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Dim 5 Jan 2020 - 19:53
Anja secoua l'air d'une main, comme si ces paroles n'avaient aucune importance. Ses habitudes de professeur revenaient si facilement, c'était amusant de se retrouver dans cette position, et quelque chose qu'elle avait toujours apprécié. Mais elle n'était pas réputée pour être la plus gentille ou compatissante des professeurs.
- Alors vos professeurs étaient idiots, Roche-san. Il n'y a ici aucune considération sur le fait que vous soyez durs envers vous-même. Ce que je reproche n'est pas votre déception quant à votre nouveau niveau, mais le fait qu'au premier obstacle, vous suspendiez votre geste, plutôt que de continuer, ou même de reprendre dix, vingt, cent fois, jusqu'à ce que le geste parfait vous revienne. Là, vous seriez dur avec vous-même. Ici vous n'étiez... Qu'apeuré.
Un autre soupir, plus long alors qu'elle traînait vers son piano. Pour peu, elle aurait dit "lâche". Et c'est un mot qui aurait été injuste, dans un tel contexte, même si vrai. Et ce n'est pas parce qu'il avait rit aux éclats avant, que cela faisait se dérider. Anja en professeur était parfois affreusement sérieuse ou stricte, quand elle s'y mettait. Bien sûr, il y avait des moments, nombreux, pour s'amuser avec un morceau, pour improviser, créer. Mais la technique, pensait-elle, ne venait pas instinctivement. Et pour elle, c'était ce dont ses mains manquaient cruellement après leur pause forcée.
- Des erreurs, j'en ai fait, et j'en ferai toujours, reprit-elle d'une voix plus calme, plus douce. Mais si je vous ai dit que j'avais abandonné ma vie pour le piano, ce n'est pas car je me laissais aller. Mais car il s'agissait de la recherche du son parfait, celui qu'on cherche durant toute notre vie. Et on a beau parfois l'approcher, le sublimer, personne ne le trouvera vraiment, je pense. Et c'est ce qui est et rend la musique éternelle.
Hochant la tête, la professeur sembla naturellement accepté le fixe que son compagnon de scène avait apposé à son nom. Elle était habituée, et le méritait par bien des égards, même si elle ne se le dirait jamais elle-même, trop humble pour cela. Et quand l'homme, mettant en avant sa sagesse et son écoute, elle haussa un sourcil en légère surprise. Anja s'inclina à son tour, légèrement pour lui rendre le salut, instinctivement.
- Je doute être vraiment sage. Je suis encore bien jeune, et mes avis sont parfois bien trop tranchés pour ça. Mais, sachez que si vous en avez besoin, je le referai avec grand plaisir. Dès qu'il s'agit de musique, je ne suis pas celle qui se retient le plus, malgré mon état.
Elle sourit, amusée. Le contraste qu'elle formait, entre son corps faible et son âme d'artiste, sa douceur habituelle et une éventuelle sévérité professorale l'étonnait à chaque fois qu'elle se laissait aller dans ce genre d'élans.
Et son sourire s'étira, ravi, et son air redevient plus sérieux. Les deux morceaux qu'elle avait proposé, elle les connaissait par coeur, pour les avoir tant et plus joués. Alors accompagné, et servir de support pour un violoniste sur ceux-là, était un plaisir pour elle. Le violon commençait d'abord, Anja glissa ses mains silencieuses sur les touches de piano, les positionnant. Du haut de son piano, la jeune humaine faisait un peu office de cheffe d'orchestre, où ce dernier était constitué et du violon, et du tas d'émotions et de travaux que formait Roche-san. A la moindre hésitation, à la moindre attente, le piano se montrait là, comme si Anja devinait ce que le violoniste attendait. Et si une faute venait, la pianiste l'harmonisait, pour mieux le remettre dans le droit chemin.
C’était pour elle, un plaisir de jouer, et un plaisir d'entendre aussi bien l'harmonie entre les deux instruments qu'elle s'amusait à orienter avec douceur, que l'instrument du violoniste, qui semblait revivre après les mois passés en silence. Et quel instrument c'était, son son était parfait. Les deux instruments se répondaient tour à tour, pour mieux que le piano supporte le violon à la suite de leur échange. A y penser, elle doutait que le technicien arrive à en tirer quoi que ce soit d'utile, avec les différences des violons des deux hommes, mais elle ne s'en faisait pas.
Ici, la scène était principalement là pour de La Roche-kun. C'était à lui d'y briller. De retrouver les sensations perdues. Et de se laisser aller par ses émotions, pour une fois. Anja se câleraient sur celles-ci pour y répondre du mieux qu'elle pouvait.
- Alors vos professeurs étaient idiots, Roche-san. Il n'y a ici aucune considération sur le fait que vous soyez durs envers vous-même. Ce que je reproche n'est pas votre déception quant à votre nouveau niveau, mais le fait qu'au premier obstacle, vous suspendiez votre geste, plutôt que de continuer, ou même de reprendre dix, vingt, cent fois, jusqu'à ce que le geste parfait vous revienne. Là, vous seriez dur avec vous-même. Ici vous n'étiez... Qu'apeuré.
Un autre soupir, plus long alors qu'elle traînait vers son piano. Pour peu, elle aurait dit "lâche". Et c'est un mot qui aurait été injuste, dans un tel contexte, même si vrai. Et ce n'est pas parce qu'il avait rit aux éclats avant, que cela faisait se dérider. Anja en professeur était parfois affreusement sérieuse ou stricte, quand elle s'y mettait. Bien sûr, il y avait des moments, nombreux, pour s'amuser avec un morceau, pour improviser, créer. Mais la technique, pensait-elle, ne venait pas instinctivement. Et pour elle, c'était ce dont ses mains manquaient cruellement après leur pause forcée.
- Des erreurs, j'en ai fait, et j'en ferai toujours, reprit-elle d'une voix plus calme, plus douce. Mais si je vous ai dit que j'avais abandonné ma vie pour le piano, ce n'est pas car je me laissais aller. Mais car il s'agissait de la recherche du son parfait, celui qu'on cherche durant toute notre vie. Et on a beau parfois l'approcher, le sublimer, personne ne le trouvera vraiment, je pense. Et c'est ce qui est et rend la musique éternelle.
Hochant la tête, la professeur sembla naturellement accepté le fixe que son compagnon de scène avait apposé à son nom. Elle était habituée, et le méritait par bien des égards, même si elle ne se le dirait jamais elle-même, trop humble pour cela. Et quand l'homme, mettant en avant sa sagesse et son écoute, elle haussa un sourcil en légère surprise. Anja s'inclina à son tour, légèrement pour lui rendre le salut, instinctivement.
- Je doute être vraiment sage. Je suis encore bien jeune, et mes avis sont parfois bien trop tranchés pour ça. Mais, sachez que si vous en avez besoin, je le referai avec grand plaisir. Dès qu'il s'agit de musique, je ne suis pas celle qui se retient le plus, malgré mon état.
Elle sourit, amusée. Le contraste qu'elle formait, entre son corps faible et son âme d'artiste, sa douceur habituelle et une éventuelle sévérité professorale l'étonnait à chaque fois qu'elle se laissait aller dans ce genre d'élans.
