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Lun 4 Nov 2019 - 21:40
Encore une journée de plus à gérer les sentinelles, sans mon élément le plus prometteur à mon service. Cela m’énerve. Oh, bien évidemment j’ai des éléments plus performants que lui, mais ils sont plus vieux, plus expérimenté. Il suffirait de dix ans de plus à Tsukishima pour devenir le meilleur de mes hommes et également devenir une sentinelle surpassant sans doute celle qu’était sa sœur. Il est presque dommage que j’occupasse déjà le rôle de Secret alors qu'il est entré dans nos rangs.
Aujourd’hui était néanmoins une journée des plus singulière je dois bien l’avouer. J’ai été obligé de me rendre à Okinawa pour voir le coupable d’un acte de sorcellerie devant des humains. Le plus singulier était que c’était un duel de mages qui a mal tourné devant témoin. J’ai bien entendu fait effacer les souvenirs de tous les témoins, mais dois bien admettre que cela m’a rappelé le cas d’Alyssa O’Brien et de mon plus prometteur élément.
Il fallait que je termine de retirer cette épine dans mon pied et que je répare les choses vis-à-vis du jeune Tsukishima qui n’a finalement rien demandé de tout ça. J’ai attendu la fin de la journée, enfin, tard dans la nuit même. Je sais combien ma très chère collègue ne possède pas de vie en dehors de son travail et qu’elle exerce sa fonction jusqu’à ce que la Lune soit au plus haut dans les ténèbres. C’est ainsi donc que je me suis rendu au Tribunal de la Justice.
J’ai laissé derrière moi mes robes victoriennes, mes chapeaux et mes masques pour venir à elle quoique très élégamment pourvue d’une robe rouge comme le vin, longue et tombante droite.
Peu de gens travaillant ici me reconnaisse, en tout cas pas en tant que Secret. Je ne me découvre que trop peu pour ça et c’est très bien ainsi. Je me dirige vers son bureau sans crainte bien que je ne raffole pas de l’endroit. Savoir qu’il y a la cour de Justice et son Marteau des verdicts à quelques couloirs lisses et étincelant ne m’enchante guère. Un artefact avec autant de pouvoir, ce devrait être interdit que de façonner de telles choses. Encore heureux qu’il n’ait aucun pouvoir hors de la salle du Tribunal, ne pouvant frapper le socle lui étant lié.
Je frappe à la porte de son bureau, l’antre de la bête écarlate, celle que j’appelle discrètement, mon amie. J’entre à ses mots marquant l’étonnement vue l’heure. Je la salue en entrant.
Irina ▬ Bien le bonsoir Donazya-san... Dis-je avec beaucoup longueur en bouche.Elle savait que ce n’était pas pour rien si je n’avais pas mon masque sur le visage. J’avais à lui parler et je ne me déplace jamais dans le bureau des autres d’ordinaire.
Irina ▬ J’ai à vous parler tardivement, puis-je entrer ?
:copyright: Etilya sur DK RPG
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Dim 10 Nov 2019 - 18:27
Je restais le regard figé sur cette sphère en acier qui lévitait au dessus de son socle. Pas que ce soit de la magie, mais une attraction purement électromagnétique. J'avais récupéré ce petit bijou dans une brocante et m'étais intimement faite la réflexion que la technologie humaine pouvait avoir leur touche de fantaisie. Je l'observais donc tourner doucement dans l'invisible, alors que mes pensées se perdaient ailleurs.
Je croisais les bras et les jambes tout en calant mon dos contre le dossier de mon fauteuil en cuir rouge saillant. Étrangement, cette nuit, je ne me sentais pas d'humeur à gratter mes dossiers, ni même à garder un œil sur les profils soupçonnés d'avoir commis une entorse au Secret. J'attendais, au ralenti, que les événements se déversent tel un raz de marée. Je me mis à soupirer lourdement avant de pencher la tête en arrière, levant les yeux au ciel, m'attardant sur chaque détail de ma décoration.
Ce bureau était aux dimensions de mon rôle de Justice, faisait honneur à sa grandeur. Le plafond n'était pas prêt de toucher le sol avec sa hauteur effarante, orné d'une peinture gigantesque. Le marteau était en son centre, entouré par deux entités représentants l'Ombre et la Lumière, dont le doigt de chaque protagoniste pointait au dessus du Marteau. A cet endroit indiqué, se situait une balance dont le juste réalisme donnait une impression de mouvement. Lorsqu’on s'attardait à observer ce plafond, il pourrait presque bouger sous vos yeux. Comme pour symboliser ce fragile équilibre que chaque sorcier se devait de respecter, liant ces deux facettes comme tous les sorciers seraient reliés sous une seule et même coupe. La Justice implacable de l'Enclaviste qui la représente. Pour entourer ce tableau tout en finesse, les bordures étaient gravées de lettres d'or, pour rappeler les commandements que se devait de faire respecter la Loi ancestrale des sorciers.
Je baissais ensuite à nouveau du nez avant de me redresser. Quatre piliers massifs en or maintenaient cette pièce aux quatre coins de ses rebords. Le sol était un carrelage en marbre de noir et de blanc, rappelant lourdement une partie d'échecs où les acteurs avancent leur jeu dans le seul but de vaincre l'adversaire. Cet ornement contrastait néanmoins à merveille avec le velours rouge sang qui tapissait les murs, pour désigner une forme de noblesse. Vous pourrez d'ailleurs y remarquer les portraits de chaque Enclaviste de la Justice qui habillaient la tapisserie dans des cadres de luxe. Tel un hommage qu'on leur rendrait à leur devoir d'antan. Autant dire que le décor était lourdement chargé en accessoires, seul mon bureau en bois d'ébène lustré restait impeccablement net. Sans parler des énormes étagères en bois massif qui regorgeaient de livres magiques ou bien de documents indispensables à mon commandement. Et encore, vous n'aviez pas tout l'attirail nécessaire à ma gouverne quand vous savez qu'au bout de ce couloir, trônait majestueusement mon fétiche sur son socle. Endormi sagement, jusqu'à ce qu'enfin, je ne vienne le réveiller pour le faire rugir lors de mes audiences. Ca faisait bien longtemps que je n'en avais pas fait l'usage.
Je soupirais une nouvelle fois, regardant ces portraits qui semblaient m'observer avec ce léger mépris. Évidemment, je n'y apercevais que des hommes . Peut-être qu'un jour, mon visage y figurera quand je serais devenue une vieille peau desséchée, représentant la première femme de l'Enclave Japonaise de la Justice. Enfin, si jamais l'Enclave ne tombe pas en ruines avant. Je n'étais pas très optimiste pour la suite. La sentence ne tarderait pas à nous tomber dessus un jour ou l'autre. La situation n'était pas contrôlée et il y aurait certainement des répercussions.
Ma mâchoire se crispa, légèrement agacée par ce constat. En même temps, qu'est ce qu'on attendait pour réagir ? La situation elle, n'attendait pas pour dégénérer et nous, nous étions comme des abrutis à patienter que le ton donné s'aggrave en ville. Je pestais intérieurement, concevant que je me devais de faire part de mes moindres faits et gestes mais trop impatiente, je bouillonnais intérieurement qu'enfin, l'Enclave se donne un maudit coup de fouet pour réagir. Je me faisais véritablement violence pour ne pas prendre en main les choses de mon côté sans demander de mon reste.
C'est alors qu'une petite fouine se mit à frapper à ma porte. Je me demandais bien qui pouvait me déranger à une telle heure, sachant que je n'avais convié personne. Mon bureau n'était pas un moulin à vent et je détestais qu'on puisse y débarquer sans mon invitation. Alors que je comptais lui témoigner un accueil digne d'une porte de prison, j'aperçus la frimousse de ma collègue lorsque j'autorisais à entrer d'une voix sinistre. Je mis donc immédiatement mon cynisme en veille, lui offrant tout de même un regard quelque peu surpris. Autant, il est vrai que je maudissais les apparitions soudaines qui n'étaient pas prévues, autant, je pouvais accepter cette entorse pour cette femme si ce n'était pas non plus récurrent.
Mais que voulait-elle ? Il était en effet assez rare de recevoir ses visites, surtout sans son masque. Toutefois, elle n'avait pas omis d'arborer une de ses tenues élégantes, comme à ses habitudes les plus sombres.
Néanmoins, le ton qu'elle empruntait me laissait perplexe, très suave, la bouche en cœur. Oh oh, ma petite Irina-san, qu'as-tu à me dire pour débarquer dans cette attitude peu habituelle ?
-Bien le bonsoir à vous, chère collègue. Vous êtes d'humeur nocturne, on dirait.
Je lui souriais en retour, l'invitant à s'asseoir en face d'un geste élégant de la main.
-Ce doit être assez important pour t'immiscer ainsi. Je t'écoute alors, qu'as-tu à me dire de si urgent ?
Je croisais les bras et les jambes tout en calant mon dos contre le dossier de mon fauteuil en cuir rouge saillant. Étrangement, cette nuit, je ne me sentais pas d'humeur à gratter mes dossiers, ni même à garder un œil sur les profils soupçonnés d'avoir commis une entorse au Secret. J'attendais, au ralenti, que les événements se déversent tel un raz de marée. Je me mis à soupirer lourdement avant de pencher la tête en arrière, levant les yeux au ciel, m'attardant sur chaque détail de ma décoration.
Ce bureau était aux dimensions de mon rôle de Justice, faisait honneur à sa grandeur. Le plafond n'était pas prêt de toucher le sol avec sa hauteur effarante, orné d'une peinture gigantesque. Le marteau était en son centre, entouré par deux entités représentants l'Ombre et la Lumière, dont le doigt de chaque protagoniste pointait au dessus du Marteau. A cet endroit indiqué, se situait une balance dont le juste réalisme donnait une impression de mouvement. Lorsqu’on s'attardait à observer ce plafond, il pourrait presque bouger sous vos yeux. Comme pour symboliser ce fragile équilibre que chaque sorcier se devait de respecter, liant ces deux facettes comme tous les sorciers seraient reliés sous une seule et même coupe. La Justice implacable de l'Enclaviste qui la représente. Pour entourer ce tableau tout en finesse, les bordures étaient gravées de lettres d'or, pour rappeler les commandements que se devait de faire respecter la Loi ancestrale des sorciers.
