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Ven 4 Mai 2018 - 3:42
Une nouvelle journée qui s'achève, et toujours sans l'ombre d'une piste quand à ces fameux carnages qui n'arrêtent pas de se produire.
Le quotidien est devenu pénible dans mon quartier et surtout avec ma voisine du dessus. Outre ses avances quotidiennes, maintenant je peux témoigner de sa paranoïa grandissante à en juger par ses paroles envers ses filles. Je comprends cette femme qui craint pour sa vie et celles de ses filles en ce climat troublé par des morts en pagaille, mais je commence à de plus en plus vouloir fuir mon appartement ces derniers jours...
John – Comme d'habitude ! Ai-je lancé d'un ton doux et aimable au propriétaire de l'établissement.
Étant le seul établissement ressemblant, bien que de très loin, à un pub, j'étais devenus un habitué de l'endroit et de fait le barman savait pertinemment ce que je lui demandais.
Il fallait bien ça pour m'aider à endurer le fait d'avoir aussi peu d'éléments à disposition pour mon enquête. Cette pinte de bière avait beau être fraîche, ce n'était vraiment pas comme déguster une bière anglaise ou allemande.
Je restais attentif à ce qu'il se disait ici et là en tendant l'oreille, et ce n'était guère plus joyeux que la paranoïa de la voisine. Tous ne parlait que des massacres rapportés à la une de la presse des jours précédents et se demandaient quand surviendrait le prochain.
L'établissement n'était que peu rempli ces derniers temps pour des raisons évidentes. Il n'est pas situé dans une rue très fréquentée une fois la nuit tombée, et avec les événements actuels bien peu de gens restent tard dans les rues de Nakanoto.
Cet endroit commençait déjà à vieillir de toute évidence à en juger par un bar aussi vieux que son propriétaire et des impacts ici et là qui n'ont pas été réparés. Si les choses continues, je crains que ce lieu ne finisse par mettre la clé sous la porte si il n'y a pas plus de clients.
Ce soir n'était pas un bon soir pour profiter d'une bonne ambiance au pub, la radio n'arrangeait pas ce climat pesant en raison des informations qu'elle diffusait. Aussi me suis-je risqué à demander au patron si nous pouvions tenter de capter une radio anglaise et au vu de ma personne, d'ordinaire si discrète, il ne s'est pas senti de me dire non.
La chance m'a sourit tout de même lorsque nous tombâmes sur une station diffusant le commentaire d'un match de rugby en train de se dérouler. Le quinze du trèfle était à l’œuvre ce soir et pour un match contre les quinze de France. Je n'ai jamais été un grand fan de sport mais le rugby me rappelait ma jeunesse et est bien ma seule exception à mon aversion pour les sports. En écoutant ces commentaires je repensais à certaines soirées avec mon père. Il était irlandais et ne ratait jamais un match de rugby de l'équipe nationale.
Soudain je me suis vu à l'âge de 15 ans avec mon père. Il m'avait emmené à un match entre le Quinze du Trèfle et l'équipe d’Écosse. Comme il 'était prévisible alors que cela ne dégénère. Cependant une chose m'avait alors surpris, après les bagarres nous sommes tous allés dans un pub pour boire ensemble. C'est à cette occasion que mon père m'avait dit que le rugby était un sport rustre mais pratiqué par des gentlemans et qu'il en était de même pour ceux qui les soutenaient. C'était le bon temps ça car maintenant les casseurs ont remplacé les gentlemans et les rugbyman d'antan par des starlettes.
John – Patron, un whisky s'il vous plaît ! Ai-je dis avec beaucoup d'assurance.
Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai décidé de demander un deuxième verre alors que cela n'est vraiment pas dans mes habitudes. Sachant les créatures qui rôdent dans la nuit c'est sans doute une mauvaise idée mais après tout, nous n'avons qu'une vie.
Une vibration vient me troubler pendant que je regarde le barman me servir ma commande à quelques centimètre de moi. InconnuHierIl se passe des choses étranges à Nakanoto. Cela n'a pas pu échapper à l'Agence. Je suis sur place et intégré à la population. Aurais-je un appuis ?11:11Aujourd'huiDésolé mais je ne peux rien pour vous Ghost, l'Agence ne vous ré-habilitera pas et ne mettra pas son nez à Nakanoto de ce que je sais. Ne me contactez plus."22:13 Reçu
J'ai délicatement poser mon téléphone sur un mouchoir préalablement posé sur le bar au moment où le barman eut terminé de me servir.
Le Barman – Votre whisky monsieur Smith. Dit-il avec aplomb avant de partir à la rencontre d'un homme arrivé un instant plus tôt.
Je pris le verre avec délicatesse et le soin d'admirer sa couleur. Ce n'était pas un whisky de bonne qualité, mais plutôt l'inverse même. Je l'ai portée devant ma bouche pour pouvoir le déguster mais arrivé au moment de boire je n'ai pas pu.