Et son sourire s'étira, ravi, et son air redevient plus sérieux. Les deux morceaux qu'elle avait proposé, elle les connaissait par coeur, pour les avoir tant et plus joués. Alors accompagné, et servir de support pour un violoniste sur ceux-là, était un plaisir pour elle. Le violon commençait d'abord, Anja glissa ses mains silencieuses sur les touches de piano, les positionnant. Du haut de son piano, la jeune humaine faisait un peu office de cheffe d'orchestre, où ce dernier était constitué et du violon, et du tas d'émotions et de travaux que formait Roche-san. A la moindre hésitation, à la moindre attente, le piano se montrait là, comme si Anja devinait ce que le violoniste attendait. Et si une faute venait, la pianiste l'harmonisait, pour mieux le remettre dans le droit chemin.
C’était pour elle, un plaisir de jouer, et un plaisir d'entendre aussi bien l'harmonie entre les deux instruments qu'elle s'amusait à orienter avec douceur, que l'instrument du violoniste, qui semblait revivre après les mois passés en silence. Et quel instrument c'était, son son était parfait. Les deux instruments se répondaient tour à tour, pour mieux que le piano supporte le violon à la suite de leur échange. A y penser, elle doutait que le technicien arrive à en tirer quoi que ce soit d'utile, avec les différences des violons des deux hommes, mais elle ne s'en faisait pas.
Ici, la scène était principalement là pour de La Roche-kun. C'était à lui d'y briller. De retrouver les sensations perdues. Et de se laisser aller par ses émotions, pour une fois. Anja se câleraient sur celles-ci pour y répondre du mieux qu'elle pouvait.
Raphaël de La Roche#102495#102495#102495#102495#102495#102495#102495
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Dim 5 Jan 2020 - 22:55
Apeuré ?... Derrière le tact dont, je le sentais, elle faisait preuve, la pianiste masquait une vérité plus dure à entendre. Elle n’avait pas tort ; la peur de l’échec, c’était ce qui retenait mes gestes depuis deux mois. Quelque chose qui m’avait pourtant rarement emprisonné. La mort de mon aimée avait bouleversé bien trop de certitudes pour m’en préserver cette fois. Mais il n’y avait pas de courage sans peur ; il me suffisait alors de persévérer pour la dépasser.
Je l’écoutai attentivement converser sur la recherche du son parfait. Sa définition de la musique était plutôt juste. Dans ma jeunesse, j’avais souvent enchaîné de longues heures de pratique pour aller toujours plus loin. J’en avais tiré ce vibrato si particulier qui caractérisait mon jeu. Entre mes doigts, à l’époque, mon violon chantait, comme le rossignol qu’il était, jusqu’à satisfaire mes oreilles capricieuse, sans jamais abîmer sa voix délicate. A l’image du chevalier, ce n’était pas le violon qui faisait le violoniste. Pourtant, on ne pouvait aspirer à un meilleur son sans un meilleur instrument. Et en ça, je me savais privilégié, pour avoir pu m’exercer dès mon plus jeune âge sur la crème des Stradivarius.
Anja Limonov reçut mes compliments avec humilité. Elle était encore jeune, il est vrai. Surtout comparé à moi, même si elle ne pouvait s’en douter -à ses yeux, j’étais peut-être même de loin son cadet. Je souris ; oui, j’aurais probablement besoin de ses talents. Il n’était pas aisé de reconnaître qu’on nécessitait l’aide d’autrui. Il serait stupide de me priver de celle de la jeune femme, qui avait su m’éclairer après huit semaines d’obscurité. Et finalement, je me sentais plus serein à l’idée d’être accompagné. La solitude ne m’avait jamais réussi.
La pianiste avait vraiment l’étoffe d’une professeure ; son enseignement était un peu différent du mien, plus doux et patient. Car j’en étais un, moi aussi, bien qu’à l’arrêt depuis la disparition d’Emeraude. Je repensais à son envolée passionnée devant mon renoncement. Elle avait martelé chaque avec une telle ferveur que j’en avais perdu l’usage de la parole. Difficile à croire qu’un corps si frêle put abriter une âme si forte. Elle avait tout de l’artiste accomplie ; la passion, le talent et la dévotion.
D’une façon ou d’une autre, la pianiste perçut mon signe. Elle s’apprêta, sur ses touches noires et blanches, tandis que j’entamais le premier mouvement. Cette fois, le passage redouté ne posa aucun problème. Guidé par le merveilleux doigté de Limonov-san, j’avançais à mon rythme, au début tranquille ; il ne fallait pas aller trop vite. Lorsque parfois, une note incorrecte détonait sur la mélodie, je grimaçai, jetant par la même un bref regard à ma camarade qui, imperturbable, ne cillait même pas. Et ses doigts marquaient plus intensément ses propres notes, comme pour compenser ma défaillance. Et je repartais sans m’attarder sur cet échec passager, suivant les précédentes consignes de la pianiste.
Nos deux instruments résonnaient dans la salle, se cherchant sans cesse, se répondant l’un l’autre. Et à mesure que je jouais, mes doigts se déliaient, libérés de mes tourments. Mes erreurs se raréfiaient, chassées par la concentration. Mon bras se détendait, guidé par l’inspiration. Et mon sourire s’élargissait, alimenté par l’allégresse. Sous mes mains, le violon chantait de nouveau, d’un son pur et perçant, tel un rossignol. Il revivait, en même temps que moi, qui avait enfin brisé les chaînes qui retenaient ma muse.
Lorsque la dernière note de ce premier mouvement s’éteignit sous mon archet, je poussai un soupire d’aise et de soulagement, avant de prendre une profonde inspiration. J’étais presque essoufflé par l’exercice. Mais surtout, l’émotion me submergeait, positive cette fois. Après une seconde inspiration, je me tournai vers Limonov-san.
- Magnifique. Enfin, il y a encore du travail en ce qui me concerne, cependant, pour un premier morceau complet après deux mois de silence, ce n’est pas si mal.
De la main qui tenait l’archet, j’attrapai un pan de ma veste pour la secouer. Cette séance m’avait donné un peu chaud. Je fis quelques pas pour déposer temporairement mon instrument sur son étui, juste le temps de retirer mon gilet, histoire d’être un peu plus à l’aise. Car, à présent que j’avais repris contact avec la musique, je ne souhaitais pas la laisser repartir si vite. Mon Stradivarius devrait bientôt rejoindre la réserve du luthier pour son entretien annuel. J’en serais donc séparé pour quelques jours. Il fallait donc en profiter pour ranimer cette âme d’artiste au fond de moi.
- Désolé pour cette interruption, mais je commençais à avoir chaud.
Je récupérai violon et archet avant de retourner près du piano pour retrouver ma première position. Je levai la main gauche devant mes yeux. Celle-ci tremblait à peine, désormais. Je sentais encore l’angoisse quelque part dans mon esprit, mais la soudaine félicité qui accompagnait le retour de ma muse compensait largement.
- N’ai-je point entendu les premiers accords du Liebeslied de Kriesler, tout à l’heure ? lançai-je à l’attention de la pianiste, pendant que je réglais les chevilles pour le changement de majeure. C’est un morceau que j’ai beaucoup joué avec mon frère. Ce serait un plaisir de m’y remettre avec vous.
Mon archet caressa les cordes pour quelques notes timides, le temps de vérifier le juste accord. A la protestation de la corde Mi, je me dis qu’il était temps de l’amener en restauration. Elle conviendrait pour un ou deux morceaux, mais au delà, elle risquait de poser problème. Je rejouai les premières notes pour m’assurer de leur justesse, avant d’afficher un sourire satisfait.
Je n’eus pas besoin d’élever la voix ; Limonov-san était déjà prête à se lancer. Aussi, mon violon entama à nouveau le mouvement, rapidement suivi par le piano. Deux instruments à corde, frottées pour le premier, frappées pour le second, liés par une partition, qui chantaient en choeur, portés par les musiciens. Et si j’en tirais une grande nostalgie, mon frère n’étant plus là pour m’accompagner, je m’en trouvais aussi apaisé. Car, pour reprendre la philosophie de l’humaine, j’avais l’impression d’être un peu plus près de lui, par cette simple mélodie.
