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Aaren S. Hermansson#99782#99782#99782#99782#99782#99782
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
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Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
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Lun 28 Jan 2019 - 23:16
Aaren scruta longuement son reflet dans le miroir, soucieux de parfaire l’image qu’il souhaitait renvoyer. La surface lisse lui montra un homme méconnaissable. Des cheveux bruns, légèrement bouclés, lui encadraient le visage juste au dessus des épaules, tandis qu’une barbe naissante masquait en partie sa mâchoire. A la place de son habituel regard azuré, deux iris couleur d’argent le fixaient intensément, sans toutefois se départir de cette habituelle étincelle qui les animaient. Il faudrait un œil avisé et observateur pour faire le lien entre le chef des hunters qui avait fait la une des journaux, et le grand brun au physique commun qui lui souriait dans la glace.
Le norvégien avait troqué son habituel costume théâtral pour une tenue bien plus sobre et passe-partout. Celle-ci se composait d'un pantalon léger et d'une chemise en lin, recouverte par une veste d’un ouvrage modeste. Un habit somme toute humble qui avait également le mérite de ne pas tenir chaud, en cette fin de printemps. Car le nordique, habituée aux températures fraîches de son pays natal, souffrait facilement de la chaleur. Par ailleurs, un surplus de transpiration pourrait gêner le maintien de la petite barbe factice. Bien que d'excellente qualité, elle risquait de se décrocher avec un surplus d'humidité, ce qui n'était pas souhaitable.
Ainsi accoutré, il ressemblait parfaitement à un anglais en reconversion professionnelle. James Wilson, son alias qu’il sortait pour passer inaperçu, était étudiant à l'Université locale. Il restait bien sûr la problématique de son épée. Car il ne pouvait se résoudre de la quitter une seule seconde pour sa propre sécurité, et son apparence était trop remarquable pour ne pas faire le lien avec Aaren Hermansson. Mais il avait vite trouvé une parade ; elle siégeait dans son dos, camouflée dans un sac en tissu, ceux qu’utilisaient les pratiquant des arts martiaux pour ranger leurs armes. Il apparaissait donc comme un étudiant qui se rendait en cours muni de ses armes, car inscrit à un club de kendo à l’Université. Et dans un établissement si prestigieux, il était monnaie courante d’appartenir à un organisme d’activité extra-scolaire.
Bien sûr, Aaren ne revêtait la peau de son alias qu’occasionnellement, lorsqu'il tenait vraiment à rester incognito. Car il devait toujours passer du temps pour se préparer avant de sortir, et c'était un luxe qui lui manquait en règle générale. Satisfait, il recula de quelques pas pour admirer son oeuvre. Puis il alla prévenir Jorgen de sa destination : le Sekidozan. Son bras droit était le seul qu’il mettait dans la confidence de chacun de ses déplacements en tant que James Wilson. Ainsi, en cas de problème, son meilleur ami pouvait rapidement le rejoindre, tout en préservant le secret de ses déplacements. Il s'éclipsa discrètement par la porte arrière qui menait dans une ruelle à l'abri des regards indiscrets, avant de s’incruster le plus naturellement du monde dans la foule.
Cette balade matinale était agréable. Il n'y avait personne pour se retourner sur son passage, même s'il se déplaçait rarement dans les rues sous sa réelle identité, tout du moins sans escorte. Il pouvait ainsi s'imprégner de l'architecture locale en prenant son temps et, une fois arrivée dans la montagne, respirer l'air frais de la forêt. Les paysages de la région étaient magnifique, il fallait le reconnaître. Et c'était aujourd'hui la curiosité qui le poussait jusqu'au sommet. Il avait déjà lu un article sur le monument qui s'y dressait, principal lieu historique et touristique de la région. Avide de savoir, il n'avait pas trouvé le temps avant ce jour de s'y rendre pour en apprendre plus et contempler de ses propres yeux l'architecture traditionnelle du bâtiment. Certains diraient qu’il se donnait bien du mal pour si peu ; mais Aaren était ainsi. Il avait toujours su se donner les moyens de parvenir à ses objectifs, quels qu’ils fussent.
Le norvégien s'arrêta aux pieds d'un édifice à la fois humble et imposant. Un écriteau indiquait le nom du lieu en kanji. Fort heureusement, pour lui qui maîtrisait encore mal l'écriture locale, une traduction anglaise avait été apposée assez récemment. Il s'agissait donc bien de sa destination : le Sekidozan. Il resta quelques instants immobiles pour se gorger de l'atmosphère qui s'en dégageait. Un lieu à la fois serein, et imprégné de l'histoire du pays. Puis le hunter reprit sa marche paisible, gravissant les dernières marches. Celles ci débouchaient sur un pont en pierre, qui enjambait un petit ruisseau et conduisait aux bâtiments habitables. Le silence régnait en maître, hormis les piaillement innocents de quelques oiseaux festifs. L'endroit idéal pour se ressourcer pensa-t-il. Si l'architecture de l'édifice valait effectivement le détour, il trouva un intérêt encore plus grand aux bâtiments situés bien en arrière de l’entrée. Il s’y dirigea sans hésitation, désireux de poser les yeux sur les merveilles qu’ils devaient receler.
Il s'arrêta net au bout de quelques dizaines de mètres lorsqu'il remarqua une silhouette assise en tailleur sur la terrasse en bois qui délimitait le dojo. De sa position, il ne la voyait que de profil. Mais il put admirer son maintien altier et sa chevelure ébène soigneusement coiffée en chignon sur le sommet de son crâne. Elle était vêtue des vêtements traditionnels de son pays ; un kimono blanc sous un hakama bleu -une tenue de kyudo. Il lui sembla qu’elle fermait les yeux, comme si elle dormait. Mais étant versé dans l'art du combat et de l'esprit, il devina devant son apparente immobilité qu’elle se trouvait plongée dans un état méditatif. Soucieux de ne pas la déranger dans ce qu’il jugeait être un moment intime d'introspection, il resta quelques instants figé dans la même position. Puis il amorça un mouvement de retraite vers l’arrière.
Mais la jeune femme ouvrit les yeux à ce moment précis. Était-ce l'instinct qui l'avait alertée, ou bien l'avait-elle perçu depuis le début sans réagir ? Quoiqu'il en fût, leurs regards se croisèrent, l’obligeant à la confronter et s'expliquer sur sa présence en ces lieux reculés. Il réajusta le sac sur son épaule, avant de faire un pas en avant et d'incliner le buste, selon la coutume locale, pour lui présenter ses respects.
Pardonnez-moi, Miss, s'excusa-t-il dans un anglais soigné avec un parfait accent British. Je ne souhaitais pas troubler votre recueillement dans la quiétude de cet endroit. Je ne faisais que passer.
Le choix de l'anglais était stratégique. Il parlait bien sûr le japonais, mais ne le maîtrisait pas suffisamment pour camoufler son accent norvégien prononcé lorsqu'il le parlait. C’était bien trop reconnaissable, car peu de nordiques fréquentaient la ville, et lui s’était en plus déjà exprimé en public. Mais, concernant l’anglais, il avait effectué dans le cadre de ses études un séjour linguistique dans une famille d'accueil, ce qui lui avait permis de perfectionner son allocution. Et il y était retourné depuis à plusieurs reprises, entretenant son accent British qu’il affectionnait beaucoup. Ainsi il pouvait réellement passer pour un simple touriste d’origine anglaise.
Je pensais que ces locaux pouvaient être visités. Je vous prie de m’excuser si ce n’est pas le cas.
La sincérité de son ton n’avait d’égal que la curiosité qu’il ressentait ; un certain nombre de questions s’alignaient dans son esprit, et il comptait bien leur trouver des réponses. Patience Aaren, il y a un temps pour tout.
Le norvégien avait troqué son habituel costume théâtral pour une tenue bien plus sobre et passe-partout. Celle-ci se composait d'un pantalon léger et d'une chemise en lin, recouverte par une veste d’un ouvrage modeste. Un habit somme toute humble qui avait également le mérite de ne pas tenir chaud, en cette fin de printemps. Car le nordique, habituée aux températures fraîches de son pays natal, souffrait facilement de la chaleur. Par ailleurs, un surplus de transpiration pourrait gêner le maintien de la petite barbe factice. Bien que d'excellente qualité, elle risquait de se décrocher avec un surplus d'humidité, ce qui n'était pas souhaitable.
