Alessio Di Altiero ~ Nouvelle vie loin du Passé
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Alessio O. Di Altiero#90598#90598#90598#90598#90598#90598#90598
Vampire Level A - Chef du clan di Altiero
Race : Vampire
Couleur : #00ccff
Avatar : Prince Dragon Phoenix de My Mystic Dragons
Date d'inscription : 12/03/2014
Nombre de messages : 346
Emploi/loisirs : Chef Di Altiero, Vulcanologue et Historien d'Art
Yens : 101
Feuille de personnage
Pouvoirs / sorts / dons:
Objets utilisables en rp:
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Mer 19 Mar 2014 - 12:28
Alessio Orfeo Di Altiero
« What does your heart tell you? »
feat Will de Will O'Whisp | Fiche d'identité |
Physique
« Petite citation »
J’émerge de mon sommeil journalier à cause de l’absence de lumière soudaine. En regardant par la fenêtre, je constate qu’il fait déjà nuit. Je me lève donc sachant qu’il me faut commencer les préparatifs pour mon départ.
En passant devant les glaces de mon armoire, le dernier souvenir qu’il m’a laissé me frappe avec violence. Je me prends à toucher du bout des doigts, la longue et fine cicatrice courant de la base de mon cou, au niveau de l’os manubrium, jusqu’à mon mamelon droit. Elle n’est plus douloureuse maintenant, mais elle trace une légère ligne pâle, pleine de remords et de regrets, m’empêchant d’oublier mes actes et surtout leur origine. Mon tatouage en tête de lion sur mon pectoral permet de la camoufler un peu, me laissant le souvenir pour moi seul.
Je détourne les yeux de cet artefact et constate que mes heures d’entrainement ont finalement payés. Mes abdominaux sont légèrement dessinés, me permettant de retrouver les tablettes de chocolat que je possédais avant ces cinquante dernières années. Mes yeux se posent alors sur mon épaule gauche et un sourire triste fleurit sur mes lèvres. Cette fleur était sa préférée mais aussi le parfait symbole de son prénom. Jamais je ne t’oublierai et cette fleur gravée dans ma peau en est la preuve.
J’ouvre mon armoire, où se trouvent mes costumes italiens de différentes couleurs. Bien sûr je possède des jeans et autres t-shirt plus moderne, mais je préfère les costumes, mon côté Old School probablement. Tous mes costumes sont du style du siècle dernier, à savoir en trois pièces (veste, veston et pantalon). J’en prends un au hasard avec une chemise blanche et une cravate rouge pour trancher un peu. Je prépare ensuite ma valise et commence à chercher mon chat, Lutin. Où est-il encore partie se cacher ?
En levant la tête, je constate que la lune est pleine et éclaire avec brio la fine couche de glace du lac, séparant mon chat du liquide sans goût et incolore en dessous. N’ayant pas encore mis un pied sur ce miroir éphémère et traître, j’observe mon reflet pâle.
Sous la lueur argenté, mes yeux arbore une teinte mauve alors qu’ils sont bleus normalement. Mes cheveux d’un roux prononcé, ressemble à une flamme lointaine. C’était ce détail qu’il l’avait intrigué au départ, avant que ses yeux couleur d’ambre ne se plonge dans mes deux océans comme elle le disait si bien. Mon nez légèrement aquilin reste discret et me donne un air de bonne famille, presque de gentil garçon. Tellement loin de la réalité. Je ferme les yeux, mon reflet n’est qu’une pâle copie de mon être au final.
« Rwaou. »
Je lâche un soupire en entendant ce bruit caractéristique et familier. En ouvrant les yeux, je le vois au milieu de ce fichu lac gelé, assis sur la mince couche de glace m’attendant. Comme si j’allais venir.
« Crétin, revient donc seul ! »
Hors de question que moi, mon mètre quatre-vingt et mes soixante-dix kilos avant sur ce lac. J’ai toutes mes chances pour passer à travers cette couche traîtresse. De plus mon costume neuf n’y survivrait pas. D’ailleurs pourquoi ai-je pris gris anthracite comme coloris ? C’est un peu triste et terne. Une couleur vive aurait été bien plus dans le vent. L’envie de me faire oublier peut-être. L’avantage c’est qu’il est sur mesure. Il épouse donc mon corps à merveille, comme une seconde peau, permettant de deviner chacun de mes muscles.
« Rwaou. »
Je l’avais presque oublié sur le moment. Il sait en plus que je vais venir le chercher. J’espère pour lui que je ne vais pas prendre un bain de minuit forcé.
En passant devant les glaces de mon armoire, le dernier souvenir qu’il m’a laissé me frappe avec violence. Je me prends à toucher du bout des doigts, la longue et fine cicatrice courant de la base de mon cou, au niveau de l’os manubrium, jusqu’à mon mamelon droit. Elle n’est plus douloureuse maintenant, mais elle trace une légère ligne pâle, pleine de remords et de regrets, m’empêchant d’oublier mes actes et surtout leur origine. Mon tatouage en tête de lion sur mon pectoral permet de la camoufler un peu, me laissant le souvenir pour moi seul.
Je détourne les yeux de cet artefact et constate que mes heures d’entrainement ont finalement payés. Mes abdominaux sont légèrement dessinés, me permettant de retrouver les tablettes de chocolat que je possédais avant ces cinquante dernières années. Mes yeux se posent alors sur mon épaule gauche et un sourire triste fleurit sur mes lèvres. Cette fleur était sa préférée mais aussi le parfait symbole de son prénom. Jamais je ne t’oublierai et cette fleur gravée dans ma peau en est la preuve.
J’ouvre mon armoire, où se trouvent mes costumes italiens de différentes couleurs. Bien sûr je possède des jeans et autres t-shirt plus moderne, mais je préfère les costumes, mon côté Old School probablement. Tous mes costumes sont du style du siècle dernier, à savoir en trois pièces (veste, veston et pantalon). J’en prends un au hasard avec une chemise blanche et une cravate rouge pour trancher un peu. Je prépare ensuite ma valise et commence à chercher mon chat, Lutin. Où est-il encore partie se cacher ?
****
Encore dans une situation impossible. Et pourquoi cette fois ? Pour mon crétin de chat qui a décidé d’aller se balader sur la glace en pleine nuit. Non mais je vous jure, on n’est vraiment pas aidé !En levant la tête, je constate que la lune est pleine et éclaire avec brio la fine couche de glace du lac, séparant mon chat du liquide sans goût et incolore en dessous. N’ayant pas encore mis un pied sur ce miroir éphémère et traître, j’observe mon reflet pâle.
Sous la lueur argenté, mes yeux arbore une teinte mauve alors qu’ils sont bleus normalement. Mes cheveux d’un roux prononcé, ressemble à une flamme lointaine. C’était ce détail qu’il l’avait intrigué au départ, avant que ses yeux couleur d’ambre ne se plonge dans mes deux océans comme elle le disait si bien. Mon nez légèrement aquilin reste discret et me donne un air de bonne famille, presque de gentil garçon. Tellement loin de la réalité. Je ferme les yeux, mon reflet n’est qu’une pâle copie de mon être au final.
« Rwaou. »
Je lâche un soupire en entendant ce bruit caractéristique et familier. En ouvrant les yeux, je le vois au milieu de ce fichu lac gelé, assis sur la mince couche de glace m’attendant. Comme si j’allais venir.
« Crétin, revient donc seul ! »
Hors de question que moi, mon mètre quatre-vingt et mes soixante-dix kilos avant sur ce lac. J’ai toutes mes chances pour passer à travers cette couche traîtresse. De plus mon costume neuf n’y survivrait pas. D’ailleurs pourquoi ai-je pris gris anthracite comme coloris ? C’est un peu triste et terne. Une couleur vive aurait été bien plus dans le vent. L’envie de me faire oublier peut-être. L’avantage c’est qu’il est sur mesure. Il épouse donc mon corps à merveille, comme une seconde peau, permettant de deviner chacun de mes muscles.
« Rwaou. »
Je l’avais presque oublié sur le moment. Il sait en plus que je vais venir le chercher. J’espère pour lui que je ne vais pas prendre un bain de minuit forcé.
Caractère
« Petite citation »
Précepteur
« - Je vous écoute, comment se déroule l’apprentissage de mon héritier ? »
Je laisse le silence envahir le bureau de mon chef. Comment lui expliquer, sans aucun risque, que son héritier est tout sauf attentif ?
« - Signore, votre hérité est extrêmement curieux. Rien ne lui donne l’envie de rester assis dans une salle à apprendre l’histoire de son clan, ni même les bonnes conduites qu’il devra maîtriser pour pouvoir vous succéder. Il est aussi très impétueux, impatient et imprévisible. Il nous ait pratiquement, à mon équipe et moi, impossible de déterminer ce qu’il a en tête. Il préfère jouer au clair de lune dans les rues de Florence ou dans le domaine familiale, poser des questions sur ce qu’il voit et goûter à tout plutôt que d’écouter ses leçons. Apprendre l’art de la guerre, les bases du combat rapproché et l’escrime, comme il le doit, ne l’intéresse pas. Cette semaine encore, nous avons pris du retard sur son apprentissage. »
Nouveau silence. Mon chef termine de signer des papiers, je sais qu’il m’a écouté, même si rien ne le laisse paraître. Je sais bien que ces nouvelles sur l’apprentissage de son fils ne lui plaisent pas.
« - Qu’en pense mon épouse de tout ceci ? »
Je grimace de manière imperceptible. La Signora Chiara favorise son enfant plus que tout, elle l’écoute beaucoup et lui donne bien trop souvent raison.
« - Votre femme, Signora Chiara, s’occupe encore beaucoup de lui. Oubliant par moment, que votre héritier a déjà 7 ans et qu’il ne peut plus agir comme un enfant. Elle affirme qu’il vaut mieux encourager sa curiosité naturelle pour le monde, ses passions, ses envies et ses coups de tête en y ajoutant la leçon que nous devons lui apprendre. Elle pense qu’ainsi votre héritier se sentira plus concerné par son apprentissage et n’essaiera pas de s’y soustraire dès qu’il le peut. »
Notre chef ne semble pas prendre la mesure du réel problème, je le vois dans son regard. Il aime beaucoup trop sa femme pour la contredire et que dire pour son amour pour ce petit démon qui un jour nous dirigera ? Ce gamin ne va attirer que des problèmes à notre famille, il se moque des convenances, il est trop curieux pour son propre bien, beaucoup trop ouvert et tolérant aussi. Si seulement mon chef pouvait voir son fils comme il est, c’est-à-dire un danger futur pour nous et qu’il consentait enfin à donner un autre héritier mâle à la famille.
« - Bien j’entends vos arguments et je m’entretiendrai personnellement avec Alessio pour qu’à l’avenir son apprentissage se déroule dans les temps. Ma femme n’a pas totalement tors, et au fond vous le savez comme moi, Alessio n’est pas et ne sera jamais le même chef de famille que moi. Je suis de la vieille école, j’ai reçu une éducation très stricte, ce qui n’est pas le cas de mon fils dont l’éducation est plus soft. Il est plus curieux que je ne le serai jamais et je suis persuadé qu’il apportera un souffle nouveau à notre famille. Soyez plus à l’écoute de ce qui l’intéresse et suivez le conseil de mon épouse en incorporant les leçons. Cependant, soyez intransigeant pour tout ce qui concerne l’apprentissage de l’escrime et du combat rapproché. Ma confiance dans nos alliés est plus que limitée et j’exige que mon fils soit capable de se défendre seul.
- Entendu, Signore. Nous allons faire comme vous le souhaitez. »
Je sors du bureau et soupire. Et voilà une nouvelle fois le petit démon a eu gain de cause. Nous verrons qui aura raison au final. Je sais qu’il nous apportera tout un tas d’ennuis.
Irys
Je l’observe endormi dans notre lit. Il est tellement mignon ainsi, paisible. Comme si rien ne le différenciait de moi, hors c’est faux. Je dépose un baiser sur ses lèvres et file chez mes parents pour leur annoncer la bonne nouvelle. Une fois sur place, ma mère est heureuse pour moi. Mon père beaucoup moins. Elle me demande de lui parler de lui. Mon homme, mon amant, mon Alessio.
Après lui avoir décrit physiquement mon amour, elle me demande de lui décrire son caractère, ses qualités, ce qu’il aime mais aussi ses défauts et ce qu’il n’aime pas. A mes yeux, il n’a aucun défaut.
« - Par où commencer ? Il est un peu secret tu sais. Il n’aime pas faire de mal et il serait bien incapable de tuer qui ou quoique ce soit. Il respecte la vie sous toutes ses formes. Il est gentil avec moi, il sait exactement ce qui me fera plaisir. Il m’offre souvent des fleurs, se promène avec moi et …
- C’est un vampire Irys, ajoute mon père.
