Internet ne ment jamais [pv Nassim] (04/07/2018)

Je rentrais chez moi pour le moins chamboulée par ma soirée. Déjà, elle avait commencé plus tôt que je ne l’aurais cru à la base. Le Secret en personne qui vous contacte, autant dire qu’il y a de quoi craindre pour soi. En réalité, elle voulait que j’aille chercher au plus vite une sorcière vivant en bordure de la ville et que je la ramène aussitôt à son quartier général pour pouvoir l’entretenir d’une chose importante. Puis je retrouve mes élèves à l’université comme une petite criminelle de bas étage, réduite à m’introduire à l’intérieur à l’aide de différents moyens vraiment pas légaux dans le but de ne pas laisser de traces sur le système de sécurité. Au nez et à la barbe des agents de sécurité du lieu nous nous sommes introduits dans le but de pouvoir prospecter dans le but futur de récupérer internet pour l’université. Bon ce n’est pas comme si j’avais besoin de cela, mais il est vrai que mes deux élèves en particulier en avaient grandement besoin pour ne pas dépérir tout simplement.

J’avais à parler avec l’inspecteur Essaasdi de tout ce que j’ai pu voir ce soir-là, mais en appelant le poste de police pour savoir s’il était là pour recevoir une déposition dans le cadre d’une affaire, on me répondit que non. Il était sorti à cause d’une nouvelle affaire très urgente. Ce n’était vraiment pas de chance alors je me suis résignée à attendre son retour en ouvrant une fenêtre de contrôle à distance de son ordinateur qui était en veille. Comme ça, lorsqu’il rentrerait et se mettrait dessus pour son rapport je le saurais. Oui j’avais un accès presque permanent au système de sécurité de la police. Il faut dire que leur meilleur technicien en la matière n’est autre que Lester sans doute et c’est l’un de mes élèves. Autant dire que je connais sa façon de coder aussi bien que celle de Taichi et qu’il est facile pour et mon niveau d’éviter les écureuils de leurs ajouts en matière de sécurité. En plus de ça, le Secret m’a mis une pression monstrueuse il y a un an pour infiltrer les forces de police et mener une surveillance constante de ceux qui y travaillent pour lui signaler immédiatement tout rapport à des événements surnaturels.

J’ouvris de force une fenêtre de dialogue sur l’ordinateur de l’inspecteur en voyant qu’il avait ouvert une fenêtre dans le but de remplir un rapport préliminaire pour la raison qui l’a obligé à se déplacer. Sans doute un truc grave pour envoyer un inspecteur de la criminelle à une heure aussi tardive. Cela était pour le moment vraiment peu important. Je lui envoyai le message suivant :

“N’ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal. J’ai le contrôle de votre ordinateur inspecteur Essaadi. Êtes-vous seul devant votre ordinateur ? Êtes-vous bien seul dans votre bureau ? “

J’attendis un moment avant d’avoir sa réponse. Je ne me suis pas annoncée à lui en plus de ça, le pauvre ! Je venais de réaliser qu’il devait être potentiellement en panique ou même avoir prévenu des collègues à lui d’une intrusion dans le système de la police ! Dès que j’eus la confirmation qu’il était bien seul dans son bureau, j’utilisais mon sort de téléportation pour m’y rendre. J’y étais allé le la veille maintenant au matin et le souvenir de cet endroit était vraiment très frais dans ma mémoire encore.

Hideko ▬ Bonjour Essaadi-san ! Lanssais-je avec un large sourire en apparaissant à côté de lui.

Le lieutenant Essaadi arriva, ce mercredi 04 juillet, en trainant les pieds au commissariat. Ce qui était un fait particulièrement anormal pour quelqu’un d’aussi énergique que lui, mais s’expliquait particulièrement facilement par le climat qui régnait actuellement en ville et sa journée particulièrement longue de la veille. Il ne salua d’un mot, à peine murmuré, la réceptionniste qui se trouvait à l’accueil avant de se diriger doucement jusqu’à son bureau. Ce matin était consacré à la rédaction et à la lecture de rapports en ce qui concernait la scène de crime trouvée hier soir. Ce n’était pas la tâche la plus passionnante qui soit mais l’idée de rester assis devant son bureau, pour une fois, ne le dérangeait pas.

