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Invité
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Mer 14 Avr 2021 - 19:09
Il était évident que j'avais vu juste même si je devinais qu'il serait assez vigilant en me narrant ses expériences. Je ne savais pas quel âge il avait exactement mais il devait avoir voyagé assez dans la logique de son statut de vampire. Toutefois, je n'en ferai évidemment pas mention. Je poursuivais donc tranquillement notre collation de l'instant tout en continuant de boire mon verre de vin fort plaisant. Il entama alors le récit d'un souvenir qu'il avait vécu récemment. Je posais donc ma dégustation sur le coin de nappe en posant mes coudes sur la table, toute attentive à cette histoire. Il commençait alors par me citer les raisons initiales de ses déplacements dans le cadre de son travail en accord avec notre passion commune. Mais il ne se contentait pas seulement de ses responsabilités, il était également motivé par sa curiosité naturelle. Un trait de sa personnalité que j'appréciais car elle indiquait tout bonnement une ouverture d'esprit. Quoique, cela n'en assurait pas pour autant une certaine stabilité ou un bon sens. Pour exemple, la curiosité de Metuselah Shidara pour ne citer que lui, avait conduit à un enfer qui concernait des personnes innocentes en détruisant purement leur existence. Il y avait donc des limites à cet état d'esprit. Toutefois, j'étais dans l'assurance qu'il ne devait pas cautionner les actions de son congénère même si rien ne soutenait véritablement cette déduction. De même, sans nécessairement partir dans des extrêmes, il n'était pas rien de relever que la curiosité pouvait être un vilain défaut qui conduisait tout aussi bien à des conséquences délicates ou compliquées.
Il enchaîna ainsi sur son anecdote du moment comme pour venir confirmer ma réflexion muette. La situation n'avait pas joué en sa faveur lors d'un déplacement au Népal où il s'est trouvé perdu lors de son excursion à cause d'un retard d'avion. Mon invité s'était vu ainsi dans des circonstances qui l'avait mené à un orphelinat où il trouva refuge le temps d'une nuit symbolique. Il me décrivait alors l'insalubrité d'un tel endroit, décoré de pauvreté mais qui pourtant, avait tenu à le couvrir malgré les faibles ressources. Certaines cultures invoquaient une véritable entraide qui était tout à leur honneur malgré leurs conditions. Il ne serait pas de trop d'ajouter que les individus les plus pauvres, demeuraient ironiquement ceux qui offraient le plus. Puis dans son sillage, il avait pris connaissance des lieux pour prendre conscience que le terrain viticole se logeait à quelques lieux de cet endroit. Il y décela ensuite l'opportunité de les remercier en apportant sa contribution pour restaurer le bâtiment et leur trouver des ressources pour les enfants. Dans la foulée, il installa également une participation entre le vignoble et l'orphelinat dans une bonté de cœur qui m'attendrissait du regard qui fonctionnait encore aujourd'hui.
-C'est fabuleux, Sir Conti. J'admire votre humanité. Cette rencontre imprévue s'est donc révélée enrichissante finalement. Même si pour ma part, je ne pense pas qu'il y ait tellement de hasard. Parfois, des personnes sont mises sur notre chemin pour des dessins plus grands dont nous ne soupçonnons pas même l'envergure.
Ma foi catholique parlait sûrement à cet instant. Mais je croyais énormément aux épreuves du destin pour nous pousser à évoluer et se découvrir à travers chaque étape de nos existences, qu'importe la douleur ou la tendresse qu'elle nous procure. Peut-être que finalement, ce Sir Conti présentement devant moi, se révélait être également un signe de cette grandeur mystique ? Il avait été mis sur ma route, alors même que je rechignais même à sortir aujourd'hui mais le devoir m'ayant appelé, j'avais donc acquiescé à la requête de Yokube-san sans m'attendre à faire la visite. Toutefois, il me restait encore à comprendre de quelle sorte de futur cette rencontre me réservait. Je pouvais toujours décider de me retirer en refusant son invitation à son domaine tout autant que je conservais le choix d'accepter. Nous demeurions malgré tout, maître de nos décisions quand bien même nous ne pouvions en deviner la suite.
La conversation dériva naturellement vers moi. Généralement, mes voyages s'établissaient surtout dans le cadre de mes missions d'espionnage pour le compte de la famille royale. Si j'avais bien des anecdotes, je ne pouvais pas nécessairement les tirer hors du contexte. Mais je m'essayais tout de même à cet exercice en veillant à filtrer les informations compromettantes.
