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Lun 22 Juil 2019 - 20:41
-Hmmmmm…
Le tatoué soupira d’aise sous le jet d’eau brûlant. Ça lui avait tellement manqué. Les douches de piscine ça va deux minutes, mais ça ne délassait pas ses muscles tendus par les nuits sans sommeil.
Trois jours. Trois jours que Nadail avait enfin un endroit digne de ce nom où crécher.
Ça faisait quelque semaines maintenant qu’il était arrivé au Japon, et ses débuts sur l’archipel s’étaient avérés plutôt cahoteux. Pas de bas de laine de coté – les petits hunter indépendants dans son genre de gagnaient guère et avec ça, la perspective de mourir à l’occasion n’avait jamais encouragé le russe a être économe – plus de boulot et même pas de formation digne de ce nom à mettre en avant sur son curriculum vitae en dehors de la chasse aux vampires… Et une propension indiscutable ces derniers temps à détruire les lits dans lesquels il dormait, ce qui excluait d’office la chambre d’hôtel.
Bref; en galère quoi. Heureusement qu’il avait plus d’un tour dans son sac et ses vieux réflexes de renard lui étaient vite revenus. L’arnaque était assez compromise étant donné son parlé approximatif et il ne se serait pas non-plus laissé tenter par quelques prostitution dans son état, mais le vole était de mise. Et il devait bien avouer y trouver une satisfaction à même de le distraire de ses problèmes actuels. Au delà de ses phases ou il croyait devenir fou, et des angoisses qui flottaient constamment en périphérie de sa conscience, il avait encore l’audace de tenter de s’amuser.
Non qu’il ait voulu se voiler la face ou qu’il prenne les choses à la légère. Seulement s’il avait apprit une chose, c’était bien de savoir savourer la moindre étincelle de plaisir et de ne pas s’arrêter sur ce qu’il ne pouvait changer. Il fallait vivre tout simplement. S’en sortir; respirer tant qu’il le pouvait encore. Parfois il se demandait combien ses quelques années à l’orphelinat, aussi obscures soient-elles dans sa mémoire, avaient conditionnée cette volonté chez lui qui ne s’embarrassait ni de moral, ni même de dignité. Ce genre d’établissement était assez réputé en Russie pour accoucher de balafrés et de voyous en tout genre pour qu’il ne soit pas dupe de son influence.
Mais il ne le regrettait pas. Autrement il n’aurait pas à l’heure actuelle pu profiter du petit appartement qu’il s’était dégotté. Les lieux puaient le parfum bon marché et les cloisons étaient trop minces pour l’isoler quelques peu des bruits environnant – mais à ce sujet là il commençait à se résoudre à l’idée que sa nature nouvelle était la principale responsable du désagrément – mais en définitive avoir un peu de confort, ne serait-ce que le temps de se retaper et de se reposer quelques peu, était déjà un énorme soulagement.
Depuis qu’il était arrivé à Nakanoto, il avait traîné pas mal à l’aéroport avant de repérer la cible adéquate en la personne d’une jeune femme aux airs d’étudiante aisée, armée d’une lourde valise et qui discutait vivement au téléphone avec ce qui devait être sa mère à l’entendre parler avec un mélange d’agacement, de tendresse et de familiarité. Comme plusieurs personnes avant elle, Nadail l’avait distraitement percutée, renversant au passage son sac et les billets pour Los Angeles qu’elle tenait négligemment à la main, avant de s’excuser platement. Un sourire contrit et quelques renseignements concernant les affichages plus tard, Nadail n’eut pas de mal à orienter la conversation sur le sujet de son voyage aux États Unis et à glaner quelques informations personnelles, tandis qu’elle attendait son vole et lui un prétendu ami arrivé de Russie. Entre ça et ce qu’il avait volé dans son sac en l’aidant à ramasser ses affaires, le Russe n’eut guère de difficulté un peu plus tard, à trouver où la demoiselle logeait d’ordinaire.
En somme, il avait trouvé où dormir et s’enfermer pendant un mois et demi si tout se passait bien. Un tour pendable, certes. Surtout si on considérait les dégâts qu’il avait déjà commencé à causer au mobilier, et aux affaires de son hôte involontaire. Mais la nécessité faisait loi, pour le nouveau lycan et il ne pouvait éternellement squatter les boxs de location. Ou pire; continuer à traîner la nuit dans les rues en sachant que la fatigue et la nervosité que provoquait la précarité de sa situation mettait encore plus mal le contrôle déjà difficile qu’il avait sur lui même.
Il avait un répit. C’était ça de moins qu’il avait à gérer.
Il pouvait ainsi enquêter un peu plus tranquillement pour l’instant, en étant un peu plus frais et présentable lorsqu’il se rendait sur les lieux des incidents qui avaient impliqués des loup-garous ces derniers temps. Il n’avait pas attendu évidement de se poser pour cela. Seulement, les gens étaient peu enclin à discuter face à un étranger à l’hygiène douteuse et aux cernes bleutées. Et puis les informations qu’il avait pu recueillir malgré tout en prétendant se renseigner pour un service de hunter étranger ne l’aidaient guère; en réalité elles auraient plutôt eu tendance à être alarmantes. Jusqu’à présent il avait su être prudent, et n’avait – il en remerciait le ciel – pas péter les plombs même s’il avait frôlée la catastrophe deux trois fois. Mais est-ce que ça durerait? Ou est-ce que ça ténacité finirait-elle par faillir sous le flots de sensations qui l’assaillait?
En sortant de sa douche trop longue, et devenue un peu trop pensive à son goût, il se jaugea dans le miroir, comme cela lui arrivait souvent ces derniers temps. Outre ses questionnements sur les autres changements de son corps, il constatait quelques améliorations, mais il n’avait pas réussit à reprendre le poids qu’il avait perdu. Mais peu importe; personne n’était censé le savoir et une fois habillé convenablement, ça ne sautait pas aux yeux. Il faudrait quand même qu’il trouve des rasoirs, histoire d’avoir meilleure mine. Il enfila un caleçon et un t-shirt désespérément lâche sur ses épaules, avant de s’emparer d’une brosse à dent sans doute destinée à l’origine à un petit copain de passage.
Privé du bruit lancinant et apaisant de l’eau, il était déjà assaillit par le cacophonie infernale de la ville. Après plus de deux mois en solitaire dans la toundra sauvage, il avait un mal fou à s’y faire et se sentait obligé de mettre la chaîne documentaire à la télé pour noyer son attention dans un exposé lancinant de science ou de culture. Ce qu’il s’empressa de faire en traversant le salon d’un pas claudiquant. Le but étant de ne plus faire attention à la dispute des voisins, au gamin en train de hurler au bout du couloir, ou simplement aux voitures en contre bas.
Et de faite il ne l’avait pas entendue; simplement parce qu’il ne voulait pas entendre. C’est l’odeur étrangère qui alerta la chose en lui et qui l’agita de façon désagréable, l’obligeant à se retourner. Figé, il avisa la jolie femme avec une surprise non-dissimulée, un éclat de méfiance traversant son regard, d’autant plus incongru qu’il avait encore sa brosse à dents dans la bouche, était en caleçon, encore à moitié dégoulinant. Cela étant les deux pensés qui se succédèrent dans son esprit étaient tout ce qu’il y a de plus pragmatique. De un; faire comme s’il était là dans son bon droit. De deux; où avait-il posé cette foutu canne?
Il cracha dans le lavabo de la kitchinette l'air de rien avant d'arguer tout naturellement.
- Akiko absente. Je garder la maison.
Il avait déjà la brosse à dent, il pouvait bien jouer le petit copain en question. Restait plus qu'à espéré que les quelques traces de griffes et de bazar à droite à gauche resteraient assez discrètes. Mentalement il avisa la position et la hauteur des fenêtres. Ça devenait une sale habitude.
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Lun 22 Juil 2019 - 23:03
La soirée commençait à tomber sur la ville de Nakanoto. Ce soir là, les chevaliers des ombres avaient mis la lycane à contribution pour sillonner la ville en compagnie de deux collègues exclusivement humains. Malgré leur effort à camoufler leur réaction, elle avait vu la lueur un peu perplexe frôler leurs yeux. Mais elle n'en avait cure, ce n'était certes qu'une mission de mise en forme mais Anzu tenait à remplir cette tâche incombé correctement. Son seul but pour le moment était d'être validée rapidement. Aaren avait apparemment des idées derrière la tête par rapport à son gabarit et elle comptait bien découvrir ce que le chef de la guilde lui réservait.
Les rues se vidaient largement à cette heure-ci, l'inquiétude pesait sur la tête de chacun avec les événements récents. L'idée qu'un tueur rodait dans la ville en dissuadait plus d'un de se balader à la tombée de la nuit. Certes, il y avait encore quelques passants sillonnant les rues mais leur démarche restait rapide, comme s'ils avaient le diable aux trousses. L'atmosphère était tendue et les ordres donnés étaient de rester groupé impérativement. Ca n'enchantait d'ailleurs pas vraiment la jeune femme mais comme elle l'avait confessé à Riku, elle allait devoir faire des efforts par rapport aux mortels. Les préjugés étaient tenaces et dans les deux sens. Elle remarquait aisément que ses partenaires restaient à distance, craignant peut-être que la lycane ne leur fasse une crise de rébellion. Valait mieux être prudent, c'est ce qu'elle pouvait lire sur leur visage.
Elle se mit à soupirer et se retourna pour les toiser en mettant les mains dans les poches avec flegme.
-Selon ma conception d'une meute, c'est l'alpha qui reste à l'arrière de la troupe pour surveiller ses camarades en cas d'attaque inopinée. Je vous conseille d'avancer. Sait-on jamais.
Des regards désapprobateurs fusèrent dans sa direction mais elle n'en avait cure. Anzu les laissa passer devant tandis qu'elle leur emboîtait le pas. Pas qu'elle voulait se montrer arrogante ou désobligeante mais par principe de sécurité et de rapport de force, il valait mieux qu'elle soit aux premières loges en cas de mouvement suspect. Machinalement, elle sortit une cigarette de son paquet pour apaiser son esprit, bien que la nicotine n'était d'aucun effet, ça lui en donnait au moins l'impression. Etre ici avec ces humains qu'elle ne connaissait pas et qui se méfiaient d'elle, la rangeait automatiquement dans son caractère peu sociable. C'était plus fort qu'elle, malgré ses efforts. Mais au moins, elle avait le mérite de veiller au grain en prenant quelques précautions.
Alors que la petite troupe s'engouffra dans une nouvelle ruelle, la hunter entendit quelqu'un du haut d'un immeuble l'apoeler. D'abord étonnée, elle fronça les sourcils pour observer d'où venait cet appel. C'était une vieille dame qui lui faisait signe, le visage un peu blême.
Joignant le geste au silence, la voisine pointa une fenêtre de ce qui semblait être un autre appartement. Tout était allumé.
-Il y a quelqu'un dans l'appartement. Mais la petite Aki est sensée être partie en voyage.
Instinctivement, l'odorat d'Anzu agrippa des molécules qu'elle ne connaissait que trop bien de par sa condition lupine. Ce n'était pas un simple humain dans l'appartement. Elle jeta un coup d'oeil aux deux autres pour leur demander de quitter les lieux. Ils avaient tout de suite compris de quoi il en retournait et lui avait demandé de donner le signal en cas de pépin. Mais l'alpha savait qu'elle n'aurait pas besoin d'avoir recours leur aide gentiment proposée.
Elle poussa du pied l’entrebâillement de la porte et découvrit des vêtements traîner par terre, un lit défait et ne manqua pas de remarquer quelques taillades sur les murs. Discrètes, mais elles étaient là. Ca lui donnait déjà une petite idée de ce qu'il en était. Un lycan infecté n'aurait certainement pas eu idée de faire du squattage et si ça avait été le cas, ce serait l'immeuble qui aurait été mis sans dessus dessous. Ces quelques marques signalaient simplement une nature instable, comme lorsqu'elle était enfant. Combien d'oreillers et de couvertures avaient-elles pu éventrer sans ménagement durant son sommeil agité par ses pulsions ? Elle laissa là ces détails de côté et se posa sur un fauteuil en croisant les bras et les jambes, patientant sagement que l'intrus montre le bout de son nez.
