Between light and shadow [16/07/2018]
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Nathan Chris Arcand#106441#106441#106441#106441#106441#106441
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Mar 28 Sep 2021 - 23:02
Between Light and Shadow
Feat Aaren Hermansson
Je déglutis une nouvelle fois et revérifie les documents que j’ai prévu de prendre avec moi. Je les ai bien tous, y compris celui qui n’était pas prévu selon les demandes que monsieur Hermansson m’a faite. Je modifie l’ordre des papiers une nouvelle fois. Ca n’a aucune utilité, ça me permet seulement de gagner du temps sur le moment où je devrais quitter ma chambre pour le quartier général des Chevaliers des Ombres.
Je laisse échapper un soupire. Tout ça ne me ressemble pas, j’ai beaucoup plus de guts d’habitude. Pourtant… pourtant je suis incapable de ne pas repousser le moment de partir, ni même de cesser de vérifier que tout est bien préparé. J’ai comme un mauvais pressentiment. L’impression que tout ira de travers peu importe mes efforts pour obtenir l’inverse. Ou peut-être que c’est simplement la situation qui me tracasse et m’angoisse ? Il est possible qu’il ne puisse rien faire finalement à cause de la situation, ou pire qu’il refuse totalement l’idée !
Je secoue la tête en signe de négation, puis vais me passer un peu d’eau sur le visage. Il n’y a aucune raison pour que cela se passe ainsi… j’espère. Et de toute façon, y penser n’y changera rien le moment venu. S’il refuse… je ne regretterai rien, après tout j’aurai fait tout ce que je pouvais. Il n’y aura plus qu’à espérer que mon dix-neuvième anniversaire arrive le plus rapidement possible. De toute façon, rester ici, à tout vérifier encore et encore ne me sert plus à rien. Si le sol doit se dérober sous mes pieds ce soir, ou le ciel me tomber sur la tête, ils le feront que j’y sois préparé ou non.
Je prends mes papiers et les mets dans une pochette que j’ai de vide, ensuite je quitte ma chambre, puis le bâtiment après avoir échangé mes chaussons avec mes chaussures à l’entrée. Je ne suis pas un couard, et même si je suis terrifié à l’idée que peut-être tout peut se finir sur une mauvaise note, je refuse de me défiler ! J’ai déjà fait bien pire dernièrement, ne serait-ce que d’avoir l’accord de Dai-kun pour mon projet de devenir lycan.
J’arrive d’un pas décidé à ma destination, et vais directement à l’accueil. Là j’hésite un peu. Je regarde ma montre qui affiche 19h40. Je suis malgré toute mon hésitation dans les temps… et puis on a rendez-vous lui et moi après tout.
« Bonsoir, je… je suis Arcand Nathan, et j’ai rendez-vous avec Hermansson-san à 19h45. »
La jeune femme à l’accueil acquiesce d’un simple signe de tête et vérifie sur son ordinateur quelque chose. A moins qu’elle n’utilise une messagerie interne pour prévenir son chef que je suis arrivé ? Je ne sais pas, et je n’ai pas le temps de me poser vraiment la question qu’elle fait signe à un des chevaliers présent d’approcher, et lui demande de m’escorter jusqu’au bureau de leur chef avec la plus grande des politesse. Ce qui me permet de connaître le nom de famille de mon guide. L’homme acquiesce simplement, en s’inclinant légèrement et me fait signe de le suivre.
Mortensen-san, qui me guide, est intimidant et semble assez sévère. Peut-être est-ce dû à sa grande taille, ses cheveux blond coupés encore plus court que les miens ou encore à son regard d’acier. Je ne sais pas vraiment.. Il est plus proche physiquement de moi, que des japonais, et vu son nom de famille je suppose qu’il est originaire d’Europe ou peut-être des USA.
Le trajet n’est pas long, il frappe à la porte du bureau et la voix de monsieur Hermansson s’élève de derrière avec un simple « entrez ». Mortensen-san me regarde et m’indique que je peux y aller, avec un regard bienveillant qui me surprend un peu. Cela semble tellement décalé par rapport à son allure générale. Je m’incline légèrement devant lui en le remerciant, avant d’entrer, presque timidement dans le bureau.
Après avoir fermé la porte derrière moi, j’observe mon futur interlocuteur assis à son bureau. Il est souriant et dégage une sorte d’aura bienfaisante. C’est tellement à l’opposé de notre première rencontre… Je l’entends à peine me proposer de m’assoir, car mon cœur bat si fort que je n’entends pratiquement que ces battements. Je m’assois pourtant sur le siège face à lui, de mon côté du bureau. Machinalement, je serre légèrement la pochette que j’ai pris avec moi, comme pour me rassurer et me donner du courage.
« Bonsoir monsieur Hermansson. Merci de prendre une nouvelle fois un peu de votre temps pour moi. J’ai apporté les papiers que vous m’avez demandé. Est-ce que vous avez une piste concernant mon problème ? »
Ou plutôt l’un de mes problèmes. Il n’est plus question de reculer cette fois. En sortant de ce bureau, toute la situation sera enfin claire et aucun retour en arrière ne sera possible.
Je laisse échapper un soupire. Tout ça ne me ressemble pas, j’ai beaucoup plus de guts d’habitude. Pourtant… pourtant je suis incapable de ne pas repousser le moment de partir, ni même de cesser de vérifier que tout est bien préparé. J’ai comme un mauvais pressentiment. L’impression que tout ira de travers peu importe mes efforts pour obtenir l’inverse. Ou peut-être que c’est simplement la situation qui me tracasse et m’angoisse ? Il est possible qu’il ne puisse rien faire finalement à cause de la situation, ou pire qu’il refuse totalement l’idée !
Je secoue la tête en signe de négation, puis vais me passer un peu d’eau sur le visage. Il n’y a aucune raison pour que cela se passe ainsi… j’espère. Et de toute façon, y penser n’y changera rien le moment venu. S’il refuse… je ne regretterai rien, après tout j’aurai fait tout ce que je pouvais. Il n’y aura plus qu’à espérer que mon dix-neuvième anniversaire arrive le plus rapidement possible. De toute façon, rester ici, à tout vérifier encore et encore ne me sert plus à rien. Si le sol doit se dérober sous mes pieds ce soir, ou le ciel me tomber sur la tête, ils le feront que j’y sois préparé ou non.
Je prends mes papiers et les mets dans une pochette que j’ai de vide, ensuite je quitte ma chambre, puis le bâtiment après avoir échangé mes chaussons avec mes chaussures à l’entrée. Je ne suis pas un couard, et même si je suis terrifié à l’idée que peut-être tout peut se finir sur une mauvaise note, je refuse de me défiler ! J’ai déjà fait bien pire dernièrement, ne serait-ce que d’avoir l’accord de Dai-kun pour mon projet de devenir lycan.
J’arrive d’un pas décidé à ma destination, et vais directement à l’accueil. Là j’hésite un peu. Je regarde ma montre qui affiche 19h40. Je suis malgré toute mon hésitation dans les temps… et puis on a rendez-vous lui et moi après tout.
« Bonsoir, je… je suis Arcand Nathan, et j’ai rendez-vous avec Hermansson-san à 19h45. »
La jeune femme à l’accueil acquiesce d’un simple signe de tête et vérifie sur son ordinateur quelque chose. A moins qu’elle n’utilise une messagerie interne pour prévenir son chef que je suis arrivé ? Je ne sais pas, et je n’ai pas le temps de me poser vraiment la question qu’elle fait signe à un des chevaliers présent d’approcher, et lui demande de m’escorter jusqu’au bureau de leur chef avec la plus grande des politesse. Ce qui me permet de connaître le nom de famille de mon guide. L’homme acquiesce simplement, en s’inclinant légèrement et me fait signe de le suivre.
Mortensen-san, qui me guide, est intimidant et semble assez sévère. Peut-être est-ce dû à sa grande taille, ses cheveux blond coupés encore plus court que les miens ou encore à son regard d’acier. Je ne sais pas vraiment.. Il est plus proche physiquement de moi, que des japonais, et vu son nom de famille je suppose qu’il est originaire d’Europe ou peut-être des USA.
Le trajet n’est pas long, il frappe à la porte du bureau et la voix de monsieur Hermansson s’élève de derrière avec un simple « entrez ». Mortensen-san me regarde et m’indique que je peux y aller, avec un regard bienveillant qui me surprend un peu. Cela semble tellement décalé par rapport à son allure générale. Je m’incline légèrement devant lui en le remerciant, avant d’entrer, presque timidement dans le bureau.
Après avoir fermé la porte derrière moi, j’observe mon futur interlocuteur assis à son bureau. Il est souriant et dégage une sorte d’aura bienfaisante. C’est tellement à l’opposé de notre première rencontre… Je l’entends à peine me proposer de m’assoir, car mon cœur bat si fort que je n’entends pratiquement que ces battements. Je m’assois pourtant sur le siège face à lui, de mon côté du bureau. Machinalement, je serre légèrement la pochette que j’ai pris avec moi, comme pour me rassurer et me donner du courage.
« Bonsoir monsieur Hermansson. Merci de prendre une nouvelle fois un peu de votre temps pour moi. J’ai apporté les papiers que vous m’avez demandé. Est-ce que vous avez une piste concernant mon problème ? »
Ou plutôt l’un de mes problèmes. Il n’est plus question de reculer cette fois. En sortant de ce bureau, toute la situation sera enfin claire et aucun retour en arrière ne sera possible.
"Stress"
Etilya sur DK RPG
Aaren S. Hermansson#106478#106478#106478#106478#106478#106478
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
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Dim 10 Oct 2021 - 19:38
Le chef des chevaliers poussa un long soupir en refermant le dossier entre ses doigts. Ces derniers jours s'étaient montrés riches en rebondissements -et pas nécessairement dans le bon sens. Entre le meurtre de Kjell Manenheim à résoudre, la scène macabre dans la forêt dont les implications restaient à élucider, l'arrivée d'Elysabeth Dwight Hodgkin pour les lever, Purge et son transfert à organiser, le cas d'Alyssa Mistusuki heureusement prise en charge par Riku, la disparation de Yesfir Izbranova… A cette longue liste il devait ajouter l'intervention d'un sombre donneur d'alerte qui se plaisait à jeter l'opprobre sur les chevaliers, semant le doute dans l'esprit des concitoyens. Tout le travail de terrain qu'il menait depuis des mois se trouvait menacé par un petit malin qui agissait dans l'ombre. Peut-être même agissait-il pour le compte de Renfield…
Bien sûr, il y avait également l'arrivée au pouvoir de cette Natalia Izbranova sur le trône russe. C'était justement sur son cas qu'il travaillait depuis deux heures, à construire un profil psychologique depuis les quelques informations remontées par Bradley, Raphaël et Junya. Bien que connaître cette nouvelle ennemie s'avérait capital pour l'avenir, il convenait de prendre le recul nécessaire et mettre en pause cette enquête. De toute manière, il lui restait un autre cas à traiter ce soir. Il n'avait pas oublié la situation de Nathan Arcand, ce jeune homme qui était venu le trouver deux semaines plus tôt pour lui demander son aide à propos de sa famille, embrigadée chez Renfield. Et malgré son agenda de ministre, il avait consacré quelques demi-journées pour trouver des solutions.
Son bipeur personnel vibra, interrompant son flux de pensée. Il consulta le contenu du message. C'était le secrétariat qui le prévenait de l'arrivée de son prochain rendez-vous, Nathan Arcand. En parlant du loup… Il rangea le dossier de Natalia Izbranova parmi ceux des chefs de clan dans la bibliothèque derrière lui, puis il sortit la pochette qui contenait toutes les informations sur le jeune québécois. Du moins tout ce qu'il avait pu réunir en deux semaines. Nathan l'avait contacté quelques jours auparavant pour lui demander une nouvelle entrevue et lui remettre les éléments manquants pour l'aider. Le norvégien prit quelques minutes pour se replonger dans le dossier, jusqu'à ce qu'on toqua délicatement à sa porte.
"Entrez."
Le visage de Jorgen apparut sur le seuil. Son bras droit s'écarta pour laisser passer Nathan, puis s'inclina avant de s'éclipser, non sans échanger un regard avec son ami. La porte du bureau se referma sur un jeune homme qui s'avançait timidement dans la pièce. Aaren lui adressa un sourire bienveillant pour le mettre à l'aise et désigna d'une main le siège en face de lui pour l'encourager à s'installer.
"Bonsoir Herre Arcand. Je vous en prie, prenez place."
Le jeune québécois s'exécuta en serrant contre lui une pochette. Le regard d'Aaren s'attarda dessus quelques secondes. Elle devait contenir les documents qu'il lui avait demandés, en complément de son propre dossier. Son invité lui posa naturellement la question phare du soir, d'une voix légèrement angoissée. Le pauvre semblait sur le point de s'effriter au moindre choc. Aaren entrelaça ses doigts avant de prendre la parole.
"J'ai longuement étudié votre cas. J'en ai même discuté avec quelques personnes de confiance, qui m'ont suggéré quelques possibilités."
N'ayant pas l'intégralité des éléments en sa possession, le norvégien avait préféré anticiper toute difficulté en s'adressant en premier lieu à son meilleur ami, le sorcier Jorgen Mortensen. Celui-ci avait suggéré d'utiliser plus que des moyens conventionnels pour effacer l'existence de Nathan au Japon. Bien sûr, les sorciers ne s'impliquaient guère dans ce type d'affaire, mais il avait promis de se renseigner sur ce qu'il serait possible de faire de son côté. Si Aaren avait foi en son bras droit, il préférait avoir un plan B en cas de problème, et justement, leur discussion avait mis en lumière une autre voie. Il s'était alors tourné vers Raphaël, dont la compassion et la générosité dépassaient toute âme humaine. Malgré le double deuil qui l'accablait, il avait accepté de l'écouter. Il avait même proposé de consulter sa mère, qui était capable de manipuler les souvenirs, et qu'il accepterait de faire venir de France si jamais son concours était nécessaire. Ainsi, si l'existence administrative de Nathan était un peu trop étendue dans l'esprit des administrants, il avait quelques pistes pour y remédier.
"Bien sûr les éléments que vous m'apporterez seront déterminants sur la démarche à entreprendre. Mais, si jamais cela s'avérait trop complexe, j'ai… disons, un joker sous la main."
