Une mission pour le Conseil [PV Hitomi] (18/06/2018)

J’étais admiratif de son esprit si perspicace. Elle avait cerné d’instinct, juste après mon idée et mes projets que j’eus évoqué devant elle, elle était directement parti dans son idée. Je devais bien avouer alors que son avis m’était très précieux à ce moment car elle connaissait bien mieux que moi son ami. C’était une bonne idée dans les faits, à n’en pas douter.

John ▬ Je pourrai en effet parfaitement rédiger une missive au nom du Conseil Territorial, l’informant que je sais qui il est et qu’il y a un problème menaçant potentiellement les changelins, mais relevant de sorciers dissidents.

C’était un sacré coup de poker à jouer, car s’il en référait à ses supérieurs, nous risquions alors de nous exposer à une traque de leur Enclave, si dans le doute ils pensaient à une forme de menace pour leur peuple. Dans le pire des cas même, ils pouvaient penser qu’il s’agissait d’une déclaration d’hostilité entre notre peuple et le leur. Mais une fois encore, elle avait pensé à tout, car qui de mieux pour lui délivrer ce message que son amie corvidée.

John ▬ En effet, si vous lui apportez ce message vous-même, ils sera plus enclin à nous faire confiance sur le problème qui nous réunira et pour vous, ce serait une manière beaucoup plus douce de lui révéler que vous êtes liée au changelings et que vous en êtes une.

Je pris le temps réfléchir sur toutes les possibilités qu’impliquait de collaborer avec lui et d’aller le voir pour lui demander son aide de façon aussi frontale mine de rien. Il pourrait le prendre vraiment très mal d’avoir été abusé ainsi pendant longtemps par ce qu’il pensait être un simple animal et ne plus vouloir la voir tout en nous dénonçant à son Enclave. C’était de loin le pire des scénarios, tout en incluant la possibilité qu’il n’emprisonne mademoiselle Yamada dans la volée de cette révélation. Si une telle chose devait se produire, il n’est pas impossible que le conseil se lance dans une vendetta sanglante à l’encontre de tous ceux qu’elle estimerait être un sorcier après avoir lancer ses cohortes de changelins tout azimut dans le but de les identifier. Il pourrait mal le prendre, mais accepter de nous aider tout de même car il s’agit après tout d’un problème de sorciers qui ne se plieraient pas à leur règlement de discrétion. En outre, ce scénario là ne garanti pas non plus que leur relation resterait intacte bien au contraire. Pour l’heure, il me paraissait tout à fait idéaliste de le voir accepter de nous aider et lui pardonner d’entrée de jeu, mais psychologiquement parlant, c’était du domaine du plus plausible que la seconde possibilité soit la bonne, avec une chance non négligeable d’acceptation de la chose avec le temps.

John ▬ Pour ne pas vous mentir, je pense que c’est dangereux. J’estime à 75% les chances que votre amis le prenne mal et accepte toute de même de nous aider. Je suis persuadé que vos relations en pâtiront un peu, mais si c’est un homme bien, il saura vous pardonner un jour ou l’autre. Toutefois, bien que ce soit notre meilleure chance d’arrêter ces mages, peu importe leur objectifs, je ne veux rien vous imposer. Mais votre idée est tout à fait satisfaisante et permettrait de nous faire avancer.

Hm, quand Smith-san me donna la réplique, je compris qu’il n’avait pas totalement intégré mon idée et qu’il allait falloir que je m’explique de meilleure façon, mais le fait qu’il valide en grande partie ma proposition me mit du baume au coeur. Ok j’avoue, ça me faisait surtout plaisir de la part d’une personne ayant autant d’expérience que lui. Par contre, je ne savais pas vraiment comment prendre le fait qu’il continuait de réfléchir en fonction de ma relation avec Shinji… C’était très gentil de sa part de s’inquiéter pour moi comme ça, pour nous mais … j’avais presque l’impression qu’il s'immisçait dans celle-ci et ça me dérangeait. Peut-être était-ce simplement le fait de parler de nous deux à quelqu’un qui me mettait mal à l’aise comme ça, ce n’était pas impossible… c’était un peu comme livrer un peu de son jardin secret, de ses sentiments. Mais je n’avais pas le droit de lui en vouloir, déjà cela partait d’une bonne intention mais de plus, Smith-san lui-même m’avait révélé beaucoup de choses le concernant personnellement.

Je passais donc outre, et finis par me décider à lui réexpliquer.

Je suis heureuse que mon “plan” vous plaise, mais il y a un petit quelque chose que je vous ai mal expliqué … Quand je soulignais le fait de prendre contact avec lui sans nous dévoiler, je pensais à nous, changelins. Que nous pourrions lui envoyer ce mot de manière totalement anonyme et nous dévoiler à lui lorsque nous aurions pu apprendre à nous faire un minimum mutuellement confiance ? Une fois notre enquête commencée ? Mais je ne sais pas en quel nom présenter la chose dans ce cas… que devrions-nous lui dire pour expliquer le fait que nous nous intéressons à une affaire mêlant possiblement des sorciers dissidents ?

Je réfléchissais encore à cette question, prenant une énième gorgée d’alcool, quand l’une des phrases prononcées par mon interlocuteur me revint en tête : oui, Shinji est un homme bien. Un homme bien qui mériterait qu’on le rende heureux, qu’on lui donne sa liberté, qu’on l’aide à déployer ses ailes… C’était l’impression que j’en gardais, alors qu’il était pourtant déjà un homme accompli dans son travail. Mais qu’avait-il réellement en dehors ? Il avait l’air tellement seul et je n’en connaissais pas pleinement la raison…

Je relevais la tête lorsque Smith-san reprit la parole. Nous étions sur la bonne voie. Bientôt, cette enquête serait menée à bien.

