Choisis par l'Epée dans la Roche [end]
3 participants
Mirade-Alwyne MacGregor#105951#105951#105951#105951#105951#105951#105951
Sorcier Métis - Expert
Race : Sorcière métis
Couleur : #9E0E40
Avatar : Original Character
Date d'inscription : 10/06/2021
Nombre de messages : 80
Emploi/loisirs : Herboriste/Apothicaire et Hunter
Yens : 82
Couleur : #9E0E40
Avatar : Original Character
Date d'inscription : 10/06/2021
Nombre de messages : 80
Emploi/loisirs : Herboriste/Apothicaire et Hunter
Yens : 82
Jeu 10 Juin 2021 - 16:43
Miwy Stuart MacGregor
« Petite citation »
feat Original Character | Fiche d'identité ᚕ Nom(s) : Stuart MacGregor ᚕ Prénom(s) : Mirade-Alwyne Nimueh Aliénor ᚕ Date de naissance : 28 mars 1993 ᚕ Surnom(s) : Little Elf, Sealgair Loch, Miwy ᚕ Orientation sexuelle : Pan ᚕ Race : Sorcière métis ᚕ Métier : Hunter indépendant, Herboriste & Apothicaire ᚕ Nationalité : Britannique ᚕ Famille/meute : membre du Clan Ryan par alliance ᚕ Arme : Excalibur et son fourreau
- Fairy Dust
Magie radionique -Energy balance
|
Physique
« Le déguisement »
En détaillant la tenue posée sur le fauteuil de sa chambre à travers le miroir, son reflet affichait un air moqueur. Il ne pouvait en être autrement. Cette tenue n’était qu’un déguisement obligatoire pour la réception à venir. Comment diable était-ce possible de se faire encore embobiner de la sorte ? Le regard d’ambre s’assombrit, une aura de tempête passa sur le visage fin, jusque-là serein. La silhouette délicate, du haut de son mètre soixante-six tourna sur elle-même pour faire face à un homme dans la force de l’âge, affichant un sourire gigantesque.
« Et cela te fait donc rire parrain ? Tu te plais à me mettre dans l’embarras ? Je ne saurais même pas quoi faire dans ce… déguisement ! »
La voix était égale, mais puissante, déversant toute sa frustration sur son interlocuteur. Rien ne pouvait être une plus considérable raison de colère que ce type de piège. L’homme le savait parfaitement et en jouait bien trop souvent à son goût. Néanmoins, savoir que le choix n’était qu’illusion pour cette fois, l’obligeait à se garder d’aller trop loin.
« Tu fêtes ton entrée dans le merveilleux monde des adultes. Monde où tu ne te débarrasseras pas de moi malgré tout. Par les termes initiaux du pacte scellé, tu dois paraître à notre cour et y recevoir le titre qui t’est dû.
Subséquemment, les plaintes ne sont pas de circonstance. Ces atours ne sont point déguisement. A présent, hâte-toi de terminer d’enfiler cette tenue spéciale pour l’occasion et ta préparation. »
L’homme partit sans attendre de réponse. L’agacement encore au fond de son cœur, la silhouette se tourna vers le fauteuil. Ses yeux ambrés reportèrent leur attention sur le vêtement jugé grotesque.
La toilette, aux couleurs rouge et noire de son clan, allait sculpter son corps élancé et marquer sa taille d’une ceinture de cuir avec élégance. Aucune fausse note ne viendrait choquer les autres convives. Cela laisserait seulement deviner ses formes, l’imagination se chargeant de la suite. Sa peau, légèrement hâlée par le soleil, serait réhaussée par la couleur chaude de la robe. Les manches sombres laisseraient se détacher sa chevelure de feu, dans laquelle se trouvait des bagues d’argent gravées pour ornementer les tresses faites.
Ses lèvres, sans artifices, étaient pulpeuses sans l’être trop, bien qu’arborant une moue tenace. Son nez, légèrement aquilin, offrait un air mutin à l’ensemble de son visage. Ses pupilles, oscillant entre l’ambre pure et la douce noisette, lançaient encore des éclairs à l’illusion de mercure lui faisant face. L’harmonie de sa frimousse frappait et pourtant était ourlé d’une cicatrice sur la pommette droite. Difficile à ignorer, malgré le temps qui faisait son œuvre pour l'atténuer.
« Tss. Dernière fois, que je lui cède et mets ce genre de fripe. »
Dérivant, ses prunelles en amande se posèrent sur ses vêtements usuels encore sur son corps. Un pantalon en coton épais indigo renforcé par endroit de cuir. Un haut simple noir, un corset de cuir sombre à mettre par-dessus comportant une partie protégeant son cou. Sa cape en laine épaisse, de teinte proche de celle du cuir. Ses cavalières de cuir brun.
Ses doigts fins touchèrent délicatement le fourreau de son arme avant de finir sur la garde de celle-ci. Son bien le plus précieux et sa meilleure compagne.
« Richard veillera sur moi pour toi, puisque même cela, je n’y ai pas le droit ce soir. Ta présence rassurante va me manquer mon amie. »
« Et cela te fait donc rire parrain ? Tu te plais à me mettre dans l’embarras ? Je ne saurais même pas quoi faire dans ce… déguisement ! »
La voix était égale, mais puissante, déversant toute sa frustration sur son interlocuteur. Rien ne pouvait être une plus considérable raison de colère que ce type de piège. L’homme le savait parfaitement et en jouait bien trop souvent à son goût. Néanmoins, savoir que le choix n’était qu’illusion pour cette fois, l’obligeait à se garder d’aller trop loin.
« Tu fêtes ton entrée dans le merveilleux monde des adultes. Monde où tu ne te débarrasseras pas de moi malgré tout. Par les termes initiaux du pacte scellé, tu dois paraître à notre cour et y recevoir le titre qui t’est dû.
Subséquemment, les plaintes ne sont pas de circonstance. Ces atours ne sont point déguisement. A présent, hâte-toi de terminer d’enfiler cette tenue spéciale pour l’occasion et ta préparation. »
L’homme partit sans attendre de réponse. L’agacement encore au fond de son cœur, la silhouette se tourna vers le fauteuil. Ses yeux ambrés reportèrent leur attention sur le vêtement jugé grotesque.
La toilette, aux couleurs rouge et noire de son clan, allait sculpter son corps élancé et marquer sa taille d’une ceinture de cuir avec élégance. Aucune fausse note ne viendrait choquer les autres convives. Cela laisserait seulement deviner ses formes, l’imagination se chargeant de la suite. Sa peau, légèrement hâlée par le soleil, serait réhaussée par la couleur chaude de la robe. Les manches sombres laisseraient se détacher sa chevelure de feu, dans laquelle se trouvait des bagues d’argent gravées pour ornementer les tresses faites.
Ses lèvres, sans artifices, étaient pulpeuses sans l’être trop, bien qu’arborant une moue tenace. Son nez, légèrement aquilin, offrait un air mutin à l’ensemble de son visage. Ses pupilles, oscillant entre l’ambre pure et la douce noisette, lançaient encore des éclairs à l’illusion de mercure lui faisant face. L’harmonie de sa frimousse frappait et pourtant était ourlé d’une cicatrice sur la pommette droite. Difficile à ignorer, malgré le temps qui faisait son œuvre pour l'atténuer.
« Tss. Dernière fois, que je lui cède et mets ce genre de fripe. »
Dérivant, ses prunelles en amande se posèrent sur ses vêtements usuels encore sur son corps. Un pantalon en coton épais indigo renforcé par endroit de cuir. Un haut simple noir, un corset de cuir sombre à mettre par-dessus comportant une partie protégeant son cou. Sa cape en laine épaisse, de teinte proche de celle du cuir. Ses cavalières de cuir brun.
Ses doigts fins touchèrent délicatement le fourreau de son arme avant de finir sur la garde de celle-ci. Son bien le plus précieux et sa meilleure compagne.
« Richard veillera sur moi pour toi, puisque même cela, je n’y ai pas le droit ce soir. Ta présence rassurante va me manquer mon amie. »
Caractère
« La franchise est très appréciée »
La salle avait une odeur de médicaments, mais aussi d’herbes médicinales et de décoctions. Sur les étagères surchargées à droite, se trouvaient des ouvrages plus anciens les uns que les autres mais apportant tous leurs savoirs à leur propriétaire. Ce dernier lâcha du regarde le dossier sur son bureau et le porta sur la personne assise face à lui.
« Pourquoi vous choisirai-je plus qu’un autre pour être parmi mes seconds ? Vos… aptitudes ne seraient-elles pas plus appréciées, et à leur juste place, au service de l’un de mes collègues ? »
Un instant de silence flotta dans l’air. Les interrogations n’étaient pas agressives ni accusatrices, simplement légitime. Autant que la candidature déposée par la personne lui faisant face.
« Je souhaite apaiser les personnes, les protéger et les soigner. Mes aptitudes, du moins certaines, seraient en effet plus à leur place auprès de plusieurs de vos estimés collègues. Cependant, mon activité de Hunter n’est pas celle qui définit mon avenir. Je suis apothicaire et herboriste, et grâce à l’aide de mes parents, je viens d’ouvrir mon échoppe. Dedans s’y trouve tout ce qui peut être nécessaire pour le soin des maux diverses. »
Le propriétaire des livres esquissa un sourire. La réponse lui plaisait, tout comme la confiance qu’irradiait l’individu qui avait pris la parole. Le vieux sage ne prenait jamais de décision à la légère et voulait toujours savoir avec qui il travaillait. Pas tant sur le plan judiciaire ou du côté du lignage, mais sur le plan humain. Ainsi, il savait que ses deux prochaines questions avaient le potentiel de sonner le glas de la postulation.
« J’apprécierai que vous me donniez cinq de vos qualités, puis cinq de vos défauts. N’embellissez rien, je ne désire que votre sincérité sur ce sujet. »
L’être lui faisant fasse parut légèrement désarçonné par cette demande. La préparation qui avait été faite en amont, n’avait malencontreusement pas intégré cette variable. Il fallait donc y remédier dans l’instant, en sachant que cela pouvait lui porter préjudice.
« Je possède une grande capacité d’empathie, me permettant d’aider du mieux qu’il m’est possible les personnes qui ont besoin d’aide, en leur offrant une oreille attentive, les conseils et soins nécessaires. Je suis optimiste et dynamique, je crois qu’il est toujours possible de trouver une solution même si je ne la connais pas. Ce qui fait aussi de moi, une personne déterminée, n’abandonnant jamais et cherchant toujours de nouveaux moyens pour une meilleure prise en charge.
Vous avez déjà eu la preuve de ma réactivité et de mon soin dans les tâches que l’on peut me confier.
Concernant mes défauts… »
Le silence reprit ses droits. Autant il était aisé pour l’individu de trouver des qualités pouvant représenter des atouts pour le poste visé, autant parler de ses défauts ne l’était pas. Savoir que certains d’entre eux pouvaient être handicapant, accentuait d’autant sa réserve de les mentionner. Malgré tout, il fallait répondre en toute sincérité puisque l’érudit avait été parfaitement clair sur ce point.
« J’ai une forte tendance à l’insubordination, quand je sais ce qu’il faut faire il m’arrive d’agir contre les directives que l’on m’a donné. Contrairement à l’image que je renvois, je n’ai que peu de confiance en moi-même, le harcèlement que j’ai subit tout au long de ma formation y est pour beaucoup. Malheureusement, la méfiance est devenue une seconde nature chez moi et j’ai énormément de mal à accorder ma confiance à qui que ce soit. Je sais que ça peut m’être fatale, mais je suis une personne rancunière, lorsqu’on me fait une crasse, je mûris ma réponse et le retour de bâton est rarement inoffensif.
En outre, malgré ma rigueur, il m’arrive souvent d’avoir la tête dans les nuages. »
La personne se tut à nouveau, ayant terminé de se clouer au piloris. Le verdict ne tarda pas à tomber, néanmoins pas de la manière imaginer d’un prime abord.
« Merci pour votre honnêteté. Une dernière question : êtes-vous une personne loyale ?
Absolument. Je n’ai qu’une seule parole, lorsque je l’ai donné je m’y tiens, y compris si cela me coûte. »
Le hochement de tête et le sourire de l’érudit eut un effet rassurant, peut-être était-ce recherché d’ailleurs.
« Je vous donne le poste de second. Votre franchise m’a convaincu tout comme votre dossier, vous serez à votre place dans mon service. »
La joie indescriptible qui anime l’individu lui tire un large sourire. Ce poste était une jolie façon de montrer à tous ces biens pensant que l’origine ne faisait pas tout.
« Pourquoi vous choisirai-je plus qu’un autre pour être parmi mes seconds ? Vos… aptitudes ne seraient-elles pas plus appréciées, et à leur juste place, au service de l’un de mes collègues ? »
Un instant de silence flotta dans l’air. Les interrogations n’étaient pas agressives ni accusatrices, simplement légitime. Autant que la candidature déposée par la personne lui faisant face.
« Je souhaite apaiser les personnes, les protéger et les soigner. Mes aptitudes, du moins certaines, seraient en effet plus à leur place auprès de plusieurs de vos estimés collègues. Cependant, mon activité de Hunter n’est pas celle qui définit mon avenir. Je suis apothicaire et herboriste, et grâce à l’aide de mes parents, je viens d’ouvrir mon échoppe. Dedans s’y trouve tout ce qui peut être nécessaire pour le soin des maux diverses. »
Le propriétaire des livres esquissa un sourire. La réponse lui plaisait, tout comme la confiance qu’irradiait l’individu qui avait pris la parole. Le vieux sage ne prenait jamais de décision à la légère et voulait toujours savoir avec qui il travaillait. Pas tant sur le plan judiciaire ou du côté du lignage, mais sur le plan humain. Ainsi, il savait que ses deux prochaines questions avaient le potentiel de sonner le glas de la postulation.
« J’apprécierai que vous me donniez cinq de vos qualités, puis cinq de vos défauts. N’embellissez rien, je ne désire que votre sincérité sur ce sujet. »
L’être lui faisant fasse parut légèrement désarçonné par cette demande. La préparation qui avait été faite en amont, n’avait malencontreusement pas intégré cette variable. Il fallait donc y remédier dans l’instant, en sachant que cela pouvait lui porter préjudice.
« Je possède une grande capacité d’empathie, me permettant d’aider du mieux qu’il m’est possible les personnes qui ont besoin d’aide, en leur offrant une oreille attentive, les conseils et soins nécessaires. Je suis optimiste et dynamique, je crois qu’il est toujours possible de trouver une solution même si je ne la connais pas. Ce qui fait aussi de moi, une personne déterminée, n’abandonnant jamais et cherchant toujours de nouveaux moyens pour une meilleure prise en charge.
