouer que la jeune Farah a gagné en confiance en elle de façon spectaculaire en seulement quelques mois. Cela n’étant sans doute pas sans l’action de Sebastian, Taichi ou les autres amis qu’elle s’est faite à l’université ou en dehors.
Elle fait mine de rien assez vite, passant avec un ton bien plus malicieux, marqué par un sourire l’étant tout autant. Elle transforme ce qui était une énoncée en une question à mon encontre, sans doute pour avoir une vague réaction de ma part. Cela, de mon point de vue ressemble à une tactique d’évitement pour retourner la conversation et ne plus être dans le collimateur.
Cela fut ma foi, bien suffisant de mon point de vue pour placer la probabilité qu’elle ait partagé le secret de Taichi à 80%. La fille d’Irina a bien du mal à tenir sa langue mine de rien. D’abord Zuko, puis Taichi-Tomoe, se sent-elle à ce point seule qu’elle éprouve le besoin de tout dire d’elle sans condition ? Il faudrait vraiment qu’Irina se décide à se bouger les fesses, car la fille du Secret qui donne sa nature véritable sans s’être assurée du côté surnaturel de la personne avec laquelle elle dialogue pourrait être un problème si cela se sait.
Je pense que Farah est trop respectueuse de nos coutumes pour avoir partagé son secret en retour avec Taichi-Tomoe-san. Jamais elle ne prendrait le risque d’apporter un quelconque déshonneur à son nom, à sa famille, à sa mère sachant que cette dernière siège au conseil territorial.
Toujours avec un large sourire, ne laissant rien transparaitre, je préfère ne pas répondre à cette question, pour ne pas risquer de toute façon de lui faire imaginer des choses. Cette façon de poser la question n’appelait en rien une réponse de ma part. Je laisse beaucoup trop paraître une maîtrise précise de ce que je sais et des informations que je divulgue dans ma vie.
Le sandwich et le thé firent mouche auprès de la jeune fille à mon grand soulagement. J’avais un peu peur qu’elle ait fait un copieux repas à midi et n’ai pas une place pour un petit encas malgré la marche que nous venions de faire. Il est vrai qu’elle est un peu jeune pour boire de l’alcool, sans compter qu’elle est musulmane et n’en consommera sans doute jamais si elle se montre rigoureuse dans sa foi.
Je l’écoutais me parler de son rituel qui avait été supervisé par sa mère sans surprise et de son choix s’étant porté sur un aigle royal. C’est un prédateur, un rapace qui domine les cieux dans la région où nous vivons. D’une grande noblesse, cet animal convient assez bien à la jeune fille. C’était un choix tout à fait judicieux selon moi.
C’est un oiseau qui a été son coup de cœur. Quel bon conseil qu’elle a eu de sa mère en effet. Ce n’était pas sans me rappeler ce que je lui avais dit d’ailleurs, sur le fait que parfois, certain changelins aiment à penser que c’est l’animal qui désigne le changelin pour prendre sa forme et non l’inverse.
John ▬ Un excellent choix que voilà Farah ! En effet, cet oiseau est assez commun dans la région, tu n’auras aucun mal à te mouvoir à ta guise sans que cela soit étrange au regard de quelques ornithologues que ce soit. Lui dis-je en souriant.J’ai de bon coeur à la suite de ce qu’elle me dit.
John ▬ Oh grand Dieu non. Tu me flattes trop Farah. Je ne suis pas si doué que cela. C’est un encas des plus commun chez les britanniques. Mais ce serait mentir que de dire que je n’affectionne pas les plats biens faits.Ce petit interlude n’est pas sans être très appréciable avant qu’elle ne poursuive plus avant son ressenti sur les résultats du rituel qu’elle a mené. Depuis quelques jours elle ferait des rêves où elle vole, mais éprouve également des envies soudaines et fortes de liberté. C’est une caractéristique des oiseaux, autant en symbole qu’en ressenti lorsqu’on en devient un. De tout temps, le fait de voler fait rêver l'Homme et c’est ainsi que l’esprit de la jeune fille exprime surement la transformation qui s’opère en elle.
Je lui souriais tendrement tout en posant à côté de moi mon verre après avoir fini mon thé.
John ▬ C’est une très bonne chose en effet Farah. Il me paraît évident que l'oiseau en toi a à dessein de pouvoir survoler la ville. Nous allons travailler dessus de suite. Dis-je avec un large sourire.Je me suis levé pour me tenir devant elle, un peu comme un enseignant devant une élève.
John ▬ Je pense que tu pars avec un avantage comparé aux changelins habitués à se mouvoir sur terre avec des pattes. J’ai pour ma part mis un certain temps avant de voler convenablement. Etant un quadrupède, mon esprit n’a pas eu à faire preuve de beaucoup de flexibilité sous cette forme. Toi en revanche, étant un serpent, ton cerveau est habitué à se montrer souple quant à ton image mentale de ton corps et de son déplacement. Je ne doute pas que tu parviendras à faire ton premier vol aujourd’hui même et j’y compte bien !Je repensais moi-même à Hayden, mon faucon préféré de l’élevage de ma mère et mon vieil ami. C’était lui qui avait été mon modèle. Nous avons longtemps fait croire à tout le monde que nous étions des faucons de naissance et la fauconnerie était un camouflage parfait pour ça. Il était si beau, avec un plumage singulier, le bout des plumes comme argenté.