Il fit un détour par la salle de repos, sortit une tasse de l’armoire et se prépara un café bien serré comme il les aimait, en espérant que ce dernier le sorte de son début de léthargie. Une fois la boisson miracle prête, il se rendit dans son local et sortit l’ordinateur de sa veille. La machine prête à l’emploi, il ouvrit rapidement le logiciel qui lui permettrait de rédiger le plus fidèlement possible son rapport, avant de prendre une gorgée du liquide chaude qui allait l’aider à tenir la journée. Plus vite il aurait fini, mieux ce serait.

Son attention fut toutefois happée par une autre fenêtre, qu’il ne se souvenait pas avoir ouverte dernièrement, qui clignotait dans sa barre de tâche. Il cliqua alors sur l’icône, à l’aide de la souris, et une fenêtre de dialogue apparut devant ses yeux, avec un message on ne peut plus suspect qui le fit blanchir immédiatement. Ou, du moins, autant qu’il était possible pour son teint basané. Ne pas avoir peur ? Quelle blague ! Quelqu’un semblait avoir prit le contrôle de son ordinateur et il ne devrait pas paniquer ? Et puis cette question, aussi. Pourquoi cette personne voulait savoir s’il était seul dans son bureau ?

En réalité, c’est cette simple question qui mit les rouages du cerveau de notre lieutenant en marche. Matsudara. Nassim se rappela la prestation de la jeune demoiselle la veille et la pression retomba d’un coup. Il avait encore du mal à imprimer les capacités que pouvait avoir les sorciers, même s’il avait été témoins de quelques-uns de leur pouvoir ses dernières semaines. La révélation restait encore un peu trop fraiche. Très sérieusement, il lui faudrait encore un peu de temps pour s’y faire et ne plus réagir de la sorte. Le policier soupira un bon coup avant de confirmer qu’il était seul. Et Matsudara ne tarda pas à apparaitre à côté de lui, avec un large sourire, pour lui souhaiter le bonjour. Nassim sourit aussi, il ne s’était pas trompé.

Nassim ▬ « Bonsoir, Matsudara-san. Je vous saurais gré de penser à signer vos petits mots, la prochaine fois. A moins que le but fût de me faire avoir une crise cardiaque. Ou vous auriez pu essayer de me joindre sur ceci. Vous m’avez donné cet appareil, autant qu’il soit utile. »

Pour ponctuer ses mots, Nassim sortit de sa poche le téléphone que la demoiselle lui avait rapporter la veille. Il se leva ensuite, pour l’inviter à s’assoir et lui proposa une tasse de thé ou de café. Une fois tous les deux à nouveau installé correctement, il se tourna vers la jeune fille et prit la parole sans détour.

Nassim ▬ « Bien. Je suppose que vous ne venez pas pour une simple visite de courtoisie. Et vu que nous nous sommes vus hier à peine… Je pense que je dois en conclure que vous avez trouvé quelque chose d’intriguant qu’il vous fallait me partager au plus tôt. Je vous écoute. Je suis tout ouïe. »

Le grand colosse basané avait vraiment l’air fatigué. C’était presque étrange de voir cet homme dans un état de fatigue aussi prononcé, mais il ne ménageait sans doute pas son temps. D’après ce que je savais de lui, il était père célibataire et siégeait également au conseil des changelins en plus d’assumer ce rôle d'inspecteur à la criminelle. Si l’on ajoute ses états de services exemplaires, il est l’un des meilleurs inspecteurs de ce commissariat à n’en pas douter. Autant dire qu’il devait être mis sur les affaires les plus épineuses ou sensibles et que cela ne faisait que rajouter plus de pression et réduire son temps de sommeil. Il avait été appelé en pleine nuit pour intervenir de ce que j’ai compris et autant dire qu’on reste longtemps sur les lieux d’un crime, ce n’est pas comme dans les films supposais-je.

En tout cas, je lui rendis un immense sourire tandis qu’il me répondit. Toutefois il souleva le fait que je devais signer mes messages pour éviter de lui donner une bonne raison de faire une crise cardiaque prématurée. C’est là que je me rendis vraiment compte que je n’avais vraiment donné aucune information pour le rassurer.

Hideko ▬ Oh.. Heu vraiment désolée pour ça... Dis-je en passant la main derrière ma tête avec un sourire gêné.