Pour l'instant, Aaren préférait taire la nature de ce joker. Il verrait en fonction de Nathan ce qu'il pourrait lui dire ou non. Nul doute que le jeune homme réclamerait un minimum de transparence, car après tout, c'était de sa vie dont il s'agissait. Mais, il aviserait le moment venu. Pour l'instant il devait déjà prendre connaissance de ce qu'il apportait.
"Nous pourrions commencer par étudier les documents que je vous ai demandé ?"
Nathan Chris Arcand#106523#106523#106523#106523#106523#106523
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Jeu 28 Oct 2021 - 13:29
Between Light and Shadow
Feat Aaren Hermansson
Il en avait discuter avec des personnes de confiance ? Bien. Je suppose que c’est un début. Et puis sans la véritable information, il avance dans le brouillard. Quand j’imagine la simplicité de la solution… enfin s’il accepte ce que je vais lui dire. Rien n’est moins sûr. Pourquoi me croirait-il ? Ou plutôt pourquoi il accepterai la situation sans broncher ? Personne n’agirait ainsi. Moi-même je n’ai pas réagis ainsi.
« Un joker ? Quel sorte de Joker Monsieur ? »
A sa tête, je devine aisément qu’il ne souhaite pas aller plus profond sur ce point. Enfin pas pour le moment. Ca doit certainement dépendre des documents qu’il m’a demandé d’apporter… et de l’étendu de la catastrophe que ça représente. Pourquoi je n’ai pas plus réfléchis lorsque je suis parti ! Quel imbécile !
« Oui, oui bien sûr. »
A sa demande, j’ouvre ma pochette et me fige un instant, fixant la première page d’un regard vague. Le premier document est justement celui qui ne m’a pas été demandé. Le seul qui a le pouvoir de tout faire basculer. Dans un sens, ou dans un autre. Je connais ces lignes par cœur, tant je les ai lu. Pourtant, ce n’est pas le bon moment. Il peut bien attendre encore quelques instants. Je l’écarte et sors les autres documents, ceux que mon interlocuteur m’avait demandé de réunir. Je les lui donne sans plus attendre. Déjà qu’il doit se demander pourquoi j’ai marqué un temps d’arrêt avant de les lui donner. Sauf que je ne me sens pas encore tout à fait prêt pour aborder ce sujet-là.
Cependant, je ne reculerai pas.
« Il y a ma demande de visa et d’entrée sur le territoire japonais, mon inscription à l’université, ma demande de logement et de bourse aussi. J’ai aussi ajouté une copie de mon contrat de travail que j’ai chez Fuusaki-san, un commerçant vendant des tenues traditionnelles dans le quartier commerçant.
Ce sont tous les documents dont nous avions parlé la dernière fois. Toutes les démarches que j’ai faite sans réalisé, sans penser que ça serait mieux que la piste du Petit Poucet. Oh et… avec Dai-kun on envisage d’habiter ensemble, rien n’est fait encore, mais peut-être que ça peut aider un peu ? Je veux dire qu’un document administratif ne soit plus valable. Non ? »
Autant y aller étape par étape, même s’il y a des sujets que je garderai clairement pour plus tard. Ca ne sert à rien d’aller trop vite, surtout… surtout que je ne suis même pas sûr qu’il puisse apprécier la situation dans son ensemble, et avec toutes ces ramifications potentielles. Je n’ai plus l’intention de reculer devant rien pour mettre à terme à cette situation, même si j’appréhende le moment fatidique.
Ce que je m’apprête à lui montrer, à lui dire… je vais certainement détruire ce qu’il pensait être acquis.
C’est avec sa vie, autant qu’avec la mienne, que je joue là. Aucun de nous n’en sortira sans dommage.
Je le regarde lire les documents que je lui ai donné, puis pose mes yeux sur la lettre que j’ai gardé. Elle a eu suffisamment de guts pour l’écrire, à moi maintenant d’en avoir pour la lui donner.
« Monsieur… j’ai encore un document qui… Enfin il devrait vous aider à tout comprendre. Je sais à quel point il va vous sembler, étrange et irréaliste. Pourtant je vous assure que tout ce qui y est écris est vrai. Vous voulez bien accepter de le lire ? »
Je pose seulement ma main sur la lettre, sans la lui donner. J’aimerai qu’il accepte de la lire avant que je ne la lui donne. Et quelque part… heureusement qu’il est déjà bien assis, sinon il aurait toutes les raisons pour tomber à terre sous le choc.
« Un joker ? Quel sorte de Joker Monsieur ? »
A sa tête, je devine aisément qu’il ne souhaite pas aller plus profond sur ce point. Enfin pas pour le moment. Ca doit certainement dépendre des documents qu’il m’a demandé d’apporter… et de l’étendu de la catastrophe que ça représente. Pourquoi je n’ai pas plus réfléchis lorsque je suis parti ! Quel imbécile !
« Oui, oui bien sûr. »
A sa demande, j’ouvre ma pochette et me fige un instant, fixant la première page d’un regard vague. Le premier document est justement celui qui ne m’a pas été demandé. Le seul qui a le pouvoir de tout faire basculer. Dans un sens, ou dans un autre. Je connais ces lignes par cœur, tant je les ai lu. Pourtant, ce n’est pas le bon moment. Il peut bien attendre encore quelques instants. Je l’écarte et sors les autres documents, ceux que mon interlocuteur m’avait demandé de réunir. Je les lui donne sans plus attendre. Déjà qu’il doit se demander pourquoi j’ai marqué un temps d’arrêt avant de les lui donner. Sauf que je ne me sens pas encore tout à fait prêt pour aborder ce sujet-là.
Cependant, je ne reculerai pas.
« Il y a ma demande de visa et d’entrée sur le territoire japonais, mon inscription à l’université, ma demande de logement et de bourse aussi. J’ai aussi ajouté une copie de mon contrat de travail que j’ai chez Fuusaki-san, un commerçant vendant des tenues traditionnelles dans le quartier commerçant.
Ce sont tous les documents dont nous avions parlé la dernière fois. Toutes les démarches que j’ai faite sans réalisé, sans penser que ça serait mieux que la piste du Petit Poucet. Oh et… avec Dai-kun on envisage d’habiter ensemble, rien n’est fait encore, mais peut-être que ça peut aider un peu ? Je veux dire qu’un document administratif ne soit plus valable. Non ? »
Autant y aller étape par étape, même s’il y a des sujets que je garderai clairement pour plus tard. Ca ne sert à rien d’aller trop vite, surtout… surtout que je ne suis même pas sûr qu’il puisse apprécier la situation dans son ensemble, et avec toutes ces ramifications potentielles. Je n’ai plus l’intention de reculer devant rien pour mettre à terme à cette situation, même si j’appréhende le moment fatidique.
Ce que je m’apprête à lui montrer, à lui dire… je vais certainement détruire ce qu’il pensait être acquis.
C’est avec sa vie, autant qu’avec la mienne, que je joue là. Aucun de nous n’en sortira sans dommage.
Je le regarde lire les documents que je lui ai donné, puis pose mes yeux sur la lettre que j’ai gardé. Elle a eu suffisamment de guts pour l’écrire, à moi maintenant d’en avoir pour la lui donner.
« Monsieur… j’ai encore un document qui… Enfin il devrait vous aider à tout comprendre. Je sais à quel point il va vous sembler, étrange et irréaliste. Pourtant je vous assure que tout ce qui y est écris est vrai. Vous voulez bien accepter de le lire ? »
Je pose seulement ma main sur la lettre, sans la lui donner. J’aimerai qu’il accepte de la lire avant que je ne la lui donne. Et quelque part… heureusement qu’il est déjà bien assis, sinon il aurait toutes les raisons pour tomber à terre sous le choc.
"Premier pas"
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Aaren S. Hermansson#106551#106551#106551#106551#106551#106551
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Dim 31 Oct 2021 - 18:46
Sans surprise, le jeune homme voulut en savoir plus sur le joker dont Aaren avait parlé. Le norvégien se contenta de le fixer, l'expression songeuse. Pouvait-il réellement lui en dire davantage à l'heure actuelle ? Il n'en savait pas assez sur l'étendue de la tâche pour déterminer avec exactitude la stratégie à adopter pour le sortir de cette délicate impasse. Il se frotta le menton du bout de l'annulaire avant d'apporter un semblant de réponse.
"Je ne suis pas certain d'avoir besoin de l'utiliser. Je dois d'abord savoir jusqu'où s'étend votre… existence administrative, si j'ose dire. Je vous en dirai plus lorsque j'aurai tous les éléments en ma possession, ne vous en faites pas."
Le jeune homme sembla satisfait, pour l'instant, de cette réponse, et il accepta sans discuter de lui montrer les documents qu'il avait soigneusement préparé depuis leur première discussion. Nathan énuméra et lui tendit l'un après l'autre les papiers qui statuaient sur sa présence au Japon. Aaren les récupéra pour les consulter soigneusement.
Sa demande de Visa et sa demande d'entrée sur le territoire en tant qu'étudiant étranger en échange international, évidemment, c'était le point de départ. Ensuite, son inscription à l'Université, bien sûr ; sans quoi il ne serait pas là aujourd'hui. Cela aussi Aaren l'avait anticipé. Sa demande de logement, là encore, rien de surprenant, c'était une possibilité qu'il avait inscrit sur sa liste. Une demande de bourse, également, ce qui, vu le prix d'entrée de l'Université, était à prévoir, car beaucoup de jeunes y avaient recours. Il y avait également un contrat de travail, chez un certain Fuusaki… Donc, une autre personne étrangère à l'administration avait connaissance de son existence. ça, en revanche, il ne l'avait pas anticipé.
Aaren pourrait en toucher deux mots à Raphaël. Peut-etre le connaissait-il, lui qui vivait au Japon depuis une dizaine d'année. Surtout s'il vendait des tenues traditionnelles. Le métis avait peut-être déjà passé commande chez lui, avec un peu de chance, vu qu'il avait largement les moyens. Plus il aurait d'information sur les personnes qui avaient traité les dossiers concernant Nathan, mieux ce serait. Cela en faisait déjà beaucoup, mine de rien. La tâche risquait d'être ardue.
Nathan lui apprit néanmoins une bonne nouvelle : son projet d'emménagement avec son petit ami, Daisuke Kudô. Le chef des chevaliers ne put que réagir positivement à cette annonce, pour une double raison. Déjà, il se réjouissait de l'événement pour les deux garçons. Et par ailleurs, effectivement, un changement d'adresse pouvait faciliter les démarches.
"Félicitations, Herre Arcand ! Emménager, c'est toujours un événement, et d'autant plus lorsque c'est pour rejoindre sa moitié."
Bon, lui n'avait pas eu le bonheur de vivre cette aventure. Il était depuis trop longtemps parmi les chevaliers pour bénéficier d'une vie "normale". Cela faisait longtemps qu'il s'était fait à l'idée que fonder une famille ne ferait sans doute jamais partie de ses plans. Et avant de prêter serment… il était bien trop jeune pour envisager quoique ce soit de pérenne.
"Et, effectivement, la résiliation prochaine de votre bail jouera en notre faveur. Si Nathan Arcand spécifie qu'il n'habite plus à cette adresse, cela pourrait être interprété comme un départ du Japon, si l'on ne retrouve pas d'autre adresse à ce nom. Cela sous-entend bien sûr que vous changiez de nom, mais peut-être n'êtes-vous pas encore fixé sur la marche à suivre."
Changer d'identité n'était pas anodin, surtout pour un si jeune homme. Il souhaitait peut-être passer par une autre solution, peut-être moins contraignante. Néanmoins, ils n'auraient pas trente-six possibilités -pas qui fussent crédibles et sûre. Nathan avait déjà refusé de simuler sa mort, pour ne pas briser le coeur de sa grand-mère adoptive, et c'était bien louable de sa part. Aaren pouvait comprendre qu'il voulait préserver le peu de gens qui tenaient réellement à lui.
Son examen terminé, le nordique releva les yeux pour observer Nathan. Il constata qu'il lui restait encore un document, soigneusement rangé dans une enveloppe. Le jeune québecquois semblait en proie à l'hésitation. Aaren haussa un sourcil pour l'interroger silencieusement sur l'objet de cette tourmente. Finalement, il prit de nouveau la parole, pour lui assurer que l'intégralité du contenu de cette mystérieuse enveloppe était vrai. En quoi cela lui paraîtrait-il étrange ? Il avait vu tellement de choses, via son métier, qu'il était difficile de véritablement le surprendre aujourd'hui. Sa curiosité était néanmoins piquée. De quoi pouvait-il bien s'agir, qu'Aaren n'ait pu anticiper pour la constitution de son dossier ? En tout cas, la ferveur perçait dans la voix de Nathan. Il disait la vérité, c'était indiscutable.
"Bien sûr, je vais le lire, et je vous crois lorsque vous dites que son contenu est véritable."
Aaren tendit la main, intrigué, presque pressé de savoir ce qui rendait le jeune homme si nerveux.
Nathan Chris Arcand#106639#106639#106639#106639#106639#106639
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Lun 15 Nov 2021 - 0:36
Between Light and Shadow
Feat Aaren Hermansson
Je sens mes joues rougir lorsqu’il me félicite pour mon projet d’emménagement avec Dai-kun. Ca me fait bien plus chaud au cœur qu’il ne peut le soupçonner pour le moment. Pourtant… pourtant j’ai aussi un pincement au cœur parce que, toute sincère qu’elle soit, après la lecture de la lettre il peut parfaitement changer d’opinion. Pire même finalement s’y opposer. Et si c’est cette pire hypothèse qui se réalise, qu’est-ce que je ferai ?
Je me passe une main derrière la nuque, pour chasser mes mauvaises pensées. Peut-être que ça ne se passera pas aussi mal que cela après tout.
Changer de nom ? Oui c’est même l’idée que j’envisage depuis le début à vrai dire. Pour Dai-kun, mon nom de famille importe nettement moins que la meute que je pourrai rejoindre. Quant à moi… je crois que je serai heureux de pouvoir prendre celui qui aurait du être le mien. Sauf que tout cela, il l’ignore et n’en soupçonne même pas le commencement.
Ce qui me sort de ma nouvelle rêverie c’est son acceptation de lire la lettre. La curiosité de savoir de quoi je parle se lit dans son regard, ainsi que son quasi-empressement de la satisfaire. A partir de maintenant, je n’ai plus rien en main, et il va probablement falloir un peu de temps pour qu’il puisse assimiler les mots couchés sur le papier. S’il avait su ce qu’il l’attendait… je ne suis pas persuadé qu’il serait aussi pressé.
