Mea Culpa (21/06/2019)
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Vilhelm A. Jarlsonfel#104561#104561#104561#104561#104561#104561#104561
Humain - Hunter de l'Ordre Renfield
Race : Humain
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Avatar : Wolf Daddy - Blood Lad
Date d'inscription : 25/09/2017
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Emploi/loisirs : Forgeron/metallurgiste et Hunter
Yens : 15
Feuille de personnage
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Ven 7 Aoû 2020 - 0:07
Mea Culpa
Feat Mia Luna Ogawa ~
La respiration encore un peu haletante, j’hume a pleins poumons l’air frais matinal, chargé d’odeurs nouvelles et envoutantes. L’une d’elle cependant ne m’était pas vraiment inconnue, mais je ne saisis que maintenant toute la profondeur de cet arôme suave et bestial : Mia approche. J’entrouvre un oeil et la vois enfin, son pelage noir absorbant les premiers rayons du soleil. Son museau rase la terre tandis que ses puissantes pattes écrasent en silence l’herbe humide. Comme pour s’assurer qu’elle ne rêve pas, que je suis bien en vie, elle pointe ses naseaux dans ma direction, puis se dresse sur ses membres postérieurs et déchire le silence matinal d’un long hurlement victorieux en direction des cieux.
Me surplombant de toute sa hauteur d’alpha, je sens son regard pesant posé sur moi. Alors dans ma tête une voix puissante me donne l’injonction de me lever. Ébranlé l’espace d’une seconde, je comprends qu’il s’agit de la louve qui, sans mouvoir sa gueule, fit entendre sa voix jusque dans mon esprit. J’ignorais que les lycéens possédaient cette capacité, j’en suis autant surpris qu’étonné, mais la volonté soudain de me dresser chasse toutes autres pensées. Malgré la fatigue et la douleur qui commence juste à s’estomper, je force sur les quatre membres devenus mes nouveaux appuis pour tenter de me relever. Je vacille un instant, encore instable sur ces puissantes pattes animales, puis finis par trouver mon équilibre assez naturellement.
Relevant le museau, je constatait que ma nouvelle alpha avait regagnée une position quadrupède, et bien qu’elle fut plus grande que moi - ce qui je l’avoue me faisait étrangement bizarre - nos regards se portaient quasiment à la même auteur. C’était sans doute la toute première fois que je pouvais admirer son corps de louve sans qu’elle ne tente de me tuer, et j’imprimais dans mon esprit comme une image gravée dans le marbre chaque forme et courbe qu’elle me donnait à voir. J’admirais avec fascination la profondeur du bleu de ses yeux, jusqu’à m’y perdre intégralement. C’est sa voix qui une nouvelle fois me sortis de mes divagations.
« Bienvenue dans la meute Ogawa, oméga Vilhelm.»
C’était formel, mais ça me plaisait. Oméga Vilhelm, ça sonne vraiment bien. J’ai d’un coup la réelle sensation d’appartenir à quelque chose de vrai, de tangible. D’appartenir à une famille, sentiment que j’avais oublié depuis des années. Je suis maintenant quelque chose pour quelqu’un, je le ressent au fond de moi, et c’est une joie nouvelle qui m’envahie.
Je n’ai pas le temps d’apprécier cet instant de repos cependant, d’un simple ordre dans ma tête mon alpha m’invite à la suivre, et c’est sans un mot et avec fierté que je m’exécute.
Les premiers pas sont pour ainsi dire… catastrophique. Aucune coordination, je me fauche les pattes avant avec les pattes arrières, manquant de m’étaler de tout mon long plusieurs fois, mais comme par instinct il me suffit de quelques mètre pour trouver mon rythme, ma cadence. Cependant l’allure ne fait pas tout. Ma tête bourdonne à presque m’en faire mal. Le son, les bruits, les odeurs, tout est oppressant. Mes yeux percent la pénombre du sous-bois sans la moindre difficulté, avisant un oiseau décollant de sa branche. Je peux entrevoir chacun de ses battements d’ailes, comme s’il fut au ralenti. J’entend presque jusqu’au battement de son petit coeur, à l’air qu’il déplace, à sa respiration.
Je suis perturbé par tous ces stimuli, les odeurs sont si fortes que je pourrais tracer au sol des lignes pour différencier leur provenance. À chaque pas hésitant un nouvel arôme inconnu assaille mon museau surdéveloppé, je ne sais plus vraiment où donner de la tête. Il est peut être temps de me ressaisir, je ne veux pas décevoir Mia en étant un poids dès mon premier jour en temps que lycan ! Je me focalise donc sur une seule odeur, celle de Mia, cherchant à l’isoler parmi le fouillis de toutes les autres, et à me fixer dessus. Lorsqu’enfin j’arrive à faire abstraction de tout stimulus superflu, mes sens se calment comme par enchantement, laissant retomber peu à peu l’engorgement qu’ils subissaient. Alors seulement mon équilibre trouva son point culminant, et je me met à accélérer le pas.
Mia semblait avoir compris que je m’était assez fait à mes nouvelles facultés pour passer à la vitesse supérieure. D’un bond, elle augmente la distance qui nous sépare et entame une course aux allures effrénées. Il est hors de question qu’elle ne me sème aussi facilement ! L’imitant, je bondis à mon tour et entreprend de tester ma vitesse maximale. A ma grande surprise, ce corps encore inconnu réagissait mieux que je ne l’aurait espéré. Mes membres robustes labouraient la terre à chaque foulée bestiale, me permettant d’esquiver avec aisance les aspérités du terrain de notre échappée. Escalader ou dévaler ne pose pas plus de problème que bondir ou esquiver les obstacles, cette sensation de liberté totale est tout ce qu’il y a de plus grisant !
Focalisé sur la seule odeur de mon alpha, je marche dans ses pas comme une ombre argentée, fendant l’air avec grâce et célérité. Notre course poursuite dura ainsi dix minutes, mais cela me sembla un claquement de doigt après cette nuit en enfer.
Le rythme s’essouffle à mesure que l’on approche des berges miroitantes du lac, nos halètements se répondant mutuellement. Passif mais à l’affut, je guette chaque geste de Mia, paré à toute épreuve qu’elle pourrait lui soumettre. Mais c’est un coup d’oeil subjectif qui me fait comprendre que la cavalcade est finie, qu’il est l’heure du repos du guerrier bien mérité.
Attentif, j’observe la louve s’enfoncer dans l’eau cristalline, et il me semble déceler une lueur de bien-être en la voyant faire face au soleil naissant les yeux fermés, avant de me dévisager en silence à mesure que je l’imite, m’enfonçant à mon tour dans l’eau fraiche. Une sensation de soulagement m’envahie doucement à chaque pas, me rappelant les bains de glace que je prenais au pays. Un pur instant d’insouciance et de bonheur. Le froid mordant raffermit mes muscles suintants, glissant sur ma fourrure d’argent pour la laver des souvenirs de la nuit. Je me sent comme un homme nouveau, comme lavé de toutes mes fautes, et c’est en toute quiétude qu’à mon tour je ferme les yeux pour apprécier à sa juste valeur cet instant si rare.
Lentement, au grés des secondes qui passent, mon corps mue et se change, sans douleur cette fois-ci. Juste un ressenti d’étrangeté, comme un frisson qui parcours l’échine et me tire la peau en douceur, mes traits s’humanisent jusqu’a me rendre le visage que j’ai toujours connu. Les remous de l’eau claire se calment et je contemple de nouveau les contours du Vil que j’ai toujours connu, non sans un certain soulagement. Tournant mes iris redevenus tranchants comme l’acier, je constate que la louve connait le même sort que moi. L’eau couvrant jusqu’a ses clavicules, le visage tourné vers le ciel qui se colore de rose et de bleu, je l’observe avec un sourire attendrit. Elle est magnifique.
C’est de vive voix cette fois-ci qu’elle s’adresse à moi, commentant la nuit passée. Me dire que j’ai eu de la chance sonne à mes oreilles comme une douce ironie, tant la sensation d’avoir traversé Hellheim est grande en mon âme. Une douleur à nulle autre pareil, à tel point que douce aurait pu être la mort pour éviter ce calvaire. Mais j’ai tenu, grâce à elle, et le sourire emprunt de sincérité qu’elle m’offre en cet instant est l’unique récompense que j’espérais.
Selon ses dires, je me suis bien démerdé, et quelque part cet unique commentaire me gonfle le poitrail de fierté. Cependant une lueur lugubre voile le regard de la louve un instant, presque imperceptible, avant qu’elle ne fasse volte-face pour me tourner le dos. Nul besoin d’être devin ou de se triturer les méninges pour comprendre, et mes nouveaux sens ne font que confirmer la théorie naissante qui germe dans un coin de ma tête. Elle semble perdue une fois de plus, comme hier soir, bien que cette fois-ci elle fasse preuve de plus de contenance. Je ne peux traduire ceci que d’une façon : elle est heureuse que je sois en vie, que la transformation ait réussi, mais elle me hais pour lui avoir menti et tué l’un des siens. Rien ne me donne le droit de me défendre de ce fait, je suis fautif qu’importe le regard que l’on porte sur le sujet. Et je pense pouvoir ressentir le poids qui pèse désormais sur ses épaules, surtout en temps qu’alpha : « j’ai enrôlé le tueur de lycan dans ma meute » .
Si mes hypothèses sont exactes, Mia cache très bien son conflit intérieur en détournant le sujet d’une simple phrase, poursuivant ses commentaires au sujet de ma transformation.
« Va falloir apprendre à te transformer maintenant, et te contrôler. Le plus tôt sera le mieux. ça je m’en charge. Et pour le reste…»
Je hais les phrases qui ne se terminent pas par un point. Trop de suspense, et j’en ai trop bavé avec les phrases à double sens pour ne pas en avoir une légère forme de phobie. J’aurais aimé qu’elle vide son sac direct, qu’elle me dise ce qu’elle a sur le coeur, que je sache quoi répondre. Cependant jusqu’ici je n’ai aucune opportunité de réponse à portée de main. Suspendu à ses lèvres comme au-dessus d’un vide sans fond, j’attends patiemment que la chute ne vienne, impassible. Sa réflexion semble intense, ardue, et quelques secondes s’écoulent avant que de nouveaux mots ne franchissent la barrière de ses lèvres pulpeuses.
« Tu comptes faire quoi maint’nant ?»
La question que j’attendais avec impatience tombe enfin. Non pas que j’eusse réfléchi à comment répondre, mais tant de chose me passent par l’esprit qu’il va me falloir mettre de l’ordre dans mes idées avant de répondre à la douce Mia. J’expire, puis inspire profondément, puis tout en bloquant ma respiration je me laisse tomber à la renverse et couler jusqu’à sentir le sable et les graviers caresser mon dos. Le contact glacial de l’eau sur mon visage me saisit, mais je garde les yeux fermés un instant, pensif, avant de me relever avec détermination. L’eau m’arrive à la taille, mais comme j’éprouve le besoin de m’asseoir pour pourvoir parler il me faut regagner quelques mètres vers la rive. Je fais donc volte-face en silence et enchaine quelques pas, m’arrêtant lorsque l’eau dépasse à peine le bas de mes fesses, puis installe mon postérieur au fond du lac en faisant face à la louve. L’eau me monte jusqu’au pectoraux, mais le froids ne me fait nullement tressaillir.
« Maintenant, je compte bien rendre la monnaie de sa pièce à Renfield. Ensuite, je t'appartiendrai complètement. »
Je remonte un peu mes genoux et pose mes coudes dessus, puis croise mes doigts pour y poser mon menton. Assez nerveusement, je commence à caresser ma barbe de mes pouces, non pas d’appréhension mais parce qu’une haine soudaine s’empare de moi. Mon regard se durcit à la seule mention du nom de ces salopards. Mais là n’est pas le sujet, et c’est à grand peine que je prends quelques secondes pour retrouver un calme incertain.
« Et j’ai… pas mal de conneries à rattraper. J’ai fait des erreurs et c’est à moi de les réparer. J’ai quelques promesses à tenir avant de pouvoir me sentir libre pour de bon. »
Je retire mon menton de mes mains pour y poser mon front. Comment annoncer à la louve que dans deux jours je partiras en Amérique pour découvrir le secret des armes anti-lycans ? C’est trop tôt… ou peut-être pas ? Après tout je me suis promis de ne plus avoir aucun secret pour elle. Ça risque d’être difficile… mais allons-y. Dans un râle difficile, j’expire autant que faire se peut avant d’inspirer à poumons ouvert. Je bloque ma respiration un instant, et c’est en expirant que je livre un autre de mes secrets à ma toute nouvelle Alpha.
« J’ai en ma possession -enfin avais- de quoi percer le secret des armes anti-lycan. J’ai l’intention d’en trouver la recette pour la posséder à mon tour, et pouvoir la reproduire. »
Avant même que la louve ne bouge je brandis la main en sa direction pour réclamer son calme et quémander sa patience.
