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Lun 9 Mar 2020 - 22:41
L'Université de Nakanoto. Endroit regroupant des êtres vivants persécutés par les désirs de leurs parents, dans le seul but d'atteindre les sommets d'une grandeur qu'ils ne domineront jamais pour la plupart. La course à la gloire, la course à la réussite. L'excellence. Oh bien-sûr, je pourrais aisément faire en sorte d'être en tête de liste dans les classements, bien que j'y sois déjà bien assez haut. Mais ça ne m'intéressait pas réellement. Lorsque vous devenez le meilleur, qu'est ce qu'il vous restait après ? Il y avait bien des gens pour tenter de grimper sur votre trône mais il suffisait de les balayer d'une main pour s'en débarrasser. Et encore, ce n'était pas ça qui me chagrinait le plus. Je n'aimais pas spécialement attirer l'attention. Je préférais être dans le top dix, sans pour autant être le premier. Ça me fatiguait, d'être un premier. Après vous deviez vous montrer exemplaire en tous points de vue, puis on vous en rajoutait une couche. Plus, toujours plus. J'avais bien d'autres préoccupations qui me semblaient moins puériles. J'avais suffisamment confiance en moi pour savoir que je les surplombais d'une certaine façon. Tous. Sauf peut-être Matsudara-sensei, mais ce n'était qu'une question de capacités finalement. J'avais mes limites et elle en avait très peu. Mais peut-être qu'un jour, je saurais me hisser sur le même sommet qu'elle, pourvu que j'en trouve la motivation. Si je la rattrapais, qui pourrais-je viser d'autre comme objectif élémentaire pour écraser mon ennui ? Mais tout ça, n'était que mascarade de ma part. Un choix, une déconvenue, pour inviter mon entourage à me percevoir comme un petit génie, mais pas trop, pour ne pas les effrayer. Je me plaisais, à passer pour un élément prometteur tout en n'étant pas le meilleur. Cela me rendait plus accessible. Ca rendait les autres, plus accessibles. En effet. Je savais posséder autre chose de bien plus grand et bien plus vil, même sans être le plus intelligent ou le plus brillant.
J'étais fourbe et calculateur.
C'était intéressant, parfois, d'être dans les coulisses plutôt que sur le devant de la scène. Je pouvais construire et déconstruire mon entourage, comme bon me semblait pour m'attirer des services et la confiance des gens. Je trouvais une utilité, à faire semblant d'être quelqu'un d'autre, qui n'existait que dans l'esprit de mes marionnettes pour mieux tirer leurs ficelles.
Je réfléchissais à ce processus, la joue écrasée contre la table, tiré à quatre épingles par l'ennui. Puis, je changeais de côté et plaqua l'autre pommette sur la surface de mon bureau. Et je la vis, juste à quelques chaises de moi. Je l'observais, de mes prunelles marrons, alors qu'elle trafiquait sur son ordinateur. Ce ne devait sûrement pas être le cours, en tout cas. Peut-être un jeu ?
C'était une jeune fille très expressive, qui se baladait dans les couloirs de l'Université sans trop faire attention aux autres. Parfois, quand elle jouait sur sa console en gesticulant, il lui arrivait même de percuter quelques étudiants au passage avant de se confondre en excuse. Elle était assez différente, dans le sens où elle semblait très naturelle et spontanée, ce qui tranchait avec le caractère morne et effacé des autres élèves. Sûrement dû à son âge. Je l'avais suivi de loin. Ses résultats, son attitude, ses mimiques. Elle n'avait rien d'extraordinaire au premier abord, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle avait un très bon niveau. Un haut niveau, dans les études en tout cas. D'apparence, ce n'était qu'une gamine. Mais une gamine qui avait gagné sa place dans cette école. Elle devait sûrement être la plus jeune ici avec un talent des plus élevés.
Taichi Tomoe.
Une fille tout à fait banale à pleurer physiquement, qui ne se distinguait de personne, mais qui mine de rien, titillait mon intrigue. Le visage toujours collé à ma table, je poursuivais de la regarder, les yeux éteints dans le néant de mon ennui abyssal.
Et si je m'approchais un peu ? Peut-être qu'elle promettait d'être amusante, au moins. Ca faisait déjà un moment que j'y avais songé, après tout. J'étais assez près d'elle pour l'aborder. En plus, elle n'avait pas l'air farouche ni méchant. Une cible idéale, en quelque sorte, qui peut-être, pourrait m'apporter plus que je ne le pensais.
Je me redressais donc en poussant un bâillement interminable puis m'étira de tout mon buste avant de relâcher mes bras. Et tout naturellement, je passais de chaise en chaise, en y posant mes fesses une par une pour me poser comme un ange à ses côtés. Elle était tellement concentrée qu'elle ne faisait même pas attention à moi, accaparée par son écran. Je me penchais donc légèrement sur son épaule et lui chuchota quelques mots.
-Salut, Taichi-san.
Je me redressais ensuite et lui adressa un sourire angélique.
-Félicitations pour ton dernier examen. Tu nous as tous surplombés. Je suis presque jaloux.
Je poussais un petit soupir mimant une lassitude jouée à la perfection. Puis, j'affichais une expression amicale et pointa du doigt discrètement son ordinateur avant de murmurer.
-Mais dis-moi plutôt, à quoi t'occupes-tu ? Je dois avouer que je m'ennuie un peu, sans vouloir manquer de respect à Matsudara-sensei, qui doit sûrement être dans le même état d'esprit que moi de toute manière.
Hideko faisait son cours, pour faire son cours, sans vraiment en ressentir l'envie. Cela se sentait à des kilomètres. Parfois, elle allait tellement vite quand elle commençait à s'emballer dans sa propre furie, qu'elle perdait la moitié de la salle d'un coup, avant que quelqu'un ne se prononce pour râler. De fait, elle devait donc ralentir et s'ennuyer à nouveau. C'était assez amusant à voir, même si je la plaignais un peu.
Je posais donc mon coude sur la table et mon menton vint se poster sur ma paume, ne manquant pas de conserver mon attention sur la jeune Tomoe.
J'étais fourbe et calculateur.
C'était intéressant, parfois, d'être dans les coulisses plutôt que sur le devant de la scène. Je pouvais construire et déconstruire mon entourage, comme bon me semblait pour m'attirer des services et la confiance des gens. Je trouvais une utilité, à faire semblant d'être quelqu'un d'autre, qui n'existait que dans l'esprit de mes marionnettes pour mieux tirer leurs ficelles.
Je réfléchissais à ce processus, la joue écrasée contre la table, tiré à quatre épingles par l'ennui. Puis, je changeais de côté et plaqua l'autre pommette sur la surface de mon bureau. Et je la vis, juste à quelques chaises de moi. Je l'observais, de mes prunelles marrons, alors qu'elle trafiquait sur son ordinateur. Ce ne devait sûrement pas être le cours, en tout cas. Peut-être un jeu ?
C'était une jeune fille très expressive, qui se baladait dans les couloirs de l'Université sans trop faire attention aux autres. Parfois, quand elle jouait sur sa console en gesticulant, il lui arrivait même de percuter quelques étudiants au passage avant de se confondre en excuse. Elle était assez différente, dans le sens où elle semblait très naturelle et spontanée, ce qui tranchait avec le caractère morne et effacé des autres élèves. Sûrement dû à son âge. Je l'avais suivi de loin. Ses résultats, son attitude, ses mimiques. Elle n'avait rien d'extraordinaire au premier abord, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle avait un très bon niveau. Un haut niveau, dans les études en tout cas. D'apparence, ce n'était qu'une gamine. Mais une gamine qui avait gagné sa place dans cette école. Elle devait sûrement être la plus jeune ici avec un talent des plus élevés.
Taichi Tomoe.
Une fille tout à fait banale à pleurer physiquement, qui ne se distinguait de personne, mais qui mine de rien, titillait mon intrigue. Le visage toujours collé à ma table, je poursuivais de la regarder, les yeux éteints dans le néant de mon ennui abyssal.
Et si je m'approchais un peu ? Peut-être qu'elle promettait d'être amusante, au moins. Ca faisait déjà un moment que j'y avais songé, après tout. J'étais assez près d'elle pour l'aborder. En plus, elle n'avait pas l'air farouche ni méchant. Une cible idéale, en quelque sorte, qui peut-être, pourrait m'apporter plus que je ne le pensais.
Je me redressais donc en poussant un bâillement interminable puis m'étira de tout mon buste avant de relâcher mes bras. Et tout naturellement, je passais de chaise en chaise, en y posant mes fesses une par une pour me poser comme un ange à ses côtés. Elle était tellement concentrée qu'elle ne faisait même pas attention à moi, accaparée par son écran. Je me penchais donc légèrement sur son épaule et lui chuchota quelques mots.
-Salut, Taichi-san.
Je me redressais ensuite et lui adressa un sourire angélique.
-Félicitations pour ton dernier examen. Tu nous as tous surplombés. Je suis presque jaloux.
Je poussais un petit soupir mimant une lassitude jouée à la perfection. Puis, j'affichais une expression amicale et pointa du doigt discrètement son ordinateur avant de murmurer.
-Mais dis-moi plutôt, à quoi t'occupes-tu ? Je dois avouer que je m'ennuie un peu, sans vouloir manquer de respect à Matsudara-sensei, qui doit sûrement être dans le même état d'esprit que moi de toute manière.
Hideko faisait son cours, pour faire son cours, sans vraiment en ressentir l'envie. Cela se sentait à des kilomètres. Parfois, elle allait tellement vite quand elle commençait à s'emballer dans sa propre furie, qu'elle perdait la moitié de la salle d'un coup, avant que quelqu'un ne se prononce pour râler. De fait, elle devait donc ralentir et s'ennuyer à nouveau. C'était assez amusant à voir, même si je la plaignais un peu.
Je posais donc mon coude sur la table et mon menton vint se poster sur ma paume, ne manquant pas de conserver mon attention sur la jeune Tomoe.
Taichi Tomoe Lizenko#103486#103486#103486#103486#103486#103486#103486
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Mer 18 Mar 2020 - 1:48
Taichi Tomoe s’est levée normalement et s’est préparée pour ses cours de la journée. Aucun cours très palpitant à l’exception peut-être de celui de Matsudara-sensei. L’adolescente le savait la journée promettait d’être d’une longueur alarmante surtout que le laboratoire de robotique était fermé pour quelques travaux. Rien que pour cette raison, elle n’avait plus envie d’aller en cours.
Alors, tout en serrant mini-Gandalf dans ses bras devant la rediffusion de l’épisode 26 de Digimon, l’adolescente réfléchit. Qu’allait-elle pouvoir faire durant les cours ? Son esprit tourne à plein régime et pourtant elle chante le générique à tue-tête en riant. D’un coup c’est le déclic, sa bouche forme un « o » muet avant de former un large sourire de plaisir. La petite sorcière savait exactement ce qu’elle allait faire durant les cours !
D’un regard, elle vérifie qu’elle possède le temps pour mettre en application son idée, géniale à ses yeux, et se lance à corps perdu dans les préparatifs. Avec autant de soin que pour ses leçons de combat avec Jarlsonfel-sama, la petite prends son ordinateur portable et farfouille sur le net pour trouver ce qu’elle veut. Une fois trouvé, elle lance le téléchargement. En parallèle, et posant son doudou sur son lit, elle s’habille comme d’habitude. Son pantalon un peu large, sa chemise trop grande et ses cheveux détachés sont sa marque de fabrique après tout. Taichi jette des coups d’œil régulière sur son écran, pour surveiller que son téléchargement se passe bien.
Comme une girouette, la jeune fille tourne sur elle-même avant de s’arrêter brusquement.
« Faut que je m’achète deux handpans pour grignotter en cours ! »
L’affirmation sort de nulle part, et ne rencontre que le silence approbateur de la maisonnette. C’est donc en sautillant, que la petite attrape son porte-monnaie pour s’assurer d’avoir le montant en yens de son petit caprice du jour. D’un coup, un réveil sonne et la fait sursauter. Taichi Tomoe marmonne en allant l’éteindre. Elle sait maintenant qu’elle va être en retard en classe si elle ne se dépêche pas. Dans un mouvement souple, digne d’un chat, l’adolescente prend son sac y fourre son porte-monnaie, puis une petite gourde d’eau, un thermos de thé bien chaud, sa souris de gameuse et enfin son ordinateur. Pour sa plus grande joie, il a pu finir le téléchargement lancé en amont. Elle commence à partir, avant de se raviser, et de prendre son bento sur la table basse. Sans se préoccuper plus de son retard, elle sort en sautillent de chez elle et va chez le marchand de handpan.
Rapidement, elle change une nouvelle fois d’idée et s’offre trois handpan. Elle en met deux dans son sac, pour plus tard dans son esprit, et commence à manger le troisième en marchant tranquillement. Son retard lui importe peu finalement, surtout qu’elle décide une fois sur le campus de se dissimuler dans un placard pour traverser l’université plus rapidement, comme elle le fait tout le temps. Son premier cours ne lui sert qu’à faire l’installation, et le second à faire les mises à jour nécessaires. L’ennuie la gagne tellement, que son esprit en vient à imaginer des solutions d’évasions plus spectaculaires qu’incongrues les unes que les autres. Heureusement pour elle, le déjeuner arrive et elle peut se reconcentrer ... du moins un peu.