Vous avez déjà eu la preuve de ma réactivité et de mon soin dans les tâches que l’on peut me confier.
Concernant mes défauts… »
Le silence reprit ses droits. Autant il était aisé pour l’individu de trouver des qualités pouvant représenter des atouts pour le poste visé, autant parler de ses défauts ne l’était pas. Savoir que certains d’entre eux pouvaient être handicapant, accentuait d’autant sa réserve de les mentionner. Malgré tout, il fallait répondre en toute sincérité puisque l’érudit avait été parfaitement clair sur ce point.
« J’ai une forte tendance à l’insubordination, quand je sais ce qu’il faut faire il m’arrive d’agir contre les directives que l’on m’a donné. Contrairement à l’image que je renvois, je n’ai que peu de confiance en moi-même, le harcèlement que j’ai subit tout au long de ma formation y est pour beaucoup. Malheureusement, la méfiance est devenue une seconde nature chez moi et j’ai énormément de mal à accorder ma confiance à qui que ce soit. Je sais que ça peut m’être fatale, mais je suis une personne rancunière, lorsqu’on me fait une crasse, je mûris ma réponse et le retour de bâton est rarement inoffensif.
En outre, malgré ma rigueur, il m’arrive souvent d’avoir la tête dans les nuages. »
La personne se tut à nouveau, ayant terminé de se clouer au piloris. Le verdict ne tarda pas à tomber, néanmoins pas de la manière imaginer d’un prime abord.
« Merci pour votre honnêteté. Une dernière question : êtes-vous une personne loyale ?
Absolument. Je n’ai qu’une seule parole, lorsque je l’ai donné je m’y tiens, y compris si cela me coûte. »
Le hochement de tête et le sourire de l’érudit eut un effet rassurant, peut-être était-ce recherché d’ailleurs.
« Je vous donne le poste de second. Votre franchise m’a convaincu tout comme votre dossier, vous serez à votre place dans mon service. »
La joie indescriptible qui anime l’individu lui tire un large sourire. Ce poste était une jolie façon de montrer à tous ces biens pensant que l’origine ne faisait pas tout.
Histoire
« Ta pureté te rend digne d'Elle »
Ses yeux se posèrent naturellement sur ces Trésors d’un autre âge. Aucun ne pouvait pleinement lui appartenir, ils étaient toujours là, traversant les âges. Alors il fallut choisir. Trancher une ultime fois entre le rêve et la réalité, élire ses origines, faire valoir le bleu de ses veines la tête haute ou trahir son être. Tout pour finir par élire en son cœur le Clan et embrasser sa Tâche sans peur, ou tourner définitivement le dos à cette histoire.
Ce soir-là, fut le pire de sa courte vie.
Néanmoins, sa décision s’ancra dans la pure tradition de ses ancêtres et des siens. Son regard déterminé défia l’assemblée de lui renier son Droit Ancien, son assurance fit taire ses détracteurs et sa grâce l’amena jusqu’à sa place héritée. Le silence solennel gagna l’antique salle du château ancestral, comme pour mettre quiconque au défi d’oser lui disputer son choix. L’Aîné de cette assemblée sourit, dévoilant une canine pointu, avec la plus grande des bienveillances. Rarement, il eut le privilège de voir un tel potentiel, seulement trois de ses ancêtres l’avaient ainsi précédé sur le sujet. Il se leva avec élégance et s’approcha de l’Enfant. Une fois en face, il ouvrit ses bras pour l’y accueillir.
« Ton choix te fait quitter ton Monde pour le mien. Il témoigne de ta force de caractère et de ta détermination de marbre. Il te permet d’honorer sans faille tes Ancêtres, ainsi que de recevoir leur enseignement. Qui sait, un jour prochain, deviendras-tu Guide pour ton Clan ? Ton Destin n’est pas écrit, il ne tient qu’à toi de le tracer.
Bientôt tu devras affronter la pierre pour en délivrer, si tes ancêtres t’en jugent dignes, ce Trésor d’un autre âge. La force physique n’a pas cours ici, seule la force de ton cœur et sa pureté pourront te venir en aide dans ce combat.
Bienvenu dans mon Monde … mon élève. »
« Tu descends en droite ligne de lignées prestigieuses, tu te dois donc de te comporter dignement pour ne pas offenser tes ancêtres. Oublies-tu donc d’où tu viens ? »
La leçon s’avérait n’être qu’une redite de plus. Ces mots étaient familiers, compagnons d’apprentissage, depuis le début de son voyage. Ce sang bleu, dans ses veines, ne lui apportait aucun réconfort, seulement un point d’une écrasante lourdeur. Seulement du haut de ses huit printemps, l’enfant n’était que peu enclin à la concentration pleine et stricte que l’on attendait. Ce n’était pourtant pas un frein à son apprentissage de sa généalogie. Cette dernière était connue par cœur, remontant loin, avec d’illustres ancêtres.
« Je sais d’où je viens, je sais qui je suis. Je descends des lignées royales d’Ecosse. Celle des MacAlpin commençant par Kenneth Ier, la plus ancienne, par le sang de mon père. Celle des Stuarts, commencée par Robert II, plus récente, par le sang de ma mère.
De par mon sang, je suis d’Ecosse et de Normandie. Mes racines sont profondes de part et d’autre de la Manche. De mes aïeuls, j’éprouve de la fierté. Descendre de ceux qui, jadis, furent les garants de notre indépendance, Robert de Bruce, devenu Robert Ier d’Ecosse, ainsi que William Wallace est mon honneur.
De par mon nom, jamais je ne recule. MacGregor, je suis, comme feu Robert Roy MacGregor et MacGregor, je reste. La tête haute, sans honte, j’assume mon nom longtemps bannis de la langue.
De par mon Don et le vénérable lignage de ma mère, de Nimueh et Merlin, je descends. D’eux, je cherche à suivre les enseignements empreints de sagesse. Sorciers, ils furent, de leurs pouvoirs mon Don provient et s’épanouis sous leurs regards venant du Lac, non loin d’Avalon. »
Reprenant son souffle après cette longue tirade, l’enfant rive avec défit son regard sur l’adulte lui dispensant le cours.
« De mes ancêtres, je tire ma force et mon savoir. Je sais d’où je viens, je sais qui je suis. Je suis membre des MacGregor et des Stuart. »
Les livres constituaient l’une des plus grandes richesses de sa maison. Sous l’enseignement de sa tutrice, l’apprentissage des langues anciennes et nouvelles ne souffrait pas de retard. S’il y avait bien un domaine, où tout était limpide, c’était l’Histoire des ancêtres, ainsi que celle de leur allégeance. La voix douce de son enseignante retentit dans le bureau en ne posant qu’une unique interrogation.
« D’où provient-elle ? »
L’adulte désigna une épée se trouvant sur une table proche. La garde d’or et d’argent dépassait fièrement d’un fourreau en cuir, gravé de fines lignes d’or et d’argent lui aussi.
« Le Roi Arthur, lorsqu’il est passé en Avalon avec l’aide de Merlin, rendit l’épée à la Dame du Lac … »
Un claquement de langue interrompit l’enfant, qui comprit que la question était finalement plus centrée sur la création de l’arme, que sur son origine dans sa famille.
« Autour de 1040, Nimueh a créé une arme unique en son genre, de par son origine. Elle a confié à un apprenti forgeron, du nom d’Adrien, le soin de réaliser l’amalgame initial. A savoir amalgamer l’épée, encore vierge de toute faculté, avec de l’amalgame d’or et d’argent. Une fois cette étape achevée, elle récupéra l’arme et permis à Adrien d’assister au rituel final.
Nimueh savait qu’il aurait un prix, comme tout rituel visant à s’approprier les lois de la nature. Elle ne renonça pas, parce que l’épée était nécessaire pour assurer la place d’Arthur sur le trône. Mais pas seulement, l’arme devait lui permettre de repousser l’un des fléau de Camelot dont son père, Uther Pendragon, refusait d’admettre l’existence. Nocturne et mortel, nombreux étaient les vampires de level D abandonné à cette époque. Excalibur était le remède contre eux. »
L’enfant marqua une pause. Le silence enveloppe la pièce, laissant à loisir le temps d’agencer ces pensées pour continuer l’histoire commencée.
« Arthur devint Roi, et fut épaulé dans sa tâche par son ami Merlin, le compagnon de Nimueh. Arthur était un changelin, familier de Merlin, et époux de Guenièvre une humaine. Il lui avait confié son secret, pour être entier en sa présence sans mensonge, qu’elle gardait par amour pour lui. Cependant, la demi-sœur d’Arthur, Morgane, avait aussi entendu la confidence.
Durant un temps, elle garda le secret puis distilla une rumeur de sorcellerie sur lui. Le peuple avait, malheureusement, vu son cœur s’aigrir et s’emplir de haine envers la Magie et ses adeptes. Le Roi Uther avait fortement laissé sa marque concernant la Magie. Les persécutions, exécutions, n’avaient pas été sans rumeurs et faits infondés. Pour un vrai sorcier condamnable, neuf autres tombaient avec lui.
Le temps sous le règne d’Arthur ne défit rien à l’affaire, la gangrène était profondément ancrée dans le royaume. Attisé dès que possible par Morgane, sorcière ayant choisi finalement d’user de ses pouvoirs à mauvais escient. Arthur comprit qu’il ne pourrait rien changer, à cause des rumeurs le concernant. Il se résolut à se retirer en Avalon avec Guenièvre, pour y finir sa vie paisiblement.
Avec l’aide de Merlin, il mit en scène sa mort lors de la bataille de Camlann contre Morgane. Malgré les précautions prises, il fut grièvement blessé par son propre fils, Mordred. Ce dernier était le fruit d’une nuit orchestrée par sa demi-sœur, dans l’objectif de faire souffrir Arthur. Aux portes d’Avalon, en compagnie de sa femme, Arthur rendit Excalibur à sa créatrice, Nimueh pour qu’elle puisse continuer de protéger son royaume. »
Le retour du silence signa la fin de la réponse. L’adulte semblait satisfaite, de par le hochement de tête léger et le sourire sur son visage. Néanmoins, l’interrogation n’était pas terminée, loin de là même. La question, qui jaillit, était épineuse et portait en elle les prémices des prochaines à venir.
« Quel fut le prix d’Excalibur ? »
L’enfant aux huit printemps se mordilla la lèvre inférieure. La réponse se trouvait dans sa mémoire, mais ne venait pas. Elle appartenait à un brouillard lointain, comme s’il lui était impossible de l’atteindre. Pourtant, la réponse devait être donnée, dans le cas contraire une punition tomberai. La tutrice, de par son expression, montrait bien son mécontentement concernant la lenteur de son élève sur cette question. Cependant, avant qu’elle ne démarra sa brimade, l’enfant prit promptement la parole.
« Le coût fut plus élevé que Nimueh ne l’avait initialement envisagé. Sa création était une manipulation de la nature, lui conférant la capacité de blesser et tuer les vampires quel que soit leur rang hiérarchique. En Magie, pour offrir une vie, il faut en sacrifier une autre. C’est d’ailleurs ce principe qui avait coûté la vie d’Ygerne, la mère d’Arthur et femme du roi, et provoqué ainsi l’ire du Roi Uther Pendragon.
Lorsque Nimueh entra à nouveau en sa possession, la Magie réclama son dû. Chaque vampire tué par l’épée du temps d’Arthur, eu pour effet de provoquer des fausses-couches chez la sorcière. Il leur fallu, à elle et Merlin, quatre-vingt-une années et subir onze pertes avant de pouvoir avoir leur fille, Isabelle. Nimueh succomba quelques années après la naissance de son enfant, achevant de payer la dette pour la création d’Excalibur. »
L’adulte fut satisfaite de la réponse. Néanmoins, elle souleva un point spécifique, attendant une nouvelle fois une réponse complète.
« Pourquoi Nimueh et pas Arthur ? »
L’enfant ne laissa pas le silence s’éterniser cette fois-ci. La solution était connue, au même titre que la précédente.
« Mordred, le fils incestueux d’Arthur et de Morgane, a été conçu avant qu’Arthur ne possède Excalibur. De plus, lui et Guenièvre n’ont eu aucune descendance, pendant qu’il possédait l’épée. La Magie n’a donc pas pu réclamer son dû à Arthur. »
La tutrice acquiesça, clairement fière de son élève. Elle changea de posture et s’intéressa dès lors à un autre pan de l’histoire familial. Histoire au combien riche en illustre personne.
« Fort bien. Allons explorer d’autres pans de l’histoire familiale. Peux-tu me parler des Gardiens d’Ecosse de ton lignage ainsi que de leur évolution ? »
L’enfant retint avec peine un bâillement. La leçon devenait de plus en plus longue avec les années. Le savoir à mémorisé de plus en plus grand. La tâche commença à lui sembler titanesque et sans fin. L’envie d’être comme son ainé Thomeson, ou tous ceux de son âge, revint titiller son âme fortement. Pourtant, le choix fut fait, il n’y avait plus qu’un chemin à suivre : l’assumer comme son autre ainé, Kameron.
« Parmi les Gardiens d’Ecosse, deux d’entre eux sont aux origines même de la branche maternelle de ma famille. Le premier est William Wallace, l’une des figures de la résistance écossaise durant les guerres d’indépendance. Il est notamment connu pour l’assassinat du shérif de Lanark, William de Heselring, un Anglais. Le crime n’était pas gratuit, l’objectif était de venger la mort de son aimée, Marion Braidfute, mère de sa fille unique, Elizabeth. Cet évènement marque le début de la rébellion.
Il est rallié par James Stewart, Grand Sénéchal d’Ecosse et ancien Gardien, ainsi que Robert Bruce dit le jeune. Ensemble, accompagnée d’une armée, ils vont lancer le siège de Dundee. Cependant, deux Anglais John de Warenne, comte de Surrey, et Hugh de Cressingham, trésorier, vont les couper de leurs arrières en s’installant à Stirling. Wallace décide de rompre le siège engagé et d’aller affronter les Anglais à Stirling. C’est la première victoire éclatante écossaise sur les anglais, puisqu’ils perdent la moitié de leurs fantassins et un tier de leurs chevaliers dont Hugh de Cressingham.