« Ne t’emporte pas tout de suite s’il te plait, laisse moi finir. Je ne suis pas fier d’avoir tué un des tiens… pardon, un des nôtres, mais cette histoire porte beaucoup plus loin que tu ne l’imagines. Je ne veux pas qu’une seule organisation, surtout aussi pourrie que Renfield, soit seule armée contre les lycans, car ils tourneront ces armes contre toute notre race, toi et moi compris. Mon but est tout autre ! Je veux que les humains se prémunissent contre ceux d’entre nous qui sont… infectés. Je ne suis sûr de rien encore, mais je pense pouvoir faire confiance aux chevaliers des ombres. Je veux les armer, en quantités limités, contre les nôtres. Les humains ont aussi le droit d’être protégés, sans ça, impossible d’arrêter les infectés, et leur nombre grandissant ne met personne à l’abris d’une agression sanglante. »
J’espère sincèrement que mes mots ne me vaudront pas une autre branlée qui, soit dit en passant, serait amplement méritée. Mais avant cela j’ai encore pas mal de chose à dire et dévoiler à mon alpha. Plus de secrets a-t-on dit, et j’entend comme toujours tenir parole.
« Si j’ai quitté Renfield c’est pour toi, mais mes doutes datent d’avant… Je me suis promis de ne plus te mentir en quoi que ce soit, alors voici toute ma vérité. Mon meilleur ami est un chef de clan, et j’ai un pacte avec un autre chef de clan. Je parles de vampires. Je sais que tu les hais, je les haïssais aussi… mais avant toi, j’ai appris à les connaitre. Désormais je t’appartient, corps et âme. Mais rien ne changera mon passé. Je suis un tueur de lycan, massacreur de vampire, ami de chef de clan, et forgeron des armes de notre destruction. Tu crois toujours pouvoir me faire confiance maintenant ? »
Je rive mon regard à celui de mon alpha. Je suis censé être désormais immortel, rien ne dit que je ne me ferait pas ouvrir le buste pour cette offense, mais la douleur n’est plus rien pour moi. Quitte à souffrir le courroux de Mia je tiens à être tout ce qu’il y a de plus transparent avec elle. Libre à ma douce de me malmener, de me punir pour mes exactions, je m’en moque. Tant qu’au final elle m’accepte pour ce que je suis, je n’ai aucune doléance à formuler.
Me surplombant de toute sa hauteur d’alpha, je sens son regard pesant posé sur moi. Alors dans ma tête une voix puissante me donne l’injonction de me lever. Ébranlé l’espace d’une seconde, je comprends qu’il s’agit de la louve qui, sans mouvoir sa gueule, fit entendre sa voix jusque dans mon esprit. J’ignorais que les lycéens possédaient cette capacité, j’en suis autant surpris qu’étonné, mais la volonté soudain de me dresser chasse toutes autres pensées. Malgré la fatigue et la douleur qui commence juste à s’estomper, je force sur les quatre membres devenus mes nouveaux appuis pour tenter de me relever. Je vacille un instant, encore instable sur ces puissantes pattes animales, puis finis par trouver mon équilibre assez naturellement.
Relevant le museau, je constatait que ma nouvelle alpha avait regagnée une position quadrupède, et bien qu’elle fut plus grande que moi - ce qui je l’avoue me faisait étrangement bizarre - nos regards se portaient quasiment à la même auteur. C’était sans doute la toute première fois que je pouvais admirer son corps de louve sans qu’elle ne tente de me tuer, et j’imprimais dans mon esprit comme une image gravée dans le marbre chaque forme et courbe qu’elle me donnait à voir. J’admirais avec fascination la profondeur du bleu de ses yeux, jusqu’à m’y perdre intégralement. C’est sa voix qui une nouvelle fois me sortis de mes divagations.
« Bienvenue dans la meute Ogawa, oméga Vilhelm.»
C’était formel, mais ça me plaisait. Oméga Vilhelm, ça sonne vraiment bien. J’ai d’un coup la réelle sensation d’appartenir à quelque chose de vrai, de tangible. D’appartenir à une famille, sentiment que j’avais oublié depuis des années. Je suis maintenant quelque chose pour quelqu’un, je le ressent au fond de moi, et c’est une joie nouvelle qui m’envahie.
Je n’ai pas le temps d’apprécier cet instant de repos cependant, d’un simple ordre dans ma tête mon alpha m’invite à la suivre, et c’est sans un mot et avec fierté que je m’exécute.
Les premiers pas sont pour ainsi dire… catastrophique. Aucune coordination, je me fauche les pattes avant avec les pattes arrières, manquant de m’étaler de tout mon long plusieurs fois, mais comme par instinct il me suffit de quelques mètre pour trouver mon rythme, ma cadence. Cependant l’allure ne fait pas tout. Ma tête bourdonne à presque m’en faire mal. Le son, les bruits, les odeurs, tout est oppressant. Mes yeux percent la pénombre du sous-bois sans la moindre difficulté, avisant un oiseau décollant de sa branche. Je peux entrevoir chacun de ses battements d’ailes, comme s’il fut au ralenti. J’entend presque jusqu’au battement de son petit coeur, à l’air qu’il déplace, à sa respiration.
Je suis perturbé par tous ces stimuli, les odeurs sont si fortes que je pourrais tracer au sol des lignes pour différencier leur provenance. À chaque pas hésitant un nouvel arôme inconnu assaille mon museau surdéveloppé, je ne sais plus vraiment où donner de la tête. Il est peut être temps de me ressaisir, je ne veux pas décevoir Mia en étant un poids dès mon premier jour en temps que lycan ! Je me focalise donc sur une seule odeur, celle de Mia, cherchant à l’isoler parmi le fouillis de toutes les autres, et à me fixer dessus. Lorsqu’enfin j’arrive à faire abstraction de tout stimulus superflu, mes sens se calment comme par enchantement, laissant retomber peu à peu l’engorgement qu’ils subissaient. Alors seulement mon équilibre trouva son point culminant, et je me met à accélérer le pas.
Mia semblait avoir compris que je m’était assez fait à mes nouvelles facultés pour passer à la vitesse supérieure. D’un bond, elle augmente la distance qui nous sépare et entame une course aux allures effrénées. Il est hors de question qu’elle ne me sème aussi facilement ! L’imitant, je bondis à mon tour et entreprend de tester ma vitesse maximale. A ma grande surprise, ce corps encore inconnu réagissait mieux que je ne l’aurait espéré. Mes membres robustes labouraient la terre à chaque foulée bestiale, me permettant d’esquiver avec aisance les aspérités du terrain de notre échappée. Escalader ou dévaler ne pose pas plus de problème que bondir ou esquiver les obstacles, cette sensation de liberté totale est tout ce qu’il y a de plus grisant !
Focalisé sur la seule odeur de mon alpha, je marche dans ses pas comme une ombre argentée, fendant l’air avec grâce et célérité. Notre course poursuite dura ainsi dix minutes, mais cela me sembla un claquement de doigt après cette nuit en enfer.
Le rythme s’essouffle à mesure que l’on approche des berges miroitantes du lac, nos halètements se répondant mutuellement. Passif mais à l’affut, je guette chaque geste de Mia, paré à toute épreuve qu’elle pourrait lui soumettre. Mais c’est un coup d’oeil subjectif qui me fait comprendre que la cavalcade est finie, qu’il est l’heure du repos du guerrier bien mérité.
Attentif, j’observe la louve s’enfoncer dans l’eau cristalline, et il me semble déceler une lueur de bien-être en la voyant faire face au soleil naissant les yeux fermés, avant de me dévisager en silence à mesure que je l’imite, m’enfonçant à mon tour dans l’eau fraiche. Une sensation de soulagement m’envahie doucement à chaque pas, me rappelant les bains de glace que je prenais au pays. Un pur instant d’insouciance et de bonheur. Le froid mordant raffermit mes muscles suintants, glissant sur ma fourrure d’argent pour la laver des souvenirs de la nuit. Je me sent comme un homme nouveau, comme lavé de toutes mes fautes, et c’est en toute quiétude qu’à mon tour je ferme les yeux pour apprécier à sa juste valeur cet instant si rare.
Lentement, au grés des secondes qui passent, mon corps mue et se change, sans douleur cette fois-ci. Juste un ressenti d’étrangeté, comme un frisson qui parcours l’échine et me tire la peau en douceur, mes traits s’humanisent jusqu’a me rendre le visage que j’ai toujours connu. Les remous de l’eau claire se calment et je contemple de nouveau les contours du Vil que j’ai toujours connu, non sans un certain soulagement. Tournant mes iris redevenus tranchants comme l’acier, je constate que la louve connait le même sort que moi. L’eau couvrant jusqu’a ses clavicules, le visage tourné vers le ciel qui se colore de rose et de bleu, je l’observe avec un sourire attendrit. Elle est magnifique.
C’est de vive voix cette fois-ci qu’elle s’adresse à moi, commentant la nuit passée. Me dire que j’ai eu de la chance sonne à mes oreilles comme une douce ironie, tant la sensation d’avoir traversé Hellheim est grande en mon âme. Une douleur à nulle autre pareil, à tel point que douce aurait pu être la mort pour éviter ce calvaire. Mais j’ai tenu, grâce à elle, et le sourire emprunt de sincérité qu’elle m’offre en cet instant est l’unique récompense que j’espérais.
Selon ses dires, je me suis bien démerdé, et quelque part cet unique commentaire me gonfle le poitrail de fierté. Cependant une lueur lugubre voile le regard de la louve un instant, presque imperceptible, avant qu’elle ne fasse volte-face pour me tourner le dos. Nul besoin d’être devin ou de se triturer les méninges pour comprendre, et mes nouveaux sens ne font que confirmer la théorie naissante qui germe dans un coin de ma tête. Elle semble perdue une fois de plus, comme hier soir, bien que cette fois-ci elle fasse preuve de plus de contenance. Je ne peux traduire ceci que d’une façon : elle est heureuse que je sois en vie, que la transformation ait réussi, mais elle me hais pour lui avoir menti et tué l’un des siens. Rien ne me donne le droit de me défendre de ce fait, je suis fautif qu’importe le regard que l’on porte sur le sujet. Et je pense pouvoir ressentir le poids qui pèse désormais sur ses épaules, surtout en temps qu’alpha : « j’ai enrôlé le tueur de lycan dans ma meute » .
Si mes hypothèses sont exactes, Mia cache très bien son conflit intérieur en détournant le sujet d’une simple phrase, poursuivant ses commentaires au sujet de ma transformation.
« Va falloir apprendre à te transformer maintenant, et te contrôler. Le plus tôt sera le mieux. ça je m’en charge. Et pour le reste…»
Je hais les phrases qui ne se terminent pas par un point. Trop de suspense, et j’en ai trop bavé avec les phrases à double sens pour ne pas en avoir une légère forme de phobie. J’aurais aimé qu’elle vide son sac direct, qu’elle me dise ce qu’elle a sur le coeur, que je sache quoi répondre. Cependant jusqu’ici je n’ai aucune opportunité de réponse à portée de main. Suspendu à ses lèvres comme au-dessus d’un vide sans fond, j’attends patiemment que la chute ne vienne, impassible. Sa réflexion semble intense, ardue, et quelques secondes s’écoulent avant que de nouveaux mots ne franchissent la barrière de ses lèvres pulpeuses.
« Tu comptes faire quoi maint’nant ?»
La question que j’attendais avec impatience tombe enfin. Non pas que j’eusse réfléchi à comment répondre, mais tant de chose me passent par l’esprit qu’il va me falloir mettre de l’ordre dans mes idées avant de répondre à la douce Mia. J’expire, puis inspire profondément, puis tout en bloquant ma respiration je me laisse tomber à la renverse et couler jusqu’à sentir le sable et les graviers caresser mon dos. Le contact glacial de l’eau sur mon visage me saisit, mais je garde les yeux fermés un instant, pensif, avant de me relever avec détermination. L’eau m’arrive à la taille, mais comme j’éprouve le besoin de m’asseoir pour pourvoir parler il me faut regagner quelques mètres vers la rive. Je fais donc volte-face en silence et enchaine quelques pas, m’arrêtant lorsque l’eau dépasse à peine le bas de mes fesses, puis installe mon postérieur au fond du lac en faisant face à la louve. L’eau me monte jusqu’au pectoraux, mais le froids ne me fait nullement tressaillir.
« Maintenant, je compte bien rendre la monnaie de sa pièce à Renfield. Ensuite, je t'appartiendrai complètement. »
Je remonte un peu mes genoux et pose mes coudes dessus, puis croise mes doigts pour y poser mon menton. Assez nerveusement, je commence à caresser ma barbe de mes pouces, non pas d’appréhension mais parce qu’une haine soudaine s’empare de moi. Mon regard se durcit à la seule mention du nom de ces salopards. Mais là n’est pas le sujet, et c’est à grand peine que je prends quelques secondes pour retrouver un calme incertain.
« Et j’ai… pas mal de conneries à rattraper. J’ai fait des erreurs et c’est à moi de les réparer. J’ai quelques promesses à tenir avant de pouvoir me sentir libre pour de bon. »
Je retire mon menton de mes mains pour y poser mon front. Comment annoncer à la louve que dans deux jours je partiras en Amérique pour découvrir le secret des armes anti-lycans ? C’est trop tôt… ou peut-être pas ? Après tout je me suis promis de ne plus avoir aucun secret pour elle. Ça risque d’être difficile… mais allons-y. Dans un râle difficile, j’expire autant que faire se peut avant d’inspirer à poumons ouvert. Je bloque ma respiration un instant, et c’est en expirant que je livre un autre de mes secrets à ma toute nouvelle Alpha.
