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Sam 15 Juin 2019 - 22:48
Cette journée allait être une bonne journée sans aucun doute. Je m'étais apprêté soigneusement avec une longue robe victorienne gothique que j’appréciais beaucoup. Elle était d’un bleue nuit profond avec des nuances de violet sombre pour certaine coutures et broderies de dentelle. J’ai pris soin de couvrir ma tête avec un petit chapeau de toile sombre et aux bordures violettes également pour être parfaitement assortis avec la robe. J’ai pris un temps pour choisir quel serait mon masque pour l’entretiens qui m’attendais avec Arisugawa-san. C’était le premier entretien que j’allais faire avec elle à ce moment-là. De plus je n’avais pas encore trop sympathisé avec elle depuis le départ précipité de sa mère de l’Enclave à cause de son état désastreux.
L’entretiens qui nous attendait allait être sans doute d’une grande formalité avec le pédigré impressionnant de la candidate. J’étais relativement en liesse lorsque j’ai vu qu’elle était une ressortissante russe également ce qui était déjà un bon point de mon côté, pensant déjà à nos futures conversations houleuses autour de la table de l’Enclave à nous envoyer des fions en russe au grand désarroi de nos homologues.
J’ai finalement pris le masque avec un long nez et couvrant intégralement le visage et ne laissant pas apparaitre ne serait-ce que la bouche. Il était sombre avec des traits pourpres soulignant ses contours. Je me suis mise en route vers le Sekidozan où j’avais rendez-vous avec ma collègue archiviste en chef à son domicile familiale. Je pris grand soin de fermer le taudis qu’était ma demeure avant d’user de mon sortilège pour que les esprits ignore ma présence et ainsi n’éveiller en rien un quelconque sentiment d’étrangeté à voir déambuler en ville une femme ainsi vêtue.
Egal à lui-même, le Sekidozan, fleuron du royaume sorcier du Japon et siège de l’Enclave à laquelle nous siégeons Miyuki et moi. C’était également là que la famille Arisugawa vivait depuis des dizaines de génération et plus encore. Un endroit au demeurant formidable et noble, mais qui n’était rien d’autre pour moi que l’endroit où je venais à des réunions très ennuyeuses bien trop souvent. D’autant plus que nous venions d’ajouter également une nouvelle Sagesse et un très récemment un nouveau Savoir qui n’étaient pas pour ravir ces réunions de mon point de vue. Des gens compétents à n’en pas douter, mais avec lesquels je savais bien que je n’allais avoir aucuns atomes crochus. Nous avions des personnalités totalement incompatibles avec le Savoir, bien trop exubérante pour avoir une conversation intéressante ou qu’en tout cas je jugeais digne d’intérêt. La nouvelle Sagesse était bien plus posée et réfléchie, mais peut être trop, progressiste pour moi. C’était aussi le rôle qui voulait ça, être incompatible avec moi, car beaucoup trop pondéré et orienté sur les compromis. Je n’étais pas une grande fane de son prédécesseur non plus.
Plus que tout encore, aujourd’hui ne pouvait voir aucun nuage sombre se former sur ce qui allait arriver car j’étais bien trop heureuses d’enfin voir sortir cette vieille momie qu’était la précédente Justice. Un vieux crouton devenu à moitié sénile avec l’âge qu’il était temps d’envoyer à la retraite depuis deux décennies au bas mot. C’était en parmi avec ces idées décadentes que de jeunes sorciers étaient avec le temps devenus bien plus cléments envers les humains et coulant à l’idée même de frayer avec ces immondices. ”Adieu le vioc” voilà une pensée qui tournait en boucle comme une petite chanson entrainante. D’autant plus que la candidate qui allait nous parvenir aujourd’hui avait une aura qui lui collait à la peau en termes de sévérité de ce que j’avais pu glaner comme informations à son sujet auprès de l’Enclave française. Une russe à la sévérité caractéristique de notre nation et intransigeante avec les écarts de conduite, ce qui était parfait pour remettre de l’ordre dans notre Enclave décadente et lui redonner de la force.
J’arrivais auprès des domestiques de la famille Arisugawa qui me conduisirent jusqu’auprès de ma collègue que je saluais dès mon entré dans la pièce qu’elle avait réservé dans un énorme domaine pour les besoins de cet entretien.
Irina ▬ Bien le bonjour Arisugawa-san. Prête pour votre premier entretien ?
Je laissais planer un instant ma question dans l’air tout en balayant du regard l’endroit décoré dans un style très sobre dans la plus pure expression de la culture traditionnelle japonaise ainsi qu’en lui faisant une délicate révérence de salutation. C’était agréable comme endroit sans être vraiment ma tasse de thé. J’avais néanmoins appris à apprécier ce genre de décoration avec mon défunt mari.
Irina ▬ Cela risque d’être haut en couleur avec la personne que nous allons recevoir aujourd'hui. Directement recommandée par la Justice de l‘Enclave française ce qui n’est pas rien.
Je me laissais guider par mon ôte avant de reprendre brièvement la parole pour lui expliquer comment j'aimais procéder dans ce genre de cas. J’avais acquis cette habitude en tant que sentinelle, mais bien avant encore en travaillant pour le KGB dans mes jeunes années.
Irina ▬ Vous poserez les questions et je m’occuperai de sonder son esprit pour être certaine que tout es vrai. Si j'ai quelque chose à dire, évidemment j'interviendrai, mais vous aurez sans doute l’essentiel de la parole pour au moins le début de cet entretien.
Le dossier de la candidate était assez épais avec les démêlés qu'elle avait eu en tant que juge en France et les efforts qu’on fait l’enclave pour la soutenir. Toute une histoire en sommes. Nous n’allions pas nous ennuyer aujourd’hui...
“Injustice or not”
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Dim 16 Juin 2019 - 21:50
Ce matin n’était pas un matin comme les autres. J’avais laissé de côté mon entraînement quotidien. Ce n’était pas à regret, pour une fois, cependant, car cela faisait un moment que j’attendais que Yuzuhara-san, l’homme qui occupait le rôle de la Justice depuis près d’un siècle et demi, acceptât de prendre sa retraite. Je – enfin, ma mère, et mon grand-père avant lui – l’avais apprécié pendant longtemps, mais ces dernières années, il fallait avouer qu’il n’avait plus toute sa tête. Les autres Enclaviste, moi y compris, œuvrions depuis quelques temps déjà pour lui faire comprendre qu’il était temps de se retirer et de transmettre son fardeau à une personne en meilleure possession de ses moyens. Hélas, Yuzuhara-san tenait beaucoup à son travail. Perfectionniste, il avait toujours préféré faire les choses lui-même, ce qui était tout à son honneur quand il était encore alerte, mais l’avait empêché d’accepter la vérité quand le temps était venu d’arrêter. Je ne savais trop ce qui l’avait enfin persuadé, mais ce n’était pas mes affaires. Le tout était qu’il fallait désormais choisir un successeur au poste de Justice.
La procédure n’avait pas tout à fait la même que d’habitude. En effet, l’Enclave française nous avait déjà recommandé quelqu’un. Nous n’avions donc pas encore pris d’autres rendez-vous, intrigués par cette suggestion. En effet, cette personne avait déjà une grande expérience de la justice que ce soit chez les Sorciers ou les humains. Aucun des juges sorciers japonais n’était particulièrement pressenti pour cette place. Soit ils n’avaient pas l’ambition de gravir cet ultime échelon, soit ils ne correspondaient pas à nos critères extrêmement exigeants. Après tout, la nouvelle Justice chapeauterait probablement le système judiciaire japonais pendant au moins le prochain siècle. Il nous fallait choisir avec soin.
J’avais laissé ma servante m’enfiler un yukata uni d’un bleu très sombre, fermé par un obi bleu pâle, et orner mon habituel chignon serré de fleurs d’anémone bleues. Tout était impeccable. J’habitais dans une vaste dépendance du Sekidozan qui avait toujours été dédiée au logement de ma famille, depuis qu’il était devenu un temple bouddhiste. Avec la hausse lente du nombre d’athées, le bâtiment principal habitant autrefois le temple avait été transformé en petit musée dédié à répandre une histoire du lieu soigneusement réécrite par nos soins, afin que les humains ne découvrissent jamais la vérité à son sujet. Pour l’occasion, le Sekidozan entier était fermé au public. Il était hors de question qu’un humain vienne mettre son grain de sel dans cette histoire, involontaire ou non. Mon majordome, Yanagi-san, attendait à l’entrée l’arrivée de notre visiteuse afin de l’amener ici.
