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Aaren S. Hermansson#100799#100799#100799#100799#100799#100799
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Lun 17 Juin 2019 - 23:59
Le chef des chevaliers revenait tout juste de mission lorsque l'on toqua à sa porte. Il jeta un coup d'œil à l'horloge qui trônait sur le mur d'en face. Dix-huit heures pile. Jorgen était d'une ponctualité à toute épreuve. La porte s'ouvrit sans qu'il eut besoin de donner son autorisation ; son ami savait qu'il pouvait entrer et sortir de la pièce comme bon lui semblait. Son bras droit venait lui faire un rapport des derniers entretiens de recrutement. Depuis un mois, les candidatures pleuvaient et il devenait difficile de gérer cet afflux de sang bleu en quête d'aventures. D'autant que Jorgen était le seul habilité à faire passer les entretiens.
Bonsoir Jorgen, le salua-t-il dans leur langue natale. Vas y installe toi.
Comme à leur habitude, il leur servit chacun un verre, un rituel originaire de Norvège qui les avait suivi jusqu’à l'autre bout du monde. Ils trinquèrent en échangeant un regard complice puis le chef s'enfonça dans son siège et croisa les mains sur ses cuisses.
Alors dis moi, la journée a été bonne ?
Plutôt oui. Même si la plupart des entretiens n'ont pas été concluant, nous avons quelques perles dans le lot. Notamment deux lycans, tu sais, je t'en avais parlé.
Hum oui je me souviens.
Jorgen fit glisser les dossiers des quelques nouvelles recrues tandis qu’il résumait brièvement ses entrevues. Le premier était un simple humain, assez jeune, qui démontrait de bonnes capacités physiques mais mériterait un entraînement soigné. Son évaluation psychologique était également positive ; droit et loyale. Le second, ou plutôt la, était une vampire de rang C ; l'une des rares à prêter foi à leur Ordre. Il fallait effectivement être très confiant pour avoir le courage de franchir les portes d'un bâtiment truffé d'hommes et de femmes capables de la tuer. Son profil mental était à la hauteur de ses capacités physiques. Il glissa son CV sur la gauche pour arriver au suivant. Kudo Daisuke. C'était l'un des lycans qui avaient réussi l'entretien. Bien évidemment il n'avait rencontré aucune difficulté pour l'épreuve physique. Quant au profil psychologique, c'était un élément fiable qui aurait peut-être besoin d'apprendre à maîtriser ses émotions. Son CV rejoignit la pile des gagnants.
Lorsqu’il s’arrêta sur la dernière élue, son sourcil droit se releva à l’extrême. Comment ? Une lycane Alpha ? Dans ses rangs ? Bien qu’elle n’eut pas de meute à son actif, cela restait une première. Peut-être même un exploit d’avoir conquis la foi d’une femme de cette trempe. Le regard du norvégien s’alluma d’une nouvelle lueur, que Jorgen ne connaissait que trop bien. Il soupira avant même d’entendre son chef s’exprimer.
Taena Anzu, Alpha solitaire, pharmacienne ? C’est une vraie perle que tu nous as dégoté, mon cher ami. Voilà qui mérite une rencontre en bonne et due forme.
Aaren dressa aussitôt dans son esprit en ébullition le champ des possibles que cette nouvelle arrivée lui octroyait. Elle devait avoir un certain statut parmi les siens, même si elle ne dirigeait pas de meute selon le rapport. Elle représentait donc un atout certain en tant qu’ambassadrice aurpès de ses confrères et consoeurs. Par ailleurs, on ne leur connaissait actuellement aucune faiblesse mortelle, ce qui pesait largement dans la balance. Seul bémol, le virus ; il faudrait veiller à ce qu’elle n’affrontât point un lycan malade, au risque de se faire contaminer et de devenir une menace plus grande encore.
Décidé, il décrocha le combiné de son téléphone pour composer le numéro indiqué dans les coordonnées de l’Alpha.
Aaren…
Jorgen n’eut pas le temps de protester que la tonalité se faisait déjà entendre. Le nordique n’attendit pas longtemps ; quelques trois secondes après, une voix féminine se fit entendre à l’autre bout du fil.
Bonjour, Taena Anzu, je présume ? … C’est Aaren Hermansson à l’appareil. Je souhaitais vous féliciter de vive voix pour votre récente embauche dans nos rangs. A dire vrai, je serais même très intéressé de vous rencontrer prochainement. Pourriez-vous vous rendre disponible, disons… demain, à cette même heure ? … Parfait, alors à demain, 19h, ici-même dans nos locaux ! Merci à vous et bonne fin de journée.
Il raccrocha, l’expression réjouie, très fier de lui. Il avisa alors l’expression consternée de Jorgen, qui n’eut pas besoin d’exprimer son opinion pour se faire comprendre. Il désapprouvait cette soudaine impulsivité qui le caractérisait lorsque quelque chose, ou quelqu’un en l’occurrence, réveillait son insatiable curiosité. Parce qu’il avait tendance, comme aujourd’hui, à bouleverser les convenances et le quotidien de chacun. Le chef des chevalier répondit par un sourire provocateur ; de toute façon, les dés étaient jetés, et son bras droit ne pourrait plus rien y changer.
Ainsi, le lendemain à cette même heure, il n’attendit point l’appel du standard pour aller accueillir son invité de dernière minute. Grâce à son dossier de candidature, il la reconnut aussitôt ; une japonaise avec d’élégants tatouages, le port altier et la mine fière. Aussi il se dirigea vers elle sans hésitation, le visage éclairé par un sourire enthousiaste.
Taena-san, c’est un plaisir de vous recevoir.
Il s’inclina pour la saluer, selon la coutume locale, puis d’un geste l’invita à le suivre jusqu’à l’ascenseur qui les amènerait à l’étage de ses appartements. Arrivés dans son bureau, il lui désigna le fauteuil face au sien pour qu’elle prît ses aises. Cette fois, il s’installerait non pas derrière son imposante chaire, trop sérieuse pour l’occasion, mais autour de la table basse qui agrémentait la décoration occidentale de la pièce.
Allez-y, prenez place. Souhaitez-vous boire quelque chose ?
Fidèle à ses habitudes, il n’avait pas oublié d’honorer ses devoirs d’hôte. Lorsqu’ils furent tous deux servis, il s’assit dans son fauteuil, la dominant toujours d’une bonne tête malgré la position plus proche du sol. Il planta son regard pétillant sur elle.
Alors, dites-moi Taena-san, je suis curieux de savoir pourquoi une Alpha nous fait l’honneur d’investir nos rangs. Et inutile de me ressortir votre argumentaire de l’entretien, vous n’êtes pas ici en tant qu’auditée, mais bien en tant que chevalier.
Impatient, il attrapa son verre, le leva brièvement à sa santé, et l’encouragea du regard pour prendre la parole.
Bonsoir Jorgen, le salua-t-il dans leur langue natale. Vas y installe toi.
Comme à leur habitude, il leur servit chacun un verre, un rituel originaire de Norvège qui les avait suivi jusqu’à l'autre bout du monde. Ils trinquèrent en échangeant un regard complice puis le chef s'enfonça dans son siège et croisa les mains sur ses cuisses.
Alors dis moi, la journée a été bonne ?
Plutôt oui. Même si la plupart des entretiens n'ont pas été concluant, nous avons quelques perles dans le lot. Notamment deux lycans, tu sais, je t'en avais parlé.
Hum oui je me souviens.
Jorgen fit glisser les dossiers des quelques nouvelles recrues tandis qu’il résumait brièvement ses entrevues. Le premier était un simple humain, assez jeune, qui démontrait de bonnes capacités physiques mais mériterait un entraînement soigné. Son évaluation psychologique était également positive ; droit et loyale. Le second, ou plutôt la, était une vampire de rang C ; l'une des rares à prêter foi à leur Ordre. Il fallait effectivement être très confiant pour avoir le courage de franchir les portes d'un bâtiment truffé d'hommes et de femmes capables de la tuer. Son profil mental était à la hauteur de ses capacités physiques. Il glissa son CV sur la gauche pour arriver au suivant. Kudo Daisuke. C'était l'un des lycans qui avaient réussi l'entretien. Bien évidemment il n'avait rencontré aucune difficulté pour l'épreuve physique. Quant au profil psychologique, c'était un élément fiable qui aurait peut-être besoin d'apprendre à maîtriser ses émotions. Son CV rejoignit la pile des gagnants.
Lorsqu’il s’arrêta sur la dernière élue, son sourcil droit se releva à l’extrême. Comment ? Une lycane Alpha ? Dans ses rangs ? Bien qu’elle n’eut pas de meute à son actif, cela restait une première. Peut-être même un exploit d’avoir conquis la foi d’une femme de cette trempe. Le regard du norvégien s’alluma d’une nouvelle lueur, que Jorgen ne connaissait que trop bien. Il soupira avant même d’entendre son chef s’exprimer.
Taena Anzu, Alpha solitaire, pharmacienne ? C’est une vraie perle que tu nous as dégoté, mon cher ami. Voilà qui mérite une rencontre en bonne et due forme.
Aaren dressa aussitôt dans son esprit en ébullition le champ des possibles que cette nouvelle arrivée lui octroyait. Elle devait avoir un certain statut parmi les siens, même si elle ne dirigeait pas de meute selon le rapport. Elle représentait donc un atout certain en tant qu’ambassadrice aurpès de ses confrères et consoeurs. Par ailleurs, on ne leur connaissait actuellement aucune faiblesse mortelle, ce qui pesait largement dans la balance. Seul bémol, le virus ; il faudrait veiller à ce qu’elle n’affrontât point un lycan malade, au risque de se faire contaminer et de devenir une menace plus grande encore.
Décidé, il décrocha le combiné de son téléphone pour composer le numéro indiqué dans les coordonnées de l’Alpha.
Aaren…
Jorgen n’eut pas le temps de protester que la tonalité se faisait déjà entendre. Le nordique n’attendit pas longtemps ; quelques trois secondes après, une voix féminine se fit entendre à l’autre bout du fil.
Bonjour, Taena Anzu, je présume ? … C’est Aaren Hermansson à l’appareil. Je souhaitais vous féliciter de vive voix pour votre récente embauche dans nos rangs. A dire vrai, je serais même très intéressé de vous rencontrer prochainement. Pourriez-vous vous rendre disponible, disons… demain, à cette même heure ? … Parfait, alors à demain, 19h, ici-même dans nos locaux ! Merci à vous et bonne fin de journée.
Il raccrocha, l’expression réjouie, très fier de lui. Il avisa alors l’expression consternée de Jorgen, qui n’eut pas besoin d’exprimer son opinion pour se faire comprendre. Il désapprouvait cette soudaine impulsivité qui le caractérisait lorsque quelque chose, ou quelqu’un en l’occurrence, réveillait son insatiable curiosité. Parce qu’il avait tendance, comme aujourd’hui, à bouleverser les convenances et le quotidien de chacun. Le chef des chevalier répondit par un sourire provocateur ; de toute façon, les dés étaient jetés, et son bras droit ne pourrait plus rien y changer.
Ainsi, le lendemain à cette même heure, il n’attendit point l’appel du standard pour aller accueillir son invité de dernière minute. Grâce à son dossier de candidature, il la reconnut aussitôt ; une japonaise avec d’élégants tatouages, le port altier et la mine fière. Aussi il se dirigea vers elle sans hésitation, le visage éclairé par un sourire enthousiaste.
Taena-san, c’est un plaisir de vous recevoir.
Il s’inclina pour la saluer, selon la coutume locale, puis d’un geste l’invita à le suivre jusqu’à l’ascenseur qui les amènerait à l’étage de ses appartements. Arrivés dans son bureau, il lui désigna le fauteuil face au sien pour qu’elle prît ses aises. Cette fois, il s’installerait non pas derrière son imposante chaire, trop sérieuse pour l’occasion, mais autour de la table basse qui agrémentait la décoration occidentale de la pièce.
Allez-y, prenez place. Souhaitez-vous boire quelque chose ?
Fidèle à ses habitudes, il n’avait pas oublié d’honorer ses devoirs d’hôte. Lorsqu’ils furent tous deux servis, il s’assit dans son fauteuil, la dominant toujours d’une bonne tête malgré la position plus proche du sol. Il planta son regard pétillant sur elle.
Alors, dites-moi Taena-san, je suis curieux de savoir pourquoi une Alpha nous fait l’honneur d’investir nos rangs. Et inutile de me ressortir votre argumentaire de l’entretien, vous n’êtes pas ici en tant qu’auditée, mais bien en tant que chevalier.
Impatient, il attrapa son verre, le leva brièvement à sa santé, et l’encouragea du regard pour prendre la parole.
Invité
Invité
Mer 19 Juin 2019 - 0:08
Cet Aaren Hermansson avait tenu à la remercier personnellement. Il l'avait contacté d'abord par téléphone et avait aussi demandé à la voir aujourd'hui. Après tout, Anzu n'avait pas été en position de refuser une telle entrevue. Il était quand même le Chef de cette organisation. Mais elle s'était tout de même demandée si tous les autres bénéficiaient de ce traitement de faveur ou si elle était la seule à y passer. Peut-être que finalement, son statut d'alpha avait suscité davantage sa curiosité qu'elle ne l'aurait imaginé et que son invitation servait simplement à la satisfaire.
Dans tous les cas, la lycane s'était dressée d'une robe en dentelle noire, et parée de son long manteau brun pour se rendre au point de rencontre. On pouvait dire qu'il n'avait pas mis de temps pour éplucher son dossier. Elle-même était curieuse de le rencontrer officiellement. La jeune femme se posait plusieurs questions à son sujet et se demandait à quel genre d'homme elle avait à faire. Elle avait bien senti ce ton réjoui au bout du fil, qui traduisait une certaine hâte. Néanmoins, elle avait déjà mis à plat ses souhaits lors de son entretien et ne voyait pas quoi rajouter d'autres. En faisant le cheminement, le motif de cet entretien ne pouvait donc pas être autre chose qu'une certaine curiosité, à moins qu'il n'ait pas traîné à établir des futurs plans possibles avec un gabarit comme le sien dont il souhaitait lui faire part.
Tout en méditant à tous ces champs du possible, Anzu inséra la clé dans la serrure de sa voiture et parti à nouveau en direction du QG des chevaliers des ombres. Toujours avec cette même ponctualité, elle arriva sur les lieux. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir le blondinet l'honorer lui-même de sa présence en bas de l'immeuble. Décidément, ce type transpirait d'excitation, elle pouvait le sentir à des kilomètres à la ronde, ce qui la décontenança quelque peu. Elle n'avait pas tellement l'habitude qu'un simple mortel fasse part d'autant d'enthousiasme à son égard. En général, les autres avaient même plutôt tendance à s'écarter de son chemin, pas de se hâter vers elle.
Sa première pensée à son égard fut qu'il devait être un drôle de personnage pour se comporter ainsi. Ca ne l'empêcha cependant pas de ne pas oublier les formalités d'usage et le salua poliment à son tour. Par la suite, elle lui emboîta le pas pour deviner qu'ils se dirigeaient maintenant vers ses quartiers privés.
Une fois à destination, elle s'installa sur le siège qu'il lui présenta avant de venir à son tour se poser en face d'elle. Le cadre de ce bureau était plutôt plaisant et agencé avec goût, typiquement le genre de mobilier qu'elle aimerait bien avoir chez elle. Installée confortablement, le hunter lui proposa si elle souhaitait boire quelque chose. Ce qu'elle accepta volontiers.
-Je veux bien un whisky s'il vous plaît, si vous avez ça dans vos placards.
Néanmoins, la conversation débuta rapidement sur ce qui intéressait cet homme. Elle avait la sensation d'avoir avec elle, un enfant de cinq ans en train de lorgner un gâteau au chocolat. Si elle ne voyait pas aussi bien que ça, elle pouvait facilement imaginer des étoiles dans ses yeux. Mais pour l'alpha, c'était bien différent. D'un naturel très méfiant, surtout envers les humains, sa pupille affichait un flegme étourdissant et son visage ne laissait émaner aucune expression. C'était bien la première fois qu'elle avait une discussion digne de ce nom avec un être humain. Néanmoins, pas n'importe lequel pour autant. Elle allait devoir faire des efforts pour soigner son approche et arranger son manque de tact, sous peine de passer pour une idiote. Cependant, c'était plus fort qu'elle. Femme de tête, avant d'accorder son intérêt et dédier sa confiance, il fallait absolument qu'elle juge de la crédibilité de ce hunter.
La première question tomba.
Une question dont elle ne saisissait pas vraiment le sens, comme s'il sous entendait qu'elle avait d'autres motivations que celles pour lesquelles tout le monde se présentait pour ce rôle. En effet, elle en avait peut-être une dont elle n'avait pas fait mention, soient les lycans infectés. Mais ça, il ne fallait pas être devin pour le savoir.