« J’ai en ma possession -enfin avais- de quoi percer le secret des armes anti-lycan. J’ai l’intention d’en trouver la recette pour la posséder à mon tour, et pouvoir la reproduire. »
Avant même que la louve ne bouge je brandis la main en sa direction pour réclamer son calme et quémander sa patience.
« Ne t’emporte pas tout de suite s’il te plait, laisse moi finir. Je ne suis pas fier d’avoir tué un des tiens… pardon, un des nôtres, mais cette histoire porte beaucoup plus loin que tu ne l’imagines. Je ne veux pas qu’une seule organisation, surtout aussi pourrie que Renfield, soit seule armée contre les lycans, car ils tourneront ces armes contre toute notre race, toi et moi compris. Mon but est tout autre ! Je veux que les humains se prémunissent contre ceux d’entre nous qui sont… infectés. Je ne suis sûr de rien encore, mais je pense pouvoir faire confiance aux chevaliers des ombres. Je veux les armer, en quantités limités, contre les nôtres. Les humains ont aussi le droit d’être protégés, sans ça, impossible d’arrêter les infectés, et leur nombre grandissant ne met personne à l’abris d’une agression sanglante. »
J’espère sincèrement que mes mots ne me vaudront pas une autre branlée qui, soit dit en passant, serait amplement méritée. Mais avant cela j’ai encore pas mal de chose à dire et dévoiler à mon alpha. Plus de secrets a-t-on dit, et j’entend comme toujours tenir parole.
« Si j’ai quitté Renfield c’est pour toi, mais mes doutes datent d’avant… Je me suis promis de ne plus te mentir en quoi que ce soit, alors voici toute ma vérité. Mon meilleur ami est un chef de clan, et j’ai un pacte avec un autre chef de clan. Je parles de vampires. Je sais que tu les hais, je les haïssais aussi… mais avant toi, j’ai appris à les connaitre. Désormais je t’appartient, corps et âme. Mais rien ne changera mon passé. Je suis un tueur de lycan, massacreur de vampire, ami de chef de clan, et forgeron des armes de notre destruction. Tu crois toujours pouvoir me faire confiance maintenant ? »
Je rive mon regard à celui de mon alpha. Je suis censé être désormais immortel, rien ne dit que je ne me ferait pas ouvrir le buste pour cette offense, mais la douleur n’est plus rien pour moi. Quitte à souffrir le courroux de Mia je tiens à être tout ce qu’il y a de plus transparent avec elle. Libre à ma douce de me malmener, de me punir pour mes exactions, je m’en moque. Tant qu’au final elle m’accepte pour ce que je suis, je n’ai aucune doléance à formuler.
Plus de mensonge, seulement la vérité
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Lycan Alpha - Meute Ogawa
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Dim 30 Aoû 2020 - 19:16
Indifférente à la fraîcheur mordante de l'eau, Mia observait le nouveau lycan derrière ses prunelles couleur d'orage. Sa question suscita un instant de réflexion intense. Vilhelm gonfla ses poumons pour se laisser submerger en tombant à la renverse. L'espagnole pencha la tête sur le côté. A quoi rimait ce cinéma ? La réponse était-elle si complexe à formuler ? Néanmoins, malgré les nouveaux doutes qui chatouillaient son esprit, elle lui laissa un peu de temps pour ordonner ses pensées. Finalement, il se redressa après quelques secondes, pour regagner le rivage et s'asseoir sur le sable fin.
La commissure de ses lèvres s'éleva. Lui appartenir complètement… Elle ne considérait pas un être vivant comme la propriété d'un autre, surtout elle qui chérissait la liberté plus que tout. Cependant, la métaphore lui plaisait, étrangement. Elle ferma les yeux et se laissa glisser sur le dos pour flotter à la surface du lac. Sous ses yeux dansaient des images réjouissantes ; les membres de Renfield massacrés jusqu'au dernier, dans le sang et les larmes. Les sons alentours lui parvenaient étouffés, comme si elle était dans une bulle. Elle y trouvait une certaine forme de sérénité. Mais son ouïe développée discernait toujours les paroles de son oméga.
Réparer ses erreurs, tenir ses promesses… Voilà un beau programme. Mais il y avait quelque chose dans sa voix, un ton en demi-teinte, qui lui déplaisait. Elle chassa rapidement cette mauvaise impression, soucieuse de conserver cet instant de tranquillité aussi longtemps que possible. Ce moment de répis où elle se recueillait dans ses sens. Le toucher et la température glaciale de l'eau. L'odorat et les fragrances musquées de Vilhelm. Son ouïe et les mots étouffés qui lui parvenaient…
Elle ouvrit les yeux, glacée d'effroi. Comment ça, il voulait reproduire cette arme ? Il avait perdu l'esprit ? D'une impulsion vers l'avant, elle se redressa pour le confronter du regard. Mais avant qu'elle ne put lâcher un mot, il brandit une main, l'incitant à écouter la suite de son discours. La mine renfrognée, elle concéda, mais son regard s'était assombri. Armer les humains pour se protéger des infectés… Un geste bien noble, mais pensait-il réellement qu'ils s'arrêteraient là ? Comment pouvaient-ils leur faire confiance ?
Les chevaliers des ombres… N'avait-elle pas déjà songé à revoir son opinion sur eux ? Les réflexions de Vil la poussaient en ce sens. Néanmoins, elle n'accorderait pas sa confiance aveuglément. Et qu'en diraient Daisuke et Anzu ? Ils faisaient désormais partie de cette organisation. Ils avaient foi en leurs convictions, mais jusqu'à quel point ? Certes, jusqu'à présent, cette organisation s'était montrée transparente et fiable. Se diriger vers elle pour confier une telle information… ce n'était pas totalement inconscient. S'ils pouvaient arrêter les infectés, la population se sentirait plus rassurée, et on cesseait peut-être de crier au loup. Finalement, quelque part, le raisonnement de Vilhelm était fondé, et sensé. De quoi retenir ses griffes. Frustrée, Mia croisa les bras.
L'appréhension lui tenaillait déjà le ventre. Mais le regard du norvégien, coupable, et sa voix, hésitante, renforcèrent son mauvais pressentiment, et les doutes refirent surface. Les mâchoires serrées, elle attendait la suite, le coeur battant et contracté. Puis l'annonce tomba, fracassante. Deux petites secondes s'écoulèrent, pendant lesquelles Mia le toisa, l'expression figée entre le choc et l'effroi. A la troisième, un éclat de rire franchit la barrière de ses lèvres. Un fou rire nerveux qui la saisit l'espace d'une dizaine de secondes. Ce ne pouvait qu'être une blague. De mauvais goût. Audacieuse. Dangereuse. Mais ce ne pouvait qu'être une vaste comédie !
Et finalement, en sondant le regard de son oméga, elle réalisa qu'il ne plaisantait pas. Son hilarité passagère se transforma en rage. Ses prunelles argentées virèrent au bleu glacial et un grondement féroce surgit du tréfond de sa gorge. Ses lèvres retroussées dévoilèrent une rangée de crocs, tandis que son corps amorçait une transformation partielle, stoppée par la lumière du jour. Comment… Comment avait-il pu en arriver là ? Lui, le fier berserker, la terreur des vampires, comment avait-il pu se laisser berner si stupidement ? Elle qui l'avait choisi pour sa bravoure, sa force et sa détermination… Pourquoi ? Pourquoi le sort se jouait d'elle en permanence ? Son conflit intérieur reprit de plus belle. Elle poussa un hurlement, mi-homme mi-bête. Et d'un bond se jeta sur lui.
Elle le plaqua au sol, assise à califourchon sur lui. Ses griffes lacérèrent la poitrine du scandinave. Exultant de colère et d'indignation, elle ne pouvait retenir ses coups. Par ailleurs son inconscient le savait désormais protégé par sa nouvelle condition, et elle ne risquait plus de le tuer d'un coup mal placé. Il était difficile pour un lycan d'éliminer l'un des siens, même un oméga. Alors, elle déchaîna sa rage sur lui. Pourtant, quelque chose retenait encore ses coups. Quelque chose d'indéfinissable, qui lui permettait de guérir rapidement de ses plaies peu profondes. Le coeur lourd et agité, Mia luttait fermement dans son intérieur. Sa conscience lui dictait que Vilhelm savait ce qu'il faisait. Lui qui était si fort et si indomptable ne pouvait se laisser abuser. Mais elle refusait de l'écouter. Il ne pouvait qu'avoir tort ! Les vampires n'étaient pas dignes de confiance. Ils étaient mauvais par nature, tous, sans exception !
Après une longue minute, elle finit par s'essouffler et son dernier coup resta suspendu en l'air, tandis qu'elle lui maintenait fermement la gorge. Sa poitrine se soulevait par a-coups, les narines dilatées par l'effort. Elle plissa les yeux avant de pousser un cri, sa main frappant l'eau à côté de l'oreille de l'oméga. Ses griffes s'enfoncèrent dans le sable, comme pour s'ancrer et résister à la tentation de renouveler son geste, pour cette fois viser juste. La respiration toujours saccadée, elle gronda.
« Ton… meilleur ami ?! Comment… comment t'as pu te laisser berner… à ce point ?! Tu devrais l'savoir... toi mieux que quiconque… que les vampires sont mauvais de nature ! on peut pas leur faire confiance !»
Elle avait dû marquer plusieurs pauses, encore fumante de rage. Elle n'arrivait pas à y croire. Comment en était-il arriver là ? Comment pouvait-on se lier d'amitié avec l'un d'eux ? Et pas n'importe qui… un de leurs dirigeants ! Insensé ! Et former un pacte avec un autre chef de clan ? Absurde !
« Et c'est quoi cette histoire de pacte ?! Parle !»
Elle frappa sa poitrine de ses deux poings, libérant sa gorge pour lui permettre de s'exprimer. Comme le silence perdurait, elle recommença, toujours furieuse. Et elle renouvellerait le châtiment autant de fois que nécessaire, jusqu'à obtenir ses réponses.
Vilhelm A. Jarlsonfel#105148#105148#105148#105148#105148#105148#105148
Humain - Hunter de l'Ordre Renfield
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Mar 29 Déc 2020 - 21:03
Mea Culpa
Feat Mia Luna Ogawa ~
Durant toute ma réflexion, j’observais en silence les moindres mouvements de la louve. De prime abord, elle semblait profiter de l’instant de quiétude que lui offrait la surface sereine du lac et son froid mordant. Si apaisante qu’elle se prit à flotter sur le dos, laissant apparaitre toute la grâce de ses courbes si féminines et suaves. Si je n’avais pas été autant accaparé par mes pensées, j’aurai détourné le regard pour ne pas me perdre en admiration de sa grâce dépassant la limite du sensuel. Cependant ce fut un bien court instant de répit avant qu’elle ne bondisse sur ses pieds à la seule mention de ma potentielle reproduction de l’arme anti-lycan. Fort heureusement j’avais anticipé cette réaction de par ma main levée, quémandant sa patience. Ça m’a permis de gagner de précieuses secondes pour m’expliquer sur mes motivations, et force est de constater que même l’alpha enragée semble reconnaitre que mes motifs ne sont pas désuets de sens.
Son langage corporel cependant ne laissait aucun doute quand à l’ébullition de ses pensées. Elle était prête à me sauter dessus au moindre signe de faiblesse. J’ai usé de tous mes atouts, de toutes mes dernières cartes pour lui faire comprendre mes intentions et mon point de vu. Armer les chevaliers des ombres n’est pas si illogique si on y réfléchi, mais c’est une toute autre vision des choses que j’adopte. De ma vie de Hunter, j’ai toujours cherché à percer le secret des armes anti-vampire pour donner le moyen à l’humanité de se prémunir des level E, mais en parallèle de mes recherches je n’ai jamais cessé de forger lame sur lame, chacune d’entre elles plus mortelle que ses précédentes. J’étais humain, et n’importe laquelle aurait pu me retirer la vie si elle avait été retournée contre moi. Je ne suis pas lycan depuis assez longtemps pour prendre mon immortalité pour acquise. Qu’une lame soit banale, anti-vampire ou anti-lycan, elle reste capable d’ôter la vie d’autrui. J’ai vécu avec cette perspective depuis plus de trente ans que je fais de la forge, et il est impossible que je change d’avis sur le sujet. Que je sois désormais lycan n’y change rien.
