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Invité
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Jeu 5 Déc 2019 - 18:45
Lundi. La reprise de la semaine avait été compliquée. J'avais la terrible sensation de manquer de temps, sur tout, mais surtout pour moi. Mes sales habitudes me manquaient farouchement, et j'éprouvais le besoin oppressant d'y remédier. Je laissais tomber les copies, avec l'intention de déconnecter un temps soit peu mes neurones qui tournaient en libre service depuis quelques mois. Je me sentais sanglé à un quotidien qui ne me ressemblait pas. Ma prise de responsabilités au poste de représentant au sein du Conseil mangeait mon confort et mon énergie. Pas que je regrettais ma position actuelle mais je n'avais clairement pas l'habitude de renier ma liberté au profit de comptes à rendre ou à exercer.
Pour être honnête, je me sentais largué dans les abysses d'un terrain inconnu. Alors certes, cela pouvait être excitant mais seulement quand je savais maîtriser la situation. Et là, tout de suite, je me sentais extrêmement impuissant, avec la fichue sensation d'être inutile. Comparé aux autres, je ne possédais pas ce sens extrême des devoirs. Que ce soit envers la communauté, ou même envers les autres dans leur ensemble. En somme, je me tapais un mauvais coup de blues, et je n'avais pas la force de lutter contre l'appel d'un bon brassage cérébral où je n'aurais plus besoin de réfléchir ou même de m'inquiéter sur chacune de mes actions. Toute cette situation merdique m'incitait à me remettre en question sur ma qualification directe en tant que conseiller.
A cette pensée, je terminais ma bouteille de whisky, que j'avais sifflé entièrement et dont je n'en saisissais plus les saveurs.
J'aurais pu tenter de me rassurer auprès de John ou même de Nassim, de qui je me sentais sûrement les plus proches, mais j'avais peur de leur paraître pathétique, ou pire, leur miner le moral. Personne n'avait besoin de ça.
Alors comme toujours, je m'enfermais dans mon humeur maussade pour traquer un refuge temporaire dans lequel je m'engloutirais ce soir. L'alcool dans mon frigo de fortune n'était plus suffisant à ce stade. Donc pour traduire : me mettre une mine terrible, accompagné d'agrément supplémentaire non autorisé. Et c'était encore mieux si je pouvais me trouver une compagnie agréable avec qui passer la nuit ensuite. Mes sales manies ressurgissaient comme une vague prête à m'avaler mais que j'accueillais avec grand plaisir.
Sur ces intentions, j'enfilais une chemise potable avec un manteau de cuir noir avant de m'enfoncer dans la nuit. J'avais déjà repéré quelques endroits qui feraient largement mes affaires. Des endroits dont on ne soupçonnait pas l'existence, sauf si on osait s'y aventurer ou si on avait un pied dans le milieu. Il en va sans dire, ces points de rencontre étaient plutôt malfamés, où le trafic d'armes et de drogues en tous genres jonchait les rues et où les femmes s'exposaient toutes ouvertes dans l'attente d'une proie.
Pour une fois, je ne portais pas de chapeau et me fondais dans la masse le regard embrumé par les lumières, ignorant le chant des sirènes qui m'appelait dans un murmure charmeur sur mon passage. Peut-être que j'irais y faire un tour plus tard, quand mon cerveau sera noyé dans des effluves paradisiaques. Les quartiers illicites étaient très attractifs et très fréquentés mais ce qui m'intéressait, se situait dans une ruelle plus sombre, à l'abri de l'agitation ambiante. Je déambulais sur les pavés, tournant au coin d'une rue, et poussait la porte en bois massif de ce qui semblait être une cave assez glauque d'apparence. Un type baraqué m'attendait à l'entrée du sanctuaire qui mènerait à ma débauche, les bras croisés, me toisant d'un air dédaigneux.
Dans une haleine de tabac froid, je lui soufflais mon nom et celui-ci m'autorisa à rentrer. Après tout, j'étais devenu un bon client de la maison. Les mains dans les poches, je longeais le couloir pour atterrir dans une salle commune enfumée à souhait, divisée par d'autres petites pièces pour y faire ses affaires selon ses désirs. Certains étaient même installés directement sur des matelas posés au sol, complètement hagards, que je me devais d'éviter en levant les jambes pour avancer. Une vraie orgie.
Je me postais ensuite à une table, où une femme quasiment nue vint directement à ma rencontre pour suggérer le menu du soir. Je lui fis un clin d'oeil en suggérant ma requête et elle se retira pour m'apporter le nécessaire dans la minute.
Héroïne, mon petit péché mignon, si je pouvais le qualifier ainsi.
J'en traçais donc les lignes, sur un plateau prévu à cet effet, avant de me mettre à l'ouvrage. L'effet ne tardait pas à se faire sentir, que déjà, mes muscles se décontractèrent, sans parler de l'alcool que j'avais déjà ingéré en début de soirée qui se mouvaient en cocktail détonant. Les battements de mon cœur se firent de plus en plus lent, et je sentais ma vue se brouiller légèrement à cette insufflation immédiate.
Une ligne.
Deux lignes.
Puis trois lignes.
Je me frottais le nez pour faire disparaître les traces de ma culpabilité et en réclama davantage. Mon cerveau se déconnectait progressivement de la réalité, jusqu'à ce que l'euphorie me saisisse dans des spasmes agréables. Les problèmes s'envolaient et ma raison avec.
Mais alors que j'attaquais le prochain tour, je remarquais, dans un coin d'une pièce obscure, un homme qui me fixait avec un sourire en coin. J'aurais pu ne pas y faire attention et m'en foutre, trop occupé à me défoncer. Mais quelque chose retint mon attention, dans un flash intempestif qui me ramenait à des années ultérieures. Je clignais de l'oeil plusieurs fois, comme pris par une hallucination.
Deux fentes jaunes, semblables à des souvenirs lointains, me poussaient à maintenir ce contact visuel. Mes sourcils se froncèrent, alors que je tentais vainement de relier des fragments de ma mémoire perdue dans les volutes de l'héroïne. Sans réfléchir, je me levais alors, titubant presque sous l'effet des dégâts, ne manquant pas de me cogner sur les autres sans me soucier de ma brusquerie. J'étais pas du genre à aller vers les autres, mais je supposais que mon état actuel changeait mon attitude. J'étais complètement à côté de mes pompes, gros déchet de la société. Mon corps était semblable à un brasier qui me donnait la sensation vorace d'être en flamme et je demeurais complètement inapte à esquiver le moindre obstacle.
Je poussais tout le monde sur mon chemin, pour me pointer directement en face de cet homme mystère qui narguait ma conscience engloutie par la poudre.
-Oy. Toi. On se serait pas déjà croisés par hasard ? Tes yeux me disent vaguement un truc. Mais je saurais pas te dire de quoi.
J'avais fait mieux comme première approche mais à cet instant, les mots sortaient de ma bouche sans filtre, dans un râle presque animal. Même moi j'avais du mal à me comprendre, tellement l'articulation était mauvaise.
Lourdement, je m'asseyais en face de lui comme un gros tas, renversant des verres au grand damne de sa compagnie du moment. Ce qui me valut un « connard » détonnant, auquel je répondis avec un sourire carnassier et mauvais avant de l'ignorer totalement. Mon esprit ne me permettait pas me concentrer sur deux personnes à la fois, de toute façon.
-J'arrive pas à mettre le doigt dessus mais j'suis sûr de t'avoir d'jà vu.
Pour être honnête, je me sentais largué dans les abysses d'un terrain inconnu. Alors certes, cela pouvait être excitant mais seulement quand je savais maîtriser la situation. Et là, tout de suite, je me sentais extrêmement impuissant, avec la fichue sensation d'être inutile. Comparé aux autres, je ne possédais pas ce sens extrême des devoirs. Que ce soit envers la communauté, ou même envers les autres dans leur ensemble. En somme, je me tapais un mauvais coup de blues, et je n'avais pas la force de lutter contre l'appel d'un bon brassage cérébral où je n'aurais plus besoin de réfléchir ou même de m'inquiéter sur chacune de mes actions. Toute cette situation merdique m'incitait à me remettre en question sur ma qualification directe en tant que conseiller.
A cette pensée, je terminais ma bouteille de whisky, que j'avais sifflé entièrement et dont je n'en saisissais plus les saveurs.
J'aurais pu tenter de me rassurer auprès de John ou même de Nassim, de qui je me sentais sûrement les plus proches, mais j'avais peur de leur paraître pathétique, ou pire, leur miner le moral. Personne n'avait besoin de ça.
Alors comme toujours, je m'enfermais dans mon humeur maussade pour traquer un refuge temporaire dans lequel je m'engloutirais ce soir. L'alcool dans mon frigo de fortune n'était plus suffisant à ce stade. Donc pour traduire : me mettre une mine terrible, accompagné d'agrément supplémentaire non autorisé. Et c'était encore mieux si je pouvais me trouver une compagnie agréable avec qui passer la nuit ensuite. Mes sales manies ressurgissaient comme une vague prête à m'avaler mais que j'accueillais avec grand plaisir.
Sur ces intentions, j'enfilais une chemise potable avec un manteau de cuir noir avant de m'enfoncer dans la nuit. J'avais déjà repéré quelques endroits qui feraient largement mes affaires. Des endroits dont on ne soupçonnait pas l'existence, sauf si on osait s'y aventurer ou si on avait un pied dans le milieu. Il en va sans dire, ces points de rencontre étaient plutôt malfamés, où le trafic d'armes et de drogues en tous genres jonchait les rues et où les femmes s'exposaient toutes ouvertes dans l'attente d'une proie.
Pour une fois, je ne portais pas de chapeau et me fondais dans la masse le regard embrumé par les lumières, ignorant le chant des sirènes qui m'appelait dans un murmure charmeur sur mon passage. Peut-être que j'irais y faire un tour plus tard, quand mon cerveau sera noyé dans des effluves paradisiaques. Les quartiers illicites étaient très attractifs et très fréquentés mais ce qui m'intéressait, se situait dans une ruelle plus sombre, à l'abri de l'agitation ambiante. Je déambulais sur les pavés, tournant au coin d'une rue, et poussait la porte en bois massif de ce qui semblait être une cave assez glauque d'apparence. Un type baraqué m'attendait à l'entrée du sanctuaire qui mènerait à ma débauche, les bras croisés, me toisant d'un air dédaigneux.
Dans une haleine de tabac froid, je lui soufflais mon nom et celui-ci m'autorisa à rentrer. Après tout, j'étais devenu un bon client de la maison. Les mains dans les poches, je longeais le couloir pour atterrir dans une salle commune enfumée à souhait, divisée par d'autres petites pièces pour y faire ses affaires selon ses désirs. Certains étaient même installés directement sur des matelas posés au sol, complètement hagards, que je me devais d'éviter en levant les jambes pour avancer. Une vraie orgie.
Je me postais ensuite à une table, où une femme quasiment nue vint directement à ma rencontre pour suggérer le menu du soir. Je lui fis un clin d'oeil en suggérant ma requête et elle se retira pour m'apporter le nécessaire dans la minute.
Héroïne, mon petit péché mignon, si je pouvais le qualifier ainsi.
J'en traçais donc les lignes, sur un plateau prévu à cet effet, avant de me mettre à l'ouvrage. L'effet ne tardait pas à se faire sentir, que déjà, mes muscles se décontractèrent, sans parler de l'alcool que j'avais déjà ingéré en début de soirée qui se mouvaient en cocktail détonant. Les battements de mon cœur se firent de plus en plus lent, et je sentais ma vue se brouiller légèrement à cette insufflation immédiate.
Une ligne.
Deux lignes.
Puis trois lignes.
Je me frottais le nez pour faire disparaître les traces de ma culpabilité et en réclama davantage. Mon cerveau se déconnectait progressivement de la réalité, jusqu'à ce que l'euphorie me saisisse dans des spasmes agréables. Les problèmes s'envolaient et ma raison avec.
Mais alors que j'attaquais le prochain tour, je remarquais, dans un coin d'une pièce obscure, un homme qui me fixait avec un sourire en coin. J'aurais pu ne pas y faire attention et m'en foutre, trop occupé à me défoncer. Mais quelque chose retint mon attention, dans un flash intempestif qui me ramenait à des années ultérieures. Je clignais de l'oeil plusieurs fois, comme pris par une hallucination.
Deux fentes jaunes, semblables à des souvenirs lointains, me poussaient à maintenir ce contact visuel. Mes sourcils se froncèrent, alors que je tentais vainement de relier des fragments de ma mémoire perdue dans les volutes de l'héroïne. Sans réfléchir, je me levais alors, titubant presque sous l'effet des dégâts, ne manquant pas de me cogner sur les autres sans me soucier de ma brusquerie. J'étais pas du genre à aller vers les autres, mais je supposais que mon état actuel changeait mon attitude. J'étais complètement à côté de mes pompes, gros déchet de la société. Mon corps était semblable à un brasier qui me donnait la sensation vorace d'être en flamme et je demeurais complètement inapte à esquiver le moindre obstacle.
Je poussais tout le monde sur mon chemin, pour me pointer directement en face de cet homme mystère qui narguait ma conscience engloutie par la poudre.
-Oy. Toi. On se serait pas déjà croisés par hasard ? Tes yeux me disent vaguement un truc. Mais je saurais pas te dire de quoi.
J'avais fait mieux comme première approche mais à cet instant, les mots sortaient de ma bouche sans filtre, dans un râle presque animal. Même moi j'avais du mal à me comprendre, tellement l'articulation était mauvaise.
Lourdement, je m'asseyais en face de lui comme un gros tas, renversant des verres au grand damne de sa compagnie du moment. Ce qui me valut un « connard » détonnant, auquel je répondis avec un sourire carnassier et mauvais avant de l'ignorer totalement. Mon esprit ne me permettait pas me concentrer sur deux personnes à la fois, de toute façon.
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Aberration
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Ven 13 Déc 2019 - 19:05
J’observe les allées et venues d’un air détaché. Assis à une table d’habitué, dans l’ombre créée par une lumière tamisée, je profite du spectacle édifiant que m’offrent ces mortels ; ils tiennent si fort à la vie qu’ils sont prêt à se détruire la santé pour en profiter. C’est fou comme la nature humaine regorge de surprises. C’est peut-être pour ça que je ne me lasse jamais de les côtoyer, quand bien même beaucoup me paraissent insignifiants. Une serveuse arrive à mon niveau, l’air avenant. Je réponds à sa salutation par un sourire aussi large qu’arrogant, qui ne manque pas de la faire tressaillir. Les japonaises, font bonnes figures ; très rangées en apparence, elles ont pourtant l’air très sensibles au charme des mauvais garçons.
Après avoir pris ma commande, elle s’éloigne dans un déhanché exagéré, qui ne manque pas d’attirer mon regard. Probablement l’effet voulu. J’en profite pour sortir le petit sachet, récupéré un peu plus tôt à l’entrée de la salle. Que l’on ne se méprenne pas sur son contenu ; ce n’est pas du sucre qu’il contient, même si, pour un être comme moi, ça s’apparente tout à fait à une petite confiserie. La drogue a un effet modéré sur moi, tout comme l’alcool. D’ordinaire, ce type de produit me laisse de marbre. Mais j’aime jouer avec le feu ; aussi, je me plais, souvent, à retenir mon pouvoir pour laisser la drogue faire son effet. Et je dois dire que parmi toutes les saloperies que l’être humain a pu inventé, celle-ci est probablement la plus délicieuse. Elle m’apporte, occasionnellement, de douces sensations. Et nul besoin de surveiller ma consommation, car elle est totalement inoffensive pour moi. Je ne peux pas en dire autant des autres clients, dont la plupart plane déjà bien haut.
Sans plus attendre, je répands la précieuse poudre sur le plateau devant moi pour l’inhaler sans retenue. Fermant les yeux, je m’incline vers l’arrière, avant d’afficher une expression de béatitude. L’effet dure moins longtemps chez moi, aussi j’en profite toujours un maximum. Je reconnais le claquement des talons de la jeune serveuse qui revient avec un verre plein. Elle le pose sur la table, en s’inclinant profondément, certainement pour mettre en valeur son décolleté défiant toute décence. Suite à mon invitation muette, elle s’installe sur mon genou gauche. Voilà un autre service proposé par la maison ; une ribambelle de serveuses aux petits soins avec les clients. Si la plupart me laisse relativement indifférent, étant particulièrement difficile sur le choix de mes potentiels partenaires, je me laisse prendre au jeu. Après tout, je paie aussi pour ça.
C’est alors que mon attention est captée par un individu à la mine patibulaire. Ce n’est pas tant ses traits européens qui m’intriguent, mais son unique oeil couleur d’orage, l’autre étant masqué par un cache-oeil en cuir noir. Un gaijin borgne, voilà qui ne court pas les rues par ici. Je l’observe s’attabler, en silence, réagissant modérément aux paroles et gestes délicats de la jeune serveuse. Cet homme, d’environ la trentaine, ne tarde pas à se laisser aller aux mêmes péchés que moi. Sauf que lui a une physiologie bien plus sensible que la mienne. La tête inclinée, je le regarde sombrer progressivement dans l’extase d’un plaisir tabou. J’esquisse un sourire amusé. Et puis, il redresse la tête et nos regards se croisent.
Je ne sais pas ce qu’il se trame dans son esprit embrumé, mais je discerne clairement une étincelle dans ses yeux vitreux. Quelque chose est à l’oeuvre. J’ignore encore quoi, mais je ne vais visiblement par tarder à le savoir, car le voilà qui s’approche en titubant, comme le piètre junky qu’il est présentement. Je le toise de mon regard électrique, l’air inquisiteur et supérieur. Pauvre petite chose.
