Au bord du gouffre {Jess} [23/04/2018]
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Raphaël de La Roche#97584#97584#97584#97584#97584#97584#97584
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Ven 8 Juin 2018 - 3:07
- Monsieur, vous devez boire…
Je jetai un regard morne au verre de sang que Seito s’évertuait à me faire avaler depuis une heure. S’il est vrai que la soif me taraudait, je n’avais pas envie de m’alimenter. Ma gorge était déjà sèche et commençait à me brûler. Il faut dire que je n’avais rien avalé depuis la veille, à savoir juste avant que je ne me rende chez Junya pour requérir son aide. Mon grand ami voulait s’assurer que je ne reste pas seul trop longtemps, hélas il ne pouvait être éternellement à mes côtés, et c’était le cas aujourd’hui. Enfin, je n’étais pas vraiment seul. Il y avait ce pauvre Seito, mon fidèle majordome qui faisait de son mieux pour me maintenir la tête hors de l’eau. Il ne disait rien, il restait digne de lui, impassible et silencieux, mais je sentais qu’il se rongeait les sangs pour moi. Même s’il travaillait en réalité pour mon grand-père, lié au clan Von Reizel, cette dernière décennie passée sous le même toit nous avait permis de tisser un lien étroit, que j’aurais pu qualifier d’amitié formelle. Nous parlions peu, mais nous nous appréciions et nous comprenions mutuellement, tout en gardant ce statut formel entre maître et serviteur.
Malheureusement son amitié, bien que sincère, ne suffisait pas. Depuis plus de vingt-quatre heure, je dépérissais, terrassé par la mort d’Emeraude, aussi brutale qu’inimaginable. Dès lors que je me retrouvais seul et désœuvré, ces images revenaient me hanter. Je revoyais son visage atrocement pâle, ce sang qui inondait le sol autour d’elle, et ses magnifiques yeux dépourvus de vie. Je n’arrivais pas à les chasser de mon esprit. Il ne me restait plus que mes souvenirs, et c’était les pires qui me se présentaient actuellement. J’avais essayé pourtant ; j’avais tenté de rappeler à mon esprit ces heureux moments que nous avions partagé. Son anniversaire, nos fiançailles, nos promenades dans le parc… Mais, inévitablement, il se superposait les derniers instants de son existence. Et le chagrin me rattrapait.
Je serrai contre moi l’écharpe qu’elle avait laissé à sa dernière visite. Je ne l’avais pas quittée, prostré sur mon lit, depuis que j’étais rentré. C’était le dernier souvenir matériel qui me restait. J’avais besoin de sentir son odeur fraîche, pure, dénuée d’hémoglobine ou de toute autre fragrance polluante. Comme si elle ne m’avait jamais quittée, comme si elle était toujours là, à mes côtés. En fermant les yeux, en faisant un effort, je pouvais presque voir son sourire charmant et sentir sa main sur mon épaule, au réveil. Je me souvenais encore de son rire cristallin contagieux, qui sonnait comme une douce symphonie à mes oreilles. Je revoyais sa silhouette fine et élancée courir vers moi lorsqu’elle m’apercevait de loin. Je sentais la douceur de sa peau sous mes paumes, son souffle chaud dans mon cou, ses lèvres contre les miennes. Elle m’imprégnait encore, par tous les pores de ma peau. Mais mon esprit ne se faisait pas d’illusion. Je ne sentirais plus sa peau, ni son souffle, ni ses lèvres. Je n’entendrais plus son rire, ni ne verrais son visage illuminé. Elle était morte, assassinée, victime de la cruauté de ce monde.
Mon esprit s’égarait à nouveau aux portes de la détresse. Je n’avais cessé d’aller et venir sur ce sentier tortueux depuis son décès. Je me sentais comme un oiseau blessé balloté par les vagues impétueuses d’une mer en furie. Je finirais par être abandonné sur une plage sablonneuse, laissé pour compte, perdu sur une île déserte, livré à moi-même.
Une main secoua mon épaule, me tirant de ma torpeur si brutalement que j’eus une réaction démesurée. Mon bras partit et frappa celui de Seito, qui esquissa un mouvement de recul, surpris par la véhémence de mon geste. Geste que je regrettai aussitôt. Il eut au moins le mérite de m’extirper des brumes obscures du chagrin. Je me redressai, étreint par la culpabilité.
- Pardon Seito, je… je voulais pas…
- Je sais Monsieur, ce n’est rien. Je vais nettoyer.
Imperturbable, il s’éclipsa pour aller chercher un seau et une serpillère avec des produits ménagers. Je constatai avec hébétement le verre au sol dont le contenu s’était vidé aux pieds de mon lit, formant une tâche vermeille sur le parquet. Mon visage s’assombrit ; je n’aimais pas l’image que je rendais. Pourtant, j’avais beau m’échiner à garder la tête hors de l’eau, je finissais par être submergé, noyé dans le chagrin et la douleur. Sur la table de chevet, mon téléphone se mit à vibrer.
Jess
Hier
Jess, tu serais disponible dans l’immédiat ?
17:23 reçu
Aujourd’hui
J’ai essayé de te joindre, je tombe sur ta messagerie… tu pourrais venir dès que possible ?
5:17 reçu
Mon dieu Raph, c’est quoi tous ces messages ? Je suis désolée, je n’ai pas pu répondre avant. J’ai eu ton message vocal, j’arrive d’ici une demi-heure !
14:37
Ok super merci
14:37 reçu
Une lueur d’espoir perça les méandres de mon esprit. Finalement, elle avait reçu mes messages. Il faut dire qu’en plus des SMS, j’avais tenté de la joindre à plusieurs reprises, ne daignant laisser un message vocal qu’à ma dernière tentative. Quelque chose comme « Bonsoir Jess, désolé de te déranger. Il faut que je te parle de quelque chose, c’est important, mais pas au téléphone et encore moins par boîte vocal interposée… Tu pourrais rapidement te déplacer à la villa ? Tiens-moi au courant. » Avec la voix étreinte et un ton misérable, je n’osais imaginer ce qu’elle avait pu penser en l’écoutant. Je m’en voulais de l’inquiéter, en même temps… C’était ma meilleure amie, je n’avais jamais eu autant besoin d’elle. Elle avait connu Emeraude, elles s’étaient appréciées. Je ne pouvais pas la tenir à l’écart, elle m’aurait tuée de toute façon. Un faible sourire étira mes lèvres à cette pensée. Oui, elle m’aurait reproché de n’avoir rien dit… Et ç’aurait été terrible pour elle d’apprendre la nouvelle par les journaux, qui allaient bon train. Surtout qu’il y avait toujours des yeux et des oreilles indiscrets, étant donné mon statut d’écrivain. D’où mes messages pressants.
L’annonce de sa venue prochaine me requinqua un peu. J’acceptai cette fois sans broncher le nouveau verre de sang que me tendit Seito. Je devais être en pleine possession de mes moyens pour l’accueillir, alors étancher ma soif s’avérait essentiel. J’entrepris de me débarbouiller et me coiffer un minimum pour ne pas avoir l’air d’un épouvantail malmené trois jours de suite par les corbeaux. Inutile de l’alarmer davantage. Même si, dans le fond, je savais que ça ne changerait rien à sa réaction, lorsque je devrais lui annoncer la terrible nouvelle…
Quand la sonnerie retentit, je sursautai, quelque peu sur les nerfs à cause du manque de sommeil. J’entendis Seito lui ouvrir tandis que je me rendais dans le hall. Elle eut à peine le temps de me jeter un regard que j’étais déjà sur elle pour l’enlacer et la serrer contre moi. Privé de la femme de ma vie, j’avais cruellement besoin de chaleur humaine -façon de parler- pour m’aider à tenir.
- Merci d’être venue… Je suis désolé pour mes messages, je sais que je t’ai inquiétée.
Je ne pouvais pas lui en dire plus dans le hall d’entrée. Je savais par expérience qu’évoquer le sujet me ferait perdre à nouveau tous mes moyens, comme la veille avec Junya et Ruby. Aussi je me dégageai et lui jetai un regard qui se voulait rassurant, mais que je devinai peu convaincant.
- Viens.
Je la guidai par la main jusqu’au salon pour ensuite l’inviter à s’assoir sur le canapé. Je pris place non pas sur le fauteuil en face, mais à ses côtés sur le canapé. J’avais besoin de proximité, comme si je craignais qu’elle aussi ne disparût.
- Tu dois te poser un millier de question… Je ne voulais pas t’inquiéter, mais… Il fallait que tu sois là pour parler. Si je t’ai demandé de venir, c’est pour… pour Emeraude. Il s’est passé quelque chose. Elle…
Comme attendu, ma voix s’étrangla. Ce ne fut qu’au terme d’un effort surhumain et d’une longue inspiration que je pus me maîtriser. Je me revoyais chez Junya, presque 24h auparavant, à devoir annoncer la même nouvelle. Je butai un moment sur le pronom, cherchant mes mots, moi qui d’ordinaire était un fin littéraire.
- Elle… Elle est morte…
Une douleur lancinante, psychosomatique, me transperça la poitrine alors que ma voix mourait. De nouveau incapable de parler, je me pris la tête entre les mains en fermant les yeux, les coudes appuyés sur mes genoux. Malgré tous mes efforts, je sentis des larmes tracer des sillons sur mes joues blafardes. Je n’y arriverais pas, même avec tous mes proches. Je me sentais juste au bord du gouffre…
Jess Duchannes#97634#97634#97634#97634#97634#97634#97634
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Sam 23 Juin 2018 - 14:42
Au bord du gouffre
Feat Raphaël De La Roche & Jess Duchannes
« Qu’y-a-t-il Seito? » demandai-je affolée sur le seuil de la Villa Amamiya.
Il faut dire, ce dernier temps, je n’avais pas eu une seconde à moi et j’avais dû malheureusement négliger certaines personnes. Bien tardivement, j’avais, dans un instant de répit, découvert plusieurs appels manqués et des messages alarmants de Raphaël. Dès lors, j’avais abandonné mes occupations pour filer directement chez lui. Bien que nous ne vivions non loin l’un de l’autre, nous n’arrivions jamais à prendre le temps pour nous voir.
J’étais donc là, devant son fidèle serviteur, le coeur chargeun terrible pressentiment. Mon ami n’était pas du genre à m’inquiéter sans grande raison. C’était bien ce que je craignais. Quelque chose de terrible était arrivé et les traits tirés mais impassibles de Seito accentuaient mes craintes. À peine eus-je le temps d’entrer et d’apercevoir un Raphaël démuni de couleur qu’il m'enferma dans l’étau de ses bras. Je devinais à la force de son étreinte sans chaleur qu’il m’avait longtemps attendue. Bien trop surprise par un tel comportement, je ne pouvais que lui rendre son affection bien que son comportement oh combien pouvait me faire redouter ces retrouvailles.
Je le laissais me conduire dans le salon sans dire un mot. J’avais ce noeud au fond de la gorge qui m’empêchait de vraiment lui parler, cela ne m’empêcha pas de serrer mes doigts autour des siens. Par les anciens, sa main était glaciale tout comme l’ambiance dans cette maison. Je lançais un coup d’oeil vers son majordome, ce dernier se contenta de baisser la tête, l’air sombre. Bon sang, que se passait-il? Mon coeur s’emballait de plus en plus.
La proximité de mon ami me dérangea que davantage, de ce fait, je refusais de lâcher sa main tremblante. Il était là, butant sur ses mots, la voix nouée. Il était comme un verre cristal et je ne pouvais pas l'interrompre par peur que mes mots ne le brisent. Pourtant quand il lâcha la terrible nouvelle, le pauvre malheureux céda à sa douleur, récupérant le soutien de sa main. À peine eut-il fini de poser l’affreuse vérité que je le pris dans mes bras, le serrant tout contre moi, je tentais par là de lui offrir une maigre défense, comme si mon étreinte pouvait éloigner ne serait-ce qu’une seconde sa douleur immense.
J’avais le coeur brisé, bien que je ne connusse pas très bien Émeraude, nous nous étions assez côtoyées pour nous apprécier. Je retiens mes larmes, même s’il pouvait entendre ma peine, je devais être forte pour mon meilleur ami. Je ne réalisais pas vraiment, je ne comprenais pas comment cela était possible mais je ne l’abrutissais pas questions aussi morbides puissent-elles être.
« Raphaël, je suis tellement, tellement désolée. » Presque comme une mère, je le berçais, caressant son dos et son visage.
Avant de lui adresser toute l’affection que j’avais et de lui promettre tout mon soutien, je devais me contenir. Le voir ainsi, perdu dans l’affreux tourment du deuil m’était insupportable. J’étais que trop bien placée pour parfaitement savoir ce qu’il ressentait. De plus je venais donc aussi d’apprendre la perte de ma nouvelle amie, ce qui réveilla en moins une tempête que j’avais su étouffer jusqu’à maintenant. Le regret s'enveloppa, j’avais souvent décliné les invitations de la jeune humaine par manque de temps. Ironique quand on a l’éternité devant soi. Elle s’était pourtant toujours débrouillée pour venir me voir au bar passer un peu de temps avec moi, me parler de son cher fiancé, me rassurer sur la profondeur de ses sentiments à son égard. Elle avait tout fait pour me prouver que mon meilleur ami était entre de bonnes mains. Bon sang… Émeraude. Tu m’avais pourtant promis de ne jamais lui faire de mal. Incapable de me retenir plus longtemps, la douleur m’arracha un sanglot déchirant. Je tentais tant bien que mal à taire mes pleures, il était hors de question que j’accable Raphaël par mes larmes.
