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Lun 16 Sep 2019 - 21:14
Nous arrivâmes, moi et la jeune pianiste et poétesse, à la porte de cette pharmacie, cet établissement intimement lié à notre destin maintenant entremêlé avec celui d’Anzu-san. Il commençait à se faire tard, mais comme je m’en étais souvenu, elle était bien la pharmacie de garde cette nuit et Anzu aimait restée aussi disponible que possible allant souvent jusqu’à maintenir la pharmacie totalement ouverte au lieu de seulement utiliser l’interphone pour la faire venir en cas de visite pour des médicaments de nuit. Anzu-san avait beau dire qu’elle n’avait aucune estime particulière pour les humains, elle n’en n’avait pas moins le cœur sur la main malgré le fait qu’elle ne le reconnaisse pas facilement.
Ôkamiô ▬ Elle est née lycane aussi ! Pas facile de se mettre à la place de créatures aussi faibles que des humains quand on l’a jamais été. Au final, c’est un peu comme être vampire de naissance je suppose. Sans compter qu’avec son père, elle a en manger des insultes contre les humains ! Faut pas oublier que les Renfields sont humains !Se mettre à la place d’Anzu-san est compliqué parfois, comme se mettre à la place de n’importe quel vampire de naissance en réalité. Mais c’est une fille foncièrement gentille, bien qu’elle se veuille plus dure qu’elle ne l’a souvent, pour sauver les apparences et sans doute à cause de son éducation. Je ne désespère pas qu’un jour, mon partenaire à cause de sa forcé émotionnelle dans tous les aspects possibles du ressenti intérieur, n’arrive à lui faire déposer son armure qu’elle peine parfois à portée. En ce moment, la ville, la région toute entière vit une crise sans précédent tout comme notre peuple, si l’on peut nous appeler un peuple.
Ôkamiô ▬ Pourquoi on s’rait pas un peuple ?!Je tournais mon regard vers la vitre d’une armoire sous clé qui se trouvait pas loin de l’entrée tout en tenant la porte pour permettre à Anja d’entrer. Je regardais mon partenaire qui se reflétait dedans de mon point de vue avec un air ahuri. Je laissais avancer doucement la jeune fille avant de me pencher vnt de me pencher vers le reflet pour lui chuchoter la chose suivante par réflexe au lieu de le formuler dans ma tête.
Ôkamiro ▬ Parce que nous n’avons pas langage qui nous ai propres, à part ceux que nous utilisons et sont issus des laboratoires... pas de société... rien... chuchotais-je de façon à peine audible à la vitre.Une fois Anja ayant se frayant un chemin entre deux rangées de médicaments en vente libre, je refermais la porte délicatemente délicatement avant de lui emboiter le pas et l’aider à clodiquer vers le comptoire.
Ôkamiro ▬ Anzu-san... tu es là ? ... Dis-je d’un ton monocorde et sans vraiment grande émotion dans la voix.Je ne voyais pas notre amie, mais il était possible qu’elle passe le temps dans son bureau passé une certaine heure et ne nous avait peut-être pas entendu entrer. A moins qu’elle ne fût en train de finir rapidement son quatrième thé de la soirée étant donné l’heure tardive.
“à charge de revanche”
Etilya sur DK RPG
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Mar 17 Sep 2019 - 20:39
Installée confortablement à son bureau, la lycane se permettait une petite pause café avant de retourner à sa paperasse. Elle songeait à sa rencontre catastrophique avec l'omega d'hier, l'humeur assez morne. Tout se bousculait dans sa tête, se penchant sur sa propre remise en question. Une mèche fugace s'échappa de sa tignasse qu'elle remit machinalement en place derrière son oreille avant de soupirer. Elle avait clairement manqué de tact et d'empathie au premier abord, même si elle avait tenté tant bien que mal de sauver les meubles en lui proposant son soutien au sein de la meute dans un second temps. Elle avait encore du chemin à parcourir.
Elle bascula sa chaise en arrière pour la tenir en équilibre sur les deux pieds et pencha la tête pour regarder le plafond, espérant des réponses de sa part sur des questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Mais seul le silence lui revenait en retour. Sa tête pivota donc sur le côté pour observer la photo de sa mère, dissimulée derrière des bouquins de médecine en tous genres.
Elle aurait aimé invoquer sa présence pour qu'elle lui offre son soutien et ses bras réconfortants. Sa mère savait toujours réfléchir avec aplomb et sagesse. Est-ce qu'on pouvait dire qu'elle en avait hérité ? Elle ne savait pas tellement quoi en penser. En effet, le mauvais caractère de son paternel avait largement déteint sur le sien. Mais peut-être que cette rencontre signait comme un avertissement, une leçon à prendre en compte pour la suite afin de lui permettre d'évoluer sur son comportement. Un peu comme un enfant, apprendrait enfin s'adapter au monde qui l'avait sciemment mise de côté jusque là, en adoptant une attitude plus délicate.
Anzu détourna le regard pour analyser ensuite quelques dossiers concernant ses clients, principalement humains. Ces petites choses fragiles qui grognaient pour un rhume d'une semaine mais qui pourtant, se sentaient tellement supérieures aux autres pour la plupart sur bien des plans. Quelle stupidité affligeante.
Pourtant, elle était là, mettant un point d'honneur à laisser sa pharmacie de garde ouverte si quelqu'un, n'importe qui, était amené à en franchir le seuil au besoin. La contradiction battait vraiment son plein dans ce mélange de mépris et de tolérance. Un travail sur sa petite personne s'imposerait véritablement à l'avenir, si elle voulait être comprise et par ce même biais, respectée. Kaboyashi-san l'avait d'ailleurs déjà averti à ce sujet.
Puis soudainement, son flair attrapa quelques molécules bien reconnaissables qui dansaient sous ses narines. Que faisait-il ici ? Une autre crise identitaire pointait-elle le bout de son nez ou s'agissait-il d'un problème d'une autre ampleur pour qu'il débarque à cette heure tardive ? Connaissant son ami, ce devait être assez important pour qu'il daigne faire le chemin jusqu'à la pharmacie. Par la suite, elle détectait rapidement autre chose. Une légère effluve de sang traversa ses sens, accompagnée d'une autre odeur sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre de visage.
Inquiète par ces éléments pour le moins étranges, elle retomba sur les quatre pieds de sa chaise avant de se lever rapidement pour se diriger dans la pièce principale où trônaient les médicaments accessibles. Elle traversa le couloir à grandes enjambées, avant de repérer Lacroix-san.
-Que... ?
Mais la suite de sa phrase resta en suspend. Il se trouvait avec une jeune femme qui semblait particulièrement fatiguée derrière lui. Un bref coup d'oeil lui avisa que quelque chose s'était passée, quand elle repéra la difficulté qu'elle avait rien qu'à se tenir debout. Un froncement de sourcil sévère ne manqua pas de se dessiner sur son visage fin, tout en la dévisageant d'un air suspicieux.
Elle fit quelques pas en direction de la nouvelle venue pour cerner la gravité de la situation. Un morceau de tissu imbibé de sang enroulait son mollet. Par chance, ça ne semblait pas être grave mais sa blessure ne ressemblait en rien à une chute infortunée. En effet, elle discernait parfaitement une griffure laissée à vif, qui dépassait du pansement improvisé. Cela provoqua un léger tressautement sur la mâchoire d'Anzu, par peur de comprendre. Elle tourna son regard azur vers l'omega, lourd de sous-entendus.
Mais ce qui l'étonna d'autant plus, était la réaction de la brunette lorsqu'elle s'approcha doucement. Elle avait levé les yeux vers elle sans nécessairement poser son regard sur son visage, comme s'ils flottaient dans les méandres de l'invisibilité. Son verdict ne tarda pas à tomber quand elle constata qu'elle était simplement privée de sa vue.
-Qu'est ce qu'il s'est passé, Ôkamiro-san ? Prononça t-elle posément.
Sa présence ici n'avait rien d'anodin. Elle le savait. Si cela s'était montré sans intérêt, il n'aurait pas pris la peine de venir jusqu'à elle. Avait-ils fait une mauvaise rencontre ?
-Je vais t'apporter une chaise. Souffla t'elle en s'adressant à ce qui paraissait être une simple humaine.
Elle joignit le geste à la parole et plaça le mobilier juste à côté d'elle en l'effleurant légèrement pour lui permettre de s'asseoir sans risquer qu'elle ne la loupe.
Elle bascula sa chaise en arrière pour la tenir en équilibre sur les deux pieds et pencha la tête pour regarder le plafond, espérant des réponses de sa part sur des questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Mais seul le silence lui revenait en retour. Sa tête pivota donc sur le côté pour observer la photo de sa mère, dissimulée derrière des bouquins de médecine en tous genres.
Elle aurait aimé invoquer sa présence pour qu'elle lui offre son soutien et ses bras réconfortants. Sa mère savait toujours réfléchir avec aplomb et sagesse. Est-ce qu'on pouvait dire qu'elle en avait hérité ? Elle ne savait pas tellement quoi en penser. En effet, le mauvais caractère de son paternel avait largement déteint sur le sien. Mais peut-être que cette rencontre signait comme un avertissement, une leçon à prendre en compte pour la suite afin de lui permettre d'évoluer sur son comportement. Un peu comme un enfant, apprendrait enfin s'adapter au monde qui l'avait sciemment mise de côté jusque là, en adoptant une attitude plus délicate.
Anzu détourna le regard pour analyser ensuite quelques dossiers concernant ses clients, principalement humains. Ces petites choses fragiles qui grognaient pour un rhume d'une semaine mais qui pourtant, se sentaient tellement supérieures aux autres pour la plupart sur bien des plans. Quelle stupidité affligeante.
Pourtant, elle était là, mettant un point d'honneur à laisser sa pharmacie de garde ouverte si quelqu'un, n'importe qui, était amené à en franchir le seuil au besoin. La contradiction battait vraiment son plein dans ce mélange de mépris et de tolérance. Un travail sur sa petite personne s'imposerait véritablement à l'avenir, si elle voulait être comprise et par ce même biais, respectée. Kaboyashi-san l'avait d'ailleurs déjà averti à ce sujet.
Puis soudainement, son flair attrapa quelques molécules bien reconnaissables qui dansaient sous ses narines. Que faisait-il ici ? Une autre crise identitaire pointait-elle le bout de son nez ou s'agissait-il d'un problème d'une autre ampleur pour qu'il débarque à cette heure tardive ? Connaissant son ami, ce devait être assez important pour qu'il daigne faire le chemin jusqu'à la pharmacie. Par la suite, elle détectait rapidement autre chose. Une légère effluve de sang traversa ses sens, accompagnée d'une autre odeur sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre de visage.
Inquiète par ces éléments pour le moins étranges, elle retomba sur les quatre pieds de sa chaise avant de se lever rapidement pour se diriger dans la pièce principale où trônaient les médicaments accessibles. Elle traversa le couloir à grandes enjambées, avant de repérer Lacroix-san.
-Que... ?
Mais la suite de sa phrase resta en suspend. Il se trouvait avec une jeune femme qui semblait particulièrement fatiguée derrière lui. Un bref coup d'oeil lui avisa que quelque chose s'était passée, quand elle repéra la difficulté qu'elle avait rien qu'à se tenir debout. Un froncement de sourcil sévère ne manqua pas de se dessiner sur son visage fin, tout en la dévisageant d'un air suspicieux.
Elle fit quelques pas en direction de la nouvelle venue pour cerner la gravité de la situation. Un morceau de tissu imbibé de sang enroulait son mollet. Par chance, ça ne semblait pas être grave mais sa blessure ne ressemblait en rien à une chute infortunée. En effet, elle discernait parfaitement une griffure laissée à vif, qui dépassait du pansement improvisé. Cela provoqua un léger tressautement sur la mâchoire d'Anzu, par peur de comprendre. Elle tourna son regard azur vers l'omega, lourd de sous-entendus.
Mais ce qui l'étonna d'autant plus, était la réaction de la brunette lorsqu'elle s'approcha doucement. Elle avait levé les yeux vers elle sans nécessairement poser son regard sur son visage, comme s'ils flottaient dans les méandres de l'invisibilité. Son verdict ne tarda pas à tomber quand elle constata qu'elle était simplement privée de sa vue.
-Qu'est ce qu'il s'est passé, Ôkamiro-san ? Prononça t-elle posément.
Sa présence ici n'avait rien d'anodin. Elle le savait. Si cela s'était montré sans intérêt, il n'aurait pas pris la peine de venir jusqu'à elle. Avait-ils fait une mauvaise rencontre ?
-Je vais t'apporter une chaise. Souffla t'elle en s'adressant à ce qui paraissait être une simple humaine.
Elle joignit le geste à la parole et plaça le mobilier juste à côté d'elle en l'effleurant légèrement pour lui permettre de s'asseoir sans risquer qu'elle ne la loupe.
