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Mar 23 Déc 2014 - 5:52
Vous auriez peut-être du mal à le croire, mais être une artiste n'apportait pas que des avantages. Oh, bien sûr, cela rapportait souvent une coquette somme, mais à quel prix ? Les gens vous arrêtaient constamment dans la rue pour vous poser des questions ou prendre une photo. Ou alors ils gloussaient sur votre passage, répandant une poignée de rumeurs. Alors parfois, il y avait ce besoin qui montait. Celui de prendre du recul, de tout laisser derrière pour aller respirer une bonne bouffée d'air frais ailleurs. Quoi de plus simple quand la majorité des villes de l'archipel étaient dotées d'un arrêt de train ? Après tout, un petit théâtre régional n'attirait pas autant l'attention des médias que ceux que l'on pouvait retrouver dans les grandes villes. Il ne me restait plus qu'à choisir ma destination. Même une aventure choisie sur un coup de tête doit être un minimum calculée.
Mon regard survola quelques cartes. Des noms m'étaient plus familiers que d'autres. Si l'on m'adressait peu souvent la parole, cela ne m'empêchait pas d'écouter. Pourquoi pas Tokyo ? Je n'avais pas encore eu l'occasion de visiter la capitale, depuis que j'avais emménagée ici. Ce serait dommage de ne jamais le faire, alors il fallait sauter sur l'occasion. Qui sait comment ma santé évoluerait, après tout ? J'avais toujours préféré les gens réalistes aux optimistes... Quoi qu'il je soit, il faut avouer que cette ville présentait un avantage. Cette grande tour de métal. J'avais bien hâte de voir si on pouvait la comparer à celle de Paris. Dire que je n'avais pas le mal du pays serait un mensonge. Les lettres, les courriels et les photos ne suffisaient pas toujours. J'étais submergée par cette langue complexe et cette culture bien différente.
Prendre cette décision n'avait pas pris énormément de temps, je pouvais donc profiter de cette journée plutôt qu'attendre à demain. Certes, c'était encore le milieu de l'après-midi, mais ... Le temps d'arriver sur place, le soleil serait couché, il brillerait moins fort. Je pris un livre parmi ma bibliothèque personnelle à mettre dans mon sac avant de sortir de mon petit appartement. Histoire de ne pas mourir d'ennui en cours de route. Une fois sur place, je soulevai légèrement mes lunettes pour mieux observer la merveille d'architecture.
« Je suis franchement déçue. C'est bien différent de ce qu'on présente dans les magasines. »
Oui, je parlais seule, et alors ? J'avais l'habitude de la compagnie de mes oiseaux. Que la première personne se sentant interpelée prenne la parole, ou qu'elle se taise à jamais !
Raphaël de La Roche#92843#92843#92843#92843#92843#92843#92843
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Jeu 1 Jan 2015 - 12:04
Vous n’avez jamais ressenti un besoin cuisant de prendre l’air ? De lâcher du lest et de souffler un peu ? En cette journée d’hiver, j’en ressentis soudainement le besoin. Oh, je vous rassure, cela n’avait rien à voir avec ma vie actuelle ; Emy était adorable, mes élèves violonistes se montraient particulièrement persévérants, et curieusement mon éditeur et meilleur ami me laissait relativement tranquille en ce moment. Mais, lorsque vous étiez connu, du moins un minimum, que des fans avaient eu vent de votre lieu de résidence –pas besoin d’aller chercher loin quant à l’origine de la fuite- et qu’ils vous abordaient dans la rue en hurlant presque pour avoir un autographe, au bout d’un moment, c’était étouffant. Bon, cela ne m’arrivait guère souvent, fort heureusement, mais ça avait de quoi user vos nerfs.
Ainsi, assis à mon bureau, réveillé de bonne heure –si, pour un vampire – je n’arrivais à rien, l’esprit trop encombré de détails sans intérêt. Le Japon était un pays magnifique, qui regorgeait de merveilles, de paysages divers et variés, mais parfois la France, et même l’Angleterre, me manquaient un peu. L’architecture européenne était particulière, en particulier le baroque, et bien qu’il fut adapté ici dans cette ville, il restait unique. Mais, en parlant de style européen… il y avait cette tour à Tokyo, qui reprenait le style de celle de Paris. Je l’avais entraperçue, une fois ou deux, sans vraiment prendre le temps d’admirer son architecture. Il n’y avait pas que les américains pour reprendre les meilleurs succès français… Enfin, je supposai qu’en tant que français, je me devais de poser un œil critique sur cette presque copie de la tour Eiffel. Et puis, sortir à Tokyo ne me ferait aucun mal.
Je prévins donc mon majordome que je sortais pour un certain temps, en lui demandant de me prévenir par téléphone s’il se passait quoi que ce fût de notable pendant mon absence. Il me proposa de prendre la voiture, mais je préférai m’y rendre par les transports publics. Je le empruntais rarement, alors un peu de changement ne serait pas de trop. J’emportai de quoi écrire pour la route, on ne savait jamais. Le soleil commençait à décliner sur l’horizon lorsque j’arrivai sur la capitale, assombrissant légèrement le ciel gris. Ces paysages d’hiver avaient tout de même quelque chose de magique… bien que les bâtiments à multiples étages en gâchaient quelque peu la vue.
Je pris mon temps pour me rendre jusqu’à la tour, visitant les quelques rues commerçantes que j’empruntais. Il n’y avait pas à dire, le Japon avait un charme indéniable, bien à lui. Le tourisme lui était particulièrement important, mais pour un peuple dont les marchands ne parlaient pas toujours autre chose que leur langue maternelle, ce n’était pas évident de communiquer avec les étrangers. Et quand ils parlaient anglais, ce n’était pas toujours évident de comprendre leur accent assez prononcé…
J’arrivai finalement devant la tour, juste à temps pour assister à l’allumage des nombreuses ampoules qui faisaient tout son charme nocturne. Je levai les yeux vers cette bâtisse devenue luciole métallique. Elle était impressionnante, certes… mais pour ma part, la tour Eiffel n’avait pas d’égal dans ce domaine. Et je ne devais pas être le seul à penser cela, car une voix féminine sur ma droite commenta l’aspect décevant de cette architecture. Je tournai la tête vers la jeune femme en question. Il s’agissait d’une vampire, certainement de level B, aux origines occidentales. Comme c’était intéressant…
- J’imagine qu’ils s’arrangent toujours pour attirer les touristes plutôt que d’offrir une image fidèle à cette architecture reproduite, commentai-je les mains dans les poches en contemplant la structure. Personnellement, elle ne vaudra jamais notre tour Eiffel en France.
