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Raphaël de La Roche#104511#104511#104511#104511#104511#104511#104511
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Ven 24 Juil 2020 - 19:57
Ma tentative de diversion ne porta pas vraiment ses fruits. Anzu n'était pas dupe. Elle s'engouffra dans la brèche aussi aisément que l'eau du torrent pénétrait dans un canyon. Toutefois, ce n'était pas pour creuser un peu plus le gouffre entre nos deux races. Elle s'étala un peu plus sur elle et son passé. Je cillai au nom de Riku Kobayashi. Le prêtre était donc son mentor ? Connaissant l'homme de foi, je ne doutais pas de sa capacité à raisonner l'esprit d'un lycan meurtri.
La sagesse de ses paroles balaya rapidement le malaise qui m'avait gagné tantôt. J'esquissai même un sourire. Vaincre ses démons intérieurs. Un combat de longue haleine, qui pouvait s'éterniser toute une vie de vampire. Mais elle avait raison. Il valait mieux se méfier du premier être surnaturel venu. Et même des humains. Ils avaient beau avoir une vie fragile et éphémère, ils se montraient redoutables en matière de manipulation. Comme si la conscience de leur longévité limitée leur donnait des ressources insoupçonnées.
J'observai Anzu se servir en alcool sans un mot, respectant la courte pause qu'elle marquait dans son récit. Elle reprit rapidement la parole, tandis que je portai une nouvelle bouchée de mon repas à ma bouche. J'étais bien heureux que d'autres lycans, en dehors d'Okamiro, eussent conscience que certains vampires n'approuvaient pas les actes de leurs bourreaux, et se montraient même compatissants et soucieux de les aider. Je m'en trouvais rassuré, et mon visage s'éclaira. J'entrouvris les lèvres pour m'exprimer, mais son expression figée m'interpella. Je la fixai, un sourcil haussé, inquisiteur.
Sa révélation me fit hausser le second sourcil. Elle connaissait Jess ? Le monde était décidément bien petit ici, à Nakanoto. Ma bouche s'étira en un sourire narquois. Décidément, le hasard faisait bien les choses. Je hochai la tête à sa proposition, appréciant fortement les arômes de ce whisky fameux.
- Oh oui, je la connais. Très bien même. C'est ma meilleure amie. Et je confirme que c'est quelqu'un de bien.
Une étincelle de malice illumina mon regard, apportant un soupçon d'espièglerie à mon expression déjà amusée. Elle ne s'attendait sans doute pas à ce que je fusse si proche de la miss Duchannes. La situation m'amusait beaucoup. Je portai mon verre désormais rempli à mes lèvres pour en prendre une gorgée.
- Alors comme ça vous connaissez Jess ? Je suis curieux de savoir comment…
Je fronçai subitement les sourcils en me redressant, percutant seulement maintenant la portée de ses paroles. Qu'avait-elle dit ? "Notre échange a été plutôt… musclé". Je reposai mon verre, l'air suspicieux. Cette formulation ne me plaisait guère. Elle sous-entendait qu'une certaine agressivité, voire violence, s'était interposée entre elles-deux.
- Attendez… Qu'est-ce vous entendez par échange musclé ? Que s'est-il passé ?
Le ton de ma voix avait laissé sa chaleur habituelle, désormais plus sec et pressant. Mon naturel protecteur ressurgissait du tréfond de mon âme. J'appréciais beaucoup la louve, et je savais que Jess pouvait se montrer parfois un peu soupe au lait. Elle n'était pas réputée aussi tendre que moi. Mais je ne tolérerais pas pour autant que le moindre mal lui fût fait.
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Invité
Lun 3 Aoû 2020 - 20:09
Anzu était ravie de constater que ses paroles eut l'effet de détendre l'aristocrate. S'il s'était montré embêté à l'énoncé de ce fameux épisode ses laboratoires, elle sut rapidement le mettre plus à l'aise en toute bienveillance. Néanmoins, à la fin de sa tirade, il parut interloqué d'entendre ce nom franchir les lèvres de la lycane. Un nom qui au delà de lui paraître familier, était en fait une identité qu'il connaissait parfaitement, puisqu'il incarnait celui de sa meilleure amie. Anzu écarquilla légèrement les yeux, assez étonnée de ce lien qu'elle avait soulevé sans réellement le calculer. Elle savait le monde vampirique assez organisé pour avoir conscience qu'ils se connaissaient tous plus ou moins les uns et les autres, que ce soit par leur influence, leur titre, leur réputation respective, les alliances, leurs soirées mondaines ou encore leur réunion nébuleusement politique, mais elle ne s'attendait pas à avoir fait mouche à ce point, surtout qu'il s'agissait là d'une amitié profonde.
Ce fut donc très spontanément qu'il déclara que Jess Duchannes était une personne bien, en sa qualité d'ami, sans hésiter même une seule seconde. L'intuition de Kobayashi-san était donc la bonne à son sujet. Mais à quel point pouvait-on avancer que quelqu'un était bien ? Parce qu'elle faisait des dons pour l'église ? Ce n'était pas suffisant, mais la demoiselle ne la connaissait pas assez pour en juger. Elle lui avait seulement laissé le bénéfice du doute, influencé par son amitié naissante avec son fiancé mais aussi par sa volonté d'aider ceux de son espèce quand bien d'autres les ignoraient, ou pire, les méprisaient. Toutefois au fond, cela ne répondait pas à son interrogation, cette interrogation qui valait bien la réflexion. Comment déterminer si une personne était vraiment quelqu'un de bien ? Qu'est ce que cela signifiait réellement dans sa bouche ? La louve s'en trouvait intriguée.
L'homme leva ensuite son verre, assez satisfait de ce petit effet de surprise auquel la lycane ne pouvait pas s'attendre. Puis dans cet élan, il fut frappé comme une prise de conscience, sectionnant la fin de sa phrase, le regard assombrit par une soudaine vigilance ou plutôt, une incompréhension qu'il lui faudrait bien vite éclaircir avant que l'orage de ses yeux ne se mettent à gronder davantage. A ce changement d'humeur si soudain, la jeune femme éclata d'un rire cristallin, amusée par cette réaction qui se voulait protectrice à l'égard de cette précieuse Jess. Son dos vint alors tranquillement se poser au fond de sa chaise, portant à son tour son verre à ses lèvres qu'elle humidifia d'un coup de langue avant de le rassurer.
-Ne vous alarmez pas, de la Roche-san, répondit-elle doucement avant de lisser entre ses doigts une mèche de cheveux, j'ai peut-être exagéré en disant que notre discussion était musclée. Le terme plus approprié est plutôt... Un échange assez froid. J'étais sur mes gardes lorsqu'elle a ouvert la parole, assez prise au dépourvue de me faire aborder de cette façon et par un vampire qui plus est. Au moment de notre rencontre, j'étais encore frileuse de me voir apostropher par un membre de votre espèce.
Cela ne datait que peu de temps finalement, une semaine tout au plus. Mais les événements qui s'en étaient suivis, suite à cette légère altercation, avaient fait évoluer l'alpha dans une prise de conscience qui l'avait rendue plus raisonnable notamment grâce au test passé par son mentor, Kobayashi-san. Mais au delà de son aura vampirique qui n'était pas au goût de son nez au premier abord, elles avaient abordé un sujet épineux, qui rien qu'à son énoncé suffisait à glacer le sang de la jeune femme, dans une colère sourde mais bien palpable. Cependant, pouvait-elle se permettre de lui en parler ? Metuselah Shidara... Cette miss Duchannes avait passé un pacte avec lui, dans le but de venir en soutien aux lycans. Etait-il seulement au courant ? Anzu n'était pas sûre de vouloir enchaîner sur ce thème, lui qui était devenu subitement plus sec lorsqu'il avait assimilé les propos de son hôte par instinct protecteur. Ses yeux se plissèrent alors, ne voulant pas jeter de l'huile sur le feu. Mais en tant qu'ami, peut-être voudrait-il savoir à quelles activités dangereuses se livraient son amie ? Après, elle n'avait pas non plus la certitude qu'il ignorait ses démarches. Cependant, si Ôkamio avait dû lui cacher ou taire chose pareille, même sous prétexte de vouloir la protéger comme il l'avait d'ailleurs déjà fait, il en va sans dire qu'Anzu se mettrait en colère pour avoir osé ne pas la mettre dans la confidence, comme elle l'avait fait quelques jours auparavant quand il lui avait finalement dit au sujet d'une potentielle infection. Toutefois, est-ce que cela la regardait, au fond ?
Anzu se redressa alors avant de poser ses coudes sur la table.
-Nous avons également discuté de son association avec le bien aimé Shidara pour apporter son aide à ma race, autant vous dire que cela m'a été fortement désagréable à entendre. Enfin plutôt, ce nom m'est écœurant à l'oreille. Mais je vous rassure, la suite de notre conversation s'est bien passée, j'ai bien saisi qu'elle pouvait être un élément de confiance pour prendre ce risque, aussi inconsidéré soit-il à mon sens, associé à d'autres raisons que je devine plus personnelles. Il en faut pour acquiescer à une telle alliance, je ne saurais dire si cela se révèle être de l'inconscience ou de la force, mais elle a attiré mon respect pour cette décision.
Ou de la folie à l'état pur, mais la vampire ne s'était pas confiée par rapport à ses propres intérêts qui avaient sûrement influencé ce choix. Néanmoins, Anzu avait fini par ranger ses réticences au placard à son égard, dans une promesse de se tenir informées.
-D'autant plus que par respect mutuel envers Sachio-san, il serait dommage de se crêper le chignon, je ne suis pas certaine qu'il apprécie.
Elle le voyait déjà soupirer longuement devant une scène de ménage entre ces deux femmes de caractère bien trempé, ce qui la fit sourire en coin rien qu'en l'imaginant.
-Kobayashi-san dit même que nous nous ressemblons plus qu'il n'y paraît. Peut-être seriez-vous le mieux placé pour en juger ?
C'était l'occasion d'en apprendre un peu plus au sujet de cette femme, qui, elle en était certaine, serait amenée à croiser sa route à l'avenir.
Ce fut donc très spontanément qu'il déclara que Jess Duchannes était une personne bien, en sa qualité d'ami, sans hésiter même une seule seconde. L'intuition de Kobayashi-san était donc la bonne à son sujet. Mais à quel point pouvait-on avancer que quelqu'un était bien ? Parce qu'elle faisait des dons pour l'église ? Ce n'était pas suffisant, mais la demoiselle ne la connaissait pas assez pour en juger. Elle lui avait seulement laissé le bénéfice du doute, influencé par son amitié naissante avec son fiancé mais aussi par sa volonté d'aider ceux de son espèce quand bien d'autres les ignoraient, ou pire, les méprisaient. Toutefois au fond, cela ne répondait pas à son interrogation, cette interrogation qui valait bien la réflexion. Comment déterminer si une personne était vraiment quelqu'un de bien ? Qu'est ce que cela signifiait réellement dans sa bouche ? La louve s'en trouvait intriguée.