Tout c’était passé si vite que j’avais à peine intégré le fait de lui avoir remis un portable un peu plus tôt. Il faut dire qu'il y a 24h à peine nous nous voyions également et il me demandait de recueillir des informations de façon discrète pour lui.

Hideko ▬ Je vous avoue que sur le coup je n’y ai pas pensé. Il me parut plus simple de surveiller votre ordinateur professionnel, d’autant plus que je suis la seule à pouvoir le faire à distance en ce moment.

Les ordinateurs fonctionnent uniquement sur leur réseau local en ce moment et grâce aux serveur dans leurs sous-sols, mais ils n'ont plus accès au réseau national de recherche pour le moment et aux bases de données de la police en ligne bien entendu. Autant dire que toute activité criminelle devenait un peu plus compliquée sans doute à gérer maintenant que la péninsule était coupée de tout.

Il me proposa une tasse de thé ou de café, c’est donc bien naturellement que j’acceptai le café pour continuer à rester d’autant plus éveillée. Je m’assis en tailleur sur le siège qu’il me désigna pour m’y installer. J’ajoutai du bout des doigts les six ou sept sucres que je mets à chaque fois dans le café pendant qu’il me rappel bien vite que si j’étais là c’était forcément pour quelque chose de précis.

Hideko ▬ Ah oui ! J’oubliai presque ! En effet j’ai fait une découverte cette nuit qui n’était vraiment pas prévu au programme. Vous voyez j’ai eu la visite de deux de mes étudiants le deux Juillet. Ils étaient déjà au bout de leur vie sans connexion internet, mais bon l’une est très avancé dans le cursus de robotique et l’autre en première année de programmation tout en travaillant à mi-temps pour vous. Les deux voulaient trouver un moyen de connecter illégalement la structure afin de récupérer une connexion au nez et à la barbe des militaires.

Il était bien évidement que je ne dirais pas tout ça à un policier ordinaire et j’avais conscience d’avoir un débit de parole bien rapide pour ce pauvre policier déjà fatigué, mais il fallait bien commencer par le début de l’histoire.

Hideko ▬ De fil en aiguille, nous nous sommes retrouvé cette nuit à l’université dans le plus grand des secrets afin dans un premier temps d’étudier les connectiques et comment nous pouvions brancher une parabole sur le toit discrètement. Le problème c’est qu’il y avait déjà des paraboles sur le toit dont les connexions m’étonnaient un peu. En y regardant de plus près, j’ai commencé à douter de la raison de leur présence. Je me suis donc plongée à nouveau dans les plans de l’université.

D’un geste de la main en pianotant dans ce qui était pour l’inspecteur le vide et pour moi une interface visuelle, j’affichais ces schémas sur son ordinateur auquel j’étais toujours connectée.

Hideko ▬ En fait d’après moi il y a un dépit vraiment incroyable qui arrive grâce à des paraboles dernier cri sur le toit, mais qui ne répercute pas ce débit sur le réseau de l’université en totalité. Il arrive bien à l’université, mais 95% n’est pas utilisé par celle-ci, mais par de la fibre optique terrestre installée il y a quelques années. De fait il y a sans doute un réseau parallèle imbriqué dans celui de l’université mais qui de communique pas totalement avec ce dernier.

Je bu une gorgée de café sucré dans le but de faire une coupure dans mon récit et donner le temps à l’inspecteur de digérer les informations.

Hideko ▬ Du coup j’ai pensé que ça pouvait vous intéresser comme information ! Dis-je avec un large sourire.

La jeune demoiselle avait l’air légèrement embarrassée e la mini frayeur qu’elle avait pu causer. Mais il fallait avouer, pour sa défense, que les événements s’étaient très vite enchainés et que son empressement à annoncer sa nouvelle découverte l’avait mené à oublier de signer son mot et qu’elle avait fourni un moyen de communication à l’inspecteur. Aussi, la logique de l’un n’était pas celle d’un autre. Elle avait donc fait ce qui était le plus logique et le plus simple selon elle.

