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Ven 2 Oct 2020 - 22:12
Bon, c'était dimanche. Qui disait dimanche, disait petit tour au bar. Ca m'avait fait bizarre de revoir Elessar la veille. Fallait dire que ça faisait des années qu'on s'étaient pas vus. Ca m'avait aussi fait bizarre d'apprendre qu'il était le cousin de Farah. Le monde était vraiment petit. Mais j'étais plutôt content de savoir qu'il se portait bien. A force, je m'étais habitué à rompre contact avec mes connaissances passées, sauf quelques unes. Mais mes relations restaient très superficielles ou strictement professionnelles. C'était un choix de ma part. En tant que baroudeur, je préférais rester sur des liens amicaux de surface afin de me préserver. Je n'aimais pas les au revoir. J'avais même la fâcheuse tendance à disparaître du jour au lendemain sans prévenir personne. Je me demandais donc quand est-ce que je viendrais à partir d'ici. Ce n'était pas encore en projet vue les circonstances, je ne me voyais pas abandonner mes responsabilités de suite mais je n'étais pas à l'abri d'un coup de tête. Le chant du monde m'appelait inlassablement et le goût de l'aventure me manquait. Je n'avais pas de quoi m'ennuyer pour l'instant mais rester trop longtemps au même endroit, ce n'était pas mon genre. Elessa faisait parti de ces personnes dont le lien s'était affaibli avec le temps. Toutefois, je n'oubliais jamais personne. Une petite partie d'eux restait dans ma mémoire en guise de souvenirs d'une longue suite d'aventures qui rythmaient mon quotidien de l'époque.
Je me dirigeais sur le chemin de la bière en craquant une énième cigarette. Après, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas senti l'effet d'appartenir à un groupe. Des gens me faisaient confiance. Des gens comptaient sur moi. Des gens attendaient des choses de moi. C'était bien quelque chose qui m'était inconnu. Enfin, je menais peut-être des expéditions avec une troupe dont je sélectionnais les membres et dont je devais assurer la sécurité mais là, c'était d'une autre dimension. Mes actions avaient un impact sur toute une communauté. J'avais encore du mal à me faire à l'idée que je me devais d'être responsable dans un groupe, pour un type qui jouait en solitaire depuis un moment. Parfois j'en arrivais presque à douter de ma légitimité. Alors ouais, j'avais terrassé ce rapace pour prendre ma place au conseil pour laver l'honneur de ma famille et parce qu'Oxana m'avait incité à me reprendre en main. En France, j'étais devenu un vrai déchet de l'humanité. J'avais donc décidé de venir là, au Japon, pour redorer le blason. Mais est-ce que j'en étais vraiment capable ? Est-ce que j'en étais digne ? Ces questions me frappaient les parois du crâne dans mes moments de doute. John semblait avoir de l'estime pour moi. Mes autres collègues également. Alors pourquoi est-ce que je me prenais la tête ?
-Mon vieux, t'as vraiment besoin de picoler.
Je poussais un énorme soupir, écrasa ma clope sur le mur et je franchis les portes du bar. Y'avait pas grand monde mais ça suffisait amplement. Je me postais donc sur une chaise au comptoir et commanda une bière bien fraîche. Le serveur s'exécuta pour chercher ma commande. Je pris donc le temps d'observer un peu la foule autour. Un groupe de mecs était attablé autour d'une table et semblait être déjà bien éméchés, plus que de raison en tout cas. Ces jap' toujours en train de picoler jusqu'à en perdre leur âme. Un couple qui se faisait les yeux doux était là aussi, manquant de m'arracher une grimace. Ca aussi, j'en avais perdu le goût et l'envie. L'amour hein. Sacré poison. Et puis il y avait cette femme, le teint bronzé, la tignasse brune, qui louchait sur son verre. Elle avait l'air de mauvais poil. La salarié revint vers moi et me donna ma boisson que j'engloutis de la moitié en trois gorgés. C'était rafraîchissant. L'ambiance était calme et c'était tout ce qu'il me fallait.
Enfin, c'était sans parler de ce type titubant qui s'avachissait sur le comptoir pour reprendre une pinte. Je l'observais seulement du coin de l'oeil, pensant que ce gars là aurait mieux fait de rentrer chez lui. Mais le bougre n'avait pas l'air de cet avis. Mieux encore, il se tourna vers la brunette et commença à geindre lourdement tout près de son visage. C'était bien le genre d'attitude qui hérissait le poil. D'ailleurs, ça me rappelait étrangement l'épisode avec Farah. Quel pauvre mec. Je tournais donc mon buste au trois quart dans l'optique de lui demander de laisser la demoiselle tranquille mais contre toute attente, un verre vint se fracasser contre le crâne du bonhomme. Mon œil s'écarquilla, surpris par cette démonstration de force. Elle rigolait pas la dame. Les autres, alertés par les cris de leur copain, se levèrent pour s'amasser autour de la fille. Oh putain, ça allait chauffer.
-Oy oy, doucement les gars !
Mais apparemment, elle n'eut pas vraiment besoin de moi que déjà, elle colla son poing dans le bide de l'un pour assener un autre coup dans la figure de l'autre. Et vue leur état, je devinais qu'elle avait une sacrée force. Ca pissait littéralement le sang. La bande à Basile finit par quitter le bar sans demander leur reste tandis qu'elle arquait ses sourcils vers moi, quasiment dans la défiance.
-Vous êtes vraiment flippante. Me regardez pas comme ça.
Je me rasseyais sur mon siège en buvant une autre gorgée tout en levant mon verre dans sa direction dans un sourire en coin.
-Mais c'était bien joué. A vrai dire, j'aurais pas fait mieux. Vous êtes pas du genre à vous laisser faire vous dites donc.
Certainement pas le profil d'une demoiselle en détresse, à tel point que je préférais encore me tenir éloigné.
Je me dirigeais sur le chemin de la bière en craquant une énième cigarette. Après, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas senti l'effet d'appartenir à un groupe. Des gens me faisaient confiance. Des gens comptaient sur moi. Des gens attendaient des choses de moi. C'était bien quelque chose qui m'était inconnu. Enfin, je menais peut-être des expéditions avec une troupe dont je sélectionnais les membres et dont je devais assurer la sécurité mais là, c'était d'une autre dimension. Mes actions avaient un impact sur toute une communauté. J'avais encore du mal à me faire à l'idée que je me devais d'être responsable dans un groupe, pour un type qui jouait en solitaire depuis un moment. Parfois j'en arrivais presque à douter de ma légitimité. Alors ouais, j'avais terrassé ce rapace pour prendre ma place au conseil pour laver l'honneur de ma famille et parce qu'Oxana m'avait incité à me reprendre en main. En France, j'étais devenu un vrai déchet de l'humanité. J'avais donc décidé de venir là, au Japon, pour redorer le blason. Mais est-ce que j'en étais vraiment capable ? Est-ce que j'en étais digne ? Ces questions me frappaient les parois du crâne dans mes moments de doute. John semblait avoir de l'estime pour moi. Mes autres collègues également. Alors pourquoi est-ce que je me prenais la tête ?
-Mon vieux, t'as vraiment besoin de picoler.
Je poussais un énorme soupir, écrasa ma clope sur le mur et je franchis les portes du bar. Y'avait pas grand monde mais ça suffisait amplement. Je me postais donc sur une chaise au comptoir et commanda une bière bien fraîche. Le serveur s'exécuta pour chercher ma commande. Je pris donc le temps d'observer un peu la foule autour. Un groupe de mecs était attablé autour d'une table et semblait être déjà bien éméchés, plus que de raison en tout cas. Ces jap' toujours en train de picoler jusqu'à en perdre leur âme. Un couple qui se faisait les yeux doux était là aussi, manquant de m'arracher une grimace. Ca aussi, j'en avais perdu le goût et l'envie. L'amour hein. Sacré poison. Et puis il y avait cette femme, le teint bronzé, la tignasse brune, qui louchait sur son verre. Elle avait l'air de mauvais poil. La salarié revint vers moi et me donna ma boisson que j'engloutis de la moitié en trois gorgés. C'était rafraîchissant. L'ambiance était calme et c'était tout ce qu'il me fallait.
Enfin, c'était sans parler de ce type titubant qui s'avachissait sur le comptoir pour reprendre une pinte. Je l'observais seulement du coin de l'oeil, pensant que ce gars là aurait mieux fait de rentrer chez lui. Mais le bougre n'avait pas l'air de cet avis. Mieux encore, il se tourna vers la brunette et commença à geindre lourdement tout près de son visage. C'était bien le genre d'attitude qui hérissait le poil. D'ailleurs, ça me rappelait étrangement l'épisode avec Farah. Quel pauvre mec. Je tournais donc mon buste au trois quart dans l'optique de lui demander de laisser la demoiselle tranquille mais contre toute attente, un verre vint se fracasser contre le crâne du bonhomme. Mon œil s'écarquilla, surpris par cette démonstration de force. Elle rigolait pas la dame. Les autres, alertés par les cris de leur copain, se levèrent pour s'amasser autour de la fille. Oh putain, ça allait chauffer.