Ainsi accoutré, il ressemblait parfaitement à un anglais en reconversion professionnelle. James Wilson, son alias qu’il sortait pour passer inaperçu, était étudiant à l'Université locale. Il restait bien sûr la problématique de son épée. Car il ne pouvait se résoudre de la quitter une seule seconde pour sa propre sécurité, et son apparence était trop remarquable pour ne pas faire le lien avec Aaren Hermansson. Mais il avait vite trouvé une parade ; elle siégeait dans son dos, camouflée dans un sac en tissu, ceux qu’utilisaient les pratiquant des arts martiaux pour ranger leurs armes. Il apparaissait donc comme un étudiant qui se rendait en cours muni de ses armes, car inscrit à un club de kendo à l’Université. Et dans un établissement si prestigieux, il était monnaie courante d’appartenir à un organisme d’activité extra-scolaire.
Bien sûr, Aaren ne revêtait la peau de son alias qu’occasionnellement, lorsqu'il tenait vraiment à rester incognito. Car il devait toujours passer du temps pour se préparer avant de sortir, et c'était un luxe qui lui manquait en règle générale. Satisfait, il recula de quelques pas pour admirer son oeuvre. Puis il alla prévenir Jorgen de sa destination : le Sekidozan. Son bras droit était le seul qu’il mettait dans la confidence de chacun de ses déplacements en tant que James Wilson. Ainsi, en cas de problème, son meilleur ami pouvait rapidement le rejoindre, tout en préservant le secret de ses déplacements. Il s'éclipsa discrètement par la porte arrière qui menait dans une ruelle à l'abri des regards indiscrets, avant de s’incruster le plus naturellement du monde dans la foule.
Cette balade matinale était agréable. Il n'y avait personne pour se retourner sur son passage, même s'il se déplaçait rarement dans les rues sous sa réelle identité, tout du moins sans escorte. Il pouvait ainsi s'imprégner de l'architecture locale en prenant son temps et, une fois arrivée dans la montagne, respirer l'air frais de la forêt. Les paysages de la région étaient magnifique, il fallait le reconnaître. Et c'était aujourd'hui la curiosité qui le poussait jusqu'au sommet. Il avait déjà lu un article sur le monument qui s'y dressait, principal lieu historique et touristique de la région. Avide de savoir, il n'avait pas trouvé le temps avant ce jour de s'y rendre pour en apprendre plus et contempler de ses propres yeux l'architecture traditionnelle du bâtiment. Certains diraient qu’il se donnait bien du mal pour si peu ; mais Aaren était ainsi. Il avait toujours su se donner les moyens de parvenir à ses objectifs, quels qu’ils fussent.
Le norvégien s'arrêta aux pieds d'un édifice à la fois humble et imposant. Un écriteau indiquait le nom du lieu en kanji. Fort heureusement, pour lui qui maîtrisait encore mal l'écriture locale, une traduction anglaise avait été apposée assez récemment. Il s'agissait donc bien de sa destination : le Sekidozan. Il resta quelques instants immobiles pour se gorger de l'atmosphère qui s'en dégageait. Un lieu à la fois serein, et imprégné de l'histoire du pays. Puis le hunter reprit sa marche paisible, gravissant les dernières marches. Celles ci débouchaient sur un pont en pierre, qui enjambait un petit ruisseau et conduisait aux bâtiments habitables. Le silence régnait en maître, hormis les piaillement innocents de quelques oiseaux festifs. L'endroit idéal pour se ressourcer pensa-t-il. Si l'architecture de l'édifice valait effectivement le détour, il trouva un intérêt encore plus grand aux bâtiments situés bien en arrière de l’entrée. Il s’y dirigea sans hésitation, désireux de poser les yeux sur les merveilles qu’ils devaient receler.
Il s'arrêta net au bout de quelques dizaines de mètres lorsqu'il remarqua une silhouette assise en tailleur sur la terrasse en bois qui délimitait le dojo. De sa position, il ne la voyait que de profil. Mais il put admirer son maintien altier et sa chevelure ébène soigneusement coiffée en chignon sur le sommet de son crâne. Elle était vêtue des vêtements traditionnels de son pays ; un kimono blanc sous un hakama bleu -une tenue de kyudo. Il lui sembla qu’elle fermait les yeux, comme si elle dormait. Mais étant versé dans l'art du combat et de l'esprit, il devina devant son apparente immobilité qu’elle se trouvait plongée dans un état méditatif. Soucieux de ne pas la déranger dans ce qu’il jugeait être un moment intime d'introspection, il resta quelques instants figé dans la même position. Puis il amorça un mouvement de retraite vers l’arrière.
Mais la jeune femme ouvrit les yeux à ce moment précis. Était-ce l'instinct qui l'avait alertée, ou bien l'avait-elle perçu depuis le début sans réagir ? Quoiqu'il en fût, leurs regards se croisèrent, l’obligeant à la confronter et s'expliquer sur sa présence en ces lieux reculés. Il réajusta le sac sur son épaule, avant de faire un pas en avant et d'incliner le buste, selon la coutume locale, pour lui présenter ses respects.
Pardonnez-moi, Miss, s'excusa-t-il dans un anglais soigné avec un parfait accent British. Je ne souhaitais pas troubler votre recueillement dans la quiétude de cet endroit. Je ne faisais que passer.
Le choix de l'anglais était stratégique. Il parlait bien sûr le japonais, mais ne le maîtrisait pas suffisamment pour camoufler son accent norvégien prononcé lorsqu'il le parlait. C’était bien trop reconnaissable, car peu de nordiques fréquentaient la ville, et lui s’était en plus déjà exprimé en public. Mais, concernant l’anglais, il avait effectué dans le cadre de ses études un séjour linguistique dans une famille d'accueil, ce qui lui avait permis de perfectionner son allocution. Et il y était retourné depuis à plusieurs reprises, entretenant son accent British qu’il affectionnait beaucoup. Ainsi il pouvait réellement passer pour un simple touriste d’origine anglaise.
Je pensais que ces locaux pouvaient être visités. Je vous prie de m’excuser si ce n’est pas le cas.
La sincérité de son ton n’avait d’égal que la curiosité qu’il ressentait ; un certain nombre de questions s’alignaient dans son esprit, et il comptait bien leur trouver des réponses. Patience Aaren, il y a un temps pour tout.
Invité
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Ven 22 Fév 2019 - 1:25
C’était la fin de la matinée et l’arrivée prochaine de l’été se faisait sentir. Quand je m’étais levée, il régnait bien qu’il fût très tôt une agréable tiédeur, qui m’avait incitée à faire mes katas à l’extérieur du dojo familial et à poursuivre mon entraînement dehors. Comme d’habitude, je m’étais vêtue de ma tenue traditionnelle de kyudo, un ample hakama bleu marine enfilé sur un kimono court blanc, une paire de tabi et des geta de bois clair aux liens noirs. C’est tout naturellement qu’après plusieurs heures d’efforts, je m’étais assise en tailleur sur l’allée couverte entourant le dojo pour ma séance de méditation quotidienne. A côté de moi étaient posés ma serviette, une bouteille d’eau et les geta que j’avais ôtées. Il m’était simple, après un demi-siècle d’expérience, de me plonger dans cet agréable état où je parvenais à me recentrer sur moi-même, excluant tout autre souvenir, et à ne plus penser à rien de spécifique. C’était un moment extrêmement reposant, car c’était la seule manière que j’avais d’esquiver un tant soit peu le poids des souvenirs de mes ancêtres. Même dans mon sommeil, ces derniers venaient peupler mes rêves, au même titre que ceux issus de ma propre mémoire. Les maux de tête étaient maintenant relativement réguliers et je préférais ne pas penser à l’état dans lequel ils avaient progressivement mis ma mère. Il me faudrait être extrêmement rigoureuse pour assumer mon rôle le plus longtemps possible, surtout que je n’avais pas encore d’héritier à former pour reprendre le flambeau lorsque je ne pourrais plus le faire.