Le prochain cours est celui de Matsudara-sensei, et malheureusement, le sujet l’ennuie. Non pas parce qu’il ne l’intéresse pas, mais Taichi Tomoe le maîtrise. Alors après seulement dix minutes de cours, elle lance son jeu qu’elle a si patiemment préparé. L’adolescente se concentre à l’extrême pour créer son personnage, hésitant terriblement entre deux d’entres elles. Finalement elle fait son choix, et lance la partie.
Toute petite, la sorcière sait qu’elle va passer inaperçu comme toujours. Alors elle se lâche et fait comme si elle replaçait une mèche de ses cheveux. Son geste, elle le sait ne sera noté par personne mais elle en a profité pour pairé son casque à conduction osseuse avec son ordinateur. Le son du jeu vibrant sur elle, celui presque liturgique du cours dans les tympans, l’adolescente est prête à s’amuser. Plus rien autour d’elle n’a d’importance, à tel point qu’elle n’entend finalement plus le cours et prête encore moins attention à l’un de ses camarades se rapprochant d’elle.
C’est avec un petit sursaute qu’elle réagit lorsque son interlocuteur surprise lui adresse la parole. Machinalement, comme une enfant prise en faute, elle rougit et mets son jeu en pause.
« - Félicitations pour ton dernier examen. Tu nous as tous surplombés. Je suis presque jaloux. »
L’esprit de Taichi ne percute pas de quoi ce jeune homme lui parle. Cela fait bien longtemps qu’elle ne se préoccupe plus de ses notes aux examens, tellement leur facilité est déroutante à ses yeux. Tout ce qui lui importe c’est de les réussir, et puis à chaque fois le recteur venait la féliciter. L’adolescente penche sa tête sur le côté. Rien à faire, elle ne se souvient pas de ses résultats, mais le doute s’insinue en elle. Est-ce qu’elle a seulement consulté ledit résultat ? Elle ne le croit pas, puisqu’elle n’en a rien à faire dans le fond. Tant qu’elle s’amuse, c’est ce qui compte à ses yeux.
« - C’est gentil pour le ... compliment mais ... je n’ai pas regardé le résultat. Ca ne m’intéresse pas vraiment de le connaitre en fait, j’ai supposé qu’il était normal puisque je n’ai pas eu de remarque comme quoi il ne l’était pas. »
Sa franchise est désarmante de sincérité. Comme souvent Taichi est à contre-sens des autres étudiants, elle en a conscience mais elle s’en fiche.
Cependant l’expression faciale de son interlocuteur la dérange un peu. La sensation qu’il joue un rôle s’impose dans l’esprit de la jeune fille et une petite voie dans sa tête lui dit de se méfier. Petite voie qu’elle balaye d’un revers de main mentale. Elle n’a aucune raison de se méfier d’un camarade de classe. De plus il s’intéresse à ce qu’elle fait, alors la petite sorcière affiche un très large sourire. Il voulait s’amuser lui aussi ?
« - J’adore Matsudara-sensei, mais elle s’ennuie ça se voit. Il faut dire qu’elle n’est pas aidé avec l’horaire du cours aujourd’hui, après le déjeuner c’est le pire moment. Je la plains un peu, parce qu’elle est brillante comme professeur. D’ailleurs faudra que j’aille lui parler un jour, je suis certaine que ça sera ultra-stimulant ! »
Comme toujours la petite s’est laissé emportée par son enthousiasme et en oublie de répondre à la question initiale. Heureusement pour elle, son cerveau fait remonter la question au premier plan. Rougissant à nouveau, elle commence par s’exucser.
« - Désolé je ... je me suis égarée. Je joue en ligne, en passant par un réseau annexe caché dans celui de l’université que j’ai créé lorsque j’ai commencé à étudier ici. Sinon tu imagines bien que la bande passante ramerait bien trop pour me permettre de profiter vraiment ! Et j’écoute de la musique aussi, parce que c’est plus amusant, ça met plus dans l’ambiance de jeu, tu ne trouves pas ? »
La question est naïve et sort de nulle part. La curiosité s’invite dans la partie qui se joue, en poussant la jeune fille à s’interroger à son tour. Elle aime bien les jeux de questions-réponses, alors à son tour elle se lance.
« - Mais au juste tu es qui ? Tu veux jouer avec moi ? Oh j’ai mieux on pourrait discuter. Tu fais quoi comme étude ? C’est un de tes cours optionnels ou principaux ? Dit-moi j’aimerai tout savoir ! »
Souriante, enthousiaste, d’un coup la sorcière tire la langue sans quitter son sourire et en fermant un œil.
« - J’allais oublier ! Moi c’est Yukimura Taichi Tomoe. Oh et tu veux un demi handpan ? »
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Ven 27 Mar 2020 - 12:14
Ma camarade était tellement occupée à scruter son écran qu’elle réagit comme si je la surprenais à faire une bêtise. Mais je ne pouvais qu’être conciliant car il m’arrivait d’avoir cette même attitude lorsque mon esprit tombait profondément en concentration totale. De fait, ce fut assez amusant. Mais il était d’autant plus surprenant de constater sur son expression faciale, qu’elle semblait aussi gênée que désorientée à ma remarque sur nos examens respectifs. Mieux encore : elle n’avait même pas eu connaissance des résultats, simplement parce qu’elle n’y faisait jamais attention.
Surprenant de sincérité, bien que totalement dépourvu de modestie. La plupart des gens aurait pu prendre cette franchise pour un manque de respect envers leurs efforts ou pire encore, comme une insinuation écrasante face à tant de facilité. L’égo jeté par la fenêtre, se suicidait alors de colère et de jalousie dans l’impuissance et dans le talent d’une môme. C’était tout à fait original à mon sens.
Mes yeux ne reflétèrent alors aucune réaction particulière hormis peut-être un amusement fugace, dessiné par quelques ridules au coin des lèvres. Moi-même, je vérifiais tout de même mes résultats mais pour une toute autre raison qui consistait à maintenir une place choisie dans le classement. Un rang élevé mais certainement pas en haut de la liste. Cela pouvait peut-être s’avérer stimulant de courser Taichi mais ma voix intérieure me soufflait que ce serait peine perdue. Pourquoi ? Parce qu’elle était plus douée. Pourquoi était-elle plus douée ? Il y avait quelque chose sur ces traits qui me semblait familier mais qui m’échappait encore.
Je m’adossais au fond de mon siège, adoptant une attitude plus solide qu’être étalé sur mon bureau comme un vieux chewing-gum.
-Je dirais qu’elle n’est pas aidée non plus par le niveau de la classe, en comparaison du sien. Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle s'ennuie. Alors je pense que ça lui ferait plaisir, Taichi-san, que tu discutes avec elle. Elle est vraiment intéressante.
Je plissais mes paupières, me rappelant de notre discussion antérieure. Si nous avions eu le temps, nous nous serions lancés dans un débat pendant des heures, au minimum. Elle était mon aînée de quelques années et déjà promise à un grade des plus gratifiants. Toutes les deux étaient des génies dans leurs capacités intellectuelles. Mais Taichi restait une jeune adolescente et Matsudara-sensei était quelqu’un d’entier. Il suffisait donc de s’y prendre habilement pour évincer cet armement d’intellect massif. Leçon de ma chère psychiatre évanouie dans la nature depuis un moment : il suffit d’un grain de sable et d’un brin de malice pour faire tomber une armée entière. Mais, concernant notre professeure respective, j’avais décidé d’en faire plus un exemple qu’un objet de manipulation. Elle était plus utile en distributeur de connaissances qu’autre chose.
Ma camarade rebondit ensuite sur l’objet de ma –fausse- curiosité, teintant ses fossettes d’un ton plus rose. Quelqu’un de normal aurait trouvé ça attendrissant. Personnellement je notais cette similitude que nous avions à nous emporter quand la circonstance s’y prêtait. Mais elle fit une fois de plus preuve d’une fantaisie magistrale, en m’expliquant comment elle s’était débrouillée pour obtenir une qualité de jeu afin d’être tranquille dans son aventure.
Est-ce qu’elle se rendait compte que ces propos pouvaient mettre mal à l’aise une personne lambda ? Sûrement pas, elle amenait ces détails avec tant d’innocence. Mais alors le tact avec Taichi Tomoe, je devinais bien qu’on pouvait repasser d’ici quelques années.
-Tu es quelqu’un d’étonnant.
Mais la stupeur prit bientôt place sur mon expression alors qu’elle commençait à s’emballer. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’inonde de sa joie de vivre envahissante. Ce fut si torrentiel, que je penchais mon buste légèrement sur le côté en écarquillant mes rétines, assez étonné. J’avais bien envie de lui demander de ralentir mais la machine était lancée. Ensuite, elle ponctua sa curiosité en me tirant la langue avant de se présenter et me proposer à manger.
Je battais des cils, encore un peu hébété par ce comportement si inhabituel dans nos mœurs de retenue. Je passais ensuite une main derrière mon cou tendu, réalisant soudainement que je n’étais pas paré à un tel flot d’énergie. Toutefois, j’acceptais ma sentence. Après tout, j’avais choisi. Et elle promettait de ne pas être ennuyeuse, bien que fatigante.
-Dis donc, tu as du mal à faire les choses dans l’ordre on dirait.
Cette réflexion me tira un éclat de rire, que je tue instantanément sous le regard réprobateur des autres élèves. Je tournais alors la tête vers elle en la gratifiant d’un sourire amical. On ne pouvait pas lui retirer le fait d’être amusante.
-Je m’appelle Lexter Nakida. Si tu veux tout savoir, je suis en cours depuis peu ici. Un professeur venait directement à la maison pour me faire les leçons avant. J’ai repris un rythme normal et intégrer cette université pour suivre un cursus exclusivement informatique. Mais je poursuis quand même des cours de politique, philosophie et psychologie, entre autres choses, à côté. Il faut ce qu’il faut.
J’haussais les épaules, assez las. Mon père m’imposait toujours son apprentissage pour me préparer à la tête de son patrimoine. Chose dont je me fichais royalement, mais qu’il me poussait à accomplir depuis ma naissance. Ambroise était devenu l’échec cuisant et moi, son poulain favori, à mon grand damne. Ce nom ne lui dirait peut-être rien, même s’il raisonnait en écho dans tout le Japon, au point de me donner mal au crâne. Je n’allais pas non plus tout lui dire d’emblée. Il fallait encore tâter le terrain, installer une atmosphère de confiance et préparer un lien d’amitié si j’en jugeais l’utilité. On était encore loin du compte. Mais je supposais qu’elle saurait parfaitement lancer ses interrogations pour chasser le flou de ma réponse, vu le phénomène. Toutefois, c’était voulu. Je laissais matière à traiter, à elle de s’en saisir ou non. En tout cas, je n’allais pas me faire prier de mon côté.
-Si tu me l’offres, j’accepte avec plaisir ! Mais dis-moi Taichi-san, que fais-tu ici ? Un esprit brillant comme le tien devrait déjà être mis à contribution dans notre société. A moins que tu n’aies déjà des projets à ton actif ?
J’aurais bien parlé de ses parents mais je ne voulais pas aller trop vite en besogne.
-Désolé, je ne veux pas être ennuyeux. Fais-moi plutôt écouter tes musiques en me faisant une petite démonstration de ton jeu. Je dois t’avouer que je n’y connais rien en musique.
Ça avait le mérite d’être vrai. Je préférais le calme et le silence total pour rentrer en immersion dans mon esprit. Je n’écoutais donc aucun son en particulier et je n’étais même pas sûr d’avoir des préférences en matière de style. A l’hôpital, je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre la moindre mélodie, hormis la sonnerie de l’interphone de ma cellule.
Taichi Tomoe Lizenko#103727#103727#103727#103727#103727#103727#103727
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Jeu 9 Avr 2020 - 3:54
Le garçon se redresse sur le siège à côté d’elle. Il est d’accord avec la petite sorcière concernant Matsudara-sensei et il l’encourage à aller lui parler. Taichi ignore si elle aura assez de courage pour sauter le pas, d’habitude elle se fait discrète pour qu’on l’oublie un peu. Le compliment sur sa personne la gêne plus qu’autre chose. Comment beaucoup de nippon, l’adolescente n’aime pas les compliments qui la concerne, surtout qu’elle ne se sent pas plus exceptionnelle qu’une autre.
L’expression faciale de son interlocuteur lui tire un sourire amusé. Sa spontanéité, ayant fait fuir sa timidité, a encore frappé. Le buste légèrement en retrait, les yeux ouverts comme des soucoupes et des cils battant la chamade ... sans le moindre doute le jeune homme était stupéfait de son comportement. La petite admettait qu’il pouvait être assez éloigné des mœurs classiques du pays. Mais qu’importe, Taichi Tomoe était comme elle était, et surtout n’était pas prête à changer pour faire plaisir à une société qui la terrifiait. Elle s’étonnait toujours autant d’arriver à suivre ses cours sans devoir affronter une crise de panique à chaque instant.
