Raphaël de La Roche#96952#96952#96952#96952#96952#96952#96952
Vampire Level B - Clan B. Ryan
Race : Level B
Couleur : #00cc66
Avatar : Aoi Kaji - kiniro no corda
Date d'inscription : 19/12/2012
Nombre de messages : 1327
Emploi/loisirs : Écrivain & professeur de violon
Yens : 1284
Feuille de personnage
Pouvoirs / sorts / dons:
Objets utilisables en rp:
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Lun 23 Avr 2018 - 1:22
Un mauvais rêve. Je ne voyais pas d’autre possibilité. Je faisais un affreux cauchemar ; une construction de mon cerveau à partir de mes souvenirs de jadis et de mes plus grandes peurs. Celle de la perdre ; de ne pouvoir la protéger en dépit de mes capacités ; de la voir s’éteindre comme Sophie vingt-cinq ans auparavant. Je me réveillerais en sueur très bientôt, et elle serait là pour me rassurer et me consoler. Comment pourrait-il en être autrement ? La foudre ne frappait jamais deux fois au même endroit. Alors comment l’histoire pouvait-elle se répéter ? Mon esprit ne voulait pas –ne pouvait pas l’admettre.
La nuit dernière, je devais récupérer Emeraude au travail, après un cours de violon. J’y étais allé serein, le sourire aux lèvres, extatique à l’idée de lui montrer les deux billets d’avion pour le week-end en amoureux que je nous avais réservé. Mais à quelques dizaines de mètres seulement, une odeur métallique familière m’avait frappé. Je m’étais figé, tétanisé tant par la stupeur que par cet instinct insurmontable de ma nature ; du sang, beaucoup de sang avait coulé, et malgré moi, j’en avais l’eau à la bouche. Mais ce ne fut rien comparé à l’horreur qui m’étreignit le cœur en la découvrant au sol. Je me précipitai et m’agenouillai.
- Emy ? Emy ! Tu m’entends ma douce ? Grands dieux Emy…
Elle ouvrit ses grands yeux bleus, qui tranchaient sur son visage atrocement pâle. En me voyant, elle me sourit. En dépit de tous les sévices qu’elle avait subi… Son corps était couvert de sang, qui s’écoulait à flot de nombreuses plaies -griffures, morsures… Une terrible nausée me noua l’estomac, mais je lui souris en retour avant de sortir mon téléphone d’une main, l’autre soutenant toujours sa tête.
- ça va aller, j’appelle les secours, tiens bon !
Je composai le numéro pour requérir l’aide du samu. J’étais guidé par l’instinct, par les réflexes ; appeler à l’aide pour qu’elle s’en sortît. C’était la seule chose à laquelle je pouvais penser. Elle se mit à tousser et un filet de sang glissa entre ses lèvres. Le regard ravagé, je caressai sa joue d’une main tendre.
- Ne t’inquiète pas Emy, je vais chercher Junya, il pourra te sauver !
Mais elle posa une main fébrile sur mon bras, le regard suppliant. Ne me laisse pas, pouvais-je lire dans ses magnifiques prunelles. Elle avait peur de mourir seule, loin de moi. Mais elle n’allait pas mourir, les secours étaient en route et on s’occuperait bien d’elle. Et il me suffisait d’une minute à peine pour aller le chercher, grâce à mon don de téléportation. Pourtant, le cœur serré et les yeux larmoyants, je restai, l’exhortant à se battre le temps que l’ambulance soit là. J’avisai mon téléphone et, me traitant de tous les noms, je m’en saisis dans le but d’appeler mon ami. Mais je sentis sa main glisser le long de mon bras.
- Emeraude ? Emeraude !
Je pris son visage entre mes mains ; sa tête était lourde et son regard fixait le ciel. Je m’acharnai pour la maintenir en vie. Pourtant, mon ouïe se suffisait à elle seule pour savoir ; il n’y avait plus un son qui l’animait.
Mon regard se posa sur la bague nichée au creux de ma main. Celle-là même que je lui avais passé au doigt, il y avait de nombreux mois de ça. Je cillai tout en fixant l’ornement. C’était tout ce qu’il me restait d’elle. « Vous pouvez la garder, nous n’en avons plus besoin » m’avait-on dit d’un ton navré lorsque je m’étais rendu à la morgue pour me recueillir. Le dernier souvenir matériel de notre idylle.
Depuis combien de temps étais-je assis là, prostré sur mon lit, incapable de détacher mon regard de mon ultime preuve d’amour pour ma fiancée ? Des heures, très certainement. Seito avait cessé il y a longtemps de me faire réagir. Il n’avait laissé qu’un verre de sang à mon attention sur ma table de chevet, dans l’espoir naïf que je parviendrais à m’alimenter. Mais je n’avais pas soif -je ne voulais pas me nourrir. Ma gorge me brûlait, protestant contre le sort que j’infligeais à mon corps, mais je l’ignorais. Je m’enfonçais dans une torpeur destructrice ; en état de choc, mon esprit se retrouvait happé par le torrent tumultueux des émotions qui agitaient mon cœur. Emeraude ne pouvait pas être morte.
Je ne sais pas ce qui me secoua exactement ; la soif devenue insoutenable, ou peut-être la volonté de Mickaël qui s’éveillait après des mois de silence… Toujours est-il que je finis par émerger, attraper le verre de sang et le vider d’une traite pour soulager ce brasier ardent qui me consumait. Fais quelque chose, réagis, ne reste pas là sans rien faire. Etais-ce ma conscience ou la sienne qui s’exprimait ? Avec les années, je ne faisais même plus la différence. Mais elle avait raison. Je devais m’activer, sans quoi je deviendrais fou. Mon esprit occulta soudainement le souvenir exact de sa mort, en tentative désespérée de me préserver. Je fronçai les sourcils, tentant d’ordonner mes penser, tout en rangeant la bague dans la poche arrière de mon pantalon.
Il n’y avait qu’une seule créature pour avoir meurtri ainsi un être humain, et avec tout ce qu’il se tramait depuis quelques temps dans cette capitale du surnaturel, il ne me fallut guère de temps, en dépit de mon état, pour faire le lien. Un lycan fou, comme celui qui avait semé la panique lors de la réception d’Halloween donnée par le maire. Je me levai et c’est alors que mon regard capta le journal posé sur mon bureau, déposé sans doute ce matin-même par Seito. Je m’en saisis pour survoler la une et fronçai les sourcils, avant de relever la tête, l’air songeur. Voilà ce que je devrais faire ; comprendre ce qui lui était arrivé. Découvrir qui était derrière ces attaques de lycans enragés. Qui était indirectement coupable de son agression. Je devais trouver un responsable.
Après m’être changé -histoire de ne pas sortir avec une chemise imbibée de sang-, j’enfilai une veste et y rangeai l’édition spéciale du Nakanoto Daily, dans la poche intérieure. J’avais une mine affreuse ; des cernes profondes soulignaient mon regard perdu, conséquence d’une journée entière sans dormir. Mes cheveux étaient en bataille -plus encore qu’à l’accoutumée- et ma tenue n’était probablement pas des plus appropriées pour la visite que je m’apprêtais à rendre. Mais, avant de m’adresser au chef de clan, je voulais surtout parler à mon plus proche ami. Avec Kevin, bien sûr, mais mon meilleur ami se trouvait en déplacement et je le savais injoignable. Il me tuerait probablement de n’avoir pas tenté malgré tout de l’appeler, mais pour être honnête, je m’en foutais royalement. Junya habitait à proximité et c’était tout ce dont j’avais besoin. Sans plus de cérémonie, je disparus.
Je réapparus dans la cour qui menait au manoir du chef de clan. Ce n’était certes pas très cérémonieux, de débarquer en me téléportant, sans prévenir, et vêtu de façon assez négligé. Mais, d’une part, je savais que le sang-pur ne m’en tiendrait pas rigueur, d’autre part, je ne réfléchissais plus qu’un minimum, et franchement, le souci de mon apparence était bien ma dernière priorité. Je frappai le lourd loquet contre la porte pour signaler ma présence.
Après quelques instants à patienter, pendant lesquels je m’efforçais de ne pas me perdre de nouveau dans un tourbillon d’idées noires, le majordome du maître des lieux vint m’ouvrir. Je considérai à peine son air à la fois surpris et, sans doute, indigné en m’apercevant. En même temps, je n’étais pas attendu. Je n’avais même pas appelé… j’aurais pu. Mais l’idée ne m’avait même pas traversé l’esprit.
- Bonsoir Edgar… je dois voir Junya. C’est urgent…
Je ne sais pas qui, du ton grave et chevrotant de ma voix ou de mon allure de réfugié des camps, le convainquit le plus. Il me laissa entrer et, bien que pressé, je le laissai me conduire jusqu’à mon ami. Je me figeai quelques secondes en apercevant Ruby, son amie intime, dans le salon. Je n’avais pas pensé une seule seconde que je pourrais les déranger, et j’en fus momentanément gêné. Ceci dit, je me repris bien vite. Je savais que je pouvais parler librement devant elle ; elle avait l’amour et la confiance de Jun, et ça me suffisait amplement.
- Bonsoir. Désolé de vous déranger… Pardon d’arriver comme ça à l’improviste mais, il est arrivé quelque chose…
Je marquai une pause, tentant de rassembler mes idées pour faire le tri. Mes pensées s’enchaînaient à toute vitesse, chacune se disputant la vedette. Je me massai l’arête du nez entre le pouce et l’index avant de poursuivre -ou du moins, de tenter.
- Il est arrivé quelque chose à Emeraude. Elle…
Ma voix se brisa ; soudain la dure réalité me rattrapait. Toute couleur quitta mon visage et je chancelai, pris d’un vertige. Toute énergie quitta mes jambes, qui furent coupée net, et je m’effondrai sur le fauteuil derrière moi. Une main sur le front, tentant de juguler le flot d’émotions qui m’assaillait, je luttais pour ne pas perdre pied.