Je l’écoutai attentivement converser sur la recherche du son parfait. Sa définition de la musique était plutôt juste. Dans ma jeunesse, j’avais souvent enchaîné de longues heures de pratique pour aller toujours plus loin. J’en avais tiré ce vibrato si particulier qui caractérisait mon jeu. Entre mes doigts, à l’époque, mon violon chantait, comme le rossignol qu’il était, jusqu’à satisfaire mes oreilles capricieuse, sans jamais abîmer sa voix délicate. A l’image du chevalier, ce n’était pas le violon qui faisait le violoniste. Pourtant, on ne pouvait aspirer à un meilleur son sans un meilleur instrument. Et en ça, je me savais privilégié, pour avoir pu m’exercer dès mon plus jeune âge sur la crème des Stradivarius.
Anja Limonov reçut mes compliments avec humilité. Elle était encore jeune, il est vrai. Surtout comparé à moi, même si elle ne pouvait s’en douter -à ses yeux, j’étais peut-être même de loin son cadet. Je souris ; oui, j’aurais probablement besoin de ses talents. Il n’était pas aisé de reconnaître qu’on nécessitait l’aide d’autrui. Il serait stupide de me priver de celle de la jeune femme, qui avait su m’éclairer après huit semaines d’obscurité. Et finalement, je me sentais plus serein à l’idée d’être accompagné. La solitude ne m’avait jamais réussi.
La pianiste avait vraiment l’étoffe d’une professeure ; son enseignement était un peu différent du mien, plus doux et patient. Car j’en étais un, moi aussi, bien qu’à l’arrêt depuis la disparition d’Emeraude. Je repensais à son envolée passionnée devant mon renoncement. Elle avait martelé chaque avec une telle ferveur que j’en avais perdu l’usage de la parole. Difficile à croire qu’un corps si frêle put abriter une âme si forte. Elle avait tout de l’artiste accomplie ; la passion, le talent et la dévotion.
D’une façon ou d’une autre, la pianiste perçut mon signe. Elle s’apprêta, sur ses touches noires et blanches, tandis que j’entamais le premier mouvement. Cette fois, le passage redouté ne posa aucun problème. Guidé par le merveilleux doigté de Limonov-san, j’avançais à mon rythme, au début tranquille ; il ne fallait pas aller trop vite. Lorsque parfois, une note incorrecte détonait sur la mélodie, je grimaçai, jetant par la même un bref regard à ma camarade qui, imperturbable, ne cillait même pas. Et ses doigts marquaient plus intensément ses propres notes, comme pour compenser ma défaillance. Et je repartais sans m’attarder sur cet échec passager, suivant les précédentes consignes de la pianiste.
Nos deux instruments résonnaient dans la salle, se cherchant sans cesse, se répondant l’un l’autre. Et à mesure que je jouais, mes doigts se déliaient, libérés de mes tourments. Mes erreurs se raréfiaient, chassées par la concentration. Mon bras se détendait, guidé par l’inspiration. Et mon sourire s’élargissait, alimenté par l’allégresse. Sous mes mains, le violon chantait de nouveau, d’un son pur et perçant, tel un rossignol. Il revivait, en même temps que moi, qui avait enfin brisé les chaînes qui retenaient ma muse.
Lorsque la dernière note de ce premier mouvement s’éteignit sous mon archet, je poussai un soupire d’aise et de soulagement, avant de prendre une profonde inspiration. J’étais presque essoufflé par l’exercice. Mais surtout, l’émotion me submergeait, positive cette fois. Après une seconde inspiration, je me tournai vers Limonov-san.
- Magnifique. Enfin, il y a encore du travail en ce qui me concerne, cependant, pour un premier morceau complet après deux mois de silence, ce n’est pas si mal.
De la main qui tenait l’archet, j’attrapai un pan de ma veste pour la secouer. Cette séance m’avait donné un peu chaud. Je fis quelques pas pour déposer temporairement mon instrument sur son étui, juste le temps de retirer mon gilet, histoire d’être un peu plus à l’aise. Car, à présent que j’avais repris contact avec la musique, je ne souhaitais pas la laisser repartir si vite. Mon Stradivarius devrait bientôt rejoindre la réserve du luthier pour son entretien annuel. J’en serais donc séparé pour quelques jours. Il fallait donc en profiter pour ranimer cette âme d’artiste au fond de moi.
- Désolé pour cette interruption, mais je commençais à avoir chaud.
Je récupérai violon et archet avant de retourner près du piano pour retrouver ma première position. Je levai la main gauche devant mes yeux. Celle-ci tremblait à peine, désormais. Je sentais encore l’angoisse quelque part dans mon esprit, mais la soudaine félicité qui accompagnait le retour de ma muse compensait largement.
- N’ai-je point entendu les premiers accords du Liebeslied de Kriesler, tout à l’heure ? lançai-je à l’attention de la pianiste, pendant que je réglais les chevilles pour le changement de majeure. C’est un morceau que j’ai beaucoup joué avec mon frère. Ce serait un plaisir de m’y remettre avec vous.
Mon archet caressa les cordes pour quelques notes timides, le temps de vérifier le juste accord. A la protestation de la corde Mi, je me dis qu’il était temps de l’amener en restauration. Elle conviendrait pour un ou deux morceaux, mais au delà, elle risquait de poser problème. Je rejouai les premières notes pour m’assurer de leur justesse, avant d’afficher un sourire satisfait.
Je n’eus pas besoin d’élever la voix ; Limonov-san était déjà prête à se lancer. Aussi, mon violon entama à nouveau le mouvement, rapidement suivi par le piano. Deux instruments à corde, frottées pour le premier, frappées pour le second, liés par une partition, qui chantaient en choeur, portés par les musiciens. Et si j’en tirais une grande nostalgie, mon frère n’étant plus là pour m’accompagner, je m’en trouvais aussi apaisé. Car, pour reprendre la philosophie de l’humaine, j’avais l’impression d’être un peu plus près de lui, par cette simple mélodie.
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Ven 10 Jan 2020 - 11:52
Quand il ne s'agit pas de travailler, mais de simplement jouer, s'attarder sur les fautes est une erreur. Pour Anja, du moins, cette phrase était particulièrement vraie. Car le beau n'était sûrement pas dans le parfait, même si ce dernier y jouait, mais dans la tentative et l'expression. Et de cela, Raphaël de la Roche-san, n'en manquait pas. Et au fur et à mesure de ce premier morceau, assez long, voire compliqué pour une reprise, le violoniste retrouvait ses sensations perdues.
Elle sourit. Satisfaite, et appréciatrice. Malgré les quelques hésitations, ou manque de régularité dû aux doigts rouillés, elle pouvait si facilement sentir la passion, et le travail derrière ces notes et coups d'archet. Derrière ces vibrato, elle sentait elle aussi, la recherche du son, de son son, qu'il avait voulu atteindre. Et c'était magnifique. Au fur et à mesure du jeu, la jeune pianiste se laissait doucement aller, faisant moins attention à harmoniser les fautes du violoniste, pour mieux lui répondre, toujours en "cheffe d'orchestre".
Le morceau vint à sa fin, Anja sourit à nouveau, se tournant vers son partenaire au souffle pour une fois audible. Elle était touchée par son état, et par sa phrase.