Et elle ne fut pas déçue du résultat. Un homme criblé de tatouages lui apparut nonchalamment en caleçon, une brosse à dents dans le bec. Ce type n'était vraiment pas gêné. Il avait vraiment une allure négligée, passant par ses cernes bleutées qui soulignaient ses yeux, qui lui faisaient légèrement penser à Ôkamiro. Puis sa barbe mal taillée ou même son aspect dans son ensemble. On aurait dit qu'il avait trempé dans les égouts pendant plusieurs jours et le garçon sentait le chien mouillé à plein nez malgré la douche. Toutefois, elle ne détectait pas d'autres odeurs sur lui, qu'elle aurait pu assimiler à une meute quelconque. Elle traduit alors à travers cette information qu'il agissait purement en solitaire. Malgré son apparition fortuite, il ne se décontenança pas pour autant. Son regard empourpré de surprise passa sur un air détaché. Avec un accent et un vocabulaire limité, il amena l'idée que « Akiko » était absente et qu'il gardait la maison.
Tu te défends bien vite je trouve.
Une personne qui était normalement à sa place aurait plutôt opté pour un « Bonjour » ou « Qui êtes-vous ? » ou « Je suis désolé, je suis le copain d'Akiko » Mais c'était plutôt pas mal, comme petite ruse. En effet, sur la sonnette, le nom et prénom de l'occupante était notifiée et cette situation aurait très bien pu sembler normale, dans l'ensemble. Mais malheureusement, elle n'allait pas lui laisser le loisir de s'en sortir aussi facilement. Mais si ce type voulait jouer alors...
-Oh, vraiment ? Dans ce cas, je vous propose de l'attendre ensemble. Elle m'a prévenue qu'elle rentrerait d'ici quelques minutes. Vous me servez un thé ?
L'alpha lui offrit un sourire faussement amical, bien encline à le coincer dans son propre traquenard. Elle ne cherchait pas pour autant à camoufler son air espiègle. Dans un premier temps, elle s'amuserait de la situation, dans un second temps, elle réglerait son compte. Mais pour l'instant, elle voulait simplement le voir galérer à chercher du thé avec cette appréhension de se faire pincer.
Les rues se vidaient largement à cette heure-ci, l'inquiétude pesait sur la tête de chacun avec les événements récents. L'idée qu'un tueur rodait dans la ville en dissuadait plus d'un de se balader à la tombée de la nuit. Certes, il y avait encore quelques passants sillonnant les rues mais leur démarche restait rapide, comme s'ils avaient le diable aux trousses. L'atmosphère était tendue et les ordres donnés étaient de rester groupé impérativement. Ca n'enchantait d'ailleurs pas vraiment la jeune femme mais comme elle l'avait confessé à Riku, elle allait devoir faire des efforts par rapport aux mortels. Les préjugés étaient tenaces et dans les deux sens. Elle remarquait aisément que ses partenaires restaient à distance, craignant peut-être que la lycane ne leur fasse une crise de rébellion. Valait mieux être prudent, c'est ce qu'elle pouvait lire sur leur visage.
Elle se mit à soupirer et se retourna pour les toiser en mettant les mains dans les poches avec flegme.
-Selon ma conception d'une meute, c'est l'alpha qui reste à l'arrière de la troupe pour surveiller ses camarades en cas d'attaque inopinée. Je vous conseille d'avancer. Sait-on jamais.
Des regards désapprobateurs fusèrent dans sa direction mais elle n'en avait cure. Anzu les laissa passer devant tandis qu'elle leur emboîtait le pas. Pas qu'elle voulait se montrer arrogante ou désobligeante mais par principe de sécurité et de rapport de force, il valait mieux qu'elle soit aux premières loges en cas de mouvement suspect. Machinalement, elle sortit une cigarette de son paquet pour apaiser son esprit, bien que la nicotine n'était d'aucun effet, ça lui en donnait au moins l'impression. Etre ici avec ces humains qu'elle ne connaissait pas et qui se méfiaient d'elle, la rangeait automatiquement dans son caractère peu sociable. C'était plus fort qu'elle, malgré ses efforts. Mais au moins, elle avait le mérite de veiller au grain en prenant quelques précautions.
Alors que la petite troupe s'engouffra dans une nouvelle ruelle, la hunter entendit quelqu'un du haut d'un immeuble l'apoeler. D'abord étonnée, elle fronça les sourcils pour observer d'où venait cet appel. C'était une vieille dame qui lui faisait signe, le visage un peu blême.
Joignant le geste au silence, la voisine pointa une fenêtre de ce qui semblait être un autre appartement. Tout était allumé.
-Il y a quelqu'un dans l'appartement. Mais la petite Aki est sensée être partie en voyage.
Instinctivement, l'odorat d'Anzu agrippa des molécules qu'elle ne connaissait que trop bien de par sa condition lupine. Ce n'était pas un simple humain dans l'appartement. Elle jeta un coup d'oeil aux deux autres pour leur demander de quitter les lieux. Ils avaient tout de suite compris de quoi il en retournait et lui avait demandé de donner le signal en cas de pépin. Mais l'alpha savait qu'elle n'aurait pas besoin d'avoir recours leur aide gentiment proposée.
Elle poussa du pied l’entrebâillement de la porte et découvrit des vêtements traîner par terre, un lit défait et ne manqua pas de remarquer quelques taillades sur les murs. Discrètes, mais elles étaient là. Ca lui donnait déjà une petite idée de ce qu'il en était. Un lycan infecté n'aurait certainement pas eu idée de faire du squattage et si ça avait été le cas, ce serait l'immeuble qui aurait été mis sans dessus dessous. Ces quelques marques signalaient simplement une nature instable, comme lorsqu'elle était enfant. Combien d'oreillers et de couvertures avaient-elles pu éventrer sans ménagement durant son sommeil agité par ses pulsions ? Elle laissa là ces détails de côté et se posa sur un fauteuil en croisant les bras et les jambes, patientant sagement que l'intrus montre le bout de son nez.
Et elle ne fut pas déçue du résultat. Un homme criblé de tatouages lui apparut nonchalamment en caleçon, une brosse à dents dans le bec. Ce type n'était vraiment pas gêné. Il avait vraiment une allure négligée, passant par ses cernes bleutées qui soulignaient ses yeux, qui lui faisaient légèrement penser à Ôkamiro. Puis sa barbe mal taillée ou même son aspect dans son ensemble. On aurait dit qu'il avait trempé dans les égouts pendant plusieurs jours et le garçon sentait le chien mouillé à plein nez malgré la douche. Toutefois, elle ne détectait pas d'autres odeurs sur lui, qu'elle aurait pu assimiler à une meute quelconque. Elle traduit alors à travers cette information qu'il agissait purement en solitaire. Malgré son apparition fortuite, il ne se décontenança pas pour autant. Son regard empourpré de surprise passa sur un air détaché. Avec un accent et un vocabulaire limité, il amena l'idée que « Akiko » était absente et qu'il gardait la maison.
Tu te défends bien vite je trouve.
Une personne qui était normalement à sa place aurait plutôt opté pour un « Bonjour » ou « Qui êtes-vous ? » ou « Je suis désolé, je suis le copain d'Akiko » Mais c'était plutôt pas mal, comme petite ruse. En effet, sur la sonnette, le nom et prénom de l'occupante était notifiée et cette situation aurait très bien pu sembler normale, dans l'ensemble. Mais malheureusement, elle n'allait pas lui laisser le loisir de s'en sortir aussi facilement. Mais si ce type voulait jouer alors...
-Oh, vraiment ? Dans ce cas, je vous propose de l'attendre ensemble. Elle m'a prévenue qu'elle rentrerait d'ici quelques minutes. Vous me servez un thé ?
L'alpha lui offrit un sourire faussement amical, bien encline à le coincer dans son propre traquenard. Elle ne cherchait pas pour autant à camoufler son air espiègle. Dans un premier temps, elle s'amuserait de la situation, dans un second temps, elle réglerait son compte. Mais pour l'instant, elle voulait simplement le voir galérer à chercher du thé avec cette appréhension de se faire pincer.
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Mar 30 Juil 2019 - 21:01
Bien. Elle lui laissait le temps d’évaluer la situation.
Nadail écarta sans s’y attarder le sentiment de lassitude et de fatigue, qu’il sentit poindre lorsque la nouvelle venue avait annoncé qu’Akiko était de retour. Il aurait aimé au moins avoir une semaine… Juste une petite semaine. Mais la charmante demoiselle à qui appartenait l’appartement avait écourtée ses vacances pour remettre la main sur son téléphone et ses clés. C’est vrai qu’à présent plus personne ne savait vivre ou respirer sans son smartphone. Mais la raillerie serait pour une autre fois. Il avait d’autres chats à fouetter, et l’adrénaline qui affluait lentement dans ses veines n’augurait rien de bon. Sans laisser rien paraître, le tatouer se sert un verre d’eau et se rince la bouche pour occuper le temps avant d’en revenir à son invité surprise.
La femme qui venait de le débusquer, mettait inexplicablement tous ses sens en alertes, et le russe ne se perdit pas en questionnement. C’était une menace qu’il percevait en elle. Et elle ne s’en cachait d’ailleurs pas, à voir l’assurance tranquille et moqueuse qu’elle affichait; celle d’un prédateur qui joue avec sa proie. Sauf que Nadail n’était plus une proie potentielle, mais un danger dont lui-même se méfiait. Hunter ou flic; peu importe qui était la jeune femme, le jeune lycan avait l’habitude, dans le doute, d’envisager toujours le pire et il ne pouvait prendre le risque de perdre le contrôle et de blesser quelqu’un. Il n’avait pas plus l’intention de se laisser attraper ou tuer.
-Pardon. Pas parler bien japonnais. Akiko revenir? Il penche la tête sur le coté, illustrant l’interrogation alors même que, profitant des quelques pas qu’il a fait pour poser son verre, il referme ses doigts sur le pommeau de sa canne, posée à l’entrée de la chambre.
Son contact le rassure et alors qu’il s’appuie négligemment sur son soutien, il raffermit son intention de se sortir une fois de plus du merdier dans lequel il se retrouve. Pas qu’il compte se servir un instant de sa lame – se battre est exclu tant qu’il ne se maîtrisera pas – mais il ne veut pas non-plus la laisser. À choisir entre le pantalon, et sa canne… il sait ce qu’il préfère. Cet objet familier bien qu’accessoire en définitive, peut toujours être utile, faisant refluer l’inquiétude et apaisant la contracture née de l’appréhension d’une potentielle nouvelle transformation.
D’autant plus à l’aise dans son rôle de distraction sexuelle pour étudiantes "je m’en foutiste" et sans gène, qui ressemble à s’y méprendre à celui qu’il jouait auprès des vampires, le russe clopine lentement jusqu’à la bouilloire, qu’il remplit et lance. Tournant le dos avec une indifférence feinte à la chasseuse, il ouvre un placard dont il sort une boite de thé Genmaicha en vrac, volée un peu plus tôt; deux tasses et deux boules à thé. Car même dans ces circonstance, il ne se serait pas abaissé à faire du thé en sachet; la région manque de samovar à son goût, mais l’amertume des thés verts japonais ne doit pas être pour autant dénigrée.
Il s’affaire, et verse l’eau dans chaque tasse avec un grand calme, concentré pour garder à l’intérieur ce qui doit y rester; plus seulement ses émotions, mais également la créature dont toute l’attention est rivée sur la japonaise aux yeux bleus et son odeur. Une odeur que Nadail n’a jamais croisée jusque là et qui lui donne cependant l’impression d’être… Tout petit? Il met le thé à infuser et s’enivre du parfum de riz grillé qui le compose pour échapper au malaise qu’il ressent et reprendre sa représentation. Il essore ses cheveux au-dessus du lavabo, avant de les rejeter négligemment en arrière, dans un geste dégagé en venant s’appuyer contre la kitchenette.
Il laisse ses yeux gris-verts étudier enfin sa rencontre de la soirée. Un regard volontairement appréciateur qu’il accompagne assez vite d’un sourire coquin et ingénu pour faire bonne mesure. Elle est belle c’est indéniable, même si en réalité il n’a plus ce genre de pensé pour la gente féminine depuis quelques mois. Pourtant quelques chose le trouble et il n’arrive pas à se résoudre à la regarder dans les yeux. Un comble pour un bon menteur! Sans doute parce que leur couleur est dérangeante, pense-t-il, sans jauger de l’évitement et de l’intimidation qu’il ressent quand elle lui rend son attention.
Il s’empare finalement d’une des tasses et allant à l’encontre de son mouvement de recule instinctif, va la lui porter sans un mot et sans plus de considération. Il va prendre la sienne en revenant sur ses pas et la portant à ses lèvres, fixe la porte dans le dos de la chasseuse dans une posture patiente. Mais il n’entend pas de pas dans l’escalier et doute bien que la jeune Akiko n’arrive; elle est d’ailleurs peut-être encore au États-Unis si d’aventure cette mascarade qu’on lui joue n’a rien à voir avec elle, et tout avec le faite qu’il est un loup-garou, dans une ville où ses semblables se sont fait remarqué par leur violence. Dans tout les cas… Je suis baisé si je reste là.