Une fois le café servi et le rappel de la raison de sa visite faite, la jeune Matsudara se lança dans l’exposition de l’intrigue initiale. Le lieutenant écouta attentivement et ne put s’empêcher de sourire. Il comprenait le désir de ces jeunes gens, mais cela n’excusait pas réellement le côté pas très… légal de la chose. Le cas était toutefois particulier vu que, selon lui, les actions menées par les militaires n’étaient pas plus correctes. Isoler ainsi la ville la plongeait dans un chaos encore plus grand que celui dans lequel elle se trouvait avant. Pour des hommes censés être au service du peuple, ils pouvaient repasser plus tard. Mais là n’était pas le sujet. Quoi qu’il en soit, Nassim se dit qu’il ferait l’impasse sur ce qu’il venait d’entendre. Ou du moins, le côté fonctionnaire chez lui. L’autre, le conseiller, était suspendues aux lèvres de la demoiselle, écoutant son récit avec attention.

Ainsi, il apprit que la demoiselle avait analysé les connections et raccord de l’université, si rien ne paraissait anormal de prime abord, elle et ses étudiants avait découvert des connections légèrement étonnantes. De son récit, Nassim comprenait qu’elles n’avaient rien à faire là. Les doutes que cela avait causé chez la Professeure l’avaient mené à examiner de plus près les plans de l’université. Elle avait calculé le débit arrivant et sortant de l’université et avait déduit qu’une grande partie n’était pas utilisé par celle-ci. En réalité, un réseau parallèle se trouvait mêlé à celui de l’université mais ne communiquait pas réellement avec ce dernier. En effet, ce genre d’information n’était pas anodine et même si notre inspecteur n’était pas des plus calé en informatique, il comprenait qu’il y avait anguille sous roche.

Il prit un instant pour s’adosser contre son siège et prit le temps de réfléchir. Chose qu’il avait un peu de mal à faire ces derniers temps, entre cette histoire d’ordre secret, l’évasion des parents de Chloris, la découverte de la scène de crime et la zone… morte ? Oui, c’était le mot, vu l’état dans laquelle il l’avait trouvé. D’ailleurs, il se dit qu’il devrait peut-être en parler avec la demoiselle. A moins d’attendre de croiser Riven, ce qui ne devrait pas tarder.

Nassim ▬ « Je vois… Ces connexions, celles que vous avez remarqué, elles sont tout de même utilisées. Sinon, il n’y aurait pas de débit, j’imagine. Je pense que je peux faire l’analogie avait une arrivée d’eau. Si le robinet n’est pas ouvert, l’eau ne coule pas. N’est-ce pas ? Toutefois, ces câbles ne sont pas utilisés par l’université. Mais quelqu’un les utilise tout de même. Avez-vous pu les suivre et voir où il menait ? Sortent-ils du domaine de l’université ? Hum… A en croire votre tête, je dirais que non. Mais, d’après les plans que vous avez examinés, ils ne devraient pas être utiliser… Ce qui laisserait supposer que quelque chose se cache au niveau du campus. N’hésitez pas à me corriger si je me trompe. »

Dans sa réflexion, l’impressionnant inspecteur de police résuma à merveille ce que je lui ai transmis comme information. Son analogie était intéressante. Bien que je ne sois pas certaine d’être une grande plombière, si c’était plus simple pour lui de comprendre ainsi, autant poursuivre en ce sens. Malgré la fatigue évidente de l’inspecteur de police, il avait un esprit vif et il pouvait sans problème suivre cette conversation. Néanmoins, il fallait que je fasse en sorte de lui exposer au mieux l’ensemble de mes observations de la nuit.

Hideko ▬ Pour faire simple, peu importe le réseau car je cherchais l’activité sur Internet qui est le même pour tous. Donc pour reprendre votre analogie, l’activité perçue c’est un peu comme remonté la tuyauterie qui pompe l’eau à la même source que tout le monde. Le fait est que ce réseau est totalement parallèle et dissimulé. Je me suis mal exprimé en disant qu’il communiquait. En fait, seuls certains postes informatiques semblent y être relié. Ces postes sont également connectés à l’intranet de l’université, mais ça se limite à ça. De fait, ceux qui utilisent ces ordinateurs peuvent aller sur internet, mais grâce à un débit bien plus important et stable compte tenu du peu de personnes exploitant la connexion. Ils peuvent ne pas s’en apercevoir.

