Envers et contre tout {Alyssa} [20/06/2018]

Mon coeur se serra devant son expression choquée. J’étais sans doute une mauvaise personne dans cette histoire, mais je n’avais hélas pas le choix. Cela me fendait le cœur. J’avais tellement envie de le croire, mais comment eus-je pu lui accorder une confiance aveugle, après toutes ces années ? Cela faisait si longtemps que je cultivais volontairement ma paranoïa à l’égard des sorciers. Quand c’était une question de vie ou de mort, il valait mieux être excessivement prudente que pas assez, d’autant que désormais, cela n’impliquait pas que moi, mais aussi les amis à qui je m’étais confiée, surtout Elessar qui n’était qu’un simple humain et n’aurait aucun moyen de se défendre, bien qu’il sembla en savoir plus sur le surnaturel qu’il n’y paraissait.

Je baissai les yeux. C’était trop dur de devoir affronter cette expression sur son visage. Lui aussi regardait le sol, tandis que le silence se faisait toujours plus pesant. C’est lui qui finit par le briser, m’interrogeant sur ma santé. Je hochai doucement la tête tandis qu’il confirmait mes soupçons sur les causes de ces migraines.

« Mes souvenirs d’avant ce soir-là. Quand j’essaie d’y accéder, ma tête me fait de plus en plus mal à la tête, même s’ils sont encore là ou au moins en partie. Plus j’insiste, plus ça empire. Et en ce moment, mon inconscient ne peut s’en empêcher... »

Je ne pourrais pas empêcher cela tant qu’il serait présent. Je n’étais pas assez cruelle pour pouvoir le dire en face, mais c’était un fait. Même quand il serait parti, ce serait compliqué. J’avais trop à penser, à la fois trop d’espoir que ce fût vrai et trop de crainte que ce fût un mensonge. Tant que je ne serais pas sûre, je devrais faire avec. Les jours à venir allaient être compliqués. Je songeais presque à demander un congé à mon maître. Il m’était déjà arrivé que cela finît par me donner des vertiges. Je ne voulais pas mal faire mon travail. Et en même temps, est-ce que ce ne serait pas pire, allongée sur mon lit, sans mes tâches quotidiennes à l’Église et mon entraînement martial pour me changer les idées ?

Il s’excusa platement. Mais si c’était bien Shinji, je ne lui en voulais pas.

« Non, je ne pense pas. Je ne connais pas bien les tiens, mais vu l’importance qu’ils accordent à ce secret, auraient-ils accordé une dérogation à un enfant ? »

Cela me paraissait trop facile. Un enfant était versatile. Si je voulais garder mon existence secrète, je n’accorderais probablement pas de dérogations pour ses petits amis humains qu’il peut perdre de vue avec le temps ou avec lesquels ils pourraient se brouiller.. Ce ne serait pas prudent. Et sa famille n’aurait probablement pas appuyé sa demande, vu ce qu’il en disait. Jamais il n’aurait été pris au sérieux, non ?

Il proposa de me présenter quelqu’un qui pourrait m’aider. C’était inespéré et sans doute ma seule chance de me débarrasser de mes problèmes, mais… Je levai vers lui des yeux plein d’espoir, mais hésitants.

« Tu es certain que cette personne ne représentera pas une menace ? »

Cela voulait dire rencontrer un sorcier inconnu qui aurait son propre avis sur la question. Il pourrait me tuer ou me jeter je ne savais quelle malédiction. Je ne pourrais pas me défendre. Et j’avais l’impression que les sorciers qui me voulaient du bien était bien minoritaires, jusqu’à présent. Un seul, en vérité.

Alyssa ne tarde pas à confirmer son état de santé préoccupant. Son explication est un nouveau coup de poignard dans le coeur de Shinji. Elle se montre diplomate, mais il sait lire entre les lignes. Sa présence ici sollicite les souvenirs de son amie, ce qui déclenche ses migraines et l'affaiblit d'autant plus. Quelle ironie du sort. Lui qui ne souhaite que son bien-être, il est aujourd'hui la source de sa souffrance.

