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Lun 24 Fév 2020 - 21:09
Le jeune lycan est pale. Et malgré l’impassibilité de son expression, il frémit et ses muscles tremblent convulsivement; Nadail a froid alors que la sensation semblait lui être devenue étrangère depuis plusieurs mois. Quant à ses pensés, elles s’éparpillent sans qu’il ne parvienne à les fixer...
Qu’est-ce ça fait? Une balle dans la tête d’un loup-garou?
...Ce genre de questions, alors que ce n’est vraiment pas le moment de se les poser, mais qui s’imposent à lui en constatant que sa congénère a cicatrisé tandis que lui-même à le canon d’une arme pointé sur son front. Il ne sait ni vraiment s’en rassurer, ni non-plus s’en inquiéter… Il se demande juste si, dans le cas où la hunter qui le menace toujours tire, il y survivrait, et si oui dans quelles conditions. Car cette fois il n’a plus d’échappatoire; il n’a plus ni la force, ni la volonté d’en trouver une, et la détente semble brûler les doigts de la jeune femme vers lequel il relève finalement un regard incertain. Il doit être en état de choc un peu car il ne ressent même plus la peur; il comprend seulement celle de la personne en face de lui. Il l’aurait tué si la lycane n’était pas intervenue.
Le russe ravale un nouveau gémissement trop peu humain et se prépare donc à la sentence en détournant les yeux. Et ainsi placé, il ne voit pas tout de suite que l’Alpha vient – encore une fois – s’interposer. Sa voix seule l’interpelle cependant, magnétique, sans qu’il ne comprenne pour autant les mots ou le sens de ses paroles jusqu’à ce qu’il la voit du coin de l’œil saisir l’arme à feu. L’omega évite de la regarder de justesse, de même que sa collègue, craignant d’attirer leurs attention dans une situation aussi précaire. Il demeure donc tendu, les écoutant immobile, dans l’attente, n’esquissant même pas un geste lorsque l’humaine le contourne en laissant derrière elle un parfum d’hostilité et d’angoisse.
Mais l’esprit de Nadail ne parvient à se concentrer sur la fuite de la jeune femme bien longtemps. Non que la nudité de la louve noire ne le perturbe le moins du monde. Il a assez connu les milieux libertins des vampires russes pour ne plus s’en formaliser… Quand à admirer la plastique de sa congénère il n’y songe pas pour l’instant. Et peut-être jamais d’ailleurs tant sa présence l’intimide. Là, se cache véritablement la raison réel de son attention détournée; c’en est presque gênant tant le sentiment lui est étrange et nouveau. Il ne sait comment se comporté face à cela.
Sa stratégie d’évitement ne dura pas bien longtemps cependant. La lycane ne lui laisse guère le loisir de se replier sur lui-même, venant se mettre à sa hauteur pour le fixer. Finalement, le Russe est obligé de lui accorder un regard trouble et honteux. Ça ne ressemble en rien au Nadail qu’il connait. Il n’a jamais été cette personne qui acquiesce timidement, sans dire un mot, quand une jolie femme se présente. Mais il l’écoute et comprend, c’est évident. Du moins les mots.
- Toi, hunter…
Ce n’est pas réellement une question mais il semble s’interroger sur le fait, mettant de coté la proposition qui lui est faite en apparence. Qu’il y ait des loup-garous parmi les chasseurs le surprend clairement, et ça a son importance pour lui… Ça pose également un problème dans le cas présent. Il étudie la fameuse Anzu, un peu à la dérobé, sans savoir quoi penser.
Tout lui file entre les doigts et il n’a plus le contrôle sur rien. Elle lui dit qu’il n’aura plus à avoir peur mais qu’en sait-elle? Qu’elle rôle joue-t-elle? Et si elle apprenait d’où il vient et comment il a été mordu? Le fait qu’il était hunter mais aussi qu’il a fait l’erreur de chasser un lycan? Le réseau entre chasseurs est assez élaboré pour qu’elle le découvre, surtout que Makari a dû veiller à ce qu’on le prenne en chasse. Et puis Nadail n’a pas confiance comme à son habitude. Les deux rares personnes à qui il a accordé confiance dernièrement l’ont voué à la mort. Et Anzu ne lui a pas vraiment donné de raison d’être moins méfiant, bien qu’elle vienne de l’épargner. Son attitude est trop nébuleuse pour lui. Et il ne peut plus laisser l’incertitude s’inviter dans sa vie.
- Dire moi pas vouloir créer problème.
