Au boulot ! [PV Lucy]

Plus elles marchaient, plus Lindiya regardait attentivement autours d'elle. Les jeunes femmes passaient par des petits chemins très peu fréquenté et très sombre. En soit, cela ne dérangeait pas trop Lin' qui prenait très souvent les raccourcis les plus incongrus possible. Cependant, depuis sa rencontre avec Metuselah dans cet atmosphère, elle se prenait un peu plus souvent à faire attention. Non de là qu'elle s'empêchait de vivre et de marcher où bon lui semblait, elle était juste... un petit peu plus sur la défensive. Elle espérait secrètement trouver un moyen de se défendre. Sa pauvre situation d'humaine sans défense lui faisait de plus en plus peur, elle espérait secrètement qu'un élément nouveau viennent l'aider à survivre sans craindre pour sa vie. Craindre des humains, c'était une chose, avec un peu de chance et un entraînement, elle pouvait toujours trouver une solution pour survivre. A contrario, face à des êtres surnaturels et hypnotiques, elle n'avait que très peu de chance de survivre. N'empêche, Lucy devait passer ici tous les jours. Elle était toujours en face d'elle pour témoigner de sa survie.

- Dis moi, ça te dérange pas de faire un petit détour ? J’ai une petite course à faire, ça s’ra pas long t’en fais pas.

Un détour de plus ou de moins, en soit, venir chez Lucy était un détour donc en somme, cela ne la dérangeait pas du tout. Elle sourit, elle n'avait même pas eu le temps de répondre que sa collègue prenait déjà le chemin de son "détour". Lin fronça les sourcils... elle qui pensait deux secondes plus tôt qu'elle faisait tout de même plus attention qu'avant aux routes qu'elle prenait, là... c'était le ponpon. Elle avait presque envie de demander à la jeune femme de reporter son détour à une prochaine fois. Lucy était-elle un être surnaturel avec des super pouvoir de malade ? Elle priait pour que non. Elle faisait de son mieux pour en croiser le moins possible !

Heureusement, Lindiya se rassura très vite en regardant sa collègue faire. Elle sortait justement un bol en plastique et une bouteille de lait de son sac, on y trouve vraiment tout et n'importe quoi dans ces fourres tout, pour servir on ne sait qui. Elle allait pour poser la question quand elle entendit des petits miaulements appréciateur résonner dans la rue deserte avant de voir un début de boulle de poil à tomber par terre. La jeune femme se mit à sourire de toutes ces dents en s'accroupissant au côté de sa collègue pour en gratouiller quelques-uns pendant qu'il ronronnait la tête dans le lait. C'était magique. Il y en avait partout qui arrivait au fur et à mesure pour prendre du lait et demander des caresses. Lindiya caressait tout ce qui tombait sous sa petite main. Avec une présence comme celle-ci, la jeune étudiante sentait qu'aucun danger ne les guettait dans la rue, sinon, les chats n'auraient jamais sorti leur nez de leur cachette.

- Ne t'inquiète pas. Je comprend parfaitement. Dans ces moments-là, on aimerait vivre dans des villas gigantesque pour pouvoir les accueillir sans aucun problème. Merci de m'avoir montrer ton petit havre de paix, Lucy. J'espère avoir la chance de t'accompagner plus souvent même.

Elle ferma les yeux pour se retenir de tous les prendre dans ces bras et de partir avec en courant. Elle ne pouvait s'empêcher de craquer devant leur petite bouille attendrissante et leur ronron reconnaissant. Lin sentait en les caressant que le contact humain ne les effrayaient pas. Cela venait probablement des bons traitements apporter par Lucy.

D’un ronron, la jeune femme sentit les petites moustaches de l’animal lui chatouiller le cou, ses pattes qui massaient l’air sous ses caresses et le bruit apaisant du chat. Elle ne put s’empêcher de sourire tendrement. De toute la joyeuse bande, Lucy lui avait mis dans les bras l’un des plus tactiles. Il n’y avait même aucun doute là-dessus. Lindiya était impressionnée par la tendresse qui transpirait chez sa collègue. Elle sentait l’amour à des kilomètres à la ronde, elle irradiait en caressant chacune de ses bêtes. Se rendait-elle compte qu’elle était devenue la maîtresse= de chacun de ses chats ? Qu’ils avaient tous confiance en elle et qu’elle avait donc gagné l’une de ses plus grandes batailles pour leur bien-être. Ces chats étaient en effet aimés et ils aimaient en retour. C’était l’une des plus belles magies du monde. A côté, le matériel devenait ce qu’il était réellement : rien que du matériel.

- Ça m'fais tellement peine de les voir là, dans cet affreux endroit... Ça fait un moment que je pense à prévenir une association, peut-être qu'ils pourront leur trouver une jolie maison...

Lin était d’accord avec sa collègue. L’endroit ne donnait pas envie, peu de gens passaient par ici donc, peu de gens pouvaient connaitre leur existence et les adopter. Prévenir une association était donc une bonne idée, il y avait également les réseaux sociaux qui pouvaient être utilisés. Pour une fois, que ça pouvait servir à autre chose qu’à partager des conneries ou des insultes ! Doucement, Lin reposa le chat à terre en lui flattant l’arrière train.