« Merci. »
Je lui tends alors la lettre. Les dés sont jetés. Je l’observe l’ouvrir, puis commencer sa lecture. En suivant ses yeux, je me remémore chaque syllabe et mot. Chacun d’eux détruisant un peu plus les certitudes acquises, broyant les souvenirs, altérant la perception du monde autour. L’écriture penchée si familière à mes yeux, si rassurante en un sens, est en train de balayer comme un fétu de paille mon interlocuteur.
Je vois son visage changer d’expression, passant de la curiosité à la quasi-dévastation. Que puis-je seulement lui dire ? Que j’ai fait des recherches ? Que j’ai fini par trouver l’orphelinat qui m’a pris en charge, puis l’église de mon baptême et enfin le médecin en question ? Que j’avais passé tout mon temps libre à trouver des preuves que toute cette lettre n’était pas un canular ? Que j’avais finalement tout vérifié… que j’avais détesté cette femme que je n’ai jamais connu. Pour qu’au final… pour qu’au final je me mette à sa recherche.
Je sens une larme rouler sur ma joue, miroir de celles se trouvant aux coins de ses yeux. Le silence se prolonge, je sais pourquoi. Je comprends ce qu’il ressent, je l’ai ressenti.
« Monsieur Hermansson ? Vous… vous m’entendez ? Est-ce que… ça va aller ? »
Son absence de réaction et de réponse m’inquiète terriblement. Pourtant j’ai moi aussi eu un moment d’absence en découvrant ces mots. Je ne peux pas lui en vouloir. Cependant, j’ai besoin qu’il me regarde, qu’il réagisse… même pour me jeter hors de son bureau.
« Pappa* ? »
Je me passe une main derrière la nuque, pour chasser mes mauvaises pensées. Peut-être que ça ne se passera pas aussi mal que cela après tout.
Changer de nom ? Oui c’est même l’idée que j’envisage depuis le début à vrai dire. Pour Dai-kun, mon nom de famille importe nettement moins que la meute que je pourrai rejoindre. Quant à moi… je crois que je serai heureux de pouvoir prendre celui qui aurait du être le mien. Sauf que tout cela, il l’ignore et n’en soupçonne même pas le commencement.
Ce qui me sort de ma nouvelle rêverie c’est son acceptation de lire la lettre. La curiosité de savoir de quoi je parle se lit dans son regard, ainsi que son quasi-empressement de la satisfaire. A partir de maintenant, je n’ai plus rien en main, et il va probablement falloir un peu de temps pour qu’il puisse assimiler les mots couchés sur le papier. S’il avait su ce qu’il l’attendait… je ne suis pas persuadé qu’il serait aussi pressé.
« Merci. »
Je lui tends alors la lettre. Les dés sont jetés. Je l’observe l’ouvrir, puis commencer sa lecture. En suivant ses yeux, je me remémore chaque syllabe et mot. Chacun d’eux détruisant un peu plus les certitudes acquises, broyant les souvenirs, altérant la perception du monde autour. L’écriture penchée si familière à mes yeux, si rassurante en un sens, est en train de balayer comme un fétu de paille mon interlocuteur.
Mon petit ange,
Je sais que tu ignores tout de moi, que tu ne comprends même pas pourquoi cet avocat vient à toi. J’ai si peu de temps pour tout t’expliquer, pourtant il y a tellement à te dire. Tu dois te poser tellement de questions. Des questions auxquelles je ne vais pas pouvoir t’apporter de réponses en face à face. Je t’en pris pardonne moi si tu en trouves le courage.
La première question, bien entendu est qui je suis. Je me nomme Frida Toov et je suis ta mère biologique. Je suis originaire de Norvège, loin de là où tu as grandis mais avec les mêmes froids hivernaux. Je viens de la capitale, même si j’ai passé une partie de mon enfance en Suisse. Je suis une hunter qualifiée, même si je ne fais pas partie des meilleurs de ma promotion. J’appartiens à une organisation séculaire, qui œuvre pour le bien et la protection de l’Humanité. Elle se nomme l’Ordre Renfield.
Malgré toute la loyauté que j’éprouve pour mon Ordre, j’ai failli à mes devoirs il y a environ 18 mois. J’étais de retour dans mon pays natal pour une mission simple, c’est là que j’ai rencontré ton père. Je suis tombée sous son charme, nous avons flirté ensemble malgré les avertissements de son père. Je suis tombée amoureuse de lui, et j’ai honte d’avouer que pour la première fois de ma vie j’ai douté du bien fondé de ma cause. Cependant l’amour que je portais à ton père, que je lui porte encore, m’a poussé à faire fit de mes obligations pour être autant que possible à ses côtés. Pour son bien, j’ai tu pour qui je travaillais. J’avais tellement peur qu’il me rejette en le découvrant.
Qu’est-ce qui a tout arrêter ? Voilà ce que tu dois te demander. Mes parents en sont responsables. Eux n’ont jamais doutés, de purs produits de l’Ordre Renfield. Ils m’avaient trouvé un futur époux lorsqu’ils ont découvert que je n’étais plus vierge comme j’aurai dû l’être. Je n’avais encore jamais vu mon père, ton grand-père, aussi énervé. J’ai eu de la chance que le fiancé qu’il m’avait choisi accepte de m’épouser malgré ma condition impur. Sauf que j’ai continué à voir ton père en secret pendant tout le temps qu’a durée mes fiançailles. Je l’aimais tellement mon chéri. Il était beau, il doit toujours l’être, et si honorable. Son seul tord était de ne pas avoir la même filiation en terme d’organisation que moi.
Tu dois penser que j’aurai pu m’enfuir avec lui, tout quitter pour lui. J’aurai peut-être dû oui, mais il m’était impossible de le faire. Trahir mon organisation et sa cause était, est toujours, au-dessus de mes forces.
Quand arrives-tu dans l’histoire ? Maintenant mon petit ange. J’ai découvert, un peu par hasard lors d’une visite médicale de routine que j’étais enceinte. C’était à la fois le plus beau et le pire jour de ma vie. Du moins, c’est ce que je pensais. J’ai effacé les résultats pour que personne ne sache. J’ai gardé ce secret pour que mon Ordre ne le sache pas. Personne ne le savait. Plusieurs fois j’ai pensé le dire à ton père… il avait le droit de savoir que je t’attendais. Mais chaque fois que j’ai essayé, les mots me manquaient. Son sourire, sa joie de vivre, ses convictions… Je ne pouvais pas le détourner de ce qu’il s’apprêtait à faire, ni de la vie qu’il s’était choisi.
Qu’ai-je fait après ? C’est bien la question que tu te poses à présent. J’ai fuis. J’ai quitté la Norvège seule et clandestinement. J’étais enceinte de toi depuis 4 mois. Je ne pouvais plus avorter et de toute façon cela n’avait pas été envisageable. Si Dieu avait souhaité que je tombe enceinte, c’est qu’Il avait un dessin pour moi. Je n’ai pas le droit de le remettre en cause. Alors j’ai parcouru le monde, me cachant sans relâche pour ne pas être retrouvé par ma famille. Je sais que mes parents t’auraient enlevé à moi. Et je ne pouvais pas supporter l’idée. J’ai finalement arrêté ma course au à Los Angeles.
C’est là que tu es né.
Tu étais si petit. Tu n’as pas pleuré longtemps tu sais. Tu t’es arrêté immédiatement après que le médecin t’ait posé contre moi. Tu étais si adorable, mon petit ange. Je ne te connaissais pas depuis longtemps, mais je t’aimais déjà plus que tout au monde. Lorsque tu as ouvert tes petits yeux pour la première fois, je t’ai souris comme je souriais à ton père. Tu avais ses yeux et ton sourire se reflétait dedans. Je me suis occupée de toi durant deux semaines, te choyant comme le plus précieux des trésors. J’aurai tout donner pour toi mon ange.
Je sais… tu te demandes alors pourquoi je t’ai abandonné, n’est-ce pas ? Surtout si je t’aimais autant que mes mots le disent. C’est justement parce que je pourrai donner ma vie pour toi que je t’ai laissé derrière moi. J’aurai tant aimé te voir ramper sur le seul, puis t’apprendre à marcher, t’entendre gazouiller et t’apprendre à parler avec ta petite voix d’enfant. T’emmener pour la première fois à l’école, te consoler quand tu aurais eu peur et t’encourager à te relever pour devenir plus fort. Ce n’était pas le dessin de Dieu pour nous, pour moi.Je le regrette chaque jour un peu plus, mais c’était le mieux pour toi. Il fallait que je te préserve. Quoi qu’il puisse m’en coûter. Je ne voulais pas que tu subisses ma vie, ou pire que l’on puisse se servir de toi contre ton père. Je sais que s’il savait pour toi, il remuerait ciel et terre pour te trouver et prendre soin de toi. Mais je lui ai caché ma grossesse, et maintenant je ne peux pas prendre le risque de l’informer de ta naissance. Cela serait trop dangereux pour vous deux. Je sais que mon Ordre le garde à l’œil.
Je t’ai fait baptiser avant de te remettre à l’adoption, comme ça je sais que Dieu peut veiller sur toi pour moi. J’ai choisi comme premier prénom Nathan, parce que c’est le médecin qui m’a aidé à te mettre au monde à l’abri des regards. Comme second prénom, j’ai choisi à celui que ton père aimait bien Christopher. De cette façon, j’espère que même si nous sommes loin de toi, tu nous auras un peu à tes côtés. J’ai demandé à l’orphelinat que l’on te laisse tes prénoms, c’était la seule chose que je pouvais t’offrir sans te mettre en danger.
Tu dois être si grand à présent, pratiquement un homme. L’avocat qui t’a remis la clef de banque permettant d’accéder à cette lettre ne devait te chercher que lorsque tu aurais atteint tes 17 ans. Tu dois tellement lui ressembler. Je t’imagine grand, blond avec tes yeux bleus. Je sais que tu dois faire des ravages dans les cœurs. J’espère que tu as eu une belle vie malgré tout, que la famille qui t’a adopté a pris soin de toi, comme si tu étais leur propre enfant.
Maintenant… si tu lis mes mots… Cela voudra dire que j’ai péri au nom de la cause de mon Ordre.
Cela vaut dire que je n’aurai jamais le bonheur de te revoir et de te serrer à nouveau contre moi. Que je n’ai jamais eu le courage, ni la force de revoir ton père après que ma famille m’ait forcé à épouser mon mari. Que jamais nous ne pourrons être réuni tous les deux. Sache que malgré ma décision, tu as toujours été dans mon cœur et chaque soir j’ai prié pour que tu sois en sécurité.
Cependant, si jamais malgré le sacrifice que j’ai fait pour te préserver, l’Ordre Renfield te retrouve. Tourne toi vers ton père. Il saura te protéger, et même t’apprendre à le faire peut-être. Il ne te croira peut-être pas… Il faudra que tu te mettes à sa place, comme je viens de le faire avec toi. Ce sera un choc, il ne comprendra probablement pas. Tu sais mon petit ange, 18 ans c’est très long et plus que suffisant pour être méfiant.
Alors fait-lui lire ma lettre. Il reconnaîtra peut-être mon écriture. Tu le trouveras certainement en Norvège, là où tout à commencer pour nous deux. Il se nomme Aaren Hermansson, il est aussi blond que toi et possède les mêmes yeux que les tiens. C’est un homme bon et généreux, je le sais parce qu’il n’y a aucune raison qu’il ait changé avec le temps.
Et toi Aaren, mon amour. Pardonne-moi de t’avoir quitté sans un mot et de t’avoir privé ainsi de notre enfant. Je sais que tu as du m’en vouloir, probablement autant que notre fils m’en veut. Mais tu sais que jamais nous n’aurions pu être pleinement ensemble, toi un futur Chevaliers des Ombres et moi une Renfield. Prends soin de notre enfant pour moi si tu veux bien, rattraper le temps que je vous ai fait perdre. J’ai la conviction que tu aurais été, est et sera le plus merveilleux des pères. Je l’ai toujours su, et je suis convaincue que notre fils saura te le faire voir.
Je vous aime mes anges, et vous aimerais toujours.
Avec tout mon amour,
Frida.
La première question, bien entendu est qui je suis. Je me nomme Frida Toov et je suis ta mère biologique. Je suis originaire de Norvège, loin de là où tu as grandis mais avec les mêmes froids hivernaux. Je viens de la capitale, même si j’ai passé une partie de mon enfance en Suisse. Je suis une hunter qualifiée, même si je ne fais pas partie des meilleurs de ma promotion. J’appartiens à une organisation séculaire, qui œuvre pour le bien et la protection de l’Humanité. Elle se nomme l’Ordre Renfield.
Malgré toute la loyauté que j’éprouve pour mon Ordre, j’ai failli à mes devoirs il y a environ 18 mois. J’étais de retour dans mon pays natal pour une mission simple, c’est là que j’ai rencontré ton père. Je suis tombée sous son charme, nous avons flirté ensemble malgré les avertissements de son père. Je suis tombée amoureuse de lui, et j’ai honte d’avouer que pour la première fois de ma vie j’ai douté du bien fondé de ma cause. Cependant l’amour que je portais à ton père, que je lui porte encore, m’a poussé à faire fit de mes obligations pour être autant que possible à ses côtés. Pour son bien, j’ai tu pour qui je travaillais. J’avais tellement peur qu’il me rejette en le découvrant.
Qu’est-ce qui a tout arrêter ? Voilà ce que tu dois te demander. Mes parents en sont responsables. Eux n’ont jamais doutés, de purs produits de l’Ordre Renfield. Ils m’avaient trouvé un futur époux lorsqu’ils ont découvert que je n’étais plus vierge comme j’aurai dû l’être. Je n’avais encore jamais vu mon père, ton grand-père, aussi énervé. J’ai eu de la chance que le fiancé qu’il m’avait choisi accepte de m’épouser malgré ma condition impur. Sauf que j’ai continué à voir ton père en secret pendant tout le temps qu’a durée mes fiançailles. Je l’aimais tellement mon chéri. Il était beau, il doit toujours l’être, et si honorable. Son seul tord était de ne pas avoir la même filiation en terme d’organisation que moi.
Tu dois penser que j’aurai pu m’enfuir avec lui, tout quitter pour lui. J’aurai peut-être dû oui, mais il m’était impossible de le faire. Trahir mon organisation et sa cause était, est toujours, au-dessus de mes forces.