-Pour les mêmes motivations que vous, je suppose. Je ne vois pas quoi ajouter de plus par rapport à ce que j'ai déjà communiqué à votre collègue lors de notre entretien. Comme je l'ai déjà dit, mon but et mes motivations sont les mêmes que les vôtres. Je me suis simplement basée sur ces faits. Et en ce qui concerne mon statut, je crois que ça m'a effectivement davantage motivée à franchir le pas. Ma posture actuelle m'offrira sûrement une portée supplémentaire en tant qu'ambassadrice. Si une alpha rentre dans vos rangs, ça influencera forcément mes autres congénères et encourageront les vôtres. En tout cas, de la bonne manière, je l'espère. Je souhaite juste donner un bon coup de pied au destin, pour qu'il tende en notre faveur.
Elle n'était pas ici parce qu'elle était en mal d'aventure ou parce qu'elle n'avait que ça à faire de sa vie, comme une espèce de hobby ou de devoir civil. C'étaient des convictions fondées, mûrement réfléchies mais aussi, ressenties comme une mission ultime qui profiterait à l'ensemble des races. Alors certes, elle éprouvait le sens du devoir mais il ne s'agissait pas que de ça. Il s'agissait du futur de tous, et des futures générations. Toutes ces histoires l'usaient. Et elle était fatiguée même de ses propres préjugés envers les autres races. Autant sauter directement dans le bain, pour façonner son esprit dans le bon sens.
-Je dois vous avouer que j'ai moi-même quelques apprioris concernant la race humaine. Ne le prenez pas personnellement, mais disons que je n'ai pas eu d'expériences agréables avec les vôtres. Et ma nature méfiante joue peut-être également. Dans un monde comme le nôtre, on a tout intérêt à rester vigilant. Mais parfois, sortir de sa zone de confort et dépasser ses propres limites personnelles, est nécessaire pour servir une cause plus grande.
Autant mettre cartes sur table maintenant, ça ne servait à rien d'essayer de le duper, il ne tarderait pas à le ressentir tôt ou tard de toute façon. Faire semblant, c'était mission impossible pour l'alpha. Au moins, il était averti, mais non sans aucune bonne volonté de la part de la jeune femme. Il fallait simplement qu'elle s'habitue. Elle continua alors à maintenir fermement la connexion visuelle avec son interlocuteur, de leurs deux paires d'yeux bleus.
-Et vous, Hermansson-san, qu'attendez-vous de moi ? Vous ne m'avez pas fait venir ici simplement pour discuter de mes motivations, vous les connaissiez déjà, après tout.
Elle l'attendait au virage.
Dans tous les cas, la lycane s'était dressée d'une robe en dentelle noire, et parée de son long manteau brun pour se rendre au point de rencontre. On pouvait dire qu'il n'avait pas mis de temps pour éplucher son dossier. Elle-même était curieuse de le rencontrer officiellement. La jeune femme se posait plusieurs questions à son sujet et se demandait à quel genre d'homme elle avait à faire. Elle avait bien senti ce ton réjoui au bout du fil, qui traduisait une certaine hâte. Néanmoins, elle avait déjà mis à plat ses souhaits lors de son entretien et ne voyait pas quoi rajouter d'autres. En faisant le cheminement, le motif de cet entretien ne pouvait donc pas être autre chose qu'une certaine curiosité, à moins qu'il n'ait pas traîné à établir des futurs plans possibles avec un gabarit comme le sien dont il souhaitait lui faire part.
Tout en méditant à tous ces champs du possible, Anzu inséra la clé dans la serrure de sa voiture et parti à nouveau en direction du QG des chevaliers des ombres. Toujours avec cette même ponctualité, elle arriva sur les lieux. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir le blondinet l'honorer lui-même de sa présence en bas de l'immeuble. Décidément, ce type transpirait d'excitation, elle pouvait le sentir à des kilomètres à la ronde, ce qui la décontenança quelque peu. Elle n'avait pas tellement l'habitude qu'un simple mortel fasse part d'autant d'enthousiasme à son égard. En général, les autres avaient même plutôt tendance à s'écarter de son chemin, pas de se hâter vers elle.
Sa première pensée à son égard fut qu'il devait être un drôle de personnage pour se comporter ainsi. Ca ne l'empêcha cependant pas de ne pas oublier les formalités d'usage et le salua poliment à son tour. Par la suite, elle lui emboîta le pas pour deviner qu'ils se dirigeaient maintenant vers ses quartiers privés.
Une fois à destination, elle s'installa sur le siège qu'il lui présenta avant de venir à son tour se poser en face d'elle. Le cadre de ce bureau était plutôt plaisant et agencé avec goût, typiquement le genre de mobilier qu'elle aimerait bien avoir chez elle. Installée confortablement, le hunter lui proposa si elle souhaitait boire quelque chose. Ce qu'elle accepta volontiers.
-Je veux bien un whisky s'il vous plaît, si vous avez ça dans vos placards.
Néanmoins, la conversation débuta rapidement sur ce qui intéressait cet homme. Elle avait la sensation d'avoir avec elle, un enfant de cinq ans en train de lorgner un gâteau au chocolat. Si elle ne voyait pas aussi bien que ça, elle pouvait facilement imaginer des étoiles dans ses yeux. Mais pour l'alpha, c'était bien différent. D'un naturel très méfiant, surtout envers les humains, sa pupille affichait un flegme étourdissant et son visage ne laissait émaner aucune expression. C'était bien la première fois qu'elle avait une discussion digne de ce nom avec un être humain. Néanmoins, pas n'importe lequel pour autant. Elle allait devoir faire des efforts pour soigner son approche et arranger son manque de tact, sous peine de passer pour une idiote. Cependant, c'était plus fort qu'elle. Femme de tête, avant d'accorder son intérêt et dédier sa confiance, il fallait absolument qu'elle juge de la crédibilité de ce hunter.
La première question tomba.
Une question dont elle ne saisissait pas vraiment le sens, comme s'il sous entendait qu'elle avait d'autres motivations que celles pour lesquelles tout le monde se présentait pour ce rôle. En effet, elle en avait peut-être une dont elle n'avait pas fait mention, soient les lycans infectés. Mais ça, il ne fallait pas être devin pour le savoir.
-Pour les mêmes motivations que vous, je suppose. Je ne vois pas quoi ajouter de plus par rapport à ce que j'ai déjà communiqué à votre collègue lors de notre entretien. Comme je l'ai déjà dit, mon but et mes motivations sont les mêmes que les vôtres. Je me suis simplement basée sur ces faits. Et en ce qui concerne mon statut, je crois que ça m'a effectivement davantage motivée à franchir le pas. Ma posture actuelle m'offrira sûrement une portée supplémentaire en tant qu'ambassadrice. Si une alpha rentre dans vos rangs, ça influencera forcément mes autres congénères et encourageront les vôtres. En tout cas, de la bonne manière, je l'espère. Je souhaite juste donner un bon coup de pied au destin, pour qu'il tende en notre faveur.
Elle n'était pas ici parce qu'elle était en mal d'aventure ou parce qu'elle n'avait que ça à faire de sa vie, comme une espèce de hobby ou de devoir civil. C'étaient des convictions fondées, mûrement réfléchies mais aussi, ressenties comme une mission ultime qui profiterait à l'ensemble des races. Alors certes, elle éprouvait le sens du devoir mais il ne s'agissait pas que de ça. Il s'agissait du futur de tous, et des futures générations. Toutes ces histoires l'usaient. Et elle était fatiguée même de ses propres préjugés envers les autres races. Autant sauter directement dans le bain, pour façonner son esprit dans le bon sens.
-Je dois vous avouer que j'ai moi-même quelques apprioris concernant la race humaine. Ne le prenez pas personnellement, mais disons que je n'ai pas eu d'expériences agréables avec les vôtres. Et ma nature méfiante joue peut-être également. Dans un monde comme le nôtre, on a tout intérêt à rester vigilant. Mais parfois, sortir de sa zone de confort et dépasser ses propres limites personnelles, est nécessaire pour servir une cause plus grande.
Autant mettre cartes sur table maintenant, ça ne servait à rien d'essayer de le duper, il ne tarderait pas à le ressentir tôt ou tard de toute façon. Faire semblant, c'était mission impossible pour l'alpha. Au moins, il était averti, mais non sans aucune bonne volonté de la part de la jeune femme. Il fallait simplement qu'elle s'habitue. Elle continua alors à maintenir fermement la connexion visuelle avec son interlocuteur, de leurs deux paires d'yeux bleus.
-Et vous, Hermansson-san, qu'attendez-vous de moi ? Vous ne m'avez pas fait venir ici simplement pour discuter de mes motivations, vous les connaissiez déjà, après tout.
Elle l'attendait au virage.
Aaren S. Hermansson#100835#100835#100835#100835#100835#100835
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Jeu 20 Juin 2019 - 20:57
L'alpha avait revêtu pour l'occasion une simple robe noire, assortie à sa chevelure d'ébène et qui soulignait parfaitement sa silhouette svelte mais non moins solide. Elle avait l'air tout à fait banale ainsi accoutrée ; un effet trompeur qui ne fonctionnait pas sur Aaren. Depuis bien longtemps il avait appris à voir sous les masques, juger sur les actes et non sur les apparences. Et lui voyait très bien la femme puissante et déterminée qui siégeait en face de lui.
Sa première question avait deux objectifs. D'une part, juger la force de sa détermination. Il ne doutait pas qu'elle fut sincère, portant une confiance totale en Jorgen quand à ses capacités d'évaluation psychologique. Mais il voulait la sonder, pour voir à quel point elle partageait leur idéaux. Voir si elle restait fidèle à son premier discours ou s'il divergerait, signe indéniable qu'elle avait peut être autre chose en tête. D'autre part, c'était pour l'évaluer, tant sous l'aspect oratoire que comportemental. Comment elle réagissait confrontée à une situation qui se répétait. En fait, il nourrissait un autre dessein en parallèle ; trouver un référent Hunter qui lui conviendrait, partageant ses valeurs et sa philosophie, tout en étant complémentaire. C'était indispensable pour sa période d'essai, car le moindre conflit pourrait tourner au vinaigre sur le terrain.
Ainsi elle passa avec brio la première épreuve. Elle s'exprima en utilisant la première personne du pluriel et se projetait en ambassadrice prompt à motiver les foules. Et elle ne fut pas en reste pour la suite. Elle joua la carte de la franchise, révélant sans hésitation ni crainte la méfiance qu'elle éprouvait envers l'espèce humaine. Après sa seconde tirade elle marqua une courte pause avant de l'interroger à son tour sur ses motivations, gardant un contact visuel prononcé. Découvert, Aaren ne put qu'offrir un sourire éclatant et satisfait.
Ya, ya. Vous êtes perspicace. Effectivement je connais déjà votre dossier. Si je vous ai fait venir, c'est avant tout par curiosité. Vous êtes la première Alpha que je rencontre, et savoir que l'élite des lycans s'est joint à nous… La tentation était trop grande.
Il porta son verre à ses lèvres tandis qu'une étincelle de malice illuminait ses iris azurés. Le seconde épreuve venait de commencer : voir au delà des apparences. Aaren savait parfaitement comment la majorité des gens le percevait. Un excentrique visionnaire, sans doute naïf, à qui on portait finalement peu de crédit. Si cela pouvait desservir la popularité des chevaliers, cette image était pourtant soigneusement calculée et entretenue. Il ne cherchait pas à séduire les foules, même si son charisme inné y tendait naturellement. Non, ce qu'il souhaitait, c'était duper, tromper ceux qui ne jugeait qu'aux apparences pour n'attirer au final que l'élite, celle qui savait dépasser ses préjugés et ne se fiait pas uniquement à ses yeux. Ainsi, il ajoutait volontairement une couche sur son côté enthousiaste à la limite de l'enfantillage. Et il guettait ses réactions tel un prédateur camouflé dans l'ombre. Saurait-elle le débusquer et le percer à jour ?
Je vous confesse sans détour que je souhaitais vous rencontrer en personne pour en savoir un peu plus sur vous, dans la limite du raisonnable. J'aime bien connaître mes Hunters.
Son regard glissa sur son verre, qu'il leva à hauteur de ses yeux, le coude appuyé sur son siège, pour admirer la limpidité de l'akevitt de son pays natal. Toutefois son esprit était entièrement tourné vers son interlocutrice.
Pour tout vous dire, votre franchise vous honore. Et je trouve même rassurant en un sens que vous ne vous fiiez pas au premier venu sous prétexte qu'il partage vos idéaux. Être méfiant, c'est être prudent, et la prudence est un atout considérable. Ainsi vous gardez un esprit critique.
Le norvégien amorça un léger mouvement circulaire pour faire ondoyer le liquide dans son verre. Puis son regard revint sur la lycane.
Ce que j'attends de vous, c'est de m'en dire un peu plus sur vous. D'où vous venez, la façon dont vous percevez les vampires, quelles sont les valeurs indissociable de votre identité. Vous n'avez, semble-t-il, pas de meute à votre actif, mais vous devez bien avoir une famille, une histoire.
Il termina son verre et le reposa sur la table basse devant lui, avant de s'avancer sur son siège. Coudes appuyés sur les cuisses, doigts entrelacés, il planta son regard céleste dans le sien.
Je vous écoute !
Il brillait dans ses yeux une lueur rappelant celle qui illuminait les pupilles d'un enfant à qui l'on contait une histoire. Mais il ne fallait pas s'y fier ; ce n'était pas tant le récit à venir qui l'alléchait, mais le niveau de performance de l'alpha. La balle était dans son camp.
Sa première question avait deux objectifs. D'une part, juger la force de sa détermination. Il ne doutait pas qu'elle fut sincère, portant une confiance totale en Jorgen quand à ses capacités d'évaluation psychologique. Mais il voulait la sonder, pour voir à quel point elle partageait leur idéaux. Voir si elle restait fidèle à son premier discours ou s'il divergerait, signe indéniable qu'elle avait peut être autre chose en tête. D'autre part, c'était pour l'évaluer, tant sous l'aspect oratoire que comportemental. Comment elle réagissait confrontée à une situation qui se répétait. En fait, il nourrissait un autre dessein en parallèle ; trouver un référent Hunter qui lui conviendrait, partageant ses valeurs et sa philosophie, tout en étant complémentaire. C'était indispensable pour sa période d'essai, car le moindre conflit pourrait tourner au vinaigre sur le terrain.
Ainsi elle passa avec brio la première épreuve. Elle s'exprima en utilisant la première personne du pluriel et se projetait en ambassadrice prompt à motiver les foules. Et elle ne fut pas en reste pour la suite. Elle joua la carte de la franchise, révélant sans hésitation ni crainte la méfiance qu'elle éprouvait envers l'espèce humaine. Après sa seconde tirade elle marqua une courte pause avant de l'interroger à son tour sur ses motivations, gardant un contact visuel prononcé. Découvert, Aaren ne put qu'offrir un sourire éclatant et satisfait.
Ya, ya. Vous êtes perspicace. Effectivement je connais déjà votre dossier. Si je vous ai fait venir, c'est avant tout par curiosité. Vous êtes la première Alpha que je rencontre, et savoir que l'élite des lycans s'est joint à nous… La tentation était trop grande.
Il porta son verre à ses lèvres tandis qu'une étincelle de malice illuminait ses iris azurés. Le seconde épreuve venait de commencer : voir au delà des apparences. Aaren savait parfaitement comment la majorité des gens le percevait. Un excentrique visionnaire, sans doute naïf, à qui on portait finalement peu de crédit. Si cela pouvait desservir la popularité des chevaliers, cette image était pourtant soigneusement calculée et entretenue. Il ne cherchait pas à séduire les foules, même si son charisme inné y tendait naturellement. Non, ce qu'il souhaitait, c'était duper, tromper ceux qui ne jugeait qu'aux apparences pour n'attirer au final que l'élite, celle qui savait dépasser ses préjugés et ne se fiait pas uniquement à ses yeux. Ainsi, il ajoutait volontairement une couche sur son côté enthousiaste à la limite de l'enfantillage. Et il guettait ses réactions tel un prédateur camouflé dans l'ombre. Saurait-elle le débusquer et le percer à jour ?
Je vous confesse sans détour que je souhaitais vous rencontrer en personne pour en savoir un peu plus sur vous, dans la limite du raisonnable. J'aime bien connaître mes Hunters.
Son regard glissa sur son verre, qu'il leva à hauteur de ses yeux, le coude appuyé sur son siège, pour admirer la limpidité de l'akevitt de son pays natal. Toutefois son esprit était entièrement tourné vers son interlocutrice.
Pour tout vous dire, votre franchise vous honore. Et je trouve même rassurant en un sens que vous ne vous fiiez pas au premier venu sous prétexte qu'il partage vos idéaux. Être méfiant, c'est être prudent, et la prudence est un atout considérable. Ainsi vous gardez un esprit critique.
Le norvégien amorça un léger mouvement circulaire pour faire ondoyer le liquide dans son verre. Puis son regard revint sur la lycane.
Ce que j'attends de vous, c'est de m'en dire un peu plus sur vous. D'où vous venez, la façon dont vous percevez les vampires, quelles sont les valeurs indissociable de votre identité. Vous n'avez, semble-t-il, pas de meute à votre actif, mais vous devez bien avoir une famille, une histoire.
