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Mar 24 Mar 2020 - 16:38
Je laissais mes yeux sommeiller dans le vide de mes pensées actuelles. Assise dans le fauteuil moelleux du salon, je caressais le pelage tout doux de Lux, le regard perdu dans les abysses d'un monde qui n'appartenait qu'à moi-même. Cette visite imprévisible de la part du Secret de l'Enclave japonaise me perturbait nettement. Mes actions étaient seulement machinales et mécaniques, comme si ma propre réflexion s'était détachée de mon corps. Mon esprit était tout à fait ailleurs. Je peinais à me concentrer sur mes tâches initiales ou à mes occupations habituelles. Je ne faisais que me répéter inlassablement la scène où elle avait débarqué, le déroulé de la conversation et puis, la fin. Il était étrange comme mon cerveau interprétait tout ceci comme si cette rencontre ne s'était faite que dans un rêve. Il ne faisait que pousser cette entrevue fatidique dans les coulisses, comme pour m'intimer de ne pas tant m'en préoccuper et me protéger des conséquences d'une promesse laissée à un masque de loup.
Parfois, je me laissais convaincre que je n'étais pas obligée d'aller de nouveau à sa rencontre, que ma vie me convenait amplement, que je n'avais pas besoin de ces services. Mais ensuite, ce cocon mental avait tendance à se fissurer. L'angoisse me gagnait en me pressant d'accepter de mettre mon existence à contribution, plutôt que de me terrer comme une criminelle.
J'en avais assez, de cette instabilité émotionnelle qui faisait trinquer mes énergies dans une tempête insupportable. Même la méditation n'y changeait rien malgré mon expérience acérée dans le domaine. Je ne parvenais jamais à me concentrer en bonne et due forme, signe que je devais actionner la vitesse supérieure, envers et contre tout.
Lux devait avoir senti cette détermination que déjà, il s'échappait de mes jambes. Je terminais tranquillement mon thé avant de me lever doucement et d'observer un temps mon allure dans le miroir. Je tapotais mes joues pour gagner en couleur et me passa un collier argenté autour du cou orné d'une plume. J'arrangeais mon corset noir que je resserrais sur ma petite poitrine, avant de faire voler la dentelle de mon jupon de cette même teinte, m'arrivant au dessus du genoux. Petite de nature, j'arborais également des chaussures compensées et m'emparais d'une petite veste corbeau.
J'allais en avoir pour un bout de temps à pieds, mais la marche ne me gênait pas outre mesure. Je savais que mon chat allait m'accompagner sur le chemin, pour me tenir compagnie. Peut-être était-ce moi son petit animal, à bien y penser ? Cette allusion me fit sourire faiblement. Mais trêve de plaisanterie, je devais y aller.
Je devais retrouver Shinji Tsukishima, qui en plus d'être un antiquaire, se révélait être à la botte du Secret. Cette simple pensée acéra mon expression d'un air lugubre. Cette femme avait beau m'avoir confirmé qu'il n'était en rien responsable et qu'elle avait décidé seule de vérifier ses suspicions, s'il ne m'avait pas accusé à tort, nous n'en serions pas là. Quoique... Ce n'était pas un peu injuste de ma part ? Après tout, si j'avais pris les précautions nécessaires c'est à dire, en poursuivant de ne rien demander à personne, je ne l'aurais jamais eu sur ma route.
Un petit soupir s'immisça entre mes lèvres, alors que je gagnais la ville au bout de plusieurs minutes. Rien ne servait de ressasser. De toute évidence, je devais tendre la main vers l'avenir et non l'inverse, même si la perspective de collaborer avec une Enclave me déplaisait fortement. Je ne leur faisais pas confiance. Ni à eux, ni à personne. Et surtout pas à ce mamba noir plein de poison que représentait cette femme assassine. Pas encore. C'était beaucoup trop tôt.
Je passais donc la porte de son magasin d'un pas assuré mais toujours méfiant. L'ambiance me paraissait différente, plus austère et étouffante, même si je devinais qu'il s'agissait là seulement de mon humeur qui modifiait ma perception. Alors que j'arrivais à hauteur de son comptoir, j'aperçus son regard brodé dans la dorure se poser sur ma silhouette, mais dont l'éclat était tristement éteint. Pourtant, l'or n'est-il pas sensé briller ? Mais cela ne me regardait pas. A la place, je me courbais délicatement en avant, un pied ramené derrière l'autre, pliant légèrement le genou, dans un mouvement fluide mais distingué avant de reprendre place dans une posture droite.
-Shinji-san, dis-je platement, j'ose croire que votre supérieure vous a prévenu d'une potentielle visite de ma part.
Je plissais mes paupières légèrement, noyant un reproche dans une phrase de politesse qui portait pourtant son sens dans un regard coupant. J'étais bien au courant, concernant son affiliation et autant dire que je n'en étais pas ravie. Mais je ne souhaitais pas plus le positionner en misérable ou en traître. Alors je relâchais mes traits serrés pour adoucir mon expression actuelle. Il n'avait fait que son métier, après tout, mais je m'étais senti obligée d'au moins le piquer un peu.
-Mais il serait inadapté de vous en tenir rigueur, surtout si vous acceptez potentiellement de m'offrir votre soutien. En réalité, je suis plutôt confuse...
J'haussais légèrement mes épaules pour signer mon embêtement du moment. Je ne savais pas tellement par où commencer, dans cette nouvelle quête. Et je ne pouvais pas confirmer avec exactitude si ce sorcier était prompt à m'aider. Enfin il devait l'être sûrement sur ordre de sa cheffe mais rien ne démontrait que cela lui ferait plaisir. Il était important de s'entendre, sinon, cette étape collaborative s’avérerait compliquée.
Parfois, je me laissais convaincre que je n'étais pas obligée d'aller de nouveau à sa rencontre, que ma vie me convenait amplement, que je n'avais pas besoin de ces services. Mais ensuite, ce cocon mental avait tendance à se fissurer. L'angoisse me gagnait en me pressant d'accepter de mettre mon existence à contribution, plutôt que de me terrer comme une criminelle.
J'en avais assez, de cette instabilité émotionnelle qui faisait trinquer mes énergies dans une tempête insupportable. Même la méditation n'y changeait rien malgré mon expérience acérée dans le domaine. Je ne parvenais jamais à me concentrer en bonne et due forme, signe que je devais actionner la vitesse supérieure, envers et contre tout.
Lux devait avoir senti cette détermination que déjà, il s'échappait de mes jambes. Je terminais tranquillement mon thé avant de me lever doucement et d'observer un temps mon allure dans le miroir. Je tapotais mes joues pour gagner en couleur et me passa un collier argenté autour du cou orné d'une plume. J'arrangeais mon corset noir que je resserrais sur ma petite poitrine, avant de faire voler la dentelle de mon jupon de cette même teinte, m'arrivant au dessus du genoux. Petite de nature, j'arborais également des chaussures compensées et m'emparais d'une petite veste corbeau.
J'allais en avoir pour un bout de temps à pieds, mais la marche ne me gênait pas outre mesure. Je savais que mon chat allait m'accompagner sur le chemin, pour me tenir compagnie. Peut-être était-ce moi son petit animal, à bien y penser ? Cette allusion me fit sourire faiblement. Mais trêve de plaisanterie, je devais y aller.
Je devais retrouver Shinji Tsukishima, qui en plus d'être un antiquaire, se révélait être à la botte du Secret. Cette simple pensée acéra mon expression d'un air lugubre. Cette femme avait beau m'avoir confirmé qu'il n'était en rien responsable et qu'elle avait décidé seule de vérifier ses suspicions, s'il ne m'avait pas accusé à tort, nous n'en serions pas là. Quoique... Ce n'était pas un peu injuste de ma part ? Après tout, si j'avais pris les précautions nécessaires c'est à dire, en poursuivant de ne rien demander à personne, je ne l'aurais jamais eu sur ma route.
Un petit soupir s'immisça entre mes lèvres, alors que je gagnais la ville au bout de plusieurs minutes. Rien ne servait de ressasser. De toute évidence, je devais tendre la main vers l'avenir et non l'inverse, même si la perspective de collaborer avec une Enclave me déplaisait fortement. Je ne leur faisais pas confiance. Ni à eux, ni à personne. Et surtout pas à ce mamba noir plein de poison que représentait cette femme assassine. Pas encore. C'était beaucoup trop tôt.
Je passais donc la porte de son magasin d'un pas assuré mais toujours méfiant. L'ambiance me paraissait différente, plus austère et étouffante, même si je devinais qu'il s'agissait là seulement de mon humeur qui modifiait ma perception. Alors que j'arrivais à hauteur de son comptoir, j'aperçus son regard brodé dans la dorure se poser sur ma silhouette, mais dont l'éclat était tristement éteint. Pourtant, l'or n'est-il pas sensé briller ? Mais cela ne me regardait pas. A la place, je me courbais délicatement en avant, un pied ramené derrière l'autre, pliant légèrement le genou, dans un mouvement fluide mais distingué avant de reprendre place dans une posture droite.
-Shinji-san, dis-je platement, j'ose croire que votre supérieure vous a prévenu d'une potentielle visite de ma part.
Je plissais mes paupières légèrement, noyant un reproche dans une phrase de politesse qui portait pourtant son sens dans un regard coupant. J'étais bien au courant, concernant son affiliation et autant dire que je n'en étais pas ravie. Mais je ne souhaitais pas plus le positionner en misérable ou en traître. Alors je relâchais mes traits serrés pour adoucir mon expression actuelle. Il n'avait fait que son métier, après tout, mais je m'étais senti obligée d'au moins le piquer un peu.
-Mais il serait inadapté de vous en tenir rigueur, surtout si vous acceptez potentiellement de m'offrir votre soutien. En réalité, je suis plutôt confuse...
J'haussais légèrement mes épaules pour signer mon embêtement du moment. Je ne savais pas tellement par où commencer, dans cette nouvelle quête. Et je ne pouvais pas confirmer avec exactitude si ce sorcier était prompt à m'aider. Enfin il devait l'être sûrement sur ordre de sa cheffe mais rien ne démontrait que cela lui ferait plaisir. Il était important de s'entendre, sinon, cette étape collaborative s’avérerait compliquée.
Shinji Tsukishima#103637#103637#103637#103637#103637#103637#103637
Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
Race : Sorcier
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Yens : 129
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Sam 4 Avr 2020 - 11:47
C’est avec un manque certain d’enthousiasme que Shinji termine sa journée de Sentinelle. Encore une affaire de sorcier s’étant fait surprendre par un humain… Pourquoi les jeunes se montrent si imprudents ces derniers temps ? Surtout avec cette histoire de lycans fous… Ils devraient se montrer d’autant plus sur leurs gardes et éviter tout risque de se faire prendre. ça devient lassant, à force. Ses rapports se ressemblent plus ou moins. Un témoin gênant. Un jeune qui enfreint les règles. Un métis repéré.