Je baissais ensuite à nouveau du nez avant de me redresser. Quatre piliers massifs en or maintenaient cette pièce aux quatre coins de ses rebords. Le sol était un carrelage en marbre de noir et de blanc, rappelant lourdement une partie d'échecs où les acteurs avancent leur jeu dans le seul but de vaincre l'adversaire. Cet ornement contrastait néanmoins à merveille avec le velours rouge sang qui tapissait les murs, pour désigner une forme de noblesse. Vous pourrez d'ailleurs y remarquer les portraits de chaque Enclaviste de la Justice qui habillaient la tapisserie dans des cadres de luxe. Tel un hommage qu'on leur rendrait à leur devoir d'antan. Autant dire que le décor était lourdement chargé en accessoires, seul mon bureau en bois d'ébène lustré restait impeccablement net. Sans parler des énormes étagères en bois massif qui regorgeaient de livres magiques ou bien de documents indispensables à mon commandement. Et encore, vous n'aviez pas tout l'attirail nécessaire à ma gouverne quand vous savez qu'au bout de ce couloir, trônait majestueusement mon fétiche sur son socle. Endormi sagement, jusqu'à ce qu'enfin, je ne vienne le réveiller pour le faire rugir lors de mes audiences. Ca faisait bien longtemps que je n'en avais pas fait l'usage.
Je soupirais une nouvelle fois, regardant ces portraits qui semblaient m'observer avec ce léger mépris. Évidemment, je n'y apercevais que des hommes . Peut-être qu'un jour, mon visage y figurera quand je serais devenue une vieille peau desséchée, représentant la première femme de l'Enclave Japonaise de la Justice. Enfin, si jamais l'Enclave ne tombe pas en ruines avant. Je n'étais pas très optimiste pour la suite. La sentence ne tarderait pas à nous tomber dessus un jour ou l'autre. La situation n'était pas contrôlée et il y aurait certainement des répercussions.
Ma mâchoire se crispa, légèrement agacée par ce constat. En même temps, qu'est ce qu'on attendait pour réagir ? La situation elle, n'attendait pas pour dégénérer et nous, nous étions comme des abrutis à patienter que le ton donné s'aggrave en ville. Je pestais intérieurement, concevant que je me devais de faire part de mes moindres faits et gestes mais trop impatiente, je bouillonnais intérieurement qu'enfin, l'Enclave se donne un maudit coup de fouet pour réagir. Je me faisais véritablement violence pour ne pas prendre en main les choses de mon côté sans demander de mon reste.
C'est alors qu'une petite fouine se mit à frapper à ma porte. Je me demandais bien qui pouvait me déranger à une telle heure, sachant que je n'avais convié personne. Mon bureau n'était pas un moulin à vent et je détestais qu'on puisse y débarquer sans mon invitation. Alors que je comptais lui témoigner un accueil digne d'une porte de prison, j'aperçus la frimousse de ma collègue lorsque j'autorisais à entrer d'une voix sinistre. Je mis donc immédiatement mon cynisme en veille, lui offrant tout de même un regard quelque peu surpris. Autant, il est vrai que je maudissais les apparitions soudaines qui n'étaient pas prévues, autant, je pouvais accepter cette entorse pour cette femme si ce n'était pas non plus récurrent.
Mais que voulait-elle ? Il était en effet assez rare de recevoir ses visites, surtout sans son masque. Toutefois, elle n'avait pas omis d'arborer une de ses tenues élégantes, comme à ses habitudes les plus sombres.
Néanmoins, le ton qu'elle empruntait me laissait perplexe, très suave, la bouche en cœur. Oh oh, ma petite Irina-san, qu'as-tu à me dire pour débarquer dans cette attitude peu habituelle ?
-Bien le bonsoir à vous, chère collègue. Vous êtes d'humeur nocturne, on dirait.
Je lui souriais en retour, l'invitant à s'asseoir en face d'un geste élégant de la main.
-Ce doit être assez important pour t'immiscer ainsi. Je t'écoute alors, qu'as-tu à me dire de si urgent ?
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Lun 11 Nov 2019 - 9:50
Ce bureau était à l’image de sa propriétaire, tout à fait exubérant. Des couleurs chatoyantes, de riches et magnifiques tapisseries d’antan ainsi que des jeux de contraste entre le blanc et le noir, comme pour renvoyer le perpétuel dilemme intérieur que s’impose la Justice entre Bien et Mal. C’est à l’image de la grande Riven, pas du tout mon genre lorsque tout est aussi clinquant. Toutefois je supposais bien que cela était inhérent au rôle qu'elle tient. Tandis que je demeure dans l'ombre, elle est une sorte de feu brûlant de justice qui ne peut demeurer invisible aux gens.
Elle m’invita bien vite à prendre place dans ce décorum aux mille et une couleur vive tout en ayant sur le visage une expression à la fois surprise et perspicace. Je n’avais plus besoin de lire dans ses pensées pour savoir qu’elle se doutait bel et bien que ma venue était motivée.
Je suis une personne pragmatique dans la vie. Pour ainsi dire, l’une des plus pragmatique sans aucun doute. En tout cas, c’était le cas avant que je ne retrouve ma fille. Aussi, ai-je rapidement habitué les gens et surtout mes collègues à comprendre que je ne fais jamais rien sans aucune raison, même s’il est souvent complexe de percevoir mes motivations réelles. Je suis un peu comme ça, à toujours déguiser la personne que je suis. Je n’ai pas décidé d’arborer un masque au travail sans raison. Nous portons tous des masques à tout bout de champ. Pour ma part, je suis un peu comme une gigogne avec des masques.
Toutefois Riven s’attend maintenant à une demande de ma part et elle a bien raison. D’un pas délicat je fais aller mon corps jusqu’à l’un de ces sièges confortables se trouvant devant son bureau aux proportions démesurées même pour elle. Je jette un rapide coup d'oeil sur le marteau, entouré par ces deux personnages marquant le bien le mal sans doute. Me rendant rarement à son tribunal, je dois bien avouer que je n’ai que rarement vu cet artefact et jamais d’aussi près. Il faut bien dire qu’il est assez impressionnant. On peut presque sentir la magie incroyable qui réside à l’intérieur, bien qu’ici il ne soit pas utile sans son socle se trouvant à la tribune de juge où président Riven.
Elle m’invita bien vite à prendre place dans ce décorum aux mille et une couleur vive tout en ayant sur le visage une expression à la fois surprise et perspicace. Je n’avais plus besoin de lire dans ses pensées pour savoir qu’elle se doutait bel et bien que ma venue était motivée.
Je suis une personne pragmatique dans la vie. Pour ainsi dire, l’une des plus pragmatique sans aucun doute. En tout cas, c’était le cas avant que je ne retrouve ma fille. Aussi, ai-je rapidement habitué les gens et surtout mes collègues à comprendre que je ne fais jamais rien sans aucune raison, même s’il est souvent complexe de percevoir mes motivations réelles. Je suis un peu comme ça, à toujours déguiser la personne que je suis. Je n’ai pas décidé d’arborer un masque au travail sans raison. Nous portons tous des masques à tout bout de champ. Pour ma part, je suis un peu comme une gigogne avec des masques.
Toutefois Riven s’attend maintenant à une demande de ma part et elle a bien raison. D’un pas délicat je fais aller mon corps jusqu’à l’un de ces sièges confortables se trouvant devant son bureau aux proportions démesurées même pour elle. Je jette un rapide coup d'oeil sur le marteau, entouré par ces deux personnages marquant le bien le mal sans doute. Me rendant rarement à son tribunal, je dois bien avouer que je n’ai que rarement vu cet artefact et jamais d’aussi près. Il faut bien dire qu’il est assez impressionnant. On peut presque sentir la magie incroyable qui réside à l’intérieur, bien qu’ici il ne soit pas utile sans son socle se trouvant à la tribune de juge où président Riven.
Irina ▬ Comme vous tu me connais bien très chère amie.Je ne pouvais alors pas m’empêcher d'arborer un sourire mutin pour ne pas dire enjôleur. Il y avait toujours ce petit jeu de séduction entre nous. Nous étions deux femmes volcaniques dans le fond qui avions la passion du jeu et de la manipulation. Bien que pour Riven, le jeu était souvent bien plus court. C’est une femme incroyablement franche qui au bout d’un moment cesse de tourner autour du pot.
Irina ▬ Je viens te voir car une affaire va éclabousser l’un de mes hommes, tout du moins un de mes hommes pour l’instant. J’aimerai t’entretenir à ce sujet.Je connais Riven depuis deux ans maintenant. C’est moi qui avais fait son entretien à l’époque. Je sais à quel point elle aime etre très informée de tout ce qui se passe dans le giron de son domaine d'action et plus encore. Elle avait pris un mois de son temps après son investiture pour passer en revue les dossiers de la précédente Justice, mais aussi tout ce qui pouvait toucher de prêt ou de loin à son enclave. Il était donc du domaine du plausible qu’elle ait lu le dossier d’intervention de mon service sur le cas O’Brien.
Irina ▬ Le cas O’Brien te dit-il quelque chose ou dois-je te faire un petit topo de situation avant ça ?Je m’aperçut qu’il était peu probable qu'elle ait retenu cette histoire sans intérêt dans les dossiers. C'était le but d’ailleurs.
Etilya sur DK RPG
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Mar 12 Nov 2019 - 21:57
J'avais donc vu juste. Après tout, ce n'était pas bien compliqué à discerner. Elle me mettait ses atouts sous le nez, dans un mouvement de grâce insolente comme à chacun de ces moments où nous pouvons nous retrouver toutes les deux. Depuis le temps, nous avions entrepris cette petite danse charmeuse entre nous, bien que nos pas restaient silencieux sur le pavé. Mais je me doutais que la suite de cette entrevue improvisée avait un but. Fujibayashi ne débarquait jamais quelque part sans aucune raison apparente. Aussi, je me dressais sur mon siège, le buste légèrement en avant pour mieux répondre à son attente, les doigts entrelacés dans une posture quelque peu séductrice.
Enfin, elle se décida à mettre le sujet sur la table, revenant à un sérieux habituel et rompre l'ambiance tamisée entretenue à son arrivée. L'un de ses hommes ? De qui pouvait-elle bien parler ?
Il était assez rare que ma chère collègue souhaite s'entretenir sur un élément de son équipe. Mais j'avais cette fameuse sensation que l'enjeu restait tout autre. Elle souhaitait protéger quelqu'un, ce qui restait d'autant plus surprenant. Je ne lui connaissais pas d'attache particulière, hormis peut-être son apprentie, Tsukishima, bien que leur relation soit assez confuse.
Je ne possédais pas cette habitude de fouiner dans ses affaires, je la considérais assez pour m'en tenir à ses acquis et la laisser agir à sa guise. Ce qui en soi, révélait la profonde confiance que je portais en cette femme, moi, l'acharnée flambante qui tendait à remettre toujours en question les facultés des autres et leur fiabilité. On pouvait qualifier cela comme une déformation professionnelle ou bien parce que je ne portais quasiment personne en estime, simplement.
-J'en ai lu les grandes lignes, mais je ne me suis pas attardée sur le sujet. Après tout, il s'agit de l'un des tiens alors je ne vois pas pourquoi j'aurais entrepris de me pencher dessus. Tu sais très bien faire ces choses là toute seule.
