Les choses sérieuses [PV Anzu] (30/05/2018]

Anzu avait dû batailler pour pouvoir s'absenter de nouveau. En effet, une des ses salariés était tombée malade et de son côté, son premier entraînement Kobayashi-san avait lieu aujourd'hui. Elle n'avait pas pu se permettre de son côté de refuser mais les autres ne l'entendaient pas de cette oreille. En effet, en effectif réduit, la charge de travail augmentait bien qu'il n'eut jamais vraiment de monde en semaine. Elle s'était donc chargée de les mettre rapidement à leur place, leur rappelant que c'était elle qui tirait les rennes, sans omettre d'appuyer sur sa bonté lorsque l'un d'eux avait besoin d'une plage libre, qu'elle acceptait sans rechigner. Ces humains alors, vous leur donnez une main, ils vous prennent un bras.

Elle songea alors rapidement à devoir embaucher quelqu'un d'autre car avec toutes ces affaires, elle n'aurait plus le temps de veiller à la bonne posture de la pharmacie. Pas qu'elle veuille se décharger de son travail parce que malgré tout, c'était quelque chose qu'elle appréciait mais dans le cas présent, il faudra procéder autrement jusqu'à ce que les choses se tassent. Et ça ne serait pas demain la veille.

Après avoir raccroché, non sans un certain agacement, elle enfila une tenue adéquate pour le programme qui se profilait à l'horizon. A savoir, son premier cours en tant qu'hunter. Et son esprit n'avait clairement pas le temps de s'embrouiller pour des futilités. Elle se dirigea alors vers le bâtiment qui sera dorénavant comme un deuxième foyer, avec une hâte bien perceptible. Elle était bien curieuse de ce qu'il lui réservait.

Elle franchit alors les différentes portes pour arriver aux vestiaires puis y déposer ses affaires. Chemin qu'elle avait déjà emprunté quelques jours avant. Puis la jeune femme arriva dans la salle d’entraînement, toujours rempli de tatamis pour son plus grand bonheur.

Cependant, elle ne s'attendait pas à ce qu'il y ait déjà du monde sur scène. Trois autres personnes étaient également ici, pendant que Kobayashi-san faisait des figures sur la grande poutre. L'un des membres avertit son homologue de sa venue dès qu'il la remarqua. Anzu afficha donc son visage d'un flegme royal comme à son habitude et avança de quelques pas pour arriver à celui lui annoncerait la couleur de ce qu'elle attendait. Et comme toujours, sa simple présence ne manquait pas d'écarter les individus. Un petit « tch » méprisant s'éclipsa de sa bouche. A vrai dire, ça avait été plus fort qu'elle. Mais l'alpha essuya bien vite leur présence de son environnement pour se concentrer uniquement sur son professeur.

-Bonjour Kobayashi-san.

Celui-ci sauta de la poutre pour venir directement à elle tout en se courbant, en signe de bienvenue et de respect. Elle l'imita par la suite et profita nettement de la vue que son torse lui offrait. Un petit sourire en coin passa un furtivement dans le coin de bouche tandis qu'elle était toujours abaissée, avant de se redresser pour lui faire face. Alors monsieur aimait les tatouages ? Elle se demandait bien quelle signification particulière ils avaient pour lui. Mais trêve de distraction, il était temps de passer aux choses sérieuses. Il lui présenta en partie le matériel disponible bien qu'elle doutait que ce genre de choses pouvait lui être utiles.

La jeune femme craignait néanmoins de lui briser un os, même s'il lui avait rappelé de faire expressément attention quant à sa nature et la sienne opposée. Certes, Anzu n'abuserait pas de son potentiel mais emportée dans le mouvement, elle ne garantissait pas l'absence de bleus, au mieux, en tout cas. Elle inspira un coup tout en affichant un air déterminé.

-Quand vous voulez !

Les spectateurs auraient tout intérêt à reculer davantage tout de même.