William Wallace est proclamé Gardien du Royaume d’Ecosse, suite à ses nombreuses victoires sur le champ de bataille tout en faisant régner l’ordre dans tous les territoires sous son autorité. Il est malheureusement défait par le roi Edouard Ier d’Angleterre. Il abandonne son titre de Gardien du Royaume, passe en France durant quelques années avant de revenir en Ecosse et de reprendre sa vie de Hors-la-loi. Il est capturé par John de Menteith, près de Glasgow. Transféré à Londres peu après, il est finalement condamné à mort pour haute trahison, suite à une parodie de procès.
Son exécution est celle du hanged, drawn and quartered. Il est traîné nu sur une claie de la Tour de Londres, où il était détenu, jusqu’à son lieu d’exécution à Smithfield. Là, il est pendu suffisamment pour l’étourdir, puis éventré, éviscéré et émasculé. Tous les organes sont brûlés devant le supplicié, le cœur étant retiré en dernier. Enfin, il est décapité et équarri, ses morceaux sont dispersés aux quatre coins de l’Angleterre, quant à sa tête, elle a été exposée sur le pont de Londres. »
L’enfant marqua une pause, réprimant péniblement un haut-le-cœur après cette description du supplice de son ancêtre. Sa tutrice ne lui en tint pas rigueur, elle ne connaissait personne d’insensible concernant ce châtiment, à part Richard. Le malaise passé, l’élève reprit la parole malgré la pâleur de son visage.
« Robert Bruce n’est pas Gardien du Royaume d’Ecosse longtemps, seulement deux ans. Malgré sa participation à la rébellion de Wallace, il est vaincu à Irvine au printemps et se soumet dès le début de l’été. Il exerce sa charge conjointement avec John III Comyn, l’inimitié entre eux fini par le faire y renoncer. Robert Bruce accepte deux ans après la paix du roi Edouard Ier d’Angleterre, et le reconnaît comme son roi.
Cependant, à la mort de son père, il décide de faire valoir sa lignée et ses droits au trône d’Ecosse. Il tue John III Comyn, un rival potentiel pour le trône, dont les prétentions sont légitimes au vu de son lien avec Jean d’Ecosse. Ce dernier ayant été le dernier roi d’Ecosse en titre. Le couronnement de mon ancêtre a lieu en 1306.
Néanmoins, son règne commence dans la difficulté. Il perd deux grandes batailles et est obligé de se cacher, se faisant passer pour mort durant presque une année. Après cela, il revient, et réussi à conquérir la quasi-totalité du sud de l’Ecosse en profitant du décès du roi Edouard Ier. Il se tourne ensuite vers le nord et y vainc notamment John Comyn, cousin de John III Comyn. Suite à ces conquêtes et victoires dans le nord, le clergé d’Ecosse reconnaît sa légitimité au trône au mois de février de l’année 1309.
Au début de son règne, il n’a aucun héritier mâle. Il désigne donc son frère Edouard, roi d’Irlande, qui meurt au combat et décapité, sa tête est envoyé à Edouard II, successeur d’Edouard Ier sur le trône d’Angleterre. Il désigne alors, en l’absence d’héritier mâle, son petit-fils Robert Stewart comme successeur. Ce dernier était le fils de sa fille ainée et bien-aimée, Marjory. Pourtant en l’an 1324, sa seconde épouse Elisabeth, met au monde un fils, David. C’est ce dernier, finalement, qui lui succédera sur le trône après sa mort en 1329. »
Le regard de l’élève se porta vers la porte, espérant pouvoir s’échapper pour ce jour. Toutefois, son instructrice en décida autrement.
« Qui était la première épouse de Robert Bruce, que savait et avait-elle comme particularité ? »
L’enfant ne chercha même pas à dissimuler son soupir. Des questions, encore et toujours. Savoir tout cela ne l’aiderait en rien sur le terrain. Un claquement de langue impatient l’obligea à se recentrer et à répondre.
« Sa première épouse était Isabelle de Mar. Elle était la pupille de Donald Ier, comte de Mar. Ce dernier était un sorcier, qui avait accueilli la jeune femme dans sa maison, après le décès de ses illustres parents : Merlin et Nimueh. Sorcière de sang-pur, elle ne maîtrisait pas seulement la Magie, mais aussi Excalibur dont son père et Arthur lui avait appris à se servir. Elle était hunter aussi, la première de notre famille. Au cours de ses chasses, elle avait fait la connaissance d’un vampire de sang pur, Richard. Excellent combattant, il l’avait aidé à se perfectionner dans le maniement de son arme.
Elle et Robert s’aimaient profondément. Elle partagea avec lui son secret, et jamais il ne la trahit. Elle lui donna une fille, Marjory, une sorcière métisse. Cette dernière reçu à la fois l’enseignement qui sciait à une princesse d’Ecosse, mais aussi celui qu’elle devait avoir en magie et en escrime. Ainsi, elle hérita du savoir de Nimueh et Merlin, et évolua dans son maniement d’Excalibur sous l’enseignement de Richard, elle aussi. »
L’enfant devinait sans effort la prochaine question. Sachant que le titre avait été sciemment tu, la question de sa tutrice ne se fit guère attendre. Pourtant, à la plus grande surprise de l’élève, elle ne porta pas sur ce qui était soupçonné.
« Avec qui Marjory Bruce se maria ? »
L’apprenant cligna plusieurs fois des yeux. Pourquoi souhaiter aller dans cette direction ? L’instant de confusion passé, et en dépit de son trouble, l’élève livra sa réponse.
« Elle épousa Walter Stewart, 6e Grand Sénéchal d’Ecosse. »
Le froncement de sourcil de sa tutrice indiqua clairement que sa réponse était incomplète. Ce fut à ce moment-là, que l’élève comprit le but.
« Walter Stewart était le fils d’Elizabeth Wallace, elle-même fille de William Wallace. Leur fils Robert Stewart, succéda à son oncle David Ier d’Ecosse sur le trône en 1371, à l’âge de 55 ans. Ainsi, il fonde la dynastie des Stewart, qui deviendra par la suite la dynastie des Stuart. Cette dernière régna sur l’Ecosse seule jusqu’en 1603, puis sur l’Ecosse, l’Angleterre et l’Irlande jusqu’en 1707, date à laquelle est fondé le Royaume de Grande-Bretagne, dont Anne Stuart fut la première Reine. »
Le hochement de tête d’approbation fut accueilli comme un soulagement, aucune punition ne viendrait à cause de cet oubli. Devançant une interrogation potentielle, l’enfant décida d’ajouter quelques mots.
« Ceci est l’histoire de la lignée de ma mère. C’est en son sein que s’est transmise, de génération en génération, Excalibur jusqu’à moi. Ma mère est écossaise, mais possède aussi du sang norvégien venant de ma grand-mère maternelle. Cette dernière, étant issue de la famille Fjeld, se nomme Ida et est la troisième d’une grande fratrie. Sa sœur aînée, Sienna, a épousé un aristocrate norvégien du nom de Alfrid Jarlsonfel. »
La tutrice sourit, visiblement enchantée de constater que les leçons finissaient par entrer en mémoire. Seulement avant qu’elle ne reprit la parole, un homme de grande stature, brun et puissant, entra dans la salle d’étude.
« Il suffit pour aujourd’hui Dorothéa. Little Elf achemine-toi jusqu’à la salle d’arme, que je t’aguerrisse un peu. »
Little Elf ne se fit pas prier pour quitter son pupitre et se précipiter vers la sortie de la salle d’étude. Pourtant, juste avant de partir, l’élève décida de terminer la leçon.
« Concernant la lignée de mon père, il descend de Robert Roy MacGregor. Ce dernier était un hors-la-loi, connu comme le Robin des Bois écossais. Il vécut durant la période de proscription du nom des MacGregor suite à leur participation à la révolte jacobite. Il fut aussi le premier hunter du clan MacGregor, utilisant une claymore comme arme.
Robert Roy MacGregor est lui-même un descendant de Kenneth Ier d’Ecosse, du clan des MacAlpin qui est la première famille royale d’Ecosse.
C’est pour cela que mes frères, Thomeson et Kameron, et moi-même sommes descendants de trois lignées royales d’Ecosse, mais aussi de deux familles de hunter, ainsi que de Merlin et Nimueh. Nous sommes dépositaires de toutes ces traditions, héritages et savoirs. »
Ces derniers mots livrés, Little Elf quitta la pièce sans se retourner, commençant à courir jusqu’à la salle d’armes pour y précéder son mentor. Ce dernier n’avait pas encore quitté la salle d’étude.
« Richard, il ne me reste plus qu’à lui apprendre le contexte de l’alliance entre les Stuart, et maintenant les MacGregor, avec les tiens. En revanche, il te reste beaucoup à lui enseigner, à commencer par comment se comporter en présence des membres de ton Clan et surtout vis-à-vis de ton Chef.
Ne vous en faites point Dorothéa, j’enseignerai à Miwy ce qui lui sera nécessaire en temps et en heure, comme je le fais déjà avec Kameron. Sur ce, il me faut devancer mon élève dans la salle d’armes. »
Sans effort et silencieusement, il quitta à son tour la salle d’étude. D’un pas sûr et rapide, il parvint à la salle d’armes avant son élève. Lorsque Miwy entra, il l’accueillit avec un sourire carnassier, dévoilant ses canines développées.
Il existait des moments où disparaître semblait être une option viable. Ce jour en faisait clairement partie. Depuis son intégration à l’école, quelques mois, en amont, cela n’avait été qu’un long cauchemar. Bien sûr, son aîné Thomeson était là pour aider, mais il ne vivait pas le même calvaire, lui connaissait le soleil. Tous deux n’étaient plus dans la même barque.
Miwy longea les murs, regardant le sol. La joie éprouvée au début de cette aventure n’était plus, remplacée par l’anxiété et la peur. L’enfant savait ne pas avoir d’autres options que de tenir jusqu’à l’obtention du premier diplôme. Ce qui représentait pratiquement deux ans de calvaire. Aucune préparation pour cette épreuve n’avait eu lieu et le sentiment grandissant de ne pas vouloir aller au-delà du rang de base s’imposa aisément. Ses parents avaient eu à vivre cela, eux aussi, mais n’en eurent aucun mot à son égard.
La peur rongeait son être de l’intérieur. Les brimades, les harcèlements, les moqueries incessantes, ou autres violences associées, lui faisaient presque envisager d’abandonner, de lâcher prise et d’être ce que les autres souhaitaient. Les enseignants ne voyaient rien, ou ne voulaient rien voir, puisque les jours passèrent sans que rien ne changeât. Le mépris ambiant envers l’enfant n’avait pour effet que de l’enfermer jour après jour, dans un mutisme inquiétant.
Ce dernier suivait à l’école, comme au château ancestral. Rien ne parvint à délier sa langue, l’omertà de la société cachée faisait son œuvre à petit feu et l’enfant ne parvenait simplement plus à lutter. La pression infligée empêchait l’identité de se développer et s’épanouir pleinement. Le mépris et le harcèlement quotidien, eux, s’assuraient que les illégitimes à la race ne prétendraient jamais à une place autre que celle déjà décidée pour eux.
Ce jour-là, un groupe plus âgé et tous d’ascendance pure s’attaquait à Miwy, déversant tout leur mépris et leur haine sans la moindre compassion. Leurs mots étaient aussi tranchants que l’épée Excalibur et touchaient sans peine son cœur, le meurtrissant un peu plus à chaque instant. L’enfant ne pouvait pas fuir, incapable d’esquisser le moindre geste pour et ces aînés le savaient. L’un d’eux était plus véhément encore que les autres, comme si la simple présence de Miwy lui était intolérable et que sa disparition serait le plus beau des présents.
Les larmes silencieuses ruisselaient le long des joues de l’enfant, mais preuves que la bande et leur chef avaient atteint leur but. Leurs rires accentuaient encore plus le mal-être profond éprouvé. Ce supplice résultait directement de l’écrasant sentiment de suprématie infligé par les plus purs. Cependant, alors qu’il semblait à Miwy que l’unique solution était de ne plus revenir en classe, une personne vint et fit cesser le massacre.
La jeune fille venait de s’interposer vivement et prenait sa défense. La surprise de l’enfant fut aussi grande que l’énervement que l’intervention provoqua sur le chef de la bande. Les mots que sa sauveuse et son interlocuteur échangèrent, furent d’une dureté et d’une violence sans égale. La première argumentait qu’il n’y avait pas de différence, que tous les élèves avaient droit au même traitement et que s’attaquer à plus petit que soi était lâche. Son opposant soutenait à l’inverse que seuls ceux dont le sang était pur pouvaient prétendre à cette éducation, que les autres n’avaient qu’à se soumettre.
Ce fut finalement la jeune fille qui eut le dessus dans la jouxte verbal, plus parce que son adversaire lâcha prise que par victoire. Elle se tourna, une fois le groupe parti, vers l’enfant qu’elle venait de défendre.
« Ca va aller ?
Je … je crois. Merci… Merci Mlle d’être intervenue malgré mon ascendance.
L’ascendance ne fait pas tout, contrairement à ce que pense mon frère Gerald. Il ne tient qu’à vous de faire la preuve qu’elle n’a pas d’importance. »
L’enfant sut à cet instant que la réalité n’était pas celle que tous ici s’acharnaient à lui faire voir, mais qu’il était possible de les surpasser et d’avoir sa place au soleil. Une lueur naquit de l’enfer où l’enfant se trouvait jusqu’alors. La personne venait de lui faire les plus inestimables des cadeaux : l’Espoir et la Volonté.
« Highlander, Little Elf debout ! Vous n’êtes que deux alburostres ! (blancs-becs) »
La remontrance était difficile à accepter. Les deux adolescents, à bout de souffle, échangèrent un regard équivoque. Aucun d’eux ne se sentait en état de poursuivre cet entraînement, du moins pour ce jour. Malheureusement, ce n’était pas acceptable du point de vue de leur mentor.
« Vous conjecturez qu’un de mes semblables level D, voire level E, souffrira l’attente de votre repos ? Billevesées ! Alors debout ! Tant que sous ma garde vous serez, aucune faiblesse ne sera tolérée ! »
Une nouvelle fois, les deux jeunes se regardèrent. Tous deux avaient bien intégré ce principe, bien qu’il ne leur plaise en aucun cas. Ils avaient, en outre, pleinement conscience qu’affronter un level E ou un level D, n’avait pas la même difficulté qu’affronter leur mentor. L’aînée marmonna dans sa barbe naissante, s’attirant alors les foudres de leur instructeur.
« Assume tes paroles Highlander ! Je t’écoute.
