[EVENT] Coalition pour enquête (07/05/2018)

La Demoiselle commença à observer la foule. Elle affichait toujours son sourire préfabriqué mais, au fond, elle était très fière d’elle. Que ce soit pour avoir piqué comme il le fallait, pour avoir provoqué une crise de fou rire à un Chef de Clan ou juste pour briller par sa simple présence. Oui, La demoiselle était loin d’être modeste. Mais ce n’était franchement pas nouveau.

Toutefois, ce n’était rien quand le Seigneur Di Altiero décida d’appeler le Hunter Papa. Sarah dut tout simplement se retenir pour ne pas rire. Surtout que ce n’était tout simplement pas l’endroit où elle aurait pu se permettre de rire. Cependant, cela eut le mérite de lui donner une idée. Elle la garda dans un coin de la tête pour l’utiliser au bon moment.

Au bras du vampire, elle commença à observer les alentours et laissa trainer ses oreilles là où elle le pouvait. Elle entendit des choses assez abracadabrantes, ce qui ne l’aidait pas à contenir son rire. Il le fallait pourtant, puisque le Seigneur se dirigea vers un chevalier pour lui demander des détails sur le fameux Bal. Il était intéressant d’apprendre ce qu’il s’était passé. Toutefois, la demoiselle avait toujours du mal à imaginer les dits lycans étant donné qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’en voir un en plein action. Mais elle n’était pas, non plus, sûr de vouloir en croiser un.

Elle finit par reporter son attention sur la salle, laissant trainer ses yeux et ses oreilles ci et là. Quand elle entend quelque chose qui l’interpelle. Elle se concentre pour écouter ses dires et comprend bien vite la teneur des propos. Elle ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Voilà vraiment qui tranchait avec le reste. Que devait-elle faire ? Allez le voir ou laisser couler ? Elle se dit qu’elle allait d’abord en discuter avec le Seigneur Di Altiero et Vilhelm. Les deux étaient bien mieux au courant de la situation qu’elle.

La Duchesse entraina le rouquin, qui avait fini de discuter, dans sa marche pour rejoindre le Hunter, celui-ci était en pleine discussion avec un des membres des chevaliers. La Duchesse ne connaissait pas le sujet de la conversation mais il semblait que cela tournait autour des meurtres et des enquêtes, au vu des dernières paroles échangées.

Quand leur ami remarqua enfin la présence des deux vampires, la demoiselle se mit à expliquer ce qu’ils avaient appris… et ce qu’elle avait entendu.

Sarah ▬ « Un des Chevaliers nous a expliqué le déroulement du bal d’Halloween. Je plains les invités, cela ne dut pas être une partie de plaisir.

Sinon, je peux dire que la plupart des personnes racontent des versions peu véridiques des événements. Il est même probable que la majorité d’entre eux n’aient jamais eu à faire avec un vampire. Et encore moins avec un Lycan, surement. Leurs témoignables sont tellement loin d’être crédible que ça en est tout simplement risible. »

Elle marqua une courte pause pour jeter u regard au pauvre jeune homme dépité.

Sarah ▬ « Par contre, j’ai entendu qu’un jeune homme aurait disparu depuis une semaine. Son ami… »

La Duchesse désigna la personne en question.

Sarah ▬ « …cherche désespérément à savoir ce qu’il en est. Cependant, l’entourage du disparu reste muet comme une tombe et il ne fait pas partie des victimes identifiées. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous. Mais cela m’intrigue.

Je veux dire, qu’une personne ait disparu actuellement avec le climat actuel, je peux comprendre. Par contre, je trouve bizarre que les connaissances ne disent rien à ce sujet. J’aimerais savoir ce que vous pensez à ce sujet. »

Elle regarda avec attention ses deux acolytes en attendant leur retour et elle était prête à les suivre si besoin.