Soudain, un bruit extérieur me troubla dans ma concentration, à moins que ce ne fut le sentiment d’être observée ? Mes serviteurs savaient pourtant que je tenais à ma tranquillité lorsque je m’exerçais en ces lieux. J’ouvris les yeux, déjà passablement agacée. Mon regard tomba sur un homme, encore relativement jeune, sûrement un touriste humain. Si c’avait été un sorcier, je l’aurais déjà croisé quelques fois. Notre communauté à Nakanoto était une des plus grandes du pays, mais nous restions tout de même peu nombreux. C’était un grand brun aux traits fins et aux grands yeux gris, un gaijin. Je remarquais dans son dos un sac en bandoulière, du genre à accueillir un bokken ou un shinai pour s’entraîner au kendo. Mon œil exercé remarqua à sa manière de se déplacer que ce n'était pas qu'une décoration, mais qu'il était probablement un combattant expérimenté. Peut-être un étudiant international. Pas mal d’européens aisés s’offraient le luxe d’étudier dans l’université privée de Nakanoto, plutôt réputée. On les retrouvait tous ici, au Sekidozan. Ils se devaient de visiter l’attraction locale au moins une fois. Je ne le leur reprochais pas. Ce lieu méritait réellement le coup d’œil, bien qu’il fut plus un symbole historique sorcier qu’humain. Mais ils ne pouvaient pas savoir.
En attendant, cet homme était bien curieux. En général, les touristes restaient du côté du bâtiment principal. Nous n’avions pas placé de barrière pour préserver l’harmonie du lieu, mais il paraissait évident que cet endroit était privé. J’allais lui faire une remarque acerbe, lorsqu’il s’inclina poliment et s’excusa. Je me calmai un peu, acceptant tacitement ses excuses en m’inclinant à mon tour. Il avait de la chance que je maîtrisasse l’anglais. Bien qu’il fût enseigné à l’école, les Japonais le maîtrisaient généralement très mal. Quoi qu’il en fût, il allait devoir retourner vers le bâtiment principal. Il était hors de question qu’un humain fouinât de ce côté. Je me relevai, renfilai mes geta et pris la parole dans un anglais à l’accent japonais prononcé, d’un ton très professionnel en le regardant droit dans les yeux. Je n’avais jamais eu besoin de travailler la diction. Les diplomates, ici, ce n’était pas moi.
« Excuses acceptées. Toutefois, il s’agit bien ici d’un lieu privé. Veuillez regagner les zones ouvertes aux visiteurs, je vous prie. »
Aaren S. Hermansson#100043#100043#100043#100043#100043#100043
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Dim 10 Mar 2019 - 18:19
A la rigidité de son corps, Aaren comprit à quelle point son intrusion avait froissé la résidente. Fort heureusement, il s’excusa à temps pour éviter un torrent de reproches. Il la sentit se détendre légèrement, signe que ses excuses étaient les bienvenues. Hum, il lui faudrait être prudent à l’avenir. Sa curiosité risquait de lui jouer d’autres mauvais tours. Il serait bien malheureux de s’attirer les foudres des habitants du coin.
La jeune femme ouvrit finalement la bouche pour s’exprimer d’un ton neutre, quoiqu’un peu sec, lui demandant de quitter la zone privée. Hum. Elle était encore contrariée, ce qu’il comprenait aisément. Que pouvait-il faire pour se rattraper, à part obtempérer ? Sans doute pas grand chose. Cette femme se trouvait en pleine méditation quand il l’avait involontairement interrompu. Il n’aurait sans doute pas apprécié d’être dérangé lui non plus. Même s’il était bien plus prompt au pardon et tenait rarement rigueur aux autres pour leurs erreurs, tant qu’ils ne les réitéraient pas.
Bien évidemment Miss. Peut-être pourriez-vous m’indiquer les limites à ne pas dépasser ? Je ne voudrais pas franchir de nouveau une ligne rouge par mégarde.
Il ne souhaitait pas abuser de son temps ni de sa patience. Toutefois, il lui paraissait important d’apprendre pour ne pas reproduire ses erreurs. Il se laissa alors aller à une longue contemplation de la jeune femme, notamment lorsque son regard croisa le sien, désormais face à face. C’était un océan d’argent. Ses iris étaient étrangement pâles ; les autres japonais avaient un regard très sombre, presque noir. Et il y brillait une lueur vive d’intelligence prononcée. Il imaginait très bien, derrière ses pupilles, un esprit en ébullition qui l’analysait sans relâche. On pouvait se laisser noyer volontier dans ces nuages à la fois mystérieux et tranchants comme l’acier.
Il finit par rompre le contact visuel, soucieux de ne pas lui imposer trop longtemps un examen prononcé, voire déplacé. Toutefois son regard avait eu le temps de capter les autres nuances qui composaient sa personne. Tout, dans son maintien et dans son expression, et même jusqu’à son parler, inspirait le respect, l’admiration, et suintait de maîtrise. Sa coiffure, avec son chignon serré et sa frange droite, lui donnait un air sévère, mais aussi professionnel. Curieusement, il lui trouvait un certain charme. Même s’il ne put s’empêcher de penser qu’elle les porterait encore mieux légèrement relâchés.
Il s’arracha à ses pensées pour s’incliner respectueusement après avoir reçu l’enseignement adéquat sur les lieux. Toutefois, pour une raison inexpliquée, il rechignait à s’éloigner. Pourtant, il ne pouvait pas s’y soustraire.
Merci beaucoup. Je vous laisse retourner à votre méditation, en espérant que je ne vous en ai pas coupé l’envie.
Il fit demi-tour et commença à s’éloigner à pas lents, tandis qu’il réfléchissait. Il finit par s’arrêter à la limite qui le séparait de la zone accessible au public. Il se retourna lentement, pour éviter de déranger la résidente.
Je vous prie de m’excuser encore une fois, mais je me demandais, puisque vous semblez être très familière avec cet endroit, accepteriez-vous de m’en parler un peu plus, lorsque vous aurez achevé votre recueillement ? J’ai bien lu les écrits, mais ils ne répondent pas à toutes les questions qui me traversent l’esprit quand mes yeux se portent sur l’architecture exceptionnelle de cet endroit.
Il veillait à broder un maximum son discours et à faire transparaître sa grande curiosité, non feinte, et non exagérée. Car c’était elle qui l’avait amené ici à la base. Cette femme semblait du genre passionné, qui appréciait parler de ce qu’elle aimait. Peut-être qu’elle accepterait de partager son savoir avec un étranger comme lui. Pour l’instant, il n’avait rien à lui apporter en échange, mais il finirait bien par trouver.
Si vous consentez à accéder à ma requête, vous n’aurez qu’à me retrouver à l’extérieur. Je ne vous importune pas davantage et vous laisse à votre méditation.
Il s’inclina avant de tourner les épaules pour regagner l’entrée du bâtiment. Il retourna à sa contemplation du bâtiment, les pensées toutefois tournée vers l’une de ses résidents.
La jeune femme ouvrit finalement la bouche pour s’exprimer d’un ton neutre, quoiqu’un peu sec, lui demandant de quitter la zone privée. Hum. Elle était encore contrariée, ce qu’il comprenait aisément. Que pouvait-il faire pour se rattraper, à part obtempérer ? Sans doute pas grand chose. Cette femme se trouvait en pleine méditation quand il l’avait involontairement interrompu. Il n’aurait sans doute pas apprécié d’être dérangé lui non plus. Même s’il était bien plus prompt au pardon et tenait rarement rigueur aux autres pour leurs erreurs, tant qu’ils ne les réitéraient pas.
Bien évidemment Miss. Peut-être pourriez-vous m’indiquer les limites à ne pas dépasser ? Je ne voudrais pas franchir de nouveau une ligne rouge par mégarde.
Il ne souhaitait pas abuser de son temps ni de sa patience. Toutefois, il lui paraissait important d’apprendre pour ne pas reproduire ses erreurs. Il se laissa alors aller à une longue contemplation de la jeune femme, notamment lorsque son regard croisa le sien, désormais face à face. C’était un océan d’argent. Ses iris étaient étrangement pâles ; les autres japonais avaient un regard très sombre, presque noir. Et il y brillait une lueur vive d’intelligence prononcée. Il imaginait très bien, derrière ses pupilles, un esprit en ébullition qui l’analysait sans relâche. On pouvait se laisser noyer volontier dans ces nuages à la fois mystérieux et tranchants comme l’acier.