-Avec mes parents, nous avions l'habitude de voyager un peu partout dans le monde. Mais dans mes expéditions solitaires, dans le cadre d'un petit week-end pour une séance photos sur un magazine, je me souviens avoir rencontré un vieil homme à Paris qui faisait la manche à l'entrée d'un métro. Tout le monde semblait l'ignorer. Il avait le regard si vide pourtant, il vivait au creux de sa rétine, une lueur éclatante qui contrastait dans ses prunelles orageuses. Je me suis donc arrêtée pour lui tendre de l'argent. J'étais assez intriguée aussi par cette expression si forte. Toutefois, il ne s'en ai pas saisi sur le moment. Il s'est contenté de me regarder en regardant ma main tendue, comme s'il hésitait. Un mélange de surprise et de honte s'est manifesté chez lui avant qu'il n'en prenne possession. Je suis ensuite partie à mon rendez-vous puis en fin d'après-midi, je l'ai retrouvé devant la devanture de l'agence, assis, à moitié somnolent sous le soleil tapant. Si je n'avais pas fait attention sur l'instant, sous ses habits sales, sa longue barbe et son teint abîmé par les élans de la vie, j'ai su déceler chez lui un potentiel physique ma foi intéressant. Alors je me suis agenouillée en le tirant de son demi-sommeil. Il a levé les yeux vers moi et dans ses yeux, j'ai su qu'il m'avait reconnue. J'ai ensuite lancé la conversation. Je me suis donc intéressée à sa vie. Je n'ai eu le droit qu'à des brides de son histoire mais cela a suffi à me conforter dans ma peine. Bastien avait quarante cinq ans lorsque son entreprise a fait faillite. Il travaillait en tant que menuisier mais un divorce difficile l'a contraint à perdre toutes ses ressources et la garde sa fille dans sa continuité.
Il faut savoir que mes parents étaient très friands des meubles anciens, surtout mon père. Ma mère s'en arrachait les cheveux, n'ayant plus de place pour les installer. Alors je lui ai proposé d'être notre menuisier officiel, en Angleterre. Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant un moment suite à mon départ jusqu'à ce qu'il refasse surface pour accepter cette opportunité. Il nous a donc rejoint en tant que salarié officiel dans la restauration des meubles anciens pour notre compte. C'est un homme très doué et il parvenait même à remplir les caprices de mon paternel très exigeant.
Je terminais sur un sourire, bien que je ne savais pas ce que Bastien était devenu suite à l'effondrement de notre famille. Dans ma fuite, je me rendais compte que j'avais abandonné des personnes qui m'entouraient quotidiennement. Mes parents avaient le cœur sur la main et travaillaient beaucoup au bien-être de la population. Quand l'occasion se présentait, nous participions à des œuvres de charité pour venir en aide aux plus nécessiteux. Telle était la fibre de la famille Prestonn avant qu'elle se disloque à cause des prétentions et de la soif de pouvoir de mon frère.
A l'époque, j'étais encore une femme pleine d'espoir, même si ma bonté d'âme avait suivi, j'étais devenue plus frileuse par rapport aux autres, m'enfermant complètement dans ma coquille.
-Vous savez, parfois, il suffit seulement de quelques minutes pour éclairer la vie de quelqu'un alors même que vous n'en avez pas forcément conscience sur l'instant. Cela peut avoir de très grandes répercussions de seulement s'arrêter pour s'intéresser.
Il enchaîna ainsi sur son anecdote du moment comme pour venir confirmer ma réflexion muette. La situation n'avait pas joué en sa faveur lors d'un déplacement au Népal où il s'est trouvé perdu lors de son excursion à cause d'un retard d'avion. Mon invité s'était vu ainsi dans des circonstances qui l'avait mené à un orphelinat où il trouva refuge le temps d'une nuit symbolique. Il me décrivait alors l'insalubrité d'un tel endroit, décoré de pauvreté mais qui pourtant, avait tenu à le couvrir malgré les faibles ressources. Certaines cultures invoquaient une véritable entraide qui était tout à leur honneur malgré leurs conditions. Il ne serait pas de trop d'ajouter que les individus les plus pauvres, demeuraient ironiquement ceux qui offraient le plus. Puis dans son sillage, il avait pris connaissance des lieux pour prendre conscience que le terrain viticole se logeait à quelques lieux de cet endroit. Il y décela ensuite l'opportunité de les remercier en apportant sa contribution pour restaurer le bâtiment et leur trouver des ressources pour les enfants. Dans la foulée, il installa également une participation entre le vignoble et l'orphelinat dans une bonté de cœur qui m'attendrissait du regard qui fonctionnait encore aujourd'hui.