Anzu n'avait jamais eu vraiment l'occasion de se battre, si ce n'est les entraînements corsés de son père. Ce qui en soi, n'était pas un duel en temps réel, seulement une façon de pouvoir honorer son statut de lycane alpha tout en apprenant à se battre. Néanmoins, son père avait fait le nécessaire pour développer sa force, ses réflexes et sa souplesse s'accoutrant dans le rôle d'ennemi qu'elle devait expédier. Tout se passait avec des rires et des éloges mais aussi avec un certain sérieux à ne pas négliger. Un jour viendrait où elle serait amenée diriger une meute digne de ce nom, digne de son nom, et il l'avait préparé dans ce but. C'était aujourd'hui d'ailleurs le cas, par la naissance soudaine d'une amitié spéciale qu'elle avait entrepris d'accepter avec les Ôkamiro. Son souhait avait donc été plus ou moins exaucé.

Mais par ce biais, il l'avait aussi confronté à une situation cruelle où il l'avait forcé à éradiquer un groupe de vampires innocents, afin de l'initier jusqu'au bout sur le chemin qui lui semblait le plus logique à emprunter. Mais elle avait refusé. La jeune fille à cet époque s'était dressée contre son autorité, quitte à en subir les foudres. A partir de ce moment là, les choses n'avaient plus été plus les mêmes, ou en tout cas, pas dans ce même climat de partage et de confiance qu'entretient un père avec sa fille, ou inversement. Les jeux de musculature n'en étaient plus véritablement. A partir de cet instant, son apprentissage s'était forgé dans une ambiance de rivalité exacerbée entre deux mentalités totalement dissociées. Ils se toisaient l'un et l'autre pour se mesurer à des performances qui ne visaient qu'à écraser, pour se faire entendre, pour marquer sa griffe sur l'opinion de l'autre. Les actions étaient plus violentes et les grognement pourfendaient l'air dans une menace évidente. Les confrontations caractérielles et idéologiques se fracassaient tel un tonnerre battant la surface de la Terre. A partir de ce moment là, les rancunes et les rancœurs grandissaient. La honte pour sa fille et le mépris pour son père, étaient les armes qui animaient leur dualité, pour toujours mieux blesser et prendre le dessus.

C'est à partir de ce moment là, que la mise en situation réelle dans le combat avait débuté pour Anzu. Et il continuait, chacun posé sur les extrémités de leur divergence. La seule chose qui avait changé depuis lors, était la résignation de son paternel lorsque sa mère disparut de leur vie respective. Mais ça n'avait jamais suffi à les lier, bien au contraire.

La lycane prit une profonde inspiration. Il y avait bien l'altercation avec cet infecté également, mais là encore, sa forme lycane suprême l'avait emporté sur son adversaire.

La différence aujourd'hui, c'est qu'elle devait apprendre à résister sur ses positions sous sa forme humaine. Elle pourrait très bien anéantir ce hunter d'un coup de patte mais ce n'était pas le but ici. Elle avait conscience également que malgré sa contenance actuelle, le moindre geste pourrait aussi avoir raison de lui, sans parler de son endurance à ne plus prouver. Elle irait doucement, et veillerait à ne pas trop forcer sur ses acquis.

Dans un mouvement lancé en pleine vitesse, la pointe de ses pieds s'enfonça dans les tatamis pour s'élancer à la droite du prêtre. Elle prit ensuite appui sur sa jambe droite pour lui lancer un pied retourné en plein visage. Celui-ci para cependant avec rapidité son attaque de son avant-bras pour la stopper net dans son élan. Sans crier gare, il tenta ensuite de la déséquilibrer en lui assenant un coup dans l'articulation de sa jambe tendue. Ce qu'elle évita en bondissant et profita de ce moment pour se tenir un peu plus à distance dans une arabesque. Il avait de très bon réflexe et son expérience se faisait ressentir dans sa précision. Non sans attendre, elle plia ses membres sous elle pour lui foncer, cette fois-ci, droit dessus, tâtant maintenant de sa force. Un coup droit du poing direct dans l'abdomen de l'homme. Voyons comment il s'en sortira en y mettant un peu plus de muscles.