Une jeune femme, humaine évidemment, sinon ce ne serait pas drôle, sauvée des griffes d'un vampire par... Oh. Cette sentinelle ! Ca me revenait. Il s'était fait démasquer de sa condition par cette mortelle en voulant la préserver. Mais j'avais décidé de ne pas m'en mêler, estimant que le Secret serait largement compétent pour s'occuper de cette bavure. Certains sorciers préféraient avoir à faire directement à elle pour ce type d'effraction, plutôt qu'à moi, dont le verdict ne prenait pas de détour. Ils craignaient l'exécution simple et net de leur existence, ce qui restait justifié. Si j'avais eu son cas entre les mains, il n'aurait certainement pas fait long feu. Après tout, rien ne l'avait encouragé à griller sa couverture pour une satanée humaine. A moins d'une obscure raison dont on m'avait épargnée le motif. Mais apparemment, elle avait déjà balayé le terrain pour me faire entendre que Tsukishima dégagera peut-être de ses rangs.
Néanmoins, sa venue ici envisageait qu'elle aurait peut-être besoin de mes services ou bien, d'une faveur. Je lui lançais un regard sceptique, tandis que je l'invitais de mes yeux bleus à poursuivre sur son discours. Je pouvais faire preuve de clémence, mais jusqu'à un certain stade et malgré ma bonne amitié portée sur sa gouverne, Fujibayashi n'échappait pas à cette règle : ce devait être totalement et indubitablement justifié en large et en travers. Les cadeaux ne faisaient clairement pas partis de mes codes de conduite. Accordé une entorse pour une personne et on vous sautera à la gorge pour les suivantes qui n'auront pas eu cette même chance. Ce qui, par conséquent, créera un déséquilibre évident dans la manière dont je traite chaque cas minutieusement. Je perdrais alors en étiquette et en crédibilité. Et cela, était ma foi, hors de question.
Mais trêve de réflexion, je me devais d'avoir en main tous les tenants et aboutissants de sa requête avant de me lancer dans ce genre de pensées.
-Je t'écoute. Je veux tous les détails. Tous, sans exceptions. N'omets rien qui puisse être utile à mon opinion ou à ce cas compromettant à l'avenir.
Il valait mieux tout me dire dans l'immédiat. Je ne souhaitais absolument pas découvrir quoique ce soit qui puisse me convaincre de douter de sa fiabilité, même si elle cherchait à protéger quelqu'un. Ca me ferait vraiment une belle jambe.
Enfin, elle se décida à mettre le sujet sur la table, revenant à un sérieux habituel et rompre l'ambiance tamisée entretenue à son arrivée. L'un de ses hommes ? De qui pouvait-elle bien parler ?
Il était assez rare que ma chère collègue souhaite s'entretenir sur un élément de son équipe. Mais j'avais cette fameuse sensation que l'enjeu restait tout autre. Elle souhaitait protéger quelqu'un, ce qui restait d'autant plus surprenant. Je ne lui connaissais pas d'attache particulière, hormis peut-être son apprentie, Tsukishima, bien que leur relation soit assez confuse.
Je ne possédais pas cette habitude de fouiner dans ses affaires, je la considérais assez pour m'en tenir à ses acquis et la laisser agir à sa guise. Ce qui en soi, révélait la profonde confiance que je portais en cette femme, moi, l'acharnée flambante qui tendait à remettre toujours en question les facultés des autres et leur fiabilité. On pouvait qualifier cela comme une déformation professionnelle ou bien parce que je ne portais quasiment personne en estime, simplement.
-J'en ai lu les grandes lignes, mais je ne me suis pas attardée sur le sujet. Après tout, il s'agit de l'un des tiens alors je ne vois pas pourquoi j'aurais entrepris de me pencher dessus. Tu sais très bien faire ces choses là toute seule.
Une jeune femme, humaine évidemment, sinon ce ne serait pas drôle, sauvée des griffes d'un vampire par... Oh. Cette sentinelle ! Ca me revenait. Il s'était fait démasquer de sa condition par cette mortelle en voulant la préserver. Mais j'avais décidé de ne pas m'en mêler, estimant que le Secret serait largement compétent pour s'occuper de cette bavure. Certains sorciers préféraient avoir à faire directement à elle pour ce type d'effraction, plutôt qu'à moi, dont le verdict ne prenait pas de détour. Ils craignaient l'exécution simple et net de leur existence, ce qui restait justifié. Si j'avais eu son cas entre les mains, il n'aurait certainement pas fait long feu. Après tout, rien ne l'avait encouragé à griller sa couverture pour une satanée humaine. A moins d'une obscure raison dont on m'avait épargnée le motif. Mais apparemment, elle avait déjà balayé le terrain pour me faire entendre que Tsukishima dégagera peut-être de ses rangs.
Néanmoins, sa venue ici envisageait qu'elle aurait peut-être besoin de mes services ou bien, d'une faveur. Je lui lançais un regard sceptique, tandis que je l'invitais de mes yeux bleus à poursuivre sur son discours. Je pouvais faire preuve de clémence, mais jusqu'à un certain stade et malgré ma bonne amitié portée sur sa gouverne, Fujibayashi n'échappait pas à cette règle : ce devait être totalement et indubitablement justifié en large et en travers. Les cadeaux ne faisaient clairement pas partis de mes codes de conduite. Accordé une entorse pour une personne et on vous sautera à la gorge pour les suivantes qui n'auront pas eu cette même chance. Ce qui, par conséquent, créera un déséquilibre évident dans la manière dont je traite chaque cas minutieusement. Je perdrais alors en étiquette et en crédibilité. Et cela, était ma foi, hors de question.
Mais trêve de réflexion, je me devais d'avoir en main tous les tenants et aboutissants de sa requête avant de me lancer dans ce genre de pensées.
-Je t'écoute. Je veux tous les détails. Tous, sans exceptions. N'omets rien qui puisse être utile à mon opinion ou à ce cas compromettant à l'avenir.
Il valait mieux tout me dire dans l'immédiat. Je ne souhaitais absolument pas découvrir quoique ce soit qui puisse me convaincre de douter de sa fiabilité, même si elle cherchait à protéger quelqu'un. Ca me ferait vraiment une belle jambe.
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Mer 13 Nov 2019 - 10:36
Voilà le visage de cette juge volcanique et terrible. Elle n’avait pas de cœur, mais des rouages à la place. Une implacable machine à faire appliquer la loi, voilà tout ce qu’elle était. Toutefois, il s’avère qu’une machine fait avec ce qu’elle a en données à traiter et donc mesurer la forme avec laquelle on donne l’information sera un avantage pour faire aller vaguement ma collègue dans le sens qui m’arrangerait.
Riven est à prendre avec des pincettes. Malgré le sort de résistance mentale que je suis encore en train de maîtriser, je ne suis certaine de pouvoir résister longtemps à un assaut de son sortilège de vérité. En plus de ça, elle me connaît bien depuis deux ans que nous travaillons ensemble et sait pertinemment que je suis une véritable teigne et génie dans l’art de travestir la vérité. Il est même étonnant que nous nous entendions si bien toutes les deux avec pourtant cette différence énorme qui devrait tracer une frontière infranchissable entre nous.
Le fait est que je ne suis vraiment partisante de l’application des lois telle qu’elle le fait. Certes les lois des sorciers sont les lois des sorciers. Toutefois, il y a une sorte de façon dont elle a d’appliquer la loi sans faire de quartier, froide et chirurgicale avec laquelle j’ai assez de mal. Les lois étant par définitions définies par une société en particulier, elles sont mouvantes et peuvent entrer en contradiction avec nos convictions profonde. Mais c’est ça le problème avec Riven. Les circonstances n’ont jamais aucune incidence sur son verdict si ce n’est une certaine clémence. C’est ce paradoxe que je n’arrive pas à saisir chez elle qui est pourtant intelligente. Equité n’est pas justice.
Pour arriver à faire que Shinji ne soit pas puni, ne serait-ce qu’un peu, il allait falloir que je fasse des pieds et des mains et surtout être sûre de mon coup. Si je dis un mot de travers, cette machine implacable en face de moi ne sera pas dupe et ne lui accordera aucun répit.
Riven est à prendre avec des pincettes. Malgré le sort de résistance mentale que je suis encore en train de maîtriser, je ne suis certaine de pouvoir résister longtemps à un assaut de son sortilège de vérité. En plus de ça, elle me connaît bien depuis deux ans que nous travaillons ensemble et sait pertinemment que je suis une véritable teigne et génie dans l’art de travestir la vérité. Il est même étonnant que nous nous entendions si bien toutes les deux avec pourtant cette différence énorme qui devrait tracer une frontière infranchissable entre nous.
Le fait est que je ne suis vraiment partisante de l’application des lois telle qu’elle le fait. Certes les lois des sorciers sont les lois des sorciers. Toutefois, il y a une sorte de façon dont elle a d’appliquer la loi sans faire de quartier, froide et chirurgicale avec laquelle j’ai assez de mal. Les lois étant par définitions définies par une société en particulier, elles sont mouvantes et peuvent entrer en contradiction avec nos convictions profonde. Mais c’est ça le problème avec Riven. Les circonstances n’ont jamais aucune incidence sur son verdict si ce n’est une certaine clémence. C’est ce paradoxe que je n’arrive pas à saisir chez elle qui est pourtant intelligente. Equité n’est pas justice.
Pour arriver à faire que Shinji ne soit pas puni, ne serait-ce qu’un peu, il allait falloir que je fasse des pieds et des mains et surtout être sûre de mon coup. Si je dis un mot de travers, cette machine implacable en face de moi ne sera pas dupe et ne lui accordera aucun répit.
Irina ▬ Pour te la faire simple, c’est une histoire des plus banale d’exercice de la magie devant témoin, lors d’une agression de vampire. Ça c’est le rapport officiel. Cependant il y a un rapport officieux au sujet de cette affaire. Mademoiselle O’Bien a été témoin une deuxième fois d’usage illicite de la magie dans le cadre d’un duel de sorcier. Les deux duellistes se trouvaient être Tsukishima Shinji et un de ses rivaux de l’école qui ne le portait pas dans son cœur.Pour l’instant donc histoire toute à fait banale et générée presque quotidiennement par mes services sans que cela n’implique la Justice pour autant. Mais il fallait que je choisisse avec soin mes mots pour la suite.