Cette jeune femme avait un petit air qui ne m’était pas inconnu, outre nos origines communes. Je ne pouvais pas mettre le doigt dessus, mais l’occasion viendrait sans doute si je me montrais patient. Étant une petite célébrité notoire, ne serait-ce qu’en France, j’appréciais que l’on ne me demandât pas mon identité, lorsque les gens me reconnaissaient. Enfin, j’espérais en même temps qu’il ne s’agissait pas d’une connaissance… mais considérant ma mémoire bien entretenue, ce point me paraissait peu probable.
- J’en conclue que c’est votre première visite ici. Il y a pleins d’autres merveilles à voir à Tokyo, je vous rassure.
Je ne les connaissais pas toutes bien sûr, je n’étais pas un expert en tourisme japonais. Mais, si cela pouvait calmer sa déception… à se faire des illusions par de la fausse publicité, on risquait de juger le reste.
Ainsi, assis à mon bureau, réveillé de bonne heure –si, pour un vampire – je n’arrivais à rien, l’esprit trop encombré de détails sans intérêt. Le Japon était un pays magnifique, qui regorgeait de merveilles, de paysages divers et variés, mais parfois la France, et même l’Angleterre, me manquaient un peu. L’architecture européenne était particulière, en particulier le baroque, et bien qu’il fut adapté ici dans cette ville, il restait unique. Mais, en parlant de style européen… il y avait cette tour à Tokyo, qui reprenait le style de celle de Paris. Je l’avais entraperçue, une fois ou deux, sans vraiment prendre le temps d’admirer son architecture. Il n’y avait pas que les américains pour reprendre les meilleurs succès français… Enfin, je supposai qu’en tant que français, je me devais de poser un œil critique sur cette presque copie de la tour Eiffel. Et puis, sortir à Tokyo ne me ferait aucun mal.
Je prévins donc mon majordome que je sortais pour un certain temps, en lui demandant de me prévenir par téléphone s’il se passait quoi que ce fût de notable pendant mon absence. Il me proposa de prendre la voiture, mais je préférai m’y rendre par les transports publics. Je le empruntais rarement, alors un peu de changement ne serait pas de trop. J’emportai de quoi écrire pour la route, on ne savait jamais. Le soleil commençait à décliner sur l’horizon lorsque j’arrivai sur la capitale, assombrissant légèrement le ciel gris. Ces paysages d’hiver avaient tout de même quelque chose de magique… bien que les bâtiments à multiples étages en gâchaient quelque peu la vue.
Je pris mon temps pour me rendre jusqu’à la tour, visitant les quelques rues commerçantes que j’empruntais. Il n’y avait pas à dire, le Japon avait un charme indéniable, bien à lui. Le tourisme lui était particulièrement important, mais pour un peuple dont les marchands ne parlaient pas toujours autre chose que leur langue maternelle, ce n’était pas évident de communiquer avec les étrangers. Et quand ils parlaient anglais, ce n’était pas toujours évident de comprendre leur accent assez prononcé…
J’arrivai finalement devant la tour, juste à temps pour assister à l’allumage des nombreuses ampoules qui faisaient tout son charme nocturne. Je levai les yeux vers cette bâtisse devenue luciole métallique. Elle était impressionnante, certes… mais pour ma part, la tour Eiffel n’avait pas d’égal dans ce domaine. Et je ne devais pas être le seul à penser cela, car une voix féminine sur ma droite commenta l’aspect décevant de cette architecture. Je tournai la tête vers la jeune femme en question. Il s’agissait d’une vampire, certainement de level B, aux origines occidentales. Comme c’était intéressant…
- J’imagine qu’ils s’arrangent toujours pour attirer les touristes plutôt que d’offrir une image fidèle à cette architecture reproduite, commentai-je les mains dans les poches en contemplant la structure. Personnellement, elle ne vaudra jamais notre tour Eiffel en France.
Cette jeune femme avait un petit air qui ne m’était pas inconnu, outre nos origines communes. Je ne pouvais pas mettre le doigt dessus, mais l’occasion viendrait sans doute si je me montrais patient. Étant une petite célébrité notoire, ne serait-ce qu’en France, j’appréciais que l’on ne me demandât pas mon identité, lorsque les gens me reconnaissaient. Enfin, j’espérais en même temps qu’il ne s’agissait pas d’une connaissance… mais considérant ma mémoire bien entretenue, ce point me paraissait peu probable.
- J’en conclue que c’est votre première visite ici. Il y a pleins d’autres merveilles à voir à Tokyo, je vous rassure.
Je ne les connaissais pas toutes bien sûr, je n’étais pas un expert en tourisme japonais. Mais, si cela pouvait calmer sa déception… à se faire des illusions par de la fausse publicité, on risquait de juger le reste.
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Mar 17 Fév 2015 - 6:06
Non seulement la tour faisait-elle bien pâle figure à côté de celle qui était gravée dans mes souvenirs, mais il y avait encore tant de touristes tout autour. Il faisait trop chaud. Rien ne se passait comme prévu. Bien décidée à ne pas m'attarder, la main se resserrant sur mon ombrelle, ce fut pourtant une présence qui me fit changer d'avis. Je me retournai pour faire face au jeune homme qui avait pris la parole. Le seul qui avait osé s'approcher. Un constat bien triste, mais c'est à cela que s'accordait une existence hors norme. Cela piquait cependant ma curiosité. Pourquoi aborder aussi familièrement une demoiselle qui pense à voix haute ? Je le laissai parler. Souvent, des indices se cachaient dans les mots, que ce soit voulu ou pas.
Oh. Il y avait donc bel et bien quelques autres européens dans ce pays. Je commençais presque à en douter. Il devait avoir reconnu cet accent dont je ne m'étais toujours pas départie. Peut-être cherchait-il à s'accorder quelques faveurs. Peut-être était-il simplement heureux d'avoir un peu de compagnie afin de chasser le mal du pays. Pour ma part, c'était le cas. Quoi qu'il en soit, je lui offris un sourire aimable. C'étaient les manières qu'une dame se devait d'avoir pour des paroles si cordiales.