Heureusement, il a sa boutique, Les mystères du monde, dans laquelle il a investi ses économies, aidé par leur communauté également, puisque son commerce d’antiquité sert de couverture à sauvegarde des objets magiques. ça lui a pris la première fois lors de sa première mission de Sentinelle ; il avait mis à jour un trafic d’objets magiques. Autant dire qu’il a failli s’étrangler en reconnaissant des grenades magiques. Il devenait nécessaire de réguler leur commerce. Il a donc eu pour idée de monter cette boutique, pour y recenser tous les objets magiques débusqués par lui ou par d’autres, les étudier et réglementer leur commerce. Sous bonne surveillance de l’Enclave, bien sûr.
Il s’occupe des comptes en attendant d’avoir un client. C’est un commerce qui fonctionne bien, même s’il est loin d’être le plus fructueux de la ville. Les vieilleries intéressent toujours les humains, et les objets magiques, les sorciers. Il ne génère pas beaucoup de bénéfices, mais ce n’est pas tant ce qu’il recherche dans cette activité. Il aime avant tout ce qu’il fait. Et son salaire de Sentinelle suffit déjà à subvenir à ses besoins. La sonnerie du portique retentit, forçant le jeune sorcier à lever le nez de ses comptes. En digne commerçant, Shinji se lève et s’incline pour saluer l’arrivée d’un nouveau client.
▬ Ohayo gosaimasu…
Il s’immobilise en reconnaissant la femme qui vient de pénétrer dans sa boutique. Abigail Prestonn… La femme qui lui avait acheté l'artefact de camouflage quelques semaines auparavant, et qu’il avait dû surveiller, en digne sentinelle qui se respecte. Sa seconde rencontre avait été quelque peu désagréable, confronté à un redoutable sort mental. Il avait été toutefois impressionné par la vivacité d’esprit de la sorcière. Retourner contre lui ses propres créations contre lui avec un ordre si simple… c’était très ingénieux.
Irina l’avait prévenu qu’elle l’avait rencontrée un peu plus tôt et que la sorcière serait susceptible de passer le voir dans les prochains jours. Elle n’avait toutefois pas donné de détails. Que vient faire Abigail ? Il doute que ce soit pour dépenser une nouvelle fois son argent ici. Son visage fermé ne lui inspire rien de bon. Elle est bien plus méfiante que la première fois. Elle le salue d’ailleurs d’un ton ferme. Shinji se crispe, sur la défensive.
▬ En effet…
Il comprend vite ce qui lui vaut l’attitude de la jeune femme. Il s’en doutait déjà lorsque le Secret lui a parlé de leur discussion. Abigail ne doit pas être ravie que son existence ait été dévoilée. En même temps… Shinji n’avait d’autre choix que d’écrire un rapport à son sujet. Il est resté volontairement vague, pour honorer la promesse qu’il lui a faite. Mais encore une fois, sa supérieure a jugé bon de fouiller dans son esprit pour récupérer les informations qui lui manquaient. Il n’est pas tellement surpris, juste blasé. Il finit donc par hausser les épaules, sous le ton du reproche.
▬ J’ai tenu parole. Je n’ai rien dit quant à la position de votre habitation, ni sur l’existence de votre laboratoire. Mais que voulez-vous... Il n’y a pas de secret pour le Secret.
Il n’a fait que son travail, en respectant du mieux possible une parole donnée. Si elle lui en veut, eh bien il n’y peut rien et ne fera rien pour changer les choses. Toutefois, elle change rapidement d’attitude, réclamant son soutien. Surpris de ce revirement de situation, il garde d’abord le silence, immobile, avant de se détendre un peu. Elle est donc venue chercher son aide… Voilà qui est inattendu. Il ne voit pas d’inconvénient à ça ; c’est une sorcière, une “soeur”, et si c’est Irina qui l’envoie en plus…
Il se rapproche de l’entrée pour tourner le panneau “ouvert” sur la face “fermé”, pour dissuader les prochains visiteurs. Il ferme également la porte à clé, pour être sûr de ne pas être dérangé. Faisant volte face, il désigne son bureau de la main.
▬ Venez Prestonn-san, nous serons mieux autour d’une tasse de thé.
Il se dirige vers la bouilloire pour la mettre en route. Il sort ensuite du placard derrière lui, sa réserve de thé en sachet et la pose sur son comptoir pour permettre à Prestonn-san de choisir son parfum. Le maître des ombres ajoute à cela deux tasses. Oui, il s’est toujours bien équipé pour la sacrée pause du thé, en japonais qui se respecte. Lorsque la bouilloire s’arrête, il les sert en eau bouillante et s’installe finalement sur son siège.
▬ Alors, dites-moi, en quoi puis-je vous aider ?
Les mains sur sa tasse, il fixe son interlocutrice de son regard doré, curieux de découvrir pourquoi elle est si confuse et comment il pourrait l’éclairer.
Invité
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Ven 10 Avr 2020 - 15:55
Le sorcier en face de moi finit par répondre à mon reproche dans un haussement d’épaule avant d’appuyer qu’il avait bien honoré sa promesse et de ponctuer l’évidence. Il n’y a pas de secret pour le Secret. Il devait bien assez connaître cette femme pour en avoir la certitude inébranlable. Et je voulais bien le croire également. Cette Irina était en tous points de vue, une femme à qui on ne pouvait décemment pas cacher grand-chose en vue de ses dons ou même de son professionnalisme un peu trop exacerbé à mon sens.
Toutefois, il finit par se décrisper alors que j’envoyais déjà balader ma pointe de colère. Je n’allais pas tergiverser, les dés étaient lancés désormais et Shinji représentait la clé qui me permettrait de fouler un nouvel horizon. Je n’étais pas encore bien certaine que la tournure actuelle des choses me plaise, mais je devais bien sortir de ce cocon un jour ou l’autre. Même si concrètement, je n’étais pas réellement rassurée ou enjouée. Je craignais encore beaucoup trop que le sort s’acharne davantage, malgré la protection affirmée du Secret. Néanmoins, l’homme qui se dirigeait vers l’entrée de sa boutique pour en annoncer la fermeture exceptionnelle m’inspirait déjà un peu plus confiance.
Si les circonstances n’avaient pas joué en sa faveur lors de notre affrontement, il paraissait tout à fait enclin à m’aider. Et puis, ce calme. Je remerciais intérieurement cette force tranquille, quand tout se mouvait dans une agitation usante lors de ma route jusqu’ici. A force de vivre seule, j’éprouvais des difficultés à supporter les mouvements de foule, les gens qui parlaient trop fort ou le dynamisme de certains. Le monde tournait trop vite, parfois.
Il eut même la délicatesse de me proposer un thé, ce à quoi je répondis bien évidemment à l’affirmative. Alors qu’il revenait, il me laissait ensuite libre choix Hm ? Quel parfum ? Je réfléchissais assez longuement, laissant planer un silence qui ne m’était pas gênant. Peut-être penserait-il que je faisais des manières, mais le thé dans ma patrie, était tout un art. Je me saisissais alors d’un petit sachet qui portait l’étiquette « citron ». Cela ne valait pas la qualité dont j’avais l’habitude, mais cela suffirait amplement. J’appréciais particulièrement les intentions. Aussi, décidais-je de mettre la main à mon sac avant de commencer à discuter. J’en sortais un pot de confiture aux framboises faite maison, que je posais également sur un coin de table.
-Ce n’est certainement pas grand-chose… annonçais-je platement, mais j’espère que vous saurez apprécier en échange de votre disponibilité Shinji-san. Je lui offris un petit sourire avant d’ajouter avec amusement. Soyez serein. Promis, je ne l’ai pas empoisonné.
Je m’éclaircissais ensuite la gorge alors qu’il me demandait la raison de ma venue. Passons aux choses sérieuses. Mais une question se posait. Est-ce que je pouvais lui livrer mon histoire sur un plateau d’argent ? Est-ce que c’était bien nécessaire ? Peut-être savait-il déjà ? Je ne saurais dire, alors pour le moment, je préférais être plutôt vague.
-Votre supérieure est venue chez moi il y a quelques jours et nous avons conclu un accord. Pour une certaine raison, j’ai été obligée de me cacher à la vue de tous. Alors elle m’a proposée sa protection, contre un poste en tant que consultante dans son service. Je préfère être honnête en disant que cela ne m’enchante guère pour mille motifs, mais j’ai fini par accepter pour un motif bien précis qui vaut bien plus que les milles autres rassemblés.
Mon regard s’assombrit en tombant sur la table et mes doigts se resserraient autour de ma tasse. Malgré la chaleur qui en émanait, je n’en éprouvais aucun réconfort. La raison pour laquelle j’avais finalement accepté, concernait l’honneur de ma famille. Mon frère ne méritait pas sa place, pas après avoir organisé mon exécution et provoqué l’assassinat de nos parents. La direction de la famille Prestonn me revenait de pleins droits et j’étais bien déterminée à le faire pâlir du haut de son perchoir. Mais pour cela, il me faudrait intégrer officiellement ses rangs en tant que Sentinelle, sauf si je décidais de rester simple consultante. Néanmoins, si je restais une informatrice, je n’aurais pas l’occasion de redorer mon blason et de regagner en dignité. Il me fallait toutes les cartes en main pour réussir et reprendre mon patrimoine.
-J’ai donc besoin que vous me formiez, Shinji-san intimais-je d'une petite voix mais pas moins volontaire, afin de remplir très justement mes tâches et devenir par la suite, une Sentinelle à part entière auprès du Secret.
Je levais mes pépites orange dans sa direction qui crépitaient d’un air déterminé et farouche.
Toutefois, il finit par se décrisper alors que j’envoyais déjà balader ma pointe de colère. Je n’allais pas tergiverser, les dés étaient lancés désormais et Shinji représentait la clé qui me permettrait de fouler un nouvel horizon. Je n’étais pas encore bien certaine que la tournure actuelle des choses me plaise, mais je devais bien sortir de ce cocon un jour ou l’autre. Même si concrètement, je n’étais pas réellement rassurée ou enjouée. Je craignais encore beaucoup trop que le sort s’acharne davantage, malgré la protection affirmée du Secret. Néanmoins, l’homme qui se dirigeait vers l’entrée de sa boutique pour en annoncer la fermeture exceptionnelle m’inspirait déjà un peu plus confiance.
Si les circonstances n’avaient pas joué en sa faveur lors de notre affrontement, il paraissait tout à fait enclin à m’aider. Et puis, ce calme. Je remerciais intérieurement cette force tranquille, quand tout se mouvait dans une agitation usante lors de ma route jusqu’ici. A force de vivre seule, j’éprouvais des difficultés à supporter les mouvements de foule, les gens qui parlaient trop fort ou le dynamisme de certains. Le monde tournait trop vite, parfois.
