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Lun 28 Oct 2019 - 13:15
Jamais je n’aurai cru que tout ça prendrait une tournure aussi compliquée avec mes propres paroissiens, mais il faut croire que les choses sont ainsi faites.
Nous avons falsifié les documents pour nous marier Sumire et moi, mais rien ne suffit vraiment aux yeux des quelques chrétiens de la région encore pratiquant et à ce point “vertueux”. Comment peut-on se revendiquer comme une brebis, un enfant de Dieu et se montrer pourtant aussi vil et puant que le Diable. Alors que je suis prêtre de cette foi, j’arrive à douter de mes convictions parfois et de mes engagements.
Je sais que j’ai ma foi propre, ma vision du monde qui ne fait pas parti des canons de l’Eglise et qui fait de moi un hérétique aux sens strictes du terme. La seule foi chrétienne que j’ai hérité par l’enseignement en école religieuse en Chine sous l’impulsion de mon père fait de moi un croyant, mais en même temps, tout le reste de ma vie a été bercé par le Shintoïsme de ma mère, les croyances des moines et tant d’autres visions. Plus le temps passe, plus je m’aperçois que je ne suis pas un véritable prêtre, un véritable chrétien, mais pourtant je ne désespère pas d’essayer de transmettre un message chrétien, portant je le pense les vertus universelles du bouddhisme et du shintoïsme, qui se trouve entre les lignes d’un livre mal rédigé et de dogmes humains totalement corrompu par le pouvoir.
Il y a trois jours j’ai surpris ceux qui avait tagué l’église avec des propos vis-à-vis de mon manquement aux vœux de prêtre alors que tout était officiellement prouvable avec les archives de l’Eglise Chrétienne d’Orient que nous avons visité pour déposer nos documents antidatés. C’est ainsi que nous avons procédé. Ils ont du mal à croire à l’authenticité de la chose et lorsque j’ai voulu les faire partie dans la paix, ils ont commencé à vouloir se montrer menaçant et l’adolescent de la famille a décidé de se jeter sur moi. Dans un mouvement réflexe, je l’ai contré en souplesse, le jetant au sol. Il s’avère que je lui ai fêlé une côte et ses parents ont décidé de porter plainte. Fort heureusement pour moi, les caméras de Bonsecours ont filmé la scène et prouve la légitime défense et l’absence de violence manifeste de ma part.
Je suis aujourd’hui en train d’attendre mon tour pour voir l’un des juges de Nakanoto pour clore une bonne fois pour toute cette histoire. Faute de temps, j’ai décidé de me présenter sans avocat pour discuter librement avec la juge. Une certaine Riven Donazya. Je n’irai pas par quatre chemins. Je veux qu’un juge identifie ces documents, car finalement il faut que nous en passions par là pour faire taire les quolibets à notre propos. L’Eglise Chrétienne d’Orient devra sous décision de justice aller sortir les documents de ses archives et envoyé un officiel attestant de leur authenticité.
J’entrais une fois que je fus appelé par la secrétaire du juge. Me voilà devant une femme tout à fait surprenante d’apparence.
Riku ▬ Bonjour Donazya-dono. Je suis Kobayashi Riku.Dis-je avec déférence envers son titre et sa fonction en m’inclinant à mon entrée.
Etilya sur DK RPG
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Lun 28 Oct 2019 - 19:53
Au suivant ! Je jetais un énième dossier sur une table aménagée à ce titre qui débordait de paperasses mais toujours savamment rangées malgré la tonne de papier. Mais concrètement, mon esprit voguait complètement ailleurs depuis quelques temps. Des changements s'annonçaient au sein de l'Enclave, bien que les choses se décantaient beaucoup trop doucement à mon goût. Toutefois, je me devais de tenir mes ardeurs en laisse, bien que cela me laissait amer. Je luttais intensément de prendre les choses en main sans le consentement d'autrui, ce que je ne me serais pas gênée de faire à une autre époque. Mais la dimension de mon rôle imposait la concertation, même si cette notion me vexait.
En effet, nous étions sur le coup pour négocier une entente avec ces changelins, qui s'avérait plus difficile que je ne l'avais pensé. La Sagesse était pourtant un être doté d'une capacité diplomatique qui dépassait de loin celle des autres, mais ces êtres se montraient plutôt coriaces en matière de négociations. De plus, je pouvais obtenir des rapports réguliers concernant les différentes patrouilles faites en ville et les incidents qui allaient avec. Ce qui ne manquait pas de faire grossir mes affaires. Tout devenait de plus en plus ingérable. Les agressions pleuvaient sur la population. Mais ce Nassim Essaadi était plutôt efficace et prometteur, je devais le reconnaître. Il portait très à cœur son rôle de lieutenant en corrélation avec mon œuvre de justice. Cette énergie qu'il mettait à l’œuvre m'arrangeait sacrément, étant donné les circonstances, mais je sentais qu'il faiblissait de jour en jour. Le problème, était que je ne me fiais qu'à très peu de monde, par rapport à ma traque inlassable des pommes pourries qui composaient le panier depuis l'arrivée de ce maudit Wishmaker. J'avais beau posséder un pouvoir de divination, je ne pouvais pas non plus être partout pour tout contrôler. Et qui était assez digne de confiance pour le faire à ma place ? Cherchez la réponse avec moi, je ne l'avais toujours pas trouvé.
Mais chaque chose en son temps. Comme nous en avions discuté avec Fujibayashi, l'honneur était aux changelins et lors de notre prochaine Grande Réunion, je mettrais de ma personne pour creuser la piste des Renfield. J'espérais vraiment qu'on puisse y trouver une débouchée et neutraliser rapidement la source de nos ennuis. Mais encore une fois, il me fallait l'aval de mes chers collègues.
Je mordillais le bout de mon stylo avant de regarder l'heure. Mon rendez-vous allait bientôt démarrer. Je composais le numéro de ma secrétaire et lui intima de faire venir mon prochain client.
La porte ne tarda pas à s'ouvrir pour laisser place à un jeune homme tout en politesse et qui m'avait l'air agréable de surcroît. Ça me changeait, quand certains s'agitaient dans tous les sens en omettant même parfois de me saluer. Je me levais donc pour échanger les amabilités comme le voulait la tradition. Je lui présentais ensuite le siège en cuir noir sur lequel il pouvait s'asseoir pour le mettre à son aise alors que je m'installais confortablement.
-Bienvenue à vous Kobayashi-san. Asseyez-vous, je vous en prie. L'invitais-je avec tout le professionnalisme dont j'avais l'habitude.
J'entrepris de m'armer ensuite de mon cahier fétiche des décharges et posa les coudes sur la table, prête à l'écoute. Je lui offrais un sourire pour le conforter à exposer sa requête. Parfois, les gens se sentaient mal à l'aise en ma présence, même pour me demander des conseils.
Mais je les comprenais aisément. Toutefois, celui-ci n'avait l'air forcément déstabilise.
-Je vous écoute. Dites-moi ce qui vous amène.
En effet, nous étions sur le coup pour négocier une entente avec ces changelins, qui s'avérait plus difficile que je ne l'avais pensé. La Sagesse était pourtant un être doté d'une capacité diplomatique qui dépassait de loin celle des autres, mais ces êtres se montraient plutôt coriaces en matière de négociations. De plus, je pouvais obtenir des rapports réguliers concernant les différentes patrouilles faites en ville et les incidents qui allaient avec. Ce qui ne manquait pas de faire grossir mes affaires. Tout devenait de plus en plus ingérable. Les agressions pleuvaient sur la population. Mais ce Nassim Essaadi était plutôt efficace et prometteur, je devais le reconnaître. Il portait très à cœur son rôle de lieutenant en corrélation avec mon œuvre de justice. Cette énergie qu'il mettait à l’œuvre m'arrangeait sacrément, étant donné les circonstances, mais je sentais qu'il faiblissait de jour en jour. Le problème, était que je ne me fiais qu'à très peu de monde, par rapport à ma traque inlassable des pommes pourries qui composaient le panier depuis l'arrivée de ce maudit Wishmaker. J'avais beau posséder un pouvoir de divination, je ne pouvais pas non plus être partout pour tout contrôler. Et qui était assez digne de confiance pour le faire à ma place ? Cherchez la réponse avec moi, je ne l'avais toujours pas trouvé.
Mais chaque chose en son temps. Comme nous en avions discuté avec Fujibayashi, l'honneur était aux changelins et lors de notre prochaine Grande Réunion, je mettrais de ma personne pour creuser la piste des Renfield. J'espérais vraiment qu'on puisse y trouver une débouchée et neutraliser rapidement la source de nos ennuis. Mais encore une fois, il me fallait l'aval de mes chers collègues.
Je mordillais le bout de mon stylo avant de regarder l'heure. Mon rendez-vous allait bientôt démarrer. Je composais le numéro de ma secrétaire et lui intima de faire venir mon prochain client.
La porte ne tarda pas à s'ouvrir pour laisser place à un jeune homme tout en politesse et qui m'avait l'air agréable de surcroît. Ça me changeait, quand certains s'agitaient dans tous les sens en omettant même parfois de me saluer. Je me levais donc pour échanger les amabilités comme le voulait la tradition. Je lui présentais ensuite le siège en cuir noir sur lequel il pouvait s'asseoir pour le mettre à son aise alors que je m'installais confortablement.