« Auriez-vous l'amabilité de m'en faire découvrir quelques-uns ? Vous sauveriez ma journée, très cher. »
En vérité, je ne m'attendais pas exactement à ce que cet endroit comble les attentes prévues, mais s'il avait permis cette rencontre, c'est que tout n'était pas perdu. Le but de départ était de chasser l'ennui et prendre un peu de repos, après tout. L'amertume pourrait disparaître, si cette impression d'être coupée de mon monde d'origine ne m'obsédait plus. Cet homme m'inspirait confiance, comme s'il m'était familier. Je n'arrivais pourtant pas à mettre le doigt dessus. Peut-être avait-il écrit un livre ? Ou alors nous étions-nous déjà croisés auparavant ? Aucune chance que ce soit en France. Après tout, mes contacts sociaux étaient limités plus que jamais, avant que je ne vole de mes propres ailes. Peu importe. Ce genre de jeu de non-dits m'amusait. Voir qui plierait le premier aux désirs de la curiosité. Entre temps ... Les noms n'étaient pas nécessaires pour passer un moment agréable, si ? Lorsque l'on était victime de sa célébrité, l'anonymat était parfois le bienvenu. Malgré tout, j'avais très envie de le connaitre davantage. Chaque chose en son heure...
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Mar 24 Mar 2015 - 19:34
HRP : OMG je suis vraiment, vraiment désolée pour l'attente QAQ en plus la qualité et la quantité ne sont pas terribles mais je ferai mieux la prochaine fois. J'espère que ça te conviendra >w<
La jeune congénère qui me faisait face avait un petit air familier, comme si je l’avais déjà croisé auparavant. Même le son de sa voix tentait de se frayer un chemin dans ma mémoire. Elle qui était excellente chez moi, voilà qu’elle me faisait défaut à présent… Eh bien, je supposai qu’elle me reviendrait le moment voulu. Je baissai légèrement mes lunettes de soleil pour contempler la hauteur de la tour de Tokyo. Ils avaient reproduit notre propre monument français, sans toutefois parvenir à lui donner sa splendeur. Oui, les originaux étaient toujours les meilleurs, parce que les premiers. La déception non feinte dans sa voix, je pouvais la comprendre. Moi-même la première fois que j’avais posé les yeux sur cette reproduction, j’avais ressenti un léger pincement au cœur.
En lui répondant spontanément, j’avais craint de m’immiscer dans son espace vital, mais elle me sourit aimablement. Je fis de même, soulevant légèrement mon chapeau pour la saluer dans les règles. Elle avait l’air de provenir d’une bonne famille, ce qui appuyait ma suspicion quant à son rang social. Ses manières étaient typiquement celles des jeunes femmes que j’avais l’habitude de côtoyer en France. Mais je n’étais pas du genre à porter un jugement basé simplement sur mes impressions. Le langage soutenu qu’elle employa en me parlant directement pointa également dans cette direction.
- Mais certes oui, répondis-je. Le monument digne d’attention le plus proche se trouve être le temple Zojo-ji. Il est situé à deux rues d’ici, soit à environ dix minutes de marche à pied. (je pointai la direction du doigt) Je ne sais pas si vous être une grande fan de la religion bouddhiste, mais ne serait-ce que pour l’architecture, cela vaut le détour. J’ignore si les visites sont toujours accessibles, cela-dit. Qu’en dites-vous ?
Je m’exprimais en un japonais presque parfait ; on pouvait néanmoins discerner une touche de mon accent européen. Disons qu’un nippon saurait tout de suite que je ne suis pas d’ici, outre mon métissage apparent bien sûr. Néanmoins je m’efforçais toujours de bien prononcer chaque syllabe, et ne m’offusquais point lorsqu’on me reprenait sur l’accentuation. Ma mère avait certes fait du bon travail, mais même nos voyages réguliers sur cet archipel n’avaient pas suffi pour m’imprégner entièrement de ma langue maternelle. Peut-être qu’encore quelques années ici me permettraient d’effacer toute trace de mon accent français.
Je pris l’initiative de la guider vers ce lieu incontournable de Tokyo. La religion bouddhiste était peu pratiquée de nos jours, mais fut une époque où elle se trouvait au centre de la société. Ce n’était pas pour rien d’ailleurs que le temple Zojoji avait été bâti en plein cœur de la capitale nipponne. Cela me faisait un drôle d’effet de m’improviser guide touristique… je ne connaissais pourtant pas la ville par cœur, n’y habitant même pas, mais j’avais eu l’occasion de m’y balader et de visiter quelques lieux célèbres.
- Je ne prétends pas connaître la ville comme ma poche, car je n’y habite même pas. Cependant j’ai eu l’occasion de découvrir certains monuments et lieux mythiques. Cela fait longtemps que vous êtes arrivée en ville ? Pardonnez ma curiosité, je ne veux pas paraître invasif.
En fait j’aimais bien discuter quand je marchais. Et en si charmante compagnie il aurait été dommage de garder le silence sur tout le trajet qui nous menait vers le temple bouddhiste. Cependant n’allez pas vous faire d’illusion ; Emeraude occupait pleinement mes pensées et mon cœur. Puisque le soleil se couchait à l’horizon, je retirai mes lunettes de soleil pour les accrocher à ma chemise. Les humains risquaient de se poser des questions, et vu la densité de la population ici…
En lui répondant spontanément, j’avais craint de m’immiscer dans son espace vital, mais elle me sourit aimablement. Je fis de même, soulevant légèrement mon chapeau pour la saluer dans les règles. Elle avait l’air de provenir d’une bonne famille, ce qui appuyait ma suspicion quant à son rang social. Ses manières étaient typiquement celles des jeunes femmes que j’avais l’habitude de côtoyer en France. Mais je n’étais pas du genre à porter un jugement basé simplement sur mes impressions. Le langage soutenu qu’elle employa en me parlant directement pointa également dans cette direction.
- Mais certes oui, répondis-je. Le monument digne d’attention le plus proche se trouve être le temple Zojo-ji. Il est situé à deux rues d’ici, soit à environ dix minutes de marche à pied. (je pointai la direction du doigt) Je ne sais pas si vous être une grande fan de la religion bouddhiste, mais ne serait-ce que pour l’architecture, cela vaut le détour. J’ignore si les visites sont toujours accessibles, cela-dit. Qu’en dites-vous ?
Je m’exprimais en un japonais presque parfait ; on pouvait néanmoins discerner une touche de mon accent européen. Disons qu’un nippon saurait tout de suite que je ne suis pas d’ici, outre mon métissage apparent bien sûr. Néanmoins je m’efforçais toujours de bien prononcer chaque syllabe, et ne m’offusquais point lorsqu’on me reprenait sur l’accentuation. Ma mère avait certes fait du bon travail, mais même nos voyages réguliers sur cet archipel n’avaient pas suffi pour m’imprégner entièrement de ma langue maternelle. Peut-être qu’encore quelques années ici me permettraient d’effacer toute trace de mon accent français.