Il finit par rompre le contact visuel, soucieux de ne pas lui imposer trop longtemps un examen prononcé, voire déplacé. Toutefois son regard avait eu le temps de capter les autres nuances qui composaient sa personne. Tout, dans son maintien et dans son expression, et même jusqu’à son parler, inspirait le respect, l’admiration, et suintait de maîtrise. Sa coiffure, avec son chignon serré et sa frange droite, lui donnait un air sévère, mais aussi professionnel. Curieusement, il lui trouvait un certain charme. Même s’il ne put s’empêcher de penser qu’elle les porterait encore mieux légèrement relâchés.
Il s’arracha à ses pensées pour s’incliner respectueusement après avoir reçu l’enseignement adéquat sur les lieux. Toutefois, pour une raison inexpliquée, il rechignait à s’éloigner. Pourtant, il ne pouvait pas s’y soustraire.
Merci beaucoup. Je vous laisse retourner à votre méditation, en espérant que je ne vous en ai pas coupé l’envie.
Il fit demi-tour et commença à s’éloigner à pas lents, tandis qu’il réfléchissait. Il finit par s’arrêter à la limite qui le séparait de la zone accessible au public. Il se retourna lentement, pour éviter de déranger la résidente.
Je vous prie de m’excuser encore une fois, mais je me demandais, puisque vous semblez être très familière avec cet endroit, accepteriez-vous de m’en parler un peu plus, lorsque vous aurez achevé votre recueillement ? J’ai bien lu les écrits, mais ils ne répondent pas à toutes les questions qui me traversent l’esprit quand mes yeux se portent sur l’architecture exceptionnelle de cet endroit.
Il veillait à broder un maximum son discours et à faire transparaître sa grande curiosité, non feinte, et non exagérée. Car c’était elle qui l’avait amené ici à la base. Cette femme semblait du genre passionné, qui appréciait parler de ce qu’elle aimait. Peut-être qu’elle accepterait de partager son savoir avec un étranger comme lui. Pour l’instant, il n’avait rien à lui apporter en échange, mais il finirait bien par trouver.
Si vous consentez à accéder à ma requête, vous n’aurez qu’à me retrouver à l’extérieur. Je ne vous importune pas davantage et vous laisse à votre méditation.
Il s’inclina avant de tourner les épaules pour regagner l’entrée du bâtiment. Il retourna à sa contemplation du bâtiment, les pensées toutefois tournée vers l’une de ses résidents.
Invité
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Lun 8 Avr 2019 - 18:25
Il avait été décidé, lorsque ce lieu était devenu touristique, de ne pas placer de barrière afin de préserver l’aspect originel des lieux. Seul un panneau sur un arbre indiquait que ce chemin menait à une partie privée Les touristes évitant habituellement de fouiner aussi loin et passant la plupart de mon temps en intérieur, je n’en avais jamais croisés que quand je le souhaitais. Sans doute celui-ci n’avait-il pas vu la pancarte, ou avait-il coupé à travers bois. Je m’efforçai de répondre calmement.
“Rebroussez chemin sur ce sentier, jusqu’au jardin principal, et vous y serez.”
Quelque chose me gênait dans la manière dont l’inconnu me fixait. Il n’y avait rien pourtant d’irrespectueux dans son regard. J’avais du mal à mettre le doigt dessus. En plus, plus je l’observais à mon tour, plus j’avais le sentiment de l’avoir déjà vu quelque part, mais grâce au sort, j’étais à peu près certaine de ne jamais avoir croisé cet humain. Je m’en serais indubitablement souvenu. Ce fut lui qui finit par rompre ce cours silence en s’inclinant.
“Merci beaucoup. Je vous laisse retourner à votre méditation, en espérant que je ne vous en ai pas coupé l’envie.”
Je m’inclinai légèrement en guise d’au revoir et le regardai tourner les talons. Au moins était-il bien poli. Je me rasseyais lorsqu’il se retourna, à l’orée de la clairière. Je relevai la tête. Que voulait-il ?
“Je vous prie de m’excuser encore une fois, mais je me demandais, puisque vous semblez être très familière avec cet endroit, accepteriez-vous de m’en parler un peu plus, lorsque vous aurez achevé votre recueillement ? J’ai bien lu les écrits, mais ils ne répondent pas à toutes les questions qui me traversent l’esprit quand mes yeux se portent sur l’architecture exceptionnelle de cet endroit.”
J’avais du respect pour la quête de savoir et je ne me revoyais pas me relancer dans la méditation avec si peu de temps devant moi. J’avais donc du temps libre. Un peu. Je marquai une pause.
“Si vous consentez à accéder à ma requête, vous n’aurez qu’à me retrouver à l’extérieur. Je ne vous importune pas davantage et vous laisse à votre méditation.”
Il s’inclina à nouveau avant de partir. Je me levai. Soit, je ne pouvais refuser une telle demande alors que je n’avais rien de mieux à faire, même si c’était par sa faute que je me retrouvais avec ce temps libre. Je lui parlerai de l’histoire de ces lieux. Ou du moins de celle qu’il était autorisé à connaître. Le Sekidozan a toujours été un haut lieu du peuple sorcier depuis sa construction, mais les humains l'ignoreraient toujours. N’avaient-ils pas été assez naïfs pour penser que les pouvoirs que leurs semblables de l’époque prêtaient aux moines guerriers vivant ici n’étaient qu’un mythe ? Ils avaient oublié la vérité, et c’était tant mieux pour nous. Une fois dans le vestiaire, ma servante m’aida à revêtir un yukata bleu foncé orné de fleurs plus claires et arrangea mon chignon, y glissant une épingle habillée de fleurs de cerisier blanches.
Je pris le petit sentier qui menait au principal ensemble de bâtiments. Comme promis, il attendait dans la cour, presque vide à cette heure. Les pique-niques étaient interdit dans l’enceinte du Sekidozan et nous n’avions pas jugé nécessaire d’installer un stand de restauration. C'était l'équivalent d'un lieu sacré pour les sorciers, et nous voulions pas y retrouver le moindre déchet. La plupart des visiteurs venaient après manger. Je vins à sa rencontre, partagée entre mon envie de partager ce que je savais du lieu - mes souvenirs regorgeaient de scènes de la vie quotidienne ici, plusieurs siècles auparavant - et ma réticence à fréquenter les humains, fouineurs qui plus est.
“Mes connaissances sont à votre disposition jusqu’à l’heure du déjeuner, Monsieur. Que vouliez-vous savoir ?”
Aaren S. Hermansson#100454#100454#100454#100454#100454#100454
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Ven 26 Avr 2019 - 23:50
Plus leur échange s'éternisait, plus Aaren sentait le regard inquisiteur de la jeune femme sur lui. Il reconnaissait cette lueur dans ses prunelles sombres ; quelque chose la perturbait et elle en cherchait l'origine. Il ne fallut pas longtemps au Hunter pour se douter de la véritable raison. Il savait que sa couverture était loin d'être à la hauteur d'un grand film d'espionnage. Si les lentilles et la perruque étaient de bonne facture, rien ne pouvait mieux imiter la nature que le naturel lui-même. Si la prospection de la japonaise se prolongeait trop, elle risquait de le percer à jour. Elle avait probablement retenu vu son vrai visage quelque part, à minima dans le journal. Il devait donc éviter de s'approcher de trop près. Car il la sentait assez observatrice pour repérer les quelques failles de son déguisement. Il devrait se montrer prudent par la suite, même s'il ne pouvait s'empêcher d'en apprendre plus sur ces lieux -et dans la même foulée, sur leur gardienne. James Wilson était un alias fort accommodant ; il n'en était pas à son premier bien sur, mais il préférait le garder le plus longtemps possible. Il serait attristé d'écourter son espérance de vie.
Il patientait depuis seulement quelques minutes lorsque la voix de l'inconnue s'éleva dans le hall d'entrée. Elle acceptait de lui accorder un peu de son temps jusqu’à midi. Voilà qui était fort réjouissant. Il l'avait senti plutôt hostile au début, aussi, la satisfaction d'avoir son attention n'en était que plus grande. Il s'inclina poliment en guise de reconnaissance.
Je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps.