Je plisse les yeux en l’entendant. Mes yeux ? Il est vrai qu’ils sont uniques, du genre qui ne passe pas inaperçu. Mais je ne me souviens pas, moi, avoir déjà croisé son chemin. Je me souviendrais de sa dégaine si particulière, et surtout son unique oeil valide. Rendu très maladroit par la drogue, il renverse mon verre et celui de la serveuse, qui en profitait pour prendre sa pause. J’observe le liquide se répandre avec un certain flegme, tandis que ma compagne insulte proprement l’individu. Mais ce dernier s’en contrefiche, allant même jusqu’à lui offrir un sourire provocateur. Mon regard s’allume. Tiens donc. Voilà un tempérament intéressant. Je ne peux retenir un ricanement, ce qui me vaut un regard noir de la serveuse, froissée par mon absence de réaction. Elle croise les bras, la mine boudeuse ; je lui jette un regard sceptique avant de reporter mon attention sur l’étranger.
"Ah vraiment ? C’est étrange parce que je ne me souviens pas t’avoir déjà vu, en ce qui me concerne. Et tu n’as pas le genre de faciès qui s’oublie facilement, si tu vois ce que je veux dire."
Tandis que je parle, je redresse mon verre avec nonchalance avant de faire signe à la serveuse d’essuyer la flaque qui m’inconforte. J’attrape une serviette pour débarrasser mes mains des quelques gouttes qui les ont atteintes, avant de poser mon coude sur le siège pour appuyer ma tête contre mes doigts.
"En plus, je ne suis ici que depuis quelques mois. Je suis du genre hyperactif ; je bouge tout le temps, restant rarement longtemps au même endroit. Je me demande donc où tu aurais pu m’apercevoir sans que je ne te remarque. Je sais que le monde est petit, mais… tout de même."
Un sourire narquois étire mes lèvres à mesure que je m’exprime. Toutefois, il a piqué ma curiosité. Il a parlé avec une sincérité certaine. Il n’est pas impossible qu’il m’ait déjà vu quelque part. Mais il aurait fallu que ce soit de près, pour voir le détail de mes prunelles. C’est bien ça qui m’intrigue.
"Tu sais quoi ? Je suis prêt à écouter ton histoire si tu me paies un verre. Après tout, tu viens de gâcher un excellent cru. C’est la moindre des choses."
D’un geste de la main, j’invite la serveuse à prendre ma commande. Froissée par le peu de déférence que je lui accorde, elle se redresse, l’air digne, et s’éloigne en toute hâte. Non sans m’affubler d’un qualificatif tout en finesse, qui n’aurait sans doute flatté personne, sauf moi. J’appuie ensuite mes coudes sur la table et fixe l’occidental, un sourcil levé.
Alors, mon petit ? Qu’as-tu donc pour me divertir ?
Après avoir pris ma commande, elle s’éloigne dans un déhanché exagéré, qui ne manque pas d’attirer mon regard. Probablement l’effet voulu. J’en profite pour sortir le petit sachet, récupéré un peu plus tôt à l’entrée de la salle. Que l’on ne se méprenne pas sur son contenu ; ce n’est pas du sucre qu’il contient, même si, pour un être comme moi, ça s’apparente tout à fait à une petite confiserie. La drogue a un effet modéré sur moi, tout comme l’alcool. D’ordinaire, ce type de produit me laisse de marbre. Mais j’aime jouer avec le feu ; aussi, je me plais, souvent, à retenir mon pouvoir pour laisser la drogue faire son effet. Et je dois dire que parmi toutes les saloperies que l’être humain a pu inventé, celle-ci est probablement la plus délicieuse. Elle m’apporte, occasionnellement, de douces sensations. Et nul besoin de surveiller ma consommation, car elle est totalement inoffensive pour moi. Je ne peux pas en dire autant des autres clients, dont la plupart plane déjà bien haut.
Sans plus attendre, je répands la précieuse poudre sur le plateau devant moi pour l’inhaler sans retenue. Fermant les yeux, je m’incline vers l’arrière, avant d’afficher une expression de béatitude. L’effet dure moins longtemps chez moi, aussi j’en profite toujours un maximum. Je reconnais le claquement des talons de la jeune serveuse qui revient avec un verre plein. Elle le pose sur la table, en s’inclinant profondément, certainement pour mettre en valeur son décolleté défiant toute décence. Suite à mon invitation muette, elle s’installe sur mon genou gauche. Voilà un autre service proposé par la maison ; une ribambelle de serveuses aux petits soins avec les clients. Si la plupart me laisse relativement indifférent, étant particulièrement difficile sur le choix de mes potentiels partenaires, je me laisse prendre au jeu. Après tout, je paie aussi pour ça.
C’est alors que mon attention est captée par un individu à la mine patibulaire. Ce n’est pas tant ses traits européens qui m’intriguent, mais son unique oeil couleur d’orage, l’autre étant masqué par un cache-oeil en cuir noir. Un gaijin borgne, voilà qui ne court pas les rues par ici. Je l’observe s’attabler, en silence, réagissant modérément aux paroles et gestes délicats de la jeune serveuse. Cet homme, d’environ la trentaine, ne tarde pas à se laisser aller aux mêmes péchés que moi. Sauf que lui a une physiologie bien plus sensible que la mienne. La tête inclinée, je le regarde sombrer progressivement dans l’extase d’un plaisir tabou. J’esquisse un sourire amusé. Et puis, il redresse la tête et nos regards se croisent.
Je ne sais pas ce qu’il se trame dans son esprit embrumé, mais je discerne clairement une étincelle dans ses yeux vitreux. Quelque chose est à l’oeuvre. J’ignore encore quoi, mais je ne vais visiblement par tarder à le savoir, car le voilà qui s’approche en titubant, comme le piètre junky qu’il est présentement. Je le toise de mon regard électrique, l’air inquisiteur et supérieur. Pauvre petite chose.
Je plisse les yeux en l’entendant. Mes yeux ? Il est vrai qu’ils sont uniques, du genre qui ne passe pas inaperçu. Mais je ne me souviens pas, moi, avoir déjà croisé son chemin. Je me souviendrais de sa dégaine si particulière, et surtout son unique oeil valide. Rendu très maladroit par la drogue, il renverse mon verre et celui de la serveuse, qui en profitait pour prendre sa pause. J’observe le liquide se répandre avec un certain flegme, tandis que ma compagne insulte proprement l’individu. Mais ce dernier s’en contrefiche, allant même jusqu’à lui offrir un sourire provocateur. Mon regard s’allume. Tiens donc. Voilà un tempérament intéressant. Je ne peux retenir un ricanement, ce qui me vaut un regard noir de la serveuse, froissée par mon absence de réaction. Elle croise les bras, la mine boudeuse ; je lui jette un regard sceptique avant de reporter mon attention sur l’étranger.
"Ah vraiment ? C’est étrange parce que je ne me souviens pas t’avoir déjà vu, en ce qui me concerne. Et tu n’as pas le genre de faciès qui s’oublie facilement, si tu vois ce que je veux dire."
Tandis que je parle, je redresse mon verre avec nonchalance avant de faire signe à la serveuse d’essuyer la flaque qui m’inconforte. J’attrape une serviette pour débarrasser mes mains des quelques gouttes qui les ont atteintes, avant de poser mon coude sur le siège pour appuyer ma tête contre mes doigts.
"En plus, je ne suis ici que depuis quelques mois. Je suis du genre hyperactif ; je bouge tout le temps, restant rarement longtemps au même endroit. Je me demande donc où tu aurais pu m’apercevoir sans que je ne te remarque. Je sais que le monde est petit, mais… tout de même."
Un sourire narquois étire mes lèvres à mesure que je m’exprime. Toutefois, il a piqué ma curiosité. Il a parlé avec une sincérité certaine. Il n’est pas impossible qu’il m’ait déjà vu quelque part. Mais il aurait fallu que ce soit de près, pour voir le détail de mes prunelles. C’est bien ça qui m’intrigue.
"Tu sais quoi ? Je suis prêt à écouter ton histoire si tu me paies un verre. Après tout, tu viens de gâcher un excellent cru. C’est la moindre des choses."
D’un geste de la main, j’invite la serveuse à prendre ma commande. Froissée par le peu de déférence que je lui accorde, elle se redresse, l’air digne, et s’éloigne en toute hâte. Non sans m’affubler d’un qualificatif tout en finesse, qui n’aurait sans doute flatté personne, sauf moi. J’appuie ensuite mes coudes sur la table et fixe l’occidental, un sourcil levé.
Alors, mon petit ? Qu’as-tu donc pour me divertir ?
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Lun 16 Déc 2019 - 23:09
J'avais beau avoir les neurones complètement desséchés, je savais reconnaître un prédateur lorsque j'en voyais un. Peut-être dû à mon propre instinct animal aiguisé à travers la harpie ou le jaguar, qui m'offrait une intuition à son sujet assez éloquente. Je m'en étais rendu compte dans un éclair de lucidité. Bon certainement un peu trop tard, puisque je m'étais délibérément installé à sa table sans demander l'avis de personne. Mais je ne me voyais pas me lever pour quitter ma chaise suite à ce constat. J'en étais incapable, en plus d'être bien trop curieux à propos de l'identité de ce blondinet.
Il ne réagit même pas aux remontrances de sa compagnie qui crachait ses insultes. Pire encore, il s'était même mis à rire dans une indifférence totale. Il dégageait quelque chose de fourbe et de sournois, et semblait hautement sûr de lui. Puis il se décida enfin à m'adresser la parole, tandis que je l'observais d'un regard vitreux. Il me parlait, mais j'avais carrément du mal à mettre les mots bout à bout. J'avais l'impression d'avoir la tête dans un bocal, tellement les sons parvenaient difficilement à mon oreille ou plutôt à mon esprit. Je dus faire un effort de concentration extrême pour l'écouter mais mon œil, lui, captait très bien le moindre de ses mouvements qui traduisaient chez lui une forte assurance. A côté de moi, il avait clairement fière allure. Peut-être un peu trop. Il me faisait penser à un vampire aristocrate.
Très hautain. Très inquisiteur.
Et lorsque je parvins à capter avec une latence prononcée le sens de ses propos, je ne pus m'empêcher de réprimer un grognement. Il me faisait de l'oeil ou bien était-ce juste une impression désagréable ? Enfin soit. Pourquoi pas.
-Disons que je vois ce que tu veux dire, mais seulement à moitié !
Je tapotais mon seul œil valide tout en partant dans un fou rire comme si ma blague avait été bonne. Enfin, bien-sûr qu'elle l'était ! Enfin, je voyais évidemment très exactement ce qu'il entendait par là. Ma sale tronche ne passait jamais vraiment inaperçue. Elle me valait même très souvent des murmures derrière mon dos. Mais lui, ce morveux, ça n'avait pas l'air de le déranger outre mesure.
Alors que je lui répondais en tentant de conserver mon sérieux qui se mourait dans mon hilarité, il acheva d'asseoir son dédain en demandant à être nettoyé. Bon, ça, c'était ma faute.
De ce qu'il me racontait, il semblait être un homme avare d'aventure, avec la bougeotte dans les fesses. Qui l'eut cru, ça nous faisait un point commun.
-Le monde est petit seulement pour les gens qui ne savent pas où aller. Ce qui est assez ironique, en fait.
J'avais sorti cette phrase d'un ton bien plus corsé que je ne l'avais calculé. Je me surpris même du tranchant de ma voix, elle qui tendait à ne ressembler qu'à un râle de chat mort écrasé sur le rebord d'une route avec mon état. Mais pour tenter de recoller les morceaux, il me proposa de narrer mon histoire. Pfeuh. Tu parles. C'était bien l'une des choses dont je ne souhaitais pas me souvenir pour éviter une dépression nerveuse. Me rappeler de ma liberté d'antan ne faisait que raviver chez moi une certaine frustration dont je souhaitais me débarrasser. Quoique, après tout, j'étais déjà bien parti pour faire une syncope donc...
-Si tu as du temps à perdre. J'ai forcément dû te croiser quelque part. Mais j'ai l'esprit particulièrement embrumé ce soir. Peut-être que si tu me parlais un peu de toi également, je saurais retrouver la mémoire, qui sait.
Je laissais glisser un sourire taquin sur mes lèvres tandis que je levais la main pour faire signe à une serveuse de nous servir. J'avais soif, de toute façon.
-Deux cocktails. Les plus corrosifs que vous avez pour les boyaux, mademoiselle. Un pour moi, un pour monsieur.
Celle-ci obtempéra pour réapparaître à peine trente secondes plus tard. Je la remerciais d'un hochement de tête avant d'en boire la moitié d'une traite sans attendre mon hôte.
-Alors. Comment dire simplement. Je me suis barré d'Amérique du Nord, pour aller vivre ma vie au cœur de la forêt amazonienne, dans un premier temps. Loin de tout. Loin des emmerdes. Loin des saloperies de la dite civilisation moderne. Loin de moi, aussi. Une sorte de thérapie, tu vois. J'ai vécu le quart de sa vie auprès de peuples isolés, apprenant leurs rites, leurs légendes, leurs coutumes, leur culture... En parfaite union avec ce que peut offrir notre chère mère nature. Mais avec ça, j'ai appris à survivre à la faim, la soif, les intempéries et la dégradation mentale. Tu me diras, ça m'a peut-être pas trop réussi sur la dernière option en finalité !
Je lâchais un rire amer. A vrai dire, cela m'avait réussi plus que d'avoir des responsabilités.
-Disons que je suis aussi un baroudeur. Après, j'ai jeté mon dévolu sur l'Egypte. J'y travaillais comme guide lors d'excursion touristique mais aussi scientifique. De temps en temps, je m'offrais des petites escapades en plein désert ou dans des réserves. J'ai même gravi une pyramide avec des piquets, sans sécurité, ce qui m'a valu un sacré retour de bâton. Mais bon, j'étais content. Je travaillais aussi comme fouilleur et chercheur, dans le but de débusquer des reliques précieuses ou des objets de valeur pour mon simple plaisir.
Tout cela me manquait salement. J'étais en manque de tout. D'adrénaline. D'excitation. De vie. De sexe, aussi. J'étais en chien de mon ancienne vie et les seuls moments où je pouvais retrouver une délicieuse sensation de sérénité, c'était en me gavant d'alcool ou de produits illicites.
-Ensuite, j'ai décidé de devenir professeur d'ethnologie et d’anthropologie, en étudiant en France. La période la plus sombre, j'dirais. J'allumai, comme à mon habitude, une clope en lui en tendant une au passage parce qu'il était sympa d'écouter. Et j'ai atterri ici, dans ce beau pays qu'est le Japon, pour retrouver un peu le goût de la liberté que j'ai perdu en Occident. Y'a de bons trucs ici aussi.
Je me massais les tempes, devenues assez douloureuses. C'était le signe que j'étais encore bien trop lucide.
-Alors, ça t'inspire ? Allez, je te passe la main maintenant.
Il ne réagit même pas aux remontrances de sa compagnie qui crachait ses insultes. Pire encore, il s'était même mis à rire dans une indifférence totale. Il dégageait quelque chose de fourbe et de sournois, et semblait hautement sûr de lui. Puis il se décida enfin à m'adresser la parole, tandis que je l'observais d'un regard vitreux. Il me parlait, mais j'avais carrément du mal à mettre les mots bout à bout. J'avais l'impression d'avoir la tête dans un bocal, tellement les sons parvenaient difficilement à mon oreille ou plutôt à mon esprit. Je dus faire un effort de concentration extrême pour l'écouter mais mon œil, lui, captait très bien le moindre de ses mouvements qui traduisaient chez lui une forte assurance. A côté de moi, il avait clairement fière allure. Peut-être un peu trop. Il me faisait penser à un vampire aristocrate.
Très hautain. Très inquisiteur.
Et lorsque je parvins à capter avec une latence prononcée le sens de ses propos, je ne pus m'empêcher de réprimer un grognement. Il me faisait de l'oeil ou bien était-ce juste une impression désagréable ? Enfin soit. Pourquoi pas.
-Disons que je vois ce que tu veux dire, mais seulement à moitié !
Je tapotais mon seul œil valide tout en partant dans un fou rire comme si ma blague avait été bonne. Enfin, bien-sûr qu'elle l'était ! Enfin, je voyais évidemment très exactement ce qu'il entendait par là. Ma sale tronche ne passait jamais vraiment inaperçue. Elle me valait même très souvent des murmures derrière mon dos. Mais lui, ce morveux, ça n'avait pas l'air de le déranger outre mesure.
Alors que je lui répondais en tentant de conserver mon sérieux qui se mourait dans mon hilarité, il acheva d'asseoir son dédain en demandant à être nettoyé. Bon, ça, c'était ma faute.
De ce qu'il me racontait, il semblait être un homme avare d'aventure, avec la bougeotte dans les fesses. Qui l'eut cru, ça nous faisait un point commun.
-Le monde est petit seulement pour les gens qui ne savent pas où aller. Ce qui est assez ironique, en fait.
J'avais sorti cette phrase d'un ton bien plus corsé que je ne l'avais calculé. Je me surpris même du tranchant de ma voix, elle qui tendait à ne ressembler qu'à un râle de chat mort écrasé sur le rebord d'une route avec mon état. Mais pour tenter de recoller les morceaux, il me proposa de narrer mon histoire. Pfeuh. Tu parles. C'était bien l'une des choses dont je ne souhaitais pas me souvenir pour éviter une dépression nerveuse. Me rappeler de ma liberté d'antan ne faisait que raviver chez moi une certaine frustration dont je souhaitais me débarrasser. Quoique, après tout, j'étais déjà bien parti pour faire une syncope donc...
