L'art de la conversation [07/07/2018]
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Raphaël de La Roche#107303#107303#107303#107303#107303#107303#107303
Vampire Level B - Clan B. Ryan
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Sam 31 Déc 2022 - 2:15
Je savais qu'en posant cette question je m'aventurais sur une pente escarpée, parsemée d'ornière et d'œufs de poule. Recevoir ses vérités n'était pas sans risque ; celui de raviver les stigmates douloureux d'un passé enfoui au tréfond de ma mémoire. Pourtant je le prenais sans avoir hésité sur les conséquences qui en découleraient. Parce que, j'avais peut-être décidé d'aller de l'avant et de me consacrer aux vivants, mais les mystères qui entouraient la disparition des morts me hantaient toujours. Les nombreuses questions d'alors remontaient à la surface, plus que jamais épineuses, et je sentais que le sujet abordé une fois ne me quitterait plus l'esprit jusqu'à obtenir des réponses -quelles qu'elles fussent.
Le seigneur di Altiero daigna répondre, et il ne prit aucun détour, ni aucune pincette. J'avais beau m'y préparer psychologiquement, l'entendre déliter les plus profonds secrets de ma vie me fit l'effet d'un poignard dans la poitrine. C'était bien plus difficile qu'anticipé. Mais que pouvais-je attendre de plus de la part d'un chef de clan ? Il parlait ; du mariage, de notre amour sincère mais interdit ; de sa mort alors qu'elle était encore enceinte, et de celle de Mickaël ; de l'année passée en "institut" sans oublier mon enquête. A mesure que les mots s'échappaient de ses lèvres, les événements se répétaient devant mes yeux. Ma main libre jusque là posée sur l'accoudoir se serra en un poing douloureux.
Il marqua une pause, me laissant un peu de répit pour prendre une inspiration douloureuse. Une part de moi souhaitait qu'il s'arrêtât là, mais je savais que je n'aurais plus de repos avant d'avoir écouté l'intégralité de sa version de l'histoire. Moi qui avait abandonné toute cette quête de vérité pour la vie de ma meilleure amie, je ne pouvais pas la refuser aujourd'hui alors qu'elle se présentait devant moi, douloureuse mais inespérée. Je me raclai la gorge avant de prendre la parole, le regard dérivant brièvement sur la table basse.
- Je vois que ma vie n'a… presque aucun secret pour vous. Mais à quoi d'autre devrais-je m'attendre d'un di Altiero, patron de la Mafia ? lançai-je avec un soupçon d'amertume acerbe dans la voix.
Un commentaire fort peu utile dans la situation présente, mais qui m'avait échappé. Alessio laissa couler et poursuivit sur sa lancée, certainement préparé à réceptionner peine et rancœur. Bien évidemment qu'il avait mené sa propre enquête. Je voyais mal un chef de clan ignorer un événement aussi marquant que l'assassinat d'une noble. Je supposais donc qu'il avait obtenu plus d'informations que moi, mais une certaine crise semblait l'avoir retenu ailleurs pendant les événements. Cela m'évoquait vaguement quelque chose, mais à dire vrai je m'en fichais. Et ses excuses… Je ne pus que lui renvoyer un regard lourd de sens, silencieux. C'était louable de sa part, mais que pouvais-je faire de ses excuses ? Sur le moment, cela ne me faisait ni chaud ni froid. Une fine odeur de sang remplaça brièvement celle du thé, alors que les griffes perçaient la chair de ma paume serrée. Mon regard, voilé de carmin pour l'occasion, soutint le sien un long moment avant que je ne prisse la parole, un peu plus calme.
- Je suppose que je devrais vous remercier. Mais pour être honnête… Je ne sais pas quoi faire de vos excuses.
Je m'étais exprimé avec un calme et un aplomb qui me surprenaient moi-même, détachant nettement chaque syllabe, d'un ton qui ne me ressemblait pas. Froid, incisif, et détaché. J'étais comme un spectateur de la scène, tandis que mon instinct de vampire meurtri prenait le dessus.
- Je ne devrais pas être surpris que vous ayez réussi là où j'ai échoué. J'imagine qu'il est bien plus difficile de faire obstacle à un chef de clan avec des menaces qu'à un aristocrate de second rang.
Je me sentais lésé, et pourtant la situation était tellement logique. A l'époque, je n'étais qu'un aristocrate de seconde zone pour mon clan, je n'avais encore aucune affinité avec Junya Ryan. Il n'avait pas été difficile de m'atteindre en Angleterre pour me menacer directement, moi et mes proches. Tandis qu'Alessio di Altiero était déjà chef de clan, presque intouchable, et sa répuation d'intransigeant le précédait. Il avait alors tout pour aller au bout de son enquête, lorsque moi je faisais choux blanc avant d'être forcé d'abandonner pour protéger la seule femme qui me restait en dehors de ma famille.