L'homme leva ensuite son verre, assez satisfait de ce petit effet de surprise auquel la lycane ne pouvait pas s'attendre. Puis dans cet élan, il fut frappé comme une prise de conscience, sectionnant la fin de sa phrase, le regard assombrit par une soudaine vigilance ou plutôt, une incompréhension qu'il lui faudrait bien vite éclaircir avant que l'orage de ses yeux ne se mettent à gronder davantage. A ce changement d'humeur si soudain, la jeune femme éclata d'un rire cristallin, amusée par cette réaction qui se voulait protectrice à l'égard de cette précieuse Jess. Son dos vint alors tranquillement se poser au fond de sa chaise, portant à son tour son verre à ses lèvres qu'elle humidifia d'un coup de langue avant de le rassurer.
-Ne vous alarmez pas, de la Roche-san, répondit-elle doucement avant de lisser entre ses doigts une mèche de cheveux, j'ai peut-être exagéré en disant que notre discussion était musclée. Le terme plus approprié est plutôt... Un échange assez froid. J'étais sur mes gardes lorsqu'elle a ouvert la parole, assez prise au dépourvue de me faire aborder de cette façon et par un vampire qui plus est. Au moment de notre rencontre, j'étais encore frileuse de me voir apostropher par un membre de votre espèce.
Cela ne datait que peu de temps finalement, une semaine tout au plus. Mais les événements qui s'en étaient suivis, suite à cette légère altercation, avaient fait évoluer l'alpha dans une prise de conscience qui l'avait rendue plus raisonnable notamment grâce au test passé par son mentor, Kobayashi-san. Mais au delà de son aura vampirique qui n'était pas au goût de son nez au premier abord, elles avaient abordé un sujet épineux, qui rien qu'à son énoncé suffisait à glacer le sang de la jeune femme, dans une colère sourde mais bien palpable. Cependant, pouvait-elle se permettre de lui en parler ? Metuselah Shidara... Cette miss Duchannes avait passé un pacte avec lui, dans le but de venir en soutien aux lycans. Etait-il seulement au courant ? Anzu n'était pas sûre de vouloir enchaîner sur ce thème, lui qui était devenu subitement plus sec lorsqu'il avait assimilé les propos de son hôte par instinct protecteur. Ses yeux se plissèrent alors, ne voulant pas jeter de l'huile sur le feu. Mais en tant qu'ami, peut-être voudrait-il savoir à quelles activités dangereuses se livraient son amie ? Après, elle n'avait pas non plus la certitude qu'il ignorait ses démarches. Cependant, si Ôkamio avait dû lui cacher ou taire chose pareille, même sous prétexte de vouloir la protéger comme il l'avait d'ailleurs déjà fait, il en va sans dire qu'Anzu se mettrait en colère pour avoir osé ne pas la mettre dans la confidence, comme elle l'avait fait quelques jours auparavant quand il lui avait finalement dit au sujet d'une potentielle infection. Toutefois, est-ce que cela la regardait, au fond ?
Anzu se redressa alors avant de poser ses coudes sur la table.
-Nous avons également discuté de son association avec le bien aimé Shidara pour apporter son aide à ma race, autant vous dire que cela m'a été fortement désagréable à entendre. Enfin plutôt, ce nom m'est écœurant à l'oreille. Mais je vous rassure, la suite de notre conversation s'est bien passée, j'ai bien saisi qu'elle pouvait être un élément de confiance pour prendre ce risque, aussi inconsidéré soit-il à mon sens, associé à d'autres raisons que je devine plus personnelles. Il en faut pour acquiescer à une telle alliance, je ne saurais dire si cela se révèle être de l'inconscience ou de la force, mais elle a attiré mon respect pour cette décision.
Ou de la folie à l'état pur, mais la vampire ne s'était pas confiée par rapport à ses propres intérêts qui avaient sûrement influencé ce choix. Néanmoins, Anzu avait fini par ranger ses réticences au placard à son égard, dans une promesse de se tenir informées.
-D'autant plus que par respect mutuel envers Sachio-san, il serait dommage de se crêper le chignon, je ne suis pas certaine qu'il apprécie.
Elle le voyait déjà soupirer longuement devant une scène de ménage entre ces deux femmes de caractère bien trempé, ce qui la fit sourire en coin rien qu'en l'imaginant.
-Kobayashi-san dit même que nous nous ressemblons plus qu'il n'y paraît. Peut-être seriez-vous le mieux placé pour en juger ?
C'était l'occasion d'en apprendre un peu plus au sujet de cette femme, qui, elle en était certaine, serait amenée à croiser sa route à l'avenir.
Raphaël de La Roche#104625#104625#104625#104625#104625#104625#104625
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Ven 21 Aoû 2020 - 20:53
Le rire cristallin d'Anzu me déconcerta. Que signifiait son attitude ? M'étais-je tourné au ridicule avec une réaction démesurée par rapport à une situation mal interprétée ? Mon froncement de sourcil s'intensifia, bien que je ne fusse pas menaçant. Elle ne me semblait pas du genre à se moquer vertement. Qu'avais-je donc dis qu'elle trouvât si amusant ? Je l'observai s'adosser contre sa chaise par dessus mon verre déjà à moitié vide, l'expression songeuse. Finalement, la réponse vint rapidement, simple et rassurante.
- Oh. Je vois.
Mon visage s'adoucit, et les nuages qui assombrissaient mon regard eurent tôt fait de disparaître, chassé par la compassion et la compréhension. Je ne pouvais lui tenir rigueur d'une attitude si glaciale. Le passif entre nos deux races étaient une raison suffisante en soi. Mes membres se décrispèrent tandis que je me détendais, adoptant la même position que mon interlocutrice.
Je me renfrognai bien rapidement, toutefois, lorsqu'elle mentionna le pacte passé avec le doyen de l'hémicycle. La décision inconsidérée de ma meilleure amie m'inquiétait autant qu'elle me déplaisait. J'avais l'impression de la voir danser avec le diable en personne, et cette image était loin de me rassurer. Je m'efforçais d'éviter au mieux les Shidara, et je conseillais à mes proches d'en faire autant. Et la voilà qui se jetait dans la gueule du loup. Si, au Sénat, je n'avais pas insisté, je ne lui avais guère laissé le choix quelques jours plus tard. Ses aveux ne m'avaient pas plu, néanmoins, je ne pouvais m'interposer pour autant. Résigné, je m'en étais remis à la confiance que je lui portais. Ce qui ne m'empêchait pas de garder un oeil alerte sur elle. D'autant plus depuis la mort de son bien-aimé.
- Je partage votre opinion… lâchai-je du bout des lèvres.
Bien que pour moi, son attitude relevait plus de l'inconscience que de la force. Enfin, je ne pouvais pas dicter sa conduite. Jess était une femme libre, forte, et je ne désirais pour rien au monde lui enlever son indépendance. Je poussai un soupir avant d'avaler une nouvelle gorgée de whisky. Le sort nous réservait encore bien des surprises, pour le meilleur comme pour le pire.
Sachio-san.
L'interpellation me glaça le coeur. Elle connaissait mon défunt ami ? Quoique, ce n'était guère surprenant si sa route avait croisé celle de Jess… Pourtant, elle avait appelée ma meilleure amie "Duchannes-san". Il y avait un fossé entre sa relation avec Jess et celle avec son fiancé. Elle semblait mieux le connaître, et depuis plus longtemps. Mais elle parlait de lui avec tant de légèreté… Pouvait-elle vraiment ignorer sa fin funeste ? Peut-être ne connaissait-elle personne d'autre que la veuve éplorée pour le lui apprendre, et je savais, par son discours, qu'elles ne s'étaient pas recroisées depuis.
Quelle ironie du sort. Je venais ici pour échapper au chagrin dévastateur de ma plus vieille amie, pour qu'il me rattrapât et me percutât de plein fouet dans un refuge inutile. Perturbé par ce hasard douteux, je hochai distraitement la tête à ses dernières paroles. Je parvins toutefois à masquer mon trouble, du moins suffisamment pour ne pas l'alarmer.
- Il est vrai que vous avez des tempéraments assez similaires, en plus de partager des points de vue. Douceur et force de caractère… Qui cachent une insoupçonnable vulnérabilité. Deux femmes fortes et fragiles à la fois.
Je n'osais pas lever mes yeux de mon verre, pourtant je sentais son attention focalisé sur moi. Je la connaissais peu, en effet, mais comme le soulignait le père Kobayashi, elles étaient assez semblables, et je connaissais Jess sur le bout des doigts. Derrière son tempérament fougueux se cachaient de vieilles blessures, que la mort de Sachio avait rouvertes à vif. J'imaginais donc aisément que Taena-san fonctionnât sur le même principe. J'avais bien senti quelque sujet délicat lorsqu'elle s'était plongée dans ses pensées, notamment concernant ses congénères.
Je vidai le restant d'alcool tandis que mes pensées se bousculaient. J'en revenais sans cesse à la relation qu'entretenait Anzu avec Sachio. Je ne pouvais la laisser plus longtemps dans l'ignorance, et pourtant… J'ignorais comment le lui annoncer. J'optai donc pour la prudence et décidai de creuser un peu plus avant d'annoncer la sinistre nouvelle. Peut-être était-ce simplement sa façon de faire son deuil ?
- Vous avez dit "Sachio-san"... Vous semblez assez proche de lui. D'où le connaissez vous ?
Ma langue avait failli fourcher en employant le passé. Je m'étais repris de justesse, évitant à mon interlocutrice une brutale déconvenue. Dieu que je détestais être le messager de mauvais augure… surtout lorsque la nouvelle m'affectait particulièrement.
Invité
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Sam 29 Aoû 2020 - 17:28
Son invité se détendit lorsqu'elle lui expliqua brièvement les circonstances de leur rencontre. Elle n'était peut-être pas très à l'aise au début de leur rencontre, mais jamais elle ne se serait permise de lui sauter à la gorge sans une bonne raison. Anzu constata aussi bien vite que les agissements de Duchannes-san n'était pas inconnu au vampire. Il suffisait de lire son expression quelque peu contrariée à l'énoncé de Shidara. Cela n'avait pas franchement l'air de lui faire plaisir à lui non plus et elle pouvait amplement comprendre pourquoi. De la Roche-san avait démontré dans sa réaction une certaine culpabilité par rapport à l'épisode des laboratoires bien qu'il ne soit même pas directement concerné. Elle devinait alors que les combines de ce chef de clan n'étaient pas appréciées par cet homme et encore moins que sa propre meilleure amie puisse entretenir une association avec ce monstre de près ou de loin. Il s'inquiétait sûrement et c'était tout à son honneur.
