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Mar 17 Sep 2019 - 12:15
Le Hell’s Night ouvrait enfin ses portes ce soir, depuis des mois de construction pour suivre à la lettre des plans plus que complexes. C’est toujours un soulagement de voir un établissement enfin terminé et fin prêt à accueillir toutes ces âmes en peine en mal d’excès en tout genre. Les pitoyables familles locales de la mafia, les yakuzas je crois, sont déjà venu me voir pendant la construction. Ils n’étaient pas prêts à cette rencontre pour tout dire. Mais c’est la vie, parfois, on retrouve des malfrats calcinés dans une benne à ordure. Il est temps maintenant d’affirmer ma position en ville et dans la région en inaugurant ce club et faisait fi de leur opinion. S’ils ne sont pas contents, ils connaitront le même sort que tous les autres après tout.
Je préparais cette inauguration avec grand soin depuis que le projet était lancé. L’alcool et la drogue coulera à flot, bien évidemment, mais c’est surtout l’ambiance et mon petit numéro que j’ai particulièrement travaillé.
J’ai fait décorer les lieux à la manière de la Nouvelle-Orléans et de ses carnavals macabres. L’entrée du club, bien que conservant son tapis rouge jusqu’au bout du trottoir, dispose d’une arche appliquée par-dessus la porte. Cette arche de bois massif dispose de plusieurs visages sculptés dedans et peint avec des couleurs très vives et chatoyantes comme les créations que l’on peut voir lors d’un carnaval en Louisiane. Les videurs à l’entrée sont habillés, non pas en costume courant, mais bien avec une chemise blanche avec un gilet sans manches, le tout avec une veste de costume et pantalon à rayure vintage avec un feutre sur la tête. Le teneur de liste d’invités quant à lui dispose d’un haut de forme au lieu du feutre et a le visage maquillé de façon à reproduire un crâne. Mon personnel le plus proche et important est de couleur, d’une certaine manière, ils ont voulu m’accompagner dans cette aventure en pays raciste sans doute.
Quoi qu’il en soit, les deux barmans que je connais depuis qu’ils sont gamins sont eux aussi avec des chemises blanches et gilet sans manches avec le visage peint. Des fougères tombantes et autres plantes du même acabit sont suspendues un peu partout à l’intérieur dans le but de reproduire ce que l’on peut voir sur la plupart des maisons à la Nouvelle-Orléans ou dans les bayous de Louisiane en général. Dans les cages ou sur les barres où se trouvent les danseuses pour l’ambiance, ces dernières ont été spécialement recrutées dans le but de danser avec des serpents pour ce soir, sur des rythmes lents et erratiques.
L’intérieur en lui-même était décoré de façon très lumineuse et chaleureuse. Les murs étaient recouverts de tenture colorées, rouge et or majoritairement, avec aussi beaucoup de végétation très verte dans tous les sens dans le but de vraiment générer toute une ambiance proche d’un carnaval en extérieur. Des braseros suspendus se trouve un peu partout dans le club dans le but donner une lumière plus naturelle et faire danser les ombres sur les murs et les tentures au gré des flammes.
Beaucoup de jeunes sont venus ce soir, par curiosité. Il n’est pas si courant que cela d’entendre du Jazz au Japon, en tout cas pas dans un nightclub et encore moins pour son ouverture. Cela créé un décalage avec les environs qui a fini par payer donc, çà et le fait que le premier verre soit offert ce soir et qu’un spectacle de magie a été annoncé en plus de la présence de plusieurs artistes.
La salle commençait à doucement se remplir tandis que nous passions de la musique le temps que les artistes ne s’installent.
Je décidais alors de descendre de mon perchoir pour aller à la rencontre de la foule en montant sur scène. Pour l’occasion j’avais décidé de porter un costume sombre, violet sombre pour être exact ainsi qu'un haut-de-forme décoré avec un crâne. Mon visage était peint à la façon d'un crâne blanc dans le but délibéré de rendre hommage au Baron Samedi. Je martelais le sol à chaque pas avec ma canne noir pourvu d’un crâne d'argent en guise de pommeau. Puis, alors que je me stoppai, je tapais trois fois lourdement sur la scène à la façon d’un annonceur au théâtre.
Je laissais en place le micro, m’effaçant doucement dans l’ombre avant que la chanteuse de talent ne fasse son entrée sur scène, me hâtant de regagner mon perchoir.
Je préparais cette inauguration avec grand soin depuis que le projet était lancé. L’alcool et la drogue coulera à flot, bien évidemment, mais c’est surtout l’ambiance et mon petit numéro que j’ai particulièrement travaillé.
J’ai fait décorer les lieux à la manière de la Nouvelle-Orléans et de ses carnavals macabres. L’entrée du club, bien que conservant son tapis rouge jusqu’au bout du trottoir, dispose d’une arche appliquée par-dessus la porte. Cette arche de bois massif dispose de plusieurs visages sculptés dedans et peint avec des couleurs très vives et chatoyantes comme les créations que l’on peut voir lors d’un carnaval en Louisiane. Les videurs à l’entrée sont habillés, non pas en costume courant, mais bien avec une chemise blanche avec un gilet sans manches, le tout avec une veste de costume et pantalon à rayure vintage avec un feutre sur la tête. Le teneur de liste d’invités quant à lui dispose d’un haut de forme au lieu du feutre et a le visage maquillé de façon à reproduire un crâne. Mon personnel le plus proche et important est de couleur, d’une certaine manière, ils ont voulu m’accompagner dans cette aventure en pays raciste sans doute.
Quoi qu’il en soit, les deux barmans que je connais depuis qu’ils sont gamins sont eux aussi avec des chemises blanches et gilet sans manches avec le visage peint. Des fougères tombantes et autres plantes du même acabit sont suspendues un peu partout à l’intérieur dans le but de reproduire ce que l’on peut voir sur la plupart des maisons à la Nouvelle-Orléans ou dans les bayous de Louisiane en général. Dans les cages ou sur les barres où se trouvent les danseuses pour l’ambiance, ces dernières ont été spécialement recrutées dans le but de danser avec des serpents pour ce soir, sur des rythmes lents et erratiques.
L’intérieur en lui-même était décoré de façon très lumineuse et chaleureuse. Les murs étaient recouverts de tenture colorées, rouge et or majoritairement, avec aussi beaucoup de végétation très verte dans tous les sens dans le but de vraiment générer toute une ambiance proche d’un carnaval en extérieur. Des braseros suspendus se trouve un peu partout dans le club dans le but donner une lumière plus naturelle et faire danser les ombres sur les murs et les tentures au gré des flammes.
Beaucoup de jeunes sont venus ce soir, par curiosité. Il n’est pas si courant que cela d’entendre du Jazz au Japon, en tout cas pas dans un nightclub et encore moins pour son ouverture. Cela créé un décalage avec les environs qui a fini par payer donc, çà et le fait que le premier verre soit offert ce soir et qu’un spectacle de magie a été annoncé en plus de la présence de plusieurs artistes.
La salle commençait à doucement se remplir tandis que nous passions de la musique le temps que les artistes ne s’installent.
Je décidais alors de descendre de mon perchoir pour aller à la rencontre de la foule en montant sur scène. Pour l’occasion j’avais décidé de porter un costume sombre, violet sombre pour être exact ainsi qu'un haut-de-forme décoré avec un crâne. Mon visage était peint à la façon d'un crâne blanc dans le but délibéré de rendre hommage au Baron Samedi. Je martelais le sol à chaque pas avec ma canne noir pourvu d’un crâne d'argent en guise de pommeau. Puis, alors que je me stoppai, je tapais trois fois lourdement sur la scène à la façon d’un annonceur au théâtre.