Il boit une longue gorgée en prenant la direction du canapé à l’autre bout de la pièce. Et comme si de rien, le dépasse, sans se pressé même si son sang bat dans ses oreilles allongées. Il ouvre la fenêtre et y prend appuis avec sa jambe valide avant de donner l’impulsion pour s’élancer dans la nuit.
Trois étages. Il n’y en avait que deux la dernière fois qu’il a fait ça. Mais il sait déjà qu’il n’arrive plus à contenir et que d’une manière ou d’une autre, il ne peut pas rester entre quatre murs en présence de quelqu’un.
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Mer 31 Juil 2019 - 21:22
Imperturbable, l'usurpateur avec une allure tranquille et mesurée, s'enquit de mimer un air étonné. Très réaliste. Elle fut bien surprise de constater le flegme dont il pouvait faire preuve dans une situation pareille. La lycane pensa instantanément que c'était assez révélateur de sa personnalité. Soit il était complètement gonflé à un niveau surélevé soit il mettait un point d'honneur à conserver le contrôle sur lui-même, bien que sa position ne lui soit clairement pas favorable. Il ne cilla même pas lorsqu'elle annonça le retour expresse de la maîtresse des lieux. Bien au contraire, il l'interrogea tout naturellement dans un mauvais japonais tout en feignant l'ignorance, pour souligner son innocence habillée.
La vieille dame avait mentionné qu'elle avait remarqué un jeune homme dans l'appartement de sa voisine qu'elle connaissait plutôt bien. Jamais elle n'avait croisé un tel indivu tatoué de partout avec une si mauvaise augure. Tel était son discours. Pour la lycane, cela ressemblait plutôt à des commérages trop curieux mais passons.
-Oui. Malheureusement.
Anzu prit le temps d'appuyer sur le dernier mot. Elle poursuivit son petit jeu en lui répondant très calmement. Toutefois, son intonation trahissait une certaine malice et une fausse sympathie à son égard. Ce vagabond devait loin d'être idiot et saisir immédiatement le sens de ses propos malgré la barrière de la langue. Son visage avait beau paraître détendu, elle pouvait aisément sentir les pulsations de son cœur accélérer à chacun de ses propos, sans parler de la crispation de ses muscles. Le malaise était présent. Tous ces sous-entendus pointaient clairement vers lui et concrètement, il le savait. Même si en soi, ça ne restait qu'un sinistre mensonge.
Mais l'inconnu ne se laissa pas abattre pour autant. Lentement, il se déplaça de quelques pas pour s'enquérir de sa demande : servir le thé. Sa position offrit à la jeune femme une vue imprenable sur son dos et celle-ci prit donc un peu plus le temps de l'observer. Sa carrure était fine et élancée, mais la louve soupçonna une légère maigreur. Ce qui en soi, n'était pas bien étonnant. Vivre comme un fugitif était éprouvant pour survivre à tous les points de vue, que ce soit l'esprit et le corps.
Le jeune homme s'affaira pourtant scrupuleusement à la tâche. Il commença par faire bouillir de l'eau avec un naturel déconcertant avant de s'emparer de deux tasses. Puis il attrapa deux sachets de thé. Chaque geste était retenu et calculé pour le faire paraître à l'aise dans son environnement. C'en devenait presque bluffant. Si la lycane n'avait pas eu le nez fin, elle-même aurait pu se laisser méprendre.
A la longue, l'omega finit cependant par lui faire face après avoir remis sa tignasse en place, avec une assurance qui pouvait presque se montrer crédible. Mais son expression eut tôt fait d'agrémenter l'humeur cynique de la femme aux yeux bleus. Un sourire doué de malice se dessina sur le teint pâle de sa nouvelle rencontre, tandis que le visage de l'alpha restait de marbre. Elle se contentait de le pourfendre de sa rétine électrique pour toujours mieux le surplomber de sa présence. Toutefois, il déposa tout de même sa tasse devant elle, sans aucun frémissement avant de retourner sur ses pas.
Mais contre toute attente, le petit oiseau nocturne se mit à boire quelques gorgés de son breuvage. Ensuite, il commença à s'éloigner doucement, sans aucun empressement, en direction de la fenêtre à l'autre bout de la pièce. Sans aucune gêne ni même pression, il passa la jambe sur le rebord, certainement dans le but de s'enfuir. Quelle mouche le piquait d'un coup ?
N'ayant même pas toucher à sa tasse, Anzu se décida enfin à réagir. Pas question de le laisser s'en aller aussi impunément. Elle avait des questions à lui poser, comme la raison de sa présence ici par exemple. Dans un élan rapide et agile, il ne lui fallut que deux bonds pour l'atteindre et se tenir à sa portée tandis qu'il quittait son nid. Alors qu'il s'apprêtait à sauter, la bouche de la lycane effleura légèrement la joue de l'imposteur dans une proximité paralysante.
-Tu veux peut-être un coup de main ? Lui murmura t-elle d'un ton aiguisé par la menace.
Son poing se planta ensuite délibérément dans son dos pour l'expédier de la fenêtre et l'inciter à chuter sans permettre un certain équilibre. L'atterrissage promettait d'être rude. S'ensuivit alors la silhouette fine de l'alpha qui l'accompagna dans sa descente. Son poids éclata d'ailleurs le goudron au passage, ayant mis de la force dans ses membres pour amorcer son arrivée. La destination achevée, une légère brise vint soulever sa chevelure pendant que son regard se faisait plus saisissant à la lumière nocturne. L'éclat de sa rétine n'avait plus rien de malicieux ou de joueur, il dégageait une lueur inquiétante, signe que l'assaut était lancé.
-Toi. Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?
Les mains dans les poches, elle le toisait de haut tout en le questionnant avec un vocabulaire simple pour plus de facilité. Il était clairement un étranger. Mais elle soupçonnait que ce garçon avait bien une raison valable de se trouver ici. Restait à savoir laquelle.
La vieille dame avait mentionné qu'elle avait remarqué un jeune homme dans l'appartement de sa voisine qu'elle connaissait plutôt bien. Jamais elle n'avait croisé un tel indivu tatoué de partout avec une si mauvaise augure. Tel était son discours. Pour la lycane, cela ressemblait plutôt à des commérages trop curieux mais passons.
-Oui. Malheureusement.
Anzu prit le temps d'appuyer sur le dernier mot. Elle poursuivit son petit jeu en lui répondant très calmement. Toutefois, son intonation trahissait une certaine malice et une fausse sympathie à son égard. Ce vagabond devait loin d'être idiot et saisir immédiatement le sens de ses propos malgré la barrière de la langue. Son visage avait beau paraître détendu, elle pouvait aisément sentir les pulsations de son cœur accélérer à chacun de ses propos, sans parler de la crispation de ses muscles. Le malaise était présent. Tous ces sous-entendus pointaient clairement vers lui et concrètement, il le savait. Même si en soi, ça ne restait qu'un sinistre mensonge.
Mais l'inconnu ne se laissa pas abattre pour autant. Lentement, il se déplaça de quelques pas pour s'enquérir de sa demande : servir le thé. Sa position offrit à la jeune femme une vue imprenable sur son dos et celle-ci prit donc un peu plus le temps de l'observer. Sa carrure était fine et élancée, mais la louve soupçonna une légère maigreur. Ce qui en soi, n'était pas bien étonnant. Vivre comme un fugitif était éprouvant pour survivre à tous les points de vue, que ce soit l'esprit et le corps.
Le jeune homme s'affaira pourtant scrupuleusement à la tâche. Il commença par faire bouillir de l'eau avec un naturel déconcertant avant de s'emparer de deux tasses. Puis il attrapa deux sachets de thé. Chaque geste était retenu et calculé pour le faire paraître à l'aise dans son environnement. C'en devenait presque bluffant. Si la lycane n'avait pas eu le nez fin, elle-même aurait pu se laisser méprendre.
A la longue, l'omega finit cependant par lui faire face après avoir remis sa tignasse en place, avec une assurance qui pouvait presque se montrer crédible. Mais son expression eut tôt fait d'agrémenter l'humeur cynique de la femme aux yeux bleus. Un sourire doué de malice se dessina sur le teint pâle de sa nouvelle rencontre, tandis que le visage de l'alpha restait de marbre. Elle se contentait de le pourfendre de sa rétine électrique pour toujours mieux le surplomber de sa présence. Toutefois, il déposa tout de même sa tasse devant elle, sans aucun frémissement avant de retourner sur ses pas.
Mais contre toute attente, le petit oiseau nocturne se mit à boire quelques gorgés de son breuvage. Ensuite, il commença à s'éloigner doucement, sans aucun empressement, en direction de la fenêtre à l'autre bout de la pièce. Sans aucune gêne ni même pression, il passa la jambe sur le rebord, certainement dans le but de s'enfuir. Quelle mouche le piquait d'un coup ?
N'ayant même pas toucher à sa tasse, Anzu se décida enfin à réagir. Pas question de le laisser s'en aller aussi impunément. Elle avait des questions à lui poser, comme la raison de sa présence ici par exemple. Dans un élan rapide et agile, il ne lui fallut que deux bonds pour l'atteindre et se tenir à sa portée tandis qu'il quittait son nid. Alors qu'il s'apprêtait à sauter, la bouche de la lycane effleura légèrement la joue de l'imposteur dans une proximité paralysante.
-Tu veux peut-être un coup de main ? Lui murmura t-elle d'un ton aiguisé par la menace.
Son poing se planta ensuite délibérément dans son dos pour l'expédier de la fenêtre et l'inciter à chuter sans permettre un certain équilibre. L'atterrissage promettait d'être rude. S'ensuivit alors la silhouette fine de l'alpha qui l'accompagna dans sa descente. Son poids éclata d'ailleurs le goudron au passage, ayant mis de la force dans ses membres pour amorcer son arrivée. La destination achevée, une légère brise vint soulever sa chevelure pendant que son regard se faisait plus saisissant à la lumière nocturne. L'éclat de sa rétine n'avait plus rien de malicieux ou de joueur, il dégageait une lueur inquiétante, signe que l'assaut était lancé.
-Toi. Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?
Les mains dans les poches, elle le toisait de haut tout en le questionnant avec un vocabulaire simple pour plus de facilité. Il était clairement un étranger. Mais elle soupçonnait que ce garçon avait bien une raison valable de se trouver ici. Restait à savoir laquelle.
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Dim 4 Aoû 2019 - 14:16
Au jeu de dupe Nadail était doué. Cela étant, si son espièglerie y trouvait quelques amusements, il n'y avait jamais eu de malveillance de sa part. Et tout hunter qu'il ai été par la force des choses, il abhorrait les violences inutiles et gratuites lorsqu'un peu de subtilité pouvait les épargner. Voilà pourquoi il avait voulu fuir; simplement pour éviter le conflit et le sang, ignorant tout de la nature de la chasseuse. C'est elle qui en décida autrement.
Il ne s'y attendait pas, c'est certain, et la caresse des lèvres sur sa joue le figea de surprise, tant la femme c'était déplacée vite. Un frisson de dégoût et d’appréhension eu le temps de s'esquisser en lui tandis que ses yeux s’écarquillaient, avant qu'il ne soit projeté sans ménagement dans le vide.
Sauter était une chose. Tomber ressemblait à une éternité d'angoisse si primitive que la mémoire elle-même avait du mal à la retenir. Après une veine tentative pour retrouver son équilibre, voyant le sol approcher tête la première, le russe n'eu plus qu'à chercher instinctivement à se protéger de ses bras, certain pourtant d'y laisser sa peau.
Trou noir.
Et la douleur ensuite.
Une sensation désagréable qu'il connaissait déjà en faite et qui ne pouvait que lui rappeler de mauvais souvenir. Quoiqu'on en dise on ne s'habitue pas si facilement à des changements aussi radicaux que ceux qu'il avait subi ces derniers mois. Aussi son cerveau mit quelques instant à traiter l'information et à comprendre que non, cette fois encore, il n'était pas mort. Il était allongé face contre terre, les cotes appuyant inconfortablement sur sa canne, et grogna doucement en voulant relever la tête, son regard hagard naturellement attiré par l'impact qui avait résonné non-loin de là.
La grande brune venait de se réceptionner, dégradant admirablement la chaussée. L'esprit de Nadail sembla réussir à faire le point, se réajustant rapidement à la donne comme pour rattraper les secondes qu'il venait de laisser s'étirer si inconsidérément.