-C'est fabuleux, Sir Conti. J'admire votre humanité. Cette rencontre imprévue s'est donc révélée enrichissante finalement. Même si pour ma part, je ne pense pas qu'il y ait tellement de hasard. Parfois, des personnes sont mises sur notre chemin pour des dessins plus grands dont nous ne soupçonnons pas même l'envergure.
Ma foi catholique parlait sûrement à cet instant. Mais je croyais énormément aux épreuves du destin pour nous pousser à évoluer et se découvrir à travers chaque étape de nos existences, qu'importe la douleur ou la tendresse qu'elle nous procure. Peut-être que finalement, ce Sir Conti présentement devant moi, se révélait être également un signe de cette grandeur mystique ? Il avait été mis sur ma route, alors même que je rechignais même à sortir aujourd'hui mais le devoir m'ayant appelé, j'avais donc acquiescé à la requête de Yokube-san sans m'attendre à faire la visite. Toutefois, il me restait encore à comprendre de quelle sorte de futur cette rencontre me réservait. Je pouvais toujours décider de me retirer en refusant son invitation à son domaine tout autant que je conservais le choix d'accepter. Nous demeurions malgré tout, maître de nos décisions quand bien même nous ne pouvions en deviner la suite.
La conversation dériva naturellement vers moi. Généralement, mes voyages s'établissaient surtout dans le cadre de mes missions d'espionnage pour le compte de la famille royale. Si j'avais bien des anecdotes, je ne pouvais pas nécessairement les tirer hors du contexte. Mais je m'essayais tout de même à cet exercice en veillant à filtrer les informations compromettantes.
-Avec mes parents, nous avions l'habitude de voyager un peu partout dans le monde. Mais dans mes expéditions solitaires, dans le cadre d'un petit week-end pour une séance photos sur un magazine, je me souviens avoir rencontré un vieil homme à Paris qui faisait la manche à l'entrée d'un métro. Tout le monde semblait l'ignorer. Il avait le regard si vide pourtant, il vivait au creux de sa rétine, une lueur éclatante qui contrastait dans ses prunelles orageuses. Je me suis donc arrêtée pour lui tendre de l'argent. J'étais assez intriguée aussi par cette expression si forte. Toutefois, il ne s'en ai pas saisi sur le moment. Il s'est contenté de me regarder en regardant ma main tendue, comme s'il hésitait. Un mélange de surprise et de honte s'est manifesté chez lui avant qu'il n'en prenne possession. Je suis ensuite partie à mon rendez-vous puis en fin d'après-midi, je l'ai retrouvé devant la devanture de l'agence, assis, à moitié somnolent sous le soleil tapant. Si je n'avais pas fait attention sur l'instant, sous ses habits sales, sa longue barbe et son teint abîmé par les élans de la vie, j'ai su déceler chez lui un potentiel physique ma foi intéressant. Alors je me suis agenouillée en le tirant de son demi-sommeil. Il a levé les yeux vers moi et dans ses yeux, j'ai su qu'il m'avait reconnue. J'ai ensuite lancé la conversation. Je me suis donc intéressée à sa vie. Je n'ai eu le droit qu'à des brides de son histoire mais cela a suffi à me conforter dans ma peine. Bastien avait quarante cinq ans lorsque son entreprise a fait faillite. Il travaillait en tant que menuisier mais un divorce difficile l'a contraint à perdre toutes ses ressources et la garde sa fille dans sa continuité.
Il faut savoir que mes parents étaient très friands des meubles anciens, surtout mon père. Ma mère s'en arrachait les cheveux, n'ayant plus de place pour les installer. Alors je lui ai proposé d'être notre menuisier officiel, en Angleterre. Je n'ai pas eu de ses nouvelles pendant un moment suite à mon départ jusqu'à ce qu'il refasse surface pour accepter cette opportunité. Il nous a donc rejoint en tant que salarié officiel dans la restauration des meubles anciens pour notre compte. C'est un homme très doué et il parvenait même à remplir les caprices de mon paternel très exigeant.