Il termina son verre et le reposa sur la table basse devant lui, avant de s'avancer sur son siège. Coudes appuyés sur les cuisses, doigts entrelacés, il planta son regard céleste dans le sien.
Je vous écoute !
Il brillait dans ses yeux une lueur rappelant celle qui illuminait les pupilles d'un enfant à qui l'on contait une histoire. Mais il ne fallait pas s'y fier ; ce n'était pas tant le récit à venir qui l'alléchait, mais le niveau de performance de l'alpha. La balle était dans son camp.
Invité
Invité
Jeu 20 Juin 2019 - 23:22
Alors, comme ça, c'était bien une première pour eux. Une première rencontre avec une dimension inconnue. Une première discussion entre deux chefs de tête. Entre une alpha et un humain charismatique. Anzu faisait tanguer son whisky dans son verre tout en scrutant son interlocuteur d'un air pensif. Dans un sens, leur statut les projetait alors directement sur un certain pied d'égalité si on osait dire, de part leur posture. Mais quelque chose chiffonnait quand même la jeune femme. Depuis toujours, elle avait eu le loisir d'observer les différents comportements des gens qui pouvaient l'entourer de près ou de loin. Que ce soit à l'individuel ou dans une masse informe, son regard aiguisé avait pris l'habitude de décrypter les moindres gestes, les moindres mouvements, les moindres expressions et d'analyser chaque parole pour mieux les peser et les disséquer. Ce type se donnait un air mais il était loin d'être stupide. Cela se jouait sur quelques détails. Mettons déjà en avant leur position spatiale à tous les deux. Elle était assise sur une chaise, dans un élément qu'elle ne connaissait pas, tandis que lui la surplombait au moins d'une tête, de l'autre côté de la table, dans son propre bureau. Pourtant, ils étaient tous deux considérés comme des leaders dans leur domaine mais cette observation faisait penser à la jeune femme que soit ce n'était pas voulu, soit c'était totalement calculé. Elle opta pour la seconde option. Comme pour essayer de mieux la jauger et assurer sa posture en se plaçant légèrement au dessus d'elle. Ce n'était pas malin. Bien qu'elle n'ait pas nécessairement besoin qu'on la mette à l'aise, car elle avait confiance en elle, cette simple interface en disait déjà un bout sur son compte. Il aimait maîtriser une situation, dans son ensemble. Comment lui en vouloir ? Scruter les autres pour toujours pouvoir mieux les cerner. Cette situation promettait et surtout, elle l'amusait. Après tout, elle faisait exactement pareil.
-Je vois.
Il n'avait apparemment jamais eu l'occasion de rencontrer quelqu'un de son calibre, il était donc tout à fait normal que sa présence ici ait suscité sa curiosité et il n'eut aucun mal à l'admettre. Sous ses airs probables de naïf et d'enfant guimauve, son besoin naturel de vouloir approfondir sa curiosité pouvait être honoré. Néanmoins, il y avait toujours des limites à ne pas franchir et même s'il semblait en avoir conscience, Anzu sentit qu'il allait bien vite les dépasser. Connaître ses hunters ? Cette utilisation du pronom possessif la renfrogna quelque peu. Elle n'avait pas pour habitude d'entendre ce qualificatif car pour sa gouverne, elle n'avait jamais fait parti d'aucun corps qui soit et avait pris ses aises dans la solitude. Cependant, elle passa vite outre.
Ses révélations ne l'avaient pas plus ébranlées que ça, bien qu'elle s'était au moins attendue à ce qu'il soit légèrement étonné ou décontenancé, mais il n'en était rien. Bien au contraire, pendant qu'il feignait d'observer sa liqueur, il en vint même à saluer sa franchise. Elle en conclut donc qu'elle n'aurait pas besoin de mâcher ses mots devant ce spécimen et c'était tant mieux. Parce qu'enrober ses propos dans du sucre était loin d'être son point fort.
-C'est une facette de ma personnalité que j'estime requise, que ce soit dans le cadre privé ou professionnel. Conserver une certaine prudence envers les individus permet de toujours mieux les cerner, les comprendre, les mesurer dans leurs convictions ou leurs actes, mais aussi d'en tirer le meilleur. Et surtout, trancher s'ils sont dignes ou non, de la confiance qu'on peut potentiellement leur porter.
Ce discours allait évidemment dans les deux sens, et elle pouvait facilement l'inclure dedans. Ce commentaire tenait bien lieu de sous-entendu, comme une condition à prendre en compte dans son futur rôle au sein des Chevaliers des Ombres. Elle se doutait évidemment que ce hunter allait tout de suite relever la portée de ses mots. Mais ce qu'il souhaitait vraiment savoir, lui arracha un sourire sarcastique qui s'accompagna d'un ton bien aiguisé.
-Je pense que vous n'êtes pas sans savoir comment nous sommes venus au monde. Souhaitez-vous vraiment que je vous le rappelle, Hermansson-san ? Vous aimez les histoires sanguinaires ? J'ose croire que non. Malheureusement si tel est le cas, vous risquerez d'être fort déçu. Je ne suis pas issue d'un laboratoire, si vous souhaitez savoir. Mon histoire est assez simple. Je suis née ainsi. Je dois avouer que je n'ai donc pas hérité de cette haine exacerbée comme certains de mes congénères. Cette horrible expérience m'a donc été épargnée. Mais attention, j'ai tout de même bien conscience de notre passé, après tout mon paternel ne manque pas de me la rabâcher dès que l'occasion se présente. Vous me direz que j'aurais pu prendre le parti de cette rancoeur envers ces vampires et les humains qui les accompagnaient lors de leurs expériences. Et bien non. Au contraire, je dirais même que ça m'a davantage incitée à vous rejoindre, afin de clôturer ce chapitre violent de notre histoire.
Elle but une gorgée de son whisky fraîchement servi pendant que son hôte avait déjà avalé son verre.
-Je préfère ne pas me fier à une race en elle-même. Chaque personne est différente et c'est pour cela que je ne tiens pas plus rigueur aux vampires qu'aux humains concernant l'horreur insufflée. Pourquoi dénoncer toute une clique entière quand seulement certains d'entre eux sont responsables ? C'est ridicule. Même si ça ne m'empêche de rester sur mes gardes, je préfère me faire mon propre avis. Et j'en déjà eu l'occasion grâce à un vampire de sang noble, qui confirme bien mon ressenti.
Après, concernant son histoire propre, elle restait assez banale, si ce n'est la mort de sa mère par les chiens de Shidara. Et par rapport à ses valeurs, elle n'avait jamais fait d'introspection sur elle-même assez poussée pour les établir nettement.
-Pour en revenir sur mon passé, j'ai vécu pendant quatorze ans à l'abri des regards, vous vous doutez bien pourquoi. Mes parents tenaient à garder le secret et je ne suis même pas sûre que leurs créateurs aient eu vent de ma naissance. Puis nous avons emménagé ici, suite à une attaque surprise pendant laquelle ma mère y a laissé son cadavre. Je ne vous cache pas, que je ne peux pas rester humble face à ces ravisseurs. Jouer avec la vie des autres et décider de leur sort impunément, est tout bonnement répugnant. Je respecte la vie des autres, mais je ne tolère pas que certaines puissent se permettre d'y porter si facilement atteinte.
La jeune femme était entière et ça faisait partie intégrante de sa nature profonde. Ses convictions, elle les défendait griffes et crocs, et il ne faudrait pas essayer de se mettre en travers de sa route. Elle était tellement sérieuse lors de son discours, que de légères fissures avaient tapissé son verre sans qu'elle ne se rende compte.
-Laissez moi vous dire une chose. Je ne suis pas infaillible. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses mais, mes valeurs elles, sont inébranlables.
Elle fixait toujours ses iris dont on pouvait y discerner quelques subtilités en y regardant attentivement. Comme si ses yeux reflétaient sa nature profonde, dissimulée sous un masque bien ajusté et travaillé, qui amenait certainement beaucoup de personnes à s'y méprendre sur son compte.
-Mais vous n'êtes pas le seul à vouloir en connaître davantage. Alors qu'en est-il de votre côté, Hunter ? Dites-moi, j'aimerais savoir.
-Je vois.
Il n'avait apparemment jamais eu l'occasion de rencontrer quelqu'un de son calibre, il était donc tout à fait normal que sa présence ici ait suscité sa curiosité et il n'eut aucun mal à l'admettre. Sous ses airs probables de naïf et d'enfant guimauve, son besoin naturel de vouloir approfondir sa curiosité pouvait être honoré. Néanmoins, il y avait toujours des limites à ne pas franchir et même s'il semblait en avoir conscience, Anzu sentit qu'il allait bien vite les dépasser. Connaître ses hunters ? Cette utilisation du pronom possessif la renfrogna quelque peu. Elle n'avait pas pour habitude d'entendre ce qualificatif car pour sa gouverne, elle n'avait jamais fait parti d'aucun corps qui soit et avait pris ses aises dans la solitude. Cependant, elle passa vite outre.
Ses révélations ne l'avaient pas plus ébranlées que ça, bien qu'elle s'était au moins attendue à ce qu'il soit légèrement étonné ou décontenancé, mais il n'en était rien. Bien au contraire, pendant qu'il feignait d'observer sa liqueur, il en vint même à saluer sa franchise. Elle en conclut donc qu'elle n'aurait pas besoin de mâcher ses mots devant ce spécimen et c'était tant mieux. Parce qu'enrober ses propos dans du sucre était loin d'être son point fort.
-C'est une facette de ma personnalité que j'estime requise, que ce soit dans le cadre privé ou professionnel. Conserver une certaine prudence envers les individus permet de toujours mieux les cerner, les comprendre, les mesurer dans leurs convictions ou leurs actes, mais aussi d'en tirer le meilleur. Et surtout, trancher s'ils sont dignes ou non, de la confiance qu'on peut potentiellement leur porter.
Ce discours allait évidemment dans les deux sens, et elle pouvait facilement l'inclure dedans. Ce commentaire tenait bien lieu de sous-entendu, comme une condition à prendre en compte dans son futur rôle au sein des Chevaliers des Ombres. Elle se doutait évidemment que ce hunter allait tout de suite relever la portée de ses mots. Mais ce qu'il souhaitait vraiment savoir, lui arracha un sourire sarcastique qui s'accompagna d'un ton bien aiguisé.
-Je pense que vous n'êtes pas sans savoir comment nous sommes venus au monde. Souhaitez-vous vraiment que je vous le rappelle, Hermansson-san ? Vous aimez les histoires sanguinaires ? J'ose croire que non. Malheureusement si tel est le cas, vous risquerez d'être fort déçu. Je ne suis pas issue d'un laboratoire, si vous souhaitez savoir. Mon histoire est assez simple. Je suis née ainsi. Je dois avouer que je n'ai donc pas hérité de cette haine exacerbée comme certains de mes congénères. Cette horrible expérience m'a donc été épargnée. Mais attention, j'ai tout de même bien conscience de notre passé, après tout mon paternel ne manque pas de me la rabâcher dès que l'occasion se présente. Vous me direz que j'aurais pu prendre le parti de cette rancoeur envers ces vampires et les humains qui les accompagnaient lors de leurs expériences. Et bien non. Au contraire, je dirais même que ça m'a davantage incitée à vous rejoindre, afin de clôturer ce chapitre violent de notre histoire.
Elle but une gorgée de son whisky fraîchement servi pendant que son hôte avait déjà avalé son verre.
-Je préfère ne pas me fier à une race en elle-même. Chaque personne est différente et c'est pour cela que je ne tiens pas plus rigueur aux vampires qu'aux humains concernant l'horreur insufflée. Pourquoi dénoncer toute une clique entière quand seulement certains d'entre eux sont responsables ? C'est ridicule. Même si ça ne m'empêche de rester sur mes gardes, je préfère me faire mon propre avis. Et j'en déjà eu l'occasion grâce à un vampire de sang noble, qui confirme bien mon ressenti.
Après, concernant son histoire propre, elle restait assez banale, si ce n'est la mort de sa mère par les chiens de Shidara. Et par rapport à ses valeurs, elle n'avait jamais fait d'introspection sur elle-même assez poussée pour les établir nettement.
-Pour en revenir sur mon passé, j'ai vécu pendant quatorze ans à l'abri des regards, vous vous doutez bien pourquoi. Mes parents tenaient à garder le secret et je ne suis même pas sûre que leurs créateurs aient eu vent de ma naissance. Puis nous avons emménagé ici, suite à une attaque surprise pendant laquelle ma mère y a laissé son cadavre. Je ne vous cache pas, que je ne peux pas rester humble face à ces ravisseurs. Jouer avec la vie des autres et décider de leur sort impunément, est tout bonnement répugnant. Je respecte la vie des autres, mais je ne tolère pas que certaines puissent se permettre d'y porter si facilement atteinte.
La jeune femme était entière et ça faisait partie intégrante de sa nature profonde. Ses convictions, elle les défendait griffes et crocs, et il ne faudrait pas essayer de se mettre en travers de sa route. Elle était tellement sérieuse lors de son discours, que de légères fissures avaient tapissé son verre sans qu'elle ne se rende compte.
-Laissez moi vous dire une chose. Je ne suis pas infaillible. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses mais, mes valeurs elles, sont inébranlables.
Elle fixait toujours ses iris dont on pouvait y discerner quelques subtilités en y regardant attentivement. Comme si ses yeux reflétaient sa nature profonde, dissimulée sous un masque bien ajusté et travaillé, qui amenait certainement beaucoup de personnes à s'y méprendre sur son compte.
-Mais vous n'êtes pas le seul à vouloir en connaître davantage. Alors qu'en est-il de votre côté, Hunter ? Dites-moi, j'aimerais savoir.
Aaren S. Hermansson#100924#100924#100924#100924#100924#100924
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
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Date d'inscription : 12/11/2018
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Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Dim 30 Juin 2019 - 15:03
La lycane commença par faire un peu de sarcasme, ce qui lui arracha un sourire en coin. Bien sûr qu’il savait comment les siens avaient été créé. Il avait lu un rapport entier sur le sujet, grâce à Bradley. Il savait qui, et pourquoi. Ce n’était pas le sens de sa question. Cette femme avait une histoire, avant, et peut-être même après le triste épisode des laboratoires, et c’était ça qui l’intéressait. Connaître son évolution le renseignerait d’autant plus sur ses capacités d’adaptation, et sur le déroulé de son psychisme.
Quand elle avoua n’être pas passée par la case laboratoire, il plissa les yeux. Son intérêt enfla exponentiellement. Elle était née lycan ? C’était une histoire sans précédent. Les rapports de l’Ordre Renfield faisait état du manque de fertilité des sujets. Aussi, une naissance chez les lycans était aussi providentielle que chez des vampires de sang-pur, voire plus. Elle était vraiment un cas unique, ce qui exacerba son enthousiasme. La façon dont elle parla de son père l’interpella. “Rabâcher”, ce n’était pas anodin. Ce mot soulignait un agacement, une lassitude. Elle ne partageait pas ses opinions, sans pour autant les ignorer. Elle savait donc se détacher de l’influence d’un proche sur son propre jugement, sans pour autant rejeter les avis pertinents. Intéressant.
Elle développa un peu plus sa vision des choses sur les différentes races. Et chaque mot qu’elle ajoutait jouait en sa faveur. Oui, décidément, cette Anzu Taena semblait scier parfaiter à un rôle de chevalier des ombres. Le norvégien pourrait peut-être même envisager, à l’avenir, de lui confier des missions plus importante, voire un grade plus élevé. Si, bien sûr, elle réussissait sa période d’essai, ce dont il ne doutait pas une seconde. Elle avait toutes les qualités pour prendre des décisions et diriger une équipe. Ou une meute, dans son cas.
Il fut attristé d’apprendre la mort de sa mère. D’autant que cela ne signifiait qu’une chose, elle avait été tuée par d’autres lycans, probablement fidèles à leurs créateurs. Cela n’avait pas dû arranger la haine et la rancoeur que portait son père envers les vampires. Anzu portait une grande valeur à la vie des autres, et encore une fois, c’était un atout considérable, car elle saurait retenir un coup fatal dans une situation qui l’exigeait.
Je suis désolé pour votre mère, sincèrement, Taena-san.
Elle poursuivit encore un peu, appuyant sur l’importance qu’elle accordait à ses valeurs fondamentales, ce qui lui valut un regard approbateur. Connaître ses forces et faiblesses était un atout considérable en combat, comme en pourparler. Rester fidèle à ses principes en était un autre, mais dans un sens plus psychologique. Cela permettait de garder le cap en toute circonstance. Ne pas se perdre de vue, pour ne pas s’oublier.
C’est une excellente nouvelle. Car ce sont nos valeurs qui nous définisse. Il serait regrettable de les perdre de vue. Il est capitale de rester fidèle à ses convictions.
En soit, les convictions de chacun étaient amenées à évoluer. Ce qu’il important, c’était de les connaître, de les avoir à l’esprit chaque jour de son existence, et d’y rester fidèle. Sans quoi, on se trahissait soi-même, et alors, il n’y avait plus d’identité propre. Et un être humain sans identité était capable de tout, et surtout du pire.