Il eut même la délicatesse de me proposer un thé, ce à quoi je répondis bien évidemment à l’affirmative. Alors qu’il revenait, il me laissait ensuite libre choix Hm ? Quel parfum ? Je réfléchissais assez longuement, laissant planer un silence qui ne m’était pas gênant. Peut-être penserait-il que je faisais des manières, mais le thé dans ma patrie, était tout un art. Je me saisissais alors d’un petit sachet qui portait l’étiquette « citron ». Cela ne valait pas la qualité dont j’avais l’habitude, mais cela suffirait amplement. J’appréciais particulièrement les intentions. Aussi, décidais-je de mettre la main à mon sac avant de commencer à discuter. J’en sortais un pot de confiture aux framboises faite maison, que je posais également sur un coin de table.
-Ce n’est certainement pas grand-chose… annonçais-je platement, mais j’espère que vous saurez apprécier en échange de votre disponibilité Shinji-san. Je lui offris un petit sourire avant d’ajouter avec amusement. Soyez serein. Promis, je ne l’ai pas empoisonné.
Je m’éclaircissais ensuite la gorge alors qu’il me demandait la raison de ma venue. Passons aux choses sérieuses. Mais une question se posait. Est-ce que je pouvais lui livrer mon histoire sur un plateau d’argent ? Est-ce que c’était bien nécessaire ? Peut-être savait-il déjà ? Je ne saurais dire, alors pour le moment, je préférais être plutôt vague.
-Votre supérieure est venue chez moi il y a quelques jours et nous avons conclu un accord. Pour une certaine raison, j’ai été obligée de me cacher à la vue de tous. Alors elle m’a proposée sa protection, contre un poste en tant que consultante dans son service. Je préfère être honnête en disant que cela ne m’enchante guère pour mille motifs, mais j’ai fini par accepter pour un motif bien précis qui vaut bien plus que les milles autres rassemblés.
Mon regard s’assombrit en tombant sur la table et mes doigts se resserraient autour de ma tasse. Malgré la chaleur qui en émanait, je n’en éprouvais aucun réconfort. La raison pour laquelle j’avais finalement accepté, concernait l’honneur de ma famille. Mon frère ne méritait pas sa place, pas après avoir organisé mon exécution et provoqué l’assassinat de nos parents. La direction de la famille Prestonn me revenait de pleins droits et j’étais bien déterminée à le faire pâlir du haut de son perchoir. Mais pour cela, il me faudrait intégrer officiellement ses rangs en tant que Sentinelle, sauf si je décidais de rester simple consultante. Néanmoins, si je restais une informatrice, je n’aurais pas l’occasion de redorer mon blason et de regagner en dignité. Il me fallait toutes les cartes en main pour réussir et reprendre mon patrimoine.
-J’ai donc besoin que vous me formiez, Shinji-san intimais-je d'une petite voix mais pas moins volontaire, afin de remplir très justement mes tâches et devenir par la suite, une Sentinelle à part entière auprès du Secret.
Je levais mes pépites orange dans sa direction qui crépitaient d’un air déterminé et farouche.
Shinji Tsukishima#103872#103872#103872#103872#103872#103872#103872
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Sam 18 Avr 2020 - 17:07
Shinji en sait assez sur Abigail Prestonn pour savoir qu’elle se cache des autres sorciers. Il n’a pas poussé ses investigations jusqu’à découvrir la raison de son exile si loin de chez elle. A dire vrai, il s’attendait à ce qu’Irina le fasse après la lecture de son rapport. Il s’est contenté de vérifier l’utilisation de l'artefact et l’absence de menace chez cette femme. De toute manière, il ne dispose d’aucune protection contre les sorts mentaux, et sa consoeur aurait très bien pu déjouer son enquête avec un ordre bien choisi. Il s’interroge donc sur ce qui peut amener cette femme chez lui. Il a le curieux pressentiment que ça a un rapport avec son passé.
L’anglaise n’est pas venue les mains vides. Elle lui tend un pot de confiture alors qu’ils s’installent à son bureau. Il hausse un sourcil tout en se saisissant du présent pour lire l’étiquette. Selon l’inscription en anglais, c’est à la framboise. Il ne doute pas que c’est elle qui l’a faite. Est-ce spécialement à son attention, ou bien en avait-elle juste en surplus ? Quoiqu’il en soit, il accepte ce gage de bonne foi, esquissant un léger sourire en coin à sa petite pointe d’humour.
▬ Arigato.
Il n’a malheureusement rien pour la consommer séance tenante, mais il penserait à elle la prochaine fois qu’il s’accordera une tartine. Il n’est pas spécialement friand d’aliments sucrés, mais les conceptions artisanales sont toujours bonnes en général. Il dépose le pot près de la boîte à thé, avant de se concentrer sur les explications de la jeune femme.
Sans surprise, elle fait mention de sa supérieure. Il fronce les sourcils. Quel genre d’accord ont-elles pu conclure ? En tout cas, c’est plutôt bon signe sur la fiabilité de Prestonn-san. Irina n’aura pas manqué de fouiller son esprit pour obtenir les réponses à ses questions, si l’anglaise s’était montrée trop vague. Ainsi donc les raisons qui l’amènent à se terrer au Japon ne mettent pas en cause l’Enclave. Cela lui suffit pour lui accorder sa confiance, tout du moins professionnellement parlant.
La protection du Secret, en échange de sa collaboration. Voilà qui est bien généreux… Non, à mieux y réfléchir, c’est surtout parce qu’Irina a décelé chez elle un grand potentiel. Et les dieux savent à quel point elle déteste les talents gâchés. Le maître des ombres plisse les yeux tandis qu’elle évoque évasivement des motifs contraignants, et d’autres motivants. Shinji n’est pas du genre indiscret. Il se contente de savoir l’essentiel, appréciant lui-même d’avoir ses propres secrets. Néanmoins, il se demande pourquoi elle fait autant d’efforts pour garder le mystère.
Son regard glisse sur les phalanges de son interlocutrice, légèrement blanchies alors qu’elle serre un peu plus fort sa tasse de thé. Nul doute qu’elle porte sur ses épaules un bien lourd fardeau, et que les motifs énoncés sont pour quelque chose dans son humeur ombrageuse. Il ne rompt pas le silence qui s’installe, la laissant exprimer sa demande jusqu’au bout. Et celle-ci ne tarde pas. Le japonais cligne des yeux, pris de court.
▬ Vous former ?
Il ne s’attendait pas vraiment à ça. Il s’imaginait plutôt qu’elle aurait besoin d’informations, ou peut-être d’un nouvel artefact. Mais si l’on tient compte de la proposition d’Irina, cela fait sens. Il ne sait pas si sa supérieure prévoyait cette volonté d’apprendre. En tout cas, c’est tout à son honneur. Et bien que son agenda de Sentinelle, doublé de l’antiquaire, soit quelque peu chargé… Il ne se voit pas laisser une consoeur dans le besoin. D’autant que cette collaboration pourrait apporter son lot de bénéfices. Le seul hic, c’est qu’il n’a jamais formé personne. Il boit une gorgée de thé avant de prendre à son tour la parole.
▬ Voilà qui est inattendu… Pour ne rien vous cacher, je n’ai jamais formé quiconque, étant une Sentinelle depuis quelques années seulement.
Il lève une main pour se frotter la tempe de l’extrémité de son majeur. Il est vrai qu’il a déjà mené un certain nombre d’interventions sur le terrain, déjoué plusieurs trafics et empêché maintes fois leur secret d’éclater au grand jour en signalant les témoins gênants. Si Irina l’a envoyée dans cette intention, c’est donc qu’elle l’estime capable de faire d’Abigail une Sentinelle.
▬ Vous m’excuserez donc si je n’ai pas les méthodes adéquates.
Il signifie implicitement son accord. Lui qui n’a jamais enseigné, entraîné ou aidé quiconque lors de son apprentissage… Même à l’école, il restait toujours seul pour étudier. Il a toujours entendu que les fréquentations étaient sources de distraction et qu’il ne pouvait se permettre de perdre du temps, s’il voulait être le meilleur. Au final, il ne sait même pas s’il fait parti de l’élite. Mais passons.
▬ Pour commencer, il me faut déjà savoir quels sont vos atouts, vos points faibles, vos domaines de prédilection… pour que nous puissions en tirer le meilleur parti. Pourriez-vous me dire quels sorts vous avez appris ? Les avez-vous déjà éprouvés sur le terrain ?
Une question habile pour en savoir peut-être plus sur ses activités passées. Mais surtout, il est curieux de connaître toute l’étendue du potentiel que le Secret a décelé en elle.
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Mer 29 Avr 2020 - 14:46
Il avait l’air quelque peu décontenancé à ma requête. Peut-être était-ce bien présomptueux de ma part de demander une telle chose ? Après tout, j’avais disparu de la circulation depuis des années déjà. Je n’avais plus l’étoffe d’une sorcière ou d’une dirigeante royale digne de ce nom. Mais tout le monde n’avait-il pas le droit à une main tendue ? A sa façon, c’était ce qu’avait fait Irina Fujibayashi, bien qu’elle n’eût pas omis d’y ajouter une pincée de poison. Ce devait être là ses manières habituelles. Mais au-delà de la lassitude de devoir supporter une telle attitude, il fallait déjà qu’il daigne m’accorder son intérêt avant de franchir le pas. Mon visage se teinta donc d’une mine soudainement inquiète à la réaction de cet homme. Jusque-là, il avait écouté sagement sans émettre aucun commentaire, jusqu’à ce que je lui propose de me prendre sous son aile. Mais je ne tardais pas à comprendre assez rapidement qu’il était seulement confus sur le moment. Sa gêne légère me tira un sourire compréhensif. Il n’avait encore jamais enseigné, mais je lui promettais intérieurement d’être une élève assidue.
-Je suppose que si votre Secret m’a conduite jusqu’à votre porte, c’est parce qu’elle vous estime digne de confiance et de talent. Je ne connais pas bien cette femme, et même si elle ne m’inspire guère la sympathie, elle invite le respect dans l’âme qu’elle met à son travail.
Mon visage blême s’illumina un peu plus alors que je goutais du bout des lèvres le thé qui m’était offert. Les arômes n’atteignaient pas leurs notes à leur apogée comme j’en avais la délicate habitude. Mais il tenait sa saveur dans l’élégance d’un moment de partage et de convivialité et c’était d’autant plus agréable.
-Vous n’avez pas besoin de vous excuser. Il faut bien une première fois à tout et je m’estime déjà chanceuse. J’espère me montrer à la hauteur.
La véritable raison selon laquelle le Secret m’avait intimée de venir ici, ne concernait pas réellement ma formation par son subalterne. En fait, il s’agissait surtout de lui demander des informations afin que je puisse la retrouver, elle. Mais je ne me voyais décemment pas fouler le sol de l’Enclave Japonaise sans une mise au point plus que nécessaire. Cette requête ne concernait donc que ma propre volonté, et non celle de cette femme. Je préférais avoir toutes les cartes en main pour remplir pleinement mon rôle. En effet, tout ce dessein avait un but bien précis qu’il ne fallait pas perdre de vue. C’était alors qu’il en vint à un questionnement tout à fait légitime pour cerner davantage mes capacités. Des questions, qui mettront sûrement davantage mon passé en lumière. Je n’y couperais pas si je voulais recevoir les leçons adéquates. Autant commencer par mes anciennes activités afin qu’il puisse déjà avoir une vue généralisée de mon domaine et ensuite, préciser mes compétences.