Il y a plusieurs salles informatiques sur l’ensemble du campus universitaire. Certaines sont réservées à l’usage exclusif de certaines formations dispensées au sein de l’établissement comme celle en programmation ou en robotique évidemment. D’autres en revanche sont juste surveillées en journée, mais avec un usage public sous présentation d’une carte d’étudiant. Le fait que nous ayons trouvé plusieurs ordinateurs semblant reliés à ce réseau parallèle était particulièrement troublant et en dressant un profil 3D du campus, on s’aperçoit vite que leur emplacement est singulier. Ils ne sont pas tous dans la même pièce ou le même secteur, mais éclatés sur l’ensemble du campus comme pour permettre facilement un accès.

Hideko ▬ En réalité cela pose question à plusieurs niveaux je trouve. Déjà, je pense qu’il y a forcément un ou plusieurs infiltrés dans le personnel de maintenance informatique du campus. Sinon les postes bougeraient souvent. On ne va pas se mentir mais la moindre intervention de dépannage et parfois on prend un ordinateur en rab d’une salle informatique pour le remplacer. Cela risquerait de mettre à jour la supercherie.

En parallèle, dans un mouvement de la main dans les airs, j’ajoutai sur le schéma déjà présent sur son écran l’emplacement des différents ordinateurs ainsi que les lignes du réseau qui les connectaient directement.

Hideko ▬ Pour vous répondre pleinement, oui j’ai pu en suivre une partie. Certain descendent jusqu’au niveau des fondations et continuent dans le sol. Ce ne serait pas un problème en soi si la connexion utilisait un réseau terrestre, mais comme c’est grâce à des paraboles sur le toit cela pose question. Mais de fait, je ne peux pas vous assurer que le réseau ne quitte pas le campus.

Je ne suis pas très douée pour enquêter sur le terrain et je ne sais pas trop ce qui peut aider un policier comme Essaadi-san.

Nassim n’était pas trop loin dans son raisonnement, suite au explications données par Hideko. Il y avait peut-être quelques approximations dans ces comparaisons mais le plus important était là. Il se tramait quelque chose, là-bas, sans aucun doute. La jeune demoiselle ajouta d’ailleurs quelques précisions. Pour tout dire, les premières passaient largement au-dessus de la tête du policier. Les précisions étaient un peu trop poussées pour un novice comme lui dans ce domaine. Tant qu’il retenait le plus important, c’était le principal.

Par contre, effectivement, pour surveiller tout ce manège caché aux yeux de tous, ils devaient y avoir des hommes de l’ombre qui se divulguaient derrière des casquettes des membres du personnel, comme le soulignait son interlocutrice. Cela devenait de plus en plus étrange, et mystérieux. Vraiment bien de bon, selon son instinct. Les questions étaient donc de savoir qui était derrière tout ça, pour quelle raison, et comment pouvait-il utiliser ces informations. Il ne pouvait lancer une enquête ainsi. Il ne pensait pas convaincre un juge. En réalité, peut-être bien quelqu’un d’autres mais il avait d’autre chats à fouetter avec elle, d’autres sujets tout aussi inquiétants, selon son avis. Il devait réfléchir plus longuement à ce qu’il allait faire, ce qui n’était pas une mince affaire avec le peu de sommeil qu’il avait eu dernièrement.

La demoiselle finit ensuite pas répondre à sa question. Les cables s’enfonçaient dans le sol. Il n’était pas expert mais cela lui paraissait étrange. Cela semblait aussi intrigué un peu. Mais sans plus.

Nassim ▬ « Hum… »

Nassim se colla à son siège et prit un instant pour réfléchir.

Nassim ▬ « Il y a vraiment quelque chose de louche avec cette université. Il va falloir que je réfléchisse à comment réagir à tout cela. Je pense qu’il faudrait plus d’informations. Ce que vous m’avez ramené est déjà une grande avancer. Je pense qu’il faudra surveiller de plus près avant d’agir. Clairement, vu comment c’est organiser, foncer tête baissée serait le meilleur moyen de faire fuir notre proie. Elle est déjà bien douée pour se cacher, autant éviter qu’elle se cache plus encore. »

Le lieutenant soupira un bon coup avant de prendre une gorgée de son café, ce dernier avait tout doucement commencé à refroidir. Une fois la tasse a nouveau posée sur le bureau, son regard grave et sérieux revint sur la demoiselle pour reprendre la conversation.