-Si tu as du temps à perdre. J'ai forcément dû te croiser quelque part. Mais j'ai l'esprit particulièrement embrumé ce soir. Peut-être que si tu me parlais un peu de toi également, je saurais retrouver la mémoire, qui sait.
Je laissais glisser un sourire taquin sur mes lèvres tandis que je levais la main pour faire signe à une serveuse de nous servir. J'avais soif, de toute façon.
-Deux cocktails. Les plus corrosifs que vous avez pour les boyaux, mademoiselle. Un pour moi, un pour monsieur.
Celle-ci obtempéra pour réapparaître à peine trente secondes plus tard. Je la remerciais d'un hochement de tête avant d'en boire la moitié d'une traite sans attendre mon hôte.
-Alors. Comment dire simplement. Je me suis barré d'Amérique du Nord, pour aller vivre ma vie au cœur de la forêt amazonienne, dans un premier temps. Loin de tout. Loin des emmerdes. Loin des saloperies de la dite civilisation moderne. Loin de moi, aussi. Une sorte de thérapie, tu vois. J'ai vécu le quart de sa vie auprès de peuples isolés, apprenant leurs rites, leurs légendes, leurs coutumes, leur culture... En parfaite union avec ce que peut offrir notre chère mère nature. Mais avec ça, j'ai appris à survivre à la faim, la soif, les intempéries et la dégradation mentale. Tu me diras, ça m'a peut-être pas trop réussi sur la dernière option en finalité !
Je lâchais un rire amer. A vrai dire, cela m'avait réussi plus que d'avoir des responsabilités.
-Disons que je suis aussi un baroudeur. Après, j'ai jeté mon dévolu sur l'Egypte. J'y travaillais comme guide lors d'excursion touristique mais aussi scientifique. De temps en temps, je m'offrais des petites escapades en plein désert ou dans des réserves. J'ai même gravi une pyramide avec des piquets, sans sécurité, ce qui m'a valu un sacré retour de bâton. Mais bon, j'étais content. Je travaillais aussi comme fouilleur et chercheur, dans le but de débusquer des reliques précieuses ou des objets de valeur pour mon simple plaisir.
Tout cela me manquait salement. J'étais en manque de tout. D'adrénaline. D'excitation. De vie. De sexe, aussi. J'étais en chien de mon ancienne vie et les seuls moments où je pouvais retrouver une délicieuse sensation de sérénité, c'était en me gavant d'alcool ou de produits illicites.
-Ensuite, j'ai décidé de devenir professeur d'ethnologie et d’anthropologie, en étudiant en France. La période la plus sombre, j'dirais. J'allumai, comme à mon habitude, une clope en lui en tendant une au passage parce qu'il était sympa d'écouter. Et j'ai atterri ici, dans ce beau pays qu'est le Japon, pour retrouver un peu le goût de la liberté que j'ai perdu en Occident. Y'a de bons trucs ici aussi.
Je me massais les tempes, devenues assez douloureuses. C'était le signe que j'étais encore bien trop lucide.
-Alors, ça t'inspire ? Allez, je te passe la main maintenant.
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Aberration
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Sam 4 Jan 2020 - 19:07
Disons que je vois ce que tu veux dire, mais seulement à moitié !
Son humour ne vole pas très haut, cependant il m’arrache tout de même un sourire amusé. Pouvoir faire encore de l’esprit dans son état relève presque du miracle, lui qui tient à peine sur ses deux jambes. Il m’a tout l’air d’être un clown à la langue bien pendue ; à lui de me montrer qu’il peut être plus intéressant que ça. Mon regard électrique ne le quitte pas tandis qu’il se remet de sa pique d’humour douteux. J’avoue que même sans parler, il m’intrigue. Avec son allure de rebelle borgne, il contraste fortement avec la population, plutôt rangée -ennuyante. Qu’est-ce qui peut bien attirer un individu aussi singulier dans une ville comme celle-ci ? Décidément, Nakanoto regorge de surprise. J’ai bien fait de m’y installer.
Le voilà qui fait de l’ironie. Je reste stoïque, cependant je plisse légèrement les yeux. Il fait même de la philosophie. Tiens donc. Mais je suis assez d’accord avec lui sur ce point. Je me frotte le menton tandis que je l’observe. Il semble y en avoir plus dans sa caboche qu’il ne veut bien le laisser penser. Je me demande juste à quel point. Je reconnais dans son regard cette lueur d’aventurier ; celle qui prouve qu’un mortel a traversé bien plus d’épreuves que son âge ne le laisse imaginer. Il aurait pu s’agir d’un autre immortel, s’il n’était pas aussi défoncé. Car ni vampire, ni lycan ne serait si sensible à une si petite quantité de drogue.
Je souris quand il propose de lui conter mon histoire en retour. Un bon échange de procéder. Cependant, je ne pourrai pas être sincère avec lui. Ma vie le dépasse trop pour concevoir tout ce que j’ai vécu, et je ne parle même pas de ma nature profonde. Ce n’est qu’un humain dans la fleur de l’âge qui fuit ses responsabilités dans une ruelle mal famée. Il n’aura donc le droit qu’à un récit créé de toute pièce, agrémenté d’un soupçon de vérité pour mieux faire passer la pilule. Mais passons, nous n’y sommes pas encore. Il me faut d’abord écouter ce qu’il a à dire.
Il se lance dans un résumé complet de sa courte existence. J’hausse un sourcil ; je ne demandais que l’histoire relative à mon visage familier, mais soit, au moins, il pourra sans doute répondre à certaines de mes questions. La serveuse amène la commande du grand ténébreux ; un cocktail de cheval, qui est loin de me décontenancer. Mais je suis curieux de voir dans quel état il va finir à l’issue de cette discussion. Probablement sur le plancher à déverser ses entrailles.
La forêt amazonienne. Cette immense étendue verte et sauvage, dans laquelle j’ai évolué il y a plus de mille ans, auprès d’un peuple décadent qui me prenait pour le dieu de la foudre. Mon regard s’allume. Il n’a pas besoin d’en dire plus pour que je fasse le rapprochement avec sa sensation de déjà-vu me concernant. Les mayas, Aztèques et autres peuples de cette terre se livraient souvent aux arts créatifs, et représentaient nombre de dieux sur des fresques en relief, mais aussi des peintures parfois très détaillées. Ainsi, il est fort probable que ce junky ait posé les yeux sur l’une des représentations de Tlaloc, mon homonyme sud-américain. Le mystère est résolu. Trop vite. J’en suis presque déçu. J’avale une gorgée pour me consoler.
"Je confirme. T’as l’air bien atteint."
Cette petite pique répond à sa remarque sur la soi-disant préservation mentale. Par contre, je dois avouer qu’il m’impressionne, avec toutes ses aventures. De tous les humains contemporains que j’ai croisé, c’est peut-être le premier à avoir autant vécu. Il a presque autant la bougeotte que moi, à l’entendre parler.
"Baroudeur, chercheur de reliques et professeur… T’es l’Indiana Jones des temps modernes, en fait."
Je me demande s’il est déjà tombé sur une véritable relique. L’un de ces objets recelant une puissance insoupçonnée, totalement hors d’atteinte des petits mortels comme lui. Hum, à dire vrai, il y a peu de chance. Bien que mon chemin n’ait pas croisé celui d’un sorcier depuis ma libération, du moins à ma connaissance, je n’en demeure pas moins convaincu qu’ils existent toujours, quelque part dans l’ombre. Et je les vois mal laisser de telles reliques tomber entre les mains de n’importe quel archéologue. Quoique. Certaines sont peut-être oubliées. Après tout, mon amulette l’est.
Je saisis une cigarette du paquet qu’il me tend et l’allume d’un geste sec en grattant une allumette. J’inspire une grande bouffée que je recrache quelques secondes plus tard, tandis que je réfléchis à l’histoire que je pourrais bien lui raconter. Quelque chose de suffisamment crédible pour qu’il y croit sans pour autant paraître banale. Parce que la banalité ne me va pas au teint.
"Je viens d’un milieu militaire -père officier oblige. Cependant, ayant toujours eu une sainte horreur de l’autorité, j’ai rapidement quitté l’armée pour aller voir ailleurs. Dès que j’en ai eu l’occasion, j’ai embarqué pour les Etats-Unis. Là-bas, j’ai erré quelques temps avant d’offrir mes services en tant que mercenaire. Des années d’entraînements, ça finit toujours par servir. Que ce soit garde du corps ou homme de main. Après une mauvaise guerre de gang, j’ai préféré m’exiler un temps au Mexique. Pour y trouver au final le règne des cartels. Et rebelote."
Je marque une pause pour boire un coup et tirer sur ma clope. J’en profite pour sonder l’homme qui me fait face ; difficile à dire si, avec la cocaïne qui court dans ses veines, il se pose des questions sur la véracité de mon récit, ou s’il essaye juste de comprendre ce que je dis.
"J’ai eu l’occasion d’explorer moi aussi la forêt amazonienne, bien qu’autrement qu’un baroudeur féru de culture. On y trouve de nombreuses expéditions plus ou moins officielles, gardées par des mercenaires. Qui sait, peut-être que c’est en espionnant l’une d’elle que tu m’as vu."
Je lui offre une hypothèse intéressante pour expliquer comment il peut me connaître alors que nous ne nous sommes jamais croisés. Reste à voir s’il va mordre à l’hameçon, ou si son instinct est plus aiguisé que ça.
"A travers mes missions, j’ai pas mal voyagé en Europe également. France, Angleterre, Italie, Norvège… Il y a assez peu de pays que je n’ai pas visité, en fin de compte. Et puis après une mauvaise rencontre, j’ai préféré me faire discret pendant un temps. J’ai raccroché le manteau de mercenaire et je suis reparti aux Etats-Unis pour y monter ma propre affaire. Seulement, faut croire que le pays me manquait, car j’ai décidé de revenir au Japon pour m’installer ici, à Nakanoto, et y poursuivre mon affaire."
Encore une nouvelle version que je livre à un parfait inconnu. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis construit un passé à l’improviste. Difficile de raconter la vérité lorsqu’on a plus de 1500 ans comme moi. Bien sûr, chaque récit reste identique tant que je demeure au même endroit. Il serait embarrassant de croiser deux personnes en même temps qui ont reçu une version différente. Pour Nakanoto, ce sera donc celle ci qui restera. Je ne suis pas tellement rentré dans les détails, ce qui me laisse une marge de manoeuvre pour étoffer à l’avenir.
"Voilà tout en ce qui me concerne. Pas aussi palpitant que toi, mais pas moins semé d’embûches. "
Je m’arrête là pour le moment. Le reste, il l’aura en posant des questions. Et s’il doute de ma version des faits, eh bien… Je suis curieux de voir ça. Je crache un nuage de fumé avant de m’appuyer sur la table pour me rapprocher de lui.
"Mais dis moi l’ami. Je vois mal un baroudeur comme toi atterrir ici par hasard. Alors dis-moi, quelle est donc cette liberté que tu es venu chercher ici, à Nakanoto ?"
Son humour ne vole pas très haut, cependant il m’arrache tout de même un sourire amusé. Pouvoir faire encore de l’esprit dans son état relève presque du miracle, lui qui tient à peine sur ses deux jambes. Il m’a tout l’air d’être un clown à la langue bien pendue ; à lui de me montrer qu’il peut être plus intéressant que ça. Mon regard électrique ne le quitte pas tandis qu’il se remet de sa pique d’humour douteux. J’avoue que même sans parler, il m’intrigue. Avec son allure de rebelle borgne, il contraste fortement avec la population, plutôt rangée -ennuyante. Qu’est-ce qui peut bien attirer un individu aussi singulier dans une ville comme celle-ci ? Décidément, Nakanoto regorge de surprise. J’ai bien fait de m’y installer.
Le voilà qui fait de l’ironie. Je reste stoïque, cependant je plisse légèrement les yeux. Il fait même de la philosophie. Tiens donc. Mais je suis assez d’accord avec lui sur ce point. Je me frotte le menton tandis que je l’observe. Il semble y en avoir plus dans sa caboche qu’il ne veut bien le laisser penser. Je me demande juste à quel point. Je reconnais dans son regard cette lueur d’aventurier ; celle qui prouve qu’un mortel a traversé bien plus d’épreuves que son âge ne le laisse imaginer. Il aurait pu s’agir d’un autre immortel, s’il n’était pas aussi défoncé. Car ni vampire, ni lycan ne serait si sensible à une si petite quantité de drogue.
Je souris quand il propose de lui conter mon histoire en retour. Un bon échange de procéder. Cependant, je ne pourrai pas être sincère avec lui. Ma vie le dépasse trop pour concevoir tout ce que j’ai vécu, et je ne parle même pas de ma nature profonde. Ce n’est qu’un humain dans la fleur de l’âge qui fuit ses responsabilités dans une ruelle mal famée. Il n’aura donc le droit qu’à un récit créé de toute pièce, agrémenté d’un soupçon de vérité pour mieux faire passer la pilule. Mais passons, nous n’y sommes pas encore. Il me faut d’abord écouter ce qu’il a à dire.
Il se lance dans un résumé complet de sa courte existence. J’hausse un sourcil ; je ne demandais que l’histoire relative à mon visage familier, mais soit, au moins, il pourra sans doute répondre à certaines de mes questions. La serveuse amène la commande du grand ténébreux ; un cocktail de cheval, qui est loin de me décontenancer. Mais je suis curieux de voir dans quel état il va finir à l’issue de cette discussion. Probablement sur le plancher à déverser ses entrailles.
La forêt amazonienne. Cette immense étendue verte et sauvage, dans laquelle j’ai évolué il y a plus de mille ans, auprès d’un peuple décadent qui me prenait pour le dieu de la foudre. Mon regard s’allume. Il n’a pas besoin d’en dire plus pour que je fasse le rapprochement avec sa sensation de déjà-vu me concernant. Les mayas, Aztèques et autres peuples de cette terre se livraient souvent aux arts créatifs, et représentaient nombre de dieux sur des fresques en relief, mais aussi des peintures parfois très détaillées. Ainsi, il est fort probable que ce junky ait posé les yeux sur l’une des représentations de Tlaloc, mon homonyme sud-américain. Le mystère est résolu. Trop vite. J’en suis presque déçu. J’avale une gorgée pour me consoler.
"Je confirme. T’as l’air bien atteint."
Cette petite pique répond à sa remarque sur la soi-disant préservation mentale. Par contre, je dois avouer qu’il m’impressionne, avec toutes ses aventures. De tous les humains contemporains que j’ai croisé, c’est peut-être le premier à avoir autant vécu. Il a presque autant la bougeotte que moi, à l’entendre parler.
"Baroudeur, chercheur de reliques et professeur… T’es l’Indiana Jones des temps modernes, en fait."
Je me demande s’il est déjà tombé sur une véritable relique. L’un de ces objets recelant une puissance insoupçonnée, totalement hors d’atteinte des petits mortels comme lui. Hum, à dire vrai, il y a peu de chance. Bien que mon chemin n’ait pas croisé celui d’un sorcier depuis ma libération, du moins à ma connaissance, je n’en demeure pas moins convaincu qu’ils existent toujours, quelque part dans l’ombre. Et je les vois mal laisser de telles reliques tomber entre les mains de n’importe quel archéologue. Quoique. Certaines sont peut-être oubliées. Après tout, mon amulette l’est.
Je saisis une cigarette du paquet qu’il me tend et l’allume d’un geste sec en grattant une allumette. J’inspire une grande bouffée que je recrache quelques secondes plus tard, tandis que je réfléchis à l’histoire que je pourrais bien lui raconter. Quelque chose de suffisamment crédible pour qu’il y croit sans pour autant paraître banale. Parce que la banalité ne me va pas au teint.
"Je viens d’un milieu militaire -père officier oblige. Cependant, ayant toujours eu une sainte horreur de l’autorité, j’ai rapidement quitté l’armée pour aller voir ailleurs. Dès que j’en ai eu l’occasion, j’ai embarqué pour les Etats-Unis. Là-bas, j’ai erré quelques temps avant d’offrir mes services en tant que mercenaire. Des années d’entraînements, ça finit toujours par servir. Que ce soit garde du corps ou homme de main. Après une mauvaise guerre de gang, j’ai préféré m’exiler un temps au Mexique. Pour y trouver au final le règne des cartels. Et rebelote."
Je marque une pause pour boire un coup et tirer sur ma clope. J’en profite pour sonder l’homme qui me fait face ; difficile à dire si, avec la cocaïne qui court dans ses veines, il se pose des questions sur la véracité de mon récit, ou s’il essaye juste de comprendre ce que je dis.
"J’ai eu l’occasion d’explorer moi aussi la forêt amazonienne, bien qu’autrement qu’un baroudeur féru de culture. On y trouve de nombreuses expéditions plus ou moins officielles, gardées par des mercenaires. Qui sait, peut-être que c’est en espionnant l’une d’elle que tu m’as vu."
Je lui offre une hypothèse intéressante pour expliquer comment il peut me connaître alors que nous ne nous sommes jamais croisés. Reste à voir s’il va mordre à l’hameçon, ou si son instinct est plus aiguisé que ça.