~
La nuit dernière, je devais récupérer Emeraude au travail, après un cours de violon. J’y étais allé serein, le sourire aux lèvres, extatique à l’idée de lui montrer les deux billets d’avion pour le week-end en amoureux que je nous avais réservé. Mais à quelques dizaines de mètres seulement, une odeur métallique familière m’avait frappé. Je m’étais figé, tétanisé tant par la stupeur que par cet instinct insurmontable de ma nature ; du sang, beaucoup de sang avait coulé, et malgré moi, j’en avais l’eau à la bouche. Mais ce ne fut rien comparé à l’horreur qui m’étreignit le cœur en la découvrant au sol. Je me précipitai et m’agenouillai.
- Emy ? Emy ! Tu m’entends ma douce ? Grands dieux Emy…
Elle ouvrit ses grands yeux bleus, qui tranchaient sur son visage atrocement pâle. En me voyant, elle me sourit. En dépit de tous les sévices qu’elle avait subi… Son corps était couvert de sang, qui s’écoulait à flot de nombreuses plaies -griffures, morsures… Une terrible nausée me noua l’estomac, mais je lui souris en retour avant de sortir mon téléphone d’une main, l’autre soutenant toujours sa tête.
- ça va aller, j’appelle les secours, tiens bon !
Je composai le numéro pour requérir l’aide du samu. J’étais guidé par l’instinct, par les réflexes ; appeler à l’aide pour qu’elle s’en sortît. C’était la seule chose à laquelle je pouvais penser. Elle se mit à tousser et un filet de sang glissa entre ses lèvres. Le regard ravagé, je caressai sa joue d’une main tendre.
- Ne t’inquiète pas Emy, je vais chercher Junya, il pourra te sauver !
Mais elle posa une main fébrile sur mon bras, le regard suppliant. Ne me laisse pas, pouvais-je lire dans ses magnifiques prunelles. Elle avait peur de mourir seule, loin de moi. Mais elle n’allait pas mourir, les secours étaient en route et on s’occuperait bien d’elle. Et il me suffisait d’une minute à peine pour aller le chercher, grâce à mon don de téléportation. Pourtant, le cœur serré et les yeux larmoyants, je restai, l’exhortant à se battre le temps que l’ambulance soit là. J’avisai mon téléphone et, me traitant de tous les noms, je m’en saisis dans le but d’appeler mon ami. Mais je sentis sa main glisser le long de mon bras.
- Emeraude ? Emeraude !
Je pris son visage entre mes mains ; sa tête était lourde et son regard fixait le ciel. Je m’acharnai pour la maintenir en vie. Pourtant, mon ouïe se suffisait à elle seule pour savoir ; il n’y avait plus un son qui l’animait.
~
Mon regard se posa sur la bague nichée au creux de ma main. Celle-là même que je lui avais passé au doigt, il y avait de nombreux mois de ça. Je cillai tout en fixant l’ornement. C’était tout ce qu’il me restait d’elle. « Vous pouvez la garder, nous n’en avons plus besoin » m’avait-on dit d’un ton navré lorsque je m’étais rendu à la morgue pour me recueillir. Le dernier souvenir matériel de notre idylle.
Depuis combien de temps étais-je assis là, prostré sur mon lit, incapable de détacher mon regard de mon ultime preuve d’amour pour ma fiancée ? Des heures, très certainement. Seito avait cessé il y a longtemps de me faire réagir. Il n’avait laissé qu’un verre de sang à mon attention sur ma table de chevet, dans l’espoir naïf que je parviendrais à m’alimenter. Mais je n’avais pas soif -je ne voulais pas me nourrir. Ma gorge me brûlait, protestant contre le sort que j’infligeais à mon corps, mais je l’ignorais. Je m’enfonçais dans une torpeur destructrice ; en état de choc, mon esprit se retrouvait happé par le torrent tumultueux des émotions qui agitaient mon cœur. Emeraude ne pouvait pas être morte.
Je ne sais pas ce qui me secoua exactement ; la soif devenue insoutenable, ou peut-être la volonté de Mickaël qui s’éveillait après des mois de silence… Toujours est-il que je finis par émerger, attraper le verre de sang et le vider d’une traite pour soulager ce brasier ardent qui me consumait. Fais quelque chose, réagis, ne reste pas là sans rien faire. Etais-ce ma conscience ou la sienne qui s’exprimait ? Avec les années, je ne faisais même plus la différence. Mais elle avait raison. Je devais m’activer, sans quoi je deviendrais fou. Mon esprit occulta soudainement le souvenir exact de sa mort, en tentative désespérée de me préserver. Je fronçai les sourcils, tentant d’ordonner mes penser, tout en rangeant la bague dans la poche arrière de mon pantalon.
Il n’y avait qu’une seule créature pour avoir meurtri ainsi un être humain, et avec tout ce qu’il se tramait depuis quelques temps dans cette capitale du surnaturel, il ne me fallut guère de temps, en dépit de mon état, pour faire le lien. Un lycan fou, comme celui qui avait semé la panique lors de la réception d’Halloween donnée par le maire. Je me levai et c’est alors que mon regard capta le journal posé sur mon bureau, déposé sans doute ce matin-même par Seito. Je m’en saisis pour survoler la une et fronçai les sourcils, avant de relever la tête, l’air songeur. Voilà ce que je devrais faire ; comprendre ce qui lui était arrivé. Découvrir qui était derrière ces attaques de lycans enragés. Qui était indirectement coupable de son agression. Je devais trouver un responsable.
Après m’être changé -histoire de ne pas sortir avec une chemise imbibée de sang-, j’enfilai une veste et y rangeai l’édition spéciale du Nakanoto Daily, dans la poche intérieure. J’avais une mine affreuse ; des cernes profondes soulignaient mon regard perdu, conséquence d’une journée entière sans dormir. Mes cheveux étaient en bataille -plus encore qu’à l’accoutumée- et ma tenue n’était probablement pas des plus appropriées pour la visite que je m’apprêtais à rendre. Mais, avant de m’adresser au chef de clan, je voulais surtout parler à mon plus proche ami. Avec Kevin, bien sûr, mais mon meilleur ami se trouvait en déplacement et je le savais injoignable. Il me tuerait probablement de n’avoir pas tenté malgré tout de l’appeler, mais pour être honnête, je m’en foutais royalement. Junya habitait à proximité et c’était tout ce dont j’avais besoin. Sans plus de cérémonie, je disparus.
Je réapparus dans la cour qui menait au manoir du chef de clan. Ce n’était certes pas très cérémonieux, de débarquer en me téléportant, sans prévenir, et vêtu de façon assez négligé. Mais, d’une part, je savais que le sang-pur ne m’en tiendrait pas rigueur, d’autre part, je ne réfléchissais plus qu’un minimum, et franchement, le souci de mon apparence était bien ma dernière priorité. Je frappai le lourd loquet contre la porte pour signaler ma présence.
Après quelques instants à patienter, pendant lesquels je m’efforçais de ne pas me perdre de nouveau dans un tourbillon d’idées noires, le majordome du maître des lieux vint m’ouvrir. Je considérai à peine son air à la fois surpris et, sans doute, indigné en m’apercevant. En même temps, je n’étais pas attendu. Je n’avais même pas appelé… j’aurais pu. Mais l’idée ne m’avait même pas traversé l’esprit.
- Bonsoir Edgar… je dois voir Junya. C’est urgent…
Je ne sais pas qui, du ton grave et chevrotant de ma voix ou de mon allure de réfugié des camps, le convainquit le plus. Il me laissa entrer et, bien que pressé, je le laissai me conduire jusqu’à mon ami. Je me figeai quelques secondes en apercevant Ruby, son amie intime, dans le salon. Je n’avais pas pensé une seule seconde que je pourrais les déranger, et j’en fus momentanément gêné. Ceci dit, je me repris bien vite. Je savais que je pouvais parler librement devant elle ; elle avait l’amour et la confiance de Jun, et ça me suffisait amplement.
- Bonsoir. Désolé de vous déranger… Pardon d’arriver comme ça à l’improviste mais, il est arrivé quelque chose…
Je marquai une pause, tentant de rassembler mes idées pour faire le tri. Mes pensées s’enchaînaient à toute vitesse, chacune se disputant la vedette. Je me massai l’arête du nez entre le pouce et l’index avant de poursuivre -ou du moins, de tenter.
- Il est arrivé quelque chose à Emeraude. Elle…
Ma voix se brisa ; soudain la dure réalité me rattrapait. Toute couleur quitta mon visage et je chancelai, pris d’un vertige. Toute énergie quitta mes jambes, qui furent coupée net, et je m’effondrai sur le fauteuil derrière moi. Une main sur le front, tentant de juguler le flot d’émotions qui m’assaillait, je luttais pour ne pas perdre pied.
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Mar 24 Avr 2018 - 1:24
C'était une douce nuit d'avril. Ruby et moi prenions le thé dans la véranda du manoir, observant les dernières lueurs du crépuscule disparaître derrière les arbres. Voilà maintenant plusieurs mois que ma moitié avait emménagé ici, au manoir. Je lui avais donné une suite pour qu'elle puisse ranger toutes ses affaires et qu'elle ait un espace à elle, même si elle dormait dans la mienne. Je souhaitais qu'elle se sente chez elle, qu'elle s'y fasse sa propre place, un endroit qui nous appartiendrait à tous les deux, et pas seulement à moi. Maintenant que Josh était revenu s'installer au manoir et que je profitais de la compagnie de Ruby en tout instant, ma vie avait radicalement changé. En deux ans, j'étais passé par le déni, le désespoir, la colère, la résignation… Et finalement, tout semblait être rentré dans l'ordre, comme si le destin avait décidé qu'il en avait un peu trop fait, et avait souhaité corriger ses bévues. La femme que j'avais failli tuer avait malgré tout accepté de devenir ma compagne, mon héritier était revenu d'entre les morts… Et moi, je filais le parfait bonheur. La seule ombre au tableau était la manière dont le clan allait réagir quand j'allais annoncer ma relation avec une level B, ce que je comptais bien faire prochainement. Personnellement, je m'en moquais, mais la pureté du sang était importante dans nos traditions. Certains y verraient presque un crime. Toutefois, les ennuis pouvaient attendre. Pour l'instant, même les piles de documents qui s'accumulaient sur mon bureau ne pouvaient entamer ma bonne humeur, ni même cette histoire de lycans fous.