Bien, bien... Heu... Commençons par le début. Je ne te ferais pas comme certaine famille à la manière évidemment. J’ai personnellement une technique qui commence à faire ses preuves.
Tout d’abord, tu vas commencer par visualiser l’animale...
Ensuite, tu vas visualiser comment un humain peut passer de son état à un autre...
Enfin, tu vas te servir de cette envie profonde de liberté et de la faire jaillir et te porter...
Il est parfois singulier de s’imaginer la transformation, mais cela aide le cerveau à définir ce qui devient quoi dans l’état conscient. Ainsi les doigts s’allongent et se placent autrement, la mâchoire se soude pour former un bec, les os deviennent poreux pour gagner en légèreté et un ergot se forme pour transformer les pattes et permettre une prise.
Enfin, je repensais à ce rêve fou de toucher les nuages du bout des doigts, moi qui rêvais de devenir un aviateur comme mon propre père.
Aujourd’hui, bien entendu, c’était devenu un total automatisme, mais parfois je faisais comme les premières fois, pour ne pas oublier ces souvenirs qui m’ont tant permis d’être qui je suis devenu.
D'un petit bon, je me transformais en faucon avant de voler doucement jusqu’à un tronc posté devant le gouffre de la vallée.
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Dim 23 Fév 2020 - 18:12
Prendre son envol
feat John
Mon mentor est d’accord avec moi, l’aigle royal est un bon choix. Il ne me sera guère difficile de me fondre dans la masse, dans cet environnement montagneux, propice au développement de ce rapace. Je n’attirerais donc pas le regard en me baladant dans la région, même s’il valait mieux que je reste éloignée de la civilisation. Les aigles ne se mêlent jamais aux humains, il me faut donc adopter le même comportement. Surtout si des ornithologues parcourent la région, comme l’évoque Monsieur Smith.
Puis il me confirme que les changements récents qui s’opèrent en mon for intérieur sont révélateurs du bon déroulement de la transformation. Voilà une information qui me réjouit. Si on m’a souvent conté les histoires de transformation secondaire, c’est très différent lorsqu’on y est soi-même confronté. Et j’ai le souci de bien faire, dans ma communauté, depuis toujours. C’est pour cela d’ailleurs que je n’ai pas pu révéler ma nature à Taichi, que je considère comme ma plus proche amie à ce jour. Alors qu’elle m’a révélé être une sorcière, et confié cette lourde histoire qui est la sienne… ça me fait de la peine, mais je ne peux simplement pas parler de ma condition sans mettre en péril tout mon peuple.
Finalement, la discussion devient de plus en plus sérieuse. Le professeur se lève pour se positionner face à moi. Je lève la tête pour le regarder, en terminant de mâcher ma bouchée de sandwich. Je l’écoute attentivement, consciente que le moindre détail peut être déterminant pour le succès de cette entreprise. Il est vrai que je n’ai pas de pattes à gérer lorsque je suis cobra. Mais justement. Je n’ai aucun membre à gérer. Là, il va falloir que je compose avec une paire d’aile, ce qui est totalement inédit pour moi. A la limite, les serres du rapace, je peux me débrouiller avec mes propres connaissances en tant qu’humaine. Car cela ne doit pas être très différent de la marche verticale. Mais voler… c’est une autre dimension.
Je souris, confiante, en entendant ses commentaires plutôt encourageants. Je vais faire de mon mieux pour satisfaire ses attentes. J’espère déjà bien gérer la transformation en oiseau, mais il est vrai que voler dès aujourd’hui serait merveilleux. Aller Farah, du nerf ! Il faut que je mette la barre un peu plus haut, si je veux progresser ! Je sens que la véritable leçon va commencer. Alors, je pose mon sandwich sur la serviette pourvue à cet effet et je me lève, évacuant les quelques miettes de mon pantalon d’un geste de la main. Puis je me tiens bien droite devant Monsieur Smith, en bonne élève studieuse.
A son invitation je ferme les yeux en remuant le cou pour me détendre et libérer mes muscles des tensions de la journée. C’est plus facile ainsi de me représenter une image mentale de mon objectif. Je visualise bien le rapace, avec son plumage brun parsemé de blanc et de noir, son bec pointu, ses serres acérées et ses puissantes ailes. Je ressens bien la noblesse, la majesté qu’il dégage, ce sentiment de supériorité lorsqu’on est tout en haut, dans le ciel.
Passer d’un état à un autre… ce n’est pas compliqué, pour une changeline. Les cellules s’imprègnent des gènes absorbés, l’ADN se remodèle à toute vitesse, dans une synchronisation parfaite avec chaque membre du corps actuel, et du nouveau. Les fonctions physiologiques évoluent le cas échéant ; des sens aiguisés ou amoindris, des branchies ou des appendices sensitifs.
Transposer cette envie de liberté pour me laisser porter… Comment en a-t-il parlé, au juste ? De la flexibilité, pour pouvoir arpenter facilement les cieux. Je suis moi-même avantagée car je n’ai pas de patte à gérer quand je rampe sur le sol, en tant que cobra. Et… Subitement, la terre me semble bien basse et mes yeux sont forcés de s’ouvrir, dépourvus de paupière. Mince, je me suis déconcentrée et j’ai pris ma forme native au lieu de celle de l’aigle ! Monsieur Smith est déjà perché au sommet de sa branche. Cela semble si simple à le regarder ! Mais je pensais pareil quand j’étais petite, au tout début. Il faut que je persévère.