Je voyais bien, en cet instant, que la lycane attendait le fin mot de l’histoire. Crispée, les griffes enfoncées dans le creux de ses coudes, elle écoutait tout ce que je disais. Son regard, dur et froid, ne cillait pas un instant. Elle m’avait écouté avec grande attention, et à la chute de mon histoire elle se figea l’espace d’un instant, avant de laisser éclater son hilarité tonitruante. Incrédule, je la regardais s’esclaffer en silence, partagé entre étonnement et appréhension. Les éclats de rire nerveux s’étalonnèrent sur une dizaine de secondes, avant que ses prunelles ne se rivent aux miennes. Je ne changeait ni de moue ni d’humeur, franc et sincère jusqu’au bout, et ce fut là le signet du début de l’ire de mon Alpha. Ses traits si fins se crispèrent comme de par le passé, n’annonçant que le châtiment à venir. J’étais cependant prêt à recevoir son courroux cette fois-ci, refusant toute fuite. Je déglutis tout de même difficilement en voyant son visage se déformer par la colère, et ainsi nous voici, en cet instant, confronté une fois de plus l’un à l’autre.
J’observe impuissant l’alpha gronder puissamment, puis dévoiler des crocs tranchants derrière ses lèvres d’ordinaire si bien dessinées. Je déglutis difficilement, paré à recevoir le châtiment tant mérité, et ne lâche pas des yeux la louve courroucée. Ses yeux virent en un instant du même gris argenté que les miens au bleu glacial caractéristique de la louve enragée, signe que le temps de la punition est arrivé. Il est vrai que nous ne nous connaissons que depuis peu, mais une certaine proximité s’est installée au fil du temps, et cette sensation inexplicable lorsqu’elle laisse libre cours à la férocité bestiale qui l’habite me prend aux tripes. Je sais désormais qu’il va me falloir subir un nouvel assaut sanglant, et j’y suis prêt. Cette fois-ci cependant, aucun risque que j’y reste. La louve le sait aussi, je serre donc les dents en vue d’une nouvelle séance de passage à tabac.
Son hurlement déchire l’aube, son épiderme se parsème de fourrure par endroit et des canines affutés apparaissent rapidement, remplacent le charment sourire par une rangée de poignards prêts à me tailler en pièces. Son corps se tends et bondit furieusement sur moi, me plaquant au sol, dos contre le sable et les galets de la côte du lac. Le choc violent mais néanmoins attendu ne me fit pas vaciller outre-mesure, mon corps rigidifié par l’attente et le froid mordant était déjà prêt à encaisser l’assaut. Cependant, la sensation de son bassin posé sur mon bas ventre me prend au tripes en un instant, me faisant virer plus rouge encore que mon propre sang, qui commence à voler en fine gouttelettes à mesure que la louve lacère le cuir épais de mon torse. La douleur lancinante s’éclipse lentement après chaque coup, tel au cauchemar s’effaçant sous les chauds rayons du soleil levant. Chaque lacération sanglante se referme presque aussitôt, et dans l’accès de rage de la lycane mon corps ne retient que chaque légère vibration de sa peau contre la mienne, de cette caresse impromptue qui me rend plus fou encore que celle qui me l’inflige.
L’instant n’est pourtant pas aux pensées frivoles, et c’est dents serrées et yeux fermés que j’attends la fin de l’averse. Si j’eu été encore humain, nul doute que le sang que j’ai déjà perdu m’aurait enlevé la vie au passage. Sans la fabuleuse régénération des lycans dont j’ai hérité, mes poumons seraient déjà à l’air, incapables d’accomplir leur fonction vitale. Ce n’est cependant pas non plus le moment de penser à ça, même si jamais je n’aurais imaginé tester mon immortalité nouvellement acquise de cette façon.
Je dénote cependant que malgré l’acharnement vindicatif que mon alpha met dans son assaut, ses coups manquent d’âme. S’il parait évident que le besoin de laisser libre court à sa colère l’anime en ce moment, quelque chose de plus puissant encore semble la retenir. Elle sait pourtant qu’il lui est impossible de me tuer désormais, et pourtant voilà qu’elle ralentit la cadence jusque’à s’arrêter, une patte menaçante toujours suspendue en l’air, et l’autre fermement serrée sur ma gorge. Elle est à bout de souffle, tout juste une minute après son premier coup. Je l’ai connue plus endurante que ça, lors de notre premier affrontement notamment qui dura une bonne partie de la nuit à un rythme bien plus élevé.
En silence, j’observe son visage courroucé, ses narines dilatées à la recherche de la moindre bouffée d’air. Son torse soulève sa poitrine par à-coups rapide, juste sous mon menton. Tout son corps s’anime de spasmes difficiles au grès de sa respiration saccadée. Je n’ose la toucher, ni même la frôler. Tel une statue, je reste immobile dans l’attente d’un signe de Mia.
Son bras fuse sans prévenir, frappant la surface de l’eau jouxtant mon oreille. Une pluie de gouttelettes éclabousse nos visages, si proches que je sens son souffle saccadé sur ma peau humide. Je la fixe toujours en silence, mes yeux rivés au siens, sans broncher, tandis qu’elle hurle un dernier coup en face de moi.
Sa main s’enfonce toujours plus dans l’eau, pressant son buste sur le mien plus encore. La voilà désormais propre, trop proche de mon visage, nos deux fronts presque collés l’un à l’autre. Je déglutis un fois, difficilement, non pas d’appréhension ou de peur, mais de sentir sa poitrine se presser sur mon torse nu. La sensation suave et douce, tranchant avec le regarde froid de la belle espagnole, me rendrait presque fou. Je lutte plus encore pour me concentrer sur ses yeux, mais si elle continue d’avancer ainsi sur moi je ne promet pas de répondre de quoi que ce soit pour longtemps. Je sent la chaleur de mon corps entier augmenter, comme un frisson parcourant mon échine et me faisant trembler comme une feuille. Heureusement, son courroux prend soudainement une forme verbale et me tire de mes pensées abstraites.
« Ton… meilleur ami ?! Comment… comment t'as pu te laisser berner… à ce point ?! Tu devrais l'savoir... toi mieux que quiconque… que les vampires sont mauvais de nature ! On peut pas leur faire confiance !»
Elle a prit son temps pour formuler chaque phrase, visiblement à court d’air. Chaque mot semble lui déchirer la gorge à chaque fois qu’elle articule une syllabe, comme si rappeler la vérité en laquelle elle croit dur comme fer était une épreuve. Peut-être ne l’aie-je pas laissée autant de marbre qu’il n’y parait avec les révélations sur ma proximité avec certains vampires, et ainsi ébréché sa foi inébranlable sur la confiance que l’on peut accorder à cette espèce qui semble pourtant être notre ennemie. Je sais déjà qu’elle les hais plus que tout, que son avis tranché est bien arrêté sur la question, mais il est de mon devoirs en temps qu’Oméga… non en temps qu’ami, de lui ouvrir les yeux. Et comme elle vient de le dire, j’en sais beaucoup sur le sujet, moi mieux que quiconque.
« Et c'est quoi cette histoire de pacte ?! Parle !»
Elle libère alors son étreinte sur ma gorge pour frapper mon torse de ses deux poings. Le coup violent fait frémir mes côtes pourtant robustes, coupant un court instant ma respiration sans pour autant me faire vaciller. Mais il m’est difficile de prendre la parole, par où commencer ? Et que lui dire ? Comment le lui dire ?
S’il est aussi vrai que sincère que je ne désire plus rien lui cacher, la façon d’emmener les chose peut jouer beaucoup sur nos relations futures. Son caractère ne rends pas les choses plus faciles, même s’il est vrai qu’il lui sied à merveille. En changer lui ferait perdre de ce charme sauvage qui m’a instantanément plu dès notre première rencontre, ce serait dommage…
Un second coup à la poitrine, aussi brusque que le précédent, me rappelle à la réalité et à la situation pressante à laquelle il m’est impossible d’échapper. L’oppression de son regard azur planté au fond de mes pupilles m’absorbe un instant, comme paralysé, et c’est un troisième coup plus puissant encore qui me libère. Je l’observe remonter ses poings sans attendre, dans le but d’asséner une nouvelle frappe sur mon torse, mais avant que les phalanges menaçantes ne rencontrent la peau de mon torse mon avant bras gauche fait barrière. Dans ma paume se trouve la main gauche de mon Alpha, toujours fermement serrée. Je referme doucement mes doigts sur le poing immobile, mais Mia le retire avant que je ne puisse le toucher.
Je replonge ma main dans l’eau, et en prenant appuis sur le sable je me redresse quelque peu en position demi assise, faisant glisser la jeune femme plus bas sur mon buste. Par acquis de conscience, je m’arrête dans ma course avant qu’elle ne descende trop, ce qui rendrait les choses plus difficiles qu’elles ne le sont. J’ai déjà du mal à ne pas loucher sur sa poitrine, à peine recouverte d’un filet d’eau limpide, pourtant si proche qu’il m’est difficile de l’ignorer.
Je ferme les yeux en soufflant pour reprendre mes esprits et calmer mon ardeur. Toute pensée parasite doit être écartée ( ou du moins remise à plus tard, dans la mesure du possible…) pour me concentrer sur l’essentiel. J’inspire lentement, rouvrant mes yeux et les rivant à ceux de la lycane.
« Tout ce que j’ai pu te dire est aussi vrai que fondé. J’ai rencontré Alessio il y a plus de 35 ans sans savoir qu’il était un vampire. Même si nous ne nous étions jamais réellement vu il a toujours été à mes côtés. Ça ne fait que quelques mois que je suis au courant de sa nature, et il m’a accepté malgré le fait que j’ai massacré des centaines de ses congénères, tel que je suis. Il est le premier à m’avoir fait comprendre que vampire n’est pas forcément synonyme d’inhumain. De toutes les personnes qu’il m’ait été de rencontrer jusqu’à ce que ton chemin ne croise le mien, il est celui qui mérite le plus ma confiance, je lui confierai ma vie sans une once d’hésitation, et ce n’est pas en me laissant berner que j’ai appris tout ça. Je suis un chasseur, un assassin, personne ne peut m’amadouer. »
Je soupire un instant, répondant à mes propres affirmations à demi-mot.
« Personne à part toi… »
Puis je repris mes explications, pour une fois que les mots venaient à mon esprit naturellement.
« Je n’ai pas arrêté de haïr les vampires, mais ma haine s’est affinée. Seules les familles dépravées, dont les mains couvertes de sang continues de se poser sur les innocents, et les vampires fous et dangereux attirent mes foudres. Je suis et serai toujours le fléau de ces sangsues, mais certains sont dignes de confiances. Au final, tout comme le genre humain, les vampires ont leurs bons et mauvais éléments. »
Je marque une pause, observant la haine bouillir au fond des yeux impatients de ma belle Alpha. Elle attend sans aucun doute le dénouement de ma tirade pour me sauter à la gorge, et plus mes mots la touchent, plus chaque fibre de son corps tremble.
« Pour en revenir au pacte que j’ai fait, il concerne les armes anti-lycan. Je n’ai aucun moyen de pouvoir trouver leur composition exacte, alors j’ai demandé l’aide de Bradley Dwight-Hodgkin. Il est peut être le plus puissant des vampires, mais c’est un homme d’honneur qui respecte la force et la puissance. Sa parole vaut bien plus qu’on ne peut le croire, je l’ai ressenti au fond de moi. Toi mieux que quiconque sait que mon instinct ne peut pas me tromper. »
Je me tais une seconde, puis embraye avant que la lycane n’ait le temps de me couper. Il ne me reste qu’une phrase avant de lui laisser la parole, autant en profiter.
« On va ensemble aller étudier la composition de l’échantillon de l’arme dans ses laboratoires, aux Etats Unis. On décolle dans moins d'une semaine. »
Son langage corporel cependant ne laissait aucun doute quand à l’ébullition de ses pensées. Elle était prête à me sauter dessus au moindre signe de faiblesse. J’ai usé de tous mes atouts, de toutes mes dernières cartes pour lui faire comprendre mes intentions et mon point de vu. Armer les chevaliers des ombres n’est pas si illogique si on y réfléchi, mais c’est une toute autre vision des choses que j’adopte. De ma vie de Hunter, j’ai toujours cherché à percer le secret des armes anti-vampire pour donner le moyen à l’humanité de se prémunir des level E, mais en parallèle de mes recherches je n’ai jamais cessé de forger lame sur lame, chacune d’entre elles plus mortelle que ses précédentes. J’étais humain, et n’importe laquelle aurait pu me retirer la vie si elle avait été retournée contre moi. Je ne suis pas lycan depuis assez longtemps pour prendre mon immortalité pour acquise. Qu’une lame soit banale, anti-vampire ou anti-lycan, elle reste capable d’ôter la vie d’autrui. J’ai vécu avec cette perspective depuis plus de trente ans que je fais de la forge, et il est impossible que je change d’avis sur le sujet. Que je sois désormais lycan n’y change rien.
Je voyais bien, en cet instant, que la lycane attendait le fin mot de l’histoire. Crispée, les griffes enfoncées dans le creux de ses coudes, elle écoutait tout ce que je disais. Son regard, dur et froid, ne cillait pas un instant. Elle m’avait écouté avec grande attention, et à la chute de mon histoire elle se figea l’espace d’un instant, avant de laisser éclater son hilarité tonitruante. Incrédule, je la regardais s’esclaffer en silence, partagé entre étonnement et appréhension. Les éclats de rire nerveux s’étalonnèrent sur une dizaine de secondes, avant que ses prunelles ne se rivent aux miennes. Je ne changeait ni de moue ni d’humeur, franc et sincère jusqu’au bout, et ce fut là le signet du début de l’ire de mon Alpha. Ses traits si fins se crispèrent comme de par le passé, n’annonçant que le châtiment à venir. J’étais cependant prêt à recevoir son courroux cette fois-ci, refusant toute fuite. Je déglutis tout de même difficilement en voyant son visage se déformer par la colère, et ainsi nous voici, en cet instant, confronté une fois de plus l’un à l’autre.