Je pris l’initiative de la guider vers ce lieu incontournable de Tokyo. La religion bouddhiste était peu pratiquée de nos jours, mais fut une époque où elle se trouvait au centre de la société. Ce n’était pas pour rien d’ailleurs que le temple Zojoji avait été bâti en plein cœur de la capitale nipponne. Cela me faisait un drôle d’effet de m’improviser guide touristique… je ne connaissais pourtant pas la ville par cœur, n’y habitant même pas, mais j’avais eu l’occasion de m’y balader et de visiter quelques lieux célèbres.
- Je ne prétends pas connaître la ville comme ma poche, car je n’y habite même pas. Cependant j’ai eu l’occasion de découvrir certains monuments et lieux mythiques. Cela fait longtemps que vous êtes arrivée en ville ? Pardonnez ma curiosité, je ne veux pas paraître invasif.
En fait j’aimais bien discuter quand je marchais. Et en si charmante compagnie il aurait été dommage de garder le silence sur tout le trajet qui nous menait vers le temple bouddhiste. Cependant n’allez pas vous faire d’illusion ; Emeraude occupait pleinement mes pensées et mon cœur. Puisque le soleil se couchait à l’horizon, je retirai mes lunettes de soleil pour les accrocher à ma chemise. Les humains risquaient de se poser des questions, et vu la densité de la population ici…
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Lun 20 Juil 2015 - 4:09
Un temple ? Voilà un monument peu commun pour les touristes, mais c'est bien ce qui faisait tout le charme de la chose ! De toute façon, puisque je n'étais pas familière avec les environs, je n'avais pas vraiment le choix de suivre mon guide improvisé. Il me parlait de l'architecture, mais peut-être les gens qui gardaient ce temple étaient-ils davantage digne d'intérêt. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas parce que les visites étaient interdites que cela m'empêcherait de jeter un coup d'œil approfondi à l'intérieur que ce soit pour la première raison ou la seconde ! Parfois, il suffisait de faire preuve d'un peu d'ingénierie, sinon j'avais mon pouvoir à mon service. Et puis pour une fois j'aurais peut-être un complice. Nous verrions bien une fois rendus là-bas... Au moins, en attendant, il était possible de tenir la conversation. Mon camarade vampire ne semblait d'ailleurs pas avoir la langue dans sa poche.
« Eh bien, comme vous me voyez là, cela fait bien ... Vingt minutes. Trente tout au plus ! »
Un rire léger m'échappa. Voilà comment se déroulaient les choses en bonne compagnie. Mon côté calculateur restait en retrait, pour laisser place à une jeune femme pleine de vie. Du moins, tant que mon corps ne flanche pas. Voilà pourquoi je gardais mon ombrelle. Le soleil s'était peut-être couché, il n'empêche que cela prendrait un petit moment avant que ses rayons ne disparaissent complètement. Les brûlures guérissaient vite, mais cela restait plutôt désagréable.
« Vous avez dit ne pas être d'ici. Est-ce que vous habitez la France alors ? Ou préférez-vous la tranquillité des petits bourgs voisins ? »
Vous auriez été surpris de ce que la réponse à ce genre de question pouvait révéler sur une personne. Cet homme semblait venir d'une famille aisée, si ce n'était pas du même niveau que le mien. Ses manières, son langage, tout le laissait croire. C'était donc l'occasion de voir quel type de réaction pouvait être obtenue de la part de mes semblables, dont on avait toujours voulu me conserver. En vérité, si j'avais joué le jeu jusqu'au bout, je lui aurais demandé s'il n'était pas de Nakanoto, à tout hasard. Cela aurait expliqué pourquoi ce visage était familier. Quoique quelques nouvelles de la mère patrie auraient suffi à mon bonheur, pour un temps. Oui, la réponse m'intéressait vraiment cette fois, quelle qu'elle soit...
Malheureusement, l'instinct de survie gardait le dessus et un regard insistant savait souvent se faire sentir, donc pour le moment, je ne pouvais rester le cœur léger. Impossible de jeter un coup d'œil pour vérifier. Peut-être quelqu'un m'avait-il tout simplement reconnue. Je n'étais peut-être que l'étoile montante d'une - presque - petite ville, mais mon physique d'albinos avait le don de me faire remarquer facilement, sans doute devrais-je quelques excuses à ce jeune homme sympathique, ayant gâché sa journée ... À moins que ce ne soit lui qui attirait cette attention ? Était-il célèbre également ? Franchement quand le destin décidait à se jouer de la partie ... Pour le moment, je décidai de ne rien dire. Tokyo était une ville populeuse de jour comme de nuit, en tant que capitale, il n'y avait aucune raison de se laisser aller à la paranoïa. Nous verrions bien, une fois arrivés au temple. Ou plus tôt, si nous étions interrompus.
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Mar 29 Mar 2016 - 20:59
Plutôt curieux de nature, je m’intéressais de temps en temps à la culture des humains et leur tendance aux croyances en des entités supérieures. Certains vampires suivaient les mêmes religions que ces créatures diurnes, cependant, du fait de notre longévité et notre puissance supérieure, ils étaient peu nombreux, et en général ils en profitaient. C’était donc cette curiosité qui m’avait poussé, quelques temps auparavant, de visiter ce fameux temple dont je parlais à ma congénère. En fait, j’avais un attrait particulier pour les us et coutumes des japonais, du fait de mes origines. Alors forcément, je me lançais plus facilement dans la découverte de monuments particuliers. Il me semblait important de passer par là, raison pour laquelle j’en avais parlé à cette jeune femme. Celle-ci répondit à ma question, puis lâcha un rire cristallin. Un léger sourire étira mes lèvres.
- Je vois. Et vous n’êtes que de passage j’imagine ?
Peut-être un peu trop curieux des fois, mais il fallait bien nourrir un sujet de conversation pendant que nous marcherions jusqu’à ce temple, non ? J’invitai la jeune femme à marcher côte à côté en direction du monument, sans se presser. Elle devait certainement vouloir prendre son temps pour s’imprégner de l’architecture de Tokyo. Enfin ce n’était pas comme si il y avait de beaux paysages à admirer non plus… Sa voix me tira de mes réflexions. La France… une vague de nostalgie me submergea. Mon pays de naissance me manquait, cependant, je ne m’y sentais plus totalement comme chez moi. Quelque chose s’était brisé lorsque Sophie et Mickaël avait péris. Et encore plus le jour où j’avais appris la mort de ma tante. Je me sentais responsable de cette tragédie ; j’avais reçu un avertissement, mais assoiffé de vérité, je ne l’avais pas pris au sérieux. Tant de souvenirs s’attroupaient dans mon esprit à propos de la France, des souvenirs heureux et douloureux à la fois…
- Hum, fis-je après un instant de silence, non je n’habite pas en France, enfin je n’y habite plus. Ma maison se trouve dans une ville de la région. Il m’arrive parfois de faire un saut à Tokyo.