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Mer 18 Sep 2019 - 10:56
Elle était fatiguée. Ou plutôt, elle était épuisée. Maintenant qu'elle arrivait enfin à destination, elle sentait d'un coup retomber sur ses frêles épaules le poids de la douleur, de la marche et de la peur qu'elle avait contenu jusque là. Sa blessure n'était pas grave au point de ne plus lui autoriser une quelconque marche, mais l'adrénaline avait son chemin, et avait bifurqué pour ne plus l'accompagner il y a quelques rues de cela. D'ailleurs, elle avait l'impression de s'être de plus en plus appuyée sur le... lycan sauveteur. Et si sa jambe lacérée était contenue par la manche de ce dernier, et cachée en plus par sa robe salie, quand elle passa devant lui, elle tremblait bien.
Mais même ainsi, la pianiste entendit la parole d'Okamiro. Elle fronça son petit nez, tournant la tête vers lui, une fois entrée.
- Hein ? Vous disiez... ?
Ce n'était pas la première fois qu'il semblait parler seul, répondant à un propos ou une question qui n'avaient pas été posés. Mais elle n'avait pas le temps de s'en faire. Souffler, s'asseoir, se poser. Désormais se tenant seule debout, elle se servait de sa canne blanche fragile comme d'un véritable appui. Mais pour son plus grand soulagement, la tant attendue et espérée Anzu s'approcha. A son approche, Anja se redressa légèrement, pour s'incliner, la saluant tout dans sa faiblesse.
Il faut dire, le tableau devait être assez piètre : échevelée, les joues creusées par ses oublis constant de se nourrir, le corps pas forcément en meilleur état, seuls ses bras et mains échappaient à ce constat. Rajoutant à ça la robe éraflée, dont le noir naturel se mêlait maintenant au gris et aux marrons du sol et de la poussière, puis il y avait cette jambe, cachée, bandée avec un bout de chemise ou t-shirt, lacérée. Oh, et le fait qu'elle était aveugle aussi.
- Merci, souffla-t-elle en écho, reconnaissante.
Un dernier effort, étendre cette jambe, prendre l'autre en appui, se guider doucement par ses mains gantées sur la chaise, et enfin se poser. Un second soupir, mêlant douleur et soulagement lui échappa, tandis qu'elle crispa sa main un peu tremblante sur la canne qu'elle tenait devant elle plantée dans le sol.
- Ne.. Ne lui en voulez-pas, oui ? voulut-elle s'assurer d'une voix contrite. Il ... C'est ma... entièrement ma faute.
Dieu qu'elle tremblait, même les mots, qui semblaient si bien s'enchaîner quelques instants auparavant quand elle devisait sur la réalité du surnaturel avec son sauveur, s'entrechoquaient sur ses lèvres, peinant à sortir un à un. Elle déglutit, tentant de se calmer, au moins les tremblements, quelques larmes s'échappant silencieusement de ses yeux fatigués, toujours sans éclats.
- Désolée, je... je suis désolée.
Rien d'autre n'arrivait à sortir pour le moment, Anja tentait bien d'ouvrir les lèvres pour parler, mais ne faisait finalement que les refermer, ou se les mordiller. L'adrénaline était belle et bien partie, et toute la soirée revenait la heurter soudainement. Elle rougit, baissant la tête, honteuse sans vraiment savoir pourquoi. C'était sa faute, sûrement. Ou peut-être était-ce de montrer cette faiblesse, ou bien le soulagement d'être envie. Ou bien un peu tout cela en même temps.
- Et merci.
Mais même ainsi, la pianiste entendit la parole d'Okamiro. Elle fronça son petit nez, tournant la tête vers lui, une fois entrée.
- Hein ? Vous disiez... ?
Ce n'était pas la première fois qu'il semblait parler seul, répondant à un propos ou une question qui n'avaient pas été posés. Mais elle n'avait pas le temps de s'en faire. Souffler, s'asseoir, se poser. Désormais se tenant seule debout, elle se servait de sa canne blanche fragile comme d'un véritable appui. Mais pour son plus grand soulagement, la tant attendue et espérée Anzu s'approcha. A son approche, Anja se redressa légèrement, pour s'incliner, la saluant tout dans sa faiblesse.
Il faut dire, le tableau devait être assez piètre : échevelée, les joues creusées par ses oublis constant de se nourrir, le corps pas forcément en meilleur état, seuls ses bras et mains échappaient à ce constat. Rajoutant à ça la robe éraflée, dont le noir naturel se mêlait maintenant au gris et aux marrons du sol et de la poussière, puis il y avait cette jambe, cachée, bandée avec un bout de chemise ou t-shirt, lacérée. Oh, et le fait qu'elle était aveugle aussi.
- Merci, souffla-t-elle en écho, reconnaissante.
Un dernier effort, étendre cette jambe, prendre l'autre en appui, se guider doucement par ses mains gantées sur la chaise, et enfin se poser. Un second soupir, mêlant douleur et soulagement lui échappa, tandis qu'elle crispa sa main un peu tremblante sur la canne qu'elle tenait devant elle plantée dans le sol.
- Ne.. Ne lui en voulez-pas, oui ? voulut-elle s'assurer d'une voix contrite. Il ... C'est ma... entièrement ma faute.
Dieu qu'elle tremblait, même les mots, qui semblaient si bien s'enchaîner quelques instants auparavant quand elle devisait sur la réalité du surnaturel avec son sauveur, s'entrechoquaient sur ses lèvres, peinant à sortir un à un. Elle déglutit, tentant de se calmer, au moins les tremblements, quelques larmes s'échappant silencieusement de ses yeux fatigués, toujours sans éclats.
- Désolée, je... je suis désolée.
Rien d'autre n'arrivait à sortir pour le moment, Anja tentait bien d'ouvrir les lèvres pour parler, mais ne faisait finalement que les refermer, ou se les mordiller. L'adrénaline était belle et bien partie, et toute la soirée revenait la heurter soudainement. Elle rougit, baissant la tête, honteuse sans vraiment savoir pourquoi. C'était sa faute, sûrement. Ou peut-être était-ce de montrer cette faiblesse, ou bien le soulagement d'être envie. Ou bien un peu tout cela en même temps.
- Et merci.
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Mer 18 Sep 2019 - 15:56
Avec la réaction de la jeune russe qui se trouve dans un état de plus pitoyable après son attaque, j’ai compris que j’avais dû répondre à Ôkamiô à voix haute une fois encore. Avec la fatigue cela devenait de plus en plus fréquent, la barrière entre son esprit et le mien devenant plus faible il se projetait davantage à moi, ou inversement selon qui avait le contrôle. Toutefois, la jeune Anja n’avait pas saisi ce que j’avais bien pu dire.
Le fait est que ce ne serait de toute façon pas la première personne à m’avoir entendu moi ou Ôkamiô parler seul et à prendre celui en contrôle pour un fou furieux. Il se trouve que notre passage chez le psy nous avait au moins permis qu’une partie de la scission de personnalité avait en plus de ça, générer un syndrome hallucinatoire dans le but de réguler les voix dans la tête.
Anzu arriva assez vite depuis l’arrière de sa pharmacie, avec une légère odeur de thé aux fruits rouges comme toujours. Elle devait être en train de réfléchir à dieu sait quoi. Elle avait le regard un peu fatigué, mais vu l’heure rien d’étrange non plus. Nous sommes des lycans, pas des machines après tout. Son regard azur tentait de croiser celui de la poétesse en vain et c’est alors que l’étincelle d’un regard d’ordinaire vide a jailli. Elle a compris à cet instant que la jeune femme qu’elle avait en face d’elle n’y voyait rien du tout.
Elle a très vite compris que quelque chose était arrivé ce soir pour qu’une jeune fille aveugle ait la jambe dans cet état.
Cela faisait maintenant une dizaine de jours que nous formions une meute avec notre chère Anzu et c’était presque une question en suspens que de savoir si nous allions transformer des gens ou trouver des omeagas à faire venir. La jeune Anja ne voulait en aucun cas changé et c’est tout à son honneur, mais je ne pouvais m’empêcher d'y songer.
Cette fille n’est pas mourante, juste inconsciente et aveugle. Elle se remettra très bien de sa blessure à la jambe.
Anzu lui apporta une chaise assez rapidement et allait sans doute l’ausculter. Elle tenait une pharmacie, mais elle avait sans doute fait médecine pour ça je suppose. Il faudrait que j’en apprenne plus sur son passé à l’occasion. Pour l’heure, j’ai décidé de laisser les filles un peu seules et de m’étendre quelque part dans l’arrière-boutique.
Le fait est que ce ne serait de toute façon pas la première personne à m’avoir entendu moi ou Ôkamiô parler seul et à prendre celui en contrôle pour un fou furieux. Il se trouve que notre passage chez le psy nous avait au moins permis qu’une partie de la scission de personnalité avait en plus de ça, générer un syndrome hallucinatoire dans le but de réguler les voix dans la tête.
Anzu arriva assez vite depuis l’arrière de sa pharmacie, avec une légère odeur de thé aux fruits rouges comme toujours. Elle devait être en train de réfléchir à dieu sait quoi. Elle avait le regard un peu fatigué, mais vu l’heure rien d’étrange non plus. Nous sommes des lycans, pas des machines après tout. Son regard azur tentait de croiser celui de la poétesse en vain et c’est alors que l’étincelle d’un regard d’ordinaire vide a jailli. Elle a compris à cet instant que la jeune femme qu’elle avait en face d’elle n’y voyait rien du tout.
Elle a très vite compris que quelque chose était arrivé ce soir pour qu’une jeune fille aveugle ait la jambe dans cet état.
Ôkamiro ▬ Et bien un vampire a attaqué cette fille... mais Ôkamiô lui a réglé son compte Anzu-san... le vampire est mort et elle a eu chaud... mais tout va bien... un petit coup de griffe et l'affaire était réglé... la petite n'a rien vu... mais elle sait... Je l’ai amené ici pour que tu puisses un peu voir sa blessure et faire quelque chose... désolé de passer à l’improviste mais tu nous connais... on a laissé le téléphone au restaurant comme souvent...Cet ère du numérique et des téléphone. C’était vraiment une chance souvent que d’avoir le téléphone sur nous et c’est souvent pour ça que les gens arrêtent au bout d'un moment d'essayer de nous appeler.
Cela faisait maintenant une dizaine de jours que nous formions une meute avec notre chère Anzu et c’était presque une question en suspens que de savoir si nous allions transformer des gens ou trouver des omeagas à faire venir. La jeune Anja ne voulait en aucun cas changé et c’est tout à son honneur, mais je ne pouvais m’empêcher d'y songer.
Ôkamiô ▬ En même temps ! Beaucoup d'autres aimeraient bien que le venin d’un lycan ne change leur être ridicule et ne les change en une meilleure version d'eux-mêmes !Une meilleure version d’eux-mêmes. Voilà un débat qu’on pourrait avoir une centaine de fois et plus encore. Toutefois, pour sauver la vie de quelqu’un, ce serait une bonne chose je suppose.
Cette fille n’est pas mourante, juste inconsciente et aveugle. Elle se remettra très bien de sa blessure à la jambe.
Anzu lui apporta une chaise assez rapidement et allait sans doute l’ausculter. Elle tenait une pharmacie, mais elle avait sans doute fait médecine pour ça je suppose. Il faudrait que j’en apprenne plus sur son passé à l’occasion. Pour l’heure, j’ai décidé de laisser les filles un peu seules et de m’étendre quelque part dans l’arrière-boutique.
Etilya sur DK RPG
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Ven 20 Sep 2019 - 0:56
Alors cette demoiselle s'était faite attaquer par un vampire et par un merveilleux hasard, son compagnon s'était trouvé au bon endroit, au bon moment. De toute évidence, il n'aurait pas su ignorer une personne dans le besoin, surtout dans ce cas de figure. Ce qu'elle comprenait amplement. Elle-même avait bien volé au secours de ce blondinet, qui plus est un vampire, alors qu'il se faisait attaquer par un infecté.
Elle émit toutefois un grognement sourd par rapport à cette malheureuse aventure, qui avait le don de légèrement l'agacer. S'il n'était pas intervenu, son cadavre traînerait dans un coin de ruelle à l'heure qu'il est, en malheureuse proie d'une nuit froide. Ce type avait bien mérité sa mort, ça lui apprendra. En enfer.
-Pas besoin de te justifier, tu as bien fait.
La lycane le laissa faire sa vie, devinant qu'il allait s'octroyer un peu de repos. Rapidement, elle fit une halte derrière le comptoir et ouvrit un placard pour attraper le matériel nécessaire aux premiers soins. Désinfectant, crème cicatrisante, bandages. Toute l'artillerie d'une personne prévenante et soucieuse du bien être de ces petits mortels en cas de blessure superficielle.