J’observe impuissant l’alpha gronder puissamment, puis dévoiler des crocs tranchants derrière ses lèvres d’ordinaire si bien dessinées. Je déglutis difficilement, paré à recevoir le châtiment tant mérité, et ne lâche pas des yeux la louve courroucée. Ses yeux virent en un instant du même gris argenté que les miens au bleu glacial caractéristique de la louve enragée, signe que le temps de la punition est arrivé. Il est vrai que nous ne nous connaissons que depuis peu, mais une certaine proximité s’est installée au fil du temps, et cette sensation inexplicable lorsqu’elle laisse libre cours à la férocité bestiale qui l’habite me prend aux tripes. Je sais désormais qu’il va me falloir subir un nouvel assaut sanglant, et j’y suis prêt. Cette fois-ci cependant, aucun risque que j’y reste. La louve le sait aussi, je serre donc les dents en vue d’une nouvelle séance de passage à tabac.
Son hurlement déchire l’aube, son épiderme se parsème de fourrure par endroit et des canines affutés apparaissent rapidement, remplacent le charment sourire par une rangée de poignards prêts à me tailler en pièces. Son corps se tends et bondit furieusement sur moi, me plaquant au sol, dos contre le sable et les galets de la côte du lac. Le choc violent mais néanmoins attendu ne me fit pas vaciller outre-mesure, mon corps rigidifié par l’attente et le froid mordant était déjà prêt à encaisser l’assaut. Cependant, la sensation de son bassin posé sur mon bas ventre me prend au tripes en un instant, me faisant virer plus rouge encore que mon propre sang, qui commence à voler en fine gouttelettes à mesure que la louve lacère le cuir épais de mon torse. La douleur lancinante s’éclipse lentement après chaque coup, tel au cauchemar s’effaçant sous les chauds rayons du soleil levant. Chaque lacération sanglante se referme presque aussitôt, et dans l’accès de rage de la lycane mon corps ne retient que chaque légère vibration de sa peau contre la mienne, de cette caresse impromptue qui me rend plus fou encore que celle qui me l’inflige.
L’instant n’est pourtant pas aux pensées frivoles, et c’est dents serrées et yeux fermés que j’attends la fin de l’averse. Si j’eu été encore humain, nul doute que le sang que j’ai déjà perdu m’aurait enlevé la vie au passage. Sans la fabuleuse régénération des lycans dont j’ai hérité, mes poumons seraient déjà à l’air, incapables d’accomplir leur fonction vitale. Ce n’est cependant pas non plus le moment de penser à ça, même si jamais je n’aurais imaginé tester mon immortalité nouvellement acquise de cette façon.
Je dénote cependant que malgré l’acharnement vindicatif que mon alpha met dans son assaut, ses coups manquent d’âme. S’il parait évident que le besoin de laisser libre court à sa colère l’anime en ce moment, quelque chose de plus puissant encore semble la retenir. Elle sait pourtant qu’il lui est impossible de me tuer désormais, et pourtant voilà qu’elle ralentit la cadence jusque’à s’arrêter, une patte menaçante toujours suspendue en l’air, et l’autre fermement serrée sur ma gorge. Elle est à bout de souffle, tout juste une minute après son premier coup. Je l’ai connue plus endurante que ça, lors de notre premier affrontement notamment qui dura une bonne partie de la nuit à un rythme bien plus élevé.
En silence, j’observe son visage courroucé, ses narines dilatées à la recherche de la moindre bouffée d’air. Son torse soulève sa poitrine par à-coups rapide, juste sous mon menton. Tout son corps s’anime de spasmes difficiles au grès de sa respiration saccadée. Je n’ose la toucher, ni même la frôler. Tel une statue, je reste immobile dans l’attente d’un signe de Mia.
Son bras fuse sans prévenir, frappant la surface de l’eau jouxtant mon oreille. Une pluie de gouttelettes éclabousse nos visages, si proches que je sens son souffle saccadé sur ma peau humide. Je la fixe toujours en silence, mes yeux rivés au siens, sans broncher, tandis qu’elle hurle un dernier coup en face de moi.
Sa main s’enfonce toujours plus dans l’eau, pressant son buste sur le mien plus encore. La voilà désormais propre, trop proche de mon visage, nos deux fronts presque collés l’un à l’autre. Je déglutis un fois, difficilement, non pas d’appréhension ou de peur, mais de sentir sa poitrine se presser sur mon torse nu. La sensation suave et douce, tranchant avec le regarde froid de la belle espagnole, me rendrait presque fou. Je lutte plus encore pour me concentrer sur ses yeux, mais si elle continue d’avancer ainsi sur moi je ne promet pas de répondre de quoi que ce soit pour longtemps. Je sent la chaleur de mon corps entier augmenter, comme un frisson parcourant mon échine et me faisant trembler comme une feuille. Heureusement, son courroux prend soudainement une forme verbale et me tire de mes pensées abstraites.
« Ton… meilleur ami ?! Comment… comment t'as pu te laisser berner… à ce point ?! Tu devrais l'savoir... toi mieux que quiconque… que les vampires sont mauvais de nature ! On peut pas leur faire confiance !»
Elle a prit son temps pour formuler chaque phrase, visiblement à court d’air. Chaque mot semble lui déchirer la gorge à chaque fois qu’elle articule une syllabe, comme si rappeler la vérité en laquelle elle croit dur comme fer était une épreuve. Peut-être ne l’aie-je pas laissée autant de marbre qu’il n’y parait avec les révélations sur ma proximité avec certains vampires, et ainsi ébréché sa foi inébranlable sur la confiance que l’on peut accorder à cette espèce qui semble pourtant être notre ennemie. Je sais déjà qu’elle les hais plus que tout, que son avis tranché est bien arrêté sur la question, mais il est de mon devoirs en temps qu’Oméga… non en temps qu’ami, de lui ouvrir les yeux. Et comme elle vient de le dire, j’en sais beaucoup sur le sujet, moi mieux que quiconque.
« Et c'est quoi cette histoire de pacte ?! Parle !»
Elle libère alors son étreinte sur ma gorge pour frapper mon torse de ses deux poings. Le coup violent fait frémir mes côtes pourtant robustes, coupant un court instant ma respiration sans pour autant me faire vaciller. Mais il m’est difficile de prendre la parole, par où commencer ? Et que lui dire ? Comment le lui dire ?
S’il est aussi vrai que sincère que je ne désire plus rien lui cacher, la façon d’emmener les chose peut jouer beaucoup sur nos relations futures. Son caractère ne rends pas les choses plus faciles, même s’il est vrai qu’il lui sied à merveille. En changer lui ferait perdre de ce charme sauvage qui m’a instantanément plu dès notre première rencontre, ce serait dommage…
Un second coup à la poitrine, aussi brusque que le précédent, me rappelle à la réalité et à la situation pressante à laquelle il m’est impossible d’échapper. L’oppression de son regard azur planté au fond de mes pupilles m’absorbe un instant, comme paralysé, et c’est un troisième coup plus puissant encore qui me libère. Je l’observe remonter ses poings sans attendre, dans le but d’asséner une nouvelle frappe sur mon torse, mais avant que les phalanges menaçantes ne rencontrent la peau de mon torse mon avant bras gauche fait barrière. Dans ma paume se trouve la main gauche de mon Alpha, toujours fermement serrée. Je referme doucement mes doigts sur le poing immobile, mais Mia le retire avant que je ne puisse le toucher.
Je replonge ma main dans l’eau, et en prenant appuis sur le sable je me redresse quelque peu en position demi assise, faisant glisser la jeune femme plus bas sur mon buste. Par acquis de conscience, je m’arrête dans ma course avant qu’elle ne descende trop, ce qui rendrait les choses plus difficiles qu’elles ne le sont. J’ai déjà du mal à ne pas loucher sur sa poitrine, à peine recouverte d’un filet d’eau limpide, pourtant si proche qu’il m’est difficile de l’ignorer.
Je ferme les yeux en soufflant pour reprendre mes esprits et calmer mon ardeur. Toute pensée parasite doit être écartée ( ou du moins remise à plus tard, dans la mesure du possible…) pour me concentrer sur l’essentiel. J’inspire lentement, rouvrant mes yeux et les rivant à ceux de la lycane.
« Tout ce que j’ai pu te dire est aussi vrai que fondé. J’ai rencontré Alessio il y a plus de 35 ans sans savoir qu’il était un vampire. Même si nous ne nous étions jamais réellement vu il a toujours été à mes côtés. Ça ne fait que quelques mois que je suis au courant de sa nature, et il m’a accepté malgré le fait que j’ai massacré des centaines de ses congénères, tel que je suis. Il est le premier à m’avoir fait comprendre que vampire n’est pas forcément synonyme d’inhumain. De toutes les personnes qu’il m’ait été de rencontrer jusqu’à ce que ton chemin ne croise le mien, il est celui qui mérite le plus ma confiance, je lui confierai ma vie sans une once d’hésitation, et ce n’est pas en me laissant berner que j’ai appris tout ça. Je suis un chasseur, un assassin, personne ne peut m’amadouer. »
Je soupire un instant, répondant à mes propres affirmations à demi-mot.
« Personne à part toi… »
Puis je repris mes explications, pour une fois que les mots venaient à mon esprit naturellement.
« Je n’ai pas arrêté de haïr les vampires, mais ma haine s’est affinée. Seules les familles dépravées, dont les mains couvertes de sang continues de se poser sur les innocents, et les vampires fous et dangereux attirent mes foudres. Je suis et serai toujours le fléau de ces sangsues, mais certains sont dignes de confiances. Au final, tout comme le genre humain, les vampires ont leurs bons et mauvais éléments. »
Je marque une pause, observant la haine bouillir au fond des yeux impatients de ma belle Alpha. Elle attend sans aucun doute le dénouement de ma tirade pour me sauter à la gorge, et plus mes mots la touchent, plus chaque fibre de son corps tremble.
« Pour en revenir au pacte que j’ai fait, il concerne les armes anti-lycan. Je n’ai aucun moyen de pouvoir trouver leur composition exacte, alors j’ai demandé l’aide de Bradley Dwight-Hodgkin. Il est peut être le plus puissant des vampires, mais c’est un homme d’honneur qui respecte la force et la puissance. Sa parole vaut bien plus qu’on ne peut le croire, je l’ai ressenti au fond de moi. Toi mieux que quiconque sait que mon instinct ne peut pas me tromper. »
Je me tais une seconde, puis embraye avant que la lycane n’ait le temps de me couper. Il ne me reste qu’une phrase avant de lui laisser la parole, autant en profiter.
« On va ensemble aller étudier la composition de l’échantillon de l’arme dans ses laboratoires, aux Etats Unis. On décolle dans moins d'une semaine. »
Toute la vérité
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Dim 24 Jan 2021 - 20:28
Bouillonnante de colère, Mia perdait de vue tout le reste ; les confessions sincères de l'oméga, l'eau mordante du lac, et jusqu'à sa propre position qui pouvait prêter à confusion. Alors qu'elle s'était précipitée un peu plus tôt pour se rendre à ce rendez-vous, avec une idée précise derrière la tête, elle était désormais indifférente à l'effet qu'elle produit sur Vil, qui luttait vaillamment pour ne pas perdre pied avec la situation. Son humeur n'était pas au jeu de séduction. Penchée sur lui, elle ne cherchait nullement à attiser son désir ardent, mais à juguler cette rage qui voulait le frapper, encore et encore.
Mais le besoin de réponse était plus fort. Son regard d'un bleu glacial, animé de la bestialité du loup, fixait sévèrement le norvégien, implacable. Ses poings s'agitaient sur sa poitrine, forçant le loup à s'exprimer, à se justifier, à révéler les derniers secrets qu'il lui cachait. Elle leva une quatrième fois ses membres antérieurs, mais le bras de son oméga s'éleva pour faire barrière à son nouveau coup. Elle lui lança un regard courroucé, brillant de défi, et avant qu'il ne put refermer sa main sur la sienne, elle se dégagea. Le rapport de force était complètement différent maintenant. En tant qu'Alpha, elle restait plus puissante que lui, mais il avait gagné en force, particulièrement développée, sans doute grâce à son physique déjà titanesque. Aussi elle ne chercha pas le bras de fer. Elle voulait l'entendre !
Vilhelm se redressa à moitié. Elle le laissa faire, glissant à demi sur son torse bouillonnant. Elle ne le quittait pas des yeux, de ce regard sombre, partagé entre l'acier tranchant et le bleu glacial. Finalement, après un long silence pesant, il prit une inspiration pour s'exprimer. Mais les premiers mots mirent à rude épreuve sa patience et sa tolérance. Ses mâchoires se crispèrent. Son corps tout entier se tendit alors qu'il évoquait une possible réalité qu'elle ne pouvait simplement pas accepter. Les vampires ne pouvaient pas faire preuve d'humanité. Ils n'étaient pas dignes de confiance. Elle poussa un grondement menaçant, hermétique à la tentative d'apaisement de Vilhelm. Son esprit repoussa l'aveu, même si son subconscient, lui, l'appréciait. Il ne retint que la conclusion, aussi blessante qu'inacceptable.