Irina ▬ Il s’avère que miss O’Bien s’est montré bien plus coriace à la suppression mémorielle pour une raison qui m’échappe. Je l’ai alors placé dans le secteur fermé de mon pavillon psychiatrie où je travaille et fait disparaître son existence des souvenirs de sa famille. Le seul problème est qu’elle a fini par réussir à trouver un allié la faisant sortir de l’établissement et qu’elle court dans les rues. En soit, rien de très grave tu me l’accorderas. Ma sentinelle Tsukishima est déjà sur le coup et l’a localisé.Ce qui est bien dans l’art de mentir avec soin, c’est lorsque qu’on ment le moins possible et pour le moment, tout est vrai. On oubli juste les intermédiaires.
Irina ▬ Je suis là pour demander en son nom une indulgence judiciaire, une dérogation exceptionnelle pour que Tsukishima Shinji puisse partager le secret avec cette fille dont visiblement il m’a fait part des sentiments forts.Tout ce que j’espérai maintenant c’était qu’elle n’était pas trop proche de Thomas et qu’il ne lui avait pas parlé d’une humaine à la recherche de Shinji. Sinon, ma belle histoire s’éffondre avec l’idée que Shinji puisse l’avoir aimé avant.
Etilya sur DK RPG
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Mer 13 Nov 2019 - 20:59
Elle avait changé. Ce n'était pas forcément notable dans son attitude de tous les jours car elle excellait toujours dans son domaine. Non, c'était bien autre chose, à peine discernable mais que je pouvais entrevoir légèrement à force de la côtoyer. Elle me semblait moins rigide, plus souple dans ses mots et dans son esprit. Lors de notre petite discussion au café de l'école des sorciers, elle avait beau avoir conservé son masque, une forme de fatigue et un relent de tristesse s'étaient imprégnés quelque part dans son cœur. Ca m'avait d'ailleurs largement étonnée, pensant que ce n'était qu'une mauvaise passe. Mais finalement, là voilà qui tentait de quémander une requête dont elle aurait ri lors de notre toute première rencontre. La rancœur s'était apaisée ou plutôt raisonnée. Je le sentais et ça ne me plaisait pas du tout. Sa colère, après tout, avait toujours été une motivation acharnée pour s'investir au mieux dans son travail. Je craignais clairement une baisse de ses capacités. Les émotions, quand elles vous tiennent, vous rendent vulnérables.
-Fujibayashi-san. J'espère que tu sais qu'omettre des lignes dans une histoire, revient à me les dissimuler et donc, à me mentir.
Je l'observais d'un air grave et sévère, tandis que je posais mes mains sur mon fauteuil, le dos bien droit. C'était une plaisanterie de très mauvais goût. J'en vins même à songer que je devrais utiliser mon sort du serment pour lui faire cracher tous les morceaux camouflés dans l'ombre de ce tableau répugnant. Cela ne me plaisait pas du tout et il suffisait de lire mon visage pour le deviner. Mais en y réfléchissant, ce qui me sidérait le plus finalement, restait sa position face à cette affaire. Qu'est ce qu'il t'arrivait, Irina ?
-Je vais être franche. En admettant que tu m'aies tout dit, bien que j'en doute formellement, tu penses vraiment que je lui accorderais cette faveur ? Même en tentant de pencher légèrement la balance en sa faveur, tu as bien conscience que tu débarques ici, dans mon bureau, mettant en avant ton échec que de ne pas pouvoir gérer la mémoire d'une mortelle pour une raison ignorée. Alors soit, ce n'est pas de ta faute. Mais dans un presque non dit, tu as jugé que la seule alternative trouvée pour sauver cette bavure, est de la laisser en pleine conscience de notre existence. Puis, la cerise sur le gâteau, tu joues réellement la carte de l'amour entre deux êtres que tout oppose, auxquels tu souhaites offrir ta bénédiction, à moi ?
Mes sourcils se froncèrent face à cette démonstration plus que déroutante de la part de cette amie. Elle restait certes, totalement impassible devant moi, s'attendant certainement à ce genre de réaction de ma part. Après tout, elle me connaissait assez pour l'avoir anticipé. Mais je sentais qu'elle patientait tout de même, dans un petit espoir fragile, que ne vienne le fin mot de l'histoire.
-Fujibayashi-san. Si tu avais été quelqu'un d'autre, je t'aurais sûrement chassée pour bien moins que ça.
Mais ce n'était pas quelqu'un d'autre. Et je la laissais demeurer assise dans mon fauteuil, en face de moi alors que je baignais dans l'incompréhension.
-Tu as bien conscience qu'elle a sûrement déjà dévoilé notre identité à la personne qui l'a récupéré. Après tout, c'est toi la professionnelle sur le plan psychologique, je ne t'apprends rien, elle s'est sûrement confiée. Et c'est sûrement ce qui m'effraie le plus de ta part. Il y a eu une fuite et tu comptes la laisser se déverser et se propager. Mais le plus sidérant, est ta volonté d'accorder une chance à une humaine. Tu prends partie sur les deux fronts.
C'était certainement trop tard, de toute façon. Même si son Shinji adoré l'avait retracé, le mal avait été fait et il allait falloir courir après pour le réparer. Il suffisait qu'elle fasse comme d'habitude, manipuler l'esprit des cibles et s'en était terminé. Mais on ne pouvait clairement pas se permettre de perdre autant de temps pour ces inepties et la laisser impunément divulguer notre existence.
-Tu connais les règles, Irina-san. Tu connais mes règles, plus précisément. Une telle chose, ne peut se produire. Je peux encore sauver les fesses de ta sentinelle mais on ne peut décemment pas laisser cette humaine dévoiler le poteau rose. Bon sang, tu es le Secret !
Je ne savais vraiment pas quoi en penser. Ou plutôt, je ne savais vraiment pas comment elle pensait, à cet instant précis. C'était un retournement inattendue de la situation. Je me demandais même si j'avais bien Irina Fujibayashi en face de moi.
-Préservation de l'espèce avant tout, il faut la supprimer du tableau. Et tu le sais.
Et si ce sorcier comptait se rebeller pour cet acte de quelque manière qu'il soit, il répondrait également de son sort. C'était comme ça.
Je laissais le silence planer. Alors que je comptais la congédier, je fermais les yeux un instant, poussant un soupir détonant, emprunt d'agacement et de fatigue. Une idée vague me vint à l'esprit, flottante, comme un mirage étrange qui permettrait au destin de sceller leur avenir du bon, comme du mauvais côté. Une pièce jetée en l'air, avec un pile ou face implacable, où on laisserait les événements décider de leur sentence.
-Je ne peux pas accepter cette demande, elle n'est clairement pas légitime. Toutefois... Je levais mon index en l'air en l'agitant doucement sous mon nez. Je peux te faire une fleur, à ma façon.
A prendre ou à laisser. Si refus il y avait, je n'hésiterais pas une seule seconde à lâcher les chiens sur eux.
-J'accepterai de les laisser tranquille, à une seule condition. Faire choir le statut de sorcier de Shinji Tsukishima. Après tout, s'il devient humain, les lois de la Justice des sorciers ne pourront plus l'atteindre. Je me déchargerais complètement de ces agissements. Il pourra vivre son histoire avec cette O'Brien comme bon lui semble, toutefois, il ne bénéficiera d'aucune protection de notre part. Et il va s'en dire, tu devras te charger de faire le ménage au sujet de ces confessions envolées. S'il l'aime véritablement comme il l'insinue, ma proposition est loin d'être déraisonnable.
Je trouvais que ce marché restait assez équitable, à l'image d'une souplesse toutefois contenue dont je pouvais faire preuve en de rares occasions. On laisserait le sort de ces deux amants entre les mains du destin. La suite ne nous regarderait pas, bien qu'il faille tout de même garder un œil sur eux pour des raisons évidentes de confidence sur notre communauté.
-J'espère seulement profondément que tu te souviennes de la place que tu tiens en nos rangs. Et à l'avenir, n'essaie plus de me cacher quoique ce soit quand je te le demande explicitement.
Au final, ce qui me chiffonnait le plus, restait toujours, ce comportement totalement contradictoire de ce qu'elle affichait d'habitude. Et je me devais de lui souligner. Pour cette fois, je ferais l'impasse sur son attitude mais vraiment, parce qu'il s'agissait d'elle. Il ne faudrait pas que cela se reproduise.
-Alors, qu'en dis-tu ?
-Fujibayashi-san. J'espère que tu sais qu'omettre des lignes dans une histoire, revient à me les dissimuler et donc, à me mentir.
Je l'observais d'un air grave et sévère, tandis que je posais mes mains sur mon fauteuil, le dos bien droit. C'était une plaisanterie de très mauvais goût. J'en vins même à songer que je devrais utiliser mon sort du serment pour lui faire cracher tous les morceaux camouflés dans l'ombre de ce tableau répugnant. Cela ne me plaisait pas du tout et il suffisait de lire mon visage pour le deviner. Mais en y réfléchissant, ce qui me sidérait le plus finalement, restait sa position face à cette affaire. Qu'est ce qu'il t'arrivait, Irina ?
-Je vais être franche. En admettant que tu m'aies tout dit, bien que j'en doute formellement, tu penses vraiment que je lui accorderais cette faveur ? Même en tentant de pencher légèrement la balance en sa faveur, tu as bien conscience que tu débarques ici, dans mon bureau, mettant en avant ton échec que de ne pas pouvoir gérer la mémoire d'une mortelle pour une raison ignorée. Alors soit, ce n'est pas de ta faute. Mais dans un presque non dit, tu as jugé que la seule alternative trouvée pour sauver cette bavure, est de la laisser en pleine conscience de notre existence. Puis, la cerise sur le gâteau, tu joues réellement la carte de l'amour entre deux êtres que tout oppose, auxquels tu souhaites offrir ta bénédiction, à moi ?
Mes sourcils se froncèrent face à cette démonstration plus que déroutante de la part de cette amie. Elle restait certes, totalement impassible devant moi, s'attendant certainement à ce genre de réaction de ma part. Après tout, elle me connaissait assez pour l'avoir anticipé. Mais je sentais qu'elle patientait tout de même, dans un petit espoir fragile, que ne vienne le fin mot de l'histoire.
-Fujibayashi-san. Si tu avais été quelqu'un d'autre, je t'aurais sûrement chassée pour bien moins que ça.
Mais ce n'était pas quelqu'un d'autre. Et je la laissais demeurer assise dans mon fauteuil, en face de moi alors que je baignais dans l'incompréhension.
-Tu as bien conscience qu'elle a sûrement déjà dévoilé notre identité à la personne qui l'a récupéré. Après tout, c'est toi la professionnelle sur le plan psychologique, je ne t'apprends rien, elle s'est sûrement confiée. Et c'est sûrement ce qui m'effraie le plus de ta part. Il y a eu une fuite et tu comptes la laisser se déverser et se propager. Mais le plus sidérant, est ta volonté d'accorder une chance à une humaine. Tu prends partie sur les deux fronts.