Une main sur sa nuque, et une petite remarque amusante de la part de son camarade suffise à calmer un peu la jeune fille. Son rire est nettement plus discret que celui de son aîné, parce qu’elle n’en doute pas il est plus âgé qu’elle. Sauf que son hilarité attire l’attention des autres étudiants. Machinalement, même si la petite sorcière n’est pas la cible des regards, elle se tasse un peu sur son siège comme si elle pouvait disparaître. Ce qui la rassure un peu, c’est le sourire amical de son acolyte temporaire. De toute façon que pouvait-il lui arriver en classe ? Rien.
Lexter Nakida ? Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Où l’avait-elle lu, ou entendu déjà ? Peut-être lors des derniers examens ? Pourtant l’adolescente ne regardait pas ses notes finales, encore moins celles de ses camarades de jeux. Non Taichi Tomoe en était persuadée, elle connaissait ce nom d’ailleurs. Sauf que comme souvent, l’information restait bien enfouie dans son cerveau. Comme si ce dernier faisait de la rétention d’informations lorsque cela l’arrangeait. Quelle frustration !
D’un geste mental, elle balaye ce sentiment. Elle en est persuadée, l’information remontera le flux de sa mémoire en temps voulu. Sagement, son esprit lui remet dans l’ordre le cursus, et matière en sus, que son camarade suit. Politique ? Taichi Tomoe ne pouvait pas comprendre les gens étudiant la politique. Cette matière, totalement obscure à ses yeux, n’avait d’autres intérêt que d’apprendre aux élèves à parler la langue de bois, dialecte particulier pratiqué uniquement par les politiciens. En plus, il couplait cette matière infâme à la philosophie et la psychologie. Ce jeune homme voulait-il devenir un manipulateur ? Parce qu’avec tout ça, pour la sorcière, il en prenait le chemin. Le cri d’alarme silencieux de son esprit se remet à hurler. Taichi Tomoe doit se méfier de lui, et ne pas prendre ses dires pour argent comptant. D’ailleurs ne lui mentait-il pas sur ses études ? Par acquis de conscience, elle allait vérifier cela rapidement. Après tout elle ne pouvait pas faire confiance à un politicien en herbe.
Souriante, elle fouilla rapidement son sac besace pour en sortir sur avant dernier handpan. D’ailleurs, la petite ignorait par quel miracle, lui et son jumeau, n’étaient pas déjà passé de vie à trépas entre ses mains. D’habitude, à cette heure-ci, elle se plaignait mentalement de ne plus en avoir justement ! La pâtisserie coupée en deux de manière approximative par l’adolescente, est ensuite partagé. Mordant avec plaisir dedans, elle reste pourtant attentive aux dires de son interlocuteur. Que faisait-elle ici ? Comment ça ? Cette question lui tire une expression de surprise et d’incompréhension à la fois. La réponse n’était-elle pas d’une évidence flagrante ? Elle assistait à ses cours et suivait ses études. Pour quelle autre raison serait-elle ici, dans cet amphithéâtre sinon ?
Son esprit mis à contribution ? Si seulement il savait ... Elle le faisait en effet, au sein de l’entreprise Silmaril de Shidara-san. Elle adorait y travailler, continuer à apprendre avec des gens possédant plus d’expérience qu’elle dans l’entreprise ... La petite admet, toute fois, que les nombreuses crises d’angoisse et de panique lié à la proximité de ses collègues sont loin de lui plaire. Et puis Silmaril, ce n’était jamais que la face visible de l’iceberg. Ses compétences étaient bien mieux employées sur le dark web et le deep web. Son activité clandestine de hackeuse était autant sa source principale de revenue que d’amusement. Bien sûr, Taichi n’a pas l’intention de mentionner ce dernier point. Elle ne lui fait absolument pas confiance pour cela. Il n’est pas Zuko-kun, elle le sent.
Ecouter sa musique ? Oh mais quelle riche idée ! Mais la petite se décompose, elle n’a qu’un seul casque. Et pas question de le lui prêter ça non. C’est un problème. Et tout problème a forcément une solution. Solution qui s’impose lorsqu’elle se souvient qu’au fin fond de sa besace doit traîner, normalement, une paire d’écouteur intra-auriculaire au cas où. Après une fouille approfondit, et le handpan mordu pour rester en bouche le temps de la recherche, l’adolescent met enfin la main sur le précieux Graal. Elle les branche sur son ordinateur, règle le volume et en tend un à Nakida-san. Maintenant elle cherche une chanson sympa, qui bouge et qui a du peps à lui faire écouter. La petite fait défiler rapidement la liste avant de finalement jeter son dévolu sur Crossing Field de LiSA. Parfait ! Sans ajouter un mot elle lance la musique et grignote sa pâtisserie en souriant et bougeant légèrement sur son siège. L’avantage qu’elle trouvait à sa taille, était qu’elle était cachée derrière son ordinateur, invisible depuis le bas de la salle.
Durant les quatre minutes de la chanson, elle ne dit rien et ne relance pas la conversation. Elle se contente juste de profiter. Mais une fois la chanson finit, et la suivant s’enclencher, le cerveau de Taichi reprend le relais armé de sa seule curiosité. Bien que sa méfiance ne soit pas si éloignée que ça du débat.
« - J’étudie ici voyons Nakida-san ! La réponse est simple, si je suis en cours c’est pour apprendre. J’adore ça apprendre. Pas toi ? »
La question est d’une innocence désarmante. Loin d’avoir fini, la jeune sorcière continue sur sa lancée.
« - J’aime pas la politique, c’est l’art de dire ni oui ni non et des demi-vérités tout le temps. A quoi cela sert franchement ? Parfois il faut savoir dire les choses directement, et simplement, plutôt que de tourner cent fois autour d’un pot de fleur imaginaire en supposant que les gens vont comprendre. Après tout, autant appeler un chat ... un chat ! Tu ne crois pas ? Par contre la philosophie et la psychologie c’est sympa comme matière. J’ai suivi une ou deux unités d’enseignement l’année dernière, c’était fun surtout les travaux pratiques !
Oh et puis ne t’en fais pas Nakida-san, tu n’es pas ennuyeux. Tu es juste probablement un ESINI, comme moi ! »
Taichi Tomoe ne se rend même pas compte qu’elle divague et oublie la moitié des questions de son voisin de cours. Son esprit tente un rappel à l’ordre, pris de cours par une soudaine illumination venue tout droit des tréfonds de son hypocampe.
« - Oh tient, tant que j’y pense, je connais ton nom de famille. Ton père ne serait pas célèbre ou connu ? J’suis persuadée d’avoir entendu ton nom de famille quelque part. Mais du coup, c’est pour qui que tu fais des études d’informatique ? Pour toi ou pour ton père ? Et les cours de politique c’est pour lui ? Pourquoi tu l’envoies pas sur les roses ? C’est ta vie, tu as le droit de faire ce que tu veux ... non ? »
Son cerveau range bien sagement la question sans réponse dans un coin. Elle reviendra sur le tapis, à n’en pas douter. Juste impossible de dire quand elle refera surface. Une chose est certaine, Taichi Tomoe arrive toujours à se mettre en décalage avec ses interlocuteurs ... même sans le vouloir !
Invité
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Dim 12 Avr 2020 - 15:36
Rapidement, ma camarade se mit à fouiller dans son sac toute animée de joie à l'idée de partager son goûter. Il est vrai que pour une personne normalement constituée, elle pouvait facilement se montrer attendrissante bien que trop énergique et éparpillée à mon goût. Pour le moment, elle n'émit pas de remarques particulières sur mon cursus ou sur mon nom, mais si elle était quelque peu longue à la détente, je devinais expressément qu'un déluge d'interrogations allait retomber prochainement. Je me préparais psychologiquement alors qu'elle me tendait un bout avant d'entamer le sien avec un certain plaisir. Taichi se pressait ensuite de préparer un morceau de musique pour me prêter un écouteur que je mis d'emblée à mon oreille en la remerciant d'un sourire. Immédiatement, la musique la fit gesticuler légèrement dans son ambiance alors qu'elle se délectait de sa pâtisserie en murmurant quelques paroles de sa chanson entre deux bouchées. Il était assez fou de constater que son crâne brillait d'autant de capacités en étant aussi innocente. Elle me faisait penser à un petit lapin trop heureux de pouvoir sortir de son clapier.
Je laissais donc volontiers la musique couler dans le temps, ne souhaitant pas casser le silence tout de suite. J'en profitais alors pour manger à mon tour. Ce n'était pas mauvais du tout. Ce ne fut que lorsque le son se clôtura que son esprit daigna enfin reprendre le fil. Et autant dire, elle s'élançait comme un train en folie et j'avais la sensation d'être pris tout à fait de court, tentant de raccrocher à son élan. Et elle ne se fit pas prier pour déblatérer son avis à une vitesse ahurissante mais qui restait néanmoins très juste et justifiée. Sa clarté d'esprit était très loin d'être trouble. Je dirais même qu'il était vivace pour quelqu'un de son âge. Elle transpirait la candeur mais elle savait pertinemment de quoi elle parlait. Mon buste se tourna alors vers elle au trois quart.
-Si si, évidemment. Plus j'apprends et plus j'ai envie d'aller plus loin.
En soi, ce n'était clairement pas un mensonge. J'étais assez friand et curieux de toutes formes de connaissances, même si certaines m'inspiraient moins que d'autres. Je ne pouvais qu'être d'accord sur son point de vue concernant la politique. C'était un domaine de traîtres et de menteurs, j'étais bien placé pour le savoir. Mais cela participait également à ma construction et m'aidait à consolider mon attitude ou tout simplement à manier la parole. Ce qui était assez déconcertant avec cette fille, était qu'elle n'avait pas de filtres. Taichi Tomoe ne jouait aucun jeu. Sa spontanéité troublait, je n'avais clairement pas l'habitude de fréquenter des gens entiers, trop enseveli dans un monde d'apparences. Nos deux personnalités se percutaient comme le feu et l'eau et son jugement sur la matière que mon père m'imposait me tira un autre éclat de rire.
-Je suis bien d'accord. Mais mon père y tient, même si cela ne m'enchante guère. Tu sais, dans ma famille, on ne nous laisse pas vraiment le choix. C'est ainsi que fonctionne le monde mondain avec de l'influence. Il faut reprendre le flambeau pour conserver son pouvoir.
Mon visage prit ensuite une mine confuse face à cette vérité plus que probante. La société japonaise ne pardonnait pas à ce sujet. Je me demandais encore comment j'allais me débrouiller pour échapper à ce calvaire. L'envoyer sur les roses ? Cela ne fonctionnait pas réellement comme cela même si l'idée me plaisait bien. Mais je devais surtout me montrer patient et conserver les espoirs qu'il plantait en moi pour en soutirer un maximum d'avantages. Depuis mon séjour en internement, j'avais fait en sorte de me montrer assez docile pour endormir sa vigilance et surtout, être à la hauteur de ses attentes pour qu'il arrête de me faire surveiller. Mon paternel était loin d'être un abruti fini. Il avait suivi méticuleusement mon évolution à l'hôpital psychiatrique. Il savait pertinemment qui il avait en face de lui, malgré que je sois son fils. En dehors de Fujibayashi qui semblait lire en moi comme dans un livre ouvert, il était bien le seul à être loin d'être dupe dans mon entourage.
Mais alors qu'elle me faisait part de son enthousiasme au sujet de la philosophie et de la psychologie, qui semblaient l'emballer, elle me sortit un terme qui me fit lever un sourcil.
-Euh... Qu'est ce qu'un... "ESINI" Taichi-san ?
Pour sûr qu'elle l'avait inventé, parce que ce propos ne me parlait tout bonnement pas. Si elle faisait cela tout le long de la conversation, je n'avais pas fini de m'emmêler les neurones. Puis soudainement, sa pensée suivit son cours dans une autre prise de conscience soudaine. Décidément, j'allais pas tarder à m'y perdre moi à force de rebondissements.
-Si, c'est un politique assez renommé au Japon ! Et l'informatique est pour moi une passion. C'est ce que j'aime mais il a accepté que j'intègre cette Université seulement si j’acquiesçais pour suivre son enseignement également.
Mon index vint ensuite gratter ma joue un peu gêné.
-Ce n'est pas aussi simple tu sais. Mais ne t'en fais pas, Taichi-san, je m'en sors plutôt bien.
Et encore, je lui épargnais mes activités frauduleuses sans parler de mon poste de consultant au sein des forces de l'ordre. J'avais toujours l'impression de manquer de temps. Une journée de vingt quatre heures était parfois bien peu comparée à tout ce que je devais entreprendre en coulisse.
-Comment est ta famille, à toi ? Pas aussi sévère que la mienne, je l'espère. Qu'est ce qui t'intéresse le plus dans la vie ?