« Je suis là, Je suis là. » Nous sommes restés en larmes pendant un moment.
Je ne cessais d’essayer de le consoler, de lui dire à quel point je l’aimais et qu’il pouvait compter sur moi, que j’étais là pour lui, qu’il n’était pas seul. Je ne l’abandonnerai jamais. Avec beaucoup de difficultés et de rechutes, je suis parvenue à me calmer. Dans une tendre douceur, je l’obligeais à poser sa tête sur mes genoux, il devait se reposer et même s’il ne s’endormait pas, je le contrains à juste essayer. Je le couvris avec un plaid posé sur le dos du canapé et murmurais le même refrain. Le temps des explications viendrait après, il était le premier effondré par cette terrible et soudaine perte. Il était de mon devoir d’être là pour lui, pour soulager son coeur meurtri. Je ne savais pas comment il allait réagir dans cette situation mais… un vampire perdant l’amour de sa vie … ça donnait toujours un sombre tableau. S’il fallait que je reste à ses côtés jour et nuit, j’étais prête à le faire. Même s’il essayait de me mettre dehors je ne le lâcherais pas.
Un long moment à passer, ses yeux étaient fermés mais je doutais qu’il dorme. Seito se montra enfin, le regard attristé par la scène, ce qui me fit pleurer de plus belle. Avec un sourire, elle m’apporta un mouchoir, veillant à ne pas gêner son maître. Cet homme était quelqu’un de bien et de fidèle, c’était une bonne très chose qu’il soit à ses côtés et surtout dans une telle épreuve.
« Je suis désolée Seito, je n’étais pas au courant. Je serais venue plus tôt... » Ma voix se brisa, je ne parlais pas trop fort ce qui coupa mes mots.
Bien consciente de l’amour que Raphaël avait pour sa douce fiancée, je m’inquiétais auprès du vampire sur son état de santé. Bien qu’il fût réticent à trop m’en dévoiler, je ne lui laissais pas le choix, il me connaissait bien assez désormais pour savoir que je ne lâcherais pas l’affaire et qu’il devait tout me dire.
Plus il m'énonça la situation moins je parvenais à me contenir. Je lui demandais ensuite qu’il m’explique comment cette tragédie était arrivée et ce qui s’était passé ses dernières vingt-quatre heures. Je m’en voulais terriblement d’avoir été si peu présente ses derniers temps mais ce n’était pas le moment de m’apitoyer, je devais tenir le coup pour Raphaël et pour Émeraude.
Il faut dire, ce dernier temps, je n’avais pas eu une seconde à moi et j’avais dû malheureusement négliger certaines personnes. Bien tardivement, j’avais, dans un instant de répit, découvert plusieurs appels manqués et des messages alarmants de Raphaël. Dès lors, j’avais abandonné mes occupations pour filer directement chez lui. Bien que nous ne vivions non loin l’un de l’autre, nous n’arrivions jamais à prendre le temps pour nous voir.
J’étais donc là, devant son fidèle serviteur, le coeur chargeun terrible pressentiment. Mon ami n’était pas du genre à m’inquiéter sans grande raison. C’était bien ce que je craignais. Quelque chose de terrible était arrivé et les traits tirés mais impassibles de Seito accentuaient mes craintes. À peine eus-je le temps d’entrer et d’apercevoir un Raphaël démuni de couleur qu’il m'enferma dans l’étau de ses bras. Je devinais à la force de son étreinte sans chaleur qu’il m’avait longtemps attendue. Bien trop surprise par un tel comportement, je ne pouvais que lui rendre son affection bien que son comportement oh combien pouvait me faire redouter ces retrouvailles.
Je le laissais me conduire dans le salon sans dire un mot. J’avais ce noeud au fond de la gorge qui m’empêchait de vraiment lui parler, cela ne m’empêcha pas de serrer mes doigts autour des siens. Par les anciens, sa main était glaciale tout comme l’ambiance dans cette maison. Je lançais un coup d’oeil vers son majordome, ce dernier se contenta de baisser la tête, l’air sombre. Bon sang, que se passait-il? Mon coeur s’emballait de plus en plus.
La proximité de mon ami me dérangea que davantage, de ce fait, je refusais de lâcher sa main tremblante. Il était là, butant sur ses mots, la voix nouée. Il était comme un verre cristal et je ne pouvais pas l'interrompre par peur que mes mots ne le brisent. Pourtant quand il lâcha la terrible nouvelle, le pauvre malheureux céda à sa douleur, récupérant le soutien de sa main. À peine eut-il fini de poser l’affreuse vérité que je le pris dans mes bras, le serrant tout contre moi, je tentais par là de lui offrir une maigre défense, comme si mon étreinte pouvait éloigner ne serait-ce qu’une seconde sa douleur immense.
J’avais le coeur brisé, bien que je ne connusse pas très bien Émeraude, nous nous étions assez côtoyées pour nous apprécier. Je retiens mes larmes, même s’il pouvait entendre ma peine, je devais être forte pour mon meilleur ami. Je ne réalisais pas vraiment, je ne comprenais pas comment cela était possible mais je ne l’abrutissais pas questions aussi morbides puissent-elles être.
« Raphaël, je suis tellement, tellement désolée. » Presque comme une mère, je le berçais, caressant son dos et son visage.
Avant de lui adresser toute l’affection que j’avais et de lui promettre tout mon soutien, je devais me contenir. Le voir ainsi, perdu dans l’affreux tourment du deuil m’était insupportable. J’étais que trop bien placée pour parfaitement savoir ce qu’il ressentait. De plus je venais donc aussi d’apprendre la perte de ma nouvelle amie, ce qui réveilla en moins une tempête que j’avais su étouffer jusqu’à maintenant. Le regret s'enveloppa, j’avais souvent décliné les invitations de la jeune humaine par manque de temps. Ironique quand on a l’éternité devant soi. Elle s’était pourtant toujours débrouillée pour venir me voir au bar passer un peu de temps avec moi, me parler de son cher fiancé, me rassurer sur la profondeur de ses sentiments à son égard. Elle avait tout fait pour me prouver que mon meilleur ami était entre de bonnes mains. Bon sang… Émeraude. Tu m’avais pourtant promis de ne jamais lui faire de mal. Incapable de me retenir plus longtemps, la douleur m’arracha un sanglot déchirant. Je tentais tant bien que mal à taire mes pleures, il était hors de question que j’accable Raphaël par mes larmes.
« Je suis là, Je suis là. » Nous sommes restés en larmes pendant un moment.
Je ne cessais d’essayer de le consoler, de lui dire à quel point je l’aimais et qu’il pouvait compter sur moi, que j’étais là pour lui, qu’il n’était pas seul. Je ne l’abandonnerai jamais. Avec beaucoup de difficultés et de rechutes, je suis parvenue à me calmer. Dans une tendre douceur, je l’obligeais à poser sa tête sur mes genoux, il devait se reposer et même s’il ne s’endormait pas, je le contrains à juste essayer. Je le couvris avec un plaid posé sur le dos du canapé et murmurais le même refrain. Le temps des explications viendrait après, il était le premier effondré par cette terrible et soudaine perte. Il était de mon devoir d’être là pour lui, pour soulager son coeur meurtri. Je ne savais pas comment il allait réagir dans cette situation mais… un vampire perdant l’amour de sa vie … ça donnait toujours un sombre tableau. S’il fallait que je reste à ses côtés jour et nuit, j’étais prête à le faire. Même s’il essayait de me mettre dehors je ne le lâcherais pas.
Un long moment à passer, ses yeux étaient fermés mais je doutais qu’il dorme. Seito se montra enfin, le regard attristé par la scène, ce qui me fit pleurer de plus belle. Avec un sourire, elle m’apporta un mouchoir, veillant à ne pas gêner son maître. Cet homme était quelqu’un de bien et de fidèle, c’était une bonne très chose qu’il soit à ses côtés et surtout dans une telle épreuve.
« Je suis désolée Seito, je n’étais pas au courant. Je serais venue plus tôt... » Ma voix se brisa, je ne parlais pas trop fort ce qui coupa mes mots.
Bien consciente de l’amour que Raphaël avait pour sa douce fiancée, je m’inquiétais auprès du vampire sur son état de santé. Bien qu’il fût réticent à trop m’en dévoiler, je ne lui laissais pas le choix, il me connaissait bien assez désormais pour savoir que je ne lâcherais pas l’affaire et qu’il devait tout me dire.
Plus il m'énonça la situation moins je parvenais à me contenir. Je lui demandais ensuite qu’il m’explique comment cette tragédie était arrivée et ce qui s’était passé ses dernières vingt-quatre heures. Je m’en voulais terriblement d’avoir été si peu présente ses derniers temps mais ce n’était pas le moment de m’apitoyer, je devais tenir le coup pour Raphaël et pour Émeraude.
© Etilya sur DK RPG
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Ven 29 Juin 2018 - 16:38
L’étreinte tendre et chaleureuse de ma meilleure amie m’enveloppa pour me réconforter. Elle ne fut pourtant pas suffisante pour chasser ce vent glacial qui tempêtait dans mon cœur. Je sentis sa main se poser sur ma joue, tandis que sa jumelle me frottait le dos pour transmettre sa chaleur humaine. Sa voix me parvint étouffée, comme si un cocon de soie m’isolait du monde. Mes larmes jaillissaient en un flot intarissable et perlaient entre mes doigts. J’étais agité de terribles sanglots, alors même que j’étais d’ordinaire peu démonstratif pour les émotions négatives -par convention.
Mes mains finirent par glisser autour de sa taille pour s’agripper à Jess et j’enfouis mon visage dans le creux de son épaule. J’entendis ses sanglots se joindre aux miens, ce qui n’arrangea pas mon état. Nos chagrins agissaient en synergie, se renforçant l’un l’autre. Dans le fond, je m’en voulais de lui infliger une telle peine, entre mon propre malheur et la perte d’une amie. Mais nous devions bien passer par là. Et j’étais incapable de me retenir, bien trop abattu par la mort de ma fiancée. Je l’entendais me parler, la voix étranglée, mais je peinais à saisir le sens de ses mots. Mon esprit était trop embrumé et tous les sons de la pièce me parvenaient déformés.
Au bout d’un certain temps, je ne saurais dire combien, Jess cessa de sangloter, alors que mes larmes refusaient toujours de se tarir. Elle me prit la tête entre ses mains et l’amena progressivement à ses genoux. Apathique à cause du deuil, je la laissai faire, me retrouvant allongé en position fœtus sur le canapé. Petit à petit mes sanglots s’espacèrent jusqu’à cesser. Je sentis quelque chose me recouvrir pour m’apporter un semblant de chaleur, probablement le plaid posé plus tôt sur le dossier du siège. Vidé de mon énergie, je me laissai aller et fermai les yeux pour trouver un semblant de repos après ce torrent de larmes. Ma respiration retrouva un rythme calme ; et si mon cœur avait battu plus lentement, on aurait pu croire que je dormais. Quand sa voix trancha le silence pour exprimer ses regrets, je sortis une main du plaid pour prendre la sienne.
- Ne t’excuse pas, Jess, la consolai-je d’une voix faible et rauque. Tu n’y es pour rien. L’important c’est que tu sois là.
Ma meilleure amie me posa alors plus de question sur ce qu’il s’était passé. Les yeux toujours fermés, je me laissai le temps de rassembler mes pensées pour arriver à formuler une phrase qui eût un sens. Je commençai donc par lui raconter ce que j’avais prévu pour nous deux, pour ce week-end. Un séjour à Venise, comme elle en avait toujours rêvé.
- Je suis sorti de mon cours de violon pour aller la chercher directement à son travail. Quand je suis arrivé à proximité, j’ai senti… du sang. Je n’ai même pas pu m’empêcher d’en avoir l’eau à la bouche…
Je marquai une pause, accablé par un cruel sentiment de culpabilité. Car oui, je me sentais atrocement coupable. D’avoir succombé, l’espace d’un instant, à mon instinct. D’avoir manqué à mes devoirs auprès d’Emeraude. De ne pas avoir sur la protéger. De ne pas avoir été là quand elle en avait le plus besoin. Je repris après une profonde inspiration en ouvrant cette fois les yeux pour fixer le plafond.
- Elle gisait au sol, baignant dans son sang. Son corps était lacéré à de multiples endroits… Elle avait aussi des traces de morsure… Elle respirait à peine, je sentais qu’elle souffrait terriblement. Je me suis agenouillé et j’ai pris sa tête dans une main en l’appelant, elle a ouvert les yeux… Ses si beaux yeux… Elle m’a souri. Même mourante, elle souriait encore.
Ce souvenir m’arracha un sourire amer. Ma douce Emeraude aura gardé sa joie de vivre jusqu’au bout. Elle avait passé ses derniers instants près de moi et ça lui suffisait. Je savais que sa plus grande crainte était de s’éteindre loin de moi. Depuis notre rencontre nous étions devenus presque inséparables. C’en était d’autant plus insupportable maintenant.