Aller, ferme les yeux, libère ton esprit de toute pensée parasite, ne pense plus serpent, mais rapace. Imagine l’animal, jusqu’au bout de ses plumes, la pointe de son bec, les serres de ses pattes. Visualise le processus de transformation, ce que devient chaque membre, chaque organe, et comment ils vont se mouvoir ou fonctionner par la suite. Puis laisse-toi porter par ce besoin de liberté qui t’habite depuis quelques jours. Qu’il t’envahisse et te hisse jusqu’au ciel ! Une sensation inédite m’envahit. Similaire à la précédente, comme si la terre était plus proche, mais avec une proprioception différente.
Au lieu de mots, c’est un cri perçant qui s’échappe de ma gorge, ce qui me fait sursauter. J’ouvre aussitôt les yeux et je constate que la cime des arbres est effectivement plus loin que dans mon souvenir. Mon premier réflexe est de lever ma main devant moi. Mais le mouvement est compliqué, mon bras ne peut pas l’exécuter dans sa totalité. Je suis obligée de tourner la tête. Et je découvre une aile. Et des plumes. Je tourne la tête à droite cette fois. Des ailes ! Je pousse un nouveau cri, surprise et enthousiaste à la fois. Je continue d’observer ces deux nouveaux membres, à demi déployés, m’imprégnant de leur nouvelle existence.
Puis mon regard se porte sur mon environnement. Le changement de vision est flagrant. Là où le serpent est un piètre observateur, l’aigle distingue le moindre détail. Un insecte qui se réfugie entre deux brins d’écorce. Un écureuil qui se glisse dans le creux de sa tanière. Les feuilles qui tombent, une à une, pour s’ajouter à l’humus de la forêt. Je suis capable de voir devant moi et sur les côtés en même temps. Tout me parvient avec tant de précision que c’en est presque une overdose de visuel. Et mon cerveau traite ces informations à toute vitesse, sans grande peine. Et que dire des couleurs ! Là où, humaine, je perçois le rouge, le vert et le bleu, deux autres couleurs primaires s’ajoutent au tableau. Le monde est tellement incroyable de ce point de vue ! Sur le point de l’odorat, je ne suis guère dépaysée. Celui de l’aigle n’a pas grand chose à envier au cobra, surtout qu’il n’a pas besoin de d’ouvrir le bec pour tâter l’air.
Bon, il est temps de faire quelques pas dans ce monde en tant qu’aigle. C’est là que ça se complique. Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas aussi évident qu’une marche verticale. Mon centre de gravité n’est pas situé au même endroit, et je n’ai pas encore les mécaniques d’un oiseau. Le résultat est donc certain : je me vautre aussi royalement que mon qualificatif. Et battre des ailes ne fait que retarder la rencontre avec le sol. Beh. On dirait un oisillon qui sort de sa coquille. Quelle piètre démonstration !
Par réflexe je reprends forme humaine, guère habituée à maintenir cette nouvelle forme très différente des deux autres. Je crache quelques feuilles gobées dans mon ancien bec puis je me relève lentement, quelque peu honteuse. Je n’adresse pas de regard à mon mentor, consciente que je peux faire bien mieux que ça et qu’il mérite meilleure performance. Comment a-t-il procédé, déjà, tout à l’heure ? Il a bondi au moment de se transformer et s’est aussitôt envolé. C’est peut-être la clé de la réussite. Je ferme donc les yeux et reprends tout le processus mental pour aboutir à cette transformation. Et au moment décisif, j’amorce un saut vers le haut, au risque de paraître ridicule si jamais je reste humaine.
Contrairement à mes craintes, cela fonctionne parfaitement. Enfin. Mieux que la première fois. Je redeviens bien un aigle, mais je n’arrive pas à m’élever comme le Sage. Coordonner ses ailes n’est pas si évident que ça ; et si sauter m’a donné un peu d’élan, je ne peux que m’élever de quelques centimètres avant de retoucher la terre, cette fois sur mes deux pattes. Bon. Alors ne faisons pas deux fois la même erreur. Prenons d’abord conscience de ces membres. Je lève une patte et bouge les serres, avant de la reposer et de faire pareil pour l’autre. A présent, je lève la gauche doucement et pousse mon corps vers l’avant de la droite. Puis je pose prudemment la première au sol et ainsi de suite sur un mètre.
Pattes maîtrisées. Il ne reste que le plus ardu : les ailes. Il est bien beau d’en battre, mais encore faut-il obtenir un résultat. Se laisser bercer par ses rêves de liberté, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut pourtant que j’arrive à le rejoindre. Je fixe donc sa position et je déploie mes ailes pour amorcer un battement un peu mieux organisé que le précédent. Malheureusement, ce n’est pas suffisant. Allons, un peu d’impulsion ! Je sautille sur mes pattes. Cette fois je quitte momentanément le sol, mais je retombe bien vite à terre. Et flûte !
J’en glatis de frustration. Mais il me faut reconnaître que j’ai besoin de plus d’éléments pour réussir mon premier envol. Je porte alors un regard suppliant sur mon mentor, pour obtenir ses lumières.
Puis il me confirme que les changements récents qui s’opèrent en mon for intérieur sont révélateurs du bon déroulement de la transformation. Voilà une information qui me réjouit. Si on m’a souvent conté les histoires de transformation secondaire, c’est très différent lorsqu’on y est soi-même confronté. Et j’ai le souci de bien faire, dans ma communauté, depuis toujours. C’est pour cela d’ailleurs que je n’ai pas pu révéler ma nature à Taichi, que je considère comme ma plus proche amie à ce jour. Alors qu’elle m’a révélé être une sorcière, et confié cette lourde histoire qui est la sienne… ça me fait de la peine, mais je ne peux simplement pas parler de ma condition sans mettre en péril tout mon peuple.