La louve pensait que si elle avait été à la place du vampire en face d'elle, elle l'aurait sûrement engueulé puis étripé sur place pour lui passer l'envie d'être en relation avec cet enfoiré de première.
Mais les gens faisaient bien les choix qu'ils voulaient et il n'était pas juste de les empêcher de mener leur propre quête même quand ils se mettaient en danger. Toutefois, Anzu pouvait largement deviner son désarroi face à cette situation. Il était tellement frustrant de désirer protéger une personne qui se jetait tranquillement dans la gueule du loup sans avoir son mot à dire. Nous ne pouvions nous contenter que de regarder la scène se dérouler sous nos yeux et d'espérer que tout se passe pour le mieux et d'être présent en soutien ou en filet de sauvetage si le contexte s'envenime même si nous ne cautionnons pas du tout les choix de l'autre. La lycane s'était confrontée à cette complexité quand elle avait littéralement sauté son câble au moment où elle avait appris pour la potentielle infection d'Ôkamio et même si elle avait compris les raisons qui l'avaient retenus de lui en parler, elle l'avait eu terriblement mauvaise par pure inquiétude.
Le vampire finit par commenter cette ressemblance assez marquée entre les deux jeunes femmes, rejoignant ainsi les propos de Kobayashi-san lorsqu'ils en avaient discuté sous la douche au QG des Chevaliers. A sa réflexion, Anzu ne put s'empêcher d'écarquiller ses prunelles polaires, stupéfaite par tant de similitude entre le discours de son mentor et le sien qui se superposait très justement. Cela en était presque troublant !
-Kobayashi-san m'a dit exactement la même chose...
Son regard agrippa le visage du blondinet qui pour une raison qui l’interpellait, ne levait pas les yeux de son verre. Anzu se trouvait maintenant assez intriguée par ces points communs, qui lui donnait envie d'en savoir davantage au sujet de la fameuse Duchannes mais elle ne sentait pas d'approfondir la conversation sur ce point. Quelque chose avait l'air de le chiffonner. Elle le laissait alors terminer son verre et à sa grande surprise, il cherchait désormais à établir la relation entre Sachio et la jeune femme. Ce fut donc avec un grand sourire qu'elle lui répondit tout d'abord afin de remettre le contexte en place.
-Je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes proches mais disons qu'il a accepté de me faire confiance et j'ai décidé d'en faire de même.
Elle se souvenait de cet instant où ils avaient discuté autour d'un thé à son manoir dans des confidences timides et sans jugement après l'avoir secouru. Elle s'était retrouvée en lui et avait voulu lui tendre la main pour le soutenir par rapport à sa mère malade à qui il tenait tant. Elle s'était retrouvée en lui, dans son désir de la sauver comme elle avait tenté de préserver son père de sa profonde tristesse. Elle s'était retrouvée en lui, à travers le poids qu'il portait sur ses épaules. Anzu l'avait apprécié, au delà du fait qu'il soit un vampire avec un sale caractère.
-Nous nous sommes rencontrés à l'Université la toute première fois. Il s'est assis à côté de moi avec cet air si lointain et mélancolique. Nous avons discuté, de choses et d'autres, et il est simplement parti. Mais le destin a fait que nos routes se sont croisées de nouveau dans des circonstances plus turbulentes. Il avait été pris en chasse par un lycan infecté proche du secteur de ma pharmacie et alertée par l'odeur du sang, je me suis retrouvée à lui sauver les fesses. Vous auriez dû voir à quel point il s'est montré odieux juste après... Ce vampire a un sacré toupet ! J'arrive pour le secourir et il trouve quand même le moyen de me faire des reproches !
Anzu grinça des dents. Il lui avait fait la morale parce qu'elle avait laissé l'infecté s'enfuir. La louve s'était donc emportée dans une colère noire et lui avait passé un sacré savon suite à ses commentaires déplacés. Même si en fin de compte, elle avait admis qu'elle n'avait pas trouvé la force de le tuer puis s'en était farouchement voulue quelques temps après, se trouvant faible et minable. Heureusement son chef ne lui en avait pas tenu rigueur, mettant en avant qu'elle avait également des émotions et qu'il était normale d'avoir eu ce genre de réactions puisque ce condamné était tout de même l'un des siens, dans une autre existence. Hermansson avait eu les mots justes, ce qui l'avait instantanément rassurée tout en se promettant qu'elle ne commettrait pas deux fois la même erreur.
-Mais au final, cela s'est plutôt bien terminé. Je l'ai ramené chez lui sain et sauf et nous en sommes venus à nous confier l'un à l'autre. A vrai dire, nous nous ressemblons plus que nous ne l'admettrons. Pour cette raison, j'ai voulu l'aider au sujet de sa mère. Ce qui m'ennuie, c'est qu'il ne daigne même pas me donner de ses nouvelles alors qu'il me l'avait pourtant promis... Vous qui fréquentez sa fiancée, vous saurez peut-être m'en donner ? Sinon je vais devoir me pointer devant sa porte en lui imposant de m'ouvrir !
Anzu se mit à pouffer rien qu'à cette idée. Elle imaginait déjà sa tête d'enterré en l'apercevant débarquer avec ses gros sabots. Il est vrai qu'elle avait été très occupée ces derniers temps mais elle aurait aimé savoir s'il avait décidé d'amener sa mère chez cette psychiatre conseillée par Ôkamiro. L'arrivée des jumelles n'arrangeait rien mais elle pourrait bien se trouver une petite place dans son planning pour lui rendre visite un jour.
La louve pensait que si elle avait été à la place du vampire en face d'elle, elle l'aurait sûrement engueulé puis étripé sur place pour lui passer l'envie d'être en relation avec cet enfoiré de première.
Mais les gens faisaient bien les choix qu'ils voulaient et il n'était pas juste de les empêcher de mener leur propre quête même quand ils se mettaient en danger. Toutefois, Anzu pouvait largement deviner son désarroi face à cette situation. Il était tellement frustrant de désirer protéger une personne qui se jetait tranquillement dans la gueule du loup sans avoir son mot à dire. Nous ne pouvions nous contenter que de regarder la scène se dérouler sous nos yeux et d'espérer que tout se passe pour le mieux et d'être présent en soutien ou en filet de sauvetage si le contexte s'envenime même si nous ne cautionnons pas du tout les choix de l'autre. La lycane s'était confrontée à cette complexité quand elle avait littéralement sauté son câble au moment où elle avait appris pour la potentielle infection d'Ôkamio et même si elle avait compris les raisons qui l'avaient retenus de lui en parler, elle l'avait eu terriblement mauvaise par pure inquiétude.
Le vampire finit par commenter cette ressemblance assez marquée entre les deux jeunes femmes, rejoignant ainsi les propos de Kobayashi-san lorsqu'ils en avaient discuté sous la douche au QG des Chevaliers. A sa réflexion, Anzu ne put s'empêcher d'écarquiller ses prunelles polaires, stupéfaite par tant de similitude entre le discours de son mentor et le sien qui se superposait très justement. Cela en était presque troublant !
-Kobayashi-san m'a dit exactement la même chose...
Son regard agrippa le visage du blondinet qui pour une raison qui l’interpellait, ne levait pas les yeux de son verre. Anzu se trouvait maintenant assez intriguée par ces points communs, qui lui donnait envie d'en savoir davantage au sujet de la fameuse Duchannes mais elle ne sentait pas d'approfondir la conversation sur ce point. Quelque chose avait l'air de le chiffonner. Elle le laissait alors terminer son verre et à sa grande surprise, il cherchait désormais à établir la relation entre Sachio et la jeune femme. Ce fut donc avec un grand sourire qu'elle lui répondit tout d'abord afin de remettre le contexte en place.
-Je n'irais pas jusqu'à dire que nous sommes proches mais disons qu'il a accepté de me faire confiance et j'ai décidé d'en faire de même.
Elle se souvenait de cet instant où ils avaient discuté autour d'un thé à son manoir dans des confidences timides et sans jugement après l'avoir secouru. Elle s'était retrouvée en lui et avait voulu lui tendre la main pour le soutenir par rapport à sa mère malade à qui il tenait tant. Elle s'était retrouvée en lui, dans son désir de la sauver comme elle avait tenté de préserver son père de sa profonde tristesse. Elle s'était retrouvée en lui, à travers le poids qu'il portait sur ses épaules. Anzu l'avait apprécié, au delà du fait qu'il soit un vampire avec un sale caractère.
-Nous nous sommes rencontrés à l'Université la toute première fois. Il s'est assis à côté de moi avec cet air si lointain et mélancolique. Nous avons discuté, de choses et d'autres, et il est simplement parti. Mais le destin a fait que nos routes se sont croisées de nouveau dans des circonstances plus turbulentes. Il avait été pris en chasse par un lycan infecté proche du secteur de ma pharmacie et alertée par l'odeur du sang, je me suis retrouvée à lui sauver les fesses. Vous auriez dû voir à quel point il s'est montré odieux juste après... Ce vampire a un sacré toupet ! J'arrive pour le secourir et il trouve quand même le moyen de me faire des reproches !
Anzu grinça des dents. Il lui avait fait la morale parce qu'elle avait laissé l'infecté s'enfuir. La louve s'était donc emportée dans une colère noire et lui avait passé un sacré savon suite à ses commentaires déplacés. Même si en fin de compte, elle avait admis qu'elle n'avait pas trouvé la force de le tuer puis s'en était farouchement voulue quelques temps après, se trouvant faible et minable. Heureusement son chef ne lui en avait pas tenu rigueur, mettant en avant qu'elle avait également des émotions et qu'il était normale d'avoir eu ce genre de réactions puisque ce condamné était tout de même l'un des siens, dans une autre existence. Hermansson avait eu les mots justes, ce qui l'avait instantanément rassurée tout en se promettant qu'elle ne commettrait pas deux fois la même erreur.
-Mais au final, cela s'est plutôt bien terminé. Je l'ai ramené chez lui sain et sauf et nous en sommes venus à nous confier l'un à l'autre. A vrai dire, nous nous ressemblons plus que nous ne l'admettrons. Pour cette raison, j'ai voulu l'aider au sujet de sa mère. Ce qui m'ennuie, c'est qu'il ne daigne même pas me donner de ses nouvelles alors qu'il me l'avait pourtant promis... Vous qui fréquentez sa fiancée, vous saurez peut-être m'en donner ? Sinon je vais devoir me pointer devant sa porte en lui imposant de m'ouvrir !