Vous ne cessez d’argumenter que nous ne sommes pas à la hauteur de notre charge pour le moment, parce que nous n’arrivons jamais à vous atteindre. Mais vous omettez une donnée systématiquement : vous êtes un level A ! Votre rang fait de vous un adversaire rarement à la porter d’un hunter, quel qu’il soit. Vous êtes et serez toujours hors de notre porté ! Ce qui ne signifie pas pour autant que nos réelles cibles le seront. Vous ne m’avez encore jamais laissé partir en chasse avec vous et mon père ! »
Little Elf ne pipa mot suite à la tirade de son aîné, préférant voir ce qui allait advenir. Leur mentor éclata d’un rire tonitruant avant de poser une main sur l’épaule d’Highlander.
« Tu as raison petit. Je prends ma tâche de formation fort à cœur, comme à chacune de vos générations. Cependant, tu es le second à me recadrer de la sorte. La prochaine chasse, tu en seras, remplaçant ton père. Vous n’avez qu’une arme pour deux et il est inutile de prendre des risques. Tu vas donc aller t’entraîner au maniement de Claymore avec ton père à partir de maintenant.
Le matin, je me chargerai de t’entrainer et l’après-midi, tu seras avec ton père. Va maintenant. »
L’adolescent n’en croyait pas ses oreilles, mais affichait un sourire radieux. S’inclinant devant son mentor, il quitta la salle d’armes pour rejoindre leur père, enchanté de passer à la suite de sa formation.
« Donc Kameron a le droit de progresser, moi pas ? Moi aussi, je souhaite partir en chasse et prouver ma valeur parrain ! C’est mon droit en vertu du traité qui lie ton Clan au mien ! »
Avec une douceur rare, le susnommé posa sa main sur son visage et s’abaissa à sa hauteur.
« Little Elf, ton heure n’est pas encore arrivée. Ne pense pas que je te surprotège au vu de notre lien, parce qu’il n’en est rien. Au contraire, je suis plus dur avec toi qu’avec les autres parce que je ne veux pas prendre le risque de te perdre bêtement. Excalibur n’est pas une simple épée, elle est unique en son genre. Tu dois encore apprendre à la manier correctement, être à l’aise avec elle et supporter le fourreau à ton côté tout le temps.
Tu es unique, et tu dépasseras certainement Kameron, mais tu dois apprendre la patience. Entendu ? »
La moue sur le visage signifiait bien son agacement, cependant le hochement de tête qui suivit valida la compréhension de la situation.
« Tu me vois ravi. Quant au traité qui lie nos Clans, ton ancêtre Isabelle en a fort bien négocié les termes avec feu le père de mon Chef. Faisons une pause et parlons-en un peu.
D’accord... et merci.
J’étais présent lors de l’accord final. Ton clan, initialement celui des Stuart et maintenant celui des MacGregor, reste maître de sa destinée. Vous servez le Clan Ryan dans la traque des vampires abandonnés ou néfastes pour nous, participez à notre protection par précaution, aidez n’importe lequel des nôtres ayant besoin d’assistance même si ce n’est que pour retrouver une babiole égarée. En contrepartie, vous pouvez rendre votre charge quand vous estimez qu’il est temps, afin de la passer à la génération suivante. Ta famille conserve, et conservera, son autonomie et appartient au Clan comme n’importe quelle famille de vampire. De ce simple fait, vous êtes considérés comme nos égaux et bénéficier à votre tour de notre protection à travers les âges, pour que la lignée de Merlin et Nimueh ne disparaisse pas.
Vous n’avez pas peur que l’on se retourne contre vous ?
Non. Parce qu’Isabelle y a veillé là aussi. Nous étions amis avant son mariage, et après jusqu’à sa fin. Elle a demandé, exigée serait plus adéquate, que je sois affilié à sa famille. J’ai accepté, tout comme mon Chef de Clan sa condition. Dès lors, mon rôle fut d’aider à la formation de chaque génération pour renforcer les liens entre nous.
Je sais qu’elle était une sorcière puissante. Elle n’a pas usé de sa magie pour s’assurer que le traité qu’elle signait perdurerait ? Je veux dire… qu’il ne serait pas brisé après sa mort ?
Bien sûr qu’Isabelle avait pris cette précaution. Elle avait une pleine confiance en moi, mais pas dans l’intégralité des miens. Elle ne voulait pas risquer sa descendance sur plusieurs générations sans être certaine de les mettre à l’abri. Il me semble qu’elle a pratiqué un rituel si mes souvenirs sont exacts. Je n’y ai pas assisté, elle m’en a parlé après l’avoir fait. Nos honneurs ont été liés et le document du traité rendu indestructible.
Je ne comprends pas.
Isabelle a rendu toute trahison de la part des siens, comme des miens impossible. A notre époque lointaine, l’honneur était la valeur primant sur toutes les autres ou quasiment. La parole donnée devait être respectée, même si cela avait un coût plus élevé que prévu. Seul un membre de ta famille peut lire le traité sans y perdre définitivement la vue, en revanche, seul le chef du Clan B. Ryan peut le toucher sans subir une perte totale du toucher. La lecture réactivant la parole donnée à l’époque.
Donc… sans nous, la parole ne perdure pas, mais sans vous, nous ne pouvons pas approcher le document. Il faut donc que l’on se fasse confiance pour que cela fonctionne.
Exactement Little Elf. C’est pourquoi, en dépit du temps qui passe et des générations qui se succèdent l’alliance décidée jadis perdure aussi forte qu’au premier jour. Nous allons reprendre l’entraînement maintenant.
Seulement une dernière question parrain. Tu veux bien me dire d’où te vient le surnom de Cœur de Lion ? Je me doute bien que ce n’est pas seulement parce que ça claquait bien avec ton prénom. »
Un nouveau rire du vampire emplit la salle.
« Tu poses les questions juste. Richard Cœur de Lion… cela fait si longtemps que l’on ne m’a plus appelé ainsi. C’est une longue histoire, le temps où je régnais sur l’Angleterre pour le compte de mon Clan… une autre époque tu sais. Mais soit, je vais te conter cette histoire avant de retourner à ta formation. »
Ce soir-là, fut le pire de sa courte vie.
Néanmoins, sa décision s’ancra dans la pure tradition de ses ancêtres et des siens. Son regard déterminé défia l’assemblée de lui renier son Droit Ancien, son assurance fit taire ses détracteurs et sa grâce l’amena jusqu’à sa place héritée. Le silence solennel gagna l’antique salle du château ancestral, comme pour mettre quiconque au défi d’oser lui disputer son choix. L’Aîné de cette assemblée sourit, dévoilant une canine pointu, avec la plus grande des bienveillances. Rarement, il eut le privilège de voir un tel potentiel, seulement trois de ses ancêtres l’avaient ainsi précédé sur le sujet. Il se leva avec élégance et s’approcha de l’Enfant. Une fois en face, il ouvrit ses bras pour l’y accueillir.
« Ton choix te fait quitter ton Monde pour le mien. Il témoigne de ta force de caractère et de ta détermination de marbre. Il te permet d’honorer sans faille tes Ancêtres, ainsi que de recevoir leur enseignement. Qui sait, un jour prochain, deviendras-tu Guide pour ton Clan ? Ton Destin n’est pas écrit, il ne tient qu’à toi de le tracer.
Bientôt tu devras affronter la pierre pour en délivrer, si tes ancêtres t’en jugent dignes, ce Trésor d’un autre âge. La force physique n’a pas cours ici, seule la force de ton cœur et sa pureté pourront te venir en aide dans ce combat.
Bienvenu dans mon Monde … mon élève. »
~~~
« Tu descends en droite ligne de lignées prestigieuses, tu te dois donc de te comporter dignement pour ne pas offenser tes ancêtres. Oublies-tu donc d’où tu viens ? »
La leçon s’avérait n’être qu’une redite de plus. Ces mots étaient familiers, compagnons d’apprentissage, depuis le début de son voyage. Ce sang bleu, dans ses veines, ne lui apportait aucun réconfort, seulement un point d’une écrasante lourdeur. Seulement du haut de ses huit printemps, l’enfant n’était que peu enclin à la concentration pleine et stricte que l’on attendait. Ce n’était pourtant pas un frein à son apprentissage de sa généalogie. Cette dernière était connue par cœur, remontant loin, avec d’illustres ancêtres.
« Je sais d’où je viens, je sais qui je suis. Je descends des lignées royales d’Ecosse. Celle des MacAlpin commençant par Kenneth Ier, la plus ancienne, par le sang de mon père. Celle des Stuarts, commencée par Robert II, plus récente, par le sang de ma mère.
De par mon sang, je suis d’Ecosse et de Normandie. Mes racines sont profondes de part et d’autre de la Manche. De mes aïeuls, j’éprouve de la fierté. Descendre de ceux qui, jadis, furent les garants de notre indépendance, Robert de Bruce, devenu Robert Ier d’Ecosse, ainsi que William Wallace est mon honneur.
De par mon nom, jamais je ne recule. MacGregor, je suis, comme feu Robert Roy MacGregor et MacGregor, je reste. La tête haute, sans honte, j’assume mon nom longtemps bannis de la langue.
De par mon Don et le vénérable lignage de ma mère, de Nimueh et Merlin, je descends. D’eux, je cherche à suivre les enseignements empreints de sagesse. Sorciers, ils furent, de leurs pouvoirs mon Don provient et s’épanouis sous leurs regards venant du Lac, non loin d’Avalon. »
Reprenant son souffle après cette longue tirade, l’enfant rive avec défit son regard sur l’adulte lui dispensant le cours.
« De mes ancêtres, je tire ma force et mon savoir. Je sais d’où je viens, je sais qui je suis. Je suis membre des MacGregor et des Stuart. »
Les livres constituaient l’une des plus grandes richesses de sa maison. Sous l’enseignement de sa tutrice, l’apprentissage des langues anciennes et nouvelles ne souffrait pas de retard. S’il y avait bien un domaine, où tout était limpide, c’était l’Histoire des ancêtres, ainsi que celle de leur allégeance. La voix douce de son enseignante retentit dans le bureau en ne posant qu’une unique interrogation.
« D’où provient-elle ? »
L’adulte désigna une épée se trouvant sur une table proche. La garde d’or et d’argent dépassait fièrement d’un fourreau en cuir, gravé de fines lignes d’or et d’argent lui aussi.
« Le Roi Arthur, lorsqu’il est passé en Avalon avec l’aide de Merlin, rendit l’épée à la Dame du Lac … »
Un claquement de langue interrompit l’enfant, qui comprit que la question était finalement plus centrée sur la création de l’arme, que sur son origine dans sa famille.
« Autour de 1040, Nimueh a créé une arme unique en son genre, de par son origine. Elle a confié à un apprenti forgeron, du nom d’Adrien, le soin de réaliser l’amalgame initial. A savoir amalgamer l’épée, encore vierge de toute faculté, avec de l’amalgame d’or et d’argent. Une fois cette étape achevée, elle récupéra l’arme et permis à Adrien d’assister au rituel final.
Nimueh savait qu’il aurait un prix, comme tout rituel visant à s’approprier les lois de la nature. Elle ne renonça pas, parce que l’épée était nécessaire pour assurer la place d’Arthur sur le trône. Mais pas seulement, l’arme devait lui permettre de repousser l’un des fléau de Camelot dont son père, Uther Pendragon, refusait d’admettre l’existence. Nocturne et mortel, nombreux étaient les vampires de level D abandonné à cette époque. Excalibur était le remède contre eux. »
L’enfant marqua une pause. Le silence enveloppe la pièce, laissant à loisir le temps d’agencer ces pensées pour continuer l’histoire commencée.
« Arthur devint Roi, et fut épaulé dans sa tâche par son ami Merlin, le compagnon de Nimueh. Arthur était un changelin, familier de Merlin, et époux de Guenièvre une humaine. Il lui avait confié son secret, pour être entier en sa présence sans mensonge, qu’elle gardait par amour pour lui. Cependant, la demi-sœur d’Arthur, Morgane, avait aussi entendu la confidence.
Durant un temps, elle garda le secret puis distilla une rumeur de sorcellerie sur lui. Le peuple avait, malheureusement, vu son cœur s’aigrir et s’emplir de haine envers la Magie et ses adeptes. Le Roi Uther avait fortement laissé sa marque concernant la Magie. Les persécutions, exécutions, n’avaient pas été sans rumeurs et faits infondés. Pour un vrai sorcier condamnable, neuf autres tombaient avec lui.
Le temps sous le règne d’Arthur ne défit rien à l’affaire, la gangrène était profondément ancrée dans le royaume. Attisé dès que possible par Morgane, sorcière ayant choisi finalement d’user de ses pouvoirs à mauvais escient. Arthur comprit qu’il ne pourrait rien changer, à cause des rumeurs le concernant. Il se résolut à se retirer en Avalon avec Guenièvre, pour y finir sa vie paisiblement.
Avec l’aide de Merlin, il mit en scène sa mort lors de la bataille de Camlann contre Morgane. Malgré les précautions prises, il fut grièvement blessé par son propre fils, Mordred. Ce dernier était le fruit d’une nuit orchestrée par sa demi-sœur, dans l’objectif de faire souffrir Arthur. Aux portes d’Avalon, en compagnie de sa femme, Arthur rendit Excalibur à sa créatrice, Nimueh pour qu’elle puisse continuer de protéger son royaume. »
Le retour du silence signa la fin de la réponse. L’adulte semblait satisfaite, de par le hochement de tête léger et le sourire sur son visage. Néanmoins, l’interrogation n’était pas terminée, loin de là même. La question, qui jaillit, était épineuse et portait en elle les prémices des prochaines à venir.
« Quel fut le prix d’Excalibur ? »
L’enfant aux huit printemps se mordilla la lèvre inférieure. La réponse se trouvait dans sa mémoire, mais ne venait pas. Elle appartenait à un brouillard lointain, comme s’il lui était impossible de l’atteindre. Pourtant, la réponse devait être donnée, dans le cas contraire une punition tomberai. La tutrice, de par son expression, montrait bien son mécontentement concernant la lenteur de son élève sur cette question. Cependant, avant qu’elle ne démarra sa brimade, l’enfant prit promptement la parole.
« Le coût fut plus élevé que Nimueh ne l’avait initialement envisagé. Sa création était une manipulation de la nature, lui conférant la capacité de blesser et tuer les vampires quel que soit leur rang hiérarchique. En Magie, pour offrir une vie, il faut en sacrifier une autre. C’est d’ailleurs ce principe qui avait coûté la vie d’Ygerne, la mère d’Arthur et femme du roi, et provoqué ainsi l’ire du Roi Uther Pendragon.