Finalement, la discussion devient de plus en plus sérieuse. Le professeur se lève pour se positionner face à moi. Je lève la tête pour le regarder, en terminant de mâcher ma bouchée de sandwich. Je l’écoute attentivement, consciente que le moindre détail peut être déterminant pour le succès de cette entreprise. Il est vrai que je n’ai pas de pattes à gérer lorsque je suis cobra. Mais justement. Je n’ai aucun membre à gérer. Là, il va falloir que je compose avec une paire d’aile, ce qui est totalement inédit pour moi. A la limite, les serres du rapace, je peux me débrouiller avec mes propres connaissances en tant qu’humaine. Car cela ne doit pas être très différent de la marche verticale. Mais voler… c’est une autre dimension.
Je souris, confiante, en entendant ses commentaires plutôt encourageants. Je vais faire de mon mieux pour satisfaire ses attentes. J’espère déjà bien gérer la transformation en oiseau, mais il est vrai que voler dès aujourd’hui serait merveilleux. Aller Farah, du nerf ! Il faut que je mette la barre un peu plus haut, si je veux progresser ! Je sens que la véritable leçon va commencer. Alors, je pose mon sandwich sur la serviette pourvue à cet effet et je me lève, évacuant les quelques miettes de mon pantalon d’un geste de la main. Puis je me tiens bien droite devant Monsieur Smith, en bonne élève studieuse.
A son invitation je ferme les yeux en remuant le cou pour me détendre et libérer mes muscles des tensions de la journée. C’est plus facile ainsi de me représenter une image mentale de mon objectif. Je visualise bien le rapace, avec son plumage brun parsemé de blanc et de noir, son bec pointu, ses serres acérées et ses puissantes ailes. Je ressens bien la noblesse, la majesté qu’il dégage, ce sentiment de supériorité lorsqu’on est tout en haut, dans le ciel.
Passer d’un état à un autre… ce n’est pas compliqué, pour une changeline. Les cellules s’imprègnent des gènes absorbés, l’ADN se remodèle à toute vitesse, dans une synchronisation parfaite avec chaque membre du corps actuel, et du nouveau. Les fonctions physiologiques évoluent le cas échéant ; des sens aiguisés ou amoindris, des branchies ou des appendices sensitifs.
Transposer cette envie de liberté pour me laisser porter… Comment en a-t-il parlé, au juste ? De la flexibilité, pour pouvoir arpenter facilement les cieux. Je suis moi-même avantagée car je n’ai pas de patte à gérer quand je rampe sur le sol, en tant que cobra. Et… Subitement, la terre me semble bien basse et mes yeux sont forcés de s’ouvrir, dépourvus de paupière. Mince, je me suis déconcentrée et j’ai pris ma forme native au lieu de celle de l’aigle ! Monsieur Smith est déjà perché au sommet de sa branche. Cela semble si simple à le regarder ! Mais je pensais pareil quand j’étais petite, au tout début. Il faut que je persévère.
- Désolée, dis-je après avoir repris forme humaine. Je me suis déconcentrée. Je vais faire plus attention.
Aller, ferme les yeux, libère ton esprit de toute pensée parasite, ne pense plus serpent, mais rapace. Imagine l’animal, jusqu’au bout de ses plumes, la pointe de son bec, les serres de ses pattes. Visualise le processus de transformation, ce que devient chaque membre, chaque organe, et comment ils vont se mouvoir ou fonctionner par la suite. Puis laisse-toi porter par ce besoin de liberté qui t’habite depuis quelques jours. Qu’il t’envahisse et te hisse jusqu’au ciel ! Une sensation inédite m’envahit. Similaire à la précédente, comme si la terre était plus proche, mais avec une proprioception différente.
Je crois que…
Au lieu de mots, c’est un cri perçant qui s’échappe de ma gorge, ce qui me fait sursauter. J’ouvre aussitôt les yeux et je constate que la cime des arbres est effectivement plus loin que dans mon souvenir. Mon premier réflexe est de lever ma main devant moi. Mais le mouvement est compliqué, mon bras ne peut pas l’exécuter dans sa totalité. Je suis obligée de tourner la tête. Et je découvre une aile. Et des plumes. Je tourne la tête à droite cette fois. Des ailes ! Je pousse un nouveau cri, surprise et enthousiaste à la fois. Je continue d’observer ces deux nouveaux membres, à demi déployés, m’imprégnant de leur nouvelle existence.
Puis mon regard se porte sur mon environnement. Le changement de vision est flagrant. Là où le serpent est un piètre observateur, l’aigle distingue le moindre détail. Un insecte qui se réfugie entre deux brins d’écorce. Un écureuil qui se glisse dans le creux de sa tanière. Les feuilles qui tombent, une à une, pour s’ajouter à l’humus de la forêt. Je suis capable de voir devant moi et sur les côtés en même temps. Tout me parvient avec tant de précision que c’en est presque une overdose de visuel. Et mon cerveau traite ces informations à toute vitesse, sans grande peine. Et que dire des couleurs ! Là où, humaine, je perçois le rouge, le vert et le bleu, deux autres couleurs primaires s’ajoutent au tableau. Le monde est tellement incroyable de ce point de vue ! Sur le point de l’odorat, je ne suis guère dépaysée. Celui de l’aigle n’a pas grand chose à envier au cobra, surtout qu’il n’a pas besoin de d’ouvrir le bec pour tâter l’air.