C'était certainement trop tard, de toute façon. Même si son Shinji adoré l'avait retracé, le mal avait été fait et il allait falloir courir après pour le réparer. Il suffisait qu'elle fasse comme d'habitude, manipuler l'esprit des cibles et s'en était terminé. Mais on ne pouvait clairement pas se permettre de perdre autant de temps pour ces inepties et la laisser impunément divulguer notre existence.
-Tu connais les règles, Irina-san. Tu connais mes règles, plus précisément. Une telle chose, ne peut se produire. Je peux encore sauver les fesses de ta sentinelle mais on ne peut décemment pas laisser cette humaine dévoiler le poteau rose. Bon sang, tu es le Secret !
Je ne savais vraiment pas quoi en penser. Ou plutôt, je ne savais vraiment pas comment elle pensait, à cet instant précis. C'était un retournement inattendue de la situation. Je me demandais même si j'avais bien Irina Fujibayashi en face de moi.
-Préservation de l'espèce avant tout, il faut la supprimer du tableau. Et tu le sais.
Et si ce sorcier comptait se rebeller pour cet acte de quelque manière qu'il soit, il répondrait également de son sort. C'était comme ça.
Je laissais le silence planer. Alors que je comptais la congédier, je fermais les yeux un instant, poussant un soupir détonant, emprunt d'agacement et de fatigue. Une idée vague me vint à l'esprit, flottante, comme un mirage étrange qui permettrait au destin de sceller leur avenir du bon, comme du mauvais côté. Une pièce jetée en l'air, avec un pile ou face implacable, où on laisserait les événements décider de leur sentence.
-Je ne peux pas accepter cette demande, elle n'est clairement pas légitime. Toutefois... Je levais mon index en l'air en l'agitant doucement sous mon nez. Je peux te faire une fleur, à ma façon.
A prendre ou à laisser. Si refus il y avait, je n'hésiterais pas une seule seconde à lâcher les chiens sur eux.
-J'accepterai de les laisser tranquille, à une seule condition. Faire choir le statut de sorcier de Shinji Tsukishima. Après tout, s'il devient humain, les lois de la Justice des sorciers ne pourront plus l'atteindre. Je me déchargerais complètement de ces agissements. Il pourra vivre son histoire avec cette O'Brien comme bon lui semble, toutefois, il ne bénéficiera d'aucune protection de notre part. Et il va s'en dire, tu devras te charger de faire le ménage au sujet de ces confessions envolées. S'il l'aime véritablement comme il l'insinue, ma proposition est loin d'être déraisonnable.
Je trouvais que ce marché restait assez équitable, à l'image d'une souplesse toutefois contenue dont je pouvais faire preuve en de rares occasions. On laisserait le sort de ces deux amants entre les mains du destin. La suite ne nous regarderait pas, bien qu'il faille tout de même garder un œil sur eux pour des raisons évidentes de confidence sur notre communauté.
-J'espère seulement profondément que tu te souviennes de la place que tu tiens en nos rangs. Et à l'avenir, n'essaie plus de me cacher quoique ce soit quand je te le demande explicitement.
Au final, ce qui me chiffonnait le plus, restait toujours, ce comportement totalement contradictoire de ce qu'elle affichait d'habitude. Et je me devais de lui souligner. Pour cette fois, je ferais l'impasse sur son attitude mais vraiment, parce qu'il s'agissait d'elle. Il ne faudrait pas que cela se reproduise.
-Alors, qu'en dis-tu ?
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Mer 13 Nov 2019 - 21:32
Je vis avec tristesse que malheureusement la belle histoire que j’ai narrée à Riven n’a pas marché le moins du monde. Quel dommage. Enfin, j’aurais essayé. Au moins on peut dire qu’elle est perspicace c’est déjà ça.
Elle me fit alors un véritable plaidoyer tout droit sorti d’un mauvais téléfilm où le procureur met la pression sur un hors la loi de bas étage. Mais pour qui elle se prend celle-là pour me faire ainsi la leçon. Il se pourrait bien que le pouvoir lui monte à la tête finalement. Comme quoi, viser une couronne aussi clinquante à n’importe qui peut avoir des effets à long terme. Sans doute un défaut de l’irrigation de son cerveau, son égo pompant tout le reste.
Irina ▬ Tu sais très bien que je n’ai besoin de toi sur cette affaire que pour éviter des mois de paperasse à ce jeune homme. Ne me prend pas pour une chienne venant quémander pitance auprès de sa maîtresse Riven.Elle voulait tomber les masques ? Nous pouvons être deux à joueur sur ce terrain-là. Crois-moi ma douce, tu n’es pas la personne qui m’impressionne le plus en ce monde et encore moins quelqu’un que je crains.
Irina ▬ Tu parles de “tes” règles comme si tu les avaient instauré. Tu oublies vite d’un coup que tu n’es qu’une machine à exercer la loi. Il se trouve qu’au vu des témoignages, la loi va peut aller dans le sens de ce jeune sorcier. Alors... ferais tu pour une fois preuve en fin de compte d’opinion personnelle ? Aurais-tu... un avis intime sur ce qui devrait arriver à ce jeune homme ? Bien étrange venant de toi.Je ne pouvais retenir un rire. Quand on voit avec quelle puissance elle vient à essayer de me faire la leçon, j’ai presque l’impression que la seule idée que Shinji puisse finir avec une humaine est la cause de tout ce trouble dans la pièce. Je crois presque avoir la conversation passée avec Eiko.
Supprimer la jeune O’Brien, en voilà une idée qu’elle est bonne. Si Eiko à l’époque ne m’avait pas demandé pour une raison inconnue de ne pas le faire, nous n’en serions pas à ce point de merde dans tous. Non Riven ne m’impressionne aucunement en cet instant. Je n’éprouve pas de peur, pas de remords. A vrai dire, je doute même d’avoir de la compassion pour cette petite. Tout ce que je fais maintenant, c’est tenter de préserver la carrière d’un jeune homme talentueux en espérant qu’il me remerciera de cela en restant à mon service, rien de plus.
S’il devient un simple humain, autant dire que ce ne sera pas possible. Toutefois, je n’arrive pourtant pas à m’arrêter de rire.
J’en viens à me calmer pour reprendre mon souffle et répondre à la tirade au combien granguignolesque de ma consœur.
Irina ▬ Tu as raison. J’ai oublié plusieurs points de l’histoire. Comme le fait que la personne qui la protège n’est autre que l’ordre des Chevalier des Ombres et son chef. Celui qui dispose d’une protection et d’un sauve-conduit de l’Enclave Norvégienne. Ainsi que le fait que la Sagesse a déjà pris contact avec la jeune fille. Donc dans cette histoire, autant dire qu’il y a un membre de l’Enclave qui sera capable d’accorder la bénédiction exceptionnelle que Shinji Tsukishima ait le droit de divulguer de manière légale le secret à une femme qu’il aime. J’ai même déjà rédigé un courrier officielle que je lui ai remis pour soutenir la démarche. Ma seule présence ici comme je le disais, était de te demander de donner un coup de pouce à l’administration car c’est sous ta supervision.Puis mon visage se durci à nouveau de plus bel.
Irina ▬ Mais ne crois pas que je suis là pour ta permission. Je ne demande aucune permission Riven, aucun pardon. Tu veux tenter de faire de lui un exemple ? Fais comme tu l’entends. Nous nous reverrons au sein de ton tribunal avec tous ceux qui soutiendrons Tsukishima pour réclamer clémence.Je commençais à lui tourner le dos tout en marchant d’un pas plus caractéristique de ma personne. Soudain, je me figeais en soupirant.
Irina ▬ Il va falloir un jour que tu vois quels sont tes démons intérieurs. Aujourd’hui, la machine de la justice prend parti. Sois-tu es dépourvu de sentiments, soit tu les as tellement enfouis que tu t’oublies.
Donc merci de ta proposition, mais non merci.
Etilya sur DK RPG
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Mer 13 Nov 2019 - 23:23
Un sourire en coin pourfendit mon visage. Voyez-vous cela, elle se mettait en colère. A vrai dire, je savais pertinemment qu'elle ne se soumettrait pas à des négociations. Elle avait beau insinué ne pas avoir besoin de mon aide, ce qui restait le cas, bien entendu, elle s'était quand même apprêtée pour le faire. Finalement, elle invoquait l'air de rien, un zeste de parfum de ma clémence. Elle m'avait clairement demandé une dérogation et pas seulement un coup de pouce administratif. Il y avait un écart énorme entre ces deux versions ma grande.
J'attendais, patiemment, que ses ardeurs se déploient alors que je me contentais de l'écouter sans ciller. Il était déjà arrivé, par le passé, que nous ne soyons pas sur la même longueur d'onde mais pas au point de la voir bondir comme une lionne. Mais je la retrouvais là, féroce et téméraire, comme à son premier jour. Je trouverais presque sa réaction rassurante. Elle n'avait pas perdu de sa superbe, et se montrait aussi cinglante que l'emprise d'une mâchoire qui se refermait sur ma jambe sans lâcher prise. Elle ne se laissait pas intimidée et encore heureux, parce que ça aurait terminé de me surprendre.
J'haussais les épaules, amusée par cet emportement soudain. Si elle était une tempête outrageuse, je restais bien calme comme l'eau d'un lac. Je ne sortirais pas les griffes de mon côté, il ne servirait à rien que je renchérisse dans son état.
-Il est très exact de préciser que je ne suis qu'une machine à appliquer des règles ancestrales, que je me dois d'invoquer et d'incarner. Si tu n'as pas besoin de moi, alors ne viens pas te pointer si c'est pour te conduire comme une furie l'instant d'après. Pour temporiser la paperasse dis-tu ? Tu savais, rien qu'en franchissant les portes de ce bureau, que ton discours ne me convaincrait pas en plus de ne pas tout mettre sur la table.
Elle s'attendait réellement à ce que je lui lâche un « oh mais bien-sûr ma grande, aucun problème, je signe tout de suite ». La confrontation aurait été imminente, par évidence même. Si elle avait déjà tout le soutien nécessaire, je ne voyais pas pour quelle raison elle traînait sa silhouette ici. Toutefois, je me devais de temporiser cette cadence frénétique dans laquelle elle s'était jetée. Si j'avais pris la peine de présenter ce compromis, c'était bien par estime pour sa personne et rien d'autre. Mon opinion personnelle ? Je les aurais tous les deux foudroyés sur place si cela ne tenait qu'à moi. Mais j'avais pris pour habitude de passer totalement outre mon propre avis en l'éclipsant totalement. Je regretterais presque de m'être montrée humble et d'avoir fait l'effort de réfléchir même quelques secondes à une proposition.
-Tu sais bien que je n'ai pas d'avis, voyons, Fujibayashi-san. Soulignai-je malicieusement.