Elle était très maline et ses précisions tombaient tout à fait juste dans notre réflexion. Plutôt que de venir avec de gros sabots et parler de changelins d’entrée de jeu, il valait mieux demeuré dans l’ombre plus longtemps et ne rien dire d’autre. En revanche cela présentait un danger énorme à ne rien dire. Nous nous exposions à une intervention des sorciers à notre encontre sans sommation dans la peur que des humains aient découvert l’existence de sorciers.

John ▬ hm.. je vois bien ce que vous évoquez comme approche, mais il nous faudra alors être véritablement très prudent avec les mots que nous emploierons dans la lettre, car il ne faudrait pas que nous fassions l’objet d’une traque de sorciers persuadés d’avoir été découvert par des humains.

Je commençais à réfléchir à la tournure de phrase pour laquelle nous devrions opter pour convaincre son ami de ne pas avertir ses supérieurs. J’en vins à commencer à griffonner quelques possibilités sur un bout de papier avec un crayon que je sortais de la caisse du bar. Puis je pris la parole pour voir un peu à voix haute ce que cela pouvait bien donner et obtenir l’avis de miss Yamada qui connaissait bien son ami.

John ▬ Cher monsieur, ne vous demandez pas comment, mais nous avons connaissance de l’existence des sorciers et de votre Enclave. Je viens vers vous pour porter à votre connaissance l’existence de sorciers qui à mon sens son responsable de l’enlèvement du tigre du zoo de Kozakai et qui au travers de leur acte, montrent qu’ils ne respectent plus votre secret puisque nous savons ce qu’ils sont.
Nous ne venons pas vers vous pour autre chose que pour les arrêter et collaborer avec vous, aussi nous aimerions que pour le moment, vous ne fassiez pas remonter cette missive à vos supérieurs avant que nous ne convenions d’une rencontre.

Je pris un instant pour marquer la fin de ma lecture préliminaire et recueillir l’avis de miss Yamada tout en décortiquant ses expressions faciale pour voir un peu comment elle avait réagit. J’étais dès lors toute ouïe à son opinion et les retouches éventuelles qu’elle pouvait avoir à faire à cette petite lettre.

John ▬ Je m’interroge encore sur la façon dont vous souhaitez que cela se déroule. Comptez vous lui apporter la lettre en main propre sous votre forme de corbeau, puis lors de notre rencontre être sous forme humaine ?

Je ne voulais pas une énième fois lui apporter mon soucis de sa relation avec cet homme, car cela était bien assez maintenant. Tout ce qui m’importait maintenant, c’était notre sécurité lors de la rencontre et comment manipuler la situation en notre avantage. Quoi qu’il pourrait se passer, s’il tentait quoi que ce soit contre nous, il aurait intérêt à ce que je ne réchappe pas de ce guet-apens, sans quoi il voudrait mieux pour lui de ne plus jamais dormir de sa vie.

J’avais déjà réfléchi à la question avant qu’il ne la pose, je pus donc lui répondre rapidement.

Non, je pensais arriver à ses côtés sous forme de corneille. J’aimerais rester à ses côtés jusqu’à ce qu’il vienne à votre rencontre, pour m’assurer qu’il ne contacte personne et s’il me le permet, après le fait que je lui aurais amené le message… Ce sera un façon de savoir s’il m’en voudra longtemps ou pas, d’une certaine façon. finis-je en souriant tristement.

Je me concentrais sur le texte qu’avait griffonné Smith-san. Est ce que ce message allait être adéquat ? Le fait de lui parler directement du problème que nous voulions résoudre était certainement une bonne idée, cela montrait, s’il daignait nous croire, que nos intentions étaient réelles et que nous n’avions rien à cacher. Mais devait-il vraiment parler au pluriel ? Ce serait mensonger qu’il parle en son nom seul, vu que je serais là aussi, mais cela pourrait aussi s'inquiéter de savoir qu’il allait se retrouver face à plusieurs personnes… Et qu’il fallait sûrement lui donner le lieu et l’heure de la rencontre directement dans la missive et que celle-ci se passe très rapidement après la réception de ce message. Je fis part de mes réflexions à mon interlocuteur pour que nous puissions retravailler ce texte et terminais par quelques mots.

Mais oui, c’est dangereux, ... très dangereux. C’est pour cela que le fait de faire appel à Tsukishima-san reste une éventualité et non une obligation, même si nous partons dans cette idée, ce n’est pas obligatoirement définitif.

Contrairement à ce que j’ai pu laisser paraître, je m’étais rendu compte rapidement que j’avais cité le nom de Shinji pour la première fois, mais j’avais décidé de l’assumer. De toute façon, il allait bien falloir que la lettre soit à son nom.

La réunion continua sur cette lancée, tant et si bien que nous n’aurions pu être plus prêts pour contacter mon cher petit sorcier et partir sur cette enquête. Mais le bar allait finir par ouvrir et surtout, les employés par arriver. Nous avions donc décidé de mettre fin à notre entrevue. Nous en sortions tous deux avec plus de connaissances et de confiance, en tout cas, l’un en l’autre, et avec des nouveaux projets même. Je pense que nous faisons une bonne équipe. Il n’y avait plus qu’à espérer que tout se passe bien selon nos plans le jour même...