John – Tout ce que le whisky ou le beurre ne peuvent guérir est incurable ! Dis-je avec tout le flegme britannique qu'il me restait à cet instant.
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Ven 4 Mai 2018 - 19:30
Je marchais dans les rues de la ville un peu au hasard. La séance au Sénat s'était terminée bien tôt aujourd'hui. J'avais pris la peine de me déplacer pour prendre la température au sujet des attaques de lycans. Cependant, je voyais bien que beaucoup se sentaient dépassés par la situation, et peu de vraies mesures étaient prises. Bien que je n'eusse pas parlé avec les autres chefs de clan, je me doutais bien que cela allait finir comme d'habitude : chaque clan allait travailler à résoudre l'affaire dans son coin, sans rien mettre en commun. En vérité, j'avais même l'impression que certains se méfiaient les uns des autres. Tout le monde avait encore en tête comment les Shidara, assistés par les Izbranov et les Dwight Hodgkin, avaient comploté dans leur coin pour créer les lycans. Je comprenais bien qu'on pût penser qu'ils étaient encore impliqués dans cette histoire. Une fois de plus, la confiance régnait… La seule proposition constructive de cette séance avait été l'idée d'un couvre-feu pour protéger les level C. Toutefois, c'était bien plus compliqué qu'il n'y paraissait. Le peuple vampire était en partie très intégré aux humains. Certains travaillaient de nuit, mais d'autres s'adaptaient et travaillaient de jour dans des entreprises humaines. Aucun consensus ne s'était fait concernant les horaires auxquelles placer ce couvre-feu, et l'idée avait été mise de côté jusqu'à la prochaine séance.
Tout ça était un peu déprimant. Je savais que cela finirait comme ça. Aussi avais-je commencé à enquêter dans mon coin, me rapprochant autant que faire se peut de ceux qui avaient déjà une longueur d'avance sur cette affaire : les Chevaliers des Ombres. J'espérais juste que des décisions communes allaient être prises. Une alliance de tous les clans aurait été tellement efficace… Je haussai les épaules. Tant pis. Je me débrouillerais seul.
J'aurais pu me téléporter du Sénat à mon manoir, comme d'habitude, mais je n'avais pas trop envie de rentrer. Ruby ne m'attendait pas si tôt. Elle était probablement de sortie. La partie lupine de son esprit n'aimait pas rester en intérieur trop longtemps. Je me rendis compte que j'étais machinalement arrivé devant un des pubs de la ville, celui où j'allais de temps en temps pour tuer le temps. Il n'avait rien à voir avec l'authenticité des vrais pubs anglais, mais il avait le mérite d'avoir essayé d'en imiter l'ambiance cosy. J'hésitai un instant et entrai dans l'établissement. Un petit scotch ne me ferait pas de mal. Ensuite, je rentrerais et m'occuperais de mon courrier, que je recevais en quantité, en ce moment. Les level C avaient peur et ressentaient le besoin d'avoir confirmation que leur chef de clan les protégerait en cas de bémol. Malheureusement pour eux, je ne pouvais pas les aider au cas par cas. Je ne pouvais que leur promettre d'enquêter.
Je refermai la porte. Pas de chance, ils avaient allumé la radio et le son était un peu fort. Le sport humain, ce n'était pas mon truc. Mais boire un verre était l'affaire d'une dizaine de minutes. Il en fallait plus que ça pour me déranger. J'arrangeai un peu mon inconfortable costume noir pour pouvoir m'installer plus confortablement. J'avais dors et déjà retiré la cravate et déboutonné le haut de la chemise blanche. C'était du sur mesure, mais je n'avais jamais apprécié ce genre de vêtements. Mes faveurs allaient aux habits moins stricts, plus originaux. Je préférais de loin le confort à l'élégance, mais j'avais remarqué qu'on me prenait plus au sérieux au Sénat quand j'adoptais les codes vestimentaires de la faune locale. En un sens, c'était ridicule. Mes habits ne changeaient ni ma façon de penser, ni mes discours. Mais tous les moyens étaient bons à prendre pour obtenir des résultats. Je ne me montrais têtu que lorsque cela valait le coup. Aussi, à chaque séance, je retirais mes piercings, je troquais mes chignons excentriques contre un simple catogan attaché sur ma nuque et j'enfilais mon déguisement de bon petit sénateur. Cela ne m'empêchait pas toutefois de ne pas mâcher mes mots un fois sur place, bien au contraire.
J'allais m'asseoir à une table, lorsque j'entendis un :
« Votre whisky, Monsieur Smith. »
Tiens, tiens… Voilà un nom qui ne faisait pas très japonais. Je me dirigeai plutôt vers le comptoir, intrigué et m'assis à côté d'un vieil homme, m'accoudant nonchalamment au bar. Je commandai un scotch au barman avant d'arborer un large sourire et d'entamer la conversation d'un ton badin, dans un anglais parfait et sans accent :
« Belle philosophie, monsieur Smith ! »
L'accent de mon voisin ne laissait guère de doute quant à ses origines. C'était un homme très propre sur lui, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise blanche sous un élégant gilet brun. Son feutre noir était posé à côté de lui sur le comptoir. Je lui aurais donné une cinquantaine d'année, peut-être un peu plus vieux. Il avait l'image-même d'un gentleman britannique dans toute sa splendeur, ce qui lui donnait l'air complètement déplacé dans ce petit pub d'opérette. A s'en demander ce qu'il pouvait bien faire ici… Le courrier attendrait un peu. Ma curiosité avait été piquée.
