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Sam 13 Oct 2018 - 17:45
C’était par une soirée très clair, la lune était haute et sa lumière blafarde rayonnait à travers les vitraux brisés de la vieille église de la ville. Chaque jour était une lutte pour faire tenir cette église sur ses fondations, mais la tâche était des plus complexe. Les fidèles étaient peu nombreux et les années avec un vampire en guise de prêtre qui n’était prêtre que pour être un meilleur prédateur n’avaient pas aidées. Toutefois c’était reposant de voir se déverser une telle lumière dans l’église tandis que je partais. La mise en place était déjà prête pour la messe du lendemain et j’avais du temps avant les matines que j’avais relancé pour mon propre compte plus que pour la paroisse. Je pouvais donc partir l’esprit tranquille.
Avant de rentrer chez moi au presbytère, je me décidai à faire un petit tour dans le quartier pour profiter de la soirée. Cela faisait déjà deux enterrement à cause des attaques de lycan que j’avais vu dans la semaine déjà. Le temple fonctionnait à plein régime à cause de ces atrocités qui touchaient la ville de plein fouet depuis plusieurs mois. Il y avait en revanche peu d’enterrement chrétiens à faire, mais en l’espace de quelques mois, cela était toute de même arrivé plusieurs fois. Il était impossible de penser à autre chose en passant par le cimetière, mais j’aimais bien faire un tour par le cimetière pour m’assurer que tout était en ordre et bien le verrouiller derrière moi. C’était pour moi une manière d’aider un peu plus ma paroisse, mon presbytère étant à côté je prenai un peu le rôle de gardien de cimetière bien que le temple shintoïste le partage avec l’église.
Je ruminai mon impuissance en m’en remettant au Tout-Puissant lorsque je vis une jeune femme qui se promenait également dans la rue. Il était tout de même bien tard pour une promenade pour pareille jeune fille. Ce n’était pas grave en soit, mais je m’inquiétait un peu de l’air soucieuse qu’elle arborait. Je me décidai donc de l’aborder avec un air avenant.
Riku ▬ Mademoiselle ? Vous allez bien ? Êtes-vous perdue ?Je ne savais pas vraiment quel pouvait bien être son problème, mais si elle était perdue, avec le danger qui planait sur la région toute entière… Je ne pouvais que me résoudre à lui venir en aide et lui faire retrouver son chemin.
Riku ▬ Vous devriez faire attention à vous à une heure pareille, la région n’est plus très sûre la nuit…Je disai cela avec un peu de tristesse dans la voix, car pour le moment même les plus experts sur la question du surnaturelle n’étaient que dans l’impasse sur ce problème. Tout le monde faisait de son mieu, mais ce n’était pas encore suffisant, nous ne savions juste pas comment tout cela était possible. Mon opinion était que nous n’avions juste pas assez d’aide pour saisir le problème dans son ensemble. J’avais identifié quelques vampires très important selon toute vraisemblance parmis mes paroissien, mais ce n’était que des hypothèses et ils ne venaient pas assez pour que cela soit prévisible pour le moment.
J’allais au moins venir en aide à cette jeune fille si elle en avait d’aventure besoin...
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Ven 26 Oct 2018 - 23:54
Cela faisait bientôt une semaine que j’étais retournée au domaine de mes parents, avec l’aide de Lin. Nos rénovations de fortune avançaient bien. Les pièces de vie commençaient à avoir un peu d’allure. Cependant, je n’en pouvais plus de rester enfermée. Il me fallait sortir un peu, sinon j’allais devenir folle. Lin ayant des cours, j’étais partie seule à pied vers la ville, affublée, par-dessus un jean et une longue tunique bleu sombre, d’un sweat à capuche gris sous lequel j’avais dissimulé ma lourde chevelure rousse. Elle était beaucoup trop voyante et se démarquait particulièrement au milieu des Japonais. J’avais emmené quelques yens et un téléphone portable jetable, que ma colocataire avait gentiment acheté à ma demande. N’ayant pas de papiers d’identité, je ne pouvais rien avoir d’autre, mais il restait important que je pusse communiquer en cas d’urgence. Une personne au moins devait savoir que j’existais, quoi qu’il m’arrive…
Depuis le passage de Thomas au domaine, je me sentais mal à l’aise. J’avais le sentiment qu’il me cachait clairement quelque chose, en rapport avec les sorciers. Son histoire ne collait pas avec ce que m’avait dit Lin et je craignais que la seule raison pour laquelle il avait cherché à aborder le sujet avait pour but de me faire avouer que je connaissais l’existence de cette race. Je n’étais pas rassurée, dans cette maison dont la localisation était connue de mes ennemis. Je ne me sentais plus en sécurité nulle part, et cela participait grandement à mon envie de quitter cet endroit, au moins pour quelques heures. Cependant, je n’avais nulle part ailleurs où dormir. Je ne pouvais pas exiger de Lin qu’elle m’accueillît à nouveau indéfiniment dans sa petite chambre d’étudiante, d’autant qu’elle insistait toujours pour me laisser son lit et dormir inconfortablement.