Lorsque Nimueh entra à nouveau en sa possession, la Magie réclama son dû. Chaque vampire tué par l’épée du temps d’Arthur, eu pour effet de provoquer des fausses-couches chez la sorcière. Il leur fallu, à elle et Merlin, quatre-vingt-une années et subir onze pertes avant de pouvoir avoir leur fille, Isabelle. Nimueh succomba quelques années après la naissance de son enfant, achevant de payer la dette pour la création d’Excalibur. »
L’adulte fut satisfaite de la réponse. Néanmoins, elle souleva un point spécifique, attendant une nouvelle fois une réponse complète.
« Pourquoi Nimueh et pas Arthur ? »
L’enfant ne laissa pas le silence s’éterniser cette fois-ci. La solution était connue, au même titre que la précédente.
« Mordred, le fils incestueux d’Arthur et de Morgane, a été conçu avant qu’Arthur ne possède Excalibur. De plus, lui et Guenièvre n’ont eu aucune descendance, pendant qu’il possédait l’épée. La Magie n’a donc pas pu réclamer son dû à Arthur. »
La tutrice acquiesça, clairement fière de son élève. Elle changea de posture et s’intéressa dès lors à un autre pan de l’histoire familial. Histoire au combien riche en illustre personne.
« Fort bien. Allons explorer d’autres pans de l’histoire familiale. Peux-tu me parler des Gardiens d’Ecosse de ton lignage ainsi que de leur évolution ? »
L’enfant retint avec peine un bâillement. La leçon devenait de plus en plus longue avec les années. Le savoir à mémorisé de plus en plus grand. La tâche commença à lui sembler titanesque et sans fin. L’envie d’être comme son ainé Thomeson, ou tous ceux de son âge, revint titiller son âme fortement. Pourtant, le choix fut fait, il n’y avait plus qu’un chemin à suivre : l’assumer comme son autre ainé, Kameron.
« Parmi les Gardiens d’Ecosse, deux d’entre eux sont aux origines même de la branche maternelle de ma famille. Le premier est William Wallace, l’une des figures de la résistance écossaise durant les guerres d’indépendance. Il est notamment connu pour l’assassinat du shérif de Lanark, William de Heselring, un Anglais. Le crime n’était pas gratuit, l’objectif était de venger la mort de son aimée, Marion Braidfute, mère de sa fille unique, Elizabeth. Cet évènement marque le début de la rébellion.
Il est rallié par James Stewart, Grand Sénéchal d’Ecosse et ancien Gardien, ainsi que Robert Bruce dit le jeune. Ensemble, accompagnée d’une armée, ils vont lancer le siège de Dundee. Cependant, deux Anglais John de Warenne, comte de Surrey, et Hugh de Cressingham, trésorier, vont les couper de leurs arrières en s’installant à Stirling. Wallace décide de rompre le siège engagé et d’aller affronter les Anglais à Stirling. C’est la première victoire éclatante écossaise sur les anglais, puisqu’ils perdent la moitié de leurs fantassins et un tier de leurs chevaliers dont Hugh de Cressingham.
William Wallace est proclamé Gardien du Royaume d’Ecosse, suite à ses nombreuses victoires sur le champ de bataille tout en faisant régner l’ordre dans tous les territoires sous son autorité. Il est malheureusement défait par le roi Edouard Ier d’Angleterre. Il abandonne son titre de Gardien du Royaume, passe en France durant quelques années avant de revenir en Ecosse et de reprendre sa vie de Hors-la-loi. Il est capturé par John de Menteith, près de Glasgow. Transféré à Londres peu après, il est finalement condamné à mort pour haute trahison, suite à une parodie de procès.
Son exécution est celle du hanged, drawn and quartered. Il est traîné nu sur une claie de la Tour de Londres, où il était détenu, jusqu’à son lieu d’exécution à Smithfield. Là, il est pendu suffisamment pour l’étourdir, puis éventré, éviscéré et émasculé. Tous les organes sont brûlés devant le supplicié, le cœur étant retiré en dernier. Enfin, il est décapité et équarri, ses morceaux sont dispersés aux quatre coins de l’Angleterre, quant à sa tête, elle a été exposée sur le pont de Londres. »
L’enfant marqua une pause, réprimant péniblement un haut-le-cœur après cette description du supplice de son ancêtre. Sa tutrice ne lui en tint pas rigueur, elle ne connaissait personne d’insensible concernant ce châtiment, à part Richard. Le malaise passé, l’élève reprit la parole malgré la pâleur de son visage.
« Robert Bruce n’est pas Gardien du Royaume d’Ecosse longtemps, seulement deux ans. Malgré sa participation à la rébellion de Wallace, il est vaincu à Irvine au printemps et se soumet dès le début de l’été. Il exerce sa charge conjointement avec John III Comyn, l’inimitié entre eux fini par le faire y renoncer. Robert Bruce accepte deux ans après la paix du roi Edouard Ier d’Angleterre, et le reconnaît comme son roi.
Cependant, à la mort de son père, il décide de faire valoir sa lignée et ses droits au trône d’Ecosse. Il tue John III Comyn, un rival potentiel pour le trône, dont les prétentions sont légitimes au vu de son lien avec Jean d’Ecosse. Ce dernier ayant été le dernier roi d’Ecosse en titre. Le couronnement de mon ancêtre a lieu en 1306.
Néanmoins, son règne commence dans la difficulté. Il perd deux grandes batailles et est obligé de se cacher, se faisant passer pour mort durant presque une année. Après cela, il revient, et réussi à conquérir la quasi-totalité du sud de l’Ecosse en profitant du décès du roi Edouard Ier. Il se tourne ensuite vers le nord et y vainc notamment John Comyn, cousin de John III Comyn. Suite à ces conquêtes et victoires dans le nord, le clergé d’Ecosse reconnaît sa légitimité au trône au mois de février de l’année 1309.
Au début de son règne, il n’a aucun héritier mâle. Il désigne donc son frère Edouard, roi d’Irlande, qui meurt au combat et décapité, sa tête est envoyé à Edouard II, successeur d’Edouard Ier sur le trône d’Angleterre. Il désigne alors, en l’absence d’héritier mâle, son petit-fils Robert Stewart comme successeur. Ce dernier était le fils de sa fille ainée et bien-aimée, Marjory. Pourtant en l’an 1324, sa seconde épouse Elisabeth, met au monde un fils, David. C’est ce dernier, finalement, qui lui succédera sur le trône après sa mort en 1329. »
Le regard de l’élève se porta vers la porte, espérant pouvoir s’échapper pour ce jour. Toutefois, son instructrice en décida autrement.
« Qui était la première épouse de Robert Bruce, que savait et avait-elle comme particularité ? »
L’enfant ne chercha même pas à dissimuler son soupir. Des questions, encore et toujours. Savoir tout cela ne l’aiderait en rien sur le terrain. Un claquement de langue impatient l’obligea à se recentrer et à répondre.
« Sa première épouse était Isabelle de Mar. Elle était la pupille de Donald Ier, comte de Mar. Ce dernier était un sorcier, qui avait accueilli la jeune femme dans sa maison, après le décès de ses illustres parents : Merlin et Nimueh. Sorcière de sang-pur, elle ne maîtrisait pas seulement la Magie, mais aussi Excalibur dont son père et Arthur lui avait appris à se servir. Elle était hunter aussi, la première de notre famille. Au cours de ses chasses, elle avait fait la connaissance d’un vampire de sang pur, Richard. Excellent combattant, il l’avait aidé à se perfectionner dans le maniement de son arme.
Elle et Robert s’aimaient profondément. Elle partagea avec lui son secret, et jamais il ne la trahit. Elle lui donna une fille, Marjory, une sorcière métisse. Cette dernière reçu à la fois l’enseignement qui sciait à une princesse d’Ecosse, mais aussi celui qu’elle devait avoir en magie et en escrime. Ainsi, elle hérita du savoir de Nimueh et Merlin, et évolua dans son maniement d’Excalibur sous l’enseignement de Richard, elle aussi. »
L’enfant devinait sans effort la prochaine question. Sachant que le titre avait été sciemment tu, la question de sa tutrice ne se fit guère attendre. Pourtant, à la plus grande surprise de l’élève, elle ne porta pas sur ce qui était soupçonné.
« Avec qui Marjory Bruce se maria ? »
L’apprenant cligna plusieurs fois des yeux. Pourquoi souhaiter aller dans cette direction ? L’instant de confusion passé, et en dépit de son trouble, l’élève livra sa réponse.
« Elle épousa Walter Stewart, 6e Grand Sénéchal d’Ecosse. »
Le froncement de sourcil de sa tutrice indiqua clairement que sa réponse était incomplète. Ce fut à ce moment-là, que l’élève comprit le but.
« Walter Stewart était le fils d’Elizabeth Wallace, elle-même fille de William Wallace. Leur fils Robert Stewart, succéda à son oncle David Ier d’Ecosse sur le trône en 1371, à l’âge de 55 ans. Ainsi, il fonde la dynastie des Stewart, qui deviendra par la suite la dynastie des Stuart. Cette dernière régna sur l’Ecosse seule jusqu’en 1603, puis sur l’Ecosse, l’Angleterre et l’Irlande jusqu’en 1707, date à laquelle est fondé le Royaume de Grande-Bretagne, dont Anne Stuart fut la première Reine. »
Le hochement de tête d’approbation fut accueilli comme un soulagement, aucune punition ne viendrait à cause de cet oubli. Devançant une interrogation potentielle, l’enfant décida d’ajouter quelques mots.
« Ceci est l’histoire de la lignée de ma mère. C’est en son sein que s’est transmise, de génération en génération, Excalibur jusqu’à moi. Ma mère est écossaise, mais possède aussi du sang norvégien venant de ma grand-mère maternelle. Cette dernière, étant issue de la famille Fjeld, se nomme Ida et est la troisième d’une grande fratrie. Sa sœur aînée, Sienna, a épousé un aristocrate norvégien du nom de Alfrid Jarlsonfel. »
La tutrice sourit, visiblement enchantée de constater que les leçons finissaient par entrer en mémoire. Seulement avant qu’elle ne reprit la parole, un homme de grande stature, brun et puissant, entra dans la salle d’étude.
« Il suffit pour aujourd’hui Dorothéa. Little Elf achemine-toi jusqu’à la salle d’arme, que je t’aguerrisse un peu. »
Little Elf ne se fit pas prier pour quitter son pupitre et se précipiter vers la sortie de la salle d’étude. Pourtant, juste avant de partir, l’élève décida de terminer la leçon.
« Concernant la lignée de mon père, il descend de Robert Roy MacGregor. Ce dernier était un hors-la-loi, connu comme le Robin des Bois écossais. Il vécut durant la période de proscription du nom des MacGregor suite à leur participation à la révolte jacobite. Il fut aussi le premier hunter du clan MacGregor, utilisant une claymore comme arme.
Robert Roy MacGregor est lui-même un descendant de Kenneth Ier d’Ecosse, du clan des MacAlpin qui est la première famille royale d’Ecosse.
C’est pour cela que mes frères, Thomeson et Kameron, et moi-même sommes descendants de trois lignées royales d’Ecosse, mais aussi de deux familles de hunter, ainsi que de Merlin et Nimueh. Nous sommes dépositaires de toutes ces traditions, héritages et savoirs. »
Ces derniers mots livrés, Little Elf quitta la pièce sans se retourner, commençant à courir jusqu’à la salle d’armes pour y précéder son mentor. Ce dernier n’avait pas encore quitté la salle d’étude.
« Richard, il ne me reste plus qu’à lui apprendre le contexte de l’alliance entre les Stuart, et maintenant les MacGregor, avec les tiens. En revanche, il te reste beaucoup à lui enseigner, à commencer par comment se comporter en présence des membres de ton Clan et surtout vis-à-vis de ton Chef.
Ne vous en faites point Dorothéa, j’enseignerai à Miwy ce qui lui sera nécessaire en temps et en heure, comme je le fais déjà avec Kameron. Sur ce, il me faut devancer mon élève dans la salle d’armes. »
Sans effort et silencieusement, il quitta à son tour la salle d’étude. D’un pas sûr et rapide, il parvint à la salle d’armes avant son élève. Lorsque Miwy entra, il l’accueillit avec un sourire carnassier, dévoilant ses canines développées.
~~~
Il existait des moments où disparaître semblait être une option viable. Ce jour en faisait clairement partie. Depuis son intégration à l’école, quelques mois, en amont, cela n’avait été qu’un long cauchemar. Bien sûr, son aîné Thomeson était là pour aider, mais il ne vivait pas le même calvaire, lui connaissait le soleil. Tous deux n’étaient plus dans la même barque.
Miwy longea les murs, regardant le sol. La joie éprouvée au début de cette aventure n’était plus, remplacée par l’anxiété et la peur. L’enfant savait ne pas avoir d’autres options que de tenir jusqu’à l’obtention du premier diplôme. Ce qui représentait pratiquement deux ans de calvaire. Aucune préparation pour cette épreuve n’avait eu lieu et le sentiment grandissant de ne pas vouloir aller au-delà du rang de base s’imposa aisément. Ses parents avaient eu à vivre cela, eux aussi, mais n’en eurent aucun mot à son égard.
La peur rongeait son être de l’intérieur. Les brimades, les harcèlements, les moqueries incessantes, ou autres violences associées, lui faisaient presque envisager d’abandonner, de lâcher prise et d’être ce que les autres souhaitaient. Les enseignants ne voyaient rien, ou ne voulaient rien voir, puisque les jours passèrent sans que rien ne changeât. Le mépris ambiant envers l’enfant n’avait pour effet que de l’enfermer jour après jour, dans un mutisme inquiétant.
Ce dernier suivait à l’école, comme au château ancestral. Rien ne parvint à délier sa langue, l’omertà de la société cachée faisait son œuvre à petit feu et l’enfant ne parvenait simplement plus à lutter. La pression infligée empêchait l’identité de se développer et s’épanouir pleinement. Le mépris et le harcèlement quotidien, eux, s’assuraient que les illégitimes à la race ne prétendraient jamais à une place autre que celle déjà décidée pour eux.
Ce jour-là, un groupe plus âgé et tous d’ascendance pure s’attaquait à Miwy, déversant tout leur mépris et leur haine sans la moindre compassion. Leurs mots étaient aussi tranchants que l’épée Excalibur et touchaient sans peine son cœur, le meurtrissant un peu plus à chaque instant. L’enfant ne pouvait pas fuir, incapable d’esquisser le moindre geste pour et ces aînés le savaient. L’un d’eux était plus véhément encore que les autres, comme si la simple présence de Miwy lui était intolérable et que sa disparition serait le plus beau des présents.