Il relève le regard vers elle lorsqu'elle soulève une question pertinente. Effectivement, sa communauté n'aurait probablement pas accordé du crédit à sa parole, encore moins à sa demande de dérogation. Et ses parents auraient remué ciel et terre pour la faire échouer. Quant à Eiko… il n'est plus certain aujourd'hui de ce qu'elle aurait pu faire, mais elle n'aurait pas été enchantée non plus.

Quelque part, il se sent soulagé. Si elle émet cette réflexion, c'est donc qu'elle accorde du crédit à son récit, et qu'elle le croit, au moins en partie. N'est-ce pas ? Par ailleurs, elle ne semble pas lui en vouloir. Cette pensée lui met du baume au coeur, et le soutien de l'humaine lui arrache même un faible sourire. Voilà qui l'aide à aller de l'avant pour finalement arriver au sujet le plus urgent.

Encore une fois, l'américaine pose une question pertinente. A dire vrai, c'est une inquiétude qu'il partage. L'Altruisme est réputé pour cette qualité qui vaut le titre de son siège. Cependant, la loyauté d'un sorcier va toujours à son peuple. Il ne connaît pas assez le doyen de l'Enclave pour savoir s'il est favorable aux humains. Il pourrait peut-être se renseigner auprès de son petit-fils et apprenti, Devdan Lavisto, qui l'a soigné à l'époque.

▬ Cette personne est connu pour sa bienveillance et son altruisme. Elle cherche avant tout à soigner. A priori, elle ne présente aucun danger pour toi. Cependant, je ne la connais pas assez pour juger sa réflexion sur les humains.

Autant être transparent sur ses propres doutes. Il ne souhaite rien cacher à son amie, bien qu'il soit pour le moment contraint pas son secret. Il lui a déjà beaucoup dit sur son univers, aux yeux de leurs lois, mais il préfère limiter le dialogue tant qu'il n'aura pas l'autorisation formelle. Ce qui l'amène justement à la suite.

▬ Je vais faire les démarches pour t'obtenir une dérogation, qui te donnera le droit de connaître notre existence sans être inquiétée. Et je pourrai partager librement toute connaissance de mon monde avec toi. La personne pour qui je travaille siège au conseil qui régit notre communauté, et elle m'a exprimé son soutien. J'ai même un document officiel en ce sens. Parmi les autres membres, je compte également un ami, à qui j'ai dû récemment expliquer notre histoire. C'est d'ailleurs grâce à lui que je suis là ce soir. Il soutiendra lui aussi ma demande. J'ai donc bon espoir qu'elle aboutisse.

Il aurait pu lui confier le nom de Thomas, puisque Alyssa l'a déjà rencontré. Cela pourrait la rassurer d'autant plus. Mais pour le moment, il préfère se taire. Tant qu'il n'aura pas le droit de partager ses connaissances avec elle, il refuse d'exposer l'identité des siens. Son regard doré plonge dans les saphirs jumeaux de sa voisine.

▬ Si cela peut te rassurer, nous pouvons toujours attendre que la dérogation me soit accordée. Les sorciers n'auraient alors plus aucune raison de s'en prendre à toi, et nos guérisseurs encore moins.

Ce serait la solution la plus prudente. Néanmoins, elle présente un inconvénient : le temps. Il ignore totalement les délais de cette procédure administrative. Ce n'était pas son sujet de prédilection pendant ses études.

▬ Toutefois, je ne sais pas combien de temps ça prendra, même avec le soutien de deux dirigeants. Ce pourrait être quelques jours, comme plusieurs semaines. Et je ne suis pas tranquille à l'idée que tu restes aussi longtemps avec ces séquelles…

L'inquiétude perce sa voix fébrile. Il marque une courte pause avant d'enchaîner.

▬ Quoiqu'il en soit, tu ne seras pas seule. Je ne laisserai plus aucun sorcier s'en prendre à toi. Dorénavant, je serai toujours là pour te protéger.