Je n’allais pas tarder à rentrer lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit. Surprise, je le sortis de ma poche. C’était un SMS de Lin. Elle était rentrée de cours et affirmait qu’elle était persuadée d’avoir aperçu quelqu’un dans le jardin en rentrant, mais n’avait vu personne quand elle avait voulu vérifier. J’en fus glacée d’horreur et me laissai tomber sur un banc. Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose. Cela ressemblait fort au genre de choses dont était capable Shinji. Hélas, ce dernier n’était plus de ce monde. Il y avait donc un sorcier dans le parc du domaine. Les mains tremblantes, je tapai maladroitement une réponse : « Mets toi en sécurité. Je ne rentrerai pas ce soir. » Je me sentais un peu mal. Je ne rentrerais pas tout court, s’il était possible qu’on m’attendît là-bas. En vérité, il était même peu probable que je revisse Lin…
Sur un coup de tête, je jetai le téléphone dans une poubelle. J’avais lu dans un roman de Lin que des gens suffisamment influents pouvaient pister les téléphones. S’ils voyaient le SMS que m’avait écrit mon amie, il n’était pas impossible qu’ils pussent me localiser. Qui sait ? Je me levai et m’éloignai dans une direction au hasard. Tandis que je marchais loin de la poubelle, la panique laissa petit à petit place à un sentiment d’impuissance et de désespoir. Voilà que j’étais revenue au point de départ, seule et à la rue. La seule différence était que mes vêtements étaient adaptés pour l’automne, et que j’avais de quoi me payer à manger ce soir en poche, mais c’était loin d’être suffisant pour trouver un endroit où dormir. Je préférais encore garder l’argent pour plus tard, quand manger deviendrait indispensable à ma survie.
Avec le temps, la nuit commença à tomber. Je m’asseyais parfois sur un banc pour me reposer, mais quand je commençais à peiner à garder les yeux ouverts, je me levais en soupirant et reprenais ma route pour ne pas risquer de m’endormir. Je voulais croire que je trouverais une solution le lendemain. C’était la seule chose qui me permettait de tenir le coup. Les rues se vidèrent petit à petit. Il devait être tard, car j’étais dans le quartier culturel, où beaucoup de monde passait généralement sa soirée. Mes pas me menèrent vers une partie un peu moins élégante de la ville. Dans cette vieille partie du quartier, les bâtiments étaient plus abimés et mal entretenus. J’hésitais à rebrousser chemin, mal à l’aise, lorsque quelqu’un s’adressa à moi. Je me retournai vivement, prête à détaler, mais à ma grande surprise, l’inconnu portait le col blanc d’un prêtre. Il l’avait fixé au-dessus d’une tenue peu conventionnelle, probablement un habit traditionnel asiatique, mais pas japonais. Bien que son visage fut celui d’un japonais, sa grande taille dénotait avec celle des hommes qui j’avais pu croiser aujourd’hui. Ses cheveux noirs étaient longs et attachés sur sa nuque. Dans la pénombre, je peinais à voir ses yeux. Fatiguée et tiraillée par la faim, j’avais du mal à trouver un mensonge à répondre.
« Je sais… Je… »
Perturbée, je m’interrompis, incapable de m’expliquer sans avoir l’air louche. Je savais plus que quiconque à quel point les rues étaient peu sûres, mais c’était toujours plus sûr que chez moi. Cette personne ne pourrait pas me donner la sécurité dont j’avais besoin. Il n’y avait guère que Lin qui était trop gentille pour son propre bien et m’avait invitée sans elle sans se poser de questions. Je levai vers l’inconnu un regard désemparé.
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Sam 27 Oct 2018 - 1:13
Il y avait quelque chose d’étrange chez cette fille. Elle avait des habits sommaires, robustes pour le climat actuel, mais je la voyais mal aller ou revenir d’une soirée entre jeunes gens dans ces habits et dans le coin. Elle n’avait pas su me répondre lorsque je lui ai demandé si ça allait. Mais lorsqu’elle ouvrit la bouche et leva les yeux dans ma direction pour me répondre, c’est là que j’ai pu voir sa mine fatiguée. Il commençait à se faire tard certes, c’est alors que j’ai pensé qu’elle revenait peut être de la bibliothèque et qu’elle était étudiante à l’université de Nakanoto, mais cette idée s’envola très vite en constatant l’absence d’un quelconque sac avec elle.
Riku ▬ Vous avez l’air bien fatiguée mademoiselle, vous voulez que je vous aide accompagne jusqu’à chez vous par sécurité ?J’affichai un regard véritablement inquiet pour cette jeune fille dont j’ignorai alors tout encore, mais dont le regard perdu dans le vague m’avait déjà profondément touché. Je voyais quelques mèches à peine perceptibles poindre le bout de leur pointe hors de la capuche rabattue de la jeune fille. Une chevelure aussi flamboyante qu’une torche. Avec l’aspect incroyablement ouvert culturellement de Nakanoto je m'interrogeais quelque peu sur le pourquoi de vouloir cacher une chevelure pareille. Le temps était encore doux pour la saison, mais peut-être étais-je simplement habitué à me déplacer en changshan par tout temps maintenant.