- "Pas si mal", mh ? taquina-t-elle doucement. Cependant, pour être plus honnête, Roche-san, au delà du travail qui est naturellement nécessaire, pour vous remettre dans le droit chemin musical, et pour que j'y continue le mien, le son de votre violon est vraiment admirable.
Ca, c'était un fait. Si les qualités de cet homme ne faisaient aucun doute, le son qu'il arrivait ne s'expliquait pas seulement par son habilité engourdie par les émotions et la retrouvaille avec son violon. De mémoire, elle avait peut-être entendu, deux ou trois fois un tel son, clair, dans toute sa vie, aussi courte fut-elle. Et elle avait joué avec un bon sacré paquet de violoniste, entre orchestre et plus maigres assemblées.
Néanmoins, revenant au monde actuel, loin de souvenirs passés, elle cligna des yeux, interdite, quand elle l'entendit s'éloigner, avec quelques froissements de tissu. Patiente, elle leva néanmoins un sourcil à son retour, le rabaissant à son explication.
- Faites comme moi, sourit-elle, amusée. Mettez-vous à l'aise, et enlevez vos chaussures si vous en avez l'envie.
La musicienne, balança ses jambes quelques instants, perchée sur son siège rembourré, pour montrer ses pieds, en effet nus. C'était sa scène après tout, et elle ne faisait pas une représentation, sauf pour le chanceux, ou pauvre, ingénieur du son, qui devait faire quelques réglages, perché en haut, dans le public. S'il devait rester plus longtemps que ce qui avait été prévu pour lui, il avait aussi le droit à un petit concert personnel. Alors finalement, il n'était peut-être pas tant à plaindre que ça.
- Mmh, c'est bien ça, Roche-san. Et notre morceau précédent m'a confirmé ce choix pour vous, en fait. Après tout, Fritz Kreisler était un compositeur, et un violoniste prodige, reconnu pour l'intensité des vibratos, sans vouloir vous donner quelconque leçon, bien sûr. Et... Vu ce que j'ai pu entendre. Vous avez sûrement dû l'être aussi, même si je n'ai pas souvenir de vous avoir entendu quelque part, jusqu'alors.
Elle laissa un petit silence, pendant qu'il ajustait l'accord de ses cordes, pour souffler, plus bas, avec une compassion presque vibrante dans sa voix.
- Jouez, pour votre muse alors. Celui-là plus que d'autres, conviendra. Là, je ne suis qu'un support. Là, vous êtes celui qui chante, Roche-san.
Une première Ode pour une aimée disparue, de ce qu'elle avait compris. Ou peut-être pour un frère perdu. Dans l'expression du morceau, la pianiste se basait plutôt sur la version de 1942, jouée par Kreisler, qui mettant en avant, justement, cette tristesse, pour mieux l'exprimer. Mais ici, le seul maître à bord serait de la Roche, et Anja, ne serait qu'un fidèle orchestre, suivant les vagues musicales, que celui-ci aborderait.
Et elle était curieuse d'entendre, et de supporter, ce qu'il mettrait en avant.
Elle sourit. Satisfaite, et appréciatrice. Malgré les quelques hésitations, ou manque de régularité dû aux doigts rouillés, elle pouvait si facilement sentir la passion, et le travail derrière ces notes et coups d'archet. Derrière ces vibrato, elle sentait elle aussi, la recherche du son, de son son, qu'il avait voulu atteindre. Et c'était magnifique. Au fur et à mesure du jeu, la jeune pianiste se laissait doucement aller, faisant moins attention à harmoniser les fautes du violoniste, pour mieux lui répondre, toujours en "cheffe d'orchestre".
Le morceau vint à sa fin, Anja sourit à nouveau, se tournant vers son partenaire au souffle pour une fois audible. Elle était touchée par son état, et par sa phrase.
- "Pas si mal", mh ? taquina-t-elle doucement. Cependant, pour être plus honnête, Roche-san, au delà du travail qui est naturellement nécessaire, pour vous remettre dans le droit chemin musical, et pour que j'y continue le mien, le son de votre violon est vraiment admirable.
Ca, c'était un fait. Si les qualités de cet homme ne faisaient aucun doute, le son qu'il arrivait ne s'expliquait pas seulement par son habilité engourdie par les émotions et la retrouvaille avec son violon. De mémoire, elle avait peut-être entendu, deux ou trois fois un tel son, clair, dans toute sa vie, aussi courte fut-elle. Et elle avait joué avec un bon sacré paquet de violoniste, entre orchestre et plus maigres assemblées.
Néanmoins, revenant au monde actuel, loin de souvenirs passés, elle cligna des yeux, interdite, quand elle l'entendit s'éloigner, avec quelques froissements de tissu. Patiente, elle leva néanmoins un sourcil à son retour, le rabaissant à son explication.
- Faites comme moi, sourit-elle, amusée. Mettez-vous à l'aise, et enlevez vos chaussures si vous en avez l'envie.
La musicienne, balança ses jambes quelques instants, perchée sur son siège rembourré, pour montrer ses pieds, en effet nus. C'était sa scène après tout, et elle ne faisait pas une représentation, sauf pour le chanceux, ou pauvre, ingénieur du son, qui devait faire quelques réglages, perché en haut, dans le public. S'il devait rester plus longtemps que ce qui avait été prévu pour lui, il avait aussi le droit à un petit concert personnel. Alors finalement, il n'était peut-être pas tant à plaindre que ça.
- Mmh, c'est bien ça, Roche-san. Et notre morceau précédent m'a confirmé ce choix pour vous, en fait. Après tout, Fritz Kreisler était un compositeur, et un violoniste prodige, reconnu pour l'intensité des vibratos, sans vouloir vous donner quelconque leçon, bien sûr. Et... Vu ce que j'ai pu entendre. Vous avez sûrement dû l'être aussi, même si je n'ai pas souvenir de vous avoir entendu quelque part, jusqu'alors.
Elle laissa un petit silence, pendant qu'il ajustait l'accord de ses cordes, pour souffler, plus bas, avec une compassion presque vibrante dans sa voix.
- Jouez, pour votre muse alors. Celui-là plus que d'autres, conviendra. Là, je ne suis qu'un support. Là, vous êtes celui qui chante, Roche-san.
Une première Ode pour une aimée disparue, de ce qu'elle avait compris. Ou peut-être pour un frère perdu. Dans l'expression du morceau, la pianiste se basait plutôt sur la version de 1942, jouée par Kreisler, qui mettant en avant, justement, cette tristesse, pour mieux l'exprimer. Mais ici, le seul maître à bord serait de la Roche, et Anja, ne serait qu'un fidèle orchestre, suivant les vagues musicales, que celui-ci aborderait.
Et elle était curieuse d'entendre, et de supporter, ce qu'il mettrait en avant.
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Dim 19 Jan 2020 - 12:30
Je me contentai de sourire en silence lorsqu’elle complimenta les aptitudes sonores de mon instrument. Elle n’était pas la première à me le faire remarquer, et pour une musicienne comme elle, aveugle et donc avec l’ouïe très sensible, la qualité du violon ne pouvait lui échapper. Je me demandais d’ailleurs jusqu’où partait sa réflexion à son sujet. Pouvait-elle décerner la rareté derrière ce La si pur ? Elle devait certainement s’interroger sur son origine, même si elle ne posa aucune question. Heureusement, car je me voyais mal lui expliquer. Très peu de gens aujourd’hui possédaient un authentique Stradivarius, encore moins pour en jouer régulièrement. La plupart d’entre eux appartenaient aux musées désormais, et ne sortaient des vitrines qu’en de rares occasions, lors de concerts inoubliables, manipulés par les plus grands virtuoses de notre époque.