Son expression affiche la confiance et la détermination. Il ne s'en prendrait jamais à l'un des siens, mais il s'interposera si l'un d'entre eux se montre menaçant envers Alyssa. Elle peut compter là-dessus. Pour le reste, il s'agit de sa vie. Même s'il souhaite le meilleur pour elle, il ne fera rien sans son accord. La décision appartient à elle seule.

C’était la seconde personne aujourd’hui qui me proposait l’aide d’un inconnu avec beaucoup de connexions, pour deux choses différentes. Elessar me proposait de m’aider à trouver qui pouvait m’en vouloir. Je supposais que c’était plutôt le gouvernement sorcier qui voulait me faire taire, et les propos de Shinji me confortait dans cette idée. J’espérais qu’il repasserait bientôt, car je n’avais pas de moyens de le joindre, mais si je devais prendre contact avec un autre sorcier, je préférais éviter que mon nom circule ailleurs. Je faisais confiance à mon ami, mais… j’appréciais de rester discrète, ces derniers temps. J’avais passé suffisamment de temps auprès de mon père pour apprendre à me méfier des puissants. J’avais beaucoup d’estime pour lui et était persuadée de son honnêteté, mais ce n’était pas le cas de tous ses contacts. Et influent signifiait plus dangereux en cas de souci imprévu.

L’idée d’obtenir un dérogation, sur le coup, me paraissait étrange et absurde, bien que séduisante. J’avais passé tant de temps à fuir, et il faudrait juste un papier pour que ma vie reprenne son cours normal ? J’aurais dû être débordée d’espoir, sans doute, mais mes émotions étaient un tourbillon incompréhensible. Je n’arrivais pas à les gérer correctement. En fait, cette journée était totalement absurde. Entre la rencontre improbable à l’église avec un vieil ami censé être en Irlande ou en Nouvelle-Zélande et le retour quasi-messianique de mon premier amour censé être mort, cela commençait à faire beaucoup à encaisser. Je n’osais pas m’avancer et croire à l’idée qu’une simple démarche administrative puisse tout régler.

« Et… si la demande est refusée ?

C’était ce qui m’inquiétait. Si c’était refusé, je serais encore plus officiellement hors la loi. Que se passerait-il alors ? Est-ce que je serais recherchée plus activement ? Je sais qu’il pouvait paraître étrange de s’accrocher comme ça à des idées pessimistes devant une perspective si alléchante, mais je ne pouvais m’en empêcher. J’avais besoin de savoir ce que je risquais de pire, de ne pas rester dans le flou, même s’il avait l’air confiant. De me préparer psychologiquement.

J’acquiesçai à l’idée d’attendre que la dérogation fût acceptée. Certes, cela reculait encore une occasion de me débarrasser ce ces séquelles qui me posaient problèmes au quotidien, mais je préférais être prudente. Sans dérogation, je restais en dehors des loi des sorciers. Je ne voulais pas être enfermée, ou pire, le temps d’être acceptée officiellement. J’avais déjà passé trop de temps à tourner entre quatre murs par leur faute. Et j’avais un travail à l’église, ma formation à continuer...

« Je veux rester libre le temps que la dérogation aboutisse, » expliquai-je simplement.

Cela n’arrangerait certes pas mes retrouvailles avec Shinji, que j’avais toujours du mal à rationaliser. Mais j’avais justement besoin d’un peu de temps pour mettre de l’ordre dans mon esprit. Décider si je le croyais vraiment ou pas, et où je me situais émotionnellement par rapport à lui. La dernière fois que je l’avais vue, j’étais une adolescente énamourée. Mais tant d’années s’étaient écoulées depuis. C’était de tendres souvenirs, mais il n’y avait pas de manuel pour savoir comment réagir lorsque son amour de jeunesse revenait d’entre les morts une fois qu’on avait fait son deuil. Je le sentais inquiet. Cela me faisait bizarre de voir cet étranger pas si étranger que ça s’inquiéter comme cela pour moi.

Je l’observai en silence. La dernière fois qu’il avait cherché à me protéger, il était mort – ou du moins, il avait failli mourir, comme je le découvrais aujourd’hui. Ma tête me lança à nouveau tandis que je cherchai à éloigner ce souvenir fugitif sans grand succès.