La voilà qui partait dans un rire affable, tout à son honneur et à son image. Je lui aurais presque proposé un mouchoir pour essuyer les quelques larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Mère pensait que je n'avais pas d'humour, peut-être aurait-elle changé d'avis en assistant à cette scène. Apparemment, j'étais très douée.
Et puis sans aucune faille, elle me balançait toutes les informations qu'elle avait pris soin de dissimuler quelques instants plus tôt. Autant dire qu'il y en avait énormément à prendre en compte. Des éléments qui s'ajoutaient au cadre et qui pouvaient donc, expressément, faire pencher la balance d'un côté plus favorable. Je ne voyais vraiment pas pourquoi elle n'avait pas tout révélé dès le début, ça nous aurait évité cette crise de nerf complètement infante et inutile. J'avais bien conscience que cette femme ne demandait pas pardon, mais je tendais quand même à l'excuser silencieusement pour cet affront. La rancune n'était pas une de mes caractéristiques.
-Bien. Nous y voilà. Tu vois, quand tu veux.
Je l'invitais de nouveau, d'un geste avenant, à rester dans cette pièce avant qu'elle ne décampe. Pas que je me trouvais particulièrement touchée par cette menace évidente où le monde se liguerait contre moi. J'avais l'habitude qu'on me déteste. J'avais l'habitude qu'on tente de me mettre des bâtons dans les roues. A l'égale de ma consœur, j'en avais vu bien d'autre. Évidemment, la Sagesse se trouvait directement impliqué, ce qui ne m'étonnait guère. Mais pour une personne accusant le Secret d'obstruction à la Loi suite aux aventures d'Irina, il ne manquait clairement pas de culot de ne pas non plus m'avoir entretenue à ce sujet. Ou bien était-ce simplement, de la sagesse.
-J'ai déjà donné bien des exemples et je constate que ça ne suffit apparemment pas à dissuader les troupes. Encore moins avec ce que tu me présentes.
Là voguait mon seul regret. Irina avait la fâcheuse tendance à obtenir tout ce qu'elle souhaitait, surtout si elle avait décidé d'y mêler Tel-san. Mais les faits et les conséquences restaient gravées, il y avait un risque. Toujours. Mais je conservais toutefois ces éléments ajoutés à ma banque d'information.
-Si tu me dis que cette femme se trouve entre les mains du chef des chevaliers des ombres avec lequel nous avons passé un accord, en plus d'avoir établi une communication avec notre Sagesse, ces éléments joueront forcément en sa faveur. Tu as l'air de tenir particulièrement à cette sentinelle et je sais que tu y mettras les moyens.
Je passais en revue la situation. Je pouvais largement m'arranger pour contribuer à l'échec cuisant de ce plaidoyer. Mais en y réfléchissant à deux fois, avec cet Aaren Hermanson, si nous touchions à un cheveu d'O'Brien, les conséquences seraient pour le moins encombrantes. Mais là n'était pas le but. Je ne pouvais décemment pas m'évertuer, tout le temps, à punir l'univers entier. Je me devais de peser le pour et le contre telle une balance qui faisait tanguer ses contrepoids, dans une impartialité totale, pour aboutir à un résultat plus équitable. Mais il résidait tout de même un nœud dans cette réflexion.
Suite à ce constat, je soufflais un peu, pour rendre ma décision et me pinça très fortement la lèvre comme si de l'acide venait de ma brûler la bouche. Je n'en revenais toujours pas de ce que je comptais annoncer. Je n'étais pourtant pas sénile. Je ressentais cette espèce de tornade violente qui me déchirait les poumons, allant totalement à l'encontre de mes principes fondamentaux. Cet effort, totalement surhumain et abject contre lequel je me heurtais, me donnait la nausée.
Je levais donc à nouveau les yeux vers elle, revenant à la terre ferme alors que mon esprit s'était déconnecté quelque temps.
-J'accepte de faire passer plus rapidement ce dossier. Les éléments donnés sauront certainement pencher la balance en sa faveur pour la dérogation. Car c'est de ça dont il s'agit, plus qu'un simple coup de pouce, n'est-ce pas ma chère ? Autant te prévenir, je le priverai de sa condition un temps établi avec un avertissement en prime. Je ne peux pas le laisser impuni. Au vue des éléments, je me dois de prendre en compte ses effractions.
Et le bouquet final, celui qui faisait certainement l'effet d'une bombe dans mon estomac, m'arrachant la trachée au passage.
-Quant à ta requête, tu as ma parole la plus sacrée : je lui offrirai le droit de partager son secret avec Alyssa O'Brien.
Pour un peu, je m'étranglerais presque sur place. Pour une fois dans sa misérable vie, la machine avait sauté un engrenage. Je ne savais pas véritablement de quoi il en retournait au sujet de mes sentiments. Je les voyais comme une chose horrible qui ne pouvait qu'ébranler mon jugement impartial et implacable. Si je devais les laisser m'envahir, je ne serais plus apte à rester assise sur ce fauteuil. Je n'avais aucune idée où je les avais rangé, ou si je n'en possédais, mais en attendant, cette insensibilité m'arrangeait convenablement.
Toutefois, je me devais d'appliquer l'exemple et l'accord que j'affirmais me donnait des sueurs froides, allant en totale contradiction avec mes habitudes.
-Aucune idée, Fujibayashi-san.
J'avais lâché cette phrase dans un souffle, le regard un peu vaseux, tellement cette décision m'avait essoufflée comme si j'avais couru trente kilomètres sans m'arrêter.
-Peut-être que je pourrais te consulter un jour, qui sait ? Tu as un prix pour les collègues ?
Je me mis à rire tellement cette idée était gênante et complètement à côté de ma personne. Enfin, je n'étais plus à ça près, cette nuit, après tout. Mais je réalisais que parfois, dans sa laideur la plus subtile, l'affection et la solidarité pouvaient gagner plus de terrain que de simples règles. Parfois, c'était juste plus fort.
J'attendais, patiemment, que ses ardeurs se déploient alors que je me contentais de l'écouter sans ciller. Il était déjà arrivé, par le passé, que nous ne soyons pas sur la même longueur d'onde mais pas au point de la voir bondir comme une lionne. Mais je la retrouvais là, féroce et téméraire, comme à son premier jour. Je trouverais presque sa réaction rassurante. Elle n'avait pas perdu de sa superbe, et se montrait aussi cinglante que l'emprise d'une mâchoire qui se refermait sur ma jambe sans lâcher prise. Elle ne se laissait pas intimidée et encore heureux, parce que ça aurait terminé de me surprendre.
J'haussais les épaules, amusée par cet emportement soudain. Si elle était une tempête outrageuse, je restais bien calme comme l'eau d'un lac. Je ne sortirais pas les griffes de mon côté, il ne servirait à rien que je renchérisse dans son état.
-Il est très exact de préciser que je ne suis qu'une machine à appliquer des règles ancestrales, que je me dois d'invoquer et d'incarner. Si tu n'as pas besoin de moi, alors ne viens pas te pointer si c'est pour te conduire comme une furie l'instant d'après. Pour temporiser la paperasse dis-tu ? Tu savais, rien qu'en franchissant les portes de ce bureau, que ton discours ne me convaincrait pas en plus de ne pas tout mettre sur la table.
Elle s'attendait réellement à ce que je lui lâche un « oh mais bien-sûr ma grande, aucun problème, je signe tout de suite ». La confrontation aurait été imminente, par évidence même. Si elle avait déjà tout le soutien nécessaire, je ne voyais pas pour quelle raison elle traînait sa silhouette ici. Toutefois, je me devais de temporiser cette cadence frénétique dans laquelle elle s'était jetée. Si j'avais pris la peine de présenter ce compromis, c'était bien par estime pour sa personne et rien d'autre. Mon opinion personnelle ? Je les aurais tous les deux foudroyés sur place si cela ne tenait qu'à moi. Mais j'avais pris pour habitude de passer totalement outre mon propre avis en l'éclipsant totalement. Je regretterais presque de m'être montrée humble et d'avoir fait l'effort de réfléchir même quelques secondes à une proposition.
-Tu sais bien que je n'ai pas d'avis, voyons, Fujibayashi-san. Soulignai-je malicieusement.
La voilà qui partait dans un rire affable, tout à son honneur et à son image. Je lui aurais presque proposé un mouchoir pour essuyer les quelques larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Mère pensait que je n'avais pas d'humour, peut-être aurait-elle changé d'avis en assistant à cette scène. Apparemment, j'étais très douée.
Et puis sans aucune faille, elle me balançait toutes les informations qu'elle avait pris soin de dissimuler quelques instants plus tôt. Autant dire qu'il y en avait énormément à prendre en compte. Des éléments qui s'ajoutaient au cadre et qui pouvaient donc, expressément, faire pencher la balance d'un côté plus favorable. Je ne voyais vraiment pas pourquoi elle n'avait pas tout révélé dès le début, ça nous aurait évité cette crise de nerf complètement infante et inutile. J'avais bien conscience que cette femme ne demandait pas pardon, mais je tendais quand même à l'excuser silencieusement pour cet affront. La rancune n'était pas une de mes caractéristiques.
-Bien. Nous y voilà. Tu vois, quand tu veux.
Je l'invitais de nouveau, d'un geste avenant, à rester dans cette pièce avant qu'elle ne décampe. Pas que je me trouvais particulièrement touchée par cette menace évidente où le monde se liguerait contre moi. J'avais l'habitude qu'on me déteste. J'avais l'habitude qu'on tente de me mettre des bâtons dans les roues. A l'égale de ma consœur, j'en avais vu bien d'autre. Évidemment, la Sagesse se trouvait directement impliqué, ce qui ne m'étonnait guère. Mais pour une personne accusant le Secret d'obstruction à la Loi suite aux aventures d'Irina, il ne manquait clairement pas de culot de ne pas non plus m'avoir entretenue à ce sujet. Ou bien était-ce simplement, de la sagesse.
-J'ai déjà donné bien des exemples et je constate que ça ne suffit apparemment pas à dissuader les troupes. Encore moins avec ce que tu me présentes.
Là voguait mon seul regret. Irina avait la fâcheuse tendance à obtenir tout ce qu'elle souhaitait, surtout si elle avait décidé d'y mêler Tel-san. Mais les faits et les conséquences restaient gravées, il y avait un risque. Toujours. Mais je conservais toutefois ces éléments ajoutés à ma banque d'information.
-Si tu me dis que cette femme se trouve entre les mains du chef des chevaliers des ombres avec lequel nous avons passé un accord, en plus d'avoir établi une communication avec notre Sagesse, ces éléments joueront forcément en sa faveur. Tu as l'air de tenir particulièrement à cette sentinelle et je sais que tu y mettras les moyens.