...Oборотень*, réalisa-t-il à mi-voix, sans avoir conscience de ce qui l'avait amené à cette conclusion. Peut-être l'instinct, aiguisé par la peur de mourir un instant plus tôt.
Une lycane. Comme lui. Plus forte que lui, même, lui soufflait à nouveau la bête. Et dire qu'il avait eu peur de la blesser et avait voulu sauter pour les préserver tous deux. Cette épiphanie lui donna convulsivement envie de rire de sa stupidité. Rire de ce qu'il était devenu et qui de nouveau venait de lui sauver la vie. Rire des questions absurdes qu'on lui posait dans un tel moment, et que ses méninges décidèrent enfin de lui traduire. Quoi? Ça ne se voyait pas ce qu'il faisait? Il essayait de s'en sortir; il se débattait avec ce qu'on lui avait fait en essayant de faire le moins de tord possible. Et pour ça, alors que lui-même n'avait pas esquissé un geste agressif, on venait de balancer sans vergogne de trois étages.
- …nastasyi, gloussa- t-il médiocrement, sans réfléchir à son demi-mensonge aussi naturel que l'air qu'il respirait, écartant de faite la deuxième question.
Il ne se releva pas, et se laissa rouler sur le dos, prit d'un élan d'hilarité qui fissurait le masque de son contrôle pour laisser entrevoir à quel point il était à bout et perdu. De ce genre de ricanement qui recelait plus d'angoisse et de colère que de moquerie. Et c'est là qu'il commença à sentir monter la rage; C'est donc ça que je suis devenu?
Le membre d'une race violente sans raison. Ce que ses recherches n'avaient cessé de lui confirmer ces dernières semaines, sans qu'il ne veuille se laisser convaincre. Jusqu'à ce que cette brute préfère le jeter d'une fenêtre plutôt que de lui expliquer, ou au moins de le retenir. Un geste parfaitement gratuit et mesquin.
La rancœur enfla, toujours mêlée de son rire amère et de la peur qui croissait à mesure qu'il sentait le changement s’amorcer. Pourtant il ne résista pas. Quitte à se faire tuer, pour avoir violé un territoire ou quelque autre interdit dont il n'avait pas conscience, autant laisser cette partie là à la bête. Peut-être qu'elle les sortirait de là plus efficacement que lui.
La transformation s'enroulait autour de lui, dérangeante mais pas insupportable en comparaison du déchirement qu'il appréhendait tant. Lequel ne tarda guère. Un craquement sonore se fit entendre et un cri déforma les traits déjà aliénés de Nadail sans qu'il ne le laisse retentir. A la place, un gémissement canin lui échappa bientôt. Son corps lutta, tordant l'acier chirurgical à l'intérieur des chaires et de l'os déjà abîmé. Il ne sentait plus que ça. Une torture qui noyait les sentiments du jeune russe de pulsions sauvages et indistinctes jusqu'à ce que finalement l'animal prenne le pas, se forçant à se redresser assez pour se protéger malgré ses terminaison nerveuse encore à vif.
Le lycan au pelage ombrageux, s'ajusta maladroitement sur sa patte blessée, la paume d'une main griffue posée sur le sol pour se stabiliser, l'autre toujours inexplicablement refermée sur son seul bien comme si malgré le changement l'attachement subsistait. Accroupit ainsi, le museau bas et les oreilles rejetées en arrière, il reprit son souffle de façon erratique, fixant farouchement sa congénère de ses prunelles gris vert. Sous cette forme, il sait, il peut sentir que sa vis-à-vis a le dessus, que c'est elle qui doit commander, et pour ça, sa queue se replie entre ses pattes et il ne montre aucun signe de défi. Cependant un grondement roule dans sa gorge; un avertissement plus qu'une menace, né de la méfiance qui se devine à sa posture craintive. Prudemment le loup noir recule de quelques pas en boitant dangereusement, les muscles de sa jambes le faisant encore souffrir. Tout son corps se tend dans la perspective de fuite même s'il lui faudra quelques instants encore pour se remettre. Ne voulant pas se laisser approcher et constatant son état de faiblesse, il grogne à nouveau en dévoilant ses crocs cette fois-ci. Le message doit être clair; il est prêt à mordre et à se défendre au moindre mouvement, à défaut de pouvoir courir ventre à terre loin de son agresseur.
* - ...Loup-garou.
Invité
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Dim 4 Aoû 2019 - 18:27
L'instinct. Mouvement naturel dicté par des actions physiques et émotionnelles visant à sauvegarder principalement la survie. Il pouvait se traduire par différentes manières. La fuite, la soumission, l'agressivité, la colère. Mais plus particulièrement, la peur.
Son geste n'avait rien de gratuit ni même d'hostile. Anzu l'avait délibérément jeté du haut de la fenêtre en lui faisant perdre de sa contenance afin de l'obliger à se dévoiler. Évidemment, sa réaction ne pouvait pas se laisser deviner, tout le monde encaissait la menace de manière distinctive. Mais dans le cas présent, son seul but était de contourner la situation pour mieux cibler ses intentions et les circonstances. On pouvait la blâmer pour ses méthodes brutales et peu orthodoxes. Mais son mode de fonctionnement tendait à tester la cible, pour mieux la cerner. Le faire sortir de ses retranchements et de son contrôle fragile.
Il tombait sous le sens qu'elle n'aurait jamais tapé une action pareille si cela compromettait la vie du jeune homme. Elle ne se le serait jamais permis autrement. Toutefois, elle ne savait rien de lui. A sa connaissance, les laboratoires étaient fermés depuis un moment, bien qu'elle n'avait pas idée de ce qu'il en était à l'étranger. L'autre possibilité pouvait pencher pour la transformation mais là encore, les lycans qu'elle avait en tête sur le territoire n'aurait pas abandonné leur progéniture.
Son corps amaigri atterrit brutalement sur le bitume. Mais sa composition faisait qu'il y survivrait largement. Le tapage généré ne manqua pas de faire rappliquer ses collègues, qui sur le qui-vive, s'armèrent dans l'immédiat de leurs armes anti-vampires prêts à dégainer. Inutile de préciser qu'elles n'ont pas grand effet habituellement mais vue l'état dans lequel se trouvait son congénère, cela pourrait lui causer bien des souffrances. La louve estimait qu'elle lui en avait fait déjà assez bavé et mettait un point d'honneur à ne pas le malmener davantage.
D'un œil glacial suivi d'un geste de la main, elle leur intima de baisser leur garde.
-Eloignez-vous.
C'était à elle qu'incombait la tâche de gérer cet omega tombé du ciel. Il était hors de question qu'ils y ajoutent leur grain de sel en l'effrayant. Malgré les apparences et la contradiction certaine de son comportement cruel, son instinct d'alpha se révélait toujours protecteur avec ses semblables. Tel était son grand rôle en tant que cheffe de meute. Ses congénères lui tenaient à cœur, de par leur histoire ou même de leur condition actuelle. La situation était compliquée en ce moment, et son statut lui incombait de les préserver au maximum.
Le jeune homme ensuite bredouilla quelques mots incompréhensibles quelques minutes après avoir repris ses esprits. Des mots dont elle ne saisissait pas le sens, étant donné qu'il usait de sa langue d'origine. Abîmé et sûrement perdu, il daigna tout de même délivrer son prénom péniblement. Anzu ne lui en voudrait pas s'il devait se mettre en colère, il était tout à fait naturel de ne pas apprécier de se faire balancer du haut d'un immeuble. Peut-être souhait-il même lui sauter dessus pour la punir de son agressivité ?
Mais déjà assez mal en point, ce devait être bien au dessus de ses forces. Cependant contre toute attente, le dos sur le goudron, une sorte de rire confus et souffrant brisa le silence installé. Sa prestation avait fait son effet et il réalisait très certainement sa position à cet instant. Pas seulement par rapport à la jeune femme, mais également à son sujet. Un simple mortel se serait tout bonnement fracassé après cette chute. Lui, était certes en mauvais état, mais bien entier.
La convulsion se poursuivait néanmoins, dans un rictus de douleur infâme. Impassible, la louve observait cette scène, attendant patiemment la suite des événements qui ne se firent pas prier.
C'est ça. Sors de là. Montre moi ton vrai visage.
A la vue de sa transformation imminente, les hunters alertes serraient leurs armes de leurs doigts crispés. Quant à Anzu, aucune expression ne s'affichait sur son teint halé. Elle se contentait de le scruter avec attention, guettant le moindre de ses mouvements. Un hurlement strident pourfendit l’atmosphère, telle une plainte aiguë envoyée vers le ciel. Ses traits se déformèrent pour laisser place à une apparence bestiale. A terme et avec difficulté, il redressa sa carcasse pour lui faire face, plaçant maladroitement ses membres pour se maintenir avec plus de dignité. Ses prunelles dégageaient une lueur sauvage tandis qu'il continuait à soutenir le regard de son hôte. Fatigué et haletant, il adopta une posture de repli pour effacer tout désir d'altercation. Il en va sans dire, l'animal savait qui se tenait debout face à lui. Il aurait été fou qu'il se mette à l'attaquer impunément avec zéro chance de s'en sortir. Son instinct tendait alors à baisser le museau pour ne pas se faire allègrement moucher. Cependant, il ne manquait pas de caractère. Un grognement sourd gronda en sa direction, sonnant comme une mise en garde. Craintif et maladroit, il déplaça sa masse de quelques pas en arrière, mesurant la possibilité soit de se défendre soit de déclarer forfait en traçant. Tout dépendait de la situation qui s'imposerait à lui dans les prochaines secondes. Même s'il envisageait l'une de ses deux possibilités, la lycane aurait tôt fait de le pourchasser ou bien de le tailler en pièce. Mais là n'était pas sa motivation. Elle n'avait aucun intérêt d'intenter à sa vie ou même de le blesser davantage.
Mais quelque chose clochait dans son comportement. Comme un handicap. Pourquoi éprouver tant de difficulté pour se redresser simplement ? On aurait dit qu'il trainait son corps sans pour autant pouvoir le porter. Son boitement révélait un défaut d'articulation particulier. Ce qui était impensable pour un loup garou, en effet leur prédisposition naturelle les rendait infaillible et neutralisait toutes les maladies ou même blessure grave. Le patrimoine de ce lycan était défectueux ou bien y'avait-il autre chose ?
Soudainement, la sévérité disparut alors de son faciès, pour laisser place cette fois-ci à une expression plus douce et compatissante. Elle se tourna à nouveau vers les mortels pour leur demander de quitter les lieux. Leur présence devait être légèrement angoissante, en plus de la sienne. Une protestation fusa à cette requête, qu'elle balaya expressément.
-Laissez-nous seuls.
Elle détestait qu'on puisse s'opposer à ses ordres, certainement dû à son statut d'alpha en plus de son aversion connue envers les humains. Son attention se précisa ensuite sur le lycan boiteux. Dans la foulée, elle retira sa veste avant de se dévêtir totalement, en conservant ses sous-vêtements. D'un claquement de doigt, elle troqua ses habits par une couverture de poils noirs. Ses membres s'allongèrent et sa silhouette se mit à grandir jusqu'à atteindre sa forme totale. Ses oreilles se dressèrent sur son crâne avec bienveillance. Son calibre était plus grand que celui de son homologue et sa puissance lui restait supérieure. Mais elle ne montra aucun signe d'animosité à son égard.
Elle effectua également quelques pas mesurés dans sa direction, le contournant sur le côté gauche, là où son membre semblait l'importuner et le faire tituber. Et effectivement une sorte d’ecchymose était voyante sur sa patte arrière gauche, ce qui fit bouger ses oreilles d'étonnement. De plus, il manquait même du pelage sur ce qui s'apparentait à une cicatrice. A ce constat, elle le fixait, intriguée. Leur aspect était parfait alors pourquoi ce défaut ?
EA une distance raisonnable de son congénère pour ne pas qu'il se sente menacé, elle posa son arrière train sur le bitume et se décida à communiquer avec lui par télépathie. Peut-être n'avait-il jamais connu cette manifestation qui lui semblera sûrement étrange mais le tout était de lui signaler qu'elle n'était pas son ennemie. Sous cette forme, elle lui signifiait particulièrement qu'il faisait dès à présent parti de sa communauté. En conclusion, il n'avait rien à craindre. Toutefois, elle devinait que ce ne serait pas chose aisée que de lui prouver suite à son altercation pour le moins rude.
-Voilà, qui tu es.
Ses yeux bleus tranchaient sur son pelage de la nuit. Ils ne reflétaient aucune once de méchanceté, ni même désir de se confronter à lui. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était maintenant en savoir plus et voir comment gérer la situation par la suite.
