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Ven 29 Aoû 2014 - 0:09
C'était étonnant, cette façon que Jess avait de toujours trouver le côté positif des choses. C'était ce dont je me rendais compte, en l'écoutant parler ainsi. Sans cette facette bien à elle de sa personnalité, j'aurais pu me sentir horriblement coupable de l'avoir laissée derrière moi. Du moins plus que cela n'avait été le cas. Car il y avait là aussi une certaine douleur, cachée... Pour autant, je ne pouvais pas dire que je regrettais ma décision. À l'époque, ces sentiments, je n'en avais que trop peur. J'avais déjà commis une erreur de trop. Je ne désirais pas en commettre une seconde. Bref. Puisque faire un commentaire à propos de son passé récent me semblait inutile, je me concentrai plutôt sur la seconde partie. Quoique, en fait, ce conseil pouvait s'appliquer de façon générale.
« Ce n'est pas bien. Que deviendrais-tu, si je disparaissais pour de bon, hm ? »
Je ne voulais pas lui faire peur. C'était juste ma façon de lui faire un peu la morale, même si j'étais plutôt mal placé pour le faire, à ce sujet précis. Que voulez-vous. Il s'agissait d'une simple déformation professionnelle. C'était ainsi que devait agir le frère aîné, se montrer protecteur tout en étant un modèle... Pourtant, tout au fond de moi, il y avait cette envie de la taquiner, lui faire avouer ses vices, ce qui pouvait comprendre la véritable nature de cette attache qu'elle me portait... Et ce même si elle semblait déjà un peu gênée par ses propres mots. Quel odieux personnage je pouvais faire parfois. Là encore, au lieu de lui laisser le temps de se ressaisir, je me saisis de son menton pour retourner son visage dans ma direction. Ses expressions, je voulais les voir toutes entières. Tant qu'elle ne pleure plus jamais par ma faute. Mon regard resta planté dans le sien un moment, me faisant pensif. Le mot copine m'avait fait tiquer, tout comme ce qui avait suivi. Nous étions tous deux un peu maladroits en ce qui concernait les émotions, les secrets, oui, tout ne restait que demi-mots avoués. Oh, il suffirait de peu pour savoir ce qu'elle pensait vraiment. Une question osée. Je suppose que moi aussi, je savais ce que je voulais. Plus aucune incertitude. Seulement, pour le moment, d'autres affaires requéraient mon attention, hélas.
« Jess... Je crois que l'on nous observe... »
Mon regard sans équivoque pointa discrètement le bar duquel nous étions sortis, d'où provenait cette impression. Franchement, je n'avais qu'une envie là tout de suite, mais l'idée d'avoir à pousser l'audace devant un public, selon sa réponse... Ce n'était pas mon truc. Ce qui était sûrement une bonne chose. Je doute que Jess serait parvenue à me pardonner une chose pareille. À ses yeux, j'étais encore un parfait gentleman, je crois, malgré la façon dont je l'avais quittée. Certes, j'avais toutes sortes illusions sous la manche qui pourraient arranger la situation, mais entre le nombre de personnes à l'intérieur de l'établissement et les passants éventuels... C'était trop de choses à gérer pour que le résultat soit vraiment convaincant. Dommage. Ce serait partie remise, je suppose. Je ne pouvais pas la kidnapper après tout. Ce ne serait pas très classe.
« ... Tu peux prendre congé pour quelques jours ? J'ai envie de te garder rien que pour moi. » soufflai-je à son oreille, puisque l'on espionnait notre conversation.
Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres bien malgré moi, en réalisant soudain l'ambiguité qui pouvait se cacher derrière ces mots. Mon esprit se jouait de moi, sans que je n'y puisse quoi que ce soit, pas même m'excuser auprès de Jess. Après tout, en vérité, je ne lui avais pas tenu de propos répréhensibles. Pourtant, je me doutais que sa réaction ne se ferait pas attendre et elle n'en était que plus adorable, lorsqu'elle me montrait ce côté plus timide, embarrassé. Même si je n'avais jamais su pourquoi je la mettais dans un tel état, au juste...