"A travers mes missions, j’ai pas mal voyagé en Europe également. France, Angleterre, Italie, Norvège… Il y a assez peu de pays que je n’ai pas visité, en fin de compte. Et puis après une mauvaise rencontre, j’ai préféré me faire discret pendant un temps. J’ai raccroché le manteau de mercenaire et je suis reparti aux Etats-Unis pour y monter ma propre affaire. Seulement, faut croire que le pays me manquait, car j’ai décidé de revenir au Japon pour m’installer ici, à Nakanoto, et y poursuivre mon affaire."
Encore une nouvelle version que je livre à un parfait inconnu. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis construit un passé à l’improviste. Difficile de raconter la vérité lorsqu’on a plus de 1500 ans comme moi. Bien sûr, chaque récit reste identique tant que je demeure au même endroit. Il serait embarrassant de croiser deux personnes en même temps qui ont reçu une version différente. Pour Nakanoto, ce sera donc celle ci qui restera. Je ne suis pas tellement rentré dans les détails, ce qui me laisse une marge de manoeuvre pour étoffer à l’avenir.
"Voilà tout en ce qui me concerne. Pas aussi palpitant que toi, mais pas moins semé d’embûches. "
Je m’arrête là pour le moment. Le reste, il l’aura en posant des questions. Et s’il doute de ma version des faits, eh bien… Je suis curieux de voir ça. Je crache un nuage de fumé avant de m’appuyer sur la table pour me rapprocher de lui.
"Mais dis moi l’ami. Je vois mal un baroudeur comme toi atterrir ici par hasard. Alors dis-moi, quelle est donc cette liberté que tu es venu chercher ici, à Nakanoto ?"
Invité
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Dim 12 Jan 2020 - 14:58
Indiana Jones... Combien de fois m'avait-on affublé de ce surnom ? J ne les comptais même plus tellement c'en devenait redondant. A cette remarque, j'haussais simplement les épaules avec nonchalance avant d'écouter son récit à mon tour.
Il était quand même impressionnant de constater à quel point mes capacités cognitives à cet instant filtrait seulement ce dont j'avais besoin. Même si mon esprit restait dans le flou, comme dans un rêve éveillé, je parvenais tout de même à extraire de son histoire des éléments clés qui se rassemblaient dans un concept de compréhension assez pointu.
Il était né dans un contexte militaire, et me confessait avoir une sainte horreur de l'autorité. Je ne pouvais pas vraiment m'en montrer étonné, cela transpirait assez sur sa personne pour ne pas l'avoir remarqué. C'était assurément un homme de tête, à l'arrogance vorace qui narguait la démesure. Il s'était offert ensuite un passif de mercenaire, ce qui, jusque là, ne me surprenait pas non plus. Il avait bien la dégaine d'une sorte de malfrat rebelle.
Non, jusque là, je me suis contenté de l'écouter en silence en rassemblant le peu de lucidité qu'il me restait. Jusqu'à ce que je percute, dans un réflexe presque trop violent, étant donné que je m'arrêtais net avant d'allumer une autre barrette de nicotine. Mon instinct m'imposa un cran d'arrêt imminent et j'allongeais mon regard dans sa direction tandis qu'il poursuivait.
S'il m'avait mis là une balise quant à ses excursions douteuses dans mon ancien berceau, ce n'était assurément pas pour rien. Oh, sûrement pour tenter de justifier le pourquoi je pensais l'avoir déjà croisé. Mais pour avoir vécu des années là-bas, dans plusieurs tribus éloignées, je pouvais aisément balayer cette théorie du revers de la main. A l'époque, je me faisais le protecteur des cieux de cette forêt emblématique aux multiples visages en parcourant le ciel à tire d'aile. Pour la protéger, il m'était maintes fois arrivé de chasser ce genre de troubles fêtes qui se croyaient plus malins que la Nature même.
Accompagnés d'autres changelins vivant dans les recoins sombres de cette jungle, nous avions plusieurs fois, établi des consignes pour nous assurer que ces individus nocifs ne remettent plus les pieds dans notre demeure, quitte à employer la manière forte. Ca aurait pu être probable. J'aurais pu le croiser dans ces circonstances. Mais si tel avait été le cas, il n'aurait d'ores et déjà plus ses yeux aux lueurs étranges pour voir à cet instant. Ca avait été mon petit vice d'adolescent fougueux, crever les yeux des visiteurs importuns pour les contraindre à devenir aveugle aux belles choses tant ils ne pouvaient se contenter de poser leur regard dessus pour les admirer. C'était mon châtiment personnalisé. Une extension de ma personnalité de changelin voué à soustraire son patrimoine aux mains de personnes peu scrupuleuses.
Le geste en suspend, ma cigarette reprenait le cours de mes lèvres alors qu'il terminait son histoire peu commune. Je notais qu'il semblait avoir beaucoup voyagé, avant de revenir au bercail et reprendre ce qu'il nommait une affaire. Je me demandais bien de quoi il pouvait bien parler, même si sur le moment, ça ne m'intéressait pas plus que ça. A vrai dire, j'étais maintenant trop occupé à souligner la faille qui s'était immiscé dans cette réplique. Autant dire, je n'étais plus capable de faire plusieurs choses en même temps.
-Intéressant, me contentai-je d'ajouter, l'oeil toujours allumé tandis que je l'ignorais un court instant du regard, t'as un sacré parcours.
Mais après une brève réflexion, l'image qui se projetait telle un rétro projecteur sur le mur de mes souvenirs se dessinait, plus précise. Comme cette façade humide où je ressentais la sensation d'une caresse du bout des doigts, tandis que je touchais ces dessins emblématiques. Je me voyais reculer d'un pas pour les admirer intensément, alors que mon ami m'en narrait la légende. Des yeux jaunes, à moitié rongés par le temps mais toujours autant présent dans les mœurs de mes compagnons d'antan. Mon nez se souvenait des encens et mon corps des rites dont le quotidien parsemait les indigènes. Je me revoyais les paupières mi-closes, où l'on venait me déposer une peinture jaune avant de partir à la chasse. Puis, à côté, non loin, cet espèce de noyau intangible représenté au cœur d'une silhouette d'un homme. Et si je me concentrais un peu plus, j'y décelais une autre ombre, dissimulée dans une tornade symbolique.
-Tlaloc, murmurai-je comme pour moi-même avant de lever le nez vers lui tout en lâchant ma fumée par celui-ci, Kon.
Tout prenait un sens, ou alors, relativement avec ce que me permettait mon état actuel. Je l'observais, plus méfiant. Je n'avais pas forcément porté attention à ces détails, mais avec cette donnée ajoutée, quelque chose me poussait à parcourir des échanges logiques même si au fond, cela me paraissait assez fou pour oser y songer !
-Quand je suis entré ici, tu étais de dos. Je n'ai donc pas percuté. Mais maintenant que j'y suis, je me souviens néanmoins très bien des lignes blanches sur la table. De la poudre, qui n'y est plus, soit dit en passant. Tu étais le seul homme ici, avant que je ne remarque ta présence. Et ces femmes ne sont pas autorisées à toucher à la marchandise. Tu es donc le seul à en avoir consommé. Tu sais, je suis un habitué des drogues et pourtant, elles me font toujours le même effet. Mais toi mon brave...
Je laissais l'ambiance musicale remplir mon silence, alors que je fronçais les sourcils, plus sérieux.
-Tu m'as l'air plutôt bien portant pour quelqu'un qui s'en est sifflé pas moins de trois, sans parler de l'alcool. Autant être sincère, je ne suis pas certain de pouvoir affirmer que tu sois véritablement humain !
Cela pouvait passer pour une blague, ou bien alors, toute autre chose. C'était bien le but. Mes propos restaient lourds de sens, surtout suite aux références que j'avais de part ma culture amazonienne. C'était peut-être trop peu, que de sa raccrocher à une simple paire d'yeux mais ceux-là, étaient unique. Cette théorie était donc envisageable, quand on avait l'esprit ouvert comme le mien. De plus, j'en avais allongé des caisses de bouteilles et de substances en tous genres. Mais ma condition biologique ne me permettait pas nécessairement de tenir le choc, en tant que changelin, malgré un entraînement régulier. Toutefois, je savais les lycans et les vampires particulièrement ultra résistants à ce genre de répliques. Il me fixait de haut, juché sur son fauteuil, assis sur son monde qu'il semblait dominer de son assurance hautaine. Son arrogance et sa confiance exaspérée ne jouaient délibérément pas en sa faveur. Tout cela restait le portrait psychologique d'un homme qui savait se jouer de son monde et d'en prendre possession à sa guise. Il n'avait pas non l'attitude d'un gars défoncé, malgré les doses. Je lui affichais toutefois un sourire provocateur, histoire de lui traduire que malgré les apparences, j'étais très loin d'être un imbécile. Même si au final, je n'étais pas plus avancé concernant la véracité de son discours, le soupçon s'était immiscé.
-Santé !
Je portais mon verre à ma bouche pour en soutirer quelques gorgées, qui m'arracha une grimace. Arf, c'était vachement corsé cette merde. Je reposais ensuite mon gobelet avant de me redresser dans mon siège alors qu'il se rapprochait de moi, comme un félin lorgnant sa petite souris. Je n'y prêtais pas d'importance.
Je me mis à soupirer profondément à sa question. A vrai dire, il visait dans le mile. Sincèrement, c'était loin d'être la liberté que j'étais venu chercher ici. D'ailleurs, on était même à mille lieux de cette option, bien au contraire.
-Pour être honnête, je suis plutôt venu chercher la rédemption.
Je préférais en taire les raisons, sous peine d'en dire beaucoup trop sur mon compte. Mon père avait fait beaucoup de mal à la famille, et je me devais de redorer le blason des Rhodes avant qu'il ne se brise. Ma sœur m'y avait contraint et j'avais accepté pour m'offrir une bonne conscience mais aussi en bon souvenir de mon grand-père, seule personne honorable à qui je vouais toute mon admiration. Même si au fond, une petite voix me murmurait doucement qu'il n'y avait pas que cela, en jeu. Une autre raison, rodait, inlassablement.
-Et peut-être aussi un peu retrouver une femme que j'aimais jadis, même si elle me l'a bien mise à l'envers.
Je fus presque étonné de pouvoir lâcher ça à un inconnu, qui de surcroît, était similaire à un prédateur dont il fallait se méfier. Mais bon, qu'est ce que j'avais à perdre ? Je n'avais plus grand chose à sauvegarder chez moi.
-Je sais, je sais.. C'est pathétique, pas besoin de me le dire. Je lâchai un rire nerveux en balayant l'air de la main. Mais que veux-tu. Outre cette femme, au final, je pense même que je n'ai rien à faire ici, si ce n'est l'excuse de parcourir de nouveaux horizons. Depuis que je suis là, j'ai la fâcheuse sensation d'avoir des chaînes autour du cou. Parce que pour retrouver une forme de dignité, j'ai dû mettre mon désir de liberté totale en veilleuse. Autant te dire, c'est clairement mutilant. Même si au fond, ça reste nécessaire, en l'honneur de quelqu'un que j'ai pu admirer, décédé désormais. Je me rattache à ça, à cette conviction de pouvoir lui faire honneur.
A mon tour, je posais mes coudes sur la table pour lui faire face.
-Je dirais que je suis donc venu ici pour trouver la liberté de la conscience. C'est poétique, hein ?
J'avais l'impression d'être un héro grecque, là maintenant tout de suite. Je me penchais ensuite davantage, pour sonder la couleur vive qui émanait de ses rétines.
-Et moi, je vois mal un rebelle revenir sur la terre qui a tenté de l'entraver auparavant, par pure nostalgie, surtout quand on a goûté aux affaires aux Etats-Unis. Alors dis-moi, l'ami, qu'est ce que tu concoctes comme mauvais plan ?
Il était quand même impressionnant de constater à quel point mes capacités cognitives à cet instant filtrait seulement ce dont j'avais besoin. Même si mon esprit restait dans le flou, comme dans un rêve éveillé, je parvenais tout de même à extraire de son histoire des éléments clés qui se rassemblaient dans un concept de compréhension assez pointu.
Il était né dans un contexte militaire, et me confessait avoir une sainte horreur de l'autorité. Je ne pouvais pas vraiment m'en montrer étonné, cela transpirait assez sur sa personne pour ne pas l'avoir remarqué. C'était assurément un homme de tête, à l'arrogance vorace qui narguait la démesure. Il s'était offert ensuite un passif de mercenaire, ce qui, jusque là, ne me surprenait pas non plus. Il avait bien la dégaine d'une sorte de malfrat rebelle.
Non, jusque là, je me suis contenté de l'écouter en silence en rassemblant le peu de lucidité qu'il me restait. Jusqu'à ce que je percute, dans un réflexe presque trop violent, étant donné que je m'arrêtais net avant d'allumer une autre barrette de nicotine. Mon instinct m'imposa un cran d'arrêt imminent et j'allongeais mon regard dans sa direction tandis qu'il poursuivait.
S'il m'avait mis là une balise quant à ses excursions douteuses dans mon ancien berceau, ce n'était assurément pas pour rien. Oh, sûrement pour tenter de justifier le pourquoi je pensais l'avoir déjà croisé. Mais pour avoir vécu des années là-bas, dans plusieurs tribus éloignées, je pouvais aisément balayer cette théorie du revers de la main. A l'époque, je me faisais le protecteur des cieux de cette forêt emblématique aux multiples visages en parcourant le ciel à tire d'aile. Pour la protéger, il m'était maintes fois arrivé de chasser ce genre de troubles fêtes qui se croyaient plus malins que la Nature même.
Accompagnés d'autres changelins vivant dans les recoins sombres de cette jungle, nous avions plusieurs fois, établi des consignes pour nous assurer que ces individus nocifs ne remettent plus les pieds dans notre demeure, quitte à employer la manière forte. Ca aurait pu être probable. J'aurais pu le croiser dans ces circonstances. Mais si tel avait été le cas, il n'aurait d'ores et déjà plus ses yeux aux lueurs étranges pour voir à cet instant. Ca avait été mon petit vice d'adolescent fougueux, crever les yeux des visiteurs importuns pour les contraindre à devenir aveugle aux belles choses tant ils ne pouvaient se contenter de poser leur regard dessus pour les admirer. C'était mon châtiment personnalisé. Une extension de ma personnalité de changelin voué à soustraire son patrimoine aux mains de personnes peu scrupuleuses.
Le geste en suspend, ma cigarette reprenait le cours de mes lèvres alors qu'il terminait son histoire peu commune. Je notais qu'il semblait avoir beaucoup voyagé, avant de revenir au bercail et reprendre ce qu'il nommait une affaire. Je me demandais bien de quoi il pouvait bien parler, même si sur le moment, ça ne m'intéressait pas plus que ça. A vrai dire, j'étais maintenant trop occupé à souligner la faille qui s'était immiscé dans cette réplique. Autant dire, je n'étais plus capable de faire plusieurs choses en même temps.
-Intéressant, me contentai-je d'ajouter, l'oeil toujours allumé tandis que je l'ignorais un court instant du regard, t'as un sacré parcours.
Mais après une brève réflexion, l'image qui se projetait telle un rétro projecteur sur le mur de mes souvenirs se dessinait, plus précise. Comme cette façade humide où je ressentais la sensation d'une caresse du bout des doigts, tandis que je touchais ces dessins emblématiques. Je me voyais reculer d'un pas pour les admirer intensément, alors que mon ami m'en narrait la légende. Des yeux jaunes, à moitié rongés par le temps mais toujours autant présent dans les mœurs de mes compagnons d'antan. Mon nez se souvenait des encens et mon corps des rites dont le quotidien parsemait les indigènes. Je me revoyais les paupières mi-closes, où l'on venait me déposer une peinture jaune avant de partir à la chasse. Puis, à côté, non loin, cet espèce de noyau intangible représenté au cœur d'une silhouette d'un homme. Et si je me concentrais un peu plus, j'y décelais une autre ombre, dissimulée dans une tornade symbolique.
-Tlaloc, murmurai-je comme pour moi-même avant de lever le nez vers lui tout en lâchant ma fumée par celui-ci, Kon.
Tout prenait un sens, ou alors, relativement avec ce que me permettait mon état actuel. Je l'observais, plus méfiant. Je n'avais pas forcément porté attention à ces détails, mais avec cette donnée ajoutée, quelque chose me poussait à parcourir des échanges logiques même si au fond, cela me paraissait assez fou pour oser y songer !
-Quand je suis entré ici, tu étais de dos. Je n'ai donc pas percuté. Mais maintenant que j'y suis, je me souviens néanmoins très bien des lignes blanches sur la table. De la poudre, qui n'y est plus, soit dit en passant. Tu étais le seul homme ici, avant que je ne remarque ta présence. Et ces femmes ne sont pas autorisées à toucher à la marchandise. Tu es donc le seul à en avoir consommé. Tu sais, je suis un habitué des drogues et pourtant, elles me font toujours le même effet. Mais toi mon brave...
Je laissais l'ambiance musicale remplir mon silence, alors que je fronçais les sourcils, plus sérieux.
-Tu m'as l'air plutôt bien portant pour quelqu'un qui s'en est sifflé pas moins de trois, sans parler de l'alcool. Autant être sincère, je ne suis pas certain de pouvoir affirmer que tu sois véritablement humain !