Je terminais sur un sourire, bien que je ne savais pas ce que Bastien était devenu suite à l'effondrement de notre famille. Dans ma fuite, je me rendais compte que j'avais abandonné des personnes qui m'entouraient quotidiennement. Mes parents avaient le cœur sur la main et travaillaient beaucoup au bien-être de la population. Quand l'occasion se présentait, nous participions à des œuvres de charité pour venir en aide aux plus nécessiteux. Telle était la fibre de la famille Prestonn avant qu'elle se disloque à cause des prétentions et de la soif de pouvoir de mon frère.
A l'époque, j'étais encore une femme pleine d'espoir, même si ma bonté d'âme avait suivi, j'étais devenue plus frileuse par rapport aux autres, m'enfermant complètement dans ma coquille.
-Vous savez, parfois, il suffit seulement de quelques minutes pour éclairer la vie de quelqu'un alors même que vous n'en avez pas forcément conscience sur l'instant. Cela peut avoir de très grandes répercussions de seulement s'arrêter pour s'intéresser.
Alessio O. Di Altiero#105748#105748#105748#105748#105748#105748#105748
Vampire Level A - Chef du clan di Altiero
Race : Vampire
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Avatar : Prince Dragon Phoenix de My Mystic Dragons
Date d'inscription : 12/03/2014
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Emploi/loisirs : Chef Di Altiero, Vulcanologue et Historien d'Art
Yens : 101
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Ven 23 Avr 2021 - 2:11
Au palais du goût, il n’y a pas que le sang qui porte du rouge
Feat Abigail Prestonn
Je vois dans son regard que mon geste, envers l’orphelinat, l’avait touché. Mon interlocutrice se trouve donc partager la même foi que moi. En effet, il est vrai que le hasard n’en est parfois un que pour nous, mais point pour Lui. Il est souvent difficile d’interpréter Ses volontés, ou desseins.
« Vous avez raison, bien souvent on ne soupçonne pas l’envergure de notre impact, néanmoins je pense malgré tout qu’il y a une part de hasard, du moins pour nous même si ce n’est pas pour Lui. Il nous a offert le libre arbitre, et j’aime à penser qu’il a plus d’influence sur Ses desseins que nous ne pouvons le supposer. »
Difficile de ne pas faire preuve d’une certaine foi lorsqu’on est originaire de l’un de ses bastions. Bien que je ne peux que me demander pourquoi Il laisse certaine tragédie se produire. J’ai conscience que je n’aurai jamais la réponse à cette question, néanmoins je ne peux m’empêcher de la formuler par moment.
J’écoute alors son histoire. Il est vrai que des sans-abris sont nombreux, partout dans le monde et pas seulement dans la capitale française. Il n’est pas réellement surprenant de pouvoir percevoir une certaine forme de honte dans leur regard. Qui, dans cette situation de précarité, ne l’éprouverai pas ? Quant à la surprise, elle peut s’expliquer par le peu de regard des gens en général. Le nombre de ceux qui s’arrête par simple générosité ne doit pas dépasser les doigts d’une main, et parmi les rares à le faire combien ne se contentent que de laisser une petite pièce sans valeur ?
Il suffit parfois de bien peu pour illuminer la journée de quelqu’un. Une parole, une oreille attentive, une peu de temps, ce n’est pas cher à offrir et cela vaut pourtant tous les trésors pour celui ou celle qui le reçoit. Une proposition généreuse de la part de ma charmante interlocutrice, tirant le meilleur parti des informations qui l’homme lui avait fournis. Tout en lui offrant une nouvelle perspective de vie, de retrouver sa dignité à la faveur de son talent.
« C’est une très belle leçon de vie que vous partagez avec moi. Vous avez eu raison d’accorder juste un peu de votre temps à cet homme. C’était, je crois, ce que vous pouviez lui offrir de mieux. Parce qu’en faisant cela ce jour-là, alors qu’il se sentait honteux de sa situation, vous lui avez rendu sa dignité d’individus.