Bon, il est temps de faire quelques pas dans ce monde en tant qu’aigle. C’est là que ça se complique. Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas aussi évident qu’une marche verticale. Mon centre de gravité n’est pas situé au même endroit, et je n’ai pas encore les mécaniques d’un oiseau. Le résultat est donc certain : je me vautre aussi royalement que mon qualificatif. Et battre des ailes ne fait que retarder la rencontre avec le sol. Beh. On dirait un oisillon qui sort de sa coquille. Quelle piètre démonstration !
Par réflexe je reprends forme humaine, guère habituée à maintenir cette nouvelle forme très différente des deux autres. Je crache quelques feuilles gobées dans mon ancien bec puis je me relève lentement, quelque peu honteuse. Je n’adresse pas de regard à mon mentor, consciente que je peux faire bien mieux que ça et qu’il mérite meilleure performance. Comment a-t-il procédé, déjà, tout à l’heure ? Il a bondi au moment de se transformer et s’est aussitôt envolé. C’est peut-être la clé de la réussite. Je ferme donc les yeux et reprends tout le processus mental pour aboutir à cette transformation. Et au moment décisif, j’amorce un saut vers le haut, au risque de paraître ridicule si jamais je reste humaine.
Contrairement à mes craintes, cela fonctionne parfaitement. Enfin. Mieux que la première fois. Je redeviens bien un aigle, mais je n’arrive pas à m’élever comme le Sage. Coordonner ses ailes n’est pas si évident que ça ; et si sauter m’a donné un peu d’élan, je ne peux que m’élever de quelques centimètres avant de retoucher la terre, cette fois sur mes deux pattes. Bon. Alors ne faisons pas deux fois la même erreur. Prenons d’abord conscience de ces membres. Je lève une patte et bouge les serres, avant de la reposer et de faire pareil pour l’autre. A présent, je lève la gauche doucement et pousse mon corps vers l’avant de la droite. Puis je pose prudemment la première au sol et ainsi de suite sur un mètre.
Pattes maîtrisées. Il ne reste que le plus ardu : les ailes. Il est bien beau d’en battre, mais encore faut-il obtenir un résultat. Se laisser bercer par ses rêves de liberté, c’est plus facile à dire qu’à faire. Il faut pourtant que j’arrive à le rejoindre. Je fixe donc sa position et je déploie mes ailes pour amorcer un battement un peu mieux organisé que le précédent. Malheureusement, ce n’est pas suffisant. Allons, un peu d’impulsion ! Je sautille sur mes pattes. Cette fois je quitte momentanément le sol, mais je retombe bien vite à terre. Et flûte !
- IIIIIIIIEEEEE !!!
J’en glatis de frustration. Mais il me faut reconnaître que j’ai besoin de plus d’éléments pour réussir mon premier envol. Je porte alors un regard suppliant sur mon mentor, pour obtenir ses lumières.
"A deux doigts du succès"
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Lun 24 Fév 2020 - 13:20
La seconde transformation est toute une étape dans la vie dans changelin et plus on y arrive jeune, plus cela est simple. Il y a une maturation qui se fait avec notre première forme, celle de nature qui arrive à la puberté, mais si on se force suffisamment, on peut assimiler rapidement une seconde forme ce qui rend la chose plus simple. Plus on retarde l’échéance d’une nouvelle forme, plus cela est compliqué. Farah était dans l’âge idéal pour y arriver, ni trop jeune, ni trop âgée.
Elle a étudié à merveille les oiseaux et leur biologie tout en faisant le rituel, cela était évident, d’autant plus en commençant des études supérieures de biologie aussi jeune. Il n’était pas impossible qu’elle se spécialise dans le domaine du vivant, peut-être l'animal même. C’était à voir dans l’avenir.
Elle a pris sa forme de cobra à son premier essai. C’était ce qui arrivait tout le temps. C’était attendrissant de la voir s’excuser comme ça, comme si elle avait fait une erreur ou une bêtise. Je la gratifiais d’un petit cri et d’un levé d’une seule aile faisant très peu naturel pour un animal mais signifiant allègrement que ce n’était pas grave et qu’elle n’avait qu’à essayer à nouveau.
Heureusement que nous étions seuls dans les montagnes. C’était un promontoire que j’avais choisi avec soin. Il est sur un sentier pour randonneur expérimenté seulement et par les temps qui courent, plus personne ne vient aussi loin dans la montagne, de peur d’être attaqué.
Au deuxième essai, la jeune Farah a réussi à devenir un très bel aigle royal. J’en poussais un cri très satisfait, bien que nous ne pussions pas vraiment nous comprendre. Il était maintenant temps de s’essayer au décollage. Je trépignais sur ma branche à l’idée de la voir essayer. Il n’y a pas de doute, cette petite avait un grand potentiel. J’ai mis plus d’une journée à parvenir à prendre une forme de faucon tant mon esprit était accroché à la forme de smilodon et à un schéma corporel proche de ce dernier.
Elle essaye un envol, sans succès. Ce n’était pas facile au ras du sol, surtout avec une envergure d’aigle royal qui était loin d’être un petit gabarit. Alors elle a changé de tactique pour essayer d’imiter ma transformation et décollage, mais à nouveau sans succès. C’était tout une façon de faire de pouvoir voler et il fallait vraiment oublier les considérations humaines du déplacement.