-J’étais au service de la royauté britannique en tant qu’espionne. Mes sorts ont donc été confectionnés en ce sens, avec un attrait pour l’investigation de terrain et les renseignements.
Est-ce qu’il était nécessaire que j’invoque mes responsabilités chez l’Enclave Britannique pour la Ruse ? Hum. Cela faisait tout de même parti intégrante de mon cursus… Même si cela signifiait dévoiler une autre pièce de puzzle, je me devais d’être honnête pour avancer dans la bonne direction. Il serait gênant que je n’en tienne pas informé mon futur mentor, après tout.
-Je travaillais également au service de la Ruse. J’accompagnais mon mentor dans ses déploiements stratégiques.
Je me raclais un peu la gorge. Évoquer cette partie me pinçait encore un peu le cœur. Généralement, j’évitais de laisser paraître quelques faiblesses mais étonnamment, je sentais que je ne craignais pas grand-chose avec lui. En tout cas, beaucoup moins qu’avec cette harpie.
-Mes sorts reposent essentiellement sur un aspect passif et pratique, mais possèdent également le luxe d’être redoutable. Vous en connaissez déjà un, celui de l’esprit, qui consiste à vous donner un ordre direct que vous aurez tôt fait de réaliser sur le champ. Très utile pour obtenir des informations, entre autres choses…
Il était vrai que ce sort me permettait également de me débarrasser d’un élément gênant. Mais je l’utilisais surtout pour subtiliser des données, ou bien m’immiscer plus facilement dans un endroit critique, ou alors pour me défendre. Mais j’évitais au maximum de faire des dégâts, privilégiant toujours la finalité de la mission. Celui-ci lui avait valu un bleu sur le crâne dans sa chute, d’ailleurs.
-J’ai également sous le coude un sort de guérison, qui permet de soigner une blessure physique superficielle à grave. L’efficacité dépend bien-sûr de la quantité magique que j’y injecte.
Là encore, cette incantation était présente pour atténuer un drame qui pouvait me tomber dessus, comme une attaque imprévisible visant à me blesser.
-Le reste sont des sorts dimensionnels, ma spécialité. Je suis capable de visualiser les différentes énergies qui composent mon environnement, qu’elles soient surnaturelles, animales ou végétales. Il m’est donc aisée d’identifier mon entourage. C’est ainsi que j’ai su que vous étiez un sorcier Sang Pur. Bien-sûr, je ne peux que me baser sur mes propres interprétations mais j’en sais assez pour éviter les erreurs. Je peux également me concentrer sur une personne, en y jetant mon champ dimensionnel et analyser votre énergie d’un point de vue santé et émotionnel.
Ce fut l’apprentissage le plus difficile, même si cela n’y paraît pas. Pas tant pour déclencher le sort, mais surtout pour en tirer des conclusions. L’identification des émotions a été un travail laborieux de tous les jours. La peur, la colère, la tristesse, la joie… Mais son utilité tient surtout à la capacité d’identifier mes interlocuteurs et de les cerner en détectant des failles. Le corps réagit toujours de façon très franche, alors que vous pouvez tout aussi bien rester impassible tout en mentant. Les énergies elles, pouvaient trahir cette façade.
-Lors de ma première visite dans votre boutique, j’ai également eu recourt à une projection astrale, recoupant ma jumelle parfaite. Très cliché certes, mais tellement intemporel pour une espionne ! Très pratique pour investir le terrain, passer à travers les murs et même y sceller un second sort.
Et le petit dernier pour la route.
-L’ultime sortilège est de pouvoir jouer sur la taille de toutes choses, du gabarit d’une souris à celle d’une maison.
Je pourrais lui faire part des différentes conditions mais l’essentiel était là. S'il avait besoin, il saura me poser les questions.
-Et bien évidemment, j’ai déjà mis tous ces sorts à contribution dans mes investigations.
Je lui dédiais un petit sourire amical alors que je terminais ma tasse de thé avant de la reposer soigneusement. Je me demandais bien quelles déductions il pourrait en faire. J'étais loin d'être une novice mais il était intéressant d’avoir le point de vue d’une autre personne. Et puis, j'avais tout de même besoin d'un sérieux rodage et je comptais sur lui. J’avais bien conscience que le premier point faible, était le manque d’offensive. Mais ce n’était parfois pas utile, il s’agissait donc d’un choix de ma part. Chaque sort se complétait les uns avec les autres, sans que je n’aie recourt à une potentielle violence.
-Qu’est ce que vous en pensez, Shinji-san ?
Je penchais légèrement le buste en avant, fronçant un peu les sourcils, l’air tellement concentré que cela pouvait en être comique. Je me demandais également quel était son potentiel. Je lui demanderais au prochain tour.
-Je suppose que si votre Secret m’a conduite jusqu’à votre porte, c’est parce qu’elle vous estime digne de confiance et de talent. Je ne connais pas bien cette femme, et même si elle ne m’inspire guère la sympathie, elle invite le respect dans l’âme qu’elle met à son travail.
Mon visage blême s’illumina un peu plus alors que je goutais du bout des lèvres le thé qui m’était offert. Les arômes n’atteignaient pas leurs notes à leur apogée comme j’en avais la délicate habitude. Mais il tenait sa saveur dans l’élégance d’un moment de partage et de convivialité et c’était d’autant plus agréable.
-Vous n’avez pas besoin de vous excuser. Il faut bien une première fois à tout et je m’estime déjà chanceuse. J’espère me montrer à la hauteur.
La véritable raison selon laquelle le Secret m’avait intimée de venir ici, ne concernait pas réellement ma formation par son subalterne. En fait, il s’agissait surtout de lui demander des informations afin que je puisse la retrouver, elle. Mais je ne me voyais décemment pas fouler le sol de l’Enclave Japonaise sans une mise au point plus que nécessaire. Cette requête ne concernait donc que ma propre volonté, et non celle de cette femme. Je préférais avoir toutes les cartes en main pour remplir pleinement mon rôle. En effet, tout ce dessein avait un but bien précis qu’il ne fallait pas perdre de vue. C’était alors qu’il en vint à un questionnement tout à fait légitime pour cerner davantage mes capacités. Des questions, qui mettront sûrement davantage mon passé en lumière. Je n’y couperais pas si je voulais recevoir les leçons adéquates. Autant commencer par mes anciennes activités afin qu’il puisse déjà avoir une vue généralisée de mon domaine et ensuite, préciser mes compétences.
-J’étais au service de la royauté britannique en tant qu’espionne. Mes sorts ont donc été confectionnés en ce sens, avec un attrait pour l’investigation de terrain et les renseignements.
Est-ce qu’il était nécessaire que j’invoque mes responsabilités chez l’Enclave Britannique pour la Ruse ? Hum. Cela faisait tout de même parti intégrante de mon cursus… Même si cela signifiait dévoiler une autre pièce de puzzle, je me devais d’être honnête pour avancer dans la bonne direction. Il serait gênant que je n’en tienne pas informé mon futur mentor, après tout.
-Je travaillais également au service de la Ruse. J’accompagnais mon mentor dans ses déploiements stratégiques.
Je me raclais un peu la gorge. Évoquer cette partie me pinçait encore un peu le cœur. Généralement, j’évitais de laisser paraître quelques faiblesses mais étonnamment, je sentais que je ne craignais pas grand-chose avec lui. En tout cas, beaucoup moins qu’avec cette harpie.
-Mes sorts reposent essentiellement sur un aspect passif et pratique, mais possèdent également le luxe d’être redoutable. Vous en connaissez déjà un, celui de l’esprit, qui consiste à vous donner un ordre direct que vous aurez tôt fait de réaliser sur le champ. Très utile pour obtenir des informations, entre autres choses…
Il était vrai que ce sort me permettait également de me débarrasser d’un élément gênant. Mais je l’utilisais surtout pour subtiliser des données, ou bien m’immiscer plus facilement dans un endroit critique, ou alors pour me défendre. Mais j’évitais au maximum de faire des dégâts, privilégiant toujours la finalité de la mission. Celui-ci lui avait valu un bleu sur le crâne dans sa chute, d’ailleurs.
-J’ai également sous le coude un sort de guérison, qui permet de soigner une blessure physique superficielle à grave. L’efficacité dépend bien-sûr de la quantité magique que j’y injecte.
Là encore, cette incantation était présente pour atténuer un drame qui pouvait me tomber dessus, comme une attaque imprévisible visant à me blesser.
-Le reste sont des sorts dimensionnels, ma spécialité. Je suis capable de visualiser les différentes énergies qui composent mon environnement, qu’elles soient surnaturelles, animales ou végétales. Il m’est donc aisée d’identifier mon entourage. C’est ainsi que j’ai su que vous étiez un sorcier Sang Pur. Bien-sûr, je ne peux que me baser sur mes propres interprétations mais j’en sais assez pour éviter les erreurs. Je peux également me concentrer sur une personne, en y jetant mon champ dimensionnel et analyser votre énergie d’un point de vue santé et émotionnel.
Ce fut l’apprentissage le plus difficile, même si cela n’y paraît pas. Pas tant pour déclencher le sort, mais surtout pour en tirer des conclusions. L’identification des émotions a été un travail laborieux de tous les jours. La peur, la colère, la tristesse, la joie… Mais son utilité tient surtout à la capacité d’identifier mes interlocuteurs et de les cerner en détectant des failles. Le corps réagit toujours de façon très franche, alors que vous pouvez tout aussi bien rester impassible tout en mentant. Les énergies elles, pouvaient trahir cette façade.
-Lors de ma première visite dans votre boutique, j’ai également eu recourt à une projection astrale, recoupant ma jumelle parfaite. Très cliché certes, mais tellement intemporel pour une espionne ! Très pratique pour investir le terrain, passer à travers les murs et même y sceller un second sort.
Et le petit dernier pour la route.
-L’ultime sortilège est de pouvoir jouer sur la taille de toutes choses, du gabarit d’une souris à celle d’une maison.
Je pourrais lui faire part des différentes conditions mais l’essentiel était là. S'il avait besoin, il saura me poser les questions.
-Et bien évidemment, j’ai déjà mis tous ces sorts à contribution dans mes investigations.
Je lui dédiais un petit sourire amical alors que je terminais ma tasse de thé avant de la reposer soigneusement. Je me demandais bien quelles déductions il pourrait en faire. J'étais loin d'être une novice mais il était intéressant d’avoir le point de vue d’une autre personne. Et puis, j'avais tout de même besoin d'un sérieux rodage et je comptais sur lui. J’avais bien conscience que le premier point faible, était le manque d’offensive. Mais ce n’était parfois pas utile, il s’agissait donc d’un choix de ma part. Chaque sort se complétait les uns avec les autres, sans que je n’aie recourt à une potentielle violence.