Tibalt ▬ Ladies and Gentlemen ! Mesdames et Messieurs ! Poursuivis-je avec un accent toujours aussi prononcé. Je vous salue tous et vous remercie d’être venu pour l'inauguration du Hell’s Night ce soir ! Comme vous le savez maintenant, mon nom est Tibalt Wishmaker et je suis ravi de vous accueillir tous autant que vous êtes ! Je sais que beaucoup attendent avec impatience le spectacle de magie, mais voyez-vous... Notre magicien de ce soir, n‘est autre que le Diable en personne et pour le faire venir, il faudra que l’ambiance soit survoltée.Je tandis la main vers les coulisses d’où j’avais une vue pour faire signe aux musiciens d’approcher doucement. Ils se mirent en place derrière moi, tous à leurs instruments.
Tibalt ▬ Mais pour l’heure, je vous propose d’accueillir sous un tonnerre d’applaudissement Miss Bloody Rose et Anja Limonov !C’était un étrange concours de circonstance de voir cette jeune dans les environs et d’avoir pu l’engager pour cette soirée d’inauguration. C’était une véritable star en France et en Louisiane. Enfin elle le fût brièvement pendant les années quarante sous le nom de Rosalie Archet, en tout cas. Elle n’avait pas changé d’un poil ou prit une ride. Le fait qu’elle soit une vampire était donc une certitude, mais bien plus encore, c’était une bénédiction. Je me souviens de plusieurs concerts qu’elle avait donné dans certain café jazz de Nouvelle-Orléans il y 70 ans et ils feraient pâlir ceux d'aujourd'hui avec son talent.
Je laissais en place le micro, m’effaçant doucement dans l’ombre avant que la chanteuse de talent ne fasse son entrée sur scène, me hâtant de regagner mon perchoir.
Etilya sur DK RPG
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Lun 23 Sep 2019 - 23:25
C’était avec plaisir que j’avais reçu cette invitation à inaugurer ce club. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas chanté ailleurs que dans un petit bar jazz de quartier. On ne pouvait pas dire qu’il y avait beaucoup de scènes jazz dans le coin. Un peu de fraîcheur ne faisait jamais de mal. Tout cela me faisait penser à mes belles années, quand je me produisais sous mon vrai nom aux Etats-Unis. J’étais restée un certain temps dans ce temple du jazz qu’était La Nouvelle Orléans à l’époque. Je croyais encore que je pourrais faire une belle carrière, et mon nom était alors cité aux côtés d’artistes dont le nom a marqué l’histoire. Cependant, quand on ne vieillit pas, le public risque inévitablement de s’en rendre compte, au bout d’un moment. J’avais mis fin à cette gloire passagère avant que cela ne commençât à devenir gênant, pour ne me produire que dans des lieux moins connus en petit comité sous divers pseudonymes. Aujourd’hui, à Nakanoto, je n’étais guère connu que du public initié de la région, sous le nom de Bloody Rose. Un nom bien ironique en y repensant pour moi qui haïssais tellement ce que j’étais devenue. Il fallait croire qu’on finissait par s’habituer, au bout d’un siècle.
Je ne connaissais pas la plupart des musiciens qui m’accompagneraient sur scène, mais j’avais été surprise d’apprendre que la pianiste engagée était Anja Limonov. J’aurais sans doute pu m’attendre à la retrouver à Nakanoto. Après tout, je l’avais rencontré lors d’un dîner diplomatique chez la chef de clan des Izbranov. Je ne lui avais pas beaucoup parlé. Elle avait juste accompagné avec beaucoup de talent notre repas de ses pièces classiques, un répertoire issu du romantisme russe, si mes souvenirs étaient bons. Izbranova avait le don de repérer les jeunes prodiges… A ma connaissance, elle n’avait toutefois aucune connaissance de notre nature vampirique. L’avantage était qu’en tant qu’aveugle, il lui était difficile de décerner que notre peau gardait la fraîcheur de nos vingt ans, malgré le temps qui s’écoulait.
Pour l’ambiance survoltée, Monsieur Wishmaker repasserait. Ce n’était pas vraiment mon style. J’avais choisi un standard du jazz au rythme à la fois balançant et sensuel. Quelque chose qui donnerait envie au gens de taper du pied sans pour autant se déchaîner tout de suite sur la piste de danse. Une chanson aux paroles avec un double-sens bien osé pour l’époque où elle avait été écrite, d’ailleurs. J’avais dix ans quand elle avait été composée. Je n’avais appris son existence que bien plus tard. Mon puritain de père en aurait probablement fait une syncope, s’il avait appris que je l’avais chantée.
Je montai sur scène, élégamment vêtue d’une longue robe bustier moulante rouge sombre. Des gants de la même couleur enveloppaient mes bras jusqu’au dessus du coude. Mon cou était orné de mon tatouage noir aux motifs végétaux. Sur ma gorge brillait un collier d’or vieilli orné de discrets rubis. Comme souvent, une rose rouge retenait mes lourdes boucles noires derrière mon oreille droite. Mes lèvres étaient ornées d’un rouge à lèvre carmin les faisant particulièrement ressortir. Je laissai Mademoiselle Limonov jouer une introduction, tapant discrètement du pied pour me mettre dans le rythme, avant de commencer à chanter :
♪ « Birds do it, bees do it
Even educated fleas do it
Let's do it, let's fall in love
In Spain, the best upper sets do it
Lithuanians and Letts do it
Let's do it, let's fall in love
The Dutch in old Amsterdam do it
Not to mention the Finns
Folks in Siam do it, think of Siamese twins
Some Argentines without means do it
People say in Boston even beans do it
Let's do it, let's fall in love
Romantic sponges, they say, do it
Oysters down in oyster bay do it
Let's do it, let's fall in love
Cold cape cod clams 'gainst their wish do it
Even lazy jellyfish do it
Let's do it, let's fall in love
Electric eels, I might add, do it
Though it shocks 'em I know
Why ask if shad do it?
Waiter, bring me shad roe
In shallow shoals English soles do it
Goldfish in the privacy of bowls do it
Let's do it, let's fall in love »
Lorsque les dernières notes du piano de Mademoiselle Limonov s’éteignirent, je souris. Le jazz n’était pas sa spécialité, mais elle avait du talent. Si elle s’y penchait un peu plus, elle pourrait se faire un nom dans ce domaine. J’étais curieuse de l’entendre improviser. C’était ce que les musiciens de formation classique avaient le plus de mal à faire. J’avais moi aussi commencé par là. Je savais donc de quoi je parlais. Nous étions tellement entraînés à suivre une partition à la lettre qu’il nous était difficile de juste improviser sur une grille librement. Pas sans un nouvel entraînement, en tout cas. Je descendis de scène, décidée à aller me mêler à la foule sans faire de vague pour profiter de cette belle soirée.
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Mer 25 Sep 2019 - 15:55
Pour un repos, quelle idée n'était pas meilleure, que d'accepter une proposition, sur un style qui n'était pas celui de prédilection, mais un autre, si proche du cœur. Elle n'était pas à sa première représentation de Jazz, notamment dans son passage aux États-unis, où elle avait écumé, aveugle, nombre de petites scènes, d'abord pour écouter, puis après pour se lancer. Pour Anja, c'était une chose bien intéressante : là où pour elle, dans le "classique", le diable se trouvait dans les détails, jusqu'à la façon d'appuyer sur la touche, pour offrir l'intention différente à la moindre petite note, ici, il se cachait dans l'expression. L'un n'excluant surtout pas l'autre, bien sûr. Elle ne les mettait pas en concurrence.
Mais elle différenciait son approche.
Alors, elle avait accepté, venant retrouver quelques jours avant la soirée d'ouverture les autres musiciens. Souvent dans ce genre de scènes, les chanteurs faisaient leur divine office, et s'enchaînaient, aux musiciens, de s'adapter alors, eux restant sur l'estrade de bois sombre, pour offrir le plus parfait terrain à l'art et à l'improvisation. De plus, rien de mieux que d'apprendre à se connaître ainsi, jouer, jusqu'à arriver à l'ensemble recherché. Rien n'est figé dans le marbre, les improvisations, les expressions, tout changeait dans cet art éphémère et si particulier. Et c'était bien ce qui était amusant.