-Bienvenue à vous Kobayashi-san. Asseyez-vous, je vous en prie. L'invitais-je avec tout le professionnalisme dont j'avais l'habitude.
J'entrepris de m'armer ensuite de mon cahier fétiche des décharges et posa les coudes sur la table, prête à l'écoute. Je lui offrais un sourire pour le conforter à exposer sa requête. Parfois, les gens se sentaient mal à l'aise en ma présence, même pour me demander des conseils.
Mais je les comprenais aisément. Toutefois, celui-ci n'avait l'air forcément déstabilise.
-Je vous écoute. Dites-moi ce qui vous amène.
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Mar 29 Oct 2019 - 16:04
Cette femme était très impressionnante dans sa tenue, bien que cela ne soit qu’une tenue appropriée pour une juge, il était rare d’avoir en face de soi quelqu’un comme elle. Pour tout dire, je n’imaginais pas du tout me retrouver face à une femme d’une trentaine d’année, mais plutôt à une vieille dame. Je ne sais pas vraiment pourquoi dans mon imaginaire personnel je vois les juges comme de vieux sages devant administrer la justice grâce à leur ancienneté, sans doute à cause de ce que j'ai vu au monastère puis chez les assassins.
Cette femme était plein de vitalité et de jeunesse, une silhouette qui ne devait pas laisser les criminels passant devant elle indifférents malgré la situation. Toutefois, elle affichait également une sorte de fatigue intérieure que j’ai appris à repérer avec les années à observer et surtout à écouter les gens. Un coup d’oeil rapide dans son bureau me montrait facilement la raison puisqu’il y avait des dossiers un peu partout, sans doute toutes les affaires en cours d’instruction de sa part.
Cette femme était plein de vitalité et de jeunesse, une silhouette qui ne devait pas laisser les criminels passant devant elle indifférents malgré la situation. Toutefois, elle affichait également une sorte de fatigue intérieure que j’ai appris à repérer avec les années à observer et surtout à écouter les gens. Un coup d’oeil rapide dans son bureau me montrait facilement la raison puisqu’il y avait des dossiers un peu partout, sans doute toutes les affaires en cours d’instruction de sa part.
Riku ▬ Et bine je serais direct, je ne sais pas si vous avez classé l’affaire ou si c’était le procureur qui n’a pas donner suite à la plainte de parents dont j‘ai recadré le comportement de leur fils suite à une agression sur ma personne devant l’église que j’administre.Je pris une longue inspiration pour pouvoir lui faire le topos. Il est évident que le christianisme au Japon n’est qu’anecdotique pour beaucoup de gens qu’il bien ait une réelle communauté forte à travers le pays. Cependant la péninsule de Noto est une région éclatée et cette communauté vieillissante n’est plus ce qu’elle était et se sont pour beaucoup rapprocher des grandes villes autres que Nakanoto.
Toutefois j’aimerai une bonne fois pour toute faire taire les racontars sur ma personne et sur ma femme depuis qu’elle est revenu auprès de moi.
Riku ▬ Je ne porte pas mon col blanc, mais je suis prêtre catholique voyez-vous, je fais partie de l‘Eglise Catholique d’Orient.Leurs envies sont bien évidemment justifiés car tout est faux, mais nous avons les preuves solides que nous avons dissimulés au nez et la barbe de l’Eglise dans le but de pouvoir vivre notre idyle au grand jours sans que je n’ai à perdre mon statut de prêtre.
Je suis arrivé l’an dernier pour prendre le relai de l’ancien prêtre. Depuis le mois de Février, ma compagne est revenue dans la région après une très longue activité loin de celle-ci. Nous nous sommes mariés selon les la religion Shinto localement avant mon ordination remontant maintenant à cinq ans, prononcé à Rome.
Cependant depuis l’arrivée de ma compagne, certains paroissiens se montre réfractaires et menaçant à mon encontre et celle de mon épouse.
Riku ▬ Comme vous le savez, un prêtre chrétiens est censé respecter le vœux de célibat, mis à part ceux qui étaient déjà mariés avant leur ordination pour ce qui est de l’Eglise Catholique d’Orient.Je restais ensuite silencieux pensant avoir présenter avec soin la situation qui était la mienne et la raison de ma venue dans son bureau aujourd’hui.
Cependant certains puristes ont beaucoup de mal à croire à tout cela. J’aimerai donc demander à la justice pénale une injonction envers l’Eglise Catholique d’Orient de faire sortir de ses archives l‘acte de mariage qui figure dans mon dossier ecclésiastique pour part la même les faire envoyer un évêque pour clarifier la situation.
Etilya sur DK RPG
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Ven 1 Nov 2019 - 18:31
Effectivement, cette plainte figurait bien dans le dossier administré par un procureur lorsque je cherchais à mesure qu'il parlait. Toutefois, il l'avait classé sans suite, sous couvert de la légitime défense mais le jeune homme ne semblait pas avoir été averti par le fin mot de cette accusation. Il fallait dire, le personnel croulait sous les requêtes et bien que je veillais minutieusement à ce que chaque élément suive scrupuleusement leurs engagements, nous connaissions des retards par rapport à la situation actuelle. Nous connaissions un moment de crise qui demandait d'y mettre de sérieux efforts. Fort heureusement, les japonais avaient la fibre très travailleuse et respectaient, la plupart du temps, leurs objectifs. Bien que depuis l'arrivée de Tibalt, j'avais déjà réussi à épingler un procureur véreux qui se soustrayait donc aux effectifs. Et je songeais qu'il n'y avait pas que lui comme vermine qui ternissait notre fonctionnement.
Néanmoins, je pouvais concevoir que ces petits rouages tournaient au ralenti, s'évertuant à maintenir une cadence suffisante pour avancer mais je ne tolérais pas que le travail soit bâclé en manquant de rigueur. En réaction, je me mis à soupirer légèrement, en guise d'excuses.
-Veuillez excuser le responsable de ce dossier, il a certainement omis de vous tenir informé mais cette plainte a été réfutée grâce aux caméras de surveillance et également un témoignage en votre faveur. Je lui lance un rappel afin qu'il vous envoie le courrier officiel pour classer cette affaire sans suite. Souhaitez-vous retourner cette plainte pour agression à l'égard de ce jeune homme et de ses parents, que je puisse le préciser au procureur en charge ?
Apparemment, l'essentiel de sa visite ne constituait pas cette altercation mais plutôt son couple. Quand bien même, je remplissais mes obligations en lui précisant qu'il était dans son bon droit de porter plainte à son tour contre cette famille. Cet enfant s'était jeté sur lui certes, mais les individus qui l'accompagnaient n'avaient également rien fait pour le retenir, ce qui les impliquait également.
Je lâchais donc mon clavier pour l'écouter s'exprimer dans un langage très clair et cette intonation très calme. Ce qui était assez rare en comparaison d'autres personnes qui éprouvaient bien des difficultés à aligner deux phrases correctes pour énumérer leurs consignes sous le coup de l'émotion. Mais ce ne fut pas si surprenant lorsque j'appris dans la conversation qu'il était prêtre catholique. Cette révélation expliquait quelque peu son attitude tout en contrôle, même si je sentais un agacement sourd derrière la bienséance. Non en fait, ce qui était surprenant, était la présence d'un religieux dans mon bureau qui m'invoquait pour une histoire d'union. Je n'avais jamais eu à composer avec ce genre de brimades. En soi, c'était donc une nouveauté, même avec des années sorcières d'existence. Il s'octroyait donc d'être l'exception dans cette demande.
En réalité, je n'avais pas d'opinion au sujet de cette religion, comme toutes les autres d'ailleurs, bien qu'elle soit intimement liée à des commandements pour faire régir l'ordre, soit la Loi. Le Bien et le Mal. Mais comme le spécifiait si bien une certaine personne, ces notions ne possédaient leur interprétation propre que dans un contexte ou chez un individu en particulier. Une valeur personnelle. Mais pour ma part, les règles étaient les règles. Le but étant de faire régner l'ordre, quitte à sacrifier un « moralement innocent » pour montrer l'exemple aux autres et leur inspirer la crainte. Une femme qui descendait une âme mourante pour la jeter aux cachots parce qu'elle a transgressé une règle, même pour sa survie, ne pouvait inspirer que la disgrâce, la haine mais aussi, la peur à mon égard. Ce rôle n'invitait pas la sympathie et c'était bien pour ça que peu savait se tenir sur cette chaise en équilibre. Bien-sûr, la clémence faisait aussi partie intégrante du processus mais il fallait aussi savoir gagner sa place au Paradis. En attendant, si la terreur vit dans les cœurs, elle nous faisait courber l'échine. Loi et Religion possédaient bien des points communs, mais dans ces murs, la menace, c'était moi accompagnée par mes anges de la rédemption travaillant à forger mon verdict.
Toutefois, ses petits compagnons d'Eglise n'approuvaient pas véritablement son union qu'ils qualifiaient de blasphème par rapport à leurs propres règles religieuses. Ce que je pouvais personnellement comprendre en vue de mon métier qui visait à essuyer les bavures pour les condamner. Mais il se trouvait que cet homme était déjà marié avant d'entrer dans ses fonctions, ce qui, aux yeux de tous, laissait leur liaison légitime. Sa demande était donc limpide et justifiée.