Sous entendu aux supérieurs de la louve. La perspective de pouvoir manger sa faim et de trouver une situation sécurisante était tentante, mais le jeune lycan ne peut se permettre de se bercer d’illusions. C’est trop beau pour être vrai et il n’en sait pas assez, ni sur les lycans, ni sur les hunters de Nakanoto. Il ne peut s’engager si aveuglément. Il doit d’abord en apprendre plus par lui-même. La crainte, la précarité, la solitude… Tout devrait sans doute le pousser à accepter… Et ça aurait été le cas si il avait été quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui n’aurait pas été habitué à une vie rude et solitaire, où l’on ne doit compter que sur soi. Pour une fois cette vérité sur lui se lit dans son expression, l’épuisement le privant de tout ses faux-semblants.
Il parait y réfléchir encore un moment avant de déclarer, à regret mais avec détermination, agitant les mains en signe de refus.
- Devoir débrouiller seul. Pas connaître ici, pas connaître toi et lycans…. Même pas connaître moi.
Le jeune loup soupire tout bas à cet aveu et passe une main distraite sur son flanc taché de sang mais à présent indemne de toute blessure. Même s’il doit retourné à la rue pour ça, il doit resté seul tant qu’il n’aura pas comprit certaines choses. Il interroge l’Alpha du regard, sourcil légèrement froncés par la méfiance.
- Pas pouvoir accepter. Toi me faire problème pour ça?
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Ven 28 Fév 2020 - 19:44
Évidemment, la confiance ne régnait toujours pas. Même si Anzu visait à rattraper son comportement brutal, elle sentait bien que le louveteau restait largement sur ses gardes, bien que complètement démuni. Il affichait toujours, cette attitude soumise et perdu, comme un chiot égaré dans ce monde sans aucune pitié. La vie, ne lui avait pas fait de cadeau. Il n'avait pas encore bien conscience de sa constitution lupine qui possédait pourtant largement ses avantages quand on en connaissait bien évidemment les règles. Mais la réaction demeurait bien différente lorsque vous vous retrouviez lâché dans la nature sans aucun repère pour vous guider, confronté à votre propre douleur et incompréhension. Il avait seulement besoin d'une main tendue. Une main qu'Anzu lui tendait, malgré son attitude tout à fait discutable. Elle s'en voulait, encore, mais elle espérait seulement qu'il comprenne qu'elle ne lui était pas hostile malgré tout.
C'était une Alpha. C'était son rôle, bien qu'il ne soit pas sa propre création. Il fallait qu'elle rattrape l'abandon subi par cet omega à cause d'un maître peu scrupuleux. Elle se rendait compte à quel point ses homologues pouvaient parfois se montrer complètement irresponsable et désinvolte. Seule la soif de sang les appelait et le désir de déchiqueter de la chair entre leurs crocs pour semer la terreur. Ils étaient des animaux terribles avec des instincts dévorants. Certains y avaient succombé, ne conservant pas même une once de considération pour leur propre espèce et semant une réputation derrière eux qui leur faisait terriblement défaut.
Mais, tous les lycans, comme les vampires, n'étaient pas à mettre dans le même panier. Elle-même connaissait la rancoeur envers ces suceurs de sang. Et pourtant... Elle avait rejoint les chevaliers des ombres pour ouvrir son esprit et casser ses préjugés qui lui collaient à la peau salement.
Lorsqu'il gémit ces quelques mots, elle hôcha silencieusement la tête pour attester qu'elle était bien une hunter. Même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ce fut important pour le moment à ses yeux larmoyants. Cela le rassurait-il ? Ou plutôt l'inverse ? Elle ne saurait pas réellement dire.
Il s'exprimait toujours, avec une certaine difficulté mais le peu qu'il arrivait à lui dire, fit sourire l'alpha d'un air conciliant. Évidemment qu'il ne cherchait pas les problèmes, il voulait seulement survivre, comme tout le monde en ce bas lieu. En tout cas, c'était le sentiment qu'il lui inspirait.
Elle présumait qu'il entendait son futur rapport qu'elle transmettra sur ses gardes habituelles. Anzu serait bien forcée de le mentionner de toute manière, il incombait de sa responsabilité envers l'ordre. Mais elle serait honnête, en explicitant qu'elle avait elle-même générer sa peur qui l'avait invité à se débattre. Rien ne servait de mentir, même si cela ferait extrêmement tâche sur son dossier, quitte même à remettre en question son statut... Mais la louve préférait jouer la carte de la sincérité. Elle lui devait au moins cela, pour qu'il puisse avoir la paix. Après tout, c'était bien de sa faute et elle l'assumerait même si elle devait passer un sale quart d'heure.