-Qu’est ce que vous en pensez, Shinji-san ?
Je penchais légèrement le buste en avant, fronçant un peu les sourcils, l’air tellement concentré que cela pouvait en être comique. Je me demandais également quel était son potentiel. Je lui demanderais au prochain tour.
Shinji Tsukishima#103983#103983#103983#103983#103983#103983#103983
Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
Race : Sorcier
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Ven 8 Mai 2020 - 20:19
Shinji retient un rictus. Il n’est pas vraiment surpris qu’Abigail n’apprécie pas spécialement sa supérieure. Il l’imagine bien s’être présentée totalement à l’improviste en posant ses gros sabots sur la table et mettant aussitôt la pression à son hôte. Elle n’aura certainement pas manqué de fouiller l’esprit de la concernée, de le lui faire savoir, et ainsi exposer sa vulnérabilité devant ses pouvoirs. Fujibayashi-sama est l’une des plus compétentes que l’Enclave ait connu. Elle ne s’embarrasse guère de convenance et ne cherche pas à être appréciée -sauf pour atteindre un objectif bien précis.
Prestonn-san ne tarde pas à répondre à ses questions. Elle lui apprend ainsi sans détour qu’elle officiait pour le compte de la reine d’Angleterre. Elle souligne l’orientation de ses sorts sur tout ce qui a lieu d’investigation sur le terrain. Un bon point pour se reconvertir en Sentinelle, dont il s’agit de la principale mission. Enquêter, débusquer et signaler. S’ajoute rapidement dans la balance son ancienne fonction après de la Ruse. Le regard de Shinji s’illumine. Tiens donc. Intéressant.
La suite s’annonce encore mieux pour sa curiosité de sorcier. Elle lui décrit en toute honnêteté ses sorts. Il hoche la tête en entendant le premier. Oui, l’ordre direct il en a subi les frais… Les sorts contrôlant l’esprit sont parmi les plus redoutables aujourd’hui. Il n’a jamais cherché à en apprendre l’un d’eux, mais il ne se ferme pas à cette possibilité… ne serait-ce que pour s’en protéger lui-même. Vient ensuite un sort de guérison. Effectivement très pratique sur le terrain pour se soigner en cas de mésaventure.
L’intérêt de Shinji, déjà bien éveillé jusque là, bondit soudainement lorsqu’elle aborde la magie dimensionnelle. C’est l’un des domaines qui l’intéressait le plus lorsqu’il était à l’école. Il avait finalement opté pour la magie de gravité, en complément des ténèbres. Néanmoins, il a déjà lu des ouvrages dessus et a toujours été fasciné par la complexité qui en résulte. D’autant Abigail a appris un sort très original. Et surtout utile pour en savoir plus sur les autres. Elle est donc capable de discerner leur nature, après un long apprentissage de la signature énergétique de chaque race. Et elle peut même s’enquérir de leur état physique et émotionnel. Intéressant. Il l’imagine bien en user pour savoir par quel bord prendre un interlocuteur de qui elle doit obtenir des informations.
La projection astrale. Encore un pouvoir passionnant. Extrêmement utile en éclaireur, par exemple. L’inconvénient, c’est qu’il laisse le corps d’origine vulnérable. Il faut donc s’assurer qu’il soit à l’abri. Mais elle est même capable de jeter un sort avec son corps astral. Le dernier sort qu’elle lui décrit peut paraître incongru, au premier abord. Mais l’esprit de Shinji cerne rapidement son potentiel. S’infiltrer en se rendant plus petite. Transporter un objet encombrant, ou… peut-être rendre inoffensif un ennemi ? Bien que cela doit être plus difficile sur une personne non volontaire. En conclusion : il sommeillait en Abigail Prestonn un grand potentiel.
▬ J’en pense que… vous êtes assurément très maligne. Chacun de vos sorts, pris séparément, passe pour anodin, mais leur association offre un grand champ de possibilité sur le terrain. Ils sont effectivement orientés sur l’investigation et pour certains misent surtout sur la défense plus que sur l’offensive. Mais ne serait-ce que l’ordre direct se révèle effectivement redoutable. C’était d’ailleurs très astucieux de retourner ma magie contre moi...
Elle l’avait obligé à annuler son sort pour se préserver. Heureusement qu’ils sont tous deux des sorciers civilisés. Elle aurait très bien pu en user pour obtenir des informations, ou même le blesser voire pire. Mais elle s’est contentée d’accepter sa proposition de discuter. Cela témoigne sa droiture d’esprit, et c’est la principale raison qui l’a conduit à quitter rapidement les lieux, sans fouiller en profondeur ses affaires personnelles.
▬ Vos talents seront très appréciés parmi les Sentinelles. Rien que d’être capable de lire la nature d’une personne pèserait beaucoup dans la balance. Je comprends pourquoi Irina vous envoie ici.
Lui-même pense sans s’en cacher qu’il serait vraiment dommage de passer à côté d’Abigail. Surtout en ces temps sombres. L’affaire des lycans secoue le monde surnaturel, un peu trop à son goût, et remet donc en cause le secret de leur existence. Le nombre de signalements a doublé en quelques mois seulement, notamment parce que les humains informés sont devenus méfiants, voire paranoïaque, et trop curieux. Et puis, vis-à-vis des autres races, la connaissance c’est le pouvoir. Savoir à qui ils ont affaire c’est un point non négligeable. Shinji visualise déjà l'étendue du potentiel de la sorcière et tout ce qu'elle pourrait leur apporter.
▬ Vous avez déjà éprouvé vos pouvoirs sur le terrain, et pour le compte de la Ruse anglaise qui plus est. Je ne doute donc pas de votre capacité à les associer pour vous adapter à toute situation. A dire vrai… Je ne vois pas très bien ce que je pourrais vous apprendre de plus.
Même la fonction des Sentinelles elle la connaît déjà. A l’école, chaque apprenti apprend scrupuleusement leur Histoire et le fonctionnement de leur société. Tout sorcier s’investit activement dans sa communauté, souvent pour le compte de l’Enclave. Sentinelle, Combattant, Chercheur, Défenseur, Guérisseur, Archiviste… Ces fonctions sont enseignées dans les grandes lignes, surtout pendant les dernières années, pour inciter les futurs diplômés à s’engager.
▬ Que souhaitez-vous que je vous apprenne exactement, Prestonn-san ?
Il préfère lui poser directement la question. Il aime autant ne pas lui faire perdre son temps, ni le sien, sur des sujets qu’elle connaîtrait déjà. Ainsi, si elle peut cibler ses lacunes, ils pourront s’y concentrer et lui permettre de se hisser rapidement au niveau d’une Sentinelle, si elle ne l’est pas déjà...
Invité
Invité
Mar 12 Mai 2020 - 23:44
Il était tellement agréable d'être en présence d'une personne calme. Je ne me sentais pas agressée le moins du monde par sa compagnie, quand celle des autres pouvaient facilement m'irriter. Je mettais cela sur le compte de mon isolement étendu dans la durée. J'avais vu si peu de monde, durant ces quelques années. Mais pas que. Je me savais également sensible à l'empreinte émotionnelle de mon entourage. Encore un point que je devrais superviser à l'avenir pour me remettre d'aplomb. Je ne pouvais décemment pas poursuivre de m'écarter de la foule dès lors que le simple besoin, même minime, s'en faisait ressentir. Mais pour le moment, je profitais de cet instant avec cet homme à l'aura qui demeurait aussi sereine que mystérieuse. De mon côté, j'avais eu également un aperçu de ce dont il était capable. Il semblait pouvoir se jouer de cet élément si peu commun de l'ombre, tout autant que je pouvais m'amuser de mes dimensions. Je me demandais alors quelles autres cartes il possédait dans ses manches. Toutefois, ce n'était pas pour tout de suite.
Puis d'un coup, alors qu'il paraissait si absorbé, il se mit à bondir comme si quelque chose l'avait soudainement piqué. Je clignais plusieurs fois des yeux pour tenter de comprendre d'où pouvait provenir une telle réaction. Je décryptais bien vite cependant que j'avais seulement aiguisé son intérêt sur mes sorts dimensionnels. Je ne pus donc m'empêcher de laisser un rire discret s'échapper alors qu'il délibérait sur son jugement.
Son analyse était tout à fait pertinente. Je dirais même plus : il avait raison en tous points. Mes sorts n'appartenaient pas ce monde de puissance dont raffolait les sorciers. Ils étaient établi de sorte qu'ils se soutiennent entre eux pour former un ensemble de telle manière qu'ils peuvent être ainsi utilisés dans plusieurs perspectives. Mes incantations reflétaient largement ma personnalité plutôt prévenante et alerte.
-Je ne peux donc rien vous cacher Shinji-san, dis-je en souriant, vous voyez juste. C'est une stratégie simple à comprendre. Les sorts sont nos outils de travail mais également nos armes. Il est donc important qu'ils se fassent écho pour former un tout solide et compenser d'éventuelles faiblesses. Le sortilège d'esprit en est l'exemple parfait. Bien qu'il ne soit pas offensif, il n'a pas à prouver sa dangerosité et vient donc directement mettre du relief à mes autres incantations. Enfin, tout ceci, vous devez bien le savoir. Après tout, votre supérieure est une experte en la matière.
Je ne savais pas réellement quelle était l'étendue de son pouvoir, mais le peu qu'elle m'avait fait goûter m'avait amplement suffi. Je n'étais pas certaine de vouloir connaître jusqu'à quel point elle pouvait aller. Mais par connaissance des arts de l'esprit grâce à ma mère, je les savais redoutable pour m'en méfier comme la peste.
-Je vous retourne le compliment. Vous avez été assez habile pour me dénicher malgré toutes mes précautions...
C'était d'ailleurs pour cette raison que je me trouvais ici, j'avais des progrès à faire. Je hochais également la tête alors qu'il me signifiait de façon tout à fait pudique qu'il comprenait pourquoi sa cheffe m'avait, dira t-on poliment, invité à rejoindre la danse. Mais dans la suite de cette conversation, Shinji releva qu'il ne voyait pas tellement où était son rôle dans cette affaire. Il est vrai que j'avais des bases solides et une expérience du terrain prononcée. Malgré cela, il me manquait tout de même quelque chose d'évident. Mon visage prit donc une expression un peu confuse
-Au delà du métier où je pense tout de même avoir une expérience conséquente, quelque chose me pose problème. Vous savez, j'ai été isolée durant quatre années. Je ne sais rien de cette ville et de ses alentours. Mis à part ces lycans où vous avez eu le bon ton de me mettre au courant, je ne sais pas où je mets les pieds. J'ai des méconnaissances affligeantes en ce qui concerne les personnalités qui composent ce pays ou même son histoire. Je n'ai pas non plus cherché à me renseigner, il est vrai. Mais je me sentais si vulnérable, que je ne pensais qu'à me replier. Mais cela est embarrassant, je n'ai pas le savoir minimum sur le contexte politique, les enjeux actuels, que vous sorciers japonais, vivez, ou même votre mode de fonctionnement. Il faut savoir que votre Secret n'a pas pris encore la peine d'ébruiter mon potentiel recrutement à l'Enclave pour une raison qui ne regarde qu'elle et moi. J'aimerais donc savoir à quoi m'attendre et prendre la température.