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Ven 4 Mai 2018 - 21:37
Je finissais ce verre de mauvais whisky tandis qu'une voix, jeune et d'un ton badin, se fit entendre tout à côté de moi.
Je me tournais tout en posant mon verre, vers la personne qui sans un bruit était venu s’asseoir auprès de moi. Comme le laissait à penser la sa voix, c'était un fringant jeune homme d'une vingtaine d'années. Il était paré d'une magnifique et élégante tenue mais à en juger par l'aspect globale de sa personne, j'étais prêt à parier que ses vêtements-ci ne faisaient pas parti de ses atours les plus appréciés.
Il parlait un anglais des plus parfaits, qu'on peut entendre à la cours de sa Majesté. Cela faisait plaisir à entendre dans un endroit pareil, tout en piquant ma curiosité. Ce n'était pas courant de voir un anglais dans une province aussi reculé des mégalopoles japonaises. J'ai alors songé au message que je venais de recevoir sur mon téléphone. À en juger par la réponse de mon contact, il ne pouvait pas faire partie de l'Agence mais la coïncidence était tout de même troublante.
J'esquissais un sourire empli de sympathie, ma moustache comme à son habitude soulignant ce sourire du vieil homme que je suis maintenant.
John – Je vous remercie. Une philosophie irlandaise aussi charmante que pittoresque si je puis dire. Ai-je répondu en souriant à nouveau.
Je pris le temps de réajuster mes moustaches d'un geste rapide de la main droite, profitant de ce moment attirant le regard pour ranger rapidement de la main gauche mon téléphone dans ma poche.
Il avait une tenue impressionnante pour quelqu'un de son âge, c'est tout de suite ce qui m'a sauté aux yeux en plus de l'évident inconfort que lui procuraient ses vêtements. Un jeune homme de bonne famille sans doute avec son parlé si soutenus. Je ne sais pas ce que me réservait une telle soirée mais sûrement pas une telle rencontre. Aussi j'allais plutôt profiter de cette occasion malgré mon sentiment mitigé vis à vis de la présence d'un britannique ici.
John – Je ne m'attendais pas à rencontrer un compatriote dans un endroit aussi reculé. Je nomme John Smith. Dis-je d'un ton serein tout en lui tendant ma main gantée.
Tout en me plongeant dans les yeux de jeune homme, j'étais comme happé et fasciné par ce regard profond. Et son visage aux traits si fins ne faisait que mettre en valeur l'ensemble de sa personne qui avait tout d'une divinité grecque. Je m'étonnais soudainement de ne jamais avoir entendu parler d'un jeune homme aussi remarquable dans la presse anglaise.
John – A qui ai-je le plaisir de converser ? Dis-je avec beaucoup d’aplomb et de douceur.
Je sentais que cette soirée bien que ce déroulant dans un pub qui n'en était pas un allait finalement avoir beaucoup plus d'intérêts que je ne le croyais au début.
Il ne fallait cependant pas que je ne me laisse envahir par l'euphorie de cette rencontre. Je ne sais rien de lui encore et un visage jeune et aussi beau ne veut souvent pas dire innocent. Il se pourrait que l'Agence ne voit pas d'un très bon œil que je continu en freelance.
C'est alors que j'ai remarqué ce qui pour moi au début semblait être des grains de beauté. C'était un tatouage qu'il avait pour habiller son œil. Cela a suffit à apaiser mes craintes sur son appartenance éventuelle à l'Agence. Elle n'aurait jamais engager quelqu'un comme lui avec un tel signe distinctif pour m'éliminer ou me ramener au pays.
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Sam 5 Mai 2018 - 16:00
Mon voisin de comptoir se tourna vers moi, le sourire aux lèvres. Il était rasé de près, mais arborait une magnifique moustache, aussi nette et soignée que le reste de sa personne. Ses yeux étaient peu communs, pour un humain : bruns, mais ponctués de reflets dorés. Je vis son regard tomber sur mes vêtements. Il me prenait sûrement pour quelque gosse de riche… ce que j'étais, à quelques siècles près. S'il avait pu me voir dans ma tenue habituelle, il aurait sans doute été choqué. Il avait en tout cas l'air heureux de me voir, à moins que ce ne soit pure politesse de sa part.
« Je ne m'attendais pas à rencontrer un compatriote dans un endroit aussi reculé. Je me nomme John Smith. »
Je serrai sa main. Il avait une bonne poigne pour quelqu'un de son âge. Quelque chose me disait qu'il avait eu un métier où les apparences étaient importantes, comme les affaires, peut-être. La première impression était parfois déterminante, jusqu'aux petits détails.