-Oy oy, doucement les gars !
Mais apparemment, elle n'eut pas vraiment besoin de moi que déjà, elle colla son poing dans le bide de l'un pour assener un autre coup dans la figure de l'autre. Et vue leur état, je devinais qu'elle avait une sacrée force. Ca pissait littéralement le sang. La bande à Basile finit par quitter le bar sans demander leur reste tandis qu'elle arquait ses sourcils vers moi, quasiment dans la défiance.
-Vous êtes vraiment flippante. Me regardez pas comme ça.
Je me rasseyais sur mon siège en buvant une autre gorgée tout en levant mon verre dans sa direction dans un sourire en coin.
-Mais c'était bien joué. A vrai dire, j'aurais pas fait mieux. Vous êtes pas du genre à vous laisser faire vous dites donc.
Certainement pas le profil d'une demoiselle en détresse, à tel point que je préférais encore me tenir éloigné.
Mia Luna Ogawa#104858#104858#104858#104858#104858#104858#104858
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Emploi/loisirs : Garde chasse
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Dim 11 Oct 2020 - 10:25
Aujourd'hui était un jour de congé pour Mia. ça ne l'aurait pas dérangée de travailler un dimanche, tant qu'elle pouvait prendre l'air dans la forêt. Mais la commune n'était pas prête à lui verser un supplément. Elle avait bien d'autres chats à fouetter et préférait verser son budget dans la gestion de la crise actuelle. La louve occuperait donc son début de journée dans son endroit favori : le bar de la cinquième. Fabricio était assez indépendant et il était sorti pour la journée. Après une bonne nuit de sommeil, il semblait s'être remis de leur discussion la veille. Mais elle ne doutait pas qu'ils auraient besoin, tôt ou tard, de revenir sur certains points. Notamment lorsque l'autre imbécile serait de retour. Penser à Vilhelm et sa décision insensée suffit à irriter ses nerfs et son humeur chavira.
L'espagnole passa la porte du bar l'expression peu avenante. Habituée des lieux, elle s'installa au comptoir, à sa place, et demanda aussitôt un bourbon au tenancier. Soucieuse de noyer son humeur massacrante dans l'alcool, elle ne prêta aucune attention au groupe déjà bien aviné. Aussitôt son verre servi, elle en avala le contenu presque cul sec. Son métabolisme de lycan avait bien besoin de ça pour profiter un minimum des effets de l'alcool. Elle redemanda rapidement un autre verre. Le serveur, habitué à sa descente légendaire, s'exécuta sans discuter.
Après une demi-heure à boire et cogiter sur les derniers événements et la merde dans laquelle Vilhelm s'était fourré, elle sentit comme un vent de changement. Son regard s'arracha à la contemplation du liquide ambré pour toiser d'un air sombre l'homme qui venait s'attabler à côté d'elle pour commander une autre pinte. Voilà qui expliquait l'odeur. Elle grimaça avant de se recentrer sur son whisky. C'était sans compter sur l'alcoolique qui décida de s'intéresser de plus près à sa voisine. Il approcha son visage et envahit l'espace vital de Mia de son haleine exécrable.
« Hey 'lut toi. Tu bois t'te seule ? C'triste. »
« Dégage. »
D'abord surpris par cette réponse sans équivoque, il lâcha un rire gras en jetant un coup d'oeil à ses compagnons, tandis que Mia finissait le fond de son verre en fermant les yeux. Elle prit sur elle pour rester calme et éviter de lui refaire le portrait. Il finirait bien par se lasser.
« Aller sois pas timide, t'vas voir mes potes et moi on est sympas… »
Les bonnes résolutions de Mia moururent dans l'oeuf. Non. Elle n'était pas d'humeur à faire des efforts pour un imbécile ivre. Son regard se redressa vivement en face d'elle. D'un geste brusque, sans crier gare, elle écrasa son verre vide sur le front du buveur. Le cri de douleur et de surprise de ce dernier couvrit en partie le son produit par les éclats de verre brisé. Le serveur jeta un regard médusé au récipient en morceau.
« J'ai dit : dégage.» répéta-t-elle sans même lui accorder un regard.
Alertés par les hurlements de leur camarade, qui se tenait le front ensanglanté d'une main, ses trois amis se levèrent et se regroupèrent autour de l'espagnole. Elle ne daigna pas leur accorder son attention. Cependant ses sens étaient en alerte, habitués aux affrontements. Le serveur déglutit et s'écarta, connaissant très bien la réputation de sa cliente. Il eut bien fait, car la situation dégénéra lorsque l'un des avinés, l'air agressif, posa une poigne ferme sur l'épaule de Mia pour la forcer à se retourner. La réaction de la louve fut immédiate. Dans l'élan du mouvement, son poing opposé s'enfonça dans le ventre de son agresseur. Ce dernier, le souffle coupé, recula de plusieurs mètres, plié en deux. Voyant un de ses camarades se rapprocher, elle prit les devant et sauta au sol pour le frapper au visage de l'autre poing. Elle sourit sadiquement en sentant le cartilage et l'os se fissurer sous ses phalanges. La tête du bagarreur partit en arrière et il se prit le nez brisé à deux mains pour juguler l'hémorragie en hurlant.
« J'vous avais prévenus.»
En fait, pas verbalement. Mais tous les signaux de son corps tendu et de son expression orageuse auraient dû leur sauter aux yeux. Le dernier homme valide, la rage au ventre, se rua sur elle, comptant sur sa masse corporelle plus importante pour faire étau. Les épaules de Mia pivotèrent simplement pour éviter le coup, puis elle attrapa son bras droit et lui imposa une torsion tout en dirigeant sa chute vers le sol. Le membre du poivrot émit un craquement sinistre, couvert par son hurlement. Indifférente à sa douleur, elle l'obligea à se relever pour le propulser vers la sortie avec un coup de pied au derrière.
« J'vous le redis autrement : foutez le camp. »
Un raclement attira son attention sur sa droite. Elle tourna vivement la tête pour repérer le premier belligérant qui venait de ramasser une chaise. Il s'était visiblement bien remis de son coup dans le ventre. Mia se craqua la nuque et les phalanges. Ah il voulait en découdre, hein. Très bien. Elle bloqua la chaise qu'il projetait sur son visage comme s'il eût s'agit d'un brin de paille. Puis elle la balança à son tour sur son agresseur, avec nettement plus de force. Ce dernier s'écroula quelques mètres plus loin en grognant. Et de trois. Ne restait plus que celui qui avait voulu lancer la conversation. Elle se tourna vers lui alors qu'il se remettait de son verre brisé. Mia tournait le dos au reste de la salle, aussi fut-il le seul à remarquer ses prunelles bestiales braquées sur lui dans un ultime avertissement. Terrifié, il abandonna le combat et prit les jambes à son coup, bientôt suivi par ses camarades. Mia suivit leur sortie les yeux de nouveau humains et les poings serrés. Son regard balaya ensuite la salle, enjoignant les autres clients, de son air sombre, à reprendre leur occupation.
Elle remarqua alors un occidental qui la fixait, les yeux écarquillés. Elle arqua un sourcil, l'air défiant. S'il en voulait aussi, elle avait encore de la réserve. Mais il ne semblait pas vouloir se battre. Un rictus déforma ses traits en entendant sa remarque. Puis elle se rassit à son tour.
« Vous dites ça parc'que j'suis une femme ? » demanda-t-elle d'un ton peu amène.
Elle le toisa de son regard tranchant comme l'acier. Et elle remarqua alors son unique oeil valide, de la même couleur que les siens. Avec sa chevelure noire en bataille et sa dégaine de baroudeur, il dégageait une certaine sauvagerie qui contrastait avec son attitude pacifique. Ce n'était pas pour lui déplaire. L'expression de Mia finit par s'éclairer.
« Faites pas cette tête. J'vais pas vous bouffer. »lança-t-elle en souriant, malicieuse.
Elle retint une pique sur la consistance de la chaire humaine. Ce n'était pas une bonne période pour attirer les soupçons sur sa nature bestiale.
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Ven 16 Oct 2020 - 13:49
Vous savez, quand vous êtes un changelin, il y a cette part en nous. Cette part bestiale que certains écoutaient plus que les autres. Ce n'était pas vraiment mon cas, en fait. D'ailleurs, il était même assez rare que je me laisse submerger par cet instinct qui logeait dans mes tripes, quelque part en sommeil la plupart du temps. Je ne disais pas que ces racines étaient propres aux changelins parce que même chez les humains, il y avait de ces souches primitives qui revenaient comme la survie par exemple ou la reproduction. Nous partions tous d'une base animale, originelle, établie dans nos gênes. Farah pourrait peut-être en parler mieux que moi. Toutefois chez les changelins, nous incarnions la bestialité propre à notre condition. En Amazonie, il m'était donné de constater que certains de mes congénères restés à l'état sauvage trop longtemps, perdait de cette notion d'humanité même s'il subsistait une once de conscience.