J'aurais pu être damné pour autant de naturel. Même si en réalité, j'étais assez curieux par ce qui composait son univers. Elle semblait si loin de mon monde et si proche à la fois. Ma camarade de classe maniait les contradictions dans son seul et unique être. Elle n'appartenait pas aux mêmes codes que le commun des gens et cela se percevait aisément dans sa façon d'être. Taichi respirait la fraîcheur et l'insouciance. Cela me donnait presque envie de ne pas jeter mon ombre sur elle. Elle était bien plus inspirante ainsi. Peut-être que je devrais seulement me contenter d'apprendre à la connaître sans jouer un rôle. Mais avec le temps, je ne savais plus réellement comment me comporter sans tirer des ficelles. Je le faisais même parfois sans m'en rendre compte.
Mais en attendant, j'avais seulement envie d'en savoir un peu plus sur son compte. Qu'est ce que tu peux bien abriter comme surprises, Taichi-san ?
Je laissais donc volontiers la musique couler dans le temps, ne souhaitant pas casser le silence tout de suite. J'en profitais alors pour manger à mon tour. Ce n'était pas mauvais du tout. Ce ne fut que lorsque le son se clôtura que son esprit daigna enfin reprendre le fil. Et autant dire, elle s'élançait comme un train en folie et j'avais la sensation d'être pris tout à fait de court, tentant de raccrocher à son élan. Et elle ne se fit pas prier pour déblatérer son avis à une vitesse ahurissante mais qui restait néanmoins très juste et justifiée. Sa clarté d'esprit était très loin d'être trouble. Je dirais même qu'il était vivace pour quelqu'un de son âge. Elle transpirait la candeur mais elle savait pertinemment de quoi elle parlait. Mon buste se tourna alors vers elle au trois quart.
-Si si, évidemment. Plus j'apprends et plus j'ai envie d'aller plus loin.
En soi, ce n'était clairement pas un mensonge. J'étais assez friand et curieux de toutes formes de connaissances, même si certaines m'inspiraient moins que d'autres. Je ne pouvais qu'être d'accord sur son point de vue concernant la politique. C'était un domaine de traîtres et de menteurs, j'étais bien placé pour le savoir. Mais cela participait également à ma construction et m'aidait à consolider mon attitude ou tout simplement à manier la parole. Ce qui était assez déconcertant avec cette fille, était qu'elle n'avait pas de filtres. Taichi Tomoe ne jouait aucun jeu. Sa spontanéité troublait, je n'avais clairement pas l'habitude de fréquenter des gens entiers, trop enseveli dans un monde d'apparences. Nos deux personnalités se percutaient comme le feu et l'eau et son jugement sur la matière que mon père m'imposait me tira un autre éclat de rire.
-Je suis bien d'accord. Mais mon père y tient, même si cela ne m'enchante guère. Tu sais, dans ma famille, on ne nous laisse pas vraiment le choix. C'est ainsi que fonctionne le monde mondain avec de l'influence. Il faut reprendre le flambeau pour conserver son pouvoir.
Mon visage prit ensuite une mine confuse face à cette vérité plus que probante. La société japonaise ne pardonnait pas à ce sujet. Je me demandais encore comment j'allais me débrouiller pour échapper à ce calvaire. L'envoyer sur les roses ? Cela ne fonctionnait pas réellement comme cela même si l'idée me plaisait bien. Mais je devais surtout me montrer patient et conserver les espoirs qu'il plantait en moi pour en soutirer un maximum d'avantages. Depuis mon séjour en internement, j'avais fait en sorte de me montrer assez docile pour endormir sa vigilance et surtout, être à la hauteur de ses attentes pour qu'il arrête de me faire surveiller. Mon paternel était loin d'être un abruti fini. Il avait suivi méticuleusement mon évolution à l'hôpital psychiatrique. Il savait pertinemment qui il avait en face de lui, malgré que je sois son fils. En dehors de Fujibayashi qui semblait lire en moi comme dans un livre ouvert, il était bien le seul à être loin d'être dupe dans mon entourage.
Mais alors qu'elle me faisait part de son enthousiasme au sujet de la philosophie et de la psychologie, qui semblaient l'emballer, elle me sortit un terme qui me fit lever un sourcil.
-Euh... Qu'est ce qu'un... "ESINI" Taichi-san ?
Pour sûr qu'elle l'avait inventé, parce que ce propos ne me parlait tout bonnement pas. Si elle faisait cela tout le long de la conversation, je n'avais pas fini de m'emmêler les neurones. Puis soudainement, sa pensée suivit son cours dans une autre prise de conscience soudaine. Décidément, j'allais pas tarder à m'y perdre moi à force de rebondissements.
-Si, c'est un politique assez renommé au Japon ! Et l'informatique est pour moi une passion. C'est ce que j'aime mais il a accepté que j'intègre cette Université seulement si j’acquiesçais pour suivre son enseignement également.
Mon index vint ensuite gratter ma joue un peu gêné.
-Ce n'est pas aussi simple tu sais. Mais ne t'en fais pas, Taichi-san, je m'en sors plutôt bien.
Et encore, je lui épargnais mes activités frauduleuses sans parler de mon poste de consultant au sein des forces de l'ordre. J'avais toujours l'impression de manquer de temps. Une journée de vingt quatre heures était parfois bien peu comparée à tout ce que je devais entreprendre en coulisse.
-Comment est ta famille, à toi ? Pas aussi sévère que la mienne, je l'espère. Qu'est ce qui t'intéresse le plus dans la vie ?
J'aurais pu être damné pour autant de naturel. Même si en réalité, j'étais assez curieux par ce qui composait son univers. Elle semblait si loin de mon monde et si proche à la fois. Ma camarade de classe maniait les contradictions dans son seul et unique être. Elle n'appartenait pas aux mêmes codes que le commun des gens et cela se percevait aisément dans sa façon d'être. Taichi respirait la fraîcheur et l'insouciance. Cela me donnait presque envie de ne pas jeter mon ombre sur elle. Elle était bien plus inspirante ainsi. Peut-être que je devrais seulement me contenter d'apprendre à la connaître sans jouer un rôle. Mais avec le temps, je ne savais plus réellement comment me comporter sans tirer des ficelles. Je le faisais même parfois sans m'en rendre compte.
Mais en attendant, j'avais seulement envie d'en savoir un peu plus sur son compte. Qu'est ce que tu peux bien abriter comme surprises, Taichi-san ?
Taichi Tomoe Lizenko#103981#103981#103981#103981#103981#103981#103981
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Ven 8 Mai 2020 - 17:12
Taichi voit bien le trouble léger qui d’un coup agite son camarade de promotion. La politique, son père et même par extension les apparences à maintenir en sont à l’origine. La petite le sent plus qu’elle ne le sait. Elle ne le connait pas vraiment ce camarade mais, de ce qu’elle peut analyser, il est en demi-teinte. Ni totalement honnête, ni totalement malhonnête. Il y avait presque de la douleur dans le fond de sa voix. Le cerveau de la petite tourne à plein régime, cherchant une explication sans indices à ce fait. Les questions affluent et se multiplient, n’engendrant que plus de questions. Finalement l’adolescente se sent presque frustrée mais garde dans un recoin de son esprit qu’elle doit l’interroger sur ces points ultérieurement.
Elle le regarde comme s’il venait de dire la plus grande des bêtises. Comment ça il ne savait pas ce que voulait dire ESINI ? C’était pourtant d’une simplicité alarmante comme acronyme ! Elle va se faire un plaisir de lui expliquer ! Rien de plus simple.
« ESINI c’est simple comme acronyme ! Ça veut seulement dire Être à Super Intelligence Non Identifié, donc ESINI. Tu comprends ? »
Un politique, son père ? Ah oui bien sûr, l’adolescente le remet tout à fait maintenant. Un homme qu’elle n’apprécie d’ailleurs pas. Elle ne le connait pas, et le juge directement. La petite sorcière sait que ce n’est pas bien de juger quelqu’une sur les apparences, mais dans ce cas-ci c’était épidermique ! La tête de cet homme ne lui revenait tout simplement pas. Et de toute façon, la sorcière partait du principe qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde. Ainsi donc l’informatique est sa passion ? Au moins Nakida-san fait quelque chose qui lui plait vraiment, dommage aux yeux de la jeune fille, que ça n’occupe qu’une partie de son temps.
Taichi fronce les sourcils, ne tenant absolument pas compte du simple clair de gêne de son interlocuteur. Comment ça ce n’est pas aussi simple ? Le cerveau de la plus jeune s’insurge et formule à haute voix ce qu’elle en pense.
« Ça le devrait pourtant. Non est un mot simple et qui universel et signifie la même chose dans beaucoup de langue. Ton père doit le connaître et le comprendre, donc tu peux lui dire non. Tu es majeur Nakida-san, tu as le droit de vouloir faire quelque chose qui ne lui plait pas. Après s’il ne t’écoute pas, c’est autre chose. J’ai remarqué que les adultes avaient une forte tendance à la surdité orientée, ce qui est dommage pour les conversations un peu ... travaillées on va dire. »
Une fois le calme mentale revenue, et une nouvelle fois, elle zappe sans faire vraiment attention la moitié de la question qu’il lui pose. Il cherche visiblement à changer de sujet et à en apprendre davantage sur elle. Ce qui l’intéresse le plus dans la vie ? C’est de l’incrédulité qui se peint sur son visage enfantin. Son cerveau est comme mis en pause. Que peut-elle réponde à cette question, qu’elle ne s’est jamais posée ?
« Er je ... ne sais pas. Je ne me suis jamais demandé ce qui m’intéressais le plus en fait. C'est bizarre comme question. Je fais ce que j’aime, ce que j’ai envie quand j’en ai envie, après ça passe ou casse. Je ne réussi pas toujours ce que je veux faire, ça m’arrive d’échouer aussi, je suis normale après tout. Enfin normale ... j’ai une normalité différente des gens autour de moi je sais, mais je ne suis pas une déesse pour autant. Cela serait prétentieux de ma part de le penser.
Maintenant si j’y réfléchis un peu ... je dirais que ce qui me plaît le plus c’est de m’amuser et de découvrir des choses et de m’améliorer. C’est facile à faire en plus ! Tu ne trouves pas ? Regarde maintenant par exemple, on discute mais en même temps on s’amuse et on découvre des choses. Pourtant on ne fait que discuter, c’est beau non ? »
Voilà, Taichi Tomoe craint d’avoir perdu son interlocuteur sur l’instant. Elle n’est pas certaine qu’il suive le cheminement de sa pensée au final. Peut-être qu’elle devra réexpliquer plus tard ? Ce n’est pas très grave, il y a toujours mille et une façon de fournir une explication pour être compris. Et dans ce domaine, la petite sorcière, qu’elle est, est passée maître.
Son esprit ramène doucement, timidement et même précautionneusement la question sur sa famille sur le devant de la scène. Moins sévère que celle de Nakida-san ? Elle n’en est pas absolument pas convaincue. Et puis de quelle famille parle-t-il ? De sa famille humaine ou sorcière ? Peut-être même des deux au final, mais comment trancher ? Pire ! Comment résumer sa vie mouvementée au possible sans pour autant dévoiler sa vraie nature ? Épineux problème à résoudre en urgence. Peut-être peut-elle rester évasive ? C’est une solution provisoire, mais qui à l’égale d’une rustine peut faire l’affaire cette fois-ci. Du moins elle l’espère.
« Ma famille ... Je n’en ai plus en fait. Mes parents et ma sœur sont décédés depuis longtemps. Mon père et ma mère étaient sévère je crois ... Enfin ce n’était pas vraiment ça non plus, disons qu’ils étaient exigeant avec moi. Plus qu’avec ma sœur en tout cas. Et puis il fallait conserver leur secret de polichinelle, faire semblant et comme si ... Alors qu’en vrai ça aurait fini par éclater rapidement. C’était stupide de leur part. Moi je trouvais tout cela saoulant tu vois Nakida-san ?
Mon grand-père adoré, lui est décédé il y a deux ans, quand je suis entrée à l’université. Il a rejoint les ancêtres et veille sur moi du monde des esprits, j’en suis convaincue. Parfois je sens sa présence près de moi et ça me rassure. Mais ça va, je vis dans la petite maison de mon grand-père et j’étudie ce qui m’amuse et m’intéresse.
Donc je ne peux pas dire si ma famille est moins sévère que la tienne au final. Après j’ai eu beaucoup de peurs quand j’étais petite ... enfin j’en ai encore mais moins ... comment dire ... présentes. Peut-être que mon grand-père était plus indulgeant à cause de ça ? Je ne sais pas trop, je n’avais pas cette impression. Il était gentil et prenait soin de moi. Du coup, je n’ai commencé les cours qu’au collège et déjà deux ans que je suis à l’université. C’est tellement plus passionnant que le collège ou le lycée ! Du moins, moi car je ne m’ennuie plus du tout. Les cours sont riches, passionnant et les installations pour travailler sont top !
Enfin quand je dis que je ne m’ennuie plus ... c’est pas totalement totalement vrai non plus tu vois ? Parce que ça m’arrive de décrocher, comme aujourd’hui. Ce n’est pas par manque de respect pour le professeur ou parce que je ne comprends pas, c’est juste que ... enfin .... c’est facile. Tu comprends ? »
Le regard innocent qu’elle offre à Nakida-san est la preuve, si tant est qu’elle soit nécessaire, qu’elle dit ce qu’elle pense. L’adolescente sait que sa franchise peut en déstabiliser plus d’un, mais c’est plus fort qu’elle, ce point elle n’arrive pas à le changer ou à le dominer. Son cerveau balaye rapidement la pensée, puisqu’en réalité Taichi Tomoe n’a pas envie de changer cette part d’elle-même. La jeune femme n’a pas de raison de le faire, au contraire même, être aussi innocente et franche fait parti intégrante de son caractère et de sa manière d’être.