Ma discussion avec ce chevalier s’avère instructive. Les informations qu’il m’a données permettent de compléter celles que je possédais déjà grâce à Jess. Alors comme ça un des leur était déjà présent sur les lieux avec l’attaque ? Intéressant. Je suis curieux de savoir pourquoi le Maire a fait appel à eux pour sa sécurité. En tout cas cette présente sur place explique l’arrivée rapide des autres. Cependant je reste sceptique, c’est presque … trop beau, trop bon en termes de timing. Comme si ça avait été planifier presque. Je vais peut-être un peu loin dans ma réflexion, pourtant … leur arrivée providentielle continue de me rendre méfiant. Et je le sais bien, lorsqu’on veut cacher quelque chose ou encore se faire passer pour meilleur pour atteindre un but, le timing est l’élément clef.
Il continue en m’expliquant en détail le rôle de la première équipe. Evacuer les civils et contenir la bête à l’intérieur, c’est une réaction digne de grands militaires et très professionnel. Mais sans savoir qui est l’ennemi, ses forces ou ses faiblesses, c’est assez limité. C’est se jeter dans la gueule du loup, avec autant de naïveté que celle de la fillette du conte de Grimm. A moins que … une nouvelle fois ma méfiance pointe une nouvelle fois le bout de son nez. Peut-être savent-ils à quoi ils ont à faire justement. Il est possible que ces Chevaliers des Ombres sachent exactement à quoi ils ont à faire. Dans ce cas, jusqu’à quel point sont-ils impliqués dans tout cet imbroglio et que savent-ils réellement ?

Je me raccroche à ses paroles lorsqu’il parle de la seconde équipe. Donc ceux qui ont sécurisé le périmètre n’étaient, en somme, qu’une avant-garde. Ils représentent les fantassins dans l’armée, et la seconde équipe représente donc les cavaliers. Certains ont été blessés ? Je fronce les sourcils légèrement, et bien trop rapidement pour que mon interlocuteur le perçoive. De ce que je sais, une morsure de lycan a deux options : la mort ou la survie sous forme de lycan à son tour. Quant à leurs griffures, elles peuvent s’avérer très dangereuses voir mortelles. Il parle de ces blessés, comme si … s’il n’y avait rien de grave, qu’ils avaient seulement pris une balle. Même Vilhelm a plus de bon sens et ne prend aucune de ses blessures avec autant de légèreté.
Il m’apprend aussi que le lycan est ici, dans leur QG. Probablement hors d’accès du public et, j’ose l’espérer bien, garder. Son sort semble dépendre des informations qu’ils auront. C’est triste de se dire que la vie ou la mort de cet être ne dépend que de la compréhension d’une bande de demi-crétin. Je pense qu’il va être plus que temps que mes pairs, et moi-même, nous penchions sérieusement sur cette question.

Je remercie le chevalier d’avoir accepté de répondre à mes questions et de m’avoir renseigné. Je le quitte donc, accompagner de la charmante lady Lawford qui n’a pas quitter mon bras depuis notre entrée dans le bâtiment. Enfin disons plutôt qu’elle m’entraine à sa suite en direction de notre ami commun. Une fois que celui-ci nous remarque et termine sa conversation au préalable, nous nous éloignons légèrement.
Notre jeune amie mentionne rapidement la conversation que je viens d’avoir avec le chevalier. Puis elle nous rapporte ce qu’elle a pu entendre et voir, durant ma conversation et celle de Vil. Elle nous désigne un jeune homme un peu à l’écart, après nous avoir appris que son ami a disparu depuis une semaine. Sarah ajoute que l’entourage du disparu reste muet sur cette disparition, et qu’il ne fait pas parti des victimes recensées. Elle trouve cela bizarre et je partage sans réserve son avis. Une famille cherche généralement à savoir ce qui s’est passé, elle ne reste pas muette. Surtout dans la configuration actuelle.

« - Ma chère lady, je partage votre opinion sur la question. Il est remarquablement étonnant que les proches de ce disparu ne remuent pas ciel et terre, pour le retrouver. S’il ne fait point parti des victimes, on peut supposer qu’il est en vie ou qu’il fait partie des victimes non connus. Comme si ses connaissances, notamment sa famille, avaient honte de parler sur son absence. »

Je réfléchis un instant. Une hypothèse folle vient alors effleurer mon esprit. Et si … ? C’est possible après tout. Il suffit de peu de chose pour que ça soit le cas. Je vais partager mon idée avec mes camarades d’enquête. Voir ce qu’ils en pensent. Délibérément je baisse légèrement la voix, de manière à n’être entendu que de mes compères.