Quand arrives-tu dans l’histoire ? Maintenant mon petit ange. J’ai découvert, un peu par hasard lors d’une visite médicale de routine que j’étais enceinte. C’était à la fois le plus beau et le pire jour de ma vie. Du moins, c’est ce que je pensais. J’ai effacé les résultats pour que personne ne sache. J’ai gardé ce secret pour que mon Ordre ne le sache pas. Personne ne le savait. Plusieurs fois j’ai pensé le dire à ton père… il avait le droit de savoir que je t’attendais. Mais chaque fois que j’ai essayé, les mots me manquaient. Son sourire, sa joie de vivre, ses convictions… Je ne pouvais pas le détourner de ce qu’il s’apprêtait à faire, ni de la vie qu’il s’était choisi.
Qu’ai-je fait après ? C’est bien la question que tu te poses à présent. J’ai fuis. J’ai quitté la Norvège seule et clandestinement. J’étais enceinte de toi depuis 4 mois. Je ne pouvais plus avorter et de toute façon cela n’avait pas été envisageable. Si Dieu avait souhaité que je tombe enceinte, c’est qu’Il avait un dessin pour moi. Je n’ai pas le droit de le remettre en cause. Alors j’ai parcouru le monde, me cachant sans relâche pour ne pas être retrouvé par ma famille. Je sais que mes parents t’auraient enlevé à moi. Et je ne pouvais pas supporter l’idée. J’ai finalement arrêté ma course au à Los Angeles.
C’est là que tu es né.
Tu étais si petit. Tu n’as pas pleuré longtemps tu sais. Tu t’es arrêté immédiatement après que le médecin t’ait posé contre moi. Tu étais si adorable, mon petit ange. Je ne te connaissais pas depuis longtemps, mais je t’aimais déjà plus que tout au monde. Lorsque tu as ouvert tes petits yeux pour la première fois, je t’ai souris comme je souriais à ton père. Tu avais ses yeux et ton sourire se reflétait dedans. Je me suis occupée de toi durant deux semaines, te choyant comme le plus précieux des trésors. J’aurai tout donner pour toi mon ange.
Je sais… tu te demandes alors pourquoi je t’ai abandonné, n’est-ce pas ? Surtout si je t’aimais autant que mes mots le disent. C’est justement parce que je pourrai donner ma vie pour toi que je t’ai laissé derrière moi. J’aurai tant aimé te voir ramper sur le seul, puis t’apprendre à marcher, t’entendre gazouiller et t’apprendre à parler avec ta petite voix d’enfant. T’emmener pour la première fois à l’école, te consoler quand tu aurais eu peur et t’encourager à te relever pour devenir plus fort. Ce n’était pas le dessin de Dieu pour nous, pour moi.Je le regrette chaque jour un peu plus, mais c’était le mieux pour toi. Il fallait que je te préserve. Quoi qu’il puisse m’en coûter. Je ne voulais pas que tu subisses ma vie, ou pire que l’on puisse se servir de toi contre ton père. Je sais que s’il savait pour toi, il remuerait ciel et terre pour te trouver et prendre soin de toi. Mais je lui ai caché ma grossesse, et maintenant je ne peux pas prendre le risque de l’informer de ta naissance. Cela serait trop dangereux pour vous deux. Je sais que mon Ordre le garde à l’œil.
Je t’ai fait baptiser avant de te remettre à l’adoption, comme ça je sais que Dieu peut veiller sur toi pour moi. J’ai choisi comme premier prénom Nathan, parce que c’est le médecin qui m’a aidé à te mettre au monde à l’abri des regards. Comme second prénom, j’ai choisi à celui que ton père aimait bien Christopher. De cette façon, j’espère que même si nous sommes loin de toi, tu nous auras un peu à tes côtés. J’ai demandé à l’orphelinat que l’on te laisse tes prénoms, c’était la seule chose que je pouvais t’offrir sans te mettre en danger.
Tu dois être si grand à présent, pratiquement un homme. L’avocat qui t’a remis la clef de banque permettant d’accéder à cette lettre ne devait te chercher que lorsque tu aurais atteint tes 17 ans. Tu dois tellement lui ressembler. Je t’imagine grand, blond avec tes yeux bleus. Je sais que tu dois faire des ravages dans les cœurs. J’espère que tu as eu une belle vie malgré tout, que la famille qui t’a adopté a pris soin de toi, comme si tu étais leur propre enfant.
Maintenant… si tu lis mes mots… Cela voudra dire que j’ai péri au nom de la cause de mon Ordre.
Cela vaut dire que je n’aurai jamais le bonheur de te revoir et de te serrer à nouveau contre moi. Que je n’ai jamais eu le courage, ni la force de revoir ton père après que ma famille m’ait forcé à épouser mon mari. Que jamais nous ne pourrons être réuni tous les deux. Sache que malgré ma décision, tu as toujours été dans mon cœur et chaque soir j’ai prié pour que tu sois en sécurité.
Cependant, si jamais malgré le sacrifice que j’ai fait pour te préserver, l’Ordre Renfield te retrouve. Tourne toi vers ton père. Il saura te protéger, et même t’apprendre à le faire peut-être. Il ne te croira peut-être pas… Il faudra que tu te mettes à sa place, comme je viens de le faire avec toi. Ce sera un choc, il ne comprendra probablement pas. Tu sais mon petit ange, 18 ans c’est très long et plus que suffisant pour être méfiant.
Alors fait-lui lire ma lettre. Il reconnaîtra peut-être mon écriture. Tu le trouveras certainement en Norvège, là où tout à commencer pour nous deux. Il se nomme Aaren Hermansson, il est aussi blond que toi et possède les mêmes yeux que les tiens. C’est un homme bon et généreux, je le sais parce qu’il n’y a aucune raison qu’il ait changé avec le temps.
Et toi Aaren, mon amour. Pardonne-moi de t’avoir quitté sans un mot et de t’avoir privé ainsi de notre enfant. Je sais que tu as du m’en vouloir, probablement autant que notre fils m’en veut. Mais tu sais que jamais nous n’aurions pu être pleinement ensemble, toi un futur Chevaliers des Ombres et moi une Renfield. Prends soin de notre enfant pour moi si tu veux bien, rattraper le temps que je vous ai fait perdre. J’ai la conviction que tu aurais été, est et sera le plus merveilleux des pères. Je l’ai toujours su, et je suis convaincue que notre fils saura te le faire voir.
Je vous aime mes anges, et vous aimerais toujours.
Avec tout mon amour,
Frida.
Je vois son visage changer d’expression, passant de la curiosité à la quasi-dévastation. Que puis-je seulement lui dire ? Que j’ai fait des recherches ? Que j’ai fini par trouver l’orphelinat qui m’a pris en charge, puis l’église de mon baptême et enfin le médecin en question ? Que j’avais passé tout mon temps libre à trouver des preuves que toute cette lettre n’était pas un canular ? Que j’avais finalement tout vérifié… que j’avais détesté cette femme que je n’ai jamais connu. Pour qu’au final… pour qu’au final je me mette à sa recherche.
Je sens une larme rouler sur ma joue, miroir de celles se trouvant aux coins de ses yeux. Le silence se prolonge, je sais pourquoi. Je comprends ce qu’il ressent, je l’ai ressenti.
« Monsieur Hermansson ? Vous… vous m’entendez ? Est-ce que… ça va aller ? »
Son absence de réaction et de réponse m’inquiète terriblement. Pourtant j’ai moi aussi eu un moment d’absence en découvrant ces mots. Je ne peux pas lui en vouloir. Cependant, j’ai besoin qu’il me regarde, qu’il réagisse… même pour me jeter hors de son bureau.
« Pappa* ? »
"Les dés sont jetés"
Etilya sur DK RPG
Pappa* = papa en norvégien
Aaren S. Hermansson#106749#106749#106749#106749#106749#106749
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Jeu 2 Déc 2021 - 19:08
Après une dernière hésitation et un remerciement soufflé entre ses lèvres, Nathan lui remit le précieux papier qui semblait tant le préoccuper. Aaren manipula avec précaution l'enveloppe. Il sentait sous ses doigts les fibres affectées par l'usure du temps. Il sortit avec délicatesse son contenu ; une autre feuille pliée en trois, qui laissait entrevoir à travers la cellulose des lignes noires. Une lettre, vraisemblablement. Il la déplia lentement et ses yeux agrippèrent aussitôt les premiers mots. Le chevalier fronça les sourcils. Outre ces courbes longilignes qui lui paraissaient étrangement familières, le ton de l'auteure l'intriguait. Il devina son identité aux qualificatifs très intimes destinés à Nathan. Il s'agissait d'un document privé écrit par sa mère biologique ; pourquoi le lui faire lire ? Ses prunelles céruléennes quittèrent brièvement le papier pour fixer le jeune homme, en quête de réponse. Néanmoins, il lui avait promis de le lire et d'en croire la véracité. Il n'en saurait pas plus tant qu'il n'aurait pas achevé sa lecture, aussi revint-il rapidement à la lettre pour finir le premier paragraphe.
A peine Aaren eut-il décrypté les premiers mots du second que sa bouche s'ouvrit, frappé de stupeur par la vérité qui se dévoilait sous ses phalanges. Son visage, déjà pâle de nature, devint blême.
"Frida…"
Le prénom de son premier amour s'échappa de ses lèvres dans un murmure étranglé. Son visage surgit du tréfond de son âme pour lui sourire avec tendresse, et tristesse. Aussitôt un torrent d'émotions remonta du passé. Émotions qu'il avait cru étouffées depuis bien longtemps. Comment… elle n'avait jamais eu d'enfant ! Elle avait épousé un autre homme un an après leur rupture, mais le destin l'avait fauchée avant qu'elle eût le temps d'enfanter. Une fin d'autant plus cruelle que c'était un vœu profondément ancré dans son cœur. Il aurait su si de cette union incompréhensible était né un enfant…
Alors même que son esprit peinait à enregistrer l'identité de la mère, voilà qu'une autre information accablante le prenait à la gorge. Renfield. Elle faisait partie de l'Ordre Renfield, depuis le début. Et il n'en avait jamais rien su ? Jamais rien vu ? … Les mises en garde de son père Erik lui revinrent en mémoire. En savait-il quelque chose à l'époque ?... Il cligna des yeux, incrédule. Mais il avait promis à Nathan d'en croire le contenu, aussi… impensable pût-il être.
Il poursuivit donc sa lecture, de plus en plus fébrile. Dix-huit mois. Il peinait à dresser la temporalité de cette lettre. En vérité, le scénario qu'elle exposait ressemblait beaucoup à un autre… Un sentiment insidieux se faufila dans son cœur, qui rata un battement, d'accélérer la cadence. Non, ce n'était pas possible, il se trompait. Ses yeux dévalèrent de plus belles les lignes, pressés de le détromper.
Ses fiançailles. Elle lui en avait vaguement parlé… L'idée inconcevable se consolidait seconde après seconde. Chaque nouvel enchaînement de courbes se superposait trop bien à son vécu pour que la chute fût fondamentalement différente de ce qu'il appréhendait. Et pourtant son esprit se refusait toujours à cette inéluctable vérité. Parce qu'elle impliquait tellement de choses. Trop de choses.
Elle avait fui hors du continent. Là encore les pièces s'assemblaient trop bien. Elle avait effectivement disparu, du jour au lendemain, sans rien lui dire, puis à son retour elle lui avait annoncé la fin de leur relation, par lettre interposée, sans raison convaincante. Ceci expliquerait cela… mais il ne pouvait pas conclure ainsi. Sa main droite glissa sur le bois du bureau pour se poser à plat, les doigts écartés, dans un geste désespéré pour contrôler les tremblements qui troublaient sa légendaire impassibilité.
Les lignes suivantes décrivaient les circonstances de la naissance, et la joie éphémère qui avait suivi. Les scénarios d'une mère élevant son enfant en toute quiétude, balayés par la fatalité d'une vie trop cruelle pour être magnanime. Puis les raisons de l'abandon et tout ce que ce geste impliquait. Et finalement elle expliquait le plus important. Son identité. Nathan, en hommage à celui qui avait donné la vie à son fils. Christopher, à la mémoire du père qui aimait ce patronyme. Un prénom qu'Aaren appréciait particulièrement. Un indice supplémentaire, et pourtant son esprit fuyait encore cette réalité accablante.
La gorge sèche, le Hunter poursuivit sa lecture pour arriver au drame. Frida évoquait sa propre mort. Ces quelques courbes tracées avec finesse réveillèrent aussitôt la douleur de cette terrible perte, qui l'avait brisé dans sa prime jeunesse. Des larmes naquirent aux coins de ses yeux. Il se voyait effondré dans les bras de son père qui venait lui annoncer la triste nouvelle. Il se voyait refoulé par la famille de Frida qui refusait de le voir à l'enterrement. Il se voyait penché sur la tombe, à la nuit tombée, déposer un bouquet de chrysanthèmes et lui adresser ses derniers mots.
Alors fais lui lire ma lettre. Une dernière phrase de certitude avant l'annonce inéluctable de l'identité de ce père inconnu et absent. Le doute n'était plus vraiment permis. Et pourtant son propre nom couché sur le papier lui porta un ultime coup au cœur qui acheva ses dernières défenses. Les larmes coulèrent sur ses joues alors qu'il était confronté à cette impensable vérité. C'était lui, le père de Nathan. Il cilla, la respiration coupée, puis accusa le coup en enveloppant son visage dans sa paume droite.
Le dernier paragraphe lui était adressé. Sa main glissa sur ses pommettes avant de se refermer en poing contre sa bouche alors qu'il en décryptait le contenu. Chaque mot transpercait un peu plus son cœur déjà ébranlé comme jamais par ce qu'il venait d'apprendre. Son amour de jeunesse perdu lui offrait ses derniers mots, emprunts de regrets, de résignation et d'espoir. Comment aurait-il pu être préparé à ça, lui qui avait tiré un trait sur leur histoire depuis bien longtemps ? Et pourtant sa réaction était la preuve qu'il n'avait jamais cessé de l'aimer en dépit du chagrin, de la peine et des incertitudes qu'elle lui avait laissé.