Mais ce que je retenais là, dans son discours, restait le comportement plus que discutable de ces paroissiens qui risquaient une claque de notre système si celui se décidait à les envoyer à mon bûcher. Rien ne justifiait cette attitude qui transgressait le bien-être de ces deux civils et donc par la même occasion, les textes qui stipulaient une intimidation fort condamnable. Et à ce stade, dieu ne sera pas juché au-dessus de leurs têtes pour leur venir en aide.
Je croisais les bras sur ma poitrine, concentrée sur son histoire qui relevait du devoir et de l'honneur en tant que croyant, mais surtout, en tant qu'homme amoureux de sa compagne souhaitant vivre leur affaire au grand jour sans être importunés.
-Très bien. J'entends votre histoire. Il reste toutefois contradictoire que vous subissiez le courroux de ceux qui sont sensés prôner une certaine valeur comme la tolérance ou le respect. Vous faites preuve de détermination pour défendre à ce point votre... amour. Mais votre requête est solvable. J'ouvre un dossier à ce titre pour réclamer les documents dus, même si cela prendra un certain temps, j'espère que vous l'entendez.
Il n'y avait rien de compliqué dans cette démarche mais elle pouvait prendre du temps en fonction de la réactivité de cette Eglise Catholique d'Orient.Il ne s'agissait pas d'engager des poursuites ou d'effectuer un jugement au bout du compte, seulement de faire valoir son droit aux yeux de son église.
-Si je puis me permettre, je tiens également à vous inviter à prendre les devants en déposant ne serait-ce qu'une main courante s'il devait arriver quoique ce soit à vous ou votre compagne. Simplement pour assurer vos arrières. Je vous aurais bien demandé de porter plainte directement contre ces paroissiens qui vous importunent, mais je suppose qu'il n'en découle pas de votre humble mentalité et que le but n'est pas de secouer le couteau dans la plaie. Sachez néanmoins que des lois vous protègent contre ce genre d'altercations, au besoin.
Je restais sérieuse et investie dans ses possibilités. Les humains restaient totalement imprévisibles dans leurs actes, surtout quand ça touchait à leurs croyances. Il ne manquerait plus qu'ils perdent totalement le contrôle même avec la preuve de sa culpabilité sous le nez.
-Retenez à l'esprit que même suite à l'obtention de ce document, il se peut que des rancœurs continuent de sévir à votre égard. Mais là encore, vous devez connaître bien des facettes sombres dans le cœur des hommes avec le travail que vous effectuez. Je ne vous apprends rien, mais un rappel à votre sécurité est indispensable. Après tout, vous êtes des citoyens au même rang que les autres, vous comme vos paroissiens, donc logés à la même enseigne aux yeux de la Loi.
Aux miens.
Je lui fis un bref sourire sous-entendant que la puissance divine ne serait en rien une aide pour personne si la situation tournait au vinaigre. Je notifiais donc notre conversation informatiquement pour démarrer les démarches sur mon mot donneur d'ordre. Je me penchais ensuite en avant les coudes sur la table avant de joindre les mains.
-Il y avait-il autre chose dont vous souhaitiez traiter ?
Néanmoins, je pouvais concevoir que ces petits rouages tournaient au ralenti, s'évertuant à maintenir une cadence suffisante pour avancer mais je ne tolérais pas que le travail soit bâclé en manquant de rigueur. En réaction, je me mis à soupirer légèrement, en guise d'excuses.
-Veuillez excuser le responsable de ce dossier, il a certainement omis de vous tenir informé mais cette plainte a été réfutée grâce aux caméras de surveillance et également un témoignage en votre faveur. Je lui lance un rappel afin qu'il vous envoie le courrier officiel pour classer cette affaire sans suite. Souhaitez-vous retourner cette plainte pour agression à l'égard de ce jeune homme et de ses parents, que je puisse le préciser au procureur en charge ?
Apparemment, l'essentiel de sa visite ne constituait pas cette altercation mais plutôt son couple. Quand bien même, je remplissais mes obligations en lui précisant qu'il était dans son bon droit de porter plainte à son tour contre cette famille. Cet enfant s'était jeté sur lui certes, mais les individus qui l'accompagnaient n'avaient également rien fait pour le retenir, ce qui les impliquait également.
Je lâchais donc mon clavier pour l'écouter s'exprimer dans un langage très clair et cette intonation très calme. Ce qui était assez rare en comparaison d'autres personnes qui éprouvaient bien des difficultés à aligner deux phrases correctes pour énumérer leurs consignes sous le coup de l'émotion. Mais ce ne fut pas si surprenant lorsque j'appris dans la conversation qu'il était prêtre catholique. Cette révélation expliquait quelque peu son attitude tout en contrôle, même si je sentais un agacement sourd derrière la bienséance. Non en fait, ce qui était surprenant, était la présence d'un religieux dans mon bureau qui m'invoquait pour une histoire d'union. Je n'avais jamais eu à composer avec ce genre de brimades. En soi, c'était donc une nouveauté, même avec des années sorcières d'existence. Il s'octroyait donc d'être l'exception dans cette demande.
En réalité, je n'avais pas d'opinion au sujet de cette religion, comme toutes les autres d'ailleurs, bien qu'elle soit intimement liée à des commandements pour faire régir l'ordre, soit la Loi. Le Bien et le Mal. Mais comme le spécifiait si bien une certaine personne, ces notions ne possédaient leur interprétation propre que dans un contexte ou chez un individu en particulier. Une valeur personnelle. Mais pour ma part, les règles étaient les règles. Le but étant de faire régner l'ordre, quitte à sacrifier un « moralement innocent » pour montrer l'exemple aux autres et leur inspirer la crainte. Une femme qui descendait une âme mourante pour la jeter aux cachots parce qu'elle a transgressé une règle, même pour sa survie, ne pouvait inspirer que la disgrâce, la haine mais aussi, la peur à mon égard. Ce rôle n'invitait pas la sympathie et c'était bien pour ça que peu savait se tenir sur cette chaise en équilibre. Bien-sûr, la clémence faisait aussi partie intégrante du processus mais il fallait aussi savoir gagner sa place au Paradis. En attendant, si la terreur vit dans les cœurs, elle nous faisait courber l'échine. Loi et Religion possédaient bien des points communs, mais dans ces murs, la menace, c'était moi accompagnée par mes anges de la rédemption travaillant à forger mon verdict.
Toutefois, ses petits compagnons d'Eglise n'approuvaient pas véritablement son union qu'ils qualifiaient de blasphème par rapport à leurs propres règles religieuses. Ce que je pouvais personnellement comprendre en vue de mon métier qui visait à essuyer les bavures pour les condamner. Mais il se trouvait que cet homme était déjà marié avant d'entrer dans ses fonctions, ce qui, aux yeux de tous, laissait leur liaison légitime. Sa demande était donc limpide et justifiée.
Mais ce que je retenais là, dans son discours, restait le comportement plus que discutable de ces paroissiens qui risquaient une claque de notre système si celui se décidait à les envoyer à mon bûcher. Rien ne justifiait cette attitude qui transgressait le bien-être de ces deux civils et donc par la même occasion, les textes qui stipulaient une intimidation fort condamnable. Et à ce stade, dieu ne sera pas juché au-dessus de leurs têtes pour leur venir en aide.
Je croisais les bras sur ma poitrine, concentrée sur son histoire qui relevait du devoir et de l'honneur en tant que croyant, mais surtout, en tant qu'homme amoureux de sa compagne souhaitant vivre leur affaire au grand jour sans être importunés.
-Très bien. J'entends votre histoire. Il reste toutefois contradictoire que vous subissiez le courroux de ceux qui sont sensés prôner une certaine valeur comme la tolérance ou le respect. Vous faites preuve de détermination pour défendre à ce point votre... amour. Mais votre requête est solvable. J'ouvre un dossier à ce titre pour réclamer les documents dus, même si cela prendra un certain temps, j'espère que vous l'entendez.
Il n'y avait rien de compliqué dans cette démarche mais elle pouvait prendre du temps en fonction de la réactivité de cette Eglise Catholique d'Orient.Il ne s'agissait pas d'engager des poursuites ou d'effectuer un jugement au bout du compte, seulement de faire valoir son droit aux yeux de son église.
-Si je puis me permettre, je tiens également à vous inviter à prendre les devants en déposant ne serait-ce qu'une main courante s'il devait arriver quoique ce soit à vous ou votre compagne. Simplement pour assurer vos arrières. Je vous aurais bien demandé de porter plainte directement contre ces paroissiens qui vous importunent, mais je suppose qu'il n'en découle pas de votre humble mentalité et que le but n'est pas de secouer le couteau dans la plaie. Sachez néanmoins que des lois vous protègent contre ce genre d'altercations, au besoin.
Je restais sérieuse et investie dans ses possibilités. Les humains restaient totalement imprévisibles dans leurs actes, surtout quand ça touchait à leurs croyances. Il ne manquerait plus qu'ils perdent totalement le contrôle même avec la preuve de sa culpabilité sous le nez.