Anzu lui renvoya alors sa question, adoptant le même ton que lui un peu plus tôt. Il ne put retenir un rire léger, amusé. Elle se prenait facilement au jeu. Mais, sa demande était légitime. Elle s’était livrée sans crainte, aussi, ce serait réciproque.
Ma foi, si vous y tenez, même si je doute que mon histoire soit plus intéressante que la vôtre. Je suis né en Norvège, comme vous devez le savoir, à Oslo plus précisément, sa capitale. Je n’ai pas connu mon père, et ma mère est morte quand j’avais à peine six ans, victime d’un vampire. C’est Erik Hermansson, un hunter haut gradé des chevaliers, qui m’a annoncé la nouvelle à la sortie de l’école. Il a décidé de me recueillir, probablement pour se racheter car il s’en voulait de n’être pas intervenu à temps. Il a fini par m’adopter et je porte son nom aujourd’hui.
Aaren marqua une pause le temps de remplir de nouveau son verre. Il contempla son contenu alors qu’il se plongeait dans les souvenirs de son enfance. Sa mère était morte jeune, mais il n’avait jamais oublié son sourire chaleureux, sa douceur et sa délicatesse. L’espace d’un instant fugace, son regard se para de tendresse. Il avala une gorgée avant de poursuivre, rompant le charme.
Erik m’a élevé et transmis ses principes, inculqué ses valeurs. Il est vite devenu comme un vrai père pour moi, la figure paternelle que je n’avais jamais eu. Il a toujours subvenu à mes besoins, y compris l’école et par après les études. Assez tôt, j’ai commencé à m’intéresser à ses activités. Au début, par adoration, car c’était mon modèle. Et puis, ensuite, par conviction. Il est devenu chef des chevaliers quand j’avais dix ans. Quelques années plus tard, il m’a pris comme apprenti. C’est lui qui m’a tout appris, je lui dois beaucoup, encore aujourd’hui. Il y a quatre ans, il a été tué, pris dans une embuscade. Mais, prévoyant, il m’avait désigné quelques jours auparavant comme son successeur. C’est ainsi que je suis devenu le plus jeune chef des chevaliers de l’ombre de l’histoire de notre ordre. Même si j’aurais préféré qu’il en soit autrement.
Quand il y pensait, tous les deux avaient des points communs, tant sur la façon de penser ou d’agir, que par leur vécu. Ils avaient tous les deux perdu leur mère. Ils partageaient tous les deux les mêmes valeurs, peut-être aussi les mêmes convictions, à quelques détails près. Finalement, ils étaient peut-être destinés à se croiser pour travailler main dans la main à forger un avenir meilleur pour leurs deux races. Aaren reposa son verre sur la table basse.
Je n’ai jamais ressenti de haine à proprement parler envers les vampires. Ils peuvent être dangereux, comme ils peuvent être de précieux alliés. Comme les humains, ils se définissent par leurs intentions. Je ne juge pas par les actes, mais par les motivations. On ne peut mettre dans un même panier une femme qui a tué pour protéger son enfant, et une autre qui a pris la vie d’un homme par cupidité. Même acte, mais valeurs différentes. Il en est de même pour tous les êtres doués de conscience à proprement parler.Je ne juge pas, non plus, sur les différences. Nous avons tous quelque chose à apporter aux autres, quelque soit notre milieu, notre comportement, nos coutumes. Il serait dommage de s’en priver simplement parce que nous ne parlons pas le même langage. ça aussi je le dois à mon père. Loyauté, honnêteté, tolérance. Voilà ce qui me tient le plus à coeur.
Le regard du hunter glissa de la table aux prunelles sombres de la japonaise. Il laissa le silence s’installer quelques secondes.
Alors, en avez-vous pour votre compte ?
Ses yeux, derrière son masque d’enthousiasme, pétillaient de malice. Il était curieux de découvrir quelles surprises elle pouvait encore lui réserver.
Quand elle avoua n’être pas passée par la case laboratoire, il plissa les yeux. Son intérêt enfla exponentiellement. Elle était née lycan ? C’était une histoire sans précédent. Les rapports de l’Ordre Renfield faisait état du manque de fertilité des sujets. Aussi, une naissance chez les lycans était aussi providentielle que chez des vampires de sang-pur, voire plus. Elle était vraiment un cas unique, ce qui exacerba son enthousiasme. La façon dont elle parla de son père l’interpella. “Rabâcher”, ce n’était pas anodin. Ce mot soulignait un agacement, une lassitude. Elle ne partageait pas ses opinions, sans pour autant les ignorer. Elle savait donc se détacher de l’influence d’un proche sur son propre jugement, sans pour autant rejeter les avis pertinents. Intéressant.
Elle développa un peu plus sa vision des choses sur les différentes races. Et chaque mot qu’elle ajoutait jouait en sa faveur. Oui, décidément, cette Anzu Taena semblait scier parfaiter à un rôle de chevalier des ombres. Le norvégien pourrait peut-être même envisager, à l’avenir, de lui confier des missions plus importante, voire un grade plus élevé. Si, bien sûr, elle réussissait sa période d’essai, ce dont il ne doutait pas une seconde. Elle avait toutes les qualités pour prendre des décisions et diriger une équipe. Ou une meute, dans son cas.
Il fut attristé d’apprendre la mort de sa mère. D’autant que cela ne signifiait qu’une chose, elle avait été tuée par d’autres lycans, probablement fidèles à leurs créateurs. Cela n’avait pas dû arranger la haine et la rancoeur que portait son père envers les vampires. Anzu portait une grande valeur à la vie des autres, et encore une fois, c’était un atout considérable, car elle saurait retenir un coup fatal dans une situation qui l’exigeait.
Je suis désolé pour votre mère, sincèrement, Taena-san.
Elle poursuivit encore un peu, appuyant sur l’importance qu’elle accordait à ses valeurs fondamentales, ce qui lui valut un regard approbateur. Connaître ses forces et faiblesses était un atout considérable en combat, comme en pourparler. Rester fidèle à ses principes en était un autre, mais dans un sens plus psychologique. Cela permettait de garder le cap en toute circonstance. Ne pas se perdre de vue, pour ne pas s’oublier.
C’est une excellente nouvelle. Car ce sont nos valeurs qui nous définisse. Il serait regrettable de les perdre de vue. Il est capitale de rester fidèle à ses convictions.
En soit, les convictions de chacun étaient amenées à évoluer. Ce qu’il important, c’était de les connaître, de les avoir à l’esprit chaque jour de son existence, et d’y rester fidèle. Sans quoi, on se trahissait soi-même, et alors, il n’y avait plus d’identité propre. Et un être humain sans identité était capable de tout, et surtout du pire.
Anzu lui renvoya alors sa question, adoptant le même ton que lui un peu plus tôt. Il ne put retenir un rire léger, amusé. Elle se prenait facilement au jeu. Mais, sa demande était légitime. Elle s’était livrée sans crainte, aussi, ce serait réciproque.
Ma foi, si vous y tenez, même si je doute que mon histoire soit plus intéressante que la vôtre. Je suis né en Norvège, comme vous devez le savoir, à Oslo plus précisément, sa capitale. Je n’ai pas connu mon père, et ma mère est morte quand j’avais à peine six ans, victime d’un vampire. C’est Erik Hermansson, un hunter haut gradé des chevaliers, qui m’a annoncé la nouvelle à la sortie de l’école. Il a décidé de me recueillir, probablement pour se racheter car il s’en voulait de n’être pas intervenu à temps. Il a fini par m’adopter et je porte son nom aujourd’hui.
Aaren marqua une pause le temps de remplir de nouveau son verre. Il contempla son contenu alors qu’il se plongeait dans les souvenirs de son enfance. Sa mère était morte jeune, mais il n’avait jamais oublié son sourire chaleureux, sa douceur et sa délicatesse. L’espace d’un instant fugace, son regard se para de tendresse. Il avala une gorgée avant de poursuivre, rompant le charme.
Erik m’a élevé et transmis ses principes, inculqué ses valeurs. Il est vite devenu comme un vrai père pour moi, la figure paternelle que je n’avais jamais eu. Il a toujours subvenu à mes besoins, y compris l’école et par après les études. Assez tôt, j’ai commencé à m’intéresser à ses activités. Au début, par adoration, car c’était mon modèle. Et puis, ensuite, par conviction. Il est devenu chef des chevaliers quand j’avais dix ans. Quelques années plus tard, il m’a pris comme apprenti. C’est lui qui m’a tout appris, je lui dois beaucoup, encore aujourd’hui. Il y a quatre ans, il a été tué, pris dans une embuscade. Mais, prévoyant, il m’avait désigné quelques jours auparavant comme son successeur. C’est ainsi que je suis devenu le plus jeune chef des chevaliers de l’ombre de l’histoire de notre ordre. Même si j’aurais préféré qu’il en soit autrement.
Quand il y pensait, tous les deux avaient des points communs, tant sur la façon de penser ou d’agir, que par leur vécu. Ils avaient tous les deux perdu leur mère. Ils partageaient tous les deux les mêmes valeurs, peut-être aussi les mêmes convictions, à quelques détails près. Finalement, ils étaient peut-être destinés à se croiser pour travailler main dans la main à forger un avenir meilleur pour leurs deux races. Aaren reposa son verre sur la table basse.
Je n’ai jamais ressenti de haine à proprement parler envers les vampires. Ils peuvent être dangereux, comme ils peuvent être de précieux alliés. Comme les humains, ils se définissent par leurs intentions. Je ne juge pas par les actes, mais par les motivations. On ne peut mettre dans un même panier une femme qui a tué pour protéger son enfant, et une autre qui a pris la vie d’un homme par cupidité. Même acte, mais valeurs différentes. Il en est de même pour tous les êtres doués de conscience à proprement parler.Je ne juge pas, non plus, sur les différences. Nous avons tous quelque chose à apporter aux autres, quelque soit notre milieu, notre comportement, nos coutumes. Il serait dommage de s’en priver simplement parce que nous ne parlons pas le même langage. ça aussi je le dois à mon père. Loyauté, honnêteté, tolérance. Voilà ce qui me tient le plus à coeur.
Le regard du hunter glissa de la table aux prunelles sombres de la japonaise. Il laissa le silence s’installer quelques secondes.
Alors, en avez-vous pour votre compte ?
Ses yeux, derrière son masque d’enthousiasme, pétillaient de malice. Il était curieux de découvrir quelles surprises elle pouvait encore lui réserver.
Invité
Invité
Lun 8 Juil 2019 - 19:25
C'était facile à voir. Cet homme était sûrement doué pour donner illusion dans son comportement extravagant et niais, mais elle pouvait facilement lire l'intérêt nouveau sur son visage, suite à ses révélations. En même temps, comment ne pas pouvoir s'en étonner ? Aussi loin que puissent remonter ses souvenirs ou ses recherches, elle était bien le seul cas connu à ce jour. L'enthousiasme du norvégien transpirait davantage suite à cette découverte, ce qui eut pour effet de lui arracher un bref sourire spontané. Il lui faisait réellement penser à un enfant tombé dans un autre monde qu'il prenait plaisir à découvrir chaque jour un peu plus.
Mais dans sa vision, rien n'était tout noir ou tout blanc. Même si son esprit tendait plutôt à voir les choses dans des tranchants obscurs. Malgré ses bonnes paroles, mesurées et pensées, elle reconnaissait qu'elle restait influencée par des jugements emportés à la volée, dans un vécu négatif à propos des autres races qui planaient autour d'elle. Cependant, ce n'était pas faute d'essayer de combattre ses préjugés, d'où sa présence entre ces murs. Elle ne connaissait pas cet homme. Mais ses propos lui donnaient l'intime conviction qu'il était digne de confiance et doué d'une certaine forme de compassion envers les autres. Anzu fut même étonnée de constater qu'il était sincèrement désolé pour l'épisode de sa mère. Cela pouvait facilement se discerner dans la lueur de son regard. Avant, la lycane se serait sûrement emportée pour une telle réflexion, misant sur le mépris qui la suivait dans son cœur depuis des années. C'était devenu en soi, une barrière émotionnelle qu'elle avait pris soin de bâtir, pour ne pas fléchir, en renvoyant sa rancune à l'instar de ses interlocuteurs. Mais maintenant, tout était différent. Il fallait élargir ses horizons et tenter de s'ouvrir un peu plus à un univers qui avait accepté de l'accueillir en son sein, malgré les chances quasi nulles de sa potentielle existence.
Elle préféra répondre par un silence marqué à la remarque du chef des chevaliers des ombres, en poursuivant ensuite sur sa lancée.
-Comme vous dites. Les valeurs nous définissent. Si vous les perdez de vue, c'est vous, qui vous perdez dans les abysses. Quoi de plus mutilant que de ne pas savoir qui nous sommes ? Le tout ensuite, est de savoir dans quelle direction nous souhaitons aller. Quel chemin emprunter.
Des objectifs à part entière. Il est vrai que depuis avoir entrepris ses démarches, elle se sentait un peu plus en phase avec elle-même et ses convictions. Elle pouvait nourrir le doux espoir de participer à un événement historique que de pouvoir installer un climat plus tolérant entre les espèces. Mais surtout, se sentir à sa place dans ce contexte de dingue. Après tout, chaque personne caresse le souhait d'être utile, pour que sa propre existence puisse s'inscrire dans un schéma et se forger dans un cercle défini. L'alpha ne cherchait pas pour autant des médailles ou des félicitations. Non, tout était question d'honneur et de dignité.
Par la suite, le hunter se confia également sur son existence, afin d'équilibrer les confidences entre les deux personnes. De son côté, ce n'était pas rose non plus, de ce qu'elle pouvait en tirer comme conclusions. Aaren avait également subi des pertes, et très tôt qui plus est. Toutefois, son visage semblait étrangement serein et apaisé à l'énoncé de son histoire. Ce fut néanmoins de courte durée, car il poursuivit rapidement dans le vif de son récit.
Même si j'aurais préféré qu'il en soit autrement.
La lycane tiqua sur cette réplique, qui éveilla sa conscience. Que voulait-il dire par là ? Pouvait-elle se risquer à poser une telle question ou serait-ce trop déplacé ? Mais le terrain des hunters était encore trop flou pour la jeune femme et ce qu'elle aimait, c'était savoir où elle mettait les pieds. C'était trop vague, trop indistinct. Ce métier ne semblait pas être une ambition pour tout le monde, plutôt une sorte de tradition ou obligation à étendre de générations en générations. Les familles de hunter devaient donc descendre sur des centaines, peut-être même des milliers d'années, qui sait. Une transmission ancienne, qui vous marquait au fer rouge, pou indiquer la marche à suivre, sans possibilité de s'en détourner. Avaient-ils au moins le choix ?
-Pardonnez mon indiscrétion, Hermansson-san. Mais je me demandais, est-ce que tous les hunters sont voués à poursuivre cette voie ? Vous, par exemple, quelle est la chose que vous auriez voulu faire ? Je suis quasiment certaine que vous êtes un leader exprimant son excellence dans son travail. Mais n'avez-vous pas la sensation d'être simplement... Piégé par votre condition ?
En d'autres thermes, une sorte de malédiction. Mais la suite de la discussion frappa davantage Anzu. Les exemples qu'il donnait, par rapport à la mesure des actes de chacun par leurs motivations, ne pouvait en aucun cas être comparables lorsqu'on décortiquait les véritables intentions des individus. C'est ce qu'elle avait tenté de faire comprendre à Lacroix-san, lors de son repas au restaurant. La lycane le fixa d'un air songeur, tentant de le contourner de ses yeux néons. En entrant dans cette pièce, elle n'aurait jamais songé une seule seconde qu'un être humain puisse lui être autant similaire dans sa façon de penser. On pouvait même dire qu'elle en restait bouche bée. Ce simple constat fit tressauter légèrement ses épaules dans un petit rire amusé. Le démarrage était bon. Elle se pencha en arrière en s'accoudant sur le dos de son siège, attrapant le regard de son interlocuteur, satisfaite.
-Masaka... Je ne pensais pas pouvoir un jour regarder un simple mortel en pouvant le considérer comme un presque reflet de ma personne. Nous avons donc des points en commun, plus que je n'aurais pensé en venant ici. Disons que vous gagné en estime, Hunter. Toutefois... Elle pencha le buste vers l'homme, attentive à sa réaction. J'attends de voir ce que vous valez vraiment. Sous cet air angélique et naïf, vous êtes un homme plutôt malin et intelligent. Je ne dirais pas fourbe, mais plutôt, qui sait faire en sorte de contrôler son environnement, quitte à adopter un comportement qui laisserait à penser que vous êtes faillible. Ce sont des qualités louables pour un leader. Tadashi... Sa rétine se mit à vrombir au creux de son oeil. J'espère que ce masque exubérant que vous portez n'est pas celui dont vous usez pour habiller vos intentions. Je le saurais, vous savez. Une bonne collaboration, passe par un climat de confiance. Mutuelle, évidemment.