Anzu se mit à pouffer rien qu'à cette idée. Elle imaginait déjà sa tête d'enterré en l'apercevant débarquer avec ses gros sabots. Il est vrai qu'elle avait été très occupée ces derniers temps mais elle aurait aimé savoir s'il avait décidé d'amener sa mère chez cette psychiatre conseillée par Ôkamiro. L'arrivée des jumelles n'arrangeait rien mais elle pourrait bien se trouver une petite place dans son planning pour lui rendre visite un jour.
Raphaël de La Roche#104707#104707#104707#104707#104707#104707#104707
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Dim 6 Sep 2020 - 16:19
A peine eus-je formulé ma question qu'Anzu m'offrit un sourire radieux. Son expression, chaleureuse, amicale, aurait dû me réjouir. Pourtant, elle m'alourdit le coeur. Bien qu'elle corrigeât mon interprétation de leur relation, elle tenait visiblement à lui. Les yeux perdus dans le vide de mon verre, je l'écoutais d'une oreille distraite, obnubilé par le moment fatidique qui approchait.
Je ne pus retenir un sourire triste en apprenant les circonstances de leur rencontre. Je me représentais aisément l'expression mélancolique de mon ami. Adresser la parole à une inconnue, lui qui était si réservé d'ordinaire… D'un autre côté, moi aussi j'avais eu cette indéniable envie de converser avec elle. Elle avait quelque chose, sa fraîcheur naturelle, ou sa spontanéité peut-être, qui inspirait à la confiance.
Je haussai un sourcil. Sachio, pris en chasse par un lycan fou ? Je n'étais pas au courant. Heureusement qu'il avait croisé sa route. Même si sa vie s'était terminée peu de temps après… quelle cruauté du sort. Un rire bref secoua mes épaules. Ah oui, j'imaginais bien son attitude après cet épisode. Trop orgueilleux pour accepter d'avoir été secouru par une femme, une lycane de surcroît, censée être une ennemie. Mais Sachio était ainsi et ça faisait parti de son charme. Rabrouer Anzu pour avoir laissé l'infecté s'enfuir… ça lui ressemblait tellement.
Je lui lançai un bref coup d'oeil par dessus mon verre. Alors, c'était son confident ? En soi, cela ne me surprenait pas tant. Ils avaient effectivement des points communs. Cette réserve naturelle pour se protéger, ce caractère bien trempé, chacun à sa façon. Mon expression s'assombrit lorsqu'elle mentionna l'absence de nouvelle et je replongeai le regard dans mon verre vide. Le moment fatidique était arrivé. Elle n'avait pas eu vent du drame, et il me revenait de le lui annoncer.
- Il… ne vous ouvrira pas…
Grand Dieu, Raphaël, c'était l'une des pires façons d'aborder le sujet. Quelle stupidité. Et je n'osais toujours pas lever les yeux pour affronter son regard. Pourtant je lui devais des explications pour cette brutale entrée en la matière. Je fermai temporairement les yeux, cherchant en mon for intérieur la force de poursuivre. Ou ce qu'il m'en restait. Je pris une inspiration difficile, douloureuse.
- Je… Je suis désolé, Taena-san…
Bien que je gardais raisonnablement le contrôle de mes émotions, le trémolo dans ma voix trahissait les sentiments turbulant qui m'habitaient. J'osai finalement croiser son regard. Le sien, partagé entre le choc, l'incompréhension, la surprise. Le mien, d'une profonde tristesse. Son expression se modifia, tandis qu'elle comprenait, lentement, où je souhaitais en venir. Mon coeur se compressa davantage.
- Sachio… est mort.
Le message de mauvais augure, sorti de ma propre bouche, n'apportait que plus de consistance à cette détestable réalité. Apprendre le drame fut une épreuve, l'admettre une seconde, mais l'apprendre à Anzu en était une autre, différente, mais non moins douloureuse. Fuyant les sentiments qui se bousculaient derrière ses prunelles sombres, je baissai le regard sur la bouteille pour m'en saisir et me resservir un verre. J'en bus aussitôt une gorgée, comme si une part de moi espérait que l'alcool chasserait ce chagrin oppressant qui revenait à la charge. Dire que j'avais quitté la rage dévastatrice de ma meilleure amie pour oublier ici, l'espace de quelques heures, le sort qui s'acharnait sur nous. Et finalement il me rattrapait cruellement, quand je pensais avoir trouvé un peu de paix dans ce sanctuaire.
- Je regrette... d'avoir à vous l'apprendre…
Que n'aurais-je pas donné pour être ailleurs. Pour que tout ceci n'eût jamais lieu. Pour que Jess pusse profiter de son bonheur, quand bien même le mien venait de partir en fumée. Je savais à quel point c'était douloureux, et je ne souhaitais à personne de vivre la même chose. Et surtout, surtout pas à Jess.
Invité
Invité
Dim 20 Sep 2020 - 17:38
L’invité vampire se mit à rire brièvement lorsqu’elle déplorait l’attitude de Sachio alors même qu’elle venait de lui porter secours. A sa réaction, elle devinait qu’il devait bien connaître l’énergumène en se l’imaginant manquer autant de finesse en vue des circonstances. Toutefois, sans parvenir à mettre de motif sur ce changement soudain d’ambiance, l’atmosphère se fit plus lourde. C’était sûrement dû à l’expression de l’homme qui était assis en face d’elle, dont les traits si ensoleillés se transformaient dans une tristesse sourde. L’interrogation s’installa donc sur le visage de la jeune femme qui ne comprenait pas ce détour émotionnel qu’elle n’aurait su prévoir. Alertée, elle posa donc son verre sur la table et fixait le vampire intensément en tentant de décrypter la raison de cette humeur devenue si maussade comme un ciel gris venant supprimer la lumière du soleil. Ses yeux pourtant, restaient agrippés à la nappe de la table, n’osant même pas la regarder en face. « Il ne vous ouvrira pas ». A ces paroles, un nœud vint s’installer dans la gorge de la louve, ouvrant la bouche seulement à demi mais dont les mots ne parvenaient pas à se formaliser. L’inquiétude la gagna, aussi vite qu’un ruisseau pourrait se transformer en torrent insolent alimenté par une pluie battante.
Elle avait l’impression que quelque chose de grave s’était produit mais son esprit repoussait cette éventualité par réflexe. Par crainte. Par peur de connaître la suite. La pression se fut encore plus forte sur leurs épaules tandis qu’un silence désagréable s’immisçait désormais dans leur conversation. Les bruits aux alentours s’éloignaient des oreilles d’Anzu, la plongeant dans un état de stupeur qui la coupait du reste de son environnement, se focalisant seulement sur la respiration de son interlocuteur alors même que la sienne se fit plus difficile. « Je suis désolé, Taena-san ».
Ses paupières se mirent à battre deux fois pour marquer son trouble qu’elle tentait de chasser, ne pouvant pas y croire ni même l’accepter. Perturbée, sa lèvre inférieure se mit à trembler imperceptiblement alors que son cerveau réfutait catégoriquement ce que la logique lui imposait. Non non non, ce n’est pas possible. Et pourtant, la voix du noble était si fébrile, si incertaine… Ses poings se serrèrent et dans une inspiration retenue, la fatalité s’abattit dans trois petits mots. Trois petits mots si terribles qui jetèrent un déséquilibre sur les sentiments de la jeune femme.
Sachio est mort.
D’abord, elle n’osait dire un mot. Son esprit analysait cette nouvelle surprenante, imprévisible et incalculable. Puis ses épaules tressautèrent, invitant un rire désespéré qui ne pouvait s’arrêter tant elle accusait le coup. C’était plus fort qu’elle. Elle refusait que ce soit vrai. Ce n’était pas vrai. Pourquoi Sachio serait mort ? C’est impossible. Puis l’instant d’après, elle reprit son souffle et cessa de convulser dans son hystérie incontrôlable. Un autre silence, douloureux et intense. Son expression changea ensuite radicalement et ses traits se transformèrent dans l’élan de la douleur. Ses rétines s’humidifièrent bien qu’elle luttait pour ravaler ses larmes mais l’une d’entre elles, plus forte que les autres, glissa le long de sa joue pour atterrir sur la table. La peine lui serra le cœur, la paralysant totalement. Comment était-ce possible ? Avait-il des problèmes ? Il ne lui en avait pas parlé. Ils n’étaient pas proches certes mais… Pourquoi est-ce que cela lui faisait-il mal ? Elle l’appréciait, malgré son tempérament désagréable mais ils ne pouvaient pas se qualifier d’amis pour autant. Alors pourquoi, est-ce que cela la touchait ?
« Parce qu’on t’a encore retiré quelqu’un que tu estimais. Parce que tu n’as pas su voir. Tu n’as pas su le protéger. Tu n’étais pas là. Exactement comme ta mère. »
Elle avala sa salive difficilement, dans un souffle rauque et lourd. Sa mâchoire se crispa alors tellement fort que l’os craqua sous la pression. Ce murmure qu’elle connaissait par cœur, la renvoyait automatiquement à son impuissance. A sa culpabilité. Sa douleur. Derrière ses globes prunelles bleues humides, le rideau s’ouvrait à nouveau sur un sentiment instinctif dans lequel elle s’était enveloppée pour confronter la peine auparavant. La colère. Une colère qui montait, aboyait et déchirait à coups de griffes quand elle devenait trop compliquée à gérer. Elle se manifestait encore aujourd’hui, virulente et agressive. Pourtant, elle devait la museler, la mesurer et la canaliser. De la Roche-san avait l’air tout aussi triste et abattu. Anzu ne devait pas encore s’emporter. Elle devait surtout comprendre.
-Ca va, murmura t’elle en se faisant violence pour se contenir. Parler tout bas, l’aidait à donner moins de dimension à ses émotions. Mais ses mains, tremblant légèrement, la trahissaient. Je vous remercie de me l’avoir appris, même si ce n’est pas agréable à dire ni à encaisser.
Un soupir se prolongea dans sa bouche, imitant son invité en buvant son verre d’une traite pour s’offrir un semblant de consistance. Toutefois, cela n’empêchait pas qu’elle avait envie d’en savoir plus. Elle reprit donc dans ce but rapidement son attitude assurée, même si le chagrin ne quittait pas pour autant sa poitrine. Elle n’osait même pas imaginer la souffrance de sa fiancée, Duchannes-san. Ses rétines se posèrent sur le visage assombri de l’homme, vives et vibrantes.
-Est-ce que vous pouvez me dire ce que vous savez de plus sur les circonstances de sa mort ?
Elle ne s’en était pas forcément rendue compte, mais une griffe au bout de son index venait de pousser, rayant la paroi de son verre par la même occasion.
