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Mer 30 Déc 2020 - 0:19
C'est dans ce genre de situation que je me trouve la plus pitoyable, mais Riven est de très loin ce qui se rapproche le plus d’une véritable amie sincère qui sait me comprendre et me prendre dans toute ma complexité tout en m’autorisant souvent de la remettre dans le bon chemin. C’est sans doute une sorte de position aussi privilégiée qu’elle a pour moi que je dois en avoir pour elle. J’ai su dès lors de notre rencontre qu’elle saurait être de ces gens comme moi, au caractère trempé répondant au devoir avant toute considération personnelle. Toutefois, depuis quelques temps, mon mental fléchit dans une direction qui tend à la faiblesse et bien que n’ayant pas non plus fait d’esclandre à l’Enclave, mon ton fut bien sec envers elle.
Je me faufilai, pas après pas, dans les chemins menant aux vastes domaines et autre habitation excentrées de la ville. Plus au calme tout en restant à proximité de tout, c’était un excellent moyen de concilier tranquillité et praticité. Oh je ne pouvais pas dire que je n’étais pas tranquille pour ma part là où je réside. C’est un domaine important tout en restant d’une relative modestie, le tout implanté à côté du cimetière ou presque et dans le calme du quartier culturel, tout en étant relativement peu éloigné de l’hôpital.
Je n’ai nullement peur de parcourir tout ce chemin à pied et seule. Ma magie est assez efficace pour me procurer une sécurité sereine. C’est ainsi que j’arrivai là où la toute puissante Justice de l’Enclave résidait depuis maintenant de nombreuses années. Le moins que l’on pouvait dire, c’était que cet endroit respirait la vie autant que chez moi. C’était une demeure qui donnait le change mais dont l’étrangeté d’une vie solitaire centrée sur le travail me sautait aux yeux comme me renvoyant le reflet de ma propre demeure. Un sentiment au combien aussi étrange qu’inexplicable. Appelez ça l’instinct.
Je me faufilai alors vers la porte massive de la bâtisse pour enfin lui signifier ma présence en sonnant. Il était tard. Assez pour qu’elle ne soit plus au bureau et veuille s’accorder un repos après sans doute deux jours aussi intense que moi, mais pas assez pour qu’elle ne soit pas à réfléchir dans son coin, sans doute un cabinet personnel dans sa demeure avec tout un tas de papiers divers et variés. Tout ce que j’espérai alors, c’était qu’elle ne ruminait pas trop sa colère et sa frustration qui avaient pu se développer lors de la séance de l’Enclave.
Je me faufilai, pas après pas, dans les chemins menant aux vastes domaines et autre habitation excentrées de la ville. Plus au calme tout en restant à proximité de tout, c’était un excellent moyen de concilier tranquillité et praticité. Oh je ne pouvais pas dire que je n’étais pas tranquille pour ma part là où je réside. C’est un domaine important tout en restant d’une relative modestie, le tout implanté à côté du cimetière ou presque et dans le calme du quartier culturel, tout en étant relativement peu éloigné de l’hôpital.
Je n’ai nullement peur de parcourir tout ce chemin à pied et seule. Ma magie est assez efficace pour me procurer une sécurité sereine. C’est ainsi que j’arrivai là où la toute puissante Justice de l’Enclave résidait depuis maintenant de nombreuses années. Le moins que l’on pouvait dire, c’était que cet endroit respirait la vie autant que chez moi. C’était une demeure qui donnait le change mais dont l’étrangeté d’une vie solitaire centrée sur le travail me sautait aux yeux comme me renvoyant le reflet de ma propre demeure. Un sentiment au combien aussi étrange qu’inexplicable. Appelez ça l’instinct.
Je me faufilai alors vers la porte massive de la bâtisse pour enfin lui signifier ma présence en sonnant. Il était tard. Assez pour qu’elle ne soit plus au bureau et veuille s’accorder un repos après sans doute deux jours aussi intense que moi, mais pas assez pour qu’elle ne soit pas à réfléchir dans son coin, sans doute un cabinet personnel dans sa demeure avec tout un tas de papiers divers et variés. Tout ce que j’espérai alors, c’était qu’elle ne ruminait pas trop sa colère et sa frustration qui avaient pu se développer lors de la séance de l’Enclave.
Irina ▬ Bonsoir Riven. Lui dis-je en russe à l’ouverture de la porte.Il était très rare que je descende à ce niveau de familiarité avec qui que ce soit et plus encore avec elle que je respecte énormément. En réalité, cela n’arrivait que lorsque nous nous trouvions seules et souvent dans un cadre très intimiste ou isolé, comme ce soir. Mais il était facile de voir à mon accoutrement, que j’étais bien loin de vouloir incarner mon rôle de Secret ce soir avec elle. Loin du standing de mes robes élégantes, raffinées et d’un autre temps ainsi que de mon masque, j’étais avec un ensemble certes valorisant pour ma silhouette, mais bien plus fonctionnel pour marcher longuement ou même me battre avec une jupe assez courte, fendue et flexible pour laisser mes jambes libres, un collant noir qui est pour le moins robuste et surtout des chaussures ayant plus l’apparence de chaussures militaire qu’autre chose. Une petite veste en cuir solide par-dessus un t-shirt sans manches rouge et noir. Autant dire que cela m’arrivait très rarement d’être habillée autant à la cool que cela comme on dit.
Irina ▬ Un verre ça te dit ? Dis-je en soulevant le clapet en cuir de mon sac pour révéler une bouteille.Pour le coup, je ne me suis pas fichu d’elle avec cette vodka. C’était de la Vodka Beluga, celle sur qui pratiquement tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit de la meilleure au monde. Toute droit venu de Sibérie et bien au-dessus de tous ces produits de luxes arrivant derrière elle, comme les excentricités des tsars d’entant consommant une vodka enrichie à l’or. Il fallait que j’arrondisse les angles avec elle et il était évident que cela devait commencer par une bonne bouteille en guise d’entrée en matière. En attendant, je restais suspendue à ses lèvres à espérer qu’elle ait le temps pour souffler avec moi.
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Ven 1 Jan 2021 - 19:49
Je m'étais esquivée sans demander mon reste dès que la réunion des Enclavistes fut clôturée. Pas un mot. Pas un regard. Pas une seule petite attention envers mes collègues. J'étais partie comme une lionne sortirait de sa cage dans une colère muette mais virulente. Une simple ridule sur mon front suffisait pour faire comprendre à n'importe qui qu'il était bien inutile de m'adresser la parole.
Ma rancoeur me tenait encore au ventre comme un plat mal digéré. Je ne parvenais même plus à me concentrer tant mon esprit remuait telle une tempête en plein éveil. J'avais passé ses deux derniers jours à cramer autant de bûche que les alentours me le permettaient jusqu'à ce que je n'en trouve plus. Cette fureur intense me consumait autant que le désir de faire flamber l'univers entier. Il ne s'agissait pas seulement de moi, mon état ou de mes pensées. Cette Enclave siphonnait mon énergie et taquinait ma patience dangereusement. Je ne comprenais pas comment nous avions pu en arriver là avec autant d'inconscience. Je ne supportais plus cet état frigorifique dans lequel nous nous acharnions à rester congelés. Les sorciers méritaient la lumière, les sorciers devraient gouverner le monde plutôt que de s'y plier. Nous avions des moyens dont nous ne disposions que pour nous cacher en majeure partie. Et même si j'avais bien conscience que notre peuple restait moindre et fragile, nous ne faisions pas plus d'efforts pour l'étoffer. Pire encore. Nous nous évincions nous-mêmes, à décharge de mon propre rôle qui en restait le parfait exemple. Les Enclavistes se permettaient de tricoter avec les règles comme bon leur semblaient. Ils me demandaient d'arranger leurs affaires, de me taire, de faire preuve de tolérance et de grâce. Cette affaire avec la Sentinelle me donnait envie de vomir alors que j'avais cédé lamentablement à offrir le privilège de notre secret à une humaine, sur demande même d'Irina. Mon intérieur me brûlait les entrailles comme un incendie prêt à éclater.
Lamentable. Lamentable. Ils étaient lamentables.
J'essayais pourtant de me raisonner, de trouver un sens à ces agissements ou même de me convaincre que ma place était bien ici. Mais ma volonté moisissait toujours un peu plus alors que je luttais pour rester dans le droit chemin. J'étais sur le fil du rasoir, me surprenant à douter soudainement de ma place ou plutôt de celle qu'ils m'accordent. Je n'étais qu'un putain d'épouvantail pour effrayer les jeunes quand d'autres, sensés être plus responsables, s'amusaient des lois et de leurs privilèges. Jamais je n'aurais permis une telle chose et pourtant, on m'y rabaissait. J'avais la honte, je devenais une honte. On me soumettait à l'inaction alors que d'autres prenaient leurs aises. Finalement, ce type, ce Wishmaker aussi détestable soit-il, avait bien raison. Qu'est ce que la Loi ? Le bien ? Le mal ? Chacun s'octroie ses propres règles et même si j'ai beau être intraitable, on ne me permettait même pas d'appliquer mon véritable rôle, mon vrai règne. Il fallait que tout cela change, que je fasse seulement comme je l'entends en dépit du pouvoir des autres. Que ma version soit la meilleure pour le bien de cette communauté qui s'effondrait, car avant tout, je voulais les protéger. Si je ne le pouvais plus, alors je n'aurais rien à faire là. Cela m'arrachait la langue de l'admettre mais ce criminel de haut vol, qu'il soit humain, créature ou qu'importe son statut finalement, je lui donnais raison. Je voulais être plus qu'un instrument. Peut-être qu'un jour, je m'octroierai un temps pour lui rendre visite. Il me détestait certes, mais cela avait été intéressant. Et quand bien même, il m'avait malgré lui mis une vérité sous le nez que je touchais maintenant des doigts. Quelle frustration.
La Justice, c'est moi et cette Loi n'est qu'un support dont j'ai la manipulation à ma simple guise et convenance. Le Bouclier non plus n'avait pas si tort. J'abaissais un marteau, je le martelais et je l'écrasais sur la tête des autres mais il ne s'agissait pas là de ma dimension la plus totale. J'en avais assez d'être réduite à un objet, à des caprices et des illusions. Si les choses ne changeaient pas, je les forcerai en mon nom. S'ils souhaitaient m'en empêcher, je ne répondrai plus de rien et les laisserai crever à leur triste sort. Peut-être était-ce là, la conclusion finale ?
Riven.
Mon regard se détourna ensuite vers le miroir alors que j'avais cru entendre mon nom. Un reflet familier s'y inscrivait, une fillette d'une chevelure aussi flambante que la mienne.
Tu as compris maintenant ? Personne ne sera jamais de ton côté. Les autres, ils n'entendent pas raison. Ils sont égoïstes. Ils ne méritent pas ta protection, tes efforts et ta miséricorde. Ils se moquent de toi. Tu devrais les brû...
J'éclatais d'un coup de poing le miroir dans une respiration étrangement tremblante. Encore... Je la voyais encore une fois. Cette gamine. Je dus faire un effort pour reprendre mon calme habituel. Qu'est ce qu'il m'arrivait merde ? De temps en temps, je la voyais dans mes rêves et à chaque fois...
Tout terminait en lambeaux.
Je me levais ensuite péniblement, habillée d'une chemise de nuit en satin rouge. Je n'avais pas fait l'effort de m'habiller. Je n'avais pas pu non plus travailler après la réunion, mes pensées prenaient vraiment trop de place. Cela ne me ressemblait pas. Je fixais alors ma main, qui connaissait quelques égratignures. Avec des gants, les plaies ne se verront pas. Je devais absolument me détendre, demain j'irais à la rencontre de ce fameux changelin pour libérer ces foutus cerfs. Tss. Je me mordais la lèvre inférieure tout en me traînant jusqu 'à ma salle de bain luxueuse. Un bon bain chaud me fera sûrement le plus grand bien, même si j'aurais préféré évacuer autrement, mais cela ferait trop de dégâts. Je posais ainsi mes fesses sur le rebord tout en allumant le robinet avec un degré de chaleur satisfaisant pour mon élément du feu, bouillant. Mon regard s'attarda sur quelques boules de savon que je fis glisser dans l'eau. La baignoire se remplit rapidement et une fois fait, je découvrais mes épaules dans l'optique d'y confondre ma peau de lait. Mais la sonnerie de ma demeure se mit à retentir. Je me rhabillais donc, étonnée d'une telle visite à cette heure. Je serrais donc un gilet contre moi par dessus ma nuisette et m'en alla à l'entrée, pieds nus.
A ma grand surprise lorsque j'ouvris la porte, ce fut Irina que j'aperçus sur mon perron. Pas le Secret de tous les jours, avec son masque, ses longues robes victoriennes, ses corsets et cette attitude froide et imposante. C'était une Irina peu conforme à ses habitudes, décontractée d'allure à visage découvert. Je lui lançais d'emblée, je l’admettais, un regard peu chaleureux en guise d'accueil.
-Dobryy vecher, Irina.
Je lui répondis néanmoins en russe, signe inconscient sûrement que je n'avais pas l'âme à la jeter hors de chez moi malgré tout. Toutefois, cette forme de familiarité avait aussi ce don d'être réconfortant. Je la respectais énormément comme Enclaviste, bien que parfois il arrivait que nous nous confrontions dans des joutes verbales cinglantes. Mais son attitude, cette fois-ci, m'avait irritée. Ses remarques m'avaient hérissée le poil autant que pourrait le faire une mauvaise vodka. Mais si cela m'avait touchée, la raison résidait dans l'estime plus haute que je lui portais à elle, plutôt qu'un autre. Je la fixais de mon air fléchi et inflexible comme à la veille d'un jugement, même si mon accoutrement actuel, très décontracte, atténuait mon courroux. J'avais moins fière allure, forcément. J'eus également le réflexe imminent de cacher ma main abîmée, même si, je m'en doutais ce détail ne lui aurait pas échappé.
Cependant lorsqu'elle me présenta une bouteille, je ne pus m'empêcher de soupirer et de ranger ma superbe colérique, retrouvant une contenance davantage détendue -comme vaincue, je n'avais pas la force de m'énerver et elle devait bien avoir une raison pour me trouver là.
-Tu m'apportes une bouteille, je ne vais pas dire non, dis-je en me décalant sur le côté pour la laisser rentrer.
Je me demandais tout de même ce qui pouvait bien l'amener. Elle n'avait vraiment pas l'air dans son assiette, ce qui aurait pu en choquer plus d'un. Irina ne montrait jamais son vrai visage, il était forgé dans un fer incorruptible ne laissant rien dévoiler.
Alors qu'elle me passait devant, je refermais la porte à clé.
-Je n'ai pas fait de rangement.
Mon salon était jonché de paperasse en tous noms, de cartons et de classeurs. Il était également possible d'apercevoir la tonne de bûches noires dans la cheminée géante, entassées les unes sur les autres ayant fait office de ma colère pour extérioriser. Mais qu'importe, si c'était Irina, je pouvais encore laisser cette brèche ouverte sur mon âme.
Je me retournais ensuite vers elle, d'un ton plus calme et avenant, presque doux.
-J'allais prendre un bain.
A demi-mot, cela était bien une invitation amicale dans un cadre pouvant offrir une dimension plus intime et détendue, sans bien entendu, oublier la bouteille de vodka.
Ma rancoeur me tenait encore au ventre comme un plat mal digéré. Je ne parvenais même plus à me concentrer tant mon esprit remuait telle une tempête en plein éveil. J'avais passé ses deux derniers jours à cramer autant de bûche que les alentours me le permettaient jusqu'à ce que je n'en trouve plus. Cette fureur intense me consumait autant que le désir de faire flamber l'univers entier. Il ne s'agissait pas seulement de moi, mon état ou de mes pensées. Cette Enclave siphonnait mon énergie et taquinait ma patience dangereusement. Je ne comprenais pas comment nous avions pu en arriver là avec autant d'inconscience. Je ne supportais plus cet état frigorifique dans lequel nous nous acharnions à rester congelés. Les sorciers méritaient la lumière, les sorciers devraient gouverner le monde plutôt que de s'y plier. Nous avions des moyens dont nous ne disposions que pour nous cacher en majeure partie. Et même si j'avais bien conscience que notre peuple restait moindre et fragile, nous ne faisions pas plus d'efforts pour l'étoffer. Pire encore. Nous nous évincions nous-mêmes, à décharge de mon propre rôle qui en restait le parfait exemple. Les Enclavistes se permettaient de tricoter avec les règles comme bon leur semblaient. Ils me demandaient d'arranger leurs affaires, de me taire, de faire preuve de tolérance et de grâce. Cette affaire avec la Sentinelle me donnait envie de vomir alors que j'avais cédé lamentablement à offrir le privilège de notre secret à une humaine, sur demande même d'Irina. Mon intérieur me brûlait les entrailles comme un incendie prêt à éclater.
Lamentable. Lamentable. Ils étaient lamentables.