Mais quelque chose qui ne l'avait pas percuté outre mesure, surgit d'un coup dans son esprit. Songeuse, elle se mit à plisser des yeux comme si elle avait peur de comprendre le sens de ses propos.
-Vampire... Comment ça, elle « sait » ? murmura t-elle pour elle-même.
Ca lui avait paru tellement normal sur le moment qu'elle n'avait même pas relevé au départ. Il mentionnait clairement l'existence d'êtres surnaturelles devant cette jeune femme qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Il n'aurait pas pu juste se contenter de lui sauver la mise ? Non il avait fallu qu'il lui révèle aussi l'existence d'un monde obscur qui s'opposait à celui de cette mortelle. Sa mâchoire se crispa, sentant la contrariété s'inscrire sur son visage. Mais pour quelle raison lui avoir fait part de cette révélation ?
Plus les humains vivaient dans le flou de leur existence, mieux elle s'en portait. Ils n'avaient pas besoin de savoir, tout simplement parce qu'à l'instant même où la porte s'ouvrait entre leurs deux mondes, ils s'arrangeaient pour rejeter la réalité trop abrupte à leurs yeux pour mieux la chasser, la juger voir même la supprimer. Mais même si elle n'adhérait pas à cette confidence, les dés étaient jetés et il n'y avait pas la possibilité de retourner en arrière, sauf si cette femme ne le prenait pas véritablement au sérieux. Ce qui l'arrangerait, finalement.
Toutefois, elle ignora son appréhension pour s'atteler à la tâche. Elle se dirigea à nouveau vers la désolée et se mit à genoux pour retirer le bandage ensanglanté d'une main habile. Rapidement, elle fit constat des dégâts et commença à nettoyer la plaie soigneusement.
-Pour la guérison, utilise une pâte de feuilles de plantain mélangée à du bicarbonate de soude, du miel et quelques gouttes d'huile de lavande pure à poser sur la blessure pendant cinq jours pour minimiser la cicatrice. Une fois guérie, si tu veux la faire disparaître, utilise de l'aloe vera que tu passeras dessus pendant deux jours. Et ce sera bon.
Après tout, elle avait passé la moitié de sa vie en forêt, elle se montrait donc une grande adepte des remèdes naturels. Quand bien même, ces solutions n'avaient aucun effet par rapport à sa constitution de lycane, elle avait toujours adoré manié les médicaments offerts par la nature. Ses clients en étaient très friands, surtout quand on prenait conscience que les remèdes chimiques n'apportaient rien de bon pour le corps et l'esprit. Mais elle n'avait pas ça sous la main tout de suite, elle se contenterait donc des moyens du bord.
A sa grande surprise, l'humaine se mit à bégayer des excuses étranges en lui intimant de ne pas en vouloir à son ami, que la seule responsable de cette situation n'était autre qu'elle. Anzu la défigura donc, tellement ses propos n'avaient aucun sens. Tout en continuant à prodiguer ses soins avec attention et délicatesse, elle se mit à soupirer légèrement quand elle repéra quelques larmes fatiguées glisser sur sa joue. Se voulant rassurante, elle emprunta une voix douce et apaisante pour l'inviter à se calmer. Elle la regardait, assise sur sa chaise, toute tremblotante comme une feuille morte, cela lui faisait presque de la peine.
-Tu n'as pas à t'en vouloir. Le fait est que chaque individu possédant simplement un fluide rouge suffit à attirer ces sangsues. Ou en tout cas, pas les plus sympathiques.
Elle repensait à Sachio pour qui elle avait délibérément tendu son bras afin qu'il puisse s'y nourrir au moment de l'attaque du lycan fou. Malgré son état pitoyable, il avait catégoriquement refusé d'en arriver jusque là. Ce qui confirmait que les vampires n'étaient tous pas fous à lier quand ils voyaient de la peinture rouge.
-Voilà. C'est fini. Tu devrais pouvoir survivre.
Rien de tel qu'un peu d'humour pour détendre l'atmosphère. Elle avait enfin terminé. Elle leva alors ses yeux azurs pour l'observer d'un peu plus près. Son teint était livide et blafard comme un cadavre sorti de sa tombe. Mais rien n'échappait à son œil expert. Anzu pouvait concevoir que cette agression avait pu la choquer, et l'épuiser par la même occasion. Cependant, ses joues creuses, son cou si frêle et ses doigts si fins, lui laissaient penser que sa mine déconfite ne tenait pas qu'à cette altercation.
Elle pencha la tête sur le côté pour poser son regard sur son dos. Même à travers son haut, elle devinait les dorsales de sa colonne vertébrale. Un autre froncement de sourcil habilla le front de la louve tandis que l'autre baissait du nez complètement abattue, certainement mal à l'aise d'avoir pu déranger ces deux inconnus. Bien vite, son intérêt se porta cette fois-ci sur son apparence assez maigrichonne, à la limite de la maigreur.
-Tu n'as pas à t'en faire. Je suis là aussi pour ça. Mais dis-moi... Tu n'es pas malade ?
On aurait presque pu y voir une mère interrogeant son enfant à propos de son hygiène de vie, son intonation laissant transparaître une pointe d'inquiétude. Inutile de le préciser, mais par « malade » elle ne visait pas sa vue, mais bien sa corpulence.
Elle émit toutefois un grognement sourd par rapport à cette malheureuse aventure, qui avait le don de légèrement l'agacer. S'il n'était pas intervenu, son cadavre traînerait dans un coin de ruelle à l'heure qu'il est, en malheureuse proie d'une nuit froide. Ce type avait bien mérité sa mort, ça lui apprendra. En enfer.
-Pas besoin de te justifier, tu as bien fait.
La lycane le laissa faire sa vie, devinant qu'il allait s'octroyer un peu de repos. Rapidement, elle fit une halte derrière le comptoir et ouvrit un placard pour attraper le matériel nécessaire aux premiers soins. Désinfectant, crème cicatrisante, bandages. Toute l'artillerie d'une personne prévenante et soucieuse du bien être de ces petits mortels en cas de blessure superficielle.
Mais quelque chose qui ne l'avait pas percuté outre mesure, surgit d'un coup dans son esprit. Songeuse, elle se mit à plisser des yeux comme si elle avait peur de comprendre le sens de ses propos.
-Vampire... Comment ça, elle « sait » ? murmura t-elle pour elle-même.
Ca lui avait paru tellement normal sur le moment qu'elle n'avait même pas relevé au départ. Il mentionnait clairement l'existence d'êtres surnaturelles devant cette jeune femme qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Il n'aurait pas pu juste se contenter de lui sauver la mise ? Non il avait fallu qu'il lui révèle aussi l'existence d'un monde obscur qui s'opposait à celui de cette mortelle. Sa mâchoire se crispa, sentant la contrariété s'inscrire sur son visage. Mais pour quelle raison lui avoir fait part de cette révélation ?
Plus les humains vivaient dans le flou de leur existence, mieux elle s'en portait. Ils n'avaient pas besoin de savoir, tout simplement parce qu'à l'instant même où la porte s'ouvrait entre leurs deux mondes, ils s'arrangeaient pour rejeter la réalité trop abrupte à leurs yeux pour mieux la chasser, la juger voir même la supprimer. Mais même si elle n'adhérait pas à cette confidence, les dés étaient jetés et il n'y avait pas la possibilité de retourner en arrière, sauf si cette femme ne le prenait pas véritablement au sérieux. Ce qui l'arrangerait, finalement.
Toutefois, elle ignora son appréhension pour s'atteler à la tâche. Elle se dirigea à nouveau vers la désolée et se mit à genoux pour retirer le bandage ensanglanté d'une main habile. Rapidement, elle fit constat des dégâts et commença à nettoyer la plaie soigneusement.
-Pour la guérison, utilise une pâte de feuilles de plantain mélangée à du bicarbonate de soude, du miel et quelques gouttes d'huile de lavande pure à poser sur la blessure pendant cinq jours pour minimiser la cicatrice. Une fois guérie, si tu veux la faire disparaître, utilise de l'aloe vera que tu passeras dessus pendant deux jours. Et ce sera bon.
Après tout, elle avait passé la moitié de sa vie en forêt, elle se montrait donc une grande adepte des remèdes naturels. Quand bien même, ces solutions n'avaient aucun effet par rapport à sa constitution de lycane, elle avait toujours adoré manié les médicaments offerts par la nature. Ses clients en étaient très friands, surtout quand on prenait conscience que les remèdes chimiques n'apportaient rien de bon pour le corps et l'esprit. Mais elle n'avait pas ça sous la main tout de suite, elle se contenterait donc des moyens du bord.
A sa grande surprise, l'humaine se mit à bégayer des excuses étranges en lui intimant de ne pas en vouloir à son ami, que la seule responsable de cette situation n'était autre qu'elle. Anzu la défigura donc, tellement ses propos n'avaient aucun sens. Tout en continuant à prodiguer ses soins avec attention et délicatesse, elle se mit à soupirer légèrement quand elle repéra quelques larmes fatiguées glisser sur sa joue. Se voulant rassurante, elle emprunta une voix douce et apaisante pour l'inviter à se calmer. Elle la regardait, assise sur sa chaise, toute tremblotante comme une feuille morte, cela lui faisait presque de la peine.
-Tu n'as pas à t'en vouloir. Le fait est que chaque individu possédant simplement un fluide rouge suffit à attirer ces sangsues. Ou en tout cas, pas les plus sympathiques.
Elle repensait à Sachio pour qui elle avait délibérément tendu son bras afin qu'il puisse s'y nourrir au moment de l'attaque du lycan fou. Malgré son état pitoyable, il avait catégoriquement refusé d'en arriver jusque là. Ce qui confirmait que les vampires n'étaient tous pas fous à lier quand ils voyaient de la peinture rouge.
-Voilà. C'est fini. Tu devrais pouvoir survivre.
Rien de tel qu'un peu d'humour pour détendre l'atmosphère. Elle avait enfin terminé. Elle leva alors ses yeux azurs pour l'observer d'un peu plus près. Son teint était livide et blafard comme un cadavre sorti de sa tombe. Mais rien n'échappait à son œil expert. Anzu pouvait concevoir que cette agression avait pu la choquer, et l'épuiser par la même occasion. Cependant, ses joues creuses, son cou si frêle et ses doigts si fins, lui laissaient penser que sa mine déconfite ne tenait pas qu'à cette altercation.
Elle pencha la tête sur le côté pour poser son regard sur son dos. Même à travers son haut, elle devinait les dorsales de sa colonne vertébrale. Un autre froncement de sourcil habilla le front de la louve tandis que l'autre baissait du nez complètement abattue, certainement mal à l'aise d'avoir pu déranger ces deux inconnus. Bien vite, son intérêt se porta cette fois-ci sur son apparence assez maigrichonne, à la limite de la maigreur.
-Tu n'as pas à t'en faire. Je suis là aussi pour ça. Mais dis-moi... Tu n'es pas malade ?
On aurait presque pu y voir une mère interrogeant son enfant à propos de son hygiène de vie, son intonation laissant transparaître une pointe d'inquiétude. Inutile de le préciser, mais par « malade » elle ne visait pas sa vue, mais bien sa corpulence.
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Ven 20 Sep 2019 - 12:17
La lycane grognait. Grognait-elle car elle était lycan, ou bien n'importe qui aurait grogné dans cette situation ? C'était étrange, il était sourd, naturel. Finalement, malgré toute la fatigue, et le choc qui la faisaient trembler, Anja décida que c'était le côté lycan qui parlait. Il était bon d'attraper quelques sujets extérieurs et légers pour se divertir l'esprit. Attirer son attention sur autre chose que la soirée. Mais ça ne durait bien qu'un temps.
S'attacher à chacun des murmures aussi, lui donnait cette occasion de réfléchir. Et visiblement, Anzu-san était inquiète, ou au moins soucieuse, du fait qu'elle savait, à présent, pour l'existence réelle du surnaturel, enfin, d'une partie de celui-là. Alors que la pharmacienne revint vers elle, Anja leva sa main libre, juste un peu. En reprenant quelques mythes et légendes du passé, elle pouvait seulement imaginer le mal qu'avait pu offrir les humains à ces personnes.
- Anzu-san... Ou si vous préférez une autre appellation, je vous prie de me le dire. Je..., hésita-t-elle, buttant sur les mots qu'elle cherchait désespérément, confuse toujours. Je crois ses paroles. Ou du moins, j'apprendrai à le croire. Sûrement... est-ce folie, alors. Mais...
Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes,
A travers le chaos des vivantes cités,
Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes,
Dont autrefois les noms par tous étaient cités.
Vous qui avez remplis, les mythes et légendes
De tous vos secrets qu'on vous a tant imposé
N'ayez plus à craindre ce murmure insensé
Car devant vous, aveugle, je ne suis qu'offrande.