Les larmes silencieuses ruisselaient le long des joues de l’enfant, mais preuves que la bande et leur chef avaient atteint leur but. Leurs rires accentuaient encore plus le mal-être profond éprouvé. Ce supplice résultait directement de l’écrasant sentiment de suprématie infligé par les plus purs. Cependant, alors qu’il semblait à Miwy que l’unique solution était de ne plus revenir en classe, une personne vint et fit cesser le massacre.
La jeune fille venait de s’interposer vivement et prenait sa défense. La surprise de l’enfant fut aussi grande que l’énervement que l’intervention provoqua sur le chef de la bande. Les mots que sa sauveuse et son interlocuteur échangèrent, furent d’une dureté et d’une violence sans égale. La première argumentait qu’il n’y avait pas de différence, que tous les élèves avaient droit au même traitement et que s’attaquer à plus petit que soi était lâche. Son opposant soutenait à l’inverse que seuls ceux dont le sang était pur pouvaient prétendre à cette éducation, que les autres n’avaient qu’à se soumettre.
Ce fut finalement la jeune fille qui eut le dessus dans la jouxte verbal, plus parce que son adversaire lâcha prise que par victoire. Elle se tourna, une fois le groupe parti, vers l’enfant qu’elle venait de défendre.
« Ca va aller ?
Je … je crois. Merci… Merci Mlle d’être intervenue malgré mon ascendance.
L’ascendance ne fait pas tout, contrairement à ce que pense mon frère Gerald. Il ne tient qu’à vous de faire la preuve qu’elle n’a pas d’importance. »
L’enfant sut à cet instant que la réalité n’était pas celle que tous ici s’acharnaient à lui faire voir, mais qu’il était possible de les surpasser et d’avoir sa place au soleil. Une lueur naquit de l’enfer où l’enfant se trouvait jusqu’alors. La personne venait de lui faire les plus inestimables des cadeaux : l’Espoir et la Volonté.
~~~
« Highlander, Little Elf debout ! Vous n’êtes que deux alburostres ! (blancs-becs) »
La remontrance était difficile à accepter. Les deux adolescents, à bout de souffle, échangèrent un regard équivoque. Aucun d’eux ne se sentait en état de poursuivre cet entraînement, du moins pour ce jour. Malheureusement, ce n’était pas acceptable du point de vue de leur mentor.
« Vous conjecturez qu’un de mes semblables level D, voire level E, souffrira l’attente de votre repos ? Billevesées ! Alors debout ! Tant que sous ma garde vous serez, aucune faiblesse ne sera tolérée ! »
Une nouvelle fois, les deux jeunes se regardèrent. Tous deux avaient bien intégré ce principe, bien qu’il ne leur plaise en aucun cas. Ils avaient, en outre, pleinement conscience qu’affronter un level E ou un level D, n’avait pas la même difficulté qu’affronter leur mentor. L’aînée marmonna dans sa barbe naissante, s’attirant alors les foudres de leur instructeur.
« Assume tes paroles Highlander ! Je t’écoute.
Vous ne cessez d’argumenter que nous ne sommes pas à la hauteur de notre charge pour le moment, parce que nous n’arrivons jamais à vous atteindre. Mais vous omettez une donnée systématiquement : vous êtes un level A ! Votre rang fait de vous un adversaire rarement à la porter d’un hunter, quel qu’il soit. Vous êtes et serez toujours hors de notre porté ! Ce qui ne signifie pas pour autant que nos réelles cibles le seront. Vous ne m’avez encore jamais laissé partir en chasse avec vous et mon père ! »
Little Elf ne pipa mot suite à la tirade de son aîné, préférant voir ce qui allait advenir. Leur mentor éclata d’un rire tonitruant avant de poser une main sur l’épaule d’Highlander.
« Tu as raison petit. Je prends ma tâche de formation fort à cœur, comme à chacune de vos générations. Cependant, tu es le second à me recadrer de la sorte. La prochaine chasse, tu en seras, remplaçant ton père. Vous n’avez qu’une arme pour deux et il est inutile de prendre des risques. Tu vas donc aller t’entraîner au maniement de Claymore avec ton père à partir de maintenant.
Le matin, je me chargerai de t’entrainer et l’après-midi, tu seras avec ton père. Va maintenant. »
L’adolescent n’en croyait pas ses oreilles, mais affichait un sourire radieux. S’inclinant devant son mentor, il quitta la salle d’armes pour rejoindre leur père, enchanté de passer à la suite de sa formation.
« Donc Kameron a le droit de progresser, moi pas ? Moi aussi, je souhaite partir en chasse et prouver ma valeur parrain ! C’est mon droit en vertu du traité qui lie ton Clan au mien ! »
Avec une douceur rare, le susnommé posa sa main sur son visage et s’abaissa à sa hauteur.
« Little Elf, ton heure n’est pas encore arrivée. Ne pense pas que je te surprotège au vu de notre lien, parce qu’il n’en est rien. Au contraire, je suis plus dur avec toi qu’avec les autres parce que je ne veux pas prendre le risque de te perdre bêtement. Excalibur n’est pas une simple épée, elle est unique en son genre. Tu dois encore apprendre à la manier correctement, être à l’aise avec elle et supporter le fourreau à ton côté tout le temps.
Tu es unique, et tu dépasseras certainement Kameron, mais tu dois apprendre la patience. Entendu ? »
La moue sur le visage signifiait bien son agacement, cependant le hochement de tête qui suivit valida la compréhension de la situation.
« Tu me vois ravi. Quant au traité qui lie nos Clans, ton ancêtre Isabelle en a fort bien négocié les termes avec feu le père de mon Chef. Faisons une pause et parlons-en un peu.
D’accord... et merci.
J’étais présent lors de l’accord final. Ton clan, initialement celui des Stuart et maintenant celui des MacGregor, reste maître de sa destinée. Vous servez le Clan Ryan dans la traque des vampires abandonnés ou néfastes pour nous, participez à notre protection par précaution, aidez n’importe lequel des nôtres ayant besoin d’assistance même si ce n’est que pour retrouver une babiole égarée. En contrepartie, vous pouvez rendre votre charge quand vous estimez qu’il est temps, afin de la passer à la génération suivante. Ta famille conserve, et conservera, son autonomie et appartient au Clan comme n’importe quelle famille de vampire. De ce simple fait, vous êtes considérés comme nos égaux et bénéficier à votre tour de notre protection à travers les âges, pour que la lignée de Merlin et Nimueh ne disparaisse pas.
Vous n’avez pas peur que l’on se retourne contre vous ?
Non. Parce qu’Isabelle y a veillé là aussi. Nous étions amis avant son mariage, et après jusqu’à sa fin. Elle a demandé, exigée serait plus adéquate, que je sois affilié à sa famille. J’ai accepté, tout comme mon Chef de Clan sa condition. Dès lors, mon rôle fut d’aider à la formation de chaque génération pour renforcer les liens entre nous.
Je sais qu’elle était une sorcière puissante. Elle n’a pas usé de sa magie pour s’assurer que le traité qu’elle signait perdurerait ? Je veux dire… qu’il ne serait pas brisé après sa mort ?
Bien sûr qu’Isabelle avait pris cette précaution. Elle avait une pleine confiance en moi, mais pas dans l’intégralité des miens. Elle ne voulait pas risquer sa descendance sur plusieurs générations sans être certaine de les mettre à l’abri. Il me semble qu’elle a pratiqué un rituel si mes souvenirs sont exacts. Je n’y ai pas assisté, elle m’en a parlé après l’avoir fait. Nos honneurs ont été liés et le document du traité rendu indestructible.
Je ne comprends pas.
Isabelle a rendu toute trahison de la part des siens, comme des miens impossible. A notre époque lointaine, l’honneur était la valeur primant sur toutes les autres ou quasiment. La parole donnée devait être respectée, même si cela avait un coût plus élevé que prévu. Seul un membre de ta famille peut lire le traité sans y perdre définitivement la vue, en revanche, seul le chef du Clan B. Ryan peut le toucher sans subir une perte totale du toucher. La lecture réactivant la parole donnée à l’époque.
Donc… sans nous, la parole ne perdure pas, mais sans vous, nous ne pouvons pas approcher le document. Il faut donc que l’on se fasse confiance pour que cela fonctionne.
Exactement Little Elf. C’est pourquoi, en dépit du temps qui passe et des générations qui se succèdent l’alliance décidée jadis perdure aussi forte qu’au premier jour. Nous allons reprendre l’entraînement maintenant.
Seulement une dernière question parrain. Tu veux bien me dire d’où te vient le surnom de Cœur de Lion ? Je me doute bien que ce n’est pas seulement parce que ça claquait bien avec ton prénom. »
Un nouveau rire du vampire emplit la salle.
« Tu poses les questions juste. Richard Cœur de Lion… cela fait si longtemps que l’on ne m’a plus appelé ainsi. C’est une longue histoire, le temps où je régnais sur l’Angleterre pour le compte de mon Clan… une autre époque tu sais. Mais soit, je vais te conter cette histoire avant de retourner à ta formation. »
~~~
à suivre...Et toi, mon enfant ?
« Final stage ! »
Je suis... ᚕ Pseudo : Al ou Esgalnoril Rawel ᚕ Age : 29 ans ᚕ Disponibilités : totale pour le moment ᚕ Prédéfini ? Nop ᚕ Double compte ? Alessio O. Di Altiero, Taichi Tomoe Yukimura, Asuna S. Hirano, Nathan Chris Arcand, Elessar Tamoana & Sacha Drexler ᚕ Comment t'es arrivé(e) ? Dans une époque lointaine, Raphy-ki m'a parlé du fofo ᚕ Tu penses quoi du forum ? Que du bien ! ᚕ Code du règlement : |
Etilya sur DK RPG
Mirade-Alwyne MacGregor#105952#105952#105952#105952#105952#105952#105952
Sorcier Métis - Expert
Race : Sorcière métis
Couleur : #9E0E40
Avatar : Original Character
Date d'inscription : 10/06/2021
Nombre de messages : 80
Emploi/loisirs : Herboriste/Apothicaire et Hunter
Yens : 82
Couleur : #9E0E40
Avatar : Original Character
Date d'inscription : 10/06/2021
Nombre de messages : 80
Emploi/loisirs : Herboriste/Apothicaire et Hunter
Yens : 82
Jeu 10 Juin 2021 - 16:43
Histoire — suite
« Ta pureté te rend digne d'Elle »
Un soupire déchira le silence de la salle d’étude. Le regard de Little Elf se tourna vers la fenêtre, observant la pluie tomber à torrents au-dehors. Son attention se porta à nouveau sur le livre entre ses mains, afin de parfaire encore un peu sa connaissance de l’Histoire.
« Je me doutais que tu sois ici. »
Levant le nez de son livre, Little Elf porta son attention sur le nouveau venu, avant de lâcher un soupire sonore et de froncer ses sourcils.
« Tu veux, mon frère ?
Cette expression ne te va pas au visage. Je ne viens pas en ennemi.
Qu’est-ce qui me le prouve ?
Rien d’autre que ma parole.
M’ouai, ce qui n’est en rien gage que tu ne viens pas en ennemi pour m’espionner ou me tenir en laisse comme peuvent le faire Richard, papa et maman. Tant que tu ne mentionnes ni cette prison dorée, ni mes devoirs vis-à-vis de notre famille et du Clan, ni Excalibur… Tu peux rester.
Tu sais bien que nous ne pourrons pas éloigner ces sujets longtemps. »
Aucune réponse ne vint. Le regard de Little Elf se leva au ciel avant de retomber naturellement sur son ouvrage. Le nouveau venu s’installa à une table d’étude proche et ouvrit un livre au hasard. Régulièrement, son regard se porta sur Little Elf, jusqu’à obtenir la réaction désirée. Son vis-à-vis ferma d’un coup sec son ouvrage et vint se planter devant la table de travail.
« T’es chiant ! Qu’est-ce que tu veux Thomeson ? J’aimerais profiter de mon temps de pseudo-liberté en paix. Alors accouche !
Pas de vulgarité s’il-te-plaît ! Tu sais que je déteste cela.
Alors crache ton morceau !
Soit … L’Enclave te sommes de te présenter devant elle.
Ah ba tient, il ne me manquait plus qu’eux ! Parce que j’ai que ça à faire peut-être ?
Tu refuses toutes leurs demandes depuis le début ! Comment veux-tu qu’ils agissent autrement !
Oh, je ne sais pas moi … Ah si ! Ils pourraient ne pas considérer que je ne suis pas moins-que-rien déjà cela serait un grand pas en avant ! Bien sûr toi, tu ne vois pas le problème. Tu es le Miraculé de la famille ! Eh bien moi pas ! Depuis le départ, je ne récolte que leur mépris, leur regard hautain, m’informant à chaque instant qu’ils ne me jugent pas dignes de mon épée. Pas la peine de grimacer, tu as renoncé à être un hunter, Excalibur est mon arme, ma campagne de chasse !
Tu pourrais leur laisser une chance au moins.
Comme ils m’en laissent une ? Oublie Thomeson. Retourne auprès d’eux et dis leur bien que je ne viendrai pas. S’ils veulent vraiment me voir, ils savent où me trouver. »
La discussion était close. Little Elf se dirigea d’un pas rapide et déterminé vers la sortie de la salle. Son frère se redressa d’un bon.
« Où vas-tu comme ça, Row-Al ?
Loin d’ici ! Loin de vos ordres, de vos obligations que vous m’imposez ! J’ai besoin d’air et de liberté ! Je me barre définitivement d’ici ! »
Ces mots n’étaient pas en l’air. Joignant le geste à la parole, Row-Al attrapa son arme et disparut de la salle sans rien ajouter. Son frère resta coi quelque menues secondes, avant de se précipiter en panique dans les couloirs pour avertir ses parents et Richard. C’était son devoir d’aîné que de l’empêcher de faire une énorme bêtise.
La salle de bal était emplit de nobles du Clan, venus des quatre coins du globe pour l’occasion. L’entrée en fonction d’un nouvel hunter était toujours une sorte d’évènement. Tous les membres du Clan B. Ryan n’étaient pas enchanté de ce fait, quelques-uns avaient eu à faire avec eux dans des circonstances fort peu agréables, et en conservaient un souvenir vivace. A l’inverse, d’autres étaient enchantés d’accueillir un nouveau membre de manière officiel et savaient pouvoir s’appuyer dessus si la nécessité se faisait sentir.