J'essayais pourtant de me raisonner, de trouver un sens à ces agissements ou même de me convaincre que ma place était bien ici. Mais ma volonté moisissait toujours un peu plus alors que je luttais pour rester dans le droit chemin. J'étais sur le fil du rasoir, me surprenant à douter soudainement de ma place ou plutôt de celle qu'ils m'accordent. Je n'étais qu'un putain d'épouvantail pour effrayer les jeunes quand d'autres, sensés être plus responsables, s'amusaient des lois et de leurs privilèges. Jamais je n'aurais permis une telle chose et pourtant, on m'y rabaissait. J'avais la honte, je devenais une honte. On me soumettait à l'inaction alors que d'autres prenaient leurs aises. Finalement, ce type, ce Wishmaker aussi détestable soit-il, avait bien raison. Qu'est ce que la Loi ? Le bien ? Le mal ? Chacun s'octroie ses propres règles et même si j'ai beau être intraitable, on ne me permettait même pas d'appliquer mon véritable rôle, mon vrai règne. Il fallait que tout cela change, que je fasse seulement comme je l'entends en dépit du pouvoir des autres. Que ma version soit la meilleure pour le bien de cette communauté qui s'effondrait, car avant tout, je voulais les protéger. Si je ne le pouvais plus, alors je n'aurais rien à faire là. Cela m'arrachait la langue de l'admettre mais ce criminel de haut vol, qu'il soit humain, créature ou qu'importe son statut finalement, je lui donnais raison. Je voulais être plus qu'un instrument. Peut-être qu'un jour, je m'octroierai un temps pour lui rendre visite. Il me détestait certes, mais cela avait été intéressant. Et quand bien même, il m'avait malgré lui mis une vérité sous le nez que je touchais maintenant des doigts. Quelle frustration.
La Justice, c'est moi et cette Loi n'est qu'un support dont j'ai la manipulation à ma simple guise et convenance. Le Bouclier non plus n'avait pas si tort. J'abaissais un marteau, je le martelais et je l'écrasais sur la tête des autres mais il ne s'agissait pas là de ma dimension la plus totale. J'en avais assez d'être réduite à un objet, à des caprices et des illusions. Si les choses ne changeaient pas, je les forcerai en mon nom. S'ils souhaitaient m'en empêcher, je ne répondrai plus de rien et les laisserai crever à leur triste sort. Peut-être était-ce là, la conclusion finale ?
Riven.
Mon regard se détourna ensuite vers le miroir alors que j'avais cru entendre mon nom. Un reflet familier s'y inscrivait, une fillette d'une chevelure aussi flambante que la mienne.
Tu as compris maintenant ? Personne ne sera jamais de ton côté. Les autres, ils n'entendent pas raison. Ils sont égoïstes. Ils ne méritent pas ta protection, tes efforts et ta miséricorde. Ils se moquent de toi. Tu devrais les brû...
J'éclatais d'un coup de poing le miroir dans une respiration étrangement tremblante. Encore... Je la voyais encore une fois. Cette gamine. Je dus faire un effort pour reprendre mon calme habituel. Qu'est ce qu'il m'arrivait merde ? De temps en temps, je la voyais dans mes rêves et à chaque fois...
Tout terminait en lambeaux.
Je me levais ensuite péniblement, habillée d'une chemise de nuit en satin rouge. Je n'avais pas fait l'effort de m'habiller. Je n'avais pas pu non plus travailler après la réunion, mes pensées prenaient vraiment trop de place. Cela ne me ressemblait pas. Je fixais alors ma main, qui connaissait quelques égratignures. Avec des gants, les plaies ne se verront pas. Je devais absolument me détendre, demain j'irais à la rencontre de ce fameux changelin pour libérer ces foutus cerfs. Tss. Je me mordais la lèvre inférieure tout en me traînant jusqu 'à ma salle de bain luxueuse. Un bon bain chaud me fera sûrement le plus grand bien, même si j'aurais préféré évacuer autrement, mais cela ferait trop de dégâts. Je posais ainsi mes fesses sur le rebord tout en allumant le robinet avec un degré de chaleur satisfaisant pour mon élément du feu, bouillant. Mon regard s'attarda sur quelques boules de savon que je fis glisser dans l'eau. La baignoire se remplit rapidement et une fois fait, je découvrais mes épaules dans l'optique d'y confondre ma peau de lait. Mais la sonnerie de ma demeure se mit à retentir. Je me rhabillais donc, étonnée d'une telle visite à cette heure. Je serrais donc un gilet contre moi par dessus ma nuisette et m'en alla à l'entrée, pieds nus.
A ma grand surprise lorsque j'ouvris la porte, ce fut Irina que j'aperçus sur mon perron. Pas le Secret de tous les jours, avec son masque, ses longues robes victoriennes, ses corsets et cette attitude froide et imposante. C'était une Irina peu conforme à ses habitudes, décontractée d'allure à visage découvert. Je lui lançais d'emblée, je l’admettais, un regard peu chaleureux en guise d'accueil.
-Dobryy vecher, Irina.
Je lui répondis néanmoins en russe, signe inconscient sûrement que je n'avais pas l'âme à la jeter hors de chez moi malgré tout. Toutefois, cette forme de familiarité avait aussi ce don d'être réconfortant. Je la respectais énormément comme Enclaviste, bien que parfois il arrivait que nous nous confrontions dans des joutes verbales cinglantes. Mais son attitude, cette fois-ci, m'avait irritée. Ses remarques m'avaient hérissée le poil autant que pourrait le faire une mauvaise vodka. Mais si cela m'avait touchée, la raison résidait dans l'estime plus haute que je lui portais à elle, plutôt qu'un autre. Je la fixais de mon air fléchi et inflexible comme à la veille d'un jugement, même si mon accoutrement actuel, très décontracte, atténuait mon courroux. J'avais moins fière allure, forcément. J'eus également le réflexe imminent de cacher ma main abîmée, même si, je m'en doutais ce détail ne lui aurait pas échappé.
Cependant lorsqu'elle me présenta une bouteille, je ne pus m'empêcher de soupirer et de ranger ma superbe colérique, retrouvant une contenance davantage détendue -comme vaincue, je n'avais pas la force de m'énerver et elle devait bien avoir une raison pour me trouver là.
-Tu m'apportes une bouteille, je ne vais pas dire non, dis-je en me décalant sur le côté pour la laisser rentrer.
Je me demandais tout de même ce qui pouvait bien l'amener. Elle n'avait vraiment pas l'air dans son assiette, ce qui aurait pu en choquer plus d'un. Irina ne montrait jamais son vrai visage, il était forgé dans un fer incorruptible ne laissant rien dévoiler.
Alors qu'elle me passait devant, je refermais la porte à clé.
-Je n'ai pas fait de rangement.
Mon salon était jonché de paperasse en tous noms, de cartons et de classeurs. Il était également possible d'apercevoir la tonne de bûches noires dans la cheminée géante, entassées les unes sur les autres ayant fait office de ma colère pour extérioriser. Mais qu'importe, si c'était Irina, je pouvais encore laisser cette brèche ouverte sur mon âme.
Je me retournais ensuite vers elle, d'un ton plus calme et avenant, presque doux.
-J'allais prendre un bain.
A demi-mot, cela était bien une invitation amicale dans un cadre pouvant offrir une dimension plus intime et détendue, sans bien entendu, oublier la bouteille de vodka.
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Sam 2 Jan 2021 - 17:48
J’étais surprise de voir comment Riven m’ouvrit. C’était bien la première fois que je la voyais dans une apparence aussi décontractée. Elle avait un gilet serré sur elle, mais portait clairement une simple chemise de nuit en satin. En réalité, je notais également qu’il y avait quelques perles d’eau sur le tissu et comme elle était également pieds nus, j’en déduis qu’elle devait se trouver dans sa salle de bain lorsque j’ai sonné. Ce n’était pas vraiment idéal de déranger cette femme dans ses moments d’intimité et de détente qui, je le devinai, devaient n’être que trop rares. Si l’on ajoutait à cela la réunion désastreuse de la veille et le climat général du moment ainsi que la tension accumulée depuis des mois de crises, c’était sans doute le pire moment possible pour arriver chez elle.
Toutefois, je vu surprise qu’elle me retourne mes salutations. Son langage corporel parlait pour elle à ce moment-là. Les petites contractions faisaient ici ou là ressortir une veine ou un ligament, quelques muscles se crispant très brièvement, tout ça en disait assez pour que je comprenne. Elle n’était pas vraiment contente de me voir et c’était une réaction presque épidermique qui venait de se produire. Je l’avais contrarié à un assez haut niveau et il fallait que je me fasse pardonner.
Mais encore une fois elle me surprit lorsqu’elle se détendit d’un seul coup. Ce n’était pas son genre de lever ainsi le pied de l’accélérateur. Je m’étais préparée à une remontrance d’entrée de jeu ou au moins à un verbe un peu haut mais il n’en fut rien. En réalité, elle accepta même de bon cœur de me faire entrer, la vue de la bouteille ayant comme achevé sa volonté de me détester sans doute.
Je fus assez stupéfaite en revanche. Je lui faisais dos à ce moment-là, en train de regarder son salon du coin de l’œil. Mais elle avait bien lâcher aussi sobrement que cela qu’elle allait prendre un bain. Je connaissais Riven depuis son arrivée au Japon et son entretien pour le rôle qu’elle occupe aujourd’hui par ailleurs. Autant dire qu’avec mes talents je la connais mieux que quiconque autour d’elle aujourd’hui et pourtant elle demeure un mystère de par ma retenue. En revanche, nos échanges restent pour l’essentiels professionnels et rarement décontractés. Toutefois, c’est bien la première fois que nous nous retrouvons dans un cadre aussi intimiste. Je peinais sur l’instant à savoir ce qu’elle voulait insinuer par là. Est-ce que je la dérangeais et qu’il fallait que je fasse vite ? Peu probable vu la bouteille que nous avions à partager. Et puis cela ne fit que me rappeler la pratique des mafieux russes et les hammams qu’ils contrôlaient et dans lesquels se passaient la plupart des deals d’importance.
La logique était la suivante : un homme ne portant qu’une serviette ne peut rien cacher. C’est une sorte de métaphore se mêlant à un pragmatisme assez fort. Donc non content d’empêcher un règlement de compte armé, on ne peut compter que sur son charisme, la force de son argumentaire, car il ne faut pas se mentir, faut être douer pour avoir de la prestance en étant nu ou en serviette.
Toutefois, je vu surprise qu’elle me retourne mes salutations. Son langage corporel parlait pour elle à ce moment-là. Les petites contractions faisaient ici ou là ressortir une veine ou un ligament, quelques muscles se crispant très brièvement, tout ça en disait assez pour que je comprenne. Elle n’était pas vraiment contente de me voir et c’était une réaction presque épidermique qui venait de se produire. Je l’avais contrarié à un assez haut niveau et il fallait que je me fasse pardonner.
Mais encore une fois elle me surprit lorsqu’elle se détendit d’un seul coup. Ce n’était pas son genre de lever ainsi le pied de l’accélérateur. Je m’étais préparée à une remontrance d’entrée de jeu ou au moins à un verbe un peu haut mais il n’en fut rien. En réalité, elle accepta même de bon cœur de me faire entrer, la vue de la bouteille ayant comme achevé sa volonté de me détester sans doute.
Irina ▬ Merci beaucoup d’accepter une petite soirée, mais ne t’en fait pas pour le désordre.En réalité, ce n’était pas non plus la grande joie chez moi. J’avais mon salon un peu à l’image du sien car nous avions beaucoup de problèmes à l’hôpital des suites de la quarantaine. Certains médecins assez prestigieux étaient tout simplement partis pour des consultations privées dans d’autres établissement et se trouvaient bloqués. Même le petit préféré de l’Altruisme était aux abonnés absents alors qu’il avait été nommé par ce dernier pour reprendre la place à l’Enclave la veille. Mais rien, aucune nouvelle, juste disparu. Autant dire qu’avec un neurochirurgien de talent en moins, j’étais la seule à pouvoir prendre en main les cas les plus difficiles tout en assurant mes consultations psychiatriques et le suivit de mes patients en plus de mon rôle de Secret. C’était au moins autant l’apocalypse chez moi que chez elle, si ce n’était plus. J’étais même plutôt contente de voir que je n’étais pas la seule à me retrouver débordée par les événements. À force de cultiver chez les autres l’apparence selon laquelle nous sommes inhumaines et parfaites dans notre travail, nous finissons par nous convaincre nous-même de la supercherie. Mais nous sommes faillibles l’une comme l’autre et comme tout le monde, ce qui nous ramène à la réalité de pouvoir s’en apercevoir et de comprendre que nous sommes tous pareils en fin de compte.
Je fus assez stupéfaite en revanche. Je lui faisais dos à ce moment-là, en train de regarder son salon du coin de l’œil. Mais elle avait bien lâcher aussi sobrement que cela qu’elle allait prendre un bain. Je connaissais Riven depuis son arrivée au Japon et son entretien pour le rôle qu’elle occupe aujourd’hui par ailleurs. Autant dire qu’avec mes talents je la connais mieux que quiconque autour d’elle aujourd’hui et pourtant elle demeure un mystère de par ma retenue. En revanche, nos échanges restent pour l’essentiels professionnels et rarement décontractés. Toutefois, c’est bien la première fois que nous nous retrouvons dans un cadre aussi intimiste. Je peinais sur l’instant à savoir ce qu’elle voulait insinuer par là. Est-ce que je la dérangeais et qu’il fallait que je fasse vite ? Peu probable vu la bouteille que nous avions à partager. Et puis cela ne fit que me rappeler la pratique des mafieux russes et les hammams qu’ils contrôlaient et dans lesquels se passaient la plupart des deals d’importance.
La logique était la suivante : un homme ne portant qu’une serviette ne peut rien cacher. C’est une sorte de métaphore se mêlant à un pragmatisme assez fort. Donc non content d’empêcher un règlement de compte armé, on ne peut compter que sur son charisme, la force de son argumentaire, car il ne faut pas se mentir, faut être douer pour avoir de la prestance en étant nu ou en serviette.
Irina ▬ Je ne te cache pas mon étonnement, mais après tout pourquoi pas. Je te suis. Lui dis-je avec une grande sobriété.
Etilya sur DK RPG
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Lun 4 Jan 2021 - 20:13
Une petite soirée hein ? De quel genre ? Une soirée pyjama party entre copines ? Une réunion officieuse entre collègues ? Ou plutôt, une soirée entre deux femmes dépassées autour d'une bouteille ? Je présageais que cela avait tout l'air d'être un peu des trois en même temps. Étonnamment, je ne reçus pas une pique de sa part, elle me semblait presque conciliante alors même que la vue de ce désordre laissait constater un débordement. Cela prêtait doucement à rire. Qu'est ce qu'ils nous arrivaient, au juste ? Il était presque drôle et triste tout à la fois que cela nous arrive pratiquement en même temps. Enfin, s'il s'agissait bien de cela. Je me méfiais toujours un peu de ses tours qui visaient à me caresser dans le sens du poil pour mieux tirer ce qu'elle désirait. Je ne savais jamais réellement ce que cette femme avait derrière la tête. Peut-être venait-elle seulement m'adoucir avec sa bouteille après cette nullité de réunion pour obtenir quelque chose ? Qu'est ce que j'en savais ?
C'était pour cette raison que je lui tendais une invitation pour une discussion en toute transparence. Il était évident qu'elle serait peut-être quelque peu décontenancée par une telle requête de ma part. Nous n'étions pas intimes. Nous restions toujours factuelles, conventionnelles et professionnelles. Nous ne nous étions jamais réellement épanchées sur des confidences. Nous tenions l'une comme l'autre à notre dignité profonde ainsi qu'à notre égo qui touchait parfois le ciel même. Néanmoins, cette attitude était dans l'ordre de la logique alors même que nous avions été forgées dans cette image suprême de femmes intraitables et intouchables qu'importe l'obstacle se dressant devant nous. Cela nous influençait bien trop, au point même que nous ne nous versions jamais dans des états d'âme futiles et parasites. Il en résultait qu'aucune des deux ne songeait même à se morfondre, ni se plaindre, ni même se confier par aveu d'une faiblesse insupportable qui viendrait ternir notre façade inébranlable. Mais dans ce contexte explosif, je lui proposais un cadre digne d'une promesse à la russe. Le fossé était grand dans cette démarche inédite, j'en convenais Mais elle saisirait forcément le sens de cette demande étonnante en un claquement de doigt. En effet, il s'agissait d'un symbole fort de transparence intégrale, aussi bien du corps que de l'esprit.
Je me dirigeai ensuite vers un placard le temps de sa réflexion pour en ressortir deux verres en cristal pur, assorti au gage de qualité de sa vodka pour faire dans l'élégance et l'extravagance. Il y avait de ces habitudes qui demeuraient. Je me retournais ensuite pour la jauger alors qu'elle acceptait tièdement mon invitation. Mais au moins, c'était acquiescé.