- J’ai appelé les secours. J’ai voulu contacter Junya également, mais… elle m’a lâché le bras à ce moment. Elle ne respirait plus et… son cœur ne battait plus… J’ai fait mon possible mais quand l’ambulance est arrivée, il était déjà trop tard…
Je me tus, la gorge sèche. C’était la seconde fois, après Junya et Ruby, que j’arrivais à relater les faits. Chaque récit m’amenait un peu plus à réaliser qu’elle n’était plus de ce monde, et c’était terriblement douloureux. J’aurais tellement aimé m’endormir pour me plonger dans un sommeil sans rêve, et que mes ennuis eussent disparus à mon réveil… Ou ne jamais me réveiller, je voulais seulement cesser de souffrir. Cette douleur insoutenable qui me lancinait le cœur, j’aurais tellement voulu m’en débarrasser, quel qu’en fût le prix. Mais je savais aussi que je ne pouvais pas abandonner mes proches. Junya, Jess, Kevin… Et mes parents, qui avaient déjà perdu un fils. Et ma sœur Alice, qui aurait préféré me tuer de ses mains plutôt que me laisser dépérir sans rien faire. Je savais que j’étais bien entouré, et pourtant ça ne suffisait pas.
Jess m’encouragea à raconter ce qu’il s’était passé ensuite. Parce que je la connaissais assez pour savoir qu’elle ne lâcherait jamais l’affaire, je me résignais. Je lui expliquais donc mon passage à la morgue, pour reconnaître le corps -je sortis de mon pantalon la bague de fiançailles-, les heures suivantes passées à ressasser et me morfondre dans ma chambre, avant d’aller trouver Junya et Ruby chez le sang-pur.
- Ils m’ont offert leur aide pour savoir ce qu’il s’est passé. Je ne sais pas grand-chose pour l’instant, mais je suis certain que c’est un lycan fou qui a tué Emeraude. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement…
Mon esprit ne voulait pas admettre qu’on pût faire délibérément du mal à une personne aussi adorable et généreuse que ma fiancée. Elle était toujours la première à se plier en quatre pour satisfaire tout le monde, à discuter, à réconcilier. Comment aurait-on pu lui faire du mal ? Et je n’avais jamais envisagé un vampire fou, car trop de sang avait coulé. Un level E l’aurait laissée exsangue, il n’aurait pas gâché ce breuvage trop précieux à ses yeux.
- Je m’en veux tellement si tu savais. Si seulement j’étais arrivé plus tôt, j’aurais pu l’emmener en lieu sûr en nous téléportant tous les deux…
Ma voix se brisa sur la fin et je fermai les yeux. Pourtant cette fois aucune larme ne perla. J’avais déjà vidé toutes mes réserves. C’était une cruelle ironie du sort ; je pouvais me rendre n’importe où d’un claquement de doigt, mais je n’avais pas pu me servir de ce don pour sauver celle que j’aimais.
Mes mains finirent par glisser autour de sa taille pour s’agripper à Jess et j’enfouis mon visage dans le creux de son épaule. J’entendis ses sanglots se joindre aux miens, ce qui n’arrangea pas mon état. Nos chagrins agissaient en synergie, se renforçant l’un l’autre. Dans le fond, je m’en voulais de lui infliger une telle peine, entre mon propre malheur et la perte d’une amie. Mais nous devions bien passer par là. Et j’étais incapable de me retenir, bien trop abattu par la mort de ma fiancée. Je l’entendais me parler, la voix étranglée, mais je peinais à saisir le sens de ses mots. Mon esprit était trop embrumé et tous les sons de la pièce me parvenaient déformés.
Au bout d’un certain temps, je ne saurais dire combien, Jess cessa de sangloter, alors que mes larmes refusaient toujours de se tarir. Elle me prit la tête entre ses mains et l’amena progressivement à ses genoux. Apathique à cause du deuil, je la laissai faire, me retrouvant allongé en position fœtus sur le canapé. Petit à petit mes sanglots s’espacèrent jusqu’à cesser. Je sentis quelque chose me recouvrir pour m’apporter un semblant de chaleur, probablement le plaid posé plus tôt sur le dossier du siège. Vidé de mon énergie, je me laissai aller et fermai les yeux pour trouver un semblant de repos après ce torrent de larmes. Ma respiration retrouva un rythme calme ; et si mon cœur avait battu plus lentement, on aurait pu croire que je dormais. Quand sa voix trancha le silence pour exprimer ses regrets, je sortis une main du plaid pour prendre la sienne.
- Ne t’excuse pas, Jess, la consolai-je d’une voix faible et rauque. Tu n’y es pour rien. L’important c’est que tu sois là.
Ma meilleure amie me posa alors plus de question sur ce qu’il s’était passé. Les yeux toujours fermés, je me laissai le temps de rassembler mes pensées pour arriver à formuler une phrase qui eût un sens. Je commençai donc par lui raconter ce que j’avais prévu pour nous deux, pour ce week-end. Un séjour à Venise, comme elle en avait toujours rêvé.
- Je suis sorti de mon cours de violon pour aller la chercher directement à son travail. Quand je suis arrivé à proximité, j’ai senti… du sang. Je n’ai même pas pu m’empêcher d’en avoir l’eau à la bouche…
Je marquai une pause, accablé par un cruel sentiment de culpabilité. Car oui, je me sentais atrocement coupable. D’avoir succombé, l’espace d’un instant, à mon instinct. D’avoir manqué à mes devoirs auprès d’Emeraude. De ne pas avoir sur la protéger. De ne pas avoir été là quand elle en avait le plus besoin. Je repris après une profonde inspiration en ouvrant cette fois les yeux pour fixer le plafond.
- Elle gisait au sol, baignant dans son sang. Son corps était lacéré à de multiples endroits… Elle avait aussi des traces de morsure… Elle respirait à peine, je sentais qu’elle souffrait terriblement. Je me suis agenouillé et j’ai pris sa tête dans une main en l’appelant, elle a ouvert les yeux… Ses si beaux yeux… Elle m’a souri. Même mourante, elle souriait encore.
Ce souvenir m’arracha un sourire amer. Ma douce Emeraude aura gardé sa joie de vivre jusqu’au bout. Elle avait passé ses derniers instants près de moi et ça lui suffisait. Je savais que sa plus grande crainte était de s’éteindre loin de moi. Depuis notre rencontre nous étions devenus presque inséparables. C’en était d’autant plus insupportable maintenant.
- J’ai appelé les secours. J’ai voulu contacter Junya également, mais… elle m’a lâché le bras à ce moment. Elle ne respirait plus et… son cœur ne battait plus… J’ai fait mon possible mais quand l’ambulance est arrivée, il était déjà trop tard…
Je me tus, la gorge sèche. C’était la seconde fois, après Junya et Ruby, que j’arrivais à relater les faits. Chaque récit m’amenait un peu plus à réaliser qu’elle n’était plus de ce monde, et c’était terriblement douloureux. J’aurais tellement aimé m’endormir pour me plonger dans un sommeil sans rêve, et que mes ennuis eussent disparus à mon réveil… Ou ne jamais me réveiller, je voulais seulement cesser de souffrir. Cette douleur insoutenable qui me lancinait le cœur, j’aurais tellement voulu m’en débarrasser, quel qu’en fût le prix. Mais je savais aussi que je ne pouvais pas abandonner mes proches. Junya, Jess, Kevin… Et mes parents, qui avaient déjà perdu un fils. Et ma sœur Alice, qui aurait préféré me tuer de ses mains plutôt que me laisser dépérir sans rien faire. Je savais que j’étais bien entouré, et pourtant ça ne suffisait pas.
Jess m’encouragea à raconter ce qu’il s’était passé ensuite. Parce que je la connaissais assez pour savoir qu’elle ne lâcherait jamais l’affaire, je me résignais. Je lui expliquais donc mon passage à la morgue, pour reconnaître le corps -je sortis de mon pantalon la bague de fiançailles-, les heures suivantes passées à ressasser et me morfondre dans ma chambre, avant d’aller trouver Junya et Ruby chez le sang-pur.
- Ils m’ont offert leur aide pour savoir ce qu’il s’est passé. Je ne sais pas grand-chose pour l’instant, mais je suis certain que c’est un lycan fou qui a tué Emeraude. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement…
Mon esprit ne voulait pas admettre qu’on pût faire délibérément du mal à une personne aussi adorable et généreuse que ma fiancée. Elle était toujours la première à se plier en quatre pour satisfaire tout le monde, à discuter, à réconcilier. Comment aurait-on pu lui faire du mal ? Et je n’avais jamais envisagé un vampire fou, car trop de sang avait coulé. Un level E l’aurait laissée exsangue, il n’aurait pas gâché ce breuvage trop précieux à ses yeux.
- Je m’en veux tellement si tu savais. Si seulement j’étais arrivé plus tôt, j’aurais pu l’emmener en lieu sûr en nous téléportant tous les deux…
Ma voix se brisa sur la fin et je fermai les yeux. Pourtant cette fois aucune larme ne perla. J’avais déjà vidé toutes mes réserves. C’était une cruelle ironie du sort ; je pouvais me rendre n’importe où d’un claquement de doigt, mais je n’avais pas pu me servir de ce don pour sauver celle que j’aimais.
Jess Duchannes#97997#97997#97997#97997#97997#97997#97997
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Lun 23 Juil 2018 - 23:54
Au bord du gouffre
Feat Raphaël De La Roche & Jess Duchannes
Avec toute l’affection que j’avais pour lui, je caressais doucement ses cheveux blonds, bien que mes doigts rencontraient quelquefois des petits noeux. C’était presque irréaliste. Un si petit détail… qui en disait pourtant si long. Je l’écoutais attentivement, le coeur lourd mais sans jugement. L'instinct d’un vampire était une arme des plus redoutable. Je ne pouvais qu’imaginer la terreur l’abattre quand il avait découvre sa pauvre Emeraude. Perdre l’amour de sa vie. A deux reprises. A ce moment précis, mon instinct me dit de le serrer plus encore dans mes bras et c’est ce que je fis. Mes lèvres posées sur sa tempe scellait toute culpabilité.
« Tu n’es pas un monstre, Raphaël » murmurai-je très bas craignant presque que ma voix ne brise l’étau de mes bras autour de lui.
J’empêchais mon esprit de suivre l’image qu’il me donnait d’elle. C’était un fardeau que je n’avais pas le courage de partager avec lui. Je préférais garder un souvenir chaleur et bien vivant d’elle. Quand il me décrit l’horreur qu’il avait trouvé, je conclus immédiatement qu’un… qu’un loup? un lycan? quelque chose qui s’en apparenté en tout cas l’avait trouvé avant lui.
Alors que ses prunelles fixaient le plafond, découvrant de nouveau ce cruel moment, je restais là muette et attentive, caressant ses traits tirés, comme si je pouvais par mes caresses chasser ce terrible moment de sa mémoire. Je devinais clairement qu’il avait voulu la transformer. C’était… légitime. Complètement légitime. Je n’osais penser à cette éventualité. Par chance, j’avais trouvé l’amour parmis les miens mais dans l’hypothèse où Sachio avait été humain, comment vivre en attendant la mort de la personne que l’on chérit le plus alors que la mort est pour nous une utopie? Je pense en effet que j’aurais à l’instar de mon pauvre ami tout fait pour le sauver. Si courage aurais-je eu d’aimer ainsi. C’était moins sûr.
Quand il m’avoua être certain qu’un lycan était derrière, un mauvais pressentiment m’emporta, me poussa vers un seul nom… Mon dieu, si tu existes, pourquoi, oh grand pourquoi avoir créer des monstres capables d’en créer des plus horribles qu’eux?
Son visage était inexpressif mais ses yeux reflétaient une immense culpabilité, un profond désespoir, et je le savais au fond de moi une immense colère contre lui-même. Il n’avait pas su être auprès d’elle, lui qui pouvait aller où bon lui semblait en une fraction de seconde. Cette pensée me fit frémir. Bon sang. Il était hors de question que je ne le quitte.
« Seito, je vais rester ici jusqu’à demain. Allez-vous reposer un peu. » Avant que Raphaël ne s’y oppose, je lui clouais le bec.
« Ne t’avises pas de me dire de rentrer, suis-je claire? » C’était sans appel, il n’avait de toute façon pas le choix et malheureusement pas le force de me dissuader.
Le silence s’est de nouveau installer. Que pouvais-je bien dire de plus? Parfois les mots étaient insuffisants. Au combien je pouvais être malheureuse d’avoir perdue une tendre amie, celui effondré sur mes genoux n’avait pas besoin que je lui enfonce le couteau dans la plaie, lui rappelant qu’il est désormais seul, qu’il avait perdu celle qu’il aimait. Le monde s’en chargeait chaque seconde de sa vie. J’avais été confronté au deuil et j’avais appris à vivre avec le trou qu’avait désormais mon coeur. Rien ne pourrait soigner cette douleur, le temps atténuait juste le mal. Mais parfois, alors que le deuil était fait, cette peine rejaillissait, sans que l’on puisse lutter. Mais le temps, le temps est un bon pansement même s’il ne soigne en rien ce sentiment de néant.
Enlisée dans le calme funeste de la demeure, je commençais lentement à me perdre dans ses gestes de tendresses, ralentissant peu à peu ma main, espérant que s’il ne dormait pas, qu’il parvienne au moins à se reposer, à calmer son esprit torturé. Mais bien entendu, c’est à ce moment-là que mon téléphone vibra.
J’ai été bien incapable de retenir un léger sourire en découvrant le destinataire du message. Où que je sois, nous étions… connectés. J’avais dû rapidement rejoindre Raphaël, sans pouvoir lui en dire plus, étant moi même dans l’ignorance regrettée. Rapidement, je le préviens de mon absence et lui promis de l’informer de la situation plus tard.
Quand je posais mes yeux sur les prunelles de mon doux ami, son regard était posé sur ma main, sur ma bague de fiançailles plus précisément. Je ne pipais mot, je n’avais pas eu l'occasion de lui dire et je n’avais pas l’intention de lui parler, sauf s’il posait la question. Au fond j’espérais qu’il regarde dans le vide, sans vraiment la voir. Mais j’en doutais.