Le salon, entièrement pavé de tatamis, avait été arrangé pour l’entretien. La décoration était celle habituelle, traditionnelle, sobre et élégante. Tout était rigoureusement rangé à sa place. Au centre trônait une table basse rectangulaire. Deux coussins étaient destinés à moi et à ma collègue d’un côté, un autre était dédié à notre candidate en face. Ma servante entra avec Fujibayashi-san, vêtue d’une extravagante robe occidentale bleue nuit. Rien d’inhabituel avec elle. Je m’inclinai légèrement pour la saluer.
« Bien le bonjour Arisugawa-san. Prête pour votre premier entretien ? »
« Bonjour, Fujibayashi-san. Cela vous paraîtra étrange de votre point de vue, mais d’une certaine manière, j’ai déjà mené beaucoup d’entretiens de ce genre. »
Je fis signe à la servante et lui demandai de nous apporter du thé pour trois. Elle s’inclina et disparut en direction des cuisines.
« Cela risque d’être haut en couleur avec la personne que nous allons recevoir aujourd'hui. Directement recommandée par la Justice de l‘Enclave française ce qui n’est pas rien. »
« Nous verrons bien, » répondis-je sobrement.
Il était plutôt rare que les Enclaves se mêlent de politique étrangère. Cette Donazya-san – enfin un nom étranger facile à prononcer – avait de quoi intriguer. Toutefois, je n’étais pas influencée par la simple recommandation de nos homologues français. Je préférais me faire ma propre opinion sur cette personne.
« Vous poserez les questions et je m’occuperai de sonder son esprit pour être certaine que tout es vrai. Si j'ai quelque chose à dire, évidemment j'interviendrai, mais vous aurez sans doute l’essentiel de la parole pour au moins le début de cet entretien. »
J’acquiesçai. Les pouvoirs de Fujibayashi-san étaient bien pratiques dans ce genre de cas. Nous pouvions être absolument certains de ne jamais avoir de taupe en notre sein. Je connaissais peu de sorciers aussi doués dans le domaine de la mémoire.
Yanagi-san annonça la présence de notre invitée dans le couloir à travers la porte de papier. Il fit coulisser le panneau et recula pour laisser passer la jeune femme. Je m’inclinai légèrement pour la saluer.
« Soyez la bienvenue, Donazya-san. Je suis Arisugawa Miyuki, le Temps, et voici Fujibayashi Irina-san, le Secret. Mettez-vous à votre aise. »
Je désignai le coussin et m’installai sur le mien, en seiza, assise sur mes talons, le dos bien droit. Tout les sorciers japonais connaissait notre nom et notre visage, mais j’ignorais dans quelle mesure elle était au courant de ce genre de détails. De plus, il était de toute manière plus poli de se présenter.
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Lun 17 Juin 2019 - 1:35
Le réveil venait de sonner, annonçant alors le début d'une journée fort prometteuse. A vrai dire, je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit, beaucoup trop enivrée par l'excitation. J'avais eu le temps d'observer chaque minute défiler me rapprochant toujours un peu plus de mon entretien imminent. D'un pas déterminé, je me levais d'un bond pour quitter mon lit. Avant de m'habiller, je passais par la salle de bain pour jauger l'éclat de mon teint. J'avais plutôt bonne mine, habituée aux nuits blanches répétitives. La motivation transpirait de chaque parcelle de mon corps. J'entrepris de brosser ma tignasse pour la coiffer de deux nattes que je laissais tomber sur chacune de mes épaules, les ornant de mes fameux anneaux dorés.
Pour la suite, j'optais pour une robe serrée d'un rouge sombre jusqu'à mi-cuisses qui enveloppait mes courbes généreuses. Je pressais ensuite les boutons un par un sur le devant de ma tenue jusqu'à mon col qui épousait mon cou. Je glissais ensuite mes jambes dans des collants opaques, il n'était pas encore l'heure d'offrir la vue de ma peau de porcelaine par ce temps. J'entrepris après de me vêtir d'une veste longue noire et élégante avant de me chausser d'escarpins à talons hauts.
C'était le moment tant attendu. Un moment que je savourais déjà d'avance. Je me devais de séduire mon audimat, de un pour ne pas décevoir la Justice qui m'avait accordé sa bénédiction et de deux, parce que c'est e que je désirais depuis trop longtemps sans en avoir la possibilité. Mais maintenant, je pouvais dès à présent faire mes preuves et j'avais intérêt d'y parvenir grâce à mon expertise et à mes convictions. Après tout, j'étais bâtie pour ce rôle.
Une fois dans la rue, je pris le premier taxi qui se présentait à moi et lui mentionna sa destination. Le Sekidozan. Apparemment, c'était à cet endroit précisément que se dissimulait l'Enclave japonaise. J'avais pris soin en amont de jeter un œil pour voir de quoi il en retournait. A vrai dire, ça ne faisait qu'un mois que j'étais arrivée au Japon et je n'avais pas toute la culture en main. Je ne savais pratiquement rien de leurs traditions, malgré quelques connaissances superficielles sur l'histoire de ce pays. Il s'agissait en fait d'un sanctuaire sacré, faisant office de lieu sécurisé pour les sorciers d'ici mais aussi de musée. Une couverture qui était plutôt ingénieuse, fréquentée par ceux qui souhaitaient s'y recueillir ou se cultiver sans avoir conscience de la pleine dimension de cet endroit. Je regardais le paysage défiler sous mes yeux avant d'enfin arriver à destination.
Mon premier interlocuteur était un dénommé Yanagi-san qui m'attendait bien sagement à l'entrée des lieux. Je le saluais d'un bref hochement de tête avant de me laisser guider par cet homme à l'allure d'un majordome. Je marchais donc en silence dans les dédales de ce milieu non sans curiosité. C'était très éloigné de ce que j'avais vu jusqu'à présent. Tout reposait sur la spiritualité et les locaux respirait la sérénité. Nous nous arrêtâmes ensuite devant la salle qui devait être le lieu de mon entretien et l'homme annonça ma présence derrière ce qui semblait être une porte, bien qu'elle ne soit qu'en papier. Cette conception était bien étrange.
Je pénétrais donc enfin dans le salon, pour découvrir un sol rempli de tatami, accompagné d'un décor purement traditionnel. Je me fis accueillir poliment par les deux femmes supposées être le Temps et le Secret. Il n'y avait pas à réfléchir deux secondes pour savoir que le Temps était cette dame en kimono déjà installée sur un petit coussin face à moi et celle qui portait le masque ne pouvait qu'être le Secret. A mon tour, je me penchais légèrement pour les saluer en retour.
-Enchantée. Je vous remercie d'avoir accédé à la proposition de l'Enclave française.
J'essayais tant bien que mal de m'exprimer correctement avec le bon accent dans leur langue que j'avais avalé durant un mois pour préparer cet entretien. Les présentations étant faites, je jetais un œil aiguisé sur le masque qu'arborait l'Enclaviste du Secret tout en répondant à l'invitation de m'asseoir. En même temps, c'était bien la première chose que l'on remarquait chez elle, dissimulant totalement son visage, ce qui ne me laissera donc aucune idée sur ses expressions. Très certainement un accessoire affublé qui traduisait son rôle au sein de l'organisme. Elle était également vêtue d'une tenue typiquement occidentale victorienne qui appuyait très certainement un caractère de poigne. Je détournais ensuite le regard vers le Temps qui se trouvait en face de moi. Ses cheveux ébènes étaient ornés de fleurs et son corps d'un kimono qui lui, était typiquement le genre de vêtements du coin, plus traditionnel. Les lignes de son visage étaient douces et harmonieuses mais je me doutais bien que cela dissimulait une bonne trempe derrière cet air angélique.