-D'où viens-tu et que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu blessé à la patte ? Ce n'est pas normal.
Il s'était sûrement passé quelque chose de dramatique à cet étranger pour en arriver là. Dans la foulée, elle en conclut qu'il ne pouvait pas être le fruit d'un laboratoire quelconque. Son attitude craintive et sauvage démontrait qu'il n'avait pas l'air de maîtriser la situation. Or, un omega créé par expériences, savait pertinemment de quoi il en retournait sur sa condition. Ce n'était pas l'impression qu'il renvoyait.
Son geste n'avait rien de gratuit ni même d'hostile. Anzu l'avait délibérément jeté du haut de la fenêtre en lui faisant perdre de sa contenance afin de l'obliger à se dévoiler. Évidemment, sa réaction ne pouvait pas se laisser deviner, tout le monde encaissait la menace de manière distinctive. Mais dans le cas présent, son seul but était de contourner la situation pour mieux cibler ses intentions et les circonstances. On pouvait la blâmer pour ses méthodes brutales et peu orthodoxes. Mais son mode de fonctionnement tendait à tester la cible, pour mieux la cerner. Le faire sortir de ses retranchements et de son contrôle fragile.
Il tombait sous le sens qu'elle n'aurait jamais tapé une action pareille si cela compromettait la vie du jeune homme. Elle ne se le serait jamais permis autrement. Toutefois, elle ne savait rien de lui. A sa connaissance, les laboratoires étaient fermés depuis un moment, bien qu'elle n'avait pas idée de ce qu'il en était à l'étranger. L'autre possibilité pouvait pencher pour la transformation mais là encore, les lycans qu'elle avait en tête sur le territoire n'aurait pas abandonné leur progéniture.
Son corps amaigri atterrit brutalement sur le bitume. Mais sa composition faisait qu'il y survivrait largement. Le tapage généré ne manqua pas de faire rappliquer ses collègues, qui sur le qui-vive, s'armèrent dans l'immédiat de leurs armes anti-vampires prêts à dégainer. Inutile de préciser qu'elles n'ont pas grand effet habituellement mais vue l'état dans lequel se trouvait son congénère, cela pourrait lui causer bien des souffrances. La louve estimait qu'elle lui en avait fait déjà assez bavé et mettait un point d'honneur à ne pas le malmener davantage.
D'un œil glacial suivi d'un geste de la main, elle leur intima de baisser leur garde.
-Eloignez-vous.
C'était à elle qu'incombait la tâche de gérer cet omega tombé du ciel. Il était hors de question qu'ils y ajoutent leur grain de sel en l'effrayant. Malgré les apparences et la contradiction certaine de son comportement cruel, son instinct d'alpha se révélait toujours protecteur avec ses semblables. Tel était son grand rôle en tant que cheffe de meute. Ses congénères lui tenaient à cœur, de par leur histoire ou même de leur condition actuelle. La situation était compliquée en ce moment, et son statut lui incombait de les préserver au maximum.
Le jeune homme ensuite bredouilla quelques mots incompréhensibles quelques minutes après avoir repris ses esprits. Des mots dont elle ne saisissait pas le sens, étant donné qu'il usait de sa langue d'origine. Abîmé et sûrement perdu, il daigna tout de même délivrer son prénom péniblement. Anzu ne lui en voudrait pas s'il devait se mettre en colère, il était tout à fait naturel de ne pas apprécier de se faire balancer du haut d'un immeuble. Peut-être souhait-il même lui sauter dessus pour la punir de son agressivité ?
Mais déjà assez mal en point, ce devait être bien au dessus de ses forces. Cependant contre toute attente, le dos sur le goudron, une sorte de rire confus et souffrant brisa le silence installé. Sa prestation avait fait son effet et il réalisait très certainement sa position à cet instant. Pas seulement par rapport à la jeune femme, mais également à son sujet. Un simple mortel se serait tout bonnement fracassé après cette chute. Lui, était certes en mauvais état, mais bien entier.
La convulsion se poursuivait néanmoins, dans un rictus de douleur infâme. Impassible, la louve observait cette scène, attendant patiemment la suite des événements qui ne se firent pas prier.
C'est ça. Sors de là. Montre moi ton vrai visage.
A la vue de sa transformation imminente, les hunters alertes serraient leurs armes de leurs doigts crispés. Quant à Anzu, aucune expression ne s'affichait sur son teint halé. Elle se contentait de le scruter avec attention, guettant le moindre de ses mouvements. Un hurlement strident pourfendit l’atmosphère, telle une plainte aiguë envoyée vers le ciel. Ses traits se déformèrent pour laisser place à une apparence bestiale. A terme et avec difficulté, il redressa sa carcasse pour lui faire face, plaçant maladroitement ses membres pour se maintenir avec plus de dignité. Ses prunelles dégageaient une lueur sauvage tandis qu'il continuait à soutenir le regard de son hôte. Fatigué et haletant, il adopta une posture de repli pour effacer tout désir d'altercation. Il en va sans dire, l'animal savait qui se tenait debout face à lui. Il aurait été fou qu'il se mette à l'attaquer impunément avec zéro chance de s'en sortir. Son instinct tendait alors à baisser le museau pour ne pas se faire allègrement moucher. Cependant, il ne manquait pas de caractère. Un grognement sourd gronda en sa direction, sonnant comme une mise en garde. Craintif et maladroit, il déplaça sa masse de quelques pas en arrière, mesurant la possibilité soit de se défendre soit de déclarer forfait en traçant. Tout dépendait de la situation qui s'imposerait à lui dans les prochaines secondes. Même s'il envisageait l'une de ses deux possibilités, la lycane aurait tôt fait de le pourchasser ou bien de le tailler en pièce. Mais là n'était pas sa motivation. Elle n'avait aucun intérêt d'intenter à sa vie ou même de le blesser davantage.
Mais quelque chose clochait dans son comportement. Comme un handicap. Pourquoi éprouver tant de difficulté pour se redresser simplement ? On aurait dit qu'il trainait son corps sans pour autant pouvoir le porter. Son boitement révélait un défaut d'articulation particulier. Ce qui était impensable pour un loup garou, en effet leur prédisposition naturelle les rendait infaillible et neutralisait toutes les maladies ou même blessure grave. Le patrimoine de ce lycan était défectueux ou bien y'avait-il autre chose ?
Soudainement, la sévérité disparut alors de son faciès, pour laisser place cette fois-ci à une expression plus douce et compatissante. Elle se tourna à nouveau vers les mortels pour leur demander de quitter les lieux. Leur présence devait être légèrement angoissante, en plus de la sienne. Une protestation fusa à cette requête, qu'elle balaya expressément.
-Laissez-nous seuls.
Elle détestait qu'on puisse s'opposer à ses ordres, certainement dû à son statut d'alpha en plus de son aversion connue envers les humains. Son attention se précisa ensuite sur le lycan boiteux. Dans la foulée, elle retira sa veste avant de se dévêtir totalement, en conservant ses sous-vêtements. D'un claquement de doigt, elle troqua ses habits par une couverture de poils noirs. Ses membres s'allongèrent et sa silhouette se mit à grandir jusqu'à atteindre sa forme totale. Ses oreilles se dressèrent sur son crâne avec bienveillance. Son calibre était plus grand que celui de son homologue et sa puissance lui restait supérieure. Mais elle ne montra aucun signe d'animosité à son égard.
Elle effectua également quelques pas mesurés dans sa direction, le contournant sur le côté gauche, là où son membre semblait l'importuner et le faire tituber. Et effectivement une sorte d’ecchymose était voyante sur sa patte arrière gauche, ce qui fit bouger ses oreilles d'étonnement. De plus, il manquait même du pelage sur ce qui s'apparentait à une cicatrice. A ce constat, elle le fixait, intriguée. Leur aspect était parfait alors pourquoi ce défaut ?
EA une distance raisonnable de son congénère pour ne pas qu'il se sente menacé, elle posa son arrière train sur le bitume et se décida à communiquer avec lui par télépathie. Peut-être n'avait-il jamais connu cette manifestation qui lui semblera sûrement étrange mais le tout était de lui signaler qu'elle n'était pas son ennemie. Sous cette forme, elle lui signifiait particulièrement qu'il faisait dès à présent parti de sa communauté. En conclusion, il n'avait rien à craindre. Toutefois, elle devinait que ce ne serait pas chose aisée que de lui prouver suite à son altercation pour le moins rude.
-Voilà, qui tu es.
Ses yeux bleus tranchaient sur son pelage de la nuit. Ils ne reflétaient aucune once de méchanceté, ni même désir de se confronter à lui. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était maintenant en savoir plus et voir comment gérer la situation par la suite.
-D'où viens-tu et que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu blessé à la patte ? Ce n'est pas normal.
Il s'était sûrement passé quelque chose de dramatique à cet étranger pour en arriver là. Dans la foulée, elle en conclut qu'il ne pouvait pas être le fruit d'un laboratoire quelconque. Son attitude craintive et sauvage démontrait qu'il n'avait pas l'air de maîtriser la situation. Or, un omega créé par expériences, savait pertinemment de quoi il en retournait sur sa condition. Ce n'était pas l'impression qu'il renvoyait.
Invité
Invité
Ven 9 Aoû 2019 - 22:29
D’autres – des humains – étaient là aussi. Il les avait vaguement perçus dans le brouillard de souffrance qu’était son changement, cependant ils n’étaient que quantité négligeable en comparaison de l’Alpha. Pourtant quand l’un d’eux ouvrit la bouche, le lycan n’hésita pas leur signifier au rugissement qu’il leur lança, qu’ils n’avaient pas non-plus intérêt à bouger. C’était entre lui et sa congénère que cela se jouait, même si en réalité leurs présence ne faisait que renforcé sa sensation d’être acculé, ajoutant une menace supplémentaire sur laquelle il devait garder un œil. Et pour cela il fut obligé de reculer encore, pour les garder dans son champs de vision même lorsque son regard se posa à nouveau sur la lycane.
Celle-ci cependant vint vers lui et ce malgré ses avertissements répétés. Ne lui avait-on pas apprit qu’on accule pas un loup et surtout pas un animal blessé? Visiblement ça lui était tout à fait indifférent. E pour cause, puisqu’elle changea, écrasant le loup russe de sa stature, et donc de sa dominance, lequel ne puis que laisser échapper un couinement anxieux en tentant de ses replier d’avantage. Il était perdu, n’avait aucune échappatoire et aurait bien du mal à se défendre en l’état.
Peu importait qu’elle fut calme et ne se montre plus agressive, tout ce que voyait l’Omega c’est qu’elle lui avait fait du mal, qu’elle était plus forte et qu’elle pourrait donc recommencer à tout moment. D’autant que son comportement dénué de toute logique pour lui, l’effrayait et ne faisait qu’accentuer sa méfiance. Aussi sensible que soit le loup au langage corporel, celui de la chasseuse n’avait pour lui pas le moindre sens en ses circonstance, à moins qu’elle ne cherche à le manipuler. Mais quoi qu’il soit, dans quelques qu’état qu’il fut, Nadail restait Nadail. Et aux abois comme il l’était, il ne ferait pas confiance à cette inconnue capable si soudainement de changer d’attitude.
C’était suspect et l’instinct de la bête abondait en ce sens, surtout quand la louve voulu étudier sa blessure… Une faiblesse, une faille qu’elle pourrait sans doute exploiter. Aussi tenta-t-il maladroitement de la dissimuler sans perdre son équilibre, tout en se déplaçant gauchement pour continuer à lui faire face, coincé qu’il était à présent contre le mur de l’immeuble. A cette instant il avait surtout la sensation d’être une proie, même si l’Alpha s’assit à bonne distance.
Comment aurait-il pu comprendre? Même si l’instinct de meute devait bien se loger quelques part au fond de lui, le Russe apprit – parfois à ses dépend – que le plus fort écraserait toujours le plus faible. Et qu’il ne faisait pas bon être le plus faible dans cet équation car ni famille, ni main secourable ne viendrait vous aider. Or l’expérience aussi forge l’instinct.
Mais se qui poussa définitivement le nouveau lycan à agir en dépit de sa prudence, fut les mots.
- Voilà, qui tu es.
la voix qui raisonna dans son esprit fit sursauter la bête qui secoua sa tête comme pour chasser une guêpe particulièrement collante avec un gémissement d’incompréhension et de crainte.
- D'où viens-tu et que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu blessé à la patte ? Ce n'est pas normal.
- Убирайся из моей головы!