-Parfait.
Je l'invitais donc dans l'antre de ma demeure, aux allures d'une duchesse écarlate. Ce sol en marbre n'était pas sans rappeler les damiers du dédale de la justice. Je tenais réellement à cette extension de mon envergure même s'il ne s'agissait que d'une surface bien souvent salie par des allers et venues, comme on viendrait jeter de la boue sur la balance d'un équilibre juste. Quelle ironie, vous m'en direz tant. Une fois dans la salle de bain dont les vapeurs flottaient dans l'air telle une brume légère, je posais les verres sur une petite table en verre rouge. Simple et efficace.
-Pour te changer, tu as des serviettes dans le dressing derrière la porte. Appuie sur le bouton dorée pour l'ouvrir. Troisième tiroir en bas à gauche.
Du haut-standing, j'aurais pu créer un défilé rien qu'à mes armoires bien qu'il aurait surtout été réservé à un public... Particulier ? Je m'assurais ensuite que l'eau soit assez chaude dans cette baignoire pouvant accueillir jusqu'à cinq personnes et réglais également la densité des vapeurs pour créer une ambiance plus intimiste avec ces petits nuages qui nous dissimulaient tout de même un peu. Alors que je la surveillais du coin de l'oeil, je retirais mon gilet ainsi que ma chemise de nuit, mise à nue, pour m'enrouler dans une serviette chaude que j'avais laissé exprès sur un chauffe serviette.
Le fessier installée confortablement au bord de ce grand luxe, mes jambes glissèrent dans l'eau bouillante alors que j'attendais gentiment qu'elle ne me rejoigne avec nos deux verres. Nous pourrions discuter droit dans les yeux, une fois la vodka en main en guise de symbole.
C'était pour cette raison que je lui tendais une invitation pour une discussion en toute transparence. Il était évident qu'elle serait peut-être quelque peu décontenancée par une telle requête de ma part. Nous n'étions pas intimes. Nous restions toujours factuelles, conventionnelles et professionnelles. Nous ne nous étions jamais réellement épanchées sur des confidences. Nous tenions l'une comme l'autre à notre dignité profonde ainsi qu'à notre égo qui touchait parfois le ciel même. Néanmoins, cette attitude était dans l'ordre de la logique alors même que nous avions été forgées dans cette image suprême de femmes intraitables et intouchables qu'importe l'obstacle se dressant devant nous. Cela nous influençait bien trop, au point même que nous ne nous versions jamais dans des états d'âme futiles et parasites. Il en résultait qu'aucune des deux ne songeait même à se morfondre, ni se plaindre, ni même se confier par aveu d'une faiblesse insupportable qui viendrait ternir notre façade inébranlable. Mais dans ce contexte explosif, je lui proposais un cadre digne d'une promesse à la russe. Le fossé était grand dans cette démarche inédite, j'en convenais Mais elle saisirait forcément le sens de cette demande étonnante en un claquement de doigt. En effet, il s'agissait d'un symbole fort de transparence intégrale, aussi bien du corps que de l'esprit.
Je me dirigeai ensuite vers un placard le temps de sa réflexion pour en ressortir deux verres en cristal pur, assorti au gage de qualité de sa vodka pour faire dans l'élégance et l'extravagance. Il y avait de ces habitudes qui demeuraient. Je me retournais ensuite pour la jauger alors qu'elle acceptait tièdement mon invitation. Mais au moins, c'était acquiescé.
-Parfait.
Je l'invitais donc dans l'antre de ma demeure, aux allures d'une duchesse écarlate. Ce sol en marbre n'était pas sans rappeler les damiers du dédale de la justice. Je tenais réellement à cette extension de mon envergure même s'il ne s'agissait que d'une surface bien souvent salie par des allers et venues, comme on viendrait jeter de la boue sur la balance d'un équilibre juste. Quelle ironie, vous m'en direz tant. Une fois dans la salle de bain dont les vapeurs flottaient dans l'air telle une brume légère, je posais les verres sur une petite table en verre rouge. Simple et efficace.
-Pour te changer, tu as des serviettes dans le dressing derrière la porte. Appuie sur le bouton dorée pour l'ouvrir. Troisième tiroir en bas à gauche.
Du haut-standing, j'aurais pu créer un défilé rien qu'à mes armoires bien qu'il aurait surtout été réservé à un public... Particulier ? Je m'assurais ensuite que l'eau soit assez chaude dans cette baignoire pouvant accueillir jusqu'à cinq personnes et réglais également la densité des vapeurs pour créer une ambiance plus intimiste avec ces petits nuages qui nous dissimulaient tout de même un peu. Alors que je la surveillais du coin de l'oeil, je retirais mon gilet ainsi que ma chemise de nuit, mise à nue, pour m'enrouler dans une serviette chaude que j'avais laissé exprès sur un chauffe serviette.
Le fessier installée confortablement au bord de ce grand luxe, mes jambes glissèrent dans l'eau bouillante alors que j'attendais gentiment qu'elle ne me rejoigne avec nos deux verres. Nous pourrions discuter droit dans les yeux, une fois la vodka en main en guise de symbole.
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Lun 4 Jan 2021 - 22:27
Pour Riven comme pour moi le silence était un pouvoir hors du commun et nous étions toutes deux des femmes de pouvoir. Dire le contraire ou se montrer humble sur ce point serait de la plus pure hypocrisie au contraire. Alors quand je n’entendis de ma collègue que pour seule réponse un “parfait”, je savais à quoi m’en tenir. Pourquoi revenir sur ce qui était évident pour nous deux de toute façon ? Parler pour ne rien dire était aussi absurde à nos yeux que de garder le silence sans raison. Je ne pouvais que me fier sur son corps.
Riven est de loin une femme aussi exigeante que moi à bien des égards, et à bien des égards également, nous sommes semblables elle et moi. Nous sommes à peu près de la même taille, du même poids et de la même corpulence si l’on exclut sa poitrine bien plus généreuse encore que la mienne ou sa crinière de feu. Elle s’astreint à une discipline pratiquement militaire dans tous les champs de sa vie et la fait passer pour une femme d’une grande froideur en totale opposition avec sa réputation sulfureuse. Les colères de Riven sont légendaires et craintes tant ces explosions sont rares et annonciatrice de catastrophes à venir. Pour l’heure j’y échappai donc. Toutefois, malgré sa stature, je pouvais la jauger. Il faut bien avouer que non contente de la connaître plus que beaucoup, j’étais tout de même rompue à l’exercice de connaître mon ennemi et le sonder d’un regard perçant. Non pas qu’elle était mon ennemie à ce moment-là, mais je pouvais au moins conforter mon avis sur elle grâce à ce bagage que j’avais.
Il était évident que j’avais bien cerner la volonté qu’elle avait de s’entretenir avec moi dans un cadre pour le moins singulier. Il ne serait pas étonnant qu’elle ne s’en réjouisse intérieurement tout en n’étant pas le moins du monde surprise de la chose.
Je pris soin d’enlever mes chaussures en entrant plus avant chez elle alors qu’elle me fit commença à monter ses marches en direction de sa salle de bain. Je la suivis d’un pas tranquille tout en me disant que je n’avais jamais été beaucoup plus loin chez elle que le pas de sa porte. Je n’étais même plus certaine que cela fût le cas par le passé. Du marbre impeccable, dur et froid à l’image de la propriétaire des lieux venait me mordre les pieds malgré la fine couche de tissu qui les enveloppait. Je profitais de l’occasion pour analyser un peu l’intérieur de la terrible Justice. J’étais surprise de pouvoir observer cet antre et de pouvoir glaner quelques détails m’en dévoilant un peu plus sur elle, mais je ne savais pas bien quoi en penser encore du premier coup d’œil.
La salle de bain tranchait totalement avec le reste de l’ambiance. Il y faisait très chaud, sans doute pour plaire à cette pratiquante d’une magie du feu. Il était amusant que ce ne soit qu’à cause de cela. J’évitais de chercher trop loin dans l’interprétation, mais c’était sans doute pour tout un tas de raison qu’elle appréciait la chaleur en réalité.
Clairement cette baignoire était à l’image de Riven, démesurée. Je ne savais pas trop quoi en penser non plus. On aurait dit une sorte de petit onsen, mais version jacuzzi peut être et plus intimiste. Une baignoire sur laquelle on pouvait s’installer sur les rebords en laissant seulement ses jambes baigner à l’intérieur de l’eau comme dans certain hammam à la russe dotés d’une piscine très chaude. Une petite brume très légère était rasante au-dessus de l’eau et offrait une sorte de voile de mystère à quelque corps pouvant se trouver dans l’eau.
J’hésitais un instant tout en me saisissant d’une serviette que je trouvais en effet sur une petite étagère tout de suite à l’entrée du dressing. Mais j’entendis le son du frottement du tissu venant de derrière moi. Elle avait dû ôter ce qui servait à l’habiller un minimum et avait passé une serviette. Nous jouions toutes deux à un jeu ancestral digne des grands parrains du crime organisé de chez nous comme des adolescentes n’ayant pourtant par grand-chose à vouloir l’une de l’autre. Mais nous devions impérativement jouer carte sur table dès ce soir et mettre à plat nos différents, nos tensions et avancer à nouveau sereinement. La réunion de la veille n’avait sûr que nous monter l’une contre l’autre alors que depuis sa nomination à son poste, Riven était de loin celle en qui je pouvais avoir le plus confiance. Je voulais de plus, bien lui faire comprendre mon point de vue et qu’autour de cette table “sacrée” qu’était le conseil de l’Enclave, je devais avant tout penser au mieux pour préserver le secret de notre existence. Je sais qu’en temps normal, elle n’aurait pas pris autant la mouche que ça pour mes remarques, alors il était peut-être de mon devoir que de venir aussi ce soir dans le but de l’aider si cela était dans mes capacités. C’est ce que sont censés faire les amis après tout non ?
Sans même vraiment me cacher de sa vue, je m’appuyai sur le cadre de la porte dissimulée de son dressing pour enlever mes chaussettes avant de les poser avec soin sur un petit meuble. J’ouvris ma jupe et m’en séparai pour la poser également avec soin sur le côté. J’ôtai ma veste en cuir que je posais sur un dossier de chaise se trouvant là dans un coin, très vite rejoint par mon t-shirt que je pliai un minimum pour ne pas le froisser. Je libérai ma poitrine de son carcan, mes seins restant tout de même bien galbés avant de me pencher pour faire glisser mon collant et ma culotte en dentelle noire. Je me saisis d’un geste d’une serviette que je passai autour de mon corps avant de venir rejoindre Riven sur son perchoir et de plonger à mon tour mes jambes dans l’eau.
L’eau était chaude, mais cela ne faisait que du bien après une longue journée. D’ordinaire à cette heure-là, je serais à peine rentrée chez moi après être passé diner dans un petit restaurant. Je me serais affalée dans mon canapée en lisant des dossiers avant de m’accorder une heure ou deux de sommeil avant que je ne lance les briefings du matin. Alors même si nous avions à parler sérieusement toutes les deux et potentiellement au point de devoir le faire pratiquement nues, uniquement vêtues d’une simple serviette pour le moment dans l’espoir d’être totalement honnête l’une envers l’autre, je profitai de l’instant.
Je me saisis de la bouteille pour nous servir l’une et l’autre dans les magnifiques verres qu’avait choisi Riven. Je le vais mon verre face à elle, la regardant droit dans les yeux.
Riven est de loin une femme aussi exigeante que moi à bien des égards, et à bien des égards également, nous sommes semblables elle et moi. Nous sommes à peu près de la même taille, du même poids et de la même corpulence si l’on exclut sa poitrine bien plus généreuse encore que la mienne ou sa crinière de feu. Elle s’astreint à une discipline pratiquement militaire dans tous les champs de sa vie et la fait passer pour une femme d’une grande froideur en totale opposition avec sa réputation sulfureuse. Les colères de Riven sont légendaires et craintes tant ces explosions sont rares et annonciatrice de catastrophes à venir. Pour l’heure j’y échappai donc. Toutefois, malgré sa stature, je pouvais la jauger. Il faut bien avouer que non contente de la connaître plus que beaucoup, j’étais tout de même rompue à l’exercice de connaître mon ennemi et le sonder d’un regard perçant. Non pas qu’elle était mon ennemie à ce moment-là, mais je pouvais au moins conforter mon avis sur elle grâce à ce bagage que j’avais.
Il était évident que j’avais bien cerner la volonté qu’elle avait de s’entretenir avec moi dans un cadre pour le moins singulier. Il ne serait pas étonnant qu’elle ne s’en réjouisse intérieurement tout en n’étant pas le moins du monde surprise de la chose.
Je pris soin d’enlever mes chaussures en entrant plus avant chez elle alors qu’elle me fit commença à monter ses marches en direction de sa salle de bain. Je la suivis d’un pas tranquille tout en me disant que je n’avais jamais été beaucoup plus loin chez elle que le pas de sa porte. Je n’étais même plus certaine que cela fût le cas par le passé. Du marbre impeccable, dur et froid à l’image de la propriétaire des lieux venait me mordre les pieds malgré la fine couche de tissu qui les enveloppait. Je profitais de l’occasion pour analyser un peu l’intérieur de la terrible Justice. J’étais surprise de pouvoir observer cet antre et de pouvoir glaner quelques détails m’en dévoilant un peu plus sur elle, mais je ne savais pas bien quoi en penser encore du premier coup d’œil.
La salle de bain tranchait totalement avec le reste de l’ambiance. Il y faisait très chaud, sans doute pour plaire à cette pratiquante d’une magie du feu. Il était amusant que ce ne soit qu’à cause de cela. J’évitais de chercher trop loin dans l’interprétation, mais c’était sans doute pour tout un tas de raison qu’elle appréciait la chaleur en réalité.
Clairement cette baignoire était à l’image de Riven, démesurée. Je ne savais pas trop quoi en penser non plus. On aurait dit une sorte de petit onsen, mais version jacuzzi peut être et plus intimiste. Une baignoire sur laquelle on pouvait s’installer sur les rebords en laissant seulement ses jambes baigner à l’intérieur de l’eau comme dans certain hammam à la russe dotés d’une piscine très chaude. Une petite brume très légère était rasante au-dessus de l’eau et offrait une sorte de voile de mystère à quelque corps pouvant se trouver dans l’eau.
Irina ▬ Spaciba. Répondis-je sobrement.Je suivis les instructions de la maîtresse des lieux et appuyai sur le bouton doré se trouvant sur l’un des murs de la salle de bain. Un dressing se trouvait bel et bien derrière avec beaucoup de toilettes très différentes les unes des autres. Habituée que j’étais aux tenues qu’elle avait soit au travail en tant que juge dans le monde des humains ou celle des cours de justice magique, je ne pouvais pas dire que j’avais vu Riven souvent dans ces autres atours. J’étais assez loin d’imaginer Riven comme une femme coquette pour tout dire, elle qui est souvent si rigide. Ce n’est pas le genre qu’on s’imagine s’apprêtant pour séduire bien qu’elle soit naturellement très charismatique et attire sans doute les hommes. Mais en plongeant momentanément mon regard à l’intérieur, je pouvais voir une autre facette, plus secrète de la sorcière volcanique. Elle qui passe souvent pour être au-dessus de triviaux divertissements comme le jeu de la séduction, elle était pourtant bien équipée pour.
J’hésitais un instant tout en me saisissant d’une serviette que je trouvais en effet sur une petite étagère tout de suite à l’entrée du dressing. Mais j’entendis le son du frottement du tissu venant de derrière moi. Elle avait dû ôter ce qui servait à l’habiller un minimum et avait passé une serviette. Nous jouions toutes deux à un jeu ancestral digne des grands parrains du crime organisé de chez nous comme des adolescentes n’ayant pourtant par grand-chose à vouloir l’une de l’autre. Mais nous devions impérativement jouer carte sur table dès ce soir et mettre à plat nos différents, nos tensions et avancer à nouveau sereinement. La réunion de la veille n’avait sûr que nous monter l’une contre l’autre alors que depuis sa nomination à son poste, Riven était de loin celle en qui je pouvais avoir le plus confiance. Je voulais de plus, bien lui faire comprendre mon point de vue et qu’autour de cette table “sacrée” qu’était le conseil de l’Enclave, je devais avant tout penser au mieux pour préserver le secret de notre existence. Je sais qu’en temps normal, elle n’aurait pas pris autant la mouche que ça pour mes remarques, alors il était peut-être de mon devoir que de venir aussi ce soir dans le but de l’aider si cela était dans mes capacités. C’est ce que sont censés faire les amis après tout non ?
Sans même vraiment me cacher de sa vue, je m’appuyai sur le cadre de la porte dissimulée de son dressing pour enlever mes chaussettes avant de les poser avec soin sur un petit meuble. J’ouvris ma jupe et m’en séparai pour la poser également avec soin sur le côté. J’ôtai ma veste en cuir que je posais sur un dossier de chaise se trouvant là dans un coin, très vite rejoint par mon t-shirt que je pliai un minimum pour ne pas le froisser. Je libérai ma poitrine de son carcan, mes seins restant tout de même bien galbés avant de me pencher pour faire glisser mon collant et ma culotte en dentelle noire. Je me saisis d’un geste d’une serviette que je passai autour de mon corps avant de venir rejoindre Riven sur son perchoir et de plonger à mon tour mes jambes dans l’eau.