Nassim ▬ « Il y avait-il autre chose ? »

Je suis soulagée que l’inspecteur prenne avec autant de sérieux et comprenne la situation aussi vite, au moins, je n’aurai pas à répéter ce que je suis venue lui dire. Ce n’est pas que je pense qu’il soit idiot, bien au contraire, mais la fatigue peu jouer énormément sur le moral, mais surtout sur les aptitudes.

Je reprends une large gorgée finissant le café sucré que l’inspecteur ma généreusement offert tout en l’écoutant me faire part de son avis. Pour lui aussi il était vraiment très curieux que ces câbles aillent dans le sol de cette manière. Il y a forcément un réseau parallèle qui se cache dans l’ombre de celui que tout le monde peut voir et utiliser. Cela est des plus étrange et je n’ai pour ma part vu ça que dans les infrastructures militaires un peu plus... secrètes dirons-nous. Le fait que cela soit présent au sein de l’université posait question assurément. Toutefois, je ne vois pas trop qui ou quoi peut se cacher en dessous. L’inspecteur me parle d’une proie, mais je ne suis pas certaine que ce soit cet ordre de chasseurs de vampires. Pour l’instant rien ne me pousse à sérieusement penser cela de cette manière. Avec la présence de vampires dans le coin, cela pourrait être aussi bien un complexe dissimulé d’un suceur de sang voulant juste être proche d’une réserve de substantielle ou que sais-je encore.

Hideko ▬ Je vous rassure inspecteur, je ne compte pas plus que ça m’impliquer dans cette enquête. Je vais déjà devoir gérer les deux étudiants qui étaient avec moi cette nuit-là c’est bien assez de travail pour leur éviter de mettre leur nez plus avant là-dedans. Dis-je en me grattant la tête.

Lexter peut entendre raison et il estimera les choses comme n’étant sans doute pas de son ressort. Toutefois, la jeune Taichi Tomoe elle n’en restera pas là c’est certain. Quel casse-tête incroyable ! Je n’en peux déjà plus rien qu’en y réfléchissant !

C’est alors qu’il me met un coup de pression énorme avec son air si sérieux et grave me fusillant sur place comme une condamnée à mort. Je secoue les mains devant moi comme pourrait le faire quelqu’un qui se fait braquer par une arme comme pour dire que non tout en ayant un sourire un peu gêné. Toutefois, je percute alors une chose que je peux éventuellement fait ce qui met un terme à cette attitude étrange que j’avais juste avant.

Hideko ▬ Attendez si ! Je peux bien faire quelque chose en plus si vous voulez. Je pourrais mettre en place plusieurs sécurité dans le but de pouvoir tracer un maximum de données entrantes et sortantes de leur réseau. Dans une maigre mesure je pourrais éventuellement vous faire part de tout ce que je vais recueillir même s’ils seront forcément discrets. S’ils communiquent avec d’autres de leurs antennes ailleurs dans le monde nous pourront toujours capter des données ! Cela présente évidemment des risques car ils peuvent également remonter le flux que je pirate, mais je peux essayer de bricoler un truc qu’ils ne remonteront jamais !

Nassim regarda avec attention. Elle ne comptait pas se mêler plus que ça de cette histoire, ayant déjà assez à faire avec la gestion de ses étudiants. Cela rassurait un peu le lieutenant. Il avait bien pris en compte les informations et elle lui avait déjà été bien utile. Cependant, tant qu’il en savait pas plus, il ne voulait rien tenter. Parce qu’il ne voulait rien risquer si c’était un gros poisson, ni mettre ses hommes et ses collègues dans une situation délicate si c’était un lieu surnaturel. En tout cas, pour la deuxième option, il rayait déjà les sorciers de la liste. Si ça leu appartenait, la demoiselle en aurait surement connaissance et ne se serait pas étonnée de cette découverte. Du moins, c’est ce qu’il lui aurait semblé, en tout cas.

Il lui demanda ensuite si elle avait autre chose à rajouter pour cette entrevue. Il s’en était pas rendu compte sur le coup mais son ton et son air devaient être impressionnant, vu la réaction vive de la jeune fille. Il s’en voulu un instant. Ce n’était l’effet esxompté. Sa fatigue lui jouait bien des tours ce matin. Il tenta d’afficher un air moins soucieux et sérieux, sans réel succès, afin de retirer le coup de pression qu’il avait mis, par inadvertance, sur la demoiselle.