Je passais en revue la situation. Je pouvais largement m'arranger pour contribuer à l'échec cuisant de ce plaidoyer. Mais en y réfléchissant à deux fois, avec cet Aaren Hermanson, si nous touchions à un cheveu d'O'Brien, les conséquences seraient pour le moins encombrantes. Mais là n'était pas le but. Je ne pouvais décemment pas m'évertuer, tout le temps, à punir l'univers entier. Je me devais de peser le pour et le contre telle une balance qui faisait tanguer ses contrepoids, dans une impartialité totale, pour aboutir à un résultat plus équitable. Mais il résidait tout de même un nœud dans cette réflexion.
Suite à ce constat, je soufflais un peu, pour rendre ma décision et me pinça très fortement la lèvre comme si de l'acide venait de ma brûler la bouche. Je n'en revenais toujours pas de ce que je comptais annoncer. Je n'étais pourtant pas sénile. Je ressentais cette espèce de tornade violente qui me déchirait les poumons, allant totalement à l'encontre de mes principes fondamentaux. Cet effort, totalement surhumain et abject contre lequel je me heurtais, me donnait la nausée.
Je levais donc à nouveau les yeux vers elle, revenant à la terre ferme alors que mon esprit s'était déconnecté quelque temps.
-J'accepte de faire passer plus rapidement ce dossier. Les éléments donnés sauront certainement pencher la balance en sa faveur pour la dérogation. Car c'est de ça dont il s'agit, plus qu'un simple coup de pouce, n'est-ce pas ma chère ? Autant te prévenir, je le priverai de sa condition un temps établi avec un avertissement en prime. Je ne peux pas le laisser impuni. Au vue des éléments, je me dois de prendre en compte ses effractions.
Et le bouquet final, celui qui faisait certainement l'effet d'une bombe dans mon estomac, m'arrachant la trachée au passage.
-Quant à ta requête, tu as ma parole la plus sacrée : je lui offrirai le droit de partager son secret avec Alyssa O'Brien.
Pour un peu, je m'étranglerais presque sur place. Pour une fois dans sa misérable vie, la machine avait sauté un engrenage. Je ne savais pas véritablement de quoi il en retournait au sujet de mes sentiments. Je les voyais comme une chose horrible qui ne pouvait qu'ébranler mon jugement impartial et implacable. Si je devais les laisser m'envahir, je ne serais plus apte à rester assise sur ce fauteuil. Je n'avais aucune idée où je les avais rangé, ou si je n'en possédais, mais en attendant, cette insensibilité m'arrangeait convenablement.
Toutefois, je me devais d'appliquer l'exemple et l'accord que j'affirmais me donnait des sueurs froides, allant en totale contradiction avec mes habitudes.
-Aucune idée, Fujibayashi-san.
J'avais lâché cette phrase dans un souffle, le regard un peu vaseux, tellement cette décision m'avait essoufflée comme si j'avais couru trente kilomètres sans m'arrêter.
-Peut-être que je pourrais te consulter un jour, qui sait ? Tu as un prix pour les collègues ?
Je me mis à rire tellement cette idée était gênante et complètement à côté de ma personne. Enfin, je n'étais plus à ça près, cette nuit, après tout. Mais je réalisais que parfois, dans sa laideur la plus subtile, l'affection et la solidarité pouvaient gagner plus de terrain que de simples règles. Parfois, c'était juste plus fort.
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Mer 13 Nov 2019 - 23:56
Evidemment très chère que je savais que ce discours ne te convaincrait pas. Cela aurait été largement préférable qu’il en soit autrement, mais mes illusions étaient bien peu développées sur ce penchant-ci. Elle écouta avec attention donc les informations que j’avais à livrer, celles qu’elle pensait m’arracher sans doute suite à son ultimatum grotesque.
Ces quinze petites années qui nous séparent font sans doute de moi une adversaire comme tu n’en n’imagines pas encore. Ce qu’il faut faire avec une personnalité aussi trempée et doté d’un égo aussi développé, doublé d’un sens de la justice et d’un complexe de Dieu, c’est surtout de jouer avec les perspectives. J’ai donc avancé des données brisées qu’elle savait incomplète, ce qui lui a permis de se mettre en avant dans une menace ma foi bien légitime. A sa place je pense que j’aurais été pour la même sanction pour ce brave Shinji.
Puis une volteface pour donner toute la version. Alors certes elle vient à me dire qu’il aurait été préférable que je lui dise tout directement. Je ne suis pas d’accord. Si on plus de cartes à remettre sur la balance alors comment la faire pencher dans le sens que l’on souhaite vraiment ?
J’étais dos à elle lorsqu’elle en vint à accepter de donner un coup de pouce à ce dossier dans la mesure où Shinji aura une petite tape sur les doigts. Il perdra ses pouvoirs de façon temporaire. C’est déjà bien mieux que de façon définitive. J’esquissai un très large sourire aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Tout se passait comme prévue. Lorsqu’on veut un cheval, on fait en sorte de gonfler le prix du meilleur du haras, pour acheter en réalité le deuxième meilleur pour une bouchée de pain. Ici, il était impossible que Shinji s’en sorte face à Riven. Elle aurait détruit sa carrière en un claquement de doigt et sa vie de sorcier. Au moins, maintenant, il était hors de danger.
Cette gymnastique mentale avec des personnes comme Riven est épuisante, car il faut toujours anticiper des dizaines de coups d’avance et ne pas faire de faux pas tout en jouant très bien la comédie.
Je me tournais enfin à nouveau vers ma collègue pour croiser son regard et m’installer à nouveau dans le fauteuil que j’avais quitté quelques instants plus tôt.
Je l’ai déjà mise en garde lors de son entretien et je ne peux pas m’empêcher de le faire parfois. Déformation professionnelle. Je suis la première à forger un personnage à tout épreuve et sans pitié. Nous sommes un peu pareil l’une l’autre. Mais je préfère ne pas ignorer mes sentiments et les défouler au contraire de les refouler. J’espère que cela ne lui portera pas préjudice. Et en même temps il me peinerait de perdre cette Riven sans âme tout autant que je suis intriguée par avance d’un jour découvrir une autre facette d’elle.
Ces quinze petites années qui nous séparent font sans doute de moi une adversaire comme tu n’en n’imagines pas encore. Ce qu’il faut faire avec une personnalité aussi trempée et doté d’un égo aussi développé, doublé d’un sens de la justice et d’un complexe de Dieu, c’est surtout de jouer avec les perspectives. J’ai donc avancé des données brisées qu’elle savait incomplète, ce qui lui a permis de se mettre en avant dans une menace ma foi bien légitime. A sa place je pense que j’aurais été pour la même sanction pour ce brave Shinji.
Puis une volteface pour donner toute la version. Alors certes elle vient à me dire qu’il aurait été préférable que je lui dise tout directement. Je ne suis pas d’accord. Si on plus de cartes à remettre sur la balance alors comment la faire pencher dans le sens que l’on souhaite vraiment ?
J’étais dos à elle lorsqu’elle en vint à accepter de donner un coup de pouce à ce dossier dans la mesure où Shinji aura une petite tape sur les doigts. Il perdra ses pouvoirs de façon temporaire. C’est déjà bien mieux que de façon définitive. J’esquissai un très large sourire aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Tout se passait comme prévue. Lorsqu’on veut un cheval, on fait en sorte de gonfler le prix du meilleur du haras, pour acheter en réalité le deuxième meilleur pour une bouchée de pain. Ici, il était impossible que Shinji s’en sorte face à Riven. Elle aurait détruit sa carrière en un claquement de doigt et sa vie de sorcier. Au moins, maintenant, il était hors de danger.
Cette gymnastique mentale avec des personnes comme Riven est épuisante, car il faut toujours anticiper des dizaines de coups d’avance et ne pas faire de faux pas tout en jouant très bien la comédie.
Je me tournais enfin à nouveau vers ma collègue pour croiser son regard et m’installer à nouveau dans le fauteuil que j’avais quitté quelques instants plus tôt.
Irina ▬ C’est ma foi une proposition tout à fait acceptable. A condition que tu attendes la fin de ce problème épineux de lycans malade pour faire tomber ta sentence. Il serait dommage que pendant la durée de la privation de pouvoir il soit sans défense et à la merci d’un lycan.Voir rire Riven était un spectacle rare et un peu stressant dans le fond. Était-ce cet effet que je produisais envers les autres lorsque cela m’arrivait ? Hum. Quoi qu’il en soit, j’esquissais directement un sourire amusé à ses propos.
Irina ▬ Crois-moi, il y aurait plus d’une personne que je devrais suivre dans notre société et notre Enclave si j’étais à cheval sur les problèmes de tout à chacun.Toutefois, bien que je n’ai pas sondé son esprit, il y avait une sorte de regard qui ne trompe pas en fin de compte. Avait-elle vraiment envie de confier certaines choses à quelqu’un ? Malgré le rire qui l’eut pris tout de suite après et m’embarqua moi-même dans l’euphorie, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’il était possible qu’un trouble ne s’immisce peu à peu dans l’esprit de l’enclaviste. Elle n’a pas toujours été comme ça, elle s’est forgée ainsi, structurant les facettes de son personnage. Il n’est pas bon de retenir trop longtemps enfouie celui qu’on est vraiment, sans quoi le “retour du refoulé” est plus violent encore.
Je l’ai déjà mise en garde lors de son entretien et je ne peux pas m’empêcher de le faire parfois. Déformation professionnelle. Je suis la première à forger un personnage à tout épreuve et sans pitié. Nous sommes un peu pareil l’une l’autre. Mais je préfère ne pas ignorer mes sentiments et les défouler au contraire de les refouler. J’espère que cela ne lui portera pas préjudice. Et en même temps il me peinerait de perdre cette Riven sans âme tout autant que je suis intriguée par avance d’un jour découvrir une autre facette d’elle.
Irina ▬ Et si nous sommes d’accord, scellons ça avec un verre comme il se doit !Il ne restait plus qu’à voir si l’arrangement final était validé par la flamboyante amie que j’avais en face de moi. Voir si tout ce subterfuge avait marché jusqu’au bout de A à Z.
Etilya sur DK RPG
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Jeu 14 Nov 2019 - 0:46
Elle m'avait eue, et elle le savait. J'en étais arrivée à cette conclusion quand elle avait véti à nouveau un visage plus doux. Ce qui au fond, n'était pas bien surprenant puisqu'il s'agissait là de son envergure la plus suprême. Elle restait mon aînée. Je me sentais prise au dépourvue et au bord de l'évanouissement cérébral. Cette femme était redoutable et il fallait bien que je l'accepte. Son humeur se mit à s'éclaircir d'un coup. Evidemment que cette proposition était tout à fait acceptable. C'était même carrément démentiel de ma part. Si quelqu'un avait assisté à cette scène, on aurait presque pu croire qu'elle s'était emparée de mon esprit pour venir à bout de mon verdict.