L’eau était chaude, mais cela ne faisait que du bien après une longue journée. D’ordinaire à cette heure-là, je serais à peine rentrée chez moi après être passé diner dans un petit restaurant. Je me serais affalée dans mon canapée en lisant des dossiers avant de m’accorder une heure ou deux de sommeil avant que je ne lance les briefings du matin. Alors même si nous avions à parler sérieusement toutes les deux et potentiellement au point de devoir le faire pratiquement nues, uniquement vêtues d’une simple serviette pour le moment dans l’espoir d’être totalement honnête l’une envers l’autre, je profitai de l’instant.
Je me saisis de la bouteille pour nous servir l’une et l’autre dans les magnifiques verres qu’avait choisi Riven. Je le vais mon verre face à elle, la regardant droit dans les yeux.
Irina ▬ Nasdrovia ! Dis-je avant de prendre une gorgée de vodka.Je fermai un instant les yeux, berçant mon palais du goût si particulier de cet alcool d’un très grand raffinement et d’une grande force. D’un autre côté, je me laissais envelopper par la chaleur et la délicate quiétude du moment au point de vouloir couler toute entière dans ce bain comme si c’était le mien. Mais je n’étais pas là pour ça. J’ouvris mon regard sur ma collègue et amie, ce dernier plus froid et sérieux que jamais.
Irina ▬ Je suppose que tu m’en veux et aimerais des explications et excuses pour ma conduite à la réunion d’hier envers toi.Inutile de tourner autour du pot avec elle, je la connais assez pour savoir que cela n’aurait été qu’un nouveau jet d’huile sur le feu.
Etilya sur DK RPG
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Mer 6 Jan 2021 - 0:18
Aussi loin que je puisse me souvenir, Irina n'avait jamais franchi plus que mon perron. L'entrée de ma demeure à la rigueur mais pas plus. Je la laissais donc d'une certaine manière pénétrer dans mon antre privé, celle d'un Diable dont l'extravagance se perchait même jusque dans sa demeure. Il était convenu que nous pouvions en apprendre énormément sur une personne rien qu'à son habitation. Toutefois dans ce cas présent, la somptuosité de la demeure ne présentait qu'une extension de mon excentricité dont ma collègue avait déjà fait les contours. En d'autres termes, cela ne lui apporterait pas davantage de lumière sur mon compte, excepté en mettant le nez dans mes affaires comme elle le faisait. Après tout, nous avions tous des nuances que nous ne laissions pas nécessairement à la vue des autres. Est-ce que cela me gênait réellement finalement, que cette sorcière puisse agrandir son regard sur ma personne ? Pas tellement. Ses facultés lui laissaient déjà le loisir de tout savoir en un battement de cils bien que son œil se limitait toutefois à ce qu'il lui était autorisé de voir. En effet, par soucis de respect et de professionnalisme, nous évitions d'user de nos magies respectives sur nos collègues enclavistes. Pourtant, cela n'était pas l'envie qui me manquait quand il s'agissait de surveiller les mouvements de ceux que j'estimais les moins fiables. J'envisageais même de mettre mon talent divinatoire à exécution dans un esprit de vigilance par rapport à notre prochain entrevue. Cible principale : Alexei. Nous étions sur la touche et jusque là, mes charmants collaborateurs m'avaient conviée à une passivité que je ne tolérais plus. Je tenais à planer au-dessus de cet événement en guise de contrôle minimum, peut-être même pour subtiliser des informations plus confidentielles sur notre compte. Je comprenais amplement leur réaction, mais je me méfiais assez pour y porter de l'intérêt.
J'attendis ensuite sagement que mon invitée improvisée se défasse de ses vêtements avant d'enfiler une tenue plus légère tirée de mon armoire personnelle. D'un geste doux, je caressais l'eau du bain, les yeux quelque peu lointain rivés sur ces petits sillons qui se traçaient dans l'eau au passage de ma main avant de s'évanouir soudainement. Ainsi était l'existence. Sans mouvements et sans formes, la vie se noyait comme cette communauté s'étouffait dans son inertie. Je restais ainsi un petit moment le temps qu'elle ne s'habille de manière plus adéquate à la situation avant de me redresser. Je ne voulais pas non plus me montrer intrusive ou irrespectueuse bien que la nudité ne me dérangeait pas tant. Mais cela n'était peut-être pas de le cas de ma collègue. A l'élégance d'une panthère, ses jambes ne tardèrent pas à couler sous la surface du bain pour me rejoindre. Nous étions donc ainsi, face à face, alors qu'elle se saisissait de sa fameuse bouteille pour nous servir enfin. J'allongeais ainsi le bras pour prendre le verre qui m'était destiné pour le lever dans un même temps à sa gouverne.
-Nasdrovia.
Puis je l'imitais en avalant une gorgée dont je ressentis immédiatement la vigueur et ses notes subtiles. Il n'était pas étonnant que cet alcool soit épinglé sous le signe russe. Son caractère était le symbole même de nos mœurs. Néanmoins, cette parenthèse ne dura qu'un temps , posant mon cristal sur le côté alors qu'Irina ne s'embarrassait pas de courbettes. Je tenais les manières en horreur et préférait directement aller droit au but. Elle en avait bien conscience.
-Te demander des explications ?
Les pupilles qu'elle lançait sur moi aurait pu éclater le diamant même le plus pur. Retirez lui son masque, il lui restera toujours sa rigidité exacerbé dans ces yeux dont vous ne verrez même pas une lueur filtrée à travers ses globes. Quant à moi, mes pépites azures malgré leur couleur, pourrait décomposer un corps sans user d'acide.
-Je n'ai pas à te demander d'explications, Irina. Cela fait bien un moment que tu fais bien comme tu l'entends sans que je n'ai à intervenir ou que je ne te surveille. Tu as préféré opter pour des solutions plus efficaces alors soit. C'est ton job.
Je savais pertinemment qu'elle ne faisait qu'agir selon ses devoirs et convictions, bien que ces derniers temps, je la sentais différente. Prendre une direction qui ne me convenait pas au même titre que pouvait faire les autres.
-Des excuses ? Je ne te ferai pas faire ou dire ce qui pourrait bien s'apparenter au fait de t'arracher la langue, n'est-ce pas.
Premier reproche dissimulé, ou à peine. Je n'avais pas besoin d'en dire lus concernant les événements précédents. L'indulgence accordée à son sorcier Tsukishima me restait bien en travers de la gorge. J'avais méprisé cette attitude dont elle avait fait preuve devant moi, manipulatrice et arriviste. Elle pouvait bien user de toutes les méthodes pour parvenir à ses fins mais pas au point que j'en fasse les frais derrière concernant la dimension de ma réputation et du respect de mon propre devoir. Il allait d'ailleurs falloir que je lui touche deux mots à propos de ce procureur. Je n'y étais évidemment pas obligée, mais elle devait comprendre qu'un procès se lèvera en bonne et due forme sous mon joug. Si elle voulait le protéger, cela ne retournerait donc plus de moi. Je prendrai juste la décision finale et comme elle pouvait en avoir bien conscience, je m'en tiendrais aux faits de façon intraitable mais justifiée.
-En revanche, il y a bien deux choses qui me déplaisent. Ton attitude à l'assemblée m'a fait passer pour une perturbée de bas étage, me relayant au simple rang d'une paranoïaque, profanant de ta langue même mon professionnalisme et mes compétences. Si je peux tolérer d'avoir tort, je ne supporte pas d'être rabaissée. Et ne parlons même pas des propos tenus par le Bouclier.
Cette fois-ci, mon regard jeta un froid sur son visage pâle sans nécessairement l'accentuer. Je lui en voulais mais si elle entendait encore, la rancune finirait par s'estomper. L'enjeu étant que je ne voulais pas me disputer comme une enfant avec cette femme. Mon ego avait juste mal depuis quelques temps, au point même de songer à l'impensable pour ma collègue.
-Ensuite, je t'en veux parce que j'ai l'impression que nous ne sommes plus en phase. Ma volonté est aussi entière que la tienne, à savoir préserver notre peuple. Mais nos méthodes sont dépassées. Le monde nous roule littéralement dessus. Tu passes ton temps à camoufler un secret avec lequel les sorciers tricotent. Nous nous essoufflons dans une surcharge qui n'aurait jamais dû être aussi tendue en ces temps alors même que nous aurions pu nous épargner une partie au moins de toutes ces conneries. J'avais prévenu. Personne n'a voulu y mettre son nez. Tout le monde fait l'autruche. Et je n'ai pas trouvé celle sur qui je pensais pouvoir compter.
Je poussais un soupir finalement, plutôt lassée qu'agacée. Cela me cantonnait davantage dans mon aversion de créer des liens tout court, dans toutes ses formes. Cela me dépassait de loin. Les liens qui unissaient les gens n'étaient que le meilleur moyen pour leur tirer dessus plus facilement. Pourtant, je l'avais invité là pour lui parler à cœur d'acier ouvert. Ma mécanique antipathique et pragmatique avait subi ce léger choc qui ouvrait sur des sensations déplaisantes que je devais expulser. Si mes confidences ne trouvaient pas leur écho alors je romprais le peu d'éloge à son sujet qui me rabaissait à ce niveau pour faire une croix sur sa confiance. Ni elle, ni moi, n'hésiterait à le faire. Cette rudesse n'était qu'une autre facette dont nous étions pourvues. Toutefois, je tenais bien malgré moi à son estime. Au point d'en dire trop ? Ce que je lui avais mentionné jusque là n'était que la surface même de ce que j'éprouvais au plus profond de mon être.
-Je me sens différente, aussi.
Mes prunelles se déversèrent dans l'eau qui tendait à bouillir avec la température grimpante. Pouvais-je vraiment aller jusqu'à ce point ? Pouvais-je me le permettre ?
Me le permettre... Jamais, je ne m'étais permis à moi-même de me morfondre. Je n'avais jamais non plus permis à quiconque de m'écouter parce que personne ne m'avait jamais donné l'autorisation d'être seulement moi. Cette fureur transgressait bien des niveaux qui débutait de me ronger. La colère. La haine. La rage. Et puis...
-Je doute. Je doute de ma véritable utilité ici.
Je doutais que l'Enclave puisse avoir besoin d'une Justice aussi farouche que moi. Ils ne voulaient pas de mesure extrême. Ils voulaient la tranquillité. Je me trouvais donc reculée à une simple image d'épouvantail qui effrayait les enfants alors même que je voulais terrifier quiconque viendrait noircir notre sécurité. Quitte à employer les grands moyens, qu'importe le temps que cela prendrait. Mais on ne me le permettait pas. Je n'étais pas taillée pour me contenter d'attendre que tout nous tombe dessus. Il fallait agir. Agir. Et si nous nous enlisions dans cette indifférence, alors nous aurions mérité notre ticket pour l'extinction.
J'attendis ensuite sagement que mon invitée improvisée se défasse de ses vêtements avant d'enfiler une tenue plus légère tirée de mon armoire personnelle. D'un geste doux, je caressais l'eau du bain, les yeux quelque peu lointain rivés sur ces petits sillons qui se traçaient dans l'eau au passage de ma main avant de s'évanouir soudainement. Ainsi était l'existence. Sans mouvements et sans formes, la vie se noyait comme cette communauté s'étouffait dans son inertie. Je restais ainsi un petit moment le temps qu'elle ne s'habille de manière plus adéquate à la situation avant de me redresser. Je ne voulais pas non plus me montrer intrusive ou irrespectueuse bien que la nudité ne me dérangeait pas tant. Mais cela n'était peut-être pas de le cas de ma collègue. A l'élégance d'une panthère, ses jambes ne tardèrent pas à couler sous la surface du bain pour me rejoindre. Nous étions donc ainsi, face à face, alors qu'elle se saisissait de sa fameuse bouteille pour nous servir enfin. J'allongeais ainsi le bras pour prendre le verre qui m'était destiné pour le lever dans un même temps à sa gouverne.
-Nasdrovia.
Puis je l'imitais en avalant une gorgée dont je ressentis immédiatement la vigueur et ses notes subtiles. Il n'était pas étonnant que cet alcool soit épinglé sous le signe russe. Son caractère était le symbole même de nos mœurs. Néanmoins, cette parenthèse ne dura qu'un temps , posant mon cristal sur le côté alors qu'Irina ne s'embarrassait pas de courbettes. Je tenais les manières en horreur et préférait directement aller droit au but. Elle en avait bien conscience.
-Te demander des explications ?
Les pupilles qu'elle lançait sur moi aurait pu éclater le diamant même le plus pur. Retirez lui son masque, il lui restera toujours sa rigidité exacerbé dans ces yeux dont vous ne verrez même pas une lueur filtrée à travers ses globes. Quant à moi, mes pépites azures malgré leur couleur, pourrait décomposer un corps sans user d'acide.
-Je n'ai pas à te demander d'explications, Irina. Cela fait bien un moment que tu fais bien comme tu l'entends sans que je n'ai à intervenir ou que je ne te surveille. Tu as préféré opter pour des solutions plus efficaces alors soit. C'est ton job.
Je savais pertinemment qu'elle ne faisait qu'agir selon ses devoirs et convictions, bien que ces derniers temps, je la sentais différente. Prendre une direction qui ne me convenait pas au même titre que pouvait faire les autres.
-Des excuses ? Je ne te ferai pas faire ou dire ce qui pourrait bien s'apparenter au fait de t'arracher la langue, n'est-ce pas.
Premier reproche dissimulé, ou à peine. Je n'avais pas besoin d'en dire lus concernant les événements précédents. L'indulgence accordée à son sorcier Tsukishima me restait bien en travers de la gorge. J'avais méprisé cette attitude dont elle avait fait preuve devant moi, manipulatrice et arriviste. Elle pouvait bien user de toutes les méthodes pour parvenir à ses fins mais pas au point que j'en fasse les frais derrière concernant la dimension de ma réputation et du respect de mon propre devoir. Il allait d'ailleurs falloir que je lui touche deux mots à propos de ce procureur. Je n'y étais évidemment pas obligée, mais elle devait comprendre qu'un procès se lèvera en bonne et due forme sous mon joug. Si elle voulait le protéger, cela ne retournerait donc plus de moi. Je prendrai juste la décision finale et comme elle pouvait en avoir bien conscience, je m'en tiendrais aux faits de façon intraitable mais justifiée.
-En revanche, il y a bien deux choses qui me déplaisent. Ton attitude à l'assemblée m'a fait passer pour une perturbée de bas étage, me relayant au simple rang d'une paranoïaque, profanant de ta langue même mon professionnalisme et mes compétences. Si je peux tolérer d'avoir tort, je ne supporte pas d'être rabaissée. Et ne parlons même pas des propos tenus par le Bouclier.
Cette fois-ci, mon regard jeta un froid sur son visage pâle sans nécessairement l'accentuer. Je lui en voulais mais si elle entendait encore, la rancune finirait par s'estomper. L'enjeu étant que je ne voulais pas me disputer comme une enfant avec cette femme. Mon ego avait juste mal depuis quelques temps, au point même de songer à l'impensable pour ma collègue.
-Ensuite, je t'en veux parce que j'ai l'impression que nous ne sommes plus en phase. Ma volonté est aussi entière que la tienne, à savoir préserver notre peuple. Mais nos méthodes sont dépassées. Le monde nous roule littéralement dessus. Tu passes ton temps à camoufler un secret avec lequel les sorciers tricotent. Nous nous essoufflons dans une surcharge qui n'aurait jamais dû être aussi tendue en ces temps alors même que nous aurions pu nous épargner une partie au moins de toutes ces conneries. J'avais prévenu. Personne n'a voulu y mettre son nez. Tout le monde fait l'autruche. Et je n'ai pas trouvé celle sur qui je pensais pouvoir compter.
Je poussais un soupir finalement, plutôt lassée qu'agacée. Cela me cantonnait davantage dans mon aversion de créer des liens tout court, dans toutes ses formes. Cela me dépassait de loin. Les liens qui unissaient les gens n'étaient que le meilleur moyen pour leur tirer dessus plus facilement. Pourtant, je l'avais invité là pour lui parler à cœur d'acier ouvert. Ma mécanique antipathique et pragmatique avait subi ce léger choc qui ouvrait sur des sensations déplaisantes que je devais expulser. Si mes confidences ne trouvaient pas leur écho alors je romprais le peu d'éloge à son sujet qui me rabaissait à ce niveau pour faire une croix sur sa confiance. Ni elle, ni moi, n'hésiterait à le faire. Cette rudesse n'était qu'une autre facette dont nous étions pourvues. Toutefois, je tenais bien malgré moi à son estime. Au point d'en dire trop ? Ce que je lui avais mentionné jusque là n'était que la surface même de ce que j'éprouvais au plus profond de mon être.