« Tu n’es pas un monstre, Raphaël » murmurai-je très bas craignant presque que ma voix ne brise l’étau de mes bras autour de lui.
J’empêchais mon esprit de suivre l’image qu’il me donnait d’elle. C’était un fardeau que je n’avais pas le courage de partager avec lui. Je préférais garder un souvenir chaleur et bien vivant d’elle. Quand il me décrit l’horreur qu’il avait trouvé, je conclus immédiatement qu’un… qu’un loup? un lycan? quelque chose qui s’en apparenté en tout cas l’avait trouvé avant lui.
Alors que ses prunelles fixaient le plafond, découvrant de nouveau ce cruel moment, je restais là muette et attentive, caressant ses traits tirés, comme si je pouvais par mes caresses chasser ce terrible moment de sa mémoire. Je devinais clairement qu’il avait voulu la transformer. C’était… légitime. Complètement légitime. Je n’osais penser à cette éventualité. Par chance, j’avais trouvé l’amour parmis les miens mais dans l’hypothèse où Sachio avait été humain, comment vivre en attendant la mort de la personne que l’on chérit le plus alors que la mort est pour nous une utopie? Je pense en effet que j’aurais à l’instar de mon pauvre ami tout fait pour le sauver. Si courage aurais-je eu d’aimer ainsi. C’était moins sûr.
Quand il m’avoua être certain qu’un lycan était derrière, un mauvais pressentiment m’emporta, me poussa vers un seul nom… Mon dieu, si tu existes, pourquoi, oh grand pourquoi avoir créer des monstres capables d’en créer des plus horribles qu’eux?
Son visage était inexpressif mais ses yeux reflétaient une immense culpabilité, un profond désespoir, et je le savais au fond de moi une immense colère contre lui-même. Il n’avait pas su être auprès d’elle, lui qui pouvait aller où bon lui semblait en une fraction de seconde. Cette pensée me fit frémir. Bon sang. Il était hors de question que je ne le quitte.
« Seito, je vais rester ici jusqu’à demain. Allez-vous reposer un peu. » Avant que Raphaël ne s’y oppose, je lui clouais le bec.
« Ne t’avises pas de me dire de rentrer, suis-je claire? » C’était sans appel, il n’avait de toute façon pas le choix et malheureusement pas le force de me dissuader.
Le silence s’est de nouveau installer. Que pouvais-je bien dire de plus? Parfois les mots étaient insuffisants. Au combien je pouvais être malheureuse d’avoir perdue une tendre amie, celui effondré sur mes genoux n’avait pas besoin que je lui enfonce le couteau dans la plaie, lui rappelant qu’il est désormais seul, qu’il avait perdu celle qu’il aimait. Le monde s’en chargeait chaque seconde de sa vie. J’avais été confronté au deuil et j’avais appris à vivre avec le trou qu’avait désormais mon coeur. Rien ne pourrait soigner cette douleur, le temps atténuait juste le mal. Mais parfois, alors que le deuil était fait, cette peine rejaillissait, sans que l’on puisse lutter. Mais le temps, le temps est un bon pansement même s’il ne soigne en rien ce sentiment de néant.
Enlisée dans le calme funeste de la demeure, je commençais lentement à me perdre dans ses gestes de tendresses, ralentissant peu à peu ma main, espérant que s’il ne dormait pas, qu’il parvienne au moins à se reposer, à calmer son esprit torturé. Mais bien entendu, c’est à ce moment-là que mon téléphone vibra.
J’ai été bien incapable de retenir un léger sourire en découvrant le destinataire du message. Où que je sois, nous étions… connectés. J’avais dû rapidement rejoindre Raphaël, sans pouvoir lui en dire plus, étant moi même dans l’ignorance regrettée. Rapidement, je le préviens de mon absence et lui promis de l’informer de la situation plus tard.
Quand je posais mes yeux sur les prunelles de mon doux ami, son regard était posé sur ma main, sur ma bague de fiançailles plus précisément. Je ne pipais mot, je n’avais pas eu l'occasion de lui dire et je n’avais pas l’intention de lui parler, sauf s’il posait la question. Au fond j’espérais qu’il regarde dans le vide, sans vraiment la voir. Mais j’en doutais.
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Lun 13 Aoû 2018 - 23:11
Tu n’es pas un monstre, Raphaël. Oh, ma chère Jess, je le savais. L’entendre dire de ta bouche me fit du bien. Pourtant, je n’arrivais pas à être convaincu. A ses yeux, je n’en étais pas un. Mais qu’en était-il des autres ? Les humains, et même sans doute certains lycans nous percevaient parfois comme tel. Je me souvenais que ma belle Emeraude ne m’avait jamais vu autrement que ce que j’étais à l’intérieur, moi, Raphaël, juste un homme qui ne cherchait qu’à faire le bien autour de lui. Et pour ça je l’en remerciais encore. Et je m’accrochais à ce souvenir comme si ma vie en dépendait. J’avais besoin de me rappeler que seul son avis comptait, même si elle ne pourrait jamais plus l’exprimer de sa voix si harmonieuse…
La voix de ma meilleure amie me tira de mes réflexions. Je posai mon regard bleu-vert sur elle. Rester ici ? Je n’avais pas spécialement besoin ni envie d’être couvé ou pouponné comme un enfant, et surtout je ne souhaitais pas la retenir trop longtemps dans ma demeure. Si elle avait mis tant de temps à me répondre, c’était qu’une affaire urgente l’avait retenue, et probablement qu’elle la demandait encore. J’ouvris la bouche pour répliquer, mais elle anticipa et me coupa net dans mon élan. Son ton sans équivoque eut raison de ma mince tentative de rébellion. J’étais trop las et fatigué pour me battre, j’abandonnai donc en détournant le regard. Une part de moi, égoïste, voulait qu’elle restât près de moi ; se l’accaparer pendant les prochaines heures, pour y trouver peut-être l’affection qui lui manquait depuis la mort de ma fiancée. Et je n’avais pas non plus la force de résister à mes propres caprices. Encore heureux que Seito avait insisté pour que je m’alimentasse. Il n’y avait pas pire pour ses démons intérieurs qu’une soif inassouvie.
Je me laissai donc aller aux gestes de réconfort de Jess, qui m’apaisaient, à défaut de pouvoir chasser mon chagrin. Ça, rien ni personne ne le pouvait. Il demeurerait toujours là, tapis quelque part dans mon cœur, ressurgissant aussi soudainement que cruellement au moindre signe qui me rappellerait mon aimée. Il finirait juste par s’amoindrir, grâce au temps. Mais le temps, chez les vampires, était une notion bien capricieuse. Nous pouvions nous morfondre pendant des décennies, voire même des siècles. L’Eternité n’avait de sens que pour ceux qui ne la connaissaient pas. Les humains en rêvaient, tandis que nous souhaitions parfois simplement rencontrer la Mort.
Soudain une vibration nous tira tous les deux de nos propres introspections. J’ouvris les yeux pour chercher le responsable qui troublait notre repos conjoint. Jess extirpa son téléphone de sa poche, et le sourire qui illumina ses traits en découvrant son message me fit chaud au cœur. Et, paradoxalement, m’attrista ; sans doute parce que je ne serais plus capable de ressentir un tel bonheur pendant une longue période… Inutile de chercher la cause. Il n’y avait qu’un homme pour la réjouir ainsi. Son compagnon, Sachio Aoki, qui devait venir aux nouvelles. Elle avait dû lui fausser compagnie comme une voleuse pour venir me voir en urgence…
Un vif éclat, reflété par la lumière du plafonnier, attira mon regard. Je repérai alors seulement maintenant le diamant qui ornait son annulaire. Mes yeux restèrent fixés un long moment sur ce bijou symbolique, tandis que des sentiments contradictoires s’affrontaient en moi. Il s’agissait là à n’en point douter d’une bague de fiançailles. Et elle me reflétait mon propre bonheur révolu, alors même que je me réjouissais pour mon amie. Je finis par lever ma main droite pour enlacer la sienne et caresser le diamant.
- Félicitations… J’imagine que c’est tout récent. Tu comptais m’en parler j’espère ?
Si mon ton n’exprimait aucun reproche, et qu’un tendre sourire adoucissait mes traits, mon regard lui l’interrogeait fermement. Avait-elle seulement pensé me cacher une information d’une si grande importance ? Certes, je n’allais pas bien. J’étais même au plus mal. Mais ce n’était pas une raison pour occulter ses récentes fiançailles. Je savais qu’elle voulait m’épargner le reflet de ce qu’aurait pu être ma vie sans ce cruel coup du sort. Mais je n’avais pas le droit de la priver de ces réjouissances. J’étais son meilleur ami, j’étais supposé la soutenir plus que quiconque et être présent lorsque le grand jour viendrait. Je soupirai en lui souriant tristement, l’air navré.
- Jess… Excuse-moi. Je sais ce que tu penses. Tu voulais me le dire en face, mais tu t’es ravisée en me voyant dans cet état. Et je te remercie de vouloir me préserver. Mais tu ne dois pas te priver de ton bonheur juste pour m’épargner la vision de ce qu’aurait pu être le mien…
Je marquai une pause alors que ma voix avait manqué flancher sur la dernière syllabe. Je repris une profonde inspiration pour continuer tout en callant ma main libre sous mon crâne.
- Personne n’a le droit de t’en priver, et moi le premier. Surtout moi. Je suis censé être avec toi, c’est le rôle d’un meilleur ami non ? Quoiqu’il arrive.
J’attirai sa main près de mon visage pour contempler plus attentivement la pierre précieuse qui brillait de mille feux. Elle était d’une finesse inégalée, délicatement taillée, d’une largeur modeste, mais juste assez pour en être respectable. Sachio avait très bien choisi ; une pierre digne d’elle tout en restant assez discrète pour ne pas trop attirer le regard. Car Jess n’aimait pas spécialement se démarquer des autres. C’était une nouvelle preuve qu’il était fait pour elle, quand bien même je peinais à cerner le personnage.
Elle m’avait beaucoup parlé de lui ; il n’y avait pas un détail qui m’avait échappé. Sachio Aoki était un vampire de mon rang, affilié au clan Izbranov, quelque peu mystérieux. Comme il était le compagnon de Jess, j’avais eu quelques occasions de le rencontrer. Il m’était trop réservé et distant, j’aurais même dit froid, pour parvenir à porter un jugement juste et représentatif sur lui. Mais je faisais confiance à Jess. Si elle l’aimait, c’est qu’elle avait vu le meilleur en lui. Et si ce meilleur fuyait mon regard aujourd’hui, j’étais confiant ; un jour, je le verrai moi aussi, et j’en apprécierais d’autant plus l’homme à sa juste valeur.
- Je suis sincèrement heureux pour toi, Jess. Pour vous deux.
Mes mots sonnaient faux à mes oreilles ; j’étais content pour elle, mais heureux était paradoxal avec mon ressenti actuel. Nullement par rapport à mon amie et son nouveau statut de fiancée ; non, juste parce que j’étais malheureux. Mais au moins elle avait compris ce que je voulais dire, même si les termes n’étaient pas les plus appropriés. Je lui offris un triste sourire avant de libérer sa main.
- Le monde continue de tourner, ma chère Jess. Il serait égoïste de vouloir le contraire, même si tout nous paraît injuste et cruel dans ces conditions. Mais je veux que tu profites. Que tu sois heureuse, pour nous deux. S’il y a bien une chose qui m’apaise c’est ce sourire qui t’illumine quand tu penses à lui.
Il en fallait bien un sur les deux qui fût heureux. Et je la préférais ainsi, radieuse, plutôt que de la voir partager mon chagrin jusqu’au bout. Elle était là pour me rappeler qu’il y avait toujours un espoir. A force, son énergie positive deviendrait peut-être contagieuse et me tirerait vers le haut…
La voix de ma meilleure amie me tira de mes réflexions. Je posai mon regard bleu-vert sur elle. Rester ici ? Je n’avais pas spécialement besoin ni envie d’être couvé ou pouponné comme un enfant, et surtout je ne souhaitais pas la retenir trop longtemps dans ma demeure. Si elle avait mis tant de temps à me répondre, c’était qu’une affaire urgente l’avait retenue, et probablement qu’elle la demandait encore. J’ouvris la bouche pour répliquer, mais elle anticipa et me coupa net dans mon élan. Son ton sans équivoque eut raison de ma mince tentative de rébellion. J’étais trop las et fatigué pour me battre, j’abandonnai donc en détournant le regard. Une part de moi, égoïste, voulait qu’elle restât près de moi ; se l’accaparer pendant les prochaines heures, pour y trouver peut-être l’affection qui lui manquait depuis la mort de ma fiancée. Et je n’avais pas non plus la force de résister à mes propres caprices. Encore heureux que Seito avait insisté pour que je m’alimentasse. Il n’y avait pas pire pour ses démons intérieurs qu’une soif inassouvie.
Je me laissai donc aller aux gestes de réconfort de Jess, qui m’apaisaient, à défaut de pouvoir chasser mon chagrin. Ça, rien ni personne ne le pouvait. Il demeurerait toujours là, tapis quelque part dans mon cœur, ressurgissant aussi soudainement que cruellement au moindre signe qui me rappellerait mon aimée. Il finirait juste par s’amoindrir, grâce au temps. Mais le temps, chez les vampires, était une notion bien capricieuse. Nous pouvions nous morfondre pendant des décennies, voire même des siècles. L’Eternité n’avait de sens que pour ceux qui ne la connaissaient pas. Les humains en rêvaient, tandis que nous souhaitions parfois simplement rencontrer la Mort.