C'est dans cette danse mouvementée que les actions s'enchaînèrent avec une certaine harmonie. Le jeune homme ne répondit pas directement à son attaque dans l'abdomen et opta pour une amorce qui réduisait partiellement la force d'Anzu. Ca n'avait pas empêcher la jeune femme de l'envoyer valser quelques mètres plus loin mais dans une technique souple, le hunter avait bondi tout en contractant sa musculature apparente afin de contrecarrer la puissance déjà phénoménale de la lycane pour absorber l'impact tout en se laissant propulser par lui. Ce que l'alpha n'avait pas manqué de trouver très astucieux, et lui donnait déjà une idée plutôt aiguisée de la capacité d'adaptation rapide de son mentor lors d'une bataille. Si elle avait été à sa place, elle se serait contentée de stopper net l'embuscade de la paume de sa main, parce qu'elle aurait pu se le permettre de son côté. Ces figures de style marquaient donc en tous points la différence entre ces deux individus. L'un s'accoutrant de ses réflexes, de sa vivacité et de son adaptation, tout en y saupoudrant de la vitesse, pour combler un manque de force face à son adversaire et adopter des parades efficaces. Et l'autre jouait de son potentiel inné pour la puissance, son endurance prononcée et de sa capacité à savoir encaisser pour terminer son rival.

C'était donc deux mondes qui s'entrechoquaient. En soi, leur façon de se mesurer dans cette traduisait bien le fossé qui les séparait en tant qu'individus, s'appropriant chacun ses lacunes et ses points forts pour les mettre à l'oeuvre. On pouvait donc en conclure que tout les opposait mais à bien y réfléchir, ils n'en restaient pas moins complémentaires.

Suite au choc, il atterrit ensuite sur ses jambes. Elle avait bien senti qu'elle y avait mis peut-être trop de volonté. Un effort tel que celui-ci avait dû lui réclamer un amas d'énergie conséquent pour ne pas se laisser briser sur le coup. Néanmoins, ça ne l'arrêtait pas pour autant car il enchaîna directement sur une tentative furtive dont elle calcula rapidement l'intention. Mais lorsqu'elle allait pour enjamber l'attaque, le hunter se rétracta pour diriger sa réponse vers sa fémorale. Surprise, la jeune femme bondit en arrière avant de charger à nouveau. Cependant, il abandonna vite la situation, comprenant que l'imposante masse de son adversaire ne lui était, de toute évidence, pas avantageux.

C'est alors qu'il décida de la saluer respectueusement pour réclamer silencieusement son arme à l'un de ses initiés. Les choses allaient devenir plus intéressantes.

La première étape de l’entraînement avait pris fin en à peine quelques minutes. Mais cela avait largement suffi à échauffer les esprits et poser les conditions.

-Je vous laisse autant de temps que vous souhaitez Kobayashi-san. Cette entrée en matière n'était pas vraiment fair-play à vrai dire, sans une option supplémentaire pour compenser. Mais dites-moi, avant que vous ne l’abattiez sur moi, quelle est donc cette arme ?

La lycane avait bien conscience de l'issue de ce combat. Elle acceptait volontiers son enseignement mais ce n'était pas intéressant si son « professeur » ne pouvait pas rivaliser un minimum avec elle. Ce nouveau gadget allait donc mettre enclencher la vitesse supérieure.

Voyant le hunter prendre place pour récupérer, Anzu entreprit de l'imiter pour s'asseoir dans la même position, en tailleur. Pas qu'elle avait un quelconque besoin de se reposer parce qu'il lui en fallait tout de même plus que ça, mais elle trouvait cette assise très confortable et elle appréciait particulièrement le contact des tatamis sous son poids. Une fois mis à leurs aises, l'homme lui conta alors l'histoire de cette étrange machine qu'il portait au bras. Il lui expliqua d'avance que cette arme était en vérité une arme anti-vampire, qui portait même son nom : Sashimasu. Pour la lycane, c'était une première elle n'avait jamais eu l'occasion d'en voir une et trouvait cela très curieux. Mais en soi, ce n'était pas non plus bien étonnant. Elle voyait mal un simple humain se mesurer à un vampire possédant des caractéristiques au dessus des leurs, sans se parer d'un éventuel équilibre pour pallier à leurs propres faiblesses. Hunter ou pas, cela la confortait dans l'idée que les êtres humains pouvaient se montrer ingénieux lorsqu'il s'agissait de trouver des alternatives pour combler leurs propres points faibles. En quelques sortes, c'est dans cette nature qu'elle les trouvait même plutôt dangereux et surtout à ne pas sous-estimer. Ils restaient des êtres fragiles mais capables d'utiliser leurs cerveaux dans le but de créer et d'ajouter quelques avantages non négligeables pour leur propre actif, afin de pouvoir rivaliser avec des choses simples comme le froid et de se défendre contre des facteurs qui les dépassent. Ils aménagent leur environnement à leurs conditions biologiques pour mieux se prémunir et se préserver. Il était donc normal de pouvoir créer de telles armes contre une menace qui pouvait les balayer d'un coup d'un seul. De ce qu'il cita, cette lame ne possédait cependant pas le pouvoir suffisant pour lui infliger une blessure mortelle, parce qu'elle n'était pas être constituée dans ce but. Heureusement pour les lycans, aucune arme à ce jour n'existait encore pour les terrifier.