J'y étais donc. J'étais plutôt confiante en vue des diverses expériences que je possédais, tant sur le plan en tant qu'avocate et juge pour les humains chez les français en passant par les russes mais aussi "petit" juge pour l'enclave française. Sans parler de ma petite expérience immersive avec les services secrets russes, avec lesquels j'échangeais régulièrement des informations. Je pouvais aisément leur servir mes compétences multiples sur un plateau d'argent et après tout, j'étais aussi là pour ça. Mon but ultime était de gravir cet échelon avec une conviction parée à toutes épreuves. Et généralement, j'obtenais à peu près tout ce que je voulais. J'étais faite pour ce rôle, cela paraissait évident pour moi. Mais la situation actuelle était différente. Je me situais de l'autre côté de la barre et je n'avais aucun moyen autre que celui de me mettre en avant en faisant impression pour parvenir à mes fins. Mon sang bouillonnait dans mes veines, malgré le visage détendu que j'affichais. Cependant, je me doutais bien que ces femmes n'étaient pas des enfants de cœur qui se contenteraient de boire mes paroles. Non non. Elles étaient évidemment là pour me charcuter, afin de vérifier si j'étais digne ou non pour ce poste. J'avais bien l'appui de mon ancien enclave, mais dans ce genre de situation, l'erreur n'était pas permise et ces deux Enclavistes allaient s'assurer que ce job était fait bien pour moi. Je ne m'en inquiétais pas pour autant. Je savais ce que je valais, et ce dont j'étais capable. Maintenant, fallait-il encore que j'arrive à le prouver.
Mes pensées virevoltaient dans mon esprit, avec la volonté insoutenable de pourvoir à mes nouvelles fonctions. Et je sentais bien que mes interlocutrices ne me feraient aucun cadeau. Dans un sens, c'était tout à fait ce que j'attendais d'elles de mon côté. Un jugement implacable. Alors, que me réservez-vous, mes très chères sorcières ?
Pour la suite, j'optais pour une robe serrée d'un rouge sombre jusqu'à mi-cuisses qui enveloppait mes courbes généreuses. Je pressais ensuite les boutons un par un sur le devant de ma tenue jusqu'à mon col qui épousait mon cou. Je glissais ensuite mes jambes dans des collants opaques, il n'était pas encore l'heure d'offrir la vue de ma peau de porcelaine par ce temps. J'entrepris après de me vêtir d'une veste longue noire et élégante avant de me chausser d'escarpins à talons hauts.
C'était le moment tant attendu. Un moment que je savourais déjà d'avance. Je me devais de séduire mon audimat, de un pour ne pas décevoir la Justice qui m'avait accordé sa bénédiction et de deux, parce que c'est e que je désirais depuis trop longtemps sans en avoir la possibilité. Mais maintenant, je pouvais dès à présent faire mes preuves et j'avais intérêt d'y parvenir grâce à mon expertise et à mes convictions. Après tout, j'étais bâtie pour ce rôle.
Une fois dans la rue, je pris le premier taxi qui se présentait à moi et lui mentionna sa destination. Le Sekidozan. Apparemment, c'était à cet endroit précisément que se dissimulait l'Enclave japonaise. J'avais pris soin en amont de jeter un œil pour voir de quoi il en retournait. A vrai dire, ça ne faisait qu'un mois que j'étais arrivée au Japon et je n'avais pas toute la culture en main. Je ne savais pratiquement rien de leurs traditions, malgré quelques connaissances superficielles sur l'histoire de ce pays. Il s'agissait en fait d'un sanctuaire sacré, faisant office de lieu sécurisé pour les sorciers d'ici mais aussi de musée. Une couverture qui était plutôt ingénieuse, fréquentée par ceux qui souhaitaient s'y recueillir ou se cultiver sans avoir conscience de la pleine dimension de cet endroit. Je regardais le paysage défiler sous mes yeux avant d'enfin arriver à destination.
Mon premier interlocuteur était un dénommé Yanagi-san qui m'attendait bien sagement à l'entrée des lieux. Je le saluais d'un bref hochement de tête avant de me laisser guider par cet homme à l'allure d'un majordome. Je marchais donc en silence dans les dédales de ce milieu non sans curiosité. C'était très éloigné de ce que j'avais vu jusqu'à présent. Tout reposait sur la spiritualité et les locaux respirait la sérénité. Nous nous arrêtâmes ensuite devant la salle qui devait être le lieu de mon entretien et l'homme annonça ma présence derrière ce qui semblait être une porte, bien qu'elle ne soit qu'en papier. Cette conception était bien étrange.
Je pénétrais donc enfin dans le salon, pour découvrir un sol rempli de tatami, accompagné d'un décor purement traditionnel. Je me fis accueillir poliment par les deux femmes supposées être le Temps et le Secret. Il n'y avait pas à réfléchir deux secondes pour savoir que le Temps était cette dame en kimono déjà installée sur un petit coussin face à moi et celle qui portait le masque ne pouvait qu'être le Secret. A mon tour, je me penchais légèrement pour les saluer en retour.
-Enchantée. Je vous remercie d'avoir accédé à la proposition de l'Enclave française.
J'essayais tant bien que mal de m'exprimer correctement avec le bon accent dans leur langue que j'avais avalé durant un mois pour préparer cet entretien. Les présentations étant faites, je jetais un œil aiguisé sur le masque qu'arborait l'Enclaviste du Secret tout en répondant à l'invitation de m'asseoir. En même temps, c'était bien la première chose que l'on remarquait chez elle, dissimulant totalement son visage, ce qui ne me laissera donc aucune idée sur ses expressions. Très certainement un accessoire affublé qui traduisait son rôle au sein de l'organisme. Elle était également vêtue d'une tenue typiquement occidentale victorienne qui appuyait très certainement un caractère de poigne. Je détournais ensuite le regard vers le Temps qui se trouvait en face de moi. Ses cheveux ébènes étaient ornés de fleurs et son corps d'un kimono qui lui, était typiquement le genre de vêtements du coin, plus traditionnel. Les lignes de son visage étaient douces et harmonieuses mais je me doutais bien que cela dissimulait une bonne trempe derrière cet air angélique.
J'y étais donc. J'étais plutôt confiante en vue des diverses expériences que je possédais, tant sur le plan en tant qu'avocate et juge pour les humains chez les français en passant par les russes mais aussi "petit" juge pour l'enclave française. Sans parler de ma petite expérience immersive avec les services secrets russes, avec lesquels j'échangeais régulièrement des informations. Je pouvais aisément leur servir mes compétences multiples sur un plateau d'argent et après tout, j'étais aussi là pour ça. Mon but ultime était de gravir cet échelon avec une conviction parée à toutes épreuves. Et généralement, j'obtenais à peu près tout ce que je voulais. J'étais faite pour ce rôle, cela paraissait évident pour moi. Mais la situation actuelle était différente. Je me situais de l'autre côté de la barre et je n'avais aucun moyen autre que celui de me mettre en avant en faisant impression pour parvenir à mes fins. Mon sang bouillonnait dans mes veines, malgré le visage détendu que j'affichais. Cependant, je me doutais bien que ces femmes n'étaient pas des enfants de cœur qui se contenteraient de boire mes paroles. Non non. Elles étaient évidemment là pour me charcuter, afin de vérifier si j'étais digne ou non pour ce poste. J'avais bien l'appui de mon ancien enclave, mais dans ce genre de situation, l'erreur n'était pas permise et ces deux Enclavistes allaient s'assurer que ce job était fait bien pour moi. Je ne m'en inquiétais pas pour autant. Je savais ce que je valais, et ce dont j'étais capable. Maintenant, fallait-il encore que j'arrive à le prouver.
Mes pensées virevoltaient dans mon esprit, avec la volonté insoutenable de pourvoir à mes nouvelles fonctions. Et je sentais bien que mes interlocutrices ne me feraient aucun cadeau. Dans un sens, c'était tout à fait ce que j'attendais d'elles de mon côté. Un jugement implacable. Alors, que me réservez-vous, mes très chères sorcières ?
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Lun 17 Juin 2019 - 15:23
Elle travaillait avec moi de déjà quatre années, et avant cela je travais avec sa chère mère qui m’avait même fait passer mon propre entière avec la Justice. Clairement cette vieille carne ne voulait pas de moi dans l’Enclave, me jugeant beaucoup trop extrême ou compétente que lui, mais c’était Arisugawa qui m’avait sauvé du naufrage. Nous sommes devenues amis jusqu’à ce qu’il lui arrive ce qui lui est arrivé et pourtant je ne me fais toujours pas au fait que sa fille dispose de ses souvenirs ainsi que de ceux de tous leurs ancêtres. C'était terriblement dérangeant comme situation en un sens et je n’étais toujours pas parvenue à me positionner correctement avec elle sachant qu’elle était une sorte de prolongement direct de sa mère, mais étrangement différente tout de même.