Soudain une vibration nous tira tous les deux de nos propres introspections. J’ouvris les yeux pour chercher le responsable qui troublait notre repos conjoint. Jess extirpa son téléphone de sa poche, et le sourire qui illumina ses traits en découvrant son message me fit chaud au cœur. Et, paradoxalement, m’attrista ; sans doute parce que je ne serais plus capable de ressentir un tel bonheur pendant une longue période… Inutile de chercher la cause. Il n’y avait qu’un homme pour la réjouir ainsi. Son compagnon, Sachio Aoki, qui devait venir aux nouvelles. Elle avait dû lui fausser compagnie comme une voleuse pour venir me voir en urgence…
Un vif éclat, reflété par la lumière du plafonnier, attira mon regard. Je repérai alors seulement maintenant le diamant qui ornait son annulaire. Mes yeux restèrent fixés un long moment sur ce bijou symbolique, tandis que des sentiments contradictoires s’affrontaient en moi. Il s’agissait là à n’en point douter d’une bague de fiançailles. Et elle me reflétait mon propre bonheur révolu, alors même que je me réjouissais pour mon amie. Je finis par lever ma main droite pour enlacer la sienne et caresser le diamant.
- Félicitations… J’imagine que c’est tout récent. Tu comptais m’en parler j’espère ?
Si mon ton n’exprimait aucun reproche, et qu’un tendre sourire adoucissait mes traits, mon regard lui l’interrogeait fermement. Avait-elle seulement pensé me cacher une information d’une si grande importance ? Certes, je n’allais pas bien. J’étais même au plus mal. Mais ce n’était pas une raison pour occulter ses récentes fiançailles. Je savais qu’elle voulait m’épargner le reflet de ce qu’aurait pu être ma vie sans ce cruel coup du sort. Mais je n’avais pas le droit de la priver de ces réjouissances. J’étais son meilleur ami, j’étais supposé la soutenir plus que quiconque et être présent lorsque le grand jour viendrait. Je soupirai en lui souriant tristement, l’air navré.
- Jess… Excuse-moi. Je sais ce que tu penses. Tu voulais me le dire en face, mais tu t’es ravisée en me voyant dans cet état. Et je te remercie de vouloir me préserver. Mais tu ne dois pas te priver de ton bonheur juste pour m’épargner la vision de ce qu’aurait pu être le mien…
Je marquai une pause alors que ma voix avait manqué flancher sur la dernière syllabe. Je repris une profonde inspiration pour continuer tout en callant ma main libre sous mon crâne.
- Personne n’a le droit de t’en priver, et moi le premier. Surtout moi. Je suis censé être avec toi, c’est le rôle d’un meilleur ami non ? Quoiqu’il arrive.
J’attirai sa main près de mon visage pour contempler plus attentivement la pierre précieuse qui brillait de mille feux. Elle était d’une finesse inégalée, délicatement taillée, d’une largeur modeste, mais juste assez pour en être respectable. Sachio avait très bien choisi ; une pierre digne d’elle tout en restant assez discrète pour ne pas trop attirer le regard. Car Jess n’aimait pas spécialement se démarquer des autres. C’était une nouvelle preuve qu’il était fait pour elle, quand bien même je peinais à cerner le personnage.
Elle m’avait beaucoup parlé de lui ; il n’y avait pas un détail qui m’avait échappé. Sachio Aoki était un vampire de mon rang, affilié au clan Izbranov, quelque peu mystérieux. Comme il était le compagnon de Jess, j’avais eu quelques occasions de le rencontrer. Il m’était trop réservé et distant, j’aurais même dit froid, pour parvenir à porter un jugement juste et représentatif sur lui. Mais je faisais confiance à Jess. Si elle l’aimait, c’est qu’elle avait vu le meilleur en lui. Et si ce meilleur fuyait mon regard aujourd’hui, j’étais confiant ; un jour, je le verrai moi aussi, et j’en apprécierais d’autant plus l’homme à sa juste valeur.
- Je suis sincèrement heureux pour toi, Jess. Pour vous deux.
Mes mots sonnaient faux à mes oreilles ; j’étais content pour elle, mais heureux était paradoxal avec mon ressenti actuel. Nullement par rapport à mon amie et son nouveau statut de fiancée ; non, juste parce que j’étais malheureux. Mais au moins elle avait compris ce que je voulais dire, même si les termes n’étaient pas les plus appropriés. Je lui offris un triste sourire avant de libérer sa main.
- Le monde continue de tourner, ma chère Jess. Il serait égoïste de vouloir le contraire, même si tout nous paraît injuste et cruel dans ces conditions. Mais je veux que tu profites. Que tu sois heureuse, pour nous deux. S’il y a bien une chose qui m’apaise c’est ce sourire qui t’illumine quand tu penses à lui.
Il en fallait bien un sur les deux qui fût heureux. Et je la préférais ainsi, radieuse, plutôt que de la voir partager mon chagrin jusqu’au bout. Elle était là pour me rappeler qu’il y avait toujours un espoir. A force, son énergie positive deviendrait peut-être contagieuse et me tirerait vers le haut…
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Lun 17 Sep 2018 - 23:09
Au bord du gouffre
Feat Raphaël De La Roche & Jess Duchannes
Qu’importe l’immense joie et la fierté que je ressentais en regardant cet anneau, entendre ses félicitations m’arracha quelques larmes. J’hochais la tête, séchant mes joues d’un bout des doigts. Plus je regardais la dague de Sachio, plus je culpabilisais. Alors que Raphaël et moi étions censés partager nos moments de joies, je me retrouvais être la seule à jouir de cette perspective désormais.
Voilà qu’il était en train de me réconforter… Je devais me reprendre, au combien mes derniers jours avaient pu être éprouvant, ce n’était rien en comparaison. Mais nous étions comme ça, depuis bien longtemps notre relation fonctionnait de cette façon. Toujours là pour l’autre, dans n’importe quel circonstance. Il était normal que je partage son immense douleur. Lui, mourait un peu plus d’avoir perdu l’amour de sa vie, une seconde fois, moi, le regardait impuissante sans pouvoir vraiment faire quelque chose pour le soulage, une seconde fois.
Alors qu’il portait des mots attentionné à mon égard, je glissais mes doigts dans ses cheveux, essuyant une larme coriace en cachant le symbole de ma future union. S’il m’était possible de lui donner un peu de mon bonheur, si je pouvais lui prendre sa peine, je le ferais sans hésitation. Le voir si démuni m’était insupportable. Pour fidèle à lui-même, fort et généreux, mon meilleur ami ne manqua pas de me donner sa bénédiction, à sa manière, et c’était ce dont j’avais besoin. Malgré l’horrible tragédie qui le frappait, la beauté de son cœur n’était pas entaché par le deuil et je ferais tout mon possible pour qu’il ne plie pas sous le poids de cette horrible perte. Je n’étais pas la seule à entrer en mode commando je suppose, je le savais bien entouré. Connaissant mon ami de toujours, avoir ses proches à ses côtés ne serait que bénéfique pour lui. Il était interdit de le laisser seul, pas pour l’instant en tout cas.
« Je te remercie infiniment. Je suis terriblement navrée de te l’apprendre un jour comme celui. J’avais prévu de… Enfin, je voulais vous l’annoncer en premier... » Je repris mon souffle, repoussant l’immense vague de tristesse qui sommeillait juste là. J’évoquais alors des souvenirs bien plus doux malgré là aussi les circonstances désastreuses de sa demande, de la mienne?
« En fait, il ne m’a pas vraiment demandé ma main, enfin si mais… La version courte c’est qu’il voulait juste que j’y réfléchisse. Et j’ai fini par lui passer moi la corde au cou en fin de compte.» Je lâchais un petit sourire en y repensant. J’étais irrécupérable. J’avais en quelque sorte voler sa demande à Sachio, non? J’interrogerais Raphaël quand il ira mieux, il n’aura sans doute aucun scrupule à me faire culpabiliser, insinuant sans problème que j’avais balayé le romantisme de cette proposition. Pour lui changer les idées, je lui racontait finalement comment cela c’était passé. En commençant par ma détestable rencontre avec Shidara. Bon sang, comment cela se faisait-il qu’un être aussi horrible que lui puisse être d’une quelconque façon lié à mes fiançailles. Pour résumer cela, cela craignait, un max… Malgré cet épisode que je souhaite plus que tout oublier, j’essayais de conter cette histoire avec les plus d’ondes positives possibles.
Suite à cela, nous nous sommes finalement laissé emporter par notre conversation, bien que difficilement, je parvenais à le tirer des griffes du présent, bien que notre passé et nos souvenirs nous rappelaient un peu plus que nous pourrions plus partager ces instants avec la douce Émeraude. Au fond de moi, en amie fidèle et loyale, j’étais presque en colère contre elle, la blâmant d’avoir abandonné cet homme si bon. Mais la colère laissait à chaque fois place à la tristesse, jamais, oh grand jamais elle n’aurait quitter son prince, pour rien au monde. A défaut de parler de mon fiancé, je lui contais quelques anecdotes inutiles sans grand but si ce n’est de le garder distrait.
Oui, j’en étais venue à lui parler de chose complètement banales mais pour en venir à un point bien précis. J’avais en quelque sorte prévu mon coup mais j’en avais marre de tourner autour du pot, je n’avais aucunement besoin d’agir ainsi avec lui. C’était pour son bien, j’étais cette amie qui pour son bien devait lui faire un peu de mal. C’était, pour sûr, la pire des tâches, je me détestais pour cela, plus que jamais, pourtant je m’avais pas le choix. Il était au bord du gouffre, ses yeux clos, il serait facile de le confondre avec un cadavre...
«Raphaël… Seito m’a dit que tu t’alimentais tout juste pour tenir debout. » C’était évident qu’il n’apprécie pas ma remarque mais je devais le brusquer, dans un cas comme celui-ci, c’était la seule solution. Un vampire refusant de s’alimenter n'apporterait rien de bon, mon ami ne se pardonnerait jamais de perdre pied, qui sait ce qu’il serait capable de faire, assoiffé et abruti par le deuil...
«Je ne dis pas que tu dois vider une réserve, mais tu dois prendre des forces. Penses-tu qu’Emeraude accepterait cela? Ce n’est pas lui faire honneur que de te laisser ainsi dépérir. Franchement, depuis combien de temps ne t’es-tu pas nourris de vrai sang? » J’insistais sur ce point, nous avions plus ou moins une régime alimentaire plutôt similaire, mais j’étais celle qui n’attendait pas d’être à bout avant d’agir. Je n’étais pas de ceux qui aimaient jouer avec leur proie. Je me contentais de prendre ce qu’il me fallait quand il le fallait. Mes prunelles larmoyantes plantées sur mon pauvre Raphaël, j’attendais une simple réaction de sa part. Au combien mes mots avaient pu être durs, mon visage était marqué par une inquiétude grandissante et une affection débordante. Si seulement en un claquement de doigt, je pouvais lui rendre son précieux amour.
«Pardonne-moi si je te blesse, c'est bas de l'utiliser je sais, mais je te connais. Si tu refuses de le faire pour toi, fais le pour elle, s'il te plait. »
Je ne le forçais à rien mais le message était clair.
En douceur, je l’étreins contre moi, lui caressant le dos et ses cheveux presque comme une mère. C'était ma façon de m'excuser, cachant au dessus de son épaule, je n'arrivais pas à retenir mes larmes. Il n'avait décidément aucune pitié. Je comprenais cela. Comment aurais-je agis si cette tragédie m'avait frappée? J'étais, je pense, plus destructrice que lui...
«Mon pauvre ami... Si je pouvais t'aider plus que cela, si je pouvais soulager ta peine, je la supporterais toute entière... »
Voilà qu’il était en train de me réconforter… Je devais me reprendre, au combien mes derniers jours avaient pu être éprouvant, ce n’était rien en comparaison. Mais nous étions comme ça, depuis bien longtemps notre relation fonctionnait de cette façon. Toujours là pour l’autre, dans n’importe quel circonstance. Il était normal que je partage son immense douleur. Lui, mourait un peu plus d’avoir perdu l’amour de sa vie, une seconde fois, moi, le regardait impuissante sans pouvoir vraiment faire quelque chose pour le soulage, une seconde fois.
Alors qu’il portait des mots attentionné à mon égard, je glissais mes doigts dans ses cheveux, essuyant une larme coriace en cachant le symbole de ma future union. S’il m’était possible de lui donner un peu de mon bonheur, si je pouvais lui prendre sa peine, je le ferais sans hésitation. Le voir si démuni m’était insupportable. Pour fidèle à lui-même, fort et généreux, mon meilleur ami ne manqua pas de me donner sa bénédiction, à sa manière, et c’était ce dont j’avais besoin. Malgré l’horrible tragédie qui le frappait, la beauté de son cœur n’était pas entaché par le deuil et je ferais tout mon possible pour qu’il ne plie pas sous le poids de cette horrible perte. Je n’étais pas la seule à entrer en mode commando je suppose, je le savais bien entouré. Connaissant mon ami de toujours, avoir ses proches à ses côtés ne serait que bénéfique pour lui. Il était interdit de le laisser seul, pas pour l’instant en tout cas.
« Je te remercie infiniment. Je suis terriblement navrée de te l’apprendre un jour comme celui. J’avais prévu de… Enfin, je voulais vous l’annoncer en premier... » Je repris mon souffle, repoussant l’immense vague de tristesse qui sommeillait juste là. J’évoquais alors des souvenirs bien plus doux malgré là aussi les circonstances désastreuses de sa demande, de la mienne?