Il lui fallait toutefois bien réfléchir à ses questions. Il pressentait que le moindre défaut de pertinence risquait de lui attirer les foudres de son interlocutrice. Ses pensées s'évadèrent sur l'histoire du bâtiment qu'il avait pu découvrir en lisant les panneaux informatifs. Ils ne regorgeaient pas d'informations. Tout ce qu'il avait appris, c'était que le Sekidozan avait été bâti vers le dixième siècle et était habité par des yamabushi. Selon la légende, ces hommes possédaient des dons spéciaux de guérison, des guerriers sorciers, selon le vocabulaire européen. Bien sûr ce n'était qu'un mythe. Il retint un sourire ; un simple mythe…
Le Sekidozan a été bâti vers le septième siècle après Jésus-Christ. Toutefois il n'est pas précisé pourquoi. Quel était son rôle à l'époque ? Était-ce une simple demeure pour ces… yamabushi je crois ?
Son regard quitta l'indigène pour explorer la structure des murs qui les entouraient. Il ne pouvait que saluer la finesse de la construction, quand bien même des défauts apparaissaient ça et là. C'était ce qui faisait le charme de ces vieilles bâtisses après tout. Dressé au milieu de ces murs, il peinait pourtant à se projeter dans le temps pour entrevoir le quotidien de ces gens d'exception. Il esquissa un sourire. Voilà l'objet de sa prochaine question.
J'ai bien tenté tout à l'heure d'imaginer la vie qu'ils menaient ici, mais c'est un exercice ardu pour un étranger comme moi. Sauriez-vous m'en dire plus sur le quotidien de ces hommes d'exception ?
Ses yeux glissèrent de nouveau sur la jeune femme, dans l'expectative.
Il patientait depuis seulement quelques minutes lorsque la voix de l'inconnue s'éleva dans le hall d'entrée. Elle acceptait de lui accorder un peu de son temps jusqu’à midi. Voilà qui était fort réjouissant. Il l'avait senti plutôt hostile au début, aussi, la satisfaction d'avoir son attention n'en était que plus grande. Il s'inclina poliment en guise de reconnaissance.
Je vous remercie de m'accorder un peu de votre temps.
Il lui fallait toutefois bien réfléchir à ses questions. Il pressentait que le moindre défaut de pertinence risquait de lui attirer les foudres de son interlocutrice. Ses pensées s'évadèrent sur l'histoire du bâtiment qu'il avait pu découvrir en lisant les panneaux informatifs. Ils ne regorgeaient pas d'informations. Tout ce qu'il avait appris, c'était que le Sekidozan avait été bâti vers le dixième siècle et était habité par des yamabushi. Selon la légende, ces hommes possédaient des dons spéciaux de guérison, des guerriers sorciers, selon le vocabulaire européen. Bien sûr ce n'était qu'un mythe. Il retint un sourire ; un simple mythe…
Le Sekidozan a été bâti vers le septième siècle après Jésus-Christ. Toutefois il n'est pas précisé pourquoi. Quel était son rôle à l'époque ? Était-ce une simple demeure pour ces… yamabushi je crois ?
Son regard quitta l'indigène pour explorer la structure des murs qui les entouraient. Il ne pouvait que saluer la finesse de la construction, quand bien même des défauts apparaissaient ça et là. C'était ce qui faisait le charme de ces vieilles bâtisses après tout. Dressé au milieu de ces murs, il peinait pourtant à se projeter dans le temps pour entrevoir le quotidien de ces gens d'exception. Il esquissa un sourire. Voilà l'objet de sa prochaine question.
J'ai bien tenté tout à l'heure d'imaginer la vie qu'ils menaient ici, mais c'est un exercice ardu pour un étranger comme moi. Sauriez-vous m'en dire plus sur le quotidien de ces hommes d'exception ?
Ses yeux glissèrent de nouveau sur la jeune femme, dans l'expectative.
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Lun 6 Mai 2019 - 13:58
Je me lançai dans un exposé un ton très professionnel, espérant que mon accent prononcé ne bloquerait pas sa compréhension.
« Si on retient surtout le temple bouddhiste, c’est un sanctuaire shintoïste qui a d’abord été bâti au sommet du mont Sekido. Les sources sont en désaccord sur le moment de sa construction. Certaines attribuent sa fondation à un yamabushi, un moine guerrier, en 717. D’autres la font remonter jusqu’au Ier siècle avant JC. On dit que les yamabushi étudiaient la géomancie, et que c’est le passage d’une ligne géomantique au pied de la montagne qui les a décidé à la considérer comme sacrée et à construire ici. On y vénérait le mont Haku, l’une des trois grandes montagnes sacrées du Japon. C’est un volcan se trouvant plus au sud dans la préfecture d’Ishikawa. Ce n’est qu’entre 749 et 757 que le Sekidozan est devenu un temple bouddhiste Shingon. Il était dédié à la divinité Kokûzô Bosatsu, encore vénérée de nos jours, associée à la mémoire et à la sagesse. »
Cette divinité n’avait en réalité pas grand-chose d’un dieu, car il s’agissait d’un de mes ancêtres lointains. Si elle était associée à un rituel d’amélioration de la mémoire, c’était parce qu’il avait été un des premiers sorciers à étudier les effets de la magie sur la mémoire des humains et des sorciers. A l’époque, la grande chasse n’avait pas encore commencé et il partageait son savoir et sa magie avec les humains. Son sort n’avait encore rien à voir avec le rituel de préservation des souvenirs tel qu’il est aujourd’hui. Il ne permettait pas de transmettre des souvenirs d’un individu à un autre, mais améliorait grandement les capacités mémoriels de ceux qui s’y soumettaient. Les humains s’étaient alors mis à le vénérer. Le changement du temple coïncidait avec l’arrivée de ma famille à Nakanoto. Le descendant de Kokûzô s’y était installé. Des jeunes sorciers, que les humains nommaient yamabushi, étaient venus en masse au fil des siècles pour étudier ses enseignements. Eux ne le vénéraient pas vraiment en tant que dieu, mais une forme de culte de la personnalité s’était vite installée.
« Le temple accueillait de nombreux yamabushi. Au XIIIe siècle, à l’apogée du temple, ils étaient plus de 3000, répartis ici et dans 360 temples plus petits des environs. Le Sekidozan contrôlait de vastes terres réparties sur plusieurs provinces. »
3000… C’était plus du double de la population actuelle de sorciers au Japon… Si la Grande Chasse n’avait pas trop sévi au Japon, beaucoup d’entre nous avaient été envoyés en Europe pour essayer de protéger nos frères occidentaux, ce qui nous laissait avec une population décimée. A l’époque, Nakanoto était la plus grande communauté de sorciers du Japon, et la fameuse « ligne géomantique » n’était autre qu’un flux d’énergie magique remarquable qui parcourait la région. C’était pourquoi l’Enclave y avait été fondée, vers le Xe siècle.
« C’étaient des ascètes vivant dans les montagnes. Le mythe veut que par cette voie ils acquéraient des pouvoirs spirituels et mystiques, notamment de guérison et de divination. Des gens de tout le pays venaient réciter le mantra de Kokûzô Bosatsu en espérant retrouver une bonne mémoire quand celle-ci commençait à décliner, ou accroître leurs capacités intellectuelles. »
Je me souvenais. C’était à cette époque de gloire que le rituel avait été achevé. Je regardais autour de moi avec une certaine nostalgie. C’était une époque où les sorciers japonais prospéraient au lieu de se cacher. J’avais connu ces lieux très animés et en même temps très calmes, les sorciers y vivant poursuivant une quête spirituelle. Le mythe venait entièrement de ces rituels mémoriaux entrepris par les Arisugawa à travers le temps, de plus en plus élaborés, jusqu’à la version que nous utilisions de nos jours. Leur quotidien, je le connaissais bien car mon ancêtre avait vécu parmi eux. Cependant, je ne pouvais me permettre d’être trop précise, car pour une question de Secret, peu de textes avaient été « retrouvés » par les humains. Trop de connaissances pourraient paraître suspect.
Je me dirigeai petit à petit vers le bâtiment principal aux portes grandes ouvertes et m’arrêtai à l'intérieur devant un mannequin présentant la tenue traditionnelle des yamabushi.