Irina ▬ Il est vrai que je ne m’y ferai jamais.
Lorsqu’elle demanda du thé pour trois à sa domestique, je fis un signe poli pour refuser la proposition, ne m’étant pas parée d’un masque laissant la bouche accessible je préférai m’abstenir pour le moment. Peut-être à la fin si nous convenons qu’elle est la meilleure et la seule à pouvoir candidater pour le poste.
Le flegme et la sérénité de ma collègue étaient parfois très étonnant de mon point de vue. J’avais rarement observé un comportement aussi détaché de tout. Certes cela devait être nécessaire pour leur fameux rituel de mémoire, mais néanmoins, cela demeurait impressionnant. C’était également cela qui la rendait diablement pragmatique au travail et qui en faisait jusque-là l’une des rares alliés que je pouvais avoir autour de la table depuis la venue de la Sagesse et du Savoir actuel. On ne peut pas dire que Greed n’était pas un allié, mais il était très instable comme garçon.
Notre invitée fut d’une ponctualité remarquable, comme une horloge. Elle fut invitée à entrer et nous la saluâmes toutes deux en lui disant de s’assoir à son tour sur un cousin. C’était une femme bien plus belle encore que les photos dans son dossier ne le laissaient supposer. En soit, ce n’était pas un critère, mais le plaisir des yeux était maintenant avec cette robe soulignant des courbes généreuses dignes d’une femme fatale à la sauce russe.
Dès qu’elle entra dans la pièce, son esprit était en ébullition et analysait la situation qu’était celle de cet entretien. Ce n’était pas non plus son fort comme décoration, mais de ce que je compris avec son cheminement de pensée, elle n’était pas là depuis encore très longtemps.
Elle nous salua convenablement, bien que dans son esprit, ce fut un énorme effort pour mettre les formes et prendre la bonne intonation pour nous parler dans un japonais très correcte pour quelqu’un qui ne s’est mis à la langue que très récemment.
Je maintenant mon regard dissimulé par les verres opaques de mon masque sur elle. Elle qui était en train d’analyser mon rôle avec justesse avant même que je ne fusse présentée par ma collègue. Il était intéressant de voir que le masque ne la gênait aucunement, ce qui était rarement le cas, mais cette femme avec du caractère, c’était évident.
Je me tournais vers mon homologue de l’Enclave pour lui parler un instant avec une voix calme et calculée.
Irina ▬ Donazya-san ne s’est mise au japonais que depuis un mois. Je pense que l’on devrait d’ores et déjà pardonner les quelques fautes possibles lors de cet entretiens Arisugawa-san.
Me regard revint se poser directement sur notre candidate et ainsi mon message était en soit passé et très clair. Avec son esprit d’analyse, elle en viendrait forcément à la conclusion évidente que je pouvais être télépathe. Bien entendu, c'était légèrement différent de la télépathie car je sondais sa mémoire de travail, ce qui était bien plus fatiguant que de la simple télépathie.
Elle débordait d’énergie et de volonté pour cet entretien, avec la conviction ferme que le rôle de la Justice était fait pour elle et qu'elle était faite pour ce dernier. Elle avait de grandes aspirations c'était évident, mais j'étais curieuse de voir s'il n'y avait pas toute de même anguille sous roche.
“TEXTE”
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Mer 26 Juin 2019 - 18:37
J’observai attentivement la réaction de la jeune femme face au masque de ma collègue. Les gens étaient généralement plutôt impressionnés. Autant dire que quelqu’un qui était effrayés par un tel détail n’avait pas sa place dans l’Enclave, encore moins à un poste qui demandait de la poigne comme celui de la Justice. Cependant, cela sembla faire ni chaud ni froid à notre invitée. Bien. C’était le minimum. Riven nous remercia poliment, avec un fort accent.
« Donazya-san ne s’est mise au japonais que depuis un mois. Je pense que l’on devrait d’ores et déjà pardonner les quelques fautes possibles lors de cet entretien Arisugawa-san. »
C’était manifestement juste une démonstration des pouvoirs d’Irina, car malgré l’accent, le japonais de la jeune femme semblait tout à fait correct et compréhensible. A ce sujet, je ne demandais à un potentiel membre de l’Enclave que de pouvoir suivre les conversations et y participer activement. Le reste ne me concernait pas. Ma collègue voulait probablement l’impressionner. Beaucoup de gens stresseraient s’ils pensaient que quelqu’un pouvait connaître leur moindre pensée. Pour ma part, j’ignorais ce sentiment. Mon sort de forteresse mentale m’immunisait contre toute intrusion dans mon esprit. J’en étais fort aise, mais à vrai dire, la plénitude spirituelle que je parvenais à atteindre grâce à mon entraînement atténuait la plupart des émotions que je ressentais, si bien que voir mes pensées passées au crible ne faisait pas peur. Ce sort n’étaient là que pour protéger les secrets séculaires de l’Enclave japonaise.
« Naturellement. Tant que nous nous comprenons. »
La servante revint avec un plateau sur lequel était posé une théière en fonte noire finement ouvragée et deux tasses japonaises assorties. Elle versa discrètement le thé dans les tasses et les disposa sur la table, l’une devant moi, l’autre devant la russe. J’attendais posément que mes deux interlocutrices s’assissent avant de reprendre la parole, d’un ton calme et professionnel :
« Bien, j’irai droit au but. Donazya-san, en quoi pensez-vous être la meilleure candidate pour le poste de la Justice ? »
Je ne tournais jamais autour du pot. Le temps était précieux, et je n’avais jamais compris l’utilité de poser des questions imprécises pour mettre les gens « dans l’ambiance ». Nous savions précisément ce que nous voulions découvrir par le biais de cet entretien. Autant ne pas y aller par quatre chemins. Je portai à mes lèvres le thé encore brûlant et but avec élégance avant de reposer sans bruit la tasse sur la table.
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Mer 26 Juin 2019 - 20:50
Tandis que je prenais place dans ce décor tout à fait étranger à mes habitudes, la voix du Secret s'éleva soudainement dans la pièce à l'intention de sa collègue. Un seul bout de phrase qui suffisait à comprendre rapidement la teneur de ses capacités. Bien que je ne pouvais en être bien certaine, je devinais qu'elle était gratifiée de la spécialité de pouvoir sonder les esprits. Mais jusqu'à quel point ? Cette découverte m'arracha un sourire en coin furtif. Après tout, ce n'était pas non plus pour m'étonner. Quoi de plus efficace pour une Enclaviste du Secret que de pouvoir rentrer dans la tête des autres et en sonder les sombres pensées ? Et encore plus lors d'un entretien pour vérifier la véracité de mes propos. La plupart des gens auraient largement pu se sentir mal à l'aise ou intimidé par un tel sort d'une envergure conséquente, mais je ne craignais pas ce type de sort. A vrai dire, ça m'était même égal. Qu'elle aille et vienne dans ma tête autant qu'elle le souhaitait, tout du moins pour cette fois-ci. Je n'étais pas là pour mentir ni même pour exagérer mes convictions. Dans tous les cas, ces quelques mots avaient suffi à me montrer à qui j'avais affaire, en tout cas, pour cette femme en face de moi.
Et je n'allais pas tarder à découvrir la nature exigeante du Temps par la suite. Tandis qu'une femme s'attelait à sa tâche pour venir nous servir un thé dans des couverts typiquement japonais, la seconde ne manqua pas d'aller droit au but. Pas de détour. Pas de fioriture. Juste une question simple et directe qui ne manquait pas de soulever un trait de caractère sérieux et professionnel. Sans aucun doute, cette femme savait ce qu'elle voulait et servait ses intérêts sans prendre de pincettes.
Mais parfois, l'évidence même que je ressentais pour cette place n'était pas si facilement descriptible lorsqu'il fallait le décrire à travers des mots. Mais cette étape restait nécessaire et je me devais d'être le plus clair possible.