Nassim ▬ « Ah… Non, non. Même si votre proposition est intéressante. Ce n’était pas là où je voulais en venir. Mes excuses. Je voulais surtout savoir si vous aviez d’autres informations à me faire parvenir. J’aimerais que vous restiez en dehors de ça, pour l’instant, surtout si cela comporte un risque. Bien que cela nous serait fortement utile, je ne voudrais pas que vous vous mettiez à dos ce qui se trouvent cachés dans l’université. Cela pourrait bien être que des êtres surnaturels, qui se cachent comme vous et moi. Mais ça pourrait bien être autre chose de pire. Il faudrait d’abord en avoir le cœur net. »

Peut-être pourrait-il transmettre l’information à Kurobara-san la prochaine fois qu’il la verrait. Elle pourrait alors placer ses espions pour écouter les conversations. Cela serait plus discrets. Il se décida d’en faire part à la demoiselle. Bien que l’alliance entre Sorciers et Changelins n’étaient pas encore officielle, il savait que cela ne tarderait pas, avec la demande changeline exécutée. Il prenait juste un peu d’avance.

Nassim ▬ « A vrai dire, je pense avoir une idée. Nous avons des espions qui se terrent un peu partout, pour vérifier que rien ne vient troubler notre paix et tranquillité. L’une de mes collègues gère et coordonne ces espions. Je pourrais lui glisser deux mots. »

Il sortit alors un petit post-il qu’il colla sur son bureau. Il n’y nota que deux mots : Kurobara et Université. Cela serait bien suffisant pour lui servir de rappel, au cas où sa mémoire lui jouerait des tours.

Nassim ▬ « Si jamais des informations me reviennent, je penserai à vous prévenir. En tout ca,s pour l’instant, faites profil bas et attention à vous ainsi qu’à vos étudiants. Nous ne savons pas ce que vous côtoyez sans le savoir et cela pourrait être potentiellement dangereux. »

Le colosse se confond en excuses sans vraiment que je comprenne pourquoi, comme si ma façon de réagir supposait qu’il avait insinuer quoique ce soit. Il faut dire que j’ai pris un sacré coup de pression sur le coup, comme s’il avait fallu que j’ai autre chose à lui livrer ou que ce que je lui ai dit n’était pas assez par rapport à ces attentes. Au final cela a du bon car sous pression je réfléchi d’autant plus et je peux ainsi lui proposer une participation future un peu plus poussée dans cette affaire. Toutefois, il se refuse catégoriquement à cela et va même jusqu’à me dire qu’il préfère que je reste en dehors tout ça.

Il exprime le fond de sa pensée et la vérité c’est qu’il a totalement raison. Ma logique me guide sans aucun mal au même raisonnement que lui et plus encore. Les possibilités sont nombreuses. Un groupe de sorciers criminels, des changelins douteux, l’une comme l’autre je dirais environs cinq pourcents de chance. Une meute de loups-garous ayant fait de ce campus son territoire peut-être aussi une alternative dans une mesure d’environ quinze pourcents. Je dirais trente-sept pourcent pour des vampires ou une organisation humaine l’un comme l’autre et un pourcent pour une éventualité pouvant me surprendre. Cela ne fait qu’un cent pourcent de danger peu importe l’identité de qui s’est installé dans les sous-sols de l’université.

Je laisse filer une moue plus que triste à l’idée d’arrêter là, mais j’ai après tout beaucoup d’autres choses à faire. Comme surveiller ces sales gamins qui eux ne resteront pas si éloignés que cela de ce mystère.

Hideko ▬ Très bien, je resterai dans la mesure du possible en dehors de cette histoire. Mais entre Nakida-san et Yukimura-chan ce ne sera pas évident de les garder en dehors de tout ça. Ils sont têtus et se pensent sûrement très aptes à enquêter dans leur coin sans mesurer le danger.

Je lui livrai sans ménagement les noms de deux élèves qui étaient présents avec moi et je gage du fait que je n’ai pas besoin de lui apporter cette précision l’ayant mentionné plus tôt en arrivant.