Il m'arrivait par moment de ressentir que je n'étais pas entièrement voué à mon humanité lorsque je sillonnais les cieux de mon envergure d'harpie féroce. Bien vite, j'épousais de nouveau cette sensation de liberté mais également cette porte enfoncée de prédation en jetant ma vision aiguisée sur le sol, en recherches de proies à gober. Il en allait de même sous métamorphose du jaguar, dans une course effrénée ou même au coin d'une ombre offerte par les feuillages au moment de la sieste. Mais je n'avais jamais cédé véritablement à ces pulsions, me contentant d'en exploiter une partie. Je me conditionnais très bien au civisme et ma sensibilité humaine était assez profonde pour prendre racine au point de me contrôler totalement. J'oubliais même par moment que dans mes entrailles régnait une extension sauvage qui m'appartenait et qui restait endormi parce que je n'éprouvais pas cette envie oppressante de l'extérioriser.
Mais cette scène, malgré moi, eut tôt fait de réveiller mes sens alors même que j'étais seulement sagement assis à côté de cette bagarre pathétique. Ce n'était pas tant la violence qui me dérangeait. Non non. C'était plutôt ce que dégageait cette femme qui bouillonnait dans une force qui tendait à me mettre sur mes gardes. Il y avait de cette brutalité qui ne s'exprimait pas nécessairement dans des gestes mais plutôt dans ces deux billes noirs faisant office d'un regard colérique. Il y avait de cette impulsivité nerveuse dans son attitude qui envahissait la pièce alors même qu'elle aurait pu rester assise sans bouger le petit doigt, il me suffisait de ressentir cette crispation dans ma nuque pour la deviner. C'était d'autant plus probant lorsqu'elle lançait les coups dans un élan d'énervement mesuré mais bien palpable. Pourtant en apparence, rien ne clochait, si ce n'était sa façon de les dérouiller superbement. Non, c'était autre chose. Plus sourd. Comme une aura oppressante qui pesait sur mes épaules au point d'éveiller un sifflement de vigilance qui sortait tout droit de mon propre instinct. Il me demandait de me méfier.
Alors qu'elle posait ses rétines d'un acier chirurgical sur ma silhouette, je sentais sa volonté d'en découdre alors même que la lueur de mon seul œil valide restait égale à elle-même, tranquille. J'avais pas besoin de me battre avec un mammouth ce soir. Elle se contenta donc d'afficher un sourire moqueur et de s'établir au comptoir en s'asseyant. Toutefois son interpellation me fit hausser un sourcil, même si bon en vrai, les femmes étaient toujours flippantes un peu.
-Non je dis ça parce que vous êtes effrayante. Enfin après, les femmes aussi font peur ha ha ha !
Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus mais c'était le sentiment qui m'inspirait le plus même si je ne savais pas vraiment d'où il venait. Et si sa boutade l'amusait, je ne pus que grimacer face à sa moquerie.
-J'ai plus un goût de goudron que de poulet avec tout ce que je fume. Je vous assure, vous seriez déçue.
Je pris un peu plus de temps pour l'observer plus attentivement. Un style banal. Un visage banal. Des cheveux banals. Un teint qui suggérait une origine particulière mais qui tranchait dans le décor japonais. Une élocution des campagnes. Elle sentait le feu de bois, aussi. Les sapins, surtout. La boue sur ses chaussures aussi, m'indiquait qu'elle devait sillonner la forêt assez régulièrement. Il y avait son regard également qui dénotait de loin, vif et aiguisé. Mais y'avait pas que ça. Une présence qui était là, tranquille, mais imposante. Je m'en retournais ensuite à mon verre, demandant au barman de le remplir avant de lâcher spontanément :
-Vous avez l'air préoccupé.
Si elle était forte des bras et des jambes, je reconnaîtrais cette expression entre mille autres, celle qui traduit notre songe quand quelque chose ricochait dans notre esprit sans pouvoir s'en débarrasser. Je reportais donc mon attention sur elle en la jaugeant de cette prunelle intense.
-Faites pas cette tête, dis-je en lui rendant son rictus pendant qu'elle me fixait à son tour.
J'étais plutôt bon joueur.
Il m'arrivait par moment de ressentir que je n'étais pas entièrement voué à mon humanité lorsque je sillonnais les cieux de mon envergure d'harpie féroce. Bien vite, j'épousais de nouveau cette sensation de liberté mais également cette porte enfoncée de prédation en jetant ma vision aiguisée sur le sol, en recherches de proies à gober. Il en allait de même sous métamorphose du jaguar, dans une course effrénée ou même au coin d'une ombre offerte par les feuillages au moment de la sieste. Mais je n'avais jamais cédé véritablement à ces pulsions, me contentant d'en exploiter une partie. Je me conditionnais très bien au civisme et ma sensibilité humaine était assez profonde pour prendre racine au point de me contrôler totalement. J'oubliais même par moment que dans mes entrailles régnait une extension sauvage qui m'appartenait et qui restait endormi parce que je n'éprouvais pas cette envie oppressante de l'extérioriser.
Mais cette scène, malgré moi, eut tôt fait de réveiller mes sens alors même que j'étais seulement sagement assis à côté de cette bagarre pathétique. Ce n'était pas tant la violence qui me dérangeait. Non non. C'était plutôt ce que dégageait cette femme qui bouillonnait dans une force qui tendait à me mettre sur mes gardes. Il y avait de cette brutalité qui ne s'exprimait pas nécessairement dans des gestes mais plutôt dans ces deux billes noirs faisant office d'un regard colérique. Il y avait de cette impulsivité nerveuse dans son attitude qui envahissait la pièce alors même qu'elle aurait pu rester assise sans bouger le petit doigt, il me suffisait de ressentir cette crispation dans ma nuque pour la deviner. C'était d'autant plus probant lorsqu'elle lançait les coups dans un élan d'énervement mesuré mais bien palpable. Pourtant en apparence, rien ne clochait, si ce n'était sa façon de les dérouiller superbement. Non, c'était autre chose. Plus sourd. Comme une aura oppressante qui pesait sur mes épaules au point d'éveiller un sifflement de vigilance qui sortait tout droit de mon propre instinct. Il me demandait de me méfier.
Alors qu'elle posait ses rétines d'un acier chirurgical sur ma silhouette, je sentais sa volonté d'en découdre alors même que la lueur de mon seul œil valide restait égale à elle-même, tranquille. J'avais pas besoin de me battre avec un mammouth ce soir. Elle se contenta donc d'afficher un sourire moqueur et de s'établir au comptoir en s'asseyant. Toutefois son interpellation me fit hausser un sourcil, même si bon en vrai, les femmes étaient toujours flippantes un peu.
-Non je dis ça parce que vous êtes effrayante. Enfin après, les femmes aussi font peur ha ha ha !
Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus mais c'était le sentiment qui m'inspirait le plus même si je ne savais pas vraiment d'où il venait. Et si sa boutade l'amusait, je ne pus que grimacer face à sa moquerie.
-J'ai plus un goût de goudron que de poulet avec tout ce que je fume. Je vous assure, vous seriez déçue.
Je pris un peu plus de temps pour l'observer plus attentivement. Un style banal. Un visage banal. Des cheveux banals. Un teint qui suggérait une origine particulière mais qui tranchait dans le décor japonais. Une élocution des campagnes. Elle sentait le feu de bois, aussi. Les sapins, surtout. La boue sur ses chaussures aussi, m'indiquait qu'elle devait sillonner la forêt assez régulièrement. Il y avait son regard également qui dénotait de loin, vif et aiguisé. Mais y'avait pas que ça. Une présence qui était là, tranquille, mais imposante. Je m'en retournais ensuite à mon verre, demandant au barman de le remplir avant de lâcher spontanément :
-Vous avez l'air préoccupé.
Si elle était forte des bras et des jambes, je reconnaîtrais cette expression entre mille autres, celle qui traduit notre songe quand quelque chose ricochait dans notre esprit sans pouvoir s'en débarrasser. Je reportais donc mon attention sur elle en la jaugeant de cette prunelle intense.
-Faites pas cette tête, dis-je en lui rendant son rictus pendant qu'elle me fixait à son tour.
J'étais plutôt bon joueur.
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Lun 26 Oct 2020 - 12:25
Mia haussa un sourcil. Alors que sa remarque portait sur le constat qu'elle ne se laissait pas faire, l'individu l'avait mise sur le compte de son air visiblement effrayant. Cela ne lui fit ni chaud ni froid. Sa réputation de dure à cuire la précédait et depuis le temps qu'elle fréquentait les bars alentours, elle avait l'habitude. Elle esquissa néanmoins un sourire lorsqu'il enchaîna en riant sur les femmes en général. Sourire qui s'accompagna d'un ricanement lorsqu'il commenta la médiocrité de sa saveur.
« J'prends note, merci de prévenir. Même si j'préfère croquer avant de juger.