-Pour commencer, je suis issue d'une lignée de Sang Pur, qui je pense, reste primordiale pour accéder à ce statut. Toutefois, j'ai bien conscience que ce seul critère n'est pas suffisant pour signer un poste ici.
Néanmoins, je ne pense pas être la meilleure candidate pour ce poste non, car je suis, la meilleure candidate. Sur quels motifs puis-je me baser pour en avoir autant la certitude ? C'est assez simple. Ma personnalité et mon caractère. Je ne manifeste aucune forme de pitié ou d'empathie, seul compte les faits et les conséquences. C'est un trait de ma personne qui s'est forgé dès mon plus jeune âge, durant de dures épreuves imposées par mes parents qui m'ont amenée à supprimer complètement cette facette émotionnelle. C'est un aspect primordial lorsqu'il s'agit d'abattre son marteau, qu'importe la situation. Sinon, comment voulez-vous mener à bien votre quête de l'ordre ? Je suis donc totalement intouchable en ce qui concerne mon jugement. En bref, je suis exclusivement impartiale et suis incapable de manquer à mon devoir.
J'ai eu l'occasion de le prouver à maintes reprises dans le monde des humains mais également à l'Enclave française, avec un panel d'expériences conséquent. Mes décisions sont toujours minutieusement étudiées et réfléchies pour imposer mon verdict. Je me base exclusivement sur la rationalité et j'applique ce qui doit être appliqué, c'est à dire la loi, tout en mesurant la meilleure sentence qui soit. Toujours juste, mais suffisante pour dissuader de recommencer. Je fais respecter assidûment et avec dextérité la tâche incombée. Je manifeste un certain goût du contrôle pour faire régner l'ordre dans un monde où tout part à la dérive. C'est ce qui fait ma réputation.
Et dans ce but, mes sorts sont à l'image de ce que j'entreprends. Pour ne pas faillir à mon devoir, je possède un sort qui me permet d'obtenir la vérité pure et dure, sans que ma cible ne soit en capacité de mentir. Un sort terrible dans le cadre d'un jugement, qui me permet d'avoir la certitude que les propos de mon interlocuteur sont sans aucune failles et de pouvoir m'y fier. Très pratique également lorsqu'il s'agit d'obtenir des aveux forcés de la part d'un coupable. C'est totalement infaillible. Je pense que dans une cour comme la vôtre, ce don peut s'avérer pratique.
Si vous vous inquiétez également de ma capacité à honorer mon impartialité, je peux également décupler un sort qui me permet d'être en pleine possession de mes moyens et me protège d'une quelconque manipulation mentale qu'on souhaiterait exercer sur ma gouverne. Je ne peux donc pas être usurpée de quelques manières qu'elles soient. Pour m'affranchir totalement de mon statut, je suis aussi capable d'observer et d'écouter à distance un individu, à n'importe quel coin du globe, sous certaines conditions. Encore une fois, ce sort s'avère nécessaire lorsqu'il s'agit de localiser une personne recherchée et vous évite des démarches inutiles pour gagner du temps. Et personnellement, je déteste perdre le mien.
Toutes mes compétences, font parties intégrante de mon désir à sauvegarder les règles. J'incarne, ce que devrait être la véritable Justice.
Aucun de ces mots n'étaient faux. Peut-être allaient-elles trouver mes propos prétentieux mais en soi, c'était bien le dernier de mes soucis. Après tout, elles n'étaient pas là pour juger de ma confiance excentrique, bien que cela soit aussi un paramètre à prendre en compte. On ne pouvait décemment pas laisser quelqu'un sans aucune assurance accéder à ce trône. Ce qu'elles désiraient au final, c'était simplement juger de si oui ou non, j'étais apte à draper ce privilège ingrat dont je m'acquitterai avec plaisir.
Et je n'allais pas tarder à découvrir la nature exigeante du Temps par la suite. Tandis qu'une femme s'attelait à sa tâche pour venir nous servir un thé dans des couverts typiquement japonais, la seconde ne manqua pas d'aller droit au but. Pas de détour. Pas de fioriture. Juste une question simple et directe qui ne manquait pas de soulever un trait de caractère sérieux et professionnel. Sans aucun doute, cette femme savait ce qu'elle voulait et servait ses intérêts sans prendre de pincettes.
Mais parfois, l'évidence même que je ressentais pour cette place n'était pas si facilement descriptible lorsqu'il fallait le décrire à travers des mots. Mais cette étape restait nécessaire et je me devais d'être le plus clair possible.
-Pour commencer, je suis issue d'une lignée de Sang Pur, qui je pense, reste primordiale pour accéder à ce statut. Toutefois, j'ai bien conscience que ce seul critère n'est pas suffisant pour signer un poste ici.
Néanmoins, je ne pense pas être la meilleure candidate pour ce poste non, car je suis, la meilleure candidate. Sur quels motifs puis-je me baser pour en avoir autant la certitude ? C'est assez simple. Ma personnalité et mon caractère. Je ne manifeste aucune forme de pitié ou d'empathie, seul compte les faits et les conséquences. C'est un trait de ma personne qui s'est forgé dès mon plus jeune âge, durant de dures épreuves imposées par mes parents qui m'ont amenée à supprimer complètement cette facette émotionnelle. C'est un aspect primordial lorsqu'il s'agit d'abattre son marteau, qu'importe la situation. Sinon, comment voulez-vous mener à bien votre quête de l'ordre ? Je suis donc totalement intouchable en ce qui concerne mon jugement. En bref, je suis exclusivement impartiale et suis incapable de manquer à mon devoir.
J'ai eu l'occasion de le prouver à maintes reprises dans le monde des humains mais également à l'Enclave française, avec un panel d'expériences conséquent. Mes décisions sont toujours minutieusement étudiées et réfléchies pour imposer mon verdict. Je me base exclusivement sur la rationalité et j'applique ce qui doit être appliqué, c'est à dire la loi, tout en mesurant la meilleure sentence qui soit. Toujours juste, mais suffisante pour dissuader de recommencer. Je fais respecter assidûment et avec dextérité la tâche incombée. Je manifeste un certain goût du contrôle pour faire régner l'ordre dans un monde où tout part à la dérive. C'est ce qui fait ma réputation.
Et dans ce but, mes sorts sont à l'image de ce que j'entreprends. Pour ne pas faillir à mon devoir, je possède un sort qui me permet d'obtenir la vérité pure et dure, sans que ma cible ne soit en capacité de mentir. Un sort terrible dans le cadre d'un jugement, qui me permet d'avoir la certitude que les propos de mon interlocuteur sont sans aucune failles et de pouvoir m'y fier. Très pratique également lorsqu'il s'agit d'obtenir des aveux forcés de la part d'un coupable. C'est totalement infaillible. Je pense que dans une cour comme la vôtre, ce don peut s'avérer pratique.
Si vous vous inquiétez également de ma capacité à honorer mon impartialité, je peux également décupler un sort qui me permet d'être en pleine possession de mes moyens et me protège d'une quelconque manipulation mentale qu'on souhaiterait exercer sur ma gouverne. Je ne peux donc pas être usurpée de quelques manières qu'elles soient. Pour m'affranchir totalement de mon statut, je suis aussi capable d'observer et d'écouter à distance un individu, à n'importe quel coin du globe, sous certaines conditions. Encore une fois, ce sort s'avère nécessaire lorsqu'il s'agit de localiser une personne recherchée et vous évite des démarches inutiles pour gagner du temps. Et personnellement, je déteste perdre le mien.
Toutes mes compétences, font parties intégrante de mon désir à sauvegarder les règles. J'incarne, ce que devrait être la véritable Justice.
Aucun de ces mots n'étaient faux. Peut-être allaient-elles trouver mes propos prétentieux mais en soi, c'était bien le dernier de mes soucis. Après tout, elles n'étaient pas là pour juger de ma confiance excentrique, bien que cela soit aussi un paramètre à prendre en compte. On ne pouvait décemment pas laisser quelqu'un sans aucune assurance accéder à ce trône. Ce qu'elles désiraient au final, c'était simplement juger de si oui ou non, j'étais apte à draper ce privilège ingrat dont je m'acquitterai avec plaisir.