Elle avait l’impression que quelque chose de grave s’était produit mais son esprit repoussait cette éventualité par réflexe. Par crainte. Par peur de connaître la suite. La pression se fut encore plus forte sur leurs épaules tandis qu’un silence désagréable s’immisçait désormais dans leur conversation. Les bruits aux alentours s’éloignaient des oreilles d’Anzu, la plongeant dans un état de stupeur qui la coupait du reste de son environnement, se focalisant seulement sur la respiration de son interlocuteur alors même que la sienne se fit plus difficile. « Je suis désolé, Taena-san ».
Ses paupières se mirent à battre deux fois pour marquer son trouble qu’elle tentait de chasser, ne pouvant pas y croire ni même l’accepter. Perturbée, sa lèvre inférieure se mit à trembler imperceptiblement alors que son cerveau réfutait catégoriquement ce que la logique lui imposait. Non non non, ce n’est pas possible. Et pourtant, la voix du noble était si fébrile, si incertaine… Ses poings se serrèrent et dans une inspiration retenue, la fatalité s’abattit dans trois petits mots. Trois petits mots si terribles qui jetèrent un déséquilibre sur les sentiments de la jeune femme.
Sachio est mort.
D’abord, elle n’osait dire un mot. Son esprit analysait cette nouvelle surprenante, imprévisible et incalculable. Puis ses épaules tressautèrent, invitant un rire désespéré qui ne pouvait s’arrêter tant elle accusait le coup. C’était plus fort qu’elle. Elle refusait que ce soit vrai. Ce n’était pas vrai. Pourquoi Sachio serait mort ? C’est impossible. Puis l’instant d’après, elle reprit son souffle et cessa de convulser dans son hystérie incontrôlable. Un autre silence, douloureux et intense. Son expression changea ensuite radicalement et ses traits se transformèrent dans l’élan de la douleur. Ses rétines s’humidifièrent bien qu’elle luttait pour ravaler ses larmes mais l’une d’entre elles, plus forte que les autres, glissa le long de sa joue pour atterrir sur la table. La peine lui serra le cœur, la paralysant totalement. Comment était-ce possible ? Avait-il des problèmes ? Il ne lui en avait pas parlé. Ils n’étaient pas proches certes mais… Pourquoi est-ce que cela lui faisait-il mal ? Elle l’appréciait, malgré son tempérament désagréable mais ils ne pouvaient pas se qualifier d’amis pour autant. Alors pourquoi, est-ce que cela la touchait ?
« Parce qu’on t’a encore retiré quelqu’un que tu estimais. Parce que tu n’as pas su voir. Tu n’as pas su le protéger. Tu n’étais pas là. Exactement comme ta mère. »
Elle avala sa salive difficilement, dans un souffle rauque et lourd. Sa mâchoire se crispa alors tellement fort que l’os craqua sous la pression. Ce murmure qu’elle connaissait par cœur, la renvoyait automatiquement à son impuissance. A sa culpabilité. Sa douleur. Derrière ses globes prunelles bleues humides, le rideau s’ouvrait à nouveau sur un sentiment instinctif dans lequel elle s’était enveloppée pour confronter la peine auparavant. La colère. Une colère qui montait, aboyait et déchirait à coups de griffes quand elle devenait trop compliquée à gérer. Elle se manifestait encore aujourd’hui, virulente et agressive. Pourtant, elle devait la museler, la mesurer et la canaliser. De la Roche-san avait l’air tout aussi triste et abattu. Anzu ne devait pas encore s’emporter. Elle devait surtout comprendre.
-Ca va, murmura t’elle en se faisant violence pour se contenir. Parler tout bas, l’aidait à donner moins de dimension à ses émotions. Mais ses mains, tremblant légèrement, la trahissaient. Je vous remercie de me l’avoir appris, même si ce n’est pas agréable à dire ni à encaisser.
Un soupir se prolongea dans sa bouche, imitant son invité en buvant son verre d’une traite pour s’offrir un semblant de consistance. Toutefois, cela n’empêchait pas qu’elle avait envie d’en savoir plus. Elle reprit donc dans ce but rapidement son attitude assurée, même si le chagrin ne quittait pas pour autant sa poitrine. Elle n’osait même pas imaginer la souffrance de sa fiancée, Duchannes-san. Ses rétines se posèrent sur le visage assombri de l’homme, vives et vibrantes.
-Est-ce que vous pouvez me dire ce que vous savez de plus sur les circonstances de sa mort ?
Elle ne s’en était pas forcément rendue compte, mais une griffe au bout de son index venait de pousser, rayant la paroi de son verre par la même occasion.
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Sam 26 Sep 2020 - 14:24
Ce fut d'abord l'incompréhension qui gagna mon interlocutrice. Puis l'instant d'après, l'inquiétude. Puis la peur. Puis le choc. Ce défilement émotionnel amplifia davantage mon propre chagrin. Comme si observer le changement d'expression sur son visage concrétisait un peu plus le malheur qui nous frappait depuis quelques jours. En parler donnait d'autant plus de sens, de tangibilité à ce cauchemars quotidien. Voilà pourquoi ces mots me coûtaient tant. Chaque syllabe détachée asséchait un peu plus ma bouche, m'écorchait un peu plus la langue, me déchirait un peu plus de l'intérieur. Et je m'en détestais un peu plus.
Un éclat de rire, rauque, me fit redresser le menton. Je posai un regard circonspect sur Anzu. Puis je compris la nature de sa réaction. C'était un rire nerveux ; un écho de son esprit qui refusait d'admettre la vérité. Nous réagissions tous différemment devant un drame. Alors même si son hilarité chimérique me serrait le coeur, comment pourrais-je lui en vouloir ? Cet instant d'égarement passé, elle prit brutalement conscience de la véracité de mes révélations. Et une douleur indescriptible déforma ses traits d'ordinaire si paisibles. Une larme coula même sur sa joue. Je baissai alors les yeux sur mes mains, muet, ne supportant pas ce reflet de mon propre état d'âme.
Une longue minute de silence s'écoula, uniquement perturbé par un craquement sec. Je restai un moment immobile, soucieux de ne pas troubler ce temps de recueillement dont elle avait besoin. Puis finalement, sa voix rauque d'émotion rompit définitivement ce calme trompeur, pour me rassurer un temps, puis me remercier la seconde suivante. Je haussai les épaules, résigné. Cette annonce m'avait certes coûté, mais j'avais déjà traversé bien pire. Je sentis la lycane retrouver un semblant de contenance. Je levai un oeil terne sur sa personne, admiratif. Vulnérable, mais forte, n'est-ce pas ?
Un mouvement au ras de la table capta mon regard, et j'observai avec indifférence la griffe qui rayait le verre dans un crissement désagréable pour mon ouïe fine. Je comprenais sa colère qui exultait littéralement par tous les pores de sa peau. Je la partageais, même si je l'exprimais différemment. Je tenais plus de la force tranquille que du torrent dévastateur. Et bien sûr, vint la question, légitime. Je m'humectai les lèvres, le regard rivé sur ses mains, mais l'esprit ailleurs. Je pris une profonde inspiration avant d'appuyer mon front dans le creux de ma main.
- Sachio a été convoqué cette nuit-là par son chef de clan, Yesfir Izbranova. Ils ont échangé des mots. Et puis elle l'a…
Je marquai une pause, la gorge nouée, tandis que mon esprit s'imaginait le drame, chaque fois différemment, mais toujours avec le même effroi.
- … poignardé, en quelque sorte. Puis elle est partie.
Nous étions tous atterrés. Personne ne comprenait ce geste. L'avait-il défié au point de susciter sa colère la plus terrible ? Que lui avait-il dit pour mériter ce châtiment ? Rien qui ne justifiât un tel emportement. En même temps… La Reine de glace n'était pas réputée pour sa tolérance. Je surpris le regard inquisiteur d'Anzu, et sa bouche qui s'ouvrait pour s'exprimer. Je l'arrêtai en levant ma paume.
- Ne me demandez pas pourquoi elle a fait ça. Je n'en sais rien. Personne ne sait. Et croyez moi, si j'en avais eu l'occasion, je l'aurais confrontée pour lui arracher la vérité, n'en déplaise à la diplomatie.
Mes yeux se parèrent d'une teinte pourpre menaçante. J'étais furieux contre cette sang-pur qui venait de briser la vie de ma meilleure amie, la femme qui comptait le plus après celles de ma famille. La seule qui me restait d'un passé révolu, à vrai dire. Je baissai ensuite le regard sur mon verre, expirant lentement pour refouler ma colère.
- Le problème c'est que personne ne l'a revue depuis le meurtre de Sachio. Elle a simplement disparue sans laisser de trace.
Un autre mystère. Pourquoi disparaître ? Certainement pas pour se préserver des conséquences de ses actes. C'était une sang-pur, cheffe de clan de surcroît, et connue pour son égo. Elle ne s'inquiétait pas du jugement des autres. Et elle était bien protégée. Cette incompréhension nous rongeait tous. Jess en particulier, qui en l'absence de réponse, se retrouvait emmurée dans une spirale infernale, hantée par sa colère destructrice, sa souffrance indicible et son chagrin sans fond.
- Il y avait un seul témoin de la scène. Un serviteur qui officiait en tant qu'espion pour le compte d'Alessio di Altiero. Il a tout raconté à son supérieur, qui a voulu joindre Jess, mais sans succès. Alors il a contacté la personne avec qui elle se trouvait. Metuselah Shidara.
Mon poing gauche se crispa jusqu'à blanchir mes phalanges. Que disions-nous plutôt déjà, sur cette "collaboration" déplaisante ?... Je pris une longue gorgée de whisky avant de poursuivre.
- Elle m'a appelé en panique parce qu'elle n'arrivait pas à joindre Sachio et craignait qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, même si elle refusait de croire Shidara. Je lui ai dit de me retrouver chez Alessio. C'est lui qui me l'a confirmé, peu de temps avant l'arrivée de Jess.
Je fermai les yeux, le coeur lourd. La suite s'était révélée tellement… pénible. Le choc sur son visage. Le refus. Le visage crispé de douleur tandis qu'elle cherchait son souffle. Jess qui hurlait. Les objets autour qui volaient. Nous avions eu toutes les peines du monde pour la calmer. Je soupirai avant de me resservir en whisky. Mais le liquide ambré s'arrêta à mis chemin. Je toisai la bouteille vide d'un oeil terne avant de la reposer.
- Au moins j'étais présent au pire moment.
Je vidai mon demi-verre d'une traite. Mon utilité s'arrêtait là, malheureusement.