Une question en amenant une autre, je m’interrogeai à mon tour sur ses origines. Elle venait indéniablement de la France, du fait de ses affirmations sur la tour de Tokyo et de ses traits européens.
- Et vous, vous êtes d’origine française n’est-ce pas ? Ne viendriez-vous pas de la région parisienne par hasard ?
Mes questions pouvaient paraître intrusives. C’était peut-être l’un de mes plus gros défauts, la curiosité, ce besoin de toujours savoir et d’en apprendre toujours davantage sur les personnes qui m’entouraient. Mon intérêt pour les vivants, tant diurnes que nocturnes, pouvait parfois paraître déplacé. Pourtant il n’en était rien ; c’était en tout bien tout honneur, et je ne me vexais pas lorsqu’on me faisait comprendre que j’étais un peu trop curieux. Ça me gênait plus qu’autre chose au final, car je n’aimais pas donner l’impression d’être indiscret. Mes parents m’avaient inculqué les principes de la bienséance en société, et savoir tenir sa langue et écouter plutôt que de noyer les gens sous les mots, en faisait partie. Mais parfois, peut-être même souvent, la curiosité remontait à la surface. Enfin, au moins j’avais de quoi alimenter notre discussion jusqu’au temple. Nous arrivâmes devant la chaussée. Le feu piéton passant au rouge, je m’arrêtai, les mains dans les poches de mon pantalon, et me tournai vers ma congénère.
- Je viens de Versailles. Nous nous sommes peut-être déjà croisés sans nous en souvenir. ça expliquerait pourquoi votre visage me paraît familier.
J’avais peut-être été trop franc… J’espérais ne pas la braquer, ni la mettre mal à l’aise avec cette déclaration. Cependant, son visage me paraissait trop familier pour n’être qu’une simple confusion avec une autre personne. J’étais persuadé de l’avoir déjà croisée quelque part, sans doute pas assez longtemps pour qu’elle me marquât suffisamment l’esprit, ou peut-être était-elle alors différente d’aujourd’hui. Peut-être était-ce longtemps auparavant. Pressentant sa réaction, j’ajoutai rapidement :
- Pardonnez ma franchise, je me trompe peut-être. Je vois mal où je pourrais vous avoir croisée, sinon en Angleterre ou dans la ville que j’habite actuellement.
Cette pensée ne m’avait jusque-là pas traversé l’esprit, mais… Etait-ce possible que nous venions du même endroit ? « Le monde est petit » comme le disait si bien cette expression française, cependant la coïncidence me paraissait énorme. Trop énorme, sans doute, si bien que je décidai de garder cette hypothèse pour moi. Je ne l’écartais pas totalement, pourtant…
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Mer 5 Oct 2016 - 6:29
Maria se contenta d'hocher poliment la tête à la question qui lui avait été posée. Inutile de préciser que c'était en vérité la première fois qu'elle s'offrait le luxe de quitter les frontières de la préfecture qu'elle avait choisi comme lieu de résidence n'est-ce pas ? Ce serait pathétique, et si cela se trouve, ils ne partageraient que cette soirée. Pourtant, de son côté, elle n'avait pas hésité à lui poser une question un peu plus personnelle, enfin, le mal du pays n'était-il pas un peu la raison première de ce voyage après tout ? Le silence lourd qui s'installa par la suite avant d'obtenir une réponse lui laissa croire qu'elle n'était pas la seule ... Ou alors qu'il ne restait que de mauvais souvenirs liés à cet endroit. Elle fit cliquer ses doigts les uns contre les autres, un peu mal à l'aise. Il fallait qu'elle rattrape le coup, peut-être en parlant un peu à son tour. Raphaël lui en offrait l'occasion sur un plateau d'argent. Elle lui adressa un sourire guilleret, trop, peut-être.
« Dans le mille ! Qu'est-ce qui vous a mis sur la piste, ma connaissance de l'architecture française de la région ou mon accent ? »
Peut-être ses manières ? Au moins, elle ne portait pas le béret, de quoi nourrir les clichés. Il faut dire qu'elle s'était relativement bien adaptée à son nouvel environnement. Le feu rouge lui offrit une pause qui fut la bienvenue. Elle ne s'attendait pas à ce que ce temple soit si loin. C'est que son sac était lourd, avec ce livre ! Maria passa une main hésitante sur son front, soulagée de n'y trouver aucun signe de sueur. Oh ? Pour lui aussi, son visage était familier ? Voilà qui était étrange. Comment pouvait-on connaître quelqu'un, et ne pas le connaître en même temps ? C'était le moment de se montrer honnête, plutôt que de répondre par d'autres questions.
« J'ai quelques oncles qui vivent en Angleterre, mais je ne me suis jamais déplacée jusque là. Et je ne vis plus en France non plus à vrai dire, Nakanoto serait donc plus plausible, mais ... »
Tous ses mouvements s'arrêtèrent en même temps que ses mots, en une seconde, comme si tout ce temps, elle n'avait été qu'une marionnette et que sa mécanique venait de rendre l'âme. En vérité, un éclair de lucidité venait de la frapper. Finalement, ce livre n'aurait pas été si inutile que cela, même s'il n'était qu'un indice et non pas la pièce à conviction.
« Mais bien sûr ! Quelle idiote ! »
Comment avait-elle pu passer à côté ? Elle connaissait chacun des livres de sa bibliothèque par cœur, tout comme les histoires qu'on lui avait compté plus jeune. Elle pointa un index presque accusateur vers le grand écrivain, comme le ferait un détective en pleine déduction. N'était-ce pas comme cela qu'ils faisaient, dans les livres ? Après, c'était sûrement aussi sa profession qui déteignait sur ses réactions parfois un peu plus grandes que nature ...
« Vous êtes Raphaël de la Roche ! »
Raphaël de La Roche#94428#94428#94428#94428#94428#94428#94428
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Jeu 1 Déc 2016 - 19:58
Un silence gênant s’était installé ; la jeune vampire y fut sensible aussi, du moins je le supposai à ses doigts qui cliquetèrent pendant un moment. Aussi j’enchaînai rapidement sur de nouvelles questions. Je devais paraître bien curieux, voire indiscret. Pourtant je ne souhaitais que satisfaire ma curiosité et vérifier mes hypothèses. Ne pas me souvenir d’où j’avais déjà vu ses traits familiers me frustrait, en vérité. Surtout que j’étais censé avoir une excellente mémoire – ce qui était essentiel pour un téléport comme moi. Sa réponse ne tarda pas, et me fit sourire par son choix de vocabulaire. J’avais donc vu juste sur ce point.