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Jeu 27 Juin 2019 - 11:30
Comme je le pensais, mon homologue a attaqué tout de suite dans le vif du sujet, mais ce n’était guère surprenant de la part d’Arisugawa-san. C’est une femme qui a du caractère, mais surtout pour qui le temps est vraiment précieux. Elle prend son travail, tout comme moi, très à cœur et ne vit qu’au rythme de l’Enclave et de ses propres exercices personnels dans le but de protéger son esprit.
Comme je l’avais escompté, son esprit vif a tout de suite perçu que mon intervention fut tournée dans l’unique but de lui montrer que je pouvais lire en elle. Cela fit jaillir dans son esprit de brèves pensées sur son moyen de protection qu’elle utilisait d’ordinaire. En me concentrant sur cela avant sa réponse, j’avais pu néanmoins cerner le fait qu’elle avait appris un sort pour se verrouiller l’esprit et donc se prémunir contre les invasions mentales.
Je ne me suis jamais lancé le défi de forcer l’esprit d’un sorcier avec une barrière mentale comme Arisugawa-san qui met un point d’honneur à rendre son esprit inviolable, mais cela pourrait être un exercice intéressant.
Donazya-san commença par nous faire un bref résumé de son pédigré, ce que les pensées vis-à-vis de sa famille confirmèrent tout de suite. Certain souvenir forts étant liés à ses parents lui apprenant sa généalogie de sorciers, tous au sang très pur.
Elle avait en tout cas beaucoup de confiance en elle, car non seulement elle nous dit qu’elle ne doute pas d’être de son point de vue non pas une bonne candidate, mais LA bonne candidate, mais de surcroît c'est ce qu'elle pense vraiment.
Lorsqu’elle parla brièvement de ses parents, parmi la foule de souvenirs liés qui sont passé à toute vitesse, j’ai cru voir des flammes autour de ses parents. Ce n’était pas très distinct. C’était le risque en ne pouvant sonder que la mémoire de travail, la vitesse à laquelle défilent les souvenirs pour constituer le fil de la pensée est extrêmement dur à suivre, mais j'étais soudainement persuadé qu’une partie de son discours sur les enseignements de ses parents était peut-être soldé par un drame familial.
J’aime ce genre de discours sur l’aspect intouchable d’une personne. Elle était un peu plus jeune que moi, de peu certes, mais je voyais pourtant en elle une certaine candeur à ces propos. Elle savait elle-même que tout être a son talon d’Achilles, elle-même cherchant à exploiter celui des autres tout en évitent de voir le sien.
Elle vint très rapidement à parler de la manière dont elle voyait le métier de juge et à plus forte raison celui de la Justice. Elle avait un sens aigu de ce qui est juste, par-delà ce qui est bien. Le juste et le bien font rarement bon ménage à mon sens quoi qu’il en soit, mais elle en était particulièrement consciente. Toutefois je distinguais dans ses souvenirs, beaucoup de plaisir également à prendre des sanctions dures, un peu comme pour assoir son pouvoir. Voilà une chose qui lui importait donc en réalité, les apparences. Elle voulait qu’on la craigne pour le métier qu’elle faisait, la fonction qu’elle exerçait.
Toutefois, je préférai garder pour moi cette velléité de pouvoir en raison de la fin de son propos et la perception que j’en avais dans son esprit. Elle avait un point de vue très réaliste de la direction que prenait le monde et cela me plaisait. En outre, je ne voyais pas trop en quoi le carriérisme serait un point un soulever dans son dossier.
J’aime les gens sûrs d'eux et encore plus lorsqu’ils font du zèle professionnel. C’était une très bonne candidate. Je fis un léger signe de la tête à ma collègue pour confirmer ce qu’elle avait dit, mais sans doute à sa grande surprise, j’allais prendre la parole. Je tenais à rebondir sur l’affirmation de sa capacité à se prémunir d’assaut mentaux.
Irina ▬ Etant la grande experte de l’esprit. Nous verrons bien à quel point le vôtre peu se fermer.
“Prometteuse”
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Invité
Invité
Jeu 25 Juil 2019 - 17:51
J’écoutai posément la réponse de notre invitée.
« Pour commencer, je suis issue d'une lignée de Sang Pur, qui je pense, reste primordiale pour accéder à ce statut. Toutefois, j'ai bien conscience que ce seul critère n'est pas suffisant pour signer un poste ici. »
Certes. C’était même inutile de le mentionner. Ce n’était pas par plaisir de discriminer les métis, mais ils n’avaient pas la puissance magique nécessaire pour occuper un rôle aussi important que membre d’une Enclave. Trop peu de sorts, eux-mêmes trop limités. Il allait en falloir bien plus pour m’impressionner.
« Néanmoins, je ne pense pas être la meilleure candidate pour ce poste non, car je suis, la meilleure candidate. Sur quels motifs puis-je me baser pour en avoir autant la certitude ? C'est assez simple. Ma personnalité et mon caractère. Je ne manifeste aucune forme de pitié ou d'empathie, seul compte les faits et les conséquences. C'est un trait de ma personne qui s'est forgé dès mon plus jeune âge, durant de dures épreuves imposées par mes parents qui m'ont amenée à supprimer complètement cette facette émotionnelle. C'est un aspect primordial lorsqu'il s'agit d'abattre son marteau, qu'importe la situation. Sinon, comment voulez-vous mener à bien votre quête de l'ordre ? Je suis donc totalement intouchable en ce qui concerne mon jugement. En bref, je suis exclusivement impartiale et suis incapable de manquer à mon devoir. »
Cette personne manquait clairement d’humilité. Ce n’était pas un trait de caractère que j’appréciais. Cependant, cela ne représentait pas un obstacle à son ascension au poste d’Enclaviste. Une forte assurance était primordiale chez la Justice. Cela n’allait que rarement sans les désagréments annexes. Le vieux Yuzuhara et son opiniâtreté en étaient la preuve même. En tout cas, une telle impartialité était indéniablement un atout, si elle disait la vérité. Je jetai un regard en coin vers ma collègue pour m’en assurer, mais celle-ci n’avait pas l’air de tiquer. Bien.
« J'ai eu l'occasion de le prouver à maintes reprises dans le monde des humains mais également à l'Enclave française, avec un panel d'expériences conséquent. Mes décisions sont toujours minutieusement étudiées et réfléchies pour imposer mon verdict. Je me base exclusivement sur la rationalité et j'applique ce qui doit être appliqué, c'est à dire la loi, tout en mesurant la meilleure sentence qui soit. Toujours juste, mais suffisante pour dissuader de recommencer. Je fais respecter assidûment et avec dextérité la tâche incombée. Je manifeste un certain goût du contrôle pour faire régner l'ordre dans un monde où tout part à la dérive. C'est ce qui fait ma réputation. »
J’avais en effet dans son dossier qu’elle avait obtenu énormément d’expérience à travers différents postes, aussi bien chez les humains que chez les sorciers. Être expérimenté en droit sorcier était indispensable pour pouvoir prétendre à cette place. Cependant, je me demandais si avoir exercé dans un milieu différent, chez les humains, pouvait lui apporter un regard différent sur ce métier.
« Et dans ce but, mes sorts sont à l'image de ce que j'entreprends. Pour ne pas faillir à mon devoir, je possède un sort qui me permet d'obtenir la vérité pure et dure, sans que ma cible ne soit en capacité de mentir. Un sort terrible dans le cadre d'un jugement, qui me permet d'avoir la certitude que les propos de mon interlocuteur sont sans aucune failles et de pouvoir m'y fier. Très pratique également lorsqu'il s'agit d'obtenir des aveux forcés de la part d'un coupable. C'est totalement infaillible. Je pense que dans une cour comme la vôtre, ce don peut s'avérer pratique. »
Son discours était bien organisé. Je n’avais pas besoin de poser de question, car elle y répondait d’elle-même. Cela allait en sa faveur. Ce sort était en effet fort pratique. Les jugements seraient rapides avec cela, car tout ce que l’accusé ou les témoins pourraient dire constituerait une preuve d’une très bonne fiabilité, à quelques exceptions près. Une personne pouvait parfois penser dire la vérité. Il suffisait d’un sort de manipulation de la mémoire, comme possédait Irina, voire d’un simple problème psychologique. Cependant, reconstituer les évènements resterait plus facile.