-Je me sens différente, aussi.
Mes prunelles se déversèrent dans l'eau qui tendait à bouillir avec la température grimpante. Pouvais-je vraiment aller jusqu'à ce point ? Pouvais-je me le permettre ?
Me le permettre... Jamais, je ne m'étais permis à moi-même de me morfondre. Je n'avais jamais non plus permis à quiconque de m'écouter parce que personne ne m'avait jamais donné l'autorisation d'être seulement moi. Cette fureur transgressait bien des niveaux qui débutait de me ronger. La colère. La haine. La rage. Et puis...
-Je doute. Je doute de ma véritable utilité ici.
Je doutais que l'Enclave puisse avoir besoin d'une Justice aussi farouche que moi. Ils ne voulaient pas de mesure extrême. Ils voulaient la tranquillité. Je me trouvais donc reculée à une simple image d'épouvantail qui effrayait les enfants alors même que je voulais terrifier quiconque viendrait noircir notre sécurité. Quitte à employer les grands moyens, qu'importe le temps que cela prendrait. Mais on ne me le permettait pas. Je n'étais pas taillée pour me contenter d'attendre que tout nous tombe dessus. Il fallait agir. Agir. Et si nous nous enlisions dans cette indifférence, alors nous aurions mérité notre ticket pour l'extinction.
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Mer 6 Jan 2021 - 1:24
Nous trinquions comme deux amies en apparence, mais c’était bien comme des rivales que nous le faisions en réalité. Il n’y avait pas de poison dans nos coupes car il coulait déjà dans les mots que nous ruminions de prononcer l’une à l’autre. J’avais amorcé une bombe qui n’a pas manqué de m’exploser au visage comme bon nombre d’autre choses de ma vie ces derniers temps. Est-ce que j’avais été trop loin avec elle au point de la perde et de me retrouver véritablement seule autour de notre table de décisionnaires ? Cela était vraiment peu probable étant donné son pragmatisme. Néanmoins, nos discussions acides quant à l’avenir des nôtres me manqueraient.
Elle se trompait sur un point. Je ne commets que peu d’erreur et pour ainsi dire aucune dans le cadre de mon travail. Je dis souvent aux gens que je ne les blâme pas pour leurs erreurs mais qu’ils doivent en assumer les conséquences. De même que je n'apprécie pas de m'excuser d’aucune façon que ce soit, je sais reconnaître quand j’ai fait une erreur de jugement au point de devoir m’excuser.
Je la laissais poursuivre. Elle avait pris la main pour cette manche et visiblement gros sur le cœur à partager. Bien entendu, j’aurais pu la corriger dans l’instant, mais pour tout dire, revenir immédiatement dessus passerait surement pour une nouvelle manœuvre de ma part. Elle me connaît et sait que je ne fais jamais rien sans raison ou arrière-pensée. Le fait est qu’elle aurait raison une fois encore. Je ne voulais pas la perdre et me retrouver définitivement seule et sans alliée. J’ai pris conscience à force de me réveiller depuis un mois que j’avais fait de ma vie toute entière un vaste désert, mais je n’étais pas la seule dans ce cas. Riven couvait une souffrance sourde depuis des années et peut-être même toute sa vie. Je l'apprécie sans doute de façon inconsciente à ce point car je perçois cela en elle. Je me sens stupide à vouloir l’aider en m’aidant moi-même.
Elle avait raison de me faire des reproches. Ils étaient mérités dans un sens. J’étais tellement agacée par la façon dont la conversation s’enlisait autour de la table que je voulais rapidement passer à un sujet plus important qu’un humain pitoyable et une vulgaire prédiction encore à vérifier. Mais je n’étais surement pas prête à entendre Riven de dire ouvertement qu'elle pouvait douter. En fait, pour la Justice, il vaut mieux être capable d'éprouver des doutes, sans quoi comment pouvoir donner un jugement à la fin ? Mais il était évident que son doute commençait à la ronger à tout autre niveau, un peu comme moi. Nous en étions définitivement rendues au même point toutes les deux. Totalement en train de nous faire dépasser par les événements. Riven à cause de son caractère et sa frustration, moi à cause de mon travail qui ne cesse de s’intensifier et mes préoccupations pour Tomoe.
C’était une bien pénible conversation qui s’annonçait.
Je me saisis à nouveau de mon verre pour le vider cette fois-ci d’une seule traite.
Elle se trompait sur un point. Je ne commets que peu d’erreur et pour ainsi dire aucune dans le cadre de mon travail. Je dis souvent aux gens que je ne les blâme pas pour leurs erreurs mais qu’ils doivent en assumer les conséquences. De même que je n'apprécie pas de m'excuser d’aucune façon que ce soit, je sais reconnaître quand j’ai fait une erreur de jugement au point de devoir m’excuser.
Je la laissais poursuivre. Elle avait pris la main pour cette manche et visiblement gros sur le cœur à partager. Bien entendu, j’aurais pu la corriger dans l’instant, mais pour tout dire, revenir immédiatement dessus passerait surement pour une nouvelle manœuvre de ma part. Elle me connaît et sait que je ne fais jamais rien sans raison ou arrière-pensée. Le fait est qu’elle aurait raison une fois encore. Je ne voulais pas la perdre et me retrouver définitivement seule et sans alliée. J’ai pris conscience à force de me réveiller depuis un mois que j’avais fait de ma vie toute entière un vaste désert, mais je n’étais pas la seule dans ce cas. Riven couvait une souffrance sourde depuis des années et peut-être même toute sa vie. Je l'apprécie sans doute de façon inconsciente à ce point car je perçois cela en elle. Je me sens stupide à vouloir l’aider en m’aidant moi-même.
Elle avait raison de me faire des reproches. Ils étaient mérités dans un sens. J’étais tellement agacée par la façon dont la conversation s’enlisait autour de la table que je voulais rapidement passer à un sujet plus important qu’un humain pitoyable et une vulgaire prédiction encore à vérifier. Mais je n’étais surement pas prête à entendre Riven de dire ouvertement qu'elle pouvait douter. En fait, pour la Justice, il vaut mieux être capable d'éprouver des doutes, sans quoi comment pouvoir donner un jugement à la fin ? Mais il était évident que son doute commençait à la ronger à tout autre niveau, un peu comme moi. Nous en étions définitivement rendues au même point toutes les deux. Totalement en train de nous faire dépasser par les événements. Riven à cause de son caractère et sa frustration, moi à cause de mon travail qui ne cesse de s’intensifier et mes préoccupations pour Tomoe.
C’était une bien pénible conversation qui s’annonçait.
Irina ▬ En réalité je pense que je te dois bien des excuses et des explications pour tout ce qui a été dit. Ce n’était pas professionnel de ma part d’insister autant. J’étais terriblement agacée de voir à quel point tout le monde s’enflammait pour une vague vision tout en balayant du revers de la main mon avis sur sa santé mentale.Je posais le verre sur la petite table à côté de la baignoire juste avant de retirer la serviette cachant mon corps. Je me suis laissé couler au fond de l’eau comme pour fuir un instant et faire le point avec moi-même cachée dans une douce chaleur montante. Ce que j'avais à dire n'était pas évident. Je n'ai pas pour habitude de dévoiler mes faiblesses aux autres. Chaque fois que cela est arrivé par le passé, j’en ai fait les frais. Je remontai à la surface, me lissant les cheveux en arrière avant de fixer mon amie droit dans les yeux.
Irina ▬ Je suis désolée de ne pas avoir été plus professionnelle avec toi sur ce sujet et d’avoir remis en question tes capacités de jugement. Le fait que si tu doutes de toi... que devrais-je dire de moi alors ?Je pris un instant pour trouver le courage de lui dire ce que j’avais vraiment sur le cœur et la conscience depuis un moment, mais surtout depuis la crise d’Altaïr en plein conseil de l’Enclave.
Irina ▬ Je n’ai pas su voir les troubles mentaux qui étaient présent depuis qu’elle est arrivée à ce poste. Je l’ai sélectionné et elle avait des hallucinations. Nous savons tous qu’on ne peut pas faire confiance à des visions venant d’un esprit malade et c’est ma faute. Pourtant, tout le monde s’est rangé de son côté en croyant sur parole une femme qui a réussi à nous cacher presque un mois depuis son arrivée un problème de santé altérant ses perceptions du réel. Le Bouclier a réagi avec logique et pragmatisme et tu t’es enflammé à cause de l’aspect timoré de l‘Enclave, ce reproche que tu nous a fait à tous.Je savais bien pourquoi elle nous avait parlé de la sorte. Elle a un caractère de leader incontestée et un sens aigu de la justice. Cependant, elle est bien trop volontaire et sulfureuse pour son propre poste d’une certaine manière. Si Greed n’avaait pas été la Puissance, il était fort à parier que j’aurais proposé à Riven d’occuper ce poste plutôt que celui de la Justice pour le bien de l’Enclave. Elle ne serait pas aussi frustrée si elle pouvait diriger et conduire une armée et des enquêteurs pour éviter de rester en totale inertie.
Irina ▬ Tu aurais fait une Puissance tout à fait admirable... Mais tu as raison, nous ne sommes plus vraiment en phase ces derniers temps c’est évident. Nous partageons toujours les mêmes convictions profondes, mais je ne suis pas aussi frustrée que toi dans mon travail, admettons-le et je peux le comprendre.Ce n’était pas notre genre de nous apitoyer sur notre sort elle ou moi et mes sentiments dégoulinait de mon être. C'était salvateur pour mon esprit, mais je ne m’attendais que trop à ce qu’elle n’accepte pas tant d’humanité d’un coup et surtout pas venant de moi. Mais quelque part, j’espérai bien qu’elle saisisse cette chance pour tendre la main et frôler du bout des doigts sa propre humanité refoulée.
Crois-moi si tu as l’impression d’être un simple épouvantail présente pour faire peur... j’ai souvent cette impression. Toi tu es la Justice. La terrible exécutrice de la loi. Tu fais rêver les idéalistes en quête de paix et d'harmonie, de droit, devoir et justice. Moi je suis le croquemitaine... le monstre tapit dans l’ombre prête à faire disparaître ceux qui nous mettent en péril sans procès... Pourtant nous avons la Sagesse qui fait des alliances avec des races étrangères, réussi à faire accepter une proposition pour contacter un seigneur vampire dans le but de régler leur compte des humains. Finalement tu as été écouté et les sorciers vont traquer Renfield pour les châtier. Moi je reste à la place d'une menace fantôme.
Je me saisis à nouveau de mon verre pour le vider cette fois-ci d’une seule traite.
Irina ▬ Tu vois Riv, nous sommes toutes les deux au même point. Si tu veux qu'on joue à qui est devenue la plus pathétique, crois-moi, je gagne et ça va te remonter le moral.Ces seuls mots suffirent à me faire rire dans l’instant. J’étais nue, dans la baignoire de Riven Donazya, l’eau jusqu’au-dessus de la poitrine, la regardant en contre-bas, elle qui était encore assise à sa place et dominant la situation physiquement.
Etilya sur DK RPG
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Jeu 7 Jan 2021 - 22:09
Je ne pus m'empêcher de ressentir comme un frisson me parcourir la nuque alors même que cette femme d'habitude si glaciale puisse s'abaisser ainsi. Je ne saurais même pas dire si cela me faisait plaisir ou me saisissait d'effroi. Toutefois, je décidai de rester silencieuse et de l'écouter à mon tour. Après tout ce soir, nous étions toutes les deux dans une position inconfortable, celui d'un aveu de faiblesse gênant et dérangeant. Notre fierté trinquait et je ne désirai pas écorcher davantage son égo dans sa résolution de vouloir déverser ses états d'âme.
-Parce qu'une erreur de ta part semble tout simplement inenvisageable.
Moi-même je n'aurais pu y croire si elle ne l'avait pas admis d'elle-même. Évidemment, j'aurais bien voulu commenter que cette vision restait à prendre en compte et que nous aurions tort de l'ignorer mais cela, elle le savait. Elle ferait le nécessaire comme d'habitude. Toutefois cela imposait naturellement une autre question dans mon esprit. Ce serait-elle trompée sur moi également ? Non, je ne pouvais pas lui imposer mes propres doutes. Elle n'y était pour rien. Je m'étais sûrement fourvoyée moi-même au point de croire avec acharnement que je pouvais maintenir un équilibre juste et solide.
A mon grand étonnement, elle décida de fondre la totalité de son corps sous l'eau chaude. Je ne pouvais que comprendre cette envie. Déjà parce que la chaleur avait un côté réconfortant mais aussi parce qu'engloutir son enveloppe charnelle sous une couverture aqueuse donnait l'impression confortable d'une protection supplémentaire. Enfin, de ce que j'en pensais.
-Ton image de femme infaillible te colle à la peau puisque tu as été façonnée dans ce sens. Et ta réputation fait déjà la moitié du chemin dans l'esprit d'un sorcier rien qu'en chuchotant ton nom. Nous sommes ancrés dans l’influence de ton symbole, parce que le Secret vois-tu, ne commet pas d'impair.
Encore moins dans son propre domaine.
Je ne savais pas tellement si cela la réconforterait ou l'agacerait mais le fait est que nous nous étions hissées sur cette place de grandeur suprême et intouchable qui pouvait s'avérer être un vrai fardeau. Le droit à l'erreur n'était pas permis, pas pour les grands dirigeants et encore moins pour nous deux selon nos caractères respectifs. Si nous devions montrer une faille, il tarderait à d'autres d'en profiter. C'était pour cela que je ne pouvais pas tâcher ma réputation au sujet de sa Sentinelle en lui accordant d'emblée clémence. Il me fallait de véritables raisons, quand bien même je n'avais jamais fait aucun cadeau à personne finalement. Encore une fois... Cette facette intraitable demeurait toujours dans notre envergure. Nous voulions être au-dessus, perchées par delà le monde pour contrôler, analyser, diriger et expédier en tant que suprêmes. Nous ne nous permettions aucun répit et nous étions reconnues pour cela. Irina sûrement plus que moi d'ailleurs.
Mais alors qu'elle abordait le sujet concernant mes capacités de jugement, je ne pus que me résoudre à acquiescer que j'avais sûrement perdu de vue mon objectivité.
-Tu as sûrement eu raison finalement. Je suis tellement frustrée que mon esprit déborde sur de multiples hypothèses et cherche absolument une piste à traquer ou une cible à détruire pour extérioriser. Je m'acharne dessus comme une hyène charcuterait une carcasse.
Disons que même si cet homme m'énervait hautement, je n'avais rien contre lui ou tout du moins seulement des soupçons portés sur sa gouverne suite à cette réaction étrange avec une de ses marionnettes et ses moyens. Mais peut-être qu'il collaborait effectivement avec un vampire. Qu'est ce que j'en savais ? De toute manière, j'avais décidé de laisser cet insecte de côté puisque j'aurais bien un service à lui demander. Je ne savais pas réellement quand ni comment j'allais m'y prendre, mais c'était envisageable. Je n'en pouvais plus de cette délinquance qui grimpait en flèche et débordait même sur les quartiers habituellement tranquilles de Nakanoto. Une vraie peste ambulante qui grandissait et je ne parvenais plus à joindre les deux bouts ni même mes associés dans cette lutte, heurtées à d'autres priorités terribles dans le monde des mortels -et des sorciers.
Toutefois, je me mis à éprouver quelques désolations lorsque je constatais à quel point ma meilleure collègue se morfondait. C'était comme si une scène irréelle se déroulait sous mes yeux. Je n'aurais imagé qu'une telle démonstration puisse arriver, pas même dans un autre vie. Que ressentais-je donc là à son égard ?
-Écoute... dis-je en dégustant une autre gorgée de cette vodka, le contexte fait aussi que nous sommes tous sur les nerfs et la moindre expression d'une menace ne fait qu’accroître cette agression actuelle. Je n'irai pas jusqu'à dire que tu n'as pas merdé à son sujet il y a un mois mais la réaction des Enclavistes, la mienne notamment, répond aussi à la tension ambiante. Tu n'as pas su contrôler le jeu et nous amener jusqu'à ta logique certes et je comprends que ça puisse t'irriter. Mais Irina comment une seule femme, aussi talentueuse et charismatique que tu puisses être, peut-elle tout régir surtout dans ces circonstances ?
Toutefois je manquais de m'étrangler alors qu'elle notifiait clairement que j'aurais pu faire une Puissance admirable. Ce fut si soudain que je me mis à rire à grand cœur tellement cela me paraissait incongru.
-Il est vrai que posséder une armée d'enquêteurs à mes bottes ainsi qu'un droit d'action digne d'une maîtresse de guerre est fortement séduisant !