Jess Duchannes#92461#92461#92461#92461#92461#92461#92461
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Lun 8 Sep 2014 - 11:47
Tournent les petites parasols.
Sachio & Jess
Sachio & Jess
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Je réprimais un soupir, que deviendrais-je sans lui? Je n’avais même pas envie d’envisager la chose. Le mur que j’avais bâti autour mon coeur m’avait protégée des douleurs qu'apportait l’attachement, mais depuis que cet ange des ténèbres était entré dans ma vie, je ne pouvais lutter contre le besoin et l’envie insoutenable d’être à ses côtés, de le voir, d’avoir une place même insignifiante dans son éternité. J’avais beau avoir plus d’un siècle, j’étais incapable de me comprendre moi-même, c’est assez pathétique, non?
Et puis… pourquoi Sachio devrait-il disparaître pour de bon? Je posais durement mes prunelles sur les siennes, il me connaissait assez pour savoir que je serais capable de remuer ciel et terre pour le retrouver et lui faire payer ses absences. Enfin c’est ce que j’aimais croire. Être capable de l’affronter sans qu’il ne me réduise en poussière d’un regard ou avec un sourire. Au fond de moi j’étais certaine qu’il l’avait déjà compris, mais je ne lui donnerais aucun plaisir en lui avouant cela. Agacée par ce qu’il pouvait faire de moi, je détournais les yeux, et concentrais mon esprit sur l’ombrelle et m’amusais à la faire léviter.
Mais mon ami avait décidé de me torturer, je devinais ses doigts insistants sur ma peau, me forçant à lui faire face. Il était cruel de jouer ainsi avec moi, mais j’avais deviné ses intentions. Aujourd’hui j’étais peut-être incapable de lui rendre la pareille, mais je pouvais me faire toute aussi impitoyable que lui. Mais pour l’heure, j’étais une pauvre fille soumise aux battements violants de son coeur. Comment pouvais-je reprendre le domaine de ma famille si j’étais incapable de me contrôler en sa présence.
Plongée dans son regard vairon, mon esprit ne saisit pas ses mots, et même quand il posa son regard sur le bar, je restais inerte. “Hmm?” Bon sang, mais avait-il conscience des tourments qu’il provoquait dans ma petite personne? Oh oui, il le savait parfaitement. Quand s’était-il approché si près pour chuchoter à mon oreille? Un frisson me parcourut l’échine quand son souffle caressa mon cou. Je clignais des yeux, incertaine de l’avoir bien compris.
A contre coeur, je m’éloignais légèrement de lui pour l’observer. Il s’amusait ! J’arquais un sourcil, tentant de me reprendre et d’être plus forte que lui. Du moins c’est ce que j’essayais de faire, car après mûre réflexion, le sens de ses mots avait pris une toute autre tournure. Une vague de chaleur s’empara de mes joues, et je laissais un rire nerveux s’échapper de mes lèvres. Toutes les raisons qui me poussaient à … l’admirer me poussaient aussi à le détester. Il avait une telle emprise parfois. Un jour, je saurais me venger pour ces supplices. Sans le quitter des yeux, je me redressais, buvais d’une traite mon verre et me dirigeais vers la porte du bar.“Je reviens, reste là… Et arrête de sourire comme ça ! ” Ma voix avait été plus dure que je ne l’aurais voulu, mais cela n’avait en rien brisé ce moment, au contraire.
Depuis notre absence respective, il était vrai que je n’avais voulu qu’une chose, passer du temps avec lui. Le découvrir un peu plus chaque jour, le comprendre sans qu’il ne me dise un mot, faire la différence entre la réalité et ses illusions à chaque fois, le tourmenter autant qu’il le faisait avec moi… Bref, lui montrer que j’étais plus forte que j’en avais l’air pour le soutenir dans ses épreuves.