« - Le chevalier avec lequel j’ai discuté m’a précisé que le lycan fou qu’ils ont neutralisé lors de la soirée d’Halloween est ici. Quelque part à l’abri des regards je suppose, dans les parties réserver à leurs membres. Ils attendent de savoir s’ils peuvent le soigner, ou l’élimer en trouvant un moyen, si le soin s’avère impossible. Ce disparu n’a laissé aucune trace apparemment … Sa parenté ne le recherche pas et tout le monde se tait. Admettons un instant que ce disparu soit un lycan. Personne ne le cherche, comme si sa localisation était déjà connue. Et qu’il fallait surtout que personne ne sache ce détail. »

Je me tais un instant. Mon idée est un peu folle maintenant que je commence à l’énoncer à voix haute.

« - Et si ce disparu était le lycan que les Chevaliers des ombres ont capturé ? Et s’il était juste ici ? »

Je regarde Sarah et Vilhelm. Je sais que j’ai peut-être extrapolé un peu et que souvent j’envisage des scénarii ou des intentions qui ne sont pas réels. Pourtant, j’ignore pourquoi, mais je suis convaincu que cette personne disparue est le lycan fou d’Halloween. Et surtout qu’il est présent dans ce bâtiment.

J’écoute avec attention le garde, toute info est bonne à prendre. Ainsi, je peux me préparer pour mon « entretient » du surlendemain et dormir ce soir sur mes deux oreilles. Enfin, ce n’est là qu’un problème de réglé, mon enquête n’en est qu’à ses balbutiements.
Si comme le dit le chevalier leur ordre est plus versé sur la qualité de ses membres que sur la quantité, alors je n’ai pas vraiment de soucis à me faire. Je fais tout de même parti du top niveau de l’Ordre Renfield, le test physique ne sera qu’une simple formalité, quand au test psychologique il ne s’arrêtera que lorsque l’examinateur partira en pleurs. Aucun soucis de ce côté assurément.
Mon attention est tout de même renforcée sur ses propos lorsqu’il me parle des soucis qu’ont leurs services de renseignements pour trouver des infos sur les crimes commis avant leur implantation. Pour une organisation de cette taille, avoir tant de soucis ne peut être que causé par une organisation de même taille. De plus, ils ne semblent pas au courant de l’identité de leurs mystérieux opposants, ce qui m’indique clairement de qui il s’agit et qui n’est pas sans égayer mon humeur sans pour autant en laisser transparaitre le moindre signe sur mon visage. L’Ordre Renfield semble leur mettre des bâtons dans les roues, ce qui est un bon point pour moi. Divulguer quelques informations du plus bas rang - avec le consentement de ma hiérarchie - me permettra de gagner leur confiance. Cependant vigilance est de mise, trop en savoir pourrait me porter préjudice et attirer leur attention. Je réfléchirai à ça plus tard.
Apparait alors dans mon champ de vision une tignasse rousse familière, Al et la Duchesse sont de retour, l’heure du débrif’ est donc arrivée. Je remercie chaleureusement le garde pour ses précieux conseils et m’enfonce dans la foule. Faisant attention à échapper à son regard perçant, je prend bien garde à retrouver mes amis dans un coin de la pièce isolée de sa vision.

L’un après l’autre, Sarah et Al font le résumé de leurs recherches respectives. La jeune Noble nous indique un jeune garçon dont les doléances sortent des conneries habituelles que le commun des mortels vient raconter aux hôtesse dans l’espoir d’obtenir compensation financière. Une disparition d’un proche donc. Interessant. Je rejoins vite l’avis de mes camarades sur la situation cocasse qui pousse une famille à renier cette disparition. Quel genre de peur peut pousser un parent à abandonner son enfant ? A moins que…
C’est alors que mon rouquin favori nous sort un scénario digne d’un rebondissement de film d’action. Mais je dois avouer que c’est tout à fait probable car l’idée m’a aussi traversé la tête. Si effectivement la famille ne dit rien car elle sait où se trouve leur proche, alors tout prend du sens. Si le garçon est le Lycan fou qui s’est attaqué à la fête, et qu’il est retenu ici, alors il est fort probable qu’on ait une famille de Lycan en colère dans les parages.