Elle lui lança un regard équivoque, un sourire en coin, avant d'attraper le verre plein que le barman venait de déposer. Puisqu'elle avait cassé le précédent. Libre au grand ténébreux d'interpréter sa réplique, mais le double sens était volontaire. Elle but une gorgée aussi sec, imitant sans le vouloir son interlocuteur. L'étranger lui balança une remarque spontanée sur l'aura qu'elle dégageait actuellement. Elle coula sur lui un regard incisif, les sourcils froncés, tandis que son expression espiègle et aguicheuse laissait place à une perplexité méfiante.
« De quoi j'me mêle ? »
Elle cligna des yeux lorsqu'il lui renvoya sa propre remarque. Ben voyons. Elle leva à nouveau son verre en le fixant intensément. Bien envoyé. Il avait du répondant. Ce n'était pas pour lui déplaire. En plus son oeil unique lui donnait un air d'aventurier des temps modernes qui ne la laissait pas indifférente. Très bien, elle se montrerait conciliante. Elle poussa un soupir avant de contempler son verre.
« Ouais. Des vampires qui nous considèrent comme des casse-croûte ambulants, des lycans fous qui massacrent des innocents, des chevaliers servants qui pataugent et un maire qui s'en balec… Y'a de quoi être préoccupé en ce moment, non ? »
C'était un bien pâle tableau de ses réelles préoccupations. Mais elle ne pouvait pas lui dépeindre l'intégralité de l'oeuvre. Il faudrait pour cela révéler sa nature exacte et positionner son avis tranché sur l'existence des sangsues. Elle pourrait, en réalité ; ça ferait une âme avertie qui pourrait peut-être se sauver au bon moment. Mais les lycans avaient une mauvaise publicité dernièrement, et elle préférait conserver son anonymat. Surtout avec cette foutue arme capable de les tuer. Manquerait plus qu'un Renfield s'intéresse à elle pour lui trouer la fourrure.
« ça vous inquiète pas vous, tout ce qui s'passe en c'moment ? »
Elle l'interrogea du regard tandis qu'elle dégustait une nouvelle gorgée, à l'affût de sa réaction. Elle connaissait déjà la réponse. Qui serait serein en ces temps sombres ? Même ses ennemis commençaient à se pisser dessus en voyant leurs boucs émissaires les déchiqueter sans retenue. Et ses alliés les sorciers n'en menaient pas large non plus. Cela dit ça faisait un moment qu'elle n'avait plus de leur nouvelle. Mieux valait pour leurs fesses qu'ils fussent en train de travailler d'arrache pied sur le vaccin tant promis. Manquerait plus qu'ils lui fassent faux bond. Elle reposa son verre et appuya son menton dans sa main droite.
« Sinon pourquoi vous v'nez vous bourrer la gueule ? »
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Ven 30 Oct 2020 - 21:50
La dame avait l'air fortement blasé et à mon avis, c'était peu dire. Elle passait en revue la situation en énumérant sommairement les raisons qui semblaient la préoccuper. Pourtant, elle ne réagissait pas particulièrement comme un individu se retrouverait en proie de la peur ou de la panique. Non, elle paraissait juste désabusée, en jaugeant son verre sans vraiment le regarder. Elle ne me disait pas tout.
-Pour être honnête, je ne croyais pas en l'existence d'êtres qui n'avaient d'allure que l'imagination débordante de nos auteurs. Déjà, ça, c'est énorme. Je n'y aurais pas cru mes oreilles si ce gars là, le chef des chevaliers servants, n'était pas intervenu. Mais ça ne m'étonne pas vraiment finalement. Après tout, j'avais déjà l'envie de croire que les humains ne pouvaient décemment pas être les seuls êtres vivants peuplant cette planète, n'en déplaise à certains. L'humain est vraiment un genre incompréhensible, qui se prend un peu pour ce qu'il n'est pas du tout, comme un dieu version low cost. Mais pour ma part, je suis plutôt excité de savoir que ces créatures existent en fait.
Je me devais d'afficher une attitude de mortel pour ne pas attirer l'attention. J'étais déjà de base une personne qui sortait des codes ordinaires mais je me devais d'ajuster ma perception du monde des vivants à celle d'un humain afin d'éviter les soupçons. Déjà que je passais pas vraiment inaperçu.
-Mais pour vous répondre, je suis préoccupé oui. Préoccupé surtout pour mes proches, mon entourage de près ou de loin. Je me lève chaque matin en me demandant quelle tête est tombée hier et quelle tête tombera demain; en priant pour que ce ne soit personne que je connaisse, me demandant à chaque levé de soleil si je fais bien le nécessaire pour protéger ceux que j'aime, me posant toujours la question à chaque pas posé sur le sol : est-ce que je suis seulement capable de les protéger ?
Je jetais mon œil sur le visage de cette femme pour l'épingler dans mon champ visuel comme une tête sur un piquet. C'était véritablement, quand bien même j'en taisais la raison profonde, la nature de mes réelles préoccupations actuellement. Il était évident que je m'investissais, en témoignait ma sale gueule encore plus dégueulasse que d'habitude. Mes nuits étaient longues, agitées et pénibles en ce moment. Mon cerveau tournait à plein régime. Je ne me reposais plus.
-Vous savez, finalement, ce qui se passe ici n'est qu'une extension de ce qu'il se passe dans le monde. Une parenthèse. Une petite goutte dans un océan de souffrances et de malheurs. Une merde parmi tant d'autres. Il y a peut-être Nakanoto mais il y a aussi le reste. Vous avez la famine, la guerre, la politique, l'environnement, l'économie, les meurtres, les violences, l'intolérance, les viols, la haine, la peur, l'individualisme, les complots, l'argent... On ne les compte même plus. Tant de choses horribles qui découlent de l'homme et sûrement d'autres individus à caractère surnaturel. Alors si je m'inquiète... Je m'inquiète oui, régulièrement, de tout ça, pour l'avenir et pour ce que nous sommes et ce que nous deviendrons plus tard en pire. Alors vous me direz « Tirez vous une balle et peut-être que tout ira mieux » mais il y a des causes qui méritent d'être défendues et c'est le sens que je souhaite donner à ma vie, à mon niveau. Il n'y a pas de Mal sans Bien et inversement. Et j'irais même encore plus loin pour en revenir à notre charmante ville et sa situation. Je sais pas trop ce qui se passe. Mais si ces lycans, comme vous les appelez, sont malades... Tout en sachant qu'ils sont notoirement de condition robuste alors c'est que quelqu'un ou quelque chose leur inflige leur état. J'en connais pas la raison mais elle ne peut être que mauvaise. Une idée ou une machination consciente visant à semer la souffrance, ça mériterait même pas de voir le jour.
J'en avais sûrement trop dit, à cause de l'alcool certainement, j'avais déjà vidé toute une bouteille de whisky mauvais avant de venir me pointer là. A ce constat d'une langue bien trop pendue, je me mis à soupirer en lui faisant un petit signe de tête.
-C'est pour ça que je me bourre la gueule m'dame.
-Pour être honnête, je ne croyais pas en l'existence d'êtres qui n'avaient d'allure que l'imagination débordante de nos auteurs. Déjà, ça, c'est énorme. Je n'y aurais pas cru mes oreilles si ce gars là, le chef des chevaliers servants, n'était pas intervenu. Mais ça ne m'étonne pas vraiment finalement. Après tout, j'avais déjà l'envie de croire que les humains ne pouvaient décemment pas être les seuls êtres vivants peuplant cette planète, n'en déplaise à certains. L'humain est vraiment un genre incompréhensible, qui se prend un peu pour ce qu'il n'est pas du tout, comme un dieu version low cost. Mais pour ma part, je suis plutôt excité de savoir que ces créatures existent en fait.
Je me devais d'afficher une attitude de mortel pour ne pas attirer l'attention. J'étais déjà de base une personne qui sortait des codes ordinaires mais je me devais d'ajuster ma perception du monde des vivants à celle d'un humain afin d'éviter les soupçons. Déjà que je passais pas vraiment inaperçu.
-Mais pour vous répondre, je suis préoccupé oui. Préoccupé surtout pour mes proches, mon entourage de près ou de loin. Je me lève chaque matin en me demandant quelle tête est tombée hier et quelle tête tombera demain; en priant pour que ce ne soit personne que je connaisse, me demandant à chaque levé de soleil si je fais bien le nécessaire pour protéger ceux que j'aime, me posant toujours la question à chaque pas posé sur le sol : est-ce que je suis seulement capable de les protéger ?
Je jetais mon œil sur le visage de cette femme pour l'épingler dans mon champ visuel comme une tête sur un piquet. C'était véritablement, quand bien même j'en taisais la raison profonde, la nature de mes réelles préoccupations actuellement. Il était évident que je m'investissais, en témoignait ma sale gueule encore plus dégueulasse que d'habitude. Mes nuits étaient longues, agitées et pénibles en ce moment. Mon cerveau tournait à plein régime. Je ne me reposais plus.