La question qu'il lui avait posé n'était pas anodine, en soi. La tournure de sa phrase portait des sous-entendus comme « Ca vous va ? Est-ce suffisant ? Suis-je validé ? » Dans un sens, ce n'était pas réellement une mise en garde que de lui répondre de la sorte. Simplement une manière de manifester, qu'elle était loin d'être dupe. Et qu'il ne faudrait pas s'aventurer à tenter de ne pas la prendre au sérieux. Même si en soi, ses réponses lui convenaient amplement.
-J'ajouterais tout de même, que je serais ravie de faire équipe avec une personne d'une envergure d'âme telle que la vôtre. Vos propos jouent en votre faveur et me suffisent. Reste à voir pour la suite.
Mais dans sa vision, rien n'était tout noir ou tout blanc. Même si son esprit tendait plutôt à voir les choses dans des tranchants obscurs. Malgré ses bonnes paroles, mesurées et pensées, elle reconnaissait qu'elle restait influencée par des jugements emportés à la volée, dans un vécu négatif à propos des autres races qui planaient autour d'elle. Cependant, ce n'était pas faute d'essayer de combattre ses préjugés, d'où sa présence entre ces murs. Elle ne connaissait pas cet homme. Mais ses propos lui donnaient l'intime conviction qu'il était digne de confiance et doué d'une certaine forme de compassion envers les autres. Anzu fut même étonnée de constater qu'il était sincèrement désolé pour l'épisode de sa mère. Cela pouvait facilement se discerner dans la lueur de son regard. Avant, la lycane se serait sûrement emportée pour une telle réflexion, misant sur le mépris qui la suivait dans son cœur depuis des années. C'était devenu en soi, une barrière émotionnelle qu'elle avait pris soin de bâtir, pour ne pas fléchir, en renvoyant sa rancune à l'instar de ses interlocuteurs. Mais maintenant, tout était différent. Il fallait élargir ses horizons et tenter de s'ouvrir un peu plus à un univers qui avait accepté de l'accueillir en son sein, malgré les chances quasi nulles de sa potentielle existence.
Elle préféra répondre par un silence marqué à la remarque du chef des chevaliers des ombres, en poursuivant ensuite sur sa lancée.
-Comme vous dites. Les valeurs nous définissent. Si vous les perdez de vue, c'est vous, qui vous perdez dans les abysses. Quoi de plus mutilant que de ne pas savoir qui nous sommes ? Le tout ensuite, est de savoir dans quelle direction nous souhaitons aller. Quel chemin emprunter.
Des objectifs à part entière. Il est vrai que depuis avoir entrepris ses démarches, elle se sentait un peu plus en phase avec elle-même et ses convictions. Elle pouvait nourrir le doux espoir de participer à un événement historique que de pouvoir installer un climat plus tolérant entre les espèces. Mais surtout, se sentir à sa place dans ce contexte de dingue. Après tout, chaque personne caresse le souhait d'être utile, pour que sa propre existence puisse s'inscrire dans un schéma et se forger dans un cercle défini. L'alpha ne cherchait pas pour autant des médailles ou des félicitations. Non, tout était question d'honneur et de dignité.
Par la suite, le hunter se confia également sur son existence, afin d'équilibrer les confidences entre les deux personnes. De son côté, ce n'était pas rose non plus, de ce qu'elle pouvait en tirer comme conclusions. Aaren avait également subi des pertes, et très tôt qui plus est. Toutefois, son visage semblait étrangement serein et apaisé à l'énoncé de son histoire. Ce fut néanmoins de courte durée, car il poursuivit rapidement dans le vif de son récit.
Même si j'aurais préféré qu'il en soit autrement.
La lycane tiqua sur cette réplique, qui éveilla sa conscience. Que voulait-il dire par là ? Pouvait-elle se risquer à poser une telle question ou serait-ce trop déplacé ? Mais le terrain des hunters était encore trop flou pour la jeune femme et ce qu'elle aimait, c'était savoir où elle mettait les pieds. C'était trop vague, trop indistinct. Ce métier ne semblait pas être une ambition pour tout le monde, plutôt une sorte de tradition ou obligation à étendre de générations en générations. Les familles de hunter devaient donc descendre sur des centaines, peut-être même des milliers d'années, qui sait. Une transmission ancienne, qui vous marquait au fer rouge, pou indiquer la marche à suivre, sans possibilité de s'en détourner. Avaient-ils au moins le choix ?
-Pardonnez mon indiscrétion, Hermansson-san. Mais je me demandais, est-ce que tous les hunters sont voués à poursuivre cette voie ? Vous, par exemple, quelle est la chose que vous auriez voulu faire ? Je suis quasiment certaine que vous êtes un leader exprimant son excellence dans son travail. Mais n'avez-vous pas la sensation d'être simplement... Piégé par votre condition ?
En d'autres thermes, une sorte de malédiction. Mais la suite de la discussion frappa davantage Anzu. Les exemples qu'il donnait, par rapport à la mesure des actes de chacun par leurs motivations, ne pouvait en aucun cas être comparables lorsqu'on décortiquait les véritables intentions des individus. C'est ce qu'elle avait tenté de faire comprendre à Lacroix-san, lors de son repas au restaurant. La lycane le fixa d'un air songeur, tentant de le contourner de ses yeux néons. En entrant dans cette pièce, elle n'aurait jamais songé une seule seconde qu'un être humain puisse lui être autant similaire dans sa façon de penser. On pouvait même dire qu'elle en restait bouche bée. Ce simple constat fit tressauter légèrement ses épaules dans un petit rire amusé. Le démarrage était bon. Elle se pencha en arrière en s'accoudant sur le dos de son siège, attrapant le regard de son interlocuteur, satisfaite.
-Masaka... Je ne pensais pas pouvoir un jour regarder un simple mortel en pouvant le considérer comme un presque reflet de ma personne. Nous avons donc des points en commun, plus que je n'aurais pensé en venant ici. Disons que vous gagné en estime, Hunter. Toutefois... Elle pencha le buste vers l'homme, attentive à sa réaction. J'attends de voir ce que vous valez vraiment. Sous cet air angélique et naïf, vous êtes un homme plutôt malin et intelligent. Je ne dirais pas fourbe, mais plutôt, qui sait faire en sorte de contrôler son environnement, quitte à adopter un comportement qui laisserait à penser que vous êtes faillible. Ce sont des qualités louables pour un leader. Tadashi... Sa rétine se mit à vrombir au creux de son oeil. J'espère que ce masque exubérant que vous portez n'est pas celui dont vous usez pour habiller vos intentions. Je le saurais, vous savez. Une bonne collaboration, passe par un climat de confiance. Mutuelle, évidemment.
La question qu'il lui avait posé n'était pas anodine, en soi. La tournure de sa phrase portait des sous-entendus comme « Ca vous va ? Est-ce suffisant ? Suis-je validé ? » Dans un sens, ce n'était pas réellement une mise en garde que de lui répondre de la sorte. Simplement une manière de manifester, qu'elle était loin d'être dupe. Et qu'il ne faudrait pas s'aventurer à tenter de ne pas la prendre au sérieux. Même si en soi, ses réponses lui convenaient amplement.
-J'ajouterais tout de même, que je serais ravie de faire équipe avec une personne d'une envergure d'âme telle que la vôtre. Vos propos jouent en votre faveur et me suffisent. Reste à voir pour la suite.
Aaren S. Hermansson#100956#100956#100956#100956#100956#100956
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Mar 9 Juil 2019 - 23:16
Décidément, cette conversation lui plaisait de plus en plus. Déjà qu'Anzu présentait une personnalité fort intéressante, ses idées rejoignaient de mieux en mieux les propres réflexions du Hunter. Son insistance sur les valeurs en était un bon exemple. Car c'était exactement où il voulait en venir ; perdre de vue ses valeurs, c'était se perdre soi-même. Il devenait compliqué de maintenir son masque, toutefois, désireux de la voir réussir sa seconde épreuve, il faisait l'effort nécessaire pour prolonger un peu plus cette comédie.
Alors qu'il jubilait intérieurement, l'alpha lui adressa une question pour le moins inattendue. Il écarquilla légèrement les yeux, la fixant de ses iris d'un bleu profond. Se sentait-il piégé par sa condition ? D'où lui venait cette interrogation ? Avait-il dit ou fait quelque chose qui le laissait penser ? Après réflexion, elle avait peut-être mal interprété l'une de ses paroles. Toutefois, le sujet abordé n'en était pas moins pertinent. Il appuya sa tête dans sa main pendant sa réflexion, les yeux plissé.
Piégé par ma condition ? Qu'est-ce qui vous le fait penser ? Être le chef des chevaliers de l'ombre présente certes des contraintes, demande certains sacrifices et c'est une lourde responsabilité. Cependant, cette position ne me déplaît pas, bien au contraire.
Il marqua une courte pause avant de poursuivre.
J'imagine que vous avez entendu l'histoire sur la transmission de notre savoir-faire. En effet, la tradition veut qu'on soit Hunter de génération en génération. C'est surtout parce que les armes anti-vampire sont si rares qu'on les garde jalousement au sein de nos familles, les transmettant à nos héritiers qui les transmettent aux leurs, et ainsi de suite. Toutefois, ce n'est pas une fatalité. On peut devenir Hunter sans qu'aucun membre de notre famille l'ait été avant nous. Et il n'y a pas d'obligation, en dehors des souhaits familiaux, qui nous pousse à prendre la relève. Du moins, chez les chevaliers ; je ne parle pas au nom des autres organisations plus ou moins officielles, ni des hunters indépendants. Disons que c'est un avantage, car on baigne depuis tout petit dans le milieu martial et surnaturel de notre condition.
Comme je l'évoquais, les convictions de chacun sont importantes à mes yeux. Si un jour, celles de l'un des chevaliers venaient à évoluer, jusqu à le contraindre en restant chez nous, il serait libre de partir. C'est par exemple le cas d'une de mes plus grandes amies, Dame Altaïr, qui a quitté nos rangs il y a peu, appelée par d’autres obligations. Quant à savoir ce que j'aurais fait si je n'avais pas suivi la voie de mon père… Je ne me suis jamais vraiment posé la question, cependant, je pense que mon goût pour les sciences m'aurait guidé sur la voie de la recherche et peut-être même de l'enseignement. Ou peut-être les échecs…
Un sourire en coin étira ses lèvres alors qu'il saisissait l'origine de cet aparté.
Quand je disais que j'aurais préféré qu'il en soit autrement, je parlais simplement de mon ascension fulgurante à ce poste. Car mon père comptait plus à mes yeux que le statut de dirigeant des chevaliers.
Il ne s'estimait pas moins méritant, ni moins qualifié que son père. Erik l'avait choisi comme successeur pour de bonnes raisons, et le norvégien faisait confiance à son jugement autant qu'à ses propres capacités. Anzu se mit à rire et exprima son heureuse surprise de se découvrir un reflet en lui. Cette constatation généra un nouveau sourire, qui ne fit que s'agrandir à mesure qu'elle creusait. Ah, finalement, elle l'avait percé à jour. Elle remportait la seconde épreuve. Parfait. Il laissa le silence s'installer quelques instants, toujours figé dans une position d'observation, le menton soutenu par les doigts de sa main gauche. Puis, enfin, il fit tomber le masque.
Gratulerer, Lady Taena. Félicitations.
Son air naïf n'était plus qu'un souvenir ; une expression malicieuse, témoin de son esprit calculateur, l'avait remplacé. Le coin supérieur droit de sa lèvre légèrement retroussé, il la fixait, désormais sans aucun mystère.
J'espère que vous me pardonnerez ce subterfuge. J'aime mettre à l'épreuve ceux qui souhaitent nous rejoindre. Dans un monde comme le nôtre, il faut voir au delà des apparences, ne pas s'en tenir à une première impression. Après tout, nous pouvons être confronté à tout moment à la perfidie astucieuse d'un adversaire. Reconnaître les gens véritablement dangereux est un point essentiel pour un Hunter de qualité. Ainsi, si on ne me perce pas à jour, comment pourrait-on avoir une seule chance de le faire pour les vrais maîtres en la matière ?
Il avança son buste, imitant la position de son interlocutrice. Ils étaient désormais d'égal à égal.
Vous avez parfaitement raison. La confiance est la clé d'une collaboration efficace. Je sais désormais que je peux avoir confiance en votre jugement. D'autant plus si vous avez des opinions mitigés. Je ne souhaite pas qu'on me suive ni qu'on m'obéisse aveuglément. Et je suis ouvert à toute critique constructive.
Aaren se leva pour faire quelques pas vers son bureau. Il s'y trouvait les fiches de ses hunters confirmés. Il les fit basculer une à une du bout de l'index. En réalité il savait déjà qui conviendrait parfaitement à Anzu, mais disons qu'il faisait durer le suspense.
Voyons, le référent idéal…
Il s'arrêta finalement sur son choix de départ. Riku Kobayashi, un hunter confirmé depuis des années, dont la philosophie se rapprochait sensiblement de la sienne. Sa personnalité était un peu plus… conventionnel qu'Aaren, mais elle en serait d'autant plus compatible avec Anzu. Il se saisit d'une fiche pré-imprimée puis sortir le badge d'accès d'Anzu et son contrat avant de revenir s'installer. Il posa le tout sur la table basse qui les séparait.
Voici votre contrat. Il fit glisser vers elle un document de quatre pages. Je vous invite à le lire attentivement avant de le signer. Vous pouvez y mettre un terme quand bon vous semble, du moment que vous respectez les conditions mentionnées. Nous rémunérons les chevaliers, il va sans dire, mais la rente n'étant pas l'égal d'une fortune, personne ne vous empêchera de poursuivre vos activités actuelles, bien au contraire. Et ceci est votre badge d'accès.
Il déposa devant elle un étui en cuir. A l’intérieur se trouvait rangé la carte qui l’identifiait clairement comme un chevalier de l’ombre, muni d’une puce électronique permettant d’activer les nombreux dispositifs de sécurité placé stratégiquement sur tous les étages. Leur symbole s’y trouvait gravé ; un bouclier avec une croix rouge dessinée sur un fond noir. Aaren s'arma d’un stylo dans sa main gauche et commença à remplir la fiche d'Anzu.
Votre référent sera Kobayashi Riku. C’est un hunter aguerri en qui j’ai toute confiance. Il saura vous intégrer au sein des autres chevaliers et tirer profit du meilleur de vous-même. Vous pourrez lui poser toutes les questions qui vous passent pas l’esprit, il se fera une joie de vous apporter les réponses, s’il les a en sa possession. Si jamais quoique ce soit vous préoccupe, vous pouvez lui en parler. N’hésitez pas non plus à venir me voir si besoin. Je ne suis pas toujours présent, mais je m'efforcerai de me rendre disponible.
Il lui remit un exemplaire de sa fiche ; s’y trouvait inscrites les coordonnées de l’Alpha, le nom de son référent, sa date de recrutement, et d’autres informations diverses. Après quoi, il remplit de nouveau leurs verres et leva le sien, espérant ainsi marquer le début d’une riche collaboration.
Alors qu'il jubilait intérieurement, l'alpha lui adressa une question pour le moins inattendue. Il écarquilla légèrement les yeux, la fixant de ses iris d'un bleu profond. Se sentait-il piégé par sa condition ? D'où lui venait cette interrogation ? Avait-il dit ou fait quelque chose qui le laissait penser ? Après réflexion, elle avait peut-être mal interprété l'une de ses paroles. Toutefois, le sujet abordé n'en était pas moins pertinent. Il appuya sa tête dans sa main pendant sa réflexion, les yeux plissé.
Piégé par ma condition ? Qu'est-ce qui vous le fait penser ? Être le chef des chevaliers de l'ombre présente certes des contraintes, demande certains sacrifices et c'est une lourde responsabilité. Cependant, cette position ne me déplaît pas, bien au contraire.
Il marqua une courte pause avant de poursuivre.
J'imagine que vous avez entendu l'histoire sur la transmission de notre savoir-faire. En effet, la tradition veut qu'on soit Hunter de génération en génération. C'est surtout parce que les armes anti-vampire sont si rares qu'on les garde jalousement au sein de nos familles, les transmettant à nos héritiers qui les transmettent aux leurs, et ainsi de suite. Toutefois, ce n'est pas une fatalité. On peut devenir Hunter sans qu'aucun membre de notre famille l'ait été avant nous. Et il n'y a pas d'obligation, en dehors des souhaits familiaux, qui nous pousse à prendre la relève. Du moins, chez les chevaliers ; je ne parle pas au nom des autres organisations plus ou moins officielles, ni des hunters indépendants. Disons que c'est un avantage, car on baigne depuis tout petit dans le milieu martial et surnaturel de notre condition.
Comme je l'évoquais, les convictions de chacun sont importantes à mes yeux. Si un jour, celles de l'un des chevaliers venaient à évoluer, jusqu à le contraindre en restant chez nous, il serait libre de partir. C'est par exemple le cas d'une de mes plus grandes amies, Dame Altaïr, qui a quitté nos rangs il y a peu, appelée par d’autres obligations. Quant à savoir ce que j'aurais fait si je n'avais pas suivi la voie de mon père… Je ne me suis jamais vraiment posé la question, cependant, je pense que mon goût pour les sciences m'aurait guidé sur la voie de la recherche et peut-être même de l'enseignement. Ou peut-être les échecs…
Un sourire en coin étira ses lèvres alors qu'il saisissait l'origine de cet aparté.