Ce qu’elle avait dit était à peine audible, étouffé par la fatigue sûrement, mais je ne pouvais détacher mon regard du sien, si perdue, si tourmenté. Oh bien sûr j’avais déjà vu des regards tourmentés en ce monde, mais rarement avec autant d’intensité. C’était à croire qu’elle était seule au monde, mais à son âge, comment cela pouvait-être envisageable ?
C’est alors que m’est venue une terrible pensée. Et si cette jeune fille faisait parti du petit nombre de sans abris dans la préfecture ? Elle avait toutefois l’air en bonne santé, si on excluait bien entendu la fatigue qu’elle semblait avoir. J’effaçais cette terrible hypothèse de mon esprit bien vite, car tout cela était tout simplement impensable.
Riku ▬ Je suis le Père Kobayashi, je suis le prêtre de l’église de NakanotoJe disais cela en pointant le clocher de l’église qu’on voyait se dessiner sommairement à la lueur de la lune se frayant un chemin avec difficulté au travers des nuages. C’était la meilleure façon de la mettre en confiance.
Riku ▬ Si je peux vous aider en quoi que ce soit, ce sera avec plaisirJ’affichai alors me sourire tendre et chaleureux, celui du prêtre aimant instinctivement son prochain et prêt à tout abandonner pour venir aider celui-ci.
Je restai attentif à ce qu’elle allait me répondre, mais bien plus encore, mes sens étaient en éveils à cause de la dangerosité de la ville une fois la nuit tombée. Toute personne censée depuis une semaine reste barricadée à la maison à partir du couché de soleil. Cela ne faisait maintenant qu’à peine une semaine qu’un lycan avait fait irruption à la fête d’halloween et tuer plusieurs personnes. Maintenant la ville était entrée dans une gestion de crise, les policiers patrouillaient sans aucune volonté dans les rues et préféraient en toute sincérité rester au postes, totalement incrédule devant ce qui s’était passé. Incapable de comprendre si tout était réels ou non, la population de Nakanoto vivait maintenant dans une forme de paranoïa le temps que la pression ne redescende un peu.
Non… maintenant j’étais persuadé que quelque chose clochait vraiment avec cette jeune fille, personne de son âge ne serait sorti seul dans les rue à une semaine du drame.
Riku ▬ Vous n’avez nul part où aller n’est-ce pas mademoiselle ?
© Etilya sur DK RPG
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Dim 28 Oct 2018 - 15:52
« Vous avez l’air bien fatiguée mademoiselle, vous voulez que je vous aide accompagne jusqu’à chez vous par sécurité ? »
Je ne distinguais pas bien son expression, mais il y avait quelque chose de profondément bienveillant dans la voix de cet homme. C’était la seule chose qui m’empêchait de m’éloigner rapidement, car je ne me sentais tout de même pas bien rassurée, la nuit dans cette partie dégradée du quartier. Jusqu’à maintenant, j’avais eu beaucoup de chance concernant mes rencontres, mais je préférais ne pas tenter le diable. Sa proposition était tentante, mais je n’avais plus vraiment de chez moi. Le domaine était d’évidence l’endroit à éviter par-dessus tout. Quant à l’appartement de Lin, il serait peut-être surveillé, maintenant qu’on l’avait vue dans l’ancienne demeure de mes parents. J’avais même envie de rentrer chez moi à New York. Mais personne ne se souvenait plus de moi là-bas non plus, et quitter le territoire japonais serait impossible sans papiers d’identité. Je secouai légèrement la tête. Je ne voulais pas être impolie envers quelqu’un qui me tendait la main.
« Je suis le Père Kobayashi, je suis le prêtre de l’église de Nakanoto. »
Alors il était bien prêtre, malgré ses vêtements étranges ? Je n’étais pas spécialement croyante. Autant dire que je n’y avais jamais vraiment réfléchi. Mon père était athée. Ma mère était protestante. Autant dire que pour éviter tout débat stérile, ils évitaient d’aborder le sujet à la maison, et surtout devant moi. Si mon père avait osé me dire que Dieu n’existait pas, ma mère en aurait fait une maladie. En échange, elle ne m’avait pas envoyée au catéchisme et la religion n’intervenait dans nos vies que lors de fêtes qui étaient en général tout de même fêtées même dans les familles athées, comme Noël ou Pâques. J’avais par contre été baptisée protestante, de ce que j’en savais. Margaret n’aurait jamais supporté que je ne le fusse pas.
« Si je peux vous aider en quoi que ce soit, ce sera avec plaisir. »
Je pouvais voir son gentil sourire dans la pénombre. C’était sans doute le genre de personne à qui on avait envie de faire confiance. Indirectement, j’associais aussi les prêtres à des personnes qui aident leur prochain. Etant quelque peu paranoïaque depuis que je m’étais enfuie, je ne pouvais que douter de ce genre de certitude, mais une chose était sûre : je ne m’en sortirais pas seule. Je n’avais nulle part où aller, très peu d’argent et malgré tout, j’étais censée me cacher de personnes suffisamment influentes pour tenir l’hôpital de Nakanoto sous contrôle. Je ne pouvais pas errer indéfiniment dans la rue. Il fallait que je me logeât, que je trouve quelqu’un qui m’aiderait à régulariser ma situation administrative, bien que cela me semblât complexe, et quelqu’un qui pourrait m’aider à comprendre ce qui se passait avec ma mémoire.