« En fait, il ne m’a pas vraiment demandé ma main, enfin si mais… La version courte c’est qu’il voulait juste que j’y réfléchisse. Et j’ai fini par lui passer moi la corde au cou en fin de compte.» Je lâchais un petit sourire en y repensant. J’étais irrécupérable. J’avais en quelque sorte voler sa demande à Sachio, non? J’interrogerais Raphaël quand il ira mieux, il n’aura sans doute aucun scrupule à me faire culpabiliser, insinuant sans problème que j’avais balayé le romantisme de cette proposition. Pour lui changer les idées, je lui racontait finalement comment cela c’était passé. En commençant par ma détestable rencontre avec Shidara. Bon sang, comment cela se faisait-il qu’un être aussi horrible que lui puisse être d’une quelconque façon lié à mes fiançailles. Pour résumer cela, cela craignait, un max… Malgré cet épisode que je souhaite plus que tout oublier, j’essayais de conter cette histoire avec les plus d’ondes positives possibles.
Suite à cela, nous nous sommes finalement laissé emporter par notre conversation, bien que difficilement, je parvenais à le tirer des griffes du présent, bien que notre passé et nos souvenirs nous rappelaient un peu plus que nous pourrions plus partager ces instants avec la douce Émeraude. Au fond de moi, en amie fidèle et loyale, j’étais presque en colère contre elle, la blâmant d’avoir abandonné cet homme si bon. Mais la colère laissait à chaque fois place à la tristesse, jamais, oh grand jamais elle n’aurait quitter son prince, pour rien au monde. A défaut de parler de mon fiancé, je lui contais quelques anecdotes inutiles sans grand but si ce n’est de le garder distrait.
Oui, j’en étais venue à lui parler de chose complètement banales mais pour en venir à un point bien précis. J’avais en quelque sorte prévu mon coup mais j’en avais marre de tourner autour du pot, je n’avais aucunement besoin d’agir ainsi avec lui. C’était pour son bien, j’étais cette amie qui pour son bien devait lui faire un peu de mal. C’était, pour sûr, la pire des tâches, je me détestais pour cela, plus que jamais, pourtant je m’avais pas le choix. Il était au bord du gouffre, ses yeux clos, il serait facile de le confondre avec un cadavre...
«Raphaël… Seito m’a dit que tu t’alimentais tout juste pour tenir debout. » C’était évident qu’il n’apprécie pas ma remarque mais je devais le brusquer, dans un cas comme celui-ci, c’était la seule solution. Un vampire refusant de s’alimenter n'apporterait rien de bon, mon ami ne se pardonnerait jamais de perdre pied, qui sait ce qu’il serait capable de faire, assoiffé et abruti par le deuil...
«Je ne dis pas que tu dois vider une réserve, mais tu dois prendre des forces. Penses-tu qu’Emeraude accepterait cela? Ce n’est pas lui faire honneur que de te laisser ainsi dépérir. Franchement, depuis combien de temps ne t’es-tu pas nourris de vrai sang? » J’insistais sur ce point, nous avions plus ou moins une régime alimentaire plutôt similaire, mais j’étais celle qui n’attendait pas d’être à bout avant d’agir. Je n’étais pas de ceux qui aimaient jouer avec leur proie. Je me contentais de prendre ce qu’il me fallait quand il le fallait. Mes prunelles larmoyantes plantées sur mon pauvre Raphaël, j’attendais une simple réaction de sa part. Au combien mes mots avaient pu être durs, mon visage était marqué par une inquiétude grandissante et une affection débordante. Si seulement en un claquement de doigt, je pouvais lui rendre son précieux amour.
«Pardonne-moi si je te blesse, c'est bas de l'utiliser je sais, mais je te connais. Si tu refuses de le faire pour toi, fais le pour elle, s'il te plait. »
Je ne le forçais à rien mais le message était clair.
En douceur, je l’étreins contre moi, lui caressant le dos et ses cheveux presque comme une mère. C'était ma façon de m'excuser, cachant au dessus de son épaule, je n'arrivais pas à retenir mes larmes. Il n'avait décidément aucune pitié. Je comprenais cela. Comment aurais-je agis si cette tragédie m'avait frappée? J'étais, je pense, plus destructrice que lui...
«Mon pauvre ami... Si je pouvais t'aider plus que cela, si je pouvais soulager ta peine, je la supporterais toute entière... »
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Dim 7 Oct 2018 - 11:29
J’étais mortifié d’apprendre cette merveilleuse nouvelles dans de telles circonstances. Ça aurait dû être un moment exceptionnel, mais il ne l’était au final que par le chagrin et l’amertume de ne pouvoir fêter ses fiançailles comme elle le méritait. Et je compris à ses quelques larmes qu’elle ne parvenait pas à s’en réjouir. J’oubliais qu’elle aussi, pour la deuxième fois, venait de perdre une amie. “Je voulais vous l’annoncer en premier.” ces mots m’étreignirent un peu plus le cœur ; ce vous qui aujourd'hui n’avait plus lieu d’être me plongeait dans un désarroi profond. Mais l’entendre raconter son engagement me faisait du bien. Il valait mieux évoquer des souvenirs heureux, quand bien même ils nous paraîtraient bien ternes à côté de notre douleur. Je souris en l’entendant parler. Je n’étais guère surpris de sa part, c’était bien ma Jess. Mon sourire se fana en entendant le nom de Shidara. L’espace d’un instant mes yeux se colorèrent en pourpre, furieux que cet homme eut osé la toucher de cette façon. Mais je n’avais plus la force pour nourrir une telle colère et mes iris retrouvèrent vite leur teinte habituelle.
Je la laissais me bercer par ses mots, m’extirper de ma torpeur et me mettre un peu de baume au cœur. Cette conversation pouvait paraître banale, et l’était certainement, mais c’était peut-être ce don j’avais besoin justement. Je souris même à ses petites pointes d’humour, soulignant le ridicule de certaines situations. Je fermai les yeux en expirant pour rechercher un peu plus de quiétude. Puis soudain le ton de la conversation changea. À la façon dont elle prononça mon nom, je sus que ce moment agréable touchait à sa fin. Et le sujet qu’elle aborda me laissa la bouche sèche.
- Je n’ai pas soif…
Je m’interrompis aussitôt. C'était faux, je le savais. Je n’avais simplement pas envie de boire du sang. Je n’avais plus goût à rien et l’hémoglobine me donnait plus la nausée actuellement qu’un réel appétit. Elle pouvait bien le comprendre. Pourtant elle enfonça davantage le couteau dans la plaie. Ses mots me labourèrent de part en part, me coupant le souffle par leur violence, mais surtout par leur véracité. Je me redressai, me dégageant de son étreinte qui me paraissait soudain oppressante. Mon visage reflétait fidèlement les tourments qui me pesaient et la douleur qui me lacérait le cœur et l’espace d’un instant, je l’en détestai. Elle qui était pourtant ma meilleure amie et ne m’avait jamais fait défaut…
- Tu es cruelle de dire ça…
Pourtant je savais qu’elle avait raison. Je savais qu’Emeraude n'aurait jamais souhaité le voir comme ça. Qu’elle voudrait me voir souriant et heureux. Ça me paraissait tellement inaccessible… Le faire pour elle, oui, je le pourrais. Mais était-ce honnête de ne vivre que pour son souvenir, d’agir pour ce qu’elle aurait voulu au lieu d’agir pour moi-même ? Telle était la question… Je me pris la tête entre les mains tandis que Jess m’enlaçait dans l’espoir d’apaiser mon chagrin. Si j’étais sur l’instant terrassé par la douleur -les yeux secs car mes larmes avaient déjà trop coulé- ses paroles me firent réagir. Je tournai la tête vers ma meilleure amie.
- Non, je ne le souhaite pour rien au monde. Quand bien même ce serait possible, je refuserais. Tu ne mérites pas de subir ça. Je ne veux pas que tu vives ça…
Je soupirai pour chasser cette boule qui me nouait la gorge. Je déglutis péniblement tout en me.frottant le visage dans mes mains.
- Tu as raison, elle n’aimerait pas me voir comme ça. Mais comment suis-je censé faire ?
On sentait nettement la détresse dans ma voix. Si seulement quelqu'un pouvait me donner le mode d’emploi du deuil, je le suivrais à la lettre. La solution miracle pour le traverser indemne, je la prendrais sans hésitation. Je pris une profonde inspiration, gonflant mes poumons de ce gaz vital, dans l’espoir de saturer mon cerveau d’oxygène, puis j’expirai lentement. C’était une technique de respiration qui visait à se détendre et apaiser l’esprit.
- Je te promets de faire des effort...
Je ne disais pas ça pour qu’elle me laissât tranquille. Je le pensais vraiment, même si au fond de moi, je n’avais pas vraiment envie. Je devais penser aux vivants, à ceux qui étaient encore de ce monde et tenaient à moi, quand bien même l’absence de ma fiancée était insoutenable.
Je la laissais me bercer par ses mots, m’extirper de ma torpeur et me mettre un peu de baume au cœur. Cette conversation pouvait paraître banale, et l’était certainement, mais c’était peut-être ce don j’avais besoin justement. Je souris même à ses petites pointes d’humour, soulignant le ridicule de certaines situations. Je fermai les yeux en expirant pour rechercher un peu plus de quiétude. Puis soudain le ton de la conversation changea. À la façon dont elle prononça mon nom, je sus que ce moment agréable touchait à sa fin. Et le sujet qu’elle aborda me laissa la bouche sèche.
- Je n’ai pas soif…
Je m’interrompis aussitôt. C'était faux, je le savais. Je n’avais simplement pas envie de boire du sang. Je n’avais plus goût à rien et l’hémoglobine me donnait plus la nausée actuellement qu’un réel appétit. Elle pouvait bien le comprendre. Pourtant elle enfonça davantage le couteau dans la plaie. Ses mots me labourèrent de part en part, me coupant le souffle par leur violence, mais surtout par leur véracité. Je me redressai, me dégageant de son étreinte qui me paraissait soudain oppressante. Mon visage reflétait fidèlement les tourments qui me pesaient et la douleur qui me lacérait le cœur et l’espace d’un instant, je l’en détestai. Elle qui était pourtant ma meilleure amie et ne m’avait jamais fait défaut…
- Tu es cruelle de dire ça…
Pourtant je savais qu’elle avait raison. Je savais qu’Emeraude n'aurait jamais souhaité le voir comme ça. Qu’elle voudrait me voir souriant et heureux. Ça me paraissait tellement inaccessible… Le faire pour elle, oui, je le pourrais. Mais était-ce honnête de ne vivre que pour son souvenir, d’agir pour ce qu’elle aurait voulu au lieu d’agir pour moi-même ? Telle était la question… Je me pris la tête entre les mains tandis que Jess m’enlaçait dans l’espoir d’apaiser mon chagrin. Si j’étais sur l’instant terrassé par la douleur -les yeux secs car mes larmes avaient déjà trop coulé- ses paroles me firent réagir. Je tournai la tête vers ma meilleure amie.
- Non, je ne le souhaite pour rien au monde. Quand bien même ce serait possible, je refuserais. Tu ne mérites pas de subir ça. Je ne veux pas que tu vives ça…
Je soupirai pour chasser cette boule qui me nouait la gorge. Je déglutis péniblement tout en me.frottant le visage dans mes mains.
- Tu as raison, elle n’aimerait pas me voir comme ça. Mais comment suis-je censé faire ?
On sentait nettement la détresse dans ma voix. Si seulement quelqu'un pouvait me donner le mode d’emploi du deuil, je le suivrais à la lettre. La solution miracle pour le traverser indemne, je la prendrais sans hésitation. Je pris une profonde inspiration, gonflant mes poumons de ce gaz vital, dans l’espoir de saturer mon cerveau d’oxygène, puis j’expirai lentement. C’était une technique de respiration qui visait à se détendre et apaiser l’esprit.
- Je te promets de faire des effort...
Je ne disais pas ça pour qu’elle me laissât tranquille. Je le pensais vraiment, même si au fond de moi, je n’avais pas vraiment envie. Je devais penser aux vivants, à ceux qui étaient encore de ce monde et tenaient à moi, quand bien même l’absence de ma fiancée était insoutenable.
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Jeu 11 Oct 2018 - 22:48
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Ses mots m’avaient bien évidemment blessée, mais c’était normal, c’était mon rôle si je n’étais pas capable de le bousculer dans ses retranchements, qui le ferait? C’est là mon privilège et mon devoir. La vérité, l’honnêteté. Je savais qu’il agirait de même si nous échangions nos places. Et pour cette raison, parce qu’il était mon meilleur ami, j’étais prête à ouvrir une plaie loin d’être cicatrisée pour lui venir en aide. Dans un léger réflexe de défense, je me suis levée, arpentant le salon avant de m’accouder près d’une fenêtre, comme si jeter mon regard dehors m’épargnerait.
« Ecoute Raphaël, je sais que c’est différent et que cela n’égalera jamais ta douleur mais… J’ai perdu deux êtres chers moi aussi. Tu m’as connue peu de temps avant. Par les anciens, te souviens-tu à quel point je pouvais être une plaie à l’époque? »
Je lâchais un léger rire au souvenir lointain de notre rencontre. J’étais terriblement seule à l’époque et seul le deuil était mon compagnon de tous les jours. J’étais bien moins amicale et sociable qu’aujourd’hui. Les abîmes quand lesquelles je m’étais plongée presque volontairement m’avaient presque complètement dévorée de l’intérieur quand il était tombé sur moi, dans cette forêt alors que je cherchais désespérément de quoi me nourrir. Pour rien au monde, je le regarderais sombrer dans ces ténèbres.