- Je sais. Mais ils ne sont pas tous comme on nous les décrit. Je t’assure qu’Alessio n’est pas comme ça. Je l’aime comme il est. Regarde l’eau le terrifie et pourtant il est venu vivre ici, à Venise, avec moi pour que je puisse être proche de vous. Pour lui la famille est sacrée. »
Mon père ne semble pas convaincu. Pourtant c’est la vérité.
« Ecoute, Alessio est attentionné avec moi, aimant aussi. Il aime me dessiner, étudier aussi. Oh si tu savais comment il peut s’abandonner totalement dans ses livres ! Il est passionné par l’Histoire de l’Art et les Volcans. Il étudie d’ailleurs de nuit à l’Académie des Arts, pour se perfectionner. Il dit qu’il m’offrira le plus beau des voyages un jour. Au Japon tu sais, le pays que j’ai toujours rêvé visiter. Il est exceptionnel. Je t’assure père, il est tout ce dont j’ai besoin. »
Matteo
Heureusement que tu ne vois pas ce qu’il devient petite sœur. Il a d’abord été abattu, mais maintenant il est devenu fou. Ton mari a totalement pété les plombs. Envoler le gentil, aimant et passionné Alessio. Celui que tu as pu connaitre n’existe plus, il n’a plus rien à voir avec celui que tu as pu aimer. On n’a le droit qu’à l’apathique, le dangereux et le vampire fou. Il est rongé par le chagrin et la peine, il me donne l’impression de ne pas vouloir sortir de cet état.
Il est réellement un Vampire, comme ceux des histoires d’horreur que Grand-Père nous comptait parfois. Agressif, violent, brutal et méchant mais aussi sans respect de la vie bien au contraire même. Il te ferait peur Irys, tu serais terrifiée rien qu’en l’apercevant maintenant. Père a refusé qu’il soit là pour ton incinération, d’ailleurs nous l’avons fait en pleine journée pour être certain qu’il ne puisse pas venir. Je crois que ça n’a fait que le rendre encore plus dingue. Maman est la seule à prendre son partie, elle dit qu’il est simplement fou de chagrin de t’avoir perdu. Père n’est pas d’accord, il fait tout ce qu’il peut contre lui. On a jeté tes cendres dans l’océan parce que tu l’aimais tellement. Là encore c’était pour empêcher ton époux de venir, puisqu’on connait sa phobie de l’eau. On lui en veut tous, il n’a pas été capable de vous protéger. C’était pourtant son devoir envers toi … et votre enfant.
Il ne parle plus que de vengeance, de la façon dont il va tuer ce vampire qui t’a fait tant de mal. Au fond, je crois que je partage sa rage. Je sais qu’il va le traquer et le tuer dans d’horribles souffrances mais … ça ne sera jamais suffisant pour apaiser ta disparition. Il affirme qu’il tuera tous ceux qui se dresseront sur sa route, vampires, humains ou Hunters. Toi qui le décrivais si doux, si attentionné, si passionné … J’ai bien peur qu’il ne finisse par se tuer. Je le regarde alors qu'il s'en va te venger, je sais que jamais plus je ne le verrai.
« Retrouve cet ordure, fait le souffrir autant qu’il a fait souffrir ma sœur. »
Moine
Je n’ai jamais vu un jeune homme avec autant de remords et de regrets dans l’âme. Je peux voir qu’il se sent terriblement coupable de ses actes et de son passé, bien qu’il refuse d’en parler. Il a fait vœux de silence ce matin, pour toute la durée de son rétablissement parmi nous. Durée qui promet d’être longue, vu son état physique général. Il a juste demandé à apprendre nos coutumes à notre référent, qui a accédé à sa requête. J’ai été chargé de lui dispenser cet apprentissage ainsi que les soins dont il a cruellement besoin.
Je ne suis pas dupe, c’est un Vampire et rares sont ceux qui regrettent vraiment. Pourtant … quelque chose me dit que c’est le cas pour lui et qu’en suivant mon enseignement, il espère trouver la paix intérieur qu’il a perdu jadis. Contrairement à mes frères, je peux voir dans son regard toute la douleur qu’il tait verbalement. Sa principale blessure est profonde, il en gardera une cicatrice. Quand je lui ai annoncé ça, j’ai cru décelé une sorte de soulagement sous la forme d’un léger soupire. Comme si cette cicatrice allait lui servir de garde-fou, pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Il est très clair qu’il a participé à une traque et qu’elle a mal tournée. Je ne saurai probablement jamais si l’issue en était prévue, mais je crois deviner qu’elle n’a pas eu l’effet souhaité.
Il m’a demandé, par voie écrite, de lui faire un tatouage particulier sur l’épaule gauche. Une fleur qui visiblement à ces yeux représente un trésor inestimable. Je le lui ai fait de manière traditionnel, avec un morceau de bambou séché aiguisé et de l’encre de différentes couleurs. J’ai pu découvrir un sourire, triste, sur son visage en voyant le résultat. J’ai senti qu’un poids quittait ses épaules comme si une page se tournait enfin après plusieurs années de souffrance. Je le regarde avec compassion, répéter inlassablement nos mouvements d’Arts. Peu importe son âge, il lui reste encore beaucoup à apprendre. Apprendre pour avancer, apprendre pour accepter, apprendre pour aimer à nouveau. Parce qu’il est évident pour moi, que toute cette douleur est lié à un Amour perdu.
« Le temps vous aidera à retrouver votre voie mon jeune ami. »
« - Je vous écoute, comment se déroule l’apprentissage de mon héritier ? »
Je laisse le silence envahir le bureau de mon chef. Comment lui expliquer, sans aucun risque, que son héritier est tout sauf attentif ?
« - Signore, votre hérité est extrêmement curieux. Rien ne lui donne l’envie de rester assis dans une salle à apprendre l’histoire de son clan, ni même les bonnes conduites qu’il devra maîtriser pour pouvoir vous succéder. Il est aussi très impétueux, impatient et imprévisible. Il nous ait pratiquement, à mon équipe et moi, impossible de déterminer ce qu’il a en tête. Il préfère jouer au clair de lune dans les rues de Florence ou dans le domaine familiale, poser des questions sur ce qu’il voit et goûter à tout plutôt que d’écouter ses leçons. Apprendre l’art de la guerre, les bases du combat rapproché et l’escrime, comme il le doit, ne l’intéresse pas. Cette semaine encore, nous avons pris du retard sur son apprentissage. »
Nouveau silence. Mon chef termine de signer des papiers, je sais qu’il m’a écouté, même si rien ne le laisse paraître. Je sais bien que ces nouvelles sur l’apprentissage de son fils ne lui plaisent pas.
« - Qu’en pense mon épouse de tout ceci ? »
Je grimace de manière imperceptible. La Signora Chiara favorise son enfant plus que tout, elle l’écoute beaucoup et lui donne bien trop souvent raison.
« - Votre femme, Signora Chiara, s’occupe encore beaucoup de lui. Oubliant par moment, que votre héritier a déjà 7 ans et qu’il ne peut plus agir comme un enfant. Elle affirme qu’il vaut mieux encourager sa curiosité naturelle pour le monde, ses passions, ses envies et ses coups de tête en y ajoutant la leçon que nous devons lui apprendre. Elle pense qu’ainsi votre héritier se sentira plus concerné par son apprentissage et n’essaiera pas de s’y soustraire dès qu’il le peut. »
Notre chef ne semble pas prendre la mesure du réel problème, je le vois dans son regard. Il aime beaucoup trop sa femme pour la contredire et que dire pour son amour pour ce petit démon qui un jour nous dirigera ? Ce gamin ne va attirer que des problèmes à notre famille, il se moque des convenances, il est trop curieux pour son propre bien, beaucoup trop ouvert et tolérant aussi. Si seulement mon chef pouvait voir son fils comme il est, c’est-à-dire un danger futur pour nous et qu’il consentait enfin à donner un autre héritier mâle à la famille.
« - Bien j’entends vos arguments et je m’entretiendrai personnellement avec Alessio pour qu’à l’avenir son apprentissage se déroule dans les temps. Ma femme n’a pas totalement tors, et au fond vous le savez comme moi, Alessio n’est pas et ne sera jamais le même chef de famille que moi. Je suis de la vieille école, j’ai reçu une éducation très stricte, ce qui n’est pas le cas de mon fils dont l’éducation est plus soft. Il est plus curieux que je ne le serai jamais et je suis persuadé qu’il apportera un souffle nouveau à notre famille. Soyez plus à l’écoute de ce qui l’intéresse et suivez le conseil de mon épouse en incorporant les leçons. Cependant, soyez intransigeant pour tout ce qui concerne l’apprentissage de l’escrime et du combat rapproché. Ma confiance dans nos alliés est plus que limitée et j’exige que mon fils soit capable de se défendre seul.
- Entendu, Signore. Nous allons faire comme vous le souhaitez. »
Je sors du bureau et soupire. Et voilà une nouvelle fois le petit démon a eu gain de cause. Nous verrons qui aura raison au final. Je sais qu’il nous apportera tout un tas d’ennuis.
Irys
Je l’observe endormi dans notre lit. Il est tellement mignon ainsi, paisible. Comme si rien ne le différenciait de moi, hors c’est faux. Je dépose un baiser sur ses lèvres et file chez mes parents pour leur annoncer la bonne nouvelle. Une fois sur place, ma mère est heureuse pour moi. Mon père beaucoup moins. Elle me demande de lui parler de lui. Mon homme, mon amant, mon Alessio.
Après lui avoir décrit physiquement mon amour, elle me demande de lui décrire son caractère, ses qualités, ce qu’il aime mais aussi ses défauts et ce qu’il n’aime pas. A mes yeux, il n’a aucun défaut.
« - Par où commencer ? Il est un peu secret tu sais. Il n’aime pas faire de mal et il serait bien incapable de tuer qui ou quoique ce soit. Il respecte la vie sous toutes ses formes. Il est gentil avec moi, il sait exactement ce qui me fera plaisir. Il m’offre souvent des fleurs, se promène avec moi et …
- C’est un vampire Irys, ajoute mon père.
- Je sais. Mais ils ne sont pas tous comme on nous les décrit. Je t’assure qu’Alessio n’est pas comme ça. Je l’aime comme il est. Regarde l’eau le terrifie et pourtant il est venu vivre ici, à Venise, avec moi pour que je puisse être proche de vous. Pour lui la famille est sacrée. »
Mon père ne semble pas convaincu. Pourtant c’est la vérité.
« Ecoute, Alessio est attentionné avec moi, aimant aussi. Il aime me dessiner, étudier aussi. Oh si tu savais comment il peut s’abandonner totalement dans ses livres ! Il est passionné par l’Histoire de l’Art et les Volcans. Il étudie d’ailleurs de nuit à l’Académie des Arts, pour se perfectionner. Il dit qu’il m’offrira le plus beau des voyages un jour. Au Japon tu sais, le pays que j’ai toujours rêvé visiter. Il est exceptionnel. Je t’assure père, il est tout ce dont j’ai besoin. »
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Matteo
Heureusement que tu ne vois pas ce qu’il devient petite sœur. Il a d’abord été abattu, mais maintenant il est devenu fou. Ton mari a totalement pété les plombs. Envoler le gentil, aimant et passionné Alessio. Celui que tu as pu connaitre n’existe plus, il n’a plus rien à voir avec celui que tu as pu aimer. On n’a le droit qu’à l’apathique, le dangereux et le vampire fou. Il est rongé par le chagrin et la peine, il me donne l’impression de ne pas vouloir sortir de cet état.
Il est réellement un Vampire, comme ceux des histoires d’horreur que Grand-Père nous comptait parfois. Agressif, violent, brutal et méchant mais aussi sans respect de la vie bien au contraire même. Il te ferait peur Irys, tu serais terrifiée rien qu’en l’apercevant maintenant. Père a refusé qu’il soit là pour ton incinération, d’ailleurs nous l’avons fait en pleine journée pour être certain qu’il ne puisse pas venir. Je crois que ça n’a fait que le rendre encore plus dingue. Maman est la seule à prendre son partie, elle dit qu’il est simplement fou de chagrin de t’avoir perdu. Père n’est pas d’accord, il fait tout ce qu’il peut contre lui. On a jeté tes cendres dans l’océan parce que tu l’aimais tellement. Là encore c’était pour empêcher ton époux de venir, puisqu’on connait sa phobie de l’eau. On lui en veut tous, il n’a pas été capable de vous protéger. C’était pourtant son devoir envers toi … et votre enfant.