« Avec qui ai-je le plaisir de converser ? »
J'esquissai un sourire en coin.
« Je m'appelle Junya Ryan. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas entièrement anglais. J'ai la double nationalité. Mais j'ai passé un certain temps au pays. »
Il y avait quatre siècles de cela, après le décès de mon père, la famille Backloy avait tenu à ce que je vienne poursuivre mes études parmi eux, en Angleterre. Jeune adolescent docile, j'avais laissé ma mère endeuillée derrière moi au Japon, la mort dans l'âme. Je n'appréciais pas vraiment les Backloy, qui cherchaient à instiller en moi des idées opposées à celle de mon père, espérant ainsi changer la ligne politique du clan en me modelant selon leurs préférences. Cependant, je n'avais jamais perdu de vue ce que je pensais juste. Et j'avais tellement à faire que je ne passais pas tant de temps que cela en leur compagnie. Ce que j'avais découvert là-bas avait été bien au-delà de mes espérances. On avait fait venir les meilleurs professeurs pour parfaire mes connaissances dans des domaines variés, philosophie, politique, arts et bien d'autres. Je fréquentais des cercles d'intellectuels, où je croisais des gens fort intéressants, humains ou vampires, qui pour certains avaient prouvé leur génie par la suite. On m'avait présenté au roi Jacques Ier. Historiquement, le chef du clan avait toujours été proche conseillers de la royauté anglaise, tradition que je n'ai pas toujours honoré, mais que j'ai établi de manière ponctuelle, quand cela me paraissait judicieux. En échange, les monarques protégeaient le secret de notre existence et s'arrangeaient pour que les vampires vivants sur le sol anglais ne fussent jamais inquiétés pour une question d'identité administrative. En y repensant aujourd'hui, que diraient les humains défendant de grandes théories du complot s'ils l'apprenaient ? L'idée était fort amusante.
Depuis deux siècles, Je retournais de manière assez régulière en Angleterre, quand ça me chantait, ou quand des affaires de famille exigeaient ma présence sur place. J'allais plus souvent à Londres qu'à Tokyo. Le voyage entre mes deux résidences ne me prenait qu'une poignée de secondes, grâce à mon don de téléportation. C'était là-bas que se trouvait le véritable domaine familial, un petit château, ni plus ni moins. La famille avait reçu du roi titre et terres bien avant ma naissance. Mais je n'étais pas assez narcissique pour adjoindre mon rang à mon nom en toute circonstance. Lord Junya Ryan. Ça sonnait pourtant bien.
Je portai le verre de scotch à mes lèvres. Rien de très bon, comme d'habitude. Après tout, je connaissais l'établissement et ne m'attendais pas à mieux. Je venais ici pour prendre l'air. Si j'avais voulu du bon whisky, je l'aurais bu chez moi.
« Qu'est-ce qui amène un gentleman anglais comme vous à Nakanoto, John ? – si je puis me permettre de vous appeler par votre prénom. »
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Sam 5 Mai 2018 - 17:07
Il se présentait comme un ressortissant des deux nationalités et avec un anglais sans défaut, sans le moindre accent, ce qui était révélateur d'une très bonne éducation à n'en pas douter. Et pourtant il est si jeune que je peine à croire qu'on puisse atteindre un langage comme on le parle à la cours de la reine à son âge. J'ai tout de suite pensé que ce devait être une sorte de petit génie comme il en fleuri tant ces dernières décennies. Et pourtant à force de détailler ce visage si singulier, j'ai comme une impression de déjà vu sans parvenir à mettre le doigt dessus.
J'écartais bien vite cette idée toutefois car au vu de son physique et d'un anglais aussi bon, peut-être était-il tout simplement un modèle international ayant fait la couverture d'un magasin quelconque que j'ai du lire dans une salle d'attente.
Il a porté ce scotch à ses lèvres avec beaucoup de soin, mais malgré sa grande contenance il y a des signes qui ne trompent pas. Ce scotch est tout sauf bon et cela c'est bien vu à son visage. Cependant ce scotch accommode bien assez les locaux et seul les connaisseurs en matière de whisky pourraient véritablement apprécier la médiocrité de celui-ci à juste valeur.
Au vu de son âge il était peu probable que nous aurions une conversation comme je les apprécie, ma connaissance de la culture des jeunes étant très limité. Nous allions sans doute pouvoir au moins pesté sur la piètre qualité des alcool de ce lieu.
Il se retourna vers moi pour me demander ce qu'un gentleman comme moi faisait à Nakanoto. Avec familiarité qui plus est. J'ai réajusté quelque peu ma cravate avant de lui répondre rapidement.
John – Oui vous pouvez m'appeler John je n'y vois aucune objection.
Après tout il était peu probable que je ne le revois après cette soirée, bien que je trouvais cela dommageable étant donné qu'il était mon seul interlocuteur en anglais depuis un moment.