Je souris à l’évocation du vibrato de Fritz Kreisler. Je le connaissais très bien. Et pas uniquement parce que je l’avais déjà entendu jouer sur des microsillons. Je l’avais connu de son vivant. C’était un prodige, diplômée à seulement dix ans du conservatoir de Vienne. Et son histoire m’était forcément parvenu. J’avais eu l’occasion, un soir, de jouer avec lui. Un défi, en quelque sorte ; pas spécialement pour déterminer qui était le meilleur de nous deux, mais surtout pour avoir le plaisir de l’entendre jouer. Et je l’avais quitté sans être capable de nous départager ; car si j’avais été peut-être plus performant, j’avais eu vingt-cinq ans de plus pour parfaire mon doigté.
- Vous m’avez peut-être déjà entendu sans le savoir, lançai-je. La célébrité ne m’a jamais vraiment attiré. Je préfère de loin la tranquillité de l’anonymat.
C’était une nécessité lorsqu’on était immortel comme moi. Depuis toujours, j’alternais entre démonstration publique et enregistrement discret. Il existait plusieurs disques, microsillons ou autres supports ancestraux qui contenaient mon jeu, sous un autre nom. C’était un bon compromis. Mais il aurait été délicat de le lui expliquer. Même si les secrets du surnaturels se répandaient comme une traînée de poudre à Nakanoto, je restais prudent. Elle pourrait très bien être naïve de notre existence, et je ne voulais pas risquer de la braquer, ou de lui faire peur. Elle pourrait même croire que le deuil m’avait tordu l’esprit au point de divaguer.
Ses derniers mots m’allèrent droit au coeur. Celui là plus qu’un autre… oui. Car Liebesleid chantait une peine de coeur ; une rupture difficile peut-être. Ou bien, une disparition brutale. Il représentait alors parfaitement ma situation actuelle. Tellement que je craignais d’être à nouveau submergé par l’émotion et paralysé. Je fermai un instant les yeux en prenant une profonde inspiration. Il ne fallait pas que je me laissasse entraîner par le chagrin. Je ne pouvais pas lui échapper, mais lui permettre de s’exprimer à travers mon instrument, ça, c’était envisageable.
Alors, je plaçai mon menton sur l’instrument et levai mon archet. La mèche en crin de cheval rejoignit les cordes, et les premières notes s’élevèrent, emplissant l’espace de leur ton plaintif. Mes doigts s’agitaient sur le manche, vibrant au rythme de la partition. Chaque musicien vivait sa musique ; chacun se la représentait à sa manière, imaginant sa propre histoire, parfois bien différente de celle du compositeur à l’origine. Pour moi, le Liebesleid racontait les heureux souvenirs d’un amour profond, qui pourtant s’éteignait. Un ode aux vestiges d’un passé tendre à qui l’on disait adieu. Et l’air en apparence guilleret restait m’emplissait d’une profonde nostalgie, qui s’élevait à chaque mesure dans le théâtre, toujours plus haut, toujours plus fort.
A mesure que je jouais, l’émotion me gagnait, me serrant la gorge, m’étreignant le coeur. Et si je m’étais écouté, si Anja n’avait pas été là, j’aurais probablement interrompu le morceau pour cesser l’afflux de chagrin. Mais, je repensai à ses paroles. Un musicien, un vrai, ne s’arrêtait pas devant un obstacle sans le franchir par tous les moyens. Alors, je continuais, en dépit des tremblements de mes mains. Je bravais ce torrent émotionnel, le laissant m’emporter, en tant que navigateur. Non sans conséquences toutefois ; des larmes naquirent aux coins de mes yeux et glissèrent lentement sur mes joues. Ma poitrine se soulevait douloureusement et mes poumons brûlaient de l’intérieur ; mais je jouais.
J’arrivai finalement aux dernières secondes de la partition. Mon annulaire et mon auriculaire pincèrent les cordes en alternance, à rythme effréné, avant que l’index ne marqua le début de la fin, et l’annulaire glissa une ultime fois pour produire la note finale. J’ouvris les yeux, embués de larme, et baissa les bras. Le souffle court et la poitrine lourde, je pris une grande inspiration. Je restai toutefois silencieux de nombreuses secondes, incapable de parler, tandis que les derniers souvenirs s’effaçaient sous mes yeux. Emeraude, Mickaël, Sophie…
Je me râclai la gorge avant d’essuyer les larmes avec ma manche. Puis je baissai les yeux sur mes mains. Elles tremblaient encore, fébriles. Je ne me sentais pas en état d’enchaîner sur une autre oeuvre. J’aurais pu me dire que jouer le Liebesleid n’était pas une si bonne idée, mais… Paradoxalement à mon état, je ne regrettais pas. Il m’avait au moins permis d’exprimer des sentiments que je refoulais depuis longtemps, pour épargner mon entourage. Ils souhaitaient tant me voir remonter la pente que j’avais fini par leur cacher mon chagrin, du moins, en partie. Cependant, c’était me mentir à moi-même, et il fallait bien qu’il sortît un jour ou l’autre.
- Merci, c’était… Remarquable… commentai-je d’une voix rendue rauque par l’émotion.
Je peinais à trouver les mots. Je me râclai une nouvelle fois la gorge pour chasser cette sensation d’étranglement. Puis je me dirigeai à pas lents vers le bord de l’estrade pour m’assoir, laissant mes jambes pendre dans le vide.
- Excusez-moi, je pense que je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. De toute façon, vous l’avez entendu, il a bien besoin d’être accordé.
Les quelques notes criardes ne lui avaient sans doute pas échappé. Il était vraiment temps que je l’emmenasse chez le luthier. J’inspirai profondément pour retrouver un peu mes esprits. Cette ascension émotionnelle n’avait pas évincé la volonté de m’y remettre. Mais j’avais eu mon compte pour le moment. Il fallait connaître ses limites. Reconnaître lorsqu’on les atteignait et qu’on ne pouvait aller plus loin. Et je n’étais pas encore prêt, ce soir, à les dépasser.
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Dim 19 Jan 2020 - 13:32
L'avait-elle déjà entendu ? Pendant un instant, la pianiste fronça ses sourcils, plongée dans sa mémoire. Avec son niveau actuel, il était compliqué de confirmer ou infirmer cela. Peut-être, une fois ses réflexes retravaillés, elle pourrait se prononcer là-dessus. Elle avait généralement une bonne mémoire, pour tout ce qui était musique : ces souvenirs, dates, noms ou encore biographies constituaient son monde après tout.
- Vous me connaissez. Et pourtant, je doute être attirée par la célébrité, Roche-san, sourit-elle, amusée. Cependant, je tente de partager ma musique avec ceux qui se plaisent à l'entendre. Et je dis cela, non pas pour vous dire que votre anonymat est un mal, bien au contraire.
Chacun vivait sa musique comme il le souhaitait après tout, et c'était même là toute son essence. Et c'était aussi comme ça que tous les styles étaient apparus, par une liberté de choix, et d'envies ; Anja ne remettrait jamais cette liberté en question.
- Cependant, je vérifierai avec mon aide, à fouiller cds et autres disques. Peut-être qu'un autre stade de votre violon m'accueillera. Un que vous retrouverez bientôt.
Elle était certaine de ce dernier point, juste à entendre son violon, juste à entendre le soupir pour se donner le courage de jouer encore. Anja le pensait largement capable, et c'était aussi pour cela qu'elle avait la pièce à venir. Et l'entendant positionner son violon, elle se retourna face à son piano, pour y placer, déjà ses mains, caressant les douces touches de ses doigts. Cette fois, elle n'était là que pour sublimer la voix d'un violon.