-Vous savez, finalement, ce qui se passe ici n'est qu'une extension de ce qu'il se passe dans le monde. Une parenthèse. Une petite goutte dans un océan de souffrances et de malheurs. Une merde parmi tant d'autres. Il y a peut-être Nakanoto mais il y a aussi le reste. Vous avez la famine, la guerre, la politique, l'environnement, l'économie, les meurtres, les violences, l'intolérance, les viols, la haine, la peur, l'individualisme, les complots, l'argent... On ne les compte même plus. Tant de choses horribles qui découlent de l'homme et sûrement d'autres individus à caractère surnaturel. Alors si je m'inquiète... Je m'inquiète oui, régulièrement, de tout ça, pour l'avenir et pour ce que nous sommes et ce que nous deviendrons plus tard en pire. Alors vous me direz « Tirez vous une balle et peut-être que tout ira mieux » mais il y a des causes qui méritent d'être défendues et c'est le sens que je souhaite donner à ma vie, à mon niveau. Il n'y a pas de Mal sans Bien et inversement. Et j'irais même encore plus loin pour en revenir à notre charmante ville et sa situation. Je sais pas trop ce qui se passe. Mais si ces lycans, comme vous les appelez, sont malades... Tout en sachant qu'ils sont notoirement de condition robuste alors c'est que quelqu'un ou quelque chose leur inflige leur état. J'en connais pas la raison mais elle ne peut être que mauvaise. Une idée ou une machination consciente visant à semer la souffrance, ça mériterait même pas de voir le jour.
J'en avais sûrement trop dit, à cause de l'alcool certainement, j'avais déjà vidé toute une bouteille de whisky mauvais avant de venir me pointer là. A ce constat d'une langue bien trop pendue, je me mis à soupirer en lui faisant un petit signe de tête.
-C'est pour ça que je me bourre la gueule m'dame.
Mia Luna Ogawa#105064#105064#105064#105064#105064#105064#105064
Lycan Alpha - Meute Ogawa
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Mer 11 Nov 2020 - 18:23
Mia le fixait tandis qu'il s'épanchait sur les créatures surnaturelles. Elle voulait bien le croire. Elle non plus n'y croyait pas, avant d'être brutalement confrontée à cette sinistre réalité. Enfant, elle n'avait foi qu'en Dieu et ses anges, comme son père, et prêtait également de l'intérêt au Diable et au Mal qu'il était réputé pour semer derrière lui, avec ses démons acolytes. Tout ce qui tenait lieu des légendes urbaines n'étaient que des comptes créés pour effrayer les enfants. Et déjà petite, elle n'avait pas froid aux yeux.
La découverte des vampires fut un véritable choc. D'autant plus dans les circonstances particulières qui l'entourait : le vampire qui avait remplacé l'âme de son cousin avait tenté de la violer avant de la vendre à ses congénères, avec Sachi, pour les utiliser comme cobayes, pour expérimenter les morsures de lycan Alpha. Elle avait fait les frais de cette ignorance, avec sa famille. Elle s'en serait bien passé. Le regard plongé dans son verre, elle se fit violence pour s'extirper au flux de souvenirs cauchemardesques qui l'assaillaient.
Elle lui adressa un regard circonspect, un sourcil haussé, lorsqu'il parla d'excitation. Quel curieux personnage.
« Ah oui ? Perso, j'trouve plus ça effrayant qu'excitant. M'enfin, chacun ses lubies.»
Le grand ténébreux réorienta toutefois son discours sur les préoccupations qui le concernait, lui et ses proches. Mia plongea de nouveau son regard sur l'alcool. Elle partageait son ressenti, bien que ce fut pour des raisons différentes. Là où il craignait d'être attaqué par un lycan fou, ou un membre de son entourage, elle appréhendait de croiser un congénère malade qui pourrait la mordre et lui refiler cette saloperie. Ou pire, qu'il s'en prît à sa meute, fraîchement reconstituée. Combien d'entre eux étaient infectés et incontrôlables ? Combien portaient le virus sans le savoir ? Autant de questions sans réponses qui la travaillaient.
Il prolongea sa réflexion en l'étendant au monde en général, et tous les malheurs qui ternissaient le quotidien de chacun. Elle ne pouvait qu'adhérer à son avis, quand bien même elle faisait partie de l'équation. Elle avait conscience de faire preuve de violence assez régulièrement, elle n'avait pas les mains blanches, mais c'était un moindre mal. Combattre le feu par le feu.
La louve commença à décrocher au passage sur les causes qui valaient d'être défendues. Il parlait beaucoup trop. L'alcool y était certainement pour quelque chose ; elle pouvait sentir les effluves d'éthanol qu'il expirait. Il n'en était pas à son premier bar, clairement. Mia n'était pas une intellectuelle ; les grands discours avaient tendance à la perdre. Elle préférait l'action aux belles paroles. Elle posa sur lui un oeil vitreux. La fin de sa tirade parvint toutefois à rattraper son attention. Il était bien perspicace.
« Vous parlez beaucoup. C'est l'alcool qui vous rend si bavard ?»
L'espagnol n'était pas réputée pour son bagout, encore moins lorsqu'il s'agissait d'ivresse. L'éthanol avait un effet diamétralement différent sur elle. Il exacerbait ses humeurs. Si elle était mal lunée, cela conduisait à un réglement de compte comme le précédent. Si elle était bien lunée, en revanche… C'était autrement plus plaisant pour l'objet de son attention. Enfin, le tempérament de l'autre entrait également en compte. Elle colla son verre contre son menton en l'observant par-dessus.
« Mais j'suis bien d'accord avec vous. Y'a forcément des tordus derrière tout ça. Mais qui… c'est la question à un millions d'yens.»
Elle avait bien sûr ses soupçons. En premier lieu, les vampires. Eux étaient assez fous et mauvais pour propager un virus chez leurs anciens cobayes. Pourquoi ? Sans doute pour s'amuser. Les vieux comme Shidara devaient mourir d'ennui. Cependant ça se retournait contre eux, les pauvres loup-garous s'en prenant à quiconque croisait leur route. Il y avait ensuite Renfield, ces crevards d'humains avilis par leurs proies qui avaient participé à leurs tourments. Mais Vilhelm s'était montré dubitatif sur ce fait. Quant à une troisième hypothèse, elle n'en avait pas. Elle ne voyait pas qui d'autre pourrait être à l'origine de ce mal qui les rongeait.
« Eh bien, Katame-san*, on n'a qu'à s'bourrer la gueule ensemble. Une bonne bouteille, ça s'partage. »
Elle leva son verre à son attention et termina son contenu d'un seul trait, le regard défiant.
*Katame = borgne en japonais
Invité
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Jeu 12 Nov 2020 - 15:55
Effrayant hein ? Mais tout ce qui faisait peur avait aussi ce côté excitant. J'étais piqué à l'adrénaline vive et si ça n'avait rien à voir avec le fait d'avoir les pieds cent mètres au dessus du vide, ça me procurait la même sensation. Après tout, l'homme était toujours curieux d'une autre forme de vie que la sienne, les yeux portés vers ce ciel immense et infini, alors pourquoi pas sur notre propre planète ? L'ironie ici était absolue. L'humain cherchait ses réponses ailleurs et quand il en trouvait sous son nez il prenait peur et devenait soudainement le plus lâche animal sur terre. C'était à rien n'y comprendre.
-Question d'adaptation. Si on accepte l'idée qu'une autre forme d'existence est parmi nous, il nous faut seulement apprendre à vivre avec. En apprenant à vivre avec et en cherchant à connaître, comprendre mais aussi appréhender, ça fait déjà moins peur. La nature est ainsi faite, sur le fil d'un équilibre bien défini. Ce qui est effrayant, c'est la méconnaissance. Pas l'inverse. La possibilité qu'une créature autre qu'un humain existe ne me pose pas de problème de mon seul point de vue, sauf si évidemment, c'est amené à dégénérer et faire trop de dégâts comme maintenant. Ce n'est pas si différent des hommes finalement. Vous en avez des dangereux. Là, c'est pareil, mais sur un profil plus... Exotique ?
Je n'étais pas le genre d'homme à mettre tout le monde dans le même panier de toute façon. Chacun avait son libre arbitre, sa personnalité, ses valeurs, ses qualités, ses défauts. Et encore, je ne faisais que réduire l'aspect d'un individu alors que c'était toujours plus complexe que ça. Le tout était de déterminer ce qui était acceptable pour soi, ou non, en veillant également à ne pas dépasser les limites et de conserver une forme de respect de l'autre. Enfin, ce n'était que ma philosophie dans le monde de Oui-Oui.