Mis au courant, son agent lui avait autorisé cette exception -comme il accepterait sûrement toutes les autres-, et avait choisi une robe noirs aux motifs à franges qui pendaient joyeusement. Son but, là n'était pas de la faire sortir du lot, mais de laisser complètement la place aux chanteurs et chanteuses, qui eux, se mettraient sûrement en couleurs.
Et au final, le tout s'était vraiment bien accordés. Tous volontaires, tous passionnés, ils avaient joué et joué encore, les soirs précédent La soirée, s'amusant, s'appréciant, se reconnaissant. C'était quelque chose d'assez nécessaire pour Anja ; le son qui s'accordait valait plus que les mots qui s'échangeaient. Car le son ne pouvait pas mentir. Chacun laissait humblement la place à l'autre, pour supporter les excursions improvisées, avant de revenir dans le cadre, et ainsi de suite. Et même, à quelques reprises, les chanteurs et chanteuses vinrent accorder leur voix, parler musique, paroles, s'amusant entre eux en préparation de l'ouverture.
C'est aussi à ce moment qu'Anja découvrit à nouveau Rosalie Archet, ou plutôt Bloody Rose, ici. Concentrée sur sa musique, plongée dans ces émotions si intensément transmises, la pianiste ne vint pas trop parler, outre les échanges habituels et passionnés. Mais elle se rappelait bien de sa voix, marquante. Élégance faite voix, elle avait le don d'accrocher le cœur au premier son émis, ce qui passionnait bien évidemment Anja. Pendant quelques minutes, les deux femmes s'étaient amusées, pendant que les autres musiciens et quelques chanteurs discutaient, à s'accorder, offrant un petit duo enchanteur, dans ce cadre privé. Après quoi, la soirée s'était terminée sur divers autres discussions parfois endiablées sur le jazz et ses mouvements.
Classique, en somme.
Enfin était venue ce soir. Tous avaient pris les préférences et consignes de Monsieur Whishmaker, même si Bloody Rose avait préféré un autre registre pour ouvrir la soirée. Ce qui allait très bien à Anja. Commencer tranquillement, petits accords diminués, maigres envolées, pour seulement supporter cette voix magnifique, précise, à l'invitation. Petit sourire aux lèvres, l'humaine écouta les talons de Bloody Rose claquer avec son assurance habituelle sur le parquet de l'estrade, puis à l'homme derrière sa batterie de souffler le début. Pour que le morceau ne commence.
Aux murmures qui parcouraient la salle, ou sifflement d'accords pour souligner un "let's do it" ou un autre, la voix faisaient son office, s'élevant jusqu'aux coeurs. Et Anja souriait, tranquille, ses doigts accompagnant, jouant, s'amusant. Peut-être, qu'au final, son âme était trop libre, pour se limiter aux habituels travaux de précision du classique, pour ne pas s'exprimer plus librement dans des tels contextes. Mais dieu que c'était plaisant.
Et ce fut la fin du morceau. Quelques applaudissements, d'autres sifflement, et les talons crissèrent sur l'estrade pour s'éloigner, laissant place à l'autre chanteur. Et un tout autre style. Maintenant que l'ouverture avait été faite, et bien faite, à un Jazz New Orleans de s'élever, plus lourd, plus flamboyant, en un sens. Qui laissait peut-être un peu plus la place aux conversations, sans cette voix hypnotisante.
Et Anja jouait, Anja jouait.
Mais elle différenciait son approche.
Alors, elle avait accepté, venant retrouver quelques jours avant la soirée d'ouverture les autres musiciens. Souvent dans ce genre de scènes, les chanteurs faisaient leur divine office, et s'enchaînaient, aux musiciens, de s'adapter alors, eux restant sur l'estrade de bois sombre, pour offrir le plus parfait terrain à l'art et à l'improvisation. De plus, rien de mieux que d'apprendre à se connaître ainsi, jouer, jusqu'à arriver à l'ensemble recherché. Rien n'est figé dans le marbre, les improvisations, les expressions, tout changeait dans cet art éphémère et si particulier. Et c'était bien ce qui était amusant.
Mis au courant, son agent lui avait autorisé cette exception -comme il accepterait sûrement toutes les autres-, et avait choisi une robe noirs aux motifs à franges qui pendaient joyeusement. Son but, là n'était pas de la faire sortir du lot, mais de laisser complètement la place aux chanteurs et chanteuses, qui eux, se mettraient sûrement en couleurs.
Et au final, le tout s'était vraiment bien accordés. Tous volontaires, tous passionnés, ils avaient joué et joué encore, les soirs précédent La soirée, s'amusant, s'appréciant, se reconnaissant. C'était quelque chose d'assez nécessaire pour Anja ; le son qui s'accordait valait plus que les mots qui s'échangeaient. Car le son ne pouvait pas mentir. Chacun laissait humblement la place à l'autre, pour supporter les excursions improvisées, avant de revenir dans le cadre, et ainsi de suite. Et même, à quelques reprises, les chanteurs et chanteuses vinrent accorder leur voix, parler musique, paroles, s'amusant entre eux en préparation de l'ouverture.
C'est aussi à ce moment qu'Anja découvrit à nouveau Rosalie Archet, ou plutôt Bloody Rose, ici. Concentrée sur sa musique, plongée dans ces émotions si intensément transmises, la pianiste ne vint pas trop parler, outre les échanges habituels et passionnés. Mais elle se rappelait bien de sa voix, marquante. Élégance faite voix, elle avait le don d'accrocher le cœur au premier son émis, ce qui passionnait bien évidemment Anja. Pendant quelques minutes, les deux femmes s'étaient amusées, pendant que les autres musiciens et quelques chanteurs discutaient, à s'accorder, offrant un petit duo enchanteur, dans ce cadre privé. Après quoi, la soirée s'était terminée sur divers autres discussions parfois endiablées sur le jazz et ses mouvements.
Classique, en somme.
Enfin était venue ce soir. Tous avaient pris les préférences et consignes de Monsieur Whishmaker, même si Bloody Rose avait préféré un autre registre pour ouvrir la soirée. Ce qui allait très bien à Anja. Commencer tranquillement, petits accords diminués, maigres envolées, pour seulement supporter cette voix magnifique, précise, à l'invitation. Petit sourire aux lèvres, l'humaine écouta les talons de Bloody Rose claquer avec son assurance habituelle sur le parquet de l'estrade, puis à l'homme derrière sa batterie de souffler le début. Pour que le morceau ne commence.
Aux murmures qui parcouraient la salle, ou sifflement d'accords pour souligner un "let's do it" ou un autre, la voix faisaient son office, s'élevant jusqu'aux coeurs. Et Anja souriait, tranquille, ses doigts accompagnant, jouant, s'amusant. Peut-être, qu'au final, son âme était trop libre, pour se limiter aux habituels travaux de précision du classique, pour ne pas s'exprimer plus librement dans des tels contextes. Mais dieu que c'était plaisant.
Et ce fut la fin du morceau. Quelques applaudissements, d'autres sifflement, et les talons crissèrent sur l'estrade pour s'éloigner, laissant place à l'autre chanteur. Et un tout autre style. Maintenant que l'ouverture avait été faite, et bien faite, à un Jazz New Orleans de s'élever, plus lourd, plus flamboyant, en un sens. Qui laissait peut-être un peu plus la place aux conversations, sans cette voix hypnotisante.
Et Anja jouait, Anja jouait.
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Mer 25 Sep 2019 - 18:12
La grâce de cette femme n’avait pas changé depuis la dernière fois que je l’avais vue. Je pourrais dire que cela remonte à mon enfance, comme je le dis souvent pour faire valoir mon personnage un minimum, mais ce serait en réalité une chose assez proche de la vérité étrangement. Je me sentais comme dans mes jeunes années en entendant ses prestations. Il y a dans le jazz, le blues ou la soul une sorte de transmission émotionnelle bien plus puissante qu’ailleurs, chose qui m’a toujours fait être proche du peuple noir, chantant avec ses tripes et ce, depuis toujours.