Cela pouvait passer pour une blague, ou bien alors, toute autre chose. C'était bien le but. Mes propos restaient lourds de sens, surtout suite aux références que j'avais de part ma culture amazonienne. C'était peut-être trop peu, que de sa raccrocher à une simple paire d'yeux mais ceux-là, étaient unique. Cette théorie était donc envisageable, quand on avait l'esprit ouvert comme le mien. De plus, j'en avais allongé des caisses de bouteilles et de substances en tous genres. Mais ma condition biologique ne me permettait pas nécessairement de tenir le choc, en tant que changelin, malgré un entraînement régulier. Toutefois, je savais les lycans et les vampires particulièrement ultra résistants à ce genre de répliques. Il me fixait de haut, juché sur son fauteuil, assis sur son monde qu'il semblait dominer de son assurance hautaine. Son arrogance et sa confiance exaspérée ne jouaient délibérément pas en sa faveur. Tout cela restait le portrait psychologique d'un homme qui savait se jouer de son monde et d'en prendre possession à sa guise. Il n'avait pas non l'attitude d'un gars défoncé, malgré les doses. Je lui affichais toutefois un sourire provocateur, histoire de lui traduire que malgré les apparences, j'étais très loin d'être un imbécile. Même si au final, je n'étais pas plus avancé concernant la véracité de son discours, le soupçon s'était immiscé.
-Santé !
Je portais mon verre à ma bouche pour en soutirer quelques gorgées, qui m'arracha une grimace. Arf, c'était vachement corsé cette merde. Je reposais ensuite mon gobelet avant de me redresser dans mon siège alors qu'il se rapprochait de moi, comme un félin lorgnant sa petite souris. Je n'y prêtais pas d'importance.
Je me mis à soupirer profondément à sa question. A vrai dire, il visait dans le mile. Sincèrement, c'était loin d'être la liberté que j'étais venu chercher ici. D'ailleurs, on était même à mille lieux de cette option, bien au contraire.
-Pour être honnête, je suis plutôt venu chercher la rédemption.
Je préférais en taire les raisons, sous peine d'en dire beaucoup trop sur mon compte. Mon père avait fait beaucoup de mal à la famille, et je me devais de redorer le blason des Rhodes avant qu'il ne se brise. Ma sœur m'y avait contraint et j'avais accepté pour m'offrir une bonne conscience mais aussi en bon souvenir de mon grand-père, seule personne honorable à qui je vouais toute mon admiration. Même si au fond, une petite voix me murmurait doucement qu'il n'y avait pas que cela, en jeu. Une autre raison, rodait, inlassablement.
-Et peut-être aussi un peu retrouver une femme que j'aimais jadis, même si elle me l'a bien mise à l'envers.
Je fus presque étonné de pouvoir lâcher ça à un inconnu, qui de surcroît, était similaire à un prédateur dont il fallait se méfier. Mais bon, qu'est ce que j'avais à perdre ? Je n'avais plus grand chose à sauvegarder chez moi.
-Je sais, je sais.. C'est pathétique, pas besoin de me le dire. Je lâchai un rire nerveux en balayant l'air de la main. Mais que veux-tu. Outre cette femme, au final, je pense même que je n'ai rien à faire ici, si ce n'est l'excuse de parcourir de nouveaux horizons. Depuis que je suis là, j'ai la fâcheuse sensation d'avoir des chaînes autour du cou. Parce que pour retrouver une forme de dignité, j'ai dû mettre mon désir de liberté totale en veilleuse. Autant te dire, c'est clairement mutilant. Même si au fond, ça reste nécessaire, en l'honneur de quelqu'un que j'ai pu admirer, décédé désormais. Je me rattache à ça, à cette conviction de pouvoir lui faire honneur.
A mon tour, je posais mes coudes sur la table pour lui faire face.
-Je dirais que je suis donc venu ici pour trouver la liberté de la conscience. C'est poétique, hein ?
J'avais l'impression d'être un héro grecque, là maintenant tout de suite. Je me penchais ensuite davantage, pour sonder la couleur vive qui émanait de ses rétines.
-Et moi, je vois mal un rebelle revenir sur la terre qui a tenté de l'entraver auparavant, par pure nostalgie, surtout quand on a goûté aux affaires aux Etats-Unis. Alors dis-moi, l'ami, qu'est ce que tu concoctes comme mauvais plan ?
Raiden Kaminari#102569#102569#102569#102569#102569#102569
Aberration
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Dim 19 Jan 2020 - 17:28
La réaction de l’occidental est immédiate. A l’instant même où je mentionne l’Amazonie, et la probabilité qu’il ait pu m’apercevoir entre deux branches d’arbre, il suspend son bras à quelques centimètres de sa cigarette. Nos regards se croisent, et cette étincelle de lucidité dans le sien ne fait aucun doute. S’il n’a pas encore fait mis le doigt sur la nature exacte de son souvenir, il se doute que je l’ai guidé vers la solution. J’en aurais souris, si je ne nourrissais pas une si grande importance au mystère. Il ne faudrait pas non plus que je lui facilite trop la tâche. Par ailleurs, je fais attention à ne pas paraître trop suspect. Si j’aime me faire remarquer, il vaut mieux éviter d’attirer l’attention des mauvaises personnes. En fait, je trouverais bien plus amusant de faire semblant de ne pas comprendre ses allusions, si tant est qu’il en fasse à l’avenir. Le faire passer pour un illuminé défoncé qui a regardé trop de Marvel. Oui, voilà qui serait divertissant.
Quelques mots viennent commenter mon récit. Puis il marque un temps d’arrêt, fouillant probablement dans sa mémoire le détail qui lui échappe depuis le début. Je reste silencieux, crachant seulement un nouveau nuage de fumée, m’amusant des expressions visibles sur ses traits bavards. Puis, finalement un nom s’échappe de ses lèvres. Je sens un frisson me parcourir l’échine, bien que je reste impassible. Tlaloc. Cela fait bien longtemps que je ne l’ai pas entendu. Et il serait mentir de dire qu’il ne m’a pas manqué. Il lève son oeil valide pour me fixer, avant de lâcher un deuxième. Cette fois, ce n’est pas l’excitation qui m’envahit, mais la nostalgie. Kon, l’homonyme de Fujin dans cette terre aux forêts luxuriantes. Mon acolyte de toujours, qui a été victime de la cruauté des sorciers.
Ne laissant rien paraître de mon trouble, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette tout en haussant un sourcil. La réaction la plus logique pour un homme qui entend les divagations d’un autre. Ou ce qui le seraient pour n’importe qui d’autre, en tout cas.
"Que dis-tu ?"
Je me demande jusqu’où ira cette comédie. Je pourrais longtemps jouer sur son état actuel pour contre-argumenter. Après tout, n’est-il pas commun pour un humain complètement défoncé d’être pris d’hallucinations et d’imaginer une histoire rocambolesque pour nourrir ses fantasmes ? Et puis, le voilà qui se lance dans une analyse approfondie. Je l’écoute d’un air sceptique, pointant déjà une faille dans son raisonnement. Comment peut-il savoir que j’étais le seul homme à son arrivée, s’il ne m’avait pas encore remarqué ? Toutefois, je dois dire que l’activité de son cerveau m’impressionne. Même high, il arrive encore à raisonner et noter ma résistance inhabituelle pour ce type de stupéfiant.
Mais lorsqu’il se lance dans une hypothèse osée, sonnant presque comme une accusation à mes oreilles, je ne peux retenir un éclat de rire tonitruant. J’aurais réagi de la même façon si l’on m’avait raconté une histoire sans queue ni tête. Ou si on m’avait raconté une bonne blague. Je frappe la table de ma paume large.
"Elle est bien bonne !"
Je finis par me calmer et marque une courte pause, pour feindre celui qui comprend qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Je hausse alors mon second sourcil avant de cracher un brin de fumée, les lèvres étirées en un sourire narquois.
"Mon pauvre ami, la drogue t’a troué le cerveau. J’ai toujours été particulièrement résistant, et j’ai l’habitude de consommer des drogues. "
Je secoue la tête pour parfaire un peu plus le tableau, le corps de nouveau agité d’un rire désabusé. Cependant, je retiens la leçon. Le manque évident de symptôme risquerait de paraître suspect pour d’autres personnes plus gênantes. J’ordonne donc silencieusement à mon corps de se laisser submerger un peu plus par la cocaïne. Au moins de quoi dilater mes pupilles pour plus tard. Puis l’individu lève son verre pour trinquer. Je l’imite, tout en l’observant par-dessus ma main.
"Kanpai !"
C’est vraiment un personnage intriguant. Sous son air patibulaire et son attitude nonchalante, je sens qu’il se cache d’autres mystères que ses aventures dignes d’un roman de fiction. Reste à savoir s’il sera suffisamment intéressant pour que je me donne la peine d’en apprendre un peu plus.
La discussion dérive sur la véritable raison qui l’amène sur l’Archipel. Il me parle d’abord de rédemption. Tiens donc. Aurait-il commis quelque crime par le passé qui mérite l’absolution ? Voilà qui est intéressant. Il est toujours bon de monter un dossier sur les bonnes personnes. Je n’ai jamais manqué de garder quelques nids de poule de chez mes clients passés. Car je suis un homme prévoyant, et quoi de mieux d’assurer ses arrières en les tenant par les couilles ?
"Ah !" je m’exclame en levant une main. Les femmes. Encore un mystère insolvable."
Bien sûr, mon regard narquois ne lui échappe pas, et il ne tarde pas à se défendre. En soit, ce n’est pas un sujet sur lequel je porte un jugement. Pour avoir moi même aimé, je sais qu’il est facile de se perdre, quand bien même ce ne fut pas mon cas. J’ai toujours su garder la tête froide, en toute situation. Sauf à la mort de Fujin, bien sûr… Mais qui ne perdrait pas pied après un tel drame ? Mon regard glisse sur le cendrier dans lequel je répands quelques cendres encore chaudes du bout de l’index.
J’imagine à quel point c’est handicapant de brider ses besoins de liberté. C’est bien une chose sur laquelle je ne pourrais jamais tirer un trait ; un sacrifice inenvisageable. On me l’a déjà bien trop souvent arrachée en s’emparant de mon amulette. Alors jamais je ne pourrai y renoncer de mon plein grés.
"Ah, l’honneur. Voilà quelque chose que nous autres japonais comprenons très bien."
C’est sûr qu’il n’aurait pas pu mieux tomber pour trouver des gens compréhensifs en matière d’honneur. De tout temps, les japonais ont fièrement, follement défendu ce concept bien abstrait, qui les poursuit de génération en génération. La culture des ancêtres n’arrangent rien ; car quand les esprits des morts sont prompts à vous juger… comment lutter ? Pauvres bougres. S’ils savaient. L’autodérision de mon interlocuteur m’arrache un nouveau rire. Je secoue la tête ; décidément, c’est un rigolo celui-là.
Et puis, vient une question surprenante. Je le fixe d’un air inquisiteur. Ce que je concocte comme mauvais coup… Vraiment ? Il a vraiment osé poser une telle question ? S’attend-t-il à ce que je lui réponde en toute franchise ? S’imagine-t-il vraiment que je pourrais lui confier de but en blanc mes ambitions ? Voilà qui est bien naïf de sa part. Je bois une gorgée de mon verre, avant de me pencher sur mes avant bras, l’air soudain extrêmement sérieux.
"Si je te le dis, je devrai te tuer ensuite," lui dis-je à voix basse, le ton menaçant.
Je laisse planer le doute plusieurs secondes, l’expression sévère et sombre. Puis l’hilarité déforme mes traits et j’éclate de rire, frappant de nouveau la table avec ma main libre.
"Non mais sérieusement, l’ami. Tu crois vraiment que si je préparais un mauvais coup, je te le dirais ?"
Non, bien sûr que non, je le lis dans tes yeux. C’est probablement un test, dans quel but ça, je l’ignore, mais il me tarde de le découvrir. Je porte la cigarette à mes lèvres pour en tirer un peu plus de nicotine.
"Inutile d’aller chercher plus loin que ce que je t’ai déjà dit. Alors, oui, c’est vrai que je tiens à ma liberté et cette terre a en quelque sorte essayé de me la prendre. Mais, vois-tu, j’ai toujours aimé les challenges. Braver l’autorité. Provoquer. Revenir ici, c’est un acte révolutionnaire, en quelque sorte. Comme pour prouver au Japon que je suis capable d’exister ici pour ce que je suis, et non pas pour ce qu’il voudrait que je sois."
Mon index vient tapoter la cigarette au dessus du cendrier pour faire tomber quelques cendres. Puis je pose mes iris électriques sur lui, avec un sourire amusé.
"Moi aussi je sais faire dans la poésie, tu vois."
Quelques mots viennent commenter mon récit. Puis il marque un temps d’arrêt, fouillant probablement dans sa mémoire le détail qui lui échappe depuis le début. Je reste silencieux, crachant seulement un nouveau nuage de fumée, m’amusant des expressions visibles sur ses traits bavards. Puis, finalement un nom s’échappe de ses lèvres. Je sens un frisson me parcourir l’échine, bien que je reste impassible. Tlaloc. Cela fait bien longtemps que je ne l’ai pas entendu. Et il serait mentir de dire qu’il ne m’a pas manqué. Il lève son oeil valide pour me fixer, avant de lâcher un deuxième. Cette fois, ce n’est pas l’excitation qui m’envahit, mais la nostalgie. Kon, l’homonyme de Fujin dans cette terre aux forêts luxuriantes. Mon acolyte de toujours, qui a été victime de la cruauté des sorciers.
Ne laissant rien paraître de mon trouble, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette tout en haussant un sourcil. La réaction la plus logique pour un homme qui entend les divagations d’un autre. Ou ce qui le seraient pour n’importe qui d’autre, en tout cas.
"Que dis-tu ?"
Je me demande jusqu’où ira cette comédie. Je pourrais longtemps jouer sur son état actuel pour contre-argumenter. Après tout, n’est-il pas commun pour un humain complètement défoncé d’être pris d’hallucinations et d’imaginer une histoire rocambolesque pour nourrir ses fantasmes ? Et puis, le voilà qui se lance dans une analyse approfondie. Je l’écoute d’un air sceptique, pointant déjà une faille dans son raisonnement. Comment peut-il savoir que j’étais le seul homme à son arrivée, s’il ne m’avait pas encore remarqué ? Toutefois, je dois dire que l’activité de son cerveau m’impressionne. Même high, il arrive encore à raisonner et noter ma résistance inhabituelle pour ce type de stupéfiant.
Mais lorsqu’il se lance dans une hypothèse osée, sonnant presque comme une accusation à mes oreilles, je ne peux retenir un éclat de rire tonitruant. J’aurais réagi de la même façon si l’on m’avait raconté une histoire sans queue ni tête. Ou si on m’avait raconté une bonne blague. Je frappe la table de ma paume large.
"Elle est bien bonne !"
Je finis par me calmer et marque une courte pause, pour feindre celui qui comprend qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Je hausse alors mon second sourcil avant de cracher un brin de fumée, les lèvres étirées en un sourire narquois.
"Mon pauvre ami, la drogue t’a troué le cerveau. J’ai toujours été particulièrement résistant, et j’ai l’habitude de consommer des drogues. "
Je secoue la tête pour parfaire un peu plus le tableau, le corps de nouveau agité d’un rire désabusé. Cependant, je retiens la leçon. Le manque évident de symptôme risquerait de paraître suspect pour d’autres personnes plus gênantes. J’ordonne donc silencieusement à mon corps de se laisser submerger un peu plus par la cocaïne. Au moins de quoi dilater mes pupilles pour plus tard. Puis l’individu lève son verre pour trinquer. Je l’imite, tout en l’observant par-dessus ma main.
"Kanpai !"
C’est vraiment un personnage intriguant. Sous son air patibulaire et son attitude nonchalante, je sens qu’il se cache d’autres mystères que ses aventures dignes d’un roman de fiction. Reste à savoir s’il sera suffisamment intéressant pour que je me donne la peine d’en apprendre un peu plus.
La discussion dérive sur la véritable raison qui l’amène sur l’Archipel. Il me parle d’abord de rédemption. Tiens donc. Aurait-il commis quelque crime par le passé qui mérite l’absolution ? Voilà qui est intéressant. Il est toujours bon de monter un dossier sur les bonnes personnes. Je n’ai jamais manqué de garder quelques nids de poule de chez mes clients passés. Car je suis un homme prévoyant, et quoi de mieux d’assurer ses arrières en les tenant par les couilles ?
"Ah !" je m’exclame en levant une main. Les femmes. Encore un mystère insolvable."
Bien sûr, mon regard narquois ne lui échappe pas, et il ne tarde pas à se défendre. En soit, ce n’est pas un sujet sur lequel je porte un jugement. Pour avoir moi même aimé, je sais qu’il est facile de se perdre, quand bien même ce ne fut pas mon cas. J’ai toujours su garder la tête froide, en toute situation. Sauf à la mort de Fujin, bien sûr… Mais qui ne perdrait pas pied après un tel drame ? Mon regard glisse sur le cendrier dans lequel je répands quelques cendres encore chaudes du bout de l’index.
J’imagine à quel point c’est handicapant de brider ses besoins de liberté. C’est bien une chose sur laquelle je ne pourrais jamais tirer un trait ; un sacrifice inenvisageable. On me l’a déjà bien trop souvent arrachée en s’emparant de mon amulette. Alors jamais je ne pourrai y renoncer de mon plein grés.
"Ah, l’honneur. Voilà quelque chose que nous autres japonais comprenons très bien."
C’est sûr qu’il n’aurait pas pu mieux tomber pour trouver des gens compréhensifs en matière d’honneur. De tout temps, les japonais ont fièrement, follement défendu ce concept bien abstrait, qui les poursuit de génération en génération. La culture des ancêtres n’arrangent rien ; car quand les esprits des morts sont prompts à vous juger… comment lutter ? Pauvres bougres. S’ils savaient. L’autodérision de mon interlocuteur m’arrache un nouveau rire. Je secoue la tête ; décidément, c’est un rigolo celui-là.