J'avais bien senti que je l'avais perdu sur la suite, ce qui ne manqua pas de se confirmer indirectement alors qu'elle me frappait de son commentaire. Je parlais trop. De base taciturne, l'alcool me faisait causer plus que d'accoutumée. C'était plus fort que moi et ma compagnie du moment le subissait. Mais je devais surtout surveiller mes propos et éviter d'aller trop loin dans mes réflexions que je prononçais généralement sans aucun filtre et à voix haute. Ca pouvait poser problème et ne pas tomber dans l'oreille d'une sourde. On savait jamais vraiment qui se tenait devant vous. D'ailleurs à ce propos, ça me faisait penser à ce type là. Le blond. Comment il s'appelait déjà ? Ika.. Ira ? Non non. En fait je me souvenais juste de son prénom. Naru. Faut dire que ce soir là j'étais dans un sale état mais je me remémorais toujours de cette folle sensation qui m'avait explosé le crâne. Sa paire d'yeux. Jaune vif. Notre discussion et puis aussi... Hum. Machinalement, je me mis à triturer ma bague le regard perché dans le vide, songeant à mon ancienne vie en Amazonie, avant de revenir à mon interlocutrice. J'étais pas assez déchiré pour parcourir les tréfonds de mon âme.
-Ouais désolé, d'habitude je cause pas autant.
Je pris un air un peu gêné, assez honteux que ça puisse se deviner aussi aisément. Ca me faisait passer pour quoi franchement ?
-J'en sais rien, me contentais-je de répondre, je suis juste un prof en mal d'adrénaline, je suis pas calé sur le sujet pour dire.
En fait si, avec le Conseil, on avait bien notre petite idée. Renfield. C'était le plus probable avec celui qui avait créé les lycans. Mais cette théorie avait été soufflée d'un revers de main car Shidara, aussi connard soit-il, n'aurait jamais intenté à la vie de ses « œuvres d'art ». Il était beaucoup trop fier et arrogant pour les faire disparaître. Une vraie âme d'artiste, pensais-je avec un certain cynisme.
-Ca roule mademoiselle, mais d'abord, j'veux aussi savoir pourquoi vous voulez vous bourrer la gueule. J'vois pas pourquoi y'aurait que moi à me justifier dans cette affaire ! Après on pourra se siffler autant de bouteilles que vous voulez mais vous risquez de m'entendre jacter beaucoup.
Je me mis à éclater d'un rire guttural avant de me mettre à tousser grassement. Un jour, c'était sûr, je clamserais d'un cancer ou d'une connerie de ce genre. Est-ce que c'était pour m'inquiéter ? Pas vraiment. Je m'en foutais. Enfin, les fumeurs disaient tous ça avant d'être laissé sur la touche. Bah ! Advienne que pourra comme on dit.
-D'ailleurs, c'est quoi votre petit nom ? J'vous vois bien vous appeler genre Rebecca. Les Rebecca ont toujours du tempérament.
Ou peut-être que finalement ce serait ma lourdeur qui finirait par me tuer.
-Question d'adaptation. Si on accepte l'idée qu'une autre forme d'existence est parmi nous, il nous faut seulement apprendre à vivre avec. En apprenant à vivre avec et en cherchant à connaître, comprendre mais aussi appréhender, ça fait déjà moins peur. La nature est ainsi faite, sur le fil d'un équilibre bien défini. Ce qui est effrayant, c'est la méconnaissance. Pas l'inverse. La possibilité qu'une créature autre qu'un humain existe ne me pose pas de problème de mon seul point de vue, sauf si évidemment, c'est amené à dégénérer et faire trop de dégâts comme maintenant. Ce n'est pas si différent des hommes finalement. Vous en avez des dangereux. Là, c'est pareil, mais sur un profil plus... Exotique ?
Je n'étais pas le genre d'homme à mettre tout le monde dans le même panier de toute façon. Chacun avait son libre arbitre, sa personnalité, ses valeurs, ses qualités, ses défauts. Et encore, je ne faisais que réduire l'aspect d'un individu alors que c'était toujours plus complexe que ça. Le tout était de déterminer ce qui était acceptable pour soi, ou non, en veillant également à ne pas dépasser les limites et de conserver une forme de respect de l'autre. Enfin, ce n'était que ma philosophie dans le monde de Oui-Oui.
J'avais bien senti que je l'avais perdu sur la suite, ce qui ne manqua pas de se confirmer indirectement alors qu'elle me frappait de son commentaire. Je parlais trop. De base taciturne, l'alcool me faisait causer plus que d'accoutumée. C'était plus fort que moi et ma compagnie du moment le subissait. Mais je devais surtout surveiller mes propos et éviter d'aller trop loin dans mes réflexions que je prononçais généralement sans aucun filtre et à voix haute. Ca pouvait poser problème et ne pas tomber dans l'oreille d'une sourde. On savait jamais vraiment qui se tenait devant vous. D'ailleurs à ce propos, ça me faisait penser à ce type là. Le blond. Comment il s'appelait déjà ? Ika.. Ira ? Non non. En fait je me souvenais juste de son prénom. Naru. Faut dire que ce soir là j'étais dans un sale état mais je me remémorais toujours de cette folle sensation qui m'avait explosé le crâne. Sa paire d'yeux. Jaune vif. Notre discussion et puis aussi... Hum. Machinalement, je me mis à triturer ma bague le regard perché dans le vide, songeant à mon ancienne vie en Amazonie, avant de revenir à mon interlocutrice. J'étais pas assez déchiré pour parcourir les tréfonds de mon âme.
-Ouais désolé, d'habitude je cause pas autant.
Je pris un air un peu gêné, assez honteux que ça puisse se deviner aussi aisément. Ca me faisait passer pour quoi franchement ?
-J'en sais rien, me contentais-je de répondre, je suis juste un prof en mal d'adrénaline, je suis pas calé sur le sujet pour dire.
En fait si, avec le Conseil, on avait bien notre petite idée. Renfield. C'était le plus probable avec celui qui avait créé les lycans. Mais cette théorie avait été soufflée d'un revers de main car Shidara, aussi connard soit-il, n'aurait jamais intenté à la vie de ses « œuvres d'art ». Il était beaucoup trop fier et arrogant pour les faire disparaître. Une vraie âme d'artiste, pensais-je avec un certain cynisme.
-Ca roule mademoiselle, mais d'abord, j'veux aussi savoir pourquoi vous voulez vous bourrer la gueule. J'vois pas pourquoi y'aurait que moi à me justifier dans cette affaire ! Après on pourra se siffler autant de bouteilles que vous voulez mais vous risquez de m'entendre jacter beaucoup.
Je me mis à éclater d'un rire guttural avant de me mettre à tousser grassement. Un jour, c'était sûr, je clamserais d'un cancer ou d'une connerie de ce genre. Est-ce que c'était pour m'inquiéter ? Pas vraiment. Je m'en foutais. Enfin, les fumeurs disaient tous ça avant d'être laissé sur la touche. Bah ! Advienne que pourra comme on dit.
-D'ailleurs, c'est quoi votre petit nom ? J'vous vois bien vous appeler genre Rebecca. Les Rebecca ont toujours du tempérament.
Ou peut-être que finalement ce serait ma lourdeur qui finirait par me tuer.
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Sam 28 Nov 2020 - 8:58
Une question d'adaptation hein ? Mia coula sur lui un regard en biais. Il n'imaginait pas à quel point ses paroles sonnaient juste. Elle était bien placée pour parler de sa capacité à s'ajuster à son environnement et aux situations qu'elle rencontrait. Chacun s'accoutumait différemment à son milieu. On pouvait critiquer la manière de faire. On critiquait sa manière faire. Mais comment pouvaient-ils juger lorsque personne n'avait vécu exactement la même chose qu'elle ? Sous prétexte que ses congénères avaient subi les laboratoires, ils se permettaient d'émettre un jugement sur ses actes et sa philosophie. Mais ils étaient tous sortis relativement tôt. Elle était la seule à avoir passé la quasi totalité de sa vie derrière des barreaux. Elle frissonna à ce sinistre souvenir. Non, ils n'avaient pas le droit de la juger !
Elle n'avait écouté sa réponse que d'une oreille distraite au final. Ces derniers temps, elle se trouvait trop souvent absorbée par ses pensées, hantées par les vestiges d'une existence révolue. Elle avait surtout retenu qu'il était ouvert aux autres. Elle fronça néanmoins les sourcils sur la dernière phrase. Pareil sur un profil exotique ? Elle retint un ricanement dédaigneux. Il ne savait vraiment pas de quoi il parlait. Elle préféra replonger dans la contemplation de son verre.
Puis il confirma que l'alcool lui déliait la langue plus que de coutume, avant de répondre affirmativement à sa proposition, tout en la mettant en garde sur son potentiel de bagout. Un rictus amusé étira ses lèvres. Il parlait beaucoup, peut-être trop, mais il était marrant au moins. De quoi se distraire efficacement en ces temps sombres. Elle appuya sa tête dans sa main, tournée vers lui. Rebecca ? Elle laissa échapper un rire bref et rauque. Décidément, il avait un humour parfois douteux, mais qui avait le mérite de la faire rire.
« J'ai peur que mes raisons soient trop compliquées à expliquer.»