Se rattraper à ces vers une nouvelle fois. Là où sa voix s'entrechoquait sur les mots, elle était maintenait devenue fluide à nouveau, glissant sur ces rimes et ces syllabes précises, qu'entre hommage et sens, son cerveau s'amusait. Elle baissa la tête, l'entendant s'agenouiller, pour l'observer de ses yeux aveugles.
Au bandeau enlevé, elle se crispa, manquant une respiration, tue par ses lèvres pincées. La douleur, c'est vrai, son corps faible criait parfois au repos, et elle n'avait fait que trop l'ignorer pendant des années, pour se retrouver dans cet état. Néanmoins, les soins que prodiguait la pharmacienne étaient précis et doux, elle ne pouvait que le reconnaître. Etait-elle aussi âgée qu'Okamiro-san ? Avait-elle fait les mêmes gestes pendant près de cent ans, à les connaître, là, parfaitement ? Elle se rappelait, quand deux jours avant, un jeune étudiant lui avait demandé si elle avait une rivale, musicalement parlant. La réponse avait été bien évidemment négative, mais... Elle ne savait que penser à propos de .. l'immortalité éventuelle des lycans. Si, pendant une vie humaine, elle pourrait jouer du piano, pour trouver la note qu'elle voulait jouer, parfaite. Que pouvait faire une personne, qui finalement avait des siècle devant elle ?
La pianiste secoua la tête, écoutant la lycane reprendre parole, avec une liste de chose à faire qui la firent écarquiller les yeux. Elle balbutia quelques mots avant de reprendre plus clairement.
- Hein ? Je.. he... Vivant seule... et aveugle, et n'ayant jamais manipulé de telles ingrédients de cette façon, auriez-vous un moyen simple pour moi, de suivre vos indications ? Ou devrais-je venir ici ? Je ne suis pas certaine de pouvoir suivre tout cela.
Elle poussa un long soupir. Tout criait finalement la faiblesse en elle. Jusqu'à sa situation même. Elle s'y attendait, elle n'était pas en bonne santé, aveugle, et en plus, elle avait décidé de rejoindre une ville où elle ne connaissait personne, avec comme rare allié, son agent qu'elle ne pouvait avoir qu'au bout du téléphone... vu qu'il était de l'autre côté du monde. Mais, renfrognée dans son état de faiblesse, accusant toujours du choc, suivant ses excuses bafouillée, la voix douce d'Anzu appliqua un nouveau baume, sur son âme cette fois. Bien léger, elle s'en voulait encore, sûrement à raison, mais tout de même.
Déglutissant, elle opina du chef, incertaine cependant.
- Vous... En avez connu beaucoup, de ces...vampires ? murmura la jeune poétesse.
La bête qui l'avait agressée ne ressemblait qu'à peu de mythes, et si ces derniers existaient sous une telle forme. Peut-être devait-il y avoir une raison. Ils ne pouvaient pas juste être plus bestiales... que les bêtes elles-même non ? Fermant les yeux, appuyée sur sa canne, elle ne réagit pas trop, à la tentative d'humour d'Anzu, elle n'était pas forcément assez bien pour cela, et son esprit y était encore imperméable. Mais à la question qui suivie le silence, elle releva le nez, tournant ses yeux fatigués, un peu enfoncés dans ses orbites, plus ou moins vers la lycane.
- Je... Le suis. S'oublier dans l'art, est-ce vraiment possible, pensez-vous ? Pour fuir des pensées ou des souvenirs, s'adonner à corps perdu, jusqu'au moment où le corps lâche.
Un soupir.
- Il... N'a pas subi que l'oubli, j'ai juste été dans des positions, ou je ne pouvais pas l'écouter, et où j'apprends à le faire. (Elle sourit en coin.) Amusant pour une musicienne, de ne pas écouter ces notes discordantes mh ? Mais la faiblesse attire la faiblesse.
La pianiste était venue là pour se reposer, après tout. Au moment où son corps s'était mise à la lâcher, elle n'en arrivait presque plus à chanter, son corps ne pouvant plus nourrir suffisamment ses muscles pour que sa voix vole jusqu'au ciel. Et les maladies s'étaient enchaînées, jusqu'à ce qu'on lui mette un stop, cela en seulement quelques semaines, soudainement. A force de trop tirer sur la corde, elle avait fini par la casser.
- Je... me soigne, peu à peu, rajouta-t-elle d'une petite voix coupable.
S'attacher à chacun des murmures aussi, lui donnait cette occasion de réfléchir. Et visiblement, Anzu-san était inquiète, ou au moins soucieuse, du fait qu'elle savait, à présent, pour l'existence réelle du surnaturel, enfin, d'une partie de celui-là. Alors que la pharmacienne revint vers elle, Anja leva sa main libre, juste un peu. En reprenant quelques mythes et légendes du passé, elle pouvait seulement imaginer le mal qu'avait pu offrir les humains à ces personnes.
- Anzu-san... Ou si vous préférez une autre appellation, je vous prie de me le dire. Je..., hésita-t-elle, buttant sur les mots qu'elle cherchait désespérément, confuse toujours. Je crois ses paroles. Ou du moins, j'apprendrai à le croire. Sûrement... est-ce folie, alors. Mais...
Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes,
A travers le chaos des vivantes cités,
Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes,
Dont autrefois les noms par tous étaient cités.
Vous qui avez remplis, les mythes et légendes
De tous vos secrets qu'on vous a tant imposé
N'ayez plus à craindre ce murmure insensé
Car devant vous, aveugle, je ne suis qu'offrande.
Se rattraper à ces vers une nouvelle fois. Là où sa voix s'entrechoquait sur les mots, elle était maintenait devenue fluide à nouveau, glissant sur ces rimes et ces syllabes précises, qu'entre hommage et sens, son cerveau s'amusait. Elle baissa la tête, l'entendant s'agenouiller, pour l'observer de ses yeux aveugles.
Au bandeau enlevé, elle se crispa, manquant une respiration, tue par ses lèvres pincées. La douleur, c'est vrai, son corps faible criait parfois au repos, et elle n'avait fait que trop l'ignorer pendant des années, pour se retrouver dans cet état. Néanmoins, les soins que prodiguait la pharmacienne étaient précis et doux, elle ne pouvait que le reconnaître. Etait-elle aussi âgée qu'Okamiro-san ? Avait-elle fait les mêmes gestes pendant près de cent ans, à les connaître, là, parfaitement ? Elle se rappelait, quand deux jours avant, un jeune étudiant lui avait demandé si elle avait une rivale, musicalement parlant. La réponse avait été bien évidemment négative, mais... Elle ne savait que penser à propos de .. l'immortalité éventuelle des lycans. Si, pendant une vie humaine, elle pourrait jouer du piano, pour trouver la note qu'elle voulait jouer, parfaite. Que pouvait faire une personne, qui finalement avait des siècle devant elle ?
La pianiste secoua la tête, écoutant la lycane reprendre parole, avec une liste de chose à faire qui la firent écarquiller les yeux. Elle balbutia quelques mots avant de reprendre plus clairement.
- Hein ? Je.. he... Vivant seule... et aveugle, et n'ayant jamais manipulé de telles ingrédients de cette façon, auriez-vous un moyen simple pour moi, de suivre vos indications ? Ou devrais-je venir ici ? Je ne suis pas certaine de pouvoir suivre tout cela.
Elle poussa un long soupir. Tout criait finalement la faiblesse en elle. Jusqu'à sa situation même. Elle s'y attendait, elle n'était pas en bonne santé, aveugle, et en plus, elle avait décidé de rejoindre une ville où elle ne connaissait personne, avec comme rare allié, son agent qu'elle ne pouvait avoir qu'au bout du téléphone... vu qu'il était de l'autre côté du monde. Mais, renfrognée dans son état de faiblesse, accusant toujours du choc, suivant ses excuses bafouillée, la voix douce d'Anzu appliqua un nouveau baume, sur son âme cette fois. Bien léger, elle s'en voulait encore, sûrement à raison, mais tout de même.
Déglutissant, elle opina du chef, incertaine cependant.
- Vous... En avez connu beaucoup, de ces...vampires ? murmura la jeune poétesse.
La bête qui l'avait agressée ne ressemblait qu'à peu de mythes, et si ces derniers existaient sous une telle forme. Peut-être devait-il y avoir une raison. Ils ne pouvaient pas juste être plus bestiales... que les bêtes elles-même non ? Fermant les yeux, appuyée sur sa canne, elle ne réagit pas trop, à la tentative d'humour d'Anzu, elle n'était pas forcément assez bien pour cela, et son esprit y était encore imperméable. Mais à la question qui suivie le silence, elle releva le nez, tournant ses yeux fatigués, un peu enfoncés dans ses orbites, plus ou moins vers la lycane.
- Je... Le suis. S'oublier dans l'art, est-ce vraiment possible, pensez-vous ? Pour fuir des pensées ou des souvenirs, s'adonner à corps perdu, jusqu'au moment où le corps lâche.
Un soupir.
- Il... N'a pas subi que l'oubli, j'ai juste été dans des positions, ou je ne pouvais pas l'écouter, et où j'apprends à le faire. (Elle sourit en coin.) Amusant pour une musicienne, de ne pas écouter ces notes discordantes mh ? Mais la faiblesse attire la faiblesse.
La pianiste était venue là pour se reposer, après tout. Au moment où son corps s'était mise à la lâcher, elle n'en arrivait presque plus à chanter, son corps ne pouvant plus nourrir suffisamment ses muscles pour que sa voix vole jusqu'au ciel. Et les maladies s'étaient enchaînées, jusqu'à ce qu'on lui mette un stop, cela en seulement quelques semaines, soudainement. A force de trop tirer sur la corde, elle avait fini par la casser.
- Je... me soigne, peu à peu, rajouta-t-elle d'une petite voix coupable.
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Ven 20 Sep 2019 - 20:51
Que signifiait ces vers ? Pourquoi les citer dans ce moment précis ? La louve ne savait pas trop quoi en penser, bien qu'ils fussent dicter clairement alors qu'un instant avant, ses mots connaissaient des difficultés à sortir de sa bouche. Voulait-elle lui passer un message en s'accrochant à cette poésie, comme s'il s'agissait de son moyen de communication le plus efficace ou tout du moins, le plus facile pour la jeune humaine ?
Cette femme dont elle ne connaissait même pas le nom, se tenait devant elle, assise sur sa chaise. Frêle et fragile comme un oiseau tentant de se dissimuler sous ses ailes timides, elle invoquait cette aventure comme pour lui intimer de ne pas s'inquiéter d'elle. Certainement dû au fait qu'Ôkamiro lui avait touché deux mots sur leur nature irréelle pour le commun des hommes, et pourtant si bien connue dans leurs légendes. Le portrait qu'ils dressaient des loups garous, couramment nommés, n'avait rien d'élogieux, bien au contraire. Ils étaient connus pour être des bêtes, hystériques et sans aucune once d'humanité. Pourtant ironiquement, Anzu pensait que les mortels possédaient bien moins de conscience finalement, bien qu'ils ne soient pas dotés de griffes acérées et de fourrure.
Ce n'étaient que des étiquettes, portés à tort et à travers. Et pourtant, malgré ses préceptes, la louve continuait de songer sombrement que les êtres humains valaient bien moins que la plupart des espèces peuplant cette planète. Mais avec son engagement auprès des chevaliers des ombres, elle luttait contre ses propres préjugés qui l'amenaient toujours à les maudire, pour essayer de les tolérer mais également de les apprécier selon leurs valeurs et principes. L'habit ne faisait pas le moine. La race ne portait pas forcément l'héritage de la vision qu'on lui donnait. Dans ses efforts, elle se frayait un chemin pour casser ses convictions et leur apporter de la lumière dans son esprit si fermé par la méfiance.
-Anzu-san. Ca me va. D'ailleurs, comment t'appelles-tu ?
Elle songeait que cette petite ne semblait pas habitée par la malveillance. Peut-être éventuellement par l'incompréhension et la crainte de se trouver dans cet univers qui lui restait inconnu, mais il ne découlait pas d'elle, cette volonté de les rejeter. L'alpha pouvait le sentir, à travers ses propos.
-Ces vers viennent de toi ? Désolée, je n'y connais pas grand chose.
Elle tentait d'en saisir l'essence, n'ayant pas véritablement la fibre littéraire en bonne femme de sciences. Mais après réflexion, elle parvint tout de même à en traduire les lignes comme d'une énigme à résoudre dans ses travers. Tandis qu'elle poursuivait ses soins, elle se décontenança à nouveau lorsqu'elle l'avisa de ses conseils. Elle vivait seule, sans aucune assistance pour l'aider au quotidien. Ce qui ne manqua pas d'étonner la louve. Il était vrai que ce n'était pas une obligation d'engager quelqu'un pour l'assister mais Anzu ne pouvait pas s'empêcher d'en être troublée. Et sa famille ? Malgré ses interrogations, elle préféra ne pas poursuivre la discussion dans cette direction, par crainte de toucher un sujet sensible qu'elle souhaitait s'épargner.
