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Jeu 29 Nov 2018 - 11:18
Les humains ont beaucoup étudié les rêves ce dernier siècle, comme s’il y avait une sorte de révélation caché de l’esprit prisonnière de nos rêve ou quelque chose du genre. Moi ce qui m’étonne encore aujourd’hui, c’est le peu d’intérêt que les vampires ont eu à étudier leur propre rêves. Certain humain font des rêves récurrents, mais cela n’est pas leur apanage, loin sans faux, car si nous avons une vie beaucoup plus longue, nos rêves nous poursuivant durent plus longtemps. Dans mon cas, cela faisait maintenant près de deux cents ans maintenant que je faisais le même rêve pratiquement chaque fois que je laissais mon esprit s’abandonner à la fatigue accumulée.
Une fois encore j’étais à l’intérieur de ce maudit rêve, ou cauchemar, le terme n’était plus important maintenant. Je l’avais vécu tellement de fois que j’étais maintenant un rêveur lucide dans mon cauchemar. Pour ne pas donner une touche de cynisme absolu, je n’avais même pas le contrôle sur le rêve malgré ma lucidité, à croire que mon esprit s’évertuait à m’en faire baver pour une raison obscure. Il y avait toujours un battement entre le moment où je me retrouvai dans le rêve et celui où je comprenais que c’était un rêve, mais ce n’était plus que l’ordre de quelques instant maintenant. Prisonniers de ce rêve, je le vivai pourtant inlassablement, sans jamais pouvoir rien n’y changer, encore et encore.
Le soleil crépusculaire peignait le ciel dans des teintes à base de rouge et d’orange, mais avec un assombrissement de ces couleurs rendant le ciel magnifiquement beau d’ordinaire. Cela aurait pu être cadre magnifique si ces couleurs avaient été sublimé par un décors parfait comme de vertes collines fleuries ou quelques niaiseries que ce soit. Mais ce n’était pas le cas ici dans ce rêve, loin sans faux.
Le décors était composé de villes en ruine dont seuls les bulding dépassaient comme d’anciennes forêt d’arbres morts. Les rayons de ce soleil visuellement absent filtraient au travers de ces bulding décrépis et aux fenêtres et murs brisés. Je marchais au milieu d’anciennes grandes routes traversant ces villes, sans parvenir à reconnaître celles-ci, mais avec une sorte de medley étrange parfois entres les styles architecturaux que j’avais pu voir au travers de ma longue existence. Ces cités fantômes se découpaient à l’infini se détachant de l’horizon comme des silhouettes indiscernables, d’un noir absolu pour les plus éloignées, comme dans certaine peintures très sinistres.
Il n’y avait pas âme qui vive dans les environs, jamais, s’était d’ailleurs ce qui me renvoyait sans cesse l’idée que ce cauchemar n’était autre qu’une représentation de mon esprit de ce que devait être le purgatoire. Une sorte de monde fini pour tout ce qui vit, mais où un vampire peut parfaitement continuer d'errer sans but jusqu’à devenir l’ombre de lui-même un peu comme ces ruines n’étant que des ombres avec cet éclairage.
Le sol ressemblait à du sable, comme celui que j’avais pu fouler pendant des lustres lors de la conquête de l’ouest, mais c’était une sorte d’illusion perceptive engendré par la couleur du ciel se reflétant dans ce sable. Toutefois, cette poudre n’était pas faite de silice, mais de calcium. C’était de la poudre d’os, remplaçant le sol tout entier, empêchant que quoi que ce soit ne puisse vivre ou pousser pour former à nouveau une végétation. Ce n’était pas un hasard, ici et là je pouvais voir les crânes des milliers de personnes, peut être des millions. Comme si toute l’humanité s’était éteinte en entassant ses individus les uns sur les autres à l’infini jusqu’à finir par tomber en poussière ainsi et à tuer leur monde par extension.
Je marchais dans cet environnement mort, sans but, sans raison d’être, sans personne à qui parler, sans personne pour me tuer, vaincu par ma propre immortalité sans pouvoir m’y soustraire. Comme toujours, par petits moments fugaces, je perdai la notion de réalité ou de rêve, ce genre de moments de flottement où malgré ma lucidité dans le rêve je bascule dans la croyance que tout est vrai. Tout me paraissait durer une éternité, ou même deux… Je ne pouvais même pas être torturé par les fantômes du passé ici, à croire que je finirai même sans aucun souvenir un jour. Ce qui me consolait alors était l’idée de trouver les corps ou les tombes de ceux que j’avais pu connaître, mais cela n’était jamais arrivé dans ce rêve.
Un son s’est fait entendre dans le lointain. C’était impossible, rien n’était jamais sorti de l’ordinaire ici, et pas un seul son ne retentissait à l’exception des bruits de mes propres pas normalement. Il y avait pour une fois du changement dans ce putain de rêve.
Bradley ▬ Qui est là ?!
“Changement de programme”
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Sam 15 Déc 2018 - 23:18
Ce soir, encore, j’avais osé me rendre dans le rêve de mon frère pour essayer de l’apercevoir. Tandis que je l’observai de loin, sans me montrer, je me demandai s’il viendrait pour mon mariage. Je ne savais pas quand il se tiendrait. Cela pourrait être dans des décennies, mais, si cela me permettait de le rencontrer… Soudain, Erik se retourna. Sursautant, je tombai en arrière et sentis le sol m’absorber.