- Allons je vous en prie, poursuivez, lançai-je d'une voix grinçante. Je suis curieux d'entendre la suite.
Je tendis une main, paume vers le ciel, pour l'inviter à continuer. Je restais très courtois, comme toujours, mais je ne pouvais retenir cette rancoeur, mêlée à la peine et à la souffrance, mais également, au fond, à l'orgueil blessé. Si je m'efforçai de rester impassible, mon regard en souffrance soutenait le sien, et je le confrontais, le défiais presque, meurtri, mais fier. Si le Seigneur m'envoyait cette nouvelle épreuve, j'y ferai face avec dignité.
Alessio O. Di Altiero#107379#107379#107379#107379#107379#107379#107379
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Dim 10 Sep 2023 - 4:55
Je vois sa main libre devenir point au rythme de mes paroles. Je ne peux que deviner à quel point il est difficile d’entre un tier parler de sa vie comme de n’importe quel autre sujet. Cependant, il m’a expressément demandé d’être franc avec lui… et chacun sait que la franchise n’est pas forcément inoffensive. Elle peut parfois faire des dégâts plus important qu’un coup de griffe.
Son regard est lourd de sens et je le comprends. Mes excuses, les raisons ayant jouées à l’époque sur le temps que j’ai pu accordé à la situation… tout cela n’a aucune importance dans le fond pour lui. Ce qu’il souhaite, malgré la douleur que cela lui octroie et va encore lui octroyer ce sont des réponses. Réponses attendues depuis tellement longtemps. Je connais bien ce sentiment, à la fois d’allégresse parce qu’il y a enfin les réponses, de colère de ne pas avoir su ou pu les avoir à temps et de peine de mieux comprendre les évènements et de savoir que l’on aurait rien pu y changer.
Son regard se voile de carmin, typique de notre race lorsque nous sommes soit dans une colère profonde soit en présence de sang. Ici les deux facteurs sont réunis, son ressentiment est puissant et il saigne de s’être lui-même entaillé la paume de son poing fermé si fermement.
Ses paroles acerbes et amers ne sont que le pâle reflet de la douleur intérieure qui l’habite. Je ne dis rien et ne fais le moindre geste pour le moment. Cependant je n’en pense pas moins. Dans cette affaire, il n’a pas été nécessaire d’user de menace pour obtenir des réponses. La culpabilité peut toucher n’importe qui de sa main et il s’avère qu’elle a touché la bonne personne. Suite à quoi mettre chacun devant ses responsabilités n’avait été qu’une formalité. Du moins pour ceux sur lesquels je pouvais agir. Il en restait un qui, jusqu’à lors, était en dehors de ma zone de compétence.
Cependant ceci était en d’autre temps, maintenant… maintenant je peux proposer sa tête sur un plateau.
Le ton grinçant qui sort de la boche de Raphaël contraste avec le sarcasme utilisé dans sa phrase suivante et son attitude. En revanche son regard est bien l’unique part de lui qui me laisse le voir tel qu’il est à cet instant précis : meurtri, plein de rancœur et souffrant plus que de raison. Ai-je envie de remettre les choses dans leur contexte et de lui dire clairement que ma réputation de l’époque, bien que non usurpée, n’avait pas joué dans la balance ? Ou encore qu’à cet instant de l’histoire je ne tenais sous ma coupe qu’uniquement la mafia et ses ramifications ? Je doute que ces points l’intéresse au fond. Néanmoins un éclaircissement s’impose sur le sujet.
« En effet, il n’y a aucune surprise que vous n’ayez pas eu accès à toutes vos réponses à l’époque. En revanche, ma réputation n’y est pour rien dans leur obtention. C’est à la culpabilité, et uniquement à elle, que je le dois. Maintenant dites-moi, Raphaël, jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour ceux que vous aimez ? Vous n’êtes en aucun cas obligé de me répondre si vous ne le désirez point. Mais il me semble juste de vous inviter à vous interroger vous-même sur la question.
Je connais le nom des assassins de votre frère et de votre épouse. Je peux vous offrir l’un aisément, l’autre sera plus complexe à atteindre de par sa position. Néanmoins, si vous le souhaitez, je vous aiderai volontiers à l’atteindre et vous couvrirai. »
J’ai conscience que mes paroles sont énigmatiques à ses yeux et ne lui offrent pas le verbe qu’il attendait de moi. Pourtant, il est important qu’il commence par s’interroger avant que nous allions plus loin dans cette discussion. J’ai déjà été confronté brutalement à cette question, et je n’ai eu la réponse qu’à la lisière de la folie. La moins que je puisse faire c’est de lui offrir la chance de faire son choix avant de sombrer.