« Non, tu te trompes.»
Elle secouait frénétiquement la tête, maîtrisant à grande peine les tremblements qui l'agitaient. Accepter la vision de l'oméga reviendrait à admettre qu'un vampire pouvait choisir de faire le bien autant que le mal. Pourquoi un vampire agirait bien, et pas un autre ? Pourquoi un vampire serait malveillant, et pas un autre ? Ce n'était pas envisageable pour son esprit tourmenté et ses souvenirs si précieux.
« Il n'y a pas de bon vampire.»
Le lycan poursuivit néanmoins, s'expliquant sur la pacte évoqué plus tôt. Le nom de Dwight Hodgkin la fit frémir et gronder sauvagement. Lui encore ! Elle l'avait rencontré pas plus tard que la veille, et voilà que les deux se connaissaient ! Elle le détestait lui en particulier, non pas pour ce qu'il avait fait, mais pour ce qu'il n'avait pas fait. Il ne l'avait pas attaquée, il l'avait même traité avec… ce qui ressemblait, dans sa mémoire craquelée, à du respect. Il avait même sévèrement châtié le vampire qui s'apprêtait à lui tirer dessus. Ce n'était pas logique. Elle ne comprenait pas ses actes. Elle le haïssait pour être différent, car il allait à l'encontre de sa réalité bien établie.
Vilhelm restait campé sur ses positions. Il accordait sa confiance à ce foutu américain. La louve porta une main crispée sur son front tandis qu'elle luttait contre ses démons intérieurs. Elle se frotta la peau juste au-dessus du nez pour faire passer cet instant de rage. Elle redressa vivement la tête à la dernière annonce pour le fusiller du regard. Il comptait s'envoler pour ce maudit pays avec un chef de clan pour découvrir la composition de cette arme qui les menaçait ? Non ! Il était hors de question qu'il quitte le Japon avec cet être infâme !
Mais elle ne répliqua pas immédiatement. En réalité, la colère et la stupeur paralysaient ses muscles. Elle ne savait plus comment lui faire entendre raison. Si ni les mots ni la violence ne fonctionnaient, que lui restait-il ? Elle prit une inspiration pour se calmer avant de se lancer.
« Pour une fois, ton instinct se trompe. Les vampires sont mauvais. Faire confiance à l'un d'eux, c'est déjà inimaginable, mais en plus qu'il mette la main sur le secret de cette arme…» Elle secoua la tête en fermant les yeux. « J'sais pas comment tu peux y croire. Pire. Y participer. En plus il aura cent fois l'occasion de te tuer avec. »
Après quelques secondes de silence, ses yeux s'ouvrirent à nouveau pour se planter dans ceux du norvégien.
« Je t'interdis d'y aller !»
Elle lut dans son regard une profonde détermination, ainsi qu'étrangement, un soupçon de tristesse. Il ne semblait pas décidé à renoncer à cette entreprise. Considérant la liberté de Vilhelm, Mia ne souhaitait pas le retenir par la force, et à dire vrai elle doutait d'y parvenir désormais. Du moins pas sans affrontement. Mais comment éviter qu'il ne s'envole pour les Etats-Unis, alors ? Elle ne supportait pas l'idée de le savoir si loin, en compagnie d'un ennemi avec une arme mortelle pour lui. L'espagnole croisa les bras, une moue contrariée sur le visage, et raffermit sa position sur les jambes de l'oméga, bien décidée à ne pas bouger d'un pouce. Elle ne pourrait peut-être pas le retenir au Japon, mais ici, maintenant, oui.
« Tu t'égares. Mais j'te pardonne. ça arrive à tout le monde, un moment de faiblesse. Tu t'trompes, et j'te l'prouverai. »
Il existait certainement un argument pour le convaincre, un moyen pour le détourner de cette idée folle. Restait à déterminer lequel.
Vilhelm A. Jarlsonfel#106552#106552#106552#106552#106552#106552#106552
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Dim 31 Oct 2021 - 19:29
Mea Culpa
Feat Mia Luna Ogawa ~
Après ma tirade qui pour une fois se voulait tout sauf laconique, la réactions de mon Alpha ne se fit pas attendre. Un grondement sourd, évocateur de sa colère apparente, retentit comme un signal d’alarme. Ses mâchoires serrées et son regard hostile trahissant une pensée on ne peut plus explicite, métaphore physique d’un avis bien tranché sur mes relations avec ce qu’elle considère comme ennemi juré. Pourtant, sa retenue me sidère, moi qui m’attendais presque à recevoir une juste correction pour cet affront à celle qui est désormais mon Alpha. Je ne sais que trop bien la haine qu’elle voue aux vampires, même si j’ignore la quasi totalité de ce qu’elle a pu vivre ou endurer par leur faute. Sa haine est surement justifiée, surement autant voire plus que la mienne, mais une réalité nouvelle s’est ouverte à moi. Une réalité où comme pour les humains, les bons vampires existent. Une réalité qu’il m’est impossible d’oublier dorénavant, et qu’il me faudra faire accepter à Mia, pour son propre bien, même si le simple fait de l’évoquer lui provoque des tourments pire encore que la mort.
Finalement, elle réussit à articuler quelques mots, tout en secouant la tête de gauche à droite. Je me trompe d’après elle, mais je ne suis pas surpris. Sans preuves tangibles, son refus d’une vérité qui lui est inconnue était à anticiper, et comme je n’ai aucun moyen sur l’instant de lui prouver le fondement de mes dires, il me faudra trouver des arguments. Du moins assez pour gagner le temps nécessaire afin de lui prouver ce que j’avance, et ce ne sera pas chose simple connaissant l’opiniâtreté de la louve.
« Il n’y a pas de bon vampire. »
Voilà donc qui résume en quelques mots cette croyance désuète en laquelle elle adhère plus que tout. La bienveillance n’existe pas chez les vampires, ce sont des machines à tuer machiavéliques dépourvus du moindre sentiment.
Dans un passé pas si lointain, c’est ce que je croyais moi aussi. C’est ce que je pensais croire jusqu’à tous les avoir exterminé. Je ne vivais plus que pour ça, enfermé dans une haine qui chaque jour me rongeait plus encore. Chaque vampire que je réduisais en cendre ne faisait qu’appeler la chasse du suivant, sans pour autant combler le vide qui creusait ma poitrine. J’étais tel une coquille vide, avide de vengeance, qui ne parvenais pas à se remplir malgré la satisfaction de ses desseins vindicatifs. Le « cercle » de la violence ne s’est rompu que le jour où j’ai rencontré le premier vampire en qui j’avais une confiance aveugle sans en avoir conscience. Une perspective inattendue, et pourtant quelque chose de malsain s’est brisé en moi.
Il m’est difficile de mettre des mots sur les sentiments qui m’ont habité à cet instant, et qui pour la plupart m’habitent encore. Cette sensation intense qui mêlait trahison, haine et soulagement. Puis ce vide soudain, celui de réaliser que l’on à passé sa vie à suivre une course sans but, à chasser en vain un ennemi imaginaire. La déception de s’être fourvoyé tout du long, alors que tant d’indices trainaient à mes pieds et qu’il suffisait de se pencher pour les ramasser. Cette haine qui m’aveuglait, qui m’empêchait de voir les choses telles qu’elles sont. Et le regret, qui enfin pèse sur mes épaules avec le poids de mes remords. Il ne restait plus à la coquille vide que j’étais qu’un choix cartésien : avancer ou stagner. Ainsi la boucle s’est bouclée, et le cercle s’est fermé. Je n’ai pas nommé ma boutique ainsi pour rien, au final…
Cette étape de ma vie, marqueur d’un tournant irréversible, m’a changé à jamais. Et lorsque j’observe les yeux de l’alpha, j’y vois comme dans un miroir le reflet de celui que j’étais autrefois. Elle se consume dans une haine vaine, aveugle et sourde à une vérité qu’elle ne peut concevoir, hermétique à la simple idée que la seule rancoeur qui l’a maintenue en vie tout ce temps soit infondée et ne s’évapore. Hermétique à l’idée de perdre le seul sens qu’elle ne donne vraiment à sa vie.
Pourtant, plus les secondes défilent et plus la lycane semble en proie à de douloureuses pensées. Peut-être ai-je touché un point sensible au final, éveillant un sursaut de conscience. Mais lire dans cet esprit farouche et impénétrable n’est pas chose facile, à tel point que je dois me résoudre à l’observer porter une main hésitante sur son front. Cette tentative d’apaisement semble efficace jusque’à ce que je n’annonce mon départ prochain avec Bradley. Le regard tranchant de Mia se pose de nouveau sur moi comme s’il put me crucifier à même le sol. Je savais déjà qu’il serait délicat de lui faire entendre ma volonté de découvrir le secret des armes anti-lycans, mais y rajouter la présence et la participation active d’un chef de clan change la donne. Et pas pour le mieux. Je suis déjà certain de sa réponse, son refus catégorique de me laisser partir se lit sur chacun de ses traits. A moi de lui faire entendre raison.
Contrairement à ce que je m’attendais, Mia ne me saute pas à la gorge ni ne m’abreuve de coups. Sa seule réaction, bien que spontanée, est de respirer profondément. Quelque part, ce manque d’agressivité ne me donne aucunement de plaisir. J’ai… comme l’impression d’avoir perdu mon alpha. Ce qui est une bonne chose ! Ou pas ?
Il m’est difficile de savoir quoi faire, comment agir en cet instant. Mia est toujours à califourchon sur moi, son bassin descendant toujours plus vers le mien au grès des secondes. Incapable de réagir, réfractaire à la seule idée de bouger, je l’observe s’acharner sur l’arête de son nez, en silence. Le temps se fait si long que je sens chaque battement de mon coeur faire tressauter le corps si fin de mon alpha, qui semble vibrer avec moi depuis les tréfonds de sa méditation pourtant tumultueuse.
Finalement, elle quitte ses lourdes pensées pour river un regard rageur sur ma personne toute entière, le souffle court. La seule perspective de mon départ précipité avait déjà été un lourd morceau à avaler, mais la raison que j’évoque est une seconde pilule qui semble lui rester en travers de la gorge. Elle prend cependant le temps de souffler, puis d’inspirer profondément avant de répondre dans une vaine tentative de garder son calme.
« Pour une fois, ton instinct se trompe. Les vampires sont mauvais. Faire confiance à l'un d'eux, c'est déjà inimaginable, mais en plus qu'il mette la main sur le secret de cette arme… J'sais pas comment tu peux y croire. Pire. Y participer. En plus il aura cent fois l'occasion de te tuer avec. »
A ces mots, je souffle difficilement. Me retenir de répondre l’exact contenu de ma pensée est la seule solution que j’ai pour espérer réussir à la raisonner, et ainsi me dépêtrer de cette situation plus qu’ambigüe. J’aimerai lui dire pour Al, pour Sarah, pour ces vampires que j’aime des tréfonds d’un coeur que je croyais depuis longtemps dur comme la lame froide de mon arme. J’aimerai lui dire qu’aujourd’hui nous ne sommes plus seuls, ni elle ni moi. Que nous sommes nombreux, qu’importe nos fardeaux. Surtout, j’aimerai lui dire que nous ne sommes pas tous des monstres, que malgré les apparences, nous avons tous nos histoires, nos vécus, et que chacun d’entre nous mérite sa chance. Malheureusement, l’instant n’est pas encore le bon, et même si j’en éprouve le besoin ardent, le moment de tout lui dire se présentera incessamment sous peu. Seule la patience et la raison peuvent me donner les arguments nécéssaire à la plaidoirie d’une cause qui semble déjà perdue. Mais pour le bien de mon alpha, le mien et celui de ma nouvelle race, je me dois d’essayer.
« Je t'interdis d'y aller !»
Cette seule phrase interrompt le fil de ma pensée. Certes je l’attendais de pied ferme, mais rien n’aurait pu me préparer à l’intonation et au regard de l’alpha tandis que ces mots transpercent la douce barrière de ses lèvres pulpeuses. Ses iris d’orage ne quittent pas les miens, emprunts d’une détermination d’apparence stable, tandis que je sens monter en moi une vague d’émotion inattendue. Je ressens comme une épine me piquer le coeur, ou bien est-ce de la tristesse ?