Il ne parle plus que de vengeance, de la façon dont il va tuer ce vampire qui t’a fait tant de mal. Au fond, je crois que je partage sa rage. Je sais qu’il va le traquer et le tuer dans d’horribles souffrances mais … ça ne sera jamais suffisant pour apaiser ta disparition. Il affirme qu’il tuera tous ceux qui se dresseront sur sa route, vampires, humains ou Hunters. Toi qui le décrivais si doux, si attentionné, si passionné … J’ai bien peur qu’il ne finisse par se tuer. Je le regarde alors qu'il s'en va te venger, je sais que jamais plus je ne le verrai.
« Retrouve cet ordure, fait le souffrir autant qu’il a fait souffrir ma sœur. »
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Moine
Je n’ai jamais vu un jeune homme avec autant de remords et de regrets dans l’âme. Je peux voir qu’il se sent terriblement coupable de ses actes et de son passé, bien qu’il refuse d’en parler. Il a fait vœux de silence ce matin, pour toute la durée de son rétablissement parmi nous. Durée qui promet d’être longue, vu son état physique général. Il a juste demandé à apprendre nos coutumes à notre référent, qui a accédé à sa requête. J’ai été chargé de lui dispenser cet apprentissage ainsi que les soins dont il a cruellement besoin.
Je ne suis pas dupe, c’est un Vampire et rares sont ceux qui regrettent vraiment. Pourtant … quelque chose me dit que c’est le cas pour lui et qu’en suivant mon enseignement, il espère trouver la paix intérieur qu’il a perdu jadis. Contrairement à mes frères, je peux voir dans son regard toute la douleur qu’il tait verbalement. Sa principale blessure est profonde, il en gardera une cicatrice. Quand je lui ai annoncé ça, j’ai cru décelé une sorte de soulagement sous la forme d’un léger soupire. Comme si cette cicatrice allait lui servir de garde-fou, pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Il est très clair qu’il a participé à une traque et qu’elle a mal tournée. Je ne saurai probablement jamais si l’issue en était prévue, mais je crois deviner qu’elle n’a pas eu l’effet souhaité.
Il m’a demandé, par voie écrite, de lui faire un tatouage particulier sur l’épaule gauche. Une fleur qui visiblement à ces yeux représente un trésor inestimable. Je le lui ai fait de manière traditionnel, avec un morceau de bambou séché aiguisé et de l’encre de différentes couleurs. J’ai pu découvrir un sourire, triste, sur son visage en voyant le résultat. J’ai senti qu’un poids quittait ses épaules comme si une page se tournait enfin après plusieurs années de souffrance. Je le regarde avec compassion, répéter inlassablement nos mouvements d’Arts. Peu importe son âge, il lui reste encore beaucoup à apprendre. Apprendre pour avancer, apprendre pour accepter, apprendre pour aimer à nouveau. Parce qu’il est évident pour moi, que toute cette douleur est lié à un Amour perdu.
« Le temps vous aidera à retrouver votre voie mon jeune ami. »
Histoire
« Petite citation »
Aujourd’hui, Aeroporto di Venezia Marco Polo, Venise, Italie
J’entre dans l’aéroport et me dirige vers le comptoir d’embarquement pour mon vol. Je valide mon billet en classe business bien que j’aurai pu le pendre en première. Cette dernière ne me ressemble pas. Joindre l’utile à l’agréable est bien la seule façon de faire dans ma position. Ce voyage au japon est fait pour étudier la culture et le volcan à proximité de Nakanoto, mais aussi pour rendre visite à la branche de la famille partie là-bas. Père leur avait demandé de le faire il y a longtemps, enfin de nous représenter sur place. Avant son décès prématuré et ma promesse.
Octobre 1815, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence
Je regarde mon père à travers le trou de la serrure de son bureau. Il semble soucieux comme jamais. J’entre doucement et je vais le voir. Comme souvent il me sourit, plus pour me rassurer, que parce qu’il va bien.
« - Père quelque chose vous tracasse ? Vous semblez manquer de sommeil.
- Ce n’est rien mon fils. Je manque en effet de sommeil, mais cela va passer. Il faut que nous parlions tous les deux, car je crains de ne pas être là pour guider tes premiers pas de chef de famille.
- Mais Père, vous avez encore de nombreuses années devant vous avant que je ne vous succède. Vous aurez tout le temps pour me guider ! »
Je lui souris mais rapidement je vois la gravité dans son regard. Il me prend sur ses genoux et me parle longuement de ce qu’il souhaite pour l’avenir de la famille. Je ne comprends pas tout, mais je le laisse faire. Ça semble important pour Père de me dire tout ça.
« - Ecoute-moi bien mon fils. Il y a longtemps, bien avant ta naissance j’ai fait de nombreuses erreurs. L’une d’entre elles va probablement me coûter la vie. Je le sens. Je dors mal, de mauvais rêves me hantent la nuit. Je ne me souviens pas totalement de leur sujet, mais suffisamment pour appréhender la journée suivante avec crainte. Je veux que tu me promettes que tu traiteras toujours tes alliés des autres grandes familles avec justesse et sans traitrise. Deviens quelqu’un sur qui on peut compter, qui est tolérant et meilleur que moi. Reste fidèle à toi-même avant tout. »
Je le regarde en penchant la tête sur le côté. Comment je peux faire une promesse ainsi ? J’suis trop petit pour ça !
« - Promets le moi ! »
Père vient de me crier dessus. Cette promesse semble très importante pour lui. Je le regarde un peu apeuré. Père me fait peur ainsi, ses yeux semblent lancer des éclairs. Je baisse les yeux et me mords la lèvre inférieure.
« - Oui père, je vous donne ma parole.
- Merci mon fils. »
Il m’embrasse la tête et me serre contre lui avec douceur pour me rassurer. Au bout d’un moment, il m’envoie étudier auprès de mon percepteur et me dit que demain on passera la nuit ensemble. Juste tous les deux. J’ai tellement hâte !
Je me réveille et me prépare très vite, j’ai hâte d’aller rejoindre père ! En arrivant dans son bureau, je ne vois personne. Je commence donc à le chercher partout sans le trouver.
Finalement j’arrive dans la salle où père reçoit habituellement les invités et je vois toute la famille habillée en noir. Je m’approche de maman, qui me prend dans ses bras en pleurant, comme si quelque chose de grave venait d’arriver. Je réussi à voir au-dessus de l’épaule de maman et je vois une petite urne. Elle est sculptée finement avec tous les creux en or, il y a les armoirie de la famille sur le dessus et elle est scellée. Je regarde la plaque qu’un homme est en train de graver et là je comprends.
Je me mets à pleurer dans les bras de maman. Père est mort.
Aujourd’hui, Aeroporto di Venezia Marco Polo, Venise, Italie
Je m’installe sur le siège 3A dans la classe business de l’avion. Un siège confortable, une petite table juste assez grande pour poser un ordinateur portable avec un verre et une masse de papier à côté. Un vol de nuit, il n’y a rien de plus tranquille. Les humains s’installent pour dormir en attendant le décollage. Le décollage, le premier problème que je vais rencontrer. C’est l’inconvénient majeur de Venise, on a l’impression de décoller de l’eau. L’eau, ça aussi c’est un gros problème !
Juillet 1818, Calafuriao, Toscane, Italie
« Jeune homme, je vous prierai de ne pas aller trop loin. Vous courir après n’est vraiment qu’une perte de temps. »
Merci, trop aimable cher tuteur. Ce sont les vacances, pour une fois que je peux en profiter, je ne vais pas me gêner ! De plus on est à quoi ? Trois heures de marche du manoir, alors s’il faut je rentrerai seul, à pied et avant le lever du soleil.
Je m’éloigne donc rapidement de mon barbant, agaçant et tyrannique tuteur pour aller m’offrir un bain de mer à minuit plus que mérité. L’eau est fraîche, mais cela fait du bien en comparaison avec la chaleur de la nuit. Je commence à nager avec plaisir, sans prêter attention à ce qui peut m’entourer.
Je crois que j’ai un problème. Il n’y a que de l’eau autour de moi. Où se trouve donc la terre ? Le rivage ? Un bout de rocher ? Je commence à avoir soif en plus.
« Il y a quelqu’un ? »
Personne. Le silence est ma seule réponse. Il va falloir que je continue de nager. Je regarde un instant les étoiles pour pouvoir me diriger et reprends ma nage. Le temps va être long je le sens. Surtout que mes muscles commencent à me tirer et je ne parle pas de ma soif qui ne va faire que grandir !
Je n’en peux plus. Je vais finir par me noyer dans cet océan … je n’ai plus de force, j’ai terriblement soif aussi. Je me sens couler. Je ne veux pas mourir noyer ici ! Je tente de nager vers la surface avec le peu de force qu’il me reste mais je la vois continuer à s’éloigner. Ma vision se trouble peu à peu, je lâche prise. Je vais mourir ici … sans rien pouvoir y faire. Je sombre dans le néant.
Ça me brûle … Pourquoi ai-je aussi … Chaud ? J’ouvre les yeux et je constate que je suis au milieu de l’océan ? Sur terre ? Non définitivement pas sur terre, il y a de l’eau partout autour de moi ou presque. J’approche ma main de l’eau et je la vois s’éloigner. L’eau ne devrait pas bouger à moins que … Je ne sois à l’origine de cet éloignement ! Vite il faut que je retourne sur terre avant que ça ne fonctionne plus, je refuse de me retrouver coincer au fond de l’eau ! C’est vraiment trop flippant !
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
On a enfin décollé. Les choses vont pouvoir aller mieux. Je regarde par le hublot afin de voir où nous sommes à peu près. Un sourire nait sur mon visage. Nous survolons le sujet de ma thèse de Vulcanologie, à savoir le Mont Amiata. Un magnifique volcan somme toute. Très pratique de maîtriser le feu et le magma pour étudier tous les aspects de ce volcan éteins à l’heure actuelle. Un chef d’œuvre de la nature.
Décembre 1823, Torre del Diamante Luna, propriété Di Altiero, Florence, Italie
« Vous n’écoutez aucunes de vos leçons ! Ce n’est pas ainsi que doit se comporter un Héritier de l’une des Sept Familles ! Je ne fais que perdre mon temps avec vous jeune effronté ! »
Je soupire. Mon précepteur ne fait que me répéter les mêmes choses à longueur de temps. Je ne suis pas effronté, juste curieux d’apprendre. Oui je suis un héritier et oui je dirigerai notre famille lorsque je serai majeur. Je dispose donc encore de deux ans pour profiter d’une paix et liberté relative, avant d’honorer ma parole donné à Père.
« -Vous perdez votre temps avec moi ? Dans ce cas cesser de me fliquer ! Laissez-moi vivre ma vie comme bon me semble à étudier ce qui me plait, plutôt que de me rabâcher à longueur de temps que je suis l'héritiers des Di Altiero !
- Vous le prenez donc ainsi ? Hors de ces murs, vous et votre fratrie n’êtes rien sans ma présence. Je suis votre précepteur et vous me devez le respect !
- Je ne donnerai pas mon respect à un Aîné qui n’en a que le nom ! Tant que vous n’aurez pas de respect envers ma fratrie et moi, je n’obéirai pas à vos ordres ! Si mon père était encore là, vous n’oseriez même pas vous adresser ainsi à chacun de nous ! »
Je viens de recevoir une gifle et je sens ma lèvre se fendre sous l’impact. Une énième gifle de sa part, comme à chaque fois que je lui fais remarquer qu’il n’agirait pas comme il le fait si mon père était encore parmi nous et ma mère non souffrante. Je le regarde avec dédains, il n’est rien qu’un simple précepteur temporairement gérant de notre fortune et la Famille, en attendant que je sois prêt à assumer ma charge.
J’aimerai qu’il brûle en Enfer, qu’il cesse enfin un peu de me prendre pour imbécile sans la moindre notion de la valeur des Sept Familles. Je m’approche de la cheminée en silence, afin de pouvoir voir l’état de ma joue et de ma lèvre dans le miroir juste au-dessus. Une nouvelle fois, il ne m’a pas loupé. Ce qu’il peut m’énerver !
« Arrêtez ça de suite ! »
Arrêter quoi dont ? Je n’ai rien fait. Je me tourne vers lui et constate qu’il a une partie du visage brûlé et qu’il se trouve au centre d’un feu clairement mortel. D’où vient-il ? Mon étonnement s’agrandit encore lorsque les flammes disparaissent d’elle-même, laissant mon précepteur en position fœtal sur le sol, tenant son visage dans ses mains. Est-ce moi qui ai fait ça ? Si c’est le cas, comment ?
Mon regard se pose d’instinct sur les flammes dans l’âtre. Je passe ma main sur elles et je ne ressens rien de plus qu’une agréable chaleur. En sortant ma main, je constate avec amusement que les flammes sont comme … greffées à ma peau et dansent dessus de manière sensuelle. Voilà une Maîtresse digne de ce nom !