Ce que je faisais à Nakanoto n'était pas défini même dans ma tête me suis-je dis à cette question, alors comment est-ce que j'allais pouvoir apporter une réponse satisfaisante.
John – Voyez-vous cher ami, je suis maintenant retraité. Et trouvant que les club de gentilshommes ont bien perdu de leur superbe ces dernières années j'ai décidé de m'expatrier dans un pays que je trouve fascinant et dont la culture me ravie. Dis-je avec beaucoup de douceur dans la voix.
Ce n'était pas totalement faux après tout. J'adorais le Japon depuis mon premier séjour en 1982 pour le compte de l'Agence bien entendu., mais j'avais une fois la mission terminé décidé d'y rester plusieurs mois jusqu'à ce qu'on me rappel.
Toutefois je repensais alors à tout ce qu'il se passait dans cette ville et qui m'avait vraiment décidé à revenir. Sans quoi je me serais sûrement installé plus près de Tokyo. J'ai alors eu une illumination quand à une bonne excuse pour ma venue dans cette ville précise.
John – Il faut dire que Nakanoto est également doté de tout ce que j'aime. De grands parcs où se promener, des centres culturels intéressants et surtout le Sekidozan et Kozakai à un jet de pierre de la ville ce qui m'a grandement motivé à venir.
Et surtout des morts en pagailles démembrés par des loups-garous ai-je alors pensé.
Je me suis alors dit qu'il était temps d'essayer d'en savoir plus de mon interlocuteur qui avait si habillement réussir à obtenir de moi des informations.
John – Et vous mon ami ? Que faites vous en un pareil endroit ? Je ne doute pas du fait que vous puissiez ou épargner le fait de déguster un si pitoyable scotch si vous en êtes amateur. Ai-je dis avant de rire doucement quelques instant.
Peut être allait-il me confirmer en une réponse que nous n'aurions rien d'autre à se dire que critiquer le whisky. Mais je ne pouvais m'empêcher en sondant son regard d'y voir une lueur d'intelligence si grande que cela en était déstabilisant au vu de son âge.
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Mar 15 Mai 2018 - 2:42
Je fus ravi de constater que mon interlocuteur ne s'était pas offusqué de mon attitude. Certains bourgeois anglais avaient tendance à être choqués par trop de familiarité. Je m'abstins cependant de le tutoyer tout de suite. S'il avait été plus jeune, je ne lui aurais pas demandé son avis, mais – je ne saurais dire pourquoi – j'avais tendance à me montrer plus attentionné avec les humains plus âgés, bien que leur vie ne représentât qu'une petite fraction de la mienne. Cela valait du moins pour les humains qui me plaisaient. Qu'ils soient jeunes ou vieux, je n'avais que faire des autres, auxquels je ne daignait pas accorder une seconde de mon temps. J'étais élitiste à ma façon, mais ce n'étaient ni les statuts, ni les richesses ni la race qui comptait pour moi. L'important, c'étaient les détails, ces petits détails qui pourraient paraître futiles à la plupart des vampires de mon rang, mais qui m'interpellaient. Certaines personnes, toutes races confondues, avaient ce petit quelque chose qui les détachaient des autres, dans leur façon de s'exprimer, dans les rides qui bordaient leur sourire, dans la lueur de leur regard… Cela n'exprimait rien de précis. Cela ne témoignait pas nécessairement d'une grandeur d'âme digne d'un saint, d'un talent particulier ou d'une intelligence hors-norme, juste d'un état d'esprit intéressant. Il m'arrivait de me tromper, mais j'étais bon observateur. C'étaient ces gens-là qui pouvaient me distraire dans mon existence immortelle.
Je ne pouvais lui donner tort. Au fil des générations, l'image-même du gentilhomme se mourrait chez les humains, que ce soit en Angleterre ou ailleurs, même au Japon. Les rares véritables gentilshommes à Nakonoto n'étaient pas vraiment ce qu'il paraissaient être et appartenaient à une autre époque. Je l'aurais bien mis en garde contre les chasseurs assoiffés de sang qui pouvaient se dissimuler sous les traits de jeunes gens aux manières élégantes. Cependant, j'ignorais ce qu'il savait des vampires et je ne tenais pas à ce qu'il prît peur de moi. Je n'étais pas en chasse, et il était rare que j'allasse jusqu'à prendre la vie d'un humain. De toute façon, le sang des personnes âgées était bien moins délectable que celui des jeunes gens, et je ne prenais le sang que des humains qui ne m'intéressaient pas. Je les attirais dans un rêve matériel, une dimension parallèle temporaire que je pouvais modeler à ma guise, et quand je les en laissais sortir, allégé d'un peu de leur fluide vital, ils pensaient avoir rêvé. N'étais-je pas un gentilhomme parmi les vampires ?