L’inspecteur quoi qu’il en soit ne se laisse pas démonter et une idée germe dans son esprit fatigué et nécessitera une de ses collègues. Je ne sais pas trop de qui il parle, mais de toute façon je ne suis pas persuadée qu’il s’adresse vraiment à moi. Cela ressemble plus à une réflexion à voix haute sans se soucier des gens présents. C’est donc ça la sensation que ça fait ? Des espions qui se cachent un peu partout, vu les capacités des changelins cela ne m’étonne pas le moins du monde. D’ailleurs, depuis que la nouvelle de leur survie se rependait à travers notre peuple, je dois bien avouer que j’ai arrêté de faire la chasse aux araignées qui se baladent sur mes murs de peur que ce ne soit un allié. Maintenant je surprends plus ces bêtes et je leur annonce à voix haute que je suis sur le point de les éliminer pour laisser le temps à un éventuel changelin de se manifester. C’est horrible !

Alors qu’il me sollicite un instant je sors de ma digression mentale pour mieux me centrer à nouveau sur ce qui se déroule dans ce bureau.

Hideko ▬ Oui n’hésitez pas du tout surtout ! Si vous avez besoin de voyager loin en un temps record vous m’appelez aussi ça sera un plaisir !

Je vais essayer de ne pas trop m’impliquer. Mais si je remarque quelque chose à l’université je vous préviens !

Je commence à me retourner pour partir en percutant que personne ne m’a vu entrer dans ce bureau et qu’il vaut mieux qu’on ne m’en voit pas du tout. Je me donne un petit coup sur le front comme la dernière des étourdies, mais je pense soudainement à une chose et fait volte-face.

Hideko ▬ Une dernière chose, mais si vous avez besoin d’internet en urgence, n’hésitez pas non plus hein !

Je conclus avec un sourire espiègle avant de simplement me téléporter hors de son bureau et le laisser à son travail qui ne manquera surement pas de le fatiguer un peu plus.

Le lieutenant haussa un sourcil en entendant le nom Nakida. Parlait-elle de Lexter ? N’avait-elle pas justement mentionné hier qu’elle le connaissait ? Si. Il ne put s’empêcher un petit rictus moqueur. Effectivement, elle risquait de devoir rester un moment sur son dos. C’était un cas assez particulier qui, quand il avait une idée en tête, il ne l’avait pas ailleurs. Il espérait pour la Professeure que ladite Yukimura n’était pas de la même trempe. Sinon, elle devait en voir des vertes et des pas mûres assez souvent.

Nassim ▬ « Si vous parlez de Lexter, j’imagine sans trop de mal que le tenir éloigner des problèmes n’est pas des plus facile. J’espère pour vous que Yumikura-san n’est pas dans le même genre. »

Cette entrevue semblait toucher tout doucement à sa fin, pour l’instant. La demoiselle rappela au policier qu’elle était là pour l’aider si le besoin s’en faisait sentir. De son côté, elle veillerait à ne pas trop s’impliquer au cas où ce qui se cacherait derrière cette découverte serait bien plus dangereux que prévu.

Nassim ▬ « Faites attention à vous, Miss. Aussi, si jamais vous devriez joindre quelqu’un en urgence, sachez que deux de mes confrères se trouvent souvent sur le campus de l’université. Le premier est professeur d’archéologie, Rhodes Sebastian. Le second est meilleur polyglotte que je le suis et donne des cours de langues. Il s’agit de Smith John. N’hésitez pas à leur dire que vous venez de ma part si vous deviez aller les trouver. »

Entre-temps, la demoiselle se leva et se dirigea vers la porte comme si de rien était. Allait-elle sortir du bureau ? Mais elle n’était pas passé par la porte, de ce qu’il semblait au colosse. Elle s’arrêta net, à mi-chemin, comme si elle s’était rendu compte toute seule de l’erreur qu’elle avait failli commettre. Elle fit comme si de rien était et adressa quelques derniers mots. Nassim ne répondit rien. Il n’était pas celui qui était le plus à plaindre, selon lui, de la coupure du réseau mondial. Celle de téléphone lui était plus préjudiciable. Il la regarda simplement se téléporter. A nouveau seul dans son bureau, il secoua doucement la tête en souriant avant de se replonger dans l’écriture de son rapport. Il se devait de le terminer au plus vite. Il sentait que sa journée était loin d’être terminée et il voulait absolument rencontrer certaines personnes. Et, ce, au plus vite.