Invité
Invité
Sam 3 Oct 2020 - 22:34
La louve attendit avec une grande patience que son invité rassemble son courage pour éclairer ce drame encore bien opaque à son goût. Non loin d'être à l'aise, le vampire de bonne prestance pinça nerveusement ses lèvres avant de lui délivrer ce qu'il savait des circonstances. Ce nom qui franchit ses lèvres timides de mots finit par raisonner comme une pierre ricocherait sur une cloche de bronze dans son crâne. Yesfir Izbranova. Ce qualificatif là, elle en avait déjà entendu parler quelques jours auparavant de la bouche du chef de clan Bradley Dwight Hodgkin. Cette reine de la nuit avait participé à l'élaboration du projet visant à fabriquer ceux de son espèce, les lycans. A cette réflexion, son regard s'assombrit d'un voile noir et lugubre. En plus de cela, elle était également la meurtrière de Sachio. Cette femme cumulait les implications qui pouvaient bien lui coûter sa tête. Les vampires étaient loin d'être des enfants de cœur et c'était davantage probant lorsqu'il s'agissait d'un level A. Leur influence était telle que ces seigneurs pouvaient s'octroyer tous les privilèges, y compris celui de tuer impunément sans se laver des conséquences. Et cela lui était intolérable.
Tandis qu'elle allait pour ouvrir les lèvres pour demander pourquoi elle avait agi ainsi, en le poignardant de but en blanc, elle se fit vite arrêter dans son élan d'un geste de main intimant le silence. Anzu bouillonnait mais elle se fit violence pour museler sa soudaine envie de faire voler la table à travers l'autre bout de la pièce. De la Roche-san semblait vraiment perturbé par cet incident, certainement en proie à la tristesse et à l'incompréhension. Cela la motiva à rester tranquille. Elle ne souhaitait pas le bousculer davantage tout en sachant qu'il devait faire un effort monstre pour repenser cet événement tragique. Et comme s'il avait deviné ses pensées -non en fait, c'était la suite logique de son interrogation- il lui fit part d'emblée que personne n'avait les causes d'un tel acte. Son regard s'engorgea ensuite soudainement d'une lueur écarlate, ce mouvement de rétine brillant qui caractérisait si bien les vampires. Une braise incandescente animait ses prunelles à cause de la colère et de l'indignation. Anzu reconnaissait qu'il avait de quoi s'emporter. Cette situation devait lui causer bien des ennuis s'il s'affublait du rôle de meilleur ami envers Duchannes-san. Il devait avoir reçu sa douleur de plein fouet et subir son courroux dont la peine ne connaissait pas de limite à la profondeur de sa souffrance. C'était tout à fait compréhensible même si cela n'arrangeait en rien la situation. Rien ne s'arrangerait de toute évidence. Même si cette femme avait sa tête entre ses mains, sa peine ne s'effacerait pas. Elle n'imaginait pas non plus la position de la mère de Sachio, elle déjà dévastée et malade suite à la disparition de son époux. Et son frère... Elle n'avait même pas eu de ses nouvelles. Cette famille totalement brisée, ne connaîtra plus jamais la paix et la sérénité.
Son regard finit par reprendre la teinte d'une prairie pure mais loin d'être paisible en retenant sa colère sourde mais bien palpable. Anzu l'entendait, à ce cœur qui battait frénétiquement, pulsant le réseau de ses veines.
Mais cet assassinat restait aussi surprenant d'un autre point de vue. Cette femme, Izbranova, s'était tout bonnement volatisée. Personne ne savait où elle était. Un autre mystère qui venait épaissir son acte. En tant que Reine, Anzu se doutait qu'elle n'avait pourtant pas grand chose à craindre. Alors pourquoi cette fuite ? Les sourcils de la louve se froncèrent, perplexe et songeuse. Cette attitude était étrange et indigne d'une cheffe de clan comme cette vampire glaciale, de ce qu'elle en savait. Il devait y avoir une raison. Une raison qui lui glaçait déjà l'échine tant elle devait être stupéfiante et... Inquiétante.
Cela restait invraisemblable. Et Metuselah Shidara avait eu vent de cette information alors que Duchannes-san était en sa présence. Rien qu'en imaginant la situation, le visage de la jeune femme se ferma totalement. La réaction de sa fiancée, tout naturellement avait donc été de nier en bloc cette réalité terrible qui s'imposait brutalement à elle sans aucun préavis, sans aucune chance même de s'en extirper. Jess avait été agrippée par les griffes d'un destin qui faisait voler son présent et son futur en éclat. Le déni voulait donc qu'elle fasse appel à quelqu'un de confiance, le vampire en face de la lycane, qui reçut le châtiment de son amie dans un ouragan hurlant et cinglant. Son cœur se serra à la vue de son visage défait et de la situation pénible qui les assenait tous. Anzu ne connaissait pas bien cette femme mais... Cela lui faisait de la peine, autant que son chagrin qui continuait d'habiter le creux de son ventre.
-De la Roche-san.
Dans un mouvement lent, la main de la demoiselle vint se poser chaleureusement sur celle du client dont les pensées se bousculaient. Le corps des lycans dégageait une température supérieure à la moyenne des mortels et ce contact, aussi maigre soit-il dans ces circonstances, elle espérait au fond que cette chaleur puisse l'apaiser un court instant.
-Je sais ô combien il est difficile de perdre quelqu'un qu'on aime par dessus tout. Mais dites-vous que même si vous vous sentez impuissant face à la situation, votre présence reste un brin de lumière dans les ténèbres que traversent votre amie. Votre soutien est primordial pour conserver ne serait-ce qu'un peu de son équilibre. Vous savez, j'aurais bien aimé que quelqu'un soit là aussi pour me soutenir lorsque je traversais cette rude épreuve... Sa blessure est encore fraîche et sa peine est bien trop immense pour qu'elle puisse la contenir. Alors elle la déverse sur vous, vous qui êtes son pilier le plus digne. C'est un rôle ingrat parfois, que d'être le soutien d'une personne que vous aimez lorsqu'elle traverse une tempête qui vous emporte également. Mais sans vous pour lui tenir la main, elle serait encore plus enfoncée dans sa souffrance. Elle a besoin de vous. Même si vous vous sentez démuni, ce que je peux comprendre, elle a besoin de votre amitié. Votre présence ne suffira peut-être pas à panser son âme pour le moment mais elle la réchauffera. Elle ne sera pas seule. C'est bien là le meilleur soutien que vous pouvez lui donner.
Anzu retira ensuite sa main. Elle avait bien conscience que cet homme était inconsolable et elle n'osait pas imaginer pour son amie. Mais le meilleur qu'il puisse faire, était de rester à ses côtés et de peut-être, démêler la vérité pour lui permettre de comprendre.
-En tout cas, je suis persuadée que quelque chose se trame. Une explication bien sombre doit se cacher derrière le meurtre de Sachio-san... Et aussi derrière l'attitude anormale de cette leadeuse disparue subitement. Il ne peut s'agir que d'une machination dont on ne connaît que la surface. Un chef de clan ne disparaît pas de cette façon, sauf s'il y est contraint d'une manière ou d'une autre. Cette reine de la nuit n'aurait pas délaissé son statut sans motif. C'est évident. Sachio doit avoir fait l'objet d'un dommage ou d'une stratégie pour secouer les rangs, même si nous n'en connaissons pas la raison. Une ou plusieurs personnes se cachent dans les coulisses de cet acte, j'en mettrais ma main à couper. Une enquête est sûrement déjà en route, je me trompe ? En tant que chevalière des ombres et connaissance de Sachio-san, il est dans mes attributions de pouvoir vous venir en aide.
D'un air sérieux, la louve observa son interlocuteur, décidée à participer. Anzu comptait bien en toucher deux mots à son allié fraîchement assigné, Bradley Dwigt Hodgkin. Lui saurait peut-être l'éclairer. Il avait toujours des coups d'avance, de ce qu'elle avait compris.
-Je vais nous resservir une bouteille.
Tandis qu'elle allait pour ouvrir les lèvres pour demander pourquoi elle avait agi ainsi, en le poignardant de but en blanc, elle se fit vite arrêter dans son élan d'un geste de main intimant le silence. Anzu bouillonnait mais elle se fit violence pour museler sa soudaine envie de faire voler la table à travers l'autre bout de la pièce. De la Roche-san semblait vraiment perturbé par cet incident, certainement en proie à la tristesse et à l'incompréhension. Cela la motiva à rester tranquille. Elle ne souhaitait pas le bousculer davantage tout en sachant qu'il devait faire un effort monstre pour repenser cet événement tragique. Et comme s'il avait deviné ses pensées -non en fait, c'était la suite logique de son interrogation- il lui fit part d'emblée que personne n'avait les causes d'un tel acte. Son regard s'engorgea ensuite soudainement d'une lueur écarlate, ce mouvement de rétine brillant qui caractérisait si bien les vampires. Une braise incandescente animait ses prunelles à cause de la colère et de l'indignation. Anzu reconnaissait qu'il avait de quoi s'emporter. Cette situation devait lui causer bien des ennuis s'il s'affublait du rôle de meilleur ami envers Duchannes-san. Il devait avoir reçu sa douleur de plein fouet et subir son courroux dont la peine ne connaissait pas de limite à la profondeur de sa souffrance. C'était tout à fait compréhensible même si cela n'arrangeait en rien la situation. Rien ne s'arrangerait de toute évidence. Même si cette femme avait sa tête entre ses mains, sa peine ne s'effacerait pas. Elle n'imaginait pas non plus la position de la mère de Sachio, elle déjà dévastée et malade suite à la disparition de son époux. Et son frère... Elle n'avait même pas eu de ses nouvelles. Cette famille totalement brisée, ne connaîtra plus jamais la paix et la sérénité.
Son regard finit par reprendre la teinte d'une prairie pure mais loin d'être paisible en retenant sa colère sourde mais bien palpable. Anzu l'entendait, à ce cœur qui battait frénétiquement, pulsant le réseau de ses veines.
Mais cet assassinat restait aussi surprenant d'un autre point de vue. Cette femme, Izbranova, s'était tout bonnement volatisée. Personne ne savait où elle était. Un autre mystère qui venait épaissir son acte. En tant que Reine, Anzu se doutait qu'elle n'avait pourtant pas grand chose à craindre. Alors pourquoi cette fuite ? Les sourcils de la louve se froncèrent, perplexe et songeuse. Cette attitude était étrange et indigne d'une cheffe de clan comme cette vampire glaciale, de ce qu'elle en savait. Il devait y avoir une raison. Une raison qui lui glaçait déjà l'échine tant elle devait être stupéfiante et... Inquiétante.