« Je ne peux qu'être d'accord avec vous. Mais si vous cherchez une telle ambiance à Nakanoto, je ne peux que vous recommander le salon de thé des « Fleurs du Mal ». On n'y savoure pas de whisky, ni bon, ni mauvais, mais vous y retrouverez sans doute le charme britannique qui vous manque. C'est un lieu unique en son genre, dans cette petite ville. »
Le petit salon de thé faisait le plaisir des occidentaux et des autochtones. Je ne doutais pas que le bouche à oreille ferait son office et qu'il serait bientôt rempli de clients. J'appréciais moi-même y passer de temps en temps. Cela me rappelait avec nostalgie l'Angleterre du début du vingtième siècle. Si John détonnait dans ce pub de pacotille, je l'imaginais très bien assis dans un des fauteuils de l'établissement, une tasse d'Earl Grey à la main. Le vieil homme évoqua ce qui l'avait attirait à Nakanoto. J'avoue avoir été un peu surpris. La renommée internationale du Sekidozan me paraissait bien limitée. Les anglais préférait généralement se rendre à Tokyo, Kyoto ou Nara pour faire du tourisme. Les monuments y étaient bien plus imposants et renommés. Dans le coin, les visiteurs saisonniers étaient plutôt japonais. Sans doute avait-il des contacts sur place qui lui avaient parlé de la région.
« Et vous mon ami ? Que faites-vous en un pareil endroit ? Je ne doute pas du fait que vous puissiez vous épargner le fait de déguster un si pitoyable scotch si vous en êtes amateur. »
J'esquissai un sourire en coin.
« Bonne déduction ! Je suis sorti de mon travail un peu plus tôt que prévu, et les nouvelles ne sont pas très bonnes. Je me détends tant que je le peux encore. Une fois chez moi, ma conscience m'obligera à me pencher sur d'autres paperasses. J'envie votre retraite. »
Un rire franc étira mes lèvres. Moi, la retraite, je pouvais toujours rêver. J'avais hâte que mon cousin et héritier soit suffisamment prêt et responsable pour que je puisse lui déléguer tout un tas de travail déplaisant. Pauvre Josh ! S'il savait...
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Jeu 17 Mai 2018 - 18:47
Ce jeune homme était décidément plein de surprises. Il me parlait d'un salon de thé nommé "Fleurs du Mal", un nom si évocateur pour les amateurs de poésie française, mais je me demandais cependant comment quelqu'un de sa génération pouvait bien connaître un salon de thé et son ambiance. Plus nous parlions, plus j'avais l'impression c'était une perle rare pour sa génération, car peu de jeunes fréquentent ce genre d'établissement, ou en tout cas telle était ma pensée jusqu'à ce que je rencontrasse Junya Ryan.
Si cet établissement disposait à ce point d'un cadre idyllique pour un vieux Britannique comme moi, alors il faudrait indubitablement que je m'y rende à un jour ou l'autre. Je ne savais certes pas ce que je trouverais dans un salon de thé anglais basé au Japon, surement rien d'aussi sensationnel qu'il me le certifiait, mais je laissais le bénéfice du doute à cette idée.
Il me surpris en me disant qu'il venait de sortir du travail à une heure aussi tardive pour quelqu'un de son âge. Plus encore, il m'étonnait en poursuivant son discours en divulguant le fait qu'il aura beaucoup de paperasse à poursuivre une fois rentré. J'aurais pu penser qu'il était étudiant et qu'il sortait de la bibliothèque de l'université à une heure bien tardive et qu'il évoquait des devoirs. Toutefois, le fait de dire que les nouvelles n'étaient pas bonnes me laissait finalement perplexe quant à ce qu'il pouvait faire dans la vie.
Un jeune homme aussi inconfortablement habillé de son point de vue devait sans doute être un original en temps normal. Peut-être était-il un journaliste et qu'il sortait d'une réunion de rédaction pour l'édition du matin. Ou alors un jeune policier dépassé par les scènes de crimes et des cadavres mutilés, le tout, dépassant les compétences de la police.
Je me risquais alors à poursuivre cette conversation intéressante, mais plutôt que de reprendre un whisky aux médiocres qualités, je décidais de me commander une bouteille d'un saké renommé pour moi et mon camarade de comptoir. Je nous servis avec un sourire convivial comme à mon habitude dans ce genre de situations. Je levai ma coupe dans sa direction pour trinquer ensemble avant de poursuivre notre conversation.
John - Permettez-moi de vous poser une question, monsieur Ryan. Mais au vu de ce que vous dites, je vous imagine jeune policier ou journaliste en train de travailler sur ce qui tourmente Nakanoto. Y a-t-il du vrai dans mes suppositions ?
Je guettais la moindre expression faciale qu'il aurait pu avoir au moment de sa réponse, car je commençais à sérieusement me poser de question sur Junya Ryan. Il était peut-être jeune, mais semblait plein de ressources, de connaissances et évoluer dans des sphères prestigieuses. Il était peut-être un génie en quête de frissons et s'était aventuré à Nakanoto depuis les révélations de ces Chevaliers des Ombres.