Cette femme a une telle voix, si singulière, qu’on aurait pu penser entendre une crooneuse noire capable de déployer un coffre hors norme lorsqu’il s’agit de faire aller sa voix. Je ne peux que rester pantois face à sa prestance et son talent. A côté, je ne suis qu’un vulgaire chanteur à la manque, dénué de talent, ce qui n’est pas faux pour tout dire. C’est là la magie du Jazz de la Nouvelle Orléans, tout le monde peut s’y essayer et tout le monde peut partager. Je me demande s’il lui arrive de voir à quel point dans l’ombre elle a influencé la mouvance Jazz de la Nouvelle Orléans en libérant l’accès à la communauté blanche également.
La pianiste, cette miss Limonov n’était pas mal non plus, bien que je ne sentisse pas vraiment rythm'& blues des professionnels du jazz, mais c’est très impressionnant qu’elle s’essayer au style. Je pense qu’il n’y a vraiment que les vieux d’la vieille du Jazz qui peuvent vraiment s'apercevoir de ce défaut, car elle sait manier son instrument avec une dextérité rare.
A la fin de la prestation plus que magnifique en qualité de chanteuse, elle décida de descendre de la scène pour se mêler à la foule qui n’était plus que conquise par son talent évident. La scène s’est pourvue en un artiste remplaçant alors la chanteuse qui avait subjugué la salle pour donner un nouveau ton, un nouveau rythme à tout ça. Du swing comme il en fallait pour chauffer la salle et motiver les gens à se laisser aller et à s’abandonner un peu plus. Je comptais bien capter un maximum leur attention avant de faire mon petit numéro.
Finalement Miss Lomonov s'en sort particulièrement bien, on sent qu'elle a travailler avec le groupe que j'avais fait venir de la Nouvelle Orléans justement.
Je décide donc de descendre de mon perchoir, au moins d’un étage pour me mêler à la mezzanine V.I.P. où j’espère bien retrouver Bloody Rose, miss Archet, la divine chanteuse d’un passé lointain. Ici elle pouvait trouver une seconde jeunesse dans son talent indiscutable en matière de chant.
Je finis par la retrouver assez vite et me dirige donc assez rapidement vers elle. Je me penchant et m’incline pour la saluer du chapeau comme il se doit.
Tibalt ▬ Miss, vous avez été fantastique. Permettez-moi du peu, c’était magistral pour tout dire.D’un geste ample de la main, je nous guidais vers un box de cette mezzanine où l’on nous fit porter un verre.
Tibalt ▬ A votre triomphe de ce soir ! J’espère pouvoir vous revoir ici régulièrement vous produire, la scène est toute à vous !Je parais mes dires de grands sourires, ravi que je fus à l’idée qu’elle ne revienne régulièrement.
Etilya sur DK RPG
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Dim 20 Oct 2019 - 18:49
Je marchais dans la salle, observant du coin de l’œil le gratin de la ville. Je ne connaissais pas grand-monde ici. Les petits bars jazz que je fréquentais désormais n’attiraient pas le même genre de clientèle. J’avais entendu dire que le propriétaire était plutôt connu pour les établissements qu’il avait déjà ouvert ailleurs. Je me demandais bien pourquoi il avait choisi la petite ville de Nakanoto pour ouvrir son night-club. Certes, elle jouissait de la présence d’un public d’étudiants bourgeois et de touristes de passage, mais ce n’était pas non plus un lieu très célèbre, une des raisons pour lesquelles les vampires avaient choisi d’élire domicile dans ces montagnes.
Malgré tout, ce genre de boîte était un environnement où j’évoluais avec aisance. Les gens parlaient un langage que je comprenais aisément. Ils venaient pour s’amuser, se lâcher avant de retourner à leur petite vie trop sérieuse. C’était mon genre de terrain de chasse favori. Je ne cachais pas que je nourrissais l’espoir de repartir d’ici avec un quatre-heure suffisamment naïf ou alcoolisé pour m’offrir un peu de son sang, et peut-être même avec un amant d’une nuit, qui savait ? Je ne me fermais aucune opportunité, même si j’étais plus sélective sur cette seconde possibilité. Le bon point dans le fait que les humains commençaient à réaliser l’existence des vampires dans cette ville était que je pourrais très bien conjuguer les deux sans devoir choisir quelqu’un qui serait trop gris ou trop défoncé pour s’en souvenir. Les soûlards étaient nettement moins amusants à emmener dans son lit, et nettement moins séduisants.
Je cherchais où me procurer une boisson lorsque le maître des lieux m’interpella. Je n’avais guère eu l’occasion de faire connaissance avec lui. C’était un homme à la peau sombre d’un âge mûr, aux cheveux grisonnants. Ses traits, que j’avais pu mieux voir quand je l’avais croisé sans son maquillage plus tôt dans la journée, étaient encore assez séduisants. Il était élégamment vêtu d’un costume violet sombre et d’un excentrique haut-de-forme assorti au décor, orné d’un motif de crâne. Il dégageait une atmosphère plutôt surprenante, comme s’il avait beaucoup vécu malgré son âge. Avant de le croiser un peu plus tôt, je m’étais même demandée s’il ne pouvait pas s’agir d’un vampire, mais son aura était on ne pouvait plus humaine. Je ne me souvenais pas l’avoir déjà croisé là où je donnais mes concerts habituellement. Les hommes de couleur étaient pourtant bien rares au Japon. J’étais curieuse de savoir où il avait entendu parler de moi, même si j’avais ma petite notoriété en ville.
« Je vous remercie. C’est une belle scène où se produire et les musiciens que vous avez choisi sont très talentueux. »
Je le suivis vers un box et m’assis, tandis qu’on me tendait un verre de champagne que j’acceptai volontiers. Un son cristallin s’éleva lorsque je trinquais avec lui. Je portai le nectar à mes lèvres avec délice. J’avais toujours la gorge sèche après avoir chanté. Il était très bon. Notre hôte n’avait pas lésiné sur les moyens pour cette inauguration. J’observai d’un regard les alentours. D’ici, nous avions une bonne vue sur les festivités en contrebas. Miss Limonov jouait toujours avec une belle virtuosité.
« Ce serait un plaisir de revenir me produire ici, Monsieur Wishmaker. Je ne m’attendais pas à l’ouverture d’un tel établissement ici à Nakanoto. C’est une belle surprise. »
J’esquissai un sourire mondain.
« Dites-moi, pourquoi ce choix surprenant ? »
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Lun 21 Oct 2019 - 10:08
La chanteuse de talent restait modeste, comme s’il n’y avait rien qui puisse l’atteindre, pas même un compliment sincère sur la prestation qu’elle venait d’offrir. Il est vrai que mon jugement est relativement biaisé, puisque de très loin, le jazz restera maintenant ancré dans mon âme, comme une révélation, une façon éminemment juste de s’exprimer comme le Blues le fût également.
J’affectionne le Blues et le Jazz, deux styles parfois proches ayant émergé de la communauté afro-américaine. Il est facile alors de comprendre que ce peuple a une chose qui me touchera toujours de par la proximité que j’entretiens avec eux. Je ne peux que me mouvoir sous les traits d’humains noirs ou typés arabes après tout, signe évident d’un lignage gagné sans doute de celui qui a façonné mon être d'une certaine manière. Le fait est qu'en tous les cas, je me sens étonnement proche de cette communauté et de cette culture aussi. Alors lorsque les premiers esclaves ont été amenés depuis l’Afrique noire où je me cachais, j’ai suivi le mouvement et ait été séduit par l’altération de leur culture par le christianisme, leur besoin de trouver un moyen de s’exprimer au travers de la musique.