- Hum, je dirais les deux. Il faut avoir vu la Tour Eiffel bien plus d’une fois pour comparer son architecture à celle de Tokyo. Et j’ai pu reconnaître des tons semblables aux miens que je parle japonais, peut-être l’avez-vous remarqué vous aussi. Même si c’est peut-être moins flagrant dans mon cas, car ma mère est japonaise et je venais régulièrement au Japon avant de m’y établir.
Je m’arrêtai là pour le moment. Inutile de l’assommer d’informations sur moi, alors que nous nous connaissions à peine. Un mouvement de sa part m’intrigua ; elle posa sa main sur son front. Souffrait-elle d’un mal de crâne ? Mais elle ne paraissait pas importuné par quoi que ce fût, ainsi je ne me posai pas plus de question. Elle me parla alors de l’existence de ses oncles en Angleterre. L’évocation de Nakanoto me fit tiquer. Elle habiterait à Nakanoto ? La coïncidence était énorme. Cependant je n’eus pas le temps de relever, car elle se figea en me fixant. Je vis dans son regard une lueur de compréhension. Puis elle poussa une exclamation, allant jusqu’à se traiter d’idiote. Elle pointa un doigt accusateur sur moi, d’une façon très théâtrale qui fit remonter un souvenir dans mon esprit. Elle avait finalement deviné mon identité. Je ris devant cette position, ce n’était nullement moqueur, au contraire. La situation m’amusait.
- Diantre, me voilà démasqué ! répondis-je en souriant. Je salue votre sens de la déduction. J’en déduis donc que vous connaissez mes livres, sinon que vous les avez lu. Ou peut-être me connaissez-vous du temps où je jouais du violon. Enfin, j’en joue toujours, mais je suis surtout professeur aujourd’hui. Mais vous habitez donc à Nakanoto, ça explique tout…
Je pris le temps de réfléchir. Son attitude très théatrale… ça fit remonter un souvenir vieux de plusieurs mois dans mon esprit. Un soir je m’étais rendu au théâtre pour assister à une pièce très bien jouée. Et l’une des actrices principales avaient la même gestuelle que cette femme. Avec le maquillage, la coiffure et la perruque, je n’avais pas fait le rapprochement, mais maintenant que j’y pensais…
- Vous ne seriez pas une actrice du théâtre ? Il me semble avoir assisté à une pièce où vous étiez présente, ça me revient maintenant…
Je tentai de me souvenir des noms de l’affiche, cependant ma mémoire n’était pas si infaillible, surtout qu’à l’époque, je n’avais pas prêté plus d’attention que ça au nom des acteurs. Cependant… un nom de famille européen, ça marquait toujours les esprits. Et j’avais le souvenir justement que l’un d’eux était occidental.
-- Mademoiselle Blanche… ou Blanchet peut-être ? Maria Blanchet ? Pardonnez-moi, je ne l’ai pas bien mémorisé je l’avoue…
Je ne pouvais pas me souvenir de tout, en même temps. Néanmoins, l’idée que deux habitants de Nakanoto comme nous se retrouvassent à Tokyo alors que nous ne nous connaissions même pas me fit sourire.
- Quelle coïncidence tout de même ! Deux personnalités de Nakanoto qui ne se sont jamais véritablement parlé, et d’origine française de surcroît, se rencontrent à Tokyo. Le monde est petit, comme on le dit si bien chez nous, ajoutai-je en français.
Le feu piéton passa au vert et je l’invitai à marcher à mes côtés tout en traversant la chaussée. Une fois de l’autre côté nous pûmes poursuivre notre route vers le temple. Je profitai des quelques minutes de marche qui nous restaient pour en apprendre davantage sur elle.
- Si je puis me permettre, qu’est-ce qui vous a amené à Nakanoto ?
Bien évidemment, elle me demanderait probablement la même chose, et je trouverais ça tout à fait normal.
- Hum, je dirais les deux. Il faut avoir vu la Tour Eiffel bien plus d’une fois pour comparer son architecture à celle de Tokyo. Et j’ai pu reconnaître des tons semblables aux miens que je parle japonais, peut-être l’avez-vous remarqué vous aussi. Même si c’est peut-être moins flagrant dans mon cas, car ma mère est japonaise et je venais régulièrement au Japon avant de m’y établir.
Je m’arrêtai là pour le moment. Inutile de l’assommer d’informations sur moi, alors que nous nous connaissions à peine. Un mouvement de sa part m’intrigua ; elle posa sa main sur son front. Souffrait-elle d’un mal de crâne ? Mais elle ne paraissait pas importuné par quoi que ce fût, ainsi je ne me posai pas plus de question. Elle me parla alors de l’existence de ses oncles en Angleterre. L’évocation de Nakanoto me fit tiquer. Elle habiterait à Nakanoto ? La coïncidence était énorme. Cependant je n’eus pas le temps de relever, car elle se figea en me fixant. Je vis dans son regard une lueur de compréhension. Puis elle poussa une exclamation, allant jusqu’à se traiter d’idiote. Elle pointa un doigt accusateur sur moi, d’une façon très théâtrale qui fit remonter un souvenir dans mon esprit. Elle avait finalement deviné mon identité. Je ris devant cette position, ce n’était nullement moqueur, au contraire. La situation m’amusait.
- Diantre, me voilà démasqué ! répondis-je en souriant. Je salue votre sens de la déduction. J’en déduis donc que vous connaissez mes livres, sinon que vous les avez lu. Ou peut-être me connaissez-vous du temps où je jouais du violon. Enfin, j’en joue toujours, mais je suis surtout professeur aujourd’hui. Mais vous habitez donc à Nakanoto, ça explique tout…
Je pris le temps de réfléchir. Son attitude très théatrale… ça fit remonter un souvenir vieux de plusieurs mois dans mon esprit. Un soir je m’étais rendu au théâtre pour assister à une pièce très bien jouée. Et l’une des actrices principales avaient la même gestuelle que cette femme. Avec le maquillage, la coiffure et la perruque, je n’avais pas fait le rapprochement, mais maintenant que j’y pensais…
- Vous ne seriez pas une actrice du théâtre ? Il me semble avoir assisté à une pièce où vous étiez présente, ça me revient maintenant…
Je tentai de me souvenir des noms de l’affiche, cependant ma mémoire n’était pas si infaillible, surtout qu’à l’époque, je n’avais pas prêté plus d’attention que ça au nom des acteurs. Cependant… un nom de famille européen, ça marquait toujours les esprits. Et j’avais le souvenir justement que l’un d’eux était occidental.