Je me sentais cependant concerné par le problème. Les level C sous ma protection n'avaient pas l'habitude de vivre avec ce sentiment d'insécurité. L'immortalité apportait une certaine assurance. Cependant, face à des armes anti-vampires sur pattes qui perdaient les pédales et qui se multipliaient en ville, cette assurance était quelque peu ébranlée, surtout quand lesdites armes étaient complètement insensibles à nos attaques. De ce que j'en savais, on comptait déjà une dizaine de morts humains, et deux vampires de level C d'un autre clan. Au fil des semaines, les accidents se rapprochaient, laissant penser qu'il y avait de plus en plus de lycans affectés. Si ces crimes continuaient, la situation allait vite devenir ingérable. En d'autres termes, mes sujets attendaient de moi que je m'implique et que je règle le problème, rien de plus, rien de moins.
J'avais dors et déjà pris contact avec Aaren Hermansson, le chef des Chevaliers de l'Ombre. Le nom était certes un peu pompeux et la forte présence du hunter dans les médias japonais me mettait mal à l'aise. Mais je reconnaissais que sa manière de gérer cette toute récente apparition au grand jour avait eu un effet très bénéfique pour cette organisation. Leurs finances étaient au beau fixe, et comme tout le monde le sait, l'argent est le nerf de la guerre, et les relations utiles qu'ils entretenaient dans les hautes sphères de la société sauraient probablement se rendre utiles par la suite. C'était finement joué. J'avais un certain respect pour cet homme. Je sentais qu'il cachait bien des choses, sous ses aspects d'idole montante. D'après sa manière de se tenir, de bouger toujours sans un seul mouvement parasite inutile, Aaren avait beaucoup d'expérience. C'était un hunter extrêmement aguerri, un loup sous les traits d'un agneau. Il était bien plus que ce qu'il voulait bien montrer et je le prenais très au sérieux.
Quoi qu'il en soit, l'idéal de ces hunters était un équilibre entre les races. Je m'étais montré très avenant, et il semblait que mes récentes interventions au Sénat concernant ma vision du statut des humains n'étaient pas passées inaperçues. D'une manière ou d'une autre, ma réputation était arrivée à leurs oreilles. Aussi n'eus-je pas de mal à obtenir de lui un partenariat. Il était prêt à coopérer avec moi et avait partagé ce qu'ils avaient déjà trouvé. L'enquête qu'ils avaient déjà menée était extrêmement minutieuse, ce qui les fit encore remonter dans mon estime, mais sans plus d'indices à se mettre sous la dent, elle stagnait douloureusement, au point qu'ils avaient fini par lancer un appel à témoins. A voir ce que cela donnerait.
Edgar pénétra dans la pièce et posa un verre à pied rempli de sang tiède à côté de chacune de nos tasses. Il prit la parole.
« Monsieur Joshua m'a demandé de vous transmettre qu'il sortait, cette nuit. »
« Merci, Edgar. Tu peux disposer. »
J'adressai un large sourire au vieux majordome, qui inclina la tête avec élégance et quitta la pièce. Lui aussi, je ne l'avais pas vu aussi heureux depuis longtemps. Je lui avais causé bien du souci. Je me redressai, m'étirai et remis un peu d'ordre dans ma tenue, l'habituel yukata bleu que je portais par dessus mon jean. Je saisis mon verre et le fis tinter contre celui de Ruby, avant de m'affaler à nouveau avec nonchalance dans le sofa.
« A cette nuit qui s'annonce délicieuse ! Tu as envie de faire quelque chose en particulier ? Nous pourrions aller chasser dans la forêt. »
Cela faisait quelques temps déjà que nous n'avions pas partagé un moment sous nos formes animales respectives. Nous chassions souvent ensemble auparavant, avant la disparition de Josh. Relâcher son instinct animal avait quelque chose de jouissif et, bien que sous la forme d'espèces différentes, nous nous comprenions plus que jamais. La caresse du vent, l'odeur de la forêt, la présence d'une proie commune un peu plus loin…
Soudain, je sentis une nouvelle odeur qui n'était pas là à la seconde précédente, portée par la brise. Je la connaissais très bien. C'était celle de Raphaël, mon ami et bras droit. Quelque chose clochait. Il n'était pas du genre à se présenter devant moi sans s'annoncer, même si je lui avais dit plusieurs fois que je m'en moquais. Edgar dut penser la même chose car j'entendis ses pas précipités vers la porte d'entrée avant même que le bruit du loquet retentisse. Je partageai un regard lourd de sens avec ma compagne et reportai mon attention sur l'entrée de la véranda où arrivait le majordome et un Raphël à l'expression complètement décomposée. Il était vêtu de manière assez débraillée. Sa tenue ressemblait plus à ce que j'aurais pu porter qu'à son style habituel, soigné et élégant. Ses cheveux d'ordinaire ordonnés étaient complètement en bataille, comme au saut du lit.
« Bonsoir. Désolé de vous déranger… »
J'ignore si ce fut son apparence hautement improbable ou son ton désespéré qui me fit ravaler les joviales salutations et la remarque ironique que je m'apprêtais à lui offrir. Je pris un air grave. C'était une des rares personnes à pouvoir vraiment prétendre être mon ami, mais également une des rares personnes pour qui je pouvais m’inquiéter, et ça commençait à me démanger.
« Pardon d'arriver comme ça à l'improviste, mais il est arrivé quelque chose... »
Raphaël semblait avoir du mal à ordonner ses pensées. Ce qui s'était passé devait être bien plus grave que ce je pensais. J'avais une désagréable impression de déjà-vu. Je me levai pour aller à sa rencontre.
« Il est arrivé quelque chose Emeraude. Elle... »
Il fut incapable de continuer et s'effondra sur le fauteuil, qu'Edgar avait déplacé avec beaucoup de prévoyance. L'instant d'après, j'étais à ses côtés. Il était si pâle, même pour un vampire. Il perdait tout contrôle sur lui. Je posai fermement ma main sur son épaule. Edgar plaça une tasse d'Earl Grey entre ses mains tremblantes, comme pour le ramener à nous, gardant tout de même ses mains proches pour s'assurer qu'il ne la renverse pas. Quand nous fûmes certains qu'elle resterait en place, le majordome s'écarta et je lui fis face, gardant une voix calme et rassurante pour l'inciter à faire de même.
« Que s'est-il passé, Raphaël ? Prends le temps qu'il te faudra. Je t'écoute. »
Je revoyais en lui le Junya d'il y a deux ans, celui que Ruby avait ramassé à la petite cuillère après la disparition de Josh. Je ne voulais pas trop présumer, mais je craignais le pire.
Invité
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Ven 27 Avr 2018 - 20:35
- Je me trouvais lovée dans l’un des fauteuils du salon, une tasse chaude encore à moitié remplie de thé dans les mains et les yeux rivés sur les couleurs du ciel au-dehors. C’était un beau crépuscule d’avril et les températures avaient bien montées ces dernières semaines, certes pas encore assez pour me convaincre de quitter mes pulls, mais c’était prometteur pour la saison et j’étais déjà impatiente. Mon regard dévia légèrement et je reportais mon attention sur le vampire à mes côtés, qui lui ne craignait pas le froid à mon grand dam. Parfois je m’émerveillais encore de le surprendre là, auprès de moi, et ce sentiment c’était encore renforcé depuis que j’avais fini par accepter de venir vivre dans son manoir… Le level A m’avait proposée une des nombreuses chambres de sa demeure, attention que j’avais appréciée, car il savait que j’avais besoin d’une grande part d’indépendance, même si dans les faits c’était plutôt sa chambre que je partageais.
Affalé en travers de son siège, le yukata bleu qu’il portait négligemment entrouvert, il restait malgré sa tenue et son air nonchalant un des hommes les plus puissants de notre race. J’avais toujours du mal à me faire à son statut, même si j’en avais conscience : ce n’était pas le sang pur que je voyais avant tout en lui et je savais qu’il aurait été bien plus simple, pour lui comme pour moi, qu’il ne soit qu’un level B ou C. Mais je ne voulais songer à ça, pour l’instant nous profitions encore du calme avant la tempête, la sérénité relative avant qu’il n’annonce à son clan la nouvelle. Une relation avec une femme d’un autre clan, et qui plus est une simple noble, ça n’allait pas se faire discrètement, et les rumeurs allaient se propager rapidement. Je restais donc encore un peu dans cette bulle coupée du monde où nous vivions, loin de la réalité qui ne tarderait pas à nous rattraper. Qui nous rattrapait peut-être déjà avec tous les évènements de ces derniers temps…
Les meurtres se multipliaient dans les rues, et si les vampires avaient cru un moment être intouchables ils avaient vite déchanté. L’immortalité n’est offerte à personne en ce monde. Je savais que mon compagnon était inquiet de la menace qui planait sur la ville, son rôle était avant tout de protéger son clan et ça devenait difficile au vu des derniers évènements. Il n’y aurait sûrement pas longtemps à attendre pour que tous les clans finissent par être touchés, et peut-être même des nobles… Junya essayait parfois de me cacher ses préoccupations, certainement pour me protéger puisqu’il n’arrivait toujours pas à s’en empêcher, mais je le connaissais maintenant trop bien pour me laisser berner. Je faisais mine de ne pas y prendre garde tout en attendant le moment où il finissait par se confier, ce qu’il faisait souvent, tôt ou tard. J’aurais voulu pouvoir lui ôter cette charge des épaules mais je ne le pouvais pas, telle était sa charge et je ne pouvais que l’aider au mieux de mes capacités. Déjà il, ou nous peut-être, allait bien mieux que deux ans auparavant, une période qui avait été bien sombre. Mais le temps avait fait son œuvre et le retour de son héritier avait participé également au mieux-être de Junya. A présent il avait pleinement repris ses fonctions, même s’il ne les appréciait guère.
L’arrivée d’Edgar me sortit de mes pensées et je tournais la tête vers lui à son approche. Sa présence aussi était une chose à laquelle je commençais à m’habituer et j’appréciais sincèrement cet homme tout dévoué à mon partenaire qui savait devancer la plupart de nos désirs ou qui s’y essayait. Nous le remerciâmes lorsqu’il déposa deux verres de sang près de nous et nous annonça la sortie nocturne de Joshua. J’attendis qu’il sorte pour trinquer et tremper mes lèvres dans le liquide vermeille.