Quand j’ouvris les yeux, j’étais ensevelie dans le sable. Je me débattis, un peu paniquée, ôtant rapidement la fine couche de sable qui recouvrait mon visage. Je remarquai alors les couleurs autour de moi, mes pieds nus, la sobre robe blanche que je portais, à bretelles, qui m’arrivait juste en dessous du genoux… Mon frère avait disparu, mais j’étais encore dans le rêve de quelqu’un d’autre, à n’en pas douter. Cela devenait fréquent, ces temps-ci. Soit la maîtrise de mon pouvoir empirait, soit j’étais plus facilement sujette au stress. En tout cas, ce brusque revirement m’avait évité été d’être confrontée à Erik dans son rêve. Je n’étais pas certaine de comment il réagirait. Il y avait des chances qu’il me méprisât comme notre père. Je crois que je préférais maintenir le doute que d’affronter son regard… Pour une fois, j’étais heureuse que mes pouvoirs eussent des ratés…
Il régnait ici une chaleur étouffante. Cependant, le sable était étrangement neutre, ni réchauffé par le soleil, ni froid. Je me redressai en m’époussetant et en essayant de chasser le sable de mes longs cheveux laissés libres, explorant du regard mon nouvel environnement. Le ciel était crépusculaire, baigné par une lumière d’un rouge orangé. Le soleil n’était nulle part en vue, mais il y avait trop de lumière pour qu’il soit juste disparu à l’horizon, ou du moins, je le supposais. Je n’avais pas spécialement l’habitude de pouvoir voir les couchers de soleil. Le paysage était morne. Un sable blanc recouvrait tout à perte de vue. J’avais entendu dire qu’il pouvait y avoir des plantes dans le désert, mais ici, je ne voyais rien de tel, ni même une âme qui vive. Au moins se dessinaient la silhouette de buildings, mais ils avaient quelque chose d’étrange, comme un décor de théâtre. Le silence régnait, pesant.
Sans repère particulier pour m’y retrouver, je choisis une direction au hasard. Tous les chemins menaient généralement au rêveur. Les rêves étaient faits ainsi. Ils s’articulaient autour de leur propriétaire. Tant que j’étais ici, j’obéissais également à ces règles, même si je gardais mon libre arbitre. Je finirai forcément par tomber sur lui. J’espérais que cela arriverait vite. Il faisait chaud et ce paysage silencieux qui semblait rester le même en toute circonstance était déprimant… Je marchai lentement, en chantonnant pour me changer les idées. J’ignorai combien de temps j’avais marché lorsque j’entendis plus que ne vis quelqu’un venir dans ma direction. Le temps avait paru si long.
« Qui est là ? »
Je me retournai en souriant vers le nouvel arrivant. Je sentis aussitôt son aura de level A. Elle était extrêmement puissante. Ce vampire devait être bien plus âgé que moi. Il était extrêmement imposant, tout en muscles et me dépassait de plusieurs têtes. Il avait l’apparence d’un jeune homme à la mâchoire carrée et aux cheveux bruns, rendus un peu filasse par un entretien irrégulier. Une légère barbe poussait sur son menton. Comme tout vampire de mon rang, il était très beau, mais lui avait aussi quelque chose de très impressionnant, voire effrayant. Il portait des habits dignes d’un cow boy. Je reconnus sur son torse l’emblème de la famille Dwight Hodgkin, un dragon noir sur deux pistolets d’argents croisés, le tout sur fond doré. Je n’avais jamais eu l’occasion de le voir, mais mon précepteur me l’avait décrit.
Je lui adressai ma plus belle révérence, comme je l’aurais fait en le croisant dans la réalité. J’ignorai qui il était, mais son statut de level A faisait de lui un prince parmi les vampires et même en tant qu’égale, je me devais de lui montrer du respect. De plus, contrairement aux rêveurs habituels, il sentirait tout de suite qui j’étais et se douterait probablement que je n’avais rien à faire ici. Peut-être même reconnaîtrait-il les yeux violets des Von Reizel.
« Pardonnez mon intrusion. Je me nomme Anna Lena. Je ne souhaitais pas vous déranger, mais mes pas m’ont menée dans votre rêve. »
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Dim 16 Déc 2018 - 1:07
Tout était toujours incroyablement similaire et prévisible dans cet endroit maudit qu’était mon rêve, si on pouvait appeler ce purgatoire un rêve. Le moindre building, la moindre pierre, le moindre grain de sable était toujours au même endroit, comme si son emplacement était tout simplement immuable. Cependant, il y avait quelque chose de nouveau ici, en cet instant et pour la première fois j’avais quelque chose à faire dans cet endroit maudit.
Je n’ai pas tardé à trouver l’origine de cette nouveauté, dès que mes sens se mirent en éveil j’ai tout de suite senti un vampire, un level A. Ce n’est qu’une fois en face de l’invité que j’ai pris conscience d’une chose, ce n’était plus tout à fait un rêve. On peut me reprocher des tas de choses et me prendre pour un idiot, ce n’en était pas moins faux. Lorsqu’on vit aussi longtemps que moi, on finit par être un peu un touche à tout. Or, il y avait une chose de certaine, on ne reconnaît dans son rêve que des personnes que l’on connaît en vrai, sans quoi elle ne reste que des silhouettes vagues et éphémères. Cette jeune femme à la robe blanche était une vampire, mon instinct me le hurlait, mais je ne l’avais jamais vu auparavant et j’ai plutôt une bonne mémoire des visages. Elle était étrangère à mon rêve ai-je alors pensé. Elle devait disposer d’une sorte de pouvoir onirique ou quelque chose de la sorte sans doute pour s’inviter dans le rêve d’autrui.
Anna Lena… Tel était son nom pour peu que cela fût vrai. Ses yeux violets m’intriguait, j’en avais déjà vu autrefois mais où ? Impossible de me rappeler sur le moment et il le valait peut être mieux pour elle. Je la dévisageai tout en réfléchissant à ce qu’elle pouvait venir faire ici, dans mon rêve et ce, sans que je ne l’y ai invité. Peut-être qu’un autre clan essayait de me soutirer des informations sur le mien tandis que j’étais vulnérable, en train de dormir. Cependant, c’était peu probable, car pour cela il aurait fallu pouvoir anticiper mes plages de sommeil et il m’arrive de ne pas dormir pendant plusieurs jours, accaparé par le travail. Plusieurs solutions restaient néanmoins possibles, après tout, on pouvait surement tenter de tuer quelqu’un dans un rêve, là où il était le plus vulnérable. Elle s’excusait et avait l’air relativement sincère. Peut-être qu’elle était venu me délivrer un message secret venant de quelqu’un peut être ? Ou alors c’était un accident ? Non… personne ne peut s'immiscer dans le rêve d’un autre par accident, sans quoi cela pouvait être extrêmement dangereux pour tout le monde je suppose, ou représenter un poids mort pour un clan.