La réponse était violente et instinctive tandis que le loup noir se hérissait en faisant claquer ses mâchoires de manière menaçante, prenant cette incursion dans son esprit comme la violation de trop et le signale que sa survie ne dépendait plus de la prudence. Il n’avait de toute façon pas eu la concentration nécessaire pour comprendre vraiment de quoi il était question ni même pour songer à penser en japonnais.
Tout ça n’avait aucun sens à voir le calme de l’Alpha. Pourtant ses tripes lui commandaient d’attaquer ou de fuir, parce qu’il était fatigué, qu’il avait mal, faim, qu’on venait de le tirer brutalement de son refuge et que la tension, l’irrationalité du moment était insupportable. Parce qu’il n’en pouvait plus A cette instant il aurait voulu retourner chasser le gibier dans la neige, se repaître de sa chaleur et que tout soit plus simple.
Il gémit une nouvelle fois de dépit et s’apprêta à bondir. Il s’était quand même trouvé une dernière porte de sortie en se déplaçant pour échapper au regard scrutateur de l’Alpha quelques instant plus tôt. Et parce que jamais deux sans trois, alors qu’il faisait mine de vouloir sauter sur la lycane en abandonnant le soutient de son bras, il accrocha de sa main le bas de fenêtre du mur contre lequel il était acculé et s’en servit pour pivoter et se propulser à l’intérieur de l’immeuble… par une entrée qui s’avérait bien trop étroite pour un Alpha sous sa forme la plus imposante. De quoi gagner, juste quelques seconde maintenant que sa jambe pouvait à peut près le supporter.
Il ne s’arrêta pas en attendrissant dans un salon, malgré les cris qui vrillèrent bientôt ses oreilles. Il traversa la pièce et la porte sans une hésitation. La peur et l’adrénaline saturaient chaque fibres de son être à présent; il se savait traqué. Mais la peur l’anesthésiait aussi et lui permettrais de dépasser son handicape… Il le paierait plus tard.
Connaissant les couloirs, il les suivit naturellement sans réfléchir, courant à moitié à quatre pattes, ayant glissé sa canne entre ses mâchoires. Heureusement l’heure était tardive et malgré le boucan, chacun étaient cloître chez soi grâce aux bon soin des hunters ayant sécurisé l’endroit. Le loup noir ne croisa personne et ne s’en préoccupa guère, traversant l’immeuble aussi vite que ça lui était possible, malgré quelques changement de direction pour brouillé sa piste.
La suite était quite ou double; il s’apprêtait à sortir par une autre fenêtre, quelques dizaine de mètre devant lui quand une hunter déboula d’un autre couloir et le mit en joue.
Elle avait dû demeuré en arrière… Peu importait. Nadail ne réfléchit pas et n’écoutant plus que sa part animale , lui fonça dessus, les crocs en avant, prenant une balle au passage qui ne suffirait pas à l’arrêter.
* - Sortez de ma tête!
Invité
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Sam 10 Aoû 2019 - 21:09
L'atmosphère ne se voulait décidément pas plus détendue. On pouvait même dire que chaque pas en sa direction dégradait la situation. Nettement, le lycan effrayé par le comportement brutale de sa congénère, l'amenait à se recroqueviller toujours plus. Chacun de ses mouvements inspirait la crainte et la peur. La peur de se voir assener un coup plus fatal. L'instinct de survie était enclenchée et les battements de son cœur perturbé pulsaient à une vitesse ahurissante. Le ténébreux déplaçait son corps gauchement en tentant de dissimuler sa faiblesse évidente. Trop clairement, les signaux qu'il renvoyait dégageait une méfiance exacerbée. Dos au mur, ça ne l'empêchait pas pour autant de continuer à montrer les crocs.
Anzu quant à elle, ne bougeait pas d'un millimètre, se contentant de faire pivoter son cou pour suivre sa trajectoire molle. Elle avait bien tenté de calmer son congénère en insufflant quelques brides de mots dans son esprit. Mais à son grand damne, l'effet inverse se produit : la bête blessée sursauta de surprise dans un premier temps avant de passer sur une posture beaucoup plus menaçante en jouant de ses crocs. Il ne se reconnaissait pas et ce devait être bien trop à encaisser pour lui.
Il avait rétorqué dans un langage qu'elle ne comprenait pas mais sa simple intonation suffisait à lui faire saisir qu'elle avait dépassé les bornes. Une plainte aiguë, une pointe de colère. La limite avait été franchi pour ce pauvre animal. Un râle plaintif rugit dans sa gorge. Et sans que ne puisse s'y attendre l'Alpha, dans une dernière tentative, il fondit sur elle dans un mouvement trompeur avant de prendre le large en s'expédiant à travers une fenêtre qui le surplombait. Chose à laquelle la jeune femme s'attendait pas. Dressant ses oreilles sur son crâne en guise d'alerte, elle se redressa sur ses pattes arrières.
Merde !
Rapidement, elle tourna la tête vers ses collègues et remarqua avec effroi que l'une d'elles avait disparu. L'autre se contentait de trembler sous la frayeur inspirée par ces deux êtres symboliques. Quelques cris fusèrent de l'intérieur, signe de la catastrophe qui s'annonçait.
Merde et merde.
Par réflexe, sa tenue d'humaine habilla son apparence pour plus de discrétion et l'Alpha poussa sur ses jambes pour détaler sur les toits. Son nez traçait l'odeur de l'omega et elle pouvait aisément le poursuivre par les cieux dans le but de le rattraper. Son visage prit une autre teinte, celle de la panique qui vrombissait dans ses oreilles. Si quelqu'un le voyait, les conséquences pouvaient s'avérer dramatique. Son esprit prit alors conscience de l'ampleur de son acte. Ce n'était qu'un animal effrayé et elle l'avait farouchement bousculée. Ses dents vinrent alors perforer sa lèvre inférieure signant sa culpabilité évidente.
Mais qu'est ce que t'as foutu bon sang ?
Puis soudainement, une autre effluve connue prit place dans cette scène chaotique. L'inquiétude pourpraient maintenant ses prunelles bleues, bien trop consciente du drame qui était sur le point de se produire. Instinctivement, elle augmenta la cadence pour anticiper la présence du louveteau avec pour objectif de l’interpeller. Elle s'engouffra ensuite dans l'immeuble en explosant une vitre d'un appartement vide pour s'élancer dans une course contre la catastrophe. Telle une ombre fantomatique, elle fit irruption dans un couloir opposé mais sa rétine s'écarquilla devant le spectacle. Sa collègue se tenait devant elle, armée de son arme anti-vampire et porta un tir contre la cible.
-YAMETE ! Hurla t-elle.
Pour la neutraliser, elle se précipita vers elle pour lui saisir le bras violemment et entra dans le champ de vision du lycan au même instant.
Puis tout se passa très vite. La hunter eut à peine le temps de tourner le regard derrière son épaule et de pousser sa camarade au sol que déjà, des crocs saillants vinrent déchirer sa chair. Un liquide poisseux et rouge se mit à éclabousser sa chevelure soyeuse pour s'étendre sur son dos. Une douleur lancinante irradia alors dans son bras, tant il mettait de la volonté dans sa morsure de fer. Un gémissement sourd s'échappa de sa bouche pour encaisser le choc. La régénération était une chose mais elle ne supprimait pas la souffrance physique. Une brume intense vint alors envelopper ses pensées.
Alors, c'est comme ça ?
Des images d'un lointain passé se mirent à danser dans sa tête. Troubles, mais terriblement nettes à la fois.
Qu'est ce que j'ai fait ?
Elle avait toujours agi comme ça. Dans la méfiance, la force et la brutalité. Parce que c'est comme ça, qu'elle avait été élevée. Dans les trappes de la violence, seul son poing décidait de qui avait raison. C'est ce qu'avait injecté son père dans chaque parcelle de son corps frêle, la brutalité pure. Les jeux étaient devenus des combats de souffrance, à partir du moment où elle s'était opposée à lui. Et là où la communication fut un échec cuisant, la rage parlait à la place. Où s'ensuivait des débats avec les griffes et les crocs, à qui tombera le premier sous les attaques. De plus, la force des choses l'avait amené à grandir son âme plus vite que son squelette, l'isolant toujours un peu plus dans sa solitude. L'emmurant toujours des barricades affolantes, là où personne ne pourrait l'atteindre. Elle n'avait jamais appris, au bout du compte, à communiquer simplement qu'en démontant son adversaire pour lui faire entendre son point de vue.
Enfonce ton poing plus fort et c'est toi qui aura raison.
Elle qui voulait à tout prix le distancer, elle qui le méprisait, voilà qu'elle se superposait à son paternel. Voilà que sa personnalité transcendait la sienne dans son attitude barbare. Mais c'était le seul moyen, de déloger un loup de sa tanière. Frappe et il sortira.
Alors certes, sa combine avait fonctionné, mais à quel prix ? Quelles conséquences ? Anzu oubliait trop largement que tout le monde n'était pas aussi dur, pas aussi apte à recevoir un jugement aussi sévère. Pas aussi apte à encaisser les coups comme savait si bien le faire. C'est ce qu'elle avait négligé : l'autre. Un relent de dégoût s'insinua dans sa gorge, amer et mauvais. Elle constatait le malheur de la portée de ses actions. Cette scène terrible en reportait toutes les conséquences. Ce n'était qu'un loup perdu dans sa condition, inconscient, rejeté de lui-même, dans l'incompréhension et l'inconnu complet. Il cherchait désespérément à survivre et elle n'avait même pas songé à seulement... Le retenir. Lui parler.
Ses prunelles tombèrent sur le sol, bien trop consciente du désastre. Sa collègue quant à elle, les observait tétanisée. Même elle, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Certes, elles étaient toutes les trois des jeunes recrues, mais merde... C'était elle, l'Alpha. Il était de son ressort de diriger un groupe, de sa responsabilité. Et là aussi, elle avait failli, en les mettant en danger. Un petit rire nerveux mais sans aucune moquerie secoua ses épaules endolories.
Franchement.. T'as vraiment pas assuré, Anzu.
A l'évidence, la lycane aurait très bien pu abattre son châtiment en lui écrasant les côtes. Pourtant, au lieu de ça, elle ne bougeait pas. Ses muscles n'étaient même pas crispés. Elle se contentait de se tenir debout en ignorant les dents qui lui accrochaient sa peau halée. Quelques secondes de silence suffocantes planaient avec une éternité sans nom dans cette posture inconfortable. Puis elle décida enfin de lever la tête pour lui parler.
-Gomen...* souffla t-elle dans un souffle léger. J'ai eu tort.
On pouvait presque dire qu'ils étaient quittes. Mais en soi, cette attaque foudroyante était bien méritée. C'était d'ailleurs pour cette évidence qu'elle se laissait mutiler par l'omega. Doucement, de l'autre main, elle se mit alors à caresser gentiment les poils soyeux de son crâne.
-Tu ne veux faire de mal à personne. Tu as peur.
Sa voix était étrangement tremblante et hésitante. En réalité, la culpabilité cuisait son cœur. Toutefois, elle comprendrait que cet homme tente de la casser un peu plus, ou même de s'enfuir à nouveau. Cette fois, elle ne le retiendrait pas. C'était de sa faute, après tout, elle en avait assez fait.
Mais son visage n'était plus celui menaçant ou effrayant de toute à l'heure. Une mine désolée et confuse prenait place sur son teint. Un alpha, selon ses convictions, devait d'abord protéger les siens. Et elle, devait apprendre à museler son caractère farouche. Riku Kobayashi, le lui avait bien fait comprendre. Son agressivité devait être maîtrisée, ou alors, personne ne la comprendrait et pouvait lui coûter bien cher. Et il avait raison.
-Daijobu... murmura t-elle d'une voix rassurante sans battre des cils. Wakatta. Je ne te ferais plus de mal. Ochitsuite...*
Désormais, peut-être qu'ils seraient plus supposés à s'entendre, au moins un court instant pour apaiser les tensions.
Calme toi *
Anzu quant à elle, ne bougeait pas d'un millimètre, se contentant de faire pivoter son cou pour suivre sa trajectoire molle. Elle avait bien tenté de calmer son congénère en insufflant quelques brides de mots dans son esprit. Mais à son grand damne, l'effet inverse se produit : la bête blessée sursauta de surprise dans un premier temps avant de passer sur une posture beaucoup plus menaçante en jouant de ses crocs. Il ne se reconnaissait pas et ce devait être bien trop à encaisser pour lui.