- « A cette nuit qui s'annonce délicieuse ! Tu as envie de faire quelque chose en particulier ? Nous pourrions aller chasser dans la forêt. »
Mes yeux s’éclairèrent à ces mots et un sourire étira mes lèvres. Chasser ? La forêt ? Je sentis la louve en moi se réveiller à ces mots. Cela faisait quelques temps que je ne m’étais transformée, et encore plus longtemps avec Junya. Pourtant ces moments-là m’étaient précieux et j’avais le sentiment alors que nous pouvions nous comprendre au-delà de tout, partager ce que nous ne pouvions échanger avec d’autres personnes, vampires ou non. Le besoin était pressant de courir librement dans les bois, sans se soucier de rien d’autre que nos instincts de prédateurs. J’allais lui répondre quand un changement se produisit, à la limite de mes sens…
Je me redressai imperceptiblement : une odeur nouvelle m’était parvenue subitement, de manière inattendue. Dans un premier temps je restais sur le qui-vive avec le sentiment désagréable que quelqu’un venait de pénétrer mon territoire sans permission, puis mes muscles se détendirent légèrement lorsque je reconnus le parfum : celui d’un vampire qui côtoyait régulièrement mon compagnon, un certain Raphaël de La Roche. Je me souvenais l’avoir déjà croisé plusieurs fois et sa présence m’était familière, il était toujours le bienvenu dans ces lieux. Cependant je percevais déjà que quelque chose n’allait pas, tout d’abord parce que ce vampire n’arrivait jamais de manière aussi impromptue habituellement - d’ailleurs personne ne le faisait en général pour venir voir un sang pur - de plus car les émotions aussi avaient des senteurs qui leur étaient propres et celle qui dominait chez le nouvel arrivant était la tristesse, une tristesse sourde et enveloppante... Alors que le son du loquet retentissait j’entendis les pas du majordome qui s’empressait d’aller accueillir le jeune homme. Je me relevai en reposant mon verre et croisai le regard de Junya, je su sans un mot qu’il partageait mes pensées, au moins en partie. La vue du vampire, quelques instants plus tard ne me rassura en rien : lui que j’avais toujours vu très élégant et soigné semblait être sorti de son lit seulement quelques secondes auparavant et les émotions qui transparaissaient sur son visage me touchaient encore plus. Je vis sa surprise quand il se rendit compte de ma présence, il n’avait pas réfléchi avant d’entrer, sinon il aurait senti mon aura. Je n’eus pas le loisir de proposer de les laisser seuls car il commença à parler avant moi.
Sa voix acheva de me convaincre et je retins presque ma respiration alors qu’il continuait laborieusement. A présent c’était le désespoir que je pouvais percevoir chez lui et j’avais l’impression que mon cœur se serrait petit à petit à ses mots. Ce ne fut que lorsqu’il s’écroula que je pus retrouver l’usage de mes membres, en l’espace d’un souffle nous nous retrouvâmes près de lui, ainsi qu’Edgar qui lui offrit un thé avant de s’effacer de nouveau. Je m’accroupis et posai une main sur les siennes, autant pour être sûre qu’il ne lâcherait pas la tasse que pour lui donner un maigre réconfort. Le nom qu’il avait prononcé, Emeraude ? … Si je me rappelais bien il me semblait qu’il s’agissait de sa partenaire. Que lui était-il arrivé pour le mettre dans cet état ? Je jetai un coup d’œil vers Junya… Je n’étais pas certaine de vouloir le savoir… Ou alors je le savais déjà et c’est ce qui m’effrayait.
- « Je… Si vous avez besoin d’intimité je peux me retirer… »
Je n’avais pas le don de disparaitre aussi discrètement que le majordome mais je ne voulais pas non plus m’immiscer dans une conversation privée entre les deux amis.
Raphaël de La Roche#97070#97070#97070#97070#97070#97070#97070
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Sam 28 Avr 2018 - 17:59
A peine avais-je touché le siège que Junya se précipitait vers moi et posait une main sur mon épaule. Ce contact, bien que réconfortant, ne suffit pourtant pas à me stimuler. Les sons de la pièce me parvenaient étouffés ; les froissements de leurs vêtements, le bruit sec de leurs pas sur le plancher, le tintement d’une vaisselle qu’on déplaçait… J’étais dans une bulle, à moitié coupé de la réalité. Ce fut la chaleur au contact de mes mains qui força mon esprit à revenir. Mes yeux glissèrent par réflexe sur la tasse qu’Edgar venait de me confier. Mes paumes tremblantes eurent bien du mal à la saisir et la stabiliser sur mes genoux. Je sentis les doigts fins de Ruby sur les miens, encourageants. Après quelques regards jetés vers mes congénères, je raffermis ma prise sur le contenant en céramique. L’odeur douce et parfumée de l’Earl Grey éveilla mes sens et je fermai légèrement les yeux. C’était mon thé préféré ; le majordome de mon ami n’avait décidément pas d’égal.
Vint ensuite la question de Junya, légitime, mais crainte. Je n’étais pas sûr de parvenir à lui raconter ce qu’il s’était passé. Ces images me hantaient, autant que le désespoir et le profond chagrin qui m’étreignaient le cœur.
Non, reste… dis-je d’une voix rauque à l’égard de Ruby.
Ça pouvait paraître étrange, mais sa présence féminine me rassurait. Peut-être parce que je venais de perdre celle qui comblait mes jours depuis deux ans… J’avais la bouche trop sèche pour parler. Aussi, je portai la tasse de thé à mes lèvres pour en prendre une gorgée. Sa chaleur se répandit progressivement dans mon corps, m’apportant un semblant de réconfort éphémère. Je m’humectai ensuite les lèvres puis me râclai la gorge avant d’être enfin en mesure de m’exprimer.
- La nuit dernière, je suis allée chercher Emeraude à son travail… J’étais enthousiaste à l’idée du week-end à Venise que je nous avais réservé… Mais quand je suis arrivé, j’ai senti… du sang. Beaucoup de sang… Son sang.
Alors que je me replongeais dans ce souvenir horrifique, mes yeux fixaient un point invisible sur le mur du salon, derrière l’épaule de Junya. Je revoyais distinctement son corps frêle gisant à terre, à même le sol ; sa poitrine qui se soulevait péniblement, mue par une respiration sifflante et saccadée ; son visage si pâle qui s’était illuminé un faible instant en me voyant. Combien de temps avait-elle souffert dans une solitude absolue ? Avait-elle tenté de m’appeler ? Avait-elle compris ce qui lui arrivait ? Autant de questions sans réponses qui me torturaient. J’avalai difficilement ma salive avant de reprendre.
- Elle était par terre, baignant dans son sang…
A chaque phrase qui me rapprochait un peu plus de la terrible vérité, mon cœur se déchirait et mon regard se voilait d’un chagrin toujours plus profond. Ma voix, rauque et ténue, tremblait dans ma gorge serrée. Mes doigts se crispèrent sur la tasse alors que mon esprit redessinait cette vision d’horreur.
- Son corps était meurtri à de multiples endroits… Elle souffrait le martyr, et pourtant, quand elle m’a vu, elle a souris… Son visage était si pâle, et ses yeux bleus… si ternes…
Je poussai un soupir rauque alors qu’une douleur lancinante irradiait dans ma poitrine. Il me fallait pourtant aller jusqu’au bout. J’étais allé trop loin pour reculer. Je ne pouvais pas les laisser dans l’ambiguïté, eux qui me soutenaient et me réconfortaient de leur mieux. Il le fallait également pour moi ; pour que j’accepte l’inéluctable réalité, je devais y mettre les bons termes.
- J’ai appelé les secours, je voulais venir te chercher Junya, mais elle a eu peur de finir seule, j’ai senti sa main qui retenait faiblement mon bras…
Alors que mon esprit pensait à « mourir », ma langue transforma le mot en « finir ». Même mon corps se refusait à accepter l’évidence. Je pris une lourde inspiration. Ma poitrine se soulevait difficilement, étreinte par les émotions violentes qui se déchaînaient en moi. L’air passait en sifflant à travers ma bouche entrouverte. Je repris une gorgée de thé, comme pour y trouver le courage de poursuivre. Je m’humectai les lèvres, asséchées par de longues heures de privation.
- Quand j’ai voulu t’appeler, Emeraude… La suite restait bloquée dans ma gorge. Je dus me faire violence pour pouvoir continuer. Elle a lâché mon bras, et… son si beau regard s’est éteint…
Avais-je réellement besoin de leur dire explicitement ? Ils avaient certainement compris à l’heure actuelle… peut-être même avant, d’ailleurs. Aucun d’eux ne m’avait jamais connu dans cet état. J’étais normalement d’un naturel enthousiaste, toujours le sourire aux lèvres, qui me quittait rarement, même dans les situations difficiles. Alors, il fallait bien un drame tel que la mort pour me l’arracher. J’avais rivé mes yeux sur le thé au fond de ma tasse. Quelque chose tomba dedans, ridant sa surface paisible. Il me fallut plusieurs secondes pour réaliser que c’était une larme qui avait coulé sur ma joue. Ils avaient certainement compris, oui. Pourtant, je devais continuer.
- Emeraude est morte dans mes bras, et je n’ai rien pu faire pour la sauver…
Un sanglot étouffa la fin de ma phrase. J’aurais dû être là pour la protéger, dussé-je y laisser la vie. J’aurais au moins pu expirer mon dernier souffle le cœur léger. J’aurais peut-être failli et Emeraude serait sans doute morte malgré tout, mais au moins, j’aurais eu le sentiment d’avoir fait ce qui était en mon pouvoir. D’avoir agi comme le devait un fiancé envers sa promise ; la protéger au péril de sa propre existence, avant même d’avoir prononcé ces vœux. Et je ne serais pas mort seul ; j’aurais été avec elle, nous serions partis ensemble pour ce dernier voyage. Je n’aurais pas eu à revivre la perte d’une âme sœur, dans une impuissance totale et une détresse infinie. Si seulement j’avais été là avant son agression…
Vint ensuite la question de Junya, légitime, mais crainte. Je n’étais pas sûr de parvenir à lui raconter ce qu’il s’était passé. Ces images me hantaient, autant que le désespoir et le profond chagrin qui m’étreignaient le cœur.
Non, reste… dis-je d’une voix rauque à l’égard de Ruby.