Et puis, vient une question surprenante. Je le fixe d’un air inquisiteur. Ce que je concocte comme mauvais coup… Vraiment ? Il a vraiment osé poser une telle question ? S’attend-t-il à ce que je lui réponde en toute franchise ? S’imagine-t-il vraiment que je pourrais lui confier de but en blanc mes ambitions ? Voilà qui est bien naïf de sa part. Je bois une gorgée de mon verre, avant de me pencher sur mes avant bras, l’air soudain extrêmement sérieux.
"Si je te le dis, je devrai te tuer ensuite," lui dis-je à voix basse, le ton menaçant.
Je laisse planer le doute plusieurs secondes, l’expression sévère et sombre. Puis l’hilarité déforme mes traits et j’éclate de rire, frappant de nouveau la table avec ma main libre.
"Non mais sérieusement, l’ami. Tu crois vraiment que si je préparais un mauvais coup, je te le dirais ?"
Non, bien sûr que non, je le lis dans tes yeux. C’est probablement un test, dans quel but ça, je l’ignore, mais il me tarde de le découvrir. Je porte la cigarette à mes lèvres pour en tirer un peu plus de nicotine.
"Inutile d’aller chercher plus loin que ce que je t’ai déjà dit. Alors, oui, c’est vrai que je tiens à ma liberté et cette terre a en quelque sorte essayé de me la prendre. Mais, vois-tu, j’ai toujours aimé les challenges. Braver l’autorité. Provoquer. Revenir ici, c’est un acte révolutionnaire, en quelque sorte. Comme pour prouver au Japon que je suis capable d’exister ici pour ce que je suis, et non pas pour ce qu’il voudrait que je sois."
Mon index vient tapoter la cigarette au dessus du cendrier pour faire tomber quelques cendres. Puis je pose mes iris électriques sur lui, avec un sourire amusé.
"Moi aussi je sais faire dans la poésie, tu vois."
Invité
Invité
Mer 22 Jan 2020 - 18:33
Evidemment, cela tombait sous le sens qu'il me lance ce regard étonné. Comme tout homme normalement constitué, il était normal de remettre en doute mon état d'esprit dans ces circonstances. Je devais sûrement passer pour un fou ou un allumé complet ! Mais avec tout ce que je pouvais connaître, j'étais bien le seul à envisager tous les jours l'improbable, même quand il paraissait complètement inenvisageable ! Toutefois, je ne passais clairement pas pour un homme saint d'esprit à cet instant. De toute manière, même sobre, je n'étais même pas sûr de l'être véritablement.
Son verdict ne tarda pas à se prononcer quand il fit retentir sa paume sur la table comme si je lui avais fait une blague dans un rire convulsé. Toutefois, je demeurais inexpressif à cette riposte. Je me demandais cependant si je n'avais pas poussé le bouchon un peu trop loin dans l'imaginaire ou si je m'étais approché de la vérité. Je me sentais coincé entre deux réponses complètement opposées et je ne parvenais pas à faire pencher la balance vers l'une d'entre elles. Mon point de raisonnement restait figé entre ces deux hypothèses.
Par contre le bougre s'en donnait à cœur joie quand il s'agissait de se moquer ouvertement de ma poire. Il enfonçait encore plus le clou, mettant à rude épreuve mon observation, qui se voulait pourtant logique à souhait. Inflexible, je le laissais donc me casser à sa guise, si cela lui faisait plaisir. Mais le doute persistait. Je connaissais les effets des drogues sur l'organisme et mon œil averti d'harpie, qui se focalisait sur ses prunelles, ne constatait aucune dilatation que ce soit au niveau de ses narines ou ses pupilles. Tandis que la mienne, je pouvais parier n'importe quoi qu'on ne distinguait pratiquement pas la couleur argentée qui l'ornait habituellement pour ne laisser qu'une tâche noire.
Et étrangement, dès lors qu'il souleva son verre d'un air jouasse mais toujours aussi sûr de lui, je discernais les effets physiques se diffuser sur son faciès. Tu me prends vraiment pour un demeuré, pensais-je intérieurement, et très certainement que cette pensée devait se traduire aisément sur ma tronche.
Mais lorsque je terminais mon récit, son commentaire m'arracha un petit rire. Ouais, les femmes, clairement, ce doit être même l'un des plus gros mystères que la planète n'ait jamais fait naître. Sans exagération aucune, bien évidemment.
Toutefois, j'aurais presque cru qu'il allait encore se payer ma tête, quand il rebondit sur sa propre culture japonaise, dont l'honneur fait partie intégrante. Je le trouvais bizarrement compréhensif, pour une personne qui à n'en pas douter, devait se jouer pas mal de son petit monde. A moins que ce ne soit encore une ruse de sa part pour endormir ma vigilance ? Mais son attitude changea radicalement quand j'abordais la raison exacte de sa présence ici. Son expression se mua dans un regard terrible, arrangée dans une menace aiguisée sortant de sa bouche.
Puis au bout de quelques secondes, l'hilarité reprit le dessus et il se remit à frapper du poing sur la surface. Un vrai comédien, auquel je ne réagissais pas devant le spectacle. Cela ne me faisait pas particulièrement rire. Bien au contraire, j'en devins de plus en plus songeur. Mais son explication sur son retour tenait complètement debout et je ne me voyais clairement pas revenir là-dessus. A vrai dire, cela avait l'air de plutôt bien lui ressembler de jouer la provocation. Je n'y discernais pas de véritable faille.
-C'est vrai.
Je restais un moment évasif, tout en balayant la pièce d'un regard morne. Est-ce que je devais laisser tomber ou bien continuer ? Mais dans quel intérêt au final ? Cette conversation m'avait fatigué plus qu'autre chose. J'avais simplement envie de me retirer désormais et de le planter là. Jusqu'à ce, soudainement, une secousse imprévue me saisisse le crâne dans un pincement très intense.
L'amulette, d'après la légende, détient tout son pouvoir et sa force. Quiconque l'a en sa possession, possède cependant une emprise complète sur cette divinité, qui se doit de lui obéir au doigt et à l'oeil... Enfin s'il ne meurt pas avant : Elle est sa puissance mais également son point faible. C'est pour cela qu'il...
Les mots chutèrent.
… cherche à la dissimuler.
Arf, encore un souvenir intempestif auquel je n'avais pas demandé de s'immiscer. J'exprimais un cri plaintif tout en frictionnant mes tempes, parasité par la voix de mon mentor, dont l'enseignement revenait en vaguelettes. J'avais la douloureuse sensation que ma mémoire forçait le passage pour m'inciter à poursuivre. Tant et si bien que je dus me retenir à la table pour ne pas basculer misérablement.
La curiosité, mon petit Sebastian...
La curiosité, mon petit Sebastian.
… est source de toute découverte majeure et détermine notre raison d'exister.
Je repris mon souffle, difficilement, mes bronches me faisaient atrocement souffrir. A mon avis, ce n'était que le résultat flagrant de trois de tonnes de cigarettes mangées par jour. Néanmoins, machinalement, mon œil se porta sur son poitrail, laissant apparaître une parcelle de peau.
Mais je n'y vis rien. Rien du tout. Je cherchais un indice, n'importe quoi, mais il ne m'y aidait clairement pas. Qu'est ce que j'espérais trouver, franchement ?
D'après les textes de nos anciens, sais-tu ce qui lui fait pourtant incroyablement défaut ?
Non, dis moi ?
L'or ! Il craint l'or. Nos ancêtres l'ont compris à leurs dépends.
Mon œil s'écarquilla, sous l'effet des souvenirs en cascade de son apprentissage lointain, qui remontaient jusqu'à ma compréhension encore fragile. Si j'avais envie de tester cette piste, il me faudrait donc le blesser. Je n'étais pas certain d'en avoir véritablement envie. Et puis sur moi, je n'avais que ma bague qui demeurait bien en or assortie d'une pierre rouge. Va blesser quelqu'un avec ça ! A moins que...
-T'as raison. Je dois avoir le cerveau troué. L'alcool ne fera que plus facilement son chemin. Je vais me commander un autre verre au bar.
Je me relevais lourdement pour passer à ses côtés et au passage, je lui posais une main rude sur l'épaule avec une pression assez forte pour être bien sentie. Juste assez pour encrer ma bague sur la peau de son épaule à disposition et y jeter un coup d'oeil très attentivement en la relâchant. J'y vis, une petite tâche brune apparaître, qui s'effaça en un battement de cil. Mes doutes grésillaient comme un chant de corbeaux. Mais je ne pouvais pas voir sa réaction, étant dos à moi. L'air de rien, mais pas tellement naturel cependant, je m'adressais une nouvelle fois à mon camarade d'un soir.
-T'en veux un autre ?
Son verdict ne tarda pas à se prononcer quand il fit retentir sa paume sur la table comme si je lui avais fait une blague dans un rire convulsé. Toutefois, je demeurais inexpressif à cette riposte. Je me demandais cependant si je n'avais pas poussé le bouchon un peu trop loin dans l'imaginaire ou si je m'étais approché de la vérité. Je me sentais coincé entre deux réponses complètement opposées et je ne parvenais pas à faire pencher la balance vers l'une d'entre elles. Mon point de raisonnement restait figé entre ces deux hypothèses.
Par contre le bougre s'en donnait à cœur joie quand il s'agissait de se moquer ouvertement de ma poire. Il enfonçait encore plus le clou, mettant à rude épreuve mon observation, qui se voulait pourtant logique à souhait. Inflexible, je le laissais donc me casser à sa guise, si cela lui faisait plaisir. Mais le doute persistait. Je connaissais les effets des drogues sur l'organisme et mon œil averti d'harpie, qui se focalisait sur ses prunelles, ne constatait aucune dilatation que ce soit au niveau de ses narines ou ses pupilles. Tandis que la mienne, je pouvais parier n'importe quoi qu'on ne distinguait pratiquement pas la couleur argentée qui l'ornait habituellement pour ne laisser qu'une tâche noire.
Et étrangement, dès lors qu'il souleva son verre d'un air jouasse mais toujours aussi sûr de lui, je discernais les effets physiques se diffuser sur son faciès. Tu me prends vraiment pour un demeuré, pensais-je intérieurement, et très certainement que cette pensée devait se traduire aisément sur ma tronche.
Mais lorsque je terminais mon récit, son commentaire m'arracha un petit rire. Ouais, les femmes, clairement, ce doit être même l'un des plus gros mystères que la planète n'ait jamais fait naître. Sans exagération aucune, bien évidemment.
Toutefois, j'aurais presque cru qu'il allait encore se payer ma tête, quand il rebondit sur sa propre culture japonaise, dont l'honneur fait partie intégrante. Je le trouvais bizarrement compréhensif, pour une personne qui à n'en pas douter, devait se jouer pas mal de son petit monde. A moins que ce ne soit encore une ruse de sa part pour endormir ma vigilance ? Mais son attitude changea radicalement quand j'abordais la raison exacte de sa présence ici. Son expression se mua dans un regard terrible, arrangée dans une menace aiguisée sortant de sa bouche.
Puis au bout de quelques secondes, l'hilarité reprit le dessus et il se remit à frapper du poing sur la surface. Un vrai comédien, auquel je ne réagissais pas devant le spectacle. Cela ne me faisait pas particulièrement rire. Bien au contraire, j'en devins de plus en plus songeur. Mais son explication sur son retour tenait complètement debout et je ne me voyais clairement pas revenir là-dessus. A vrai dire, cela avait l'air de plutôt bien lui ressembler de jouer la provocation. Je n'y discernais pas de véritable faille.
-C'est vrai.
Je restais un moment évasif, tout en balayant la pièce d'un regard morne. Est-ce que je devais laisser tomber ou bien continuer ? Mais dans quel intérêt au final ? Cette conversation m'avait fatigué plus qu'autre chose. J'avais simplement envie de me retirer désormais et de le planter là. Jusqu'à ce, soudainement, une secousse imprévue me saisisse le crâne dans un pincement très intense.
L'amulette, d'après la légende, détient tout son pouvoir et sa force. Quiconque l'a en sa possession, possède cependant une emprise complète sur cette divinité, qui se doit de lui obéir au doigt et à l'oeil... Enfin s'il ne meurt pas avant : Elle est sa puissance mais également son point faible. C'est pour cela qu'il...
Les mots chutèrent.
… cherche à la dissimuler.
Arf, encore un souvenir intempestif auquel je n'avais pas demandé de s'immiscer. J'exprimais un cri plaintif tout en frictionnant mes tempes, parasité par la voix de mon mentor, dont l'enseignement revenait en vaguelettes. J'avais la douloureuse sensation que ma mémoire forçait le passage pour m'inciter à poursuivre. Tant et si bien que je dus me retenir à la table pour ne pas basculer misérablement.
La curiosité, mon petit Sebastian...
La curiosité, mon petit Sebastian.
… est source de toute découverte majeure et détermine notre raison d'exister.
Je repris mon souffle, difficilement, mes bronches me faisaient atrocement souffrir. A mon avis, ce n'était que le résultat flagrant de trois de tonnes de cigarettes mangées par jour. Néanmoins, machinalement, mon œil se porta sur son poitrail, laissant apparaître une parcelle de peau.
Mais je n'y vis rien. Rien du tout. Je cherchais un indice, n'importe quoi, mais il ne m'y aidait clairement pas. Qu'est ce que j'espérais trouver, franchement ?
D'après les textes de nos anciens, sais-tu ce qui lui fait pourtant incroyablement défaut ?
Non, dis moi ?
L'or ! Il craint l'or. Nos ancêtres l'ont compris à leurs dépends.
Mon œil s'écarquilla, sous l'effet des souvenirs en cascade de son apprentissage lointain, qui remontaient jusqu'à ma compréhension encore fragile. Si j'avais envie de tester cette piste, il me faudrait donc le blesser. Je n'étais pas certain d'en avoir véritablement envie. Et puis sur moi, je n'avais que ma bague qui demeurait bien en or assortie d'une pierre rouge. Va blesser quelqu'un avec ça ! A moins que...
-T'as raison. Je dois avoir le cerveau troué. L'alcool ne fera que plus facilement son chemin. Je vais me commander un autre verre au bar.
Je me relevais lourdement pour passer à ses côtés et au passage, je lui posais une main rude sur l'épaule avec une pression assez forte pour être bien sentie. Juste assez pour encrer ma bague sur la peau de son épaule à disposition et y jeter un coup d'oeil très attentivement en la relâchant. J'y vis, une petite tâche brune apparaître, qui s'effaça en un battement de cil. Mes doutes grésillaient comme un chant de corbeaux. Mais je ne pouvais pas voir sa réaction, étant dos à moi. L'air de rien, mais pas tellement naturel cependant, je m'adressais une nouvelle fois à mon camarade d'un soir.
-T'en veux un autre ?
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Dim 2 Fév 2020 - 0:14
Ce type m’a l’air d’être une vraie tête brûlée. Du genre qui fonce dans le tas et pose les questions qui dérangent sans réfléchir. Il n’a pas l’air facile à convaincre. Il est même resté totalement hermétique à ma pointe d’humour -certes de mauvais goût. Pourtant, il ne conteste pas ma version des faits. Il faut dire que j’y ai glissé une part de vérité -la recette optimale pour un bon mensonge. Ma présence ici relève du défi, de la provocation. Car l’Enclave, ce cercle restreint de sorciers qui les gouvernent, a son siège dans la région. De ce fait, je joue avec le feu. Même si je doute qu’ils se souviennent de mon existence. Et j’aime autant que ça dure le plus longtemps possible.
Mon interlocuteur tressaille violemment. Je plisse les yeux, sans toutefois esquisser un geste ou prononcer le moindre mot. Est-ce que la drogue a finalement raison de lui ? Les humains sont décidément si fragiles… Il faudrait que je fasse plus attention. Je surestime encore trop leurs capacités de résistance, et mon enveloppe charnelle réagit à la moindre de mes pensées. J’ai bien senti son regard suspicieux tout à l’heure, quand j’ai intimé l’ordre à mes pupilles de se dilater légèrement. Ce type est un fin observateur, et intelligent de surcroît. Trop intelligent, sans doute. Ce sont les plus dangereux.
Cette fois, il pousse un cri plaintif en se massant les tempes. Eh bien, l’ami. Si tu supportes si mal la coke, tu devrais songer à t’en tenir éloigné un maximum. ça ne te réussit vraiment pas. Te voilà qui t’accroches lamentablement à la table, maintenant. Pitoyable.
"Oy. Qu’est-ce qui t’arrive ?"
Il ne semble pas vraiment m’écouter. Son attention est portée bien au delà de ma position. Je vois son oeil valide fixer ma poitrine, comme s’il cherche quelque chose, avant d’afficher une expression ahurie. Allons bon, quelle mouche l’a piqué ? Un moment de folie passagère, sans doute. Il finit par me donner raison -ce que je trouve suspect en soi, connaissant l’oiseau- et se lève pour commander un nouveau verre au barre. Il vient juste de se taper la migraine du siècle après un cocktail stupéfiant-alcool-nicotine, et il songe à en rajouter une couche ? Eh bien, il ne manque pas de cran.
Soudain une douleur fuse dans tout mon être, en partant de mon épaule. Je me crispe sur mon siège, le souffle coupé par cette vive sensation de brûlure. Elle s’efface très vite, mais je l’ai bien sentie. Et mon amulette aussi. Je l’ai sentie s’agiter dans ma poitrine, prête à prendre la poudre d’escampette à la prochaine alerte. Heureusement, personne ne peut voir la surprise sur mon visage, mêlée à une frayeur passagère. Il s’en est fallu de peu.