« Remarquablement étonnant ? Totalement ahurissant tu veux dire. Quel genre de parent abandonne son gosse de la sorte. A moins bien sûr, comme tu dis, que ses parents savent où il est. La théorie est interessante, et s’il est ici alors on finira par le découvrir. Ils seront obligés de le garder, soigné ou non. Ils ne pourront pas le tuer. »

La cicatrice encore fraîche dans mon dos me rappel à l’ordre.

« J’ai déjà essayer, c’est purement impossible. »

M’adossant au mur, bras croisés sur le torse, je cogite quelques instants. Nous somme impuissants face à la situation, en terrain hostile, nos déplacements sont trop limités pour l’instant. Nous ne pouvons donc rien faire de plus. Il nous reste cependant une piste à explorer. Relevant la tête vers mes équipiers, j’expose ma réflexion à leur appréciation.

« Pour le moment il nous est impossible d’agir pour confirmer ta théorie Al, mais après demain je passerait haut la main leur test d’entrée. Une fois dans leur organisation je fouillerait autant que faire se peut sans me faire remarquer. Je vous tiendrait au courant bien entendu, mais en attendant notre mission ici est terminée. Il nous reste cependant une piste à explorer. »

Pointant du doigt le jeune homme dépité qui quitte les lieux.

« Ce gamin ne doit pas savoir pour son pote, mais il sait surement des choses que nous ignorons : son nom, son âge, ses habitudes, ses activités, la dernière fois qu’il à été vu. Ce serait un bon point de départ pour la suite de notre enquête, qu’en pensez vous ? »

Nos recherches ne mènent à rien sinon à ce jeune garçon, les indices qu’ils peut nous procurer seront indispensables aux suites de nos recherches. Avec l’accord de mes camarades, je prends les devants et le rattrape aux bas des escaliers extérieurs. De prime abord il semble stressé, anxieux, sans doute à cause de mon apparence mais aussi bouleversé par les évènements. Je tente de le rassurer, de m’excuser pour le dérangement et d’avoir entendu sa conversation avec l’hôtesse à l’accueil. Usant au maximum du charisme dont je peux faire preuve, je lui demande s’il veut discuter un peu, se décharger de ce qu’il a sur le coeur. Gentiment, je l’invite à s’asseoir sur les marches les plus basses, et écoute ses paroles -ou du moins ce qu’il à bien envie de me dire- dans un grand silence attentif. Par moment, je recentre la conversation par des questions ciblées, comme la proximité qu’ils avaient tous deux, ou encore s’il pense savoir ce qu’il est advenu de son ami. Doucement, je tente de lui remonter le moral tout en aiguillant l’échange dans ma direction, et toute la lumière qu’il peut apporter sur mes questions.

A peine la remarque de la Duchesse est dite que le groupe se met à réfléchir et à émettre des suppositions. Toutefois, ce qui en ressort ne colle pas pour la demoiselle. Le disparu ne peut pas être le Lycan de l’affaire du bal d’Halloween. Il n’a disparu que depuis une semaine, pas des mois. Toutefois, il en ressort quelque chose d’intéressant : Le Lycan d’Halloween est à l’intérieur de ce bâtiment. En soit, c’est toujours bon à savoir qu’ils ont réussi cet exploit. De ce que sait la Duchesse, un Loup-garou est encore plus fort et résistant qu’un vampire. Et les infectés sont aussi fous que les level End. Oui, cela tenait de l’exploit juste pour de simples humains.

Quoi qu’il en soit, le Lycan enfermé ici est une piste qu’aucun des trois ne pouvait suivre à l’heure actuelle, comme le signala Vilhelm. Il était donc plus sage d’aller interroger gentiment celui qui était sans nouvelle de son ami. Sans attendre, la demoiselle accompagna le Hunter jusqu’au jeune garçon qui était en train de sortir. Vil l’invita à s’assoir et à leur raconter ce qui l’embêtait. Si la carrure de l’homme a pu effrayer un peu le jeune garçon au début, il finit par être en confiance et dire ce qu’il avait sur le cœur.