Vous lui avez offert plus que vous ne pouviez l’imaginer, j’en suis convaincu. Et l’opportunité que vous lui proposiez, lui a permis de redevenir l’homme qu’il avait pu être, même un peu. »
Je termine ma tartine de chèvre puis prends une gorgée de notre second vin de dégustation, terminant ainsi mon verre. Je crains qu’il ne soit temps de refermer la parenthèse de ce moment hors du temps, et loin de mes obligations. J’espère sincèrement qu’elle acceptera de venir prendre un verre, en toute amitié, dans ma demeure. J’aperçois du coin de l’œil notre hôte. Il semble qu’il ait terminé la visite pour les autres invités et hésite à nous rejoindre. Cela ne fait que sonner le glas de cet instant.
« Vous êtes une personne généreuse Signorina Prestonn. C’est une qualité précieuse. Cette dégustation en votre compagnie fût un véritable délice, j’envie même Yokube-san d’avoir l’opportunité de travailler avec vous. J’espère avoir la chance de partager une nouvelle conversation avec vous bientôt. »
Je lui donne, pour faire bonne mesure, l’une de mes cartes de visite. Enfin l’une de celles de mon alias pour être franc. Il faudra donc, par précaution que j’en informe Hiroaki, qu’il ne soit pas surpris si d’aventure la Signorina Prestonn venait à me rendre visite. Bien qu’il soit fort probable qu’elle convienne du rendez-vous avec moi en amont.
Je me lève de la chaise où j’étais, prends délicatement sa main et lui fait un baise-main. Il est temps pour moi d’aller converser avec le Maître des lieux, avant de rentrer en ma demeure.
« Signorina Prestonn, veuillez m’excuser mais il me faut malheureusement quitter votre agréable compagnie pour retourner à mes devoirs. Parmi ceux-ci, il y a une discussion avec Yokube-san, se trouvant juste à côté, je pense me procurer quelques bouteilles de vos cépages, pour ma cave.
Au plaisir de vous revoir et de partager un moment en votre compagnie. »
Je lui adresse un dernier sourire avant de rejoindre Yokube-san, pour discuter affaires. En espérant partager prochainement une nouvelle discussion aussi riche avec la Signorina Prestonn.
« Vous avez raison, bien souvent on ne soupçonne pas l’envergure de notre impact, néanmoins je pense malgré tout qu’il y a une part de hasard, du moins pour nous même si ce n’est pas pour Lui. Il nous a offert le libre arbitre, et j’aime à penser qu’il a plus d’influence sur Ses desseins que nous ne pouvons le supposer. »
Difficile de ne pas faire preuve d’une certaine foi lorsqu’on est originaire de l’un de ses bastions. Bien que je ne peux que me demander pourquoi Il laisse certaine tragédie se produire. J’ai conscience que je n’aurai jamais la réponse à cette question, néanmoins je ne peux m’empêcher de la formuler par moment.
J’écoute alors son histoire. Il est vrai que des sans-abris sont nombreux, partout dans le monde et pas seulement dans la capitale française. Il n’est pas réellement surprenant de pouvoir percevoir une certaine forme de honte dans leur regard. Qui, dans cette situation de précarité, ne l’éprouverai pas ? Quant à la surprise, elle peut s’expliquer par le peu de regard des gens en général. Le nombre de ceux qui s’arrête par simple générosité ne doit pas dépasser les doigts d’une main, et parmi les rares à le faire combien ne se contentent que de laisser une petite pièce sans valeur ?
Il suffit parfois de bien peu pour illuminer la journée de quelqu’un. Une parole, une oreille attentive, une peu de temps, ce n’est pas cher à offrir et cela vaut pourtant tous les trésors pour celui ou celle qui le reçoit. Une proposition généreuse de la part de ma charmante interlocutrice, tirant le meilleur parti des informations qui l’homme lui avait fournis. Tout en lui offrant une nouvelle perspective de vie, de retrouver sa dignité à la faveur de son talent.
« C’est une très belle leçon de vie que vous partagez avec moi. Vous avez eu raison d’accorder juste un peu de votre temps à cet homme. C’était, je crois, ce que vous pouviez lui offrir de mieux. Parce qu’en faisant cela ce jour-là, alors qu’il se sentait honteux de sa situation, vous lui avez rendu sa dignité d’individus.