La dernière phrase fit couler de nouvelles larmes sur son visage pâle. Sa lecture achevée, ses doigts lâchèrent la lettre et la main gauche rejoignit la droite. Le chef des chevaliers ferma les yeux et sans vraiment s'en rendre compte son visage trouva refuge dans le creux de ses paumes. Il devait encaisser ces révélations. Mais comment … Frida pressentait qu'il lui en voudrait. Et comment ne pas lui en vouloir ? Ils avaient déjà discuté famille, une fois, avec elle. Il lui avait confié à quel point la famille était tout pour lui, lui qui n'en avait pas vraiment connu. Que s'il devait fonder sa propre famille, il lui faudrait d'abord retrouver la sienne, pour qu'il eût une histoire à léguer en héritage. Quant à l'abandon, il représentait la pire trahison à ses yeux. Et pourtant aujourd'hui il apprenait qu'il avait un fils, et il n'avait pas retrouvé la trace de son propre père. Aaren n'avait pas pu tenir sa promesse intérieure. Cette terrible désillusion lui broyait le cœur.
La question de Nathan lui parvint étouffée, comme si l'air était constitué de coton, si bien qu'il poursuivit son introspection sans réagir. Et que dire de la plus cruelle plaisanterie de l'histoire : Frida avait abandonné son enfant -leur enfant- dans l'espoir de lui offrir un autre avenir que Renfield. Mais sa famille adoptive s'était rangée de leur côté… Un terrible sacrifice qui se révélait vain. Il secoua la tête devant tant de fatalité. Quelle ironie du sort…
"Pappa ?"
Ce qualificatif qui lui était destiné lui fit l'effet d'un électrochoc. Il releva vivement la tête dans un sursaut, pour fixer Nathan d'un air hagard. Il venait de l'appeler papa. Cette réalité était encore trop fraîche pour son esprit en difficulté. Néanmoins il ne rejeta pas cet appel. D'autant plus que le détail qui le chiffonnait depuis leur première rencontre lui sautait enfin aux yeux. Quand il observait Nathan plus attentivement, il se voyait lui-même, en plus jeune. Frida avait raison. Il avait ses yeux et son sourire. Mais ses traits, plus fins et délicats, lui venaient indéniablement de sa mère. Un mélange harmonieux de leurs gènes, une nouvelle preuve irréfutable de cette vérité qui dérangeait. Le Norvégien finit par cligner des yeux avant de les poser sur son bureau.
"Jeg… vet ikke…"
Il mit plusieurs secondes à réaliser qu'il s'était exprimé machinalement dans sa langue natale, que Nathan ne comprenait peut-être pas. Le chef de chevalier se racla la gorge avant de reprendre en anglais.
"Je ne sais pas… "
Une réponse en tout sincérité à la question posée par Nathan un peu plus tôt. Non, il ne pouvait pas dire que ça allait. Il venait d'apprendre que Frida, à l'origine de son premier chagrin d'amour, n'était pas morte d'un accident de train, mais en mission pour ses plus grands ennemis, lui avait caché l'existence de leur fils, et n'avait jamais cessé de l'aimer. Tant d'émotions contraires se disputaient la conquête de son cœur actuellement. Le regard du géant rejoignit finalement celui de Nathan et remarqua les larmes qui avaient coulé sur ses joues. Il devinait la peur, l'appréhension et l'incertitude dans son regard.
"Je… "
Aaren soupira en fermant brièvement les yeux. Il devait dire quelque chose. Autre chose.
"Je suis désolé…"
Il s'exprimait avec difficulté tant l'émotion lui serrait la gorge. Les mots allaient et venaient sans cesse dans son esprit, insaisissables. Nathan espérait certainement une autre réaction. Qu'il lui sourit, qu'il le prenne dans ses bras, qu'il se réjouisse d'avoir un fils. Il n'en était pas malheureux, bien sûr -jamais. Mais le choc l'anesthésiait trop pour l'instant. Il ne s'excusait pas pour rejeter cette vérité -car il ne la rejetait pas-, mais simplement parce qu'il était sincèrement désolé de ne pas avoir de meilleure réaction. Mais aussi de ne pas avoir su, ne pas avoir pu être là plus tôt.
"C'est… beaucoup à encaisser…"
Aaren se massa l'arrête du nez entre le pouce et l'index de sa main gauche. Il se fustigeait de n'avoir pas meilleure éloquence en pareille situation. En vérité cette avalanche de nouvelles positives et négatives l'assommait. L'étouffait. Il se leva lentement, éprouvant ses membres encore fébriles d'émotion, pour se diriger vers l'unique fenêtre de la pièce. Celle-ci, composée de verre pare-balle, restait fermée la quasi totalité du temps par sécurité. Mais actuellement il avait besoin d'air. Il l'ouvrit donc pour profiter d'un peu de la fraîcheur de ce début de soirée. Après une bouffée d'air frais, il renouvela sa tentative.
"Je… ce n'est pas la vie que je souhaitais pour…"
Il était peut-être encore un peu trop tôt pour prononcer les mots exacts... Le norvégien se passa à nouveau une main sur le visage tandis que l'autre, appuyée sur le rebord, soutenait sa masse corporelle.
"J'ai… je voulais pour ma famille… une meilleure vie. Une histoire différente de la mienne..."
Mais Nathan avait perdu sa mère trop jeune pour la connaître, et grandi sans son père. L'histoire se répétait inexorablement, et Aaren en était d'autant plus dévasté. C'était fou à quel point une simple combinaison de cellulose et de tanin pouvait renverser les piliers de vingt ans de certitudes et de vérité préconçue. En l'espace de quelques minutes sa vie entière avait basculé irrémédiablement, soufflée par quelques lettres tracées à l'encre noire. Qui aurait pu imaginer une telle tournure ? Probablement personne, et certainement pas lui.
Nathan Chris Arcand#106768#106768#106768#106768#106768#106768
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Lun 6 Déc 2021 - 20:50
Between Light and Shadow
Feat Aaren Hermansson
Le regard inquisiteur qu’il m’a adressé en lisant les premiers mots, découvrant que c’était une lettre privé qui m’était normalement exclusivement destinés… C’était son dernier où il était sûr de lui et de ses convictions. Je sais que ça reviendra, mais pas de suite. Non là il lui faut d’abord encaisser le choc qu’il vient de subir. Sa pâleur pourrait engendrer la plu terrible des inquiétudes à quiconque poserai les yeux sur lui maintenant. Pas à moi. Je sais que ces lignes vont le heurter et le renverser. Je devine pourquoi il pâlit jusqu’à être blême.
Le prénom qu’il laisse échapper dans un murmure étranglé me laisse deviner tout ce qu’il a pu signifier avant… et peut-être quelque part encore maintenant. A la fois de la joie, de l’amour, de la peine et de la douleur.
L’incompréhension domine toutes les autres émotions. Comme si un élément lui manquait pour comprendre. Comme si par rapport à ce qu’il a vécu, à ses souvenirs, il manquait un petit quelque chose pour que tout puisse faire sens dans son esprit. Ou peut-être simplement que son esprit le plonge dans le déni pour se protéger ? Ca a déjà été un choc pour moi, et j’ai commencé par nier aussi fort que je le pouvais la réalité, avant de me rendre à l’évidence. Lui, il a tout un passif, des souvenirs, des ressentis qui s’ajoute aux informations qu’ils découvrent. Cela fait peut-être trop… beaucoup trop pour une seule personne.
Sa fébrilité fait un présent écho à celle que j’ai pu ressentir en lui tendant la lettre. Lettre qui est à la fois l’ouverture sur un futur et aussi une sorte de condamnation. En y repensant c’est assez étrange. Je devrais vivre bien plus que cela ce qu’il ressent, m’inquiéter plus encore pourtant… pourtant je suis assez serein. J’appréhende la fin de sa lecture, et la réaction qui ira avec. La peur ne m’a pas quitté, mais elle ne domine plus. Parce que même si ce n’est que la destruction que cette lettre provoque, je sais qu’on partagera toujours une sorte de lien. Aussi ténu qu’il puisse être.
Sa lecture progresse plus rapidement, je le vois aux va-et-vient rapide de son regard sur le papier. Tout comme j’arrive à deviner les mots qui le perturbent le plus, lorsqu’il se stoppe un instant dessus. Peut-être y voit-il des informations précieuses qui complètent ses souvenirs ? Ou des preuves implacables de la révélation qui s’avance ? J’ignore s’il les accepte, ou s’il les réfutent de toute sa volonté. Dans un geste presque désespéré, il pose sa main sur le bois du bureau. Elle tremble malgré tout. Ses doigts écartés semblent transit de froid, tant les tremblements qui les agitent sont hors de contrôle.
Mon silence, fait écho au sien. Dans celui qui l’entoure, n’importe qui entrant verrait une terrible nouvelle, l’annonce d’une mort. En un sens… c’est la vérité. Il y est annoncé la mort de ma mère biologique, de Frida Toov qu’il a aimé. J’ignore s’il savait déjà pour sa mort, mais il est possible que sous cet éclairage nouveau, ce soit comme un second coup à l’estomac. Les larmes qui naissent aux coins de ses yeux ne me trompent pas. Malgré ce qu’elle a pu lui faire, la peine qu’elle lui a causé et la douleur de son absence, elle a conté plus que de raison pour lui. Ensemble ils ont partagé des moments, des souvenirs, des joies et des peines… tout ce que je n’aurais jamais avec elle.
Suis-je un peu jaloux ? Je crois. J’aurai aimé la rencontrer, lui parler, peut-être l’enlacer pour sentir son parfum. Tellement d’autres choses encore dont je ne pourrai que regretter l’absence. Je ne sais à quoi elle ressemble que grâce à une photo, qui été jointe avec la lettre. Une photo d’elle et de moi bébé. Peut-être que j’aurai dû la prendre avec lui, la montrer à celui qu’elle a aimé et qui aurait dû être là avec elle. C’est peut-être un peu égoïste de ma part mais… c’est la seule chose que j’ai d’elle, mon unique souvenir, et je préfère le conserver pour moi seul.
Le temps changera peut-être ma façon de voir.
Je le vois laisser ses larmes rouler sur ces joues, tenter de les dissimuler en masquant son visage de sa main qui était sur le bureau. Je sais maintenant où il en est dans sa lecture. Il arrive à la fin. Au moment où ses doutes, son probable déni, ne peuvent simplement plus nier la vérité… à moins de renier une part de son passé. Son nom couché sur le papier, dans cette lettre à l’écriture douce et penchée. Puis les derniers mots qui lui sont adressés à travers le temps, des excuses et des encouragements, pour finir par une conviction profonde. J’ignore même si son désir pourra être comblé par-delà sa mort. Il nous faudra du temps pour, encore faut-il que nous nous l’accordions. Moi j’en ai envie, mais lui ? Le souhaitera-t-il après un tel choc ? Je crains encore qu’il ne me jette de son bureau, même si à le voir je suis de moins en moins convaincu qu’il en aurait la force. Il dépose la lettre avant de nicher son visage dans les paumes de ses mains, laissant libre court à ses larmes.
Le silence devient oppressant, mon cœur me fait mal de le voir ainsi… aussi dévasté. Pourtant je ne peux rien faire pour l’apaiser, rien dire pour enlever le poids qui broie son cœur. Cette lettre est porteuse de beaucoup de chose pour lui, notamment d’une terrible trahison et de mensonge. Sans vraiment savoir pourquoi, je sens des larmes couler sur mes joues, faisant échos à celles qu’il cache. Je me mens à moi-même, je sais pourquoi je pleure. J’ai mal pour lui, même si je n’ai aucun souvenir d’elle, sa lettre m’a autant réconforté que blessé lorsque je l’ai lu.
Combien de fois l’ai-je relu ? Je n’ai pas tenu le compte, beaucoup trop de fois je suppose. Combien de fois ai-je du m’arrêter pour retenir mes larmes de colères, de peine ou de joie pour ne pas risquer d’abîmer ses mots ? A chaque lecture. J’ai haïs cette femme inconnue si fort que seulement penser à elle me coupait le souffle. Et pourtant… pourtant j’ai fini par accepter ses raisons, les comprendre dans une certaine mesure… et même lui être reconnaissant d’avoir fait un choix aussi difficile pour mon bien. Il m’a fallu du temps pour réaliser qu’il lui avait fallu du courage pour agir ainsi pour d’abord penser à ma protection, à celle de mon père, à mon futur et s’effacer totalement.
Mes paroles ne semblent pas l’atteindre. Sa peine semble tellement immense qu’elle occulte probablement tout. Il ne m’entend pas, ou mes mots ne sont pas prit en compte par son cerveau. Au final le résultat est le même, il est déconnecté de ce qui se passe maintenant dans son bureau. J’ignore où il se trouve, jusqu’où il s’est mentalement retiré, mais loin c’est la seule certitude.
J’ose l’appeler papa dans sa langue natale. C’est l’un des seuls mots que je sache dire d’ailleurs en norvégien, qui est loin d’être une langue facile d’approche bien que l’étant plus que le japonais. Mon audace a au moins le mérite de le faire revenir au présent. C’est en sursaut qu’il tourne la tête vers moi et me fixe, hagard. Quelques secondes s’écoulent encore avant qu’il n’esquisse une nouvelle réaction. Les mots qu’il prononce, je ne les comprends pas. Il est tellement bouleversé qu’il met plusieurs secondes à réaliser dans quelle langue il vient de me répondre.
J’hoche légèrement la tête. Je connais bien ce sentiment. L’impression que plus rien n’a de sens, qu’il n’y a aucune raison que ça puisse finir par aller à nouveau… qu’un vide vient de prendre place au fond de soi et que jamais il ne sera comblé. Son regard perdu croise le mien encore anxieux. Tout est fini concernant ma mère biologique, et ni lui ni moi ne pouvons y changer quoi que ce soit. Mais pour nous deux… tout est encore possible. Mais est-ce réalisable pour autant ? Est-ce que j’espère trop ?
Les mots qui traversent ses lèvres sont mal assurés et se transforment en excuse. De quoi donc s’excuse-t-il ? Il… il n’a rien fait de mal. A moins qu’il… non ça ne peut pas être ça. Il aurait, même sans en être capable lui-même, fait venir quelqu’un pour le faire. Est-ce qu’il s’excuse de… de ne pas réagir différemment ? S’il l’avait fait, c’est ça qui m’aurait surpris ! Vu le choc, avant un geste ou autre chose, il faudra du temps. Il complète ses excuses par une évidence.