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
On est maintenant beaucoup trop haut pour que je puisse distinguer un monument ou quoique ce soit d’autre hors de l’appareil. Quand je pense que je viens de quitter définitivement Venise et ses canaux. Qu’en un sens je te quitte, toi aussi ma Fleur de manière définitive. Irys si tu savais comme tu me manques. Le vide que tu as laissé en quittant ce monde est toujours présent et il ne s’effacera probablement jamais. T’avoir vengé ne m’a que légèrement apaisé mais j’ai beaucoup appris sur moi par la suite grâce à des moines bouddhistes du temple de Shao. Tu es gravée à jamais dans ma chair, dans mon esprit et dans mon cœur.
Avril 1828, Paris, France
« Votre prestation, Ma Dame, était magnifique. Si j’osais, je vous demanderai votre main sur le champ. »
Elle sourit et elle rougit. Peut-être ai-je été trop direct ? Mais elle est si belle, si douce et si généreuse. Son visage angélique s’accorde à merveille avec sa voix fluette, qui lorsqu’elle chante devient l’égal du chant du Rossignol. J’aime tellement l’écouter, l’admirer mais surtout pouvoir partager rien qu’un seul instant avec elle. Un simple de ses souris m’emplit de joie et de bonheur pour les jours à venir.
« -Vous me flattez trop mon ami. Je n’ai pas été si douée que cela ce soir sur scène.
-Ne vous sous-estimez pas Irys. Vous êtes la reine de l’Opéra et personne ce soir, à n’en pas douter, ne s’y est trompé ! »
Elle rit. Son rire comme une brise d’été est adorable. Je lui adresse un sourire et lui propose de la raccompagner chez elle. Elle accepte avec grâce et monte avec moi dans ma calèche. Le trajet me parait infiniment long et court à la fois. Mère me morigènera très probablement mais je ne peux pas vivre sans elle.
« Irys, ma Dame, j’étais on ne peut plus sérieux à la sortie de votre loge. Mon vœu le plus cher serait que vous acceptiez de m’épouser. Je suis prêt à tout pour vous, même vivre en haut d’une montagne ou sur une île déserte. Je demanderai votre main à votre Père aussi, parce que j’éprouve une grande estime envers celui qui m’a permis de vous découvrir et de tomber amoureux. »
Je la vois rougir encore plus que tout à l’heure. Je sais que c’est rapide, mais sa vie sera courte, elle est humaine. J’ai besoin de l’avoir à mes côtés, de pouvoir vivre avec elle et surtout de pouvoir l’aimer au grand jour sans me cacher.
« -Vous me touchez énormément mon cher Alessio. Je serai ravi et enchanter de pouvoir vivre avec vous pour toujours. Néanmoins, je connais votre peur de l’eau et ma famille habite à Venise.
-J’irai là-bas demander votre main à votre Père, et si c’est à Venise que vous souhaitez vous installer pour vivre pleinement avec moi. Ma foi, nous habiterons dans la Cité des Doges ! »
Je souris. Oui l’eau me terrifie depuis mes quinze ans mais pour toi Irys, je ferai n’importe quoi.
Août 1832, Palazzo della Luna, propriété Di Altiero, Venise, Italie
« Irys mon amour, je vais voir un confrère à l’Académie des Arts. Je rentrerai dans peu de temps. »
Je capture ses lèvres avec tendresse avec de caresser son ventre rebondi. Notre enfant sera bientôt là. Il me reste juste son berceau à monter et tout sera prêt pour son arrivé début février. Que j’ai hâte de voir ma famille s’agrandir !
Je rentre et sens une très forte odeur de sang. La peur s’insinue en moi comme un poison lent et mortel. Je file dans le salon, endroit d’où me parvient l’odeur forte et sucrée.
« Irys ! »
Je me précipite vers elle. Elle saigne abondamment, elle arrive à peine à me parler. Je vois bien qu’elle a perdu notre enfant, un petit tas de cendre gît un peu plus loin. J’essaie tant bien que mal de stopper son hémorragie, d’en trouver l’origine. Il y a tellement de plaies profondes, que je n’arrive pas à distinguer celle qui doit être soignée en premier. J’essuie ses joues emplis de perles salées avant de constater que ce ne sont pas les siennes … mais les miennes.
« Je t’en prie me laisse pas ma Fleur … s’il te plait. »
Ma voix ressemble plus au murmure d’un supplicié qu’à sa véritable tonalité. Je suis en train de la perdre et je ne peux rien contre ça. Ses yeux me demandent de lui accorder une nouvelle vie. Une vie bien plus longue que celle d’un humain, une vie presque à l’égale de la mienne. Pour accéder à son souhait, je dois briser la promesse que je lui ai faite. Je me reprends un peu, caresse avec tendresse et douleur son visage.
« Ça va te piquer légèrement ma Fleur, murmurai-je.»
Elle m’accorde un léger sourire, même si il est douloureux. J’approche de son cou et la mords aussi délicatement que possible. Je me mordrai après et la ferai boire. Tout ira bien. Mes pupilles s’écarquillent à la première goutte de sang que j’avale et je vois … non je vis ce qui s’est passé.
Je reprends pied avec la réalité et porte mon regard sur le visage encore plus pâle d’Irys. Je me mords rapidement le poignet, entaillant ainsi l’une des veines passant là. Je saigne doucement à mon tour maintenant. Je porte mon poignet meurtrie à ses lèvres pour qu’elle boive mon sang.
« Bois Irys, je t’en prie, c’est ta seule chance pour rester en vie. Pitié. »
Elle n’y arrive pas. Elle me regarde, avec les yeux pleins d’excuses et de larmes. Je sais … elle sait que je ne pourrai pas la sauver malgré tous mes efforts. Je la vois esquisser un léger sourire.
« Je t’aime Alessio, murmure-t-elle. »
Elle ferme les yeux. Je la supplie de les rouvrir, de rester avec moi mais … rien ne se passe. Irys est partie là où je ne peux la suivre. J’hurle mon désespoir dans le salon, la serrant contre moi et la berçant. Mon cœur me fait tellement mal, j’aimerai l’arracher pour ne plus rien sentir.
La nuit est passée et le jour se lève. Je la tiens toujours contre moi, son visage contre mon torse. Je ne pleure plus, je ne l’ai que trop fait. J’embrasse doucement son front, je sais que je suis l’unique responsable de sa mort. Cette vision … ce cauchemar éveillé m’a empêché de lui faire boire mon sang à temps.
« Je te promets Irys que je te vengerai. Je vais traquer ce vampire et lui donner un avant-goût de l’Enfer. »
Janvier 1882, quelque part en Europe
Cinquante ans de traques, de recherches et d’entrainement pour quoi ? Tomber sur trois humains. Trois stupides et insignifiants hunters entre ma proie et moi.
Un sourire mauvais naît sur mes lèvres. Un jeu d’enfant de me débarrasser d’eux. Peut-être éviterais-je de les tuer s’ils me laissent ce level E, sans rien exiger. Je vois à leurs regards qu’ils sont en train de me jauger, qu’ils tentent de savoir quel est mon level afin de pouvoir prendre la mesure du danger qui pèse sur eux à cet instant.
« C’est notre travail, Vampire. Rentrez chez vous. »
Erreur. C’est ma proie.
« -Laissez nous nous en occuper. Il doit être éliminé comme il se doit.
-C’est ma traque ! Mon gibier ! Ecartez-vous de mon chemin ou vous aurez le même sort que celui que je lui réserve. »
Un blanc. Je m’en doutais, ils hésitent. J’entrouvre mes lèvres afin de laisser apparaître mes canines. J’ai soif de vengeance, j’ai passé plus de temps que ces trois-là sur cette traque. Il faut dire que ce bougre de level E a visiblement gardé un minimum de lucidité pour se cacher.
Les hunters ont finalement pris l’option de m’attaquer, probablement pour me mettre hors d’état de nuire. Ils n’ont aucune idée de qui je suis donc. Ils veulent jouer et bien nous allons jouer. Après cher level E, nous nous amuserons ensemble et tu souffriras, autant que ma Fleur, plus même et tu iras pourrir en Enfer.
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Je soupire. Les mauvais souvenirs remontent parfois. Le temps les a légèrement adoucit, mais sans pour autant gommer leur douleur. Irys, ma Fleur, me manque toujours. Ce sera probablement toujours le cas en un sens. Ce qui est le contraire pour mon précepteur, dont la mise en urne était une énorme blague. Plus de 100 ans déjà qu’il a été enterré et autant de temps que je n’ai pas vu le reste de ma fratrie. Le temps passe définitivement trop rapidement.
Mai 1911, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence, Italie
J’arrive en dernier pour la mise en urne de mon précepteur tyrannique. J’observe alors les membres présents. Tous des hypocrites, qui ne sont là que pour tromper le monde, en affirmant que ce pauvre aîné leur manquera. Ce n’est pas mon cas, qu’il pourrisse en Enfer. Je n’aime pas les mises en urnes, de plus pour nous à quoi cela sert-il ? A l’état de cendre, autant nous disperser sous le regard lunaire afin que l’on profite une dernière fois de sa lumière.
Une vampire m’alpage au détour du buffet. Qui est-ce déjà ? Je n’en ai pas la moindre idée. Revoir mon trombinoscope des membres de la famille serait une bonne chose. J’aperçois de loin un membre de ma fratrie avant qu’il ne disparaisse de mon champ de vision. Je lâche un soupire.
Qu’est-ce qu’on me veut ? Ah oui les affaires de la famille. Encore et toujours la même rengaine, comme si je ne pouvais rien avoir d’autre dans ma vie que cette occupation. Il faudrait vraiment qu’ils se mettent dans la tête, que je ne me résume pas à être le chef de cette famille. Mon attention, bien que très limitée, se reporte sur la femme qui m’a happé un peu plus tôt. De quoi diable me parle-t-elle ? Je ne comprends vraiment pas. Il faut dire que je n’ai aucun intérêt pour cette réunion de « famille ».
J’observe un peu distraitement les autres invités de cet évènement, oh combien tragique !, qu’est le décès du précepteur du chef de famille. Tous me donnent l’impression de jouer un rôle, avec plus ou moins de talent. J’essaie de repérer ma fratrie perdu au milieu de ce flot. Mon regard accroche alors ma grand-mère. La Vénérable comme on l’appelle dans la famille. Je vois dans son regard, qu’elle partage mon avis sur mon précepteur et sur qui il était réellement. J’éprouve une sorte de remords de l’avoir laissé, à son âge, gérer tous les problèmes de la famille pendant que je me remettais péniblement du décès de mon épouse. Il est grand temps que je reprenne ma place et que je m’acquitte de mes devoirs envers ma famille. Suivre toutes les affaires de loin et n’intervenir que lorsqu’il n’y a pas d’autre choix n’est plus une option.
On s’enlace rapidement, pour se dire au revoir. Entre nous les mots sont la plus part du temps superflu malgré notre éloignement géographique.
« J’ignore quand nous nous reverrons grand-mère. Je pars demain pour la Torre pour faire ce que je dois. Prends soin de toi surtout. »
Elle acquiesce sobrement en me précisant qu’elle va en Suisse. Elle ajoute qu’il parait que le climat y est tout aussi agréable que dans notre bonne vieille ville de Florence. Comme d’habitude nous communiquerons par courrier délivré par des pigeons. Elle me sourit et me souhaite « buena fortuna » pour faire face aux requins que représentent les affaires de la famille. Je la remercie en lui rendant son sourire. Après quoi, elle quitte cette farce sans le moindre regard en arrière. Après un dernier coup d’œil sur les invités, je suis son exemple et quitte la réception.
Il est grand temps de rejoindre mon bureau et de me rafraichir la mémoire sur les dossiers et tractations en cours.
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Quand j’y repense, je n’ai pas revu la Vénérable depuis ce simulacre de peine. Je n’ai pas eu tellement le temps non plus à me consacrer. Décidément être chef de famille est loin d’être de tout repos, j’ai appris à comprendre la fatigue que mon père pouvait éprouver quand j’étais enfant. Néanmoins, force est de constater que les différentes familles sont beaucoup moins véhémente depuis la dernière grosse affaire qui nous a tous occupé : l’affaire des Lycans.
Mars 1956, Torre del Diamante Luna, propriété Di Altiero, Florence, Italie
De la paperasse, encore de la paperasse et toujours de la paperasse. Je soupire, enfermé dans mon bureau depuis près de trois nuits pour traiter les affaires courantes. Pourquoi diable autant de gens se plaignent ou requièrent quelque chose de moi ? Je n’ai pas que ça à faire, il y a une réunion des sept familles vampiriques bientôt et il serait de bon ton que je la prépare un peu.
Je lève le nez de mes papiers pour regarder la lune, pleine et forte, au-dessus de cette bonne vieille Florence. Je pourrai l’observer durant des heures si j’en avais l’occasion et surtout le temps !