Ça pouvait paraître étrange, mais sa présence féminine me rassurait. Peut-être parce que je venais de perdre celle qui comblait mes jours depuis deux ans… J’avais la bouche trop sèche pour parler. Aussi, je portai la tasse de thé à mes lèvres pour en prendre une gorgée. Sa chaleur se répandit progressivement dans mon corps, m’apportant un semblant de réconfort éphémère. Je m’humectai ensuite les lèvres puis me râclai la gorge avant d’être enfin en mesure de m’exprimer.
- La nuit dernière, je suis allée chercher Emeraude à son travail… J’étais enthousiaste à l’idée du week-end à Venise que je nous avais réservé… Mais quand je suis arrivé, j’ai senti… du sang. Beaucoup de sang… Son sang.
Alors que je me replongeais dans ce souvenir horrifique, mes yeux fixaient un point invisible sur le mur du salon, derrière l’épaule de Junya. Je revoyais distinctement son corps frêle gisant à terre, à même le sol ; sa poitrine qui se soulevait péniblement, mue par une respiration sifflante et saccadée ; son visage si pâle qui s’était illuminé un faible instant en me voyant. Combien de temps avait-elle souffert dans une solitude absolue ? Avait-elle tenté de m’appeler ? Avait-elle compris ce qui lui arrivait ? Autant de questions sans réponses qui me torturaient. J’avalai difficilement ma salive avant de reprendre.
- Elle était par terre, baignant dans son sang…
A chaque phrase qui me rapprochait un peu plus de la terrible vérité, mon cœur se déchirait et mon regard se voilait d’un chagrin toujours plus profond. Ma voix, rauque et ténue, tremblait dans ma gorge serrée. Mes doigts se crispèrent sur la tasse alors que mon esprit redessinait cette vision d’horreur.
- Son corps était meurtri à de multiples endroits… Elle souffrait le martyr, et pourtant, quand elle m’a vu, elle a souris… Son visage était si pâle, et ses yeux bleus… si ternes…
Je poussai un soupir rauque alors qu’une douleur lancinante irradiait dans ma poitrine. Il me fallait pourtant aller jusqu’au bout. J’étais allé trop loin pour reculer. Je ne pouvais pas les laisser dans l’ambiguïté, eux qui me soutenaient et me réconfortaient de leur mieux. Il le fallait également pour moi ; pour que j’accepte l’inéluctable réalité, je devais y mettre les bons termes.
- J’ai appelé les secours, je voulais venir te chercher Junya, mais elle a eu peur de finir seule, j’ai senti sa main qui retenait faiblement mon bras…
Alors que mon esprit pensait à « mourir », ma langue transforma le mot en « finir ». Même mon corps se refusait à accepter l’évidence. Je pris une lourde inspiration. Ma poitrine se soulevait difficilement, étreinte par les émotions violentes qui se déchaînaient en moi. L’air passait en sifflant à travers ma bouche entrouverte. Je repris une gorgée de thé, comme pour y trouver le courage de poursuivre. Je m’humectai les lèvres, asséchées par de longues heures de privation.
- Quand j’ai voulu t’appeler, Emeraude… La suite restait bloquée dans ma gorge. Je dus me faire violence pour pouvoir continuer. Elle a lâché mon bras, et… son si beau regard s’est éteint…
Avais-je réellement besoin de leur dire explicitement ? Ils avaient certainement compris à l’heure actuelle… peut-être même avant, d’ailleurs. Aucun d’eux ne m’avait jamais connu dans cet état. J’étais normalement d’un naturel enthousiaste, toujours le sourire aux lèvres, qui me quittait rarement, même dans les situations difficiles. Alors, il fallait bien un drame tel que la mort pour me l’arracher. J’avais rivé mes yeux sur le thé au fond de ma tasse. Quelque chose tomba dedans, ridant sa surface paisible. Il me fallut plusieurs secondes pour réaliser que c’était une larme qui avait coulé sur ma joue. Ils avaient certainement compris, oui. Pourtant, je devais continuer.
- Emeraude est morte dans mes bras, et je n’ai rien pu faire pour la sauver…
Un sanglot étouffa la fin de ma phrase. J’aurais dû être là pour la protéger, dussé-je y laisser la vie. J’aurais au moins pu expirer mon dernier souffle le cœur léger. J’aurais peut-être failli et Emeraude serait sans doute morte malgré tout, mais au moins, j’aurais eu le sentiment d’avoir fait ce qui était en mon pouvoir. D’avoir agi comme le devait un fiancé envers sa promise ; la protéger au péril de sa propre existence, avant même d’avoir prononcé ces vœux. Et je ne serais pas mort seul ; j’aurais été avec elle, nous serions partis ensemble pour ce dernier voyage. Je n’aurais pas eu à revivre la perte d’une âme sœur, dans une impuissance totale et une détresse infinie. Si seulement j’avais été là avant son agression…
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Jeu 3 Mai 2018 - 19:24
La sauver ? J'aurais pu, en un sens, mais en aurait-elle été heureuse ? Je n'avais pas de pouvoir de soins. Cela impliquait que Raphaël eût préféré qu'elle devînt un vampire de level D. Cependant… Ce n'était pas une vie que je lui aurais enviée. Si j'avais été un humain, j'aurais choisi la mort plutôt que la transformation. Emeraude aurait-elle accepté si on lui avait présenté les conséquences de ce choix ? Elle n'aurait plus eu une grande liberté, forcée de me suivre dans tous mes déplacements, dépendante de mon sang comme les humains le sont de l'oxygène. Le sang d'un autre level A pouvait temporiser les choses, mais ce n'était pas suffisant. Un level D boit le sang de son maître au moins une fois par mois, ou finit par céder à la folie. De fait, en mourant un jour, je l'aurais emportée dans la tombe, et pas de n'importe quelle manière. Raphaël aurait alors dû voir sa femme tomber peu à peu dans la folie, jusqu'à ce qu'elle ne pût même pas le reconnaître et fût devenue une bête assoiffée de sang sans aucune conscience. Il ne lui serait pas resté d'autres choix que de la tuer ou la laisser se faire tuer par un autre. Mon ami n'était pas prêt à entendre ce genre de chose dans l'instant, mais s'il avait pu me prévenir, si j'avais reçu cet appel, je serais venu pour le soutenir, mais j'aurais refusé de la transformer, pour leur épargner tout ça. Sans doute m'aurait-il haï sur l'instant, mais c'était la meilleure chose à faire. Le destin d'un level D est toujours funeste.
Raphaël finit par annoncer ce que je craignais. Emeraude était morte. Je ne connaissais que peu la jeune femme, et c'était une humaine. Sa mort en elle-même ne m'atteignait pas vraiment. Cependant, la douleur de mon ami me touchait bien plus que je ne le montrais. Il me connaissait suffisamment pour le savoir. Mais rester calme en toute circonstances avait toujours été un de mes talents, bien que je n'y fusse pas parvenu lors de la disparition de Joshua. Mon rôle était d'être un pilier solide auquel s'accrocher pendant la tempête, un soutien inébranlable pour mon clan en tant que chef, et surtout pour mes proches en tant qu'ami et famille. Je ne faillirais plus.
J'aurais pu le prendre dans mes bras et lui dire de gentilles platitudes jusqu'à ce qu'il se calme, lui répéter qu'elle serait morte dans seulement quelques petites décennies, ce qui n'était rien par rapport aux siècles qui l'attendaient, que le chagrin passe avec le temps, qu'elle préférerait le voir sourire… Mais je n'avais pas envie de lui servir ce genre de soupe. Les vampires gardaient le deuil bien plus longtemps que les humains. Il m'avait fallu 200 ans pour faire celui de mon père. Chez nous, ce n'était pas vraiment le temps qui pansaient les blessures, mais les événements et les actes. Sans Joshua, j'aurais sans doute été encore en train de pleurer mon cousin. C'était parce que j'avais dû prendre mes responsabilités à son égard et l'élever comme mon héritier que j'avais fait la paix avec moi-même au sujet de feu Isaac. Quant à la disparition de Josh, si Ruby n'était pas venue me chercher ce jour-là, et si elle n'avait pas frôlé la mort par ma faute, me faisant prendre conscience à quelle point j'étais devenu une épave, qui sait dans quel état je serais aujourd'hui ? Je connaissais ce sentiment. Je savais comment il se sentait. Aussi, je répondis ce que j'aurais voulu qu'on me dise à l'époque. Cela le bousculerait un peu, mais il me remercierait plus tard.
Je laissai le silence s'installer, lui laissant tout de même du temps pour encaisser ce qu'il venait de dire, le soutenant sans rien dire, la main toujours sur son épaule. Quand ses sanglots se calmèrent un peu, je repris la parole, d'une voix calme, mais ferme, le regardant droit dans les yeux.
« Je sais ce que c'est. Tu t'en veux de ne pas avoir été là, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas toi le responsable. L'important, maintenant, c'est de retrouver tous ceux qui sont impliqués dans son meurtre. Et de leur faire payer. Il faut agir tant que la piste est encore fraîche. »
Il fallait agir maintenant, ne pas laisser de place aux regrets. Une lueur sauvage passa dans mon regard, venant de mon côté animal. S'il m'écoutait, la chasse de ce soir prendrait une toute autre forme. Au delà du chagrin que je pouvais ressentir en voyant la détresse de Raphaël, le prédateur en moi se réjouissait de chasser autre chose qu'un simple animal. Etait-ce une attaque d'un lycan fou ou une bande d'humains sans foi ni loi ? Dans le second cas, ils ne passeraient pas la nuit. Dans le premier… il était temps de se pencher d'un peu plus près sur cette enquête.
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Jeu 10 Mai 2018 - 23:41
- Je voyais dans les yeux du vampire qu’il ne nous percevait qu’à peine, comme retranché dans son monde intérieur. Le choc devait être encore trop important, ou la perte… Je pressai mes doigts contre les siens comme si cela pouvait l’aider à revenir vers nous. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’enfin il me réponde et accepte la tasse de thé qui avait été placée entre ses mains. Je le sentis puiser dans ses ressources pour parvenir à parler de nouveau. Ses paroles étaient coupées, douloureuses, loin du langage fluide et naturel propre à Raphaël. J’eus envie de le prendre dans mes bras, pour le réconforter, le rassurer, effacer cette ombre qui apparaissait dans le fond de ses prunelles alors qu’il parlait. Je n’en fis rien, il fallait qu’il parle, qu’il laisse venir les mots, qu’il se libère. Tant qu’il ne l’aurait pas dit il ne pourrait l’accepter, c’était presque cruel mais nécessaire.