Quelque soit les extrémités auxquelles il se dirigeraient par la suite.
Raphaël de La Roche#107389#107389#107389#107389#107389#107389#107389
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Lun 12 Fév 2024 - 13:55
Alessio confirma avec aplomb mon incapacité de l'époque à obtenir les informations que je recherchais, ce qui eut le don de m'irriter, mais je pris sur moi pour n'en rien montrer -ou le moins possible. En revanche, je fronçai les sourcils lorsqu'il évoqua sa culpabilité. Je ne voyais pas bien où il voulait en venir. Il s'était senti coupable de quoi ? D'avoir laissé les événements se produire ? Aurait-il pu seulement les en empêcher ? A la réflexion, probablement, si rien n'était censé lui échapper. Je me renfrognai, mais je ne voulais pas l'interrompre dans sa tirade, aussi l'écoutai-je jusqu'au bout en silence.
Jusqu'où étais-je prêt à aller pour ceux qui comptaient ? Très bonne question. J'avais toujours été d'un naturel bienveillant, tolérant, ouvert d'esprit -laxiste, diraient certains. Je n'avais jamais aimé la violence, même si elle faisait partie de moi, en tant que vampire. J'avais déjà tué, par nécessité, très rarement pour un autre motif que la survie. Malgré les écueils, j'étais resté fidèle à mes principes. Jusqu'à présent. Mais, il me fallait accepter l'inéluctable vérité. Les années et les épreuves finissaient par influencer mes actes. On ne pouvait rester éternellement et profondément bon, sans tâche sombre pour obscurcir son portrait. Pas sans en mourir. Que ce fut par la main d'un autre, ou par le dépérissement. Je savais au plus profond de moi-même qu'aujourd'hui j'étais capable, je me sentais capable d'actes que j'aurais profondément réprouver il y avait bien longtemps.
Ce n'était pas forcément un mal en soi, après tout, c'était une forme de maturité, diraient certains. Mais j'avais du mal à me détacher de ma candeur et de mon insouciance de l'époque, non pas parce que je tenais profondément à mes principes d'alors. c'était de la pure nostalgie. Cet état d'esprit me rappelait les jours heureux, comme si les disparus ne l'avaient jamais vraiment été. Je n'avais jamais vraiment tourné la page, malgré tous mes efforts. Parce que je n'avais jamais eu la conclusion. Et comme une lecture inachevée d'un roman prenant, on restait sur notre fin jusqu'à avoir pu poser les yeux sur le point final.
Je ne pris pas la peine de répondre au chef italien, mais la lueur dans mon regard, sombre et déterminée, faisait transparaître toute l'étendue de ma réflexion. Aujourd'hui, j'étais prêt à beaucoup de choses pour les gens que j'aimais. Du meilleur, comme du pire. Je ne savais pas encore ce que je ferais des informations qu'il comptait me livrer. J'aviserais.
Un froid glacial m'envahit brusquement, alors que mes paumes devenaient moites. Des assassins. Ils étaient donc au moins deux ? Voilà pourquoi j'avais eu tant de mal à mener mon enquête. Avoir un complice, c'était doubler la difficulté pour remonter jusqu'aux meurtriers. Je faillis lui demander à Di Altiero pourquoi il souhaitait m'aider à les atteindre. D'ailleurs, je percutai enfin ce qu'il sous-entendait par "aisément". L'un d'eux faisait partie de son clan, il ne pouvait en être autrement.
De vieilles angoissent refirent surface, alors que mes soupçons de l'époque devenaient d'un seul coup bien plus tangible. Je me raidis substantiellement, alors que ma bouche devenait sèche comme le Sahara. Je sentis un malaise me gagner, et je compris tardivement qu'il était dû au manque d'oxygène. Je retenais ma respiration depuis près d'une minute sans m'en être rendu compte. Je pris une inspiration difficile. J'avais l'impression que la maîtrise de mon corps ne tenait plus qu'à un fil et que la moindre distraction risquait de le rompre. Et les conséquences ne seraient sans doute pas sans heurt, bien que ce ne serait pas contre lui.
Une fois mes poumons regonflés, j'ouvris la bouche pour poser la question, l'unique chose qui comptait pour moi en cet instant. Ma voix jaillit dans un souffle, rendue rauque par l'émotion et l'effort que je fournissais pour me contenir. A tel point que j'en fus surpris.
- Qui ?
Un simple mot, une seule syllabe qui portait sur elle tout le poids de mon existence depuis près de trente ans. Et la chute dépendait du chef de clan que j'avais si longtemps évité à cause de la famille dont je m'étais fait ennemi. Quelle ironie.
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