"Ouais, la même chose…"
Je pose ma main gauche sur mon flanc, forçant le coeur de mon pouvoir à regagner sa position d’origine, tandis que la droite masse mon cou, à l’endroit où l’étranger a posé sa main. Quel malheureux hasard. J’ai eu de la chance sur ce coup-ci. Un contact plus prolongé et plus incisif aurait certainement expulsé l’amulette. Cette garce a tendance à se barrer une fois sur deux quand elle sent l’or sur ma peau. Je fais craquer mes cervicales avant de reposer mes deux mains sur la table.
Peu de temps après, mon camarade de beuverie se ramène avec deux verres. Il en dépose un devant moi, et c’est alors j’aperçois la bague en or massif qui orne son majeur. Comment ai-je pu ne pas la remarquer plus tôt ? C’est elle qui est à l’origine de mon tourment passager. Satané bijou. Heureusement que c’est un métal précieux, et donc peu répandu parmi les classes modestes et moyennes. Quelle était la probabilité pour que je croise un type comme lui qui se trimbale avec de l’or, et surtout, qu’il arrive à me toucher avec ? Faible. Un peu trop à mon goût.
Le doute s’insinue dans mon esprit. Pourtant, je ne vois pas comment il pourrait être au courant. Cet homme… Dois-je le considérer comme dangereux ? Un simple mortel, capable de me menacer. ça ne me plait pas. Pas du tout. Je dois néanmoins faire bonne figure pour sauver les apparences. Mes lèvres s’étirent, dévoilant ma dentition blanche.
"Merci, l’ami. Kanpai." Je trinque une nouvelle fois avant de boire une grande gorgée. "T’es quand même un sacré numéro. Y’a tout juste cinq minutes t’as failli vomir tes tripes, et pourtant tu remets ça. T’as pas peur d’y laisser ta santé décidément."
J'agrémente ma remarque d'un sourire amusé ; il est vrai que j'apprécie les têtes brûlées dans son genre. Pourtant, j’ai beau jouer l’ignorant, cet épisode me taraude. Il faut que je sache ce qui trotte dans sa tête. Connaît-il réellement ma faiblesse, ou est-ce le hasard ? Et si oui, d’où lui vient une telle connaissance ? Il a déjà fait le rapprochement avec Tlaloc, mon nom aztèque. Il a assimilé mon regard aux peintures de ce peuple ancestral. Une population qui avait un goût prononcé pour l’or… Et cet Indiana a longtemps vécu en Amazonie. Il le tiendrait d’un ancien ? ça me paraît tellement énorme à avaler. Et pourtant… C’est une possibilité.
Soit. Jouons la carte de la prudence. S’il a bien conscience de l’horreur que je porte à ce matériau, alors c’est un danger potentiel pour moi. Je dois donc en apprendre plus sur lui, pour déterminer si oui ou non, il doit être éliminé. Et pour ça, il me faut enquêter. Sur lui. Sur ses fréquentations. Sur tout. Je crache un nuage de fumée, pensif.
"Tu l’as retrouvée au final ? Cette femme que tu es venu chercher ici."
J’écrase ce qu’il me reste de ma cigarette dans le cendrier tout en le fixant.
"Au fait, quel est ton nom ? J’aime bien savoir avec qui je partage un verre. Mais, je ne me suis même pas présenté. Ikazuchi Naru."
Si je daigne lui fournir mon identité en premier lieu, il sera plus enclin à me donner son nom. Ce qui me ferait un bon point de départ pour enquêter sur lui. Bien sûr, je donne toujours un de mes alias, à quelques exceptions près. Dégourdi comme il est, il ferait trop vite le rapprochement avec la mythologie shintoïste, et donc, le rapport entre Tlaloc et mon véritable nom. Et je souhaite qu’il reste dans l’ombre le plus longtemps possible, assez longtemps du moins pour tromper la vigilance des sorciers. Qu’ils découvrent la supercherie lorsqu’il sera trop tard pour nous arrêter, nous, leurs némésis.
Mon interlocuteur tressaille violemment. Je plisse les yeux, sans toutefois esquisser un geste ou prononcer le moindre mot. Est-ce que la drogue a finalement raison de lui ? Les humains sont décidément si fragiles… Il faudrait que je fasse plus attention. Je surestime encore trop leurs capacités de résistance, et mon enveloppe charnelle réagit à la moindre de mes pensées. J’ai bien senti son regard suspicieux tout à l’heure, quand j’ai intimé l’ordre à mes pupilles de se dilater légèrement. Ce type est un fin observateur, et intelligent de surcroît. Trop intelligent, sans doute. Ce sont les plus dangereux.
Cette fois, il pousse un cri plaintif en se massant les tempes. Eh bien, l’ami. Si tu supportes si mal la coke, tu devrais songer à t’en tenir éloigné un maximum. ça ne te réussit vraiment pas. Te voilà qui t’accroches lamentablement à la table, maintenant. Pitoyable.
"Oy. Qu’est-ce qui t’arrive ?"
Il ne semble pas vraiment m’écouter. Son attention est portée bien au delà de ma position. Je vois son oeil valide fixer ma poitrine, comme s’il cherche quelque chose, avant d’afficher une expression ahurie. Allons bon, quelle mouche l’a piqué ? Un moment de folie passagère, sans doute. Il finit par me donner raison -ce que je trouve suspect en soi, connaissant l’oiseau- et se lève pour commander un nouveau verre au barre. Il vient juste de se taper la migraine du siècle après un cocktail stupéfiant-alcool-nicotine, et il songe à en rajouter une couche ? Eh bien, il ne manque pas de cran.
Soudain une douleur fuse dans tout mon être, en partant de mon épaule. Je me crispe sur mon siège, le souffle coupé par cette vive sensation de brûlure. Elle s’efface très vite, mais je l’ai bien sentie. Et mon amulette aussi. Je l’ai sentie s’agiter dans ma poitrine, prête à prendre la poudre d’escampette à la prochaine alerte. Heureusement, personne ne peut voir la surprise sur mon visage, mêlée à une frayeur passagère. Il s’en est fallu de peu.
"Ouais, la même chose…"
Je pose ma main gauche sur mon flanc, forçant le coeur de mon pouvoir à regagner sa position d’origine, tandis que la droite masse mon cou, à l’endroit où l’étranger a posé sa main. Quel malheureux hasard. J’ai eu de la chance sur ce coup-ci. Un contact plus prolongé et plus incisif aurait certainement expulsé l’amulette. Cette garce a tendance à se barrer une fois sur deux quand elle sent l’or sur ma peau. Je fais craquer mes cervicales avant de reposer mes deux mains sur la table.
Peu de temps après, mon camarade de beuverie se ramène avec deux verres. Il en dépose un devant moi, et c’est alors j’aperçois la bague en or massif qui orne son majeur. Comment ai-je pu ne pas la remarquer plus tôt ? C’est elle qui est à l’origine de mon tourment passager. Satané bijou. Heureusement que c’est un métal précieux, et donc peu répandu parmi les classes modestes et moyennes. Quelle était la probabilité pour que je croise un type comme lui qui se trimbale avec de l’or, et surtout, qu’il arrive à me toucher avec ? Faible. Un peu trop à mon goût.
Le doute s’insinue dans mon esprit. Pourtant, je ne vois pas comment il pourrait être au courant. Cet homme… Dois-je le considérer comme dangereux ? Un simple mortel, capable de me menacer. ça ne me plait pas. Pas du tout. Je dois néanmoins faire bonne figure pour sauver les apparences. Mes lèvres s’étirent, dévoilant ma dentition blanche.
"Merci, l’ami. Kanpai." Je trinque une nouvelle fois avant de boire une grande gorgée. "T’es quand même un sacré numéro. Y’a tout juste cinq minutes t’as failli vomir tes tripes, et pourtant tu remets ça. T’as pas peur d’y laisser ta santé décidément."
J'agrémente ma remarque d'un sourire amusé ; il est vrai que j'apprécie les têtes brûlées dans son genre. Pourtant, j’ai beau jouer l’ignorant, cet épisode me taraude. Il faut que je sache ce qui trotte dans sa tête. Connaît-il réellement ma faiblesse, ou est-ce le hasard ? Et si oui, d’où lui vient une telle connaissance ? Il a déjà fait le rapprochement avec Tlaloc, mon nom aztèque. Il a assimilé mon regard aux peintures de ce peuple ancestral. Une population qui avait un goût prononcé pour l’or… Et cet Indiana a longtemps vécu en Amazonie. Il le tiendrait d’un ancien ? ça me paraît tellement énorme à avaler. Et pourtant… C’est une possibilité.
Soit. Jouons la carte de la prudence. S’il a bien conscience de l’horreur que je porte à ce matériau, alors c’est un danger potentiel pour moi. Je dois donc en apprendre plus sur lui, pour déterminer si oui ou non, il doit être éliminé. Et pour ça, il me faut enquêter. Sur lui. Sur ses fréquentations. Sur tout. Je crache un nuage de fumée, pensif.
"Tu l’as retrouvée au final ? Cette femme que tu es venu chercher ici."
J’écrase ce qu’il me reste de ma cigarette dans le cendrier tout en le fixant.
"Au fait, quel est ton nom ? J’aime bien savoir avec qui je partage un verre. Mais, je ne me suis même pas présenté. Ikazuchi Naru."
Si je daigne lui fournir mon identité en premier lieu, il sera plus enclin à me donner son nom. Ce qui me ferait un bon point de départ pour enquêter sur lui. Bien sûr, je donne toujours un de mes alias, à quelques exceptions près. Dégourdi comme il est, il ferait trop vite le rapprochement avec la mythologie shintoïste, et donc, le rapport entre Tlaloc et mon véritable nom. Et je souhaite qu’il reste dans l’ombre le plus longtemps possible, assez longtemps du moins pour tromper la vigilance des sorciers. Qu’ils découvrent la supercherie lorsqu’il sera trop tard pour nous arrêter, nous, leurs némésis.
Invité
Invité
Mar 4 Fév 2020 - 21:25
J'avais senti un tressaillement, presque imperceptible mais bien présent. Son muscle s'était crispé au contact du métal, juste avant que je ne retire ma paume, en plus de cette brûlure superficielle. Comme s'il s'était senti un peu sonné sur le moment, il me répondit presque mollement pour que je lui apporte également un autre verre. La petite supercherie avait porté ses fruits, bien plus que je ne l'avais espéré. Comme quoi, parfois, la violence n'était pas nécessaire. Un peu d'or dans les mains et la vérité pouvait déjà pointer le bout de son nez ! Enfin, je m'emballais peut-être un peu trop. D'un pas lourd, je le quittais donc pour rejoindre le comptoir. Franchement je n'avais plus du tout envie de picoler mais clairement, ça faisait parti du jeu là.
Je jetais un œil par dessus mon épaule, pour surveiller mon compagnon. D'un mouvement maîtrisé, il pencha la tête à droite très certainement pour détendre ses cervicales. Puis je reportais mon attention sur la délicieuse créature en face de moi, à qui j'offris un sourire aimable pour commander deux verres. Je m'en emparais ensuite mais avant de partir, je questionnais la serveuse sur cet individu. Elle ne m'apprit pas grand chose, mis à part qu'il était un client assez coutumier des lieux.
Très bien.
Je canalisais ma concentration au maximum pour ne pas lâcher mes breuvages. Mes bras étaient parcourus de tremblements difficilement dissimulables. Ces souvenirs m'avaient littéralement bondi au visage comme un chat sortirait ses griffes et le contre coup me saisissait à point donné. Je me sentais tendu comme une corde sur laquelle on tirait jusqu'à ce qu'elle claque. Et je me ramenais avec un cocktail supplémentaire !
De retour, je posais donc nos boissons sur la table en m'empressant de poser mes fesses sur ce siège avant de tomber et faire office de serpillière. Il ne tarda pas à enquiller celui qu'il avait déjà dans la main tout en trinquant. Quant à moi, j'en bus une gorgée soft, assez soucieux de conserver mon sang-froid cette fois-ci, après cette petite expérience improvisée. Sa remarque m'arracha tout de même un sourire en coin, et je me mimais un soupir très las en levant les mains au ciel.
-Que veux-tu, je ne connais aucune limite !
Et ça, c'était le moins que je puisse affirmer dans ces circonstances. Toutefois, je notais qu'il se comportait tout à fait normalement. Enfin... Normalement, comme un type comme lui se comporterait habituellement quoi. Comme de rien, il continuait de s'amuser de la situation. Peut-être avais-je rêvé, finalement ? Il n'était pas du tout décontenancé outre mesure. Ou alors il faisait simplement bonne figure en apparence. Ca ne m'étonnerait pas tellement du phénomène, il ne se grillerait tout de même pas aussi facilement. Surtout s'il s'agissait...
… un Dieu !
Un QUOI ? Un ... Dieu ? Oy oy oy, Sebastian, faut vraiment que tu te fasses une cure de sommeil, ça devient urgent mec ! Qu'est ce qu'un Dieu en prétendant que c'est le cas, foutrait ici dans cette petite bourgade ? Le surnaturel ? Ah mais sérieusement, qu'est ce qui va pas chez moi !
Machinalement, je passais une main sur mon visage pour solliciter mes sens à rester en éveil. Le problème, c'est que je ne sentais vraiment plus rien du tout. Je pouvais me planter un couteau dans le ventre, j'étais sûr de ne rien sentir non plus. Tout ce qui me cognait, c'était ce mal de crâne et un fourmillement qui grondait au creux de la pompe qui me servait de cœur.
Un jour, j'en suis certain, je choperais un cancer ou un infarctus ou une connerie du genre. Mais j'en n'étais pas encore là. Je décidais de revenir sur la conversation et sautait sur l'occasion pour rattraper ma conscience en train de se volatiliser dans les cieux.
-Non. J'ai laissé courir.
Est-ce qu'il s'intéressait vraiment à moi, là ? Ou c'était par simple curiosité et poursuivre la discussion ? Ou alors, peut-être, me cerner et me jauger pour tirer des informations ? Il était malin et attentif. Si c'était un gars de la pègre, il devait user de combines multiples pour obtenir innocemment des archives. Encore plus s'il était une sorte de grand manitou ou je ne sais quoi comme décrit dans les légendes que j'avais avalé ces dernières années. Ou alors j'étais parano. En fait, tout ce que je savais à l'instant, c'est que j'étais complètement beurré.
Mais de parler de Julie, cela me rendait toujours passablement nostalgique, presque triste. A bien y réfléchir...
A quoi bon de toute manière, de ressasser sans cesse les mêmes choses ? Cela faisait plus de dix ans maintenant. Et même si l'idée de la retrouver m'avait plus qu'effleurer l'esprit, j'avais fini par me résoudre à abandonner. Elle avait été missionnée pour me plaire et me tester sur ma légitimité en tant que changelin. Même si je la retrouvais, qu'aurais-je à lui dire ? Hého, est-ce que notre relation n'était qu'une vaste blague ou est-ce que c'était vrai ? Au fond, qu'est ce que la réponse pouvait bien changer, à cet instant précis... Peut-être avais-je simplement peur de l'entendre me répondre ou peut-être que désormais, j'avais finalement passé ce cap. Je pencherais plutôt vers la seconde option. Ça n'avait plus aucune forme d'importance à ce stade. Je vivais à mon gré, et c'était bien là le principal.
-Tu sais, les gens pensent bien trop souvent que la grandeur d'un homme se mesure dans son acharnement ou dans sa persistance. Mais parfois, l'entêtement est la pire des choses qui soit, quand ça n'apporte que doute, confusion et amertume. Moi je trouve, que la grandeur d'un homme se vaut également dans la capacité de connaître ses limites et de savoir lâcher prise pour mieux avancer. J'ai décidé d'avancer, en gardant simplement les bons souvenirs.
Ah oui, d'ailleurs, j'en avais complètement oublié les présentations au passage. Même si clairement, je doutais qu'il me donne son véritable nom, que ce soit dans le cadre de mon scepticisme à son sujet ou bien de son rôle de mercenaire inventé ou pas. Néanmoins, j'avais vu sa réaction à ma bague. Cette petite tâche brune soudainement volatilisée comme par enchantement. J'avais vu, installé au bar, lorsqu'il avait passé sa main sur son cou pour le masser. Le tranchant de mes suspicions tendait à accompagner de manière déconcertante le fil logique de mes pensées. Et j'étais bien décidé à faire grandir la brèche un peu plus intensément entre nous deux. Une vraie scène de ménage !
-Quel manquement à tes obligations mon brave... Mais je te pardonne. Enchanté, mister Naru ! Sebastian Rhodes alias Indiana Jones.
Je lui lançais un clin d'oeil pour souligner sa remarque précédente sur mon physique. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de poursuivre sur ma lancée. Je me devais de passer cet homme au peigne fin, en passant par des questions tout à fait anodines en apparence mais lourdes de sens en fonction de la réponse offerte. J'avais l'impression que lui et moi, nous tournions autour dans un duel silencieux des apparences mais où la tempête ne tarderait pas à battre son plein.
-Dis moi, Naru-san, entre nous, quelle est ta vision de la grandeur ? Enfin... Je veux dire... A part celle qui consiste à savoir parfaitement comment te jouer de ton monde pour mieux le tromper.