Je fermai les yeux un instant, le tableau qu’il décrivait s’imprégnait dans mon esprit, j’en ressentais toute l’horreur. Je jetai un coup d’œil furtif vers mon compagnon, n’osant imaginer ce qu’il se passerait si un jour il lui arrivait quelque chose. J’avais déjà tant perdu, à chaque fois que j’avais cru que c’était enfin terminée, que j’allais avoir le droit au repos, je perdais de nouveau un être cher. La mort d’Isaac avait été la plus dure à surmonter, j’en faisais encore des cauchemars qui me tenaient éveillée jusqu’à la tombée de la nuit. Personne ne devrait à subir la perte de quelqu’un de proche. Si Junya n’avait été là à ce moment je me serais certainement perdue à nouveau. Mais nous avions été présents l’un pour l’autre et c’était ce qui avait différencié cette épreuve des précédentes. Je ne m’étais pas sentie seule à devoir porter ce deuil, j’avais une personne à mes côtés, pour elle et par elle je devais tenir. Finalement la vie avait lentement repris son cours, même si l’absence du sang pur restait encore marquée dans nos esprits. Je ne voulais pas perdre l’homme qui était à présent le plus important à mes yeux. Je ne pourrai certainement pas m’en remettre et je ne pouvais donc qu’imaginer la détresse que ressentait notre ami en ce moment.
Ses yeux se remplissaient peu à peu de larmes qui finirent par couler le long de ses joues. Les vampires pleurent rarement, cela faisait ressortir la gravité de l’instant. Je me sentis alors encore plus impuissante face à ce chagrin. Pourtant il n’y avait rien qu’on eut pu faire pour la sauver je le savais. Même dans un tel cas Junya aurait refusé de la transformer, je le connaissais assez pour en être sûre. Ce n’était pas une vie qu’il aurait souhaitée pour quiconque et le noble devait le savoir. Il avait voulu pouvoir repousser la mort de la femme qu’il aimait et je comprenais cela, mais il valait certainement mieux s’éteindre que de supporter une demi-vie. C’était tellement injuste, la vie humaine est déjà si courte, qui pouvait donc s’amuser à la raccourcir encore ? Bien des êtres en définitive…
Le silence s’installa entre nous alors que la révélation du vampire résonnait encore dans nos pensées. Cet évènement n’était pas sans me rappeler ce qu’il se passait dans la ville ces derniers temps, ce ne pouvait être qu’une coïncidence… Je n’aimais pas ça. La description qu’il en avait fait… Qui ou qu’est-ce qui pouvait commettre ce type de crime ? Les humains pouvaient être capables de bien des horreurs entre eux et contre les être surnaturels. Cependant cela ressemblait par trop à la sauvagerie que pouvait avoir un prédateur, un vrai. En tout cas cela ne pouvait être un vampire : il n’aurait pas gaspillé autant de sang, du moins c’est ce que je supposais. Un lycan ? Je n’arrivais pas encore à avoir un avis sur cette race, ni l’influence que ma partie louve pouvait avoir quand j’en croisais un. Je préférais attendre encore avant de déterminer où je me positionnais vis-à-vis d’eux.
La voix de mon conjoint me tira de mes réflexions. Ses paroles me semblèrent dures, presque froides si on les considérait d’un point de vue extérieur, mais je savais que la seule chose qu’il voulait été de ne pas laisser son ami se morfondre sur lui-même. L’action est souvent le meilleur des remèdes pour les créatures telles que nous, sinon notre tristesse pouvait être bien trop grande et longue. Je me redressai légèrement, les sens de nouveau à l’affut. Quelqu’un s’en était pris à un ami et même si c’était de manière indirecte mon côté animal était furieux. On ne fait pas du mal à un membre de la meute, pas sans en payer le prix.
- « Il faut que tu saches ce qu’il s’est passé. Nous ne pouvons laisser passer cela sans réagir. »
Je ne considérais pas la vengeance comme une solution… Si j’avais bien appris une chose au cours de ma vie c’était bien qu’elle ne résolvait rien. Au contraire, parfois elle nous aveuglait au point de ne plus prêter garde à sa propre vie. En revanche avoir des réponses pouvait s’avérer être un soulagement. Poignant sur le moment, mais nécessaire pour avancer. S’il n’agissait pas maintenant il aurait tout le loisir de le regretter plus tard, mais ce n’était pas à nous de prendre la décision pour lui…
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Ven 11 Mai 2018 - 11:46
Les paroles de mes amis me parvinrent étouffés par ma détresse. Pourtant, ils firent leur effet. Ceux de Junya en particulier percèrent la couche épaisse de chagrin qui embrumait mon esprit pour m’atteindre de plein fouet. Je lui jetai un regard perturbé ; ses mots paraissaient froids de l’extérieur, mais je le connaissais et, malgré la peine qui m’accablait, je savais quelle était sa véritable intention. Me secouer, m’éviter la noyade dans ce torrent de tristesse, me donner de quoi tenir pour un temps. Au fond de moi, je savais qu’il avait raison. Je n’étais pas responsable de la mort d’Emeraude, même si je m’en voudrai éternellement de ne pas avoir été là à temps. J’aurais pu l’emmener loin du danger avec mon pouvoir, sans même avoir à mettre ma vie en péril… Je fermai les yeux et secouai la tête pour chasser ces sombres pensées. Je ne devais pas me laisser de nouveau happer par la détresse. Je devais les écouter, laisser leurs voix me guider vers la lumière. Qui plus est, ils m’avaient rappelé la raison première de ma visite.
- Je sais… dis-je d’une voix enrouée par le chagrin lorsque j’eus retrouvé contenance. Justement, c’est pour ça que je venais.
Je sortis le journal de la poche intérieure de ma veste et le posai sur la table basse devant moi pour le montrer à mes camarades. On y voyait distinctement, sur la une, la photo d’Aaron Hermansson, celui qui s’était annoncé comme le chef des chevaliers des ombres, ce nouvel ordre de hunter. Je n’avais malheureusement pas eu le luxe de me plonger sur son cas, je n’étais donc pas encore en mesure de me forger une opinion critique sur lui. Mais ce qui me préoccupait pour l’heure, ce n’était pas tant le personnage, mais le contenu de l’article. Celui qui reparlait des attaques présumées de lycans.
- Ses blessures… Ce n’était pas l’œuvre d’un vampire, encore moins d’un humain. Je ne vois qu’un lycan capable d’un tel… massacre…
Ma voix s’étrangla sur le dernier mot et je pris sur moi pour garder le fil de la conversation. Si j’étais en proie au choc et à la panique en la découvrant, je me souvenais parfaitement de la typologie de ses plaies ; ces images resteraient à jamais gravées dans mon esprit, et je savais par expérience qu’elles hanteraient mon sommeil pendant des années. Des griffures et des traces de crocs à proportion inhumaine, qui rappelaient ceux d’un loup. Impossible de se tromper sur ce point ; c’était un lycan qui l’avait tuée. Restait à savoir s’il l’avait fait de son plein gré, ou s’il s’agissait encore d’un de ces infectés qui déchaînaient la chronique depuis des mois.
- Il est fort probable qu’elle soit une nouvelle victime de ces attaques de lycans fous. Mais avant d’accuser le premier venu, je veux m’en assurer. Je veux retrouver l’auteur de ce crime, et les responsables, s’il s’agit bien d’un infecté, tant que j’ai l’esprit apte à la réflexion…
Je savais que prochainement, je perdrais mes moyens ; mon esprit serait de nouveau happé par le chagrin, plus profondément, pour une plus longue période. J’étais déjà passé par là. J’avais passé une année entière de ma vie en totale léthargie, avant d’être secoué par la part de conscience de mon frère qui avait survécu en moi -grâce à sa magie vampirique. Je pouvais d’ailleurs, actuellement, entendre sa voix qui m’encourageait, qui me soutenait. J’imaginais presque son sourire et son regard bleu-vert identique au mien. Je savais qu’il n’avait pas pu m’abandonner et que c’était pour ça qu’il avait puisé dans ses dernières forces pour projeter son pouvoir sur moi. Il m’avait imprégné de sa magie vampirique, qui m’accompagnait depuis lors. Lui aussi voudrait que je découvrisse les vrais coupables. A défaut d’avoir pu trouver celui ou ceux qui étaient responsables de la mort de Sophie…
- Ces chevaliers des ombres… je n’en sais pas assez sur eux pour me faire une idée. Mais s’ils en viennent à inviter des civils à enquêter, c’est qu’ils sont dépassés par la situation. L’heure est grave, et cette situation n’a que trop duré. Je suis resté à l’écart de cette affaire jusque là, mais je ne peux plus rester sans rien faire.
Peut-être que si j’avais réagi plus tôt, nous aurions pu changer le cours des choses. Peut-être que j’aurais pu protéger Emeraude, ou simplement la garder près de moi. Je me sentais affreusement égoïste dans cette histoire ; il avait fallu qu’un drame me frappât de plein fouet pour que je me sentisse vraiment concerné par la situation. Egoïste et stupide ; incroyablement stupide, pour avoir cru que je ne serais pas impliqué par tous ces meurtres et que mes proches seraient toujours à l’abris. Je payais chèrement cette bêtise aujourd’hui, et Emeraude encore plus, à cause de moi. Je sentis une vague de colère me submerger ; mes iris prirent une teinte pourpre. Cependant, elle était surtout dirigée contre moi. Je laissai quelques secondes s’écouler pour contenir mes émotions, avant de plonger mes yeux dans ceux de mes amis.
- Si je suis venu aujourd’hui, c’est pour demander votre aide. J’ai besoin de vous pour tirer cette affaire au clair et découvrir ce qui lui est vraiment arrivé, qui sont les responsables. Je… je n’y arriverai pas seul…
Je baissai le regard sur mes genoux, à nouveau submergé par la peine. Je fermai les yeux et appuyai mon front sur mes doigts. Je ne serais pas capable d’enquêter seul, dans mon état actuel, mais surtout, de découvrir la vérité qui, je le sentais, promettait d’être terrifiante.