L'alpha buvait les paroles de son interlocuteur, saisit d'une profonde admiration pour un tel engin et son mécanisme très spécifique. En effet, il avait pris soin de lui montrer l'intérieur de son arme, qui lui permettait de la passer autour de son avant bras dont il pouvait dégainer une lame. Elle possédait même la faculté de détecter la qualité du sang d'un vampire et de réagir en présence de leur espèce. Mais comment cela fonctionnait t-il ? De quel acier une telle chose avait-elle été forgé pour posséder de telles spécificités ? Pour Anzu, il en retournait presque de la magie. Alors les humains étaient capables de bâtir des choses aussi stupéfiantes que ça ? C'était incroyable et un peu terrifiant, on pouvait amplement supposer que la prochaine étape du processus serait d'en renouveler une s'adressant aux lycans. Elle espérait bien secrètement que ce jour n'arrive jamais, auquel cas ils rencontreraient bien des difficultés pour y faire face. Les lycans sont des êtres qui, pour la plupart, tirent leur confiance de la certitude de leur immortalité. Si une telle chose devait débarquer sur le marché, cela pourrait porter défaut à plus d'un, trop basés sur leur acquis à demeurer inébranlables.

Mais plus étrange encore, qui valut un froncement de sourcils à la jeune femme. Apparemment, plus le lien entre l'arme et son détenteur est puissant, plus celle-ci s'avère redoutable et efficace. Kobayashi-san mentionnait également que ce type d'objet pouvait posséder une âme. C'était un peu fort de café, car elle n'y voyait que là un gadget dont les composants étaient certes spécifiques, mais au point de dire qu'elle en était... Vivante ?

-Est-ce que vous connaissez les origines d'une telle arme ? Son histoire ? Comment a t-elle créé en dehors du but ? Je trouve ça vraiment... Fascinant. Est-ce que tous les hunters en ont une comme la vôtre ? Vous pensez que si je l'essaie, Sashimasu me rejetterait de part ma race ou fait-elle écho à notre nature profonde ?

Elle ne pouvait pas s'en empêcher, il fallait qu'elle pose des questions, la tentation était bien trop forte et la curiosité la menait par le bout du nez. Ses yeux étaient parsemés d'envie, comme une petite fille qui découvrait un nouveau monde. D'apparence, ça ne semblait qu'être un outil banal mais au contraire, ça avait l'air d'être bien plus que ça. Et son propriétaire semblait lui accorder une valeur particulièrement sentimentale.

-Vous plaisantez ? Je tiens absolument à voir comment vous vous défendez avec un engin pareil ! Je suis beaucoup trop enthousiaste pour laisser passer cette occasion !

Elle se mit alors à bondir sur ses pieds, pour tâter de son habileté en possession de cette chose.

Tant de mystères dans cette lame. Tant de vécu, tant de formes et tant de détenteurs. Kobayashi-san parlait de siècles d'existence, sans en connaître véritablement le réel point de départ. Ce qu'il ne manqua pas de lui confirmer par la suite. Il n'avait aucune idée de comment une telle arme a pu voir le jour ni par quels moyens. Apparemment, le seul détenteur de ce genre d'informations était le chef excentrique de cette association, Aaren Hermansson. Ce qui était sûr, effectivement, c'est qu'il y avait cependant une empreinte surnaturelle sur cet objet.

Pour le hunter, ce devait être pour lui comme un trésor bien sacré lorsqu'il souleva la présence de cette lame qui eut été en possession de nombreuses mains sur plusieurs décennies, dans sa famille même. Comme une tradition implacable qui fluctuait sur ses épaules mais qu'il semblait arborer avec honneur et dignité. En soi, la lycane en conclut qu'on ne devenait pas hunter par simple vocation ou alors très peu. Mais plutôt par devoir, comme une quête qui traversait les âges de génération en génération. Son cas à elle était  en soi exceptionnel dans le sens où elle mettait finalement les pieds dans un patrimoine de chasseurs dont les ficelles lui étaient finalement inconnues. Mais quelque chose la chiffonnait. Pouvait-on refuser d'être hunter, ou cette voie était simplement écrite et gravé dans le marbre ? Il y avait quelque chose de triste, dans cette idée. Comme si on vous découpait une partie de votre libre arbitre. Anzu se risqua alors à poser une énième question.