J’entends la porte du bureau s’ouvrir à la volé signe que Sergio, mon bras droit et mon plus fidèle ami, m’apporte une information très importante ou urgente et donc hautement ennuyeuse pour moi.
« - Alessio, on a un énorme problème !
- Un seul ? Alors tout va bien.
- Arrête de tout prendre à la légère. Cette affaire est prioritaire sur toutes les autres et va te demander ta pleine attention.
- C’est aussi catastrophique que ça ? Qui dans notre famille a fait une connerie plus énorme que toutes les miennes ?
- Notre famille n’est pas en cause. »[/color]
Je me tourne vers lui alors qu’il garde le silence. Nous ne sommes pas en cause et je dois faire passer cet évènement avant tout ce que j’ai déjà en cours ? Je suis sceptique. Je retourne à mon bureau et lui fais signe de s’assoir face à moi. Il me donne alors les documents qu’il a apportés et j’y jette un coup d’œil. Un mot se grave immédiatement dans mes rétines : Lycan.
« - Explique-moi de quoi il retourne pendant que je prends connaissance de tous ces documents. »
Ma phrase est directe et Sergio acquiesce à mon ordre. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
« - De ce qui se dit certaines familles se seraient alliées pour créer une race, les lycans, sortent d’hybrides entre humain, vampire et loup. Les expérimentations ont connus de nombreux échecs au départ, mais aucun ne les a découragés dans leur entreprise. Voilà tu en sais maintenant autant que moi Alessio. »
Je conserve le silence. Son récit était long, mais très clair. En effet, nous avons un problème et pas seulement ma famille, mais toutes les familles vampiriques. En revanche, la position que nous occupons est relativement confortable. Je sais que les Di Altiero n’ont pas pris part à tout ça, et pour cause tout a débuté après ma majorité.
Je m’appuis un peu plus contre le dossier de mon fauteuil. Au vu de la situation décrite dans ces documents, il va être nécessaire, si ce n’est absolument obligé, de définir un positionnement clair de la famille vis-à-vis des Lycans. Choix qui ne plaira forcément pas à tout le monde, mais qui devra être suivit partout, y compris dans les pays les plus éloignés. Je me masse les tempes. Cette histoire est d’une complexité sans précédent, du moins depuis que je gère la famille.
« - Que vas-tu faire Alessio ? De ce qui se dit, certaines familles les rejettent … la majorité d’entre elles en fait.
- Je ne sais pas Sergio. Il faut que j’y réfléchisse avec attention comme tu l’as souligné. Cette décision sera lourde de conséquence pour le futur. Outre le fait que je la ferai respecter ici, il est important que je m’assure qu’elle le soit aussi chez tous nos membres. Qu’ils soient Di Altiero de naissance, ou branches parallèle voir même autre famille nous ayant juré allégeance.
- Je comprends. Que puis-je pour t’aider ?
- Fait en sorte que je sois tranquille. Je ne reçois personne, peu importe la raison invoquée. Reporte, si possible, le bal que nous devions donner. Dès que j’aurai défini la ligne de conduite que nous devons adopter je te le dirai. »
Je lui souris et il en fait de même. Je sais qu’il fera au mieux pour me permettre d’avoir le temps dont j’ai besoin pour bien analyser la situation et les conséquences de mon choix pour la famille. Il sort de mon bureau, me laissant en tête à tête avec ma vieille amie la lune.
« - Ta décision est prise alors ? Les Di Altiero seront pour ou contre les lycans ?
- Nous seront neutres.
- Neutres ? »
Je vois à son expression et au ton de sa voix que mon choix le surprend au plus point.
« - Les lycans n’ont rien fait contre notre famille et nous n’avons rien fait contre eux non plus.
- Mais tu te dois de prendre partis pour l’un des deux camps !
- Mon seul devoir est de préserver les Di Altiero, de protéger nos intérêts et d’agir en conséquence pour ne pas nous porter préjudice dans un futur plus ou moins lointain.
- Et comment penses-tu que les autres familles vont interpréter ton refus de les soutenir ?
- Comme elles l’ont fait depuis que je suis le chef de cette famille. Avec respect. Sergio tu dois comprendre que j’ai une promesse de longue date à honorer. J’ai donné ma parole de devenir quelqu’un sur qui l’on peut compter, juste vis-à-vis de mes alliés comme de mes ennemis, d’être tolérant envers les autres et de rester moi-même. C’est de cette façon que malgré mon jeune âge, je suis respecté au sein de notre famille, mais aussi que j’ai le respect de mes homologues. Mon choix est sans appel, les Di Altiero seront neutres vis-à-vis de Lycans. Nous ne serons ni pour ni contre eux, en fonction des situations nous aviserons en tenant compte de tous les faits pour choisir notre conduite. »
Un long silence s’abat dans mon bureau. Mon ami le plus fidèle me regarde sans ciller, assimilant certainement mes paroles et surtout mon choix. Puis je vois fleurir un sourire sur ses lèvres, il me comprend et accepte cette orientation.
« - Parfait Alessio. Tu as raison, nous ne sommes pas impliqué dans cette affaire, garder notre neutralité est primordiale et logique. Je m’occupe de faire savoir notre ligne de conduite vis-à-vis de cette affaire à nos représentants à l’étranger, je te laisse le faire savoir à la branche principale ! »
Et le voilà quittant mon bureau tout content de lui. Pourquoi me laisse-t-il les pires à informer ?
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Quelle sale histoire … Beaucoup de Lycans ont perdu la vie, juste parce qu’ils ont finalement réussi à exister. Notre position n’est pas toujours des plus confortables, être neutre sur de tel dossier peut être dangereux mais c’est ce qui nous fallait. Au moins, cette nouvelle race ne souhaite pas d’emblée l’annihilation complète et définitive de ma famille.
J’espère que mes consignes ont été suivit même à l’autre bout du monde, notamment au Japon où la famille est représentée. Je sais qu’il y a une forte communauté de Lycans là-bas d’après nos informations. Si elles ne l’ont pas été, je préfère ne pas imaginer ni même penser au guêpier dans lequel je vais me fourrer avec tant d’empressement. De toute façon, la priorité va être de voir l’état de cette délégation qui ne nous informe que très peu sur son évolution et nos intérêts.
Juillet 2013, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence, Italie
Je profite, sur la terrasse donnant sur le magnifique jardin, de cette belle soirée d’été, où le vent tiède apporte avec paresse les effluves fleurit. Ma vieille amie, présente dans son dernier quartier, inonde de clarté ce bout de verdure. Je sirote un verre de sang frais, en observant ce spectacle nocturne, bénéficiant d’un de ces très rares moments de paix, où tout le monde semble m’avoir oublié. Cependant, je perçois une présence derrière moi, l’instant magique de détente et félicité en solitaire vient de se terminer.
« - Oui ? »
C’est le majordome du Palazzo qui me signale, à demi-mot, qu’un membre de la famille réclame toute mon attention et ce de manière urgente. J’acquiesce d’un signe de tête, et il se retire à l’intérieur. Ne puis-je donc jamais avoir du temps pour moi ?
Je retourne à l’intérieur et me dirige dans la salle des doléances, là où mon père recevait les plaintes et où je les reçois à mon tour. C’est une de ces nombreuses cousines, pensant être plus importante que moi, persuadé qu’on doit lui témoigner le même respect qu’au chef de la famille, qui se présente devant moi visiblement outré par son attente et mon allure décontractée.
Avant même que je ne puisse émettre le moindre son, elle commence à se répandre en récriminations et protestations contre nos émissaires japonais. Comme si je pouvais savoir avec précision ce qu’ils font à toute heure du jour et de la nuit, alors que je suis ici à Florence. Elle affirme donc avec véhémence que son fils héritier, aussi charmant qu’elle, a été mal reçut là-bas et qu’en plus il y aurait des lycans considérant des vampires affiliés à nous comme leur parent. J’acquiesce bien sagement et docilement à ses revendications, même si j’en pense le contraire. Que son fils ne reçoive pas les même égards que moi est logique, et en ce qui concerne les lycans ma foi, cela m’informe juste que notre ligne de conduite est bien suivit. Néanmoins, plus pour retrouver la paix qu’autre chose, je lui fais une proposition alléchante.
« - Si je peux vous rassurer en me rendant sur place, constater les faits et agir en conséquence, je le ferai avec une grande affection envers vous. »
Elle affiche un grand sourire satisfait, me remercie pour ma diligence et quitte le Palazzo. Une fois seul, je retourne sur la terrasse, me ressers un verre et m’abandonne une nouvelle fois à la quiétude des lieux. Me voilà quitte pour faire un voyage à l’autre bout du monde, sachant que je ne vais sanctionner ni faire de reproche. A l’ère des messageries internet et de la connexion, je suis certain de trouver une autre raison à cette visite. Outre le fait que je suis intrigué par le peu de nouvelles en provenance de nos délégués sur place.
Pourtant, à mes yeux, rien ne presse mon départ bien au contraire. J’ai fort à faire ici et en Europe avant de m’occuper de personnes qui ne se font guère remarquer. Le moment opportun, j’aurais une bonne raison d’aller les voir. En attendant, je m’assois dans l’herbe fraîche, face à la fontaine dont les jets se nacres d’une couleur argent sous le dernier quartier de l’astre nocturne.
Aujourd’hui, Aéroport de Tokyo-Haneda, Japon
« Nous allons bientôt atterrir à l’aéroport de Tokyo-Haneda. Nous vous prions de bien vouloir regagner votre siège, d’attacher vos ceintures et de relever la tablette devant vous. Merci. »
Enfin arrivé. Je regarde par le hublot à ma droite et constate avec horreur qu’on est encore au-dessus de l’eau. On ne peut pas atterrir sur l’eau tout de même ? Je n’ai pas quitté Venise, ville au milieu de l’eau, dans un vol avec une escale pour amerrir au Japon ! On amorce pourtant la descente. Dois-je en conclure que l’eau m’aime tellement qu’elle m’attire ? Je veux juste de la terre ferme sous mes pieds. Heureusement que la ville de Nakanoto se trouve loin de la mer.
J’entre dans l’aéroport et me dirige vers le comptoir d’embarquement pour mon vol. Je valide mon billet en classe business bien que j’aurai pu le pendre en première. Cette dernière ne me ressemble pas. Joindre l’utile à l’agréable est bien la seule façon de faire dans ma position. Ce voyage au japon est fait pour étudier la culture et le volcan à proximité de Nakanoto, mais aussi pour rendre visite à la branche de la famille partie là-bas. Père leur avait demandé de le faire il y a longtemps, enfin de nous représenter sur place. Avant son décès prématuré et ma promesse.
Octobre 1815, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence
Je regarde mon père à travers le trou de la serrure de son bureau. Il semble soucieux comme jamais. J’entre doucement et je vais le voir. Comme souvent il me sourit, plus pour me rassurer, que parce qu’il va bien.
« - Père quelque chose vous tracasse ? Vous semblez manquer de sommeil.
- Ce n’est rien mon fils. Je manque en effet de sommeil, mais cela va passer. Il faut que nous parlions tous les deux, car je crains de ne pas être là pour guider tes premiers pas de chef de famille.
- Mais Père, vous avez encore de nombreuses années devant vous avant que je ne vous succède. Vous aurez tout le temps pour me guider ! »
Je lui souris mais rapidement je vois la gravité dans son regard. Il me prend sur ses genoux et me parle longuement de ce qu’il souhaite pour l’avenir de la famille. Je ne comprends pas tout, mais je le laisse faire. Ça semble important pour Père de me dire tout ça.
« - Ecoute-moi bien mon fils. Il y a longtemps, bien avant ta naissance j’ai fait de nombreuses erreurs. L’une d’entre elles va probablement me coûter la vie. Je le sens. Je dors mal, de mauvais rêves me hantent la nuit. Je ne me souviens pas totalement de leur sujet, mais suffisamment pour appréhender la journée suivante avec crainte. Je veux que tu me promettes que tu traiteras toujours tes alliés des autres grandes familles avec justesse et sans traitrise. Deviens quelqu’un sur qui on peut compter, qui est tolérant et meilleur que moi. Reste fidèle à toi-même avant tout. »
Je le regarde en penchant la tête sur le côté. Comment je peux faire une promesse ainsi ? J’suis trop petit pour ça !
« - Promets le moi ! »
Père vient de me crier dessus. Cette promesse semble très importante pour lui. Je le regarde un peu apeuré. Père me fait peur ainsi, ses yeux semblent lancer des éclairs. Je baisse les yeux et me mords la lèvre inférieure.
« - Oui père, je vous donne ma parole.