Quand je disais que j'aurais préféré qu'il en soit autrement, je parlais simplement de mon ascension fulgurante à ce poste. Car mon père comptait plus à mes yeux que le statut de dirigeant des chevaliers.
Il ne s'estimait pas moins méritant, ni moins qualifié que son père. Erik l'avait choisi comme successeur pour de bonnes raisons, et le norvégien faisait confiance à son jugement autant qu'à ses propres capacités. Anzu se mit à rire et exprima son heureuse surprise de se découvrir un reflet en lui. Cette constatation généra un nouveau sourire, qui ne fit que s'agrandir à mesure qu'elle creusait. Ah, finalement, elle l'avait percé à jour. Elle remportait la seconde épreuve. Parfait. Il laissa le silence s'installer quelques instants, toujours figé dans une position d'observation, le menton soutenu par les doigts de sa main gauche. Puis, enfin, il fit tomber le masque.
Gratulerer, Lady Taena. Félicitations.
Son air naïf n'était plus qu'un souvenir ; une expression malicieuse, témoin de son esprit calculateur, l'avait remplacé. Le coin supérieur droit de sa lèvre légèrement retroussé, il la fixait, désormais sans aucun mystère.
J'espère que vous me pardonnerez ce subterfuge. J'aime mettre à l'épreuve ceux qui souhaitent nous rejoindre. Dans un monde comme le nôtre, il faut voir au delà des apparences, ne pas s'en tenir à une première impression. Après tout, nous pouvons être confronté à tout moment à la perfidie astucieuse d'un adversaire. Reconnaître les gens véritablement dangereux est un point essentiel pour un Hunter de qualité. Ainsi, si on ne me perce pas à jour, comment pourrait-on avoir une seule chance de le faire pour les vrais maîtres en la matière ?
Il avança son buste, imitant la position de son interlocutrice. Ils étaient désormais d'égal à égal.
Vous avez parfaitement raison. La confiance est la clé d'une collaboration efficace. Je sais désormais que je peux avoir confiance en votre jugement. D'autant plus si vous avez des opinions mitigés. Je ne souhaite pas qu'on me suive ni qu'on m'obéisse aveuglément. Et je suis ouvert à toute critique constructive.
Aaren se leva pour faire quelques pas vers son bureau. Il s'y trouvait les fiches de ses hunters confirmés. Il les fit basculer une à une du bout de l'index. En réalité il savait déjà qui conviendrait parfaitement à Anzu, mais disons qu'il faisait durer le suspense.
Voyons, le référent idéal…
Il s'arrêta finalement sur son choix de départ. Riku Kobayashi, un hunter confirmé depuis des années, dont la philosophie se rapprochait sensiblement de la sienne. Sa personnalité était un peu plus… conventionnel qu'Aaren, mais elle en serait d'autant plus compatible avec Anzu. Il se saisit d'une fiche pré-imprimée puis sortir le badge d'accès d'Anzu et son contrat avant de revenir s'installer. Il posa le tout sur la table basse qui les séparait.
Voici votre contrat. Il fit glisser vers elle un document de quatre pages. Je vous invite à le lire attentivement avant de le signer. Vous pouvez y mettre un terme quand bon vous semble, du moment que vous respectez les conditions mentionnées. Nous rémunérons les chevaliers, il va sans dire, mais la rente n'étant pas l'égal d'une fortune, personne ne vous empêchera de poursuivre vos activités actuelles, bien au contraire. Et ceci est votre badge d'accès.
Il déposa devant elle un étui en cuir. A l’intérieur se trouvait rangé la carte qui l’identifiait clairement comme un chevalier de l’ombre, muni d’une puce électronique permettant d’activer les nombreux dispositifs de sécurité placé stratégiquement sur tous les étages. Leur symbole s’y trouvait gravé ; un bouclier avec une croix rouge dessinée sur un fond noir. Aaren s'arma d’un stylo dans sa main gauche et commença à remplir la fiche d'Anzu.
Votre référent sera Kobayashi Riku. C’est un hunter aguerri en qui j’ai toute confiance. Il saura vous intégrer au sein des autres chevaliers et tirer profit du meilleur de vous-même. Vous pourrez lui poser toutes les questions qui vous passent pas l’esprit, il se fera une joie de vous apporter les réponses, s’il les a en sa possession. Si jamais quoique ce soit vous préoccupe, vous pouvez lui en parler. N’hésitez pas non plus à venir me voir si besoin. Je ne suis pas toujours présent, mais je m'efforcerai de me rendre disponible.
Il lui remit un exemplaire de sa fiche ; s’y trouvait inscrites les coordonnées de l’Alpha, le nom de son référent, sa date de recrutement, et d’autres informations diverses. Après quoi, il remplit de nouveau leurs verres et leva le sien, espérant ainsi marquer le début d’une riche collaboration.
Invité
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Dim 14 Juil 2019 - 0:35
Peut-être avait-elle tout simplement mal compris finalement. Cet homme ne se sentait pas expressément prisonnier de son rôle, disons que sa position lui revenait naturellement suite à la mort de son père adoptif. Toutefois, les familles Hunter ne semblaient pas toutes égales au même titre en terme de liberté et de choix. Mais il restait toutefois un point commun entre toutes, où chacun transmettait ses précieux trésors, c'est à dire leurs armes anti-vampires qu'ils prenaient soin, comme il l'indiquait, de conserver en leur sein. Ce ne devait pas être des objets à prendre à la légère pour ne pas les laisser tomber entre les mains de n'importe qui. Elle pencha la tête sur le côté, interrogative. A quoi pouvait bien ressembler la sienne ? Elle apprit au passage que rien n'était immuable mais encore et toujours, cela dépendant de l'organisation et des traditions qui les régissent.
-Je vois. Elle s'accouda alors sur la table en entrelaçant ses doigts, signe distinctif qu'elle lui accordait toute son attention puis elle reprit. A quoi ressemble votre arme ? Je suis curieuse de voir quel genre de relique peut avoir en sa possession un chef des hunters. Pas des moindres, j'imagine.
Après tout, elle n'en avait jamais vu auparavant et c'était l'occasion d'en découvrir toujours davantage à son sujet ou même celui de ces chasseurs. Il poursuivit ensuite en indiquant que ça ne lui posait aucun problème de laisser un de ses membres se retirer de son organisation, si tel était son souhait alors il l'accepterait. En soi, cette attitude était assez révélatrice de sa personnalité. Un homme important préférant prôner la collaboration et le bien-être de ses semblables plutôt que d'y imposer sa dictature dans un mordant impitoyable. Anzu n'en attendait pas moins de sa part, parce qu'elle était du même acabit sur ce terrain également. L'écoute est importante, dans le cadre d'une entente. Ce fut d'autant plus étonnant quand il lui exposa ses perspectives de souhait s'il n'avait pas été à sa place aujourd'hui. La recherche, l'enseignement et les échecs. Tout un monde. La jeune femme arqua un sourcil tentant de visualiser cet homme dans ces domaines. Certes, cela lui scierait parfaitement à la coupe mais, après réflexion, lorsqu'elle l'observait trôner dans son dossier un air calculé sur le visage, cela relèverait très certainement du gâchis de ne pas bénéficier de ses compétences. Ce n'étaient que des suppositions mais malgré son humanité, la jeune femme pouvait facilement imaginer que ses capacités passaient un cran au dessus de la normale. A bien y réfléchir, il était là exactement où il devait être, à n'en pas douter.
Mais la conclusion qui ponctua sa phrase fit écho dans son esprit, un petit frisson parcourant le long de sa colonne vertébrale. Irrémédiablement, elle baissa les yeux, légèrement voilés par l'obscurité de cette confidence.
-Je comprends. Peut-être que mon jugement était donc bien faussé. Je dois vous avouer que je n'ai pas forcément bien vécu l'idée de reprendre le flambeau de la famille Taena suite à la mort de ma mère. C'est ce qui m'a conduite à penser que ce devait peut-être être la même chose chez les hunters. Au début, ce n'était qu'un fardeau. Mon père voulait absolument perpétuer une rancœur à laquelle je me suis refusée. Et c'est d'autant plus difficile quand vous avez un père qui vous renie à cause de vos convictions. Elle se mit à soupirer. Même si en soi, cette animosité a fini par avoir l'effet inverse de celui escompté : la rage de vaincre. A son grand damne.
Elle attrapa son verre pour en boire deux gorgées qui lui brûlèrent l'œsophage. D'ailleurs, cet homme était à son combien de verres, lui ? Mais la conversation prit un autre tournant, qu'elle jugea de plus intéressant. Le bras de fer s'était conclu par un match nul pour les deux individus, bien que tous les deux en étaient également sortis gagnants.
Son visage et sa posture changèrent radicalement pour laisser s'évanouir l'aspect enfantin et le ranger dans son placard à costume. Une autre ambiance prit place dans son regard vif qui la regardait dorénavant sans aucun calcul. Les yeux de la jeune se plissèrent suite à cette petite démonstration pour le moins malicieuse, mais compréhensive.
-Je ne vous en tiens pas rigueur, rassurez-vous. Après tout, il est normal de tester ses futurs collaborateurs en vue de la situation actuelle. C'était légitime. Et à vrai dire, c'était prévisible.
Le hunter emprunta la position de l'alpha, pour l'avoir bien en face. La situation avait pris une tournure intéressante, différente de son arrivée. Une forme d'égalité régnait maintenant entre ces deux êtres. Anzu entreprit de se rapprocher davantage, resserrant la barrière physique qui les séparait seulement de quelques centimètres. Son visage pourrait presque frôler le sien désormais. A cette distance, les effluves fleur d'oranger de sa chevelure devaient bien lui chatouiller les narines. Elle plongea ses yeux azurs dans les siens, le toisant profondément.
-Vos yeux. On y décèle bien des choses quand on y regarde un peu plus près. Ce n'est pas pour rien que la citation avance que les yeux sont les miroir de l'âme. Votre pupille est entourée d'un ovale bleu clair, traduisant une certaine pureté d'âme. Toutefois, on peut y décerner également une teinte jaunâtre, manifestant une certaine sournoiserie. Ou en d'autres mots, un masque dont vous vous amusez quand il se doit. Et quand on porte réellement attention sur le reste, on peut y détecter quelques pigments orangés, accentuant votre regard. Traduisant sûrement quelques zones d'ombre insondable quand on ne vous connaît pas. C'est presque fou de constater comme les couleurs inscrites dans votre rétine reflète décemment votre personnalité. Enfin, ce ne sont que des constats dont je me plais évidemment. Ce n'est pas non plus une science. Et ça devient beaucoup plus complexe quand vous êtes face à un manipulateur en herbe. Mais, nos prunelles peuvent réellement nous aider à déceler quelques indices sur la personne à laquelle nous avons à faire. J'en ai l'infime certitude, lorsque vous composez avec la gestuelle ou une attitude. Le langage silencieux est parfois plus détonant que des paroles.
Elle éloigna son visage du sien, pour laisser un peu plus d'espace entre eux.
-Il n'y a pas plus désagréable qu'une personne ne sachant pas mitiger son point de vue. Il est plus constructif de prendre tous les paramètres en compte quand on vous les propose, plutôt que de s'entêter à rester sur ses positions. Un chef doit savoir prendre en compte l'avis de ses membres. Sans ça, votre dignité et votre professionnalisme seront à remettre en question, en plus de générer un malaise. Ça fait parti des qualités requises pour gérer au mieux une organisation, ou même une meute. Et c'est ce qui donnera envie à vos subordonnées d'être à vos côtés.
Elle tapota la surface de la table du bout de ses doigts. Etre un dirigeant, était toute une psychologie à maintenir à flot, pour inciter les autres à vous suivre.
Aaren quitta alors sa place pour aller chercher quelques papiers. A ce stade, il avait déjà déterminé le hunter qui s'occuperait de son cas à en juger par le dossier qu'il lui tendit. Elle glissa son contrat entre ses doigts pour en lire le contenu rapidement, avant de s'emparer de son badge qu'elle installa dans sa veste. Elle entreprit de déposer sa signature et porta à ses côtés l'étui qu'il déposa dans la foulée. Tous les signes distinctifs de l'organisation s'y trouvait, ajouté à sa carte d'identité officielle en tant que membre. Les choses sérieuses commençaient.
Le suédois en profita également pour lui présenter celui qui la prendra en charge pour sa formation. Un certain Riku Kobayashi. Ce nom ne lui disait évidemment rien du tout. Mais un air perplexe ne tarda pas à parcourir son visage.
-Je suppose que cet homme est un humain également. Pas que je remette en doute votre choix ou son potentiel mais vous pensez que ça ira ? Vous connaissez l'envergure de la force lycane je présume. Ca m'embêterait de l'égratigner accidentellement.
Cette remarque ne relevait pas le moins du monde de l'arrogance ni même d'une surestimation d'elle-même. Plutôt de l'inquiétude. Elle connaissait l'étendue de son potentiel et ce serait vraiment embarrassant lors d'un entraînement de causer du tort, rien qu'avec un geste non mesuré. Elle le savait, ça pouvait être fatal à son futur mentor, malgré toute la bonne volonté pour rétrograder sa puissance.
-Je vois. Elle s'accouda alors sur la table en entrelaçant ses doigts, signe distinctif qu'elle lui accordait toute son attention puis elle reprit. A quoi ressemble votre arme ? Je suis curieuse de voir quel genre de relique peut avoir en sa possession un chef des hunters. Pas des moindres, j'imagine.
Après tout, elle n'en avait jamais vu auparavant et c'était l'occasion d'en découvrir toujours davantage à son sujet ou même celui de ces chasseurs. Il poursuivit ensuite en indiquant que ça ne lui posait aucun problème de laisser un de ses membres se retirer de son organisation, si tel était son souhait alors il l'accepterait. En soi, cette attitude était assez révélatrice de sa personnalité. Un homme important préférant prôner la collaboration et le bien-être de ses semblables plutôt que d'y imposer sa dictature dans un mordant impitoyable. Anzu n'en attendait pas moins de sa part, parce qu'elle était du même acabit sur ce terrain également. L'écoute est importante, dans le cadre d'une entente. Ce fut d'autant plus étonnant quand il lui exposa ses perspectives de souhait s'il n'avait pas été à sa place aujourd'hui. La recherche, l'enseignement et les échecs. Tout un monde. La jeune femme arqua un sourcil tentant de visualiser cet homme dans ces domaines. Certes, cela lui scierait parfaitement à la coupe mais, après réflexion, lorsqu'elle l'observait trôner dans son dossier un air calculé sur le visage, cela relèverait très certainement du gâchis de ne pas bénéficier de ses compétences. Ce n'étaient que des suppositions mais malgré son humanité, la jeune femme pouvait facilement imaginer que ses capacités passaient un cran au dessus de la normale. A bien y réfléchir, il était là exactement où il devait être, à n'en pas douter.
Mais la conclusion qui ponctua sa phrase fit écho dans son esprit, un petit frisson parcourant le long de sa colonne vertébrale. Irrémédiablement, elle baissa les yeux, légèrement voilés par l'obscurité de cette confidence.
-Je comprends. Peut-être que mon jugement était donc bien faussé. Je dois vous avouer que je n'ai pas forcément bien vécu l'idée de reprendre le flambeau de la famille Taena suite à la mort de ma mère. C'est ce qui m'a conduite à penser que ce devait peut-être être la même chose chez les hunters. Au début, ce n'était qu'un fardeau. Mon père voulait absolument perpétuer une rancœur à laquelle je me suis refusée. Et c'est d'autant plus difficile quand vous avez un père qui vous renie à cause de vos convictions. Elle se mit à soupirer. Même si en soi, cette animosité a fini par avoir l'effet inverse de celui escompté : la rage de vaincre. A son grand damne.
Elle attrapa son verre pour en boire deux gorgées qui lui brûlèrent l'œsophage. D'ailleurs, cet homme était à son combien de verres, lui ? Mais la conversation prit un autre tournant, qu'elle jugea de plus intéressant. Le bras de fer s'était conclu par un match nul pour les deux individus, bien que tous les deux en étaient également sortis gagnants.
Son visage et sa posture changèrent radicalement pour laisser s'évanouir l'aspect enfantin et le ranger dans son placard à costume. Une autre ambiance prit place dans son regard vif qui la regardait dorénavant sans aucun calcul. Les yeux de la jeune se plissèrent suite à cette petite démonstration pour le moins malicieuse, mais compréhensive.
-Je ne vous en tiens pas rigueur, rassurez-vous. Après tout, il est normal de tester ses futurs collaborateurs en vue de la situation actuelle. C'était légitime. Et à vrai dire, c'était prévisible.
