[EVENT] Prenons les choses en main {Mia, Daisuke & Anzu} (25/04/2018)

La réaction de sa collègue ne se fit pas prier lors qu'elle confia vouloir tenter le coup également pour intégrer l'Ordre des Chevaliers. Elle ne manqua pas de lui lancer un regard atterré. La Lycane resta de marbre. Qu'est ce qu'on y pouvait après tout ? Anzu avait toujours eu affaire à des personnes de cette trempe. Ca ne servait à rien de leur expliquer les choses, ils étaient bornés. Ce type de comportement était donc prévisible concernant Mia, elle ne faisait pas exception à la règle. Dans le fond, elle savait que ce n'était pas une méchante personne, loin de là, seulement à cheval sur ses principes. Ou plutôt, à cheval sur de vieilles rancoeurs que tout le monde semble vouloir à tout prix entretenir afin de maintenir cette « normalité » morbide. Comment pouvait-elle lui en vouloir ? Anzu n'avait rien à répondre. C'était comme ça, de toute façon. Non ce qui la dérangeait, c'était son comportement.

- « … jouer les héros... »


Elle se prenait pour qui ? Pas rien, dans tous les cas. Elle la percevait clairement comme une abrutie qui sort du terrier et peinait complètement à le dissimuler. Pas que cela ne l'atteigne d'une façon ou d'une autre, elle avait l'habitude qu'on la remette sans cesse en question. Les gens, toutes races confondues, avaient au moins TOUS un point commun quoiqu'on en dise : mépriser la différence, sans chercher à comprendre. Et quand on se basait sur ce point, cela les rendait tous terriblement similaires, que cela plaise ou non. Non, le plus embêtant, c'était de voir ce Lycan faire sa crise, plutôt que de se poser et réfléchir deux minutes. Fatiguant à souhait. Jouer les héros ? Si elle prenait cette décision, c'était prioritairement pour glaner des informations par rapport à l'enquête. Ce n'était pas une balade de santé, même pas pour elle, quand bien même son but se rapprochait intimement de la doctrine que ces chevaliers semblaient prôner en apparence. S'ils avaient une chance de rentrer dans leur rang, autant la saisir. Cela ne les empêcherait pas pour autant de continuer à enquêter. Son regard s'assombrit. Les gens comme ça l'agaçait très nettement, mais elle décida de laisser tomber. Elle n'avait déjà pas l'habitude de fréquenter des individus en tant que tels, elle ne voudrait pas accidentellement déclencher une guerre dans cet établissement pour un concours d'opinion. En plus, ça aurait été complètement infructueux. Elle lui faisait penser légèrement à son père. Têtue, impulsive et fatigante, mais pas mauvaise pour un sous.

Tandis qu'elle était occupée à blasphémer dans son dos, la louve entreprit de coucher son nom, son prénom, sa date de naissance, sa race, comme demandé sur le formulaire tendu par l'hôtesse. Antécédent sportif ? Elle avait l'impression que même la question la sous-estimait. Cela la fit sourire en coin. Elle laissa ça et là quelques informations. Elle acheva alors sa phrase et tendit le papier à la dame. Elle se retourna ensuite et vit Ogawa écrire rageusement sur un bout de papier avant de filer comme une flèche. Décidément.

Et ce fut avec une once de surprise qu'elle constata que l'omega lui fit part de son avis avec une mine déconfite au sujet de la tornade qui venait de tracer sa route tout en lui tendant le papier trituré de l'autre lycan. Elle remarqua également la tristesse qui semblait emprunter sa voix quand il lui confia ses craintes par rapport à son clan. Il était inquiet et elle compatissait dans un silence. Cependant Anzu pensa qu'il était tout de même insolent de prononcer de telles paroles devant elle concernant la louve, surtout de la part d'un petit rang qu'il avait l'air d'avoir oublié à ce moment-là.

Elle lui en aurait bien fait la remarque mais préférait s’abstenir. Ce n'était pas à elle de le corriger. Au fond, il n'avait pas vraiment tort. Daisuke s'en alla alors à son tour, plus déterminé que jamais tout en lui signifiant qu'il serait joignable au besoin. Elle lui adressa un signe de tête en retour et le regarda partir.

Bon... Elle n'avait plus rien à faire ici... Cette collaboration risquait de s'avérer plus complexe que prévue. A son tour, elle prit congé des lieux, et s'alluma une cigarette pour réfléchir tout en flânant dans les rues alentours.