Je sais d’avance que ma décision est prise, que ma résolution est ferme, et que je vais décevoir mon alpha. Je ne puis me résoudre à obéir à cette injonction, mais je ne me sens pas capable de lui échapper par la force. Bien que ma nouvelle constitution me permettrait de résister avec aise à la louve qui m’enjambe, le coeur n’y est pas et ne semble pas vouloir s’y prêter. De toute sa puissance d’alpha elle pourrait tenter de m’arrêter, et de toute ma puissance d’oméga je pourrais lui résister, mais cet affrontement serait aussi vain que délétère. Décidément, la solution se trouve ailleurs…
Le temps passe et la tension ne cesse d’augmenter, dans un silence seulement troublé par la puissance des percussions de nos deux coeurs faisant écho aux clapotis des vagues sur la berge. Nos regards fixés l’un à l’autre ne semblent vouloir se scinder, résistant aux tressaillements de la colère et du froid mordant de l’eau glacée matinale. Cet instant lourd, comme suspendu dans le temps, offre au corps et à l’esprit la sensation d’expériences nouvelles. La chaleur des rayons du soleil et le froid de l’eau, l’intensité d’un regard et la douceur du sable, la caresse de la chair nue et la turgescence du désir. Au gré des secondes le silence s’alourdit, aucun de nous deux n’osant le rompre, jusque’à ce que Mia ne se redresse et croise les bras sur son torse nu.
« Tu t'égares. Mais j'te pardonne. ça arrive à tout le monde, un moment de faiblesse. Tu t'trompes, et j'te l'prouverai. »
Un lourd soupire transperce la barrière de mes lèvres, comme s’il eut pu libérer la tension qui s’accumule en moi. Je savais que ce ne serait pas simple, mais la fermeté avec laquelle elle tente de me retenir est un mur presque infranchissable. Elle semble prête à me convaincre de rester, même si c’est la dernière chose qu’elle fait. Je ne peux cependant pas baisser la tête et m’y plier sagement, comme tout bon oméga devrait obéir à son alpha. Je sais bien que je suis mal placé pour dire ça, mais je n’ai pas demandé à être transformé, et encore moins à vivre au crochet de qui que ce soit. Certes, je dois payer pour mes erreurs, et de toutes les personnes en ce monde il n’y a qu’elle que je suis prêt à suivre, mais c’est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Il me reste des choses à faire, des missions à mener à bien avant de devenir le lycan que je suis censé être désormais.
J’observe donc mon alpha, bien campée sur ses positions, et inspire un grand coup avant de répondre.
« Pardonne moi mais… je pense que tu te trompes, toi aussi. Connaissant ton tempérament, je peux supposer sans trop de risque de me tromper que tu n’as jamais laissé le temps à un vampire de s’expliquer avant de le réduire en cendres. Je sais ce que c’est, j’étais comme toi… avant que le hasard ne me fasse changer. J’ai eu une chance que tu n’as pas connu, et je finirais bien par te faire voir la vérité que tu refuse si ardemment d’admettre. »
Le simple fait de la défier aussi frontalement lu fait serrer les mâchoires, si fort qu’elles en tremblent, mas elle ne bronche pas plus que ça. Je saisis cette opportunité pour continuer sur ma lancée.
« Les vampires sont les prédateurs de l’homme par nature, certains sont des tueurs nés, d’autres se sont fondu dans la masse depuis des millénaires et vivent parmi les humains. Tous ont leur façon de se nourrir, les différentes possibilités sont innombrables, mais ceux que je connais ne sont pas des assassins de sang froid. Tout comme toi et moi, ils subissent les conditions du corps qui est le leur, nul de devrait avoir à les blâmer pour ça… c’est la façon de faire qui compte. Ceux que je connais sont incapables de me poignarder dans le dos, et je n’ai pas honte de dire qu’ils ont gagné et même mérité ma confiance. »
Sujet très sensible, je prends un court instant de repos pour laisser Mia digérer mon avis sur ces créatures, avis tout aussi tranché que le sien. Si je dois faire parti de sa meute, elle doit savoir quelles sont mes positions, et comprendre le fond et le fonctionnement de ma pensée. Je pense que c’est désarmas chose faite.
« Je te le dit, une fois de plus. Je vais partir en Amérique pour découvrir le secret des armes anti-lycans, en compagnie du probable vampire le plus fort de tous les temps. Il pourrait me tuer à tout instant, et je serais entouré des siens en permanence. Mais j’ai confiance en lui, je sais que tout ira bien. Et si jamais je dois mourir, qu’il en soit ainsi. Je paierais pour ma crédulité, mais je ne partirais pas sans me battre. Je… je n’ai jamais dit que j’y allais de guettée de coeur, ou que je n’avais pas de doutes, j’y vais parce que c’est nécessaire. »
A ces mots, je me redresse plus encore, achevant de laisser la louve glisser jusqu’au creux de mon bassin. Le contact de sa chaire nue sur les parties les plus intimes de mon corps auraient de quoi me rendre fou, et c’est au prix d’une intense concentration que je parviens à faire abstraction de notre position plus que rapprochée. Je me concentre donc sur les yeux inquisiteurs de mon alpha pour ne pas vaciller, et avec toute l’assurance que je puis encore trouver en moi, lui réponds ce qui me brûle les lèvre depuis déjà un trop long moment.
« Tu peux tenter de me retenir, de m’empêcher d’y aller, mais au final tu sais que tu ne le peux pas. Tu en aurais tous les droits, mais ça n’arrivera pas. Ma décision est prise, je décollerai dans quelques jours, avec ou sans ton accord. »
Je soutiens aussi longtemps que possible le regard tant rageur que médusé de l’espagnole, prêt à lui montrer que ma résolution est absolue. Mais en y repensant, ce que je viens de dire peut sonner comme de l’arrogance, et même du défit à son encontre, et c’est exactement ce que je souhaite éviter. Tout en conservant le contact visuel, j’avance ma main vers la sienne, lui présentant ma paume comme pour demander d’y déposer la sienne. Comme pour lui dire « ne m’en veut pas, s’il te plait. Ait confiance en moi ». Un léger sourire, presque triste, étire la commissure de mes lèvres, comme pour tenter de la rassurer. Comme pour tenter de l’apaiser.
« Ne t’en fais pas pour moi. Je mentirais si je disais que je sais ce que je fais, mais c’est nécessaire. Donne moi du temps, et à mon retour je me plierais à ta volonté. J’accepterais sans broncher tous les châtiments que tu désireras me donner, jusqu’à ce que tu me pardonnes ce tout dernier affront. Je reviendrais, je te le promet."
Finalement, elle réussit à articuler quelques mots, tout en secouant la tête de gauche à droite. Je me trompe d’après elle, mais je ne suis pas surpris. Sans preuves tangibles, son refus d’une vérité qui lui est inconnue était à anticiper, et comme je n’ai aucun moyen sur l’instant de lui prouver le fondement de mes dires, il me faudra trouver des arguments. Du moins assez pour gagner le temps nécessaire afin de lui prouver ce que j’avance, et ce ne sera pas chose simple connaissant l’opiniâtreté de la louve.
« Il n’y a pas de bon vampire. »
Voilà donc qui résume en quelques mots cette croyance désuète en laquelle elle adhère plus que tout. La bienveillance n’existe pas chez les vampires, ce sont des machines à tuer machiavéliques dépourvus du moindre sentiment.
Dans un passé pas si lointain, c’est ce que je croyais moi aussi. C’est ce que je pensais croire jusqu’à tous les avoir exterminé. Je ne vivais plus que pour ça, enfermé dans une haine qui chaque jour me rongeait plus encore. Chaque vampire que je réduisais en cendre ne faisait qu’appeler la chasse du suivant, sans pour autant combler le vide qui creusait ma poitrine. J’étais tel une coquille vide, avide de vengeance, qui ne parvenais pas à se remplir malgré la satisfaction de ses desseins vindicatifs. Le « cercle » de la violence ne s’est rompu que le jour où j’ai rencontré le premier vampire en qui j’avais une confiance aveugle sans en avoir conscience. Une perspective inattendue, et pourtant quelque chose de malsain s’est brisé en moi.
Il m’est difficile de mettre des mots sur les sentiments qui m’ont habité à cet instant, et qui pour la plupart m’habitent encore. Cette sensation intense qui mêlait trahison, haine et soulagement. Puis ce vide soudain, celui de réaliser que l’on à passé sa vie à suivre une course sans but, à chasser en vain un ennemi imaginaire. La déception de s’être fourvoyé tout du long, alors que tant d’indices trainaient à mes pieds et qu’il suffisait de se pencher pour les ramasser. Cette haine qui m’aveuglait, qui m’empêchait de voir les choses telles qu’elles sont. Et le regret, qui enfin pèse sur mes épaules avec le poids de mes remords. Il ne restait plus à la coquille vide que j’étais qu’un choix cartésien : avancer ou stagner. Ainsi la boucle s’est bouclée, et le cercle s’est fermé. Je n’ai pas nommé ma boutique ainsi pour rien, au final…
Cette étape de ma vie, marqueur d’un tournant irréversible, m’a changé à jamais. Et lorsque j’observe les yeux de l’alpha, j’y vois comme dans un miroir le reflet de celui que j’étais autrefois. Elle se consume dans une haine vaine, aveugle et sourde à une vérité qu’elle ne peut concevoir, hermétique à la simple idée que la seule rancoeur qui l’a maintenue en vie tout ce temps soit infondée et ne s’évapore. Hermétique à l’idée de perdre le seul sens qu’elle ne donne vraiment à sa vie.
Pourtant, plus les secondes défilent et plus la lycane semble en proie à de douloureuses pensées. Peut-être ai-je touché un point sensible au final, éveillant un sursaut de conscience. Mais lire dans cet esprit farouche et impénétrable n’est pas chose facile, à tel point que je dois me résoudre à l’observer porter une main hésitante sur son front. Cette tentative d’apaisement semble efficace jusque’à ce que je n’annonce mon départ prochain avec Bradley. Le regard tranchant de Mia se pose de nouveau sur moi comme s’il put me crucifier à même le sol. Je savais déjà qu’il serait délicat de lui faire entendre ma volonté de découvrir le secret des armes anti-lycans, mais y rajouter la présence et la participation active d’un chef de clan change la donne. Et pas pour le mieux. Je suis déjà certain de sa réponse, son refus catégorique de me laisser partir se lit sur chacun de ses traits. A moi de lui faire entendre raison.
Contrairement à ce que je m’attendais, Mia ne me saute pas à la gorge ni ne m’abreuve de coups. Sa seule réaction, bien que spontanée, est de respirer profondément. Quelque part, ce manque d’agressivité ne me donne aucunement de plaisir. J’ai… comme l’impression d’avoir perdu mon alpha. Ce qui est une bonne chose ! Ou pas ?
Il m’est difficile de savoir quoi faire, comment agir en cet instant. Mia est toujours à califourchon sur moi, son bassin descendant toujours plus vers le mien au grès des secondes. Incapable de réagir, réfractaire à la seule idée de bouger, je l’observe s’acharner sur l’arête de son nez, en silence. Le temps se fait si long que je sens chaque battement de mon coeur faire tressauter le corps si fin de mon alpha, qui semble vibrer avec moi depuis les tréfonds de sa méditation pourtant tumultueuse.
Finalement, elle quitte ses lourdes pensées pour river un regard rageur sur ma personne toute entière, le souffle court. La seule perspective de mon départ précipité avait déjà été un lourd morceau à avaler, mais la raison que j’évoque est une seconde pilule qui semble lui rester en travers de la gorge. Elle prend cependant le temps de souffler, puis d’inspirer profondément avant de répondre dans une vaine tentative de garder son calme.
« Pour une fois, ton instinct se trompe. Les vampires sont mauvais. Faire confiance à l'un d'eux, c'est déjà inimaginable, mais en plus qu'il mette la main sur le secret de cette arme… J'sais pas comment tu peux y croire. Pire. Y participer. En plus il aura cent fois l'occasion de te tuer avec. »
A ces mots, je souffle difficilement. Me retenir de répondre l’exact contenu de ma pensée est la seule solution que j’ai pour espérer réussir à la raisonner, et ainsi me dépêtrer de cette situation plus qu’ambigüe. J’aimerai lui dire pour Al, pour Sarah, pour ces vampires que j’aime des tréfonds d’un coeur que je croyais depuis longtemps dur comme la lame froide de mon arme. J’aimerai lui dire qu’aujourd’hui nous ne sommes plus seuls, ni elle ni moi. Que nous sommes nombreux, qu’importe nos fardeaux. Surtout, j’aimerai lui dire que nous ne sommes pas tous des monstres, que malgré les apparences, nous avons tous nos histoires, nos vécus, et que chacun d’entre nous mérite sa chance. Malheureusement, l’instant n’est pas encore le bon, et même si j’en éprouve le besoin ardent, le moment de tout lui dire se présentera incessamment sous peu. Seule la patience et la raison peuvent me donner les arguments nécéssaire à la plaidoirie d’une cause qui semble déjà perdue. Mais pour le bien de mon alpha, le mien et celui de ma nouvelle race, je me dois d’essayer.
« Je t'interdis d'y aller !»
Cette seule phrase interrompt le fil de ma pensée. Certes je l’attendais de pied ferme, mais rien n’aurait pu me préparer à l’intonation et au regard de l’alpha tandis que ces mots transpercent la douce barrière de ses lèvres pulpeuses. Ses iris d’orage ne quittent pas les miens, emprunts d’une détermination d’apparence stable, tandis que je sens monter en moi une vague d’émotion inattendue. Je ressens comme une épine me piquer le coeur, ou bien est-ce de la tristesse ?