Vous lui avez offert plus que vous ne pouviez l’imaginer, j’en suis convaincu. Et l’opportunité que vous lui proposiez, lui a permis de redevenir l’homme qu’il avait pu être, même un peu. »
Je termine ma tartine de chèvre puis prends une gorgée de notre second vin de dégustation, terminant ainsi mon verre. Je crains qu’il ne soit temps de refermer la parenthèse de ce moment hors du temps, et loin de mes obligations. J’espère sincèrement qu’elle acceptera de venir prendre un verre, en toute amitié, dans ma demeure. J’aperçois du coin de l’œil notre hôte. Il semble qu’il ait terminé la visite pour les autres invités et hésite à nous rejoindre. Cela ne fait que sonner le glas de cet instant.
« Vous êtes une personne généreuse Signorina Prestonn. C’est une qualité précieuse. Cette dégustation en votre compagnie fût un véritable délice, j’envie même Yokube-san d’avoir l’opportunité de travailler avec vous. J’espère avoir la chance de partager une nouvelle conversation avec vous bientôt. »
Je lui donne, pour faire bonne mesure, l’une de mes cartes de visite. Enfin l’une de celles de mon alias pour être franc. Il faudra donc, par précaution que j’en informe Hiroaki, qu’il ne soit pas surpris si d’aventure la Signorina Prestonn venait à me rendre visite. Bien qu’il soit fort probable qu’elle convienne du rendez-vous avec moi en amont.
Je me lève de la chaise où j’étais, prends délicatement sa main et lui fait un baise-main. Il est temps pour moi d’aller converser avec le Maître des lieux, avant de rentrer en ma demeure.
« Signorina Prestonn, veuillez m’excuser mais il me faut malheureusement quitter votre agréable compagnie pour retourner à mes devoirs. Parmi ceux-ci, il y a une discussion avec Yokube-san, se trouvant juste à côté, je pense me procurer quelques bouteilles de vos cépages, pour ma cave.
Au plaisir de vous revoir et de partager un moment en votre compagnie. »
Je lui adresse un dernier sourire avant de rejoindre Yokube-san, pour discuter affaires. En espérant partager prochainement une nouvelle discussion aussi riche avec la Signorina Prestonn.
"A bientôt"
Etilya sur DK RPG
Invité
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Dim 25 Avr 2021 - 1:26
Je consentais à hocher la tête alors que nous semblions partager les mêmes croyances sur les prodiges du Ciel et ses épreuves. J’étais tout à fait encline à partager son point de vue même si par moment, les projets qu’Il semblait nous dédier restait encore nébuleux notamment sur ses véritables intentions. Je continuais malgré tout de croire que la bonté devait se cultiver dans le cœur de chaque personne toutefois il s’agissait d’un choix dont nous disposions et pourtant, certains ne faisaient pas usage de cette liberté pour agir dans la droiture. Je n’étais pas naïve, mon passé d’espionne était suffisant pour que je perçoive toutes les nuances du monde qui n’avait rien de binaire. Mais ce constat faisait toujours mal à regarder.
Il apparaissait tout autant enthousiaste à mon initiative même s’il ne s’agissait là que d’une seule âme contrairement à son geste d’entretenir tout un orphelinat. Mais nous faisions aussi selon nos moyens et surtout les opportunités qui se présentaient à nous en décidant ou non de saisir notre occasion. Effectivement, j’avais rendu la dignité à un homme qui s’était vu arracher son identité par les griffes de l’existence. Une épreuve qui l’avait marqué mais dont il s’était sorti avec un peu de soutien de ma part. Je me demandais vraiment, ce qu’il était advenu de lui… Ce qu’il restait de notre famille dissoute par l’avidité de mon frère… Non, non. Je ne devais pas penser à cela maintenant. Je devais surtout rassembler toute ma force, ma volonté et mon courage pour me préparer à le faire tomber de ce trône et réclamer le rétablissement de la justice pour faire de moi un individu libre et sans honte. Je devais laver l’honneur de mon berceau et reprendre cette place qui me revenait de plein droit. J’étais déterminée et je n’hésiterai pas à me mouiller dans ce sens. Il en valait de mon devoir et de ma dignité.
Je terminais mon verre de vin alors que je jetais un coup d’œil dans sa direction tandis qu’il appréciait sa dernière bouchée de tartine. En cet instant, il me faisait plutôt penser à un enfant plutôt qu’à un être sanguinaire alors qu’il se léchait les doigts pour éviter d’en perdre une seule saveur. C’était plutôt amusant à constater tout en restant effrayant sur une certaine envergure, un peu aussi. Mais je me sentais plutôt sereine en sa compagnie. Toutefois, cela présageait la fin de cette rencontre atypique, tout du moins pour ce jour. Je lui souriais alors sur ces compliments, signant notre au revoir.