- Tu fais bien d’essayer, ça me brise juste le cœur de ne pouvoir te donner mon accord sur l’instant. Je vis avec une colloc’ dans une maison aux abords de la ville. Une fois son accord, peut-être.

Elle haussa les épaules sans s’arrêter de caresser l’animal qui se collait affectueusement à ses jambes. La sale bête, il mettait tout en œuvre pour la faire craquer !

- Tu tiens beaucoup à ces chats, tu aurais mal au cœur de les confier à une association sans garanti d’avoir des nouvelles. On dirait une vraie maman chat quand on te voit !

Lin se demandait si elle avait beaucoup de contact sur son téléphone. Elle avait assez de connaissance de France avec lesquels elle gardait contact grâce aux réseaux justement. Aucun d’eux n’aurait le courage de venir au Japon pour rencontrer des chats de gouttière. Et pourtant, il y avait là des chats de race abandonnés. Elle voyait du coin de l’œil un perçant au poil gris clair regarder de loin le spectacle. Elle soupira. Au Japon qui connaissait-elle ? Il y avait bien ses connaissances de la fac qui pourrait craquer… ! Mais comment faire ? Elle se voyait mal accoster tout le monde dans les couloirs et en parler au bar ? Voyons, on ne l’écouterait qu’à peine entre deux pintes de bière. Elle aurait, en effet, des oui mais des oui sans lendemain.

Elle ne put s’empêcher de prendre en photo le moumoune pour lequel elle avait craqué. Et regarder la photo, la rendait tellement triste. Elle n’avait pas envie de le laisser dehors. Pourtant, il ne pourrait vivre enfermer sans terrain. Il avait vécu une grande partie de sa vie dehors, le priver de sa liberté reviendrait à le priver d’une partie de son être. Elle regardait d’un coup d’œil ses réseaux, elle avait vraiment tout et n’importe quoi : facebook, snapchat et instagram. Ils marchaient bien chez les jeunes. Et…

Elle eut une idée ! Bon, pas de génie, car beaucoup avant elle l’avait fait !

- Lucy… Et si, on s’occupait de les faire adopter !

Sur ces mots, elle posta directement une photo retouchée de l’animal sur son compte instagram. Les like pleuvaient déjà ! Bientôt, elle aurait des commentaires c’était certain. Bon, elle fit un peu la moue, moumoune était son âme sœur. M’enfin, l’effet allait marcher !

- Regarde ! J’ai déjà des likes ! Qu’est-ce que tu en penses Lucy ?  

Une notification. Lin lâche un sourire complice à Lucy avant de regarder, ce n’était encore qu’un like parmi tant d’autre. Cependant, au fur et à mesure, le bouche à oreille allait faire son petit bout de chemin elle en était certaine. Qui ne craquait pas devant de petite bête aussi chou ? Personne. Bon si, il y avait bien les anti-chats. Mais, ils étaient contre nature, donc heureusement qu’ils n’essayent pas d’en adopter un. Lin était bien décidé à faire du tri – et des enquêtes à la Sherlock Holmes – pour être certaine de tomber sur la bonne personne, la bonne famille ou le bon environnement. Essayer de la berner serait un suicide social assuré.

A fond dans son nouveau rôle de community manager, elle fit semblant de remonter sur son nez des lunettes imaginaires, de sortir son regard le plus charmant et professionnel pour répondre à sa collègue avec classe.

-Ce n’est pas le succès qui fait la personne mais, la personne qui fait le succès. Silence. J’avoue c’était nul comme citation… J’ai sortis ça au feeling et sans réfléchir. Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup « d’ami » mais des connaissances ? Chérie. Elle lui fit un regard langoureux. Je suis un pur produit de l’université à l’occidental ! Et oui,  je me bourre la gueule les jeudis ! De ce fait, ne t’inquiète pas… Nous trouverons poulette.

Le chérie était de trop, idem pour la poulette mais, c’était juste fun et le bon moment pour les sortir.

Une nouvelle notification, elle jeta un coup d’œil avant de se mettre à crier comme une petite puce… Vous savez ce genre de groupie horrible, avec des cris aigus à s’en taper la tête contre les murs ? Et bien là c’était un peu la même chose mais, à la Lin. C’était donc plus mignon. Comment ça je ne suis pas objective ? Je décide qu’elle est mignonne même en criant comme une adolescence, point !

Revenons à nos moutons. Fière, elle se mit à brandir fièrement le saint graal qu’elle avait dans sa main – à savoir son cellulaire – pour montrer le petit commentaire. Une personne trouvait moumoune à croquer et recherchait justement des chats à adopter.

-Ne nous excitons pas trop. Aucun trésor ne sera confié à une mauvaise famille sans passer sous nos rayons X infaillible ! Mais, tu verras qu’on trouvera une petite solution pour chacun de ces bébés.

Heureuse, elle passa son bras autours des épaules de sa collègue. Une sacrée aventure humaine les attendaient.

-On va devoir planifier tout ça autours de l’une de tes bonnes bières je crois !

Elle ne put s’empêcher de roucouler doucement. On pouvait dire que son intégration au boulot se faisait à merveille.