Voyant son visage comme une supplique pour que je l’aide, je la regardais droit dans les yeux, comme une invitation à observer un instant.
Je déployais mes ailes, bien droites. Avant de me laisser tomber doucement, lui montrant alors la position du corps tout en restant juste les ailes droites, portées par le vent. J’atterris à ses côtés dans un mouvement fluide tout en redevenant humain.
John ▬ Ne t’en fais pas trop Farah tu te débrouille admirablement bien. Il faut juste penser à deux trois petites choses maintenant. On va travailler là-dessus un peu. Battre des ailes est toujours toute une épreuve.Je joignais aux explication alors l’image même du bras humain s'il devait se comporter comme une aile pour qu’elle puisse se faire une idée.
Les oiseaux présentent une structure tout à fait étonnante puisqu’on n'y retrouve pas la formation d’une main normale. Ils n’ont en comparaison que le troisième doigt hypertrophié et des plumes tout le long du bras. De fait il faut que tu restes un maximum les bras tendus avec l’image du doigt tendu.
John ▬ Quand tu bats des ailes, elles sont droites pour battre l’air justement, arrivée en bat, tu les ramène le long de ton corps et les redéplie pour revenir à la position initiale, sans quoi tu fais une poussée inverse et tu ne décolleras jamais. Si tu as un doute... Abandonne toi un instant à l’aigle qui est maintenant en toi et laisse-le faire. Laisse un instinct millénaire guider ton mouvement.Je m’installais à nouveau à ses côtés. Je fermais les yeux, comme je lui avais dit, comme pour reprendre toute la leçon au début. Je visualisais ma nature aérienne voulant jaillir. Je tendis les bras et le troisième doigt et d’un bond, je me transformais pour retourner jusqu’à la branche non loin.
Je me tournais à nouveau vers elle et piaillais comme pour l’inviter à essayer à nouveau.
Etilya sur DK RPG
Farah Neferet Assaad#103213#103213#103213#103213#103213#103213#103213
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Sam 7 Mar 2020 - 14:45
Prendre son envol
feat John
Les ailes à demi déployées, le coeur battant et l’esprit en ébullition, je fixe mon mentor avec espoir. J’ai conscience que prendre la forme de l’animal convoitée en quelques minutes seulement est une belle performance. Ma mère ne m’a jamais raconté sa propre expérience, mais elle m’a confié que ça peut prendre plus d’une journée, selon nos affinités avec notre forme innée. J’entends par là, plus l’animal convoité fonctionne différemment du premier, plus il devient complexe d’apprendre la transformation.
Mais, lorsqu’il s’agit de mes études ou de ma nature de changelin, je me montre souvent très exigeante avec moi-même. Un peu trop dure parfois, selon ma mère. Cependant, c’est en cherchant toujours à se dépasser que l’on progresse le plus. Alors, j’ai peut-être mis la barre un peu haute en souhaitant voler dès le début comme mon aîné. Mais je suis déterminée à atteindre l’objectif que je me suis fixée.
Je surprends alors son regard insistant. Il veut me faire passer un message. Je dresse ma tête de volatile, attentive. Puis il décolle de son perchoir pour planer jusqu’à moi, les ailes bien droites. Ce doit être une démonstration. Je dois bien observer comment il s’y prend. Je le suis du regard jusqu’à ce qu’il reprenne forme humaine. Il commence alors par m’assurer que je me débrouille très bien. Il m’explique la structure d’une aile d’oiseau. Oui, ça, je connais. J’ai déjà eu quelques cours sur la biologie animale. Je déploie une aile pour mieux visualiser ses caractéristiques. Un bras tendu avec le doigt… Hum. Je reprends forme humaine pour constater moi-même la comparaison.
La main tendue devant moi, j’imite le geste de Monsieur Smith, avant de le descendre puis le relever, comme un oiseau, histoire de mieux m’imprégner du mouvement. Effectivement, de ce point de vue… Il faut donc que j’y pense, tant en humaine, qu’en aigle. Je tourne la tête vers lui alors qu’il poursuit son explication, m’expliquant comment l’oiseau bat des ailes. Je reproduis le mouvement décrit avec mes bras, essayant de me projeter en tant que rapace. La scène doit être comique de l’extérieur. Mon mentor se positionne ensuite les bras en l’air, marquant la pause pour me permettre de mieux l’observer. Puis, comme tout à l’heure, il se transforme sur un bond, et s’envole pour se percher sur la branche.
Je le fixe un moment alors que je me remémore ses explications assez précises et imagées. Il faut donc que je visualise mes bras comme des ailes. Je les regarde, à droite, puis à gauche, avant de les étendre devant moi, les majeurs dressés, mimant au mieux les gestes de mon professeur. Puis je ferme les yeux et je visualise l’aigle. Je laisse mon envie de liberté prendre le dessus. Lorsque je me sens prête, je m’élance, un peu vers le haut, beaucoup vers l’avant, pour avoir l’impulsion tout en pouvant avancer.
Cette fois la transformation me paraît plus fluide que la précédente. Je m’élance vers le haut, ailes tendues. Je réfléchis ensuite à ce que disait mon professeur. Pour voler, il faut battre des ailes, puis les ramener le long de son corps. Baisser les ailes, puis les ramener, avant de les redéployer… Je m’exécute, mais le timing n’est pas parfait. J’arrive à rester trois secondes en l’air, avant de perdre de l’altitude, toujours bien loin de la branche. C’est frustrant… Mais il faut aussi que je reconnaisse mes progrès.