-- Mademoiselle Blanche… ou Blanchet peut-être ? Maria Blanchet ? Pardonnez-moi, je ne l’ai pas bien mémorisé je l’avoue…
Je ne pouvais pas me souvenir de tout, en même temps. Néanmoins, l’idée que deux habitants de Nakanoto comme nous se retrouvassent à Tokyo alors que nous ne nous connaissions même pas me fit sourire.
- Quelle coïncidence tout de même ! Deux personnalités de Nakanoto qui ne se sont jamais véritablement parlé, et d’origine française de surcroît, se rencontrent à Tokyo. Le monde est petit, comme on le dit si bien chez nous, ajoutai-je en français.
Le feu piéton passa au vert et je l’invitai à marcher à mes côtés tout en traversant la chaussée. Une fois de l’autre côté nous pûmes poursuivre notre route vers le temple. Je profitai des quelques minutes de marche qui nous restaient pour en apprendre davantage sur elle.
- Si je puis me permettre, qu’est-ce qui vous a amené à Nakanoto ?
Bien évidemment, elle me demanderait probablement la même chose, et je trouverais ça tout à fait normal.
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Invité
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Mar 28 Fév 2017 - 0:55
Si Maria n’était pas de nature joueuse, elle aurait pu croire que Raphaël se moquait d’elle. Après tout, ce n’était pas parce que quelqu’un était bien né qu’il ne pouvait pas avoir des mots désagréables, bien au contraire. Enfin, certains étaient plus subtils que d’autres dans cet art. Cependant, pour ce qui est du blondinet qui n’avait été que gentil et serviable jusqu’à maintenant, elle ne pensait pas que c’était dans ses intentions. Sinon, son jugement pouvait toujours être rectifié plus tard. Pour le moment, elle ne souhaitait que répondre en toute simplicité à sa question.
« J'ai lu quelques-unes de vos histoires, mais ... C'est surtout mon père qui fait partie de vos fans, j’en ai bien peur. »
Un petit sourire tendre accompagna ses mots, en pensant à son pauvre père qui se faisait un sang d’encre pour sa petite fille vulnérable, toute seule et sans défense. Il lui avait demandé de lui écrire toutes les semaines, puisqu’elle avait refusé d’entraîner le moindre domestique ou garde du corps dans sa grande aventure. Elle avait parfois bien peur qu’il prenne le premier avion en direction du Japon si elle ne le faisait pas … Ce temps d'arrêt fut apparemment suffisant pour que Raphaël la replace à son tour.
« Maria Blanchet, oui. Dois-je comprendre que le spectacle n’était pas à votre goût? Soyez honnête, je vous en prie. Ce n’est pas moi qui écrit les textes, de toute façon ! »
Elle ne put s’empêcher de rire. Elle aimait parler de son métier, elle aurait pu le faire pendant des heures à vrai dire. C’était devenu une véritable passion, un art de vivre. Et puis les critiques lui apportaient toujours de nouvelles perspectives. Comment serait-il possible d'améliorer son jeu d'actrice autrement ? Enfin, peut-être ne faisait-il qu’accompagner quelqu’un qui était davantage versé dans le dramatique que lui, et cela l'ennuyait. Si c’était le cas, elle saurait garder son secret. Quant à ce qu’elle faisait à Nakanoto … Une excellente question.
« Je fais … Des recherches. » Elle soupira. Son hésitation seule laissait entendre que c’était un peu plus complexe. Mais que pouvait-elle bien dire ? Raphaël était charmant, elle avait envie de lui faire confiance, mais elle ne souhaitait pas l’inquiéter non plus alors que rien ni personne ne saurait lui faire changer d’avis. « La ville a acquis une certaine notoriété en ce qui concerne les vampires. Je m’y intéresse de près. Mais je me suis attachée au charme du voisinage, pour tout vous dire. Et puis, il y a le boulot, bien sûr ! Bien que cela ne fait que quelques mois que je fais du théâtre … »
Ce qui expliquerait pourquoi ils ne s'étaient pas croisés plus vite, ils n'évoluaient probablement pas dans les mêmes cercles même s'ils faisaient assurément tous deux partie de la haute société. Ils se rapprochaient maintenant du temple que lui avait tant vanté son compatriote. S'ils avaient des goûts différents en matière d'art, elle se demandait bien ce qui l'attendait. Le suspense la faisait trépigner d'impatience ! Malgré tout, elle restait sage, son bras ne quittant pas celui de Raphaêl puisqu'il le lui avait si gentiment proposé. Et puis au moins, si jamais il lui prenait un malaise, elle ne s'effondrerait pas au milieu de la rue. Mais la nuit était tombée, elle s'inquiétait sûrement sans raison valable.
« Dites-moi en un peu plus sur vous, je suis curieuse. » souffla-t-elle sur le ton de la confidence.
Raphaël de La Roche#95391#95391#95391#95391#95391#95391#95391
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Mar 4 Avr 2017 - 11:58
Je souris suite sa remarque sur mes œuvres. A dire vrai, elle n’était pas la première à me faire ce genre de confidence. Et j’étais loin de m’en sentir froissé, au contraire. J’appréciais d’autant plus converser avec quelqu’un qui ne me voyait pas comme son auteur favori, mais en tant que véritable personne. Et ce n’était pas si fréquent qu’on pouvait le croire. J’étais toutefois flatté que son père nourrît de l’intérêt pour mes romans. Je ne le connaissais probablement pas, ou alors de loin –peut-être l’avais-je croisé en France il y avait longtemps, lors d’une réception de vampires.
- Ne vous inquiétez pas. Je ne m’attends pas à ce que tout le monde connaisse mes œuvres. Pour être franc, c’est presque un soulagement, parfois. Vous savez peut-être ce que c’est, d’être pris pour votre célébrité favorite, et non à votre juste valeur en tant que personne.
Je fis une courte pause pour réfléchir comment répondre à sa dernière question, relative à la pièce de théâtre dans laquelle je l’avais vue la première fois, à Nakanoto.
- Pour être franc, je n’affirmerais pas que cette pièce fait partie de mon registre préféré, cependant je ne la qualifierais pas d’inintéressante. J’ai par ailleurs trouvé votre performance particulièrement impressionnante, plus que l’acteur principal, si je puis me permettre. Je pense que vous êtes destinée à une belle carrière de comédienne. Du moins je vous souhaite de progresser vite et qu’un metteur en scène reconnaisse votre talent.