« Oh tient Nakida-san, tant que j’y pense ! Tu as un travail en dehors des cours ? Tu es dans un club ou une association ? Peut-être qu’on a des activités en commun ! »
Rien à voir avec le sujet précédent, mais après tout, la sorcière est comme ça. Toujours à sauter du tanuki au chat sans signe avant-coureur.
Invité
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Lun 18 Mai 2020 - 20:24
Ma bouche dessina un rond pour confirmer ma compréhension. Elle avait l'air ravi de sa trouvaille. Toutefois, elle n'était pas si peu à côté de la plaque la Taichi. Même si ce terme ne demeurait pas franchement exact, on pouvait dire que dans son cas, il était assez aisé de penser qu'elle débarquait d'une autre planète.
-Je vois. Ton expression tombe assez juste mine de rien.
Seulement, je ne débarquais pas de Mars. Disons qu'aux yeux du monde, j'étais seulement défaillant quant à la normalité en laquelle la société aimait nous faire croire pour mieux nous contrôler. Il était un atout que de pouvoir se démarquer mais seulement si vous ne sortiez pas trop non plus des sentiers battus. En d'autres termes, quand vous restiez manipulables et que vous n'attire pas trop l'attention. Il fallait rester « acceptable ». Il m'était assez facile finalement de me comparer à ma camarade. Pas tant sur le plan intellectuel mais surtout sur l'aspect comportemental. Elle devait en désemparer plus d'un à sa façon par son franc parler et sa spontanéité. Elle n'avait décemment aucun filtre. Chaque mot qui sortait de sa bouche n'était jamais réellement mesuré, et je devinais que ce devait être le cas qu'importe son interlocuteur. Tellement naturelle qu'elle pouvait en être gênante. Enfin, je ne la trouvais pas spécifiquement perturbante mais pour une personne lambda, ce devait être déconcertant. Tout le contraire de moi, en somme. Pour ma part, je modulais justement très exactement mon attitude en fonction de mon audimat afin de passer partout. Cela me permettait de répondre à des normes établies pour mieux m'immiscer et me servir. Toutefois, cela n'empêchait en rien une certaine similitude dans le malaise d'être ce que nous sommes. Deux éléments totalement opposés mais dont la différence les rapprochait dans une même case. Celle des pestiférés.
Pensif, je mâchouillais donc le bout de mon crayon, alors que je l'écoutais d'une oreille distraite entrain de débattre sur la signification du mot « non ». Elle ne m'apprenait rien. Mais si je devais sortir cela à mon père, il ne manquerait pas de froncer des sourcils et de faire tonner sa voix grondante. Cette simple pensée suffisait à me faire sourire. J'avais hâte d'avoir toutes les cartes en main pour m'en défaire, ou même mieux, l'utiliser à ma guise. Il n'était pas dupe, je devais encore endormir sa vigilance et cela passait très exactement par suivre ses consignes pour le moment. Toutefois, je ne pouvais pas réellement en parler à cette fille qui se situait à côté de moi. Elle ne comprendrait pas, voir pire, cela ne ferait que la mettre sur ses gardes. Elle était peut-être insouciante mais loin d'être stupide. Et puis, ce véritable moi ne lui plairait sûrement pas. De plus, pour le moment, la seule utilité que je lui trouvais était d'être amusante, ce qui en soi, restait quand même une chose positive à mon sens.
-Je ne suis pas encore majeur, je n'ai que dix huit ans, répondis-je en continuant de mordre le bout de mon stylo, mais effectivement ce que tu dis est totalement logique. Mais comme tu l'as précisé, mon père ne souhaite entendre que ce qu'il souhaite. Mais les choses changeront quand je serais en âge d'imposer ma volonté propre. D'ici là, je suis sage. Je ne suis pas inquiet pour autant.
Je ne savais pas encore quel chemin emprunter. La politique restait l'art de manipuler et de mentir, ce qui me sied parfaitement. Mais la facette publique à visage découvert ne m'inspirait pas. J'étais plutôt taillé pour agir en coulisse. Puis les enjeux ? Qu'est ce que j'avais à y gagner ? Une réputation ? De l'argent ? Boarf. Et concrètement, je savais que je n'étais pas encore au point concernant la façon dont je pouvais retourner le cerveau de quelqu'un. Il y avait encore des résistances dans mon entourage, des personnes malines et futées dont je devais apprendre. A commencer par le hackage, Hideko restait au dessus de mon talent et je prenais mon mal en patience pour me confectionner encore et encore.
Quant à Taichi, elle n'avait même pas médité à ce qui lui plaisait de faire. Rien d'étonnant sur ce point, étant donné qu'elle avait l'air d'avoir l'habitude de faire comme cela lui chantait. Il recelait chez elle notamment énormément de pudeur. Pourtant bien consciente de son don d'intelligence, elle ne se mettait jamais en avant, préférant rester humble. Peut-être était-ce dû seulement à son âge ? Mais mon petit doigt me disait que cela allait la poursuivre aussi même dans ses expériences de vie adulte. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu'elle était une bonne personne. Énergique. Insouciante. Pétillante. Mais vulnérable tout en restant forte. Et qui malgré toute sa naïveté, avait une vision très juste et acérée du monde qui l'entoure sans même s'en rendre compte.Un amas de contrastes dans toute sa splendeur. Toutefois, sa spontanéité restait véritablement son point faible. Quelqu'un de malveillant ne ferait qu'une bouchée d'elle.
-Personne n'est infaillible Taichi-san. Et la normalité n'existe pas vraiment. Ce terme ne sert qu'à rassurer les gens et à te coller une étiquette sur le dos pour mieux t'identifier et te ranger dans une boîte. Et quand ils ne peuvent pas te ranger quelque part, nos semblables tentent de te soumettre, de t'utiliser ou de te faire passer pour une personne défectueuse, plutôt que de te comprendre. La nature humaine est ainsi faite. Si tu sors des rails, il faut s'attendre à être perçu comme anormal, selon leurs propres normes et d'en subir parfois des conséquences. Ce qui est tout à fait stupide.
J'avais sorti ça sans réfléchir, avec un brin de mépris en arrière plan. A croire que le phénomène Taichi m'avait contaminé. Mais je ne pouvais m'empêcher d'y méditer. C'était exactement comme mon père, qui m'avait réduit à l'état domestique dans le joyeux zoo d'Irina. Mais plutôt que de me lobotomiser pour me « guérir », elle avait fait en sorte que je comprenne mes propres mécanismes pour mieux me gérer et m'intégrer.
-J'apprécie ta spontanéité, ça change des gens et de leurs manières conformistes. Tu es bien plus amusante qu'eux.
Je lui décochais un sourire amical, observant dans un même temps Hideko souffrir de son audience soporifique. Heureusement que j'avais encore la faculté de rester éveillé, parce que ma collègue de classe s'empressa d'embrayer la troisième. Mais j'écoutais, attentivement, tout en la fixant d'un œil alerte. Ca avait l'air d'être un sacré remue ménage dans sa famille. J'en perdais parfois la logique, tant elle semblait elle-même s'emmêler les pinceaux. Ou alors, peut-être n'était ce qu'une façon pour me noyer dans des informations aléatoires pour conserver l'essentiel à l'abri ? Leur secret de polichinelle ? Faire semblant ? Soit elle en disait trop, soit pas assez. Elle avait l'air d'avoir un lien privilégié avec son grand-père. Des peurs ? Lesquelles ? Je restais encore sur cette réflexion, alors qu'elle abordait le sujet des études, beaucoup moins attrayant mais qui avait l'air important pour elle.
Mais qu'est ce qu'on attendait d'elle, précisément ? Était-ce dû à son potentiel ? Était-ce une famille de grande influence ? Trop de zones d'ombre dans son discours envolé. J'avais également remarqué qu'elle cherchait assez assidûment mon approbation. Tu penses ? Tu sais ? Tu crois ? Tu comprends ? Ou alors je me faisais des idées et ce n'était peut-être qu'une démonstration pour être certaine que je la suive.
Non, non. Taichi, malgré tout, cherchait à se faire comprendre et approuver, d'une certaine manière. Sûrement dû à son éducation, de ce que je pouvais entrevoir.
-Peut-être qu'ils avaient leur raison de conserver leur secret. Mais ce n'était pas une excuse pour être injuste. D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'ils exigeaient plus de toi plutôt que ta sœur ?
Mes yeux marrons roulaient une nouvelle fois dans sa direction, guettant sa réaction. Encore une fois, je pouvais aisément me retrouver dans cette facette. Mon père s'acharnait sur moi, parce qu'il voyait en ma personne un potentiel bien plus fort que mon ainé, Ambroise. Mais là encore, la question était : Pourquoi toi Taichi ?
-Je suppose que les proches que nous aimons ne nous quittent jamais vraiment.
Enfin, je supposais seulement parce que je ne tenais à personne en particulier. D'ailleurs, je n'y croyais pas une seule seconde. L'au delà... Quelle connerie. Mais cela ne faisait pas de mal de la conforter dans cette idée si cela pouvait la réconforter. Mon buste se pencha ensuite un peu plus près d'elle, un peu curieux d'en savoir plus.
-De quoi as-tu peur, Taichi-san ?
Ma tête tomba alors légèrement sur le côté.
-Je te trouve assez dure avec toi-même. Ton grand-père n'était pas indulgent. Il t'aimait et t'acceptait avec tes forces et tes faiblesses, voilà tout.
Quelque chose me disait qu'elle cherchait encore à avoir sa place quelque part. Elle n'avait pas l'air d'être la bienvenue dans sa famille initiale, pour des motifs encore bien obscurs à ma gouverne.
-Je te comprends. Mes cours à domicile étaient d'un ennui profond, je me sens un peu mieux depuis que je suis ici. Dis-je en souriant. Ne me regarde pas avec ces yeux Taichi-san, je sais que tu ne souhaites manquer de respect à personne, cela ne te ressemble pas.
Je me mis à rire franchement, bien que je me faisais plus discret afin d'éviter une vague de « chuuuut ». Toutefois, je me demandais bien quelles activités nous pourrions avoir en commun hormis des cours d'informatique. Ah, peut-être les jeux vidéos et les films. Mais ce n'était pas vraiment faire parti d'un club. Je décidais de jouer la carte de l'honnêteté sur ce coup là.
-Ah ! Je suis consultant au service cybercriminalité de Nakanoto ! Avec tout ce qu'il s'y passe, j'ai réussi à me faire embaucher pour leur donner un coup de pouce. Mais pas que, il m'arrive de participer à des petites enquêtes. C'est assez fou de pouvoir constater le pouvoir d'internet et à quel point les gens peuvent mal l'utiliser sans prendre conscience qu'ils s'exhibent en pensant être protégés.
Je lui épargnerais mes mésaventures sur le dark web, qui composaient massivement mes investigations. La voie légale était beaucoup trop fastidieuse pour être vraiment productive. Enfin entre autres organisations de jeux morbides visant à satisfaire des dégénérés mais aussi des recherches, bien plus inclinées, vers le surnaturel.
-Et toi ?
-Je vois. Ton expression tombe assez juste mine de rien.
Seulement, je ne débarquais pas de Mars. Disons qu'aux yeux du monde, j'étais seulement défaillant quant à la normalité en laquelle la société aimait nous faire croire pour mieux nous contrôler. Il était un atout que de pouvoir se démarquer mais seulement si vous ne sortiez pas trop non plus des sentiers battus. En d'autres termes, quand vous restiez manipulables et que vous n'attire pas trop l'attention. Il fallait rester « acceptable ». Il m'était assez facile finalement de me comparer à ma camarade. Pas tant sur le plan intellectuel mais surtout sur l'aspect comportemental. Elle devait en désemparer plus d'un à sa façon par son franc parler et sa spontanéité. Elle n'avait décemment aucun filtre. Chaque mot qui sortait de sa bouche n'était jamais réellement mesuré, et je devinais que ce devait être le cas qu'importe son interlocuteur. Tellement naturelle qu'elle pouvait en être gênante. Enfin, je ne la trouvais pas spécifiquement perturbante mais pour une personne lambda, ce devait être déconcertant. Tout le contraire de moi, en somme. Pour ma part, je modulais justement très exactement mon attitude en fonction de mon audimat afin de passer partout. Cela me permettait de répondre à des normes établies pour mieux m'immiscer et me servir. Toutefois, cela n'empêchait en rien une certaine similitude dans le malaise d'être ce que nous sommes. Deux éléments totalement opposés mais dont la différence les rapprochait dans une même case. Celle des pestiférés.