Il avait rétorqué dans un langage qu'elle ne comprenait pas mais sa simple intonation suffisait à lui faire saisir qu'elle avait dépassé les bornes. Une plainte aiguë, une pointe de colère. La limite avait été franchi pour ce pauvre animal. Un râle plaintif rugit dans sa gorge. Et sans que ne puisse s'y attendre l'Alpha, dans une dernière tentative, il fondit sur elle dans un mouvement trompeur avant de prendre le large en s'expédiant à travers une fenêtre qui le surplombait. Chose à laquelle la jeune femme s'attendait pas. Dressant ses oreilles sur son crâne en guise d'alerte, elle se redressa sur ses pattes arrières.
Merde !
Rapidement, elle tourna la tête vers ses collègues et remarqua avec effroi que l'une d'elles avait disparu. L'autre se contentait de trembler sous la frayeur inspirée par ces deux êtres symboliques. Quelques cris fusèrent de l'intérieur, signe de la catastrophe qui s'annonçait.
Merde et merde.
Par réflexe, sa tenue d'humaine habilla son apparence pour plus de discrétion et l'Alpha poussa sur ses jambes pour détaler sur les toits. Son nez traçait l'odeur de l'omega et elle pouvait aisément le poursuivre par les cieux dans le but de le rattraper. Son visage prit une autre teinte, celle de la panique qui vrombissait dans ses oreilles. Si quelqu'un le voyait, les conséquences pouvaient s'avérer dramatique. Son esprit prit alors conscience de l'ampleur de son acte. Ce n'était qu'un animal effrayé et elle l'avait farouchement bousculée. Ses dents vinrent alors perforer sa lèvre inférieure signant sa culpabilité évidente.
Mais qu'est ce que t'as foutu bon sang ?
Puis soudainement, une autre effluve connue prit place dans cette scène chaotique. L'inquiétude pourpraient maintenant ses prunelles bleues, bien trop consciente du drame qui était sur le point de se produire. Instinctivement, elle augmenta la cadence pour anticiper la présence du louveteau avec pour objectif de l’interpeller. Elle s'engouffra ensuite dans l'immeuble en explosant une vitre d'un appartement vide pour s'élancer dans une course contre la catastrophe. Telle une ombre fantomatique, elle fit irruption dans un couloir opposé mais sa rétine s'écarquilla devant le spectacle. Sa collègue se tenait devant elle, armée de son arme anti-vampire et porta un tir contre la cible.
-YAMETE ! Hurla t-elle.
Pour la neutraliser, elle se précipita vers elle pour lui saisir le bras violemment et entra dans le champ de vision du lycan au même instant.
Puis tout se passa très vite. La hunter eut à peine le temps de tourner le regard derrière son épaule et de pousser sa camarade au sol que déjà, des crocs saillants vinrent déchirer sa chair. Un liquide poisseux et rouge se mit à éclabousser sa chevelure soyeuse pour s'étendre sur son dos. Une douleur lancinante irradia alors dans son bras, tant il mettait de la volonté dans sa morsure de fer. Un gémissement sourd s'échappa de sa bouche pour encaisser le choc. La régénération était une chose mais elle ne supprimait pas la souffrance physique. Une brume intense vint alors envelopper ses pensées.
Alors, c'est comme ça ?
Des images d'un lointain passé se mirent à danser dans sa tête. Troubles, mais terriblement nettes à la fois.
Qu'est ce que j'ai fait ?
Elle avait toujours agi comme ça. Dans la méfiance, la force et la brutalité. Parce que c'est comme ça, qu'elle avait été élevée. Dans les trappes de la violence, seul son poing décidait de qui avait raison. C'est ce qu'avait injecté son père dans chaque parcelle de son corps frêle, la brutalité pure. Les jeux étaient devenus des combats de souffrance, à partir du moment où elle s'était opposée à lui. Et là où la communication fut un échec cuisant, la rage parlait à la place. Où s'ensuivait des débats avec les griffes et les crocs, à qui tombera le premier sous les attaques. De plus, la force des choses l'avait amené à grandir son âme plus vite que son squelette, l'isolant toujours un peu plus dans sa solitude. L'emmurant toujours des barricades affolantes, là où personne ne pourrait l'atteindre. Elle n'avait jamais appris, au bout du compte, à communiquer simplement qu'en démontant son adversaire pour lui faire entendre son point de vue.
Enfonce ton poing plus fort et c'est toi qui aura raison.
Elle qui voulait à tout prix le distancer, elle qui le méprisait, voilà qu'elle se superposait à son paternel. Voilà que sa personnalité transcendait la sienne dans son attitude barbare. Mais c'était le seul moyen, de déloger un loup de sa tanière. Frappe et il sortira.
Alors certes, sa combine avait fonctionné, mais à quel prix ? Quelles conséquences ? Anzu oubliait trop largement que tout le monde n'était pas aussi dur, pas aussi apte à recevoir un jugement aussi sévère. Pas aussi apte à encaisser les coups comme savait si bien le faire. C'est ce qu'elle avait négligé : l'autre. Un relent de dégoût s'insinua dans sa gorge, amer et mauvais. Elle constatait le malheur de la portée de ses actions. Cette scène terrible en reportait toutes les conséquences. Ce n'était qu'un loup perdu dans sa condition, inconscient, rejeté de lui-même, dans l'incompréhension et l'inconnu complet. Il cherchait désespérément à survivre et elle n'avait même pas songé à seulement... Le retenir. Lui parler.
Ses prunelles tombèrent sur le sol, bien trop consciente du désastre. Sa collègue quant à elle, les observait tétanisée. Même elle, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Certes, elles étaient toutes les trois des jeunes recrues, mais merde... C'était elle, l'Alpha. Il était de son ressort de diriger un groupe, de sa responsabilité. Et là aussi, elle avait failli, en les mettant en danger. Un petit rire nerveux mais sans aucune moquerie secoua ses épaules endolories.
Franchement.. T'as vraiment pas assuré, Anzu.
A l'évidence, la lycane aurait très bien pu abattre son châtiment en lui écrasant les côtes. Pourtant, au lieu de ça, elle ne bougeait pas. Ses muscles n'étaient même pas crispés. Elle se contentait de se tenir debout en ignorant les dents qui lui accrochaient sa peau halée. Quelques secondes de silence suffocantes planaient avec une éternité sans nom dans cette posture inconfortable. Puis elle décida enfin de lever la tête pour lui parler.
-Gomen...* souffla t-elle dans un souffle léger. J'ai eu tort.
On pouvait presque dire qu'ils étaient quittes. Mais en soi, cette attaque foudroyante était bien méritée. C'était d'ailleurs pour cette évidence qu'elle se laissait mutiler par l'omega. Doucement, de l'autre main, elle se mit alors à caresser gentiment les poils soyeux de son crâne.
-Tu ne veux faire de mal à personne. Tu as peur.
Sa voix était étrangement tremblante et hésitante. En réalité, la culpabilité cuisait son cœur. Toutefois, elle comprendrait que cet homme tente de la casser un peu plus, ou même de s'enfuir à nouveau. Cette fois, elle ne le retiendrait pas. C'était de sa faute, après tout, elle en avait assez fait.
Mais son visage n'était plus celui menaçant ou effrayant de toute à l'heure. Une mine désolée et confuse prenait place sur son teint. Un alpha, selon ses convictions, devait d'abord protéger les siens. Et elle, devait apprendre à museler son caractère farouche. Riku Kobayashi, le lui avait bien fait comprendre. Son agressivité devait être maîtrisée, ou alors, personne ne la comprendrait et pouvait lui coûter bien cher. Et il avait raison.
-Daijobu... murmura t-elle d'une voix rassurante sans battre des cils. Wakatta. Je ne te ferais plus de mal. Ochitsuite...*
Désormais, peut-être qu'ils seraient plus supposés à s'entendre, au moins un court instant pour apaiser les tensions.
Calme toi *
Invité
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Lun 9 Sep 2019 - 23:52
Le goût du sang inonde la gueule de l’Omega avant qu’il n’ai pu réalisé sur qui se refermait ses crocs. Peu importe. C’est trop tard pour renoncer. Emporter par son mouvement il projette sa prise contre le mur la coinçant contre son corps nerveux avec un grognement menaçant. Alors seulement les yeux du fauve rencontre le regard bleu électrique de la jeune femme et l’odeur de celle-ci se fraye un chemin jusqu’à sa conscience au milieu des effluves d‘hémoglobine qui excitent ses instincts prédateurs et de la douleur de son flanc blessé qui l’encouragent à broyer la chaire là où il ne l’a que déchirer. .
Les choses vont de mal en pire, sans aucun doute. Plus aucune échappatoire cette fois. La frustration referme ses griffes sur le ventre trop creux du jeune lycan prit au piège de sa propre bétise. Il fixe l’Alpha sans faillir, faisant vibrer la rage au fond de sa gorge dans une mesure désespérée, alors même que la situation lui semble sans issue. Elle peut l’abattre à tout moment. Il ne pourra rien faire et le moindre mouvement pourrait donc précipiter sa fin.
Les secondes s’égrainent donc, bien trop longues, sans qu’il puisse décider de ce qu’il doit faire. Et finalement c’est elle qui parle.
Les traits du jeune lycan se relâchent, se faisant plus inquiet et surprit que menaçant aux excuses qui se traduisent dans son esprit. Mais c’est le geste, inattendu et bien trop doux après tout ça qui le désarçonne et desserre sa mâchoire lentement, tandis que courre un frisson irrépressible le long de son échine. Ses prunelles parcours convulsivement le visage de la louve, à la recherche de tromperie ou de n’importe signe qui pourrait trahir quelques fausseté. Mais rien. C’était peut-être l’occasion qu’il attendait pour filer.
Alors lentement il la relâche et recule confusément, un peu égaré par se déchainement contradictoire d’émotions. C’est la que le goût cuivré sur sa langue réveille cette part de conscience humaine en lui.
Nadail connaît déjà le goût du sang encore chaud. Mais jusqu’alors il n’avait jamais attaqué autres choses que des animaux, et seulement pour se nourrir quand il n’avait rien d’autre. Pas sous cette forme, pas sous le coup d’une pulsion. Perdu, il quittent imprudemment les chasseuses des yeux pour regarder ses mains avec un couinement. Elles ne sont en rien maculé d’écarlate et pourtant c’est bien de l’horreur qu’il ressent, à contempler ses armes monstrueuses dont il est à présent doté.
Sans réfléchir il bas en retraite, cherchant sans doute cette fois plus à se fuir qu’à échapper à sa congénère ou aux hunters. Fuir la bête, ce qu’il est devenu… Et aussi simplement que ça, il chute quelques mettre plus loin, tenant déjà assez difficilement sur sa jambe malmenée. La souffrance le reprend un instant plus tard, aussi insupportable et cependant il n’a plus le courage gémir. Seul un sanglot étouffé lui échappe alors qu’il est étendu, presque humain, la tête dans les bras sur le carrelage propret du couloir. Il en ressort vaincu par l’épuisement, la peur et la douleur l’ayant privé de ses forces.
Il demeure ainsi immobile, qu’on pourrait croire qu’il a perdu finalement conscience. Lui-même aurai bien aimé que ce soit le cas mais sa nature ne semble même pas vouloir lui accorder ça. Pas même le plaisir de ne plus avoir à penser à ce qui vient des se passer, ou à la culpabilité et à l’écœurement qui sont les siens.
Ce sont ces sentiments qui au bout du compte l’obligent à pousser sur ses bras afin de se mettre à quatre pattes. Un effort visiblement douloureux à voir la lenteur du mouvement. Avec ça il est totalement nu, dévoilant ses muscles secs et tirés, et le visage toujours couvert de sang. Mais il n’y songe guère en se retournant vers les chasseuses, avec un regard inquiet et le visage blême. Non qu’il n’ignore la résistance des lycans à présent, mais le fait d’avoir blessé quelqu’un le préoccupe au-delà de toute autre considération.
Donc sans réfléchir, il se traîne, incapable de tenir sur sa jambe, vers sa congénère ; ce n’est pas comme si il pouvait allé bien loin à présent. Seulement, n’a-il pas fait un metre, focalisé sur son objectif, qu’il se retrouve le canon d’une arme pointé sur sa tête.
Nadail relève les yeux pour rencontrer le visage de l’humaine qu’il aurait sans aucun doute tuée si la lycane ne s’était pas interposée. Ce fait le percute de plein fouet et le fait déglutir. Très doucement, sans un geste brusque, voyant que la jeune hunter en tremble encore, il lève les mains, se constituant finalement prisonnier. Dire qu’il est désolé lui aussi, serait certainement risible à ce stade.
- … Pas vouloir ça. Pas bouger maintenant.