Aujourd’hui, je trouve que la Louisiane a sa propre culture d’une certaine façon grâce à sa façon de vivre avec le Jazz et une sorte de dissonance culturelle. C’est un peu ça l’idée avec cet endroit finalement, apporter un autre angle de vue, sans oublier couvrir de nouvelles opérations clandestines sur un territoire où je ne suis pas implanté.
Tibalt ▬ En effet très chère demoiselle, je ne suis pas mécontent d’avoir trouvé ces musiciens pour vous accompagner. Malheureusement pour eux, leur pianiste a eu un problème avant de prendre l’avion pour venir. Toutefois, quel heureux hasard d’avoir su trouver sur la ville une jeune fille aussi talentueuse que miss Limonov pour le remplacer au pied levé.Sans mes contacts dans le milieu de la musique et de fil en aiguille un contact avec son agent, jamais je n’aurais su trouver un pianiste à la dernière minute avec tout juste le temps de faire quelques répétitions avant la grande soirée.
Je fus extrêmement satisfait à l'écoute de l'avis qu'elle avait sur l'endroit, mais plus encore lorsqu'elle affirma sa volonté de vouloir se produire ici à de nouvelles reprises dans l’avenir. Voilà une nouvelle pour le moins heureuse. Quelque part, elle avait conservé la voix et le style des chanteuses jazz de l’époque, ce qui était quelque chose de précieux pour moi. Appelez ça de la nostalgie, mais lorsqu’on est doté d’une vie aussi longue que moi, on se retrouve facilement nostalgique, surtout lorsque le monde change aussi vite que maintenant.
Elle ne manqua pas d’être intriguée par l’idée d’implanter un établissement pareil dans cette ville, cette région au nord du Japon finalement très isolée. C’est une question très judicieuse en soi qui mérite un instant avant d’y répondre.
Je pris ma coupe pour avaler une lampé de champagne avant de poursuivre.
Tibalt ▬ Et bien, pour tout vous dire, pour la proximité avec la Lousiane. Que je m’explique. Le Japon présente une étrange proximité encore avec son folklore ancestral, sa croyance pour les fantômes, les esprits. C'est une ambiance qu'on retrouve dans les petits villages de Louisiane au bord du Mississippi. Certes ce n’est pas tout à fait la même chose entre le Vaudoo et leurs croyances, mais c’est intéressant de voir comment cela va évoluer. J’aurai certes pu opter pour Tokyo, mais je trouvais le cadre ici bien plus intimiste, sans oublier que Nakanoto dispose de la seule université privée avec une dimension internationale, ce qui m’assure un minimum de succès garanti vu le nombre d’étrangers, pour ne pas dire d’occidentaux, présent en ville et la région proche.Bien sur j’aurais pu aussi ajouter à la liste le trafic d’arme et de drogue qui sera surement plus aisé de pratiquer ici et à proximité de petits ports de pêche et de tourisme, ainsi que la prostitution qui ici n’a pas beaucoup de vendeurs contrairement à la mégalopole qu’est Tokyo. Mais tout cela n’aurait pas fait bon ménage dans une conversation de qualité.
J’esquissais un sourire d’apparat avant de reprendre une nouvelle fois la parole.
Tibalt ▬ Mais dites-moi Miss Bloody Rose, que fait une chanteuse comme vous dans ce pays ? Vous feriez une carrière incroyable à la Nouvelle-Orléans.La réponse en réalité était évidente. Si elle se produisait là-bas, on la reconnaîtrait tout de suite à cause de ses précédentes prestations, même remontant à des décennies. Je crois même que dans certain établissement, on dispose encore de photos de soirée où elle se donnait en spectacle, en noir et blanc, certes, mais où elle serait reconnaissable.
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Aberration
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Mar 19 Nov 2019 - 20:08
Le croissant de lune est déjà visible dans ce ciel crémeux de fin de journée, tandis que l'étoile solaire entame sa descente vers l'horizon des possibles. Le corbeau retourne à son nid, l'abeille rassemble en hâte les derniers grains de pollen, le loup pousse son premier hurlement de la soirée. Et l'homme… L'homme quitte son bureau en toute hâte pour retrouver son foyer chaleureux, une épouse aimante et sa progéniture excitée. Tout du moins… La logique le voudrait. Mais cette ville est loin de s'en contenter. Nakanoto est le berceau de l'incohérence. La réunion d'une panoplie d'audacieux qui bravent tous les dangers pour assouvir leurs envies dépravées. Alors parfois, et plus que de raison, l'homme se ruent vers le bar le plus proche et investit ses gains de la journée dans une bouteille souvent insatisfaisante par sa médiocrité. Faisant fi du danger qui pèse sur leurs épaules, ignorant les bêtes enragées qui hantent la région, le fou et l'inconscient se retrouvent dans un club pour oublier leurs tourments et y perdre le peu de raison qu'il leur reste.
Du haut de mon perchoir, j'observe ce ballet avec un sourire narquois, amusé par les paradoxes qui habitent l'être humain. Et même les Mortels de façon général. La proximité d'un danger surnaturel aiguise leurs besoins inavouables et les poussent au delà de leur limite, pour profiter de chaque jour comme si c'était le dernier. Et cela est d'autant plus vrai ici, dans le quartier des loisirs, où l'indigent côtoie l'opulent dans une totale extravagance. C'est d'autant plus vrai lorsque le criminel s'invite. Voilà ce qui me plaît tant, ici : on ne s'ennuie jamais avec la lie de l'humanité.
Du pouce et de l'index, je saisis la cigarette installée entre mes lèvres. Je la regarde un instant, pensif. Voilà un autre exemple des contradictions qui affligent l'être humain. Il se dresse contre les pétroliers qui polluent son environnement, il crie au scandale contre les industriels qui rejettent leurs déchets toxiques, il s'insurge quand les politiques démentent des accusations pourtant connues de tous. Mais il n'hésite pas à dépenser une fortune pour un plaisir qui condense tout ce contre quoi il se bat quotidiennement. Et ce en dépit de la hausse des prix ou des illustrations dissuasives qui parsèment les paquets. L'être humain hurle contre les empoisonneurs et paye pour s'empoisonner. Comme c'est hilarant.
Je me décide finalement à quitter mon perchoir pour rejoindre l'entrée de l'établissement qui ouvre ses portes ce soir-même. Je jette un œil à l'enseigne. "Hell's Night". Voilà un nom fort encourageant. J'imagine déjà la populace des bas fonds se bousculer au portique de l'antichambre de l'enfer, pour s'enivrer de l'ambiance inédite de l'événement. Qui dit enfer, dit démons. Et donc, divertissement. Oh, oui. De quoi chasser l'ennui. Alors je m'engage à l'intérieur, pressé de découvrir la populace qui s'y est rassemblée. Passant la double porte en chêne massif, j'entends déjà les premiers mots du discours de Mister Wishmaker, honorable propriétaire des lieux. Une fois à l'intérieur, mon regard embrasse le hall d'entrée. On peut assurément avancer que le patron a très bon goût en matière de décoration. Luxueuse et ostentatoire, elle est faite pour accrocher le regard. Sans plus m'attarder je me dirige vers le club pour rejoindre les premiers visiteurs.
"… et pour le faire venir, il faudra que l’ambiance soit survoltée."
Mon expression favorite. En réponse à cette invitation innocente, les lumières à proximité clignotent un bref instant, alors que mon pouvoir chatouille l'électricité qui alimente les ampoules. Oh, il désire une ambiance survoltée. Quelle chance que je sois là. Mes lèvres s'étirent pour former un sourire malicieux. Je fixe le maître des lieux, dans son accoutrement autant élégant que tape à l'œil, et surtout son visage paint en blanc qui rappelle indéniablement un crâne humain. Je croise les bras et m'adosse contre le mur derrière moi, curieux de connaître la suite. Mais je ne doute pas que mes attentes seront satisfaites.