Son regard se riva sur le bois du comptoir. Non, elle ne pouvait pas lui dire de but en blanc que les autres lycans se laissaient manipuler par des vampires, jugeaient ses actes sans tout savoir, et que son propre oméga dérivait dans la mauvaise direction. Mais peut-être qu'elle pouvait essayer d'adapter son récit à son interlocuteur. Après tout, il avait bien fait l'effort de lui raconter une partie de ses malheurs.
« M'enfin, j'vais essayer de faire simple.»
Elle poussa un soupir en affichant une moue frustrée. Faire simple, alors qu'elle n'était même pas humaine et avait trop vécu pour un humain ? Elle retint un rire amer. Quelle triste situation. Enfin. Elle marqua quelques secondes de silence le temps de trouver une bonne métaphore pour illustrer sa situation.
« Y'a un clan de mafieux, des gens peu recommandables qui se cachent derrière des beaux sourires. Ils ont réussi à manipuler mes amis, depuis plusieurs années. il semble que j'sois la seule à voir clair dans leur jeu. J'ai beau les mettre en garde, personne ne m'écoute. Et quand j'mets la main à la patte moi-même pour les éloigner, on m'fait des reproches. On m'menace presque. Comme quoi j'suis trop étroite d'esprit, qu'ils sont pas tous mauvais, et toutes ces connerires… Même c'qui m'reste de famille est touché par ces sales rats. Quoiqu'je fasse, ça se retourne contre moi. J'ai l'choix entre les sauver malgré eux, et m'attirer leurs foudres, ou les laisser sombrer, c'qui m'paraît encore plus inacceptable.»
Elle s'était exprimée d'une voix monotone, lassée par le sort qui s'acharnait sur elle. Néanmoins elle était plutôt satisfaite de sa performance. Assimiler les vampires à un clan de mafieux pourris jusqu'à la moelle, c'était plutôt bien vu. Même si qualifier d'ami la clique d'Asuna et d'Okamirô lui avait écorché la langue, elle s'en sortait bien. Elle finit donc par reposer son regard tranchant comme l'acier sur le beau brun.
« V'là pourquoi j'me bourre la gueule, Katame-san. Pour me donner le courage de faire l'impossible, ou pour oublier les conséquences. Voire même les deux.»
Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle joignait le geste à la parole, finissant le fond de son verre d'une traite. Puis elle appuya de nouveau sa tête dans sa main, les yeux rivés sur le borgne.
« Sinon moi c'est Mia. Ogawa Mia. Désolée d'vous décevoir, pas de Rebecca dans ma vie.»
Elle lui lança un sourire en coin. Elle n'avait pas hésité à lui donner son vrai nom. Sa réputation la précédait dans le monde surnaturel, mais elle restait relativement inconnue du grand public parmi les humains. Donc s'il avait entendu parler d'elle et de ses… exploits, c'est qu'il était soit particulièrement curieux et dégourdi, soit… loin d'être humain. Probablement sorcier, puisqu'elle ne pouvait faire la différence entre les deux à l'odeur. Auquel cas, elle ne craignait pas grand-chose, puisqu'elle avait noué une alliance avec eux.
« Et vous alors ? A moins qu'vous préfériez que j'continue à vous appeler Katame-san.»
Invité
Invité
Mar 8 Déc 2020 - 16:14
Même si elle n'avait pas l'air de vouloir s'étaler sur les raisons qui la préoccupaient, la demoiselle finit par changer d'avis dans une moue. J'écoutais donc attentivement, prêtant une oreille bienveillante de celui qui n'aurait qu'une vision objective sans émettre nécessairement de jugement. D'ailleurs, je pouvais amplement comprendre sa frustration pour l'avoir ressenti ces derniers temps dans ces mêmes grandes lignes. Il ne faisait jamais plaisir de constater que ses amis se faisaient moucharder par des personnes malhonnêtes tout en étant spectateur de ce désastre. Pire encore, qu'on vous reprochait presque vos intentions qui visent seulement à les préserver d'un sort qui pourrait leur être fatal. Néanmoins, tout le monde possédait son libre arbitre et nous en revenions à ce que j'avais déjà expliqué un instant plutôt. Il s'agissait parfois de mettre de côté ses convictions pour chercher à comprendre celles qui différaient de notre compréhension. Il n'était pas nécessaire d'y adhérer mais seulement de s'ouvrir à autre chose de différent que notre perception. Mais pour ça, il fallait pouvoir faire preuve de tolérance et d'esprit.
Et de ce que je constatais, plus elle s'avançait dans ses propos, plus je commençais à croire que sa vision restait bien binaire, sans demi-mesure.
-Si je peux me permettre, rien n'est tout noir ou tout blanc vous savez. Votre position est frustrante, ça va de soi. Mais est-ce que vous avez chercher à connaître leurs raisons ? On en revient toujours à la même affaire. Les gens agissent selon leur vision ou leur intérêt. Peut-être que malgré tout, vos amis parviennent à trouver leur compte, en tout cas pour l'instant. Mais dans tous les cas, vous ne pouvez pas empêcher la décision de vos potes, même si elle vous semble injuste et même si ça les met en danger. Parfois les gens font des choix, bons ou mauvais. Parfois ils réussissent leurs objectifs, parfois ils échouent. Toutefois, il faut savoir se tromper par moment pour avancer et se remettre en question.
Je me mis à soupirer. C'était bien trop compliqué à synthétiser, sans parler des effluves d'alcool qui me grimpaient jusqu'au crâne.
-J'ai un ami qui fréquente une femme actuellement. Je ne lui fais pas confiance non plus. Pourtant qui suis-je pour l'en empêcher ? Ce n'est pas faute de lui avoir partagé mes doutes. Il m'a seulement demandé de lui faire confiance, à lui. C'est mon ami alors, je me dis que de toute façon, je n'allais pas décidé à sa place. Alors ouais, ça se trouve c'est une vraie connasse ou peut-être que je me plante complètement. J'en sais rien. Mais une chose est sûre, c'est que je resterais là pour lui au besoin. C'est le principal finalement.
Je terminais mon verre d'une traite, pour entamer la conclusion.
-J'sais pas qui vous êtes, ni ce que vous avez vécu. J'vais pas vous dicter votre conduite. Mais si je peux vous donner un conseil, défendez ce qui vous semble légitime tout en conservant une marge de recul sur votre opinion pour mieux capter celle des autres. La vérité n'est jamais la même pour personne et ce n'est qu'une idée qu'on se fait des choses et des gens. Les avis peuvent donc changer en un claquement de doigt en fonction des circonstances.
Si ça se trouve vous aimez la moto, vous me direz que c'est génial alors que pour moi, c'est juste dangereux. Est-ce qu'on continuerait à s'entendre malgré notre vision divergente ? Tout dépendra de notre tolérance respective. Si c'est ok, j'accepterais que vous aimiez faire de la moto malgré le danger, donc vous accepterez que je n'aime pas ça pour ce même motif sans me faire passer pour un rabat-joie. C'est votre choix. C'est le mien. Et si vous vous cassez une jambe même si je vous aurais prévenu, j'irais quand même vous rendre visite à l'hôpital.
Après clairement, j'étais aussi du genre à me faire détester par mes semblables si ça relevait d'une question de vie ou de mort. J'aurais pas supporté rester inactif en les laissant se faire dévorer tout cru.
-Mais si je devais choisir, je préférais me faire détester de mes amis et avoir la conscience tranquille si ça devient vraiment tendu pour eux.
Il me suffisait seulement d'imaginer Farah en danger pour me faire à l'idée. Si un jour l'occasion se présentait entre sa survie et la mienne, j'aurais pas hésité une seule seconde même si j'entendais déjà John me faire un serment depuis ma tombe. Toutefois je me mis à rire quand elle exprimait son besoin de boire pour se donner du courage et s'armer contre les conséquences potentielles.
-C'est pas des verres qu'il vous faut mais une perfusion de whisky à vie alors ! Ha ha ha ! Vos choix garderont toujours des traces. C'est pas plus mal, sinon comment vous feriez pour évoluer ?
Il te faudra assumer gamine. Tout ce que tu devras faire dans ta vie, il faudra assumer pour te construire sur la longue route de l'existence. Puis finalement, l'identité de cette femme finit par se lever. Sur le moment, j'eus comme un froncement de sourcils. Mia Ogawa. Ce nom me disait pas grand chose. En fait, il me disait rien du tout.
-Hm finalement Mia ça vous va bien mieux. Mais Ogawa ? Vous êtes née ici ? Ou mariée peut-être vous me direz.
C'était un nom bien japonais pour une femme qui n'en avait pas du tout l'apparence. J'avoue, j'étais un peu curieux. Généralement, les nippons se mélangeaient pas trop aux étrangers.
-Sebastian Rhodes. Mais vous pouvez m'appeler comme vous voulez en fait.
J'étais plus à ça près.