Quand je suis entrée à l'intérieur, je me retournais brièvement vers Sachio, je n’avais pas su retenir un sourire. Namiko s’approcha de moi et posa une main tendre sur mon bras. Je me jetais à l’eau et lui expliquais les grands traits de l’histoire, sans donner plus de détails. Ma chef resta silencieuse un moment, je pensais que des heures s’étaient écroulées avant qu’elle ne me donne son accord. J’étais à la fois heureuse et inquiète. Une part minuscule de moi avait malgré tout espéré que ma responsable refuse ma demande, me donnant ainsi une excuse pour décliner la proposition de Sachio. Non ! Ce n’était pas bien, c’était fuir, et je n’avais pas l’intention lui échapper.
Je respirais profondément et reprenais mon self-control avant de me tourner vers mon ami. Je minais des gestes “Attends-moi deux secondes”. D’un pas plus que pressé, j’allais récupérer mes affaires avant de le rejoindre. Je tapotais ma ceinture à la recherche de la montre à gousset sans la trouver. Je lui avais rendu, c’est vrai. Je sortais discrètement du bar, et devinais qu’il n’était pas si tard que cela. Tant mieux. J’ajustais mon sac sur mon épaule et me penchais légèrement sur la table pour attirer le regard de Sachio sur moi. Le sourire sur mes lippes suffisait pour lui annoncer la nouvelle. “Tu veux rester encore un peu là, ou bien faire autre chose?”
A nouveau, le ton de ma voix n’avait pas eu le son que je voulais, c’était bien trop enjoué et gaie. J’allais finir par croire que me contrôler n’était plus dans mes cordes, moi qui pourtant était maîtresse en la matière… avant… avant d’arriver ici… avant lui. J’avais beau alors la modestie de ne pas vouloir être importante pour lui, c’était hypocrite et cela même lui pouvait le savoir.
Finalement, je ne lui laissais pas le choix. Amusée, je lui tendais la main, l'invitant ainsi à venir avec moi. "Allons où tu veux."
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Mer 22 Oct 2014 - 18:44
Je la regardai s'éloigner, pensif, curieux, sans pouvoir comprendre. Pendant ce temps, au moins, je pouvais réfléchir à ce que nous pourrions bien faire, durant ce laps de temps que je lui avais demandé. C'étaient les gens, et non les lieux, qui m'intéressaient, dans cette ville. Je pouvais les recréer à la perfection si j'en avais le bon désir. La personnalité humaine, elle, était trop complexe, imprévisible. Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Quitte à en perdre l'esprit. Mais cela relevait d'un autre temps... Je préférais penser au présent, plus agréable. Il semblerait que je ne resterais pas seul bien longtemps. En effet, Jess revint bien vite, enthousiaste, prête à partir.
Aller là où je le voulais ... Mon sourire ne fit que s'élargir davantage. Je crois bien que l'idée qui m'était venue serait amusante. Ce serait une façon de marquer en grand nos retrouvailles. Je restai énigmatique sur le sujet par contre, me contentant de me relever et prendre sa main avant de me lancer sur ce chemin que je connaissais si bien. Comme cela, elle ne pourrait pas refuser. C'était peut-être mesquin, d'établir un tel plan diabolique, mais tant pis. J'emportai également la bouteille entamée. Ce n'était pas les occasions de l'utiliser qui manqueraient, avec les réceptions nombreuses auxquelles tout le monde devait assister de temps à autre. On ne gaspille pas les bonnes choses... Et puis, c'était en quelque sorte un cadeau.
Une quinzaine de minutes plus tard, nous étions arrivés à destination. À la maison. Rien qu'à la devanture, je crois qu'elle pouvait deviner quelles étaient mes manigances sans que je n'ai à lui présenter les choses plus clairement. Prévoyant déjà quelques protestations, je pris la peine de lui expliquer qu'il n'y avait pas d'inquiétude à avoir, sortant les clés de ma poche d'une main experte. Après tout, peut-être que l'idée de rencontrer ma famille de cette façon, complètement imprévue, ne l'enchantait guère. Moi non plus d'ailleurs.