Je sais d’avance que ma décision est prise, que ma résolution est ferme, et que je vais décevoir mon alpha. Je ne puis me résoudre à obéir à cette injonction, mais je ne me sens pas capable de lui échapper par la force. Bien que ma nouvelle constitution me permettrait de résister avec aise à la louve qui m’enjambe, le coeur n’y est pas et ne semble pas vouloir s’y prêter. De toute sa puissance d’alpha elle pourrait tenter de m’arrêter, et de toute ma puissance d’oméga je pourrais lui résister, mais cet affrontement serait aussi vain que délétère. Décidément, la solution se trouve ailleurs…
Le temps passe et la tension ne cesse d’augmenter, dans un silence seulement troublé par la puissance des percussions de nos deux coeurs faisant écho aux clapotis des vagues sur la berge. Nos regards fixés l’un à l’autre ne semblent vouloir se scinder, résistant aux tressaillements de la colère et du froid mordant de l’eau glacée matinale. Cet instant lourd, comme suspendu dans le temps, offre au corps et à l’esprit la sensation d’expériences nouvelles. La chaleur des rayons du soleil et le froid de l’eau, l’intensité d’un regard et la douceur du sable, la caresse de la chair nue et la turgescence du désir. Au gré des secondes le silence s’alourdit, aucun de nous deux n’osant le rompre, jusque’à ce que Mia ne se redresse et croise les bras sur son torse nu.
« Tu t'égares. Mais j'te pardonne. ça arrive à tout le monde, un moment de faiblesse. Tu t'trompes, et j'te l'prouverai. »
Un lourd soupire transperce la barrière de mes lèvres, comme s’il eut pu libérer la tension qui s’accumule en moi. Je savais que ce ne serait pas simple, mais la fermeté avec laquelle elle tente de me retenir est un mur presque infranchissable. Elle semble prête à me convaincre de rester, même si c’est la dernière chose qu’elle fait. Je ne peux cependant pas baisser la tête et m’y plier sagement, comme tout bon oméga devrait obéir à son alpha. Je sais bien que je suis mal placé pour dire ça, mais je n’ai pas demandé à être transformé, et encore moins à vivre au crochet de qui que ce soit. Certes, je dois payer pour mes erreurs, et de toutes les personnes en ce monde il n’y a qu’elle que je suis prêt à suivre, mais c’est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Il me reste des choses à faire, des missions à mener à bien avant de devenir le lycan que je suis censé être désormais.
J’observe donc mon alpha, bien campée sur ses positions, et inspire un grand coup avant de répondre.
« Pardonne moi mais… je pense que tu te trompes, toi aussi. Connaissant ton tempérament, je peux supposer sans trop de risque de me tromper que tu n’as jamais laissé le temps à un vampire de s’expliquer avant de le réduire en cendres. Je sais ce que c’est, j’étais comme toi… avant que le hasard ne me fasse changer. J’ai eu une chance que tu n’as pas connu, et je finirais bien par te faire voir la vérité que tu refuse si ardemment d’admettre. »
Le simple fait de la défier aussi frontalement lu fait serrer les mâchoires, si fort qu’elles en tremblent, mas elle ne bronche pas plus que ça. Je saisis cette opportunité pour continuer sur ma lancée.
« Les vampires sont les prédateurs de l’homme par nature, certains sont des tueurs nés, d’autres se sont fondu dans la masse depuis des millénaires et vivent parmi les humains. Tous ont leur façon de se nourrir, les différentes possibilités sont innombrables, mais ceux que je connais ne sont pas des assassins de sang froid. Tout comme toi et moi, ils subissent les conditions du corps qui est le leur, nul de devrait avoir à les blâmer pour ça… c’est la façon de faire qui compte. Ceux que je connais sont incapables de me poignarder dans le dos, et je n’ai pas honte de dire qu’ils ont gagné et même mérité ma confiance. »
Sujet très sensible, je prends un court instant de repos pour laisser Mia digérer mon avis sur ces créatures, avis tout aussi tranché que le sien. Si je dois faire parti de sa meute, elle doit savoir quelles sont mes positions, et comprendre le fond et le fonctionnement de ma pensée. Je pense que c’est désarmas chose faite.
« Je te le dit, une fois de plus. Je vais partir en Amérique pour découvrir le secret des armes anti-lycans, en compagnie du probable vampire le plus fort de tous les temps. Il pourrait me tuer à tout instant, et je serais entouré des siens en permanence. Mais j’ai confiance en lui, je sais que tout ira bien. Et si jamais je dois mourir, qu’il en soit ainsi. Je paierais pour ma crédulité, mais je ne partirais pas sans me battre. Je… je n’ai jamais dit que j’y allais de guettée de coeur, ou que je n’avais pas de doutes, j’y vais parce que c’est nécessaire. »
A ces mots, je me redresse plus encore, achevant de laisser la louve glisser jusqu’au creux de mon bassin. Le contact de sa chaire nue sur les parties les plus intimes de mon corps auraient de quoi me rendre fou, et c’est au prix d’une intense concentration que je parviens à faire abstraction de notre position plus que rapprochée. Je me concentre donc sur les yeux inquisiteurs de mon alpha pour ne pas vaciller, et avec toute l’assurance que je puis encore trouver en moi, lui réponds ce qui me brûle les lèvre depuis déjà un trop long moment.
« Tu peux tenter de me retenir, de m’empêcher d’y aller, mais au final tu sais que tu ne le peux pas. Tu en aurais tous les droits, mais ça n’arrivera pas. Ma décision est prise, je décollerai dans quelques jours, avec ou sans ton accord. »
Je soutiens aussi longtemps que possible le regard tant rageur que médusé de l’espagnole, prêt à lui montrer que ma résolution est absolue. Mais en y repensant, ce que je viens de dire peut sonner comme de l’arrogance, et même du défit à son encontre, et c’est exactement ce que je souhaite éviter. Tout en conservant le contact visuel, j’avance ma main vers la sienne, lui présentant ma paume comme pour demander d’y déposer la sienne. Comme pour lui dire « ne m’en veut pas, s’il te plait. Ait confiance en moi ». Un léger sourire, presque triste, étire la commissure de mes lèvres, comme pour tenter de la rassurer. Comme pour tenter de l’apaiser.
« Ne t’en fais pas pour moi. Je mentirais si je disais que je sais ce que je fais, mais c’est nécessaire. Donne moi du temps, et à mon retour je me plierais à ta volonté. J’accepterais sans broncher tous les châtiments que tu désireras me donner, jusqu’à ce que tu me pardonnes ce tout dernier affront. Je reviendrais, je te le promet."
"Je te le promet"
Etilya sur DK RPG
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Mar 16 Nov 2021 - 18:36
Pour toute réaction aux réprimandes de son Alpha, l'Oméga se contenta de pousser un long soupire. Mia le fixait de ses yeux tranchants comme l'acier, le menton dressé. Elle était son Alpha, elle avait l'ascendant sur lui. Elle était sûre qu'il finirait par l'écouter, par la suivre, ce n'était qu'une question de temps, et de moyen pour le convaincre. Enfin, sûre… ? Pas totalement. Une part d'elle doutait de la loyauté de son nouvel Oméga. Ou plutôt, de sa docilité. Elle le connaissait suffisamment maintenant pour savoir qu'il pouvait se montrer aussi borné qu'elle.
Les premiers mots de Vil soufflèrent son assurance de succès comme un fétu de paille. Ils lui laissèrent une sensation de vide glacial dans son coeur. Comment ? Son Oméga discutait sa parole ? Il refusait de l'écouter ? Pire encore… il lui faisait la morale ? Bien sûr qu'elle n'avait jamais laissé l'occasion à un vampire de s'expliquer. Ils n'avaient pas d'excuse, et chaque mot qui sortait de leurs lèvres était un poison de tromperie ! Les mâchoires de la louve se crispèrent et ses lèvres se pincèrent pour remédier à un tremblement iminent. Mais son corps lui ne put se contenir autant, parcouru de frissons.
Mais Vilhelm poursuivit dans sa folie, indifférent au trouble qui persistait dans le coeur de son Alpha. Il continuait de déblatérer ces non-sens, ces absurdités, ces sotises que des vampires lui avaient rentré dans le crâne. Comment… Comment avait-il pu se laisser berner ainsi ? Faire confiance… Elle manqua s'étrangler à cette idée. Mia plaqua soudainement ses mains sur ses oreilles en secouant la tête, alors qu'un sifflement lui perçait les tympans. Non ! Elle refusait de l'entendre ! Il avait tort !
« Tais toi ! »
Mais il s'entêta néanmoins, raffermissant sa volonté de quitter le Japon pour l'Amérique. Il se disait même prêt à mourir pour une cause aussi désuète, aussi dénuée de sens. Et alors, que lui resterait-il, à elle, hein ? Rien. Elle venait à peine d'accepter de se lier à nouveau à un être vivant, et le sort décidait de le lui retirer aussi vite qu'il avait fait irruption dans sa vie. Il brûlait en elle un incendie d'injustice qui menaçait de tout dévorer sur son passage, dusse-t-il ne laisser qu'un vestige de cendres.
L'espagnole finit par rouvrir les yeux pour fixer son Oméga, alors qu'il pointait du doigt la faille : elle ne trouvait pas de moyen de le détourner de cette folle initiative. Elle tremblait de la tête aux pieds désormais, son visage partagé entre la rage et la détresse. Pourquoi ? Pourquoi refusait-il de l'écouter ? Elle était son alpha ! Son aura commença à se déployer pour forcer la détermination de Vilhelm. Mais elle n'y mettait pas de grande conviction. La vérité, c'est qu'elle ne voulait pas user de son pouvoir pour le soumettre. Il aurait simplement dû l'écouter de son propre chef… Elle se sentait meurtrie jusqu'au plus profond de ce qui lui restait d'âme. Mais elle était trop fière pour l'exprimer d'une autre manière.
Finalement elle reposa ses bras le long de son corps et son regard glissa sur la main tendue de son oméga. Il lui promettait de revenir… Mais c'était une promesse qu'il n'était même pas sûr de tenir ! Comment osait-il la formuler ? L'expression de Mia se durcit, alors qu'elle peinait à maîtriser ses tremblements. Elle leva à son tour un bras… Mais ce fut pour repousser violemment, du dos de sa main, celle qui lui tendait son oméga.
« Garde tes belles paroles ! cracha-t-elle avec rage. Fais pas une promesse si t'es pas sûr d'la t'nir !»
Elle se redressa vivement, rompant le contact physique qui indisposait tant l'oméga. Elle aurait voulu lui hurler dessus, le frapper, le griffer, mais quelque chose la retenait. Au lieu de ça elle se contenta de le toiser de son regard sombre comme un ciel d'orage.
« Tu préfères aller là bas, avec un vampire, plutôt que d'rester avec moi, alors qu'tu viens d'être transformé, tu sais même pas ce qui t'attends… OK ! Fais comme tu l'chantes !»
Elle marqua une pause, haletant à cause de la colère, les poings serrés le long du corps. Puis elle dressa un index menaçant pour le pointer sur l'ancien humain.
« Tu peux aller crever, j'en ai rien à foutre ! Mais si tu d'vais t'en sortir j'te préviens ! C'est pas la peine de remettre les pieds chez moi !»
Sur ces mots assassins elle tourna les talons et prit la direction de la forêt d'un pas vif et rageur. Il pouvait la rattraper s'il le souhaitait, elle non plus elle ne reviendrait pas sur ses positions ! Du moins, l'affirmait-elle, mais au fond elle ne pensait pas vraiment ce qu'elle disait. Elle était simplement blessée, inquiète et en colère. Mia avait oublié comment exprimer ce qu'elle ressentait autrement que par la violence.
« JODER !*»
Elle s'arrêta au bout d'un moment pour frapper le tronc le plus proche d'un coup de poing rageur. Ses phalanges craquèrent sous l'impact, mais elle ne broncha pas. La douleur n'était rien comparé à la souffrance qui la consommait de l'intérieur. Elle poussa un hurlement à moitié bestial pour évacuer un soupçon de ce torrent émotionnel qui menaçait à tout instant de la submerger. Elle surprit alors une larme perler au coin de ses yeux. Elle retourna sa paume pour la fixer d'un regard vide. Elle se sentait trahie... rejetée.
« Sale… traître… »
Sa respiration se fit plus saccadée et elle finit par s'appuyer contre le tronc, avant de s'accoupir. Pourquoi tout le monde lui tournait le dos ? D'abord Akatsuki, qui s'était barré du jour au lendemain, alors qu'elle lui avait ouvert sa porte. Maintenant Vilhelm, son mordu, qui la poignardait dans le dos, et elle n'avait même pas eu la force de le retenir. Elle aurait pu, elle aurait dû le tuer pour cet affront, mais… elle n'avait pas pu. Elle n'était même pas capable de retenir ses omégas… Quand était-elle devenu si faible, si pathétique ? Quelle piètre Alpha faisait-elle ! Les larmes coulèrent sur son visage alors que son corps était secoué d'un sanglot étouffé. Elle le détestait.
Elle se détestait.
*littéralement "Baiser" en espagnol ; équivalent de "putain" en français / "Fuck" en anglais.
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