« Je le sais. Vous n’avez pas besoin de vous excusez. Ces mots sont difficiles à accepter. Il vous faut… du temps, rien de plus. Et rien ne presse. J’ai eu besoin de temps aussi, mais je n’avais pas de souvenirs pouvant tout ralentir. »
J’enfonce là une porte ouverte. C’est… étrange d’essayer de le rassurer. Surtout quand je repense à la trouille qu’il m’a flanqué la dernière fois qu’on s’est vu ! Je ne suis même pas certain que mes mots l’atteignent. Il me tourne le dos, face à la fenêtre qu’il vient d’ouvrir. Il doit penser qu’un peu d’air frais peut lui être salutaire. Je lui souhaite, même si j’en doute. Ca ne change rien à ce qu’il vient de lire, d’apprendre et découvrir, ni à ce que tout cela implique. Peut-être que l’air frais de cet été peut au moins l’aider à organiser ses pensées.
A son tour il enfonce des portes ouvertes. Bien sûr que ce n’était pas ce qu’il aurait souhaité. Je m’en doute. Après tout ce que j’ai pu trouver comme information sur lui, c’est aussi évident pour moi que le fait que je suis amoureux de Dai-kun. En revanche, je me demande maintenant à quel point nos vies sont similaires, puisqu’il affirme qu’il voulais une histoire différente de la sienne. Peut-être n’est-ce pas un mal dans le fond ? Bien que douloureux, ces points communs peuvent nous permettre de nous comprendre. Peut-être mieux qu’on ne peut le supposer pour le moment.
Toujours assis sur mon siège, je cherche mes mots. J’ai tellement rêvé de lui parler sans lui cacher notre filiation, et maintenant… Maintenant je peine à trouver quoi lui dire ou par où commencer. J’aimerais lui dire tellement de choses, aborder tellement de sujets différents… tellement de questions à lui poser. Sur lui, sur elle, sur eux, sur sa vie, ce qu’il aime ou non, son travail… Cependant je sais aussi qu’aujourd’hui ce n’est pas le moment, peut-être pas le lieu non plus. Il faut d’abord qu’il digère ce qu’il vient de lire, qu’il accepte la signification sans être pétrifié et muet.
« Vous savez… c’est plutôt moi qui devrait être désolé. Parce que je viens de remettre en cause toute votre vie et qu’en plus… votre aide par rapport à mes parents adoptifs au final ce n’était qu’un prétexte pour vous rencontrer. Je sais que j’aurai pu être honnête dès le début, j’aurai dû. Mais quelque part, j’avais… peur.
Peur que vous ne me croyiez pas. Que ce que ma mère biologique vous avez fait prenne le dessus et retombe sur moi. Surtout peur que vous me rejetiez. En même temps, j’avais aussi peur de comment j’allais réagir moi. De ne finalement pas me sentir vraiment concerné, comme détaché de la situation. De ne pas avoir assez de guts, de courage, pour rester après que vous sachiez.
C’est bizarre en un sens… Parce que je vous ai cherché. C’est même la première chose que j’ai faite après avoir vérifié tout ce que je pouvais des informations de la lettre. J’ai d’abord pensé que ça serait facile, parce que j’avais votre nom complet et l’organisation pour laquelle vous vouliez travailler. Pourtant, même si vérifier que vous étiez toujours vivant a été facile, savoir où vous étiez… J’avais l’impression de jouer à cache-cache, ou de faire une partie d’échec avec toujours deux ou trois coups de retard. C’est aussi pour ça que j’ai choisi de venir étudiez au Japon. Parce que vous y étiez.
Je suis désolé de ne pas avoir eu assez de cran pour venir vous voir plus tôt, de vous avoir fait du mal en vous faisant lire ma lettre. C’est… égoïste de ma part peut-être mais… mais j’avais envie… J’avais besoin que vous sachiez que j’existe. »
Je souris un peu tristement, fixant son bureau plutôt que lui, sans vraiment le voir. Ca me semble plus facile pour lui dire tout cela. Dans le fond, j’ai encore peur d’espérer trop de ce qu’on pourrait partager. Et même si je sais que je n’ai pas le droit d’exiger quoique ce soit de lui… je ne peux m’empêcher d’espérer avoir vraiment trouver la père qui me manque tant.
Le prénom qu’il laisse échapper dans un murmure étranglé me laisse deviner tout ce qu’il a pu signifier avant… et peut-être quelque part encore maintenant. A la fois de la joie, de l’amour, de la peine et de la douleur.
L’incompréhension domine toutes les autres émotions. Comme si un élément lui manquait pour comprendre. Comme si par rapport à ce qu’il a vécu, à ses souvenirs, il manquait un petit quelque chose pour que tout puisse faire sens dans son esprit. Ou peut-être simplement que son esprit le plonge dans le déni pour se protéger ? Ca a déjà été un choc pour moi, et j’ai commencé par nier aussi fort que je le pouvais la réalité, avant de me rendre à l’évidence. Lui, il a tout un passif, des souvenirs, des ressentis qui s’ajoute aux informations qu’ils découvrent. Cela fait peut-être trop… beaucoup trop pour une seule personne.
Sa fébrilité fait un présent écho à celle que j’ai pu ressentir en lui tendant la lettre. Lettre qui est à la fois l’ouverture sur un futur et aussi une sorte de condamnation. En y repensant c’est assez étrange. Je devrais vivre bien plus que cela ce qu’il ressent, m’inquiéter plus encore pourtant… pourtant je suis assez serein. J’appréhende la fin de sa lecture, et la réaction qui ira avec. La peur ne m’a pas quitté, mais elle ne domine plus. Parce que même si ce n’est que la destruction que cette lettre provoque, je sais qu’on partagera toujours une sorte de lien. Aussi ténu qu’il puisse être.
Sa lecture progresse plus rapidement, je le vois aux va-et-vient rapide de son regard sur le papier. Tout comme j’arrive à deviner les mots qui le perturbent le plus, lorsqu’il se stoppe un instant dessus. Peut-être y voit-il des informations précieuses qui complètent ses souvenirs ? Ou des preuves implacables de la révélation qui s’avance ? J’ignore s’il les accepte, ou s’il les réfutent de toute sa volonté. Dans un geste presque désespéré, il pose sa main sur le bois du bureau. Elle tremble malgré tout. Ses doigts écartés semblent transit de froid, tant les tremblements qui les agitent sont hors de contrôle.
Mon silence, fait écho au sien. Dans celui qui l’entoure, n’importe qui entrant verrait une terrible nouvelle, l’annonce d’une mort. En un sens… c’est la vérité. Il y est annoncé la mort de ma mère biologique, de Frida Toov qu’il a aimé. J’ignore s’il savait déjà pour sa mort, mais il est possible que sous cet éclairage nouveau, ce soit comme un second coup à l’estomac. Les larmes qui naissent aux coins de ses yeux ne me trompent pas. Malgré ce qu’elle a pu lui faire, la peine qu’elle lui a causé et la douleur de son absence, elle a conté plus que de raison pour lui. Ensemble ils ont partagé des moments, des souvenirs, des joies et des peines… tout ce que je n’aurais jamais avec elle.
Suis-je un peu jaloux ? Je crois. J’aurai aimé la rencontrer, lui parler, peut-être l’enlacer pour sentir son parfum. Tellement d’autres choses encore dont je ne pourrai que regretter l’absence. Je ne sais à quoi elle ressemble que grâce à une photo, qui été jointe avec la lettre. Une photo d’elle et de moi bébé. Peut-être que j’aurai dû la prendre avec lui, la montrer à celui qu’elle a aimé et qui aurait dû être là avec elle. C’est peut-être un peu égoïste de ma part mais… c’est la seule chose que j’ai d’elle, mon unique souvenir, et je préfère le conserver pour moi seul.
Le temps changera peut-être ma façon de voir.
Je le vois laisser ses larmes rouler sur ces joues, tenter de les dissimuler en masquant son visage de sa main qui était sur le bureau. Je sais maintenant où il en est dans sa lecture. Il arrive à la fin. Au moment où ses doutes, son probable déni, ne peuvent simplement plus nier la vérité… à moins de renier une part de son passé. Son nom couché sur le papier, dans cette lettre à l’écriture douce et penchée. Puis les derniers mots qui lui sont adressés à travers le temps, des excuses et des encouragements, pour finir par une conviction profonde. J’ignore même si son désir pourra être comblé par-delà sa mort. Il nous faudra du temps pour, encore faut-il que nous nous l’accordions. Moi j’en ai envie, mais lui ? Le souhaitera-t-il après un tel choc ? Je crains encore qu’il ne me jette de son bureau, même si à le voir je suis de moins en moins convaincu qu’il en aurait la force. Il dépose la lettre avant de nicher son visage dans les paumes de ses mains, laissant libre court à ses larmes.
Le silence devient oppressant, mon cœur me fait mal de le voir ainsi… aussi dévasté. Pourtant je ne peux rien faire pour l’apaiser, rien dire pour enlever le poids qui broie son cœur. Cette lettre est porteuse de beaucoup de chose pour lui, notamment d’une terrible trahison et de mensonge. Sans vraiment savoir pourquoi, je sens des larmes couler sur mes joues, faisant échos à celles qu’il cache. Je me mens à moi-même, je sais pourquoi je pleure. J’ai mal pour lui, même si je n’ai aucun souvenir d’elle, sa lettre m’a autant réconforté que blessé lorsque je l’ai lu.
Combien de fois l’ai-je relu ? Je n’ai pas tenu le compte, beaucoup trop de fois je suppose. Combien de fois ai-je du m’arrêter pour retenir mes larmes de colères, de peine ou de joie pour ne pas risquer d’abîmer ses mots ? A chaque lecture. J’ai haïs cette femme inconnue si fort que seulement penser à elle me coupait le souffle. Et pourtant… pourtant j’ai fini par accepter ses raisons, les comprendre dans une certaine mesure… et même lui être reconnaissant d’avoir fait un choix aussi difficile pour mon bien. Il m’a fallu du temps pour réaliser qu’il lui avait fallu du courage pour agir ainsi pour d’abord penser à ma protection, à celle de mon père, à mon futur et s’effacer totalement.
Mes paroles ne semblent pas l’atteindre. Sa peine semble tellement immense qu’elle occulte probablement tout. Il ne m’entend pas, ou mes mots ne sont pas prit en compte par son cerveau. Au final le résultat est le même, il est déconnecté de ce qui se passe maintenant dans son bureau. J’ignore où il se trouve, jusqu’où il s’est mentalement retiré, mais loin c’est la seule certitude.
J’ose l’appeler papa dans sa langue natale. C’est l’un des seuls mots que je sache dire d’ailleurs en norvégien, qui est loin d’être une langue facile d’approche bien que l’étant plus que le japonais. Mon audace a au moins le mérite de le faire revenir au présent. C’est en sursaut qu’il tourne la tête vers moi et me fixe, hagard. Quelques secondes s’écoulent encore avant qu’il n’esquisse une nouvelle réaction. Les mots qu’il prononce, je ne les comprends pas. Il est tellement bouleversé qu’il met plusieurs secondes à réaliser dans quelle langue il vient de me répondre.
J’hoche légèrement la tête. Je connais bien ce sentiment. L’impression que plus rien n’a de sens, qu’il n’y a aucune raison que ça puisse finir par aller à nouveau… qu’un vide vient de prendre place au fond de soi et que jamais il ne sera comblé. Son regard perdu croise le mien encore anxieux. Tout est fini concernant ma mère biologique, et ni lui ni moi ne pouvons y changer quoi que ce soit. Mais pour nous deux… tout est encore possible. Mais est-ce réalisable pour autant ? Est-ce que j’espère trop ?
Les mots qui traversent ses lèvres sont mal assurés et se transforment en excuse. De quoi donc s’excuse-t-il ? Il… il n’a rien fait de mal. A moins qu’il… non ça ne peut pas être ça. Il aurait, même sans en être capable lui-même, fait venir quelqu’un pour le faire. Est-ce qu’il s’excuse de… de ne pas réagir différemment ? S’il l’avait fait, c’est ça qui m’aurait surpris ! Vu le choc, avant un geste ou autre chose, il faudra du temps. Il complète ses excuses par une évidence.
« Je le sais. Vous n’avez pas besoin de vous excusez. Ces mots sont difficiles à accepter. Il vous faut… du temps, rien de plus. Et rien ne presse. J’ai eu besoin de temps aussi, mais je n’avais pas de souvenirs pouvant tout ralentir. »
J’enfonce là une porte ouverte. C’est… étrange d’essayer de le rassurer. Surtout quand je repense à la trouille qu’il m’a flanqué la dernière fois qu’on s’est vu ! Je ne suis même pas certain que mes mots l’atteignent. Il me tourne le dos, face à la fenêtre qu’il vient d’ouvrir. Il doit penser qu’un peu d’air frais peut lui être salutaire. Je lui souhaite, même si j’en doute. Ca ne change rien à ce qu’il vient de lire, d’apprendre et découvrir, ni à ce que tout cela implique. Peut-être que l’air frais de cet été peut au moins l’aider à organiser ses pensées.
A son tour il enfonce des portes ouvertes. Bien sûr que ce n’était pas ce qu’il aurait souhaité. Je m’en doute. Après tout ce que j’ai pu trouver comme information sur lui, c’est aussi évident pour moi que le fait que je suis amoureux de Dai-kun. En revanche, je me demande maintenant à quel point nos vies sont similaires, puisqu’il affirme qu’il voulais une histoire différente de la sienne. Peut-être n’est-ce pas un mal dans le fond ? Bien que douloureux, ces points communs peuvent nous permettre de nous comprendre. Peut-être mieux qu’on ne peut le supposer pour le moment.
Toujours assis sur mon siège, je cherche mes mots. J’ai tellement rêvé de lui parler sans lui cacher notre filiation, et maintenant… Maintenant je peine à trouver quoi lui dire ou par où commencer. J’aimerais lui dire tellement de choses, aborder tellement de sujets différents… tellement de questions à lui poser. Sur lui, sur elle, sur eux, sur sa vie, ce qu’il aime ou non, son travail… Cependant je sais aussi qu’aujourd’hui ce n’est pas le moment, peut-être pas le lieu non plus. Il faut d’abord qu’il digère ce qu’il vient de lire, qu’il accepte la signification sans être pétrifié et muet.
« Vous savez… c’est plutôt moi qui devrait être désolé. Parce que je viens de remettre en cause toute votre vie et qu’en plus… votre aide par rapport à mes parents adoptifs au final ce n’était qu’un prétexte pour vous rencontrer. Je sais que j’aurai pu être honnête dès le début, j’aurai dû. Mais quelque part, j’avais… peur.