Je délivrais donc à Shinji un rôle d'informateur crucial en premier lieu.
-Je pense également que vous accompagner sur quelques missions, me permettraient aussi d'aiguiser à nouveau mes réflexes. Autant être honnête, je suis quelque peu rouillée... Mon activité a cessé depuis si longtemps que j'ai la désagréable impression que mon passé ne m'appartient pas vraiment. Rien de tel donc qu'une remise en jambe pour repartir sur de bonnes bases mais surtout, reprendre confiance en mes capacités. Qu'en pensez-vous ?
C'était aussi de cela dont il s'agissait. J'avais effiloché mes capacités d'antan certes mais le vrai point noir n'était pas vraiment ici. J'étais devenue craintive, peureuse et si méfiante alors qu'avant, j'étais pourtant si sûre de moi et assurée. Mon frère m'avait réduite à un point où j'arrivais presque à douter de ma propre existence. Et cela, était intolérable à ce jour.
Puis d'un coup, alors qu'il paraissait si absorbé, il se mit à bondir comme si quelque chose l'avait soudainement piqué. Je clignais plusieurs fois des yeux pour tenter de comprendre d'où pouvait provenir une telle réaction. Je décryptais bien vite cependant que j'avais seulement aiguisé son intérêt sur mes sorts dimensionnels. Je ne pus donc m'empêcher de laisser un rire discret s'échapper alors qu'il délibérait sur son jugement.
Son analyse était tout à fait pertinente. Je dirais même plus : il avait raison en tous points. Mes sorts n'appartenaient pas ce monde de puissance dont raffolait les sorciers. Ils étaient établi de sorte qu'ils se soutiennent entre eux pour former un ensemble de telle manière qu'ils peuvent être ainsi utilisés dans plusieurs perspectives. Mes incantations reflétaient largement ma personnalité plutôt prévenante et alerte.
-Je ne peux donc rien vous cacher Shinji-san, dis-je en souriant, vous voyez juste. C'est une stratégie simple à comprendre. Les sorts sont nos outils de travail mais également nos armes. Il est donc important qu'ils se fassent écho pour former un tout solide et compenser d'éventuelles faiblesses. Le sortilège d'esprit en est l'exemple parfait. Bien qu'il ne soit pas offensif, il n'a pas à prouver sa dangerosité et vient donc directement mettre du relief à mes autres incantations. Enfin, tout ceci, vous devez bien le savoir. Après tout, votre supérieure est une experte en la matière.
Je ne savais pas réellement quelle était l'étendue de son pouvoir, mais le peu qu'elle m'avait fait goûter m'avait amplement suffi. Je n'étais pas certaine de vouloir connaître jusqu'à quel point elle pouvait aller. Mais par connaissance des arts de l'esprit grâce à ma mère, je les savais redoutable pour m'en méfier comme la peste.
-Je vous retourne le compliment. Vous avez été assez habile pour me dénicher malgré toutes mes précautions...
C'était d'ailleurs pour cette raison que je me trouvais ici, j'avais des progrès à faire. Je hochais également la tête alors qu'il me signifiait de façon tout à fait pudique qu'il comprenait pourquoi sa cheffe m'avait, dira t-on poliment, invité à rejoindre la danse. Mais dans la suite de cette conversation, Shinji releva qu'il ne voyait pas tellement où était son rôle dans cette affaire. Il est vrai que j'avais des bases solides et une expérience du terrain prononcée. Malgré cela, il me manquait tout de même quelque chose d'évident. Mon visage prit donc une expression un peu confuse
-Au delà du métier où je pense tout de même avoir une expérience conséquente, quelque chose me pose problème. Vous savez, j'ai été isolée durant quatre années. Je ne sais rien de cette ville et de ses alentours. Mis à part ces lycans où vous avez eu le bon ton de me mettre au courant, je ne sais pas où je mets les pieds. J'ai des méconnaissances affligeantes en ce qui concerne les personnalités qui composent ce pays ou même son histoire. Je n'ai pas non plus cherché à me renseigner, il est vrai. Mais je me sentais si vulnérable, que je ne pensais qu'à me replier. Mais cela est embarrassant, je n'ai pas le savoir minimum sur le contexte politique, les enjeux actuels, que vous sorciers japonais, vivez, ou même votre mode de fonctionnement. Il faut savoir que votre Secret n'a pas pris encore la peine d'ébruiter mon potentiel recrutement à l'Enclave pour une raison qui ne regarde qu'elle et moi. J'aimerais donc savoir à quoi m'attendre et prendre la température.
Je délivrais donc à Shinji un rôle d'informateur crucial en premier lieu.
-Je pense également que vous accompagner sur quelques missions, me permettraient aussi d'aiguiser à nouveau mes réflexes. Autant être honnête, je suis quelque peu rouillée... Mon activité a cessé depuis si longtemps que j'ai la désagréable impression que mon passé ne m'appartient pas vraiment. Rien de tel donc qu'une remise en jambe pour repartir sur de bonnes bases mais surtout, reprendre confiance en mes capacités. Qu'en pensez-vous ?
C'était aussi de cela dont il s'agissait. J'avais effiloché mes capacités d'antan certes mais le vrai point noir n'était pas vraiment ici. J'étais devenue craintive, peureuse et si méfiante alors qu'avant, j'étais pourtant si sûre de moi et assurée. Mon frère m'avait réduite à un point où j'arrivais presque à douter de ma propre existence. Et cela, était intolérable à ce jour.
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Jeu 21 Mai 2020 - 15:29
L’anglaise ne rechigne pas à confirmer la réflexion du maître des ténèbres. Son analyse se révèle exact. Il ne retient même pas un léger sourire en coin. S’il ignore souvent son entourage, en général par pure indifférence, il n’en reste pas moins fin observateur. L’association de ces deux facteurs lui profitent souvent, d’ailleurs. Parce qu’il ne montre pas le moindre intérêt, les gens l’oublient facilement, et c’est ainsi que les langues se délient et les expressions s’accentuent. Ce qu’il ne manque pas, en réalité.
▬ Ce n’est pas le sort qui fait le sorcier, mais le sorcier qui fait le sort, réplique-t-il pour souligner l’explication de sa camarade.
Une citation propre à Shinji, issue de sa réflexion profonde sur la façon dont il conçoit leur monde. Cette phrase signifie simplement qu’un sort, aussi puissant soit-il, peut s’avérer inutile, voire néfaste, à son lanceur, si son usage n’est pas adapté à la situation. Et inversement, un sort jugé dérisoire aux yeux de certains pourrait bien sauver la vie de son lanceur, s’il est correctement utilisé. Autrement dit, c’est la réflexion du sorcier, ainsi que sa maîtrise, qui définit véritablement la puissance de son sort, et donc, au final, sa qualité de sorcier. Il ne l’a jamais dit, mais il estime un métis parfaitement capable de surpasser un sang-pur, si le premier fait preuve d’un apprentissage exemplaire et d’un esprit brillant, et si le second néglige son entraînement, surestime son adversaire, ou se montre simplement idiot. Cette pensée, si explicité à haute voix, suffirait à révolter bon nombre de ses confrères et consoeurs, aussi il la tait sagement.
Le compliment de Prestonn-san ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, et les lèvres de Shinji s’étirent à nouveau brièvement. Heureusement qu’il a réussi à la dénicher. Il ferait une bien piètre Sentinelle sans ça. Car si son rôle est en premier lieu d’identifier et signaler les témoins gênant, il doit aussi surveiller les sorciers, notamment pour dénicher ceux qui enfreignent leurs lois, voire même neutraliser des traîtres. Le jeune sorcier se penche sur sa tasse pour en humer les arômes, avant d’en prendre une gorgée. Puis la voix douce et mesurée de sa consoeur chasse de nouveau le silence pour répondre à l’objet de sa présence ici : ce que Shinji pourrait lui apprendre.
Il l’écoute attentivement, ses prunelles dorées glissant par intermittence sur le visage de son interlocutrice. La vulnérabilité de la sorcière lui apparaît soudainement. Une femme blessée, au plus profond de son âme, au point de quitter son Enclave, son pays, et s’isoler à l’autre bout du monde en espérant disparaître aux yeux des autres sorciers -car il s’agit bien de cela : un exil. Et alors sa méfiance naturelle fait sens. Elle a dû être trahie par l’un des siens, très profondément, pour en venir à de telles extrémités. Shinji ne comprend pas toujours la nature humaine -ou sorcière- mais à force de travailler pour le Secret, il a fini par assimiler certains schémas.
Son rôle principal serait donc de l’informer sur les moeurs nationales, afin qu’elle s’intègre au mieux dans leur communauté. Et elle l’assisterait sur quelques missions pour se remettre sur les rails.
▬ Hum, cela me paraît être tout à fait dans mes cordes, sur les deux plans. D’ailleurs, je peux même vous proposer une mise en conditions réelles pour retrouver vos vieux réflexes…
Par un fin sourire, il souligne son idée implicite : si elle souhaite s’exercer avec lui, il est volontaire. A dire vrai, il est même curieux de la voir à l’oeuvre ; comment elle associe ses sorts en fonction de la situation, comment elle réagit devant un adversaire qu’elle ne connaît pas, qu’elle n’aura pas eu le temps d’analyser… Une perspective décidément bien plaisante, qui le changerait en plus de sa routine.
▬ Pour en revenir au premier sujet, sur les connaissances qui vous font défauts, cela ne pourrait se faire en une conversation bien entendu. Aussi il faudra convenir de nouvelles entrevues ces prochaines semaines. Ou jours, si vous êtes réellement pressée, mais il faudra composer avec mes indisponibilités fréquentes.
Shinji est loin d’être le plus oisif de ses pairs, c’est bien connu. Il s’agit autant d’une stratégie de sa soeur pour l’éloigner de sa quête personnelle que de sa propre nature de bourreau de travail. Elle devra s’y faire, si elle souhaite le fréquenter pour assouvir sa soif de connaissances.
▬ Pour commencer, je peux déjà vous renseigner sur le point qui vous semble le plus important pour vous intégrer dans notre communauté, à savoir les moeurs des habitants. Comme vous le savez, bien que nous autres sorciers vivions à l’écart des humains, leur culture et leurs habitudes peuvent tout de même nous influencer, ne serait-ce que pour se fondre dans la masse. La plupart des sorciers ici fonctionnent donc comme les japonais. Nous portons ainsi une grande importance au respect, notamment des aînés et de la hiérarchie, et à l’honneur. Nous sommes aussi très procéduriers, notamment sur la façon de s’adresser à autrui. Le langage de politesse, keigo dans notre langue, est de mise quelque soit la situation.