- Je sais… dis-je d’une voix enrouée par le chagrin lorsque j’eus retrouvé contenance. Justement, c’est pour ça que je venais.
Je sortis le journal de la poche intérieure de ma veste et le posai sur la table basse devant moi pour le montrer à mes camarades. On y voyait distinctement, sur la une, la photo d’Aaron Hermansson, celui qui s’était annoncé comme le chef des chevaliers des ombres, ce nouvel ordre de hunter. Je n’avais malheureusement pas eu le luxe de me plonger sur son cas, je n’étais donc pas encore en mesure de me forger une opinion critique sur lui. Mais ce qui me préoccupait pour l’heure, ce n’était pas tant le personnage, mais le contenu de l’article. Celui qui reparlait des attaques présumées de lycans.
- Ses blessures… Ce n’était pas l’œuvre d’un vampire, encore moins d’un humain. Je ne vois qu’un lycan capable d’un tel… massacre…
Ma voix s’étrangla sur le dernier mot et je pris sur moi pour garder le fil de la conversation. Si j’étais en proie au choc et à la panique en la découvrant, je me souvenais parfaitement de la typologie de ses plaies ; ces images resteraient à jamais gravées dans mon esprit, et je savais par expérience qu’elles hanteraient mon sommeil pendant des années. Des griffures et des traces de crocs à proportion inhumaine, qui rappelaient ceux d’un loup. Impossible de se tromper sur ce point ; c’était un lycan qui l’avait tuée. Restait à savoir s’il l’avait fait de son plein gré, ou s’il s’agissait encore d’un de ces infectés qui déchaînaient la chronique depuis des mois.
- Il est fort probable qu’elle soit une nouvelle victime de ces attaques de lycans fous. Mais avant d’accuser le premier venu, je veux m’en assurer. Je veux retrouver l’auteur de ce crime, et les responsables, s’il s’agit bien d’un infecté, tant que j’ai l’esprit apte à la réflexion…
Je savais que prochainement, je perdrais mes moyens ; mon esprit serait de nouveau happé par le chagrin, plus profondément, pour une plus longue période. J’étais déjà passé par là. J’avais passé une année entière de ma vie en totale léthargie, avant d’être secoué par la part de conscience de mon frère qui avait survécu en moi -grâce à sa magie vampirique. Je pouvais d’ailleurs, actuellement, entendre sa voix qui m’encourageait, qui me soutenait. J’imaginais presque son sourire et son regard bleu-vert identique au mien. Je savais qu’il n’avait pas pu m’abandonner et que c’était pour ça qu’il avait puisé dans ses dernières forces pour projeter son pouvoir sur moi. Il m’avait imprégné de sa magie vampirique, qui m’accompagnait depuis lors. Lui aussi voudrait que je découvrisse les vrais coupables. A défaut d’avoir pu trouver celui ou ceux qui étaient responsables de la mort de Sophie…
- Ces chevaliers des ombres… je n’en sais pas assez sur eux pour me faire une idée. Mais s’ils en viennent à inviter des civils à enquêter, c’est qu’ils sont dépassés par la situation. L’heure est grave, et cette situation n’a que trop duré. Je suis resté à l’écart de cette affaire jusque là, mais je ne peux plus rester sans rien faire.
Peut-être que si j’avais réagi plus tôt, nous aurions pu changer le cours des choses. Peut-être que j’aurais pu protéger Emeraude, ou simplement la garder près de moi. Je me sentais affreusement égoïste dans cette histoire ; il avait fallu qu’un drame me frappât de plein fouet pour que je me sentisse vraiment concerné par la situation. Egoïste et stupide ; incroyablement stupide, pour avoir cru que je ne serais pas impliqué par tous ces meurtres et que mes proches seraient toujours à l’abris. Je payais chèrement cette bêtise aujourd’hui, et Emeraude encore plus, à cause de moi. Je sentis une vague de colère me submerger ; mes iris prirent une teinte pourpre. Cependant, elle était surtout dirigée contre moi. Je laissai quelques secondes s’écouler pour contenir mes émotions, avant de plonger mes yeux dans ceux de mes amis.
- Si je suis venu aujourd’hui, c’est pour demander votre aide. J’ai besoin de vous pour tirer cette affaire au clair et découvrir ce qui lui est vraiment arrivé, qui sont les responsables. Je… je n’y arriverai pas seul…
Je baissai le regard sur mes genoux, à nouveau submergé par la peine. Je fermai les yeux et appuyai mon front sur mes doigts. Je ne serais pas capable d’enquêter seul, dans mon état actuel, mais surtout, de découvrir la vérité qui, je le sentais, promettait d’être terrifiante.
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Jeu 24 Mai 2018 - 20:36
Je jetai un regard plus tendre à Ruby. A son ton, je savais qu'elle ne s'était pas fourvoyée sur mes intentions et qu'elle les avait parfaitement comprises. Elle n'était pas ma compagne pour rien. Je n'osais imaginer ma réaction si quelqu'un venait à lui faire du mal. Je comprenais d'autant plus l'importance de ce que nous avions à faire ce soir. Raphaël sembla se ressaisir. Il posa sur la table un exemplaire, du Nakanoto Daily, celui – ou plutôt, un de ceux – où Aaren Hermansson faisait la une. Il confirma ma supposition muette. C'était un lycan, et probablement un de ces infectés qui avaient fait le coup. Probablement seulement. Il ne fallait pas aller trop vite en besogne. Dans le contexte actuel de Nakanoto, il aurait été facile à un lycan de tuer quelqu'un sans être soupçonné, que ce fût des humains ou de ceux de sa meute.
« On va s'occuper de ça, Raph. J'ai déjà rassemblé quelques informations sur cette épidémie. De quoi commencer notre propre enquête, s’il s’agit bien de ça. Il faut d’abord déterminer la cause avec certitude. »
Je notai dans un coin de ma tête que je n'allais certainement pas beaucoup laisser Raph seul, ces prochains jours. Bien entendu, je lui laisserais le temps de réfléchir à tout ça tranquillement, s'il le souhaitait. Mais je ne voulais pas qu'il se morfondît des heures durant comme j'avais pu le faire. J'étais bien placé pour savoir que cela ne menait à rien de bon. Le vampire aborda la question des Chevaliers de l'Ombre. Je ne manquais pas de lui transmettre un résumé de la situation.
« J'ai rencontré cet Hermansson. De prime abord, ses intentions sont bonnes. Il n'a pas hésité à accepter des échanges d'informations avec moi, au vu de ma réputation concernant mes idées progressistes sur les humains. A vrai dire, je tiens de lui mes principales infos sur cette affaire. Quoi qu'il en soit, c'est un guerrier très aguerri. Il sait ce qu'il fait. Mais ils manquent cruellement d'effectifs. Ils ne sont pas encore bien implantés en ville, et leur principale source de revenus, la protection rapprochée de quiconque pourra payer leurs tarifs les prive de certains de leurs hunters les plus compétents. D'où l'appel à témoins. Ils n'attendent cependant pas des civils qu'ils enquêtent, juste des témoignages. Ils se doutent bien que cela ne tombe pas que dans l'oreille des humains. »
« Si je suis venu aujourd’hui, c’est pour demander votre aide. J’ai besoin de vous pour tirer cette affaire au clair et découvrir ce qui lui est vraiment arrivé, qui sont les responsables. Je… je n’y arriverai pas seul… »
Je sentis la voix de mon ami trembler et je sentis une fois de plus cette colère profonde et animale qui grondait au fond de moi, bien barricadée derrière mon calme habituel. On allait régler cette histoire, et on commencerait dès cette nuit. Les problèmes de mon clan étaient mes problèmes, d’autant plus quand il s’agissait de ceux d’un de mes plus proches amis. Je parlais d’un ton assuré :
« Tu l’as, bien entendu. Mettons-nous au travail dès que possible. »
Je me tournai vers ma compagne.
« Ruby, souhaites-tu nous accompagner ? Ce n’est pas ce que nous avions prévu, mais nous avons maintenant d’autres priorités. »
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Mer 13 Juin 2018 - 22:25
- Nos paroles semblèrent percer la brume qui entourait l’esprit du noble. Il parut avoir regagner en force quand il parla de nouveau, cela me rassura, un peu… Il savait lui aussi qu’il ne pouvait se laisser abattre maintenant et que nous ne le laisserions pas faire de toute façon. Il sortit un morceau de journal de sa poche et je penchai la tête pour apercevoir la photo de l’article, qui représentait Aaron Hermansson, le chef de la nouvelle guilde de Hunters. Je relevai les yeux vers Junya qui avait déjà rencontré cet homme, j’avais donc pu avoir un compte rendu succinct de la situation et l’avis qu’il avait eu sur ce personnage, du moins ce que lui avait pu en percevoir et comprendre. Je faisais entièrement confiance à son jugement concernant les valeurs défendues par cet ordre, je restais néanmoins sceptique sur leur capacité d’agir et leur efficacité. Je finis de parcourir le papier rapidement, comprenant qu’il traitait des attaques récurrentes qui avaient lieu dans la ville ces derniers temps et l’appel à témoins qui avait été lancé. Je comprenais où Raphaël voulait en venir et cela se confirma lorsqu’il reprit la parole. Je retins un frisson lorsqu’il dit tout haut l’hypothèse que j’avais évoquée dans mes pensées. Je ne souhaitais pas avoir à faire à un lycan, du moins pas un qui soit belliqueux alors même que je n’avais pu élucider l’influence que certains semblaient avoir sur ma part lupine. Cependant j’étais prête à faire cet effort si c’était pour venir en aide à un ami. Je pressai sa main dans la mienne lorsque sa voix s’éteignit et qu’une ombre passa dans ses yeux, furtive. Il devait revoir encore toute l’horreur de la scène qui l’avait accueilli lorsqu’il avait retrouvé sa fiancée. Et elle le hanterait encore, et encore, jusqu’à ce que le temps atténue cette image, qu’elle devienne plus soutenable mais sans jamais s’effacer. Nos morts restent nos morts, à jamais… Mais il fallait apprendre à vivre avec, ou plutôt sans eux, et dans cette situation nous pouvions peut-être empêcher d’autres vies de s’éteindre prématurément si nous trouvions la cause de cette suite macabre.