Le hunter emprunta la position de l'alpha, pour l'avoir bien en face. La situation avait pris une tournure intéressante, différente de son arrivée. Une forme d'égalité régnait maintenant entre ces deux êtres. Anzu entreprit de se rapprocher davantage, resserrant la barrière physique qui les séparait seulement de quelques centimètres. Son visage pourrait presque frôler le sien désormais. A cette distance, les effluves fleur d'oranger de sa chevelure devaient bien lui chatouiller les narines. Elle plongea ses yeux azurs dans les siens, le toisant profondément.
-Vos yeux. On y décèle bien des choses quand on y regarde un peu plus près. Ce n'est pas pour rien que la citation avance que les yeux sont les miroir de l'âme. Votre pupille est entourée d'un ovale bleu clair, traduisant une certaine pureté d'âme. Toutefois, on peut y décerner également une teinte jaunâtre, manifestant une certaine sournoiserie. Ou en d'autres mots, un masque dont vous vous amusez quand il se doit. Et quand on porte réellement attention sur le reste, on peut y détecter quelques pigments orangés, accentuant votre regard. Traduisant sûrement quelques zones d'ombre insondable quand on ne vous connaît pas. C'est presque fou de constater comme les couleurs inscrites dans votre rétine reflète décemment votre personnalité. Enfin, ce ne sont que des constats dont je me plais évidemment. Ce n'est pas non plus une science. Et ça devient beaucoup plus complexe quand vous êtes face à un manipulateur en herbe. Mais, nos prunelles peuvent réellement nous aider à déceler quelques indices sur la personne à laquelle nous avons à faire. J'en ai l'infime certitude, lorsque vous composez avec la gestuelle ou une attitude. Le langage silencieux est parfois plus détonant que des paroles.
Elle éloigna son visage du sien, pour laisser un peu plus d'espace entre eux.
-Il n'y a pas plus désagréable qu'une personne ne sachant pas mitiger son point de vue. Il est plus constructif de prendre tous les paramètres en compte quand on vous les propose, plutôt que de s'entêter à rester sur ses positions. Un chef doit savoir prendre en compte l'avis de ses membres. Sans ça, votre dignité et votre professionnalisme seront à remettre en question, en plus de générer un malaise. Ça fait parti des qualités requises pour gérer au mieux une organisation, ou même une meute. Et c'est ce qui donnera envie à vos subordonnées d'être à vos côtés.
Elle tapota la surface de la table du bout de ses doigts. Etre un dirigeant, était toute une psychologie à maintenir à flot, pour inciter les autres à vous suivre.
Aaren quitta alors sa place pour aller chercher quelques papiers. A ce stade, il avait déjà déterminé le hunter qui s'occuperait de son cas à en juger par le dossier qu'il lui tendit. Elle glissa son contrat entre ses doigts pour en lire le contenu rapidement, avant de s'emparer de son badge qu'elle installa dans sa veste. Elle entreprit de déposer sa signature et porta à ses côtés l'étui qu'il déposa dans la foulée. Tous les signes distinctifs de l'organisation s'y trouvait, ajouté à sa carte d'identité officielle en tant que membre. Les choses sérieuses commençaient.
Le suédois en profita également pour lui présenter celui qui la prendra en charge pour sa formation. Un certain Riku Kobayashi. Ce nom ne lui disait évidemment rien du tout. Mais un air perplexe ne tarda pas à parcourir son visage.
-Je suppose que cet homme est un humain également. Pas que je remette en doute votre choix ou son potentiel mais vous pensez que ça ira ? Vous connaissez l'envergure de la force lycane je présume. Ca m'embêterait de l'égratigner accidentellement.
Cette remarque ne relevait pas le moins du monde de l'arrogance ni même d'une surestimation d'elle-même. Plutôt de l'inquiétude. Elle connaissait l'étendue de son potentiel et ce serait vraiment embarrassant lors d'un entraînement de causer du tort, rien qu'avec un geste non mesuré. Elle le savait, ça pouvait être fatal à son futur mentor, malgré toute la bonne volonté pour rétrograder sa puissance.
Aaren S. Hermansson#101153#101153#101153#101153#101153#101153
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Jeu 25 Juil 2019 - 19:41
Plus ça allait, plus les langues se déliaient. Aaren en apprenait davantage sur Anzu et le genre d'être humain qu'elle était. Enfin, façon de parler, car elle n'en avait jamais été. Cette condition inédite le fascinait. L'unique lycan ne de deux autres, et Alpha de surcroît. Ayant lu les rapports des expériences que lui avait fourni Bradley, le norvégien était au courant du problème de fertilité qui frappait cette race juvénile. Il savait donc à quel point l'existence même de la japonaise était un pied de nez au destin.
La jeune femme vint à une question, certes légitime, mais qui lui fit hausser un sourcil. Qu'elle arme possédait-il ? L'ignorait-elle ? Pourtant, il n'avait jamais caché le fourreau qui pendait sur son flanc droit, qui ne le quittait que lors du sommeil. Il avait même la fâcheuse habitude de manipuler la garde du bout des doigts quand il réfléchissait. Soit la lycane avait loupé cette information, ou bien elle n'associait pas son épée comme la véritable arme d'un Hunter, soit… son interrogation était plus profonde et relevait d'une curiosité bien audacieuse. Quoi qu'il en soit, il choisit de la laisser de côté pour le moment, ne souhaitant pas couper l'élan de la discussion. Il y reviendrait le moment venu.
Le fil de la conversation s'étendit un peu plus sur le vécu de l'alpha, et le sempiternel conflit avec son géniteur. Reniée pour ses convictions… Il compatissait sincèrement. Jamais encore il n'avait subi cette situation, mais profondément attaché aux siennes, il pouvait comprendre à quel point ce différend devait affecter Anzu. Un sourire se dessina sur les lèvres du chef des chevaliers. La rage de vaincre. La morale de cette histoire lui plaisait. Plus on cherchait à séparer une âme déterminée de ses convictions, plus on renforçait le lien qui l'y rattachait. Ce récit montrait à quel point Taena était faite du même bois que lui. Rien ni personne ne la ferait dévier de la voie qu'elle s'était construite. Et l'humain en était d'autant plus satisfait de son choix.
Prévisible ? Ah. Intéressant. Peu de gens parvenaient à percer ses intentions et anticiper ses actions. La lycane se rapprocha tant de lui qu'il sentait son souffle sur son visage et pouvait apprécier l'océan d'ébène dans les prunelles de sa vis à vis. La japonaise se livra alors à la lecture de ses iris. Les deux sourcils du norvégien se releverent. C'était bien la première fois qu'on le soumettait à un tel examen. Il ignorait même que ce fut possible d'accorder tant d'importance aux différentes teintes d'un regard ; lui même n'y portait pas de foi, doté d'un esprit trop scientifique pour se fier à une interprétation suggestive. Son sourire s'élargit et il ne put retenir un rire, chaud et grave. Toutefois, il ne se moquait pas d'Anzu et de l'examen auquel elle s'était livrée, non, il riait plutôt de lui-même, profondément amusé d'être la cible d'une observation si poussée.
Ma foi, vous êtes bien la première à m'analyser de la sorte.
Il se recula en même temps qu'elle, regagnant le confort de son dossier. Puis s'ensuivit l'habituelle procédure de signature du contrat et de présentation de son référent. Anzu ne se fit pas prier pour signer le document, au grand plaisir du norvégien. Puis elle lui posa une question, légitime, sur Riku. Le sourire d'Aaren refit surface tandis qu'il lâchait un rire à la formulation de l'alpha.
Oh, mais justement. Vous améliorerez d'autant mieux le contrôle de votre force, et saurez d'autant plus retenir un coup mortel au moment opportun. Je ne doute pas des capacités de Riku pour vous tenir tête, et encore moins pour vous enseigner la retenue.
Une étincelle illumina son regard malicieux. Il avait déjà prévu cette question, parce qu'il avait déjà repéré ce point à travailler. Une puissance à l'état brute comme la sienne manquait souvent de mesure, car elle n'était pas libérée assez fréquemment devant des mortels comme les humains. Sur ce mots, il se leva pour faire quelques pas sur le côté, puis, la main droite autour du fourreau, il dégaina son arme et la pointa sur Anzu. Le métal chuinta, vibrant dans l'air, comme si l'arme exultait d'être enfin dévoilée. C'était peut être même le cas ; au fil des âges, elle avait développé une forme de conscience, si bien qu'il lui semblait parfois distinguer des réactions primitives chez elle. Devant l'air circonspect de la lycane, il ne put retenir un sourire mutin.
Eh bien, vous vous demandiez quel genre d'arme le chef des chevaliers pouvait porter, non ? Contemplez.
La lame, longue d'un mètre cinquante, ne présentait aucune impureté, aucune aspérité ; sa surface était si lisse qu'on pouvait aisément y admirer son reflet. On devinait sans peine le niveau d'affûtage avec un simple coup d'œil sur le tranchant. Comme pour prouver son efficacité, il l'effleura ; de ce contact léger et bref, il gagna une estafilade à l'extrémité de son doigt, où une perle de sang se formait. Quant à la pointe, elle était si fine qu'on ne pouvait lui imaginer d'obstacle à sa mesure. Malgré les siècles d'utilisation, aucun défaut ne perturbait son équilibre parfait. Si usure il y avait, elle demeurait imperceptible même à l'œil d'un vampire. C'était sa véritable différence avec les autres armes ; là où ses consœurs nécessitaient un entretien particulier pour effacer l'usure, Stillhet se jouait de l'effet du temps et de l'usage. Elle n'avait jamais perdu un soupçon de sa puissance, alors qu'au fil des générations, les autres reliques anti-vampire s'étaient affaiblies. Bien sûr, seul un fin connaisseur en arme Hunter pouvait noter la différence, toutefois, Stillhet avait le don d'impressionner les amateurs. On disait même que si on la fixait suffisamment longtemps, on pouvait sentir une présence près de soi. Aaren ne pouvait pas vérifier la rumeur, puisque, étant son porteur, il l'avait toujours sentie. Rangée dans son fourreau, son arme pouvait passer pour une simple antiquité, certes de très belles factures, de part les gravures en or sur la garde. Un accessoire de plus pour agrémenter son déguisement et parfaire son image de chevalier. Mais une fois la lame exposée, l'erreur n'était plus permise. Cette arme était unique. Il n'existait pas au monde de plus puissante et de plus mortelle pour les vampires.
Voici Stillhet, transmise d'un chef des chevaliers à l'autre. Son nom signifie Silence dans ma langue natale. Vous vous demandez sans doute pourquoi. Disons qu'elle a été conçue spécialement pour faire face aux plus puissants vampires. Vous aurez peut-être l'occasion un jour de la voir à l'œuvre.
Il serait trop facile de lui révéler les atouts de son arme tout de suite. Les hunters avaient tendance à les garder jalousement pour eux. Et par ailleurs, le secret de sa puissance, l'aura anti-magie, n'était connu que de lui-même, et chaque chef devait jurer de ne jamais le révéler à moins d'y être forcé. D'une impulsion vers le haut, il la fit pivoter pour l'attraper par la garde, soupesant la lame de son autre main. Il la plaça en équilibre sur son index gauche, pour démontrer la perfection de sa conception. Impossible de dire de quel métal ou alliage elle était composée ; le secret de fabrication était perdu depuis bien longtemps. Mais celui-ci lui accordait une résistance inégalée ; rien ne pouvait altérer son intégrité, encore moins briser la lame. Après l'avoir manipulée de main en main, il présenta la garde à l'alpha.
Vous pouvez la prendre, si vous voulez. Mais je vous préviens, il paraît qu'elle n'aime pas être maniée par quelqu'un d'autre.
C'était une théorie qu'il avait toujours voulu vérifier. Son père lui avait raconté que, saisie par une main illégitime, elle avait fâcheuse tendance à se froisser et dissuader les insolents de recommencer. Ceci se traduisait, selon la légende, par un profond malaise, et une inhabituelle maladresse. Il était donc curieux de voir le résultat sur une louve. Il repens aux explications de son père. "Prends garde à ne jamais te parjurer, mon fils, sans quoi Stillhet ne te jugera plus digne d'être son maître, et te fera défaut à la première occasion." C'était probablement de cette même maladresse qui menait à la mort les parjures… mais, cette hypothèse là, il ne souhaitait pour rien au monde la confirmer.
La jeune femme vint à une question, certes légitime, mais qui lui fit hausser un sourcil. Qu'elle arme possédait-il ? L'ignorait-elle ? Pourtant, il n'avait jamais caché le fourreau qui pendait sur son flanc droit, qui ne le quittait que lors du sommeil. Il avait même la fâcheuse habitude de manipuler la garde du bout des doigts quand il réfléchissait. Soit la lycane avait loupé cette information, ou bien elle n'associait pas son épée comme la véritable arme d'un Hunter, soit… son interrogation était plus profonde et relevait d'une curiosité bien audacieuse. Quoi qu'il en soit, il choisit de la laisser de côté pour le moment, ne souhaitant pas couper l'élan de la discussion. Il y reviendrait le moment venu.
Le fil de la conversation s'étendit un peu plus sur le vécu de l'alpha, et le sempiternel conflit avec son géniteur. Reniée pour ses convictions… Il compatissait sincèrement. Jamais encore il n'avait subi cette situation, mais profondément attaché aux siennes, il pouvait comprendre à quel point ce différend devait affecter Anzu. Un sourire se dessina sur les lèvres du chef des chevaliers. La rage de vaincre. La morale de cette histoire lui plaisait. Plus on cherchait à séparer une âme déterminée de ses convictions, plus on renforçait le lien qui l'y rattachait. Ce récit montrait à quel point Taena était faite du même bois que lui. Rien ni personne ne la ferait dévier de la voie qu'elle s'était construite. Et l'humain en était d'autant plus satisfait de son choix.
Prévisible ? Ah. Intéressant. Peu de gens parvenaient à percer ses intentions et anticiper ses actions. La lycane se rapprocha tant de lui qu'il sentait son souffle sur son visage et pouvait apprécier l'océan d'ébène dans les prunelles de sa vis à vis. La japonaise se livra alors à la lecture de ses iris. Les deux sourcils du norvégien se releverent. C'était bien la première fois qu'on le soumettait à un tel examen. Il ignorait même que ce fut possible d'accorder tant d'importance aux différentes teintes d'un regard ; lui même n'y portait pas de foi, doté d'un esprit trop scientifique pour se fier à une interprétation suggestive. Son sourire s'élargit et il ne put retenir un rire, chaud et grave. Toutefois, il ne se moquait pas d'Anzu et de l'examen auquel elle s'était livrée, non, il riait plutôt de lui-même, profondément amusé d'être la cible d'une observation si poussée.
Ma foi, vous êtes bien la première à m'analyser de la sorte.
Il se recula en même temps qu'elle, regagnant le confort de son dossier. Puis s'ensuivit l'habituelle procédure de signature du contrat et de présentation de son référent. Anzu ne se fit pas prier pour signer le document, au grand plaisir du norvégien. Puis elle lui posa une question, légitime, sur Riku. Le sourire d'Aaren refit surface tandis qu'il lâchait un rire à la formulation de l'alpha.
Oh, mais justement. Vous améliorerez d'autant mieux le contrôle de votre force, et saurez d'autant plus retenir un coup mortel au moment opportun. Je ne doute pas des capacités de Riku pour vous tenir tête, et encore moins pour vous enseigner la retenue.
Une étincelle illumina son regard malicieux. Il avait déjà prévu cette question, parce qu'il avait déjà repéré ce point à travailler. Une puissance à l'état brute comme la sienne manquait souvent de mesure, car elle n'était pas libérée assez fréquemment devant des mortels comme les humains. Sur ce mots, il se leva pour faire quelques pas sur le côté, puis, la main droite autour du fourreau, il dégaina son arme et la pointa sur Anzu. Le métal chuinta, vibrant dans l'air, comme si l'arme exultait d'être enfin dévoilée. C'était peut être même le cas ; au fil des âges, elle avait développé une forme de conscience, si bien qu'il lui semblait parfois distinguer des réactions primitives chez elle. Devant l'air circonspect de la lycane, il ne put retenir un sourire mutin.
Eh bien, vous vous demandiez quel genre d'arme le chef des chevaliers pouvait porter, non ? Contemplez.
La lame, longue d'un mètre cinquante, ne présentait aucune impureté, aucune aspérité ; sa surface était si lisse qu'on pouvait aisément y admirer son reflet. On devinait sans peine le niveau d'affûtage avec un simple coup d'œil sur le tranchant. Comme pour prouver son efficacité, il l'effleura ; de ce contact léger et bref, il gagna une estafilade à l'extrémité de son doigt, où une perle de sang se formait. Quant à la pointe, elle était si fine qu'on ne pouvait lui imaginer d'obstacle à sa mesure. Malgré les siècles d'utilisation, aucun défaut ne perturbait son équilibre parfait. Si usure il y avait, elle demeurait imperceptible même à l'œil d'un vampire. C'était sa véritable différence avec les autres armes ; là où ses consœurs nécessitaient un entretien particulier pour effacer l'usure, Stillhet se jouait de l'effet du temps et de l'usage. Elle n'avait jamais perdu un soupçon de sa puissance, alors qu'au fil des générations, les autres reliques anti-vampire s'étaient affaiblies. Bien sûr, seul un fin connaisseur en arme Hunter pouvait noter la différence, toutefois, Stillhet avait le don d'impressionner les amateurs. On disait même que si on la fixait suffisamment longtemps, on pouvait sentir une présence près de soi. Aaren ne pouvait pas vérifier la rumeur, puisque, étant son porteur, il l'avait toujours sentie. Rangée dans son fourreau, son arme pouvait passer pour une simple antiquité, certes de très belles factures, de part les gravures en or sur la garde. Un accessoire de plus pour agrémenter son déguisement et parfaire son image de chevalier. Mais une fois la lame exposée, l'erreur n'était plus permise. Cette arme était unique. Il n'existait pas au monde de plus puissante et de plus mortelle pour les vampires.