Je lui répondait avec un simple geste, portant ma main sur mon stesson en guise de salutation authentique venue du far-west.
Bradley ▬ Mademoiselle.Je pris le temps de porter me regard aux alentours, balayant de mes sensations l’ensemble de la zone nous entourant afin de m’assurer qu’il n’y avait pas eu un piège de tendu contre moi. Ce n’était pas le cas. Toutefois, je ne décrochai pas pour autant un quelconque sourire d’aucune sorte et me contentai de reprendre.
Bradley ▬ Comment et pourquoi êtes vous là ?Je n’éprouvai pas le besoin de me présenter, j’avais vu son regard balayer mon corps et si elle avait un minimum d’éducation, le symbole de mon clan suffisait à lui dire qui j’étais à n’en pas douter.
Les levels A ne couraient pas les rues, c’était le cas de le dire, alors où avais-je déjà vu cette teinte violette dans le regard. C’était peut-être une Shidara, mais il valait mieux pour elle que ce ne fût pas le cas, ou alors… Une Von Reizel peut-être ? Non, je connaissais bien le pédigré de la famille et aucune fille n’avait été porté à notre attention par ce vieil enfoiré d’Albericht. Cet enfoiré avait surement ourdi la seconde guerre mondiale pour foutre le bordel dans le monde des humains et par écho, dans celui des vampires, mais je n’avais pas réussi à prouver quoique ce soit à l’époque. Je le tenai d’une certaine manière responsable de mon absence ayant permis à des traîtres de prendre le pouvoir. Si mon père n’avait pas eu une vision à son propos laissant entendre une telle manigance, jamais je ne serais parti.
Je retrouvais mon calme intérieur, en me disant qu’il n’était pas digne d’un chef de clan de tenir les enfants d’autres personnes responsables des actes de leurs parents, que ce fût une Shidara ou une Von Reizel. J’ai décroché alors mon premier sourire de notre entrevue, relativement carnassier par ailleurs.
Bradley ▬ L’intrusion est pardonnée, du moins pour l’instant. J’ai votre prénom, mais ai-je droit à votre nom ?
“Rencontre au purgatoire”
© Etilya sur DK RPG
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Ven 11 Jan 2019 - 18:15
Le vampire me salua poliment, mais son visage resta de marbre. Je me demandai si je ne m’étais pas fourrée sans le vouloir dans un sacré guêpier. Selon mes leçons, le clan Dwight Hodgkin comptait plusieurs level A mâles. Parmi les plus connus, il y avait son chef, évidemment, Bradley, mais aussi son cousin et un parent plus éloigné, en France. Ce dernier appartenait à une autre famille, et il était donc peu probable qu’il portât les armoiries des Dwight Hodgkin, à moins que cela ne fît partie de son rêve. J’avais donc une chance sur deux d’être tombée sur un chef de clan. Je n’en savais pas beaucoup plus. Je n’avais jamais eu de cours concernant la politique et n’avait donc aucune idée de quel genre de personne il s’agissait. Tout cela m’inquiétait beaucoup. J’ignorais tout de la politique de mon père et de ses liens avec les Dwight Hodgkin, mais malgré mes relations compliquées avec lui, je ne voulais pas être un fardeau pour lui. D’ailleurs, l’idée qu’il apprît mon erreur me faisait froid dans le dos. Je n’osais imaginer sa réaction… Certes, l’inconnu était impressionnant, mais rien ne me faisait plus peur que la colère d’Albericht von Reizel. De plus, cela réduirait à néant mes efforts pour pouvoir voir ma famille et ceux d’Alessio pour améliorer ma liberté.
« Comment et pourquoi êtes-vous là ? »
Je m’efforçai de le regarder dans les yeux, sans arrogance, afin de l’inciter à me croire. Je décidai de jouer la carte de la sincérité. J’étais de toute manière une piètre menteuse, et je ne voyais pas d’intérêt à broder une histoire invraisemblable. Advienne que pourra.
« Je possède le pouvoir de voyager dans les rêves. Cependant, il est instable, et il lui arrive de se déclencher contre ma volonté. »
Cependant, je ne pouvais en partir tant que le rêveur ne s’éveillerait pas. Cela, je n’osais le lui dire, car cela me mettait en fâcheuse posture. Je ne connaissais pas encore ses intentions à mon égard, et j’étais coincée ici en sa compagnie. L’homme semblait pensif. Il finit par sourire. Cependant, je ne savais qu’en penser car son expression n’était pas rassurante pour autant.
« L’intrusion est pardonnée, du moins pour l’instant. J’ai votre prénom, mais ai-je droit à votre nom ? »
« Je suis la fille d’Albericht von Reizel. Cependant, si cela ne vous dérange pas je vous serais fort gré de ne pas parler de mon erreur à mon père. Il apprécie peu que je… fasse parler de moi, » ajoutai-je plus timidement.
« Que je fisse savoir que j’existais » aurait été plus approprié, à vrai dire. Même Alessio n’avait jamais entendu parler de moi avant que Père ne lui proposât ma main. Il n’y avait qu’Ayumi qui bavardait à mon sujet sans prendre de précaution particulière. Je soupçonnais cela d’être, consciemment ou non, de la provocation envers son chef, pour qui elle n’avait jamais caché sa haine. L’ordre de se taire n’était pas explicite, mais mes deux servantes level C n’auraient jamais osé en parler.