Il baisse le regarde et la tête avec un soupire qui a tout de la reddition, mais qui laisse entrevoir aussi que dans ça tête ça constitue une fin en soi. Car à tord ou à raison, il s’imagine qu’un lycan qui attaque comme il vient de le faire pourra difficilement se justifier auprès des autorités. Lui-même considère sérieusement le danger qu’il représente. Même si comme l’a dit sa congénère, il ne voulait faire de mal à personne, c’est bien ce qui au final est arrivé.
Que va-t-on faire de moi maintenant? Tout ça pour en arrivé là…
Du regard il s’enquière de l’état de la blessée, sans avoir besoin de prononcé un mot tant son visage exprime aisément les émotions et les inquiétudes qui le traversent. Elle aurait pu le tuer facilement. Et elle ne l’a pas fait. Il ne comprends toujours pas vraiment ses actes mais avec le recule il ne peut lui reconnaître ça.
Invité
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Mar 10 Sep 2019 - 22:58
L'étonnement mêlée à la méfiance se mit à naître dans la rétine de l'infortuné. Il ne devait certainement pas s'attendre à ce retournement de situation soudain et pensait clairement à une bienveillance déguisée suite à ce changement de comportement assez déstabilisant de la part de son hôte. Le sang poursuivait sa route sur les flancs nus de la louve, mais ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Bientôt, sa peau se restructura parfaitement pour ne laisser aucune marque apparente malgré la morsure acérée qu'il venait de lui infliger.
Son emprise se relâcha doucement alors qu'il entreprit de prendre ses distances d'un pas lourd et déséquilibré. Elle n'avait pas de mots pour décrire cette scène, tant l'effroi envenimait son regard. Sa langue ensanglantée pendait en dehors de sa mâchoire, réalisant soudainement ce que sa furie l'avait amené à faire quand il observa ses deux pattes avant dans une plainte prononcée. Anzu ne pouvait que s'en montrer navrée, ô grand jamais elle n'avait souhaité cet enchaînement de conséquences diaboliques pour le nouveau né lycan. Pour un premier contact avec son métabolisme décharné et endolori, le résultat restait catastrophique.
Elle sentait la confusion dévorer chacun de ses mouvements maladroits, traînant sa carcasse alarmée par sa propre condition incontrôlable. Il titubait de façon improvisée, comme pour tenter d'échapper à son triste sort. Les yeux de la demoiselle se plissèrent de compassion alors qu'elle le laissait s'éloigner plus loin, à la recherche de la paix intérieure. Rapidement, son poil se mit à disparaître pour laisser apparaître un visage humanoïde. Sa transformation se décomposait lentement, se protégeant l'esprit de ses deux bras maigres dans une vaine tentative que de vouloir se reprendre face à la terreur qui l'habitait. Quelques gouttes salées glissèrent sur sa joue, vaincu et impuissant face à sa malédiction. Mais le sang lui, restait accroché à la commissure de ses lèvres comme un sinistre rappel à la réalité.
Il restait là, emmuré dans un silence glacial égayé partiellement par les cris des voisins aux alentours. Elle sentait battre son cœur à tout rompre, à la limite de la fracture fatidique entre la bête et sa conscience brisée en milles morceaux. Anzu porta la main à son cou, sa blessure avait déjà disparu. La capacité de guérison des lycans restait ahurissante et elle remerciait sa bonne composition de pouvoir en bénéficier pour faire taire la douleur rapidement. Mais ce n'était pas le cas de son homologue, occupé à se redresser difficilement sur ces quatre membres dans un état pitoyable. Elle ne comprenait pas pourquoi son corps peinait à se rétablir, ce qui lui fit froncer ses sourcils d'un air songeur. Peut-être était-dû à une carence alimentaire ou bien ce défaut constaté à sa jambe ?
Son corps était tristement rachitique, dévoilant ses côtes fines sous sa peau maigre. Blanc comme un linge, son visage creusé par les émotions se tendait dans une sinistre expression accentuée par la fatigue. Pas seulement la fébrilité de son organisme, mais bien au delà de ça, une collision morale qui ne manquait pas de l'achever. Il s'essaya dans une approche remplie de souffrance, trimballant son état cadavérique vers les deux hunters. Son allure ne lui permettait pas de leur échapper et il se soustrayait à cette impossibilité affligeante que de pouvoir fuir.
Mais dans un réflexe de peur, la collègue pointa son calibre tremblant sur le front de la bête qui venait de l'attaquer. Son souffle respirait la crainte, achevant de comprendre qu'elle aurait très bien pu y rester si l'alpha ne s'était pas interposée à cet instant précis. Son regard terrifié, le foudroyait de tout son venin, prête à décharger sa sentence. Dans une posture d'indulgence, il appela son innocence en levant les mains pour révéler sa désolation.
D'un geste lent, Anzu agrippa la main de la jeune femme terrorisée et s'empara de son arme délicatement.
-Ca suffit, Suzu-san. Tu peux rentrer chez toi. Je me chargerais de faire un rapport détaillé de la situation. Et puis, nous allons devoir sérieusement envisager une formation adéquat pour ce genre d'inconvénient. On ne peut pas se permettre d'agir tête baissée dans ces circonstances. Pars maintenant.
Blême, elle obtempéra en rasant les murs du couloir pour ne pas avoir à l'approcher trop près. Ce qui était assez ironique, c'est qu'elle craignait fortement cet homme alors que la lycane se révélait certainement la plus dangereuse des trois personnes ici présentes. Tandis que l'autre filait, Anzu se présentait dans son vêtement d'Eve devant cet homme, le jaugeant de ses yeux d'un bleu incandescent qui brillait dans la nuit noire. Elle se mit ensuite à sa hauteur en pliant les jambes pour se positionner accroupie, afin d'accrocher son regard sans lui laisser le loisir de le quitter. Elle pointa alors son doigt vers elle, pour enfin lui décliner son identité.
-Anzu. Je m'appelle Anzu Taena.
Etant donné qu'il ne comprenait pas bien la langue, elle se devait d'aller au plus simple possible en terme de vocabulaire, même si ce n'était pas si évident que ça finalement.
-Nous allons nous occuper de toi. Tu n'auras plus à avoir peur.
Évidemment, elle songeait déjà à le ramener chez elle dans un premier temps qu'il puisse se requinquer. Ensuite, elle verrait avec Ôkamio s'il serait plutôt possible de l'accueillir au restaurant pour plus de cohésion de groupe, voir le faire travailler. Il y serait plus à son aise et cela lui permettrait d'être un peu plus indépendant. Son père était souvent amené à débarquer à son appartement et si elle pouvait lui faire peur, son paternel lui, lui ferait faire une crise cardiaque.
En soi, c'était une très bonne idée. Il ne restait plus qu'à solutionner cette possibilité avec son congénère, en espérant qu'il ne l'effraie pas avec ses grands airs. Mais pour ça, elle pouvait compter sur l'omega pour le remettre dans le rail.
-Tu auras à manger, un toit et un travail.
Elle ne lui demandait pas de lui faire confiance totalement avec cet épisode. Simplement de lui laisser une chance de se rattraper en lui laissant l'opportunité d'évoluer dans le bon sens en s'acclimatant de sa peau neuve.
Son emprise se relâcha doucement alors qu'il entreprit de prendre ses distances d'un pas lourd et déséquilibré. Elle n'avait pas de mots pour décrire cette scène, tant l'effroi envenimait son regard. Sa langue ensanglantée pendait en dehors de sa mâchoire, réalisant soudainement ce que sa furie l'avait amené à faire quand il observa ses deux pattes avant dans une plainte prononcée. Anzu ne pouvait que s'en montrer navrée, ô grand jamais elle n'avait souhaité cet enchaînement de conséquences diaboliques pour le nouveau né lycan. Pour un premier contact avec son métabolisme décharné et endolori, le résultat restait catastrophique.
Elle sentait la confusion dévorer chacun de ses mouvements maladroits, traînant sa carcasse alarmée par sa propre condition incontrôlable. Il titubait de façon improvisée, comme pour tenter d'échapper à son triste sort. Les yeux de la demoiselle se plissèrent de compassion alors qu'elle le laissait s'éloigner plus loin, à la recherche de la paix intérieure. Rapidement, son poil se mit à disparaître pour laisser apparaître un visage humanoïde. Sa transformation se décomposait lentement, se protégeant l'esprit de ses deux bras maigres dans une vaine tentative que de vouloir se reprendre face à la terreur qui l'habitait. Quelques gouttes salées glissèrent sur sa joue, vaincu et impuissant face à sa malédiction. Mais le sang lui, restait accroché à la commissure de ses lèvres comme un sinistre rappel à la réalité.
Il restait là, emmuré dans un silence glacial égayé partiellement par les cris des voisins aux alentours. Elle sentait battre son cœur à tout rompre, à la limite de la fracture fatidique entre la bête et sa conscience brisée en milles morceaux. Anzu porta la main à son cou, sa blessure avait déjà disparu. La capacité de guérison des lycans restait ahurissante et elle remerciait sa bonne composition de pouvoir en bénéficier pour faire taire la douleur rapidement. Mais ce n'était pas le cas de son homologue, occupé à se redresser difficilement sur ces quatre membres dans un état pitoyable. Elle ne comprenait pas pourquoi son corps peinait à se rétablir, ce qui lui fit froncer ses sourcils d'un air songeur. Peut-être était-dû à une carence alimentaire ou bien ce défaut constaté à sa jambe ?
Son corps était tristement rachitique, dévoilant ses côtes fines sous sa peau maigre. Blanc comme un linge, son visage creusé par les émotions se tendait dans une sinistre expression accentuée par la fatigue. Pas seulement la fébrilité de son organisme, mais bien au delà de ça, une collision morale qui ne manquait pas de l'achever. Il s'essaya dans une approche remplie de souffrance, trimballant son état cadavérique vers les deux hunters. Son allure ne lui permettait pas de leur échapper et il se soustrayait à cette impossibilité affligeante que de pouvoir fuir.
Mais dans un réflexe de peur, la collègue pointa son calibre tremblant sur le front de la bête qui venait de l'attaquer. Son souffle respirait la crainte, achevant de comprendre qu'elle aurait très bien pu y rester si l'alpha ne s'était pas interposée à cet instant précis. Son regard terrifié, le foudroyait de tout son venin, prête à décharger sa sentence. Dans une posture d'indulgence, il appela son innocence en levant les mains pour révéler sa désolation.
D'un geste lent, Anzu agrippa la main de la jeune femme terrorisée et s'empara de son arme délicatement.
-Ca suffit, Suzu-san. Tu peux rentrer chez toi. Je me chargerais de faire un rapport détaillé de la situation. Et puis, nous allons devoir sérieusement envisager une formation adéquat pour ce genre d'inconvénient. On ne peut pas se permettre d'agir tête baissée dans ces circonstances. Pars maintenant.
Blême, elle obtempéra en rasant les murs du couloir pour ne pas avoir à l'approcher trop près. Ce qui était assez ironique, c'est qu'elle craignait fortement cet homme alors que la lycane se révélait certainement la plus dangereuse des trois personnes ici présentes. Tandis que l'autre filait, Anzu se présentait dans son vêtement d'Eve devant cet homme, le jaugeant de ses yeux d'un bleu incandescent qui brillait dans la nuit noire. Elle se mit ensuite à sa hauteur en pliant les jambes pour se positionner accroupie, afin d'accrocher son regard sans lui laisser le loisir de le quitter. Elle pointa alors son doigt vers elle, pour enfin lui décliner son identité.
-Anzu. Je m'appelle Anzu Taena.
Etant donné qu'il ne comprenait pas bien la langue, elle se devait d'aller au plus simple possible en terme de vocabulaire, même si ce n'était pas si évident que ça finalement.
-Nous allons nous occuper de toi. Tu n'auras plus à avoir peur.
Évidemment, elle songeait déjà à le ramener chez elle dans un premier temps qu'il puisse se requinquer. Ensuite, elle verrait avec Ôkamio s'il serait plutôt possible de l'accueillir au restaurant pour plus de cohésion de groupe, voir le faire travailler. Il y serait plus à son aise et cela lui permettrait d'être un peu plus indépendant. Son père était souvent amené à débarquer à son appartement et si elle pouvait lui faire peur, son paternel lui, lui ferait faire une crise cardiaque.
En soi, c'était une très bonne idée. Il ne restait plus qu'à solutionner cette possibilité avec son congénère, en espérant qu'il ne l'effraie pas avec ses grands airs. Mais pour ça, elle pouvait compter sur l'omega pour le remettre dans le rail.
-Tu auras à manger, un toit et un travail.
Elle ne lui demandait pas de lui faire confiance totalement avec cet épisode. Simplement de lui laisser une chance de se rattraper en lui laissant l'opportunité d'évoluer dans le bon sens en s'acclimatant de sa peau neuve.
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