Mais au fond de moi... Ce que je voulais à l'initial, à mes petits débuts, c'était un monde meilleur, plus juste et équilibré. Avec le temps, j'avais égaré cette essence qui s'était peu à peu évaporée au profit d'une gourmandise terrifiante de pouvoir et de crainte. Cette obsession écrasante de m'élever au-dessus des autres et d'être la Flamme terrible de la Justice qui consumerait les injustices. Mais cette envie n'était qu'un prétexte pour écraser le monde de ma prestance au point même que personne ne puisse me contredire. Ma version même de la justice, morale, grande et belle, s'était effilochée même si malgré tout, je demeurais impartiale, je sentais ce plaisir grimpé au moment d'achever quelqu'un.
-Le respect des lois passe surtout par la crainte de représailles assez grandes pour ne pas tenter le diable. De plus, l'idéal n'existe pas. Je ne suis même plus certaine qu'il respire encore dans mes songes les plus doux. De plus, tu sais parfaitement que l'Enclave serait totalement perdue sans ton expertise et tes services.
Ainsi donc, elle avait besoin de reconnaissance.
-Irina. Tu n'es pas une croque mitaine, tu es une gardienne admirée et crainte tout à la fois. C'est toi qui préserve principalement notre existence. Tout le monde le sait ici. Et puis, si certains transgressent les règles, tu inspires aussi énormément les jeunes générations dans ta quête du devoir absolu.
Je n'exagérai vraiment rien. Pour beaucoup d'adolescents, le Secret demeurait un modèle malgré l'angoisse qu'elle inspirait. Il n'était pas rare que des petits nouveaux prennent leur courage à deux mains pour rentrer dans son service. Elle demeurait une sorte d'exemple et de modèle à suivre pour ceux ayant la volonté de protéger la communauté dans l'ombre, comme des héros de l'obscurité.
-Tu es notre héroïne masquée ! Et moi celle avec des gros seins ha ha.
Cela signifiait que la relève pouvait être assurée en espérant trouver une nouvelle pépite digne de ce nom. Bien qu'entre nous, Irina resterait forcément la meilleure de son époque et des autres.
Néanmoins je me mis à froncer des sourcils alors qu'elle semblait partir dans un concours du pathétique. Afin de discuter sereinement d'égal à égal, je retirais alors la serviette à mon tour en recroquevillant mes jambes contre moi une fois dans le bain. Ma tignasse dont j'avais lâché la dense chevelure baignait telles des algues envahissantes tendant à m'encercler. Je me trouvais ainsi en face d'elle, entourant mes genoux de mes bras en y posant le menton. Je lui lançais ensuite quelques gouttes d'eau en pressant mon index sur mon pouce et y donner une impulsion pour l'arroser d'une pichenette.
-Ce qui me ferait plaisir, ce serait de déraciner Renfield, nous débarrasser du virus, que le Conseil nous lâche la grappe, que je sorte ces foutus cerfs de prison dès demain pour concrétiser l'alliance avec les changelins et qu'on remette davantage en question notre fonctionnement sur le longe terme. J'envisageai aussi de solliciter Greed qui est sur le point d'exploser d'ailleurs pour qu'il déploie des moyens plus actifs. Il va aussi falloir qu'on prépare scrupuleusement ton plan pour nous faire oublier de nouveau. La décision prise concernant la Sagesse est bien trop risquée malgré nos informations au sujet de ce vampire et le menu tuerie qu'on lui propose. De plus, cela reste un aveu de faiblesse, rien de tel pour attirer les requins.
Rien que d'y penser, j'en grinçais des dents. Ca allait mal se finir, je le sentais vibrer dans mes cellules.
-Ah, et que tu remplisses mon verre aussi.
Je lui souriais d'une dentition malicieuse tout en terminant ma sainte boisson avant de reprendre plus sérieusement suite à un petit moment de silence.
-Dis-moi. Que comptes-tu faire au sujet de ta fille ? Je sais que cette situation te trouble également.
A l'origine, je ne me serai jamais permise de poser une telle interrogation. La dernière fois, elle avait bien abordé le sujet mais je ne m'étais pas étalée par respect pour sa pudeur. Mais dans ce contexte, j'imaginais qu'elle serait plus encline à en parler.
-Parce qu'une erreur de ta part semble tout simplement inenvisageable.
Moi-même je n'aurais pu y croire si elle ne l'avait pas admis d'elle-même. Évidemment, j'aurais bien voulu commenter que cette vision restait à prendre en compte et que nous aurions tort de l'ignorer mais cela, elle le savait. Elle ferait le nécessaire comme d'habitude. Toutefois cela imposait naturellement une autre question dans mon esprit. Ce serait-elle trompée sur moi également ? Non, je ne pouvais pas lui imposer mes propres doutes. Elle n'y était pour rien. Je m'étais sûrement fourvoyée moi-même au point de croire avec acharnement que je pouvais maintenir un équilibre juste et solide.
A mon grand étonnement, elle décida de fondre la totalité de son corps sous l'eau chaude. Je ne pouvais que comprendre cette envie. Déjà parce que la chaleur avait un côté réconfortant mais aussi parce qu'engloutir son enveloppe charnelle sous une couverture aqueuse donnait l'impression confortable d'une protection supplémentaire. Enfin, de ce que j'en pensais.
-Ton image de femme infaillible te colle à la peau puisque tu as été façonnée dans ce sens. Et ta réputation fait déjà la moitié du chemin dans l'esprit d'un sorcier rien qu'en chuchotant ton nom. Nous sommes ancrés dans l’influence de ton symbole, parce que le Secret vois-tu, ne commet pas d'impair.
Encore moins dans son propre domaine.
Je ne savais pas tellement si cela la réconforterait ou l'agacerait mais le fait est que nous nous étions hissées sur cette place de grandeur suprême et intouchable qui pouvait s'avérer être un vrai fardeau. Le droit à l'erreur n'était pas permis, pas pour les grands dirigeants et encore moins pour nous deux selon nos caractères respectifs. Si nous devions montrer une faille, il tarderait à d'autres d'en profiter. C'était pour cela que je ne pouvais pas tâcher ma réputation au sujet de sa Sentinelle en lui accordant d'emblée clémence. Il me fallait de véritables raisons, quand bien même je n'avais jamais fait aucun cadeau à personne finalement. Encore une fois... Cette facette intraitable demeurait toujours dans notre envergure. Nous voulions être au-dessus, perchées par delà le monde pour contrôler, analyser, diriger et expédier en tant que suprêmes. Nous ne nous permettions aucun répit et nous étions reconnues pour cela. Irina sûrement plus que moi d'ailleurs.
Mais alors qu'elle abordait le sujet concernant mes capacités de jugement, je ne pus que me résoudre à acquiescer que j'avais sûrement perdu de vue mon objectivité.
-Tu as sûrement eu raison finalement. Je suis tellement frustrée que mon esprit déborde sur de multiples hypothèses et cherche absolument une piste à traquer ou une cible à détruire pour extérioriser. Je m'acharne dessus comme une hyène charcuterait une carcasse.
Disons que même si cet homme m'énervait hautement, je n'avais rien contre lui ou tout du moins seulement des soupçons portés sur sa gouverne suite à cette réaction étrange avec une de ses marionnettes et ses moyens. Mais peut-être qu'il collaborait effectivement avec un vampire. Qu'est ce que j'en savais ? De toute manière, j'avais décidé de laisser cet insecte de côté puisque j'aurais bien un service à lui demander. Je ne savais pas réellement quand ni comment j'allais m'y prendre, mais c'était envisageable. Je n'en pouvais plus de cette délinquance qui grimpait en flèche et débordait même sur les quartiers habituellement tranquilles de Nakanoto. Une vraie peste ambulante qui grandissait et je ne parvenais plus à joindre les deux bouts ni même mes associés dans cette lutte, heurtées à d'autres priorités terribles dans le monde des mortels -et des sorciers.
Toutefois, je me mis à éprouver quelques désolations lorsque je constatais à quel point ma meilleure collègue se morfondait. C'était comme si une scène irréelle se déroulait sous mes yeux. Je n'aurais imagé qu'une telle démonstration puisse arriver, pas même dans un autre vie. Que ressentais-je donc là à son égard ?
-Écoute... dis-je en dégustant une autre gorgée de cette vodka, le contexte fait aussi que nous sommes tous sur les nerfs et la moindre expression d'une menace ne fait qu’accroître cette agression actuelle. Je n'irai pas jusqu'à dire que tu n'as pas merdé à son sujet il y a un mois mais la réaction des Enclavistes, la mienne notamment, répond aussi à la tension ambiante. Tu n'as pas su contrôler le jeu et nous amener jusqu'à ta logique certes et je comprends que ça puisse t'irriter. Mais Irina comment une seule femme, aussi talentueuse et charismatique que tu puisses être, peut-elle tout régir surtout dans ces circonstances ?
Toutefois je manquais de m'étrangler alors qu'elle notifiait clairement que j'aurais pu faire une Puissance admirable. Ce fut si soudain que je me mis à rire à grand cœur tellement cela me paraissait incongru.
-Il est vrai que posséder une armée d'enquêteurs à mes bottes ainsi qu'un droit d'action digne d'une maîtresse de guerre est fortement séduisant !
Mais au fond de moi... Ce que je voulais à l'initial, à mes petits débuts, c'était un monde meilleur, plus juste et équilibré. Avec le temps, j'avais égaré cette essence qui s'était peu à peu évaporée au profit d'une gourmandise terrifiante de pouvoir et de crainte. Cette obsession écrasante de m'élever au-dessus des autres et d'être la Flamme terrible de la Justice qui consumerait les injustices. Mais cette envie n'était qu'un prétexte pour écraser le monde de ma prestance au point même que personne ne puisse me contredire. Ma version même de la justice, morale, grande et belle, s'était effilochée même si malgré tout, je demeurais impartiale, je sentais ce plaisir grimpé au moment d'achever quelqu'un.
-Le respect des lois passe surtout par la crainte de représailles assez grandes pour ne pas tenter le diable. De plus, l'idéal n'existe pas. Je ne suis même plus certaine qu'il respire encore dans mes songes les plus doux. De plus, tu sais parfaitement que l'Enclave serait totalement perdue sans ton expertise et tes services.
Ainsi donc, elle avait besoin de reconnaissance.
-Irina. Tu n'es pas une croque mitaine, tu es une gardienne admirée et crainte tout à la fois. C'est toi qui préserve principalement notre existence. Tout le monde le sait ici. Et puis, si certains transgressent les règles, tu inspires aussi énormément les jeunes générations dans ta quête du devoir absolu.
Je n'exagérai vraiment rien. Pour beaucoup d'adolescents, le Secret demeurait un modèle malgré l'angoisse qu'elle inspirait. Il n'était pas rare que des petits nouveaux prennent leur courage à deux mains pour rentrer dans son service. Elle demeurait une sorte d'exemple et de modèle à suivre pour ceux ayant la volonté de protéger la communauté dans l'ombre, comme des héros de l'obscurité.
-Tu es notre héroïne masquée ! Et moi celle avec des gros seins ha ha.
Cela signifiait que la relève pouvait être assurée en espérant trouver une nouvelle pépite digne de ce nom. Bien qu'entre nous, Irina resterait forcément la meilleure de son époque et des autres.
Néanmoins je me mis à froncer des sourcils alors qu'elle semblait partir dans un concours du pathétique. Afin de discuter sereinement d'égal à égal, je retirais alors la serviette à mon tour en recroquevillant mes jambes contre moi une fois dans le bain. Ma tignasse dont j'avais lâché la dense chevelure baignait telles des algues envahissantes tendant à m'encercler. Je me trouvais ainsi en face d'elle, entourant mes genoux de mes bras en y posant le menton. Je lui lançais ensuite quelques gouttes d'eau en pressant mon index sur mon pouce et y donner une impulsion pour l'arroser d'une pichenette.
-Ce qui me ferait plaisir, ce serait de déraciner Renfield, nous débarrasser du virus, que le Conseil nous lâche la grappe, que je sorte ces foutus cerfs de prison dès demain pour concrétiser l'alliance avec les changelins et qu'on remette davantage en question notre fonctionnement sur le longe terme. J'envisageai aussi de solliciter Greed qui est sur le point d'exploser d'ailleurs pour qu'il déploie des moyens plus actifs. Il va aussi falloir qu'on prépare scrupuleusement ton plan pour nous faire oublier de nouveau. La décision prise concernant la Sagesse est bien trop risquée malgré nos informations au sujet de ce vampire et le menu tuerie qu'on lui propose. De plus, cela reste un aveu de faiblesse, rien de tel pour attirer les requins.
Rien que d'y penser, j'en grinçais des dents. Ca allait mal se finir, je le sentais vibrer dans mes cellules.
-Ah, et que tu remplisses mon verre aussi.
Je lui souriais d'une dentition malicieuse tout en terminant ma sainte boisson avant de reprendre plus sérieusement suite à un petit moment de silence.
-Dis-moi. Que comptes-tu faire au sujet de ta fille ? Je sais que cette situation te trouble également.
A l'origine, je ne me serai jamais permise de poser une telle interrogation. La dernière fois, elle avait bien abordé le sujet mais je ne m'étais pas étalée par respect pour sa pudeur. Mais dans ce contexte, j'imaginais qu'elle serait plus encline à en parler.
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Ven 8 Jan 2021 - 0:54
L’image est une force incroyablement forte dans le monde des êtres pensant. C’est une évidence et il en a été ainsi depuis que les premiers du genre se sont organisés en groupes, en tribus, en sociétés. L’image Est-ce qui peut définir un enjeu, une peur, une fascination et j’en passe et des meilleurs. Elle a totalement raison de dire que l’erreur semble une possibilité simplement inenvisageable chez moi car je ne me suis jamais laisser le droit à l’erreur dans ce qu’entreprenait, un peu comme Riven. Nous sommes toutes les deux des femmes infaillibles avec cette réputation qui nous colle à la peau à l’une comme à l’autre et devons faire avec quoi qu’il nous en coûte.
Le Secret ne commet pas d’erreur hein ? Je n’en suis pas si certaine. Plus maintenant. Professionnellement c’est incontestablement vrai, mais cela suffit-il au final ? Je sais bien que Riven n’a pas de considération pour les autres autrement que professionnellement, cela va avec son caractère que j’aime tant. Mais suis-je encore comme elle ? J’ai retrouvé ma fille que je croyais morte, point essentiel de ma psyché si froide et inflexible et qui me fait chanceler depuis un mois maintenant. J’ai retrouvé cette maudite humaine et je ne l’ai pas faite disparaître définitivement pour ma sentinelle alors qu’il avait failli. Il avait des circonstances atténuantes que j’aurais tout simplement ignoré encore quelques mois avant alors pourquoi maintenant j’en avais quelque chose à faire ?
Puis vint la pommade. Elle me dit que j’avais eu raison dans le fond et qu’elle était bel et bien frustrée par les événements. Elle avait simplement assez d’être la Justice qui se doit de faire respecter la loi dans une situation qu’elle jugeait comme critique pour nous tous. Elle n’avait vraiment pas tort en plus de ça. Bien que je semblasse sans doute fermée et imperméable à ses suggestions lors de l’assemblée, je n’en pensais en vérité pas moins.
Clairement non, il ne valait mieux pas dire que je n’avais pas merdé au sujet d’Altaïr. Elle n’était pas faite pour le poste d’enclaviste. Qualifiée, peut-être, mais disqualifiable, évidemment. Nous nous retrouvions dans une posture délicate à cause de moi. Nous ne pouvions pas la croire sur parole à cause de ses problèmes mentaux qu’elle nous a dissimulé lors de son entretien et après son adhésion.
Elle voulut me rassurer ou me donner de la reconnaissance peut-être par la suite de ses paroles, à croire que j’étais vraiment descendue bien bas pour que Riven vienne à faire une telle chose pour moi. Je devais sans doute lui faire vraiment pitié sur ce coup-là. Ce n’était pas digne de moi. D’après ce que j’avais compris, il n’était pas totalement faux de sa part de me dire ça, les chiffres du recrutement lui donnaient raison. J’étais peut-être un modèle pour certain, mais étais-ce un bon modèle ? Cela restait encore à voir. Une chose était sûre, c’était qu’il était difficile d’allier une vie normale avec les performances et le talent.
J’oubliais souvent qu’en réalité nous avions une taille aussi différente. Elle de son mètre-soixante-dix-sept et moi de mon mètre-quatre-vingt-deux de mannequin. J’étais peut-être doté de courbes appétissantes et parfaitement proportionnées, mais il était évident que sa poitrine était d’une générosité plus qu’audacieuse. Malgré ma poitrine don je n’ai jamais eu à rougir, force était d’admettre que de ce côté-là, elle était dotée d’un double argument balayant la concurrence, à croire qu’elle devait avoir un secret pour éviter le mal de dos. Sa seule remarque me fit presque m’étrangler de rire sous la surprise.