Richard, à ses côtés, se chargeait de faire les présentations d’usages. Ses efforts pour offrir une sérénité à son élève s’avérèrent des échecs cuisants. L’atmosphère de la soirée était pourtant à la détente, mais rien n’y faisait pour Little Elf. Le stresse rampait dans ses veines aussi surement qu’un serpent vers sa proie. La tenue, bien que parfaitement adaptée à la situation, ne faisait pas partie de celles de prédilection. Ce qui avait eu pour impact de créer un sentiment d’emprisonnement, bien qu’il ne fut pas justifié.
Une jeune noble, plus impassible en apparence que les autres, fût la suivante avec qui Richard fit les présentation. Il lui offrir un baise-main et la présenta comme étant Lady Sarah Félicia Lawford, fille unique du Duc Lawford. Sagement, avec application, Little Elf offrit une révérence parfaite à la jeune noble. Cette dernière sembla apprécier la salutation puisqu’elle lui adressa un léger sourire de convenance. Tous ces gestes étaient codé par l’étiquette et le protocole. Tout en elle dégageait une aura de puissance mais aussi de fragilité quelque part. Little Elf ne garda pourtant bien d’en faire mention, n’échangeant que quelques platitude avec la jeune noble.
Après avoir pris congé de cette dernière, Richard décida qu’il était temps de rencontrer le bras droit du chef de Clan, néanmoins pas sans provoquer une distraction à ses yeux. Ainsi, il poussa dans les bras d’une personne son élève pour une danse. A la fin de cette dernière, son élève de retour à son côté, il accueillit le regard furieux avec un rire. Suite à quoi il prit la direction d’un jeune homme blond.
Une fois à la hauteur de ce dernier, Richard le salua chaleureusement, peut-être bien plus qu’avec les nobles précédant. Il présenta le jeune homme comme Raphaël de La Roche, le bras droit du Chef actuel du clan. La surprise qui se peignit sur son visage se dissipa rapidement, ses bonnes manières reprenant instantanément le dessus. Après une nouvelle révérence, la chaleur que l’aristocrate lui offrit, réussi à provoquer un très léger, mais notable, relâchement de la tension chez Little Elf.
L’ancien Roi d’Angleterre leur fit prendre congé à nouveau, pour se diriger vers l’homme pour qui ils étaient présent tous deux ce soir. Il l’emmena donc voir un homme blond, de haute stature, aux yeux bleu azur avec une pointe de malice. Son aura intimida d’avantage encore l’élève de Richard, si bien qu’il y eut un flottement de quelques secondes une fois que le nom de l’homme fût dit, avant la révérence offerte. Il n’était autre que Junya Ryan, le Chef du Clan des B. Ryan et son chef aussi à présent.
Un jeune homme pénétra dans une vaste salle rectangulaire où se côtoyaient parchemins, livres et grimoires. La bibliothèque était un refuge depuis toujours pour la personne avec qui il avait besoin de s’entretenir.
« Encore le nez dans tes bouquins ? Tu n’avais pas une chasse à faire ?
Oui et oui. Je m’intéresse à la branche de notre famille restée en Norvège figure toi. Il y a des hunters chez eux aussi. Et concernant ma chasse, j’ai prévu de m’occuper de lui au moment de l’aube. Notre frère aîné souhaite m’accompagner, tout comme Richard. Et comme aucun d’eux n’est présent au château actuellement, je devrais les attendre… en théorie.
Thomeson devrait pourtant savoir qu’il n’est pas fait pour le terrain. »
Le jeune homme qui posa initialement l’interrogation comprit que la réalité ne s’approcherait en rien de la théorie mentionnée. Un sourire passa donc en conséquence sur ses lèvres. Par ailleurs, il redoutait la réaction à venir sachant la raison qui l’amenait dans la pièce.
« Kam, qu’est-ce qu’il y a ?
Tu le sais pertinemment. J’ai entendu notre aîné en parler avec les parents. Ses supérieurs te trouvent trop imprudente et déjà qu’ils voient d’un mauvais œil que…
Qu’Excalibur ne soit pas en sûreté et entre les mains de quelqu’un comme moi ? En effet, je le sais déjà. Mais ils n’ont pas voix au chapitre. Cet artefact appartient à notre famille depuis sa création, c’est notre droit de le transmettre de génération en génération à la personne que l’épée estime digne d’elle.
Je le sais bien, tu n’as pas besoin de me convaincre, je suis avec toi. Excalibur ne m’a pas choisi, je n’ai pas été en mesure de la tirer de son rocher contrairement à toi. Néanmoins, ce n’est pas de ce terrain-là que je voulais parler.
Ah oui, peut-être parce que je travaille pour des vampires ? Je suis hunter et honore le traité signé par notre famille. Je ne mets rien en danger, je sais faire attention. Au moins, les vampires riches paient bien.
Il te faut trouver un autre travail Sealgair Loch. Regarde les parents, c’est ce qu’ils ont encore maintenant, après avoir raccroché en nous léguant leurs armes. »
Sealgair Loch soupira bruyamment en fermant le livre entre ses mains. Cette perspective l’avait toujours ennuyé profondément, tout en sachant qu’il ne serait pas concevable de ne pas s’y plier. La réflexion n’avait jusqu’à ce jour mené à aucune décision. Malgré tout, en conscience qu’être hunter n’était pas un travail éternel, certaines idées firent leur chemin à travers les brumes de l’indécision.
« J’ai… des pistes. Tu pourras leur dire de se rassurer, je ne ferai pas de vague. Je me pencherai sur la question après ma chasse.
Un coup de main pour ta chasse ou pour éloigner notre Miraculé de frère de tes pattes ?
Merci, mais je n’ai plus besoin d’aide pour chasser. En revanche, si tu parviens à occuper mes chaperons, cela me convient parfaitement.
Entendu. Ne sous-estime pas pour autant ta proie. N’oublie pas que la prudence est mère de sûreté.
Excalibur veille sur moi, ne t’en fait pas. »
Sealgair Loch posa sa main sur l’épaule de son aîné en lui souriant. Il comprenait sa tâche mieux que leur aîné, parce qu’il la partageait. Ils possédaient un lien unique, basé que la compréhension profonde de leur devoir et de ses risques, ainsi que sur leur amour fraternel indestructible. Kameron récupéra l’ouvrage abandonné sur un fauteuil proche, tout en regardant l’autre hunter de la famille quitter la bibliothèque. Un éclat de lumière illumina un instant le pommeau d’Excalibur, sagement dans son fourreau, installé entre ses omoplates, comme une promesse muette de protection. Cette chasse ne fut pas la première en solitaire et ne serait certainement pas la dernière pour Sealgair Loch.
L’homme de grande stature entra dans la petite boutique, où se mêlaient les odeurs de plantes et de racines. Il patienta que les quelques clients aient terminé leurs achats, en donnant l’impression d’être absorbé par les bocaux et leur contenus sur les étagères. Néanmoins, ses regards en coin en direction du comptoir et de la personne qui servait et conseillait les personnes présentes, ne laissa aucun doute sur le but de sa venue.
L’échoppe vide, il fondit sur l’unique personne restante, tel un oiseau de proie sur sa cible. Il enchaîna sans le moindre préambule.
« Je n’aime pas te savoir ici.
C’est pourtant mon apothicairerie et herboristerie, il est logique et normal que je m’y trouve. »
Le soupire qui accueillit cette information en disait long, néanmoins l’homme se reprit. Il n’était pas venu pour discuter de l’utilité des diverses herbes, plantes, onguents et autres bocaux présents.
« Il va te falloir fermer boutique. Du moins ici. Notre Chef requière ta présence auprès de lui au Japon.
Au Japon ? Mais c’est à l’autre bout du monde ! Qu’est-ce qu’il se passe ?
Pour être tout à fait honnête, je ne le sais pas précisément. Mais il semble que le climat sur place soit très tendu, et dans ce contexte, il préfère avoir des personnes de confiance autour de lui. Pas la peine de mentionner ton frère aîné. Notre Chef te demande spécifiquement. L’une de tes missions là-bas sera d’assurer, et épauler éventuellement, la jeune Lady Lawford
Je vois. La situation doit être particulièrement instable pour qu’il demande à ce que je me délocalise totalement. Je tâcherai d’être à la hauteur de la tâche et de la confiance qu’il m’accorde. Quand dois-je partir ?
Le plus tôt possible. Et je t’accompagne, ceci est non-négociable. »
Ces derniers mots sous-tendaient sans mal l’urgence réelle de la demande. Néanmoins, l’homme avait conscience que le départ ne se ferait aucunement dans l’heure. L’apothicaire reprit la parole après ces quelques minutes de réflexions.
« Bien parrain. Je te laisse commencer les préparatifs dans ce cas. Laisse-moi seulement deux jours pour régler les détails concernant l’autre partie ainsi que former rapidement Thomeson pour tenir la boutique.
Qu’il en soit ainsi, je te laisse deux jours. Je m’occupe de la préparation du voyage. »
L’herboriste hocha simple la tête, redoutant ce qui allait l’attendre dans les deux journées à venir.
Heureusement, elles s’avérèrent chargées en discussions, transmission de savoir et de charge, mais en aucun cas négative. Son supérieur lui offrit même une lettre de recommandation pour son estimé collègue nippon, ainsi que la promesse de lui conserver une place dans ses collaborateurs pour son retour. Deux gestes qui touchèrent son cœur plus profondément qu’imaginer. En outre, ce ne fut pas le premier de ses frères qui allait reprendre son échoppe durant son absence, mais leur mère parce que sa disponibilité étaient nettement supérieur, tout comme ses connaissances des plantes et herbes médicinales.
Ses affaires en ordre, l’apothicaire n’avait plus qu’à attendre le départ en compagnie de son illustre parrain.
A l’avenir, il faudra tenir compte du décalage horaire. Oui il y en a autant, j’ai 8 heures de plus que chez nous en Ecosse. Il n’est en effet que 20 heures 28 pour toi, mais ici il est 4 heures 28 du matin, pour moi on est déjà le 30 juin.
Je vous tiendrai au courant, avec Richard on est devant le Manoir. Embrasse la famille pour moi. »
Le téléphone fut raccroché, et une grande inspiration prise.
« Allons-y parrain. »
Le susnommé emboita le pas en direction de la porte d’entrée. Les prochains jours seront chargés, ils en avaient tous deux conscience. Il faudrait leur logement, ainsi qu’entrer en contact avec la Duchesse, se signaler aux confrères locaux pour éviter tous malentendus, du moins concernant le devoir de Hunter. Le parrain savait que là ne s’arrêteraient pas les formalités, puisque son élève n’avait pas seulement des comptes à rendre à leur Chef de Clan. Il lui était, cependant, impossible en l’état de juger du temps nécessaire pour traiter cette part des devoirs de son élève. Il n’espérait qu’une chose en réalité : que tout se passe au mieux et qu’ils puissent rentrer sains et saufs en Ecosse.
« Je me doutais que tu sois ici. »
Levant le nez de son livre, Little Elf porta son attention sur le nouveau venu, avant de lâcher un soupire sonore et de froncer ses sourcils.
« Tu veux, mon frère ?
Cette expression ne te va pas au visage. Je ne viens pas en ennemi.
Qu’est-ce qui me le prouve ?
Rien d’autre que ma parole.
M’ouai, ce qui n’est en rien gage que tu ne viens pas en ennemi pour m’espionner ou me tenir en laisse comme peuvent le faire Richard, papa et maman. Tant que tu ne mentionnes ni cette prison dorée, ni mes devoirs vis-à-vis de notre famille et du Clan, ni Excalibur… Tu peux rester.
Tu sais bien que nous ne pourrons pas éloigner ces sujets longtemps. »
Aucune réponse ne vint. Le regard de Little Elf se leva au ciel avant de retomber naturellement sur son ouvrage. Le nouveau venu s’installa à une table d’étude proche et ouvrit un livre au hasard. Régulièrement, son regard se porta sur Little Elf, jusqu’à obtenir la réaction désirée. Son vis-à-vis ferma d’un coup sec son ouvrage et vint se planter devant la table de travail.
« T’es chiant ! Qu’est-ce que tu veux Thomeson ? J’aimerais profiter de mon temps de pseudo-liberté en paix. Alors accouche !
Pas de vulgarité s’il-te-plaît ! Tu sais que je déteste cela.
Alors crache ton morceau !
Soit … L’Enclave te sommes de te présenter devant elle.
Ah ba tient, il ne me manquait plus qu’eux ! Parce que j’ai que ça à faire peut-être ?
Tu refuses toutes leurs demandes depuis le début ! Comment veux-tu qu’ils agissent autrement !
Oh, je ne sais pas moi … Ah si ! Ils pourraient ne pas considérer que je ne suis pas moins-que-rien déjà cela serait un grand pas en avant ! Bien sûr toi, tu ne vois pas le problème. Tu es le Miraculé de la famille ! Eh bien moi pas ! Depuis le départ, je ne récolte que leur mépris, leur regard hautain, m’informant à chaque instant qu’ils ne me jugent pas dignes de mon épée. Pas la peine de grimacer, tu as renoncé à être un hunter, Excalibur est mon arme, ma campagne de chasse !
Tu pourrais leur laisser une chance au moins.
Comme ils m’en laissent une ? Oublie Thomeson. Retourne auprès d’eux et dis leur bien que je ne viendrai pas. S’ils veulent vraiment me voir, ils savent où me trouver. »
La discussion était close. Little Elf se dirigea d’un pas rapide et déterminé vers la sortie de la salle. Son frère se redressa d’un bon.
« Où vas-tu comme ça, Row-Al ?
Loin d’ici ! Loin de vos ordres, de vos obligations que vous m’imposez ! J’ai besoin d’air et de liberté ! Je me barre définitivement d’ici ! »
Ces mots n’étaient pas en l’air. Joignant le geste à la parole, Row-Al attrapa son arme et disparut de la salle sans rien ajouter. Son frère resta coi quelque menues secondes, avant de se précipiter en panique dans les couloirs pour avertir ses parents et Richard. C’était son devoir d’aîné que de l’empêcher de faire une énorme bêtise.
~~~
La salle de bal était emplit de nobles du Clan, venus des quatre coins du globe pour l’occasion. L’entrée en fonction d’un nouvel hunter était toujours une sorte d’évènement. Tous les membres du Clan B. Ryan n’étaient pas enchanté de ce fait, quelques-uns avaient eu à faire avec eux dans des circonstances fort peu agréables, et en conservaient un souvenir vivace. A l’inverse, d’autres étaient enchantés d’accueillir un nouveau membre de manière officiel et savaient pouvoir s’appuyer dessus si la nécessité se faisait sentir.