- Merci mon fils. »
Il m’embrasse la tête et me serre contre lui avec douceur pour me rassurer. Au bout d’un moment, il m’envoie étudier auprès de mon percepteur et me dit que demain on passera la nuit ensemble. Juste tous les deux. J’ai tellement hâte !
*****
Je me réveille et me prépare très vite, j’ai hâte d’aller rejoindre père ! En arrivant dans son bureau, je ne vois personne. Je commence donc à le chercher partout sans le trouver.
Finalement j’arrive dans la salle où père reçoit habituellement les invités et je vois toute la famille habillée en noir. Je m’approche de maman, qui me prend dans ses bras en pleurant, comme si quelque chose de grave venait d’arriver. Je réussi à voir au-dessus de l’épaule de maman et je vois une petite urne. Elle est sculptée finement avec tous les creux en or, il y a les armoirie de la famille sur le dessus et elle est scellée. Je regarde la plaque qu’un homme est en train de graver et là je comprends.
Je me mets à pleurer dans les bras de maman. Père est mort.
Aujourd’hui, Aeroporto di Venezia Marco Polo, Venise, Italie
Je m’installe sur le siège 3A dans la classe business de l’avion. Un siège confortable, une petite table juste assez grande pour poser un ordinateur portable avec un verre et une masse de papier à côté. Un vol de nuit, il n’y a rien de plus tranquille. Les humains s’installent pour dormir en attendant le décollage. Le décollage, le premier problème que je vais rencontrer. C’est l’inconvénient majeur de Venise, on a l’impression de décoller de l’eau. L’eau, ça aussi c’est un gros problème !
Juillet 1818, Calafuriao, Toscane, Italie
« Jeune homme, je vous prierai de ne pas aller trop loin. Vous courir après n’est vraiment qu’une perte de temps. »
Merci, trop aimable cher tuteur. Ce sont les vacances, pour une fois que je peux en profiter, je ne vais pas me gêner ! De plus on est à quoi ? Trois heures de marche du manoir, alors s’il faut je rentrerai seul, à pied et avant le lever du soleil.
Je m’éloigne donc rapidement de mon barbant, agaçant et tyrannique tuteur pour aller m’offrir un bain de mer à minuit plus que mérité. L’eau est fraîche, mais cela fait du bien en comparaison avec la chaleur de la nuit. Je commence à nager avec plaisir, sans prêter attention à ce qui peut m’entourer.
*****
Je crois que j’ai un problème. Il n’y a que de l’eau autour de moi. Où se trouve donc la terre ? Le rivage ? Un bout de rocher ? Je commence à avoir soif en plus.
« Il y a quelqu’un ? »
Personne. Le silence est ma seule réponse. Il va falloir que je continue de nager. Je regarde un instant les étoiles pour pouvoir me diriger et reprends ma nage. Le temps va être long je le sens. Surtout que mes muscles commencent à me tirer et je ne parle pas de ma soif qui ne va faire que grandir !
*****
Je n’en peux plus. Je vais finir par me noyer dans cet océan … je n’ai plus de force, j’ai terriblement soif aussi. Je me sens couler. Je ne veux pas mourir noyer ici ! Je tente de nager vers la surface avec le peu de force qu’il me reste mais je la vois continuer à s’éloigner. Ma vision se trouble peu à peu, je lâche prise. Je vais mourir ici … sans rien pouvoir y faire. Je sombre dans le néant.
*****
Ça me brûle … Pourquoi ai-je aussi … Chaud ? J’ouvre les yeux et je constate que je suis au milieu de l’océan ? Sur terre ? Non définitivement pas sur terre, il y a de l’eau partout autour de moi ou presque. J’approche ma main de l’eau et je la vois s’éloigner. L’eau ne devrait pas bouger à moins que … Je ne sois à l’origine de cet éloignement ! Vite il faut que je retourne sur terre avant que ça ne fonctionne plus, je refuse de me retrouver coincer au fond de l’eau ! C’est vraiment trop flippant !
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
On a enfin décollé. Les choses vont pouvoir aller mieux. Je regarde par le hublot afin de voir où nous sommes à peu près. Un sourire nait sur mon visage. Nous survolons le sujet de ma thèse de Vulcanologie, à savoir le Mont Amiata. Un magnifique volcan somme toute. Très pratique de maîtriser le feu et le magma pour étudier tous les aspects de ce volcan éteins à l’heure actuelle. Un chef d’œuvre de la nature.
Décembre 1823, Torre del Diamante Luna, propriété Di Altiero, Florence, Italie
« Vous n’écoutez aucunes de vos leçons ! Ce n’est pas ainsi que doit se comporter un Héritier de l’une des Sept Familles ! Je ne fais que perdre mon temps avec vous jeune effronté ! »
Je soupire. Mon précepteur ne fait que me répéter les mêmes choses à longueur de temps. Je ne suis pas effronté, juste curieux d’apprendre. Oui je suis un héritier et oui je dirigerai notre famille lorsque je serai majeur. Je dispose donc encore de deux ans pour profiter d’une paix et liberté relative, avant d’honorer ma parole donné à Père.
« -Vous perdez votre temps avec moi ? Dans ce cas cesser de me fliquer ! Laissez-moi vivre ma vie comme bon me semble à étudier ce qui me plait, plutôt que de me rabâcher à longueur de temps que je suis l'héritiers des Di Altiero !
- Vous le prenez donc ainsi ? Hors de ces murs, vous et votre fratrie n’êtes rien sans ma présence. Je suis votre précepteur et vous me devez le respect !
- Je ne donnerai pas mon respect à un Aîné qui n’en a que le nom ! Tant que vous n’aurez pas de respect envers ma fratrie et moi, je n’obéirai pas à vos ordres ! Si mon père était encore là, vous n’oseriez même pas vous adresser ainsi à chacun de nous ! »
Je viens de recevoir une gifle et je sens ma lèvre se fendre sous l’impact. Une énième gifle de sa part, comme à chaque fois que je lui fais remarquer qu’il n’agirait pas comme il le fait si mon père était encore parmi nous et ma mère non souffrante. Je le regarde avec dédains, il n’est rien qu’un simple précepteur temporairement gérant de notre fortune et la Famille, en attendant que je sois prêt à assumer ma charge.
J’aimerai qu’il brûle en Enfer, qu’il cesse enfin un peu de me prendre pour imbécile sans la moindre notion de la valeur des Sept Familles. Je m’approche de la cheminée en silence, afin de pouvoir voir l’état de ma joue et de ma lèvre dans le miroir juste au-dessus. Une nouvelle fois, il ne m’a pas loupé. Ce qu’il peut m’énerver !
« Arrêtez ça de suite ! »
Arrêter quoi dont ? Je n’ai rien fait. Je me tourne vers lui et constate qu’il a une partie du visage brûlé et qu’il se trouve au centre d’un feu clairement mortel. D’où vient-il ? Mon étonnement s’agrandit encore lorsque les flammes disparaissent d’elle-même, laissant mon précepteur en position fœtal sur le sol, tenant son visage dans ses mains. Est-ce moi qui ai fait ça ? Si c’est le cas, comment ?
Mon regard se pose d’instinct sur les flammes dans l’âtre. Je passe ma main sur elles et je ne ressens rien de plus qu’une agréable chaleur. En sortant ma main, je constate avec amusement que les flammes sont comme … greffées à ma peau et dansent dessus de manière sensuelle. Voilà une Maîtresse digne de ce nom !
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
On est maintenant beaucoup trop haut pour que je puisse distinguer un monument ou quoique ce soit d’autre hors de l’appareil. Quand je pense que je viens de quitter définitivement Venise et ses canaux. Qu’en un sens je te quitte, toi aussi ma Fleur de manière définitive. Irys si tu savais comme tu me manques. Le vide que tu as laissé en quittant ce monde est toujours présent et il ne s’effacera probablement jamais. T’avoir vengé ne m’a que légèrement apaisé mais j’ai beaucoup appris sur moi par la suite grâce à des moines bouddhistes du temple de Shao. Tu es gravée à jamais dans ma chair, dans mon esprit et dans mon cœur.
Avril 1828, Paris, France
« Votre prestation, Ma Dame, était magnifique. Si j’osais, je vous demanderai votre main sur le champ. »
Elle sourit et elle rougit. Peut-être ai-je été trop direct ? Mais elle est si belle, si douce et si généreuse. Son visage angélique s’accorde à merveille avec sa voix fluette, qui lorsqu’elle chante devient l’égal du chant du Rossignol. J’aime tellement l’écouter, l’admirer mais surtout pouvoir partager rien qu’un seul instant avec elle. Un simple de ses souris m’emplit de joie et de bonheur pour les jours à venir.
« -Vous me flattez trop mon ami. Je n’ai pas été si douée que cela ce soir sur scène.
-Ne vous sous-estimez pas Irys. Vous êtes la reine de l’Opéra et personne ce soir, à n’en pas douter, ne s’y est trompé ! »
Elle rit. Son rire comme une brise d’été est adorable. Je lui adresse un sourire et lui propose de la raccompagner chez elle. Elle accepte avec grâce et monte avec moi dans ma calèche. Le trajet me parait infiniment long et court à la fois. Mère me morigènera très probablement mais je ne peux pas vivre sans elle.
« Irys, ma Dame, j’étais on ne peut plus sérieux à la sortie de votre loge. Mon vœu le plus cher serait que vous acceptiez de m’épouser. Je suis prêt à tout pour vous, même vivre en haut d’une montagne ou sur une île déserte. Je demanderai votre main à votre Père aussi, parce que j’éprouve une grande estime envers celui qui m’a permis de vous découvrir et de tomber amoureux. »
Je la vois rougir encore plus que tout à l’heure. Je sais que c’est rapide, mais sa vie sera courte, elle est humaine. J’ai besoin de l’avoir à mes côtés, de pouvoir vivre avec elle et surtout de pouvoir l’aimer au grand jour sans me cacher.
« -Vous me touchez énormément mon cher Alessio. Je serai ravi et enchanter de pouvoir vivre avec vous pour toujours. Néanmoins, je connais votre peur de l’eau et ma famille habite à Venise.
-J’irai là-bas demander votre main à votre Père, et si c’est à Venise que vous souhaitez vous installer pour vivre pleinement avec moi. Ma foi, nous habiterons dans la Cité des Doges ! »
Je souris. Oui l’eau me terrifie depuis mes quinze ans mais pour toi Irys, je ferai n’importe quoi.
Août 1832, Palazzo della Luna, propriété Di Altiero, Venise, Italie
« Irys mon amour, je vais voir un confrère à l’Académie des Arts. Je rentrerai dans peu de temps. »
Je capture ses lèvres avec tendresse avec de caresser son ventre rebondi. Notre enfant sera bientôt là. Il me reste juste son berceau à monter et tout sera prêt pour son arrivé début février. Que j’ai hâte de voir ma famille s’agrandir !
*****
Je rentre et sens une très forte odeur de sang. La peur s’insinue en moi comme un poison lent et mortel. Je file dans le salon, endroit d’où me parvient l’odeur forte et sucrée.
« Irys ! »
Je me précipite vers elle. Elle saigne abondamment, elle arrive à peine à me parler. Je vois bien qu’elle a perdu notre enfant, un petit tas de cendre gît un peu plus loin. J’essaie tant bien que mal de stopper son hémorragie, d’en trouver l’origine. Il y a tellement de plaies profondes, que je n’arrive pas à distinguer celle qui doit être soignée en premier. J’essuie ses joues emplis de perles salées avant de constater que ce ne sont pas les siennes … mais les miennes.
« Je t’en prie me laisse pas ma Fleur … s’il te plait. »
Ma voix ressemble plus au murmure d’un supplicié qu’à sa véritable tonalité. Je suis en train de la perdre et je ne peux rien contre ça. Ses yeux me demandent de lui accorder une nouvelle vie. Une vie bien plus longue que celle d’un humain, une vie presque à l’égale de la mienne. Pour accéder à son souhait, je dois briser la promesse que je lui ai faite. Je me reprends un peu, caresse avec tendresse et douleur son visage.
« Ça va te piquer légèrement ma Fleur, murmurai-je.»
Elle m’accorde un léger sourire, même si il est douloureux. J’approche de son cou et la mords aussi délicatement que possible. Je me mordrai après et la ferai boire. Tout ira bien. Mes pupilles s’écarquillent à la première goutte de sang que j’avale et je vois … non je vis ce qui s’est passé.
Flash-Back
- Attention R:
- Une ombre noire passe devant la fenêtre du salon, donnant sur l’un des nombreux canaux de la ville de Venise. Une jeune femme enceinte, arborant une chevelure blond vénitien et un sourire joyeux, réalise une broderie dans les tons fuchsia tout en fredonnant une berceuse typiquement italienne. Les yeux, couleur rouge sang, de l’ombre brille un peu plus dans la nuit. Sa folie lui dicte d’entrer, d’aller s’amuser et surtout d’en profiter.