J’atterris tant bien que mal avant de reprendre forme humaine. Je me recule pour revenir au point de départ, et je recommence. Fermer les yeux, visualiser l’aigle, laisser la liberté m’envahir, étendre les bras, bondir, se transformer, frapper l’air, ramener les ailes contre mon corps, pour les redéployer… Malgré l’exécution un peu plus correcte, je ne parviens pas jusqu’au bout, et je dois toucher le sol au bout de quatre secondes. Mais je ne me laisse pas abattre. Je reprends forme humain -ça m’entraîne au changement de forme au moins- je recule et je reprends depuis le début. Et c’est reparti pour un tour.
Il y a au moins un avantage à essayer continuellement : je perfectionne l’atterrissage. Si bien que les fois suivantes, j’anticipe suffisamment le contact avec le sol pour redevenir humaine avant de le toucher, me réceptionnant toujours un peu plus gracieusement. J’ai réussi à tenir quelques secondes supplémentaires. Mais il y a toujours quelque chose qui cloche. Je manque sans doute de technicité, mais ce n’est pas tout. Je me pose un instant, le menton pincé entre mon pouce et mon index, pour réfléchir à ce qui ne va pas dans mes tentatives. J’ai pourtant bien fait tout ce qu’il m’a dit, dans l’ordre, avec le bon timing, j’ai pensé à tout…
C’est alors que je comprends. C’est ça, le problème. Penser ! Je veux absolument penser à tout. Ne rien oublier pour ne pas faire d’erreur. Mais c’est là mon erreur. Je pense trop, et surtout pas comme un aigle. Quand je suis cobra, je pense cobra, j’agis cobra, je ressens cobra. Tout en gardant la conscience d’un changelin, ce qui me permet de me souvenir qu’à tout moment, je peux redevenir humaine. Là, quand je suis aigle, je continue de penser humaine, de peur de passer à côté de quelque chose. Mais il ne faut pas seulement que je sois aigle, mais que je pense aigle.
A quoi peut bien penser un aigle ? Seigneur des cieux, il redoute peu de choses. Il survole son territoire, en quête d'une proie, et chasse les intrus. Il ne se souci guère du reste. Il ne pense pas à ce qu'il doit faire, à comment battre des ailes pour voler. Il le fait. Finalement il y a bien une consigne de Monsieur Smith que je n'ai pas appliqué : laisser l'instinct de l'aigle prendre le dessus. C'est ça qu'il me manque pour réussir. Confortée par cette découverte, je baisse les bras le long de mon corps, le temps de me détendre pour me mettre dans le bon état d'esprit. Puis je lève une énième fois les bras, à la méthode John Smith, et je réitère ce petit manège mental, à une différence près : je pense aigle dès le début.
Adieu, les préoccupations d’humaine, adieu les sens de cobra. Cette fois, seule compte la pensée d’un rapace. Après une légère impulsion, je saute et je me transforme. Je ne songe plus à battre correctement des ailes. Je bats simplement des ailes. Et je survole le sol humide de la forêt. Je fuse vers mon objectif : cette satanée branche ! Je m’en rapproche, encore et encore. Plus de cinq secondes se sont déjà écoulées. J’ai battu mon record, et mon but est maintenant tout proche !
Il y a juste une chose à laquelle je n’ai pas pensé. L’atterrissage au sol est quelque peu différent de celui d’une branche. Et j’arrive vite, très vite. Je lance mes serres in extremis pour attraper mon perchoir et je bats frénétiquement des ailes pour me stopper. Avec une petite seconde de déséquilibre, je parviens finalement à me stabiliser sur l’arbre. Je peux alors replier mes membres célestes avant de pousser un glatissement victorieux. J’ai réussi ! Ce n’était pas le vol le plus technique de l’univers, il y a encore beaucoup de travail pour le perfectionner, mais au moins, j’ai atteint mon objectif. Les lièvres n’ont plus qu’à bien se tenir !
Mais, lorsqu’il s’agit de mes études ou de ma nature de changelin, je me montre souvent très exigeante avec moi-même. Un peu trop dure parfois, selon ma mère. Cependant, c’est en cherchant toujours à se dépasser que l’on progresse le plus. Alors, j’ai peut-être mis la barre un peu haute en souhaitant voler dès le début comme mon aîné. Mais je suis déterminée à atteindre l’objectif que je me suis fixée.
Je surprends alors son regard insistant. Il veut me faire passer un message. Je dresse ma tête de volatile, attentive. Puis il décolle de son perchoir pour planer jusqu’à moi, les ailes bien droites. Ce doit être une démonstration. Je dois bien observer comment il s’y prend. Je le suis du regard jusqu’à ce qu’il reprenne forme humaine. Il commence alors par m’assurer que je me débrouille très bien. Il m’explique la structure d’une aile d’oiseau. Oui, ça, je connais. J’ai déjà eu quelques cours sur la biologie animale. Je déploie une aile pour mieux visualiser ses caractéristiques. Un bras tendu avec le doigt… Hum. Je reprends forme humaine pour constater moi-même la comparaison.