Comme le pensait la Duchesse, le disparu n’avait rien à voir avec le Lycan d’Halloween. Les dates ne correspondaient pas. Cependant, cela laissait une piste à suivre, même si elle était incertaine. Toutefois, Sarah avait besoin d’un petit peu plus d’informations.

Avec un sourire, elle sortit son mouchoir, qu’elle avait caché sous le col de sa robe, à l’abri des regards indiscrets avant de le tendre au pauvre jeune homme en larmes.

Sarah ▬ « J’aimerais pourvoir vous aider. Tenez, prenez au moins ça pour vous sécher les yeux. »

Elle se tourna ensuite vers Alessio, laissant Vil pour lui poser quelques questions discrétement propos des lycans et de la suite du programme. Peut-être pouvait-il lui apporter quelques informations supplémentaires.

Sarah ▬ « Dites-moi, mon cher, avez-vous déjà croisé des lycans ? Est-il possible de les reconnaitre d’une manière ou d’une autre ? Et pensez-vous qu’il serait possible d’avoir plus d’indices chez les parents du dénommé Akio ? »

La réponse d’Alessio ne se fit pas attendre et la demoiselle lui fit un sourire entendu. Il était peut-être possible que cette piste offre encore plus d’indices que Sarah pensait. Elle revient près du jeune homme afin de lui poser quelques questions à propos de son ami. Elle lui fit un nouveau sourire tout en parlant.

Sarah ▬ « Vous pouvez garder mon mouchoir. Vous en avez bien plus besoin que moi pour l’instant. Par contre, nous aimerions vraiment vous aider mais nous avons encore besoin de quelques informations. Vous avez dit que votre ami avait changé de comportement. Pouvez-vous nous en dire plus ? Comment était-il avant et après la disparition de sa sœur ? Avec les autres, avec sa famille et avec vous ? »

La duchesse s’interrompit pour laisser Ren parler. Notant tout ce qui aurait pu faire penser à une possible transformation. En lycan, bien sûr, mais aussi en level D. C’était tout aussi probable. Quand il eut fini de parler, elle acquiesça silencieusement, un air neutre sur le visage avant de reprendre la suite de ses questions.

Sarah ▬ « Nous aimerions aussi savoir comment vous vous entendiez avec la famille avant sa disparition. La réaction quand vous avez été les voir vous a étonné ? Serait-il aussi possible d’avoir l’adresse de ses parents ? La connaissez-vous ? »

Encore une fois, la Duchesse se montra énormément attentive aux réponses du jeune homme, se prenant bien plus au jeu qu’elle ne l’avait pensé au départ.

Je suis mes camarades vers la sortie, afin d’entendre ce que le gamin peut avoir à nous apprendre. Ces informations vont représenter une bonne base pour la suite de notre enquête. Sous ses airs de grizzli mal léché, Vilhelm est un nounours rassurant. Ce qui a pour effet d’encourager le jeune garçon à lui parler sans retenu. Nous apprenons donc qu’il se nomme Ren Toyoharu et que son ami disparu est Akio Utsura. Cependant cela ne fait que neuf jours qu’il n’a plus de nouvelles, ce qui rend caduc mon hypothèse précédente. Tant pis, c’est en se trompant qu’on progresse de toute façon.
Le petit nous dévoile que la sœur aînée de son ami a, elle aussi disparut, mais depuis la soirée d’Halloween et que cela avait énormément affecté son frère. S’ils étaient proche, ce n’est pas incohérent. De plus les seules informations qu’il a pu obtenir : le dénommé Akio est en vie et n’est pas chez ses parents. Parfait, cela ne nous renseigne pas sur l’endroit où il peut se trouver. Cependant il y a bien un lycan dans leur local, certes ce n’est pas ce jeune homme, mais sa sœur disparue cela pourrait ... à condition qu’ils soient lycans et que dans la bouche de cet humain disparus signifie seulement absent et non mort.
L’atout principal de notre trio d’enquêteur, à savoir lady Lawford, offre son mouchoir de qualité au jeune garçon pour qu’il sèche ses yeux. S’il y a bien une personne de nous trois qui peut obtenir un peu plus d’information, c’est bien elle ... elle et sa chance insolente. Étonnamment elle laisse notre ami scandinave discuter avec le garçon, pour se tourner vers moi. Quelle information souhaite-t-elle obtenir de ma part, sachant que je ne connais pas cette famille ?