Je me suis alors demandé si Junya Ryan n'était pas l'un de ces chevaliers des ombres justement. Si c'était le cas, notre rencontre n'était peut-être pas un hasard et j'avais été identifié. Non, impossible, je prenais trop de soin à ce que mes transformations soient dans la plus totale discrétion. Une chose était sûre en revanche, j'avais déjà bu quelques verres ce soir et je continuais, s'il était l'un d'eux, je serais en danger s'il me repérait.
Comme ces chevaliers avaient, à de multiples reprises, signalé leurs besoins de témoins et de collaborateurs civils, leurs effectifs étant bien faibles, j’ai décidé de tenter le tout pour le tout.
John - Ou alors, peut-être travaillez-vous avec ces Chevaliers des Ombres sur les événements étranges des derniers mois ? Ai-je dis avec un petit ton teinté de malice.
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Dim 27 Mai 2018 - 15:09
La perspicacité de mon interlocuteur fit pétiller mon regard. J’ai toujours apprécié les gens intelligents, même si ça compliquait le fait de cacher que j’étais un vampire, ou même que j’étais parmi eux l’un des plus puissants de ce monde. Je levai un sourcil le temps de réfléchir brièvement à une réponse crédible et au plus près de la vérité sans rien dire de ma nature.
« Presque ! Vous êtes perspicace, John. Je travaille bien là-dessus, mais pas pour la police. Ma… cellule d’enquête est plus privée. »
Ce n’était pas vraiment un mensonge. Je doutais cependant qu’on pût qualifier notre assemblée vampirique de cellule d’enquête, tant les différents clans travaillaient chacun de leur côté. Tous les chefs ne semblaient d’ailleurs pas forcément s’occuper de la question. Certains se moquaient bien de ce qui se passaient au Japon, tant que ça ne touchait pas les pays où ils étaient principalement installés. J’avais beau dire que la lycanthropie finirait par se répandre de par chez eux, et que le virus qui sévissaient à Nakanoto ne les épargnerait probablement pas, ils s’en lavaient les mains. Il y avait sans doute même déjà des lycans ailleurs qu’au Japon, quoique bien cachés. Les lycans pouvaient prendre l’avion ou le bateau, comme tout le monde. En plus d’un demi-siècle, ils ne pouvaient être restés confinés sur l’archipel.
Selon moi, le vampire est par nature un être égoïste et méfiant. Tant qu’on ne touche pas directement à nos proches – et encore – la plupart d’entre nous préfèrent œuvrer de leur côté, car, s’ils acceptent de recevoir des informations de la part des autres, ils n’ont aucune envie de partager les leurs. C’était la raison pour laquelle j’avais choisis de me faire un autre allié, en la personne du chef des Chevaliers de l’ombre, Aaren Hermansson. J'avais un certain respect pour cet homme. Je sentais qu'il cachait bien des choses, sous ses aspects d'idole montante. D'après sa manière de se tenir, de bouger toujours sans un seul mouvement parasite inutile, Aaren avait beaucoup d'expérience. C'était un hunter extrêmement aguerri, un loup sous les traits d'un agneau. Il était bien plus que ce qu'il voulait bien montrer et je le prenais très au sérieux. A vrai dire, si son image médiatique m’avait gêné au début, il m’était maintenant plutôt sympathique. Une fois mis en confiance, lui n’hésitait pas à transmettre les précieuses informations que ses hunters avaient rassemblées. Son but n’était clairement pas de s’attirer la gloire en résolvant l’affaire en premier, mais de tout faire pour que le problème fût résolu au plus vite. En somme, il avait l’air d’être quelqu’un de bien, même si je ne connaissais pas ses motivations personnelles.
« Je ne travaille pas directement avec eux, bien que j’aie inévitablement eu affaire à leur chef dans mon enquête. »
Je ne manquerais pas de lui transmettre mes informations au fur et à mesure que ma propre enquête avancerait. Il m’avait épargné de nombreuses heures de recherches, notamment sur les incidents étouffés par les journaux. Je devais bien lui rendre la pareille. Une petite visite au Nakanoto Daily s’imposerait sans doute, d’ailleurs.
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Mar 29 Mai 2018 - 9:33
Il me dit qu'il n'enquête pas avec ces chevaliers des ombres, mais qu'il n'est pas totalement étranger à eux non plus. Il m'assure qu'il enquête avec une cellule plus privée. C'est un britannique, mais bien que je sois parti depuis deux ans je ne pense pas que les renseignements auraient engagé quelqu'un comme Junya. Le temps des espions de terrain aussi jeune est révolu depuis longtemps maintenant. En outre mon contact venait de me certifier qu'ils n'enverraient personne ce qui en soi m'étonnait quelque peu.
Plus la conversation avançait, plus elle virait à l'étrange. Je commençais sérieusement à me poser des questions sur Junya Ryan, d'autant que plus j'y pensais, plus son visage me rappelait quelque chose. "Où avais-je bien le voir" était une question qui commençait à obnubiler mes pensées.