"Mais pour l’heure, je vous propose d’accueillir sous un tonnerre d’applaudissement Miss Bloody Rose et Anja Limonov !"
Encore une expression que j'adore. J'en frissonne d'excitation. Lentement, je me joins aux autres pour saluer l'arrivée des deux artistes. Je ne suis pas un mania de l'art musical, toutefois j'y porte une oreille suffisamment attentive pour être familier à leurs noms. Une chanteuse et une pianiste de renom. Il n'y a pas à dire, Tibalt Wishmaker sait bien s'entourer. Je profite donc d'un morceau de jazz, une célèbre reprise arrangée par l'artiste et son accompagnatrice -aveugle, si j’en crois ses yeux voilés. Quel talent. Je ne quitte pas des yeux la chanteuse de toute sa prestation. En plus d'avoir une voix de diva, elle possède une aura attractive qui, j'en suis certain, en a piégé plus d'un. Et il brûle dans son regard une flamme vive, de celle qui vous fascine et vous ronge.
Puis le charme s'estompe en même temps que sa voix meurt au profit du silence. Et l'enchanteresse quitte son piédestal pour rejoindre les badauds attroupés tout autour. Je décide enfin à bouger pour rejoindre le bar, qui est à l'image de tout le reste : démesuré. J'y commande un verre d'alcool fort, avant de m'accouder au comptoir pour observer la populace. Les gens discutent, se déhanchent, écoutent la virtuose, s'échangent des banalités, flirtent. L'ambiance est au rendez-vous, même si elle manque à mon sens d'un soupçon… électrique. J'attrape le verre que m'a fait glisser le barman et dépose en même temps le montant à régler. Et puis mes yeux repèrent la silhouette de la chanteuse aux côtés du maître des lieux. Cet homme… Il émane de lui un je ne sais quoi d'étrange. Bien différent encore de Miss Bloody Rose, si j'ai bien retenu son nom de scène, qui brille tout simplement par son attrait exacerbé. Lui, c’est plus profond encore, plus … mystérieux. Il se tient bien droite, très digne, et porte sur la foule un regard satisfait mais détaché. Comme s’il n’était pas du même monde. Bien au dessus de toute ça. En fait, il me rappelle … moi.
D’un naturel curieux, je suis bien tenté de lui adresser la parole, cependant le voilà qui se met en route vers la mezzanine, accompagné de l’artiste. Je les regarde s’éloigner jusqu’à les perdre de vue. Mon attention se reporte alors sur la populace. Je déguste une nouvelle gorgée d’alcool tout en contemplant d’un oeil morne l’activité des danseurs en herbe. ça manque vraiment d’ambition.
"Ce n’est certainement pas avec ça que le Diable va se montrer ce soir, mes pauvres petits."
Je pousse un soupire. Il faut vraiment tout faire pour ces petits humains. Je quitte mon siège pour commencer à déambuler parmi les fêtards du dimanche. Si mes déplacements paraissent anodin, ils sont en réalité très calculé, car je parcours la salle de droite à gauche, selon un zigzag ordonné. Et à chaque pas, à chaque jeu de jambe pour éviter un badaud, je sème derrière mois un soupçon de mon pouvoir. A mesure que je progresse, les poils se hérissent, les luminaires tressaillent, les danseurs s’agitent de soubresaut, certainement après une décharge inattendue. Si bien qu’après quelques minutes, je la sens partout sur la piste : l’électricité statique.
Rapidement l’effet se ressent ; les convives s’agitent, excités par cette énergie inespérée. Je gagne alors un point d’observation stratégique et m’installe sur un fauteuil pour profiter du spectacle. Traversé d’un pressentiment, je lève les yeux et aperçois vaguement deux paires d’yeux intriguées qui m’observent depuis la mezzanine. Je reconnais facilement le visage peinturluré du propriétaire. Je lève mon verre à leur attention en arborant un sourire satisfait. De ma position, ils ne peuvent pas m’entendre, mais je m’exprime tout de même à voix haute, pour moi-même.
"Voilà, mes chers, ce que j’appelle une ambiance survoltée !"
Du haut de mon perchoir, j'observe ce ballet avec un sourire narquois, amusé par les paradoxes qui habitent l'être humain. Et même les Mortels de façon général. La proximité d'un danger surnaturel aiguise leurs besoins inavouables et les poussent au delà de leur limite, pour profiter de chaque jour comme si c'était le dernier. Et cela est d'autant plus vrai ici, dans le quartier des loisirs, où l'indigent côtoie l'opulent dans une totale extravagance. C'est d'autant plus vrai lorsque le criminel s'invite. Voilà ce qui me plaît tant, ici : on ne s'ennuie jamais avec la lie de l'humanité.
Du pouce et de l'index, je saisis la cigarette installée entre mes lèvres. Je la regarde un instant, pensif. Voilà un autre exemple des contradictions qui affligent l'être humain. Il se dresse contre les pétroliers qui polluent son environnement, il crie au scandale contre les industriels qui rejettent leurs déchets toxiques, il s'insurge quand les politiques démentent des accusations pourtant connues de tous. Mais il n'hésite pas à dépenser une fortune pour un plaisir qui condense tout ce contre quoi il se bat quotidiennement. Et ce en dépit de la hausse des prix ou des illustrations dissuasives qui parsèment les paquets. L'être humain hurle contre les empoisonneurs et paye pour s'empoisonner. Comme c'est hilarant.
Je me décide finalement à quitter mon perchoir pour rejoindre l'entrée de l'établissement qui ouvre ses portes ce soir-même. Je jette un œil à l'enseigne. "Hell's Night". Voilà un nom fort encourageant. J'imagine déjà la populace des bas fonds se bousculer au portique de l'antichambre de l'enfer, pour s'enivrer de l'ambiance inédite de l'événement. Qui dit enfer, dit démons. Et donc, divertissement. Oh, oui. De quoi chasser l'ennui. Alors je m'engage à l'intérieur, pressé de découvrir la populace qui s'y est rassemblée. Passant la double porte en chêne massif, j'entends déjà les premiers mots du discours de Mister Wishmaker, honorable propriétaire des lieux. Une fois à l'intérieur, mon regard embrasse le hall d'entrée. On peut assurément avancer que le patron a très bon goût en matière de décoration. Luxueuse et ostentatoire, elle est faite pour accrocher le regard. Sans plus m'attarder je me dirige vers le club pour rejoindre les premiers visiteurs.
"… et pour le faire venir, il faudra que l’ambiance soit survoltée."
Mon expression favorite. En réponse à cette invitation innocente, les lumières à proximité clignotent un bref instant, alors que mon pouvoir chatouille l'électricité qui alimente les ampoules. Oh, il désire une ambiance survoltée. Quelle chance que je sois là. Mes lèvres s'étirent pour former un sourire malicieux. Je fixe le maître des lieux, dans son accoutrement autant élégant que tape à l'œil, et surtout son visage paint en blanc qui rappelle indéniablement un crâne humain. Je croise les bras et m'adosse contre le mur derrière moi, curieux de connaître la suite. Mais je ne doute pas que mes attentes seront satisfaites.
"Mais pour l’heure, je vous propose d’accueillir sous un tonnerre d’applaudissement Miss Bloody Rose et Anja Limonov !"
Encore une expression que j'adore. J'en frissonne d'excitation. Lentement, je me joins aux autres pour saluer l'arrivée des deux artistes. Je ne suis pas un mania de l'art musical, toutefois j'y porte une oreille suffisamment attentive pour être familier à leurs noms. Une chanteuse et une pianiste de renom. Il n'y a pas à dire, Tibalt Wishmaker sait bien s'entourer. Je profite donc d'un morceau de jazz, une célèbre reprise arrangée par l'artiste et son accompagnatrice -aveugle, si j’en crois ses yeux voilés. Quel talent. Je ne quitte pas des yeux la chanteuse de toute sa prestation. En plus d'avoir une voix de diva, elle possède une aura attractive qui, j'en suis certain, en a piégé plus d'un. Et il brûle dans son regard une flamme vive, de celle qui vous fascine et vous ronge.