« - Dîtes-moi, mon cher, avez-vous déjà croisé des lycans ? Est-il possible de les reconnaitre d’une manière ou d’une autre ? Et pensez-vous qu’il serait possible d’avoir plus d’indices chez les parents du dénommé Akio ? »

J’affiche un sourire. C’est bien ce que je disais, une chance insolente ...

« - J’ai en effet déjà eu l’occasion de croiser des lycans, avec des intentions bien différentes. Il nous est possible de les reconnaitre. Il y a leur odeur déjà, qui s’apparente à celle des chiens, plus ou moins marquée selon chacun. D’un autre côté il y a leur force physique, à l’égale de la nôtre, mais il faut être en contact direct pour. Il est fort probable d’avoir plus d’informations chez les parents du disparu oui. Aussi bien sur ce jeune garçon que sur sa sœur d’ailleurs dont la disparition semblait, au dire de son ami, le préoccuper. »

Lady Lawford semble satisfaite de ma réponse au vu de son sourire entendu. Sur quoi, elle reporte son attention sur le jeune garçon à côté de Vilhelm. C’est à son tour de l’interroger tout en délicatesse et armée de ses deux armes : un sourire et sa chance. Grâce à son intervention, on découvre le changement de comportement du dénommé Akio. Et quel changement si l’on écoute les dire de Ren. Son ami serait passé de plein de joie de vivre à renfermé, une modification plus que radicale. Sa sœur devait avoir une place très importante pour lui. Tous les week-ends en famille en randonner dans les montagnes pour profiter du grand air et des grands espaces ... Une famille de lycan peut-être, ou je vais trop loin dans mes pensées aussi. Certes nous enquêtons actuellement sur les lycans infectés, mais une disparition peut tout aussi bien être dû à une transformation en vampire. Un vampire de lvl D serait dans l’obligation, de pareille façon, de disparaître pour rester près de son lvl A.
De fait, nous voilà avec plus d’une piste à explorer pour la suite.

Il prend le temps de préciser à lady Lawford que le rejet de la famille, si bienveillante jusqu’à cet incident, l’avait surpris et que malgré leur attitude vis-à-vis de lui, il n’avait pas abandonné. Cependant son entêtement n’avait mené à rien de plus. Lorsque notre jeune compagne d’enquête lui demande l’adresse des parents, il sort son téléphone et nous la donne sans sourciller. Il va même plus loin en nous offrant spontanément le numéro de téléphone fixe de la famille, puis le sien. Bien sûr il espère que nous aurons plus de chance que lui ... s’il savait que la chance est incarnée en la personne qui lui parle.
Suite à quoi, nous le remercions et promettons de le tenir au courant s’il d’aventure nous en apprenions plus sur la situation et son ami disparu. Ainsi nous prenons tous trois congés et nous éloignons du QG de l’Ordre des Chevaliers des Ombres.

« - Et bien, ce début d’enquête a été fort instructif mes amis. Je trouve très intriguant que dans cette famille, à quelques mois d’écart, deux enfants disparaissent sans laisser de traces. Je pense que nous n’on apprendront point plus durant cette occasion. Je propose de reprendre notre enquête, une fois que tu seras admis dans leur rang Vilhelm. La famille sera peut-être plus encline à coopérer face à un membre de l’Ordre des Chevaliers des Ombres. D’ici, toutes les informations que nous pourrons obtenir, chacun de son côté, seront appréciables pour la suite. »

Vil et lady Lawford acquiescent, tous deux, à mes paroles. C’est ainsi que nous nous séparons, chacun prenant une direction distincte. Il ne me reste plus qu’à faire des recherches un peu plus poussée sur la famille Utsura, ne sait-on jamais si une information pouvait nous éclairer ...