-Retenez à l'esprit que même suite à l'obtention de ce document, il se peut que des rancœurs continuent de sévir à votre égard. Mais là encore, vous devez connaître bien des facettes sombres dans le cœur des hommes avec le travail que vous effectuez. Je ne vous apprends rien, mais un rappel à votre sécurité est indispensable. Après tout, vous êtes des citoyens au même rang que les autres, vous comme vos paroissiens, donc logés à la même enseigne aux yeux de la Loi.
Aux miens.
Je lui fis un bref sourire sous-entendant que la puissance divine ne serait en rien une aide pour personne si la situation tournait au vinaigre. Je notifiais donc notre conversation informatiquement pour démarrer les démarches sur mon mot donneur d'ordre. Je me penchais ensuite en avant les coudes sur la table avant de joindre les mains.
-Il y avait-il autre chose dont vous souhaitiez traiter ?
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Dim 3 Nov 2019 - 22:48
Elle me rappela les faits qui avaient en réalité mener le tout à enterrer l’affaire faute de véritables chances pour la famille du gamin de gagner en justice face à moi, et même le risque du retour de bâton si c’était ma volonté.
Je baissais la tête et soupirais doucement avant de me redresser pour fixer cette juge très impressionnante.
Elle me fit également bien comprendre que même si ma requête lui semblait totalement légitime et qu’elle allait bien donner suite celle-ci, cela allait prendre du temps. Je n’étais pas stupide. La justice est avant tout une administration et en cela, il faut étudier le dossier, prendre contact avec le diocèse, puis l’administration de l’Eglise Catholique d’Orient. Cela pouvait prendre des mois, mois pendant lesquels tout peut continuer.
C’est à ce moment qu’elle poursuit d’ailleurs dans le but de m’inviter à prendre les devants en cas de problèmes. Il est vrai que cela pourrait être une bonne chose et je décide de l'écouter avec attention. Après tout, c’est elle qui fait office d’experte en justice ici. C’est une chose qui est vrai serait sécurisante pour le bien de Sumire et le mien, bien que je me fie également à une partie de ma paroisse composée de vampires et qui semblent vraiment apprécié mes conseils et sauraient se montrer terribles en cas de problèmes.
Je baissais la tête et soupirais doucement avant de me redresser pour fixer cette juge très impressionnante.
Riku ▬ Je vous remercie beaucoup de la proposition honorable juge Donazya. Mais je ne suis pas là pour mettre ces personnes à défaut dans cette histoire. Il n’y a pas eu de mal et c’est très bien cela en reste là.J’affichais un sourire satisfait à la nouvelle et à la proposition, mais bien plus à l’idée de ne pas envenimer les choses. Cela ne mènerait qu’à une escalade stupide de la colère et du reproche. Laver mon nom est tout ce que je veux, même si c'est à l'aide de preuve factices. Il n'y a pas de raison logique si ce n’est le pouvoir et l’ascendant des dirigeants sur les autres pour interdire le mariage des prêtres en soi. Si le Créateur n’est qu’amour, alors s’interdire d’aimer autre chose que Dieu est un blasphème.
Elle me fit également bien comprendre que même si ma requête lui semblait totalement légitime et qu’elle allait bien donner suite celle-ci, cela allait prendre du temps. Je n’étais pas stupide. La justice est avant tout une administration et en cela, il faut étudier le dossier, prendre contact avec le diocèse, puis l’administration de l’Eglise Catholique d’Orient. Cela pouvait prendre des mois, mois pendant lesquels tout peut continuer.
C’est à ce moment qu’elle poursuit d’ailleurs dans le but de m’inviter à prendre les devants en cas de problèmes. Il est vrai que cela pourrait être une bonne chose et je décide de l'écouter avec attention. Après tout, c’est elle qui fait office d’experte en justice ici. C’est une chose qui est vrai serait sécurisante pour le bien de Sumire et le mien, bien que je me fie également à une partie de ma paroisse composée de vampires et qui semblent vraiment apprécié mes conseils et sauraient se montrer terribles en cas de problèmes.
Riku ▬ J’entends bien ce que vous dites. Toutefois je m’interroge sur l’image que cela renverrait. Cela risque de faire croire que je me dresse contre une partie de ma paroisse. Je ne doute pas que ce serait bien, mais je pense qu’avec ce seul passage, vous êtes au courant maintenant de la situation.c’est une chose qui est encore une fois très vraie. Il n’y a aucune garantie que la parution de ce document change quoique ce soit, mais c’est oublier l’honneur japonais. Ici ce qui compte, c’est que beaucoup pense que je mens en disant que je suis marié depuis des années.
Riku ▬ Je comprends bien et c’est possible en effet. Toutefois je pense que cela tient plus du fait que beaucoup me pense menteur sur cette histoire n’ayant pas vu ma femme avant. D’autant que je n’ai pas parler d’elle avant. Toutefois je n’estime pas à avoir à parler de ma propre vie lorsque je dois veillez sur celle des autres.Je prends une certaine inspiration las de la situation qu’est la mienne ainsi que l’ignoble vérité qu’elle place sur la table.
Riku ▬ Il est vrai que la nature humaine est mue par le chaos. Dès lors où l’on ne comprend pas quelque chose, on peut en venir à faire de mauvaises choses sans s’en rendre compte ou le vouloir. C’est ainsi que le monde est fait en un sens.J’affichais néanmoins une mine assez sereine vis-à-vis de tout ça. Il va de soi que cette juge est une femme admirable et surtout avec un sens du devoir immense. Je ne sais pas ce qu’elle peut penser de tous les gens qu’elle voit au quotidien, mais quelque part je pense qu’elle est avant tout attachée à sa tâche.
Riku ▬ Je pense que oui à vrai dire.J’ai décidé de prendre sur moi pour parler d’un autre problème qui est de l’ordre pour moi de l’incroyablement pénible à évoquer à une femme de pouvoir.
Riku ▬ Je vais profiter de notre entrevue dans le but de vous demander pourquoi je vois des hommes de lois ouvertement frapper des sans-abris dans les rues sans que cela ne choque personnes et que jamais aucunes plaintes ne donne suite?
Etilya sur DK RPG
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Mar 5 Nov 2019 - 1:26
Comme je m'en doutais, cet humain refusa poliment -un peu trop peut-être- ma proposition qui visait néanmoins à rétablir un certain équilibre. Ces personnes auraient largement mérité de se prendre le revers de la médaille en pleine face, simplement pour avoir l'occasion de se remettre en question. Mais quand on y réfléchissait un peu plus, comment étaient-ils sensés se rendre compte de leur bêtise quand ils n'étaient même pas assez intelligents pour la deviner ? Jamais, même si sa décision me décevait un petit peu. J'aurais bien aimé qu'on puisse leur donner une leçon. Mais je respectais son choix, qui reflétait son état d'esprit humble et posé, et qui s'opposait complètement au mien.
-Très bien. J'en informerai le procureur.
Un petit sourire naquit sur ses lèvres, comme pour ponctuer son souhait de ne pas vouloir secouer le panier. Soit, j'espérais simplement pour lui qu'il ne s'en mordrait pas les doigts. Ces choses là restaient souvent sujettes à des représailles, juste par esprit de vengeance. Bien que cela soit assez en désaccord avec les mœurs qui animent les souches de la religion. Comme quoi, il s'agissait bien encore d'un art bafoué par le genre humain et leur cerveau étriqué. Ils interprètent les bonnes grâces divines et les mettent à leur disposition quand ils le souhaitent tout en s'octroyant le luxe de s'en défaire quand ça les arrange. Je me demandais, par simple curiosité, si cet homme exerçait également cette fourberie. Après tout, personne n'était à l'abri de son propre esprit où régnaient des zones d'ombres encombrantes. Pas même moi, c'est pour vous dire. Fujibayashi m'avait quelques fois fait sous-entendre que mon alexithymie pouvait, tôt ou tard, me jouer de sales tours. Très certainement en rapport avec mon passé houleux mais dont je gardais pourtant de formidables souvenirs. Enfin, quand on les associait à mon ascension fulgurante, en tout cas, ça donnait un autre angle à ces expériences. Où étais-je simplement vacciné ? Je ne le saurais jamais, ou alors, bien plus tard.
Mais revenons à mon cher prêtre. Je lui proposais tout de même un recourt en guise de protection supplémentaire. Bien que cela ne soit pas nécessairement utile sur le moment, je l'admets, parce que cela n'éviterait en aucun cas un dommage. Toutefois, ce dépôt de main courante nous permettrait de les coffrer bien plus rapidement et d'être tout de suite sur la voie s'il livrait des noms.
-Bien que je me trouve au courant de votre situation, les choses se doivent d'être effectuées dans les règles. Je vous propose un filet, Kobayashi-san. Une main courante nous permettrait d'identifier officiellement votre situation. Et s'il devait arriver malheur à vous ou votre conjointe, nous saurons directement où aller chercher. Mais si vous craignez que cela ne soulève davantage la tension qui demeure entre vous et vos fidèles, je ne vous l'impose pas. C'est à votre bon vouloir.