On n’utilisera pas le même keigo si l’on s’adresse à un supérieur, à un aîné, à un ami, à un membre de sa famille, à un subalterne... Un keigo inadapté pourrait froisser votre interlocuteur et compliquer la communication, voire vous attirer ses foudres. Lorsqu’on s’adresse à une personne qu’on ne connaît pas, ou dont on n’est pas très proche, on l’appellera par son nom de famille -vous savez que les japonais se présentent toujours en annonçant le nom de famille puis le prénom- accompagné du suffixe -san.
Shinji lui glisse un regard entendu. Elle l’a appelé un peu plus tôt par son prénom. Il ne s’en est pas offusquement, parce qu’il s’agit d’une sorcière, peu accoutumée au keigo. Il n’est pas aussi tolérant avec des étrangers. Il se souvient très bien d’un jour où une anglaise l’a appelé “Shinji”. Il s’était quelque peu énervé. Il serait donc inconvenant d'interpeller un membre de l’Enclave par son prénom. Les enclavistes non ressortissants y prêteraient sans doute peu d’attention, mais dans le doute, toujours faire preuve de la plus grande politesse.
▬ Si vous vous adressez à un supérieur, le suffixe le plus adapté sera “sama”. Mon premier conseil est donc d’éviter d’appeler vos interlocuteurs par leur prénom, à moins qu’ils ne vous y invitent, et pour les enclavistes, d’employer le suffixe “sama”.
Ce sont vraiment les bases de la communication orale pour entretenir des conversations dans les meilleurs conditions. Si elle se montre exemplaire sur la politesse et le respect envers ses confrères, et envers leur hiérarchie, elle saura déjà bien s’intégrer. Shinji profite d’une courte pause pour boire une gorgée de thé.
▬ D’ailleurs, en parlant d’enclaviste, vous avez rencontré le Secret, Fujibayashi Irina. Que savez des autres membres de notre Enclave ? Leur nombre, leurs identités, les fonctions présentes dans notre pays ? Vous êtes-vous un peu renseignée ?
Invité
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Mer 27 Mai 2020 - 13:40
J'étais ravie que nous puissions nous comprendre. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas tenu une discussion enrichissante et posée. Toutefois, j'émettais un doute sur l'affirmation sur laquelle il semblait être si certain. Mais il y avait de la réflexion dans son esprit, et également à n'en pas douter, une capacité d'analyse fine et révélatrice de sa personne. J'esquissais donc un léger sourire à mon tour, le regard fixe mais étrangement vibrant. Je n'étais pas très expressive mais les yeux, généralement, parlaient pour nous.
-Selon moi, cela va dans les deux sens. Le sorcier renvoie son identité dans ses sorts et les sorts reflètent le tempérament de son hôte. Si nous sommes attentifs au sens que les sorciers accordent à leurs incantions, vous pouvez déceler bien des aspects de sa personnalité. Vous avez l'air observateur. Je suis certaine qu'autour de vous, rien qu'en ayant connaissance du type de sortilèges incarné par un inconnu, vous pouvez être capable de deviner les traits de son caractère les plus marquants. Si vous émettiez votre avis sur moi, par exemple, qu'en ressortez-vous ?
J'aimais me livrer à ce genre de petite prouesse. Je passais mes mains sur ma jupe pour la lisser. Je pensais d'ailleurs à cette femme, Irina Fujibayashi. Je mettrais ma main à couper qu'il s'agit d'une maniaque du contrôle, qui tient absolument à se jucher au-dessus des autres en inspirant un sentiment de terreur. Pourquoi ? Je ne le savais pas précisément, mais j'avais bien mes idées. On ne devenait pas aussi tranchante sans raison. A moins que je ne sois encore trop légère dans mon jugement. Non non, elle avait vécu un passif très lourd. Après tout, je l'avais plus ou moins détecté dans ce flot d'énergie dévorant lors de son apparition. Elle pouvait bien s'en cacher, les séquelles invisibles restaient ma spécialité.
-C'est parfait alors. J'ai hâte. Si vous le désirez, nous pouvons même nous atteler à une démonstration ce jour. Je dois avouer vous avouer que je suis plutôt curieuse de connaître vos spécialités magiques.
J'étais plutôt curieuse. Et c'était bien le bon moment pour que le faire savoir. Un petit échauffement pour remettre le pied à l'étrier, cela ne serait que bénéfique. Pourquoi pas maintenant ? En attendant, je le laissais déjà intervenir sur ces aspects qui me paraissaient encore flous. Il en allait de soi, que mes interrogations ne pouvaient se résoudre en seulement une discussion. Cela restait complexe et large à assimiler comme informations. De plus, j'entendais qu'il ne soit pas à ma disposition.
-Loin de moi l'envie d'être un poids à vos activités, je ferais selon vos priorités.
Je n'étais pas spécifiquement pressée mais la soif d'apprendre devait tout de même être assouvie. Je me montrerais tout de même sage et patiente. Après tout, il avait accepte de me rendre service, ce qui était déjà fort aimable de sa part. Rien ne l'y obligeait vraiment.
La première partie composait les mœurs japonaises. Il est vrai que mon mentor me les avait apprises, et il s'agissait d'un point que je connaissais mais qui méritait sa piqûre de rappel. La preuve en était, j'avais mentionné son prénom suivi du suffixe un instant plus tôt. Mes paupières se levèrent alors, un peu embêtée par le constat de cette erreur.
-Oh... Mes excuses. Je serais vigilante à l'avenir.
Il n'avait pas l'air de m'en tenir rigueur, cependant cela pouvait me faire défaut si je tombais sur quelqu'un très à cheval sur ces notions de politesse. Ce que je comprenais, en tant que membre d'une grande famille britannique. Les manières n'étaient pas réellement ce qu'il manquait. Je me souvenais également m'être adressée par le suffixe -san auprès du Secret de l'Enclave. Mais cela n'avait pas l'air de l'avoir dérangé, puisqu'elle n'avait même pas pris la peine de me corriger. Sûrement parce que ses origines n'étaient pas établies au Japon.
En pensant à ce fait, il rebondit alors directement sur mes pensées en mentionnant l'Enclave. Un sentiment de malaise prit alors sa place sur mon estomac, bien que cela ne soit pas perceptible sur mon attitude.
-Non.
Cette négation fut cependant plus sèche que je ne l'aurais calculé. J'ai été beaucoup trop spontanée. Je devais me rattraper pour éviter une tension inutile, bien cela se soit ressenti assez clairement dans ma réponse. Je craignais encore les retombées de mon ancienne Enclave et je ne savais pas réellement si je pouvais me fier à celle-ci. Je n'avais donc pas pris la peine de me renseigner, trop occupée à dissimuler ma présence et à couper tout rapport avec ma communauté.
-Pour être honnête, plus je me porte loin de la société magique, mieux je me sens. C'est d'autant plus véridique lorsque vous croisez l'un de ses membres qui vous menace sans scrupule.
Je me retrouvais, bien malgré moi, sur la défensive. C'était trop fort, malgré des années à pratiquer les arts spirituels pour détendre mes angoisses. La mention même de ces sorciers, forçait cette rancœur logée dans mon âme. Toutefois, il était nécessaire que j'en sache davantage, ne serait-ce que si j'étais amenée à les croiser un jour.
-Mais les choses changent. Alors je veux bien que vous me renseignez au maximum. Au maximum.
Nombre. Nom. Prénom. Fonction. Personnalité. Caractère. Je devais les cerner pour mieux les tenir à distance ou tout du moins, leur accorder une chance.
-Selon moi, cela va dans les deux sens. Le sorcier renvoie son identité dans ses sorts et les sorts reflètent le tempérament de son hôte. Si nous sommes attentifs au sens que les sorciers accordent à leurs incantions, vous pouvez déceler bien des aspects de sa personnalité. Vous avez l'air observateur. Je suis certaine qu'autour de vous, rien qu'en ayant connaissance du type de sortilèges incarné par un inconnu, vous pouvez être capable de deviner les traits de son caractère les plus marquants. Si vous émettiez votre avis sur moi, par exemple, qu'en ressortez-vous ?
J'aimais me livrer à ce genre de petite prouesse. Je passais mes mains sur ma jupe pour la lisser. Je pensais d'ailleurs à cette femme, Irina Fujibayashi. Je mettrais ma main à couper qu'il s'agit d'une maniaque du contrôle, qui tient absolument à se jucher au-dessus des autres en inspirant un sentiment de terreur. Pourquoi ? Je ne le savais pas précisément, mais j'avais bien mes idées. On ne devenait pas aussi tranchante sans raison. A moins que je ne sois encore trop légère dans mon jugement. Non non, elle avait vécu un passif très lourd. Après tout, je l'avais plus ou moins détecté dans ce flot d'énergie dévorant lors de son apparition. Elle pouvait bien s'en cacher, les séquelles invisibles restaient ma spécialité.
-C'est parfait alors. J'ai hâte. Si vous le désirez, nous pouvons même nous atteler à une démonstration ce jour. Je dois avouer vous avouer que je suis plutôt curieuse de connaître vos spécialités magiques.
J'étais plutôt curieuse. Et c'était bien le bon moment pour que le faire savoir. Un petit échauffement pour remettre le pied à l'étrier, cela ne serait que bénéfique. Pourquoi pas maintenant ? En attendant, je le laissais déjà intervenir sur ces aspects qui me paraissaient encore flous. Il en allait de soi, que mes interrogations ne pouvaient se résoudre en seulement une discussion. Cela restait complexe et large à assimiler comme informations. De plus, j'entendais qu'il ne soit pas à ma disposition.
-Loin de moi l'envie d'être un poids à vos activités, je ferais selon vos priorités.
Je n'étais pas spécifiquement pressée mais la soif d'apprendre devait tout de même être assouvie. Je me montrerais tout de même sage et patiente. Après tout, il avait accepte de me rendre service, ce qui était déjà fort aimable de sa part. Rien ne l'y obligeait vraiment.
La première partie composait les mœurs japonaises. Il est vrai que mon mentor me les avait apprises, et il s'agissait d'un point que je connaissais mais qui méritait sa piqûre de rappel. La preuve en était, j'avais mentionné son prénom suivi du suffixe un instant plus tôt. Mes paupières se levèrent alors, un peu embêtée par le constat de cette erreur.
-Oh... Mes excuses. Je serais vigilante à l'avenir.
Il n'avait pas l'air de m'en tenir rigueur, cependant cela pouvait me faire défaut si je tombais sur quelqu'un très à cheval sur ces notions de politesse. Ce que je comprenais, en tant que membre d'une grande famille britannique. Les manières n'étaient pas réellement ce qu'il manquait. Je me souvenais également m'être adressée par le suffixe -san auprès du Secret de l'Enclave. Mais cela n'avait pas l'air de l'avoir dérangé, puisqu'elle n'avait même pas pris la peine de me corriger. Sûrement parce que ses origines n'étaient pas établies au Japon.