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Sam 12 Jan 2019 - 13:55
Je restai là, à toiser cette poupée de porcelaine drapée dans son audace, tandis qu’elle m’expliqua qu’elle disposait d’un pouvoir pour voyager dans les rêves. Je me suis alors dit que je devais avoir l’air assez bête pour qu’elle précise cela avant de dire directement que ce pouvoir était instable, mais je lui laissai le bénéfice du doute. Elle avait l’air nerveuse et impressionnée, comme si elle évaluait ses chances de survivre à notre rencontre. Néanmoins, cela me ramena à l’idée que nous étions toujours dans ce putain de rêve et que pour une fois quelque chose y avait changé. Je l’écoutai alors me répondre qu’elle était la fille d’Albericht von Reizel et là, j’avoue avoir grincé des dents en pensant à ce vieux con. Elle avait souligné quelque chose à propos du fait de ne rien dire à ce dernier pour ne pas qu’il apprenne qu’elle faisait parler d’elle, mais sur le coup, cela ne m’avait pas marqué plus que ça. J’étais occupé à ruminer soudainement une colère orienté vers les von Reizel et le fait d’être aller en France et avoir abandonné mon clan pour des suspicions de guerre à cause d’Albericht.
J’ai alors senti le sol se dérober lentement sous mes pieds, comme si le sable ne pouvaient tout simplement plus nous soutenir tout les deux. Par réflexe, je l’ai attrapé dans mes bras pour la sauver, mais toute ma force n’y faisait rien, nous nous sommes enfoncé dans ce sable d’os blanc encore et encore jusqu’à réellement chuter de nuages vaporeux pour nous retrouver au dessus d’une ville magnifique. C’était Paris, mais près d’un siècle auparavant. Je gardais la jeune femme d’une main contre mon corps tandis que j’attrapais la pointe de la tour Eiffel qui céda tel un fil de plastique, se tordant pour accompagner en douceur cette fin de chute jusqu’au sol. La tour était totalement tordue pour toucher le sol, aussi je décidai de la lâcher pour constater qu’elle reprit lentement sa forme naturelle. La ville était teintée d’une atmosphère étrangement autre. Des drapeaux nazi flottaient au vent, mais avec une différence notable. Il y avait le symbole des von Reizel sur ces drapeau en plus du reste. Les rues étaient maculées de sang, mais sans aucune victimes à l’horizon. Les arbres du parc à proximité semblaient fruitiers, mais lorsque je les détaillai du regard, je voyais que c’était des coeurs humains palpitante qui se trouvaient dans leurs branches. C’est alors que j’ai remarqué que même la Seine était composé de sang et non d’eau, ce qui pouvait expliquer la présence de celui sur le sol, un peu comme si toute l’eau de ce monde était devenue du sang. L’ambiance était étonnamment chaude pour une nuit parisienne de l’époque. Je dirais qu’il faisait précisément 37°, comme si nous nous trouvions à l’intérieur d’un corps humain.
Je posai au sol la demoiselle tout en vérifiant sommairement du regard si elle n’avait rien. Je n’étais même pas au courant que ce vieil enfoiré avait eu une fille. Il avait fait en sorte de cacher son existence à tout le monde surement, mais pourquoi ? Était-elle une sorte d’arme secrète pour remplir un dessein funeste ou au contraire était-il vraiment un salopard fini comme mon père à renier ses enfants ?
Bradley ▬ Miss von Reizel.. Bradley Dwight Hodgkin.Je pris le temps de desserrer les dents un instant pour me mettre dans l’idée de converser avec elle de façon moins abrupte.
Bradley ▬ Ne vous en faites pas, je n’ai pas parlé à votre père depuis presque cinquante ans maintenant. Et pour l’instant, je ne suis pas certain de plus l’apprécier qu’Izbranova, alors c’est vraiment pas au programme que de lui tenir la jambe à votre sujet
Bon et maintenant comment vous partez d’ici miss von Reizel?
“Une intruse singulière”
© Etilya sur DK RPG
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Lun 28 Jan 2019 - 12:16
Ma réponse ne sembla pas plaire à mon interlocuteur dont le visage se tendit. Soudain, le sol sembla glisser sous nos pieds, jusqu’à ce que nous passions à travers. Paniquée, je m’efforçai d’instinct de me rattraper là où je pouvais, mais il n’y avait rien que cet étrange sable blanc qui me filait entre les doigts. J’ignorais encore ce qui se passait si je me blessais dans un rêve. Jusqu’à maintenant, j’avais évité tout danger. Et si je ne me réveillais pas ? L’homme me plaqua contre lui dans un geste protecteur et nous chutâmes vers un ciel nuageux. Une ville apparut sous nos pieds, belle mais se rapprochant dangereusement vite. J’essayai tant bien que mal d’influencer le rêve, abandonnant mes principes, pour nous faire tomber plus lentement, mais rien n’y faisait. Ma peur me pétrifiait et bloquait complètement mes pouvoirs. Je priai maintenant pour que la sensation de chute fît s’éveiller le dormeur, comme c’était souvent le cas dans les rêves. Je pourrais ainsi m’échapper et me réveiller à mon tour. Je fermai les yeux par réflexe pour ne pas voir la fin arriver. Cependant, après un brusque cahot, notre course ralentit et je sentis mes pieds se poser doucement sur le sol. Le cœur battant dans ma poitrine, le souffle court, j’ouvris les yeux et balayai les alentours du regard, m’accrochant encore au bras de l’inconnu comme si c’était une question de vie ou de mort.
Je reconnus la tour Eiffel, dont mon précepteur m’avait enseigné l’histoire, bien qu’elle fût quelque peu distordue. Je devinai que c’était elle qui avait retenu notre chute. Je ne verrais sans doute plus jamais le monument du même œil. Nous étions donc à Paris, bien plus proche de mon lieu de naissance que je ne l’avais été depuis plus d’un demi-siècle. Cependant, des drapeaux étranges portant le symbole de ma famille flottaient dans les rues. Il y avait du sang partout, bien que les rues fussent parfaitement vides. Les fruits sanguinolents des arbres semblaient faits de chair et palpitaient. Était-ce… des cœurs ? Prise d’un haut-le-cœur, je lâchai le bras de l’homme pour placer ma main devant ma bouche. Je n’avais jamais chassé l’humain. Le sang m’était livré directement au manoir Hakuran et je n’avais jamais vu de telles choses. La chaleur ambiante, toujours étouffante, n’améliorait pas ma sensation de nausée. Pouvait-on vomir dans un rêve ? Par chance, je parvins à conserver le contrôle de mon estomac.