Soudain cela m'a comme frappé en plein coeur. À la fois songeur et terrifié, je prenais une nouvelle gorgée. Si le MI-6 n'envoie personne c'est qu'ils en ont reçu l'ordre de quelqu'un de haut placé. Le directeur a dû recevoir cet ordre de la part du premier ministre. Hors, je commence à me demander si je n'ai pas aperçu cette personne sur une photo dans le petit salon de la reine.
Cela pourrait sembler totalement anodin si la dernière fois et surtout la seule fois, où je suis allé dans le petit salon de la reine ne remontait pas à dix ans. Je devais forcément faire erreur, car sans cela il n'aurait pas pris une seule ride, ou alors cela soulevait d'autres problèmes vis-à-vis de la situation. Nous étions maintenant les seuls clients de cet endroit et il faisait bien nuit maintenant. S'il veut me saigner pour se nourrir il a tous les éléments en sa faveur.
Ma mémoire me faisait sans doute défaut. Il faut que je trouve un moyen de rien laisser paraître et si cela tourne mal, je m'enfuirai par les toilettes. C'est tout du moins ce que je pensais à ce moment-là.
John- Permettez-moi la question, mais êtes une idole ?
Avec cette question, j'étais à l'affût de sa réaction et tout ce qui pourrait trahir ou révéler quelque chose du fond de sa pensée. Je le laisse commencer à réagir avant de l'assommer avec une question qui peut sembler banale pour un anglais, mais qui s'il est ce que je pense pourrait le déstabiliser.
John - Je me demandais, mais... Comment va la reine ?
Là j'attendais sa réaction qui me permettrait surement de savoir avec qui je me trouvais. S'il ne la connaît pas personnellement, il aura une tout autre réaction que s'il la connaît et je pourrais en savoir plus sur ce monsieur Ryan.
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Sam 7 Juil 2018 - 18:14
« Permettez-moi la question, mais êtes-vous une idole ? »
J’observai mon interlocuteur d’un air surpris, me demandant ce qui aurait pu le mener à une telle conclusion. J’aurais sans doute pu, si je l’avais souhaité. J’étais régulièrement abordé par des boîtes qui cherchaient de nouveaux talents. Ma perfection et mon apparente jeunesse jouaient en ma faveur. Ceux qui veulent se faire de l’argent jouent d’abord sur le physique, et ensuite, elles voient si leur nouvelle recrue peut faire autre chose que du mannequinat, comme chanter, danser ou jouer la comédie. J’avais toujours refusé. Tout d’abord, si j’avais voulu me rendre célèbre, ce n’aurait sans doute pas été très compliqué, au vu de mes contacts haut placés et de mon excellente maîtrise d’instruments variés. Quatre siècles d’oisiveté aident à développer ses talents. Ensuite, il n’était pas facile pour un vampire d’être une personnalité publique tout en cachant sa véritable nature. Le maquillage cache les rides, mais tout de même, au bout d’un moment, il était compliqué d’expliquer qu’on paraissait toujours avoir vingt ans après plusieurs décennies. Enfin, je n’en avais aucune envie. Si j’appréciais l’attention, j’avais horreur qu’on me collât aux basques, et au vu de mon statut, moins j’avais d’autres responsabilités, mieux je me portais. Sans parler de la qualité de la musique de la plupart des idoles… Je ris avec désinvolture.
« Heureusement que non ! Pourquoi cette question ? »
En temps normal, je pouvais comprendre. Mon kimono, ma coiffure et mes piercings ostentatoires pouvaient prêter à confusion, mais là, seuls mes cheveux longs me distinguaient d’un homme d’affaire, et je venais de lui parler de mes liens avec une cellule d’enquête. Etait-ce en rapport avec la surmédiatisation d’Aaren Hermansson ? Sans apparaître sur mon visage, une pensée me vint à l’esprit. La question semblait incohérente. Me testait-il ? Et dans ce cas, pourquoi ?
« Je me demandais, mais… Comment va la reine ? »
Oh, je comprenais mieux. Il connaissait mon nom ou mon apparence, d’une manière ou d’une autre. Peut-être avait-il l’impression de m’avoir déjà vu et cherchait-il à mettre le doigt dessus ? Peut-être s’était-il demandé s’il m’avait déjà vu à la télévision ? Il était anglais. Il avait peut-être déjà entendu parler de Lord Junya Ryan, bien que les vampires se fissent discrets sur la scène politique. Ou il en savait plus et il me testait bien… Je n’avais jamais entendu parler d’un John Smith à la cour. Je ne cherchais pas à démentir et répondit avec naturel :
« Sa Majesté allait bien, la dernière fois que j’ai eu l’honneur de la voir. Vous la connaissez ? »
Dans cette ville, alors que l’existence des vampires était peu à peu éventée, je n’avais plus besoin de faire autant preuve de prudence qu’autrefois pour conserver le secret. Cependant, je ne tenais pas à accélérer les rumeurs à propos de l’existence des vampires. Je ne révélais pas ma vraie nature à n’importe quel passant, aussi sympathique fût-il.
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