Un Juge se doit d'être impartiale et se baser sur les preuves mis à disposition. Ce ne sera pas moi qui le défendra. Ce ne sera pas moi qui cherchera les preuves. Ce ne sera pas moi qui les distribuera pour gagner un verdict, en fonction de l'un ou de l'autre. Je lui faisais cette proposition, il la réfutait, il ne s'agissait là que de lui et de son engouement. L'image, l'honneur. Ces notions me soufflaient sur le haricot. Je ne m'étais pas encore habituée à cette tendance ou plutôt ce point culturel japonais. En Russie, on se serait déjà chargés de les enfermer dans une cage avec des ours. Mais évidemment, le but de sa visite ne tenait pas tant à anticiper les conséquences mais à neutraliser un problème dans l'absolu.
-Je comprends. Mais pensez-y, si vous vous sentez réellement en danger.
Je n'étais pas de son avis, par expérience, mais je ne le laissais pas le moins du monde paraître. Les cartes, je les donnais. Après, soit vous les jetez, soit vous les abattez. Combien de fois, certaines personnes faisant preuve de bonne volonté pour éviter d'envenimer les choses, s'étaient trouvées asservies par cette même lubie à vouloir tasser le jeu. L'être humain est imprévisible.
-Moins les autres en savent sur vous, mieux c'est.
Je lui souriais d'un air entendu, faisant allusion à ma propre condition de sorcière en mon fort intérieur. Mais ça, seulement moi pouvais en saisir le double sens. Toutefois, dans son cas, cette discrétion avait été un peu trop fine quand sa femme s'était pointée, provoquant un éboulement de paroissiens furieux. Je préférais me garder d'émettre mon opinion au sujet des mortels, bien qu'il y avait énormément à en redire. Mais ça ne revêtait pour moi qu'une marque d'intérêt superficiel, histoire de faire un brin de discussion.
Alors que je m'attendais à ce qu'il ne demande pas plus d'informations, je posais mon stylo sur mon carnet avant de rediriger, légèrement surprise, le regard sur lui. Après tout, pourquoi pas, s'il voulait profiter d'aborder tous les sujets qui n'allaient pas en ville, dans le pays, ou dans le monde, grand bien lui fasse. Mais clairement, je n'aurais pas le temps d'une seule vie de sorcière pour tout résoudre. Je compressais déjà assez mon temps au maximum pour étendre ma productivité à la pointe de la performance avec tous ces conflits à gérer en ce moment.
Mais cette demande portait son poids. Pour honorer mon rôle et surtout, démontrer mon implication, je me saisis de mon plus beau stylo plume et ouvrit un autre carnet, cette fois, en cuir rouge. Dans celui-ci s'inscrivait des requêtes dont je souhaitais m'occuper personnellement. Il est vrai que l'attitude de ces hommes démontrait une certaine démonstration de profit abusif par rapport à leur fonction. Ils étaient sensés représentés l'ordre, la sécurité des citoyens, et porter l'honneur de leur métier. Malheureusement, les sans abris constituaient une communauté largement oubliée, tout simplement parce qu'elle n'avait pas de visage. Une identité déchue et perdue. D'où le silence gênant à ce sujet, que même les politiciens préféraient taire. Était-ce une raison pour les abandonner, quand des hommes sensés avoir de l'envergure -qui plus est, dans mon tribunal- se permettaient sans foi ni loi, de transgresser des libertés en usant de leur statut ? Je méprisais ouvertement ce genre d'attitude. Ce simple constat me ramenait vite à l'idée que je devais rapidement faire le ménage.
-Il est en effet inconcevable de laisser se répandre ce comportement abusif aux yeux du rôle qu'ils incarnent, mais également dans mes rangs. Tranchais-je, cette fois, plus sévèrement. Mais rassurez-vous, je m'en chargerai personnellement pour les dissuader.
Un sourire mutin se dessina sur mes lèvres rouges. A vrai dire, j'étais déjà sur le coup et cette requête me donnait finalement, une belle opportunité, soulignée d'un prétexte, pour secouer les ménagères. Mais pour le moment, aucun nom et aucun visage n'était remonté jusqu'à moi. Ça ne saurait peut-être tarder, si je tenais le bon bout.
-Kobayashi-san, si jamais vous constatez un tel comportement à l'avenir, pourriez-vous m'en faire part ? Et si vous obtenez un nom, livrez le moi. Je m'en occuperai.
Un passage éclair dans mon bureau suffirait à remettre les idées en place. La crainte. Le déshonneur. Une réputation salie, tombant dans la honte absolue, aux yeux de tous. Quelle punition excitante, pour des hommes qui se croient tout permis, pourrir comme des moins que rien, abandonnés de tous sur un trottoir emmitouflés dans leurs dépouilles, à l'état de rien. Exactement comme ceux qu'ils frappaient jadis, ruinés et méprisés. Ne serait-ce pas magnifique, ce retour de lame ?
Sur cette note enivrante, je me trouvais toutefois curieuse de la conception d'un religieux sur le bien et le mal, bien que j'en connaissais déjà l'interprétation. Jusqu'à quel point se rejoignait cette vision à mes principes d'écraser les sévices, sous forme purement législatives ?
-Dites-moi, en tant que prêtre, j'aimerais savoir : quelle est votre vision la plus juste du bien et du mal ?
-Très bien. J'en informerai le procureur.
Un petit sourire naquit sur ses lèvres, comme pour ponctuer son souhait de ne pas vouloir secouer le panier. Soit, j'espérais simplement pour lui qu'il ne s'en mordrait pas les doigts. Ces choses là restaient souvent sujettes à des représailles, juste par esprit de vengeance. Bien que cela soit assez en désaccord avec les mœurs qui animent les souches de la religion. Comme quoi, il s'agissait bien encore d'un art bafoué par le genre humain et leur cerveau étriqué. Ils interprètent les bonnes grâces divines et les mettent à leur disposition quand ils le souhaitent tout en s'octroyant le luxe de s'en défaire quand ça les arrange. Je me demandais, par simple curiosité, si cet homme exerçait également cette fourberie. Après tout, personne n'était à l'abri de son propre esprit où régnaient des zones d'ombres encombrantes. Pas même moi, c'est pour vous dire. Fujibayashi m'avait quelques fois fait sous-entendre que mon alexithymie pouvait, tôt ou tard, me jouer de sales tours. Très certainement en rapport avec mon passé houleux mais dont je gardais pourtant de formidables souvenirs. Enfin, quand on les associait à mon ascension fulgurante, en tout cas, ça donnait un autre angle à ces expériences. Où étais-je simplement vacciné ? Je ne le saurais jamais, ou alors, bien plus tard.
Mais revenons à mon cher prêtre. Je lui proposais tout de même un recourt en guise de protection supplémentaire. Bien que cela ne soit pas nécessairement utile sur le moment, je l'admets, parce que cela n'éviterait en aucun cas un dommage. Toutefois, ce dépôt de main courante nous permettrait de les coffrer bien plus rapidement et d'être tout de suite sur la voie s'il livrait des noms.
-Bien que je me trouve au courant de votre situation, les choses se doivent d'être effectuées dans les règles. Je vous propose un filet, Kobayashi-san. Une main courante nous permettrait d'identifier officiellement votre situation. Et s'il devait arriver malheur à vous ou votre conjointe, nous saurons directement où aller chercher. Mais si vous craignez que cela ne soulève davantage la tension qui demeure entre vous et vos fidèles, je ne vous l'impose pas. C'est à votre bon vouloir.
Un Juge se doit d'être impartiale et se baser sur les preuves mis à disposition. Ce ne sera pas moi qui le défendra. Ce ne sera pas moi qui cherchera les preuves. Ce ne sera pas moi qui les distribuera pour gagner un verdict, en fonction de l'un ou de l'autre. Je lui faisais cette proposition, il la réfutait, il ne s'agissait là que de lui et de son engouement. L'image, l'honneur. Ces notions me soufflaient sur le haricot. Je ne m'étais pas encore habituée à cette tendance ou plutôt ce point culturel japonais. En Russie, on se serait déjà chargés de les enfermer dans une cage avec des ours. Mais évidemment, le but de sa visite ne tenait pas tant à anticiper les conséquences mais à neutraliser un problème dans l'absolu.
-Je comprends. Mais pensez-y, si vous vous sentez réellement en danger.
Je n'étais pas de son avis, par expérience, mais je ne le laissais pas le moins du monde paraître. Les cartes, je les donnais. Après, soit vous les jetez, soit vous les abattez. Combien de fois, certaines personnes faisant preuve de bonne volonté pour éviter d'envenimer les choses, s'étaient trouvées asservies par cette même lubie à vouloir tasser le jeu. L'être humain est imprévisible.
-Moins les autres en savent sur vous, mieux c'est.
Je lui souriais d'un air entendu, faisant allusion à ma propre condition de sorcière en mon fort intérieur. Mais ça, seulement moi pouvais en saisir le double sens. Toutefois, dans son cas, cette discrétion avait été un peu trop fine quand sa femme s'était pointée, provoquant un éboulement de paroissiens furieux. Je préférais me garder d'émettre mon opinion au sujet des mortels, bien qu'il y avait énormément à en redire. Mais ça ne revêtait pour moi qu'une marque d'intérêt superficiel, histoire de faire un brin de discussion.