Elle retira sa serviette, me laissant brièvement entrevoir corps ma foi très attirant avant de se laisser plonger dans l’eau elle aussi. Ses cheveux venaient l’entourer comme une armure de flammes ondulantes, mais je fus néanmoins surprise sur le coup pas sa posture. Ses genoux ainsi ramenés jusque contre son corps, son menton appuyé dessus et ses bras les entourant. C’était assez classique d’une posture de sécurité, le genre qu’on adopte et trahi une forme d’inquiétude et de moyen de contrôler son espace. Il est vrai que ce ne devais pas être forcément facile de prendre un bain avec une collègue. Bien que je ne doutasse guère d’un passé sulfureux de Riven, comme elle semble si rigide au quotidien, il m’est difficile de savoir si elle a une vie sexuelle frivole, débridée, normale ou inexistante. Elle savait bien aux vues de mon passé d’espionne que pour ma part, ce n’était forcément pas du tout mon premier bain accompagné et ma posture était somme toute assez normale. Elle me rassura néanmoins en m’envoyant une petite dose d’eau avec une pichenette, comme une copine le ferait dans un bain d’enfants. Pour ma part, je décidai d’allonger mes jambes de tout leur long jusqu’à toucher du bout du pied l’impudique chair de ma collègue en arborant un sourire taquin.
Une chose sur laquelle nous étions en tout cas tous tombé d’accord à la réunion était ce que nous devions faire maintenant. Le vote avait été unanime. Nous devions trouver Renfield et les faire disparaître de la région pour notre bien à tous. Leurs agissements avaient dépassé la limite du tolérable et il n’y aurait aucun pardon, aucune indulgence.
Un court silence s’est installé entre nous et une nouvelle bombe fut larguée, mais par Riven cette fois. Je terminais mon verre d’une traite avant de me resservir. C’était un moyen d’essayer de noyer le poisson on faire passer la pilule, mais l’alcool ne suffisait pas depuis des semaines.
Le Secret ne commet pas d’erreur hein ? Je n’en suis pas si certaine. Plus maintenant. Professionnellement c’est incontestablement vrai, mais cela suffit-il au final ? Je sais bien que Riven n’a pas de considération pour les autres autrement que professionnellement, cela va avec son caractère que j’aime tant. Mais suis-je encore comme elle ? J’ai retrouvé ma fille que je croyais morte, point essentiel de ma psyché si froide et inflexible et qui me fait chanceler depuis un mois maintenant. J’ai retrouvé cette maudite humaine et je ne l’ai pas faite disparaître définitivement pour ma sentinelle alors qu’il avait failli. Il avait des circonstances atténuantes que j’aurais tout simplement ignoré encore quelques mois avant alors pourquoi maintenant j’en avais quelque chose à faire ?
Puis vint la pommade. Elle me dit que j’avais eu raison dans le fond et qu’elle était bel et bien frustrée par les événements. Elle avait simplement assez d’être la Justice qui se doit de faire respecter la loi dans une situation qu’elle jugeait comme critique pour nous tous. Elle n’avait vraiment pas tort en plus de ça. Bien que je semblasse sans doute fermée et imperméable à ses suggestions lors de l’assemblée, je n’en pensais en vérité pas moins.
Irina ▬ Je te remercie pour ces mots. Je suis assez surprise de les entendre je ne te le cache pas. Mais si je suis dans le carcan d’une image de femme infaillible tu ne l’es guère moins que moi Riven. Le monde de la justice humaine au Japon tremble en entendant ton nom, de même que les criminels sorciers. Les gens préfèrent passer des accords avec l’accusassions quitte à accepter des peines lourdes plutôt que de risquer pire encore suite à un procès sous ton regard.Je partageais son sentiment d’impuissance face à la situation. Mais je suis le Secret de l’Enclave. Mon devoir va d’abord à ce qu’on ignore notre existence, effacer nos traces et ainsi de suite. Je gère une police secrète, pas l’officielle faisant office d’armée. C’est à la Puissance de monter au créneau et de passer à l’action. Je suis pour tout dire assez surprise que Greed n’ait pas plus d’informations que cela sur Renfield et n’ait pas mis de personnes compétentes sur le coup. Heureusement que de mon côté, j’ai deux ou trop relations qui peuvent nous aider, mais une fois encore, je devrais sortir du cadre de ma fonction.
C’est bête mais pour le reste, on devrait se parler plus souvent, ça éviterait qu’on ne se tire dans les pattes en plein conseil alors qu’on se comprend si bien.
Clairement non, il ne valait mieux pas dire que je n’avais pas merdé au sujet d’Altaïr. Elle n’était pas faite pour le poste d’enclaviste. Qualifiée, peut-être, mais disqualifiable, évidemment. Nous nous retrouvions dans une posture délicate à cause de moi. Nous ne pouvions pas la croire sur parole à cause de ses problèmes mentaux qu’elle nous a dissimulé lors de son entretien et après son adhésion.
Irina ▬ Par logique, je n’aurais pas dû réagir ainsi. J’aurais dû calmer le jeu avec le Bouclier et les autres plutôt que de laisser croire à une coalition tranchée. Ré-exposer mon avis professionnel sur la question de la psyché de notre Savoir d’après ce que j’en avais brièvement vu afin de tendre plus tôt vers le consensus en faveur d’une double confirmation de la vision avec d’autres devin. Heureusement que la Sagesse s’est montrée digne de son titre et a ramené le calme. Mais crois-moi, tu as mon soutien lors de nos assemblées et si tu veux que je garde à l’oeil ton Wishmaker, je le ferais, même si je n’ai rien trouvé d’anormal sur lui. Si on exclut le fait qu’il soit un criminel de façon évidente.J’avais réussi à amuser Riven au moins avec ma remarque suivante sur le fait qu’elle ferait une sublime Puissance. Mais je pense que cela va avec son caractère. Je connaissais néanmoins sa réponse avant même qu’elle ne la formule. Je sais qu’elle a un sens de la justice incroyable et qu’en dépit de ce qu’on peut dire d’elle, elle n’inflige jamais une sanction injuste. Sévère oui, mais injuste surement pas. Elle a à cœur de faire un monde plus idéal pour les nôtres. Je fus en revanche bien surprise quand ses doutes revinrent dans l’instant pour me ramener à sa réalité.
Elle voulut me rassurer ou me donner de la reconnaissance peut-être par la suite de ses paroles, à croire que j’étais vraiment descendue bien bas pour que Riven vienne à faire une telle chose pour moi. Je devais sans doute lui faire vraiment pitié sur ce coup-là. Ce n’était pas digne de moi. D’après ce que j’avais compris, il n’était pas totalement faux de sa part de me dire ça, les chiffres du recrutement lui donnaient raison. J’étais peut-être un modèle pour certain, mais étais-ce un bon modèle ? Cela restait encore à voir. Une chose était sûre, c’était qu’il était difficile d’allier une vie normale avec les performances et le talent.
J’oubliais souvent qu’en réalité nous avions une taille aussi différente. Elle de son mètre-soixante-dix-sept et moi de mon mètre-quatre-vingt-deux de mannequin. J’étais peut-être doté de courbes appétissantes et parfaitement proportionnées, mais il était évident que sa poitrine était d’une générosité plus qu’audacieuse. Malgré ma poitrine don je n’ai jamais eu à rougir, force était d’admettre que de ce côté-là, elle était dotée d’un double argument balayant la concurrence, à croire qu’elle devait avoir un secret pour éviter le mal de dos. Sa seule remarque me fit presque m’étrangler de rire sous la surprise.
Elle retira sa serviette, me laissant brièvement entrevoir corps ma foi très attirant avant de se laisser plonger dans l’eau elle aussi. Ses cheveux venaient l’entourer comme une armure de flammes ondulantes, mais je fus néanmoins surprise sur le coup pas sa posture. Ses genoux ainsi ramenés jusque contre son corps, son menton appuyé dessus et ses bras les entourant. C’était assez classique d’une posture de sécurité, le genre qu’on adopte et trahi une forme d’inquiétude et de moyen de contrôler son espace. Il est vrai que ce ne devais pas être forcément facile de prendre un bain avec une collègue. Bien que je ne doutasse guère d’un passé sulfureux de Riven, comme elle semble si rigide au quotidien, il m’est difficile de savoir si elle a une vie sexuelle frivole, débridée, normale ou inexistante. Elle savait bien aux vues de mon passé d’espionne que pour ma part, ce n’était forcément pas du tout mon premier bain accompagné et ma posture était somme toute assez normale. Elle me rassura néanmoins en m’envoyant une petite dose d’eau avec une pichenette, comme une copine le ferait dans un bain d’enfants. Pour ma part, je décidai d’allonger mes jambes de tout leur long jusqu’à toucher du bout du pied l’impudique chair de ma collègue en arborant un sourire taquin.
Une chose sur laquelle nous étions en tout cas tous tombé d’accord à la réunion était ce que nous devions faire maintenant. Le vote avait été unanime. Nous devions trouver Renfield et les faire disparaître de la région pour notre bien à tous. Leurs agissements avaient dépassé la limite du tolérable et il n’y aurait aucun pardon, aucune indulgence.
Irina ▬ Nous avons tous voter pour à la fin de la séance au moins. Mais je partage ton avis, il faut agir vite contre les Renfield et je ne crains que Greed n’explose que trop aussi. Il est de plus en plus instable je trouve depuis un moment.J’attrapais du bout des doigts la bouteille, mais rien n’y fit. Je me suis alors levé de l’eau, dévoilant momentanément mon corps ruisselant à la vue brumeuse de mon amie pour l’attraper à pleine main. Je m’installai de nouveau dans l’eau tout en approchant la bouteille pour nous resservir toutes les deux et boire une lampée dans la volée.
Quand tu parles du Conseil, tu parles de cette coalition d’Enclave et de leurs représentant ? Si c’est ça, je suis également d’accord sur le fait qu’il faut vite régler nos problèmes afin qu’ils nous lâchent. Si on perd encore du temps, ça risque de prendre de trop grandes proportions. Si ça tournait à une nouvelle guerre d’Enclave, ce serait désastreux.
Quant aux choix de la Sagesse de nouer des alliances à tout va... et bien je suis également d’accord. D’abord avec des lycans et une vampire de seconde zone par nécessité, mais là un chef de cla, c’est dangereux. Mais il faut essayer de ne pas trop douter de nos collègues. Espérons qu’il soit assez capable pour négocier avec soin une alliance bénéfique. Au moins grâce à toi, nous allons renouer le pacte avec d’anciens véritables alliés des nôtres. Ces “foutus cerfs” comme tu dis nous offrent sur un plateau l’accès au pacte de familier ce qui n’est pas rien pour notre sécurité.
Un court silence s’est installé entre nous et une nouvelle bombe fut larguée, mais par Riven cette fois. Je terminais mon verre d’une traite avant de me resservir. C’était un moyen d’essayer de noyer le poisson on faire passer la pilule, mais l’alcool ne suffisait pas depuis des semaines.
Irina ▬ Eh bien elle ne m’a pas parlé depuis qu’on s’est vu. Il faut dire qu’elle voulait une explication et comme je dois être la pire mère au monde, plutôt que de balbutier des platitudes pour noyer le poisson je lui aie partagé mes derniers souvenirs d’elle et de ce que j’ai fait à ses faux parents pour qu’ils croient que c’était leur fille quand je l’ai confié elle et sa sœur à ces gens.
Crois-moi c’est un sacré sac de nœud. Entre elle et Math.. Pardon John Smith le changelin. C’est tout un casse-tête. Clairement tu vois juste, je suis totalement paumé depuis que ces deux-là sont réapparus dans ma vie... mais par où commencer ? Y a tellement de choses que je ne dis à personne à ce sujet ou presque. Je t’avoue que ce n’est pas facile.
Etilya sur DK RPG
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Dim 10 Jan 2021 - 14:15
A vrai dire je devais être aussi étonnée qu'elle de prononcer ces mots de ma propre bouche. Il n'était clairement pas dans mes habitudes de lancer des fleurs à quelqu'un. Au mieux je me contentai d'un « Bon travail » même si pour beaucoup cela représentait presque comme une médaille d'honneur sur leur veste. De toute évidence, cette situation restait quasiment surnaturelle tant pour moi que pour Irina alors autant poursuivre dans cette ambiance toute neuve le temps d'une parenthèse. Pour ma part, m'ouvrir à une personne me donnait presque la sensation de mourir tellement il m'était insupportable même de l'envisager du bout de ma conscience. Pourtant jusque là, je n'étais pas encore morte noyée dans mon bain.
Je ne pouvais d'ailleurs que lui donner raison en revenant sur ce point : nous étions logées à la même enseigne concernant notre apparence rigide. Cela nous valait une réputation qui pouvait donner des cauchemars rien qu'en songeant à notre simple présence. En tout cas, cette vérité restait applicable dans le monde des mortels mais concernant notre communauté... J'avais l'impression que les sorciers prenaient davantage leurs aises. Pourquoi d'ailleurs ? Qu'est ce qui se passait dans l'inconscient collectif ?
-Au point où nous en sommes ahah. En tout cas, je te remercie. Et je suis assez d'accord sur l'idée que nous devrions songer à mieux communiquer. Il est vrai que par principe nous avons tendance à agir ou même réfléchir chacun de notre côté. Après tout, lorsque nous nous mettons tous à penser ensemble comme à l'assemblée, ce n'est jamais évident non plus. Mais s'il ne s'agit que de toi, il est vrai que ça s'avérerait plus productif.
Au diable les autres finalement. Si je respectais mes collègues pour leur statut et leurs compétences formidables, je tendais bien malgré moi à douter de leurs méthodes. C'était plus fort que moi, plus que de raison. Sûrement parce que j'incarnais la Justice, je connaissais une vision plus large et plus étendue, habituée à tout prendre en compte, calculer, anticiper, mesurer et mettre en place selon un contexte précis et ses enjeux. Irina également était habituée à cette gymnastique mentale bien que la dimension de son devoir restait d'autant plus lourde s'agissant de notre Secret. Ses notions d'anticipation et ses actes étaient très conséquentes, d'où la nécessité de ne pas commettre d'erreurs parce qu'il en valait de notre sécurité optimale.
Ses regrets ne tardèrent toutefois pas à rebondir comme une balle au sujet du Savoir et de la discorde lors de la réunion. Je n'avais vraiment pas de mot pour poser quel effet cela faisait de voir notre sorcière de l'ombre aussi abattue. Elle me faisait penser soudainement à un petit oisillon qui se recroquevillait sur lui-même, chétif et vulnérable. D'une certaine façon, cela me donnait comme une légère bouffée de chaleur au creux du ventre. Je n'avais pas particulièrement l'instinct protecteur mais si à ce moment là quelqu'un avait été témoin de cette scène et avait cherché à la mettre à mal en profitant de cette posture, je lui aurais assuré un sort peu enviable.
-Avec des si, nous pourrions refaire le monde. Mais cet épisode est désormais acté. Tu peux t'en vouloir mais cela ne t'apporterait rien du tout. Tu fais toujours de ton mieux alors ne te flagelle pas autant.
Je lui délivrai un sourire doux, me voulant bienveillante le plus sincèrement possible. Au fond, je comprenais sa détresse. En quelque sorte, cette réunion avait fortement attaqué son professionnalisme habituel aux yeux de tous, écorché son étiquette et rongé sa fierté. Il était vrai que cette erreur était incommodante dans le sens où nous aurions pu nous passer d'une sorcière instable émotionnellement qui nous avait de ce fait pondu une vision étrange. Enfin après, nous avions Greed aussi dans le même genre. Niveau stabilité, nous avions vu mieux tout de même.
-Et puis tu oublies que nous avons une Puissance dans nos rangs qui n'a rien à envier au Savoir. Quelque part, nous avons tous un grain.
Cette moquerie, bien que j'estimais ce garçon finalement, eut le don de me faire rire gentiment pour la faire relativiser un peu.
-Oh et ne te dérange pas pour ce Wishmaker. Tu as des choses bien plus importantes à gérer.
J'en avais par dessus la tête de ce bonhomme. Toutefois, je ne manquerai d'être alerte au moindre faux pas de sa part ou de sa clique. Néanmoins, nous avions des sujets plus coriaces à aborder qui méritaient d'être discutées pleinement.
-En soi si ton plan fonctionne correctement concernant Renfield, nous serons très vite débarrassés de cette épine. Il suffit juste de consulter rapidement ta subordonnée. Pour ce qui est de Greed, je comptais justement le faire participer aux pistes que nous avons abordées. Il n'est pas normal de le tenir autant écarté. De plus, je crains qu'il ne devienne un danger pour notre sûreté. Sa colère et sa frustration commencent à m'inquiéter et cette quarantaine n'est pas le bon moment pour faire une crise existentielle. Cela serait catastrophique. Peut-être qu'il aurait sérieusement besoin de ton expertise en parallèle.
Si nous n'étions pas capable de le contenir alors même que l'Enclave accueillait sciemment une bête féroce qui risquait d'exploser d'un moment à l'autre alors où allions-nous sérieusement ? Si personne ne se chargeait de ce problème, je pensais notamment à Thomas qui semblait avoir une bonne influence sur lui, je n'hésiterai pas à intervenir. Et s'il devenait trop dangereux, il ne s'agira sûrement pas d'une démarche amicale de ma part.