Richard, à ses côtés, se chargeait de faire les présentations d’usages. Ses efforts pour offrir une sérénité à son élève s’avérèrent des échecs cuisants. L’atmosphère de la soirée était pourtant à la détente, mais rien n’y faisait pour Little Elf. Le stresse rampait dans ses veines aussi surement qu’un serpent vers sa proie. La tenue, bien que parfaitement adaptée à la situation, ne faisait pas partie de celles de prédilection. Ce qui avait eu pour impact de créer un sentiment d’emprisonnement, bien qu’il ne fut pas justifié.
Une jeune noble, plus impassible en apparence que les autres, fût la suivante avec qui Richard fit les présentation. Il lui offrir un baise-main et la présenta comme étant Lady Sarah Félicia Lawford, fille unique du Duc Lawford. Sagement, avec application, Little Elf offrit une révérence parfaite à la jeune noble. Cette dernière sembla apprécier la salutation puisqu’elle lui adressa un léger sourire de convenance. Tous ces gestes étaient codé par l’étiquette et le protocole. Tout en elle dégageait une aura de puissance mais aussi de fragilité quelque part. Little Elf ne garda pourtant bien d’en faire mention, n’échangeant que quelques platitude avec la jeune noble.
Après avoir pris congé de cette dernière, Richard décida qu’il était temps de rencontrer le bras droit du chef de Clan, néanmoins pas sans provoquer une distraction à ses yeux. Ainsi, il poussa dans les bras d’une personne son élève pour une danse. A la fin de cette dernière, son élève de retour à son côté, il accueillit le regard furieux avec un rire. Suite à quoi il prit la direction d’un jeune homme blond.
Une fois à la hauteur de ce dernier, Richard le salua chaleureusement, peut-être bien plus qu’avec les nobles précédant. Il présenta le jeune homme comme Raphaël de La Roche, le bras droit du Chef actuel du clan. La surprise qui se peignit sur son visage se dissipa rapidement, ses bonnes manières reprenant instantanément le dessus. Après une nouvelle révérence, la chaleur que l’aristocrate lui offrit, réussi à provoquer un très léger, mais notable, relâchement de la tension chez Little Elf.
L’ancien Roi d’Angleterre leur fit prendre congé à nouveau, pour se diriger vers l’homme pour qui ils étaient présent tous deux ce soir. Il l’emmena donc voir un homme blond, de haute stature, aux yeux bleu azur avec une pointe de malice. Son aura intimida d’avantage encore l’élève de Richard, si bien qu’il y eut un flottement de quelques secondes une fois que le nom de l’homme fût dit, avant la révérence offerte. Il n’était autre que Junya Ryan, le Chef du Clan des B. Ryan et son chef aussi à présent.
~~~
Un jeune homme pénétra dans une vaste salle rectangulaire où se côtoyaient parchemins, livres et grimoires. La bibliothèque était un refuge depuis toujours pour la personne avec qui il avait besoin de s’entretenir.
« Encore le nez dans tes bouquins ? Tu n’avais pas une chasse à faire ?
Oui et oui. Je m’intéresse à la branche de notre famille restée en Norvège figure toi. Il y a des hunters chez eux aussi. Et concernant ma chasse, j’ai prévu de m’occuper de lui au moment de l’aube. Notre frère aîné souhaite m’accompagner, tout comme Richard. Et comme aucun d’eux n’est présent au château actuellement, je devrais les attendre… en théorie.
Thomeson devrait pourtant savoir qu’il n’est pas fait pour le terrain. »
Le jeune homme qui posa initialement l’interrogation comprit que la réalité ne s’approcherait en rien de la théorie mentionnée. Un sourire passa donc en conséquence sur ses lèvres. Par ailleurs, il redoutait la réaction à venir sachant la raison qui l’amenait dans la pièce.
« Kam, qu’est-ce qu’il y a ?
Tu le sais pertinemment. J’ai entendu notre aîné en parler avec les parents. Ses supérieurs te trouvent trop imprudente et déjà qu’ils voient d’un mauvais œil que…
Qu’Excalibur ne soit pas en sûreté et entre les mains de quelqu’un comme moi ? En effet, je le sais déjà. Mais ils n’ont pas voix au chapitre. Cet artefact appartient à notre famille depuis sa création, c’est notre droit de le transmettre de génération en génération à la personne que l’épée estime digne d’elle.
Je le sais bien, tu n’as pas besoin de me convaincre, je suis avec toi. Excalibur ne m’a pas choisi, je n’ai pas été en mesure de la tirer de son rocher contrairement à toi. Néanmoins, ce n’est pas de ce terrain-là que je voulais parler.
Ah oui, peut-être parce que je travaille pour des vampires ? Je suis hunter et honore le traité signé par notre famille. Je ne mets rien en danger, je sais faire attention. Au moins, les vampires riches paient bien.
Il te faut trouver un autre travail Sealgair Loch. Regarde les parents, c’est ce qu’ils ont encore maintenant, après avoir raccroché en nous léguant leurs armes. »
Sealgair Loch soupira bruyamment en fermant le livre entre ses mains. Cette perspective l’avait toujours ennuyé profondément, tout en sachant qu’il ne serait pas concevable de ne pas s’y plier. La réflexion n’avait jusqu’à ce jour mené à aucune décision. Malgré tout, en conscience qu’être hunter n’était pas un travail éternel, certaines idées firent leur chemin à travers les brumes de l’indécision.
« J’ai… des pistes. Tu pourras leur dire de se rassurer, je ne ferai pas de vague. Je me pencherai sur la question après ma chasse.
Un coup de main pour ta chasse ou pour éloigner notre Miraculé de frère de tes pattes ?
Merci, mais je n’ai plus besoin d’aide pour chasser. En revanche, si tu parviens à occuper mes chaperons, cela me convient parfaitement.
Entendu. Ne sous-estime pas pour autant ta proie. N’oublie pas que la prudence est mère de sûreté.
Excalibur veille sur moi, ne t’en fait pas. »
Sealgair Loch posa sa main sur l’épaule de son aîné en lui souriant. Il comprenait sa tâche mieux que leur aîné, parce qu’il la partageait. Ils possédaient un lien unique, basé que la compréhension profonde de leur devoir et de ses risques, ainsi que sur leur amour fraternel indestructible. Kameron récupéra l’ouvrage abandonné sur un fauteuil proche, tout en regardant l’autre hunter de la famille quitter la bibliothèque. Un éclat de lumière illumina un instant le pommeau d’Excalibur, sagement dans son fourreau, installé entre ses omoplates, comme une promesse muette de protection. Cette chasse ne fut pas la première en solitaire et ne serait certainement pas la dernière pour Sealgair Loch.
~~~
L’homme de grande stature entra dans la petite boutique, où se mêlaient les odeurs de plantes et de racines. Il patienta que les quelques clients aient terminé leurs achats, en donnant l’impression d’être absorbé par les bocaux et leur contenus sur les étagères. Néanmoins, ses regards en coin en direction du comptoir et de la personne qui servait et conseillait les personnes présentes, ne laissa aucun doute sur le but de sa venue.
L’échoppe vide, il fondit sur l’unique personne restante, tel un oiseau de proie sur sa cible. Il enchaîna sans le moindre préambule.
« Je n’aime pas te savoir ici.
C’est pourtant mon apothicairerie et herboristerie, il est logique et normal que je m’y trouve. »
Le soupire qui accueillit cette information en disait long, néanmoins l’homme se reprit. Il n’était pas venu pour discuter de l’utilité des diverses herbes, plantes, onguents et autres bocaux présents.
« Il va te falloir fermer boutique. Du moins ici. Notre Chef requière ta présence auprès de lui au Japon.
Au Japon ? Mais c’est à l’autre bout du monde ! Qu’est-ce qu’il se passe ?
Pour être tout à fait honnête, je ne le sais pas précisément. Mais il semble que le climat sur place soit très tendu, et dans ce contexte, il préfère avoir des personnes de confiance autour de lui. Pas la peine de mentionner ton frère aîné. Notre Chef te demande spécifiquement. L’une de tes missions là-bas sera d’assurer, et épauler éventuellement, la jeune Lady Lawford
Je vois. La situation doit être particulièrement instable pour qu’il demande à ce que je me délocalise totalement. Je tâcherai d’être à la hauteur de la tâche et de la confiance qu’il m’accorde. Quand dois-je partir ?
Le plus tôt possible. Et je t’accompagne, ceci est non-négociable. »
Ces derniers mots sous-tendaient sans mal l’urgence réelle de la demande. Néanmoins, l’homme avait conscience que le départ ne se ferait aucunement dans l’heure. L’apothicaire reprit la parole après ces quelques minutes de réflexions.
« Bien parrain. Je te laisse commencer les préparatifs dans ce cas. Laisse-moi seulement deux jours pour régler les détails concernant l’autre partie ainsi que former rapidement Thomeson pour tenir la boutique.
Qu’il en soit ainsi, je te laisse deux jours. Je m’occupe de la préparation du voyage. »
L’herboriste hocha simple la tête, redoutant ce qui allait l’attendre dans les deux journées à venir.
Heureusement, elles s’avérèrent chargées en discussions, transmission de savoir et de charge, mais en aucun cas négative. Son supérieur lui offrit même une lettre de recommandation pour son estimé collègue nippon, ainsi que la promesse de lui conserver une place dans ses collaborateurs pour son retour. Deux gestes qui touchèrent son cœur plus profondément qu’imaginer. En outre, ce ne fut pas le premier de ses frères qui allait reprendre son échoppe durant son absence, mais leur mère parce que sa disponibilité étaient nettement supérieur, tout comme ses connaissances des plantes et herbes médicinales.
Ses affaires en ordre, l’apothicaire n’avait plus qu’à attendre le départ en compagnie de son illustre parrain.
///
« Oui maman, nous sommes bien arrivés. Non je ne l’ai pas encore vu, nous ne sommes pas encore arrivé au Manoir. Vous vous en faites trop avec papa. Richard est avec moi, il veillera sur moi, tout comme Excalibur. De plus je ne suis plus une petite chose fragile, je sais me défendre.A l’avenir, il faudra tenir compte du décalage horaire. Oui il y en a autant, j’ai 8 heures de plus que chez nous en Ecosse. Il n’est en effet que 20 heures 28 pour toi, mais ici il est 4 heures 28 du matin, pour moi on est déjà le 30 juin.
Je vous tiendrai au courant, avec Richard on est devant le Manoir. Embrasse la famille pour moi. »
Le téléphone fut raccroché, et une grande inspiration prise.
« Allons-y parrain. »
Le susnommé emboita le pas en direction de la porte d’entrée. Les prochains jours seront chargés, ils en avaient tous deux conscience. Il faudrait leur logement, ainsi qu’entrer en contact avec la Duchesse, se signaler aux confrères locaux pour éviter tous malentendus, du moins concernant le devoir de Hunter. Le parrain savait que là ne s’arrêteraient pas les formalités, puisque son élève n’avait pas seulement des comptes à rendre à leur Chef de Clan. Il lui était, cependant, impossible en l’état de juger du temps nécessaire pour traiter cette part des devoirs de son élève. Il n’espérait qu’une chose en réalité : que tout se passe au mieux et qu’ils puissent rentrer sains et saufs en Ecosse.
Etilya sur DK RPG
Mikhaïl Saïanski#105974#105974#105974#105974#105974#105974#105974
Changelin furet - civil
Race : Changelin furet
Couleur : #7A728A
Avatar : Asahina Tsubaki (Brothers Conflict)
Date d'inscription : 14/06/2020
Nombre de messages : 56
Emploi/loisirs : Faire le pitre
Yens : 53
Couleur : #7A728A
Avatar : Asahina Tsubaki (Brothers Conflict)
Date d'inscription : 14/06/2020
Nombre de messages : 56
Emploi/loisirs : Faire le pitre
Yens : 53
Dim 20 Juin 2021 - 10:00
Rebienvenue !
Depuis le temps que tu prépares ce compte !
En tout cas tout ce que j'ai lu jusque là me donne grande satisfaction.
J'ai hâte que cette fiche soit terminée
Depuis le temps que tu prépares ce compte !
En tout cas tout ce que j'ai lu jusque là me donne grande satisfaction.
J'ai hâte que cette fiche soit terminée
Invité
Invité
Mar 29 Juin 2021 - 18:26
Bienvenue à toi, ma douce amie. Nous aurons sûrement besoin de tes talents dans cet avenir s'annonçant bien sombre.
J'espère tout de même que nous pourrons concocter des breuvages à l'occasion. Montre moi tes progrès.
Abigaël.
J'espère tout de même que nous pourrons concocter des breuvages à l'occasion. Montre moi tes progrès.
Abigaël.
Le Narrateur#106011#106011#106011#106011#106011
Vieux sage
Race : PNJ
Date d'inscription : 14/01/2008
Nombre de messages : 2078
Emploi/loisirs : Fondateur
Yens : 2214
Date d'inscription : 14/01/2008
Nombre de messages : 2078
Emploi/loisirs : Fondateur
Yens : 2214
Mar 6 Juil 2021 - 17:36
Validation
« By Staff »
Bienvenue officiellement parmi nous !
Heeeey Macarenaaaaa !
Te voilà validé(e), enfin ! Félicitations ! Maintenant que tu fais partie intégrante de la famille, tu vas pouvoir profiter pleinement du forum et de toutes les merveilles (ou dangers fufu) qui sillonnent Nakanoto.
Mais, ne t'inquiète pas ! Tu ne seras pas seul(e) dans cette aventure. Voici notre petit guide rien que pour toi
Enjoy !
Te voilà validé(e), enfin ! Félicitations ! Maintenant que tu fais partie intégrante de la famille, tu vas pouvoir profiter pleinement du forum et de toutes les merveilles (ou dangers fufu) qui sillonnent Nakanoto.
Mais, ne t'inquiète pas ! Tu ne seras pas seul(e) dans cette aventure. Voici notre petit guide rien que pour toi
→ Recenser son avatar Cette étape est obligatoire. Du moins si tu ne veux pas qu'on te pique ton avatar ~Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à solliciter le staff.
→ Référencer son Métier cette étape est optionnelle mais recommandée (y compris les Étudiants, surtout si vous avez un métier à mi-temps)
→ Référencer ses/son pouvoir (Pour les vampires, sorciers et changelins)
→ Faire sa fiche de Relation (et/ou une demande de rp !)
→ Intervenir dans Flood ! Ou sur la Discord ! On ne mord pas ~
Contenu sponsorisé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|