« Vous n’avez nulle part où aller n’est-ce pas mademoiselle ? »
Ce devait être évident, je suppose, à ma dégaine.
« En effet, Mons… Pardonnez-moi, je dois vous appeler mon Père, c’est bien ça ? »
Mon regard se fit fuyant. J’étais peu au fait de ce genre de coutume, mais je ne voulais pas me montrer impolie. J’avais entendu dire qu’autrefois, les églises aidaient les pauvres et servaient de refuge pour ceux qui n’avaient pas de toit. Je ne savais pas trop ce qu’il en était aujourd’hui, surtout chez les catholiques, dont j’avais juste un peu entendu parler.
« Si ça ne vous gêne pas, est-ce que je pourrais dormir dans votre église, s’il vous plaît ? Même un banc suffira. »
Ce n'était sans doute pas si simple. N'importe qui pouvait prétendre dormir dans l'église et voler des objets précieux sur l'autel. Mais ça ne coûtait rien de demander.
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Dim 28 Oct 2018 - 16:15
C’est fille n’a attendu très longtemps pour confirmer mes craintes les plus terribles à son sujet, elle n’avait belle et bien aucun endroit où se rendre. C’était d’une tristesse infinie que de penser qu’une jeune fille de son âge se retrouve dans ce genre de situation. Cela était de toute évidence dû à quelque chose de grave. Avait-elle perdu ses parents ? S’était-elle enfuie d’une famille d’accueille ? Je ne le savais pas encore et cela n’avait que peu d’importance après tout. Tout ce qui comptait à ce moment précis, c’était qu’elle était seule et démunie dans l’obscurité d’une nuit froide de novembre.
Elle était touchante dans son incapacité à savoir comment parler avec moi. Quoi de plus normal avec mon apparence peu commune pour un prêtre. Dans le coin, il n’y avait finalement que peu de chrétiens et elle ne savait trop comment s’adresser à moi, mais ce n’était guère important.
Riku ▬ Je me nomme Kobayashi Riku, appelez moi Père Kobayashi, Mon Père ou juste Kobayashi-san selon votre convenance jeune demoiselle, cela n’a pas d’importance.Avec sa voix tremblotante à cause du froid ou de la situation dans laquelle elle se trouvait, à parler avec un inconnu, elle demandait simplement un endroit où dormir. L’église n’était plus ce qu’elle avait pu être jadis, les courants d’airs étaient multiples et le froid mordant allait risqué de la faire tomber malade. Ne pouvant m’y résoudre, je faisais un signe de tête pour lui dire non.
Riku ▬ L’église ne saurait être un endroit où passer la nuit, mais je vis dans le presbytère de l’église. Une partie est à l’abandon depuis longtemps, mais il y a une chambre d’ami en état, avec un bon lit et des draps propres si vous voulez.Je réfléchissais à tout ce que j’avais encore à faire pour rénover l’église, mais le diosèse avait drastiquement réduit le budget de celle-ci. Mon prédécesseur, non comptant d’avoir abusé de sa position pour chasser de jeunes enfants et s’en repaître, avait allègrement pioché dans les caisses de l’église au détriment de celle-ci. Lorsque je suis arrivé le presbytère était par ailleurs totalement à l’abandon et il me faudrait encore de longs mois pour finir tout les travaux à l’intérieur pour rendre l’endroit décent.
En la regardant, dans cette situation, je réfléchissais presque à l’idée d’orienter les travaux pour faire plusieurs studios afin d’aider les gens dans sa situation. Pour l’heure ce n’était pas vraiment le moment de penser à ce genres de choses, surtout qu’il était sûrement urgent qu’elle se repose ou se restaure. Je jetais un coup d’oeil aux alentours pour m’assurer qu’il n’y avait rien d’encore ouvert, mais non, tout était déjà fermé à cette heure-là. Le vieux quartier culturel n’était pas des plus entretenus en raison du lien qu’il avait eu avec le christianisme par le passé. C’était surtout un vestige de l’époque de l’évangélisation de la région et les persécutions qu’il y avait eu contre les chrétiens japonais. Avec le temps et malgré l’influence occidentale, la prospérité de ce quartier avait périclité. Toutefois, depuis quelques décennies, tout s’était remis en marche avec les investisseurs étrangers venant à Nakanoto avec le prestige de la ville toujours plus grandissant. Peut-être qu’avec de la volonté nous pourrions faire bouger les choses.
Riku ▬ Je ne suis pas un cordon bleu, mais si vous avez faim, je peux toujours vous préparer quelque chose à manger si vous le voulez.Je la regardais avec tendresse et compassion, s'avançant un peu plus dans la lumière faible et vacillante du lampadaire pour qu’elle puisse un peu plus me distinguer.