Voici Stillhet, transmise d'un chef des chevaliers à l'autre. Son nom signifie Silence dans ma langue natale. Vous vous demandez sans doute pourquoi. Disons qu'elle a été conçue spécialement pour faire face aux plus puissants vampires. Vous aurez peut-être l'occasion un jour de la voir à l'œuvre.
Il serait trop facile de lui révéler les atouts de son arme tout de suite. Les hunters avaient tendance à les garder jalousement pour eux. Et par ailleurs, le secret de sa puissance, l'aura anti-magie, n'était connu que de lui-même, et chaque chef devait jurer de ne jamais le révéler à moins d'y être forcé. D'une impulsion vers le haut, il la fit pivoter pour l'attraper par la garde, soupesant la lame de son autre main. Il la plaça en équilibre sur son index gauche, pour démontrer la perfection de sa conception. Impossible de dire de quel métal ou alliage elle était composée ; le secret de fabrication était perdu depuis bien longtemps. Mais celui-ci lui accordait une résistance inégalée ; rien ne pouvait altérer son intégrité, encore moins briser la lame. Après l'avoir manipulée de main en main, il présenta la garde à l'alpha.
Vous pouvez la prendre, si vous voulez. Mais je vous préviens, il paraît qu'elle n'aime pas être maniée par quelqu'un d'autre.
C'était une théorie qu'il avait toujours voulu vérifier. Son père lui avait raconté que, saisie par une main illégitime, elle avait fâcheuse tendance à se froisser et dissuader les insolents de recommencer. Ceci se traduisait, selon la légende, par un profond malaise, et une inhabituelle maladresse. Il était donc curieux de voir le résultat sur une louve. Il repens aux explications de son père. "Prends garde à ne jamais te parjurer, mon fils, sans quoi Stillhet ne te jugera plus digne d'être son maître, et te fera défaut à la première occasion." C'était probablement de cette même maladresse qui menait à la mort les parjures… mais, cette hypothèse là, il ne souhaitait pour rien au monde la confirmer.
Invité
Invité
Dim 28 Juil 2019 - 20:54
Sa requête n'avait rien d'une demande laissée au hasard. Elle ne pouvait pas aller contre sa nature curieuse mais plus encore, son côté très prévenant. Anzu avait la tendance audacieuse de jauger ses interlocuteurs en récoltant le maximum d'informations pour sa propre gouverne. Chaque donné, même celle qui semblait la plus dépourvue de sens, pouvait s'avérer utile dans un cas ou dans un autre. C'était un moyen qui pouvait lui garantir une longueur d'avance ou au moins, lui permettre de conserver un certain contrôle sur son interlocuteur. L'ignorance était clairement considérée comme une faiblesse dans sa tête, et la jeune femme se situait à l'heure actuelle, aux portes de l'inconnu concernant le monde des hunter. Un univers dans lequel elle s'apprêtait à pénétrer sérieusement. Chaque point qu'il voulait bien lui résumer restait donc une source exploitable pour mieux se parfaire dans son rôle. Les armes, faisaient partie intégrante de leur culture et elle se devait au moins de voir à quoi l'une d'entre elles, qui plus est celle de leur chef, pouvait ressembler.
Mais le hunter ne prit pas la peine d'assouvir sa curiosité, ce qui la frustra légèrement. Peut-être avait-il eu une bonne raison de ne pas s'étaler sur le sujet. Ou bien avait-il l'intention de garder son fourreau fermé qu'il tenait à ses côtés juste pour ne pas en dévoiler trop. Après tout, les hunters considéraient ses reliques comme de petits bijoux précieux dont ils ne voulaient pas dévoiler certainement le potentiel. Il ne devait pas déroger à cette règle. Ça ne faisait rien, elle saurait se montrer patiente.
A côté de ça, il l'écoutait néanmoins avec attention lorsqu'elle parlait de la relation tumultueuse avec son père. Un sourire compatissant naquit sur les lèvres d'Aaren à ce moment. La persévérance était également un atout de la louve. La foudre de son paternel pouvait bien s'abattre à multiples reprises, elle n'en démordrait pas. C'est ce qui forgeait son caractère de meneuse, ne jamais choir et ne jamais abandonner. Croire en ses convictions et se laisser guider par elles. C'était son chemin et son let motive.
Les doigts toujours entrelacés et la mine sérieuse, Anzu prenait toujours plaisir à démanteler mentalement les personnes à qui elle avait à faire. Telle un sixième sens dont elle usait pour jauger la dignité de l'autre. Quant au chef des chevaliers des ombres, lui paraissait assez surpris de cette petite combine. La lycane ne tenait pas pour acquis ce beau discours, parce qu'il ne reflétait en rien une science exacte. Il s'agissait d'un ensemble, d'un tableau bien ordonné où les liaisons menaient à un déblayage toujours un peu plus proche de la réalité.
-Vous m'excuserez, j'ai la fâcheuse tendance à analyser chaque personne pouvant avoir un impact conséquent sur mon existence. Disons que c'est devenu une norme basique et instinctive dans mon cas. Il est parfois nécessaire de savoir à qui on s'adresse. Le dialogue est utile mais peut parfois porter à préjudice. Les gestes, les expressions, elles, sont plus naturelles et donc plus significatives en conséquence. A moins de tomber sur un as, évidemment. Personne n'est infaillible. Mais ce petit descriptif de votre personne ne reste qu'arbitraire. Il serait idiot de se baser seulement sur des suppositions, qui ne sont pas vérifiées, bien entendu. En tout cas, ça reste assez amusant.
Par la suite, le hunter ne manqua pas de sourire lorsqu'elle émit des doutes par rapport à la condition de son futur mentor. A vrai dire, il semblait même s'attendre à ce genre de perplexité tant sa réponse fut spontanée. La retenue ? Il est vrai que les lycans avaient la tendance farouche d'user de leur force surhumaine en dépit du contrôle de leurs gestuelles. Ils se reposaient aisément sur leurs capacités pour vaincre et donc, avoir la fâcheuse tendance à taper dans tout ce qui bouge. Ce petit rappel à l'ordre la fit doucement rire à son tour. Sa réponse traduisait en soi, son état de pensée à bien des égards pour sa race.
-C'est une façon de voir les choses. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop si je cause du grabuge au début. Nous avons l'art et la manière de savoir refaire le décor quand il s'agit d'y mettre de la puissance.
Le chasseur se leva ensuite silencieusement et, à la grande surprise de la lycane, dégaina son épée. Finalement, il s'était décidé à lui montrer, pour son plus grand plaisir. Elle s'avoua que cette arme faisait vraiment grande impression. Interdite, Anzu fixait la lame argentée dans laquelle elle pouvait y discerner ses prunelles bleutées, tel un miroir. D'un air assuré, il lui fit rapidement sa présentation en la maniant avec habilité comme pour soupeser son poids et garantir sa confection parfaite. Son doigt glissa ensuite sur le tranchant, pour lui assurer son affûtage légendaire. L'effet fut immédiat, à peine l'avait-il effleuré qu'une goutte de sang se forma à l'extrémité de son doigt. Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'elle en avait effectivement pour son tranchant. Une telle merveille, manipulée par un homme de son envergure, devait s'avérer mortelle pour un vampire, même digne de ce nom.
Anzu continuait de fixer l'objet d'un œil intéressé. Elle ne savait pas de quel alliage ou de quelle façon avait été confectionnée cette arme, mais apparemment, ce devait remonter à loin. Très loin. Elle avait été baptisé du nom de Stillhet, qui signifiait donc Silence. La louve avait une petite idée du pourquoi. Une lame de cet acabit devait s'abattre sur sa cible sans même faire siffler l'air.
-C'est impressionnant. J'espère vraiment pouvoir vous voir à l’œuvre avec votre amie, à l'avenir.
Dans un futur proche, peut-être aurait-elle le loisir de l'accompagner un jour pour juger de ses prouesses. Elle pouvait sentir l'excitation lui parcourir l'échine rien qu'à cette idée. Puis soudainement, il lui proposa même d'en saisir la garde. Elle nota toutefois le regard presque joueur de son propriétaire. Comme s'il s'attendait à déceler quelque chose de particulier lorsqu'elle s'en emparerait. Mais elle préféra ne pas y réfléchir et opta pour tenter l'expérience. Après tout, cette occasion ne se présentera pas de si tôt. Sans attendre, sa main se posa sur elle avant de la serrer un peu plus fort. Légère, facile à porter. Mais une sensation étrange l'envahit, comme une sorte de champ magnétique désagréable. Des fourmillements insoupçonnées vint lui parcourir l'avant bras avant de remonter jusqu'à son épaule. Elle sentit également une légère brume l'envahir, comme un étourdissement qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant, imperméable à ce genre de contraintes grâce à sa condition. Dans tous les cas, ce n'était pas agréable et elle en conclut rapidement que cette arme tentait de la rejeter en lui envoyant des signaux. Un sourire s'étira alors sur ses lèvres et elle fixa la relique en s'y adressant directement.
-Je crois que tu ne m'apprécies pas, toi, murmura t'elle.
Doucement, elle décida de la poser respectueusement sur la table. Ses yeux bleus se dirigèrent à nouveau vers son hôte.
-Apparemment, elle n'a pas l'air décidé de se laisser manier. Mais je suppose que vous vous en doutiez. Ma foi, cette démonstration est encore plus étonnante ! Je suis vraiment stupéfaite. Je pouvais presque sentir son aversion, comme si elle était habitée de sa propre volonté. Une telle chose est-elle réellement possible ?
C'était sensationnel pour la lycane. Bien que la réaction de cette lame la vexait quelque peu, une sorte d'aura s'évacuait de ce trésor. Elle n'avait aucune idée de comment un tel objet avait pu naître mais elle en était certaine, celle-ci ne pouvait être détenue par n'importe qui.
Mais le hunter ne prit pas la peine d'assouvir sa curiosité, ce qui la frustra légèrement. Peut-être avait-il eu une bonne raison de ne pas s'étaler sur le sujet. Ou bien avait-il l'intention de garder son fourreau fermé qu'il tenait à ses côtés juste pour ne pas en dévoiler trop. Après tout, les hunters considéraient ses reliques comme de petits bijoux précieux dont ils ne voulaient pas dévoiler certainement le potentiel. Il ne devait pas déroger à cette règle. Ça ne faisait rien, elle saurait se montrer patiente.
A côté de ça, il l'écoutait néanmoins avec attention lorsqu'elle parlait de la relation tumultueuse avec son père. Un sourire compatissant naquit sur les lèvres d'Aaren à ce moment. La persévérance était également un atout de la louve. La foudre de son paternel pouvait bien s'abattre à multiples reprises, elle n'en démordrait pas. C'est ce qui forgeait son caractère de meneuse, ne jamais choir et ne jamais abandonner. Croire en ses convictions et se laisser guider par elles. C'était son chemin et son let motive.
Les doigts toujours entrelacés et la mine sérieuse, Anzu prenait toujours plaisir à démanteler mentalement les personnes à qui elle avait à faire. Telle un sixième sens dont elle usait pour jauger la dignité de l'autre. Quant au chef des chevaliers des ombres, lui paraissait assez surpris de cette petite combine. La lycane ne tenait pas pour acquis ce beau discours, parce qu'il ne reflétait en rien une science exacte. Il s'agissait d'un ensemble, d'un tableau bien ordonné où les liaisons menaient à un déblayage toujours un peu plus proche de la réalité.
-Vous m'excuserez, j'ai la fâcheuse tendance à analyser chaque personne pouvant avoir un impact conséquent sur mon existence. Disons que c'est devenu une norme basique et instinctive dans mon cas. Il est parfois nécessaire de savoir à qui on s'adresse. Le dialogue est utile mais peut parfois porter à préjudice. Les gestes, les expressions, elles, sont plus naturelles et donc plus significatives en conséquence. A moins de tomber sur un as, évidemment. Personne n'est infaillible. Mais ce petit descriptif de votre personne ne reste qu'arbitraire. Il serait idiot de se baser seulement sur des suppositions, qui ne sont pas vérifiées, bien entendu. En tout cas, ça reste assez amusant.
Par la suite, le hunter ne manqua pas de sourire lorsqu'elle émit des doutes par rapport à la condition de son futur mentor. A vrai dire, il semblait même s'attendre à ce genre de perplexité tant sa réponse fut spontanée. La retenue ? Il est vrai que les lycans avaient la tendance farouche d'user de leur force surhumaine en dépit du contrôle de leurs gestuelles. Ils se reposaient aisément sur leurs capacités pour vaincre et donc, avoir la fâcheuse tendance à taper dans tout ce qui bouge. Ce petit rappel à l'ordre la fit doucement rire à son tour. Sa réponse traduisait en soi, son état de pensée à bien des égards pour sa race.
-C'est une façon de voir les choses. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop si je cause du grabuge au début. Nous avons l'art et la manière de savoir refaire le décor quand il s'agit d'y mettre de la puissance.
Le chasseur se leva ensuite silencieusement et, à la grande surprise de la lycane, dégaina son épée. Finalement, il s'était décidé à lui montrer, pour son plus grand plaisir. Elle s'avoua que cette arme faisait vraiment grande impression. Interdite, Anzu fixait la lame argentée dans laquelle elle pouvait y discerner ses prunelles bleutées, tel un miroir. D'un air assuré, il lui fit rapidement sa présentation en la maniant avec habilité comme pour soupeser son poids et garantir sa confection parfaite. Son doigt glissa ensuite sur le tranchant, pour lui assurer son affûtage légendaire. L'effet fut immédiat, à peine l'avait-il effleuré qu'une goutte de sang se forma à l'extrémité de son doigt. Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'elle en avait effectivement pour son tranchant. Une telle merveille, manipulée par un homme de son envergure, devait s'avérer mortelle pour un vampire, même digne de ce nom.
Anzu continuait de fixer l'objet d'un œil intéressé. Elle ne savait pas de quel alliage ou de quelle façon avait été confectionnée cette arme, mais apparemment, ce devait remonter à loin. Très loin. Elle avait été baptisé du nom de Stillhet, qui signifiait donc Silence. La louve avait une petite idée du pourquoi. Une lame de cet acabit devait s'abattre sur sa cible sans même faire siffler l'air.
-C'est impressionnant. J'espère vraiment pouvoir vous voir à l’œuvre avec votre amie, à l'avenir.
Dans un futur proche, peut-être aurait-elle le loisir de l'accompagner un jour pour juger de ses prouesses. Elle pouvait sentir l'excitation lui parcourir l'échine rien qu'à cette idée. Puis soudainement, il lui proposa même d'en saisir la garde. Elle nota toutefois le regard presque joueur de son propriétaire. Comme s'il s'attendait à déceler quelque chose de particulier lorsqu'elle s'en emparerait. Mais elle préféra ne pas y réfléchir et opta pour tenter l'expérience. Après tout, cette occasion ne se présentera pas de si tôt. Sans attendre, sa main se posa sur elle avant de la serrer un peu plus fort. Légère, facile à porter. Mais une sensation étrange l'envahit, comme une sorte de champ magnétique désagréable. Des fourmillements insoupçonnées vint lui parcourir l'avant bras avant de remonter jusqu'à son épaule. Elle sentit également une légère brume l'envahir, comme un étourdissement qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant, imperméable à ce genre de contraintes grâce à sa condition. Dans tous les cas, ce n'était pas agréable et elle en conclut rapidement que cette arme tentait de la rejeter en lui envoyant des signaux. Un sourire s'étira alors sur ses lèvres et elle fixa la relique en s'y adressant directement.
-Je crois que tu ne m'apprécies pas, toi, murmura t'elle.
Doucement, elle décida de la poser respectueusement sur la table. Ses yeux bleus se dirigèrent à nouveau vers son hôte.
-Apparemment, elle n'a pas l'air décidé de se laisser manier. Mais je suppose que vous vous en doutiez. Ma foi, cette démonstration est encore plus étonnante ! Je suis vraiment stupéfaite. Je pouvais presque sentir son aversion, comme si elle était habitée de sa propre volonté. Une telle chose est-elle réellement possible ?
C'était sensationnel pour la lycane. Bien que la réaction de cette lame la vexait quelque peu, une sorte d'aura s'évacuait de ce trésor. Elle n'avait aucune idée de comment un tel objet avait pu naître mais elle en était certaine, celle-ci ne pouvait être détenue par n'importe qui.
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