Cela semblait aller avec l’état d’esprit du Level B qui paraissait prêt à en découdre. La chasse de ce soir ne serait pas une partie de plaisir finalement. Il avait raison, il était temps de prendre nos responsabilités. Notre devoir en tant que membre de l’aristocratie vampirique était également de protéger nos pairs, et cette charge était encore plus grande sur les épaules de mon compagnon. J’avais déjà anticipé le fait qu’il, ou nous, devrait bientôt s’impliquer plus avant dans ce qui se tramait dans la ville et que notre petit univers devait se trouver chambouler par tout ça. J’étais prête et peu surprise par la tournure que prenaient les évènements ce soir, en revanche j’aurais préféré que ce soient dans des conditions moins malheureuses. Mais peut-être était-ce justement en partie de notre faute, d’avoir été trop égoïste un temps et d’avoir cru que les problèmes ne pouvaient advenir qu’éloignés de nous. J’eu un sourire amer, la vie n’était jamais bien longue avant de nous signifier ce genre d’erreur.
Avant même que mon compagnon ne parle je savais déjà ce qu’il avait en tête car c’était vers cela même qu’il avait dirigé une partie de la conversation depuis le début. A sa question je levai la tête vers lui et mes yeux se firent plus durs, luisant d’une couleur rouge sanguine.
- « Bien sûr, je serai à vos côtés. »
‘’Et moi donc’’… La Louve en moi s’était éveillée et elle était prête à traquer celui ou celle qui avait commis cette atrocité et avait osé tuer sur notre territoire. Certes c’était le clan de Junya, mais ce qui le touchait me concernait également et il n’était pas question que je reste à l’écart de ce qui se tramait actuellement. On ne touche pas à un membre de la meute sans en payer le prix. Je me redressai pour laisser la place à Raphaël de faire de même, la tristesse et le deuil pourraient venir plus tard, maintenant était le temps de l’action.
Raphaël de La Roche#97674#97674#97674#97674#97674#97674#97674
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Ven 29 Juin 2018 - 16:34
J’acquiesçai aux paroles de Jun. Il nous fallait effectivement déterminer la cause de cette folie meurtrière qui saisissait les lycans de la région. Une fois identifiée, elle nous permettrait de remonter jusqu’aux responsables de tous ces massacres. Je me demandais s’ils avaient prévu toute cette suite d’événements. Si oui… je ne saurais trouver le repos avant qu’ils fussent punis. Pour Emeraude, mais aussi pour toutes ces âmes qui n’avaient demandé qu’une vie paisible et conciliante. Rien que l’idée de provoquer toute cette terreur me plongeait dans une colère noire. Et si ce n’était pas le cas, si le ou les responsables n’avaient jamais souhaité toutes ces morts inutiles, ils devraient quand même payer, assumer les conséquences de leurs actes, en mémoire des victimes et par respect pour leurs familles. Je savais que rien ne me rendrait ma douce Emeraude, ni la mort des responsables, ni leur emprisonnement. Mais justice devait être faite.
Ces informations sur le chef de ce nouvel ordre de hunters nous seraient précieuses. C’était une aubaine que Junya eût déjà pris contact avec lui. Quoique je n’étais pas surprise ; mon ami, en tant que chef de clan, s’arrangeait toujours pour avoir un maximum de cartes en main. C’était logique, somme toute, qu’il discutât avec cet Hermansson afin d’en apprendre plus sur lui et les motivations de ses hommes. Au moins, nous n’aurions pas à passer à leurs quartiers généraux pour recueillir des informations. Par ses initiatives judicieuses, le sang-pur nous faisait gagner un temps précieux. Car le temps était contre nous. Chaque jour qui passait risquait de nous éloigner un peu plus de la vérité et permettrait aux coupables d’effacer leurs traces.
Junya répondit à l’affirmative à ma demande expresse. Même si je ne doutais pas qu’il m’accordât son aide, j’en étais tout de même soulagé. Car je savais que je n’aurais pas la force de me lancer seul dans cette enquête sordide. D’autant plus qu’il nous faudra commencer par le début, à savoir l’endroit où ma chère et tendre avait expiré son dernier souffle… Rien qu’à cette pensée, j’en tremblais. Je déglutis péniblement et secouai la tête pour chasser cette nouvelle vague de chagrin qui manquait de me noyer à chaque instant. La réponse de Ruby m’y aida. Que la louve se joignît à nous représentait un nouvel atout considérable. Je connaissais la sensibilité exacerbée de son odorat grâce à son côté animal, et ce ne serait de trop.
- Merci mes amis. J’ai conscience de ce que je vous demande ; ce ne sera pas sans risque. Alors, merci d’accepter sans hésitation.
En effet, un ou plusieurs lycans fous rôdaient peut-être dans les parages, et nous savions tous à quel point ils étaient dangereux même pour les vampires. Bien sûr, ils ne feraient sans doute pas le poids face à Junya, qui en digne sang-pur disposait d’une puissance bien supérieure à la nôtre. Je ne doutais pas de ses capacités à nous protéger en cas de danger. Mais il ne fallait pas compter uniquement sur lui, ni le laisser se blesser par imprudence.
Je me levai à la suite de Ruby, lentement mais sûrement ; je devais vérifier que je tenais debout et ne risquais pas de chanceler au premier pas. La… disparition de ma fiancée… me bouleversait bien plus que je ne le réalisais en fin de compte. Je récupérai le journal posé sur la table basse pour le ranger dans la poche intérieure de ma veste. Puis je me tournai vers Junya et sa compagne.
- Je vous proposer d’y aller séance tenante. Je sais que ça peut paraître un peu précipité mais… Le temps joue contre nous. Plus les heures passent, plus les responsables peuvent effacer leurs traces.
Je fis quelques pas vers l’entrée du salon avant de m’arrêter devant la porte et de me tourner vers eux, l’air grave et affligé.
- Je pense qu’il vaut mieux commencer par le commerce d’Emeraude… (je pris une inspiration difficile) La… scène de crime est encore fraîche, nous pourrions trouver des indices. Ne vous inquiétez pas pour moi, tant que vous êtes là, ça ira.
En réalité j’étais terrifié à l’idée de me confronter de nouveau à cette ruelle où elle avait trouvé la mort. Les images étaient encore fraîches dans mon esprit, et les sentiments qui m’avaient étreint couvaient toujours sous la surface. Cependant, je leur tournai le dos et sortis de la pièce pour qu’ils ne vissent pas cette lueur d’abattement dans mes yeux. Je devais me mettre à l’action pour combattre le chagrin ; agir, pour ne pas sombrer.
Ces informations sur le chef de ce nouvel ordre de hunters nous seraient précieuses. C’était une aubaine que Junya eût déjà pris contact avec lui. Quoique je n’étais pas surprise ; mon ami, en tant que chef de clan, s’arrangeait toujours pour avoir un maximum de cartes en main. C’était logique, somme toute, qu’il discutât avec cet Hermansson afin d’en apprendre plus sur lui et les motivations de ses hommes. Au moins, nous n’aurions pas à passer à leurs quartiers généraux pour recueillir des informations. Par ses initiatives judicieuses, le sang-pur nous faisait gagner un temps précieux. Car le temps était contre nous. Chaque jour qui passait risquait de nous éloigner un peu plus de la vérité et permettrait aux coupables d’effacer leurs traces.
Junya répondit à l’affirmative à ma demande expresse. Même si je ne doutais pas qu’il m’accordât son aide, j’en étais tout de même soulagé. Car je savais que je n’aurais pas la force de me lancer seul dans cette enquête sordide. D’autant plus qu’il nous faudra commencer par le début, à savoir l’endroit où ma chère et tendre avait expiré son dernier souffle… Rien qu’à cette pensée, j’en tremblais. Je déglutis péniblement et secouai la tête pour chasser cette nouvelle vague de chagrin qui manquait de me noyer à chaque instant. La réponse de Ruby m’y aida. Que la louve se joignît à nous représentait un nouvel atout considérable. Je connaissais la sensibilité exacerbée de son odorat grâce à son côté animal, et ce ne serait de trop.
- Merci mes amis. J’ai conscience de ce que je vous demande ; ce ne sera pas sans risque. Alors, merci d’accepter sans hésitation.
En effet, un ou plusieurs lycans fous rôdaient peut-être dans les parages, et nous savions tous à quel point ils étaient dangereux même pour les vampires. Bien sûr, ils ne feraient sans doute pas le poids face à Junya, qui en digne sang-pur disposait d’une puissance bien supérieure à la nôtre. Je ne doutais pas de ses capacités à nous protéger en cas de danger. Mais il ne fallait pas compter uniquement sur lui, ni le laisser se blesser par imprudence.
Je me levai à la suite de Ruby, lentement mais sûrement ; je devais vérifier que je tenais debout et ne risquais pas de chanceler au premier pas. La… disparition de ma fiancée… me bouleversait bien plus que je ne le réalisais en fin de compte. Je récupérai le journal posé sur la table basse pour le ranger dans la poche intérieure de ma veste. Puis je me tournai vers Junya et sa compagne.
- Je vous proposer d’y aller séance tenante. Je sais que ça peut paraître un peu précipité mais… Le temps joue contre nous. Plus les heures passent, plus les responsables peuvent effacer leurs traces.
Je fis quelques pas vers l’entrée du salon avant de m’arrêter devant la porte et de me tourner vers eux, l’air grave et affligé.
- Je pense qu’il vaut mieux commencer par le commerce d’Emeraude… (je pris une inspiration difficile) La… scène de crime est encore fraîche, nous pourrions trouver des indices. Ne vous inquiétez pas pour moi, tant que vous êtes là, ça ira.
En réalité j’étais terrifié à l’idée de me confronter de nouveau à cette ruelle où elle avait trouvé la mort. Les images étaient encore fraîches dans mon esprit, et les sentiments qui m’avaient étreint couvaient toujours sous la surface. Cependant, je leur tournai le dos et sortis de la pièce pour qu’ils ne vissent pas cette lueur d’abattement dans mes yeux. Je devais me mettre à l’action pour combattre le chagrin ; agir, pour ne pas sombrer.
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