Puis le charme s'estompe en même temps que sa voix meurt au profit du silence. Et l'enchanteresse quitte son piédestal pour rejoindre les badauds attroupés tout autour. Je décide enfin à bouger pour rejoindre le bar, qui est à l'image de tout le reste : démesuré. J'y commande un verre d'alcool fort, avant de m'accouder au comptoir pour observer la populace. Les gens discutent, se déhanchent, écoutent la virtuose, s'échangent des banalités, flirtent. L'ambiance est au rendez-vous, même si elle manque à mon sens d'un soupçon… électrique. J'attrape le verre que m'a fait glisser le barman et dépose en même temps le montant à régler. Et puis mes yeux repèrent la silhouette de la chanteuse aux côtés du maître des lieux. Cet homme… Il émane de lui un je ne sais quoi d'étrange. Bien différent encore de Miss Bloody Rose, si j'ai bien retenu son nom de scène, qui brille tout simplement par son attrait exacerbé. Lui, c’est plus profond encore, plus … mystérieux. Il se tient bien droite, très digne, et porte sur la foule un regard satisfait mais détaché. Comme s’il n’était pas du même monde. Bien au dessus de toute ça. En fait, il me rappelle … moi.
D’un naturel curieux, je suis bien tenté de lui adresser la parole, cependant le voilà qui se met en route vers la mezzanine, accompagné de l’artiste. Je les regarde s’éloigner jusqu’à les perdre de vue. Mon attention se reporte alors sur la populace. Je déguste une nouvelle gorgée d’alcool tout en contemplant d’un oeil morne l’activité des danseurs en herbe. ça manque vraiment d’ambition.
"Ce n’est certainement pas avec ça que le Diable va se montrer ce soir, mes pauvres petits."
Je pousse un soupire. Il faut vraiment tout faire pour ces petits humains. Je quitte mon siège pour commencer à déambuler parmi les fêtards du dimanche. Si mes déplacements paraissent anodin, ils sont en réalité très calculé, car je parcours la salle de droite à gauche, selon un zigzag ordonné. Et à chaque pas, à chaque jeu de jambe pour éviter un badaud, je sème derrière mois un soupçon de mon pouvoir. A mesure que je progresse, les poils se hérissent, les luminaires tressaillent, les danseurs s’agitent de soubresaut, certainement après une décharge inattendue. Si bien qu’après quelques minutes, je la sens partout sur la piste : l’électricité statique.
Rapidement l’effet se ressent ; les convives s’agitent, excités par cette énergie inespérée. Je gagne alors un point d’observation stratégique et m’installe sur un fauteuil pour profiter du spectacle. Traversé d’un pressentiment, je lève les yeux et aperçois vaguement deux paires d’yeux intriguées qui m’observent depuis la mezzanine. Je reconnais facilement le visage peinturluré du propriétaire. Je lève mon verre à leur attention en arborant un sourire satisfait. De ma position, ils ne peuvent pas m’entendre, mais je m’exprime tout de même à voix haute, pour moi-même.
"Voilà, mes chers, ce que j’appelle une ambiance survoltée !"
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Jeu 21 Nov 2019 - 16:54
Au jeu de la danse, les pieds et hanches bataillaient, pour ne jamais trébucher. Les uns rencontrant les autres, les un effleurant les autres, dans une chorégraphie d'amour et de sens. Les lèvres se glissaient tantôt vers les oreilles, tantôt vers les cous, avant de s'étirer pour exhaler quelque souffle légèrement alcoolisé, enivré par la musique qui régnait sur la plupart des esprits environnants. Les uns aux costumes parfaits, les autres aux robes à volants, ils suivaient ces tons tantôt marqués par la voix, tantôt par le second jeu qui se produisait en sous main, celui de la musique.
Car si la troupe où Anja s'était incrustée ne cessait de porter cette voix au groove incomparable, ils avaient aussi pris la partie de s'amuser. Surtout le violoncelliste et la pianiste, qui semblaient parfois, par quelques improvisations marquées, rivaliser d'ingéniosité et de sens du son, entre les passages où les cuivres reprenaient le cours du morceau pourtant jamais abandonné. Et après que l'un où l'autre attire un brève attention reconnue par les deux musiciens, c'était la batterie qui donnait finalement le La, pour désigner un vainqueur, en accentuant le rythme qui avait selon lui, "gagné" ce puérile jeu qui ne perdait jamais de vue l'important : le tout.
Aux moments de pause pour la pianiste, où son temps n'était fait que d'attente, ses pieds glissaient sur le bois ciré de la scène, faisant crisser ses petits talons sur celui-ci, alors que ses doigts, eux, pianotaient sur ses cuisses, si impatient de pouvoir se rejoindre tout. Et ses oreilles à défaut de ses yeux, capturaient l'ambiance. Alors, elle se plaisait à les écouter. Ces murmures incompréhensibles, ces martèlements de chausses, chaotique son qui pourtant suivait toujours finalement le rythme de la musique. Puis il y avait ces gloussements, ou ces soupirs, ces silences, ou ceux qui commandaient à boire. Et il y avait parfois quelques pas qui semblaient hors du rythme, dirigé vers un but qui n'était pas ni la danse ni la musique.
La jeune femme n'avait pas vraiment le temps, ni même l'envie, de se poser la question sur les raisons de la venue dans un tel club alors, car déjà revenait pour elle le temps de glisser sur le clavier ses idées. Mais ses oreilles restaient ouvertes, comme fixées sur cette étonnante anomalie. Oh, prodige qu'elle était, son jeu était toujours aussi amusant, et dansant, tel qu'on pouvait l'espérer dans un tel milieu. Mais quelques notes de passages, appoggiatures ou autres ornements surprenaient pour embellir le son dans un nouveau chaos maîtriser. Ceux-là se calquaient cette fois sur quelques sursauts qui se posaient dans les danseurs, au passage de "l'étranger". Au moins étranger au son.
Sans qu'elle ne comprenne ni comment ni pourquoi, peu à peu, il lui semblait qu'un brin d'ambiance générale mutaient. Là où certains étaient sages jusqu'alors, ils devenaient plus... entreprenant. Alors, de façon indicible, les musiciens s'adaptaient. Comme toujours. Il était amusant de voir, que dans tout ce petit milieu, ils s'influençaient l'un-l'autre. Les danseurs, et les musiciens.
Et toujours au coeur de ce groupe, où elle avait entièrement pris ses marques, Anja jouait.
Car si la troupe où Anja s'était incrustée ne cessait de porter cette voix au groove incomparable, ils avaient aussi pris la partie de s'amuser. Surtout le violoncelliste et la pianiste, qui semblaient parfois, par quelques improvisations marquées, rivaliser d'ingéniosité et de sens du son, entre les passages où les cuivres reprenaient le cours du morceau pourtant jamais abandonné. Et après que l'un où l'autre attire un brève attention reconnue par les deux musiciens, c'était la batterie qui donnait finalement le La, pour désigner un vainqueur, en accentuant le rythme qui avait selon lui, "gagné" ce puérile jeu qui ne perdait jamais de vue l'important : le tout.
Aux moments de pause pour la pianiste, où son temps n'était fait que d'attente, ses pieds glissaient sur le bois ciré de la scène, faisant crisser ses petits talons sur celui-ci, alors que ses doigts, eux, pianotaient sur ses cuisses, si impatient de pouvoir se rejoindre tout. Et ses oreilles à défaut de ses yeux, capturaient l'ambiance. Alors, elle se plaisait à les écouter. Ces murmures incompréhensibles, ces martèlements de chausses, chaotique son qui pourtant suivait toujours finalement le rythme de la musique. Puis il y avait ces gloussements, ou ces soupirs, ces silences, ou ceux qui commandaient à boire. Et il y avait parfois quelques pas qui semblaient hors du rythme, dirigé vers un but qui n'était pas ni la danse ni la musique.