En pensant à ce fait, il rebondit alors directement sur mes pensées en mentionnant l'Enclave. Un sentiment de malaise prit alors sa place sur mon estomac, bien que cela ne soit pas perceptible sur mon attitude.
-Non.
Cette négation fut cependant plus sèche que je ne l'aurais calculé. J'ai été beaucoup trop spontanée. Je devais me rattraper pour éviter une tension inutile, bien cela se soit ressenti assez clairement dans ma réponse. Je craignais encore les retombées de mon ancienne Enclave et je ne savais pas réellement si je pouvais me fier à celle-ci. Je n'avais donc pas pris la peine de me renseigner, trop occupée à dissimuler ma présence et à couper tout rapport avec ma communauté.
-Pour être honnête, plus je me porte loin de la société magique, mieux je me sens. C'est d'autant plus véridique lorsque vous croisez l'un de ses membres qui vous menace sans scrupule.
Je me retrouvais, bien malgré moi, sur la défensive. C'était trop fort, malgré des années à pratiquer les arts spirituels pour détendre mes angoisses. La mention même de ces sorciers, forçait cette rancœur logée dans mon âme. Toutefois, il était nécessaire que j'en sache davantage, ne serait-ce que si j'étais amenée à les croiser un jour.
-Mais les choses changent. Alors je veux bien que vous me renseignez au maximum. Au maximum.
Nombre. Nom. Prénom. Fonction. Personnalité. Caractère. Je devais les cerner pour mieux les tenir à distance ou tout du moins, leur accorder une chance.
Shinji Tsukishima#104166#104166#104166#104166#104166#104166#104166
Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
Race : Sorcier
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Avatar : Gilbert - Pandora Hearts
Date d'inscription : 22/11/2016
Nombre de messages : 335
Emploi/loisirs : Antiquaire
Yens : 129
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Sam 30 Mai 2020 - 20:56
Prestonn-san rebondit rapidement sur l'expression de Shinji, se livrant à une analyse plus approfondie de la relation sorcier-magie. Et elle n'a pas tort. Un sorcier du genre brute tête brûlée préférera plutôt les sorts axés sur la puissance magique, quand un sorcier plus rusé s'orientera plutôt sur des sortilèges plus subtiles. Néanmoins, elle semble porter une trop grande estime des compétences de Shinji en matière de psychologie.
▬ J'ai peur que vous ne surestimiez mes compétences dans ce domaine. Je suis observateur certes, mais tout ce qui relève de la psyché… Disons que je préfère la compagnie de mes antiquités. Certes, j'ai pas mal appris auprès de Fujibayashi-sama, mais je ne présumerai pas être capable de décrypter un sorcier à travers ses sorts.
Au moins Shinji est honnête avec elle. Peut-être trop modeste, pourrait-elle surenchérir. Sans doute. Peut-être aussi que s'il accordait plus d'attention à la psyché des autres, il pourrait se prétendre capable de les analyser. Peut-être qu'il a réellement les compétences et les connaissances pour ressortir les traits marquant d'une personnalité à travers les sorts de son lanceur. Peut-être. Mais aujourd'hui, là n'est pas la question.
Il hausse un sourcil quand elle propose de se livrer à une petite démonstration dans l'instant. Non pas qu'il soit contre, mais… Sa modeste boutique n'est pas l'endroit idéal. Entre autres choses.
▬ Hum, si vous voulez, mais pas ici. Ces antiquités sont fragiles, et… nous ne sommes pas à l'abri des regards.
Il jette un regard à la vitrine de son enseigne. Si les babioles et les pancartes s'entassent bien, il reste trop de visibilité pour un humain lambda. Le mieux serait d'aller à l'étage, dans le petit appartement qui surplombe son magasin. Mais il verra ça plus tard. Pour l'heure, il doit lui expliquer les bases en terme de communication. Abigail comprend ainsi son erreur quant à la façon dont elle s'est adressée à lui au début. Il est plutôt bien luné, aujourd'hui, aussi ne s'est-il pas froissé. Mais il aurait pu en d'autres circonstances. D'un geste de la main il lui signifie que ce n'est rien.
Puis ils arrivent au sujet de l'Enclave. Et là, l'attitude de son interlocutrice change brusquement. Sa réponse négative fuse spontanément. Il cligne des yeux, interloqué par tant de véhémence dans ce simple "non". Elle semble avoir un sérieux problème avec l'autorité de sa communauté. Pourquoi donc ? Il plisse les yeux, suspicieux. Aurait-elle quelque chose à cacher, finalement, quelque chose impliquant l'Enclave de son pays ? Elle ne tarde pas à se justifier, cependant, sa seconde phrase le laisse perplexe. Fait-elle uniquement allusion à sa supérieure ?
Finalement, il décide de ne pas poser de question. S'il devait savoir quelque chose d'important à son sujet, Irina le lui aurait très certainement dit. Il ne doute pas qu'elle aura vérifié quelques informations directement dans l'esprit de sa congénère.
▬ Soit.
Il accepte donc de la renseignement de son mieux sur les membres de l'Enclave japonaise, sans trop s'attarder sur chaque personnage. Elle pourra toujours poser des questions, si ça l'intéresse. Il prend une dernière gorgée de thé, histoire de s'hydrater pour la longue tirade à venir. Lui qui n'a pas l'habitude de tenir de longues conversations, le voilà servi.
▬ Notre Enclave compte neuf membres. Vous avez déjà rencontré le Secret, Irina Fujibayashi. Inutile donc de vous dépeindre le personnage. Je pense que vous avez bien assez pour vous forger une solide idée de sa personnalité. J'ajouterais juste que, quoiqu'on puisse dire sur ses manières, c'est une sorcière très dévouée à notre cause et qui fera tout pour assurer notre survie.
On sent aisément le respect qui transpire par ses lèvres. Certes, Shinji a parfois du mal avec son caractère, mais il l'estime énormément. On pourrait même dire qu'il l'admire d'un certain côté.
▬ Nous avons aussi le Temps, Arisugawa Miyuki, qui est également le scribe du conseil. La famille Arisugawa, traditionaliste, siège à l'Enclave depuis plusieurs générations. Sa représentante actuelle est une personne droite, rigoureuse, calme, qui effectue son travail avec beaucoup de sérieux. Elle est réputée pour sa magie temporelle et dimensionnelle.
Le Bouclier, Kurakawa Abel, est chargé de nos défenses depuis bien longtemps, et notamment celles de l'Enclave. C'est un homme très cultivé qui passe toutes ses journées à travailler. Personne n'a jamais pu faire flancher ses sorts de protection. Sa maîtrise de l'antimagie est redoutable.
La Puissance… L'homme est au poste depuis longtemps également. Il se fait appeler "Greed". Je ne connais pas son vrai nom. Comme sa fonction l'indique, il fonctionne sur la puissance brute. Personne ne sait vraiment quel domaine il maîtrise, mais sa magie est des plus féroce. C'est aussi un expert des domaines interdits, notamment la nécromancie, très utile pour châtier les hors-la-loi. Il est de réputation… mal luné. Du genre à ne pas contrarier et qu'on ne veut pas avoir à dos. Sa haine et son mépris des humains ont peu d'égal dans notre communauté.
Rien que de penser au personnage, Shinji en frissonne. Il ne saurait trop dire pourquoi, mais la seule fois où il a aperçu son regard, d'un bleu glaçant, il en a eu pour son compte le restant de sa vie. Il ne sait rien de Greed-sama, et il n'est pas certain de le vouloir. Surtout sachant que le jeune sorcier a fréquenté une humaine par le passé, et qu'il n'a jamais cessé de penser à elle.
▬ La Justice est représentée par Donazya Riven. Une femme sévère mais droite, juge dans la société humaine, et ancienne avocate. Elle est connue pour être impartiale en toute circonstances, et surtout implacable. On lui prête une certaine excentricité vestimentaire ; en tout cas, on la reconnaît facilement avec sa chevelure flamboyante. Sa magie s'oriente sur le feu et l'esprit, de ce que j'en sais.
Il se tient à carreau devant elle. Il a enfreint leur loi phare, et n'en mènerait donc pas large en sa présence. Enfin, de toute façon, il n'aura pas à la confronter un jour, n'est-ce pas ? Il préfère ne pas y penser.
▬ La Ruse, Naram-Dim Noor, est notre stratège. Elle se démarque assez avec ses traits orientaux, et notamment sa peau sombre. Elle a un esprit brillant, très vif, comme l'exige sa fonction. C'est aussi un inventeur de génie, en ce qui concerne les machines. Sa magie s'oriente principalement sur la foudre il me semble.
L'Altruisme, Takamori Masahiro, est le doyen de l'Enclave, de par son âge et son expérience dans le conseil. C'est un homme bon et généreux, très avenant, et un grand érudit. Il est célèbre pour avoir conçu le Philtre de Rappel à la Vie. C'est un maître alchimiste renommé, qui complète ses talents avec des sorts de guérison.
Il s'agit probablement d'un des sorciers les plus ouverts et attentionnés. C'est son petit-fils, Levisto Devdan, qui a soigné Shinji après sa terrible confrontation avec Natsuo. Il pense d'ailleurs que l'espagnol est destiné à lui succéder. Il ne serait pas surpris que cela survienne prochainement, d'ailleurs, étant donné l'âge honorable de son aïeul.
▬ Ensuite, le Savoir, Elena Satoru, arrivé depuis quelques années seulement. C'est une femme… disons… chaleureuse… Très excentrique, mais amicale. On la connait surtout pour son sort de mémoire infinie. C'est la directrice de notre école.
Shinji se râcle la gorge en se souvenant de leur rencontre. Son intérêt croissant pour lui l'avait quelque peu embarrassé. Il passe d'ailleurs rapidement sur le dernier membre de l'Enclave. Il a gardé le meilleur pour la fin.
▬ Et enfin, la Sagesse, le diplomate de l'Enclave, Thomas Tel. C'est un homme doté d'un grand coeur, tolérant et ouvert d'esprit. C'est aussi l'ami d'enfance du Savoir, et les deux font bien la paire. Je connais bien Teru-san, je travaille régulièrement avec lui sur certains dossiers, depuis plusieurs mois. Je pense que vous vous entendrez bien.
Encore une fois, le respect transparaît nettement dans sa voix. Mais la nuance est différente, cette fois. Cela se rapproche plus de l'affection. Quelque part, il le considère un peu comme son seul véritable ami, bien qu'ils n'aient jamais vraiment discuté du sujet. Après ces longues explications, Shinji a bien besoin d'étancher sa soif, aussi il se ressert en thé, après en avoir proposé à sa consoeur.
▬ J'en ai beaucoup dit, reprend-t-il après avoir avalé une grande gorgée. J'espère ne pas vous avoir perdue ni assommée. Vous avez peut-être des questions ?
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