-Exactement. Leur approche est cavalière et nuancée d'une menace bien palpable. Comme si nous avions notre temps pour penser à une guerre.
Moi-même, j'étais plutôt encline à faire tomber quelques têtes de mes compères quand cela s'avérait nécessaire mais pas au point de déclencher une guerre. Justement, c'était plutôt pour l'éviter en retirant les éléments gâteux du tableau. En tout cas, lorsque mon amie et collègue prononça le titre de la Sagesse, une braise s'alluma au fond de ma rétine tellement ces décisions arbitraires me semblaient mauvaises.
-Je ne comprends pas comment cela a pu même être possible. D'abord ce mortel, le chef des chevaliers des ombres, cette louve et maintenant un chef de clan ? On n'est pas dans le pays des bisounours.
Cette vision lisse et épurée du main dans la main me donnait presque envie de vomir. Je haussais les épaules toutefois alors qu'elle me soufflait d'éviter de douter de nos collègues.
-Irina, il s'agit de mon rôle de Justice que de tout remettre en question et de douter tout le temps des gens, de leurs discours et même parfois de soi-disantes preuves. Personne n'échappe à ma déformation professionnelle, pas même nos collègues. Et puis, je suis russe aussi. De plus, même si je reconnais les qualités diplomatiques de notre Sagesse, ce risque est bien trop grand. Il y a beaucoup trop de variantes possibles à cette rencontre. Un humain, nous pouvons le faire disparaître aisément. Un lycan, c'est déjà plus compliqué mais gérable à mon sens. Mais un chef de clan ! Admettons que ce type accepte au mieux, qu'est ce qui certifie qu'il soit digne de confiance et pour combien de temps ? Et s'il refuse au pire, à quoi devrions-nous nous attendre spécifiquement ? Je ne le sens pas du tout. Il va falloir redoubler de vigilance.
Allez, encore un autre soucis à rajouter sur la liste. J'en vins presque à être blasée. Je me trouvais alors en train de faire la moue, à moitié convaincue par rapport aux changelins.
-Admettons. Je verrai bien que ça donne par la suite. J'irai à la rencontre de ce lieutenant et advienne que pourra. Je ne faillirai pas à ma tâche, même si ça ne me ravit pas de céder à un tel caprice.
J'étais très réfractaire au sujet des alliances même si j'avais bien conscience que l'union faisait la force. Mais plus nous faisions d'arrangement, plus nous nous risquions à des trahisons et des complots. Alors oui, le passé invoquait que nous avions connu un lien très fort avec cette espèce. Un rituel qui nous donnait l'assurance d'une sécurité supplémentaire. Seulement je ne pouvais m'empêcher de râler par rapport à leur manière de réclamer qui avait même agacée Thomas ! Le pauvre m'était apparue complètement blasé dans mon bureau ce qui n'était pas pour lui ressembler non plus.
Nous dirons que le plus important en ce moment restait surtout de nous détendre en faisant le point, ce qu'Irina n'omit pas de faire en allant récupérer la bouteille. J'allongeais un œil discret sur sa silhouette alors que sa peau satinée émergeait de l'eau pour s'emparer de notre lot de consolation. Il était vrai qu'Irina avait été mannequin également et sincèrement, je pouvais amplement comprendre pourquoi. Une élégance dangereuse typiquement russe avec des cambrures qui pouvaient attirer n'importe qui dans son sillage. Le corps de cette femme était une arme en soi et si vous y ajoutiez ses atouts, elle devenait un piège appétissant mais terrible. Une fois que nous étions servies, j'en profitai pour en reprendre une gorgée avant de lâcher ma bombe de but en blanc. En réaction, mon interlocutrice ne put véritablement me dissimuler ce léger malaise en avalant d'une traite son breuvage. Le courage parfois passait dans les effluves de l'alcool.
J'écoutais donc attentivement son récit très bref, hésitant à s'étaler sur cet épisode dérangeant de son existence. Pour ma part, j'étais d'avis qu'elle avait bien fait d'être sincère même si à mon humble opinion elle n'avait clairement pas dû y mettre les formes. Le tact n'était pas tant son fort non plus.
-Tu as été honnête en lui montrant la vérité. Cette petite n'aurait sûrement pas apprécié que tu lui passes de la pommade dans le dos. Je n'y connais strictement rien concernant les enfants il est vrai, mais si je devais émettre un avis... Tu as agi selon ce qui te semblait le plus juste en la confiant à cette famille. J'imagine que c'est ce que fait une mère qui aime ses enfants, malgré la déchirure.
Je n'avais aucune fichue idée de ce qu'elle ressentait en cet instant. Je n'avais pas d'enfants, pas que je sache en tout cas. Un amour perdu ? Je ne suis jamais tombée amoureuse malgré les petits plaisirs que je m'accordais avec des conquêtes. Cette douleur là je ne pouvais que la supposer sans être réellement capable de la ressentir. Je n'avais jamais été tout simplement attaché à quelqu'un au point d'en trembler. Dans le sens inverse toutefois, j'avais été aimée follement par cette sorcière. Je lui avais brisé le cœur et n'avait éprouvé aucun remord, seulement de la colère. Pour une raison étrange, je n'imaginais pas comme concevable qu'on puisse seulement... M'aimer. Pourquoi cette idée même me révulsait à ce point ? Peut-être parce que le schéma de l'amour qu'on m'avait apposée n'était que celui de la manipulation de la part de mes tendres parents. Je voyais réellement les émotions comme des couteaux aiguisés qu'il fallait s'éviter à tout prix.
-Si tu devais exprimer ce que tu as sur le cœur, là tout de suite, qu'est ce que ce serait ? Tu n'es pas obligée d'agencer tes idées, commence seulement et le reste suivra tout seul.
Je levais ensuite ma paume en l'air en guise de serment.
-Je promets de ne rien en divulguer et ce, même si un jour il devait m'arriver de te haïr ou peut-être de te tuer.
Une promesse forte, exprimée sur un sourire amusé mais qui portait tout son sens quand on savait que nous étions toutes les deux très enclines à exploiter les faiblesses les plus saignantes des autres pour obtenir ce que nous désirons.
Je ne pouvais d'ailleurs que lui donner raison en revenant sur ce point : nous étions logées à la même enseigne concernant notre apparence rigide. Cela nous valait une réputation qui pouvait donner des cauchemars rien qu'en songeant à notre simple présence. En tout cas, cette vérité restait applicable dans le monde des mortels mais concernant notre communauté... J'avais l'impression que les sorciers prenaient davantage leurs aises. Pourquoi d'ailleurs ? Qu'est ce qui se passait dans l'inconscient collectif ?
-Au point où nous en sommes ahah. En tout cas, je te remercie. Et je suis assez d'accord sur l'idée que nous devrions songer à mieux communiquer. Il est vrai que par principe nous avons tendance à agir ou même réfléchir chacun de notre côté. Après tout, lorsque nous nous mettons tous à penser ensemble comme à l'assemblée, ce n'est jamais évident non plus. Mais s'il ne s'agit que de toi, il est vrai que ça s'avérerait plus productif.
Au diable les autres finalement. Si je respectais mes collègues pour leur statut et leurs compétences formidables, je tendais bien malgré moi à douter de leurs méthodes. C'était plus fort que moi, plus que de raison. Sûrement parce que j'incarnais la Justice, je connaissais une vision plus large et plus étendue, habituée à tout prendre en compte, calculer, anticiper, mesurer et mettre en place selon un contexte précis et ses enjeux. Irina également était habituée à cette gymnastique mentale bien que la dimension de son devoir restait d'autant plus lourde s'agissant de notre Secret. Ses notions d'anticipation et ses actes étaient très conséquentes, d'où la nécessité de ne pas commettre d'erreurs parce qu'il en valait de notre sécurité optimale.
Ses regrets ne tardèrent toutefois pas à rebondir comme une balle au sujet du Savoir et de la discorde lors de la réunion. Je n'avais vraiment pas de mot pour poser quel effet cela faisait de voir notre sorcière de l'ombre aussi abattue. Elle me faisait penser soudainement à un petit oisillon qui se recroquevillait sur lui-même, chétif et vulnérable. D'une certaine façon, cela me donnait comme une légère bouffée de chaleur au creux du ventre. Je n'avais pas particulièrement l'instinct protecteur mais si à ce moment là quelqu'un avait été témoin de cette scène et avait cherché à la mettre à mal en profitant de cette posture, je lui aurais assuré un sort peu enviable.
-Avec des si, nous pourrions refaire le monde. Mais cet épisode est désormais acté. Tu peux t'en vouloir mais cela ne t'apporterait rien du tout. Tu fais toujours de ton mieux alors ne te flagelle pas autant.
Je lui délivrai un sourire doux, me voulant bienveillante le plus sincèrement possible. Au fond, je comprenais sa détresse. En quelque sorte, cette réunion avait fortement attaqué son professionnalisme habituel aux yeux de tous, écorché son étiquette et rongé sa fierté. Il était vrai que cette erreur était incommodante dans le sens où nous aurions pu nous passer d'une sorcière instable émotionnellement qui nous avait de ce fait pondu une vision étrange. Enfin après, nous avions Greed aussi dans le même genre. Niveau stabilité, nous avions vu mieux tout de même.
-Et puis tu oublies que nous avons une Puissance dans nos rangs qui n'a rien à envier au Savoir. Quelque part, nous avons tous un grain.
Cette moquerie, bien que j'estimais ce garçon finalement, eut le don de me faire rire gentiment pour la faire relativiser un peu.
-Oh et ne te dérange pas pour ce Wishmaker. Tu as des choses bien plus importantes à gérer.
J'en avais par dessus la tête de ce bonhomme. Toutefois, je ne manquerai d'être alerte au moindre faux pas de sa part ou de sa clique. Néanmoins, nous avions des sujets plus coriaces à aborder qui méritaient d'être discutées pleinement.
-En soi si ton plan fonctionne correctement concernant Renfield, nous serons très vite débarrassés de cette épine. Il suffit juste de consulter rapidement ta subordonnée. Pour ce qui est de Greed, je comptais justement le faire participer aux pistes que nous avons abordées. Il n'est pas normal de le tenir autant écarté. De plus, je crains qu'il ne devienne un danger pour notre sûreté. Sa colère et sa frustration commencent à m'inquiéter et cette quarantaine n'est pas le bon moment pour faire une crise existentielle. Cela serait catastrophique. Peut-être qu'il aurait sérieusement besoin de ton expertise en parallèle.
Si nous n'étions pas capable de le contenir alors même que l'Enclave accueillait sciemment une bête féroce qui risquait d'exploser d'un moment à l'autre alors où allions-nous sérieusement ? Si personne ne se chargeait de ce problème, je pensais notamment à Thomas qui semblait avoir une bonne influence sur lui, je n'hésiterai pas à intervenir. Et s'il devenait trop dangereux, il ne s'agira sûrement pas d'une démarche amicale de ma part.
-Exactement. Leur approche est cavalière et nuancée d'une menace bien palpable. Comme si nous avions notre temps pour penser à une guerre.
Moi-même, j'étais plutôt encline à faire tomber quelques têtes de mes compères quand cela s'avérait nécessaire mais pas au point de déclencher une guerre. Justement, c'était plutôt pour l'éviter en retirant les éléments gâteux du tableau. En tout cas, lorsque mon amie et collègue prononça le titre de la Sagesse, une braise s'alluma au fond de ma rétine tellement ces décisions arbitraires me semblaient mauvaises.
-Je ne comprends pas comment cela a pu même être possible. D'abord ce mortel, le chef des chevaliers des ombres, cette louve et maintenant un chef de clan ? On n'est pas dans le pays des bisounours.
Cette vision lisse et épurée du main dans la main me donnait presque envie de vomir. Je haussais les épaules toutefois alors qu'elle me soufflait d'éviter de douter de nos collègues.
-Irina, il s'agit de mon rôle de Justice que de tout remettre en question et de douter tout le temps des gens, de leurs discours et même parfois de soi-disantes preuves. Personne n'échappe à ma déformation professionnelle, pas même nos collègues. Et puis, je suis russe aussi. De plus, même si je reconnais les qualités diplomatiques de notre Sagesse, ce risque est bien trop grand. Il y a beaucoup trop de variantes possibles à cette rencontre. Un humain, nous pouvons le faire disparaître aisément. Un lycan, c'est déjà plus compliqué mais gérable à mon sens. Mais un chef de clan ! Admettons que ce type accepte au mieux, qu'est ce qui certifie qu'il soit digne de confiance et pour combien de temps ? Et s'il refuse au pire, à quoi devrions-nous nous attendre spécifiquement ? Je ne le sens pas du tout. Il va falloir redoubler de vigilance.
Allez, encore un autre soucis à rajouter sur la liste. J'en vins presque à être blasée. Je me trouvais alors en train de faire la moue, à moitié convaincue par rapport aux changelins.
-Admettons. Je verrai bien que ça donne par la suite. J'irai à la rencontre de ce lieutenant et advienne que pourra. Je ne faillirai pas à ma tâche, même si ça ne me ravit pas de céder à un tel caprice.
J'étais très réfractaire au sujet des alliances même si j'avais bien conscience que l'union faisait la force. Mais plus nous faisions d'arrangement, plus nous nous risquions à des trahisons et des complots. Alors oui, le passé invoquait que nous avions connu un lien très fort avec cette espèce. Un rituel qui nous donnait l'assurance d'une sécurité supplémentaire. Seulement je ne pouvais m'empêcher de râler par rapport à leur manière de réclamer qui avait même agacée Thomas ! Le pauvre m'était apparue complètement blasé dans mon bureau ce qui n'était pas pour lui ressembler non plus.
Nous dirons que le plus important en ce moment restait surtout de nous détendre en faisant le point, ce qu'Irina n'omit pas de faire en allant récupérer la bouteille. J'allongeais un œil discret sur sa silhouette alors que sa peau satinée émergeait de l'eau pour s'emparer de notre lot de consolation. Il était vrai qu'Irina avait été mannequin également et sincèrement, je pouvais amplement comprendre pourquoi. Une élégance dangereuse typiquement russe avec des cambrures qui pouvaient attirer n'importe qui dans son sillage. Le corps de cette femme était une arme en soi et si vous y ajoutiez ses atouts, elle devenait un piège appétissant mais terrible. Une fois que nous étions servies, j'en profitai pour en reprendre une gorgée avant de lâcher ma bombe de but en blanc. En réaction, mon interlocutrice ne put véritablement me dissimuler ce léger malaise en avalant d'une traite son breuvage. Le courage parfois passait dans les effluves de l'alcool.
J'écoutais donc attentivement son récit très bref, hésitant à s'étaler sur cet épisode dérangeant de son existence. Pour ma part, j'étais d'avis qu'elle avait bien fait d'être sincère même si à mon humble opinion elle n'avait clairement pas dû y mettre les formes. Le tact n'était pas tant son fort non plus.
-Tu as été honnête en lui montrant la vérité. Cette petite n'aurait sûrement pas apprécié que tu lui passes de la pommade dans le dos. Je n'y connais strictement rien concernant les enfants il est vrai, mais si je devais émettre un avis... Tu as agi selon ce qui te semblait le plus juste en la confiant à cette famille. J'imagine que c'est ce que fait une mère qui aime ses enfants, malgré la déchirure.
Je n'avais aucune fichue idée de ce qu'elle ressentait en cet instant. Je n'avais pas d'enfants, pas que je sache en tout cas. Un amour perdu ? Je ne suis jamais tombée amoureuse malgré les petits plaisirs que je m'accordais avec des conquêtes. Cette douleur là je ne pouvais que la supposer sans être réellement capable de la ressentir. Je n'avais jamais été tout simplement attaché à quelqu'un au point d'en trembler. Dans le sens inverse toutefois, j'avais été aimée follement par cette sorcière. Je lui avais brisé le cœur et n'avait éprouvé aucun remord, seulement de la colère. Pour une raison étrange, je n'imaginais pas comme concevable qu'on puisse seulement... M'aimer. Pourquoi cette idée même me révulsait à ce point ? Peut-être parce que le schéma de l'amour qu'on m'avait apposée n'était que celui de la manipulation de la part de mes tendres parents. Je voyais réellement les émotions comme des couteaux aiguisés qu'il fallait s'éviter à tout prix.
-Si tu devais exprimer ce que tu as sur le cœur, là tout de suite, qu'est ce que ce serait ? Tu n'es pas obligée d'agencer tes idées, commence seulement et le reste suivra tout seul.
Je levais ensuite ma paume en l'air en guise de serment.
-Je promets de ne rien en divulguer et ce, même si un jour il devait m'arriver de te haïr ou peut-être de te tuer.
Une promesse forte, exprimée sur un sourire amusé mais qui portait tout son sens quand on savait que nous étions toutes les deux très enclines à exploiter les faiblesses les plus saignantes des autres pour obtenir ce que nous désirons.
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