La jeune femme n'avait pas vraiment le temps, ni même l'envie, de se poser la question sur les raisons de la venue dans un tel club alors, car déjà revenait pour elle le temps de glisser sur le clavier ses idées. Mais ses oreilles restaient ouvertes, comme fixées sur cette étonnante anomalie. Oh, prodige qu'elle était, son jeu était toujours aussi amusant, et dansant, tel qu'on pouvait l'espérer dans un tel milieu. Mais quelques notes de passages, appoggiatures ou autres ornements surprenaient pour embellir le son dans un nouveau chaos maîtriser. Ceux-là se calquaient cette fois sur quelques sursauts qui se posaient dans les danseurs, au passage de "l'étranger". Au moins étranger au son.
Sans qu'elle ne comprenne ni comment ni pourquoi, peu à peu, il lui semblait qu'un brin d'ambiance générale mutaient. Là où certains étaient sages jusqu'alors, ils devenaient plus... entreprenant. Alors, de façon indicible, les musiciens s'adaptaient. Comme toujours. Il était amusant de voir, que dans tout ce petit milieu, ils s'influençaient l'un-l'autre. Les danseurs, et les musiciens.
Et toujours au coeur de ce groupe, où elle avait entièrement pris ses marques, Anja jouait.
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Mar 3 Déc 2019 - 21:16
Son explication laissait un peu à désirer, selon moi. Je comprenais son intérêt pour le folklore japonais. Cependant, de nombreux pays du monde avaient des histoires de fantômes, et on était très loin de la présence des croyances vaudoues en Louisiane. Si la religion était encore bien présente ici, le pays s'était modernisé et la manière de voir les choses de son peuple aussi. Ce qui m'intriguait surtout, c'était cette histoire d'université internationale. Nakanoto disposait certes d'une excellente université qui attirait des étudiants étrangers, mais c'était loin d'être la seule au Japon. Il y avait certainement mieux pour accueillir cette établissement. Kyoto par exemple était beaucoup plus pétri des traditions qui le séduisaient tant, tout en accueillant beaucoup de touristes, étrangers ou non. Mais bon, qui étais-je pour remettre en doute les choix d'un homme d'affaires manifestement très expérimenté dans son domaine ? Il avait sûrement fait faire des études poussées sur les possibilités de fréquentations d'une boîte de nuit dans la région.
A la question de l'humain, j'esquissai un sourire. On m'avait souvent posé des questions similaires, et j'y répondais toujours plus ou moins la même chose, par souci de cohérence. Depuis le temps, cela sortait tellement naturellement que je m'y serais presque laissée prendre moi-même.
"Vous savez, je n'ai pas tant d'ambitions. Mes proches sont ici à Nakanoto, et je préfère l'atmosphère feutrée des bars jazz aux grandes salles de concert américaines."
C'était vrai concernant les bars à l'ambiance feutrée. Cependant, j'étais bien placée pour savoir qu'on en trouvait aussi en Louisiane. Quant au reste, ce n'était qu'un tissu de mensonges. L'ambition, j'en avais à revendre. Je manquais juste de possibilités. Moins de personnes connaissaient mon statut de vampire, mieux c'était. Je ne devais pas exposer ma nature. Ce serait plutôt risqué. Cela aurait pour effet d'ameuter les hunters, et de monter l'église protestante contre moi.
Le tressaillement de luminaires attira mon attention vers la piste de danse en contrebas. Tout était neuf. Y avait-il des problèmes de tension en ville ? Cela ne semblait pas avoir perturbé les danseurs. Cependant, un seul regard était tourné vers nous, celui d'un jeune homme blond qui leva son verre dans notre direction lorsque nous croisâmes son regard. Ses cheveux blonds mêlé à son type asiatique lui donnaient un aspect particulier, un peu comme celui de Ryan.
"Vous connaissez cet homme ?" demandai-je à mon hôte en terminant mon verre.
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Jeu 5 Déc 2019 - 12:09
J’avais raison d’avoir engagé ce groupe d’artistes qui jouait maintenant à un rythme effréné pour mettre de l’ambiance dans cet établissement qui méritait de faire un lancement tout en puissance. Certes la prestation de Miss Archet... enfin, Bloody Rose, avait été tout en douceur, mais ce n’était là qu’une prestation que des plus magistrale avec sa voix portant toute la grandeur de son talent unique. J’ai beaucoup vécu et pourtant je n’ai que très peu eu l’occasion de suivre une vampire cantatrice.
Je souris à cette grande dame qui a mon sens, en son temps et ses escapades à la Nouvelle-Orléans avait participé à bâtir un style musical qui parlait bien plus que n’importe quel autre dans l’histoire de cette pathétique espèce que sont les humains. Elle voulait rester modeste depuis que nous parlions et sa réponse ne m’étonnait guère. Toutefois, je savais que ce n’était pas aussi simple que ça, que rien n’était fait ici que pour la présence de proches. Je serais même bien étonné de constater que des proches à elle puissent se trouver ici. Le dernier vampire en date que j’ai calciné m’avait dit que leur nouveau Sénat se trouvait au Japon. Pourquoi ne pourrait-il pas être ici alors ? A Nakanoto ? Cette ville qui exerce une étrange attraction sur le surnaturel comme si c’était là le vivier originel de toute la magie de ce monde qui nous appelle à revenir à nos racines.
Je m’extirpais de mes rêveries rapides pour boire une lampé de mon verre avant de lui répondre.
Tibalt ▬ Sachez miss, que ce sera toujours un plaisir que de vous recevoir pour vous produire. Je compte bien faire en sorte de varier énormément les styles de soirées qui auront lieu ici, mais je reviendrais toujours à ce jazz que j’aime tant et que vous sublimez si bien très chère.Les lumières vacillèrent par intermittence, comme si la tension électrique variait. Cela était totalement impossible aux vus du prix que j’ai payé pour cette endroit et l’exemplarité de sa conception. De plus nous avions fait une répétition d’ouverture la veille et tout s’était vraiment bien passé. C’était parfaitement impossible, quelqu’un voulait peut-être nuire à mon ouverture. Peut-être un Yakuza offusqué.
C’est alors que je le vis, lui, en train de nous faire signe avec son verre depuis la piste de danse où beaucoup de gens semblaient s’arrêter parfois quelques instants et se regarder en chien de faillance avant de reprendre leur rythme. Ils s’arrêtaient à cause de décharges électrostatiques sans doute et étaient choqués, bien que cela semblait leur donner envie de se mouvoir d'autant plus au rythme jazz qui ne cessait de faire grimper la température.
Tibalt ▬ Oui Miss Rose, c’est une vieille connaissance. Dis-je en souriant en ne quittant pas Raiden des yeux.Nous ne nous sommes pas vu depuis maintenant plusieurs décennies, ou siècles, j’ai perdu le compte depuis.
Tibalt ▬ Une personne que je ne m’attendais pas à voir ici pour l’ouverture pour tout dire.Ce serait presque émouvant si je n’avais en tête l'idée selon laquelle il n'était pas de retour au Japon pour rien. Evidemment on peut imaginer que c’est la nostalgie de son pays qui l’a poussé à revenir, mais pour un être aussi vieux que lui, le Japon, les territoires humains, tout ça n’a aucune importance ou quelconque valeur.
Je lève mon verre vers lui pour le saluer et fait signe à mon homme de main gardant l’escalier pour qu’il le laisse monté si c’était là son désir. Je ne peux me décider pour le moment à me séparer de Miss Archet pour faire mon chaud devant la salle. Il faut que la tension monte encore un peu, que la nuit avance, que les esprits s’échauffent et s’embrument davantage.
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