Était-ce le nom de mon clan qui avait inspiré une telle réaction à mon hôte ? Les drapeaux ne laissaient guère de doute. J’ignorai tout de la politique des Von Reizel. J’avais toujours été tenue à l’écart de l’Allemagne, et Ayumi, si elle avait pris soin d’enrichir ma culture générale dans tous les autres domaines, m’avait toujours dit que la politique pourrissait l’esprit et qu’il valait mieux que je m’en tinsse éloignée. Père commettait-il des actes si affreux que son simple nom inspirait ce spectacle macabre à un vampire américain ?
« Miss von Reizel… Bradley Dwight Hodgkin. »
Il s’était présenté de la manière la plus simple possible. J’étais donc tombée sur un chef de clan… Jusqu’où donc allait ma malchance ? Cependant, il semblait s’efforcer de me parler moins durement. De plus, il m’avait peut-être sauvé la vie. Je n’avais aucun moyen d’en être sûre, mais c’était au moins un signe que je ne courais pas de danger immédiat en sa compagnie.
« C’est un honneur de faire votre connaissance, Monseigneur, bien que j’aurais préféré vous rencontrer dans d’autres circonstances. »
Je m’inclinai à nouveau, un peu plus simplement et maladroitement, encore désarçonnée par la chute et notre nouvel environnement pour le moins désagréable.
« Ne vous en faites pas, je n’ai pas parlé à votre père depuis presque cinquante ans maintenant. Et pour l’instant, je ne suis pas certain de plus l’apprécier qu’Izbranova, alors c’est vraiment pas au programme que de lui tenir la jambe à votre sujet. »
J’éprouvai un profond soulagement. Les conséquences de mon erreur ne seraient sans doute pas plus graves qu’un simple embarrassement si je devais un jour rencontrer Bradley Dwight Hodgkin dans la réalité. Maintenant que je voyais ce que mon père pouvait inspirer à un autre chef de clan, je ne pouvais m’empêcher de craindre encore plus les réactions d'Albericht, et ce n’était pas peu dire. Mieux encore, mon hôte ne semblait pas me tenir rigueur des actions de mon père. Je parvins enfin à me détendre un peu plus, du moins autant que je le pouvais en ces lieux.
« Bon, et maintenant comment vous partez d’ici, miss von Reizel ? »
Je me résolus finalement à lui dire, un peu plus en confiance.
« Je me réveillerai une fois que ce rêve n’existera plus, c’est-à-dire quand vous vous éveillerez vous-même. D’habitude, le simple fait d’apprendre au rêveur qu’il rêve peut le réveiller, mais vous semblez étonnamment bien informé, Monseigneur. »
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Lun 28 Jan 2019 - 17:36
Elle était mignonne cette petite malgré la lignée qui était la sienne. Elle pris le temps de faire des ronds de jambes et de me saluer comme il se devait, ou comme le protocole le voulait, malgré la faiblesse de ses jambes à cause de notre chute. Elle se disait ravi de me rencontrer bien qu’elle aurait préféré que cela ne se fasse dans un autre cadre, chose dont je doutais fortement. Il était évident que ce n’était qu’une formule de politesse pour enrober son stress avec le protocole, mais si son père avait caché son existence, je doutais qu’elle fusse ravi de me rencontrer peu importe le cadre.
Je n’allais pas épiloguer sur sa vie et sa famille. Albericht était jeune, mais avec de vieux principes toute de même, tout comme moi. Je ne doutais donc pas de l’importance du patriarcat dans la planification de ses affaires comme cela l’était pour feu mon propre père. Ce n’était donc pas à exclure que sa vie ne fusse pas des plus facile pour cette jeune vampire. Rien que le fait d’avoir été dissimulé à ma connaissance voulait dire deux choses dors et déjà. D’une part, elle était forcément relativement jeune sans quoi le secret aurait fini par me venir aux oreilles avant, donc j’excluais bien vite le fait qu’eusse plus d’un siècle, ou en tout cas, c’était peu probable. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle devait faire parti d’une machination plus vaste qui se tramait dans l’ombre. Peut-être y avait-il un mariage ou un conflit qui couvait, mais plutôt la première possibilité à cause de l’existence même du Sénat, qui tueait dans l’oeuf toute velléité de conflit.
Pour le moment je décidai de donner du crédit à ce qu’elle avait à dire, d’autant plus que j’attendais encore une réponse claire sur la présence de la jeune fille et sur son départ qui se faisait attendre. Toutefois, lorsqu’elle finit pas me répondre, je devais bien admettre que ma tête s’était exprimé pour moi au travers d’une étrange grimace d’agassement. Elle ne pouvait pas partir sans que moi je ne me réveille. C’était un problème, car pour le coup, j’étais habitué à mon cauchemar depuis tellement de siècle que j’en étais devenu le prisonnier, un rêveur éveillé en quelque sorte. Je n’avais pas de capacités particulières en lien avec le monde onirique, bien au contraire même. Toutefois, j’avais une bonne connaissance de celui que j’étais, du moins je le pensais et chaque nuit ou presque, j’étais dans ce rêve que je connaissais par coeur. C’était sa présence aujourd’hui qui était des plus incongrue et pourtant, je ne me réveillais toujours pas. J’essayais de me souvenir alors de ce que je faisais avant de m’endormir, mais je n’y parvenais pas vraiment pour le moment. Je crois me souvenir d’un avion et d’un lycan, mais tout était encore très flou et mon esprit ne pensait plus qu’à cette gamine en face de moi.