Riku ▬ Nous ne sommes pas très loin, voulez-vous y aller ?Je lui tendais la main en guise de bonne fois pour l’accompagner pas à pas jusqu’au presbytère, dans le calme si profond de la nuit.
© Etilya sur DK RPG
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Sam 17 Nov 2018 - 17:13
Secouant la tête, le prêtre refusa ma demande. Je baissai les yeux, retenant un soupir de lassitude. Je m’en doutais un peu. Il y a sans doute un certain nombre d’objet coûteux, ou au moins sacrés, dans une église. On ne devait pas y laisser seul n’importe qui. De plus, je n’étais pas la seule à ne pas avoir d’endroit où dormir, dans cette ville. Peut-être pensait-il que s’il aidait un SDF, les autres finiraient par l’apprendre et rappliquer, et je comprenais bien que l’Eglise ne pouvait s’occuper de tout le monde. Au moins j’aurais essayé. Peut-être pourrais-je faire demi-tour et aller au parc ? Une pelouse était plus confortable que le bitume, pour s’allonger. Je n’y serai sûrement pas seule, mais je n’avais rien de plus que quelques yens sur mois, de toute façon. Rien de très attirant pour un voleur.
« L’église ne saurait être un endroit où passer la nuit, mais je vis dans le presbytère de l’église. Une partie est à l’abandon depuis longtemps, mais il y a une chambre d’ami en état, avec un bon lit et des draps propres si vous voulez. »
Je levai les yeux, surprise. Je ne croyais pas spécialement en Dieu, mais j’avais assurément une bonne étoile, depuis que je m’étais enfuie. Un bon lit… Je n’en rêvais pas tant. De fait, je n’avais pas eu à passer une seule nuit dehors. Lin m’avait ramassée la première nuit, m’accueillant dans sa chambre d’étudiante, dans laquelle j’avais passé quelques nuits, puis j’avais récupéré ma vieille chambre au domaine pour une semaine. Cependant, je ne devais pas me réjouir trop vite. Le Père Kobayashi n’avait pas dit que je pourrais y rester. Il me faudrait trouver un moyen de subsister demain. J’envisageais, bien qu’à contrecœur, de me rendre dans les bars des bas-fonds afin de trouver un travail de serveuse ou d’aide en cuisine. Peut-être seraient-ils moins regardant à propos des papiers d’identité de leurs employés, contrairement à partout ailleurs en ville. J’espérais cependant qu’il n’y aurait pas de fâcheux incidents. Je n’avais aucune envie de me prostituer ou de m’impliquer, volontairement ou non, dans des affaires illégales. A vrai dire, l’idée me terrorisait depuis que je l’avais eue, il y avait quelques heures, mais je ne voyais guère d’autre solution.
« Je ne suis pas un cordon bleu, mais si vous avez faim, je peux toujours vous préparer quelque chose à manger si vous le voulez. Nous ne sommes pas très loin, voulez-vous y aller ? »
Je m’inclinai en remerciement, comme j’avais déjà vu certains japonais le faire.
« C’est très aimable à vous, Kobayashi-san. »
J’avais finalement opté pour celui qui me paraissait le plus naturel. L’idée d’appeler un inconnu mon Père me perturbait un peu. Le prêtre s’approcha de moi. Il y avait beaucoup de gentillesse dans son regard. Cependant, je ne pus qu’ignorer sa main tendue, l’air embarrassé, et me contenter de lui emboîter le pas. Je voulais bien lui accorder un peu de confiance. C’était difficile de ne pas le faire, d’ailleurs. Mais me balader main dans la main avec un homme que je venais de me rencontrer me paraissait encore plus étrange que de le nommer comme un membre de ma famille.
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Dim 18 Nov 2018 - 20:22
Ce n’était pas ce qu’on pouvait appelé le grand luxe chez moi. Nous n’avions pas eu longtemps à marcher pour passer devant l’église qui tombait en ruine et arriver donc devant le presbytère où je vivais maintenant depuis quelques temps. Lui non plus n’était plus tout jeune et aurait mérité un bon ravalement de façade ainsi que des travaux de fond. Seul le jardin était en bon état, étant donné les efforts que je faisais pour être autosuffisant avec mon potager personnel. C’était un moyen que de se soulager l’esprit que de s’adonner au jardinage. Comme je n’étais pas encore certain de la sentir vraiment tranquille je m’essayais à détendre l’atmosphère en ouvrant la petite et frêle porte en bois du jardin.
Riku ▬ Je sais que de nuit, l’effet n’y est pas, mais c’est assez chaleureux en tant normal.Je me dirigeai ensuite vers ma porte d’entrée pour y insérer ma clé et pouvoir ouvrir à mon invité. Ce n’était pas vraiment très accueillant, je devais bien l’avouer. C’était même plutôt austère, avec une très grande simplicité. Le couloir qui s’ouvrait devant nous conduisait à des sanitaire en face, avec des cadres sans porte sur la gauche et la droite. La cuisine était sur la gauche, spartiate au possible, mais mon évier n’était pas encombré, c’était même tout à fait propre. En face de la cuisine donc, se trouvait une grande pièce pratiquement vide où se trouvaient au sol des tatamis ainsi qu’un homme de bois sur lequel je m'entraîne chaque jour.