Cela restait invraisemblable. Et Metuselah Shidara avait eu vent de cette information alors que Duchannes-san était en sa présence. Rien qu'en imaginant la situation, le visage de la jeune femme se ferma totalement. La réaction de sa fiancée, tout naturellement avait donc été de nier en bloc cette réalité terrible qui s'imposait brutalement à elle sans aucun préavis, sans aucune chance même de s'en extirper. Jess avait été agrippée par les griffes d'un destin qui faisait voler son présent et son futur en éclat. Le déni voulait donc qu'elle fasse appel à quelqu'un de confiance, le vampire en face de la lycane, qui reçut le châtiment de son amie dans un ouragan hurlant et cinglant. Son cœur se serra à la vue de son visage défait et de la situation pénible qui les assenait tous. Anzu ne connaissait pas bien cette femme mais... Cela lui faisait de la peine, autant que son chagrin qui continuait d'habiter le creux de son ventre.
-De la Roche-san.
Dans un mouvement lent, la main de la demoiselle vint se poser chaleureusement sur celle du client dont les pensées se bousculaient. Le corps des lycans dégageait une température supérieure à la moyenne des mortels et ce contact, aussi maigre soit-il dans ces circonstances, elle espérait au fond que cette chaleur puisse l'apaiser un court instant.
-Je sais ô combien il est difficile de perdre quelqu'un qu'on aime par dessus tout. Mais dites-vous que même si vous vous sentez impuissant face à la situation, votre présence reste un brin de lumière dans les ténèbres que traversent votre amie. Votre soutien est primordial pour conserver ne serait-ce qu'un peu de son équilibre. Vous savez, j'aurais bien aimé que quelqu'un soit là aussi pour me soutenir lorsque je traversais cette rude épreuve... Sa blessure est encore fraîche et sa peine est bien trop immense pour qu'elle puisse la contenir. Alors elle la déverse sur vous, vous qui êtes son pilier le plus digne. C'est un rôle ingrat parfois, que d'être le soutien d'une personne que vous aimez lorsqu'elle traverse une tempête qui vous emporte également. Mais sans vous pour lui tenir la main, elle serait encore plus enfoncée dans sa souffrance. Elle a besoin de vous. Même si vous vous sentez démuni, ce que je peux comprendre, elle a besoin de votre amitié. Votre présence ne suffira peut-être pas à panser son âme pour le moment mais elle la réchauffera. Elle ne sera pas seule. C'est bien là le meilleur soutien que vous pouvez lui donner.
Anzu retira ensuite sa main. Elle avait bien conscience que cet homme était inconsolable et elle n'osait pas imaginer pour son amie. Mais le meilleur qu'il puisse faire, était de rester à ses côtés et de peut-être, démêler la vérité pour lui permettre de comprendre.
-En tout cas, je suis persuadée que quelque chose se trame. Une explication bien sombre doit se cacher derrière le meurtre de Sachio-san... Et aussi derrière l'attitude anormale de cette leadeuse disparue subitement. Il ne peut s'agir que d'une machination dont on ne connaît que la surface. Un chef de clan ne disparaît pas de cette façon, sauf s'il y est contraint d'une manière ou d'une autre. Cette reine de la nuit n'aurait pas délaissé son statut sans motif. C'est évident. Sachio doit avoir fait l'objet d'un dommage ou d'une stratégie pour secouer les rangs, même si nous n'en connaissons pas la raison. Une ou plusieurs personnes se cachent dans les coulisses de cet acte, j'en mettrais ma main à couper. Une enquête est sûrement déjà en route, je me trompe ? En tant que chevalière des ombres et connaissance de Sachio-san, il est dans mes attributions de pouvoir vous venir en aide.
D'un air sérieux, la louve observa son interlocuteur, décidée à participer. Anzu comptait bien en toucher deux mots à son allié fraîchement assigné, Bradley Dwigt Hodgkin. Lui saurait peut-être l'éclairer. Il avait toujours des coups d'avance, de ce qu'elle avait compris.
-Je vais nous resservir une bouteille.
Raphaël de La Roche#104855#104855#104855#104855#104855#104855#104855
Vampire Level B - Clan B. Ryan
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Sam 10 Oct 2020 - 16:39
Je me sentais tellement impuissant devant le chagrin et la douleur de Jess. J'aurais tellement voulu la préserver de cette épreuve. Quelque part, je m'en voulais de n'avoir pas pu la protéger elle, ni protéger Sachio. Je savais pourtant que je n'y pouvais rien. Mais c'était aussi ça qui était épouvantable ; n'avoir aucun contrôle sur la situation. Ne pouvoir rien faire pour l'améliorer.
Le contact chaud de sa paume me surprit. Je levai les yeux sur sa main délicate posée sur la mienne, puis sur son visage. Sa chaleur corporelle, nettement plus élevée que la mienne -encore un contraste entre lycan et vampire- se répandit doucement pour me réchauffer de l'intérieur, chassant partiellement le froid glacial qui étouffait mon coeur. Ses mots me mirent un peu de baume au coeur. Elle ne m'apprenait rien, pourtant. Mais l'entendre de la bouche d'une inconnue avait plus de poids que celle de ma conscience.
Sa clairvoyance m'arracha un triste sourire. Ainsi elle avait compris que Jess passait ses foudres sur moi, même si ses intentions n'étaient pas de me faire souffrir. En même temps… N'avais-je pas fait remarquer à Anzu qu'elle ressemblait à ma meilleure amie sur bien des points ? Elle devait donc avoir une petite idée de ce qu'elle ressentirait à sa place. Une rage dévastatrice précédent un chagrin ravageur.
- Merci, dis-je simplement lorsqu'elle eut achevé sa longue tirade.
C'était bien peu pour lui témoigner ma reconnaissance et mon soulagement. Cependant, je n'avais pas le coeur pour m'étaler sur une longue palabre. De toute façon elle enchaîna bien vite, revenant sur le mystère qui planait sur ce drame. Je partageais sa réflexion, cependant… Comment obtenir des réponses, lorsque la principale intéressée manquait à l'appel ? N'ayant pas avancé depuis, je commençais à me résigner. Mais, Anzu me rappelait justement ce qui comptait. La vérité. Et je ne souhaitais pas que Jess restât des décennies dans l'ombre de l'incertitude, comme ce fut mon cas pour Sophie et Mickaël.
Une machination… Mon visage se ferma. Ce n'était pas tant cette hypothèse qui me déplaisait, mais les conséquences qui en découlerait ; que Sachio ne fut qu'un pion dans l'histoire. Ou pire. Un dommage collatéral. Je ne me voyais pas l'expliquer à Jess. Perdre un être cher était déjà une terrible épreuve à traverser, mais entendre qu'il était mort sans raison… Je haussai les épaules.
- Nous avons en effet débuté une enquête, mais hélas… nous avons bien peu d'éléments.
Constatant que nous manquions de carburant, Anzu s'éclipsa brièvement pour aller chercher une nouvelle bouteille. Cet interlude m'octroya le temps nécessaire pour remettre de l'ordre dans mes idées, qui commençaient à s'embrouiller avec l'alcool qui s'accumulait dans mes veines. Je pouvais continuer encore longtemps avant d'en ressentir d'autres effets. Je buvais rarement beaucoup en une soirée, mais ce n'était pas parce que je ne tenais pas l'alcool pour un vampire, uniquement parce que je n'avais pas eu d'occasion récemment.
J'appuyai ma tête dans ma main en poussant un soupir, tandis qu'Anzu se réinstallait. Je la laissai me resservir, scrutant le liquide ambré d'un regard terne. Je saisis mon verre dès qu'elle eût terminé.
- Vous avez certainement raison. Les vampires sont rodés à l'art de la manipulation. Pour certain c'en est presque un passe-temps, voire un métier, commentai-je d'une voix amère.
L'immortalité avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Et l'ennui en était très certainement un. Les vieux vampires étaient bien souvent les pires pour ça. Heureusement qu'il y avait les chevaliers de l'ombre pour leur rappeler que les humains n'étaient pas que des proies bonnes à torturer… Je redressai la tête en me souvenant de sa dernière phrase.
- Vous faites partie des chevaliers ? Depuis quand ?
Ma vivacité d'esprit commençait tout juste à s'essouffler, signe que presque litre de whisky avalé depuis mon arrivé faisait déjà effet. Mais je m'en fichais. Actuellement, je trouvais fort à propos de régaler mes papilles avec ce breuvage, surtout en si bonne compagnie. J'enchaînai donc sur une deuxième gorgée.
- Une Alpha dans les rangs des chevaliers de l'ombre… Quel atout. Aaren doit jubiler.
J'imaginais bien le chef Hunter détailler Anzu de la tête aux pieds, les yeux brillants d'intérêt. Je ne serais même pas surpris qu'il eût tenté de se frotter aux capacités exceptionnelles de la lycane. Je scrutai mon interlocutrice quelques secondes par dessus mon verre.
- Votre position autant que vos aptitudes nous seraient d'une grande aide. Comment refuser votre proposition ? Toute main tendue est bonne à saisir pour permettre à Jess d'aller de l'avant.
Et j'étais prêt à tout pour soulager son coeur, Dieu m'en était témoin.
Invité
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Lun 12 Oct 2020 - 0:43
Le remerciement était fragile et soufflé pratiquement dans un murmure fatigué et abattu. Mais elle ne s'attendait pas à une autre réaction finalement parce qu'il n'y avait rien d'autre à rajouter à cette fatalité qui emportait son amie et qui le frappait également. Elle espérait au moins l'avoir soulagé légèrement. Alors Anzu passa vite à la suite de la discussion qui commençait à prendre une tournure qui éveillait son intuition. Toutefois, même si une enquête était en cours comme elle le pensait, les renseignements restaient bien maigres pour en tirer quoique ce soit de ce qu'elle comprenait de la bouche du vampire. Ses sourcils se froncèrent, comme à son habitude où elle était en proie à une réflexion qu'elle tentait de faire aboutir d'un bout à l'autre mais malheureusement, mis à part ses suspicions elle n'avait pas d'autres ficelles sur lesquelles tirer. Il y avait bien ce témoin mais clairement il n'était pas très utile dans cette histoire. Le pauvre avait dû être pris d'assaut et interrogé à ne plus savoir où donner de la tête. Il était fort dommage que nous ne puissions rien en tirer.
La conclusion fut donc tout de suite décourageante. L'affaire stagnait.