Pensif, je mâchouillais donc le bout de mon crayon, alors que je l'écoutais d'une oreille distraite entrain de débattre sur la signification du mot « non ». Elle ne m'apprenait rien. Mais si je devais sortir cela à mon père, il ne manquerait pas de froncer des sourcils et de faire tonner sa voix grondante. Cette simple pensée suffisait à me faire sourire. J'avais hâte d'avoir toutes les cartes en main pour m'en défaire, ou même mieux, l'utiliser à ma guise. Il n'était pas dupe, je devais encore endormir sa vigilance et cela passait très exactement par suivre ses consignes pour le moment. Toutefois, je ne pouvais pas réellement en parler à cette fille qui se situait à côté de moi. Elle ne comprendrait pas, voir pire, cela ne ferait que la mettre sur ses gardes. Elle était peut-être insouciante mais loin d'être stupide. Et puis, ce véritable moi ne lui plairait sûrement pas. De plus, pour le moment, la seule utilité que je lui trouvais était d'être amusante, ce qui en soi, restait quand même une chose positive à mon sens.
-Je ne suis pas encore majeur, je n'ai que dix huit ans, répondis-je en continuant de mordre le bout de mon stylo, mais effectivement ce que tu dis est totalement logique. Mais comme tu l'as précisé, mon père ne souhaite entendre que ce qu'il souhaite. Mais les choses changeront quand je serais en âge d'imposer ma volonté propre. D'ici là, je suis sage. Je ne suis pas inquiet pour autant.
Je ne savais pas encore quel chemin emprunter. La politique restait l'art de manipuler et de mentir, ce qui me sied parfaitement. Mais la facette publique à visage découvert ne m'inspirait pas. J'étais plutôt taillé pour agir en coulisse. Puis les enjeux ? Qu'est ce que j'avais à y gagner ? Une réputation ? De l'argent ? Boarf. Et concrètement, je savais que je n'étais pas encore au point concernant la façon dont je pouvais retourner le cerveau de quelqu'un. Il y avait encore des résistances dans mon entourage, des personnes malines et futées dont je devais apprendre. A commencer par le hackage, Hideko restait au dessus de mon talent et je prenais mon mal en patience pour me confectionner encore et encore.
Quant à Taichi, elle n'avait même pas médité à ce qui lui plaisait de faire. Rien d'étonnant sur ce point, étant donné qu'elle avait l'air d'avoir l'habitude de faire comme cela lui chantait. Il recelait chez elle notamment énormément de pudeur. Pourtant bien consciente de son don d'intelligence, elle ne se mettait jamais en avant, préférant rester humble. Peut-être était-ce dû seulement à son âge ? Mais mon petit doigt me disait que cela allait la poursuivre aussi même dans ses expériences de vie adulte. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu'elle était une bonne personne. Énergique. Insouciante. Pétillante. Mais vulnérable tout en restant forte. Et qui malgré toute sa naïveté, avait une vision très juste et acérée du monde qui l'entoure sans même s'en rendre compte.Un amas de contrastes dans toute sa splendeur. Toutefois, sa spontanéité restait véritablement son point faible. Quelqu'un de malveillant ne ferait qu'une bouchée d'elle.
-Personne n'est infaillible Taichi-san. Et la normalité n'existe pas vraiment. Ce terme ne sert qu'à rassurer les gens et à te coller une étiquette sur le dos pour mieux t'identifier et te ranger dans une boîte. Et quand ils ne peuvent pas te ranger quelque part, nos semblables tentent de te soumettre, de t'utiliser ou de te faire passer pour une personne défectueuse, plutôt que de te comprendre. La nature humaine est ainsi faite. Si tu sors des rails, il faut s'attendre à être perçu comme anormal, selon leurs propres normes et d'en subir parfois des conséquences. Ce qui est tout à fait stupide.
J'avais sorti ça sans réfléchir, avec un brin de mépris en arrière plan. A croire que le phénomène Taichi m'avait contaminé. Mais je ne pouvais m'empêcher d'y méditer. C'était exactement comme mon père, qui m'avait réduit à l'état domestique dans le joyeux zoo d'Irina. Mais plutôt que de me lobotomiser pour me « guérir », elle avait fait en sorte que je comprenne mes propres mécanismes pour mieux me gérer et m'intégrer.
-J'apprécie ta spontanéité, ça change des gens et de leurs manières conformistes. Tu es bien plus amusante qu'eux.
Je lui décochais un sourire amical, observant dans un même temps Hideko souffrir de son audience soporifique. Heureusement que j'avais encore la faculté de rester éveillé, parce que ma collègue de classe s'empressa d'embrayer la troisième. Mais j'écoutais, attentivement, tout en la fixant d'un œil alerte. Ca avait l'air d'être un sacré remue ménage dans sa famille. J'en perdais parfois la logique, tant elle semblait elle-même s'emmêler les pinceaux. Ou alors, peut-être n'était ce qu'une façon pour me noyer dans des informations aléatoires pour conserver l'essentiel à l'abri ? Leur secret de polichinelle ? Faire semblant ? Soit elle en disait trop, soit pas assez. Elle avait l'air d'avoir un lien privilégié avec son grand-père. Des peurs ? Lesquelles ? Je restais encore sur cette réflexion, alors qu'elle abordait le sujet des études, beaucoup moins attrayant mais qui avait l'air important pour elle.
Mais qu'est ce qu'on attendait d'elle, précisément ? Était-ce dû à son potentiel ? Était-ce une famille de grande influence ? Trop de zones d'ombre dans son discours envolé. J'avais également remarqué qu'elle cherchait assez assidûment mon approbation. Tu penses ? Tu sais ? Tu crois ? Tu comprends ? Ou alors je me faisais des idées et ce n'était peut-être qu'une démonstration pour être certaine que je la suive.
Non, non. Taichi, malgré tout, cherchait à se faire comprendre et approuver, d'une certaine manière. Sûrement dû à son éducation, de ce que je pouvais entrevoir.
-Peut-être qu'ils avaient leur raison de conserver leur secret. Mais ce n'était pas une excuse pour être injuste. D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'ils exigeaient plus de toi plutôt que ta sœur ?
Mes yeux marrons roulaient une nouvelle fois dans sa direction, guettant sa réaction. Encore une fois, je pouvais aisément me retrouver dans cette facette. Mon père s'acharnait sur moi, parce qu'il voyait en ma personne un potentiel bien plus fort que mon ainé, Ambroise. Mais là encore, la question était : Pourquoi toi Taichi ?
-Je suppose que les proches que nous aimons ne nous quittent jamais vraiment.
Enfin, je supposais seulement parce que je ne tenais à personne en particulier. D'ailleurs, je n'y croyais pas une seule seconde. L'au delà... Quelle connerie. Mais cela ne faisait pas de mal de la conforter dans cette idée si cela pouvait la réconforter. Mon buste se pencha ensuite un peu plus près d'elle, un peu curieux d'en savoir plus.
-De quoi as-tu peur, Taichi-san ?
Ma tête tomba alors légèrement sur le côté.
-Je te trouve assez dure avec toi-même. Ton grand-père n'était pas indulgent. Il t'aimait et t'acceptait avec tes forces et tes faiblesses, voilà tout.
Quelque chose me disait qu'elle cherchait encore à avoir sa place quelque part. Elle n'avait pas l'air d'être la bienvenue dans sa famille initiale, pour des motifs encore bien obscurs à ma gouverne.
-Je te comprends. Mes cours à domicile étaient d'un ennui profond, je me sens un peu mieux depuis que je suis ici. Dis-je en souriant. Ne me regarde pas avec ces yeux Taichi-san, je sais que tu ne souhaites manquer de respect à personne, cela ne te ressemble pas.
Je me mis à rire franchement, bien que je me faisais plus discret afin d'éviter une vague de « chuuuut ». Toutefois, je me demandais bien quelles activités nous pourrions avoir en commun hormis des cours d'informatique. Ah, peut-être les jeux vidéos et les films. Mais ce n'était pas vraiment faire parti d'un club. Je décidais de jouer la carte de l'honnêteté sur ce coup là.
-Ah ! Je suis consultant au service cybercriminalité de Nakanoto ! Avec tout ce qu'il s'y passe, j'ai réussi à me faire embaucher pour leur donner un coup de pouce. Mais pas que, il m'arrive de participer à des petites enquêtes. C'est assez fou de pouvoir constater le pouvoir d'internet et à quel point les gens peuvent mal l'utiliser sans prendre conscience qu'ils s'exhibent en pensant être protégés.
Je lui épargnerais mes mésaventures sur le dark web, qui composaient massivement mes investigations. La voie légale était beaucoup trop fastidieuse pour être vraiment productive. Enfin entre autres organisations de jeux morbides visant à satisfaire des dégénérés mais aussi des recherches, bien plus inclinées, vers le surnaturel.
-Et toi ?
Taichi Tomoe Lizenko#104314#104314#104314#104314#104314#104314#104314
Sorcier Sang-Pur - Initié - Apprenti
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Yens : 269
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Sam 13 Juin 2020 - 22:36
Tiens son interlocuteur souriait ? Ca lui allait bien ce sourire un peu ailleurs. Alors l’information sortit de nulle part passe le rempart de ses lèvres, étirées en un sourire enfantin.
« Nakida-san tu devrais sourire plus souvent, ça te va bien. »
Il était donc « sage » en attendant d’avoir mieux ? Pour la jeune fille cela ressemblait de beaucoup trop près à une prison choisie. Comment peut-il accepter d’être derrière des barreaux juste pour avoir ... un peu de tranquillité ? C’était comme demander à un fauve s’il préférait être en cage ou libre de ses mouvements. La réponse était évidente ! Après si être enfermé ainsi ne l’inquiétait pas ... Le cerveau de la petite estimait grand bien lui fasse. Elle ne le supporterai pas.
Tient tient tient, Taichi Tomoe perçoit clairement du mépris dans la voix de son camarade lorsqu’il parle des gens en général et de leurs conventions sociales. Elle partage sa dépréciation des conventions sociales imposées par la société pour diverses raisons.
En effet, elle a conscience de ne pas rentrer dans le moule prévu et que de fait elle dérange. A différents niveaux d’ailleurs, pas seulement à cause de son intellect hors-norme qu’elle ne cherche pas à mettre en avant spécifiquement. Son esprit note aussi qu’il y a son style vestimentaire, à cheval quelque part entre la jeune fille ultra moderne et le garçon se moquant de son apparence, assaisonné d’un soupçon de samurai antique et de kunoichi. La langueur de ses cheveux n’est que rarement un atout. Combien de fois a-t-elle entendu qu’elle devrait les couper ou se les attacher mieux qu’elle ne le fait ? Son cerveau ramène sur le tapis, sa petite taille qui est loin de la moyenne nationale pour les femmes de son âge. Et à tout cela, l’adolescente ajoute son tempérament joyeux et volubile, sans oublier sa faible capacitée d’attention. Pour ne prendre en compte que ces points-ci, il y en a tellement d’autres ...
Cependant elle refuse que le mépris s’invite dans la partie. Déjà c’était le meilleur chemin à prendre pour s’attirer des ennuies et être mal-apprécié. Ensuite cela ne servait pas à grand-chose, à part nourrir sa propre rancœur envers ceux considérés comme les bourreaux. De fait, Taichi agit instinctivement et donne une tape légère derrière la tête de son voisin, à la manière de Gibbs dans NCIS.
« Tu ne devrais pas mépriser les gens en général. Même si ton raisonnement est correct, et que je te l’accorde les boîtes créées par les conventions ne sont qu’illusions et puérilités.
En méprisant, les personnes tu nourris seulement la rancœur que tu leur portes. D’ailleurs contre qui as-tu réellement de la rancœur ? Parce qu’il y a bien quelqu’un à l’origine de cette blessure mal refermée dans ton cœur. »
Beaucoup de monde dirait qu’il est flippant d’être ainsi percé à jour, encore plus en ayant laissé filtrer qu’un indice si fin et léger. Pourtant pour la sorcière, il est aussi visible et énorme d’un feu d’artifice dans le ciel crépusculaire d’un mois d’août. Intérieurement, elle pense avoir déjà la réponse à sa question. Le véritable dépositaire de la rancœur, et probablement de la colère, de son camarade est son propre père politicien. L’interrogation qui est sous-entendu à sa question est plutôt : qu’est-ce qu’il a bien pu te faire pour déformer ta vision des choses à ce point ? Mais Taichi Tomoe n’a pas le courage de la poser ouvertement pour l’instant. Peut-être plus tard, cela reste à voir.
Elle était ... amusante ? La jeune sorcière penche la tête sur le côté, totalement surprise. Jamais encore personne ne l’avait qualifiée ainsi. Elle était gentille, adorable, mignonne, charmante, spontanée mais jamais amusante. Puisqu’il lui sourit à nouveau, elle lui offre un large sourire à son tour. Sans le perdre, et pour la première fois, elle répond directement à sa question.
« Des raisons, ouai des traditions d’un autre temps surtout. Tout simplement parce que ma sœur était normale, elle n’était pas mauvaise et même plutôt douée, mais elle n’avait pas le même potentiel que moi. Et ça nos parents l’avaient bien compris. »
Elle hoche la tête sagement. Bien entendu que ceux que l’on aime ne nous quittent jamais réellement. C’était évident comme de voir la roche dissimulée sous l’eau cristalline.