-Je peux éventuellement te les livrer déjà préparés si ce n'est que ça. Je fais ça pour certains de mes clients qui n'ont pas forcément les moyens de se déplacer.
Surtout les personnes âgées en fait. Il lui arrivait même de se déplacer parfois pour les plus isolés, afin de s'assurer qu'ils soient bien portants en plus d'obtenir leur traitement. En prime, elle recevait toujours quelques friandises pour ceux qui avaient l'habitude de la recevoir.
Malgré son souhait de vouloir l'apaiser quelque peu, son petit corps tremblait encore légèrement, signant l'offense dont elle continuait de s'accuser. Franchement, il n'y avait pas de quoi s'en vouloir autant. Son ami en avait vu bien d'autres qui dépassait complètement cette malvenue.
-J'en connais un, oui. Un aristocrate. Je ne peux pas dire que nous soyons amis, mais disons qu'une légère confiance s'est installée. Nous nous ressemblons un peu malgré les... apparences.
Bon d'accord, leur relation n'avait pas forcément démarré sous son meilleur jour. En plus, il possédait un caractère qui la mettait vraiment en rogne. Ce bougre avait osé lui faire la morale alors qu'elle venait tout juste de lui sauver les fesses ! Mais malgré cette façade, ils s'étaient confiés l'un à l'autre sur leurs blessures respectives sans vraiment trop en dire. Et même si la méfiance régnait en surface, au fond, une sorte de lien s'était créé durant cette conversation autour d'un thé dans son manoir. Mais ça lui avait suffi à prendre conscience qu'ils possédaient des points communs. Suite à ce constat, elle lui avait fait la promesse de l'aider au rétablissement de sa mère. D'ailleurs, avait-il pris un rendez-vous chez cette spécialiste comme elle lui avait conseillé ? Elle devrait prendre des nouvelles à l'occasion.
Alors qu'elle tâchait de terminer son pansement, la réponse de la petite aveugle à sa question la laissait perplexe. Mais elle en déduisait bien des choses. Cette demoiselle là était donc une artiste tellement éprise par son art qu'elle en oubliait de répondre aux besoins de son corps. Ce qui en soi, expliquait bien des choses sur son état.
-De ce que je vois, c'est apparemment possible. Soupira t-elle à son tour. Je ne suis pas très calée en ce qui concerne l'art, mais je peux affirmer qu'il s'agit certainement d'un moyen de s'échapper, de soi. Ou de la réalité. Attention seulement à savoir reposer les pieds sur terre mademoiselle.
Elle connaissait ce principe. Elle-même était passée par ce stade concernant ses études par rapport aux lycans, pour faire honneur aux travaux de sa mère défunte. Toutefois, son organisme lui permettait de ne pas flancher aussi facilement contrairement au sien. Mais le plus choquant, restait sa manière de se positionner dans ses blessures au point de s'en oublier. L'art, un échappatoire, elle l'entendait silencieusement. Mais pas au point de se complaire dans sa fragilité pour y laisser sa peau.
-C'est ironique, en effet. Mais si tu veux mon avis, il n'y a pas pire faiblesse que celle de se considérer comme faible. Je n'y vois qu'un soupçon de lâcheté.
Elle avait prononcé cette déclaration sans poser un mot plus haut que l'autre, mais la chaleur n'y était pas. Anzu détestait les personnes qui se voilaient la face et se laissaient aller dans leur complainte sans chercher à se défaire de leurs faiblesses.
-Tu n'as pas le choix de toute façon. Soit tu te fais violence, sois tu y restes. Ce serait dommage, tu ne pourrais même plus exercer ta passion, à force de persister à ne pas t'écouter. Mais si tu en as conscience, c'est déjà un bon début.
La compassion lui manquait mais au moins le message avait le mérite d'être clair. Pas qu'elle souhaitait se montrer désagréable mais la louve n'était pas du genre à mâcher son avis. Parfois, une vérité déballée sans filtre restait la meilleure perspective pour générer une prise de conscience. Puis clairement, le tact n'était pas sa tasse de thé. Et elle avait bien vite compris à quel point sa passion lui tenait à cœur, et l'avait donc mis en avant.
Ensuite, la doctoresse improvisée se releva alors lui chercher un verre et de l'eau en lui posant directement dans la main.
-Bois un peu, ça te fera du bien.
Cette femme dont elle ne connaissait même pas le nom, se tenait devant elle, assise sur sa chaise. Frêle et fragile comme un oiseau tentant de se dissimuler sous ses ailes timides, elle invoquait cette aventure comme pour lui intimer de ne pas s'inquiéter d'elle. Certainement dû au fait qu'Ôkamiro lui avait touché deux mots sur leur nature irréelle pour le commun des hommes, et pourtant si bien connue dans leurs légendes. Le portrait qu'ils dressaient des loups garous, couramment nommés, n'avait rien d'élogieux, bien au contraire. Ils étaient connus pour être des bêtes, hystériques et sans aucune once d'humanité. Pourtant ironiquement, Anzu pensait que les mortels possédaient bien moins de conscience finalement, bien qu'ils ne soient pas dotés de griffes acérées et de fourrure.
Ce n'étaient que des étiquettes, portés à tort et à travers. Et pourtant, malgré ses préceptes, la louve continuait de songer sombrement que les êtres humains valaient bien moins que la plupart des espèces peuplant cette planète. Mais avec son engagement auprès des chevaliers des ombres, elle luttait contre ses propres préjugés qui l'amenaient toujours à les maudire, pour essayer de les tolérer mais également de les apprécier selon leurs valeurs et principes. L'habit ne faisait pas le moine. La race ne portait pas forcément l'héritage de la vision qu'on lui donnait. Dans ses efforts, elle se frayait un chemin pour casser ses convictions et leur apporter de la lumière dans son esprit si fermé par la méfiance.
-Anzu-san. Ca me va. D'ailleurs, comment t'appelles-tu ?
Elle songeait que cette petite ne semblait pas habitée par la malveillance. Peut-être éventuellement par l'incompréhension et la crainte de se trouver dans cet univers qui lui restait inconnu, mais il ne découlait pas d'elle, cette volonté de les rejeter. L'alpha pouvait le sentir, à travers ses propos.
-Ces vers viennent de toi ? Désolée, je n'y connais pas grand chose.
Elle tentait d'en saisir l'essence, n'ayant pas véritablement la fibre littéraire en bonne femme de sciences. Mais après réflexion, elle parvint tout de même à en traduire les lignes comme d'une énigme à résoudre dans ses travers. Tandis qu'elle poursuivait ses soins, elle se décontenança à nouveau lorsqu'elle l'avisa de ses conseils. Elle vivait seule, sans aucune assistance pour l'aider au quotidien. Ce qui ne manqua pas d'étonner la louve. Il était vrai que ce n'était pas une obligation d'engager quelqu'un pour l'assister mais Anzu ne pouvait pas s'empêcher d'en être troublée. Et sa famille ? Malgré ses interrogations, elle préféra ne pas poursuivre la discussion dans cette direction, par crainte de toucher un sujet sensible qu'elle souhaitait s'épargner.
-Je peux éventuellement te les livrer déjà préparés si ce n'est que ça. Je fais ça pour certains de mes clients qui n'ont pas forcément les moyens de se déplacer.
Surtout les personnes âgées en fait. Il lui arrivait même de se déplacer parfois pour les plus isolés, afin de s'assurer qu'ils soient bien portants en plus d'obtenir leur traitement. En prime, elle recevait toujours quelques friandises pour ceux qui avaient l'habitude de la recevoir.
Malgré son souhait de vouloir l'apaiser quelque peu, son petit corps tremblait encore légèrement, signant l'offense dont elle continuait de s'accuser. Franchement, il n'y avait pas de quoi s'en vouloir autant. Son ami en avait vu bien d'autres qui dépassait complètement cette malvenue.
-J'en connais un, oui. Un aristocrate. Je ne peux pas dire que nous soyons amis, mais disons qu'une légère confiance s'est installée. Nous nous ressemblons un peu malgré les... apparences.
Bon d'accord, leur relation n'avait pas forcément démarré sous son meilleur jour. En plus, il possédait un caractère qui la mettait vraiment en rogne. Ce bougre avait osé lui faire la morale alors qu'elle venait tout juste de lui sauver les fesses ! Mais malgré cette façade, ils s'étaient confiés l'un à l'autre sur leurs blessures respectives sans vraiment trop en dire. Et même si la méfiance régnait en surface, au fond, une sorte de lien s'était créé durant cette conversation autour d'un thé dans son manoir. Mais ça lui avait suffi à prendre conscience qu'ils possédaient des points communs. Suite à ce constat, elle lui avait fait la promesse de l'aider au rétablissement de sa mère. D'ailleurs, avait-il pris un rendez-vous chez cette spécialiste comme elle lui avait conseillé ? Elle devrait prendre des nouvelles à l'occasion.
Alors qu'elle tâchait de terminer son pansement, la réponse de la petite aveugle à sa question la laissait perplexe. Mais elle en déduisait bien des choses. Cette demoiselle là était donc une artiste tellement éprise par son art qu'elle en oubliait de répondre aux besoins de son corps. Ce qui en soi, expliquait bien des choses sur son état.
-De ce que je vois, c'est apparemment possible. Soupira t-elle à son tour. Je ne suis pas très calée en ce qui concerne l'art, mais je peux affirmer qu'il s'agit certainement d'un moyen de s'échapper, de soi. Ou de la réalité. Attention seulement à savoir reposer les pieds sur terre mademoiselle.
Elle connaissait ce principe. Elle-même était passée par ce stade concernant ses études par rapport aux lycans, pour faire honneur aux travaux de sa mère défunte. Toutefois, son organisme lui permettait de ne pas flancher aussi facilement contrairement au sien. Mais le plus choquant, restait sa manière de se positionner dans ses blessures au point de s'en oublier. L'art, un échappatoire, elle l'entendait silencieusement. Mais pas au point de se complaire dans sa fragilité pour y laisser sa peau.
-C'est ironique, en effet. Mais si tu veux mon avis, il n'y a pas pire faiblesse que celle de se considérer comme faible. Je n'y vois qu'un soupçon de lâcheté.
Elle avait prononcé cette déclaration sans poser un mot plus haut que l'autre, mais la chaleur n'y était pas. Anzu détestait les personnes qui se voilaient la face et se laissaient aller dans leur complainte sans chercher à se défaire de leurs faiblesses.
-Tu n'as pas le choix de toute façon. Soit tu te fais violence, sois tu y restes. Ce serait dommage, tu ne pourrais même plus exercer ta passion, à force de persister à ne pas t'écouter. Mais si tu en as conscience, c'est déjà un bon début.
La compassion lui manquait mais au moins le message avait le mérite d'être clair. Pas qu'elle souhaitait se montrer désagréable mais la louve n'était pas du genre à mâcher son avis. Parfois, une vérité déballée sans filtre restait la meilleure perspective pour générer une prise de conscience. Puis clairement, le tact n'était pas sa tasse de thé. Et elle avait bien vite compris à quel point sa passion lui tenait à cœur, et l'avait donc mis en avant.
Ensuite, la doctoresse improvisée se releva alors lui chercher un verre et de l'eau en lui posant directement dans la main.
-Bois un peu, ça te fera du bien.
Invité
Invité
Sam 21 Sep 2019 - 13:48
- Anja Limonov... Ou Mion, si un nom étanger vous dérange. Les deux sont miens.
C'était maintenant une habitude de se présenter ainsi. D'ailleurs, dans les orphelinats, on lui avait demandé de présenter d'abord son nom à consonance Japonaise. Soi-disant, ainsi, les gens sauraient qu'elle était japonaise, entièrement. Malgré son apparence. Et comme nom de famille, simplement citer le nom de l'orphelinat où elle était à un moment donné. C'était une chose étrange qui l'avait poursuivie jusqu'à ce que son piano ou sa voix soient reconnus. C'était seulement à partir de là, qu'elle avait pu s'assumer en tant que personne entière, sans dépendre de ces multiples noms d'emprunts.
Elle dodelinna de la tête doucement, pour chasser ces idées anciennes, et revenir au propos actuel.
- Oh.. Mh, oui et non, répondit-elle. Le premier quatrain est d'un poète français, et le second est de moi... Fait tout juste maintenant. L'alliance me paraissait plus.. pertinent, et stable, que le flou de mes pensées qui est.. sincèrement un peu perdu et inquiet. Je... m'accroche parfois à ceux-là, sous ces formes fixes, pour me rassurer un peu.