Alors que je m'attendais à ce qu'il ne demande pas plus d'informations, je posais mon stylo sur mon carnet avant de rediriger, légèrement surprise, le regard sur lui. Après tout, pourquoi pas, s'il voulait profiter d'aborder tous les sujets qui n'allaient pas en ville, dans le pays, ou dans le monde, grand bien lui fasse. Mais clairement, je n'aurais pas le temps d'une seule vie de sorcière pour tout résoudre. Je compressais déjà assez mon temps au maximum pour étendre ma productivité à la pointe de la performance avec tous ces conflits à gérer en ce moment.
Mais cette demande portait son poids. Pour honorer mon rôle et surtout, démontrer mon implication, je me saisis de mon plus beau stylo plume et ouvrit un autre carnet, cette fois, en cuir rouge. Dans celui-ci s'inscrivait des requêtes dont je souhaitais m'occuper personnellement. Il est vrai que l'attitude de ces hommes démontrait une certaine démonstration de profit abusif par rapport à leur fonction. Ils étaient sensés représentés l'ordre, la sécurité des citoyens, et porter l'honneur de leur métier. Malheureusement, les sans abris constituaient une communauté largement oubliée, tout simplement parce qu'elle n'avait pas de visage. Une identité déchue et perdue. D'où le silence gênant à ce sujet, que même les politiciens préféraient taire. Était-ce une raison pour les abandonner, quand des hommes sensés avoir de l'envergure -qui plus est, dans mon tribunal- se permettaient sans foi ni loi, de transgresser des libertés en usant de leur statut ? Je méprisais ouvertement ce genre d'attitude. Ce simple constat me ramenait vite à l'idée que je devais rapidement faire le ménage.
-Il est en effet inconcevable de laisser se répandre ce comportement abusif aux yeux du rôle qu'ils incarnent, mais également dans mes rangs. Tranchais-je, cette fois, plus sévèrement. Mais rassurez-vous, je m'en chargerai personnellement pour les dissuader.
Un sourire mutin se dessina sur mes lèvres rouges. A vrai dire, j'étais déjà sur le coup et cette requête me donnait finalement, une belle opportunité, soulignée d'un prétexte, pour secouer les ménagères. Mais pour le moment, aucun nom et aucun visage n'était remonté jusqu'à moi. Ça ne saurait peut-être tarder, si je tenais le bon bout.
-Kobayashi-san, si jamais vous constatez un tel comportement à l'avenir, pourriez-vous m'en faire part ? Et si vous obtenez un nom, livrez le moi. Je m'en occuperai.
Un passage éclair dans mon bureau suffirait à remettre les idées en place. La crainte. Le déshonneur. Une réputation salie, tombant dans la honte absolue, aux yeux de tous. Quelle punition excitante, pour des hommes qui se croient tout permis, pourrir comme des moins que rien, abandonnés de tous sur un trottoir emmitouflés dans leurs dépouilles, à l'état de rien. Exactement comme ceux qu'ils frappaient jadis, ruinés et méprisés. Ne serait-ce pas magnifique, ce retour de lame ?
Sur cette note enivrante, je me trouvais toutefois curieuse de la conception d'un religieux sur le bien et le mal, bien que j'en connaissais déjà l'interprétation. Jusqu'à quel point se rejoignait cette vision à mes principes d'écraser les sévices, sous forme purement législatives ?
-Dites-moi, en tant que prêtre, j'aimerais savoir : quelle est votre vision la plus juste du bien et du mal ?
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Mar 5 Nov 2019 - 12:31
Il était évident que le fait que je ne veuille pas reverser la plainte à mon avantage ne plaisait pas beaucoup à cette juge. J’aurais pensé que cela aurait fait moins de paperasse à gérer, mais c’est à croire que c’est vraiment le travail qui compte plus pour elle.
J’esquissais un sourire amusé à la vue de la situation tout en faisant un signe de tête pour cautionner et remercier la décision qui venait d’être prise.
Elle avait mille fois raison. La sécurité des miens est la chose la plus importante qui soit et je ne permettrai pas de remettre en question cet état de fait. Mais je ne peux pas lui dire que j’ai des intuitions quand le danger me gagne, ou qu’en réalité j’ai passé plus de quinze ans de ma vie dans un monastère chinois à apprendre les arts martiaux et qu’entre mes ouailles et moi, c'est bien moi le plus dangereux.
En voilà une question. Le Bien et le Mal. Il faut plusieurs vies pour en saisir le sens à mon avis et les hommes sont loin d’en avoir ne serait-ce qu’approché.
J’esquissais un sourire amusé à la vue de la situation tout en faisant un signe de tête pour cautionner et remercier la décision qui venait d’être prise.
Elle avait mille fois raison. La sécurité des miens est la chose la plus importante qui soit et je ne permettrai pas de remettre en question cet état de fait. Mais je ne peux pas lui dire que j’ai des intuitions quand le danger me gagne, ou qu’en réalité j’ai passé plus de quinze ans de ma vie dans un monastère chinois à apprendre les arts martiaux et qu’entre mes ouailles et moi, c'est bien moi le plus dangereux.
Riku ▬ Je vais réfléchir avec beaucoup de soin à votre proposition. Mais il faut que j’en parle à ma compagne pour savoir ce qu’elle préfère.Le fait est qu’avec les chevaliers des ombres et les vampires qui viennent à l’église, je ne suis pas certain d’être en danger facilement, en tout cas pas à cause de mes paroissiens les plus courroucés. Toutefois, nous ne sommes en réalité jamais totalement à l’abri de rien du tout et tout peut arriver dans la vie. Certain disent que les voies du seigneur sont impénétrables et c’est vrai. Nous ne sommes que tout petit dans un monde si vaste et au combien plus infini que nous. Comment pouvoir totalement se dire en sécurité ?
Riku ▬ Je vous promets que nous allons y réfléchir avec beaucoup de soin.Elle sortit à l’énoncé des faits dont je suis régulièrement témoin une sorte de petit carnet de cuir écarlate comme sa chevelure colorée. Elle sembla prendre vraiment très à cœur que cette histoire soit réglée ce qui était alors une bonne chose. J’étais très heureux qu’une juge prenne soin d’étudier la question alors que j’avais de sérieux doute. C’était tout de même le meilleur moyen pour elle de se mettre l’opinion des forces de l’ordre à dos pour une si petit partie de la communauté, si on considère qu’ils en fassent encore parti.
Riku ▬ J’essayerai de me montrer vigilant. Cependant ce ne sera pas facile car les gens à la rue ne sont pas ceux qui aiment le plus parler de leur problème ou des injustices contrairement à ce qu’on pense. Ils ne veulent bien souvent même pas de mon aide ou de celle qu'offrent certain de mes paroissiens. Ils voient le monde comme étant beaucoup plus dangereux et la moindre main tendue vers eux peut être là pour les frapper.C’est une vie très dure que celle qui se déroule en marge de la communauté. J’ai déjà vu beaucoup de sans-abri commettre de petits vols en épicerie pour avoir une peine de prison et vivre ainsi beaucoup mieux que dehors. Une fois dans le système carcéral, on les traite davantage comme des humains que lorsqu’ils étaient libre mais à la rue. C’est une honte. Une honte qui commence à toucher même les personnes âgées se sentant seules, car trop isolée. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des personnes de soixante-dix ans en prison dans l’unique but d’avoir des interactions sociales. C’est un véritable désastre social.
En voilà une question. Le Bien et le Mal. Il faut plusieurs vies pour en saisir le sens à mon avis et les hommes sont loin d’en avoir ne serait-ce qu’approché.
Riku ▬ En voilà une question. Si vous me demandez l’idée dogmatique du Bien et du Mal, alors ils sont absolus et incarnés ; le premier étant Dieu et ses commandements et l’autre le diable et ses tentations.
Toutefois, je ne pense pas que ce soit aussi simple car après tout. L’homme qui meure de faim et vol du pain pour survivre, est-ce là le mal qu’il fait ? Je ne le crois pas. Je pense que le juste bien, c’est celui qui consiste à favoriser la vie et non la douleur. Surmonter les obstacles que la vie met sur notre chemin et aider ceux qui ont du mal à franchir les leurs. Je pense que seul une entité omnisciente peut arriver à donner une définition absolue du Bien et du Mal, mais que nous n’en saurons jamais le fin mot.
Ce qu’il faut donc, c’est essayer de se montrer aussi avenant, conciliant et humble que l’on peut l’être avec son prochain tout en essayant de s’accomplir soi-même. Il faut éviter d’engendrer la souffrance d’autrui. Je sais que vous vous attendiez sûrement à pouvoir rire un peu en entendant les sermons comme “tu ne volera point”, mais ce n’est pas mon genre. Avant d’être chrétiens, j'ai été shintoïste, avant de devenir prêtre j'ai connu le bouddhisme. J’en retire une philosophie bien à moi de tout ça.
Cela a l’air simple pour ne pas dire simpliste peut-être. Mais essayer de ne pas faire souffrir autrui est plus difficile qu’il n’y parait. Mais je pense que c’est l’idéal à poursuivre. Pas besoin de vouloir devenir Mère Thérésa, un parangon de vertu. Cela est bien trop impossible. J’ai moi-même mes défauts. Mais juste essayer de rester humble et d’aider son prochain dans la mesure du possible est pour moi ce qui se rapproche le plus du bien.