Peur que vous ne me croyiez pas. Que ce que ma mère biologique vous avez fait prenne le dessus et retombe sur moi. Surtout peur que vous me rejetiez. En même temps, j’avais aussi peur de comment j’allais réagir moi. De ne finalement pas me sentir vraiment concerné, comme détaché de la situation. De ne pas avoir assez de guts, de courage, pour rester après que vous sachiez.
C’est bizarre en un sens… Parce que je vous ai cherché. C’est même la première chose que j’ai faite après avoir vérifié tout ce que je pouvais des informations de la lettre. J’ai d’abord pensé que ça serait facile, parce que j’avais votre nom complet et l’organisation pour laquelle vous vouliez travailler. Pourtant, même si vérifier que vous étiez toujours vivant a été facile, savoir où vous étiez… J’avais l’impression de jouer à cache-cache, ou de faire une partie d’échec avec toujours deux ou trois coups de retard. C’est aussi pour ça que j’ai choisi de venir étudiez au Japon. Parce que vous y étiez.
Je suis désolé de ne pas avoir eu assez de cran pour venir vous voir plus tôt, de vous avoir fait du mal en vous faisant lire ma lettre. C’est… égoïste de ma part peut-être mais… mais j’avais envie… J’avais besoin que vous sachiez que j’existe. »
Je souris un peu tristement, fixant son bureau plutôt que lui, sans vraiment le voir. Ca me semble plus facile pour lui dire tout cela. Dans le fond, j’ai encore peur d’espérer trop de ce qu’on pourrait partager. Et même si je sais que je n’ai pas le droit d’exiger quoique ce soit de lui… je ne peux m’empêcher d’espérer avoir vraiment trouver la père qui me manque tant.
"Une partie de ce que j’ai sur le coeur"
Etilya sur DK RPG
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Mer 9 Fév 2022 - 22:38
Du temps. Les mots de Nathan, empreints d'une certaine évidence, rayonnaient également de justesse. Du temps, Aaren en manquait cruellement aujourd'hui avec les événements dramatiques qui s'accumulaient. Mais à cet instant précis plus encore, pensant à celui qu'il n'avait pas eu auprès de son enfant pendant dix-neuf longues années. Oui, il allait avoir besoin de temps pour digérer tout ça. Pour accepter l'inéluctable vérité et entreprendre de dépasser ces aveux d'une double décennie de mensonges et de trahison.
Si l'air frais de ce début de soirée lui apportait un semblant de souffle de vie, il n'était en rien suffisant pour soulager la peine qui l'accablait actuellement. Enfin, peine… pas uniquement. Une part de lui était tout de même réjouie d'avoir un fils. Bien qu'il n'eut jamais entrepris de construire une famille, du fait de ses responsabilités actuelles et de la promesse de retrouver d'abord la sienne, il n'avait jamais complètement abandonné cette idée. Cependant, pour l'instant, ce sentiment positif avait bien du mal à se frayer un chemin dans le torrent émotionnel qui rugissait actuellement dans son coeur.
La voix de Nathan brisa le silence qui commençait à s'installer, pour lui adresser à son tour des excuses. Parce qu'il venait de briser toutes les certitudes sur lesquelles il avait construit sa vie, vingt ans de chimère qui s'évaporaient en moins de vingt secondes. Il lui confessa même avoir utilisé sa situation avec sa famille adoptive comme prétexte pour l'approcher. Aaren finit par se retourner pour poser son regard céruléen sur Nathan, qui parlait toujours sans plus aucune retenue. Il lui confia ses peurs, il lui confia la complexité de ses recherches à son sujet, il lui confia la véritable raison de sa présence au Japon, il lui confia même jusqu'à son souhait égoïste selon lui.
Plusieurs secondes s'écoulèrent en silence, alors que le chef des chevaliers pesait la valeur de ces confessions. Des aveux intimes, difficiles, qui marquait un lien de confiance déjà installé chez Nathan et qui ne demandait qu'à être tissé jusqu'à lui-même. Aaren ouvrit une première fois la bouche, sans toutefois trouver de substance pour alimenter une réponse convenable à toute cette sincérité désarmante. Il la referma rapidement pour fixer Nathan, et déclara après une longue inspiration.
"Je comprends."
Malgré la nervosité qui le gagnait, Aaren se surprit à esquisser un léger sourire. Pourquoi ? Eh bien… le récit de Nathan l'avait touché plus que de mesure. Qu'il eût remué ciel et terre pour le retrouver après ces révélations, qu'il eût rencontré autant de difficultés -preuve satisfaisante que les fausses pistes le concernant avaient porté leurs fruits- mais surtout qu'il fût venu au Japon pour se rapprocher de lui… Cette fervente détermination pour pouvoir le rencontrer, le connaître… Même si tout était encore bien trop frais pour profiter sereinement de sa présence, il en restait profondément ému.
Il s'éloigna enfin de la fenêtre. Mais il ne regagna pas son bureau. Cet amas de bois massif marquait un fossé administratif et hiérarchique qui n'avait plus lieu d'être entre eux après ces révélations. Il préféra donc prendre place sur un des fauteuils disponibles non loin de… son… fils. Installé, le pied marquant un léger rythme régulier de nervosité superficielle, il le fixa quelques secondes. Finalement il trouva l'inspiration pour briser ce silence qui commençait à peser autour d'eux, le menton niché dans le creux de sa main.
"Je suis bien placé pour comprendre. Et ce serait mal venu de te reprocher d'avoir attendu avant de venir me trouver, tout comme d'avoir trouvé un prétexte pour retarder l'échéance. Je n'aurais sans doute pas fait mieux… "
Il glissa sur Nathan un regard insondable, ses paroles portant l'écho de sa propre histoire.
"Tu ne devrais pas avoir à t'excuser d'une situation que tu subis au moins autant que moi… Néanmoins, je te remercie pour ce que tu viens de dire. Ce n'était pas facile à dire, ni à faire, et pourtant… tu es toujours là."
Le norvégien prit une profonde inspiration avant de poursuivre. Il prenait beaucoup sur lui pour s'exprimer avec un tant soit peu de fluidité dans son état émotionnel actuel. Mais il ne pouvait décemment pas rester éternellement muet et figé devant un Nathan qui semblait prêt à se briser au moindre brassement d'air.
"Tu n'as pas à avoir peur d'être rejeté. Tout ça… c'est difficile à avaler c'est vrai, et je ne te cache pas que je vais avoir besoin de temps pour … digérer, si on veut. Mais jamais je ne pourrai…."
L'émotion transparaissait dans sa voix au point de lui imposer ponctuellement une courte pause pour moduler ses cordes vocales et passer outre, laissant même la fin de sa phrase en suspens. Mais, quelque part, il n'avait pas besoin de la terminer pour que Nathan comprît ce qu'il voulait dire. Les iris céruléens du norvégien glissèrent momentanément sur le cadre d'une photo qui ornait discrètement une petite commode au fond de la pièce. Elle représentait son père adoptif, précédent possesseur de son titre, son seul et unique lien affectif pendant de longues années avant sa mort brutale quatre ans auparavant.
"… La famille a toujours été sacrée pour moi…"
La dichotomie qui marquait sa propre existence lui arracha un rictus amer. Lui qui tenait tant aux liens de sang, se retrouvait pourtant seul, isolé dans sa fonction de dirigeant au sein d'une organisation séculaire qui n'accordait pas de véritable vie personnelle en dehors du métier. C'était ce qu'on pouvait appeler une ironie du sort.
Nathan Chris Arcand#106893#106893#106893#106893#106893#106893
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Lun 28 Fév 2022 - 19:54
Between Light and Shadow
Feat Aaren Hermansson
Après mes derniers mots, le silence reprend ses droits. Il est moins pesant, du moins c’est ainsi que je le ressens. A moins que le regard que mon père biologique pose sur moi n’occulte la pesanteur du silence à mon sens ? J’en sais trop rien. J’en ai dit beaucoup et en même temps… tellement peu par rapport à tout ce que j’aimerai, tout ce que je voudrai lui dire.
Finalement, il rompt le silence à son tour. Il affirme qu’il comprend. Mais quoi ? Mon mensonge ? Mes motivations ou… mon souhait égoïste ? Difficile à dire… Peut-être un peu des trois ou aucun. J’ose relever les yeux pour le regarder. Il ne me tourne plus le dos maintenant, me faisant face de l’autre côté de son bureau. Un demi-sourire orne ses lèvres, à moins que ça ne soit mon imagination qui me le fasse voir ?
Mon regard le suit alors qu’il quitte la fenêtre. Je pensais qu’il retournerai s’assoir sur son fauteuil, pour chercher quelque chose de familier et de rassurant pour conserver un lien avec le présent, avec sa vie avant mon intervention. Sauf que ce n’est pas ce qu’il fait. Au contraire, il en fait le tour pour venir s’assoir dans un fauteuil proche de moi. Il n’imagine même pas ce que ça représente pour moi.
Cette attention a plus de valeur à mes yeux que des paroles, moins qu’un geste, mais tout de même. Il fait symboliquement tomber la barrière administrative entre nous deux. Alors oui, peut-être pas toutes les autres qui peuvent encore exister. Maintenant c’est un début encourageant pour moi. Une chance que peut-être il ne souhaite pas que je disparaisse de sa vie aussi vite que j’y suis entré.
Il est gêné, peut-être même nerveux aussi, parce qu’il semble battre une mesure que lui seul entend avec son pied. Je reste muet. Je ne vois pas vraiment ce que je peux ajouter ou redire à ce qu’il a lui-même dit. Il me fixe sans rien dire aussi. Le silence s’éternise à nouveau, s’épaississant une fois de plus. Finalement, le menton posé sur sa main, il le brise pour développer un peu plus sa phrase précédente.
Ainsi il est bien placé pour comprendre ? Vraiment ? J’ose à peine le croire. J’en trouve légèrement la bouche en l’écoutant. Mal venu de me le reprocher ? Franchement, j’en aurai pas été véritablement surpris non plus. On est bien capable de reprocher à une tornade d’être passée, donc… Reprocher à quelqu’un d’avoir essayé de repousser l’inéluctable, je ne vois pas ça de manière illogique. Néanmoins, apprendre qu’il pense qu’il n’aurait pas fait tellement mieux que ce que j’ai fait, me tire un petite sourire. Ca veut dire que même si pour le moment il est bouleversé, il est capable de réfléchir à peu près normalement et d’admettre que la décision n’était pas forcément aisé à prendre.
Et son regard insondable ne change rien à mon sourire.
Ses remerciements me vont droit au cœur. Rien n’a été facile à faire depuis que j’ai eu cette clef de casier de banque et cette lettre. Il y a eu de la frustration, de la colère, de la stupéfaction, mais aussi de la résignation quand une piste ne me menait à rien de plus qu’une chimère. Cependant, je savais que si je laissais tomber je le regretterai amèrement dans un futur plus ou moins proche. Je devais le faire, ne serait-ce que pour moi-même.
« Merci… Vous aussi vous êtes toujours là. La première fois que j’ai lu la lettre, j’ai tout bonnement planté l’avocat dans son bureau en y oubliant mes affaires. Vous êtes plus fort que moi. »
C’est un simple constat. En y repensant, l’avocat avait été vraiment patient avec moi, parce que j’ai été vraiment odieux ce jour-là. Il ne m’en a pas tenu rigueur, puisqu’il m’a aidé par la suite dans certaine de mes recherches. Le silence, presque un ami maintenant, retombe un instant entre nous, laissant à Aaren Hermansson le temps de prendre une grande inspiration.
Les mots qu’il m’offrent en suivant ont l’effet d’une bombe sur moi. Je n’ai pas à avoir peur d’être rejeté ? Bien sûr que si, même si c’est irraisonné. Une fois le choc passé, rien ne me dit que… enfin… qu’il ne voudra pas finalement faire machine arrière. Je sais qu’il a raison, que c’est difficile à avaler, qu’il va avoir besoin de temps pour accepter. Qui n’en aurait pas besoin en même temps dans la même situation ? Et puis, je lui laisse tout le temps dont il aura besoin. Après tout… je l’ai attendu toute ma vie en fin de compte, alors qu’est-ce que représente quelques semaines ou mois de plus ? Absolument rien.
L’émotion transparaît dans sa voix, lui imposant de faire une pause dans son discourt, laissant sa dernière phrase en suspens. Pourtant, je crois n’avoir pas besoin qu’il la termine pour en connaître la fin. L’impression qu’un poids quitte définitivement le creux de mon estomac est forte, et je me sens soudain bien plus léger. Bien sûr il reste beaucoup à faire entre nous… On ne se connait pas. Il nous faudra apprendre à nous connaître, à nous écouter… Peut-être même à trouver nos places l’un pour l’autre. Difficile de trouver le juste milieu entre tout et rien, surtout lorsqu’on se découvre.
J’ignore ce qu’il regarde derrière moi, mais cela n’a aucun impact sur la joie que je ressens. Elle doit d’ailleurs être visible sur mon visage grâce à mon large sourire et au pétillement dans mes yeux. Sa dernière phrase est pleine de promesse, mais aussi je crois de regret. Le rictus qui marque son visage renforce ce sentiment. Peut-être que sa famille… ma famille, n’avait pas une histoire aussi limpide que je pourrai l’imaginer. Peut-être est-ce seulement du aux regrets de ne pas avoir su plus tôt ou à un désir qu’il ne pourra jamais assouvir ? Je n’en sais trop rien, mais je sais que j’aurai l’occasion de le découvrir un jour. Pas aujourd’hui.
Je pose ma main sur celle qu’il a de libre. Comment lui exprimer à quel point il vient de me combler de joie ? Moi qui suit d’ordinaire très tactile, j’ai peur qu’il le prenne mal si j’osais le prendre dans mes bras.
« Pour moi aussi c’est quelque chose d’important. Je ne sais pas réellement comment te dire… je veux dire t’exprimer à quel point savoir que tu ne me rejetteras pas, m’a fait du bien. Je l’ai dit, je sais que tu vas avoir besoin de temps… Et tu en auras autant qu’il en faudra. Au fond, ca fait des années que je t’attendais alors je ne suis pas pressé. Enfin ce que je veux dire c’est que j’attendrai que tu ais digéré, ça ne me dérange pas.