A la fin, sa voix avait pris un teint un peu plus désolé, comme si elle s'excusait de cette bizarrerie qui cassait le rythme d'une conversation. Mais elle en avait besoin. En ce moment... terriblement besoin. Cependant, si elle-même demandait pardon bien trop souvent, elle n'appréciait pas ce même fait chez les autres. C'est pour cela qu'elle reprit, avant de réagir à la proposition suivante :
- Anzu-san... Il n'y a jamais, au grand jamais, de raison de s'excuser, pour ne pas reconnaître une musique, ou des vers, ou un auteur ou un compositeur. Encore plus les poèmes que la musique, je pense, ceux-là peuvent si facilement n'avoir aucun écho dans l'esprit d'une personne. Mais il ne faut pas s'excuser. Plutôt le contraire. Il y a la joie de la découverte. Et... (Elle étira ses lèvres en un sourire taquin, creusant un peu plus ses joues.) Il vaut mieux découvrir un poème à votre honneur, que la vérité sur la réalité du prétendu sur-naturel. Cela brise moins de cadre dans lequel nous vivons.
La tentative d'humour sur ce sujet, Anja y convenait, était un peu trop tôt. Mais c'était ou ça, ou repartir dans un autre poème, pour quelqu'un qui n'y était pas encore très perceptive. Alors, elle s'était un peu forcée. Néanmoins, la proposition était tout à fait charmante.
- Je... Peux me déplacer... Je pense ? Si je peux poser ma jambe par terre, et marcher lentement, alors je pourrai passer ici. Il faudra juste que je prenne les marques sur les quantités et les textures, pour que j'applique bien toutes vos indications. Si j'arrive à comprendre ce premier point. Cela ira, je pense ?
Elle avait quelques doutes sur ses capacités à pouvoir appliquer les consignes de la pharmacienne avec succès. Jamais, au moins depuis l'enfance, elle n'avait été ainsi blessée. Et plutôt que de repenser à ce fait et sa situation actuelle, elle accueillie le changement de suje avec soulagement. Sans vraiment comprendre, Anja avait l'impression qu'il existait tout de même une sorte d'inimitié entre ces deux... races ? Espèces ? Êtres ? Elle ne savait même pas comment les classer. Trop d'ignorance soudaine, qui lui donnait l'impression de plonger dans un puit, sans jamais en atteindre le fond.
Cependant, les propos de la lycane prenaient un ton étrange. Se faisait-elle gentiment disputer ? Mais si elle pouvait comprendre pour une partie, notamment le fait de s'être baladée seule dehors, en soirée -folie-, le sujet s'était décalé sur sa façon d'être. La poétesse resta un instant silencieuse, pour prendre le temps de trouver les bons mots. Elle acceptait sa fragilité, sa stupidité aussi, sa candeur, même. Mais lui dire qu'elle était lâche, ou s'approchait de la lâcheté était injuste.
C'est avec une voix un peu plus posée qu'elle finit par reprendre parole.
- Anzu-san, je pense que je me suis mal exprimée. J'ai fait des erreurs, en me perdant parfois dans un monde où le temps s'échappait de mon esprit. C'est un fait, et je l'assume. Cependant, ce n'est pas tant pour moi, m'échapper de la réalité, ou de ce que je peux être. Mais pour d'abord offrir aux autres âmes, le temps d'un souffle nouveau. Leur montrer des sentiers qu'ils ne peuvent avoir eux-même. En somme, inspirer.
Elle enleva doucement ses gants pour les poser sur ses genoux, dévoilant ses mains, aux doigts longs et fins, puissants.
- Je paie le prix de ma candeur, mais je l'affronte et je ne lâche pas. J'ai combattu quelques autres maladies. Ce que je mettais en avant, c'est qu'étant d'une constitution faible, de base, de part mon corps, j'attirai plus facilement les maladies, les faiblesses. Cependant... Anzu-san, la volonté ne suffit que rarement. Ou seules les personnes en bonne santé peuvent dire cela en le pensant.
Elle poussa un petit soupir. Elle s'était trop échauffée. Au ton froid, elle avait répondu de la même façon, avec ses yeux sans éclats fixés en direction de celle qui la soignait.
- Dire à une personne, qui a cessé de faire ce qu'elle faisait, justement pour faire des efforts et se remettre, qu'elle est lâche n'est pas la meilleure des idées. Ni des vérités.
Anja secoua la tête doucement. Le jugement lui avait semblé bien prompte, et les mots, forts, déplacés. Ça l'avait prise de court, venant d'une pharmacienne qui était plus douce, au départ, presque attentionnée. Elle sursauta presque, quand un verre se posa sur ses mains, qu'elle en balbutia.
- Oh m-merci. Et désolée.
Avant de porter le verre à ses lèvres, pour les y tremper, boire une gorgée, et rester silencieuse un temps. Tentant de retrouver son calme, ou au moins de cesser complètement ses tremblements et les quelques larmes qui perlaient encore.
C'était maintenant une habitude de se présenter ainsi. D'ailleurs, dans les orphelinats, on lui avait demandé de présenter d'abord son nom à consonance Japonaise. Soi-disant, ainsi, les gens sauraient qu'elle était japonaise, entièrement. Malgré son apparence. Et comme nom de famille, simplement citer le nom de l'orphelinat où elle était à un moment donné. C'était une chose étrange qui l'avait poursuivie jusqu'à ce que son piano ou sa voix soient reconnus. C'était seulement à partir de là, qu'elle avait pu s'assumer en tant que personne entière, sans dépendre de ces multiples noms d'emprunts.
Elle dodelinna de la tête doucement, pour chasser ces idées anciennes, et revenir au propos actuel.
- Oh.. Mh, oui et non, répondit-elle. Le premier quatrain est d'un poète français, et le second est de moi... Fait tout juste maintenant. L'alliance me paraissait plus.. pertinent, et stable, que le flou de mes pensées qui est.. sincèrement un peu perdu et inquiet. Je... m'accroche parfois à ceux-là, sous ces formes fixes, pour me rassurer un peu.
A la fin, sa voix avait pris un teint un peu plus désolé, comme si elle s'excusait de cette bizarrerie qui cassait le rythme d'une conversation. Mais elle en avait besoin. En ce moment... terriblement besoin. Cependant, si elle-même demandait pardon bien trop souvent, elle n'appréciait pas ce même fait chez les autres. C'est pour cela qu'elle reprit, avant de réagir à la proposition suivante :
- Anzu-san... Il n'y a jamais, au grand jamais, de raison de s'excuser, pour ne pas reconnaître une musique, ou des vers, ou un auteur ou un compositeur. Encore plus les poèmes que la musique, je pense, ceux-là peuvent si facilement n'avoir aucun écho dans l'esprit d'une personne. Mais il ne faut pas s'excuser. Plutôt le contraire. Il y a la joie de la découverte. Et... (Elle étira ses lèvres en un sourire taquin, creusant un peu plus ses joues.) Il vaut mieux découvrir un poème à votre honneur, que la vérité sur la réalité du prétendu sur-naturel. Cela brise moins de cadre dans lequel nous vivons.
La tentative d'humour sur ce sujet, Anja y convenait, était un peu trop tôt. Mais c'était ou ça, ou repartir dans un autre poème, pour quelqu'un qui n'y était pas encore très perceptive. Alors, elle s'était un peu forcée. Néanmoins, la proposition était tout à fait charmante.
- Je... Peux me déplacer... Je pense ? Si je peux poser ma jambe par terre, et marcher lentement, alors je pourrai passer ici. Il faudra juste que je prenne les marques sur les quantités et les textures, pour que j'applique bien toutes vos indications. Si j'arrive à comprendre ce premier point. Cela ira, je pense ?
Elle avait quelques doutes sur ses capacités à pouvoir appliquer les consignes de la pharmacienne avec succès. Jamais, au moins depuis l'enfance, elle n'avait été ainsi blessée. Et plutôt que de repenser à ce fait et sa situation actuelle, elle accueillie le changement de suje avec soulagement. Sans vraiment comprendre, Anja avait l'impression qu'il existait tout de même une sorte d'inimitié entre ces deux... races ? Espèces ? Êtres ? Elle ne savait même pas comment les classer. Trop d'ignorance soudaine, qui lui donnait l'impression de plonger dans un puit, sans jamais en atteindre le fond.
Cependant, les propos de la lycane prenaient un ton étrange. Se faisait-elle gentiment disputer ? Mais si elle pouvait comprendre pour une partie, notamment le fait de s'être baladée seule dehors, en soirée -folie-, le sujet s'était décalé sur sa façon d'être. La poétesse resta un instant silencieuse, pour prendre le temps de trouver les bons mots. Elle acceptait sa fragilité, sa stupidité aussi, sa candeur, même. Mais lui dire qu'elle était lâche, ou s'approchait de la lâcheté était injuste.
C'est avec une voix un peu plus posée qu'elle finit par reprendre parole.
- Anzu-san, je pense que je me suis mal exprimée. J'ai fait des erreurs, en me perdant parfois dans un monde où le temps s'échappait de mon esprit. C'est un fait, et je l'assume. Cependant, ce n'est pas tant pour moi, m'échapper de la réalité, ou de ce que je peux être. Mais pour d'abord offrir aux autres âmes, le temps d'un souffle nouveau. Leur montrer des sentiers qu'ils ne peuvent avoir eux-même. En somme, inspirer.
Elle enleva doucement ses gants pour les poser sur ses genoux, dévoilant ses mains, aux doigts longs et fins, puissants.
- Je paie le prix de ma candeur, mais je l'affronte et je ne lâche pas. J'ai combattu quelques autres maladies. Ce que je mettais en avant, c'est qu'étant d'une constitution faible, de base, de part mon corps, j'attirai plus facilement les maladies, les faiblesses. Cependant... Anzu-san, la volonté ne suffit que rarement. Ou seules les personnes en bonne santé peuvent dire cela en le pensant.
Elle poussa un petit soupir. Elle s'était trop échauffée. Au ton froid, elle avait répondu de la même façon, avec ses yeux sans éclats fixés en direction de celle qui la soignait.
- Dire à une personne, qui a cessé de faire ce qu'elle faisait, justement pour faire des efforts et se remettre, qu'elle est lâche n'est pas la meilleure des idées. Ni des vérités.
Anja secoua la tête doucement. Le jugement lui avait semblé bien prompte, et les mots, forts, déplacés. Ça l'avait prise de court, venant d'une pharmacienne qui était plus douce, au départ, presque attentionnée. Elle sursauta presque, quand un verre se posa sur ses mains, qu'elle en balbutia.
- Oh m-merci. Et désolée.
Avant de porter le verre à ses lèvres, pour les y tremper, boire une gorgée, et rester silencieuse un temps. Tentant de retrouver son calme, ou au moins de cesser complètement ses tremblements et les quelques larmes qui perlaient encore.
Invité
Invité
Lun 23 Sep 2019 - 22:44
Contrairement aux japonais la jeune femme n'avait pas réellement de problème avec les étrangers. Peut-être était-ce dû au fait qu'elle avait grandi la moitié de sa vie en forêt, sans s’accommoder de ces codes sociétaux. En fait, on pouvait dire qu'elle avait une dent contre à peu près contre tout le monde pour être honnête, hormis ses congénères lupins. Ou en tout cas, envers ceux qui n'étaient pas capables de capturer sa confiance en faisant taire ses préjugés.
-C'est un très beau prénom.
Ce qui dérangeait Anzu ne demeurait pas sa nationalité, mais plutôt le fait qu'elle incarnait une partie de la population qu'elle tenait en grippe. Autant son père maudissait les vampires, autant il n'avait pas épargné non plus les humains qu'il méprisait également plus que de raison. Cette mentalité avait fini par influencer mesurément la lycane dans les travers de son inconscience et sa mauvaise expérience à l'Université avec ses camarades l'avait cantonné dans son aversion.
Toutefois, en faisant quelques efforts et en ouvrant un temps soit peu son esprit, elle avait fini par admettre qu'il existait des mortels dignes de sa compagnie. Riku Kobayashi n'avait pas manqué de participer à écarter ses préjugés, sans parler d'Aaren Hermannson, le chef des chevaliers des ombres. Alors, pourquoi continuerait-elle à préserver sa méfiance ? Certainement par pur instinct et automatisme. Elle souhaitait toujours faire le point sur une personne en la cernant avant de délibérer sur sa valeur véritable.
A première vue, Anja Limonov paraissait inoffensive et incapable de répandre le mal. Elle semblait posséder un cœur tendre, empli de compassion et d'envie de dépasser ses propres croyances. Tout du moins, c'était ce qu'elle en avait conclu quand elle avait tenté de s'exprimer à travers sa poésie énigmatique.
-Tu te débrouilles bien. Mais rassure toi, tu n'as vraiment pas à avoir peur de nous trois.