Et c'est ce qu'Anja s'évertua à faire, suivant religieusement les souvenirs musicaux qui s'élevaient une dernière fois dans ce théâtre, avec pour seul public, un technicien du son entouré de sièges vides, spectateurs d'une sorte de renaissance. Et du haut de son siège rembourré, les mains plaquant discrètement accords ou notes de passage, la pianiste appréciait ce qui ressortait de l'interprétation du Français. Loin d'être une plainte, il semblait être un ramassis de souvenirs sublimé par le vibrato du violoniste.
Empathique, et s'accordant sur les souvenirs que son partenaire musicien laissait filer, Anja souriait tristement. Une petite larme glissa le long de sa joue pâle, tandis que ses mains suivaient fidèlement le rubato du morceau, faisant traîner quelques vibratos un peu plus, comme pour garder au plus long possible, certains souvenirs mélodieux. Et là où une main sur une corde frottée tremblait, la musicienne offrait un peu plus de temps, un peu plus d'émotion. Une sorte d'encouragement silencieux derrière ces notes vibrantes. Aller jusqu'au bout, terminer ce morceau. Elle avait saisi quel était le chagrin de l'homme, pour en avoir déjà ressentis du même ordre, et Anja le pensait capable de terminer ce morceau.
Et elle avait raison. La dernière note s'envola enfin, tout comme son ton, pour laisser place au silence, et la respiration audible de l'homme. Respectant ce moment, la pianiste garda le silence et son sourire aux lèvres, simple présence douce.
- Je ne comptais vous demander rien de plus, rassurez-vous, Roche-san. Du moins, pour aujourd'hui, sourit-elle avec une petite idée en tête. Je suis heureuse, néanmoins, que vous ayez pu faire cela. Et honorée par le même temps, que cela se soit passé sous mes doigts, si je puis formuler cela ainsi.
Lentement, elle laissa à nouveau ses doigts glisser sur les touches du piano, pour jouer un air de fond, simple, mais pour occuper l'espace. Un nocturne de chopin en do dièse mineur, oeuvre posthume.
- Cependant, puis-je vous offrir un petit morceau sur lequel travailler ? Même si vous chérissez votre anonymat, ce serait une simple petite requête, pour une oeuvre qui m'est chère, et dont la date de représentation, n'est pas fixée, commença-t-elle, sans s'arrêter de jouer. Sonate pour violon, en mi mineur d'Edward Elgar. Ce serait une belle façon de prouver à vos proches, votre si belle reprise, non ? Et à vous-même, votre violon.
Professeur un jour... Professeur toujours. Et cette oeuvre restait dans les mêmes thèmes que le dernier morceau jouer. Sauf que cette fois, le violon ne serait pas le seul à l'honneur. Levant ses mains du piano, le nocturne terminé, Anja se tourna vers l'homme, souriante.
- Si vous le voulez bien. M'offrirez-vous un numéro de téléphone ? Il serait triste que des musiciens ne restent pas en contact après tout.
- Vous me connaissez. Et pourtant, je doute être attirée par la célébrité, Roche-san, sourit-elle, amusée. Cependant, je tente de partager ma musique avec ceux qui se plaisent à l'entendre. Et je dis cela, non pas pour vous dire que votre anonymat est un mal, bien au contraire.
Chacun vivait sa musique comme il le souhaitait après tout, et c'était même là toute son essence. Et c'était aussi comme ça que tous les styles étaient apparus, par une liberté de choix, et d'envies ; Anja ne remettrait jamais cette liberté en question.
- Cependant, je vérifierai avec mon aide, à fouiller cds et autres disques. Peut-être qu'un autre stade de votre violon m'accueillera. Un que vous retrouverez bientôt.
Elle était certaine de ce dernier point, juste à entendre son violon, juste à entendre le soupir pour se donner le courage de jouer encore. Anja le pensait largement capable, et c'était aussi pour cela qu'elle avait la pièce à venir. Et l'entendant positionner son violon, elle se retourna face à son piano, pour y placer, déjà ses mains, caressant les douces touches de ses doigts. Cette fois, elle n'était là que pour sublimer la voix d'un violon.
Et c'est ce qu'Anja s'évertua à faire, suivant religieusement les souvenirs musicaux qui s'élevaient une dernière fois dans ce théâtre, avec pour seul public, un technicien du son entouré de sièges vides, spectateurs d'une sorte de renaissance. Et du haut de son siège rembourré, les mains plaquant discrètement accords ou notes de passage, la pianiste appréciait ce qui ressortait de l'interprétation du Français. Loin d'être une plainte, il semblait être un ramassis de souvenirs sublimé par le vibrato du violoniste.
Empathique, et s'accordant sur les souvenirs que son partenaire musicien laissait filer, Anja souriait tristement. Une petite larme glissa le long de sa joue pâle, tandis que ses mains suivaient fidèlement le rubato du morceau, faisant traîner quelques vibratos un peu plus, comme pour garder au plus long possible, certains souvenirs mélodieux. Et là où une main sur une corde frottée tremblait, la musicienne offrait un peu plus de temps, un peu plus d'émotion. Une sorte d'encouragement silencieux derrière ces notes vibrantes. Aller jusqu'au bout, terminer ce morceau. Elle avait saisi quel était le chagrin de l'homme, pour en avoir déjà ressentis du même ordre, et Anja le pensait capable de terminer ce morceau.
Et elle avait raison. La dernière note s'envola enfin, tout comme son ton, pour laisser place au silence, et la respiration audible de l'homme. Respectant ce moment, la pianiste garda le silence et son sourire aux lèvres, simple présence douce.
- Je ne comptais vous demander rien de plus, rassurez-vous, Roche-san. Du moins, pour aujourd'hui, sourit-elle avec une petite idée en tête. Je suis heureuse, néanmoins, que vous ayez pu faire cela. Et honorée par le même temps, que cela se soit passé sous mes doigts, si je puis formuler cela ainsi.
Lentement, elle laissa à nouveau ses doigts glisser sur les touches du piano, pour jouer un air de fond, simple, mais pour occuper l'espace. Un nocturne de chopin en do dièse mineur, oeuvre posthume.
- Cependant, puis-je vous offrir un petit morceau sur lequel travailler ? Même si vous chérissez votre anonymat, ce serait une simple petite requête, pour une oeuvre qui m'est chère, et dont la date de représentation, n'est pas fixée, commença-t-elle, sans s'arrêter de jouer. Sonate pour violon, en mi mineur d'Edward Elgar. Ce serait une belle façon de prouver à vos proches, votre si belle reprise, non ? Et à vous-même, votre violon.
Professeur un jour... Professeur toujours. Et cette oeuvre restait dans les mêmes thèmes que le dernier morceau jouer. Sauf que cette fois, le violon ne serait pas le seul à l'honneur. Levant ses mains du piano, le nocturne terminé, Anja se tourna vers l'homme, souriante.
- Si vous le voulez bien. M'offrirez-vous un numéro de téléphone ? Il serait triste que des musiciens ne restent pas en contact après tout.
Raphaël de La Roche#102685#102685#102685#102685#102685#102685#102685
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Mar 28 Jan 2020 - 22:17
Il me fallut un moment pour me remettre de cet épisode symphonique certes magnifique, mais également éprouvant. Moment que ma camarade m'accorda généreusement, dans un silence respectueux, alors qu'elle même chassait encore le vestige d'une larme sur sa joue pâle. Je conservais donc ma capacité à émouvoir, à transmettre mes émotions, mon histoire, à travers la musique. C'était rassurant.