D’un sourire taquin, elle fait un non du doigt. Il ne pensait tout de même pas tout avoir d’un coup comme un oisillon qu’on nourrit à la béquée !
« On ne se connait pas encore assez Nakida-san pour que je les partage avec toi. Il y en a trop à mes yeux, peut-être pas assez aux tiens. Mais quoiqu’il en soit, je ne livrerai pas une faille comme celle-ci à quelqu’un qui étudie la politique, et qui a dû être malgré lui à bonne école à la maison. Tu comprendras aisément, je pense, qu’il te serait possible d’en profiter pour obtenir des avantages de ma part. Je tiens à ma liberté totale.
Et puis de cette façon, notre relation peut évoluer de manière saine et sereine. N’est-ce pas mieux que d’entrer directement dans un jeu du chat et de la souris ? »
L’esprit de la petite sorcière tourne à plein régime et affirme ouvertement cette fois-ci qu’il n’est pas dupe. Nakida-san n’est pas un ennemi, mais il n’est pas un ami pour autant à ce moment-là. Offrir une arme aussi dangereuse que ces peurs les plus profondes en pâture à un quasi-inconnu serait simplement de la folie pure. Bien sûr Taichi peut faire des erreurs, elle n’aurait pas dû les mentionner, mais elle ne les exposera pas plus que cela. Hors de question.
S’ennuyer en cours à domicile ? Jamais elle ne s’y était ennuyer pourtant ! Peut-être parfois, mais pas tout le temps. C’était vrai par contre qu’elle adorait l’université, elle y était tout le temps stimulée. Un véritable régal ! L’entendre rire avait quelque chose de rassurant. Cela montrait qu’il pouvait, autant qu’elle pouvait en juger, être dans la simplicité de l’instant et ne pas envisager tout le temps six coups d’avance.
Consultant au service cybercriminalité ? Super classe ! Cela voulait peut-être dire qu’il pouvait être amené à la traquer sur le dak et le deep web, sans savoir que c’était elle ! Elle s’en amusait d’avance, et cette excitation était visible par les étoiles dans ses yeux. Etoiles pouvant être interprétées comme trouvant le job digne de beaucoup de rêves.
D’un coup son esprit soulève une hypothèse. Taichi peut supposer, sans trop de risque de se tromper, que son camarade ne fait pas que du légal dans ce fameux service. Ou plutôt qu’il détourne les instruments légaux, pour faire des activités plus ou moins illégales. Une nouvelle fois, elle ne pose pas la question. Cela risquerait bien trop de lui permettre de supposer qu’elle possède des activités illégales elle-même.
« C’est trop génial de travailler pour la police ! Ça doit être tellement stimulant de pouvoir collaborer à des enquêtes, même un tout petit peu ! Tu as raison, généralement les gens sont inconscients avec internet.
Moi ? Et bien je travaille de façon bénévole à la bibliothèque de la ville. C’est un lieu calme et j’aime bien ça. Après j’ai un travail bien plus stimulant pour la société de cybersécurité Silmaril. J’élabore des protocoles de cyberattaque et de cyberdéfense, selon les besoins de l’entreprise et les marchés auxquels elle peut répondre. J’y ai beaucoup d’autonomie et je travaille en lien direct avec le directeur général.
Peut-être qu’on pourrait apprendre l’un de l’autre dans ce domaine ? S’entraider en fait, de manière purement théorique bien sûr. Je suppose que comme moi tu dois avoir une close de confidentialité, et il n’est pas question de la rompre. Dans l’informatique, et encore plus dans la cybersécurité, la confiance est la base absolue. »
Taichi Tomoe regarde, par-dessus son écran, Matsudara-sensei qui est à deux doigts de s’endormir d’ennuis à cause de l’absence de réaction des étudiants présents. L’adolescente fait une légère moue, avant de se porter son regard à nouveau sur son voisin.
« Tu crois qu’on peut la réveiller un peu en posant une question ? C’est triste que nos camarades ne soient pas plus dynamiques durant ces cours, parce qu’ils sont vachement intéressant ! »
C’est la sorcière tout crachée de changer de sujet sans signe avant-coureur.
Invité
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Dim 14 Juin 2020 - 22:15
Je devrais sourire plus souvent ? Hum. Quelle drôle de réflexion. Généralement, je m'évertuais à conserver une expression enjouée -bon certes arrangée. Peut-être avait-elle saisi la nuance naturellement entre ma réaction spontanée et celle que je souhaitais seulement arborer ? C'était probablement possible. Elle avait l'air extrêmement lucide et sensible à mon attitude, malgré sa naïveté. Décidément, cette petite était un cocktail de contradictions pures. C'était d'autant plus probant lorsqu'elle se mit à débattre sur l'élan de mépris qui avait transpiré dans mes propos. Cela, je ne l'avais pas forcément fait exprès. Il était encore trop grand pour que je puisse m'en débarrasser aussi facilement. Est-ce que j'avais de la rancœur ? Je ne saurais vraiment le dire en fin de compte. Je savais pertinemment qu'elle cherchait à obtenir le nom de mon père de ma bouche, qui était la personne la plus désignée pour recevoir mon mépris. Est-ce que je lui en voulais ? Comment pourrais-je lui en vouloir alors qu'il ne cherchait qu'à servir ses propres intérêts ? Nous étions bien similaires sur ce trait là. Au final, il avait même fini par me rendre service en me faisant interner, bien que j'avais eu du mal à l'admettre au début. Mais avec le temps, l'enseignement de Fujibayashi avait porté ses fruits et cela n'aurait pas été possible s'il n'avait pas insisté. J'aurais sûrement pu encore plus mal tomber à bien y réfléchir. Mais alors, d'où provenait cette sensation désagréable que j'éprouvais à l'égard des autres ? Peut-être la pleine conscience d'être obligé de prendre sur moi pour rester enraciné dans une société qui n'acceptait pas les gens comme moi et que je détestais. Mais après être tombé sur Taichi Tomoe, est-ce que cela avait une espèce d'importance ? Elle semblait prendre les individus seulement comme ils étaient. C'était un constat assez rare de ma part. Je devrais peut-être penser à me détendre de temps en temps mais si je relâchais la pression, je voyais déjà les dégâts pointer le bout de son nez. Ma colère était ravageuse. Ma frustration était destructrice. La résistance m'était ignoble.
Et malgré son petit gabarit, ma camarade paraissait être un rempart capable de me remettre à ma place. A cette réflexion, cela me rappelait quelqu'un. Jusqu'à maintenant, la seule personne capable de me contenir ou même de me faire front n'était autre que ma psychiatre. Avec elle, j'étais obligée d'abdiquer et de redevenir raisonnable si je ne voulais pas risquer ses foudres ou même une taillade dans mon égo blessé quand je me confrontais à elle. Mais avec le temps, j'avais accepté cette prise qu'elle avait sur moi, parce que par évidence, je m'étais rendue compt qu'elle était un titan insurmontable malgré toutes mes méthodes. J'avais essayé de la retourner dans tous les sens mais rien n'y faisait. Elle restait un roc infaillible, le dos bien droit dans sa chaise, le regard morne mais sévère qui me jaugeait. Alors au lieu de la provoquer, j'avais décidé d'accepter sa présence, ses remarques et ses conseils et de me tenir à ses côtés plutôt qu'en face. Elle ne m'avait d'ailleurs pas réellement laissé le choix mais ce fut pour le mieux.
Est-ce que Taichi Tomoe serait également de cette trempe ? De celle qui vous incitait à rester intègre ? Mission difficile pour quelqu'un comme moi. Et malgré sa force de conviction, elle n'était certainement pas aussi imperméable qu'Irina. Mais quelque chose chez elle, invitait une certaine confusion de mon côté. C'était tout nouveau et cela m'amusait plus que cela ne me déstabilisait réellement au final.
Une gamine me faisait la morale et je trouvais cela drôle.
-Tu as raison, soupirais-je dans un petit sourire embêté, il ne faudrait pas que j'accorde autant d'importance à des personnes mutilantes. Mais parfois, c'est plus fort que moi. En tout cas, on peut dire que tu es franche du collier. C'est une qualité tu sais.
En tout cas, je constatais une forme de rivalité dans sa famille à l'entendre parler. Ce que je pouvais amplement comprendre. Armande en était victime aussi quelque part, alors qu'il était pourtant l’aîné. Mais père avait concrétisé ses espoirs autour de moi à la longue, force était de constater qu'il avait moins de potentiel que moi.
-Ah. Je suis aussi dans ce cas, en quelque sorte. Mon frère a du mal à remplir les exigences de notre père.
Je n'en disais pas plus, c'était bien suffisant pour comprendre la situation. Toutefois, je ne m'attendais pas à recevoir une tape derrière le crâne alors que je tentais de la faire parler davantage.
-Hé !
Je me mis à grogner face à cette action aussi imprévue que désagréable. Je détestais qu'on puisse bien se permettre de me toucher de cette façon. Néanmoins, je ne ressentais pas nécessairement d'animosité pointer le bout de son nez. J'étais juste un peu décontenancé. D'habitude, il suffisait d'un simple contact pour me faire entrer dans une humeur noire, mais au fond, je sentais que j'avais mérité cet avertissement. Lexter, tu as seulement manqué de tact donc considère ce geste comme un juste retour à l'envoyeur. Autant dire, j e me sentais pris le fait. Je ne l'avais pas vu venir, mais c'était parce que je ne l'avais pas joué assez fine. Ma camarade de classe était loin d'être stupide au point de me livrer ses failles. C'était même logique qu'elle ne veuille pas en parler. Tout être ne se déchargeait pas de ses états d'âme sensibles au premier venu. Et si j'avais grincé des dents au début, bien vite, je me mis soudainement à éclater de rire. Un rire qui venait du fond de la gorge, qui me mettait face à mon échec notoire, mais c'était plutôt satisfaisant dans un sens. J'étais vraiment tombé sur un fameux phénomène !
Cela dura bien trente secondes avant que je ne me mette à tousser pour reprendre ma contenance habituelle. J'affichais ensuite un air un peu confus, pour souligner ma maladresse.
-Il est vrai que c'était quelque peu déplacé de ma part. Personne ne souhaiterait divulguer ses faiblesses à une première rencontre et surtout pas à quelqu'un qui étudie la politique, attaché pour le moment aux désirs de son père ! J'agitais mon petit doigt d'un air comique avant d'afficher une expression neutre. C'est bien normal. Je me montre un peu trop intrusif par moment, je l'avoue.
C'était même devenu ma spécialité à force.
-Je comprends amplement ton besoin de liberté totale, alors, ça me va.
Je lui souriais à nouveau, assez amusé par cette dernière réflexion. Comme si elle me pressentait capable de lui soutirer des morceaux de son existence pour m'en servir. Même si jusque là, je ne voyais pas encore bien ce qu'elle pouvait m'apporter à part une bonne dose d'antidote contre l'ennui. Toutefois, j'avais bien conscience que cette remarque portait au delà de cela. Peut-être avait-elle simplement compris, que ma nature profonde ne consistait pas seulement à faire une conversation d'une façon purement désintéressée. Sinon, elle n'aurait pas accentué mon rapport à la politique et l'emprise que mon père exerçait encore sur moi. Je pourrais m'en trouver vexé. Mais pour le moment, cela m'arrangeait bien que mon père pense que j suis scrupuleusement ses plans d'avenir. Il me fallait juste être patient. Je considérais que ce n'était donc pas si grave qu'elle sous-entende que je n'étais pas si fiable. Bien au contraire, cela me donnait l'occasion d'exploiter d'autres angles de mire. Les barrières étaient posées entre elle et moi, ou plutôt, l'élève Taichi préférait avoir toutes les cartes sur la table et n'appréciait pas les tricheurs. Et si je me prêtais à ce jeu, pour une fois, sans nécessairement acheminer un plan machiavélique derrière ? Je voulais bien t'accorder ce rôle Taichi-san. Je verrais bien où cela m'amènerait. Et je devinais bien que tu ne serais pas aussi simple à apprivoiser, malgré ta nature crédule. Mon affirmation concernant sa liberté était donc à la hauteur de sa franchise, même si je ne savais pas vraiment ce qu'était une relation sereine. C'était l'occasion d'apprendre.
Nous engagions ainsi le sujet qui semblait profondément l'inspirer, soit mon activité policière. Son engouement était très marqué car très vite, elle partait encore dans des commentaires extravagants mais mesurés.
-Oui, même si parfois je me sens frustré de ne pas pouvoir faire plus. Mais c'est déjà une avancée d'avoir pu bénéficier de ce poste de consultant. C'est instructif et intéressant.
Je m'ennuyais tout de même ferme, mais fort heureusement, mes autres activités comblaient cette lacune. Mais mon intérêt s'aiguisa alors qu'elle embrayait sur ses propres centres d'intérêt.
-Oh ! La bibliothèque ? Silmaril ? Mais c'est super, dis-je en penchant mon buste vers elle les yeux pétillants, c'est une très bonne idée ! On a toujours à apprendre des autres, après tout. Il y a mille et une façon d'approcher ce domaine si vaste !