Nous étions dans ce cadre étrange de Paris, mais pourquoi avec des drapeaux Nazis et Von Reizel ? Mon esprit essayait-il de m’envoyer un message ? Une sorte de résurgence de ma présence en France pendant des décennies. Il est vrai que j’ai souvent suspecté le clan Von Reizel de vouloir étendre son influence en europe au travers de celle des humains et notamment de l’Allemagne, mais je n’avais pas vraiment réussi à trouver de preuves visant à confirmer mes suspicions. Toutefois, je détaillai un peu les alentours de là où nous nous trouvions et je ne pouvais m’empêcher de penser que j’étais déjà passé là une nuit en étant accompagné d’une jeune vampire en détresse, il y avait un petit air de déjà vu...
Essayer de comprendre un rêve ou que je suis dans un rêve n’a jamais vraiment marché avec moi, il fallait en général que j’arrive à me souvenir de comment je m’étais endormi ou qu’on me réveil tout simplement, ce qui voulait dire que nous étions vraiment dans la merde sur ce coup là.
Bradley ▬ Je pense qu’on a un problème Fräulein Von Reizel, je suis ce qu’on peut appeler un Rêveur éveillé au sein de mes rêves… Savoir que je suis en train de rêver ne m’a que très rarement aider à me réveiller, du moins, pas de façon rapide...Puisqu’il nous fallait prendre notre mal en patience, je décidais de lui faire un geste rapide pour l’inviter à m’emboîter le pas tout en faisant fi du décors macabre qui nous entourait. Je fis en sorte qu’elle se sorte celui-ci de la tête à cause des haut le coeur qu’elle semblait avoir. Tout ce sang pouvait retourné l’estomac, j’étais assez d’accord avec ce qu’elle pouvait ressentir, elle qui n’avait jamais dû assister à un massacre de sa vie.
Bradley ▬ Suivez moi, je visualise où nous sommes, il y a un bar pas loin normalement, quitte à rester coincés...
Au premier pas que j’ai fait, il s’est passé quelque chose d’étonnant. Lorsque ma botte s’est levé du sol, le sang qui s’est décollé avec, plutôt que de retomber en gouttelettes, s’est transformé en un envol de papillons aux ailes aussi pourpres que le liquide. Cela s’est reproduit à chacun de mes pas, puis des siens pour former une sorte de nuage de volées de papillons de sang nous suivant un peu comme l'héritage de la vie de n’importe quel vampire. Chaque papillon représentant une vie que nous avons pris pour nous nourrir sans aucun doute. Ils nous ont suivi jusqu’à ce que nous arrivâmes devant la porte du bar de mon souvenir, un endroit crasseux et familier qui irait admirablement bien dans un tel décor que la Paris que nous arpentions depuis plusieurs minutes. Toutefois, le plaisir fut étrangement autre lorsque nous entrâmes, puisque le décor était absolument étrange. Des gens dansaient sur des pistes de danse aussi bien sur le sol qu’au plafond, comme si la gravité n’avait plus de sens ni de cohérence, le tout sur une musique de music-hall un peu jazzy. Je n’arrivais pas à mettre de nom ou de visage sur la chanteuse, comme si cela n’était pas important. Je me suis dirigé vers le bar pour prendre deux verres d’alcool et me suis dirigé vers le mur qui a supporté mon appuis pour une raison obscur. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à nous asseoir dans un confortable canapé à la verticale du sol sans pour autant en souffrir ou le ressentir comme tel.
Bradley ▬ La cohérence commence à en prendre un coup dans la gueule si je puis me permettre… aussi profitons du temps imparti qu’il nous reste pour discuter dans un endroit plus propice à cela. Racontez-moi donc ce qui peut motiver un père à cacher l’existence de sa fille...Fräulein...
“TEXTE”
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Lun 18 Fév 2019 - 15:22
« Je pense qu’on a un problème Fräulein Von Reizel, je suis ce qu’on peut appeler un Rêveur éveillé au sein de mes rêves… Savoir que je suis en train de rêver ne m’a que très rarement aider à me réveiller, du moins, pas de façon rapide... »
Oh, c’était bien la première fois que je rencontrais une personne pareille. Ou du moins, je l’avais toujours été, mais c’était lié à mes pouvoirs oniriques. J’étais bien embarrassée. M’imposer, même involontairement, auprès de quelqu’un d’autre n’était pas très courtois. Il n’y avait pas de manuels de bonnes manières évoquant la manière de se comporter dans les rêves d’un tiers, mais j’en étais persuadée.
« Toutes mes excuses. Si vous le souhaitez, je peux vous laisser seul jusqu’à ce que vous vous éveilliez naturellement. Il me suffit de m’éloigner. Je promets de ne pas vous suivre, si vous me le demandez. »
C’était sans doute ce qu’il y avait de plus poli à faire. Cependant, un simple regard au paysage alentours me rappela que je n’avais clairement pas envie d’être seule dans ce rêve, même si mon estomac commençait à s’habituer aux étrangetés macabres de notre environnement. Soit il s’en rendit compte, soit il ne me faisait pas confiance, car il préféra me demander de le suivre, ce que je fis sans demander mon reste, en faisant très attention à où je mettais les pieds. Les papillons qui s’envolaient à chacun de nos pas créaient une féérie fort étrange au milieu de ce carnage. Je me concentrai sur les gracieux insectes et leur ballet aérien pour oublier le reste.
Je n’étais jamais entrée dans un bar. Je me doutais bien que l’endroit était fort différent de celui auquel il s’attendait. Des gens dansaient sur une musique entraînante, aussi bien au sol qu’au plafond. L’ambiance était joyeuse et bonne enfant. Personne ne fit spécialement attention à nous tandis que nous nous dirigions vers le comptoir. C’était agréable. J’avais l’impression que si je ressortais maintenant, j’aurais affaire à un Paris plus riant et animé. Je me demandais si les soirées mondaines des vampires avaient ce genre d’ambiance. Si c’était le cas, ce serait sans doute extrêmement amusant. Il se trouvait que la nuit prochaine était prévue ma toute première sortie en société, grâce à l’aide d’Alessio. Mon fiancé ne pourrait malheureusement m’y accompagner, car il avait dû changer son emploi du temps. Une importante soirée se profilait au Sénat et il n’avait d’autre choix que de s’y rendre. J’avais malgré tout hâte d’y être. J’avais rencontré si peu de vampires jusqu’à maintenant. J’espérais bien m’y faire des amis.