-Je pense pouvoir vous retourner ce compliment, Sir Conti. Et je me ferai un plaisir de vous rendre visite si vous me le permettez.
Il me tendait donc une carte de visite où étaient inscrites ses coordonnées pour ensuite me faire un baise-main qui teinta mes pommettes d’un rose léger. Je n’étais plus tant habituée à ces démonstrations. Si je l’avais observé durant toute la durée de notre conversation, il était toujours impressionnant de voir un vampire royal de si près, c’en était presque intimidant, malgré mon éducation qui imposait une qualité d’étiquette.
Je le laissais donc me quitter en lui adressant un dernier signe de la main alors qu’il allait porter commande auprès de Yokube-san. L’homme d’ailleurs me gratifia d’ailleurs d’un pouce satisfait mais loin d’être discret qui me fit rire. Il était également temps pour moi de quitter le domaine pour revenir à mon cocon plus tranquille. Finalement, je devais bien admettre qu’il y avait du bon à mettre parfois le nez dehors, dans la civilisation dense et pleine de surprises. Je tirais ainsi ma révérence en prenant le soin de saluer le maître des lieux ainsi que les visiteurs pour m'esquiver de nouveau au coeur de la forêt qui m'hébergeait.
Il apparaissait tout autant enthousiaste à mon initiative même s’il ne s’agissait là que d’une seule âme contrairement à son geste d’entretenir tout un orphelinat. Mais nous faisions aussi selon nos moyens et surtout les opportunités qui se présentaient à nous en décidant ou non de saisir notre occasion. Effectivement, j’avais rendu la dignité à un homme qui s’était vu arracher son identité par les griffes de l’existence. Une épreuve qui l’avait marqué mais dont il s’était sorti avec un peu de soutien de ma part. Je me demandais vraiment, ce qu’il était advenu de lui… Ce qu’il restait de notre famille dissoute par l’avidité de mon frère… Non, non. Je ne devais pas penser à cela maintenant. Je devais surtout rassembler toute ma force, ma volonté et mon courage pour me préparer à le faire tomber de ce trône et réclamer le rétablissement de la justice pour faire de moi un individu libre et sans honte. Je devais laver l’honneur de mon berceau et reprendre cette place qui me revenait de plein droit. J’étais déterminée et je n’hésiterai pas à me mouiller dans ce sens. Il en valait de mon devoir et de ma dignité.
Je terminais mon verre de vin alors que je jetais un coup d’œil dans sa direction tandis qu’il appréciait sa dernière bouchée de tartine. En cet instant, il me faisait plutôt penser à un enfant plutôt qu’à un être sanguinaire alors qu’il se léchait les doigts pour éviter d’en perdre une seule saveur. C’était plutôt amusant à constater tout en restant effrayant sur une certaine envergure, un peu aussi. Mais je me sentais plutôt sereine en sa compagnie. Toutefois, cela présageait la fin de cette rencontre atypique, tout du moins pour ce jour. Je lui souriais alors sur ces compliments, signant notre au revoir.
-Je pense pouvoir vous retourner ce compliment, Sir Conti. Et je me ferai un plaisir de vous rendre visite si vous me le permettez.
Il me tendait donc une carte de visite où étaient inscrites ses coordonnées pour ensuite me faire un baise-main qui teinta mes pommettes d’un rose léger. Je n’étais plus tant habituée à ces démonstrations. Si je l’avais observé durant toute la durée de notre conversation, il était toujours impressionnant de voir un vampire royal de si près, c’en était presque intimidant, malgré mon éducation qui imposait une qualité d’étiquette.
Je le laissais donc me quitter en lui adressant un dernier signe de la main alors qu’il allait porter commande auprès de Yokube-san. L’homme d’ailleurs me gratifia d’ailleurs d’un pouce satisfait mais loin d’être discret qui me fit rire. Il était également temps pour moi de quitter le domaine pour revenir à mon cocon plus tranquille. Finalement, je devais bien admettre qu’il y avait du bon à mettre parfois le nez dehors, dans la civilisation dense et pleine de surprises. Je tirais ainsi ma révérence en prenant le soin de saluer le maître des lieux ainsi que les visiteurs pour m'esquiver de nouveau au coeur de la forêt qui m'hébergeait.
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