En silence, elle s’introduit par la fenêtre de la cuisine, restée entre ouverte à cause de la chaleur estivale. Sans un bruit, elle arrive rapidement dans le salon, se faufilant dans le dos de la jeune femme. En un éclair, aussi souple qu’un chat, elle agrippe sa proie et la balance contre un mur avec violence.
La jeune femme heurte dans un bruit sourd, le mur carmin de la pièce. Elle grimace de douleur et protège instinctivement de ses bras son ventre rebondi. L’individu se rue une nouvelle fois sur elle. Il la frappe avec toujours plus de violence, de hargne, dans une sorte de frénésie maladive. Lorsque sa victime de ne débat plus et qu’elle gémit faiblement, l’individu laisse échapper de ses lèvres entre-ouverte un rire inquiétant.
Il s’approche doucement, un sourire malsain plaqué sur le visage. Une fois proche de la jeune humaine, il lèche avec une lenteur extrême une coulure de sang sur sa joue. Après quoi, sans raison logique juste lié à une pulsion dans son esprit malade, il arrache la jupe et le dessous protégeant l’intimité de la future mère. D’un geste habille, il défait son pantalon et la pénètre avec rudesse, se moquant totalement de la douleur qu’il provoque à cet instant. Sa folie ne lui fait voir que son plaisir et son envie.
Elle ne peut se défendre et le repousser comme elle le voudrait. Elle pleure. Ses larmes sont des larmes de honte, de dégoût mais aussi de peur. Elle a mal, notamment au niveau de son ventre. Son bébé. Le fruit de son amour est probablement en danger. Pourquoi elle ? Pourquoi cette nuit alors que son mari est parti ? Aucune réponse ne lui vient. Soudain elle sent qu’il se libère en elle dans un râle guttural. Elle aperçoit ses canines développées et pointues à l’extrême. L’évidence s’impose dans son esprit : Vampire.
Ce dernier, légèrement soulagé, se met à lui lacérer le ventre puis ses membres et enfin sa poitrine. Une fois fait, il la retourne avec la même violence qui le caractérise et la prend par derrière sans la moindre préparation. Les sanglots qui secouent par moment sa victime ne font que l’exciter d’avantage, engendrant de sa part des mouvements toujours plus violents et saccadés. Il se déverse une nouvelle fois en elle avant de la battre avec hargne, provoquant une sortie prématurée de l’enfant. Les cris qu’il lâche au moment où il respire le surprennent, il arrête tout mouvement.
Le vampire malade attrape le petit être avec une lueur de folie furieuse dans ses yeux. L’enfant est un garçon et un vampire, ses canines le prouvent. Sans le moindre état d’âme, l’adulte mord le bébé dans le cou, déchiquetant l’aorte, avant de le lancer plus loin comme un vulgaire déchet. La femme hurle sa douleur de perdre ainsi son enfant, le fruit de son amour avec son époux. Son tortionnaire profite de son cri de désespoir pour enfourner sa queue dans sa bouche. Il lui fait faire des mouvements de va et vient avec sa tête de plus en plus rapide, jusqu’à ce qu’il répande dans la cavité buccale.
Elle commence par avoir un haut le cœur et tenter de cracher ce liquide visqueux de sa bouche, mais il la force à tout avaler. Le vampire rit de sa proie, qu’il regarde comme une chose abjecte et déchue. Les coups pleuvent une nouvelle fois sur elle, la rapprochant un peu plus à chaque fois d’une morte quasi certaine. A nouveau, il la prend sans douceur et la mord avec sauvagerie afin de se nourrir.
Lorsqu’il se retire enfin d’elle, l’ayant souillé une fois de plus, il fuit en brisant l’une des fenêtres du salon, la laissant au milieu de ce dernier. Elle tourne avec peine la tête vers ce qui aurait pu être son enfant, mais qui n’est plus qu’un petit tas de cendre. Les larmes, de douleur, peines et regrets, ravagent un peu plus son visage autrefois doux et avenant.
On peut entendre la porte s’ouvrir doucement, presque avec paresse. Puis rapidement, un homme entre dans le salon, la peur se lisant dans son regard.
Je reprends pied avec la réalité et porte mon regard sur le visage encore plus pâle d’Irys. Je me mords rapidement le poignet, entaillant ainsi l’une des veines passant là. Je saigne doucement à mon tour maintenant. Je porte mon poignet meurtrie à ses lèvres pour qu’elle boive mon sang.
« Bois Irys, je t’en prie, c’est ta seule chance pour rester en vie. Pitié. »
Elle n’y arrive pas. Elle me regarde, avec les yeux pleins d’excuses et de larmes. Je sais … elle sait que je ne pourrai pas la sauver malgré tous mes efforts. Je la vois esquisser un léger sourire.
« Je t’aime Alessio, murmure-t-elle. »
Elle ferme les yeux. Je la supplie de les rouvrir, de rester avec moi mais … rien ne se passe. Irys est partie là où je ne peux la suivre. J’hurle mon désespoir dans le salon, la serrant contre moi et la berçant. Mon cœur me fait tellement mal, j’aimerai l’arracher pour ne plus rien sentir.
*****
La nuit est passée et le jour se lève. Je la tiens toujours contre moi, son visage contre mon torse. Je ne pleure plus, je ne l’ai que trop fait. J’embrasse doucement son front, je sais que je suis l’unique responsable de sa mort. Cette vision … ce cauchemar éveillé m’a empêché de lui faire boire mon sang à temps.
« Je te promets Irys que je te vengerai. Je vais traquer ce vampire et lui donner un avant-goût de l’Enfer. »
*****
Janvier 1882, quelque part en Europe
Cinquante ans de traques, de recherches et d’entrainement pour quoi ? Tomber sur trois humains. Trois stupides et insignifiants hunters entre ma proie et moi.
Un sourire mauvais naît sur mes lèvres. Un jeu d’enfant de me débarrasser d’eux. Peut-être éviterais-je de les tuer s’ils me laissent ce level E, sans rien exiger. Je vois à leurs regards qu’ils sont en train de me jauger, qu’ils tentent de savoir quel est mon level afin de pouvoir prendre la mesure du danger qui pèse sur eux à cet instant.
« C’est notre travail, Vampire. Rentrez chez vous. »
Erreur. C’est ma proie.
« -Laissez nous nous en occuper. Il doit être éliminé comme il se doit.
-C’est ma traque ! Mon gibier ! Ecartez-vous de mon chemin ou vous aurez le même sort que celui que je lui réserve. »
Un blanc. Je m’en doutais, ils hésitent. J’entrouvre mes lèvres afin de laisser apparaître mes canines. J’ai soif de vengeance, j’ai passé plus de temps que ces trois-là sur cette traque. Il faut dire que ce bougre de level E a visiblement gardé un minimum de lucidité pour se cacher.
Les hunters ont finalement pris l’option de m’attaquer, probablement pour me mettre hors d’état de nuire. Ils n’ont aucune idée de qui je suis donc. Ils veulent jouer et bien nous allons jouer. Après cher level E, nous nous amuserons ensemble et tu souffriras, autant que ma Fleur, plus même et tu iras pourrir en Enfer.
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Je soupire. Les mauvais souvenirs remontent parfois. Le temps les a légèrement adoucit, mais sans pour autant gommer leur douleur. Irys, ma Fleur, me manque toujours. Ce sera probablement toujours le cas en un sens. Ce qui est le contraire pour mon précepteur, dont la mise en urne était une énorme blague. Plus de 100 ans déjà qu’il a été enterré et autant de temps que je n’ai pas vu le reste de ma fratrie. Le temps passe définitivement trop rapidement.
Mai 1911, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence, Italie
J’arrive en dernier pour la mise en urne de mon précepteur tyrannique. J’observe alors les membres présents. Tous des hypocrites, qui ne sont là que pour tromper le monde, en affirmant que ce pauvre aîné leur manquera. Ce n’est pas mon cas, qu’il pourrisse en Enfer. Je n’aime pas les mises en urnes, de plus pour nous à quoi cela sert-il ? A l’état de cendre, autant nous disperser sous le regard lunaire afin que l’on profite une dernière fois de sa lumière.
Une vampire m’alpage au détour du buffet. Qui est-ce déjà ? Je n’en ai pas la moindre idée. Revoir mon trombinoscope des membres de la famille serait une bonne chose. J’aperçois de loin un membre de ma fratrie avant qu’il ne disparaisse de mon champ de vision. Je lâche un soupire.
Qu’est-ce qu’on me veut ? Ah oui les affaires de la famille. Encore et toujours la même rengaine, comme si je ne pouvais rien avoir d’autre dans ma vie que cette occupation. Il faudrait vraiment qu’ils se mettent dans la tête, que je ne me résume pas à être le chef de cette famille. Mon attention, bien que très limitée, se reporte sur la femme qui m’a happé un peu plus tôt. De quoi diable me parle-t-elle ? Je ne comprends vraiment pas. Il faut dire que je n’ai aucun intérêt pour cette réunion de « famille ».
J’observe un peu distraitement les autres invités de cet évènement, oh combien tragique !, qu’est le décès du précepteur du chef de famille. Tous me donnent l’impression de jouer un rôle, avec plus ou moins de talent. J’essaie de repérer ma fratrie perdu au milieu de ce flot. Mon regard accroche alors ma grand-mère. La Vénérable comme on l’appelle dans la famille. Je vois dans son regard, qu’elle partage mon avis sur mon précepteur et sur qui il était réellement. J’éprouve une sorte de remords de l’avoir laissé, à son âge, gérer tous les problèmes de la famille pendant que je me remettais péniblement du décès de mon épouse. Il est grand temps que je reprenne ma place et que je m’acquitte de mes devoirs envers ma famille. Suivre toutes les affaires de loin et n’intervenir que lorsqu’il n’y a pas d’autre choix n’est plus une option.
On s’enlace rapidement, pour se dire au revoir. Entre nous les mots sont la plus part du temps superflu malgré notre éloignement géographique.
« J’ignore quand nous nous reverrons grand-mère. Je pars demain pour la Torre pour faire ce que je dois. Prends soin de toi surtout. »
Elle acquiesce sobrement en me précisant qu’elle va en Suisse. Elle ajoute qu’il parait que le climat y est tout aussi agréable que dans notre bonne vieille ville de Florence. Comme d’habitude nous communiquerons par courrier délivré par des pigeons. Elle me sourit et me souhaite « buena fortuna » pour faire face aux requins que représentent les affaires de la famille. Je la remercie en lui rendant son sourire. Après quoi, elle quitte cette farce sans le moindre regard en arrière. Après un dernier coup d’œil sur les invités, je suis son exemple et quitte la réception.
Il est grand temps de rejoindre mon bureau et de me rafraichir la mémoire sur les dossiers et tractations en cours.
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Quand j’y repense, je n’ai pas revu la Vénérable depuis ce simulacre de peine. Je n’ai pas eu tellement le temps non plus à me consacrer. Décidément être chef de famille est loin d’être de tout repos, j’ai appris à comprendre la fatigue que mon père pouvait éprouver quand j’étais enfant. Néanmoins, force est de constater que les différentes familles sont beaucoup moins véhémente depuis la dernière grosse affaire qui nous a tous occupé : l’affaire des Lycans.
Mars 1956, Torre del Diamante Luna, propriété Di Altiero, Florence, Italie
De la paperasse, encore de la paperasse et toujours de la paperasse. Je soupire, enfermé dans mon bureau depuis près de trois nuits pour traiter les affaires courantes. Pourquoi diable autant de gens se plaignent ou requièrent quelque chose de moi ? Je n’ai pas que ça à faire, il y a une réunion des sept familles vampiriques bientôt et il serait de bon ton que je la prépare un peu.
Je lève le nez de mes papiers pour regarder la lune, pleine et forte, au-dessus de cette bonne vieille Florence. Je pourrai l’observer durant des heures si j’en avais l’occasion et surtout le temps !
J’entends la porte du bureau s’ouvrir à la volé signe que Sergio, mon bras droit et mon plus fidèle ami, m’apporte une information très importante ou urgente et donc hautement ennuyeuse pour moi.
« - Alessio, on a un énorme problème !
- Un seul ? Alors tout va bien.
- Arrête de tout prendre à la légère. Cette affaire est prioritaire sur toutes les autres et va te demander ta pleine attention.
- C’est aussi catastrophique que ça ? Qui dans notre famille a fait une connerie plus énorme que toutes les miennes ?
- Notre famille n’est pas en cause. »[/color]
Je me tourne vers lui alors qu’il garde le silence. Nous ne sommes pas en cause et je dois faire passer cet évènement avant tout ce que j’ai déjà en cours ? Je suis sceptique. Je retourne à mon bureau et lui fais signe de s’assoir face à moi. Il me donne alors les documents qu’il a apportés et j’y jette un coup d’œil. Un mot se grave immédiatement dans mes rétines : Lycan.