J’allais m’asseoir sur une banquette libre. Bien qu’elle se trouvât à la verticale sur un mur, je n’avais aucun mal à m’y trouver. C’aurait probablement été déroutant pour quelqu’un qui avait plus l’habitude de voir que moi. Pour ma part, les sensations renvoyées me donnaient le sentiment d’être au sol. Aussi n’étais-je pas trop dépaysée, tout en ayant conscience de l’étrangeté de la situation. Bradley revint avec des verres qui sentaient l’alcool. Je n’osai pas lui dire que je ne buvais pas. J’avais la même force qu’une humaine. Bien que les vampires dussent boire beaucoup pour que cela leur fît de l’effet, j’ignorais celui que cela pouvait avoir sur moi, plus encore dans un rêve où je ne connaissais pas toujours bien les règles.
« La cohérence commence à en prendre un coup dans la gueule si je puis me permettre… aussi profitons du temps imparti qu’il nous reste pour discuter dans un endroit plus propice à cela. Racontez-moi donc ce qui peut motiver un père à cacher l’existence de sa fille... Fräulein... »
Je m’enfonçai dans le dossier, embarrassée. Ce n’était guère mon sujet de prédilection. Mais c’était moi l’intruse, ici, alors je devais bien la vérité à mon hôte, même s’il me verrait peut-être d’un autre œil après cela. Je regardai dans le vide devant moi, la nuque raide.
« Eh bien… Mon père préfère que je reste discrète parce qu’il a honte de moi, Monseigneur. Rien de plus. Je ne suis pas digne d’être sa fille. Il préfère donc faire comme s’il n’en avait pas. »
C’était une évidence, mais l’énoncer à haute voix me faisait de la peine. Il m’avait exilée très tôt au Japon. J’avais toujours été le vilain petit canard de la famille. J’avais toujours espoir qu’il me reconnût et me laissât retourner chez lui en Allemagne. Cependant, ce ne serait sans doute pas le cas avant que je fusse mariée, et ce serait en tant que di Altiero que je reverrais peut-être les miens. Cependant, maintenant que les gens commençaient à connaître mon existence, Albericht ne pourrait plus nier notre lien. Je me demandais bien quelle incidence cela aurait sur notre relation.
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Lun 18 Fév 2019 - 19:42
Je n’avais pas vraiment fait attention à ce qu’elle m’avait dit avant que nous n’allions dans ce que je pensais être un bar lambda de Paris. Toutefois, elle m’avait suivit de bon coeur, ou faute de mieux à faire pour l’instant. Elle était piégée ici, dans ce rêve sordide, avec un rêveur qui n’était sans doute pas l’hôte de l’année. Elle n’était pas tranquille depuis que nous avions basculé dans cette partie du rêve, mais cela avait quelque peu changé une fois à l’intérieur. Il est vrai que l’endroit tranchait totalement avec le paysage extérieur que nous avions eu jusqu’à maintenant. Nous passions d’un environnement qui avait tout de l’idéal de massacre à la tronçonneuse à ce qui était digne d’une réception enjouée des années folles. Ce n’était pas le genre de fête auxquelles on m’avait souvent pris, mais c’était plaisant que de pouvoir discuter un peu avec une jeune fille avec une bonne éducation. J’aurais pu la chahuter un brin, mais avec la réponse qu’elle avait formulé, cela n’aurait pas été de bon ton.
Manifestement, le vieux von Reizel avait été à la hauteur de sa réputation d’enfoiré notoire et finalement j’y trouvais beaucoup de points communs avec mon propre paternel. Ce mec était plus jeune que moi, mais avait encore en lui les codes des anciens vampires méprisant toute forme de faiblesse dans leur clan. Toutefois, je ne vis pas vraiment en quoi une fille qui n’arrive juste pas à bien maîtriser un pouvoir aussi intéressant pouvait bien être une source de honte pour son père. Elle était de toute évidence très jeune et pour les pouvoirs les plus complexe, il fallait parfois des décennies pour les maîtriser avec talent.
Bradley ▬ Excusez moi du peu, mais en quoi ne pas bien maîtriser un pouvoir peut-être une telle source de honte ? Vous semblez avoir la tête sur les épaules et être bien éduquée alors pourquoi ?Il y avait forcément autre chose qui se cachait derrière cette honte et je voulais en apprendre davantage. Tout ce qui pouvait gêner ce vieil enfoiré était bon à prendre et tout ce qu’elle pourrait me dire pour en savoir plus sur lui serait autant d’armes que je me ferai une joie d’utiliser un jour ou l’autre contre lui. Oh bien entendu j’avais des ennemis bien plus préoccupant comme les lycans infectés par ce mal et l’attitude de Shidara à nous convoquer au Sénat, mais Albericht von Reizl était toute de même dans mon collimateur. Il y avait chez ce mec quelque chose que j’avais vu chez le führer allemand ayant engendré le plus gros bordel mondial de l’Histoire. Il ne lui manquerait que la moustache et la coupe au bol en fait.
J’ai commandé un deuxième verre tout en écoutant ce qu’elle avait à répondre à ma question. Finalement rien ne change jamais vraiment dans ce monde. Je n’avais même pas prêté attention au fait que peu à peu les couleurs semblaient se termir jusqu’à ce que tout devienne comme dans un vieux film en noir et blanc avec comme une sorte de filtre opaquisant les sons si enjoués que nous entendions jusque là. Une forme d’illustation de la mélancolie qui m’habitait et qui débordait sur cette toile comme un pot de peinture trop plein.