Je lui souris sincèrement sur ces mots. Je n’avais pas pour habitude d’exagérer en matière d’éloge, ni de mentir. Soit je disais la vérité, soit je gardais le silence. Toute vérité n’était pas toujours bonne à dire, malheureusement. Surtout dans un mauvais timing. Maria répondit ensuite à ma question concernant sa présence à Nakanoto. Quand elle hésita sur le mot « recherches », je compris qu’elle ne comptait pas détailler plus cet aspect, et je respectai son choix. Je n’insisterais pas sur le sujet. Nous avions tous nos secrets et nos besoins de réserve. Elle développa toutefois un peu le sujet.
- Je vois, répondis-je. Il est vrai que la ville possède son propre style, entre l’architecture traditionnelle et le baroque moderne, ce qui lui donne un attrait particulier. Et comme vous le dites si bien, sa population pour le moins « exotique » suscite également l’intérêt.
La population locale commençait effectivement à ouvrir les yeux sur ces mystérieux êtres de la nuit. Longtemps, les vampires avaient su se fondre dans la masse, vivant à l’insu des humains, gardés à l’œil par les hunters. Mais avec l’avancée de la technologie et l’ouverture des esprits, il devenait de plus en plus ardu de passer inaperçu, quand vous viviez des siècles sans changer d’apparence. Je revins vite au sujet de conversation.
- Quant à moi… Je suis arrivé à Nakanoto il y a une dizaine d’années environ. Je ne suis pas parti directement de Versailles, cela dit. Avant de venir au Japon, j’ai vécu quelques temps chez mon meilleur ami en Angleterre, qui se trouve être également mon éditeur.
Je passai sur la raison qui m’avait poussé à quitter la France pour l’Angleterre. C’était encore un sujet sensible, même si cela faisait presque vingt ans. Et puis, je n’oubliais pas que mon imprudence et mon égoïsme à chercher la vérité avaient coûté la vie à ma tante. Même si les coupables étaient ceux qui l’avaient assassinée, j’en gardais une profonde responsabilité.
- Quand je suis arrivé, j’ai tout de suite été accueilli par mon grand-père, Rei Amamiya. Car ma mère est japonaise, originaire de la région d’Ishikawa. Il a aussitôt mis à ma disposition sa villa à Nakanoto, qu’il visitait trop rarement, selon lui. Je dois dire que je me suis vite attaché aux habitants. Le mode de vie dépayse un peu, mais une fois qu’on a pris ses marques, on se sent comme chez soi.
Le temps de lui confier ce bref résumé de mes dernières années d’existence, nous étions arrivés à destination. Son bras toujours pendu au mieux, je me tournai vers le vieux bâtiment, le regard admiratif. J’aimais beaucoup cet héritage de mon pays maternel, ses croyances et son architecture traditionnelle me fascinaient.
- Nous voici arrivés au temple.
Je me tournai vers l’édifice et me laissai un moment absorber par sa prestance, imaginant sa splendeur passée et les rites qui devaient s’y dérouler voilà des siècles.
- Ne vous inquiétez pas. Je ne m’attends pas à ce que tout le monde connaisse mes œuvres. Pour être franc, c’est presque un soulagement, parfois. Vous savez peut-être ce que c’est, d’être pris pour votre célébrité favorite, et non à votre juste valeur en tant que personne.
Je fis une courte pause pour réfléchir comment répondre à sa dernière question, relative à la pièce de théâtre dans laquelle je l’avais vue la première fois, à Nakanoto.
- Pour être franc, je n’affirmerais pas que cette pièce fait partie de mon registre préféré, cependant je ne la qualifierais pas d’inintéressante. J’ai par ailleurs trouvé votre performance particulièrement impressionnante, plus que l’acteur principal, si je puis me permettre. Je pense que vous êtes destinée à une belle carrière de comédienne. Du moins je vous souhaite de progresser vite et qu’un metteur en scène reconnaisse votre talent.
Je lui souris sincèrement sur ces mots. Je n’avais pas pour habitude d’exagérer en matière d’éloge, ni de mentir. Soit je disais la vérité, soit je gardais le silence. Toute vérité n’était pas toujours bonne à dire, malheureusement. Surtout dans un mauvais timing. Maria répondit ensuite à ma question concernant sa présence à Nakanoto. Quand elle hésita sur le mot « recherches », je compris qu’elle ne comptait pas détailler plus cet aspect, et je respectai son choix. Je n’insisterais pas sur le sujet. Nous avions tous nos secrets et nos besoins de réserve. Elle développa toutefois un peu le sujet.
- Je vois, répondis-je. Il est vrai que la ville possède son propre style, entre l’architecture traditionnelle et le baroque moderne, ce qui lui donne un attrait particulier. Et comme vous le dites si bien, sa population pour le moins « exotique » suscite également l’intérêt.
La population locale commençait effectivement à ouvrir les yeux sur ces mystérieux êtres de la nuit. Longtemps, les vampires avaient su se fondre dans la masse, vivant à l’insu des humains, gardés à l’œil par les hunters. Mais avec l’avancée de la technologie et l’ouverture des esprits, il devenait de plus en plus ardu de passer inaperçu, quand vous viviez des siècles sans changer d’apparence. Je revins vite au sujet de conversation.
- Quant à moi… Je suis arrivé à Nakanoto il y a une dizaine d’années environ. Je ne suis pas parti directement de Versailles, cela dit. Avant de venir au Japon, j’ai vécu quelques temps chez mon meilleur ami en Angleterre, qui se trouve être également mon éditeur.
Je passai sur la raison qui m’avait poussé à quitter la France pour l’Angleterre. C’était encore un sujet sensible, même si cela faisait presque vingt ans. Et puis, je n’oubliais pas que mon imprudence et mon égoïsme à chercher la vérité avaient coûté la vie à ma tante. Même si les coupables étaient ceux qui l’avaient assassinée, j’en gardais une profonde responsabilité.
- Quand je suis arrivé, j’ai tout de suite été accueilli par mon grand-père, Rei Amamiya. Car ma mère est japonaise, originaire de la région d’Ishikawa. Il a aussitôt mis à ma disposition sa villa à Nakanoto, qu’il visitait trop rarement, selon lui. Je dois dire que je me suis vite attaché aux habitants. Le mode de vie dépayse un peu, mais une fois qu’on a pris ses marques, on se sent comme chez soi.
Le temps de lui confier ce bref résumé de mes dernières années d’existence, nous étions arrivés à destination. Son bras toujours pendu au mieux, je me tournai vers le vieux bâtiment, le regard admiratif. J’aimais beaucoup cet héritage de mon pays maternel, ses croyances et son architecture traditionnelle me fascinaient.
- Nous voici arrivés au temple.
Je me tournai vers l’édifice et me laissai un moment absorber par sa prestance, imaginant sa splendeur passée et les rites qui devaient s’y dérouler voilà des siècles.
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