Au bout du couloir donc se trouvaient des sanitaires ainsi que l’escalier qui montait vers deux chambres et une salle de bain. La maison à l’origine servait à loger le prêtre une none. Je lui fis le bref tour des lieux pour lui montrer la chambre et voir si elle lui convenait bien qu’étant sans fioritures d’aucune sorte.
Riku ▬ J’espère que cette modeste chambre vous ira pour cette nuit. Mais sachez que vous pouvez restez tant que vous souhaitez, au moins jusqu’à ce que vous alliez mieux.Je parais mon visage dans gentil sourire avant de redescendre pour commencer à préparer quelque chose à manger. Je n’avais rien d’exceptionnel à faire, et bien peu de talent pour faire quelque chose de la sorte. J’ai donc opté pour une préparation de ramen instantanés que j’avais à disposition dans mes placard avec un oeuf frais pour chacun de nous en plus d’un peu de poulet que j’ai fait revenir dans une poêle.
Riku ▬ Désolé mais je ne peux pas vraiment faire mieux que cela. Voulez-vous boire quelque chose ?Je disais cela avec une certaine gêne car je n’avais pas vraiment l’habitude de recevoir des gens chez moi. C’était quelque chose que je n’avais jamais vraiment durant ma vie que d’inviter des amis, alors de parfaits inconnus… Mais cette fille avait besoin d’aide, aussi pendant que nous mangions ai-je pris un peu les devants.
Riku ▬ Je sais que cela ne me regarde pas, mais avez-vous quelqu’un à appeler pour vous venir en aide ?Je ne voulais pas trop que le silence s’installe entre nous. Il n’y avait rien de plus anxiogène qu’une situation de silence chez un inconnu de son point de vue à mon humble avis et je ne voulais pas qu’elle se sente mal en ma présence.
“Manger pour s’ouvri”
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Jeu 6 Déc 2018 - 21:25
Il ne sembla pas s’offusquer outre mesure que je ne lui eusse pas pris la main et commença à marcher vers chez lui. Je le suivis, légèrement en retrait. Je ne pouvais m’empêcher de penser que n’importe qui pourrait m’emmener ainsi dans un coin pour me faire du mal. J’étais peut-être trop naïve, mais je ne voyais pas non plus ce que je pouvais bien faire d’autre. Passer la nuit dehors ne serait-il pas encore plus dangereux ?
Nous finîmes par passer devant l’église. Je n’avais jamais vu l’église de Nakanoto. Je savais que ma mère allait aux offices de temps à autre quand nous étions en vacances ici. Elle n’avait pas mentionné à quel point elle tombait en ruine. N’était-il pas étrange qu’une paroisse qui fonctionnait bien comme celle-ci, dans une ville où se trouvaient beaucoup d’occidentaux, fut dans cet état ? On aurait dit qu’aucuns travaux de rénovation n’avait été entrepris cette dernière décennie. Les fidèles n’étaient-ils pas censés donner de l’argent dans ce but régulièrement ? Je ressentis un certain soulagement en constatant qu’il m’emmenait bien là où il disait m’emmener. Il serait si simple d’affirmer être prêtre pour paraître plus avenant… En un sens, c’était d’ailleurs curieux qu’un homme de foi d’une religion en laquelle je ne croyais pas spécialement me parût plus digne de confiance qu’un autre homme se promenant la nuit dans les rues. Une question de préceptes et de valeurs, je supposais… Enfin, nous atteignîmes le presbytère. C’était une vieille bâtisse assez abîmée, mais qui avait dû paraître assez bourgeoise dans ses beaux jours. Autour s’étalait un grand potager.
Je sentais que mon hôte essayait d’établir la conversation pour me mettre à l’aise et ça me touchait, mais je n’arrivais pas à lui répondre comme je l’aurais voulu. J’étais fatiguée, stressée et encore un peu méfiante. Je m’efforçais de répondre pour être polie, mais c’était souvent par des monosyllabes ou des banalités. C’était louable de sa part, mais honnêtement, le silence ne m’aurait pas gênée outre mesure. Ce n’était pas comme si j’avais parlé à beaucoup de monde, ces dernières années. Lin avait été une exception, mais sans trop que je susse pourquoi, elle avait le don pour que je ne pusse m’empêcher de lui faire confiance, même si je n’étais pas bien bavarde.
Nous entrâmes dans le bâtiment. L’ambiance était austère. Il y avait peu de meubles et la peinture craquelait sur les murs, manquant même par endroit. Cependant, il y faisait agréable chaud, et c’était indéniablement propre. J’entraperçus avec surprise ce qui ressemblait à un mannequin d’entraînement pour le combat, placé au milieu de tatamis. Je le supposais du moins, étant donné que je n’en avais jamais vu en vrai. Riku Kobayashi ouvrit la porte qui donnait sur ma chambre. Comme dans le reste de la maison, c’était spartiate. Il n’y avait qu’un lit, une chaise et un petit meuble à tiroir, appuyés contre un mur au papier peint jauni. Rien à voir avec le douillet appartement de Lin ou ma luxueuse chambre du domaine. Toutefois, après mes aventures de la soirée, la pièce me paraissait être un palace. Je n’avais besoin que du lit, de toute manière.