Et puis sincèrement, j'étais extrêmement versé dans ce genre de protocoles. Je n'étais pas à la pointe certes, mais cela pouvait toujours se révéler instructif d'avoir le point de vue de quelqu'un d'autre avec des méthodes et une approche différente. Puis, pour ce qui me paraissait être une habitude chez elle, elle changea de sujet au tournant, afin de manifester une petite gêne vis à vis de Matsudara-sensei.
-C'est vrai qu'elle a la mine déconfite, répondis-je simplement en l'observant, je pense qu'une petite intervention lui ferait du bien. Ca permettra peut-être aussi de stimuler la classe. Généralement, quand un élève commence à participer, les autres ont tendance à se réveiller et à suivre dans le meilleur des cas.
Je lui fis un clin d'oeil au passage. Après tout, nous étions aussi quelque peu dans ce cas de demi somnolence avant de se mettre à parler. Enfin, pour ma part, puisque Taichi elle, se déchargeait sur son jeu.
Et malgré son petit gabarit, ma camarade paraissait être un rempart capable de me remettre à ma place. A cette réflexion, cela me rappelait quelqu'un. Jusqu'à maintenant, la seule personne capable de me contenir ou même de me faire front n'était autre que ma psychiatre. Avec elle, j'étais obligée d'abdiquer et de redevenir raisonnable si je ne voulais pas risquer ses foudres ou même une taillade dans mon égo blessé quand je me confrontais à elle. Mais avec le temps, j'avais accepté cette prise qu'elle avait sur moi, parce que par évidence, je m'étais rendue compt qu'elle était un titan insurmontable malgré toutes mes méthodes. J'avais essayé de la retourner dans tous les sens mais rien n'y faisait. Elle restait un roc infaillible, le dos bien droit dans sa chaise, le regard morne mais sévère qui me jaugeait. Alors au lieu de la provoquer, j'avais décidé d'accepter sa présence, ses remarques et ses conseils et de me tenir à ses côtés plutôt qu'en face. Elle ne m'avait d'ailleurs pas réellement laissé le choix mais ce fut pour le mieux.
Est-ce que Taichi Tomoe serait également de cette trempe ? De celle qui vous incitait à rester intègre ? Mission difficile pour quelqu'un comme moi. Et malgré sa force de conviction, elle n'était certainement pas aussi imperméable qu'Irina. Mais quelque chose chez elle, invitait une certaine confusion de mon côté. C'était tout nouveau et cela m'amusait plus que cela ne me déstabilisait réellement au final.
Une gamine me faisait la morale et je trouvais cela drôle.
-Tu as raison, soupirais-je dans un petit sourire embêté, il ne faudrait pas que j'accorde autant d'importance à des personnes mutilantes. Mais parfois, c'est plus fort que moi. En tout cas, on peut dire que tu es franche du collier. C'est une qualité tu sais.
En tout cas, je constatais une forme de rivalité dans sa famille à l'entendre parler. Ce que je pouvais amplement comprendre. Armande en était victime aussi quelque part, alors qu'il était pourtant l’aîné. Mais père avait concrétisé ses espoirs autour de moi à la longue, force était de constater qu'il avait moins de potentiel que moi.
-Ah. Je suis aussi dans ce cas, en quelque sorte. Mon frère a du mal à remplir les exigences de notre père.
Je n'en disais pas plus, c'était bien suffisant pour comprendre la situation. Toutefois, je ne m'attendais pas à recevoir une tape derrière le crâne alors que je tentais de la faire parler davantage.
-Hé !
Je me mis à grogner face à cette action aussi imprévue que désagréable. Je détestais qu'on puisse bien se permettre de me toucher de cette façon. Néanmoins, je ne ressentais pas nécessairement d'animosité pointer le bout de son nez. J'étais juste un peu décontenancé. D'habitude, il suffisait d'un simple contact pour me faire entrer dans une humeur noire, mais au fond, je sentais que j'avais mérité cet avertissement. Lexter, tu as seulement manqué de tact donc considère ce geste comme un juste retour à l'envoyeur. Autant dire, j e me sentais pris le fait. Je ne l'avais pas vu venir, mais c'était parce que je ne l'avais pas joué assez fine. Ma camarade de classe était loin d'être stupide au point de me livrer ses failles. C'était même logique qu'elle ne veuille pas en parler. Tout être ne se déchargeait pas de ses états d'âme sensibles au premier venu. Et si j'avais grincé des dents au début, bien vite, je me mis soudainement à éclater de rire. Un rire qui venait du fond de la gorge, qui me mettait face à mon échec notoire, mais c'était plutôt satisfaisant dans un sens. J'étais vraiment tombé sur un fameux phénomène !
Cela dura bien trente secondes avant que je ne me mette à tousser pour reprendre ma contenance habituelle. J'affichais ensuite un air un peu confus, pour souligner ma maladresse.
-Il est vrai que c'était quelque peu déplacé de ma part. Personne ne souhaiterait divulguer ses faiblesses à une première rencontre et surtout pas à quelqu'un qui étudie la politique, attaché pour le moment aux désirs de son père ! J'agitais mon petit doigt d'un air comique avant d'afficher une expression neutre. C'est bien normal. Je me montre un peu trop intrusif par moment, je l'avoue.
C'était même devenu ma spécialité à force.
-Je comprends amplement ton besoin de liberté totale, alors, ça me va.
Je lui souriais à nouveau, assez amusé par cette dernière réflexion. Comme si elle me pressentait capable de lui soutirer des morceaux de son existence pour m'en servir. Même si jusque là, je ne voyais pas encore bien ce qu'elle pouvait m'apporter à part une bonne dose d'antidote contre l'ennui. Toutefois, j'avais bien conscience que cette remarque portait au delà de cela. Peut-être avait-elle simplement compris, que ma nature profonde ne consistait pas seulement à faire une conversation d'une façon purement désintéressée. Sinon, elle n'aurait pas accentué mon rapport à la politique et l'emprise que mon père exerçait encore sur moi. Je pourrais m'en trouver vexé. Mais pour le moment, cela m'arrangeait bien que mon père pense que j suis scrupuleusement ses plans d'avenir. Il me fallait juste être patient. Je considérais que ce n'était donc pas si grave qu'elle sous-entende que je n'étais pas si fiable. Bien au contraire, cela me donnait l'occasion d'exploiter d'autres angles de mire. Les barrières étaient posées entre elle et moi, ou plutôt, l'élève Taichi préférait avoir toutes les cartes sur la table et n'appréciait pas les tricheurs. Et si je me prêtais à ce jeu, pour une fois, sans nécessairement acheminer un plan machiavélique derrière ? Je voulais bien t'accorder ce rôle Taichi-san. Je verrais bien où cela m'amènerait. Et je devinais bien que tu ne serais pas aussi simple à apprivoiser, malgré ta nature crédule. Mon affirmation concernant sa liberté était donc à la hauteur de sa franchise, même si je ne savais pas vraiment ce qu'était une relation sereine. C'était l'occasion d'apprendre.
Nous engagions ainsi le sujet qui semblait profondément l'inspirer, soit mon activité policière. Son engouement était très marqué car très vite, elle partait encore dans des commentaires extravagants mais mesurés.
-Oui, même si parfois je me sens frustré de ne pas pouvoir faire plus. Mais c'est déjà une avancée d'avoir pu bénéficier de ce poste de consultant. C'est instructif et intéressant.
Je m'ennuyais tout de même ferme, mais fort heureusement, mes autres activités comblaient cette lacune. Mais mon intérêt s'aiguisa alors qu'elle embrayait sur ses propres centres d'intérêt.
-Oh ! La bibliothèque ? Silmaril ? Mais c'est super, dis-je en penchant mon buste vers elle les yeux pétillants, c'est une très bonne idée ! On a toujours à apprendre des autres, après tout. Il y a mille et une façon d'approcher ce domaine si vaste !
Et puis sincèrement, j'étais extrêmement versé dans ce genre de protocoles. Je n'étais pas à la pointe certes, mais cela pouvait toujours se révéler instructif d'avoir le point de vue de quelqu'un d'autre avec des méthodes et une approche différente. Puis, pour ce qui me paraissait être une habitude chez elle, elle changea de sujet au tournant, afin de manifester une petite gêne vis à vis de Matsudara-sensei.
-C'est vrai qu'elle a la mine déconfite, répondis-je simplement en l'observant, je pense qu'une petite intervention lui ferait du bien. Ca permettra peut-être aussi de stimuler la classe. Généralement, quand un élève commence à participer, les autres ont tendance à se réveiller et à suivre dans le meilleur des cas.
Je lui fis un clin d'oeil au passage. Après tout, nous étions aussi quelque peu dans ce cas de demi somnolence avant de se mettre à parler. Enfin, pour ma part, puisque Taichi elle, se déchargeait sur son jeu.
Taichi Tomoe Lizenko#104498#104498#104498#104498#104498#104498#104498
Sorcier Sang-Pur - Initié - Apprenti
Race : Sorcière
Couleur : #9966ff
Avatar : Akatsuki de Log Horizon
Date d'inscription : 09/02/2018
Nombre de messages : 293
Emploi/loisirs : Hackeuse
Yens : 269
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Dim 19 Juil 2020 - 20:30
Certes Nakida-kun acceptait de ne pas la relancer sur ses failles, mais quelque chose soufflait à l’oreille de la petite que ce n’était que partie remise. Taichi Tomoe comprenait pleinement qu’il pouvait être quelqu’un de dangereux, peut-être pas au sens tueur, mais il ne devait rien leur envier pour autant. Intrusif par moment ? Non, à son allure et sa façon d’être, la petite sorcière sait que ce n’est pas que par moment, mais elle le tait pour le moment. Rien ne sert de croiser le fer sur ce point de détail, surtout alors qu’il admet comprendre son besoin de liberté et que cette base de relation lui convient.
Nakida-kun n’était pas, n’est pas et ne sera jamais une personne totalement désintéresser. Preuve en étant du fait qu’il la trouvait « amusante ». Il n’était pas venue la voir juste pour elle, mais pour ce qu’elle pouvait faire pour lui. Dans le cas présent : lui fournir une distraction. Actuellement, l’adolescente accepte ce rôle, il ne la dérange pas particulièrement. Du moins tant que ce n’est que pour cette fois-ci. Elle espère lui avoir bien fait comprendre qu’elle ne garderait pas ce rôle ad vitam aeternam. Dans le pire cas, celui de l’incompréhension du jeune homme, elle ne se priverait pas de mettre les points sur les i.
Instructif et intéressant, elle n’en doutait pas le moins du monde. Tout comme, le fait que les protocole, règles, lois à respecter devaient être un enfer. Taichi a bien trop l’habitude de s’affranchir de ces mêmes règles pour les respecter à la lettre. Et quelque chose lui dit que son camarade sait parfaitement s’affranchir des règles lorsqu’il en a besoin. Peut-être même plus souvent que le besoin le faisait sentir.
Le fait qu’il adhère sans réserve à sa proposition de réfléchir de manière théorique sur des problèmes de cybersécurité, la fait sourire largement. Cela promettait des discussions de haut vol sur le sujet et des réflexions stimulantes au possible. Sans s’en rendre réellement compte, elle sautille légèrement sur sa chaise d’excitation. Cette perspective l’enchante au plus haut point. Deux points de vue très différents, sur un même problème théorique ou concret, une nouvelle façon d’appréhender un problème et un moyen sûr de découvrir de nouvelles choses. Taichi Tomoe s’en fait déjà une joie !
Enfin il arrive sur sa dernière question concernant leur professeure. Il est de son avis, qu’il faudrait intervenir. Mais poser une question, pour avoir tous les regards sur elle au vu de l’attention générale, mettait d’un coup Taichi très mal à l’aise. Et puis est-ce qu’elle pouvait en être capable ? Elle était tout de même au milieu de gens. Ses vieux démons revenaient au galop en elle. Malgré tout, grâce à un peu de self contrôle qu’elle possède, elle arrive à dissimuler la majorité de son trouble. Le clin d’œil qu’il lui fait ne l’aide en rien. Se mordillant la lèvres inférieure, son cerveau réfléchit à toute allure. Que peut-elle bien dire ? Quelle question poser ? Finalement elle opte pour une question en rapport avec le morceau de cours qui est abordé à l’instant.
Simple et concise, rien de plus.
L’envie de disparaitre, comme une souris dans son trou, est très forte. Taichi Tomoe n’aime pas du tout l’attention qu’elle vient de susciter. Heureusement, Matsudara-sensei lui répond avec entrain, le cours reprend tranquillement, avec un petit regain d’attention de la part des étudiants autour d’eux. Libérée de l’attention générale, Taichi reporte la sienne sur son camarade.
« - Voilà, comme ça Matsudara-sensei ne va pas trop trop s’ennuyer pendant la fin du cours. Mais dis-moi, Nakida-san, qu’est-ce que tu fais d’habitude pour t’amuser et de distraire ? Je veux dire, en dehors de venir me parler. »
Ou l’art et la manière de mettre les pieds dans le plat. Taichi Tomoe n’a pas fini de le pendre de court.
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