« Fais attention à toi. »

Je n’arrivai pas à soutenir son regard. Comment est-ce que je pouvais oser lui dire d’être prudent alors que j’avais sous-entendu quelques minutes plus tôt que je ne le croyais pas. C’était exécrable de ma part. Tellement égoïste.

Et si la demande est refusée ?

Cette légitime question souffle l'espoir de Shinji comme le vent étouffe la flamme. Y a-t-il songé ? Quelque part, oui. Son subconscient se prépare à cette éventualité. Mais il ne souhaite tellement pas cette finalité qu'il refusait jusque là de l'envisager. Encore une fois, son amie l'accule devant la réalité. Il cligne des yeux avant de les baisser. Mais il ne doit pas perdre la foi. Alyssa compte sur lui. Il fera tout pour que sa demande aboutisse.

▬ Si jamais ça devait vraiment arriver, je trouverai une autre solution. Ne t'inquiète pas. Par ailleurs, tu es sous la protection des chevaliers. Leur chef bénéficie d'une… exemption. Tant que tu es avec lui, tu es en sécurité.

Parle-t-il pour elle, ou pour lui-même ? Il doit réussir. Il n'a pas d'autre choix. Il fera tous les sacrifices nécessaires pour accorder l'immunité à son amie. C'est bien la moindre des choses après tout. C'est par sa faute qu'elle se retrouve dans cette situation. Il se sent responsable, même s'il n'a pas directement oeuvré en ce sens. Sa propre soeur est impliquée jusqu'au cou… Alors il fera tout pour expier ses fautes, y compris celles qui ne lui appartiennent pas.

La réponse d'Alyssa ne le surprend guère. Il s'y attendait, même s'il espérait qu'elle choisirait la solution de facilité. Qu'aurait-il fait, à sa place ? Il lui aurait fait confiance, assurément. Mais pas à ceux qui lui souhaiteraient du mal. Finalement, cette décision le soulage, quelque part. Parce qu'ainsi, il sera certain qu'aucun sorcier ne tentera quoique ce soit à son encontre, surtout en sa présence. C'est la solution la plus sécurisante pour l'américaine.

▬ Je comprends. Et c'est certainement pour le mieux.

Et, s'il ne le dit pas, il sait également que ce laps de temps permettra à son amie de digérer leurs retrouvailles. Elle le croyait mort depuis des années. Avec sa mémoire défaillante et son esprit fragile, elle a encore du mal à réaliser. Alors, ça lui coûte, mais il restera à l'écart le temps que cette affaire se résolve.

▬ Je reviendrai te voir dès que j'aurai du nouveau.

Il a failli avancer "lorsque j'aurai la dérogation". Mais il doit reconnaître qu'un doute persiste dans son esprit, et il préfère rester prudent. Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, comme on dit. Son regard dérive sur la petite table qui habille la pièce. Il s'en rapproche pour saisir le stylo qu'il a repéré tantôt.

▬ En attendant, je vais te laisser mon numéro pour que tu puisses me joindre en cas de besoin. On ne sait jamais.

Il griffonne rapidement les chiffres sur le bloc-notes. Il déchire la première feuille pour la ranger dans le tiroir. Certes, elle ne cessera de penser à lui en fixant sa cachette, mais peut-être son trouble sera-t-il moindre si elle ne lit pas directement ses coordonnées. Il retourne ensuite près d'elle, l'expression toujours concernée.

▬ Bon, je vais te laisser. Tu dois être fatiguée.

Et il lui aussi a besoin de repos. La soirée a été longue, et la nuit promet de l'être plus encore. Non pas qu'il ait prévu une nouvelle excursion, mais… Il sait pertinemment que son esprit ne pas va en rester là. Alyssa murmure alors quelques mots, l'enjoignant à la prudence. La commissure de ses lèvres se redresse. C'est un bon signe. ça veut dire qu'elle le croit, que quelque part, elle lui fait toujours confiance, que son affection pour lui n'est pas morte en même temps que son souvenir. C'est peu, mais ça représente beaucoup pour lui.