-Ca va. Tu n'auras pas de problème.
Toutefois, l'omega, après un long instant de réflexion sur sa proposition, se mit à balayer l'air de ses mains en signe de refus pour son offre. Un peu perplexe, Anzu pencha légèrement la tête sur le côté, un peu dubitative face à cet essui qui pourtant, valait son pesant dans sa situation.
Mais elle comprit bien vite, qu'il n'était tout simplement pas prêt à accepter. Ni son offre. Ni lui. Ni qui que ce soit, et surtout pas elle. Il avait sûrement été habitué à se débrouiller tout seul, entre autres malices sûrement que la vie lui avait offerte en détour. La louve fut néanmoins touchée par cette facette qu'il lui révélait à demi-mots. Il semblait si las et usé, qu'il ne savait certainement plus où donner de la tête actuellement. A regret, elle hocha une nouvelle fois la tête en signe d'acquiescement pour lui signifier qu'elle acceptait ce choix.
-Non. Tu as le choix.
Elle décida alors de se relever pour rejoindre son autre collègue restée en retrait et lui quémanda un papier et un crayon. Les mains tremblantes, sous le choc, elle lui donna. Sur ce bout de feuille déchiré à l'arrache, elle annota donc ses coordonnées, téléphone, et lieu de résidence, juste au cas où.
Elle se rapprocha ensuite de lui pour le lui donner doucement.
-Si tu as besoin.
Elle aurait pu faire en sorte de lui ramener des vivres et des vêtements, mais elle ne jugeait plus cela nécessaire après sa décision. Il souhaitait faire cavalier seul. Bien-sûr, elle serait attentive à son cas, si jamais elle devait le recroiser plus tard. Mais pour l'heure, elle préférait le laisser s'en remettre et décida, sa partenaire sur les talons, de rejoindre les locaux du QG, sans dire un mot de plus.
Le bout de papier roulé en boule parlait de lui-même.
C'était une Alpha. C'était son rôle, bien qu'il ne soit pas sa propre création. Il fallait qu'elle rattrape l'abandon subi par cet omega à cause d'un maître peu scrupuleux. Elle se rendait compte à quel point ses homologues pouvaient parfois se montrer complètement irresponsable et désinvolte. Seule la soif de sang les appelait et le désir de déchiqueter de la chair entre leurs crocs pour semer la terreur. Ils étaient des animaux terribles avec des instincts dévorants. Certains y avaient succombé, ne conservant pas même une once de considération pour leur propre espèce et semant une réputation derrière eux qui leur faisait terriblement défaut.
Mais, tous les lycans, comme les vampires, n'étaient pas à mettre dans le même panier. Elle-même connaissait la rancoeur envers ces suceurs de sang. Et pourtant... Elle avait rejoint les chevaliers des ombres pour ouvrir son esprit et casser ses préjugés qui lui collaient à la peau salement.
Lorsqu'il gémit ces quelques mots, elle hôcha silencieusement la tête pour attester qu'elle était bien une hunter. Même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ce fut important pour le moment à ses yeux larmoyants. Cela le rassurait-il ? Ou plutôt l'inverse ? Elle ne saurait pas réellement dire.
Il s'exprimait toujours, avec une certaine difficulté mais le peu qu'il arrivait à lui dire, fit sourire l'alpha d'un air conciliant. Évidemment qu'il ne cherchait pas les problèmes, il voulait seulement survivre, comme tout le monde en ce bas lieu. En tout cas, c'était le sentiment qu'il lui inspirait.
Elle présumait qu'il entendait son futur rapport qu'elle transmettra sur ses gardes habituelles. Anzu serait bien forcée de le mentionner de toute manière, il incombait de sa responsabilité envers l'ordre. Mais elle serait honnête, en explicitant qu'elle avait elle-même générer sa peur qui l'avait invité à se débattre. Rien ne servait de mentir, même si cela ferait extrêmement tâche sur son dossier, quitte même à remettre en question son statut... Mais la louve préférait jouer la carte de la sincérité. Elle lui devait au moins cela, pour qu'il puisse avoir la paix. Après tout, c'était bien de sa faute et elle l'assumerait même si elle devait passer un sale quart d'heure.
-Ca va. Tu n'auras pas de problème.
Toutefois, l'omega, après un long instant de réflexion sur sa proposition, se mit à balayer l'air de ses mains en signe de refus pour son offre. Un peu perplexe, Anzu pencha légèrement la tête sur le côté, un peu dubitative face à cet essui qui pourtant, valait son pesant dans sa situation.