Elle brisa finalement le silence pour me rassurer sur un point ; elle aussi pensait que j'avais assez donné aujourd'hui, pour une reprise après deux mois d'inactivité. De toute façon, qu'aurait-elle pu faire dans le cas contraire ? Se forcer à jouer ne menait à rien, encore moins forcer les autres. Enfin, de toute manière, elle ne risquait pas d'arriver jusque là. C'était, comme moi, un être qui chérissait la musique, ses bienfaits, ses valeurs, et qui jamais ne l'imposerait aux autres. Ce serait comme briser une loi universelle.
Elle se disait honorée d'avoir été celle qui m'avait aidé à retrouver ma Muse. Je souris brièvement à sa remarque. Mais je restais muet, appréciant la sérénité du silence. J'étais très sociable et nourrissais facilement les conversations. Mais parfois, l'absence de son était également réconfortant. Ressourçant. Non pas que je n'appréciasse pas mes dialogues avec Anja Limonov, au contraire. Mais, écouter simplement parfois m'allait encore mieux.
Puis la musicienne entama un air, piano, en bruit de fond. Une nocturne de Chopin était toute trouvée pour plaire aux esprits troublées. Douce et enjouée, elle chantait la l'espoir aux cœurs alourdis. Je tendais l'oreille et me laissait porter par la mélodie. La voix de l'artiste couvrit momentanément sa musique pour me faire une proposition. Si je m'attendais à ça… cela faisait bien longtemps que je n'avais pas joué sur scène, pour une raison évidente. J'avais abandonné ma voie de virtuose dans une vie précédente, préférant aujourd'hui la tranquillité d'un professeur qui écrivait à ses heures perdues. Renouer avec la scène était sans doute risqué, à cause des mémoires entretenues. Pourtant, c'était très tentant.
Je fermai les yeux un instant et me frottai les mains, pesant le pour et le contre. Juste une fois. Ça ferait certainement plaisir à Chloris. Et Jess serait contente de me savoir réconcilié avec mon instrument. C'était un risque qui valait le coup d'être pris. Et puis, Edward Elgar…. J'avais connu l'anglais, né à la même époque que moi, grâce à mon meilleur ami Kevin. J'avais même été un des premiers à jouer le morceau qu'Anja me proposait ce soir. Un bel hommage en somme…
- La sonate pour violon en E mineur d'Elgar… C'est un morceau que je connais bien, et que j'affectionne. Ce serait une bonne reprise en effet.
J'attrapai délicatement mon instrument pour le déposer dans l'étui. Je caressai un instant le bois vernis du bout du doigt ; que d'émotions nous avions traversé ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
- Cela fait un moment que je ne l'ai pas joué. Et ce serait un plaisir de le jouer à nouveau avec vous. Je consens volontiers à vous donner mon numéro.
Mes doigts quittèrent le violon pour refermer l'étui, verrouillant les loquets au passage. Puis je fouillai dans la poche de ma veste et en sortis un carnet avec un stylo. Je griffonnai rapidement mon numéro de portable professionnel, avant de me redresser et de m’approcher du piano. Je me souvins alors d’un détail de taille ; elle ne risquait pas de pouvoir le déchiffrer.
- Je peux vous le lire à haute voix, si vous craignez de le perdre.
J’attendis qu’elle eut sous la main de quoi noter avant d’épeler les chiffres inscrits sur la petite feuille. Je la déposai ensuite sur le piano, juste au cas où, avant de retourner à mes affaires pour remettre ma veste. Je jetai un coup d'œil à ma montre puis attrapai la poignée de mon étui.
- Je vais devoir vous quitter, le luthier ne va pas tarder à fermer et mon violon a vraiment besoin de son entretien annuel. J'espère que votre technicien a pu procéder aux réglages qu'il souhaitait. Je vous laisse me contacter pour la suite.
Je me tournai vers l'artiste derrière son pupitre une dernière fois pour m’incliner respectueusement, même si elle ne pouvait que m’entendre.
- Encore merci, Limonov-san, et à bientôt.
Je tournai alors les talons pour quitter le théâtre. Je ne manquai pas de présenter mes respects à son agent qui guettait à la sortie, et que je soupçonnais fortement d'avoir un peu épié nos performances. Une fois dans la rue, je m'arretai un bref instant pour lever mon visage vers l'astre nocturne et ses milliers de compagnes. Si mon âme restait tourmentée, j'avais fait ce soir un grand pas sur le chemin du salut. Ma Muse retrouvée, l'avenir s'annonçait plus profitable que lorsque j'avais franchi ces portes. Et ce ne serait pas pour déplaire à mes proches. Alors, le cœur encore lourd, mais l’âme apaisée, je quittai le quartier culturel pour rejoindre le magasin du luthier, dans la zone commerçante. Car mon violon réclamait des soins. Et il les avait si bien mérités.
Elle brisa finalement le silence pour me rassurer sur un point ; elle aussi pensait que j'avais assez donné aujourd'hui, pour une reprise après deux mois d'inactivité. De toute façon, qu'aurait-elle pu faire dans le cas contraire ? Se forcer à jouer ne menait à rien, encore moins forcer les autres. Enfin, de toute manière, elle ne risquait pas d'arriver jusque là. C'était, comme moi, un être qui chérissait la musique, ses bienfaits, ses valeurs, et qui jamais ne l'imposerait aux autres. Ce serait comme briser une loi universelle.
Elle se disait honorée d'avoir été celle qui m'avait aidé à retrouver ma Muse. Je souris brièvement à sa remarque. Mais je restais muet, appréciant la sérénité du silence. J'étais très sociable et nourrissais facilement les conversations. Mais parfois, l'absence de son était également réconfortant. Ressourçant. Non pas que je n'appréciasse pas mes dialogues avec Anja Limonov, au contraire. Mais, écouter simplement parfois m'allait encore mieux.
Puis la musicienne entama un air, piano, en bruit de fond. Une nocturne de Chopin était toute trouvée pour plaire aux esprits troublées. Douce et enjouée, elle chantait la l'espoir aux cœurs alourdis. Je tendais l'oreille et me laissait porter par la mélodie. La voix de l'artiste couvrit momentanément sa musique pour me faire une proposition. Si je m'attendais à ça… cela faisait bien longtemps que je n'avais pas joué sur scène, pour une raison évidente. J'avais abandonné ma voie de virtuose dans une vie précédente, préférant aujourd'hui la tranquillité d'un professeur qui écrivait à ses heures perdues. Renouer avec la scène était sans doute risqué, à cause des mémoires entretenues. Pourtant, c'était très tentant.
Je fermai les yeux un instant et me frottai les mains, pesant le pour et le contre. Juste une fois. Ça ferait certainement plaisir à Chloris. Et Jess serait contente de me savoir réconcilié avec mon instrument. C'était un risque qui valait le coup d'être pris. Et puis, Edward Elgar…. J'avais connu l'anglais, né à la même époque que moi, grâce à mon meilleur ami Kevin. J'avais même été un des premiers à jouer le morceau qu'Anja me proposait ce soir. Un bel hommage en somme…
- La sonate pour violon en E mineur d'Elgar… C'est un morceau que je connais bien, et que j'affectionne. Ce serait une bonne reprise en effet.
J'attrapai délicatement mon instrument pour le déposer dans l'étui. Je caressai un instant le bois vernis du bout du doigt ; que d'émotions nous avions traversé ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
- Cela fait un moment que je ne l'ai pas joué. Et ce serait un plaisir de le jouer à nouveau avec vous. Je consens volontiers à vous donner mon numéro.