Etilya sur DK RPG
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Dim 10 Nov 2019 - 19:16
Je ne demandais évidemment pas une réponse de sa part dans l'immédiat, mais s'il certifiait au moins y réfléchir avec sa conjointe, disons que je pouvais m'en contenter. Même si au final, il n'en valait pas de ma propre sécurité, alors qu'importe la décision, elle ne regarderait que lui.
Je lui souriais gentiment pour lui faire passer le message que je comprenais sa position vis à vis de son verdict en attente. S'il devait agir en conséquence pour miser sa sécurité, il pouvait bien compter sur le système judiciaire pour l'accompagner dans ses démarches plus tard.
-C'est vous qui voyez.
Concernant ces pauvres gens abandonnés dans la rue, il était clair que le relationnel n'était pas évident. Comme le stipulait mon client spécial du jour, beaucoup faisait preuve d'une certaine agressivité ou pudeur quand on leur tendait la main. Sûrement une histoire de dignité, où l'honneur jouait dans les cœurs, bien avant d'accepter une aide qui serait une forme d'humiliation à leur égard. Et bien au delà de ça, la méfiance régnait certainement en violence, trop habitués à être désabusés déjà par leur propre société. Je n'avais jamais, personnellement, vécu cette situation. Celle où vous vous trouvez tellement désœuvré, celle où vous vous noyez dans votre propre douleur jusqu'à ce qu'une corde vous soit lancée. Est-ce que je la saisirais ? Est-ce que je refuserais de m'en emparer par pur égo ou par crainte ? Je n'en avais aucune idée. Mais il me paraissait un peu ridicule de refuser la bonne grâce quand elle vous était offerte. Ou en tout cas, quand elle était honnête. Dans ce monde, il était assez rare de faire preuve d'humanité.
Mais bien évidemment, je ne pouvais me mettre à la place de ces gens, moi qui vivais dans un confort que plus d'un pouvait m'envier, même si mon relationnel restait à désirer. Je ne pouvais même pas affirmer qu'une quelconque personne puisse ne serait-ce avoir l'envie simple de me soutenir en cas de coup dur. Même si cette réalité me paraissait bien loin, voir même, faire partie d'une autre dimension à mon niveau.
-C'est pour cela qu'il est nécessaire de traiter cet abus en amont. Si je peux faire passer le message à ces chères personnes que leur comportement vise à les condamner, malgré le fait que cela ne concerne que des petites gens à leurs yeux, je peux vous assurer que cette démarche en temporisera plus d'un. Après tout, il s'agit là de leur rôle le plus droit que de se tenir à leurs responsabilités d'hommes de loi. Voir même pire Kobayashi-san, de leurs propres convictions ! Il est impensable de tenir ce genre d'attitude encore plus quand ils sont sensés représenter le système.
Je ne faisais de cadeaux à personne, que ce soit dans le monde des humains ni même dans le monde des sorciers. Tolérance zéro oblige. Chaque rouage doit être à sa place, dans son devoir le plus extrême.
-Malheureusement, si ces personnes décident de s'enterrer eux-mêmes, nous ne pouvons invoquer leurs droits à leur place pour les sortir de leur tanière. C'est un problème. Car quand on y réfléchit ou que nous avons simplement les bonnes cartes en main, on pourrait condamner l'Etat même de manquer à son propre règlement.
Une perspective qui ne me gênait d'ailleurs pas outre-mesure si je devais affronter ce monde bien privé de la politique. Ça pourrait même être un challenge à relever à l'occasion.
Il commença ensuite à m'expliquer son propre point de vue en tant que prêtre, mais je supposais également grandement, en tant qu'être humain. Ce discours m'amusait, tellement il se rapprochait d'une certaine personne que j'avais eu brièvement l'occasion de rencontrer avant de me faire chasser. Ces deux-là pourraient potentiellement s'entendre. Mais cette pensée était tout à son honneur.
Je comprenais bien tout ce qu'il disait. Je pourrais presque me monter touchée par tant de dévouement et d'efforts à répandre la bonté et le bien. Mais je préférais conserver mon opinion à ce sujet. Je n'avais vraiment pas le temps qu'une autre personne ne vienne me faire la morale sur ce que je savais déjà injuste par alliance à l'ordre que j'imposais. Je n'étais pas Dieu, ni même omnisciente. Mais un vol, restait un vol. Et quand bien même on pouvait bien grogner ma décision que de punir malgré le rang social, ça n'en restait pas moins, une infraction. Une infraction dont je pouvais dessiner les nuances en adoucissant la peine mais sans pour autant passer au travers. Parfois, un sacrifice est nécessaire pour se faire entendre et je n'avais aucun mal à punir, même dans la pauvreté.
Aux yeux de la Loi, tout le monde est égaux, dans les moindres vices de la chaîne à laquelle l'être humain appartient. Pauvreté. Richesse. Origine. Religion. Bien. Mal. Je balayais ces notions du dos de la main.
Je n'avais que faire de ces critères auxquels se raccrochaient ces êtres fébriles, sauf si ça pouvait les maintenir dans le rang.
-Vous avez un sacré parcours dites-moi.
Cet homme exerçait son devoir, autant que je transcendais le mien. Vous pourrez bien me jeter à la figure que je suis une personne immorale, ma conscience ne connaît que les piliers d'un ordre bien établi et non des états d'âme de chacun. Pas même la vie. Accordez une seule fois la grâce et vous verrez, l'équilibre sera rompu quand d'autres penseront pouvoir s'octroyer ce même droit en ayant l'idée ultime qu'ils seront pardonnés. Donnez un doigt, ils vous prendront l'âme. Dans ma maison, cela ne fonctionnait pas comme ça.
-C'est tout à votre honneur de poursuivre cet idéal. Après tout, il en faut, des personnes comme vous pour adoucir les mœurs. Ce monde en a besoin.
Je le pensais véritablement, mais cela n'excusait rien à mes yeux. Un délit, reste un délit, dans sa robe la plus superbe, même tachée de boue.
-Je pense que nous en avons terminé, à moins que vous ne souhaitiez ajouter autre chose ?
Je lui souriais gentiment pour lui faire passer le message que je comprenais sa position vis à vis de son verdict en attente. S'il devait agir en conséquence pour miser sa sécurité, il pouvait bien compter sur le système judiciaire pour l'accompagner dans ses démarches plus tard.
-C'est vous qui voyez.
Concernant ces pauvres gens abandonnés dans la rue, il était clair que le relationnel n'était pas évident. Comme le stipulait mon client spécial du jour, beaucoup faisait preuve d'une certaine agressivité ou pudeur quand on leur tendait la main. Sûrement une histoire de dignité, où l'honneur jouait dans les cœurs, bien avant d'accepter une aide qui serait une forme d'humiliation à leur égard. Et bien au delà de ça, la méfiance régnait certainement en violence, trop habitués à être désabusés déjà par leur propre société. Je n'avais jamais, personnellement, vécu cette situation. Celle où vous vous trouvez tellement désœuvré, celle où vous vous noyez dans votre propre douleur jusqu'à ce qu'une corde vous soit lancée. Est-ce que je la saisirais ? Est-ce que je refuserais de m'en emparer par pur égo ou par crainte ? Je n'en avais aucune idée. Mais il me paraissait un peu ridicule de refuser la bonne grâce quand elle vous était offerte. Ou en tout cas, quand elle était honnête. Dans ce monde, il était assez rare de faire preuve d'humanité.
Mais bien évidemment, je ne pouvais me mettre à la place de ces gens, moi qui vivais dans un confort que plus d'un pouvait m'envier, même si mon relationnel restait à désirer. Je ne pouvais même pas affirmer qu'une quelconque personne puisse ne serait-ce avoir l'envie simple de me soutenir en cas de coup dur. Même si cette réalité me paraissait bien loin, voir même, faire partie d'une autre dimension à mon niveau.
-C'est pour cela qu'il est nécessaire de traiter cet abus en amont. Si je peux faire passer le message à ces chères personnes que leur comportement vise à les condamner, malgré le fait que cela ne concerne que des petites gens à leurs yeux, je peux vous assurer que cette démarche en temporisera plus d'un. Après tout, il s'agit là de leur rôle le plus droit que de se tenir à leurs responsabilités d'hommes de loi. Voir même pire Kobayashi-san, de leurs propres convictions ! Il est impensable de tenir ce genre d'attitude encore plus quand ils sont sensés représenter le système.
Je ne faisais de cadeaux à personne, que ce soit dans le monde des humains ni même dans le monde des sorciers. Tolérance zéro oblige. Chaque rouage doit être à sa place, dans son devoir le plus extrême.
-Malheureusement, si ces personnes décident de s'enterrer eux-mêmes, nous ne pouvons invoquer leurs droits à leur place pour les sortir de leur tanière. C'est un problème. Car quand on y réfléchit ou que nous avons simplement les bonnes cartes en main, on pourrait condamner l'Etat même de manquer à son propre règlement.
Une perspective qui ne me gênait d'ailleurs pas outre-mesure si je devais affronter ce monde bien privé de la politique. Ça pourrait même être un challenge à relever à l'occasion.