Et de ce que je constatais, plus elle s'avançait dans ses propos, plus je commençais à croire que sa vision restait bien binaire, sans demi-mesure.
-Si je peux me permettre, rien n'est tout noir ou tout blanc vous savez. Votre position est frustrante, ça va de soi. Mais est-ce que vous avez chercher à connaître leurs raisons ? On en revient toujours à la même affaire. Les gens agissent selon leur vision ou leur intérêt. Peut-être que malgré tout, vos amis parviennent à trouver leur compte, en tout cas pour l'instant. Mais dans tous les cas, vous ne pouvez pas empêcher la décision de vos potes, même si elle vous semble injuste et même si ça les met en danger. Parfois les gens font des choix, bons ou mauvais. Parfois ils réussissent leurs objectifs, parfois ils échouent. Toutefois, il faut savoir se tromper par moment pour avancer et se remettre en question.
Je me mis à soupirer. C'était bien trop compliqué à synthétiser, sans parler des effluves d'alcool qui me grimpaient jusqu'au crâne.
-J'ai un ami qui fréquente une femme actuellement. Je ne lui fais pas confiance non plus. Pourtant qui suis-je pour l'en empêcher ? Ce n'est pas faute de lui avoir partagé mes doutes. Il m'a seulement demandé de lui faire confiance, à lui. C'est mon ami alors, je me dis que de toute façon, je n'allais pas décidé à sa place. Alors ouais, ça se trouve c'est une vraie connasse ou peut-être que je me plante complètement. J'en sais rien. Mais une chose est sûre, c'est que je resterais là pour lui au besoin. C'est le principal finalement.
Je terminais mon verre d'une traite, pour entamer la conclusion.
-J'sais pas qui vous êtes, ni ce que vous avez vécu. J'vais pas vous dicter votre conduite. Mais si je peux vous donner un conseil, défendez ce qui vous semble légitime tout en conservant une marge de recul sur votre opinion pour mieux capter celle des autres. La vérité n'est jamais la même pour personne et ce n'est qu'une idée qu'on se fait des choses et des gens. Les avis peuvent donc changer en un claquement de doigt en fonction des circonstances.
Si ça se trouve vous aimez la moto, vous me direz que c'est génial alors que pour moi, c'est juste dangereux. Est-ce qu'on continuerait à s'entendre malgré notre vision divergente ? Tout dépendra de notre tolérance respective. Si c'est ok, j'accepterais que vous aimiez faire de la moto malgré le danger, donc vous accepterez que je n'aime pas ça pour ce même motif sans me faire passer pour un rabat-joie. C'est votre choix. C'est le mien. Et si vous vous cassez une jambe même si je vous aurais prévenu, j'irais quand même vous rendre visite à l'hôpital.
Après clairement, j'étais aussi du genre à me faire détester par mes semblables si ça relevait d'une question de vie ou de mort. J'aurais pas supporté rester inactif en les laissant se faire dévorer tout cru.
-Mais si je devais choisir, je préférais me faire détester de mes amis et avoir la conscience tranquille si ça devient vraiment tendu pour eux.
Il me suffisait seulement d'imaginer Farah en danger pour me faire à l'idée. Si un jour l'occasion se présentait entre sa survie et la mienne, j'aurais pas hésité une seule seconde même si j'entendais déjà John me faire un serment depuis ma tombe. Toutefois je me mis à rire quand elle exprimait son besoin de boire pour se donner du courage et s'armer contre les conséquences potentielles.
-C'est pas des verres qu'il vous faut mais une perfusion de whisky à vie alors ! Ha ha ha ! Vos choix garderont toujours des traces. C'est pas plus mal, sinon comment vous feriez pour évoluer ?
Il te faudra assumer gamine. Tout ce que tu devras faire dans ta vie, il faudra assumer pour te construire sur la longue route de l'existence. Puis finalement, l'identité de cette femme finit par se lever. Sur le moment, j'eus comme un froncement de sourcils. Mia Ogawa. Ce nom me disait pas grand chose. En fait, il me disait rien du tout.
-Hm finalement Mia ça vous va bien mieux. Mais Ogawa ? Vous êtes née ici ? Ou mariée peut-être vous me direz.
C'était un nom bien japonais pour une femme qui n'en avait pas du tout l'apparence. J'avoue, j'étais un peu curieux. Généralement, les nippons se mélangeaient pas trop aux étrangers.
-Sebastian Rhodes. Mais vous pouvez m'appeler comme vous voulez en fait.
J'étais plus à ça près.
Mia Luna Ogawa#105146#105146#105146#105146#105146#105146#105146
Lycan Alpha - Meute Ogawa
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Avatar : Mikasa Ackerman - Shingeki no kyojin
Date d'inscription : 08/07/2013
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Emploi/loisirs : Garde chasse
Yens : 332
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Mar 29 Déc 2020 - 18:56
Lorsque le grand ténébreux commença à rebondir sur son raisonnement à son sens "étroit", elle darda sur lui un regard mitigé. D'un côté, cette intervention l'agaçait. Prodigieusement. Il ne savait pas de quoi -de qui- il parlait. Mais justement. Il ne savait pas. Ce n'était pas vraiment sa faute. S'il avait été confronté à ces monstres sanguinaires, il y aurait réfléchi à deux fois avant de parler. Elle fixa de nouveau son verre, une moue contrariée sur le visage. Ne pas les en empêcher ? C'est vrai, elle pourrait arrêter de se casser le cul à tenter de sauver le leur. Après tout, ils ne faisaient rien pour elle. D'un autre côté, ce serait condamner leur espèce. Et depuis quelques années, elle portait bien plus d'attention pour les autres membres de leur espèce qu'elle ne le voulait. Probablement cet instinct de meute, qui dans son cas d'alpha, la poussait à protéger les siens. Pour le meilleur comme pour le pire.
Le borgne poursuivit son long monologue tandis que la louve restait mutique, à moitié présente. Il parlait vraiment beaucoup. Mia était une femme d'action. Les longs et beaux discours, très peu pour elle. Elle préférait nettement s'activer, généralement en tapant du poing. Sa comparaison avec cette femme inconnue n'était pas vraiment de mise. Quoi de plus éloigné entre la menace vampirique et une amante peu recommandable ? Et comment rester en retrait alors que les lycans se laissaient embobiner par ses ennemis ? S'il y avait bien une chose qu'elle détestait plus que les discours, c'était la passivité. Mais elle ne réagit pas. Après tout, il ne savait pas de quoi il en retournait vraiment.
Par la suite il décida de lui donner un conseil. Le menton dans la main, elle pivota la tête pour le toiser. Conserver une marge de recul ? Elle ne voyait pas comment. Elle avait essayé de comprendre, mais il n'y avait rien à comprendre. Elle ne voyait aucune logique à s'acoquiner avec des vampires.
Finalement le sujet dériva sur les patronymes, et il ne cacha pas sa surprise en entendant le sien. Bien sûr. Elle avait des traits européens, typée du sang latin comme son père, donc un nom de famille japonais pouvait surprendre. Elle éclata de rire lorsqu'il mentionna le mariage. Elle, au bras d'un époux ? Jamais de la vie.
« Vale ! Nan, Rhodes-san, j'suis pas mariée. J'ai pris le nom d'mon oncle après la disparition de mon père. ça fait plus passe-partout ici, m'voyez ? Mais j'reste une Mendez dans mon cœur.»
Elle lui fit un clin d'œil, la main sur la poitrine. Elle consentait à lui dévoiler son ascendance espagnole. Après tout, avec ses réflexes de répliques hispaniques et ses traits typés, ce n'était pas vraiment un secret. L'espagnol but une gorgée d'alcool avant d'appuyer le verre frais contre sa joue. Elle fixa quelques secondes son interlocuteur, pensive, songeant à leur précédent sujet de conversation.
« D'abord vous m'faites la morale avec vos grands discours, et après vous allez dans mon sens. Vous êtes un homme bizarre Katame-san.»
Elle esquissa un sourire en conclusion. Il parlait peut-être beaucoup, mais il avait le mérite de sortir du lot. Sa dégaine négligée d'aventurier tranchait nettement avec son statut de professeur, et il se dégageait de lui une curieuse aura qui l'intriguait. Elle se mordit la lèvre inférieure en levant son verre.
« C'est qu'vous êtes une vraie pip'lette, on vous l'a jamais dit ? Pire que ma grand-mère. Pas si étonnant pour un prof, tu m'diras. Vous êtes doués avec les mots, tandis qu'moi, j'suis plutôt une femme d'action. J'espère que dans la vie d'tous les jours, vous aimez autant l'action que les beaux discours.»
Elle laissa échapper un ricanement bref, moqueur mais sans être antipathique. N'empêche qu'elle ne plaisantait qu'à moitié. Etait-il autant un beau parleur qu'un homme d'action ? Elle porta l'ongle de son pouce à sa bouche tandis qu'un élément de comparaison saugrenu se dessinait dans son esprit. Séduisait-il plutôt par les mots, ou plutôt par les gestes ? ...
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