En tout cas, elle n'avait pas de raison valable à cet instant précis de lui briser le poignet. Pour le moment, elle l'écoutait attentivement et sentait qu'elle se reprenait peu à peu à mesure qu'elle pouvait parler de sa vision des choses concernant un art que la lycane ignorait.
-C'est une belle façon de considérer l'ignorance.
Un rire teinté d'ironie lui échappa alors qu'elle songeait que la méconnaissance restait une faiblesse. Tout du moins, c'était la sensation qu'elle éprouvait lorsqu'elle se trouvait frustrée de ne pas maîtriser un sujet. Mais elle devait reconnaître que c'était une autre manière de considérer cet angle, plus sereine et plus optimiste qu'elle ne l'était.
-Toutefois, je dois avouer que tu marques un point. Il y a de la magie dans la découverte de quelque chose que nous ignorons. Un peu comme si nous ouvrions une porte où se cache d'autres mystères à ce que nous sommes déjà habitués.
Cependant, c'était également précisément ce qu'elle pouvait reprocher aux êtres humains : leur incapacité à ouvrir des portes pour découvrir ce qu'il se cache derrière. Non, ils préféraient ignorer, pour mieux avoir peur et s'en soustraire grâce à des méthodes infâmes ou tout simplement en s'épargnant une réalité trop forte pour eux.
-J'apprécie tes efforts. Mais ne force pas trop. Si jamais cela s'avère trop compliqué, n'hésite pas à me demander de te les envoyer.
Toujours ce tiraillement entre son dégoût et son empathie à l'égard des autres. Mais finalement, malgré ses défauts, on ne pouvait pas négliger le fait qu'elle avait le cœur sur la main, bien qu'elle puisse se montrer parfois très rude.
Et ça, Anja l'avait bien compris à ses dépends. L'alpha pouvait aisément le deviner quand elle lui rétorqua sur exactement le même ton qu'elle avait opté en pointant du doigt son manque de hargne.
La poétesse se permit d'ailleurs de la remettre gentiment à sa place, pour lui faire comprendre qu'il n'était pas question de s'enterrer dans ses blessures, mais au contraire, offrir toute l'immensité de son monde aux autres. A ces propos, Anzu ne pouvait s'empêcher de grimacer.
Son dédain ancré dans ses veines la conduisait parfois à être injuste.
-Il y a une raison particulière à vouloir inspirer autant les autres ?
« Parce que tu aurais aimé qu'on te guide de la même manière ? » C'est ce qu'elle aurait voulu ajouter, mais elle se retint. Toutefois, son indélicatesse n'avait pas du tout échappé à la blessée, qui poursuivit sur la même longueur d'intonation, plus piquante.
Alors oui, Anzu dédaignait avec facilité la fragilité humaine. Mais comme elle le précisait, c'était exactement parce qu'elle n'avait aucune idée de ce que ça signifiait. La maladie. Un mot qu'elle fréquentait tous les jours mais qui ne connaissait pas de portée précise dans son esprit. Ca pouvait faire mal, détruire, mourir. Elle aidait pourtant à la guérison, mais sans savoir ce qu'il importait vraiment, d'être exposée à la faiblesse de l'organisme. Anzu ne connaissait pas ces répercussions sur le corps, qui pouvaient apparemment découler sur l'esprit.
-Il est vrai que je ne suis pas bien placée pour faire des leçons sur ce sujet quand on possède un métabolisme comme le mien. Murmura t-elle, dans un souffle presque imperceptible comme si cet aveu lui perforait la langue.
C'était ce qui l'avait conduit à se montrer presque odieuse avec cette inconnue, son manque de compassion et de discernement, alors qu'elle se trouvait imperméable à toute fragilité corporelle. Mais après réflexion, comment pouvait-elle se permettre de juger une facette qui lui restait inconnue ? Cette pensée la fit regretter ses paroles.
Néanmoins, ça ne restait pas une excuse pour se laisser abattre. Et l'esprit de combativité, Anzu le cultivait très sérieusement. Elle croisa alors son regard dénué de vitalité mais dont la force se fit ressentir quand elle assena de la reprendre. Les yeux d'Anzu se plissèrent dans un air morne, comme navrée de se faire réprimander par une petite humaine, tout en comprenant qu'elle avait raison.
Avant, elle aurait sûrement renchéri pour saluer sa déconvenue en enfonçant le clou pour l'écraser, attisé par son mépris. Un élan immature mais nourri par un sentiment de rancœur qu'elle avait forgé au fil des années. Mais aujourd'hui, elle avait appris à se remettre en question et elle ne pouvait que se résoudre à accepter la proportion mauvaise de ses paroles en ravalant sa fierté.
-Je suis désolée. Ce n'était pas très malin de ma part.
Qu'est ce que ça lui écorchait la bouche ! Mais rien ne servait de s'entêter dans un jugement qui ne lui appartenait pas.
-J'ai toujours été habituée à surmonter mes propres faiblesses, en leur crachant dessus. Mais j'en oublie que les gens sont différents de moi. Je ne tolère tellement pas l'abandon que j'ai tendance à en devenir désagréable, sans prendre tous les paramètres en compte de chaque individu. Alors je m'excuse. Ne m'en tiens pas trop rigueur, je peux être sacrément buttée.
Alors que Limonov-san buvait son verre, Anzu restait plantée devant elle, les bras croisés pour se donner une contenance, comme si cette déclaration pouvait la faire vaciller.
-Sois tranquille. Je ne pense pas qu'Ôkamiro te laissera partir toute seule, alors souffle un bon coup.
-C'est un très beau prénom.
Ce qui dérangeait Anzu ne demeurait pas sa nationalité, mais plutôt le fait qu'elle incarnait une partie de la population qu'elle tenait en grippe. Autant son père maudissait les vampires, autant il n'avait pas épargné non plus les humains qu'il méprisait également plus que de raison. Cette mentalité avait fini par influencer mesurément la lycane dans les travers de son inconscience et sa mauvaise expérience à l'Université avec ses camarades l'avait cantonné dans son aversion.
Toutefois, en faisant quelques efforts et en ouvrant un temps soit peu son esprit, elle avait fini par admettre qu'il existait des mortels dignes de sa compagnie. Riku Kobayashi n'avait pas manqué de participer à écarter ses préjugés, sans parler d'Aaren Hermannson, le chef des chevaliers des ombres. Alors, pourquoi continuerait-elle à préserver sa méfiance ? Certainement par pur instinct et automatisme. Elle souhaitait toujours faire le point sur une personne en la cernant avant de délibérer sur sa valeur véritable.
A première vue, Anja Limonov paraissait inoffensive et incapable de répandre le mal. Elle semblait posséder un cœur tendre, empli de compassion et d'envie de dépasser ses propres croyances. Tout du moins, c'était ce qu'elle en avait conclu quand elle avait tenté de s'exprimer à travers sa poésie énigmatique.
-Tu te débrouilles bien. Mais rassure toi, tu n'as vraiment pas à avoir peur de nous trois.
En tout cas, elle n'avait pas de raison valable à cet instant précis de lui briser le poignet. Pour le moment, elle l'écoutait attentivement et sentait qu'elle se reprenait peu à peu à mesure qu'elle pouvait parler de sa vision des choses concernant un art que la lycane ignorait.
-C'est une belle façon de considérer l'ignorance.
Un rire teinté d'ironie lui échappa alors qu'elle songeait que la méconnaissance restait une faiblesse. Tout du moins, c'était la sensation qu'elle éprouvait lorsqu'elle se trouvait frustrée de ne pas maîtriser un sujet. Mais elle devait reconnaître que c'était une autre manière de considérer cet angle, plus sereine et plus optimiste qu'elle ne l'était.
-Toutefois, je dois avouer que tu marques un point. Il y a de la magie dans la découverte de quelque chose que nous ignorons. Un peu comme si nous ouvrions une porte où se cache d'autres mystères à ce que nous sommes déjà habitués.
Cependant, c'était également précisément ce qu'elle pouvait reprocher aux êtres humains : leur incapacité à ouvrir des portes pour découvrir ce qu'il se cache derrière. Non, ils préféraient ignorer, pour mieux avoir peur et s'en soustraire grâce à des méthodes infâmes ou tout simplement en s'épargnant une réalité trop forte pour eux.
-J'apprécie tes efforts. Mais ne force pas trop. Si jamais cela s'avère trop compliqué, n'hésite pas à me demander de te les envoyer.
Toujours ce tiraillement entre son dégoût et son empathie à l'égard des autres. Mais finalement, malgré ses défauts, on ne pouvait pas négliger le fait qu'elle avait le cœur sur la main, bien qu'elle puisse se montrer parfois très rude.
Et ça, Anja l'avait bien compris à ses dépends. L'alpha pouvait aisément le deviner quand elle lui rétorqua sur exactement le même ton qu'elle avait opté en pointant du doigt son manque de hargne.
La poétesse se permit d'ailleurs de la remettre gentiment à sa place, pour lui faire comprendre qu'il n'était pas question de s'enterrer dans ses blessures, mais au contraire, offrir toute l'immensité de son monde aux autres. A ces propos, Anzu ne pouvait s'empêcher de grimacer.
Son dédain ancré dans ses veines la conduisait parfois à être injuste.
-Il y a une raison particulière à vouloir inspirer autant les autres ?
« Parce que tu aurais aimé qu'on te guide de la même manière ? » C'est ce qu'elle aurait voulu ajouter, mais elle se retint. Toutefois, son indélicatesse n'avait pas du tout échappé à la blessée, qui poursuivit sur la même longueur d'intonation, plus piquante.
Alors oui, Anzu dédaignait avec facilité la fragilité humaine. Mais comme elle le précisait, c'était exactement parce qu'elle n'avait aucune idée de ce que ça signifiait. La maladie. Un mot qu'elle fréquentait tous les jours mais qui ne connaissait pas de portée précise dans son esprit. Ca pouvait faire mal, détruire, mourir. Elle aidait pourtant à la guérison, mais sans savoir ce qu'il importait vraiment, d'être exposée à la faiblesse de l'organisme. Anzu ne connaissait pas ces répercussions sur le corps, qui pouvaient apparemment découler sur l'esprit.
-Il est vrai que je ne suis pas bien placée pour faire des leçons sur ce sujet quand on possède un métabolisme comme le mien. Murmura t-elle, dans un souffle presque imperceptible comme si cet aveu lui perforait la langue.
C'était ce qui l'avait conduit à se montrer presque odieuse avec cette inconnue, son manque de compassion et de discernement, alors qu'elle se trouvait imperméable à toute fragilité corporelle. Mais après réflexion, comment pouvait-elle se permettre de juger une facette qui lui restait inconnue ? Cette pensée la fit regretter ses paroles.
Néanmoins, ça ne restait pas une excuse pour se laisser abattre. Et l'esprit de combativité, Anzu le cultivait très sérieusement. Elle croisa alors son regard dénué de vitalité mais dont la force se fit ressentir quand elle assena de la reprendre. Les yeux d'Anzu se plissèrent dans un air morne, comme navrée de se faire réprimander par une petite humaine, tout en comprenant qu'elle avait raison.
Avant, elle aurait sûrement renchéri pour saluer sa déconvenue en enfonçant le clou pour l'écraser, attisé par son mépris. Un élan immature mais nourri par un sentiment de rancœur qu'elle avait forgé au fil des années. Mais aujourd'hui, elle avait appris à se remettre en question et elle ne pouvait que se résoudre à accepter la proportion mauvaise de ses paroles en ravalant sa fierté.
-Je suis désolée. Ce n'était pas très malin de ma part.
Qu'est ce que ça lui écorchait la bouche ! Mais rien ne servait de s'entêter dans un jugement qui ne lui appartenait pas.
-J'ai toujours été habituée à surmonter mes propres faiblesses, en leur crachant dessus. Mais j'en oublie que les gens sont différents de moi. Je ne tolère tellement pas l'abandon que j'ai tendance à en devenir désagréable, sans prendre tous les paramètres en compte de chaque individu. Alors je m'excuse. Ne m'en tiens pas trop rigueur, je peux être sacrément buttée.
Alors que Limonov-san buvait son verre, Anzu restait plantée devant elle, les bras croisés pour se donner une contenance, comme si cette déclaration pouvait la faire vaciller.
-Sois tranquille. Je ne pense pas qu'Ôkamiro te laissera partir toute seule, alors souffle un bon coup.
Invité
Invité
Mar 24 Sep 2019 - 11:28
Peut-être qu'en une quinzaine d'années, la mentalité japonaise avait évolué plus qu'elle ne le pensait. Enfant, nombreux avaient été les adultes et même les enfants poussés par les institutions, à l'appeler Mion, plutôt qu'Anja. Et si, quand on connaissait la signification de son prénom, liée à la musique, on pouvait penser que le prénom lui allait bien, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de s'attacher à Anja. Il appuyait peut-être son côté étranger, mais au moins, c'était le premier choisi de ses parents. Et elle en aimait la sonorité.