Mais non, je devais l'avouer, c'était loin d'être le cas, j'étais en pleine possession de mes moyens. Un état second s'empara néanmoins de ma gouverne, prise d'un tremblement infime des épaules, comme si ce corps cherchait à quitter cet esprit indigne.
Alors qu'en fait, j'éclatais juste de rire devant ma propre désolation pathétique. Toutefois, impossible de revenir en arrière, j'avais donné ma parole et Dieu savait que je la tiendrais malgré tout. Un serment est un serment, même pour moi.
-Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? Tu peux me le dire. Je ne retournerais pas ma veste. Une promesse est une promesse, bien qu'elle ne me ravisse pas du tout. Je me rends compte à quel point tu es phénoménale. Pas que j'en doutais avant, mais c'est d'autant plus probant. Je serais plus vigilante à l'avenir si tu dois venir me faire des petites courbettes.
Je pouvais me laisser dépasser une fois, mais pas deux. C'était une mise en garde bien que ce fut sur le ton de l'humour. Elle était certes redoutable mais je savais être coriace également. J'osais espérer qu'elle en ait bien conscience. Je ne me laissais guère impressionnée, par qui que ce soit. Elle non plus d'ailleurs. On se connaissait assez pour mesurer l'autre dans sa dimension, bien que son jeu à elle était de prendre toutes les dispositions nécessaires et d'avoir des coups d'avance au dessus de la moyenne probable. Donc forcément, elle possédait un entraînement plus intensif à ce juste titre. Mais je savais littéralement couper court de manière bien tranchante à ce genre de cadence, si l'envie me prenait. Et elle me prenait savamment à chaque fois. D'ailleurs si je voulais me montrer vraiment mauvaise, je pouvais encore jouer sur l'annulation du statut de cet homme sur au moins cent ans. Après tout nous serions dans mes termes, je n'avais pas déterminé sa période. Mais juste pour la faire descendre de sa mesquinerie et voir la tête qu'elle tirera à ce moment, me détestant sans aucun égal, ça devait valoir le coup d'oeil ! Ce rerournement de situation possible me faisait rire intérieurement.
Non non Riven, très mauvaise idée. Ce serait vraiment cruel de ta part. Mais après tout, elle l'avait été tout autant en me traitant comme elle l'avait fait.
Je reprenais ensuite le contrôle sur mon hystérie avant de poser mon menton entre mes mains, lui souriant d'un air angélique. J'en voulais plus à moi qu'à elle finalement, bien que je sois sincère quant au fait que je tiendrais parole sur toute la ligne. La punition, je verrais plus tard, en fonction du procès et des partis à disposition. Mais je ne discernais pas tellement pourquoi je me sentais aussi coupable. Comme une sensation étrange de m'être trahie lamentablement. Même si en soi, il n'y avait pas mort d'homme, je sentais que j'allais passer ma frustration sur d'autres cas en rétrécissant mon indulgence qui n'était déjà pas bien élevée. Ou même quasi inexistante.
-J'attendrais la fin de cet épisode, en espérant que ça se termine bien vite d'ailleurs.
Je n'étais pas non plus un monstre et au point où allaient les choses, je me sentais apte à aligner cette dernière condition sans me forcer. Alors que j'avais suggéré juste avant de le laisser se noyer parmi les requins. Une véritable crise de personnalité.
-Tu ne peux pas être partout.
J'avais lancé cette plaisanterie pour détendre l'atmosphère mais je songeais intérieurement que cette thérapie ne me serait pas bénéfique le moins du monde. Elle pouvait, si l'envie lui chantait, accéder à ma mémoire la plus sombre mais je craignais qu'elle ne perde son temps avec moi. Dès mon plus jeune âge, le verrou imminent s'était installé entre ma sensibilité émotive et mes connexions. Parfois, il m'arrivait même à me demander si un jour dans ma vie, j'avais déjà éprouvé quoique ce soit. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de me lancer dans une relation, qui s'était révélé être un sombre échec. Mes souvenirs douloureux s'étaient transformées en joyeuse épreuve pour mon ascension fulgurante. Et grâce à ces étapes, je ne discernais pas la peur, la douleur, les remords. J'étais incapable de savoir quels effets cela produisait sur un corps ou un esprit. Je ne connaissais que la jouissance totale d'une poigne de fer et ce goût profond pour la puissance, parsemé d'un plaisir infaillible quand j'annonçais l'issue d'une histoire. Une véritable machine aux dents d'acier.
Mais peut-être qu'au fond, cela dissimulait une bien moche raison comme celle d'avoir été privée, très exactement, de clémence dans ma vie. Bien-sûr, ce n'était qu'une hypothèse dégarnie par mon état lubrique. Je n'avais pas eu le contrôle et m'étais faite embobiner. Cela court circuitait certainement mes neurones. Je n'étais pas prête de recommencer ce tour de manège. Néanmoins, je regagnais bien vite ma cape de la terreur, affichant une mine espiègle, celle qu'on me connaissait chaque jour. Je n'allais quand même pas me laisser plancher pour si peu. J'étais indéniablement, quelqu'un de très solide qu'on ne pouvait égratigner facilement. Et puis, disons que j'avais fait une grâce au moins une fois dans mon existence. Mais ce n'était pas prêt de se reproduire.
-A ce niveau, je pencherais plutôt pour une bouteille. Mais dis-moi si j'exagère.
Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas octroyée ce genre de partage.
Mais non, je devais l'avouer, c'était loin d'être le cas, j'étais en pleine possession de mes moyens. Un état second s'empara néanmoins de ma gouverne, prise d'un tremblement infime des épaules, comme si ce corps cherchait à quitter cet esprit indigne.
Alors qu'en fait, j'éclatais juste de rire devant ma propre désolation pathétique. Toutefois, impossible de revenir en arrière, j'avais donné ma parole et Dieu savait que je la tiendrais malgré tout. Un serment est un serment, même pour moi.
-Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? Tu peux me le dire. Je ne retournerais pas ma veste. Une promesse est une promesse, bien qu'elle ne me ravisse pas du tout. Je me rends compte à quel point tu es phénoménale. Pas que j'en doutais avant, mais c'est d'autant plus probant. Je serais plus vigilante à l'avenir si tu dois venir me faire des petites courbettes.
Je pouvais me laisser dépasser une fois, mais pas deux. C'était une mise en garde bien que ce fut sur le ton de l'humour. Elle était certes redoutable mais je savais être coriace également. J'osais espérer qu'elle en ait bien conscience. Je ne me laissais guère impressionnée, par qui que ce soit. Elle non plus d'ailleurs. On se connaissait assez pour mesurer l'autre dans sa dimension, bien que son jeu à elle était de prendre toutes les dispositions nécessaires et d'avoir des coups d'avance au dessus de la moyenne probable. Donc forcément, elle possédait un entraînement plus intensif à ce juste titre. Mais je savais littéralement couper court de manière bien tranchante à ce genre de cadence, si l'envie me prenait. Et elle me prenait savamment à chaque fois. D'ailleurs si je voulais me montrer vraiment mauvaise, je pouvais encore jouer sur l'annulation du statut de cet homme sur au moins cent ans. Après tout nous serions dans mes termes, je n'avais pas déterminé sa période. Mais juste pour la faire descendre de sa mesquinerie et voir la tête qu'elle tirera à ce moment, me détestant sans aucun égal, ça devait valoir le coup d'oeil ! Ce rerournement de situation possible me faisait rire intérieurement.
Non non Riven, très mauvaise idée. Ce serait vraiment cruel de ta part. Mais après tout, elle l'avait été tout autant en me traitant comme elle l'avait fait.
Je reprenais ensuite le contrôle sur mon hystérie avant de poser mon menton entre mes mains, lui souriant d'un air angélique. J'en voulais plus à moi qu'à elle finalement, bien que je sois sincère quant au fait que je tiendrais parole sur toute la ligne. La punition, je verrais plus tard, en fonction du procès et des partis à disposition. Mais je ne discernais pas tellement pourquoi je me sentais aussi coupable. Comme une sensation étrange de m'être trahie lamentablement. Même si en soi, il n'y avait pas mort d'homme, je sentais que j'allais passer ma frustration sur d'autres cas en rétrécissant mon indulgence qui n'était déjà pas bien élevée. Ou même quasi inexistante.
-J'attendrais la fin de cet épisode, en espérant que ça se termine bien vite d'ailleurs.
Je n'étais pas non plus un monstre et au point où allaient les choses, je me sentais apte à aligner cette dernière condition sans me forcer. Alors que j'avais suggéré juste avant de le laisser se noyer parmi les requins. Une véritable crise de personnalité.
-Tu ne peux pas être partout.
J'avais lancé cette plaisanterie pour détendre l'atmosphère mais je songeais intérieurement que cette thérapie ne me serait pas bénéfique le moins du monde. Elle pouvait, si l'envie lui chantait, accéder à ma mémoire la plus sombre mais je craignais qu'elle ne perde son temps avec moi. Dès mon plus jeune âge, le verrou imminent s'était installé entre ma sensibilité émotive et mes connexions. Parfois, il m'arrivait même à me demander si un jour dans ma vie, j'avais déjà éprouvé quoique ce soit. Ce n'était pas faute d'avoir essayé de me lancer dans une relation, qui s'était révélé être un sombre échec. Mes souvenirs douloureux s'étaient transformées en joyeuse épreuve pour mon ascension fulgurante. Et grâce à ces étapes, je ne discernais pas la peur, la douleur, les remords. J'étais incapable de savoir quels effets cela produisait sur un corps ou un esprit. Je ne connaissais que la jouissance totale d'une poigne de fer et ce goût profond pour la puissance, parsemé d'un plaisir infaillible quand j'annonçais l'issue d'une histoire. Une véritable machine aux dents d'acier.
Mais peut-être qu'au fond, cela dissimulait une bien moche raison comme celle d'avoir été privée, très exactement, de clémence dans ma vie. Bien-sûr, ce n'était qu'une hypothèse dégarnie par mon état lubrique. Je n'avais pas eu le contrôle et m'étais faite embobiner. Cela court circuitait certainement mes neurones. Je n'étais pas prête de recommencer ce tour de manège. Néanmoins, je regagnais bien vite ma cape de la terreur, affichant une mine espiègle, celle qu'on me connaissait chaque jour. Je n'allais quand même pas me laisser plancher pour si peu. J'étais indéniablement, quelqu'un de très solide qu'on ne pouvait égratigner facilement. Et puis, disons que j'avais fait une grâce au moins une fois dans mon existence. Mais ce n'était pas prêt de se reproduire.
-A ce niveau, je pencherais plutôt pour une bouteille. Mais dis-moi si j'exagère.
Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas octroyée ce genre de partage.
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