« J’espère que cette modeste chambre vous ira pour cette nuit. Mais sachez que vous pouvez rester tant que vous souhaitez, au moins jusqu’à ce que vous alliez mieux. »
Tant que je souhaitais ? Je levai un regard surpris vers le prêtre. Jusqu’à quel point allait ma chance et la charité des habitants de cette ville ?
« C’est parfait. Merci de votre bienveillance, » bafouillai-je.
L’homme redescendit, pour faire la cuisine comme il l’avait évoqué plus tôt. Je posai mon maigre sac sur le petit meuble, ôtai mon sweat à capuche, et refit l’inventaire de ce que j’avais sur moi. Environ un millier de yens, le sweat trop grand de mon père, le jean, la tunique et les chaussures que je portais, un collier en argent de ma mère, que je pourrais revendre en cas de besoin. C’était tout. Il allait falloir faire avec. Je remis de l’ordre dans ma tenue, et dans mes lourdes boucles rousses – au moins autant que je pouvais faire sans brosse ni peigne – et descendit rejoindre mon hôte.
Ça sentait les ramens instantanés. J’avais découvert ça chez Lin. On en mangeait régulièrement. Du poulet revenait dans une poêle et deux œufs durs étaient déjà posés sur la table. Kobayashi servit le tout.
« Désolé mais je ne peux pas vraiment faire mieux que cela. Voulez-vous boire quelque chose ? »
J’esquissai un petit sourire poli.
« C’est parfait, merci – je commençais vraiment à me répéter. De l’eau sera très bien. »
Tandis qu’il commençait à manger, je fis de même, m’efforçant de manger les nouilles avec élégance, comme j’avais appris étant enfant.
« Je sais que cela ne me regarde pas, mais avez-vous quelqu’un à appeler pour vous venir en aide ? »
Me rembrunissant un peu, je secouai la tête en signe de négation. Il n’y avait que Lin. Mais notre relation était probablement entièrement compromise. Ils allaient sans doute la surveiller, elle comme la demeure et son appartement. Autant oublier cet agréable interlude. Elle me manquerait, mais j’allais devoir me débrouiller autrement. J’eus un petit pincement au cœur. Peut-être aurais-je dû lui dire au revoir plus correctement ? C’était un peu trop tard, maintenant, de toute manière. Ce qui était fait était fait. Je ne pouvais qu’aller de l’avant, si je voulais conserver ma liberté.
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Sam 8 Déc 2018 - 18:21
J’étais désolé de voir que pour seul réponse, j’avais eu un signe de tête négatif. J’avais tellement envie que tout puisse se résoudre avec un simple coup de téléphone envers ses parents, mais ce n’était pas vraiment aussi simple de toute évidence. Si elle n’avait personne à contacter, alors elle était peut être vraiment seule au monde maintenant. C’était rare au Japon maintenant les sans-abri, leur nombre étant réduit à quelques milliers sur l’ensemble du pays.
Je lui ai servi son verre d’eau, tout comme pour moi, avant de saisir le bol et de commencer à manger. Nous mangions dans ce silence pesant, mais qui contrairement à tout à l’heure, semblait plutôt lui convenir. Peut-être que je l’avais assailli avec toutes mes questions. Pour beaucoup, le silence est un moyen de retrouver sa sérénité perdu, le calme aidant à faire le point sur tout ce qui nous trouble d’ordinaire. Je décidais de la laisser dégusté ma piètre cuisine jusqu’à la fin et manger dans le silence.
J’aspirai à l’harmonie et la paix et à l’image de cette fille, le silence et la méditation étaient pour moi des instrument essentiels à ma capacité de concentration. Il valait peut être mieux que je la laisse venir à moi, elle parlerait bien lorsqu’elle en aurait la volonté et le besoin après tout.
Elle avait semblé apprécier le geste de la chambre que je lui proposais pour la nuit et pour un certain temps. S’il y avait d’autres infortunés comme elle en ville, je pourrais en effet songer à réhabiliter le bâtiment qui juxtapose le presbytère afin d’en faire un centre d’hébergement pour les démuni, en échange pourquoi pas d’un peu de travail pour l’église. C’était une idée qui me traversa l’esprit d’une façon aussi soudaine que fulgurante de révélation. Je me suis alors doucement pencher vers elle pour capter son regard en débarrassant mon bol.
Riku ▬ Je pense que vous avez peut-être encore des doutes sur le bien fondé de mon intervention, mais tout ce que je veux, c’est vous venir en aide. Si cela vous tranquillise, et que vous ne savez pas quoi faire, je peux vous louer la chambre pour l’instant et dans la volée vous offrir un travail à l’église.Je pris son bol une fois fini pour mettre le tout dans l’évier avant de commencer à faire la vaisselle express pour que cela ne traîne pas trop longtemps. Après cela, j’ai sorti un pot de glace au chocolat du congélateur pour nous en servir une boule à chacun.