Alors, elle lui sourit.
Mais, dans les paroles suivantes, une incompréhension fit de nouveau surface. "Nous trois", avait dit Anzu. Y avait-il dans la pharmacie ou avant, un autre être surnaturel qu'elle n'avait pu remarquer ? Anja avait beau avoir une certaine confiance en ses sens, elle n'était qu'humaine. Se concentrant, elle laissa ses sens voguer, ça et là, à la recherche d'un moindre son, d'une moindre odeur, en vain. Peut-être finalement était-ce en rapport aux paroles sans trop de sens d'Okamiro, qui sortaient d'entre ses lèvres par moment. Mettant ça de côté pour le moment, elle trouva l'ironie qui suivit un peu mordante.
Néanmoins, sans qu'elle n'ait à prendre parole cette fois, se contentant d'écouter, Anzu-san reprit. N'explicitant ni son rire ironique, ni le doux sarcasme qui enveloppait ses paroles. Doucement, mots à mots, Anja posait ces décalages étranges, sur la nature lycane, ou bien l'éducation, de la pharmacienne. C'était quelque chose d'étonnant à penser. Les mots qui lui venaient n'étaient cependant pas suffisamment intéressants pour être évoqués. La poétesse, joueuse et artiste des mots parmi d'autres, n'en savait juste pas assez pour avoir une parole qu'elle jugeait pertinente.
- Je n'hésiterai pas, Anzu-san, souffla-t-elle, bas, en réponse.
Honnêtement, elle ne savait pas encore ce qu'elle ferait. Se déplacer était nécessaire pour sa santé, alors se forcer à revenir là ne pouvait finalement qu'être bon pour sa santé, doublement, non ? Malgré le ton froid qu'elles venaient d'échanger, l'humaine ne lui voulait aucunement, plutôt le contraire. Finalement, c'était un peu comme une enfant.
A cette pensée, elle sourit d'une manière plus douce, creusant ses joues d'un air maternel, prenant toujours un petit temps pour choisir les bons mots. La question qui suivit n'était pas anodine après tout. Anja posa ses mains sur ses cuisses, son regard toujours posé vers la lycane.
- Ceux qui sont, souvent, s'ébattent jusqu'à s'épuiser, non juste physiquement, mais aussi au plus profond de leur âme. Que reste-t-il après, de ce cœur qui ne tient ensemble que par une volonté fatiguée ? Dont les morceaux pendent doucement, tout juste prêts à s'écraser dans un sol infini ?
Elle retourna ses paumes vers le haut.
- Chaque poème ne touche pas les mêmes personnes. Chaque chant, n'atteint pas les mêmes oreilles. Et chaque ton s'élevant d'un piano, dans mon cas, n'accède pas forcément au cœur. Mais parfois, il y a cette note, ou ce simple mot, qui possède un écho puissant. Je ne l'ai que rarement, je ne prétends même pas avoir un quelconque pouvoir pour les soigner, pour raccrocher tout ce qui ne va pas. Mais au moins puis-je offrir aux gens ce moment, peut-être un peu hors du temps, pour simplement se reposer, se poser. Et qui sait, arriver aussi à enlever quelques barreaux, pour que l'âme cesse de se voir contrite, pour accepter cette main musicale tendue.
Anja pouffa d'un rire léger.
- C'est candide. Terriblement emprunt de naïveté. Mais pourtant, je le pense vraiment.
Il y avait plusieurs façons d'être artiste. Certains prenaient le rôle de témoin de leur époque, et face aux divers enjeux, climatiques, politiques, dérives, inégalités et autre, leur oeuvre ne pouvait se résumer à une "beauté décorative". Mais en soi, Anja non plus ne pouvait se résumer à cette simple expression limitée. Car au moins, il y avait cette vérité-là : nul ne pouvait combattre tout le temps.
Néanmoins, si elle offrait dans ses moments de grâce un moment hors du temps, ici, il continuait bien sa route, de même que la conversation : elle ne pouvait pas rester figée dans ses pensées. Mais elle rajouta à la liste de ce que pouvait faire un lycan, ne pas tomber malade, pensa-t-elle comprendre. Ce qui les rendait, mis bout à bout, sacrément impressionnants.
Mais alors qu'elle avait tout de même pris quelques instants pour y réfléchir, y penser, Anzu-san s'excusa. Surprise, l'humaine secoua la tête pour reprendre ses esprits, sans comprendre vraiment la raison de cette excuse. Finissant son verre, pour le garder au creux de ses mains, ses doigts y pianotant doucement sans qu'elle n'y porte une quelconque attention, elle répondit, de cette voix à nouveau chaleureuse.
- Je ne peux encore comprendre tout ce que vous êtes, ni vos capacités. Et sûrement ne serai-je jamais capable de les comprendre vraiment. Mais pourtant, malgré mon corps pétri de maladie et d'oubli, malgré ma cécité, je ne voudrais pas changer. Oh, sûrement accepterai-je d'aller mieux, mais le chemin parcouru, pour arriver jusque là, était aussi intéressant, non ?
Elle sourit, amusée, avant de prendre une voix plus sérieuse, un peu inquiète.
- Surmonter une faiblesse en lui crachant dessus, peut peut-être s'avérer efficace, je ne sais pas, je n'en jamais eu la possibilité. Mais j'espère juste qu'elles ne sont pas cachées sous cette rivière que vous avez laissé derrière vous, juste prêtes à revenir pour vous rattraper. Une amie disaient il y a longtemps "Même les larmes creusent la chair, insupportables". Pourtant c'étaient bien celles-là, qui exprimaient le soulagement de son âme, quand elle se relâcha, attrapant cette main qui avait réussi à traverser son brouillard.
Il a fait nuit si tôt
sur le monde
si tôt sur l’enfant
pas un même un cri ne s’en est échappé
Le jour s’est oublié
abîmé dans des limbes
sans couleur
J’ai cru
et les hirondelles sont mortes
les plumes au sol
le sang des loups entre leurs serres
Je ne sais, vraiment, ce que vous combattez. Je ne sais quelles sont ces faiblesses que vous avez caché sous vos efforts pour vous en extraire. J'espère.
Elle n'avait plus les mots pour le moment, seulement sa douce fatigue, alors elle hocha la tête, pour signer qu'elle avait bien compris le message, pour Okamiro. Elle appellerait sûrement un uber, ou taxi, pour ne pas déranger l'homme qui avait déjà beaucoup fait ce soir. Mais elle verrait cela plus tard.
Alors, elle lui sourit.
Mais, dans les paroles suivantes, une incompréhension fit de nouveau surface. "Nous trois", avait dit Anzu. Y avait-il dans la pharmacie ou avant, un autre être surnaturel qu'elle n'avait pu remarquer ? Anja avait beau avoir une certaine confiance en ses sens, elle n'était qu'humaine. Se concentrant, elle laissa ses sens voguer, ça et là, à la recherche d'un moindre son, d'une moindre odeur, en vain. Peut-être finalement était-ce en rapport aux paroles sans trop de sens d'Okamiro, qui sortaient d'entre ses lèvres par moment. Mettant ça de côté pour le moment, elle trouva l'ironie qui suivit un peu mordante.
Néanmoins, sans qu'elle n'ait à prendre parole cette fois, se contentant d'écouter, Anzu-san reprit. N'explicitant ni son rire ironique, ni le doux sarcasme qui enveloppait ses paroles. Doucement, mots à mots, Anja posait ces décalages étranges, sur la nature lycane, ou bien l'éducation, de la pharmacienne. C'était quelque chose d'étonnant à penser. Les mots qui lui venaient n'étaient cependant pas suffisamment intéressants pour être évoqués. La poétesse, joueuse et artiste des mots parmi d'autres, n'en savait juste pas assez pour avoir une parole qu'elle jugeait pertinente.
- Je n'hésiterai pas, Anzu-san, souffla-t-elle, bas, en réponse.
Honnêtement, elle ne savait pas encore ce qu'elle ferait. Se déplacer était nécessaire pour sa santé, alors se forcer à revenir là ne pouvait finalement qu'être bon pour sa santé, doublement, non ? Malgré le ton froid qu'elles venaient d'échanger, l'humaine ne lui voulait aucunement, plutôt le contraire. Finalement, c'était un peu comme une enfant.
A cette pensée, elle sourit d'une manière plus douce, creusant ses joues d'un air maternel, prenant toujours un petit temps pour choisir les bons mots. La question qui suivit n'était pas anodine après tout. Anja posa ses mains sur ses cuisses, son regard toujours posé vers la lycane.
- Ceux qui sont, souvent, s'ébattent jusqu'à s'épuiser, non juste physiquement, mais aussi au plus profond de leur âme. Que reste-t-il après, de ce cœur qui ne tient ensemble que par une volonté fatiguée ? Dont les morceaux pendent doucement, tout juste prêts à s'écraser dans un sol infini ?
Elle retourna ses paumes vers le haut.
- Chaque poème ne touche pas les mêmes personnes. Chaque chant, n'atteint pas les mêmes oreilles. Et chaque ton s'élevant d'un piano, dans mon cas, n'accède pas forcément au cœur. Mais parfois, il y a cette note, ou ce simple mot, qui possède un écho puissant. Je ne l'ai que rarement, je ne prétends même pas avoir un quelconque pouvoir pour les soigner, pour raccrocher tout ce qui ne va pas. Mais au moins puis-je offrir aux gens ce moment, peut-être un peu hors du temps, pour simplement se reposer, se poser. Et qui sait, arriver aussi à enlever quelques barreaux, pour que l'âme cesse de se voir contrite, pour accepter cette main musicale tendue.
Anja pouffa d'un rire léger.
- C'est candide. Terriblement emprunt de naïveté. Mais pourtant, je le pense vraiment.
Il y avait plusieurs façons d'être artiste. Certains prenaient le rôle de témoin de leur époque, et face aux divers enjeux, climatiques, politiques, dérives, inégalités et autre, leur oeuvre ne pouvait se résumer à une "beauté décorative". Mais en soi, Anja non plus ne pouvait se résumer à cette simple expression limitée. Car au moins, il y avait cette vérité-là : nul ne pouvait combattre tout le temps.
Néanmoins, si elle offrait dans ses moments de grâce un moment hors du temps, ici, il continuait bien sa route, de même que la conversation : elle ne pouvait pas rester figée dans ses pensées. Mais elle rajouta à la liste de ce que pouvait faire un lycan, ne pas tomber malade, pensa-t-elle comprendre. Ce qui les rendait, mis bout à bout, sacrément impressionnants.
Mais alors qu'elle avait tout de même pris quelques instants pour y réfléchir, y penser, Anzu-san s'excusa. Surprise, l'humaine secoua la tête pour reprendre ses esprits, sans comprendre vraiment la raison de cette excuse. Finissant son verre, pour le garder au creux de ses mains, ses doigts y pianotant doucement sans qu'elle n'y porte une quelconque attention, elle répondit, de cette voix à nouveau chaleureuse.
- Je ne peux encore comprendre tout ce que vous êtes, ni vos capacités. Et sûrement ne serai-je jamais capable de les comprendre vraiment. Mais pourtant, malgré mon corps pétri de maladie et d'oubli, malgré ma cécité, je ne voudrais pas changer. Oh, sûrement accepterai-je d'aller mieux, mais le chemin parcouru, pour arriver jusque là, était aussi intéressant, non ?
Elle sourit, amusée, avant de prendre une voix plus sérieuse, un peu inquiète.
- Surmonter une faiblesse en lui crachant dessus, peut peut-être s'avérer efficace, je ne sais pas, je n'en jamais eu la possibilité. Mais j'espère juste qu'elles ne sont pas cachées sous cette rivière que vous avez laissé derrière vous, juste prêtes à revenir pour vous rattraper. Une amie disaient il y a longtemps "Même les larmes creusent la chair, insupportables". Pourtant c'étaient bien celles-là, qui exprimaient le soulagement de son âme, quand elle se relâcha, attrapant cette main qui avait réussi à traverser son brouillard.
Il a fait nuit si tôt
sur le monde
si tôt sur l’enfant
pas un même un cri ne s’en est échappé
Le jour s’est oublié
abîmé dans des limbes
sans couleur
J’ai cru
et les hirondelles sont mortes
les plumes au sol
le sang des loups entre leurs serres
Je ne sais, vraiment, ce que vous combattez. Je ne sais quelles sont ces faiblesses que vous avez caché sous vos efforts pour vous en extraire. J'espère.
Elle n'avait plus les mots pour le moment, seulement sa douce fatigue, alors elle hocha la tête, pour signer qu'elle avait bien compris le message, pour Okamiro. Elle appellerait sûrement un uber, ou taxi, pour ne pas déranger l'homme qui avait déjà beaucoup fait ce soir. Mais elle verrait cela plus tard.
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