Il commença ensuite à m'expliquer son propre point de vue en tant que prêtre, mais je supposais également grandement, en tant qu'être humain. Ce discours m'amusait, tellement il se rapprochait d'une certaine personne que j'avais eu brièvement l'occasion de rencontrer avant de me faire chasser. Ces deux-là pourraient potentiellement s'entendre. Mais cette pensée était tout à son honneur.
Je comprenais bien tout ce qu'il disait. Je pourrais presque me monter touchée par tant de dévouement et d'efforts à répandre la bonté et le bien. Mais je préférais conserver mon opinion à ce sujet. Je n'avais vraiment pas le temps qu'une autre personne ne vienne me faire la morale sur ce que je savais déjà injuste par alliance à l'ordre que j'imposais. Je n'étais pas Dieu, ni même omnisciente. Mais un vol, restait un vol. Et quand bien même on pouvait bien grogner ma décision que de punir malgré le rang social, ça n'en restait pas moins, une infraction. Une infraction dont je pouvais dessiner les nuances en adoucissant la peine mais sans pour autant passer au travers. Parfois, un sacrifice est nécessaire pour se faire entendre et je n'avais aucun mal à punir, même dans la pauvreté.
Aux yeux de la Loi, tout le monde est égaux, dans les moindres vices de la chaîne à laquelle l'être humain appartient. Pauvreté. Richesse. Origine. Religion. Bien. Mal. Je balayais ces notions du dos de la main.
Je n'avais que faire de ces critères auxquels se raccrochaient ces êtres fébriles, sauf si ça pouvait les maintenir dans le rang.
-Vous avez un sacré parcours dites-moi.
Cet homme exerçait son devoir, autant que je transcendais le mien. Vous pourrez bien me jeter à la figure que je suis une personne immorale, ma conscience ne connaît que les piliers d'un ordre bien établi et non des états d'âme de chacun. Pas même la vie. Accordez une seule fois la grâce et vous verrez, l'équilibre sera rompu quand d'autres penseront pouvoir s'octroyer ce même droit en ayant l'idée ultime qu'ils seront pardonnés. Donnez un doigt, ils vous prendront l'âme. Dans ma maison, cela ne fonctionnait pas comme ça.
-C'est tout à votre honneur de poursuivre cet idéal. Après tout, il en faut, des personnes comme vous pour adoucir les mœurs. Ce monde en a besoin.
Je le pensais véritablement, mais cela n'excusait rien à mes yeux. Un délit, reste un délit, dans sa robe la plus superbe, même tachée de boue.
-Je pense que nous en avons terminé, à moins que vous ne souhaitiez ajouter autre chose ?
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Mar 12 Nov 2019 - 16:01
Je l’observais avec attention alors qu’elle répondait à mes affirmations ou réagissait simplement à mes propres réponses.
On ne peut pas dire qu’elle n’est pas une de ces personnes qui ne vie qu’au travers de son travail, en tout cas elle donne l’impression de vouloir que la Justice soit absolue et tombe sur ceux qui l’enfreigne. Toutefois, le monde ne fonctionne pas ainsi à mon sens et elle aura beau vouloir de toutes ses forces que le monde tourne, ce n’est pas une machine, il n’y a pas plus de rouages que de pistons. Le monde est organique et fait de possibilités diffuses qui s’entremêles comme des vaisseaux sanguins et se ramifient dans tous les sens.
Résumer son influence à la punition et au fait que cela aura un effet est vraiment à sens bien candide, mais après tout, elle est juge. Peut-être qu'elle peut faire pression. Mais si les sans-abris ne portent pas plainte, de toute façon, il y aura aucune suite. Tant qu’un flic ne tuera pas l’une de ces pauvres personnes, l’état ne peut pas poursuivre une personne et je ne peux pas porter plainte pour eux malheureusement, comme elle le dit elle-même. Au mieux elle leur mettre la pression, mais que peut-elle vraiment pour eux en fin de compte ? Rien du tout.
Je le savais dès que j’ai abordé le sujet
Sa réaction, ses sourires. Pas la peine d’être fin psychologue pour comprendre que nous ne partagions pas vraiment la même philosophie de vie. Pas du tout même. Le fait est qu’elle transpirait la volonté de rendre sa justice. C’est un métier louable que le sien, je ne critiquerai jamais cela. Toutefois, à mon sens, la loi n’est imposée que par les hommes et aucun homme ne devrait en juger un autre. De la même manière qu'un seul fil d'or, même brillant et coloré ne voit pas son utilité dans le canevas du grand dessin, et que la pierre qui se trouve tout au sommet d’une montagne imposante, croit-elle qu’elle soit plus importante que celles qui en forment le pied ? Comment peut-on voir ce que vaut sa vie, quelles sont ses qualités ? On ne voit rien avec le regard humain, il faut regard sa vie avec le regard divin.
Elle n’a pas donné suite au débat et c’est évident. Nous ne serons sans doute pas d’accord avec cela. Elle a dû décrocher à l’idée de ne pas sanctionner un vol de pain sans doute. La loi des hommes est faillible car l’homme l’est par essence. Les lois sont différentes d’un pays à l’autre et ne sont décidées que par le haut du panier, comment donc pourrait-il y avoir ne serait-ce qu’une once de véritable Justice dans ce monde alors que ce n’est qu’un concept vérolé à la base ?
Je m’inclinais suite à ses vagues compliments qui semblaient assez sincères mine de rien. Le temps était surement venu pour moi de quitter les lieux et de laisser cette dame charmante au demeurant à son travail, ne me faisant pas trop d’illusion pour l’avenir. Ce n’est pas parce qu’on est homme d’église et à plus large spectre un croyant, que nous pouvons croire en l’impossible. Croire en une entité supérieure qui fait aller dans un sens les forces de l’univers et en soi bien plus simple que de penser que l’homme peut organiser sa vie selon ses lois abstraites qui ne font que normer une société en particulier.
On ne peut pas dire qu’elle n’est pas une de ces personnes qui ne vie qu’au travers de son travail, en tout cas elle donne l’impression de vouloir que la Justice soit absolue et tombe sur ceux qui l’enfreigne. Toutefois, le monde ne fonctionne pas ainsi à mon sens et elle aura beau vouloir de toutes ses forces que le monde tourne, ce n’est pas une machine, il n’y a pas plus de rouages que de pistons. Le monde est organique et fait de possibilités diffuses qui s’entremêles comme des vaisseaux sanguins et se ramifient dans tous les sens.
Résumer son influence à la punition et au fait que cela aura un effet est vraiment à sens bien candide, mais après tout, elle est juge. Peut-être qu'elle peut faire pression. Mais si les sans-abris ne portent pas plainte, de toute façon, il y aura aucune suite. Tant qu’un flic ne tuera pas l’une de ces pauvres personnes, l’état ne peut pas poursuivre une personne et je ne peux pas porter plainte pour eux malheureusement, comme elle le dit elle-même. Au mieux elle leur mettre la pression, mais que peut-elle vraiment pour eux en fin de compte ? Rien du tout.
Je le savais dès que j’ai abordé le sujet
Sa réaction, ses sourires. Pas la peine d’être fin psychologue pour comprendre que nous ne partagions pas vraiment la même philosophie de vie. Pas du tout même. Le fait est qu’elle transpirait la volonté de rendre sa justice. C’est un métier louable que le sien, je ne critiquerai jamais cela. Toutefois, à mon sens, la loi n’est imposée que par les hommes et aucun homme ne devrait en juger un autre. De la même manière qu'un seul fil d'or, même brillant et coloré ne voit pas son utilité dans le canevas du grand dessin, et que la pierre qui se trouve tout au sommet d’une montagne imposante, croit-elle qu’elle soit plus importante que celles qui en forment le pied ? Comment peut-on voir ce que vaut sa vie, quelles sont ses qualités ? On ne voit rien avec le regard humain, il faut regard sa vie avec le regard divin.
Elle n’a pas donné suite au débat et c’est évident. Nous ne serons sans doute pas d’accord avec cela. Elle a dû décrocher à l’idée de ne pas sanctionner un vol de pain sans doute. La loi des hommes est faillible car l’homme l’est par essence. Les lois sont différentes d’un pays à l’autre et ne sont décidées que par le haut du panier, comment donc pourrait-il y avoir ne serait-ce qu’une once de véritable Justice dans ce monde alors que ce n’est qu’un concept vérolé à la base ?
Je m’inclinais suite à ses vagues compliments qui semblaient assez sincères mine de rien. Le temps était surement venu pour moi de quitter les lieux et de laisser cette dame charmante au demeurant à son travail, ne me faisant pas trop d’illusion pour l’avenir. Ce n’est pas parce qu’on est homme d’église et à plus large spectre un croyant, que nous pouvons croire en l’impossible. Croire en une entité supérieure qui fait aller dans un sens les forces de l’univers et en soi bien plus simple que de penser que l’homme peut organiser sa vie selon ses lois abstraites qui ne font que normer une société en particulier.
Riku ▬ Je vous remercie pour votre temps.Je m’inclinais une dernière fois avant d’effectuer deux pas en arrière avant de faire demi-tour et sortir de son bureau.
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