Mon œil s'aiguisa d'une lueur brillante, malicieuse, outrageuse, à ce pique envoyé sans retenue aucune. Je savais parfaitement où je tapais. Mon interrogation pouvait largement porter sur deux sens bien sentis. Soit sur sa condition de hors la loi. Soit, si mes doutes étaient fondés, il comprendrait immédiatement que je le soupçonnais. Mais avec ce bref aperçu sur son tempérament, je devinais qu'il initierait une parade cinglante en faisant semblant de ne pas capter. Il me répondrait avec nonchalance et décontraction, se limitant tout à fait à la question que je lui posais. Mais ce ne serait rien, je savais pertinemment que le message passerait dans ses petits capteurs qui lui servaient de neurones. C'était un homme fin, j'en étais certain, malgré ses grands airs de conquérant.
Je jetais un œil par dessus mon épaule, pour surveiller mon compagnon. D'un mouvement maîtrisé, il pencha la tête à droite très certainement pour détendre ses cervicales. Puis je reportais mon attention sur la délicieuse créature en face de moi, à qui j'offris un sourire aimable pour commander deux verres. Je m'en emparais ensuite mais avant de partir, je questionnais la serveuse sur cet individu. Elle ne m'apprit pas grand chose, mis à part qu'il était un client assez coutumier des lieux.
Très bien.
Je canalisais ma concentration au maximum pour ne pas lâcher mes breuvages. Mes bras étaient parcourus de tremblements difficilement dissimulables. Ces souvenirs m'avaient littéralement bondi au visage comme un chat sortirait ses griffes et le contre coup me saisissait à point donné. Je me sentais tendu comme une corde sur laquelle on tirait jusqu'à ce qu'elle claque. Et je me ramenais avec un cocktail supplémentaire !
De retour, je posais donc nos boissons sur la table en m'empressant de poser mes fesses sur ce siège avant de tomber et faire office de serpillière. Il ne tarda pas à enquiller celui qu'il avait déjà dans la main tout en trinquant. Quant à moi, j'en bus une gorgée soft, assez soucieux de conserver mon sang-froid cette fois-ci, après cette petite expérience improvisée. Sa remarque m'arracha tout de même un sourire en coin, et je me mimais un soupir très las en levant les mains au ciel.
-Que veux-tu, je ne connais aucune limite !
Et ça, c'était le moins que je puisse affirmer dans ces circonstances. Toutefois, je notais qu'il se comportait tout à fait normalement. Enfin... Normalement, comme un type comme lui se comporterait habituellement quoi. Comme de rien, il continuait de s'amuser de la situation. Peut-être avais-je rêvé, finalement ? Il n'était pas du tout décontenancé outre mesure. Ou alors il faisait simplement bonne figure en apparence. Ca ne m'étonnerait pas tellement du phénomène, il ne se grillerait tout de même pas aussi facilement. Surtout s'il s'agissait...
… un Dieu !
Un QUOI ? Un ... Dieu ? Oy oy oy, Sebastian, faut vraiment que tu te fasses une cure de sommeil, ça devient urgent mec ! Qu'est ce qu'un Dieu en prétendant que c'est le cas, foutrait ici dans cette petite bourgade ? Le surnaturel ? Ah mais sérieusement, qu'est ce qui va pas chez moi !
Machinalement, je passais une main sur mon visage pour solliciter mes sens à rester en éveil. Le problème, c'est que je ne sentais vraiment plus rien du tout. Je pouvais me planter un couteau dans le ventre, j'étais sûr de ne rien sentir non plus. Tout ce qui me cognait, c'était ce mal de crâne et un fourmillement qui grondait au creux de la pompe qui me servait de cœur.
Un jour, j'en suis certain, je choperais un cancer ou un infarctus ou une connerie du genre. Mais j'en n'étais pas encore là. Je décidais de revenir sur la conversation et sautait sur l'occasion pour rattraper ma conscience en train de se volatiliser dans les cieux.
-Non. J'ai laissé courir.
Est-ce qu'il s'intéressait vraiment à moi, là ? Ou c'était par simple curiosité et poursuivre la discussion ? Ou alors, peut-être, me cerner et me jauger pour tirer des informations ? Il était malin et attentif. Si c'était un gars de la pègre, il devait user de combines multiples pour obtenir innocemment des archives. Encore plus s'il était une sorte de grand manitou ou je ne sais quoi comme décrit dans les légendes que j'avais avalé ces dernières années. Ou alors j'étais parano. En fait, tout ce que je savais à l'instant, c'est que j'étais complètement beurré.
Mais de parler de Julie, cela me rendait toujours passablement nostalgique, presque triste. A bien y réfléchir...
A quoi bon de toute manière, de ressasser sans cesse les mêmes choses ? Cela faisait plus de dix ans maintenant. Et même si l'idée de la retrouver m'avait plus qu'effleurer l'esprit, j'avais fini par me résoudre à abandonner. Elle avait été missionnée pour me plaire et me tester sur ma légitimité en tant que changelin. Même si je la retrouvais, qu'aurais-je à lui dire ? Hého, est-ce que notre relation n'était qu'une vaste blague ou est-ce que c'était vrai ? Au fond, qu'est ce que la réponse pouvait bien changer, à cet instant précis... Peut-être avais-je simplement peur de l'entendre me répondre ou peut-être que désormais, j'avais finalement passé ce cap. Je pencherais plutôt vers la seconde option. Ça n'avait plus aucune forme d'importance à ce stade. Je vivais à mon gré, et c'était bien là le principal.
-Tu sais, les gens pensent bien trop souvent que la grandeur d'un homme se mesure dans son acharnement ou dans sa persistance. Mais parfois, l'entêtement est la pire des choses qui soit, quand ça n'apporte que doute, confusion et amertume. Moi je trouve, que la grandeur d'un homme se vaut également dans la capacité de connaître ses limites et de savoir lâcher prise pour mieux avancer. J'ai décidé d'avancer, en gardant simplement les bons souvenirs.
Ah oui, d'ailleurs, j'en avais complètement oublié les présentations au passage. Même si clairement, je doutais qu'il me donne son véritable nom, que ce soit dans le cadre de mon scepticisme à son sujet ou bien de son rôle de mercenaire inventé ou pas. Néanmoins, j'avais vu sa réaction à ma bague. Cette petite tâche brune soudainement volatilisée comme par enchantement. J'avais vu, installé au bar, lorsqu'il avait passé sa main sur son cou pour le masser. Le tranchant de mes suspicions tendait à accompagner de manière déconcertante le fil logique de mes pensées. Et j'étais bien décidé à faire grandir la brèche un peu plus intensément entre nous deux. Une vraie scène de ménage !
-Quel manquement à tes obligations mon brave... Mais je te pardonne. Enchanté, mister Naru ! Sebastian Rhodes alias Indiana Jones.
Je lui lançais un clin d'oeil pour souligner sa remarque précédente sur mon physique. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de poursuivre sur ma lancée. Je me devais de passer cet homme au peigne fin, en passant par des questions tout à fait anodines en apparence mais lourdes de sens en fonction de la réponse offerte. J'avais l'impression que lui et moi, nous tournions autour dans un duel silencieux des apparences mais où la tempête ne tarderait pas à battre son plein.
-Dis moi, Naru-san, entre nous, quelle est ta vision de la grandeur ? Enfin... Je veux dire... A part celle qui consiste à savoir parfaitement comment te jouer de ton monde pour mieux le tromper.
Mon œil s'aiguisa d'une lueur brillante, malicieuse, outrageuse, à ce pique envoyé sans retenue aucune. Je savais parfaitement où je tapais. Mon interrogation pouvait largement porter sur deux sens bien sentis. Soit sur sa condition de hors la loi. Soit, si mes doutes étaient fondés, il comprendrait immédiatement que je le soupçonnais. Mais avec ce bref aperçu sur son tempérament, je devinais qu'il initierait une parade cinglante en faisant semblant de ne pas capter. Il me répondrait avec nonchalance et décontraction, se limitant tout à fait à la question que je lui posais. Mais ce ne serait rien, je savais pertinemment que le message passerait dans ses petits capteurs qui lui servaient de neurones. C'était un homme fin, j'en étais certain, malgré ses grands airs de conquérant.
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Aberration
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Dim 16 Fév 2020 - 16:27
Aucune limite ? Mon visage se fend d'un sourire narquois suite à cette pointe d'humour. Il vaudrait mieux pour lui qu'il en ait connaissance en réalité. J'en ai connu un certain nombre qui pensaient être au dessus des lois physiques s'appliquant aux mortels. Ils ont découvert à leurs dépends qu'ils en avaient vraiment, des limites. Pour la plupart, de fut leur dernier enseignement d'ailleurs. J'avale une gorgée d'alcool en silence, tandis que je l'observe se passer une main sur le visage. Il m'a l'air encore une fois de subir son état. Il fait le fier, mais sait pertinemment qu'il n'est pas loin de ses limites, justement.
"Je te crois sur parole." je lance finalement d'un ton ironique.
Il parvient toutefois à concentrer son attention sur notre discussion pour répondre à ma question. Il ne m'apprend pas grand chose. Bien que je n'espérais pas découvrir quoique ce soit en réalité. Je ne m'inquiète pas outre mesure. Si lui-même ne me livre aucune information pertinente, je saurai en chercher ailleurs, grâce à mes réseaux. En savoir plus sur lui n'est pas un obstacle. Il me reste donc à le juger plus profondément. Quelle est sa philosophie, comment il fonctionne. S'il tient toujours parole. Et justement, je n'ai même pas besoin de le lancer sur de grands discours. Il s'y jette tout seul, en se lançant dans une tirade philosophique assez impressionnante pour quelqu'un dont le cerveau est noyé par la drogue et l'alcool.
"C'est étonnement sage de ta part." je commente d'un ton cynique.
Je le voyais plutôt comme quelqu'un d'obstiné et impulsif, qui fonce dans le tas tête baissée avant de se poser les bonnes questions. Il semblerait qu'il ait un peu plus de jugeote finalement. Sa façon de se présenter ne manque pas de m'arracher un sourire. Je commence à apprécier son sens de l'humour, bien qu'il soit parfois douteux.
Il en vient à m'interroger sur ma propre définition de la grandeur. A sa provocation, je le toise de mon regard électrique. Il se trompe sur mon compte. Certes, je me joue des autres et je suis plutôt expert dans l'art de les manipuler. Mais ce n'est pas un critère dans ma vision de la grandeur. Je m'abstiens toutefois de tout commentaire. S'il lui plaît de se fourvoyer, ce n'est pas moi qui vais le ramener sur la bonne voie. Je réfléchis un instant à la réponse que je pourrais lui donner. En plus d'un millénaire d'existence, j'ai rencontré maintes catégories d'hommes. Des paysans aux empereurs, des fermiers aux ministres. Et cela inclut les philosophes. Je me suis donc déjà frotté à leurs diatribes, jusqu'à m'en imprégner et adopter leur style. Je n'ai plus l'habitude, mais je suis plus que capable de me prêter à l'exercice. Voyons donc s'il saura me suivre sur ce terrain là.
"La grandeur, au sens moral bien sûr, exprime une notion d’élévation au-dessus de la multitude. Certains voient la grandeur dans leur capacité à construire la plus merveille du monde ; dans leur fortune ; ou encore dans le nombre de combattants vaincus.
Mais à mon sens, la véritable grandeur, elle, ne se mesure pas -elle s’évalue, tout au plus. Elle est entièrement lié à notre personnalité, et la façon dont on évolue dans ce monde par rapport aux autres. Là encore, chacun a ses propres critères. Toi, par exemple, tu estimes qu’un grand homme doit savoir renoncer à un but dérisoire, illusoire ou encore destructeur, pour s’en trouver un nouveau, moteur, qui ait du sens et lui permette de poursuivre sa route.
Pour moi, la grandeur, c’est la capacité à pouvoir évoluer perpétuellement sans jamais dévier de son objectif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Car nos valeurs définissent notre identité, et y renoncer, c’est s’oublier. La grandeur, c’est tirer parti des bonnes et des mauvaises expériences pour s’adapter, s’élever toujours plus haut, par rapport à soi et par rapport aux autres sur ses propres critères, sans laisser le monde extérieur nous dicter notre conduite, sans le laisser nous définir ni nous imposer un moule factice. C’est surmonter chaque obstacle qui se dresse sur notre route sans perdre de vue sa finalité.
En d’autres terme, la grandeur, c’est progresser en continu, surpasser les autres et se surpasser, tout en restant fidèle soi-même, en toutes circonstances."
Je me tais enfin, après cette longue tirade, et j’adresse un regard inquisiteur à Sebastian. Je me demande s’il a réussi à me suivre, vu l’état de son encéphale. Je ne serais pas surpris de l’avoir perdu en plein milieu. Je m’interroge encore sur l’objectif de sa question. Il cherche peut-être à m’évaluer, comme je le fais actuellement avec lui. Je finis par appuyer ma joue contre mon poing fermé, le coude planté sur la table.
"J’ai parlé de valeurs, tout à l’heure. Et justement. Quelle est la valeur, ou peut-être les valeurs les plus importantes, à tes yeux ?"
C’est à ton tour de te livrer, cher Sebastian. Offre-moi donc une bonne raison pour te laisser tranquille. Prouve-moi que tu n’es pas dangereux. C’est autant dans ton intérêt que dans le mien.
"Je te crois sur parole." je lance finalement d'un ton ironique.
Il parvient toutefois à concentrer son attention sur notre discussion pour répondre à ma question. Il ne m'apprend pas grand chose. Bien que je n'espérais pas découvrir quoique ce soit en réalité. Je ne m'inquiète pas outre mesure. Si lui-même ne me livre aucune information pertinente, je saurai en chercher ailleurs, grâce à mes réseaux. En savoir plus sur lui n'est pas un obstacle. Il me reste donc à le juger plus profondément. Quelle est sa philosophie, comment il fonctionne. S'il tient toujours parole. Et justement, je n'ai même pas besoin de le lancer sur de grands discours. Il s'y jette tout seul, en se lançant dans une tirade philosophique assez impressionnante pour quelqu'un dont le cerveau est noyé par la drogue et l'alcool.
"C'est étonnement sage de ta part." je commente d'un ton cynique.
Je le voyais plutôt comme quelqu'un d'obstiné et impulsif, qui fonce dans le tas tête baissée avant de se poser les bonnes questions. Il semblerait qu'il ait un peu plus de jugeote finalement. Sa façon de se présenter ne manque pas de m'arracher un sourire. Je commence à apprécier son sens de l'humour, bien qu'il soit parfois douteux.
Il en vient à m'interroger sur ma propre définition de la grandeur. A sa provocation, je le toise de mon regard électrique. Il se trompe sur mon compte. Certes, je me joue des autres et je suis plutôt expert dans l'art de les manipuler. Mais ce n'est pas un critère dans ma vision de la grandeur. Je m'abstiens toutefois de tout commentaire. S'il lui plaît de se fourvoyer, ce n'est pas moi qui vais le ramener sur la bonne voie. Je réfléchis un instant à la réponse que je pourrais lui donner. En plus d'un millénaire d'existence, j'ai rencontré maintes catégories d'hommes. Des paysans aux empereurs, des fermiers aux ministres. Et cela inclut les philosophes. Je me suis donc déjà frotté à leurs diatribes, jusqu'à m'en imprégner et adopter leur style. Je n'ai plus l'habitude, mais je suis plus que capable de me prêter à l'exercice. Voyons donc s'il saura me suivre sur ce terrain là.
"La grandeur, au sens moral bien sûr, exprime une notion d’élévation au-dessus de la multitude. Certains voient la grandeur dans leur capacité à construire la plus merveille du monde ; dans leur fortune ; ou encore dans le nombre de combattants vaincus.
Mais à mon sens, la véritable grandeur, elle, ne se mesure pas -elle s’évalue, tout au plus. Elle est entièrement lié à notre personnalité, et la façon dont on évolue dans ce monde par rapport aux autres. Là encore, chacun a ses propres critères. Toi, par exemple, tu estimes qu’un grand homme doit savoir renoncer à un but dérisoire, illusoire ou encore destructeur, pour s’en trouver un nouveau, moteur, qui ait du sens et lui permette de poursuivre sa route.
Pour moi, la grandeur, c’est la capacité à pouvoir évoluer perpétuellement sans jamais dévier de son objectif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Car nos valeurs définissent notre identité, et y renoncer, c’est s’oublier. La grandeur, c’est tirer parti des bonnes et des mauvaises expériences pour s’adapter, s’élever toujours plus haut, par rapport à soi et par rapport aux autres sur ses propres critères, sans laisser le monde extérieur nous dicter notre conduite, sans le laisser nous définir ni nous imposer un moule factice. C’est surmonter chaque obstacle qui se dresse sur notre route sans perdre de vue sa finalité.
En d’autres terme, la grandeur, c’est progresser en continu, surpasser les autres et se surpasser, tout en restant fidèle soi-même, en toutes circonstances."
Je me tais enfin, après cette longue tirade, et j’adresse un regard inquisiteur à Sebastian. Je me demande s’il a réussi à me suivre, vu l’état de son encéphale. Je ne serais pas surpris de l’avoir perdu en plein milieu. Je m’interroge encore sur l’objectif de sa question. Il cherche peut-être à m’évaluer, comme je le fais actuellement avec lui. Je finis par appuyer ma joue contre mon poing fermé, le coude planté sur la table.
"J’ai parlé de valeurs, tout à l’heure. Et justement. Quelle est la valeur, ou peut-être les valeurs les plus importantes, à tes yeux ?"
C’est à ton tour de te livrer, cher Sebastian. Offre-moi donc une bonne raison pour te laisser tranquille. Prouve-moi que tu n’es pas dangereux. C’est autant dans ton intérêt que dans le mien.
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