« Si vous vous inquiétez également de ma capacité à honorer mon impartialité, je peux également décupler un sort qui me permet d'être en pleine possession de mes moyens et me protège d'une quelconque manipulation mentale qu'on souhaiterait exercer sur ma gouverne. Je ne peux donc pas être usurpée de quelques manières qu'elles soient. Pour m'affranchir totalement de mon statut, je suis aussi capable d'observer et d'écouter à distance un individu, à n'importe quel coin du globe, sous certaines conditions. Encore une fois, ce sort s'avère nécessaire lorsqu'il s'agit de localiser une personne recherchée et vous évite des démarches inutiles pour gagner du temps. Et personnellement, je déteste perdre le mien. »
Bien entendu. Un sort de protection mental était un impératif pour la Justice, sans quoi n’importe quel sorcier doté du bon sort pourrait faire ce qu’il lui plaît. En tant que Temps, j’en possédais moi-même un, renforcé par ma discipline mentale stricte. Garder à l’abri les secrets les plus anciens de l’Enclave faisait partie de ma fonction. Quant à ce dernier sort, il sortait un peu de ses prérogatives, mais avait tout de même un grand intérêt. Nous étions bien d’accord. Le temps était précieux pour des gens comme nous.
Je fus quelque peu surprise de voir Irina prendre la parole. Ma mère avait déjà fait des entretiens avec elle, et elle ne parlait pas pour deux sous. Toutefois, c’était tout à fait pertinent. Irina était la plus grande pratiquante de magie de coercition mentale que je connaissais. Si elle ne pouvait pas passer ses défenses, personne ne le pourrait. J’acquiesçai.
« Faites donc. »
Invité
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Jeu 25 Juil 2019 - 19:02
Je me contentais de narrer mon histoire sobrement, sans m'attarder sur les détails inutiles. Je passais les trois quarts de mon discours à scruter le Temps, juste pour vérifier à chaque battement de ses cils recourbés si ce n'était pas non plus une poupée de cire auquel j'avais à faire. Ou plutôt, d'acier, le terme serait plus exact.
Il m'était très rare de rencontrer une personne avec la prestance et le calme dont pouvait faire preuve le Temps. Elle ne bronchait à aucun de mes propos mais je devinais que sous cette face inexpressive, elle ne saurait manquer aucune information. Elle faisait sûrement partie de ces personnes qui détienne une force tranquille. Je pouvais largement le percevoir avec ce qu'elle dégageait. Elle décortiquait certainement chaque mot, chaque intonation et surtout, chaque caractéristique de ma personnalité dans mes verbes. Je savais pertinemment que mon caractère pouvait déplaire à plus d'un. Mais la force des choses faisait que de toute évidence, je n'étais pas ici pour plaire à qui que ce soit, en dehors de mes fonctions. La seule rigueur dont je devais faire preuve, était de soutenir ce rôle d'Enclaviste de la Justice et non pas me faire apprécier de mes potentielles futures collègues. Toutefois, je n'avais pas la capacité de lire dans son esprit, alors je me contentais de son flegme pour le moment. Sa figure de marbre était tout aussi efficace que le masque qui ornait le visage de sa consœur.
Je me demandais à quel point d'ailleurs, le Secret pouvait sillonner l'ombre de mes pensées. Jusqu'à quel stade ? Quelles étaient ses limites ? Ces deux femmes toisaient chacune de mes expressions mais cette sorcière avait la liberté de pouvoir aller plus loin si cela lui chantait. Je pensais que n'importe quelle personne pouvait aisément se sentir intimidée voir même mal à l'aise face au gabarit de ces deux là. Ce qui n'était pas mon cas, pour la raison évidente qu'aucune situation connue à ce jour de ma biographie ne pouvait m'ébranler un temps soit peu. J'avais évolué dans ce caractère inébranlable que j'avais pris soin de parfaire au fil des années. D'abord parce que c'était nécessaire, ensuite parce que je ne parvenais pas non plus à plier cet aspect de ma personne qui faisait partie intégrante de qui j'étais. Si elle souhaitait se payer le luxe de m'ouvrir le crâne, je ne voyais aucun problème à cela. Quelqu'un qui avait des choses à cacher, n'avait rien à faire ici.
Tout d'un coup, le masque se mit à élever la voix, ce qui semblait étonner la femme aux cheveux ébènes. Apparemment, j'allais devoir louer mes talents en les passant à l'épreuve. Quelle franche camaraderie que voilà. Ce Secret ne devait rien laisser au hasard dans son quotidien. Après tout, pourquoi me croire sur paroles ? Autant passer à l'exercice suivant immédiatement pour en avoir le cœur net. J'aimais ça. J'aimais les gens sûrs d'eux, qui testaient la limite des autres pour s'assurer de la crédibilité de leur interlocuteur. Cette décision restait louable et surtout, fatidique. Les choses allaient devenir ma foi fort intéressantes. Un léger sourire naissait sur le coin de mes lèvres et j'en profitai pour boire une gorgée de ce délicieux thé avant de passer le premier test. On ne m'avait pas demandée mon avis, mais je supposais qu'il ne comptait pas, à cet instant précis. De toute évidence, ce petit challenge avait mis un point d'honneur à me motiver davantage tout en ecnlenchant la vitesse supérieure.
J'actionnais alors le sort que j'avais pris soin de baptiser « Inhibition ». Nom tout à fait éloquent pour une magie de ce ressort. Mon œil droit s'embrasa d'une lueur chatoyante lorsqu'il s'activa. Il avait le don de barricader mon esprit en forgeant un rempart mental contre toutes attaques visant à obstruer mon esprit ou même à le manipuler. Je pouvais même l'utiliser comme avant-garde si je me rendais compte très rapidement que quelqu'un tentait de pénétrer dans ma tête et remédier à expulser son emprise. Toutefois, je songeais qu'une professionnelle comme Fujibayashi-san aurait tôt fait de ne pas me laisser m'en rendre compte si elle devait manœuvrer avec fourberie. Mais nous n'en étions pas à cette parade. La barricade était levée et chaque cellule de mon conscient se trouvait maintenant enveloppée de leurs capsules protectrices qui se joignirent les unes aux autres pour faire front. Le blocage mental était en marche, prêt à supprimer les représailles.
-Je vous en prie, Enclaviste du Secret. Ne lésinez pas sur les moyens surtout.
Je l'incitais clairement à ne pas m'épargner. Je n'avais jamais eu l'occasion d'affronter un adversaire de cette trempe. Et l'opportunité était trop belle pour ne pas l’acquiescer. Voyons de quoi il en retournait.
Il m'était très rare de rencontrer une personne avec la prestance et le calme dont pouvait faire preuve le Temps. Elle ne bronchait à aucun de mes propos mais je devinais que sous cette face inexpressive, elle ne saurait manquer aucune information. Elle faisait sûrement partie de ces personnes qui détienne une force tranquille. Je pouvais largement le percevoir avec ce qu'elle dégageait. Elle décortiquait certainement chaque mot, chaque intonation et surtout, chaque caractéristique de ma personnalité dans mes verbes. Je savais pertinemment que mon caractère pouvait déplaire à plus d'un. Mais la force des choses faisait que de toute évidence, je n'étais pas ici pour plaire à qui que ce soit, en dehors de mes fonctions. La seule rigueur dont je devais faire preuve, était de soutenir ce rôle d'Enclaviste de la Justice et non pas me faire apprécier de mes potentielles futures collègues. Toutefois, je n'avais pas la capacité de lire dans son esprit, alors je me contentais de son flegme pour le moment. Sa figure de marbre était tout aussi efficace que le masque qui ornait le visage de sa consœur.
Je me demandais à quel point d'ailleurs, le Secret pouvait sillonner l'ombre de mes pensées. Jusqu'à quel stade ? Quelles étaient ses limites ? Ces deux femmes toisaient chacune de mes expressions mais cette sorcière avait la liberté de pouvoir aller plus loin si cela lui chantait. Je pensais que n'importe quelle personne pouvait aisément se sentir intimidée voir même mal à l'aise face au gabarit de ces deux là. Ce qui n'était pas mon cas, pour la raison évidente qu'aucune situation connue à ce jour de ma biographie ne pouvait m'ébranler un temps soit peu. J'avais évolué dans ce caractère inébranlable que j'avais pris soin de parfaire au fil des années. D'abord parce que c'était nécessaire, ensuite parce que je ne parvenais pas non plus à plier cet aspect de ma personne qui faisait partie intégrante de qui j'étais. Si elle souhaitait se payer le luxe de m'ouvrir le crâne, je ne voyais aucun problème à cela. Quelqu'un qui avait des choses à cacher, n'avait rien à faire ici.