Ce fut donc sur un soupir qu'elle accueillit cette nouvelle fort peu optimiste pour déblayer ne serait-ce une piste tangible. Elle fit donc un rapide détour pour venir chercher ce qui ressemblait à une purge de peine même si concrètement avec sa condition, Anzu devait boire des litres d'alcool pour en ressentir les effets sur son métabolisme. Son interlocuteur semblait encore plus résigné qu'elle finalement, certainement parce que cela le touchait de plus près contrairement à la louve. Bien-sûr, la mort de Sachio la secouait assez pour éprouver de la tristesse mêlée à de la colère mais ici, dans ce restaurant, c'était bien cet homme le plus éreinté. Alors qu'elle se permettait de le servir, il semblait presque absent pendant un moment, perdu dans ses pensées tandis qu'il observait la boisson dans son verre. Elle se demandait alors si cela se révélait être une bonne idée que de continuer à le faire boire même si en soi il ne risquait rien. Mais les dégâts émotionnels étaient à prendre au sérieux surtout quand on comptait les noyer dans une bouteille. Enfin, si c'était ce qu'il souhaitait, elle le lui permettrait c'était bien la moindre des choses même si elle n'avait pas vraiment d'idée concernant sa résistance.
-Pour le coup, vous ne m'apprenez rien. Après tout, je suis un résultat direct qui découle de leur ennui. Je suis plutôt réussie ne trouvez-vous pas ?
Elle marqua cette remarque d'un rire cristallin pour souligner son humour plutôt noir pour le coup. Mais pour émettre ce genre de commentaire avec autant de dédain, il devait se montrer aussi atterré que la louve par l'attitude de ses congénères portés sur l'art de la manipulation pour stimuler leur temps d'immortel. Toutefois, c'était véridique. Sa simple existence dépendait bien de l'exubérance de ce fou furieux se prenant pour dieu bien. Elle était née lycane, certes, mais si ses parents n'avaient pas été attrapés par ce vampire elle ne serait pas là aujourd'hui. Était-ce une sorte de manifestation du destin qui viserait à lui faire payer ses actes ? La lycane ne croyait pas en ce genre de choses mais l'envisager de ce point de vue était satisfaisant.
-Ca ne vous inquiète pas parfois de la Roche-san ? Enfin, je veux dire... En tant qu'immortel. Est-ce que vous avez déjà craint de virer comme vos congénères, à perdre le goût de vivre au point même de négliger l'existence pour tronquer cet ennui ?
A vrai dire, cette interrogation avait déjà effleuré son esprit suite à l'entretien passé avec Dwight Hodgkin. Pour le moment, elle était une jeune femme toute fraîche et pleine de bonne volonté pour équilibrer l'avenir entre les races, à l'esprit pacifique et idéaliste. Pourtant avec tous ces événements, elle avait peur de la personne qu'elle pourrait devenir lorsque les années s'écouleront lentement. Il lui avait fourni le conseil de toujours se concentrer sur l'important, sur ce qui comptait vraiment, sur son entourage mais aux prunelles éveillées de la lycane, trop de choses ne pouvaient pas être ignorées même si au fond, elle était incapable de chasser la misère du monde. Toutefois elle souhaitait s'y tenir, s'y donner et soutenir cette cause. Mais si un jour elle perdait pied ? Si un jour, elle perdait son souffle ? Si un jour, elle se brisait en mille morceaux comme Duchannes-san, qu'adviendrait-il ? Est-ce qu'elle se réfugierait elle aussi dans la violence à en perdre son âme pour tromper son immortalité ? Pour le moment, elle était trop jeune pour connaître la réponse mais elle y pensait de temps en temps.
Soudainement la question du noble fit irruption dans son esprit pour la sortir de sa torpeur.
-Oh... Ca ne fait que peu de temps. Pour être honnête, j'ai été validée très récemment par le père Kobayashi-san. Cette épreuve n'était pas une partie de plaisir mais elle m'a permis de me recentrer sur moi-même étrangement dans une prise de conscience assez détonante.
C'était à cette session qu'elle s'était rendue compte à quel point elle n'en voulait pas aux vampires, mais plutôt à elle-même. Son impuissance l'avait poussé à trouver des responsables contre lesquels elle pouvait s'en prendre. Les vampires. Les humains. Et finalement après cette entrevue, elle s'était libéré d'un poids, celui de sa propre faiblesse. Grâce à cela, elle avait avancé et en était ressortie plus forte et déterminée. Anzu se mit à rire, assez amusée lorsqu'il aborda Hermansson mais aussi parce qu'elle sentait bien que le degré d'alcool commençait à s'emparer de son organisme.
-Il était très intéressé, oui. Avez-vous déjà eu l'occasion de le rencontrer ? Je trouve cet humain particulièrement talentueux avec un côté très malicieux qu'on aurait tort d'ignorer.
C'était un homme malin et stratège entre autres qualités évidemment. Il fallait au moins cela pour diriger une communauté comme les chevaliers des ombres. Toutefois, ce hunter avait su attirer sa confiance bien qu'elle était restée sur ses gardes au premier abord, elle avait vite fini par abaisser sa méfiance au cours de la discussion.
-Je ferais mon possible.
Même si au delà de la mort injuste de cette connaissance qu'elle appréciait, quelque chose d'obscur se nichait dans cet événement chaotique. Il lui fallait donc envisager de pousser les recherches. Tellement de choses à gérer tout à la fois... Sa meute. Le virus. L'arme anti-lycan. Mia Ogawa. Vilhelm Jarlsonfel. Les chevaliers. Renfield. Sachio. Izbranova. Personne n'était au bout de ses peines.
La conclusion fut donc tout de suite décourageante. L'affaire stagnait.
Ce fut donc sur un soupir qu'elle accueillit cette nouvelle fort peu optimiste pour déblayer ne serait-ce une piste tangible. Elle fit donc un rapide détour pour venir chercher ce qui ressemblait à une purge de peine même si concrètement avec sa condition, Anzu devait boire des litres d'alcool pour en ressentir les effets sur son métabolisme. Son interlocuteur semblait encore plus résigné qu'elle finalement, certainement parce que cela le touchait de plus près contrairement à la louve. Bien-sûr, la mort de Sachio la secouait assez pour éprouver de la tristesse mêlée à de la colère mais ici, dans ce restaurant, c'était bien cet homme le plus éreinté. Alors qu'elle se permettait de le servir, il semblait presque absent pendant un moment, perdu dans ses pensées tandis qu'il observait la boisson dans son verre. Elle se demandait alors si cela se révélait être une bonne idée que de continuer à le faire boire même si en soi il ne risquait rien. Mais les dégâts émotionnels étaient à prendre au sérieux surtout quand on comptait les noyer dans une bouteille. Enfin, si c'était ce qu'il souhaitait, elle le lui permettrait c'était bien la moindre des choses même si elle n'avait pas vraiment d'idée concernant sa résistance.
-Pour le coup, vous ne m'apprenez rien. Après tout, je suis un résultat direct qui découle de leur ennui. Je suis plutôt réussie ne trouvez-vous pas ?
Elle marqua cette remarque d'un rire cristallin pour souligner son humour plutôt noir pour le coup. Mais pour émettre ce genre de commentaire avec autant de dédain, il devait se montrer aussi atterré que la louve par l'attitude de ses congénères portés sur l'art de la manipulation pour stimuler leur temps d'immortel. Toutefois, c'était véridique. Sa simple existence dépendait bien de l'exubérance de ce fou furieux se prenant pour dieu bien. Elle était née lycane, certes, mais si ses parents n'avaient pas été attrapés par ce vampire elle ne serait pas là aujourd'hui. Était-ce une sorte de manifestation du destin qui viserait à lui faire payer ses actes ? La lycane ne croyait pas en ce genre de choses mais l'envisager de ce point de vue était satisfaisant.
-Ca ne vous inquiète pas parfois de la Roche-san ? Enfin, je veux dire... En tant qu'immortel. Est-ce que vous avez déjà craint de virer comme vos congénères, à perdre le goût de vivre au point même de négliger l'existence pour tronquer cet ennui ?
A vrai dire, cette interrogation avait déjà effleuré son esprit suite à l'entretien passé avec Dwight Hodgkin. Pour le moment, elle était une jeune femme toute fraîche et pleine de bonne volonté pour équilibrer l'avenir entre les races, à l'esprit pacifique et idéaliste. Pourtant avec tous ces événements, elle avait peur de la personne qu'elle pourrait devenir lorsque les années s'écouleront lentement. Il lui avait fourni le conseil de toujours se concentrer sur l'important, sur ce qui comptait vraiment, sur son entourage mais aux prunelles éveillées de la lycane, trop de choses ne pouvaient pas être ignorées même si au fond, elle était incapable de chasser la misère du monde. Toutefois elle souhaitait s'y tenir, s'y donner et soutenir cette cause. Mais si un jour elle perdait pied ? Si un jour, elle perdait son souffle ? Si un jour, elle se brisait en mille morceaux comme Duchannes-san, qu'adviendrait-il ? Est-ce qu'elle se réfugierait elle aussi dans la violence à en perdre son âme pour tromper son immortalité ? Pour le moment, elle était trop jeune pour connaître la réponse mais elle y pensait de temps en temps.
Soudainement la question du noble fit irruption dans son esprit pour la sortir de sa torpeur.
-Oh... Ca ne fait que peu de temps. Pour être honnête, j'ai été validée très récemment par le père Kobayashi-san. Cette épreuve n'était pas une partie de plaisir mais elle m'a permis de me recentrer sur moi-même étrangement dans une prise de conscience assez détonante.
C'était à cette session qu'elle s'était rendue compte à quel point elle n'en voulait pas aux vampires, mais plutôt à elle-même. Son impuissance l'avait poussé à trouver des responsables contre lesquels elle pouvait s'en prendre. Les vampires. Les humains. Et finalement après cette entrevue, elle s'était libéré d'un poids, celui de sa propre faiblesse. Grâce à cela, elle avait avancé et en était ressortie plus forte et déterminée. Anzu se mit à rire, assez amusée lorsqu'il aborda Hermansson mais aussi parce qu'elle sentait bien que le degré d'alcool commençait à s'emparer de son organisme.
-Il était très intéressé, oui. Avez-vous déjà eu l'occasion de le rencontrer ? Je trouve cet humain particulièrement talentueux avec un côté très malicieux qu'on aurait tort d'ignorer.
C'était un homme malin et stratège entre autres qualités évidemment. Il fallait au moins cela pour diriger une communauté comme les chevaliers des ombres. Toutefois, ce hunter avait su attirer sa confiance bien qu'elle était restée sur ses gardes au premier abord, elle avait vite fini par abaisser sa méfiance au cours de la discussion.
-Je ferais mon possible.
Même si au delà de la mort injuste de cette connaissance qu'elle appréciait, quelque chose d'obscur se nichait dans cet événement chaotique. Il lui fallait donc envisager de pousser les recherches. Tellement de choses à gérer tout à la fois... Sa meute. Le virus. L'arme anti-lycan. Mia Ogawa. Vilhelm Jarlsonfel. Les chevaliers. Renfield. Sachio. Izbranova. Personne n'était au bout de ses peines.
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