-Je trouve tout cela fascinant. Mais j'aimerais comprendre. Vous descendez d'une famille de hunter ayant succédé les âges, c'est bien ça ? Est-ce une sorte d'obligation, pour vous autres ou disposez-vous du droit de refuser un tel rôle ?

La lycane lui offrit un regard un peu trouble. Comme une sorte de malédiction, pensa t-elle à cet instant précis. Ce ne devait pas être donné à tout le monde de suivre les traces de ses ancêtres. Ou en tout cas, pouvaient-ils avoir envie d'au moins autre chose ?

-Oh... Alors chaque arme possède sa propre forme, sa propre originalité et ses propres facultés donc ? Comme un être à part entière.

Elle se demandait quels genres de facultés pouvaient disposer les autres gadgets. Celui-ci en soi était déjà assez pratique lors d'un affrontement avec un vampire.

-Je vois. Elle fit une légère moue, un peu déçue. Ceci dit, je dispose déjà de bien des capacités de mon côté également, alors sans rancune ! Elle se mit à rire.

-Maintenant, vous allez me montrer de quoi un humain est capable avec cet instrument. Toutefois, je me permettrais d'être un peu moins bridée.

Il se releva alors dans une sorte d'acrobatie aérienne pour se remettre en position, face à elle. Ils se saluèrent ensuite mutuellement avant de lancer le départ. Bien-sûr, elle n'allait pas non plus lui faire la misère mais elle préférait diminuer sa clémence afin de ne pas sous-estimer son adversaire. Il ne fallait, en aucun cas, sous-estimer son rival. C'était une faute d'égo ou une erreur de jugement qui pouvait fatalement coûter très cher.

Allons allons... Quelle surprise pour cette fois ? Il ne fallait pas négliger cet avantage qu'il gardait le long de son avant bras. Comme un prolongement de son propre corps, qu'il maniait sûrement avec brio. Dans la réflexion d'un vampire, l'idée serait de neutraliser immédiatement cette arme, ou tout du moins le dépourvoir de sa capacité à l'utiliser. C'était ça, l'idée. Avec la rapidité d'un lycan digne de ce nom, la montagne de muscles qu'elle était se déplaça vivement dans le but de fragiliser son épaule portant sa lame en frappant dans son articulation de son poing. Toutefois, cette tentative fut vite déviée par l'humain dans un mouvement de recul, puis enchaîna dans un coup de genoux porté sur l'abdomen. L'attaque éclaire restait cependant compromise, de justesse, par un saut qu'elle initia dans la force de ses jambes et en s'appuyant sur les épaules de l'homme pour lui passer au dessus dans une roulade et atterrir un peu plus loin. A ce stade, elle aurait d'ores et déjà put lui briser les clavicules rien qu'en exerçant une pression terrible sur ses os avec ses doigts. Mais ce n'était pas le but ici. Elle sentit néanmoins que les sens de son "mentor" était plus aiguisé et que son corps dégageait plus de consistance avec le port de ce nouvel armement. Dos à lui, elle se retourna rapidement pour plonger au sol dans une arabesque presque similaire à celle qu'il avait effectué juste avant , en prenant appui sur ses mains et lancer de côté son pied en hauteur en direction de sa gorge. L'homme se contenta simplement de passer son buste légèrement à droite et profita de sa position au sol pour lui assener un coup dans l'articulation de sa jambe toujours suspendue dans l'air, du flanc de son arme. Le nerf réagit instinctivement pour faire plier son membre. Le combat au sol n'était vraiment pas à l'avantage de la jeune femme. Le hunter lui assena ensuite dans un geste bien enchaîné son pied dans l'abdomen. Un tel geste aurait pu causer du tort à un simple mortel mais la jeune femme étant bien constituée, elle préféra encaisser le coup pour mieux lui attraper le tibia et le forcer à s'écraser sur le sol de tout son poids. Un équilibre de perdu.