« Les yamabushi menaient ici une vie très simple. Ils partageaient leur temps entre la prière, la méditation et les arts martiaux. Kokûzô Bosatsu étant une divinité liée au savoir, ils consacraient également beaucoup de temps à acquérir des connaissances variées. Il est arrivé à travers les siècles qu’ils participent à des guerres, notamment contre les samouraïs. Cependant, nous avons peu de données à ce sujet concernant ceux du Sekidozan en particulier. Ils étaient maîtres dans le maniement de beaucoup d’armes : le naginata, la lance, l’arc et surtout le sabre. Le mythe dit qu’ils se servaient de shuriken comme vecteur pour jeter des sorts à leurs ennemis. »
La statue du « dieu » trônait dans un coin. Elle tenait dans sa main gauche une perle de sagesse et dans la droite une épée représentant la sagesse pourfendant l’ignorance.
Aaren S. Hermansson#100554#100554#100554#100554#100554#100554
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Dim 12 Mai 2019 - 9:12
Comme convenu, la jeune femme écouta ses questions, et se lança dans un exposé. Bien qu'elle s'exprimât avec un accent prononcé, il ne perdait aucune information. Il était habitué à entendre les japonais parler l'anglais. Les premiers temps de son apprentissage du japonais, il avait privilégié la langue de Shakespeare pour s'adresser à certains de ses hommes, n'étant pas assez confortable avec le parler local. Il plissa les yeux, signe qu'il se concentrait sur les explications. Ce fut donc à lui de lui accorder une oreille attentive. Très attentive même.
À mesure qu'elle narrait l'histoire, il laissa son regard vagabonder sur l'environnement, pour favoriser son immersion dans le passé. Des yamabushi, des moines guerriers, capables de lire l'avenir dans la terre. C'était un concept intéressant. Les japonais avaient des croyances tout à fait fascinantes. Le norvégien avait toujours respecté la foi et les mythes étrangers. Par ailleurs, il avait appris avec les années que les légendes avaient toutes une part de vérité. Il convenait donc de les respecter en toute circonstance. Il se représenta ces hommes s'entraînant dans l'enceinte du temple, virevoltant au rythme de leurs chorégraphies. Et que dire de leur divinité, Kozuko Bosatsu, associé à ce qu'Aaren vénérait le plus : la connaissance.
Le norvégien haussa un sourcil alors qu'elle énonçait le nombre de résidents. Trois milles, c'était assez impressionnant. Les lieux aujourd'hui déserts ne laissaient aucunement présager d'une telle fréquentation en un temps reculé. Quoique, cela justifiait la taille conséquente du terrain. En tout cas, l'influence et le pouvoir des yamabushi l'impressionnait. Bien évidemment, cela ne restait qu'un mythe, certains chiffres et autres détails devaient relever de l'interpolation. Pour autant, c'était un savoir bon à prendre. Aaren suivit sa guide qui s'éloignait vers le bâtiment principal. Finalement, le quotidien de ces moines guerriers ne différaient guère de celui des hunters, hormis les prières. Lui-même n'était pas spécialement croyant, sans pour autant être réfractaire aux religions. On pouvait le qualifier d'agnostique. Ils s'arrêtèrent près de la statue de la divinité locale.
Tout ça est fascinant. C'est difficile d'imaginer à quel point ils pouvaient influencer le quotidien des habitants de la région quand aujourd’hui, il n’y a plus personne. C’est triste dans un sens. Une telle communauté aurait pu apporter beaucoup à l’époque contemporaine.
Aaren se retourna pour faire face à la statue du dieu vénéré par les yamabushis. Il s’en rapprocha de quelques pas pour mieux analyser les détails. Il tenait dans sa main droite une épée, et dans la gauche une perle.
La symbolique de l’épée est forte ; la connaissance pourfendant l’ignorance. J’imagine que c’est la perle qui est associé à la connaissance. Pourquoi une perle ? Cet objet a-t-il une signification particulière au Japon ?
Le nordique posa une main sur son menton tandis qu’il réfléchissait, lissant sa barbe factice -une habitude qu’il avait prise lorsqu’il revêtait l’identité de son alias. Il ne s’était jamais montré méprisant ou hermétique aux croyances des autres. A dire vrai, il y trouvait même des richesses insoupçonnées. Il était persuadé que chacun pouvait en tirer du bénéfice, ne serait-ce qu’en terme de philosophie de vie. Il lui arrivait même parfois de se prêter au jeu des prières. On ne savait jamais.
En tout cas, si je devais me tourner vers une divinité nippone, ce serait probablement Kozuko Bosatsu. J’ai toujours pensé que le pire ennemi de l’humanité, c’est l’ignorance. Et les expériences de l’histoire l’ont démontré à maintes reprises. Ainsi, la connaissance représente son meilleur salut pour sa survie et son évolution. Si l’on devait s’adresser à lui, aujourd’hui encore, pour demander connaissance et longue mémoire, que devrait-on lui dire ?
Aaren glissa son regard actuellement gris acier sur la jeune femme. Elle devait trouver sa question quelque peu saugrenue. Elle ne devait pas avoir l’habitude qu’on lui demandât comment on priait le dieu du Mont Sekido. Mais, elle allait devoir s’y faire, avec lui ; le chef hunter regorgeait de surprises, et rarement de mauvaises.
À mesure qu'elle narrait l'histoire, il laissa son regard vagabonder sur l'environnement, pour favoriser son immersion dans le passé. Des yamabushi, des moines guerriers, capables de lire l'avenir dans la terre. C'était un concept intéressant. Les japonais avaient des croyances tout à fait fascinantes. Le norvégien avait toujours respecté la foi et les mythes étrangers. Par ailleurs, il avait appris avec les années que les légendes avaient toutes une part de vérité. Il convenait donc de les respecter en toute circonstance. Il se représenta ces hommes s'entraînant dans l'enceinte du temple, virevoltant au rythme de leurs chorégraphies. Et que dire de leur divinité, Kozuko Bosatsu, associé à ce qu'Aaren vénérait le plus : la connaissance.
Le norvégien haussa un sourcil alors qu'elle énonçait le nombre de résidents. Trois milles, c'était assez impressionnant. Les lieux aujourd'hui déserts ne laissaient aucunement présager d'une telle fréquentation en un temps reculé. Quoique, cela justifiait la taille conséquente du terrain. En tout cas, l'influence et le pouvoir des yamabushi l'impressionnait. Bien évidemment, cela ne restait qu'un mythe, certains chiffres et autres détails devaient relever de l'interpolation. Pour autant, c'était un savoir bon à prendre. Aaren suivit sa guide qui s'éloignait vers le bâtiment principal. Finalement, le quotidien de ces moines guerriers ne différaient guère de celui des hunters, hormis les prières. Lui-même n'était pas spécialement croyant, sans pour autant être réfractaire aux religions. On pouvait le qualifier d'agnostique. Ils s'arrêtèrent près de la statue de la divinité locale.
Tout ça est fascinant. C'est difficile d'imaginer à quel point ils pouvaient influencer le quotidien des habitants de la région quand aujourd’hui, il n’y a plus personne. C’est triste dans un sens. Une telle communauté aurait pu apporter beaucoup à l’époque contemporaine.
Aaren se retourna pour faire face à la statue du dieu vénéré par les yamabushis. Il s’en rapprocha de quelques pas pour mieux analyser les détails. Il tenait dans sa main droite une épée, et dans la gauche une perle.
La symbolique de l’épée est forte ; la connaissance pourfendant l’ignorance. J’imagine que c’est la perle qui est associé à la connaissance. Pourquoi une perle ? Cet objet a-t-il une signification particulière au Japon ?
Le nordique posa une main sur son menton tandis qu’il réfléchissait, lissant sa barbe factice -une habitude qu’il avait prise lorsqu’il revêtait l’identité de son alias. Il ne s’était jamais montré méprisant ou hermétique aux croyances des autres. A dire vrai, il y trouvait même des richesses insoupçonnées. Il était persuadé que chacun pouvait en tirer du bénéfice, ne serait-ce qu’en terme de philosophie de vie. Il lui arrivait même parfois de se prêter au jeu des prières. On ne savait jamais.