« Je n’oublierais jamais cette douleur ni le trou béant qu’elle creusait chaque jour dans ma poitrine. La solitude accompagnait mon quotidien et pourtant chaque jour, je me levais pour vivre une vie que je ne voulais plus. J’étais à deux doigts de craquer quand j’ai enfin accepté ton aide. Et aujourd’hui encore, je souffre en silence, je ne suis même pas certaine d’avoir vraiment fait mon deuil en fait. Pourtant je continue à vivre, à vivre vraiment. »
Je chassais rapidement une larme du bout des doigts. Il m’avait pas besoin d’entendre de telles tristesses mais je voulais qu’il se rende compte que malgré la peine qui l’abruitissait, il s’en remettrait, comme je m’en remettais, jour après jour.
« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Tu as survécu une première fois, tu sauras surmonter cela de nouveau. Le temps ne fait pas tout mais il aide, un peu, parfois. Un matin tu ouvriras les yeux, le coeur plus léger et le lendemain, il n’en sera que plus lourd mais tu continueras à te battre, parce que tu as une vie remplie, des amis qui te soutiennent, une famille. Il t’arrivera de ne plus savoir bouger tant elle te manquera mais quand tu seras prêt, tu parviendras à te relever. »
Plus facile à dire qu’à faire? Peut-être. Etait-ce sans doute pour cette raison que je devais taire mes difficultés à sortir ces mots. Comment être crédible alors que moi-même, j’avais encore du mal alors que la vie semblait me sourire. Je venais de me fiancer après tout. Et pourtant, une ombre planait, me rappelant sans cesse les choses que je ne pourrais jamais vivre entourée par mes parents.
« Tu me diras que je suis folle mais un jour, tu tourneras la page et continuera à vivre, tu retomberas amoureux. Ne fais pas cette tête, tu sais que j’ai raison ! Tu ne l’oublieras jamais, comme tu n’as jamais oublié Sophie mais tu n’as pas le choix. Tu apprendra à vivre de cette manière, avec le temps. Et le jour viendra où tu réussiras à sourire sans larme, même si ton coeur continuera de pleurer son absence. »
Les joues pâles, je revenais à ses côtés mais cette fois-ci, je m'agenouillerais devant lui, lui tenant fermement les mains. Elles étaient si froides… Pour les réchauffer, je les apportais contre mes lèvres, comme si un baiser pouvait lui donner un peu de chaleur.
« Je ne te demande qu’une seule et unique chose. Ne te punis pas pour ce qu’il s’est passé et ce qu’il se passera. »
Je le connaissais que trop bien. Il allait se laisser dépérir si personne ne le secouait. Ce qui était tout à fait normal… dans son cas. C’était exactement ce qu’il avait fait pour moi. Ma présence dans sa demeure pendant quelques jours allaient me permettre de vérifier ses moindres faits et gestes, et s’il venait à se négliger d’une quelconque façon, j’étais prête à l’attacher pour le forcer à boire s’il le fallait. Il ne pouvait pas me faire ça, il n’avait pas le droit de baisser les bras. Il devait se battre et honorer la mémoire d’Emeraude. Comme j'honorais celle de mes parents, avec force et courage.
« Ecoute Raphaël, je sais que c’est différent et que cela n’égalera jamais ta douleur mais… J’ai perdu deux êtres chers moi aussi. Tu m’as connue peu de temps avant. Par les anciens, te souviens-tu à quel point je pouvais être une plaie à l’époque? »
Je lâchais un léger rire au souvenir lointain de notre rencontre. J’étais terriblement seule à l’époque et seul le deuil était mon compagnon de tous les jours. J’étais bien moins amicale et sociable qu’aujourd’hui. Les abîmes quand lesquelles je m’étais plongée presque volontairement m’avaient presque complètement dévorée de l’intérieur quand il était tombé sur moi, dans cette forêt alors que je cherchais désespérément de quoi me nourrir. Pour rien au monde, je le regarderais sombrer dans ces ténèbres.
« Je n’oublierais jamais cette douleur ni le trou béant qu’elle creusait chaque jour dans ma poitrine. La solitude accompagnait mon quotidien et pourtant chaque jour, je me levais pour vivre une vie que je ne voulais plus. J’étais à deux doigts de craquer quand j’ai enfin accepté ton aide. Et aujourd’hui encore, je souffre en silence, je ne suis même pas certaine d’avoir vraiment fait mon deuil en fait. Pourtant je continue à vivre, à vivre vraiment. »
Je chassais rapidement une larme du bout des doigts. Il m’avait pas besoin d’entendre de telles tristesses mais je voulais qu’il se rende compte que malgré la peine qui l’abruitissait, il s’en remettrait, comme je m’en remettais, jour après jour.
« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Tu as survécu une première fois, tu sauras surmonter cela de nouveau. Le temps ne fait pas tout mais il aide, un peu, parfois. Un matin tu ouvriras les yeux, le coeur plus léger et le lendemain, il n’en sera que plus lourd mais tu continueras à te battre, parce que tu as une vie remplie, des amis qui te soutiennent, une famille. Il t’arrivera de ne plus savoir bouger tant elle te manquera mais quand tu seras prêt, tu parviendras à te relever. »
Plus facile à dire qu’à faire? Peut-être. Etait-ce sans doute pour cette raison que je devais taire mes difficultés à sortir ces mots. Comment être crédible alors que moi-même, j’avais encore du mal alors que la vie semblait me sourire. Je venais de me fiancer après tout. Et pourtant, une ombre planait, me rappelant sans cesse les choses que je ne pourrais jamais vivre entourée par mes parents.
« Tu me diras que je suis folle mais un jour, tu tourneras la page et continuera à vivre, tu retomberas amoureux. Ne fais pas cette tête, tu sais que j’ai raison ! Tu ne l’oublieras jamais, comme tu n’as jamais oublié Sophie mais tu n’as pas le choix. Tu apprendra à vivre de cette manière, avec le temps. Et le jour viendra où tu réussiras à sourire sans larme, même si ton coeur continuera de pleurer son absence. »
Les joues pâles, je revenais à ses côtés mais cette fois-ci, je m'agenouillerais devant lui, lui tenant fermement les mains. Elles étaient si froides… Pour les réchauffer, je les apportais contre mes lèvres, comme si un baiser pouvait lui donner un peu de chaleur.
« Je ne te demande qu’une seule et unique chose. Ne te punis pas pour ce qu’il s’est passé et ce qu’il se passera. »
Je le connaissais que trop bien. Il allait se laisser dépérir si personne ne le secouait. Ce qui était tout à fait normal… dans son cas. C’était exactement ce qu’il avait fait pour moi. Ma présence dans sa demeure pendant quelques jours allaient me permettre de vérifier ses moindres faits et gestes, et s’il venait à se négliger d’une quelconque façon, j’étais prête à l’attacher pour le forcer à boire s’il le fallait. Il ne pouvait pas me faire ça, il n’avait pas le droit de baisser les bras. Il devait se battre et honorer la mémoire d’Emeraude. Comme j'honorais celle de mes parents, avec force et courage.
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Sam 13 Oct 2018 - 23:17
Je la suivis du regard alors qu’elle se réfugiait près de la fenêtre. Mon cœur se serra un peu plus en sentant sa peine. Je baissai les yeux sur mes mains qui reposaient tristement sur mes genoux. J'étais injuste en affirmant qu’elle ne devait pas subir ça ; j'oubliais qu’elle l'avait déjà subi, lorsque ses parents avaient été tués. La mort de ses géniteurs l’avait plongé dans une détresse infinie, et si nos chemins ne s'étaient pas croisés à l'époque, peut-être qu'elle ne s'en serait pas aussi bien sortie. J'avais conscience d'avoir tenu un rôle déterminant dans son rétablissement. Rôle qu’elle avait ensuite endossé après la mort de Sophie, même si c'était aussi son amie et qu’elle l'avait beaucoup pleurée. Perdre des parents était une terrible épreuve ; différente de la mort d'un être aimé, comme Sophie, mais au moins il y avait la possibilité de se reconstruire en cherchant l'affection et la force d'une autre, comme c'était le cas avec Emeraude. Mais personne ne pouvait remplacer des parents.
Un sourire amer déforma mes traits en l'entendant parler. Elle était un peu brutale, mais je savais qu’elle avait raison. Je pouvais cesser de me punir comme elle semblait le croire -comme ce devait être le cas-, oui. Pour tous ceux qui m'entouraient et me soutenaient. Ce serait injuste de réduire à néant tous leurs efforts. Mais il y avait une chose, une seule, sur laquelle je ne pouvais pas la suivre. Je serrai ses mains entre les miennes, à présent qu’elle se trouvait agenouillée face à moi.
- Il m'a fallu vingt-cinq ans pour épouser Sophie. Vingt-cinq autres pour me remettre de sa mort, alors qu’elle portait notre enfant. Et ce n'est que grâce à Emy que j'ai vraiment pu tourner la page. Parce qu’elle était là pour m'apporter ce qu’il me manquait ce dernier quart de siècle. Et aujourd'hui, elle est partie à son tour…
Ma voix chuta sur la dernière phrase et je fermai les yeux. Dieu que c'était dur. Certains auraient baissé les bras pour moins que ça.
- Je finirai par remonter la pente, assurément, grâce à toi, grâce à Junya et Kevin, grâce à mes parents et ma sœur… ça prendra du temps, mais je ne doute pas que j'y arriverai, même si ça me paraît si loin actuellement.
Je rouvris les yeux pour les plonger dans ceux de ma meilleure amie. Je lisais l'espoir et la satisfaction dans son regard, alors que j'acceptais enfin de m'extirper de la résignation. Malheureusement j'en venais à notre désaccord et je savais qu’elle n'aimerait pas ce qui allait suivre.
- Mais je ne pourrai pas revivre ça une troisième fois. Toute cette souffrance, tout ce chagrin… je suis bien entouré, certes, mais un nouveau cycle finira par avoir raison de mes forces.
Je poussai un soupir las, les yeux baissés sur nos mains toujours entrelacées.
- Je ne pourrai pas retomber amoureux en sachant que la prochaine risquera de mourir à chaque instant. Chaque jour je craindrais un peu plus de la voir partir et... Ça me tuera un jour, je le sais. Et je ne pense pas qu'une femme mériterait de subir cette angoisse...
Ce fut à mon tour de me lever pour me planter devant la fenêtre pour perdre mon regard dans le parc qui se dressait au delà des frontières de mon domaine. Les mains dans les poches je perdis la.notion du temps alors que je me laissais aller à cette contemplation salvatrice. Puis au bout d'un temps qui me parut interminable, ma voix s'éleva à nouveaux.
- Tu vas trouver ça stupide, mais j'en suis venue à croire que je suis maudit. Sophie, Mickaël, tante Marianne, Emeraude… Je froncai les sourcils en me souvenant d'une histoire antérieure à ma fiancée. Et même la petite Chloris dont je t’avais parlé il y a des années, qui a disparu. Les gens qui me sont chers tombent comme des mouches ou disparaissent brutalement, les femmes en particulier. Ma plus grande peur c'est que tu subisses le même sort.
J’étais terrifié aujourd'hui plus que jamais qu'elle disparut à son tour, assassinée, enlevée, ou tout autre sort funeste probable… Son absence me serait fatale c'était une certitude. J'avais partagé trop de choses, traversé trop d'épreuves avec elle à mes côtés. Bien sûr je partageais les mêmes craintes pour ma famille, ma soeur aînée en particulier, mais j'avais toujours eu une relation privilégiée avec Jess. Je levai mon bras gauche pour le poser contre le carreau et y appuyer ma tête.
- J'aimerais tellement que Mickaël soit encore là. Avec lui en plus à mes côtés j'aurais pu traversé cent fois n'importe quelle tragédie et en ressortir indemne. Il ne m'a jamais autant manqué…
Oh mon frère, pourquoi avait-il fallu que tu meurs ? Sans toi, la vie était si dure. J’avais appris à vivre sans toi, mais je réalisais aujourd'hui que je ne m'étais jamais vraiment remis de ta mort. Parce que tu faisais partie de moi, et qu'à ton départ, tu avais laissé un vide que personne ne pourrait jamais combler.
Un sourire amer déforma mes traits en l'entendant parler. Elle était un peu brutale, mais je savais qu’elle avait raison. Je pouvais cesser de me punir comme elle semblait le croire -comme ce devait être le cas-, oui. Pour tous ceux qui m'entouraient et me soutenaient. Ce serait injuste de réduire à néant tous leurs efforts. Mais il y avait une chose, une seule, sur laquelle je ne pouvais pas la suivre. Je serrai ses mains entre les miennes, à présent qu’elle se trouvait agenouillée face à moi.
- Il m'a fallu vingt-cinq ans pour épouser Sophie. Vingt-cinq autres pour me remettre de sa mort, alors qu’elle portait notre enfant. Et ce n'est que grâce à Emy que j'ai vraiment pu tourner la page. Parce qu’elle était là pour m'apporter ce qu’il me manquait ce dernier quart de siècle. Et aujourd'hui, elle est partie à son tour…
Ma voix chuta sur la dernière phrase et je fermai les yeux. Dieu que c'était dur. Certains auraient baissé les bras pour moins que ça.
- Je finirai par remonter la pente, assurément, grâce à toi, grâce à Junya et Kevin, grâce à mes parents et ma sœur… ça prendra du temps, mais je ne doute pas que j'y arriverai, même si ça me paraît si loin actuellement.