Riku ▬ Je ne connais rien de meilleur que la glace au chocolat lorsque tout va mal !Tout en disant cela, j'arbore un tendre et dynamique sourire enjoué, de ceux qui sont optimiste devant l’éternel comme on dit.
“Le sourire tient au chocolat !”
© Etilya sur DK RPG
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Sam 15 Déc 2018 - 20:04
Je mangeai en silence, contente que le prêtre semblât avoir abandonné les questions pour l’instant. Si je lui expliquais que j’avais fugué du service de psychiatrie de l’hôpital il y avait quelques semaines de cela parce que des sorciers me poursuivaient, il penserait sûrement faire le bien en m’y renvoyant… C’est la raison pour laquelle on m’y avait placée pour la première fois. Mon bien-être… Ou du moins, c’est ce qu’on m’avait dit, à ma famille et moi. Et c’est ce que j’avais cru, jusqu’à ce que mes parents m’oubliassent en repartant aux Etats Unis. J’aurais pu être traitée là-bas. C’eût été beaucoup plus simple. J’avais vécu cela comme une trahison. Cela faisait peu de temps que j’avais compris que ce n’était pas de leur faute, qu’ils avaient réellement oublié, indépendamment de leur volonté, jusqu’à l’existence de leurs vacances au Japon, sans quoi la maison n’aurait pas été ainsi abandonnée. Ma mère n’aurait jamais supporté que la maison tombât ainsi en ruine, elle qui aimait que tout fût bien à sa place et que rien ne dépassât. Aujourd’hui, j’avais bien compris que je n’avais aucun souci mental.
« Je pense que vous avez peut-être encore des doutes sur le bien fondé de mon intervention, mais tout ce que je veux, c’est vous venir en aide. »
Je relevai la tête vers lui, m’efforçant d’avoir l’air avenante et hochai la tête. Etrangement, j'en étais persuadée, du moins depuis que nous étions arrivés dans les jardins de l’église, confirmant ses dires. J’avais envie de lui faire confiance. Je ne comprenais pas trop pourquoi, mais le fait qu’il eût donné sa vie à un dieu et la consacrai ainsi normalement en partie à la charité, m’avait vite donné envie de le croire dans ses intentions. J’étais évidemment trop naïve. Je devinais bien que tous les hommes d’église ne pouvaient être des gens bien. Sa façon de se comporter, toujours doux et prévenant, y était sans aucun doute pour quelque chose.
« Si cela vous tranquillise et que vous ne savez pas quoi faire, je peux vous louer la chambre pour l’instant et dans la volée vous offrir un travail à l’église. »
J’en fus un instant muette de surprise. Du travail ? C’était aussi simple que cela ? Pourquoi m’embaucher moi et pas un de ses fidèles. A cause de ma question de tout à l’heure, il devait savoir que je n’étais même pas spécialement croyante. Y avait-il un souci quelque part ? C’était trop beau pour être vrai. L’espoir devait se lire sur mon visage. Cependant, je me souvins alors du principal problème pour lequel je n’avais pas cherché de travail jusqu’à maintenant et déchantai vite. Mon regard s’assombrit.
« J’en serai extrêmement heureuse, Kobayashi-san. Mais il faut que je vous prévienne que pour certaines raisons, je n’ai pas de papiers d’identité… »
Pour signer un contrat, ces papiers étaient indispensables. Je n’avais même pas essayé de demander à travailler dans un bar ou une supérette, pour ne pas paraître suspecte quand ils me réclameraient le précieux sésame qui me manquait. Pas de papiers ni visa, cela voulait dire que ma présence sur le territoire japonais était illégale. C’était en soi une belle preuve de bonne volonté que je donnais en lui en parlant, car il était tout à fait en droit de me conduire au commissariat le plus proche. De toute façon, vu là où j’en étais, la prison était le moindre de mes soucis. Au moins, j’aurais un endroit où manger et dormir, tant que les Sorciers n’apprenaient pas que je m’y trouvais. J’appréhendais tout de même un peu qu’il le fît…
Riku desservit la table et plaça devant moi un bol contenant une boule de glace au chocolat en parlant avec enthousiasme. Je souris légèrement. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était le premier sourire sincère de la journée. Cet homme ressemblait un peu à Lin, en vérité. Ils avaient la même volonté d’aider et de faire confiance, quitte à laisser des étrangers entrer dans leur demeure sans garantie qu’ils ne partiraient pas avec leurs économies, et le même enthousiasme qui donnaient chaud au cœur. Moi je n’étais pas comme ça. J’avais trop peur des gens que je ne connaissais pas.
« Je suis désolée. Je ne me suis pas présentée… Je m’appelle Alyssa. »
Juste Alyssa, c’était bien pour l’instant. Je n’oubliais pas que des gens me recherchaient.
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