En tout cas, si je devais me tourner vers une divinité nippone, ce serait probablement Kozuko Bosatsu. J’ai toujours pensé que le pire ennemi de l’humanité, c’est l’ignorance. Et les expériences de l’histoire l’ont démontré à maintes reprises. Ainsi, la connaissance représente son meilleur salut pour sa survie et son évolution. Si l’on devait s’adresser à lui, aujourd’hui encore, pour demander connaissance et longue mémoire, que devrait-on lui dire ?
Aaren glissa son regard actuellement gris acier sur la jeune femme. Elle devait trouver sa question quelque peu saugrenue. Elle ne devait pas avoir l’habitude qu’on lui demandât comment on priait le dieu du Mont Sekido. Mais, elle allait devoir s’y faire, avec lui ; le chef hunter regorgeait de surprises, et rarement de mauvaises.
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Lun 10 Juin 2019 - 23:34
« Tout ça est fascinant. C'est difficile d'imaginer à quel point ils pouvaient influencer le quotidien des habitants de la région quand aujourd’hui, il n’y a plus personne. C’est triste dans un sens. Une telle communauté aurait pu apporter beaucoup à l’époque contemporaine. »
Oh, mais elle existait encore bel et bien, et je ne doutais pas qu’elle avait beaucoup à apporter aux humains. Ils avaient perdus leur chance quand ils l’avaient forcée à se cacher. C’était la seule solution, sans quoi les deux races se seraient détruites l’une l’autre. Quand la possibilité avait été étudiée, nos rangs étaient déjà décimés, si bien que malgré nos sorts, il était peu probable de se battre jusqu’à qu’on nous laissât tranquille. Pire : quand des sorciers tuaient des humains pour venger les leurs, cela provoquait généralement une véritable vendetta dans le pays et la traque de nos semblables redoublait d’ardeur. Le Japon n’avait pas été le plus vindicatif, mais ils avaient laissé leurs sorciers s’éteindre (du moins officiellement) sans lever le petit doigt.
« Je ne vous le fais pas dire... » marmonnai-je, quelque peu désabusée.
« La symbolique de l’épée est forte ; la connaissance pourfendant l’ignorance. J’imagine que c’est la perle qui est associé à la connaissance. Pourquoi une perle ? Cet objet a-t-il une signification particulière au Japon ? »
La perle était en vérité une relique créée par Kokûzô et ses disciples pour enseigner. Elle permettait en la touchant d’amplifier le sort qu’il avait développé permettant de montrer un souvenir à un autre sorcier en le touchant. En lançant le même sort sur la perle, celle-ci projetait le souvenir autour d’elle afin que tous puissent le voir. Elle permettait ainsi à mon ancêtre de montrer des moments importants de sa vie à l’ensemble de ses élèves à la fois. La perle de sagesse était aujourd’hui conservée au centre de la salle de réunion de l’Enclave et je m’en servais encore pour transmettre mon savoir quand celui-ci se révélait important.
« Au Japon, les allusions à une parle font plutôt référence au Yasakani no magatama, un des trésors impériaux, mais il n’a aucun rapport avec celle de Kokûzô. Celle-ci est plutôt liée aux courants de bouddhisme Nichiren et Shingon. La légende dit qu’après avoir prononcé de nombreuses fois son mantra, le moine Nichiren aurait reçu une perle de sagesse de la part de la divinité. »
« En tout cas, si je devais me tourner vers une divinité nippone, ce serait probablement Kozuko Bosatsu. J’ai toujours pensé que le pire ennemi de l’humanité, c’est l’ignorance. Et les expériences de l’histoire l’ont démontré à maintes reprises. Ainsi, la connaissance représente son meilleur salut pour sa survie et son évolution. Si l’on devait s’adresser à lui, aujourd’hui encore, pour demander connaissance et longue mémoire, que devrait-on lui dire ? »
Je tiquai sur sa prononciation du nom, qui était pourtant marqué partout dans ce musée, y compris en anglais sur les panonceaux. Cependant, pour le reste, il avait totalement raison. Cet humain n’était peut-être pas irrattrapable. L’ignorance et l’avidité étaient les deux fléaux de l’humanité. Les sorciers veillaient toujours à combattre les deux chez leurs enfants, si bien que ces vices étaient moins présents chez mes semblables. Il était impossible de tout savoir, bien entendu, mais ce qu’il restait était une ignorance saine qui ne provoquait pas de haine, juste une soif de connaissance. Bien sûr, il y avait toujours des pommes pourries dans le panier, mais à côté des humains, la différence était flagrante.
« Beaucoup de gens prient encore Kokuzo Bosatsu – j’insistai un peu sur la prononciation – bien que ce ne soit plus dans ce temple. Le bouddhisme est très présent au Japon. Si vous souhaitez lui demander de vous doter d’une meilleure mémoire, ce n’est pas son mantra habituel qu’il vous faudra prononcer, mais celui de l’étoile du matin : nōbō akyasha kyarabaya on arikya mari bori sowaka. Mais le rite en question demande de le répéter un million de fois si on respecte la légende, et avec une bonne prononciation. Accrochez-vous. »
J’esquissai un léger sourire en coin qui disparût bien vite.
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Dim 16 Juin 2019 - 10:23
Il l’écouta avec attention expliquer la référence à une perle pour représenter la sagesse. L’un des trésors impériaux… Il le connaissait, celui-ci, ayant été appelé, une fois, par l’empereur, qui lui avait fait visiter ses précieuses richesses en guise de remerciement. En tant que James Wilson, bien sûr, il ignorait tout de ces reliques d’un temps oublié. Il ne se lassait jamais de la culture locale. L’histoire du Japon était si différente de sa Norvège ! Finalement, la perle de Kozuko semble être d’origine divine.
Une belle récompense pour un homme si fervent. Les efforts finissent toujours par payer.
Il était bien placé pour le savoir ; il se donnait corps et âme à sa mission, protéger les siens des vampires fous ou renégats, et instaurer une paix entre les deux races. Grand visionnaire, il étendait même ses objectifs, à l’avenir, aux autres peuples surnaturels. Les lycans, avant toute chose, qui avaient beaucoup souffert et méritaient de vivre en égaux. Mais il pensait également aux sorciers ; Jorgen lui en avait bien peu sur eux, fidèle à son voeu de silence. Mais il s’était renseigné dans les vieux textes ; et en tant qu’européen, il connaissait très bien le phénomène de la chasse aux sorcières. Si ces pauvres gens, que lui avaient toujours considéré comme de simples humains rejetés à cause de leurs idées, étaient véritablement des sorciers, alors… Aaren comprenait leurs ressentiments. Mais peut-être qu’un jour, ils arriveraient à dépasser leurs différences, tirer un trait sur le passé et renouer le contact. Bâtir, ensemble, un avenir meilleur pour lutter face au véritable danger : l’Homme en lui-même. Mais bien sûr, tenu au silence par son serment, personne n’avait connaissance de cette partie de son projet.
La jeune femme répondit à sa requête concernant le rituel à réaliser pour s’adresser à la divinité. Elle répéta distinctement le nom du sage ; il comprit le message implicite. En tant que James Wilson, qui ne parlait pas un mot de japonais, il ne pouvait pas prononcer correctement du premier coup. Mais il n’avait pas besoin de ça pour peiner ; malgré sa pratique quotidienne, son accent méritait encore du travail. Il afficha un sourire désolé pour s’excuser de son erreur de prononciation.
Son visage prit vite un air découragé, nullement feint, lorsqu’elle lui annonça le mantra à réciter. Un million de fois ? Même en tant qu’Aaren Hermansson, il ne s’en sentait absolument pas capable… Le léger sourire qui déforma les lèvres délicates de sa professeure improvisée ne lui échappa point. Il ne savait pas si elle était simplement amusée de la situation, ou si elle se moquait ouvertement de lui, mais à dire vrai, c’était légitime. Lui-même ne put que l’imiter.
Naubo akiasha…
Il tenta bien de forcer sa prononciation, cependant il se rendit compte que c’était peine perdue. Il risquait de se tourner en ridicule plus qu’autre chose ; et il ne voudrait pas assassiner les oreilles fragiles de son interlocutrice. Face à son échec inévitable, il ne put retenir un rire, mi-amusé, mi-nerveux.