Je rouvris les yeux pour les plonger dans ceux de ma meilleure amie. Je lisais l'espoir et la satisfaction dans son regard, alors que j'acceptais enfin de m'extirper de la résignation. Malheureusement j'en venais à notre désaccord et je savais qu’elle n'aimerait pas ce qui allait suivre.
- Mais je ne pourrai pas revivre ça une troisième fois. Toute cette souffrance, tout ce chagrin… je suis bien entouré, certes, mais un nouveau cycle finira par avoir raison de mes forces.
Je poussai un soupir las, les yeux baissés sur nos mains toujours entrelacées.
- Je ne pourrai pas retomber amoureux en sachant que la prochaine risquera de mourir à chaque instant. Chaque jour je craindrais un peu plus de la voir partir et... Ça me tuera un jour, je le sais. Et je ne pense pas qu'une femme mériterait de subir cette angoisse...
Ce fut à mon tour de me lever pour me planter devant la fenêtre pour perdre mon regard dans le parc qui se dressait au delà des frontières de mon domaine. Les mains dans les poches je perdis la.notion du temps alors que je me laissais aller à cette contemplation salvatrice. Puis au bout d'un temps qui me parut interminable, ma voix s'éleva à nouveaux.
- Tu vas trouver ça stupide, mais j'en suis venue à croire que je suis maudit. Sophie, Mickaël, tante Marianne, Emeraude… Je froncai les sourcils en me souvenant d'une histoire antérieure à ma fiancée. Et même la petite Chloris dont je t’avais parlé il y a des années, qui a disparu. Les gens qui me sont chers tombent comme des mouches ou disparaissent brutalement, les femmes en particulier. Ma plus grande peur c'est que tu subisses le même sort.
J’étais terrifié aujourd'hui plus que jamais qu'elle disparut à son tour, assassinée, enlevée, ou tout autre sort funeste probable… Son absence me serait fatale c'était une certitude. J'avais partagé trop de choses, traversé trop d'épreuves avec elle à mes côtés. Bien sûr je partageais les mêmes craintes pour ma famille, ma soeur aînée en particulier, mais j'avais toujours eu une relation privilégiée avec Jess. Je levai mon bras gauche pour le poser contre le carreau et y appuyer ma tête.
- J'aimerais tellement que Mickaël soit encore là. Avec lui en plus à mes côtés j'aurais pu traversé cent fois n'importe quelle tragédie et en ressortir indemne. Il ne m'a jamais autant manqué…
Oh mon frère, pourquoi avait-il fallu que tu meurs ? Sans toi, la vie était si dure. J’avais appris à vivre sans toi, mais je réalisais aujourd'hui que je ne m'étais jamais vraiment remis de ta mort. Parce que tu faisais partie de moi, et qu'à ton départ, tu avais laissé un vide que personne ne pourrait jamais combler.
Jess Duchannes#98899#98899#98899#98899#98899#98899#98899
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Dim 14 Oct 2018 - 12:43
Au bord du gouffre
Feat Raphaël De La Roche & Jess Duchannes
J’entendais sa peine, ne pouvant que l’imaginer à défaut d’en vraiment comprendre le chaos. J’étais pourtant rassurée qu’il prenne conscience de sa force, qu’il réalise qu’il était capable de remonter la pente aussi raide soit-elle. Mais je déchantais bien trop vite en lisant aisément la suite de ces pensées dans son regard plongé dans une tristesse infinie. Parler d’amour, c’était utopique à ce stade, oui mais croire en un… cycle? Étais-je arrivée trop tard? Avait-il perdu l’esprit?
Avant que je ne réagisse, il pris ma place devant la fenêtre. Que pouvais-je bien faire à part m’assoir et le regarder, incapable d’accepter ce qu’il pouvait délivrer. Le chagrin s’était sans pitié emparé de mon meilleur ami. Bon sang, que pouvais-je faire pour le ramener à la raison? Aussi minime puisse-t-elle être. Raphaël, que vas-tu m’obliger à faire? Alors que je me torturais l’esprit à trouver la force de le sortir de ces horribles idées dans lesquelles il nageait au même moment, un lourd silence s’installa. Je savais comment le faire réagir, enfin, je le pensais. Cependant, ce n’était pas chose aisée. Mon coeur était déjà à rude épreuve, je devais être maîtresse de mes émotions afin qu’elles ne m’envahissent pas au risque de dépasser les limites.
Très franchement, je n’ai en revanche pas su retenir un rire mauvais, moqueur quand il me confia ses pensées. Je devais m’endurcir pour le sortir de sa transe et l’entendre dire de pareilles… conneries, parce que oui, navrée mais c’était du grand n’importe quoi. Lui, maudit? Croyait-il vraiment que ce genre de mythe puisse être un temps soit peu réel? Je tenais un masque glaciale, le regard fixé sur son visage mais je mentirais en affirmant que je n’y avais jamais pensé, l’espace d’un instant. L’entendre énumérer ses pertes m’arracha une larme. Seigneur, oui il avait tant perdu. Il y avait-il une simple raison à ce morbide constat? Quant à me perdre moi, je commençais à croire que s’il devait m’arriver quelque chose, cela se serait déjà produit. Je pense que la mort ne voudrait même pas de moi de toute façon.
C’était inévitable qu’il ne se replonge sans les souvenirs des proches qu’il avait perdu, qui pourrait le lui reprocher? Et pourtant, ces fantômes lui empoisonnaient l’esprit. Personne autour de lui ne pourrait combler les absences des siens, mais c’était un combat des vivants contre les morts, et Raphaël ainsi que sa santé mentale dépendait de l’issue de cette bataille déloyale puisque lui semblait déjà avoir choisi son camp.
J’endosais mon pire manteau, les yeux rouges, les crocs sortis et quittais le canapé. Droite, sans chaleur, je portais mon coup. Une gifle magistrale, si forte que sans le vouloir, ma bague griffa sa joue désormais rouge. Volontairement aveugle à cela, je l’attrapais ensuite par le col et le plaquer sans merci contre la fenêtre. Je lui rembourserais les vitres brisées plus tard… Sa non-résistance m’avait presque fait lâcher prise mais je ne devais pas reculer.
« Maintenant ça suffit ! Tu as le droit d’être désespéré, de souffrir le martyr mais je t’interdit de baisser les bras, tu m’entends? Qu’est-ce que tu comptes faire? Hmm? Vas-y, dis le moi franchement ! Tu vas attendre là, sans broncher, que le destin abrège tes souffrances, c’est ça? Tu ne vas plus te battre? Tu vas laisser cette chienne de vie te prendre tout ce que tu as? Définir ce que tu es? Tu crois que cela va te soulager? Tu ne seras rien de plus qu’une coquille vide qui attend son heure ! Raphaël !! Tu es tellement plus que ça !
Parce que tu as tant perdu tu n’as pas le droit de laisser tomber maintenant… ta femme, votre bébé, ton frère, ta tente, ta nouvelle fiancée, pourquoi endurer ça si ce n’est pas pour te rendre meilleur, plus fort?
Tu te crois maudit? Alors ne laisse pas ce coup du sort se jouer de toi ! Bats-toi, brise la chaîne. Venges-toi ! Croque la vie à pleines dents, honore tous ceux que tu as perdu ! Il te faudra peut-être un an, dix ans, cents ans, milles ans pour t’en remettre encore une fois mais tu dois faire face, encore, oui encore et encore ! Ne laisse pas la fatalité te tuer ! Profite de la chance qu’ils ont pas eu eux, vis pour eux ! Raphaël ! »
Comme si dire, non, hurler son prénom m’avait sorti de ma propre transe, je laissais les larmes inondées mon visage. Que me forçait-il à faire? Dans ma rage surjouée, je m’étais laissée finalement prendre à mon propre jeu et les objets légers autour de nous flottaient lourdement, manquant de presque… d’imploser. Aussi naturellement qu’ils s’étaient élevés, tous retrouvèrent leur place. Sauf le vase que j’envoyais valser volontairement contre un mur. J’espérais qu’il n’était pas précieux… s’était trop tard de toute façon.
Mes mots étaient durs, lourds de reproches, chargés d’une immense colère et d’une loyauté indéchiffrable. J’étais prête à me sacrifier, à devenir son pire cauchemar si cela était suffisant pour qu’il revienne à la raison.
A bout de souffle, étouffée par mes sanglots, j’enroulais mes bras autour de lui.
« Prends le temps qu’il te faudra pour faire ton deuil, je respecterais toujours cela mais… Mais n’oublie pas de me rendre mon meilleur ami. J’ai besoin de mon témoin pour mon mariage... »
Avant que je ne réagisse, il pris ma place devant la fenêtre. Que pouvais-je bien faire à part m’assoir et le regarder, incapable d’accepter ce qu’il pouvait délivrer. Le chagrin s’était sans pitié emparé de mon meilleur ami. Bon sang, que pouvais-je faire pour le ramener à la raison? Aussi minime puisse-t-elle être. Raphaël, que vas-tu m’obliger à faire? Alors que je me torturais l’esprit à trouver la force de le sortir de ces horribles idées dans lesquelles il nageait au même moment, un lourd silence s’installa. Je savais comment le faire réagir, enfin, je le pensais. Cependant, ce n’était pas chose aisée. Mon coeur était déjà à rude épreuve, je devais être maîtresse de mes émotions afin qu’elles ne m’envahissent pas au risque de dépasser les limites.
Très franchement, je n’ai en revanche pas su retenir un rire mauvais, moqueur quand il me confia ses pensées. Je devais m’endurcir pour le sortir de sa transe et l’entendre dire de pareilles… conneries, parce que oui, navrée mais c’était du grand n’importe quoi. Lui, maudit? Croyait-il vraiment que ce genre de mythe puisse être un temps soit peu réel? Je tenais un masque glaciale, le regard fixé sur son visage mais je mentirais en affirmant que je n’y avais jamais pensé, l’espace d’un instant. L’entendre énumérer ses pertes m’arracha une larme. Seigneur, oui il avait tant perdu. Il y avait-il une simple raison à ce morbide constat? Quant à me perdre moi, je commençais à croire que s’il devait m’arriver quelque chose, cela se serait déjà produit. Je pense que la mort ne voudrait même pas de moi de toute façon.
C’était inévitable qu’il ne se replonge sans les souvenirs des proches qu’il avait perdu, qui pourrait le lui reprocher? Et pourtant, ces fantômes lui empoisonnaient l’esprit. Personne autour de lui ne pourrait combler les absences des siens, mais c’était un combat des vivants contre les morts, et Raphaël ainsi que sa santé mentale dépendait de l’issue de cette bataille déloyale puisque lui semblait déjà avoir choisi son camp.
J’endosais mon pire manteau, les yeux rouges, les crocs sortis et quittais le canapé. Droite, sans chaleur, je portais mon coup. Une gifle magistrale, si forte que sans le vouloir, ma bague griffa sa joue désormais rouge. Volontairement aveugle à cela, je l’attrapais ensuite par le col et le plaquer sans merci contre la fenêtre. Je lui rembourserais les vitres brisées plus tard… Sa non-résistance m’avait presque fait lâcher prise mais je ne devais pas reculer.
« Maintenant ça suffit ! Tu as le droit d’être désespéré, de souffrir le martyr mais je t’interdit de baisser les bras, tu m’entends? Qu’est-ce que tu comptes faire? Hmm? Vas-y, dis le moi franchement ! Tu vas attendre là, sans broncher, que le destin abrège tes souffrances, c’est ça? Tu ne vas plus te battre? Tu vas laisser cette chienne de vie te prendre tout ce que tu as? Définir ce que tu es? Tu crois que cela va te soulager? Tu ne seras rien de plus qu’une coquille vide qui attend son heure ! Raphaël !! Tu es tellement plus que ça !
Parce que tu as tant perdu tu n’as pas le droit de laisser tomber maintenant… ta femme, votre bébé, ton frère, ta tente, ta nouvelle fiancée, pourquoi endurer ça si ce n’est pas pour te rendre meilleur, plus fort?
Tu te crois maudit? Alors ne laisse pas ce coup du sort se jouer de toi ! Bats-toi, brise la chaîne. Venges-toi ! Croque la vie à pleines dents, honore tous ceux que tu as perdu ! Il te faudra peut-être un an, dix ans, cents ans, milles ans pour t’en remettre encore une fois mais tu dois faire face, encore, oui encore et encore ! Ne laisse pas la fatalité te tuer ! Profite de la chance qu’ils ont pas eu eux, vis pour eux ! Raphaël ! »
Comme si dire, non, hurler son prénom m’avait sorti de ma propre transe, je laissais les larmes inondées mon visage. Que me forçait-il à faire? Dans ma rage surjouée, je m’étais laissée finalement prendre à mon propre jeu et les objets légers autour de nous flottaient lourdement, manquant de presque… d’imploser. Aussi naturellement qu’ils s’étaient élevés, tous retrouvèrent leur place. Sauf le vase que j’envoyais valser volontairement contre un mur. J’espérais qu’il n’était pas précieux… s’était trop tard de toute façon.
Mes mots étaient durs, lourds de reproches, chargés d’une immense colère et d’une loyauté indéchiffrable. J’étais prête à me sacrifier, à devenir son pire cauchemar si cela était suffisant pour qu’il revienne à la raison.
A bout de souffle, étouffée par mes sanglots, j’enroulais mes bras autour de lui.
« Prends le temps qu’il te faudra pour faire ton deuil, je respecterais toujours cela mais… Mais n’oublie pas de me rendre mon meilleur ami. J’ai besoin de mon témoin pour mon mariage... »
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