- Je vois…
La main tendue devant moi, j’imite le geste de Monsieur Smith, avant de le descendre puis le relever, comme un oiseau, histoire de mieux m’imprégner du mouvement. Effectivement, de ce point de vue… Il faut donc que j’y pense, tant en humaine, qu’en aigle. Je tourne la tête vers lui alors qu’il poursuit son explication, m’expliquant comment l’oiseau bat des ailes. Je reproduis le mouvement décrit avec mes bras, essayant de me projeter en tant que rapace. La scène doit être comique de l’extérieur. Mon mentor se positionne ensuite les bras en l’air, marquant la pause pour me permettre de mieux l’observer. Puis, comme tout à l’heure, il se transforme sur un bond, et s’envole pour se percher sur la branche.
Je le fixe un moment alors que je me remémore ses explications assez précises et imagées. Il faut donc que je visualise mes bras comme des ailes. Je les regarde, à droite, puis à gauche, avant de les étendre devant moi, les majeurs dressés, mimant au mieux les gestes de mon professeur. Puis je ferme les yeux et je visualise l’aigle. Je laisse mon envie de liberté prendre le dessus. Lorsque je me sens prête, je m’élance, un peu vers le haut, beaucoup vers l’avant, pour avoir l’impulsion tout en pouvant avancer.
Cette fois la transformation me paraît plus fluide que la précédente. Je m’élance vers le haut, ailes tendues. Je réfléchis ensuite à ce que disait mon professeur. Pour voler, il faut battre des ailes, puis les ramener le long de son corps. Baisser les ailes, puis les ramener, avant de les redéployer… Je m’exécute, mais le timing n’est pas parfait. J’arrive à rester trois secondes en l’air, avant de perdre de l’altitude, toujours bien loin de la branche. C’est frustrant… Mais il faut aussi que je reconnaisse mes progrès.
J’atterris tant bien que mal avant de reprendre forme humaine. Je me recule pour revenir au point de départ, et je recommence. Fermer les yeux, visualiser l’aigle, laisser la liberté m’envahir, étendre les bras, bondir, se transformer, frapper l’air, ramener les ailes contre mon corps, pour les redéployer… Malgré l’exécution un peu plus correcte, je ne parviens pas jusqu’au bout, et je dois toucher le sol au bout de quatre secondes. Mais je ne me laisse pas abattre. Je reprends forme humain -ça m’entraîne au changement de forme au moins- je recule et je reprends depuis le début. Et c’est reparti pour un tour.
Il y a au moins un avantage à essayer continuellement : je perfectionne l’atterrissage. Si bien que les fois suivantes, j’anticipe suffisamment le contact avec le sol pour redevenir humaine avant de le toucher, me réceptionnant toujours un peu plus gracieusement. J’ai réussi à tenir quelques secondes supplémentaires. Mais il y a toujours quelque chose qui cloche. Je manque sans doute de technicité, mais ce n’est pas tout. Je me pose un instant, le menton pincé entre mon pouce et mon index, pour réfléchir à ce qui ne va pas dans mes tentatives. J’ai pourtant bien fait tout ce qu’il m’a dit, dans l’ordre, avec le bon timing, j’ai pensé à tout…
C’est alors que je comprends. C’est ça, le problème. Penser ! Je veux absolument penser à tout. Ne rien oublier pour ne pas faire d’erreur. Mais c’est là mon erreur. Je pense trop, et surtout pas comme un aigle. Quand je suis cobra, je pense cobra, j’agis cobra, je ressens cobra. Tout en gardant la conscience d’un changelin, ce qui me permet de me souvenir qu’à tout moment, je peux redevenir humaine. Là, quand je suis aigle, je continue de penser humaine, de peur de passer à côté de quelque chose. Mais il ne faut pas seulement que je sois aigle, mais que je pense aigle.
A quoi peut bien penser un aigle ? Seigneur des cieux, il redoute peu de choses. Il survole son territoire, en quête d'une proie, et chasse les intrus. Il ne se souci guère du reste. Il ne pense pas à ce qu'il doit faire, à comment battre des ailes pour voler. Il le fait. Finalement il y a bien une consigne de Monsieur Smith que je n'ai pas appliqué : laisser l'instinct de l'aigle prendre le dessus. C'est ça qu'il me manque pour réussir. Confortée par cette découverte, je baisse les bras le long de mon corps, le temps de me détendre pour me mettre dans le bon état d'esprit. Puis je lève une énième fois les bras, à la méthode John Smith, et je réitère ce petit manège mental, à une différence près : je pense aigle dès le début.
Adieu, les préoccupations d’humaine, adieu les sens de cobra. Cette fois, seule compte la pensée d’un rapace. Après une légère impulsion, je saute et je me transforme. Je ne songe plus à battre correctement des ailes. Je bats simplement des ailes. Et je survole le sol humide de la forêt. Je fuse vers mon objectif : cette satanée branche ! Je m’en rapproche, encore et encore. Plus de cinq secondes se sont déjà écoulées. J’ai battu mon record, et mon but est maintenant tout proche !
Il y a juste une chose à laquelle je n’ai pas pensé. L’atterrissage au sol est quelque peu différent de celui d’une branche. Et j’arrive vite, très vite. Je lance mes serres in extremis pour attraper mon perchoir et je bats frénétiquement des ailes pour me stopper. Avec une petite seconde de déséquilibre, je parviens finalement à me stabiliser sur l’arbre. Je peux alors replier mes membres célestes avant de pousser un glatissement victorieux. J’ai réussi ! Ce n’était pas le vol le plus technique de l’univers, il y a encore beaucoup de travail pour le perfectionner, mais au moins, j’ai atteint mon objectif. Les lièvres n’ont plus qu’à bien se tenir !
"A deux doigts du succès"
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