Je pense que je vais m’arrêter là, n’est-ce pas… J’ai assez mutilé votre langue pour aujourd’hui par ces deux mots. Je reconnais ma défaite ; du moins pour l’instant. Je tâcherai de m’exercer pour arriver à prononcer correctement cette phrase. Et nous verrons après pour les 999 999 autres.
Un sourire en coin sur les lèvres il secoua la tête. Reconnaître sa défaite et ne pas s’acharner faisait partie des qualités d’un bon chef. Car sur le terrain, c’était capital pour préserver la vie de ses hommes. Battre en retraite dans une situation inextricable était également un signe de sagesse -et justement ils étaient dans le thème.
Merci toutefois pour cette leçon. C’est généreux de votre part d’avoir essayé.
Il se tourna une dernière fois face à la statue de la divinité. En la fixant ainsi, il avait presque l’impression qu’elle lui souriait et riait de son inaptitude. Mais Aaren était fairplay. Il s’inclinait volontiers, toutefois il n’avait pas dit son dernier mot. Il avait réellement l’intention de s’exercer. Ce serait un bon exercice pour son élocution qui plus est. ça lui servirait forcément pour plus tard. Il se tourna de nouveau vers elle, saisit par une question soudaine et légitime.
J’ai une autre question, si vous le permettez, qui ne concerne pas l’histoire de ce monument cette fois. Quel est votre rôle, ici ? Etes-vous en quelque sorte la gardienne du Mont Sekido ?
Une belle récompense pour un homme si fervent. Les efforts finissent toujours par payer.
Il était bien placé pour le savoir ; il se donnait corps et âme à sa mission, protéger les siens des vampires fous ou renégats, et instaurer une paix entre les deux races. Grand visionnaire, il étendait même ses objectifs, à l’avenir, aux autres peuples surnaturels. Les lycans, avant toute chose, qui avaient beaucoup souffert et méritaient de vivre en égaux. Mais il pensait également aux sorciers ; Jorgen lui en avait bien peu sur eux, fidèle à son voeu de silence. Mais il s’était renseigné dans les vieux textes ; et en tant qu’européen, il connaissait très bien le phénomène de la chasse aux sorcières. Si ces pauvres gens, que lui avaient toujours considéré comme de simples humains rejetés à cause de leurs idées, étaient véritablement des sorciers, alors… Aaren comprenait leurs ressentiments. Mais peut-être qu’un jour, ils arriveraient à dépasser leurs différences, tirer un trait sur le passé et renouer le contact. Bâtir, ensemble, un avenir meilleur pour lutter face au véritable danger : l’Homme en lui-même. Mais bien sûr, tenu au silence par son serment, personne n’avait connaissance de cette partie de son projet.
La jeune femme répondit à sa requête concernant le rituel à réaliser pour s’adresser à la divinité. Elle répéta distinctement le nom du sage ; il comprit le message implicite. En tant que James Wilson, qui ne parlait pas un mot de japonais, il ne pouvait pas prononcer correctement du premier coup. Mais il n’avait pas besoin de ça pour peiner ; malgré sa pratique quotidienne, son accent méritait encore du travail. Il afficha un sourire désolé pour s’excuser de son erreur de prononciation.
Son visage prit vite un air découragé, nullement feint, lorsqu’elle lui annonça le mantra à réciter. Un million de fois ? Même en tant qu’Aaren Hermansson, il ne s’en sentait absolument pas capable… Le léger sourire qui déforma les lèvres délicates de sa professeure improvisée ne lui échappa point. Il ne savait pas si elle était simplement amusée de la situation, ou si elle se moquait ouvertement de lui, mais à dire vrai, c’était légitime. Lui-même ne put que l’imiter.
Naubo akiasha…
Il tenta bien de forcer sa prononciation, cependant il se rendit compte que c’était peine perdue. Il risquait de se tourner en ridicule plus qu’autre chose ; et il ne voudrait pas assassiner les oreilles fragiles de son interlocutrice. Face à son échec inévitable, il ne put retenir un rire, mi-amusé, mi-nerveux.
Je pense que je vais m’arrêter là, n’est-ce pas… J’ai assez mutilé votre langue pour aujourd’hui par ces deux mots. Je reconnais ma défaite ; du moins pour l’instant. Je tâcherai de m’exercer pour arriver à prononcer correctement cette phrase. Et nous verrons après pour les 999 999 autres.
Un sourire en coin sur les lèvres il secoua la tête. Reconnaître sa défaite et ne pas s’acharner faisait partie des qualités d’un bon chef. Car sur le terrain, c’était capital pour préserver la vie de ses hommes. Battre en retraite dans une situation inextricable était également un signe de sagesse -et justement ils étaient dans le thème.
Merci toutefois pour cette leçon. C’est généreux de votre part d’avoir essayé.
Il se tourna une dernière fois face à la statue de la divinité. En la fixant ainsi, il avait presque l’impression qu’elle lui souriait et riait de son inaptitude. Mais Aaren était fairplay. Il s’inclinait volontiers, toutefois il n’avait pas dit son dernier mot. Il avait réellement l’intention de s’exercer. Ce serait un bon exercice pour son élocution qui plus est. ça lui servirait forcément pour plus tard. Il se tourna de nouveau vers elle, saisit par une question soudaine et légitime.
J’ai une autre question, si vous le permettez, qui ne concerne pas l’histoire de ce monument cette fois. Quel est votre rôle, ici ? Etes-vous en quelque sorte la gardienne du Mont Sekido ?
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Ven 26 Juil 2019 - 18:49
« Une belle récompense pour un homme si fervent. Les efforts finissent toujours par payer. »
J’acquiesçai avec sérieux. Peu étaient ceux en ce monde qui parvenaient à leurs fins sans faire d’efforts, et quand c’était le cas, c’était généralement grâce aux efforts de la génération précédente. Dans mon cas, il s’agissait des deux. Ma vie était constituée d’efforts constants pour maintenir les souvenirs que mes ancêtres m’avaient transmis grâce à leurs propres efforts constants. Un jour, ils ne seraient plus suffisants et je finirais comme ma mère. Il ne pouvait vraiment en être autrement. Mais avant cela, j’aurais transmis ce fardeau à un enfant, afin qu’il perpétuât la tradition familiale. Mon enfant. J’en revenais à ce problème. Je n’avais pas encore pris le temps de trouver un fiancé convenable afin d’assurer la descendance de la maison Arisugawa. Un sorcier de sang-pur bien entendu, issu lui aussi d’une longue lignée de sorciers puissants, afin que l’enfant soit à même de reprendre le flambeau. Et pourtant, je ne savais pas exactement combien de temps il me restait. Peut-être que je cherchais juste à nier l’évidence, au fond.
Le jeune homme tenta de prononcer le mantra, mais il fallait s’y attendre. La prononciation n’en était pas simple. Les moines s’entraînaient durement afin de pouvoir prononcer ce genre de formule en boucle sans que leur langue ne fourchât. Son trait d’humour me tira un léger sourire. Il faisait des erreurs, mais on sentait bien à sa manière de parler qu’il était loin d’être stupide.
« Revenez donc me voir après la cérémonie, quand vous aurez obtenu la mémoire parfaite promise, dans ce cas. Voilà qui serait impressionnant. En tout cas, ne craignez rien pour le japonais. Ce n’en est pas. Les mantras bouddhistes japonais sont en fait une adaption quasi-phonétique des mantras indiens écrits en sanskrit, plus faciles à prononcer pour nous. »
« J’ai une autre question, si vous le permettez, qui ne concerne pas l’histoire de ce monument cette fois. Quel est votre rôle, ici ? Etes-vous en quelque sorte la gardienne du Mont Sekido ? »
Mon expression redevint plus professionnelle. Je ne pouvais pas me permettre de faire de faux pas, et me reconcentrer était donc nécessaire. C’était une question délicate, mais j’avais récité ce mensonge tant de fois qu’il en était presque naturel. En fait, s’il n’insistait pas trop, il n’était même pas question de mentir.
« Je suis la propriétaire des lieux. Le temple appartient à mon clan depuis des siècles. Donc, oui, vous pouvez me voir comme une sorte de gardienne. »
Ainsi que la tenancière des plus grandes archives sorcières du pays, sa mémoire vivante et une de ses dirigeantes, pour les sorciers du moins, mais cela, bien peu d’humains le savaient.
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