De plus… il nous faudra apprendre à nous connaître. Même si j’ai peut-être un peu d’avance sur toi sur le sujet. Pourtant je sais que j’ai énormément à découvrir sur toi, plus encore avec toi. Sans parler de tout ce que l’on peut s’apprendre l’un à l’autre. »
Je modère mon enthousiasme, même si c’est difficile. C’est presque comme dans un rêve maintenant… Enfin un rêve qui a commencé en cauchemar tout de même. Et en même temps, c’est étrange de… d’être l’adulte. J’en suis presque un mais, jusqu’à maintenant c’était pas moi qui jouait vraiment ce rôle, même avec Dai-kun. Après c’est sûr qu’avec… au moins vingt ans d’écart je crois, c’est pas gagné d’être le plus raisonnable des deux.
« Peut-être… si tu en as le temps et que tu veux, qu’on pourrait se prendre un café ensemble ? Une fois que tout ce qui se passe en ville actuellement se sera un peu calmer. Vu le peu de temps que Dai-kun a, j’imagine facilement que tu n’en as pas d’avantage, et même moins encore. Tu n’auras qu’à me dire quand tu pourras, je vais bientôt terminer les examens du semestre et du coup récupérer du temps pour moi.
Ma question va te paraître peut-être un peu intrusive mais… tu as quelqu’un de confiance avec qui tu peux parler de ce… cette révolution dans ta vie ? Je sais qu’en avoir discuter avec Gran’Ma m’avait aider à mettre de l’ordre dans ce que je ressentais et y voir plus clair. »
Peut-être que je m’avance un peu vite. Cependant j’ai tellement envie qu’il se sente mieux, qu’il surmonte ce qu’implique la lettre de ma mère… En fait, je crois que j’ai juste envie de l’aider à aller mieux. C’est aussi une façon de pouvoir passer du temps en sa compagnie.
Finalement, il rompt le silence à son tour. Il affirme qu’il comprend. Mais quoi ? Mon mensonge ? Mes motivations ou… mon souhait égoïste ? Difficile à dire… Peut-être un peu des trois ou aucun. J’ose relever les yeux pour le regarder. Il ne me tourne plus le dos maintenant, me faisant face de l’autre côté de son bureau. Un demi-sourire orne ses lèvres, à moins que ça ne soit mon imagination qui me le fasse voir ?
Mon regard le suit alors qu’il quitte la fenêtre. Je pensais qu’il retournerai s’assoir sur son fauteuil, pour chercher quelque chose de familier et de rassurant pour conserver un lien avec le présent, avec sa vie avant mon intervention. Sauf que ce n’est pas ce qu’il fait. Au contraire, il en fait le tour pour venir s’assoir dans un fauteuil proche de moi. Il n’imagine même pas ce que ça représente pour moi.
Cette attention a plus de valeur à mes yeux que des paroles, moins qu’un geste, mais tout de même. Il fait symboliquement tomber la barrière administrative entre nous deux. Alors oui, peut-être pas toutes les autres qui peuvent encore exister. Maintenant c’est un début encourageant pour moi. Une chance que peut-être il ne souhaite pas que je disparaisse de sa vie aussi vite que j’y suis entré.
Il est gêné, peut-être même nerveux aussi, parce qu’il semble battre une mesure que lui seul entend avec son pied. Je reste muet. Je ne vois pas vraiment ce que je peux ajouter ou redire à ce qu’il a lui-même dit. Il me fixe sans rien dire aussi. Le silence s’éternise à nouveau, s’épaississant une fois de plus. Finalement, le menton posé sur sa main, il le brise pour développer un peu plus sa phrase précédente.
Ainsi il est bien placé pour comprendre ? Vraiment ? J’ose à peine le croire. J’en trouve légèrement la bouche en l’écoutant. Mal venu de me le reprocher ? Franchement, j’en aurai pas été véritablement surpris non plus. On est bien capable de reprocher à une tornade d’être passée, donc… Reprocher à quelqu’un d’avoir essayé de repousser l’inéluctable, je ne vois pas ça de manière illogique. Néanmoins, apprendre qu’il pense qu’il n’aurait pas fait tellement mieux que ce que j’ai fait, me tire un petite sourire. Ca veut dire que même si pour le moment il est bouleversé, il est capable de réfléchir à peu près normalement et d’admettre que la décision n’était pas forcément aisé à prendre.
Et son regard insondable ne change rien à mon sourire.
Ses remerciements me vont droit au cœur. Rien n’a été facile à faire depuis que j’ai eu cette clef de casier de banque et cette lettre. Il y a eu de la frustration, de la colère, de la stupéfaction, mais aussi de la résignation quand une piste ne me menait à rien de plus qu’une chimère. Cependant, je savais que si je laissais tomber je le regretterai amèrement dans un futur plus ou moins proche. Je devais le faire, ne serait-ce que pour moi-même.
« Merci… Vous aussi vous êtes toujours là. La première fois que j’ai lu la lettre, j’ai tout bonnement planté l’avocat dans son bureau en y oubliant mes affaires. Vous êtes plus fort que moi. »
C’est un simple constat. En y repensant, l’avocat avait été vraiment patient avec moi, parce que j’ai été vraiment odieux ce jour-là. Il ne m’en a pas tenu rigueur, puisqu’il m’a aidé par la suite dans certaine de mes recherches. Le silence, presque un ami maintenant, retombe un instant entre nous, laissant à Aaren Hermansson le temps de prendre une grande inspiration.
Les mots qu’il m’offrent en suivant ont l’effet d’une bombe sur moi. Je n’ai pas à avoir peur d’être rejeté ? Bien sûr que si, même si c’est irraisonné. Une fois le choc passé, rien ne me dit que… enfin… qu’il ne voudra pas finalement faire machine arrière. Je sais qu’il a raison, que c’est difficile à avaler, qu’il va avoir besoin de temps pour accepter. Qui n’en aurait pas besoin en même temps dans la même situation ? Et puis, je lui laisse tout le temps dont il aura besoin. Après tout… je l’ai attendu toute ma vie en fin de compte, alors qu’est-ce que représente quelques semaines ou mois de plus ? Absolument rien.
L’émotion transparaît dans sa voix, lui imposant de faire une pause dans son discourt, laissant sa dernière phrase en suspens. Pourtant, je crois n’avoir pas besoin qu’il la termine pour en connaître la fin. L’impression qu’un poids quitte définitivement le creux de mon estomac est forte, et je me sens soudain bien plus léger. Bien sûr il reste beaucoup à faire entre nous… On ne se connait pas. Il nous faudra apprendre à nous connaître, à nous écouter… Peut-être même à trouver nos places l’un pour l’autre. Difficile de trouver le juste milieu entre tout et rien, surtout lorsqu’on se découvre.
J’ignore ce qu’il regarde derrière moi, mais cela n’a aucun impact sur la joie que je ressens. Elle doit d’ailleurs être visible sur mon visage grâce à mon large sourire et au pétillement dans mes yeux. Sa dernière phrase est pleine de promesse, mais aussi je crois de regret. Le rictus qui marque son visage renforce ce sentiment. Peut-être que sa famille… ma famille, n’avait pas une histoire aussi limpide que je pourrai l’imaginer. Peut-être est-ce seulement du aux regrets de ne pas avoir su plus tôt ou à un désir qu’il ne pourra jamais assouvir ? Je n’en sais trop rien, mais je sais que j’aurai l’occasion de le découvrir un jour. Pas aujourd’hui.
Je pose ma main sur celle qu’il a de libre. Comment lui exprimer à quel point il vient de me combler de joie ? Moi qui suit d’ordinaire très tactile, j’ai peur qu’il le prenne mal si j’osais le prendre dans mes bras.
« Pour moi aussi c’est quelque chose d’important. Je ne sais pas réellement comment te dire… je veux dire t’exprimer à quel point savoir que tu ne me rejetteras pas, m’a fait du bien. Je l’ai dit, je sais que tu vas avoir besoin de temps… Et tu en auras autant qu’il en faudra. Au fond, ca fait des années que je t’attendais alors je ne suis pas pressé. Enfin ce que je veux dire c’est que j’attendrai que tu ais digéré, ça ne me dérange pas.
De plus… il nous faudra apprendre à nous connaître. Même si j’ai peut-être un peu d’avance sur toi sur le sujet. Pourtant je sais que j’ai énormément à découvrir sur toi, plus encore avec toi. Sans parler de tout ce que l’on peut s’apprendre l’un à l’autre. »
Je modère mon enthousiasme, même si c’est difficile. C’est presque comme dans un rêve maintenant… Enfin un rêve qui a commencé en cauchemar tout de même. Et en même temps, c’est étrange de… d’être l’adulte. J’en suis presque un mais, jusqu’à maintenant c’était pas moi qui jouait vraiment ce rôle, même avec Dai-kun. Après c’est sûr qu’avec… au moins vingt ans d’écart je crois, c’est pas gagné d’être le plus raisonnable des deux.
« Peut-être… si tu en as le temps et que tu veux, qu’on pourrait se prendre un café ensemble ? Une fois que tout ce qui se passe en ville actuellement se sera un peu calmer. Vu le peu de temps que Dai-kun a, j’imagine facilement que tu n’en as pas d’avantage, et même moins encore. Tu n’auras qu’à me dire quand tu pourras, je vais bientôt terminer les examens du semestre et du coup récupérer du temps pour moi.
Ma question va te paraître peut-être un peu intrusive mais… tu as quelqu’un de confiance avec qui tu peux parler de ce… cette révolution dans ta vie ? Je sais qu’en avoir discuter avec Gran’Ma m’avait aider à mettre de l’ordre dans ce que je ressentais et y voir plus clair. »
Peut-être que je m’avance un peu vite. Cependant j’ai tellement envie qu’il se sente mieux, qu’il surmonte ce qu’implique la lettre de ma mère… En fait, je crois que j’ai juste envie de l’aider à aller mieux. C’est aussi une façon de pouvoir passer du temps en sa compagnie.
"Proposition"
Etilya sur DK RPG
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Lun 6 Juin 2022 - 12:53
Un nouveau silence s'installait entre les deux humains, chacun digérant encore ce que l'autre venait de lui annoncer. Ce fut finalement Nathan qui le brisa pour formuler des remerciements. Le regard d'Aaren, qui s'était un instant perdu dans la contemplation du parquet, revint aussitôt sur le visage du jeune homme, tandis que son expression prit brièvement le voile de la surprise. La scène décrite le fit sourire intérieurement, néanmoins il baissa le regard sur l'extrémité de ses bottes. Fort ? Non, présentement, il se sentait infiniment vulnérable.
Après l'avoir rassuré sur ses intentions, le chevalier demeura muet. L'émotion lui serrait tant la gorge qu'il préférait se taire, à défaut de pouvoir contrôler le trémolo dans sa voix. C'était une situation totalement inédite. Lui, le nordique réputé si imperturbable, perdait ses moyens devant un garçon. Heureusement que cette entrevue resterait entre ces quatre murs… même si personne ici, assurément, ne lui reprocherait ce moment de faiblesse, compte tenu de la situation.
Il sentit soudain un contact sur sa main, à la fois frais et chaleureux, qui le fit sursauter. Son regard glissa sur les doigts du jeune homme, posés sur sa main. Il se crispa, mais n'osa néanmoins pas bouger. Si l'implication de ce rapprochement physique le perturbait, il ne voulait pas blesser Nathan en amorçant un mouvement de recul. Ce contact lui réchauffait le coeur autant qu'il le dérangeait. Il le laissa donc faire, parvenant même à se détendre un peu.
Nathan reprit la parole, et il s'adressa à lui en usant du tutoiement. Une étape supplémentaire pour consumer la distance abstraite qui les séparait, et qui lui fit réprimer un frisson. Aaren n'osa pas confronter son regard à cet instant précis. Il était à la fois contenté et… mal à l'aise. Perturbé, assurément. Tout cela était encore trop frais pour lui permettre de raisonner de façon sensée. Les mots de Nathan, emprunts de vérité et de sincérité, donnait encore un peu plus de consistance aux événements qui lui tombaient dessus. En guise de réponse à cette longue tirade, il se contenta de hocher la tête, l'émotion comprimant toujours sa gorge.
Finalement, son interlocuteur lui proposa de prendre un café dès que son agenda le lui permettrait. Nathan voyait juste ; actuellement, le chef des chevaliers avait très peu de temps pour lui-même, en dehors de ses courtes nuits. Il allait donc être complexe d'en dégager pour son… pour le québecquois. Ce dernier enchaîna rapidement en lui demandant s'il avait quelqu'un à qui parler. Aaren hocha la tête, encore un peu pâle.
"Jørgen," déclara-t-il d'une voix blanche, avant de se racler la gorge. "C'est mon… meilleur ami. Il… est digne de confiance. Et de bon conseil…"
Il existait peu d'amitié aussi solide que celle qui unissait Aaren et Jørgen. Les deux norvégiens s'étaient mutuellement sauvés la vie à plus d'une reprise, et ils partageaient tous leurs secrets, y compris les plus sensibles. Nul doute que la nuit serait en partie dédiée à une longue discussion entre eux deux. Le chef des chevaliers se racla de nouveau la gorge, pour reprendre d'une voix plus posée.
"Un café, c'est très bien. Je ferai mon possible. Je… te dirai quand je pourrai."
Il avait légèrement buté sur le tutoiement. Il lui fallait réfléchir soigneusement à ses mots, pour s'accorder sur ceux de Nathan, une entreprise bien délicate dans son état actuel. Il se laissa aller à une profonde inspiration, suivie d'une longue expiration. Il n'avait pas un seul instant rompu le contact entre leurs doigts. Son regard balaya la pièce à la recherche d'un point d'ancrage, et finalement il s'arrêta sur le porte-document de Nathan. Aaren se souvint brutalement de la première raison qui amenait le jeune homme dans son bureau. Un sentiment de stress et de peur lui glaça la poitrine alors qu'il réalisait l'implication de l'emprise de Renfield sur la famille adoptive du jeune Arcand. Il parvint néanmoins à surmonter cela, grâce à son instinct de Chevalier -et de père- qui le poussait à protéger son prochain.
"Renfield… Il faut toujours trouver une solution pour te mettre à l'abri. Tu peux me montrer ce que tu as apporté ?"
Aaren devait mettre de côté ses émotions, au moins temporairement, pour se consacrer à l'urgence du moment : écarter tout risque que les parents adoptifs de Nathan ne le retrouve et ne veuille l'intégrer de force à leur organisation fanatique. Le reste, il le règlerait plus tard…
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