« - Explique-moi de quoi il retourne pendant que je prends connaissance de tous ces documents. »
Ma phrase est directe et Sergio acquiesce à mon ordre. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
« - De ce qui se dit certaines familles se seraient alliées pour créer une race, les lycans, sortent d’hybrides entre humain, vampire et loup. Les expérimentations ont connus de nombreux échecs au départ, mais aucun ne les a découragés dans leur entreprise. Voilà tu en sais maintenant autant que moi Alessio. »
Je conserve le silence. Son récit était long, mais très clair. En effet, nous avons un problème et pas seulement ma famille, mais toutes les familles vampiriques. En revanche, la position que nous occupons est relativement confortable. Je sais que les Di Altiero n’ont pas pris part à tout ça, et pour cause tout a débuté après ma majorité.
Je m’appuis un peu plus contre le dossier de mon fauteuil. Au vu de la situation décrite dans ces documents, il va être nécessaire, si ce n’est absolument obligé, de définir un positionnement clair de la famille vis-à-vis des Lycans. Choix qui ne plaira forcément pas à tout le monde, mais qui devra être suivit partout, y compris dans les pays les plus éloignés. Je me masse les tempes. Cette histoire est d’une complexité sans précédent, du moins depuis que je gère la famille.
« - Que vas-tu faire Alessio ? De ce qui se dit, certaines familles les rejettent … la majorité d’entre elles en fait.
- Je ne sais pas Sergio. Il faut que j’y réfléchisse avec attention comme tu l’as souligné. Cette décision sera lourde de conséquence pour le futur. Outre le fait que je la ferai respecter ici, il est important que je m’assure qu’elle le soit aussi chez tous nos membres. Qu’ils soient Di Altiero de naissance, ou branches parallèle voir même autre famille nous ayant juré allégeance.
- Je comprends. Que puis-je pour t’aider ?
- Fait en sorte que je sois tranquille. Je ne reçois personne, peu importe la raison invoquée. Reporte, si possible, le bal que nous devions donner. Dès que j’aurai défini la ligne de conduite que nous devons adopter je te le dirai. »
Je lui souris et il en fait de même. Je sais qu’il fera au mieux pour me permettre d’avoir le temps dont j’ai besoin pour bien analyser la situation et les conséquences de mon choix pour la famille. Il sort de mon bureau, me laissant en tête à tête avec ma vieille amie la lune.
*****
« - Ta décision est prise alors ? Les Di Altiero seront pour ou contre les lycans ?
- Nous seront neutres.
- Neutres ? »
Je vois à son expression et au ton de sa voix que mon choix le surprend au plus point.
« - Les lycans n’ont rien fait contre notre famille et nous n’avons rien fait contre eux non plus.
- Mais tu te dois de prendre partis pour l’un des deux camps !
- Mon seul devoir est de préserver les Di Altiero, de protéger nos intérêts et d’agir en conséquence pour ne pas nous porter préjudice dans un futur plus ou moins lointain.
- Et comment penses-tu que les autres familles vont interpréter ton refus de les soutenir ?
- Comme elles l’ont fait depuis que je suis le chef de cette famille. Avec respect. Sergio tu dois comprendre que j’ai une promesse de longue date à honorer. J’ai donné ma parole de devenir quelqu’un sur qui l’on peut compter, juste vis-à-vis de mes alliés comme de mes ennemis, d’être tolérant envers les autres et de rester moi-même. C’est de cette façon que malgré mon jeune âge, je suis respecté au sein de notre famille, mais aussi que j’ai le respect de mes homologues. Mon choix est sans appel, les Di Altiero seront neutres vis-à-vis de Lycans. Nous ne serons ni pour ni contre eux, en fonction des situations nous aviserons en tenant compte de tous les faits pour choisir notre conduite. »
Un long silence s’abat dans mon bureau. Mon ami le plus fidèle me regarde sans ciller, assimilant certainement mes paroles et surtout mon choix. Puis je vois fleurir un sourire sur ses lèvres, il me comprend et accepte cette orientation.
« - Parfait Alessio. Tu as raison, nous ne sommes pas impliqué dans cette affaire, garder notre neutralité est primordiale et logique. Je m’occupe de faire savoir notre ligne de conduite vis-à-vis de cette affaire à nos représentants à l’étranger, je te laisse le faire savoir à la branche principale ! »
Et le voilà quittant mon bureau tout content de lui. Pourquoi me laisse-t-il les pires à informer ?
Aujourd’hui, Avion en direction de Nakanoto
Quelle sale histoire … Beaucoup de Lycans ont perdu la vie, juste parce qu’ils ont finalement réussi à exister. Notre position n’est pas toujours des plus confortables, être neutre sur de tel dossier peut être dangereux mais c’est ce qui nous fallait. Au moins, cette nouvelle race ne souhaite pas d’emblée l’annihilation complète et définitive de ma famille.
J’espère que mes consignes ont été suivit même à l’autre bout du monde, notamment au Japon où la famille est représentée. Je sais qu’il y a une forte communauté de Lycans là-bas d’après nos informations. Si elles ne l’ont pas été, je préfère ne pas imaginer ni même penser au guêpier dans lequel je vais me fourrer avec tant d’empressement. De toute façon, la priorité va être de voir l’état de cette délégation qui ne nous informe que très peu sur son évolution et nos intérêts.
Juillet 2013, Palazzo Crepuscolare, propriété Di Altiero, campagne de Florence, Italie
Je profite, sur la terrasse donnant sur le magnifique jardin, de cette belle soirée d’été, où le vent tiède apporte avec paresse les effluves fleurit. Ma vieille amie, présente dans son dernier quartier, inonde de clarté ce bout de verdure. Je sirote un verre de sang frais, en observant ce spectacle nocturne, bénéficiant d’un de ces très rares moments de paix, où tout le monde semble m’avoir oublié. Cependant, je perçois une présence derrière moi, l’instant magique de détente et félicité en solitaire vient de se terminer.
« - Oui ? »
C’est le majordome du Palazzo qui me signale, à demi-mot, qu’un membre de la famille réclame toute mon attention et ce de manière urgente. J’acquiesce d’un signe de tête, et il se retire à l’intérieur. Ne puis-je donc jamais avoir du temps pour moi ?
Je retourne à l’intérieur et me dirige dans la salle des doléances, là où mon père recevait les plaintes et où je les reçois à mon tour. C’est une de ces nombreuses cousines, pensant être plus importante que moi, persuadé qu’on doit lui témoigner le même respect qu’au chef de la famille, qui se présente devant moi visiblement outré par son attente et mon allure décontractée.
Avant même que je ne puisse émettre le moindre son, elle commence à se répandre en récriminations et protestations contre nos émissaires japonais. Comme si je pouvais savoir avec précision ce qu’ils font à toute heure du jour et de la nuit, alors que je suis ici à Florence. Elle affirme donc avec véhémence que son fils héritier, aussi charmant qu’elle, a été mal reçut là-bas et qu’en plus il y aurait des lycans considérant des vampires affiliés à nous comme leur parent. J’acquiesce bien sagement et docilement à ses revendications, même si j’en pense le contraire. Que son fils ne reçoive pas les même égards que moi est logique, et en ce qui concerne les lycans ma foi, cela m’informe juste que notre ligne de conduite est bien suivit. Néanmoins, plus pour retrouver la paix qu’autre chose, je lui fais une proposition alléchante.
« - Si je peux vous rassurer en me rendant sur place, constater les faits et agir en conséquence, je le ferai avec une grande affection envers vous. »
Elle affiche un grand sourire satisfait, me remercie pour ma diligence et quitte le Palazzo. Une fois seul, je retourne sur la terrasse, me ressers un verre et m’abandonne une nouvelle fois à la quiétude des lieux. Me voilà quitte pour faire un voyage à l’autre bout du monde, sachant que je ne vais sanctionner ni faire de reproche. A l’ère des messageries internet et de la connexion, je suis certain de trouver une autre raison à cette visite. Outre le fait que je suis intrigué par le peu de nouvelles en provenance de nos délégués sur place.
Pourtant, à mes yeux, rien ne presse mon départ bien au contraire. J’ai fort à faire ici et en Europe avant de m’occuper de personnes qui ne se font guère remarquer. Le moment opportun, j’aurais une bonne raison d’aller les voir. En attendant, je m’assois dans l’herbe fraîche, face à la fontaine dont les jets se nacres d’une couleur argent sous le dernier quartier de l’astre nocturne.
Aujourd’hui, Aéroport de Tokyo-Haneda, Japon
« Nous allons bientôt atterrir à l’aéroport de Tokyo-Haneda. Nous vous prions de bien vouloir regagner votre siège, d’attacher vos ceintures et de relever la tablette devant vous. Merci. »
Enfin arrivé. Je regarde par le hublot à ma droite et constate avec horreur qu’on est encore au-dessus de l’eau. On ne peut pas atterrir sur l’eau tout de même ? Je n’ai pas quitté Venise, ville au milieu de l’eau, dans un vol avec une escale pour amerrir au Japon ! On amorce pourtant la descente. Dois-je en conclure que l’eau m’aime tellement qu’elle m’attire ? Je veux juste de la terre ferme sous mes pieds. Heureusement que la ville de Nakanoto se trouve loin de la mer.
Et toi, mon enfant ?
« Petite citation »
Je suis... |
© Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Lun 7 Avr 2014 - 19:25
Plop, remontage de fiche ♥
Où que ça en est ?
Mia Luna Ogawa#90919#90919#90919#90919#90919#90919#90919
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Lun 7 Avr 2014 - 19:28
béh quand même !
*saute au cou d'Alessio* bienvenuuuue ♥ *depuis le temps qu'elle attendait pour le dire D:*
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- Lycan, and proud:
What is your lie ?
♥ DC de Raph' ♥
Alessio O. Di Altiero#90921#90921#90921#90921#90921#90921#90921
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Lun 7 Avr 2014 - 19:38
Où est-ce qu'on en est ?
Ça avance doucement compte tenue de la tonne de boulot à faire d'ici la fin de la semaine. Je pense au moins poster le caractère d'ici vendredi avec l'amélioration du physique.
Pour l'histoire, j'attends un dernier détail de Sera pour pouvoir tout organiser et après elle sera postée dans la foulée.
Donc on va dire une fiche (enfin) fini d'ici le 14-15 avril normalement.
Ça avance doucement compte tenue de la tonne de boulot à faire d'ici la fin de la semaine. Je pense au moins poster le caractère d'ici vendredi avec l'amélioration du physique.
Pour l'histoire, j'attends un dernier détail de Sera pour pouvoir tout organiser et après elle sera postée dans la foulée.
Donc on va dire une fiche (enfin) fini d'ici le 14-15 avril normalement.
Invité
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Lun 7 Avr 2014 - 22:29
Okay !
PNJ#91118#91118#91118
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Sam 19 Avr 2014 - 20:24
Délai
« ... »
Maintenant que le règlement est mis en vigueur, ça va être le moment de se bouger au portillon !
Cela fait un mois jour pour jour que la fiche a été entamée, nous vous laissons une semaine de plus pour terminer votre fiche ! Soit le 26 Avril prochain !
Si jamais vous avez besoin d'un délai supplémentaire, n'hésitez pas à nous en faire part !
Au delà de la date donnée, si nous n'avons pas de nouvelle, votre compte sera supprimé !
En vous remerciant, bon courage !
PNJ Staff
Alessio O. Di Altiero#91215#91215#91215#91215#91215#91215#91215
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Ven 25 Avr 2014 - 13:38
Voilà voilà !
Fiche terminée dans son intégralité.
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Invité
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Ven 25 Avr 2014 - 19:24
Je ne vois rien a redire à tout cela !
Je te valide donc, bon jeu parmi nous Alessio !
Je te valide donc, bon jeu parmi nous Alessio !
Validation
« Heyyy Macarenaaaa ! »
Bienvenue Officiellement parmi nous !
Message bateau oui ! Mais un message qui nous permet de donner les liens utiles après la validation !
Validation faites, il reste donc à faire ceci :
→ Réserver son avatar
→ Référencer son Métier (Sauf Étudiants, à moins que vous ayez un métier à mi-temps)
→ Référencer ses/son pouvoir (Pour les vampires)
→ Faire sa fiche de Relation (et/ou une demande de rp !)
→ Intervenir dans Flood ! Ou sur la Tchat Box ! On ne mord pas ~Enjoy !
Invité
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Ven 25 Avr 2014 - 19:32
Soit le Bienvenue ^^
Alessio O. Di Altiero#91218#91218#91218#91218#91218#91218#91218
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Ven 25 Avr 2014 - 20:33
Merci Soah et Gold =)
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