Mes doigts quittèrent le violon pour refermer l'étui, verrouillant les loquets au passage. Puis je fouillai dans la poche de ma veste et en sortis un carnet avec un stylo. Je griffonnai rapidement mon numéro de portable professionnel, avant de me redresser et de m’approcher du piano. Je me souvins alors d’un détail de taille ; elle ne risquait pas de pouvoir le déchiffrer.
- Je peux vous le lire à haute voix, si vous craignez de le perdre.
J’attendis qu’elle eut sous la main de quoi noter avant d’épeler les chiffres inscrits sur la petite feuille. Je la déposai ensuite sur le piano, juste au cas où, avant de retourner à mes affaires pour remettre ma veste. Je jetai un coup d'œil à ma montre puis attrapai la poignée de mon étui.
- Je vais devoir vous quitter, le luthier ne va pas tarder à fermer et mon violon a vraiment besoin de son entretien annuel. J'espère que votre technicien a pu procéder aux réglages qu'il souhaitait. Je vous laisse me contacter pour la suite.
Je me tournai vers l'artiste derrière son pupitre une dernière fois pour m’incliner respectueusement, même si elle ne pouvait que m’entendre.
- Encore merci, Limonov-san, et à bientôt.
Je tournai alors les talons pour quitter le théâtre. Je ne manquai pas de présenter mes respects à son agent qui guettait à la sortie, et que je soupçonnais fortement d'avoir un peu épié nos performances. Une fois dans la rue, je m'arretai un bref instant pour lever mon visage vers l'astre nocturne et ses milliers de compagnes. Si mon âme restait tourmentée, j'avais fait ce soir un grand pas sur le chemin du salut. Ma Muse retrouvée, l'avenir s'annonçait plus profitable que lorsque j'avais franchi ces portes. Et ce ne serait pas pour déplaire à mes proches. Alors, le cœur encore lourd, mais l’âme apaisée, je quittai le quartier culturel pour rejoindre le magasin du luthier, dans la zone commerçante. Car mon violon réclamait des soins. Et il les avait si bien mérités.
Invité
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Jeu 13 Fév 2020 - 21:06
Anja laissait l'air du nocturne s'installer avec sa douceur coutumière, liée à ses doigts caressant les touches du piano avec amour, tandis qu'elle offrait à celui qui semblait affectionner les mêmes morceaux qu'elle, le temps de réfléchir à sa proposition. A partir du moment où était celle qui avait été à l'organisation du concert, elle était aussi libre, dans une certaine mesure, d'en choisir son déroulement. Aux discussions que la pianiste avait pris le temps d'avoir avec celui qui avait l'habitude de chapeauter ce genre d’événements pour elle, elle s'en était sortie avec plusieurs parties appréciables.
Dont celle avec un violon.
Et si celui possiblement prévu s'était fait porter pâle, elle n'avait que peu de remords à ce qu'il change. D'autant qu'entre les deux violons, l'un sonnait bien plus en accord avec son propre style, même s'il avait besoin d'un peu plus de travail. Anja ne doutait aucunement des capacités de son compagnon d'un soir.
Celui-ci reprit parole, dans une phase qui ralentissait, sans donner de réponse encore. Amusée, la jeune humaine en souffla par le nez, sans cesser son jeu presque aérien. De la Roche-san savait choisir ses moments et pauses. Et cette dernière cessa pour lui offrir sa réponse positive.
Ne cessant pas, quand elle le pouvait, un morceau en son plein milieu, sauf pour travailler, elle laissa la dernière phrase guider à sa fin, avant de lever ses doigts du piano dans sa dernière résonance, et se tourna vers le violoniste, souriant largement.
- Le lire sera bien plus efficace, qu'un morceau de papier pour moi, en effet, rit-elle, amusée, avant de se redresser du siège. Attendez un instant, Roche-san.
Parcourant la scène de quelques pas aveugles, mais rapides et légers, elle s'arrêta devant une chaise qui se trouvait dans un coin éloigné pour récupérer, dans son sac, son téléphone. Revenant vers l'homme, elle énonça avec une voix distincte devant son téléphone quelques mots.
- Nouveau contact, Nom, De la Roche, prénom Raphael, Catégorie Violoniste, Numéro de téléphone...
Et de lui présenter le téléphone plus ou moins vers lui, pour qu'il énonce son numéro. Avec le temps, elle avait pris l'habitude d'utiliser les commandes vocales, qui lui simplifiaient bien la vie. Ceci fait, elle déposa le téléphone au sol, à côté d'un pied du piano, et retourna s'asseoir sur ce siège confortable, ses pieds nus se balançant doucement.
- A bientôt, Roche-san, souffla-t-elle en s'inclinant sur son siège, toujours souriante. Je vous recontacterai pour les détails du concert. Ou bien des répétitions, s'il y en a. N'oubliez pas de travailler comme il faut... !
Elle s'interrompit à la fin, avec un autre rire, alors que ses doigts posèrent un accord amusé. Elle se laissait parfois trop facilement emporter par ses habitudes. Hochant la tête vers celui qui tournait déjà les talons, elle répéta seulement.
- A bientôt, Roche-san.
Et continua à jouer.
Dont celle avec un violon.
Et si celui possiblement prévu s'était fait porter pâle, elle n'avait que peu de remords à ce qu'il change. D'autant qu'entre les deux violons, l'un sonnait bien plus en accord avec son propre style, même s'il avait besoin d'un peu plus de travail. Anja ne doutait aucunement des capacités de son compagnon d'un soir.
Celui-ci reprit parole, dans une phase qui ralentissait, sans donner de réponse encore. Amusée, la jeune humaine en souffla par le nez, sans cesser son jeu presque aérien. De la Roche-san savait choisir ses moments et pauses. Et cette dernière cessa pour lui offrir sa réponse positive.
Ne cessant pas, quand elle le pouvait, un morceau en son plein milieu, sauf pour travailler, elle laissa la dernière phrase guider à sa fin, avant de lever ses doigts du piano dans sa dernière résonance, et se tourna vers le violoniste, souriant largement.
- Le lire sera bien plus efficace, qu'un morceau de papier pour moi, en effet, rit-elle, amusée, avant de se redresser du siège. Attendez un instant, Roche-san.
Parcourant la scène de quelques pas aveugles, mais rapides et légers, elle s'arrêta devant une chaise qui se trouvait dans un coin éloigné pour récupérer, dans son sac, son téléphone. Revenant vers l'homme, elle énonça avec une voix distincte devant son téléphone quelques mots.
- Nouveau contact, Nom, De la Roche, prénom Raphael, Catégorie Violoniste, Numéro de téléphone...
Et de lui présenter le téléphone plus ou moins vers lui, pour qu'il énonce son numéro. Avec le temps, elle avait pris l'habitude d'utiliser les commandes vocales, qui lui simplifiaient bien la vie. Ceci fait, elle déposa le téléphone au sol, à côté d'un pied du piano, et retourna s'asseoir sur ce siège confortable, ses pieds nus se balançant doucement.
- A bientôt, Roche-san, souffla-t-elle en s'inclinant sur son siège, toujours souriante. Je vous recontacterai pour les détails du concert. Ou bien des répétitions, s'il y en a. N'oubliez pas de travailler comme il faut... !
Elle s'interrompit à la fin, avec un autre rire, alors que ses doigts posèrent un accord amusé. Elle se laissait parfois trop facilement emporter par ses habitudes. Hochant la tête vers celui qui tournait déjà les talons, elle répéta seulement.
- A bientôt, Roche-san.
Et continua à jouer.
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