Tout d'un coup, le masque se mit à élever la voix, ce qui semblait étonner la femme aux cheveux ébènes. Apparemment, j'allais devoir louer mes talents en les passant à l'épreuve. Quelle franche camaraderie que voilà. Ce Secret ne devait rien laisser au hasard dans son quotidien. Après tout, pourquoi me croire sur paroles ? Autant passer à l'exercice suivant immédiatement pour en avoir le cœur net. J'aimais ça. J'aimais les gens sûrs d'eux, qui testaient la limite des autres pour s'assurer de la crédibilité de leur interlocuteur. Cette décision restait louable et surtout, fatidique. Les choses allaient devenir ma foi fort intéressantes. Un léger sourire naissait sur le coin de mes lèvres et j'en profitai pour boire une gorgée de ce délicieux thé avant de passer le premier test. On ne m'avait pas demandée mon avis, mais je supposais qu'il ne comptait pas, à cet instant précis. De toute évidence, ce petit challenge avait mis un point d'honneur à me motiver davantage tout en ecnlenchant la vitesse supérieure.
J'actionnais alors le sort que j'avais pris soin de baptiser « Inhibition ». Nom tout à fait éloquent pour une magie de ce ressort. Mon œil droit s'embrasa d'une lueur chatoyante lorsqu'il s'activa. Il avait le don de barricader mon esprit en forgeant un rempart mental contre toutes attaques visant à obstruer mon esprit ou même à le manipuler. Je pouvais même l'utiliser comme avant-garde si je me rendais compte très rapidement que quelqu'un tentait de pénétrer dans ma tête et remédier à expulser son emprise. Toutefois, je songeais qu'une professionnelle comme Fujibayashi-san aurait tôt fait de ne pas me laisser m'en rendre compte si elle devait manœuvrer avec fourberie. Mais nous n'en étions pas à cette parade. La barricade était levée et chaque cellule de mon conscient se trouvait maintenant enveloppée de leurs capsules protectrices qui se joignirent les unes aux autres pour faire front. Le blocage mental était en marche, prêt à supprimer les représailles.
-Je vous en prie, Enclaviste du Secret. Ne lésinez pas sur les moyens surtout.
Je l'incitais clairement à ne pas m'épargner. Je n'avais jamais eu l'occasion d'affronter un adversaire de cette trempe. Et l'opportunité était trop belle pour ne pas l’acquiescer. Voyons de quoi il en retournait.
Invité
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Jeu 25 Juil 2019 - 20:46
Il est une chose d’être vaniteuse, mais c’est autre chose d’être simplement certaine de ses capacités dans la vie. Il n’y a pas plus grand expert dans l’esprit que moi au sein de l’Enclave, à part de vieux bonze ayant travaillé de façon théorique toute leur carrière peut être. Mais en service actif je suis de loin la meilleure. Mes sortilèges sont bien plus redoutables que certaine ne le pense car le fait est que j’ai choisi de développer ces sorts qui libèrent tout leur potentiel avec un contact physique. Le fait est qu’en plus de cela, ces sorts étant ultra spécialisés, plus une barrière englobe large dans sa fonction, plus on peut y trouver des interstices dans lesquels se faufiler de façon modérer.
Ma collègue était d’accord avec moi sur le fait qu’il fallait tester cette défense mentale et voir si elle pouvait ne serait-ce qu’être comparable à la sienne. Rien n’était moins certain à vrai dire. C’est tout le défi de faire de la bonne magie en fait. Il est facile de développer un sortilège qui protège son esprit dans son ensemble, mais face à un sortilège très spécialisé, il n’aura qu’un effet réduit, tandis qu’une défense précise aurait beaucoup plus d’impact et d’effet.
Sa protection a pour but de protéger son esprit de la manipulation, afin d’être certain de demeurer objective. Cela est déjà une forme de spécialisation en soi. Je me suis essayé donc à distance à mon sortilège qui force l’esprit à ignorer ma présence. Son esprit étant bien protégé à ce moment-là, nul doute à son regard qu’elle n’a en rien subit l’effet de mon sortilège ce qui est très engageant pour la première partie de ce petit test.
Je me suis alors mise à essayer de lire son esprit tout en voulant manipuler sa mémoire pour modifier de menus détails de l’entretiens.
Une fois encore son esprit ne me laissa pas entrer et sa mémoire demeura intacte à mon assaut bien que quelques images de l’entretien en lui-même me parvinrent de façon décousues et brisées, comme obscurcies et déchirées par un esprit s’y étant accroché bec et ongles pour conserver ses images.
Je me suis levé pour pouvoir passer aux choses sérieuses avec cette femme bien sûre d'elle. Je ne doutais même pas du fait qu'elle pouvait se penser totalement à l'abri de mes assauts pour le moment, mais elle était encore loin du compte avec moi.
Irina ▬ Je vais maintenant m’approcher de vous et vous toucher.
Chose que j’ai fait tout de suite après l’avoir dit. Le contact libère le pouvoir, un peu comme si nos systèmes nerveux et notre magie mutuelle se mélangeait l’une à l’autre pour donner un accès total à la mémoire. Evidemment tout ne peux pas se passer correctement étant donné qu’elle a levé un bouclier mental pour protéger son esprit. Je pose ma main droite sur sa joue avant de commencer mon office.
Elle est dotée d’une vigueur et d’une résistance étonnement bien entraînée. Son esprit dispose d'un véritable mur blindé lorsqu’on tente d’agir sur lui pour le guider sur une voie précise. J’essaye de modifier le souvenir de cet entretien à nouveau et d’en changer les détails, mais la résistance de son sort est impressionnante, même face à la puissance de mon sortilège spécialisé. Il me faudrait sans doute beaucoup de temps pour parvenir à modifier quoi que ce soit et autant dire que pendant un tribunal ce serait impossible.
J’ai changé d’approche pour pouvoir implanter un souvenir directement dans son esprit. Après tout, notre pensée fait avec ce qu’elle a et qu’un souvenir soit faux ou non, nous faisons comme s’ils étaient tous vrai lorsque nous réfléchissons. Une fois encore son esprit se montre vigoureusement résistant et imperméable à l’implantation malgré l’énergie que j’y mets. Là encore il me faudrait réfléchir avec subtilité à une façon pour faire fléchir son esprit. Toutefois, elle avait annoncé être protéger contre la manipulation et c’était un fait. Mais un esprit qui empêche qu'on le manipule n'empêche moyennement qu’on le lise.
C’est cette faculté à disposer d’un sort pour effacer, d’un sort pour créer et d’un sort pour lire qui fait que suis aussi douée dans mon domaine. C’est ainsi que quand bien même cela ne serait pas exploitable d’une quelconque manière je pouvais retirer de tout ça quelques informations ici et là intéressantes ou non. Elle avait eu une vie bien plus intéressante que son entretiens et son dossier ne le laissait à penser en tout cas...
Toutefois elle n’avait pas menti ou surestimé son sortilège la protégeant. Elle le maitrisait très bien.
Irina ▬ Je suis ma foi... satisfaite de cette résistance. Pas la peine d’aller plus loin. Le but n’est pas que je dévoile tous mes talents pour vous briser très chère, sinon vous ne pourriez pas exercer ce pour quoi vous candidatez présentement.
Il était une chose de certain. Un amateur ou quelqu’un n’ayant pas au moins mon talent et ma formation n’avait aucune chance de pour influencer l’issue d’un procès et la Justice elle-même sans devoir se risquer à l’enlever. Une résistance de ce niveau traduit bien le fait qu’elle est formée principalement dans l’art de l’esprit et dispose d’une spécialisation dedans. Sans quoi elle ne pourrait pas me retenir autant à distance. Néanmoins... peut être qu'un jour je pourrai tester mon dernier cocktail de neuroleptiques sur quelqu’un de sa trempe pour poursuivre mes recherches...
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