▬ Toi aussi, Lyssa-chan. A bientôt.

Il l'aurait bien serrée contre lui, comme au bon vieux temps. Cependant, ce geste risquerait de l'effrayer. Par ailleurs, cela réveillerait la migraine qui la hante dès que son esprit cherche ses souvenirs. Alors il se contente de lui sourire, avant de gagner la sortie. Le pas de la porte franchi, il pivote pour capter une dernière fois son regard. Ces deux saphirs dans lesquels il se perdrait volontiers, s'il n'avait pas fort à faire. Puis il prend la direction des escaliers.

Il y croise sans surprise le prêtre qui veille sur son ami. Il s'arrête brièvement à son niveau pour lui adresser un signe de tête. Une dernière démonstration de reconnaissance pour la route. Puis il s'éclipse, l'esprit en ébullition, mais, pour la première fois depuis huit ans, le coeur léger.

Alors comme ça, Aaren Hermansson était dors et déjà au courant de l’existence des sorciers ? Pas étonnant qu’il eût été prompt à croire mon histoire. J’aurais bien aimé en parler avec lui. J’avais bien besoin de parler avec d’autres personnes qui en avaient rencontré. J’avais besoin d’en savoir plus, de savoir à quoi je m’exposais. Mais il était rassurant de savoir qu’au moins l’un d’entre nous pût mesurer la menace. Il devait cacher cela à tout le monde. Kobayashi-san n’avait pas l’air du tout au courant, lui.

Je fus heureuse qu’il acceptât ma décision sans rien redire. Je m’attendais presque à ce qu’il essayât de me convaincre. Il semblait avoir compris que j’avais besoin de temps. Il glissa son numéro de téléphone dans un tiroir, sans doute pour que je n’eusse pas à m’en occuper moi-même. Je reconnaissais un peu du Shinji d’autrefois, toujours attentionné et à l’écoute de mes sentiments. Plus le temps passait, plus je réfléchissais comme si c’était vraiment lui, et pas quelqu’un dont j’ignorais la réelle identité. Il fallait dire qu’il était plutôt convaincant. Ma confusion m’empêchait cependant de m’en réjouir dignement pour le moment. D’autant que la partie paranoïaque de mon esprit, à qui je devais d’être encore libre depuis que j’avais fui l’hôpital, me tapait sur les doigts pour mon laxisme.

Je le remerciai d’un hochement de tête. Oui, je me sentais épuisée. Tous ces souvenirs qui se bousculaient dans ma tête sans que je ne pusse rien y faire, c’était très éprouvant. Il me faudrait sûrement aller chercher des somnifères dans la pharmacie de Bonsecours pour arriver à dormir, sans quoi toutes les questions que j’avais en tête et le mal de tête qui viendrait avec les souvenirs y était liées allaient me garder éveiller toute la nuit. L’espace d’un instant, nous fixâmes sans rien dire, chacun cherchant le regard de l’autre. Je lui adressai un maigre sourire. C’était tout ce dont j’étais capable pour l’instant.

« A bientôt. »

Je refermai la porte derrière lui. Il me faudrait débriefer cette rencontre qui bouleversait ma situation avec Kobayashi-san, mais pour l’instant, j’avais besoin de quelques instants pour réfléchir, pour réaliser ce qui venait de se passer et tout ce que cela impliquait sur mon passé et mon futur. Tout semblait tellement positif que la paranoïaque en moi exigeait de savoir où était le hic. Sans lui mentionner pourquoi, je lui demanderai également s’il était possible d’avoir un entretien en tête à tête avec le chef des Chevaliers des Ombres. J’avais tant de questions à lui poser. Mais s’il n’en avait pas parlé à ses subalternes alors qu’il paraissait très proche d’eux, c’était sans doute à cause des clauses de sa dérogation quant au secret sorcier. Je ne pouvais pas me permettre de mentionner cela à Kobayashi-san, même si cela me gênait de le passer sous silence.