Bradley ▬ Finalement, nous ne sommes pas si différent Fräulein. Nous avons tout les deux fait les frais de la honte que nous inspirons à notre père. Dites vous qu’au moins le votre ne vous a pas envoyé dans les conflits humains en espérant vous y voir mourir... Croyez-le ou non, mais je n’ai pas pris conscience de mes pouvoirs avant l’aube de mes 300 ans et lorsque mon frère est né avec ses pouvoirs de fou furieux, je suis vite devenu le vilain petit canard de la portée. Et aujourd’hui je suis à la tête d’un clan qui a la gestion du pays humain le plus puissant du monde… Croyez-moi lorsque je vous dit que ce sont les canards boiteux qui vont le plus loin...Il y avait quelque chose d’étrange dans tout cette ambiance qui commençait à se faner, mais je n’arrivais pas encore à mettre le doigt sur ce qu’il y avait d’étrange. Mes sens semblaient être confiné à l’endroit, comme s’il n’existait rien d’autre au delà des murs de l’établissement. Ce rêve était soit en train de s’éteindre, soit quelque chose se préparait et ce n’était pas bon...
“La fin ou ….?”
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Sam 16 Mar 2019 - 22:46
« Excusez-moi du peu, mais en quoi ne pas bien maîtriser un pouvoir peut-être une telle source de honte ? Vous semblez avoir la tête sur les épaules et être bien éduquée alors pourquoi ? »
Recevoir des compliments d’une personne si haut placée me fit très plaisir, mais m’embarrassa tout en même temps. J’allais le décevoir, et rapidement. De toute façon, lors de la soirée de la nuit prochaine, la nouvelle de ma cécité allait bien vite se répandre. Cela n’avait donc rien d’un secret. S’il tolérait ma présence, je pouvais bien me montrer honnête.
« Ici, vous ne voyez que mon esprit, mais mon corps est né aveugle. Je suis bien loin de l’image qu’il attend de sa descendance. »
« Finalement, nous ne sommes pas si différent Fräulein. Nous avons tous les deux fait les frais de la honte que nous inspirons à notre père. Dites-vous qu’au moins le vôtre ne vous a pas envoyé dans les conflits humains en espérant vous y voir mourir... Croyez-le ou non, mais je n’ai pas pris conscience de mes pouvoirs avant l’aube de mes 300 ans et lorsque mon frère est né avec ses pouvoirs de fou furieux, je suis vite devenu le vilain petit canard de la portée. Et aujourd’hui je suis à la tête d’un clan qui a la gestion du pays humain le plus puissant du monde… Croyez-moi lorsque je vous dis que ce sont les canards boiteux qui vont le plus loin... »
Je relevai la tête, surprise, ayant du mal à imaginer qu’un chef de famille soit passé par de telles difficultés. De ce que j’en savais, le chef du clan Dwight Hodgkin n’avait pas de frère en vie, mais une sœur. J’ignorais ce qui s’était passé exactement, mais ce frère prodige avait disparu dans l’équation. Je me demandais un instant si Bradley y était pour quelque chose, mais décidai rapidement que cela ne me concernait pas. Il m’était actuellement sympathique et je ne tenais pas à savoir s’il était impliqué dans la mort d’autres level A. C’était même peut-être pour une bonne raison ? Ce que lui avait fait subir son père était véritablement une horreur. Je crois que j’aurais préféré le sort que mon père me réservait avant de savoir que je faisais des rêves prophétiques : une mort rapide dès la naissance. En tout cas, j’étais surprise qu’il se fût montré aussi franc avec moi, qu’il connaissait vraiment à peine. Je décidai finalement d’en dire plus que prévu. Je m’embrouillai un peu, émue.
« Je n’aurais pas cru que… Enfin… Que nous puissions avoir de tels points communs, je veux dire. Je vous dois sans doute d’être plus honnête. Je suis atteinte d’une dégénérescence physique inédite que les médecins ne parviennent pas à expliquer. Je suis née vampire, mais j’ai la force et l’endurance d’une humaine. Je peux d’ailleurs attraper leurs maladies, et ma régénération est plus limitée que celle d’un level C. Mon père m’aurait tuée quand je suis née si ma mère ne l’en avait pas empêché. C’est pour cela qu’il n’a pas annoncé ma naissance comme il l’avait fait pour mon frère. A la place, il m’a exilée au Japon. »
J’avais tellement tourné et retourné cette histoire dans ma tête, je m’étais tellement habituée à l’idée, que je n’avais même pas envie de pleurer. J’aurais sans doute dû. Je regardais fixement le verre d’alcool que je n’avais pas encore touché. Mon hôte avait l’air différent, mais je craignais encore de remonter les yeux et de voir dans le regard du chef Dwight Hodgkin le même mépris que celui que je percevais dans la voix d’Albericht.
Je ne mentionnais pas l’histoire de prophétie qui avait incité mon père à se méfier de moi. Personne ne savait si elle était vraie ou pas, et faiblarde comme j’étais, je ne voyais pas trop comment je pourrais provoquer la chute du clan. Mais quelque chose me disait qu’il m’en voudrait cruellement si j’apprenais ceci à un autre chef de clan. Il avait également précisé que je n’avais pas intérêt à parler de mes talents prophétiques à qui que ce fût à part lui et Ayumi. Alessio s’en rendrait bien compte à un moment ou à un autre, mais en attendant, je préférais garder cela pour moi. Parler de moi était une chose. Ce n’était pas ma vie qui allait permettre à qui que ce soit de faire chanter mon père. Il préférerait probablement m’abandonner à mon sort que céder quoi que ce fût. Mais mes rêves étaient un atout qu’il préférait garder pour lui, même si je n’avais pas l’impression de lui dire grand-chose d’utile et que cela semblait souvent l’exaspérer.
J’étais vraiment reconnaissante des efforts que faisait mon interlocuteur pour me redonner confiance en moi, mais les médecins, bien qu’ils ne sussent pas la raison de mes problèmes de santé, étaient d’accord sur un point : c’était irrémédiable. Mon état était fixe. A la différence de Bradley, je serais toujours le canard boiteux.
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