Mais elle comprit bien vite, qu'il n'était tout simplement pas prêt à accepter. Ni son offre. Ni lui. Ni qui que ce soit, et surtout pas elle. Il avait sûrement été habitué à se débrouiller tout seul, entre autres malices sûrement que la vie lui avait offerte en détour. La louve fut néanmoins touchée par cette facette qu'il lui révélait à demi-mots. Il semblait si las et usé, qu'il ne savait certainement plus où donner de la tête actuellement. A regret, elle hocha une nouvelle fois la tête en signe d'acquiescement pour lui signifier qu'elle acceptait ce choix.
-Non. Tu as le choix.
Elle décida alors de se relever pour rejoindre son autre collègue restée en retrait et lui quémanda un papier et un crayon. Les mains tremblantes, sous le choc, elle lui donna. Sur ce bout de feuille déchiré à l'arrache, elle annota donc ses coordonnées, téléphone, et lieu de résidence, juste au cas où.
Elle se rapprocha ensuite de lui pour le lui donner doucement.
-Si tu as besoin.
Elle aurait pu faire en sorte de lui ramener des vivres et des vêtements, mais elle ne jugeait plus cela nécessaire après sa décision. Il souhaitait faire cavalier seul. Bien-sûr, elle serait attentive à son cas, si jamais elle devait le recroiser plus tard. Mais pour l'heure, elle préférait le laisser s'en remettre et décida, sa partenaire sur les talons, de rejoindre les locaux du QG, sans dire un mot de plus.
Le bout de papier roulé en boule parlait de lui-même.
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Lun 13 Avr 2020 - 21:41
C’était à se demander pourquoi il avait posée la question, car la réponse ne le rassura pas tellement; Nadail avait toujours des problèmes. En preuve le faite qu’il était passé trois fois par la fenêtre en moins de six mois. Il avait la guigne. Et ce depuis qu’il était né. Ça ne changerait certainement plus maintenant.
Cependant, alors qu’il scrutait la louve à la recherche de la moindre tromperie, il eut le sentiment qu’elle pensait honnêtement ce qu’elle disait. Ces collègues ne le laisseraient peut-être pas s’en sortir aussi bien, mais Anzu croyait sincèrement semblait-il, qu’il n’y aurait pas de suite à l’incident. Le jeune lycan ne pouvait être aussi optimiste; ce n’était pas dans sa nature… A moins qu’il ne rejoigne sa congénère évidement. Ce serait sans doute une couverture suffisante… Mais ça aussi il l’avait rejeté en bloc. Alors que la lycane lui affirmait qu’il avait le choix Nadail se demanda si, au final, il n’était pas beaucoup trop méfiant pour quelqu’un dans sa situation.
Ce qui est fait, est fait, et sa remise en question ni changerait absolument rien.
Alors qu’il pense qu’elle s’en va pour de bon cependant, Anzu revient avec une petite note, qu’elle vient lui glisser dans la main, sous son regard surprit. Il acquiesce simplement sans prendre la peine d’ajouter un remerciement qui lui aurait semblé faux après leur altercation. Mais quand elle se relève pour s’éloigner le jeune loup s'exclame d’une voix clair;
- Gomen'nasai!… Gomen.
Au moins. Pour les dégâts, pour l’avoir mordue et pour la peur qu’il a engendrée chez ses collègues. Nadail les regarde partir avec un sentiment de vide complet, terrassé par les événements.
Pendant deux minutes il s’abandonne ainsi, nu contre le mur. Puis il pousse un soupire exagérer, et s’ébroue. Il n’a pas d’avantages de temps et il faut à présent qu’il vide les lieux. En moins d’une heure il récupère sa canne, ses derniers vêtements – à savoir un jean qu’il avait eu la chance de ne pas porter et sa veste - , remet un peu d’ordre dans l’appartement avant de quitter celui-ci. Dans le couloir, il a conscience de la voisine qui referme précipitamment la porte après s’être aperçu que le lycan est encore là. Celui-ci ne s’en préoccupe guère mais dépose les clefs d’Aki devant sa porte pour quand l’étudiante reviendra – en espérant qu’un autre n’en profite pas.
Le russe, à présent calmé, fait le point tout en s’éloignant le plus discrètement possible de l’immeuble. Et comme toujours son esprit pragmatique l’aide àa reprendre le dessus. Il a toujours sa canne, l’avantage d’être un peu plus propre sur lui et il a même piquer du dentifrice et la fameuse brosse à dents… Et la petite note au fond de sa poche. Au besoin.
FIN
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