« Il n'y a personne, tu vois ? C'est pour cela que je suis sorti, plutôt que mourir d'ennui. »
L'amertume était un venin dangereux et je ne parviens pas a le retenir entièrement de mes mots. Qu'y pouvais-je ? Tout le monde avait un horaire bien rempli, et les plans restaient ainsi individuels. Je changeai alors de sujet, préférant prendre un ton plus enjoué pour la suite. Je lui avais peut-être mentionné un numéro où me rejoindre, mais mon adresse se résumait à quelques mots sur un bout de papier, une lettre parmi tant d'autres. Ce n'est généralement pas sur ce genre de détails que notre attention se porte, quand l'on attend des nouvelles de la part de quelqu'un qui nous est cher...
« Tu pourras me rendre visite de temps en temps, si tu en as envie. Et puis ce serait une bonne excuse pour sortir mon nez de toute cette paperasse. C'est déjà une bonne chose que je réussisse à me garder un peu de temps pour peindre et vivre tout simplement. »
Je m'arrêtai un moment. Lui avais-je-t-elle parlé de ma nouvelle passion, ou avais-je trop eu les pensées ailleurs pour le faire ? Je n'arrivais pas a m'en souvenir. Ma mémoire avait toujours été quelque peu défaillante. Trop de choses m'emplissaient l'esprit, l'empoisonnant lentement si je ne m'en débarrassais pas dans mes innombrables carnets. Car les migraines n'étaient que les effets secondaires les moins graves, en vérité. Certains détails me glissaient entre les doigts. Je me contentai de la fixer un instant avant de reprendre comme si de rien n'était. C'était ainsi que devait se conduire un hôte. Jess était mon invitée et elle avait sans doute travaillé un bon moment avant que je n'arrive à la rescousse. Je m'en voulais de lui garder un secret de plus, mais je ne voulais pas l'embarrasser avec de tels détails, je lui en avais déjà dit suffisamment sur mon existence morose. Pas tout de suite du moins. Elle s'en rendrait peut-être compte elle-même. Et puis, pour le moment, il n'y avait, à mon avis, pas de raison valable de s'inquiéter, à moins que mon état n'empire réellement. Un avenir trop lugubre pour que je ne l'envisage sérieusement. Il y avait plus important.
« Je peux te faire visiter les lieux, ou alors, peut-être préfères-tu t'asseoir un peu ? Nous avons de la musique, de quoi faire du thé, tout ce que tu pourrais vouloir pour te reposer. Même observer les étoiles. »
D'accord, j'étais un peu nerveux malgré tout. Et pas seulement parce que j'essayais de lui cacher des choses. C'était la raison pour laquelle je parlais d'une manière un peu chaotique. C'était en vérité la première fois que j'invitais quelqu'un ici. Cette maison était d'une autre époque, et je n'avais pas suffisamment d'amis pour cela. La fatigue prit finalement la place de la nervosité. Je retirai le ruban qui retenait mes cheveux, les laissant tomber librement, me souciant peu qu'ils cachent une partie de mon visage ou pas. Je pris les mains de mon amie et les plaçai contre mes paupières. Peut-être agissais-je étrangement, mais cela n'aurait pas été la première fois, n'est-ce pas. J'avais tout simplement envie de ne plus voir ce qui m'entourait pour quelques instants. Peut-être que l'alcool avait une part de responsabilité dans mon comportement aussi. Il avait beau ne pas se diluer dans le sang à la même vitesse que chez les humains, cela ne saurait pas rester totalement sans conséquences, non ... ?
« Cette maison est trop grande et souvent, presque sinistre... Elle a vu défiler trop de sombres secrets. Mais l'abandonner ... Ce serait aussi abandonner les bons souvenirs. Alors je veux la voir sous un autre angle, si c'est toujours possible. »
Je quittai ses côtés pour aller plutôt près des portraits sur la cheminée, ma main les touchant délicatement, comme si j'avais oublié sa présence, me perdant dans mes pensées. Ma famille. Elle se trouvait toujours dans mon cœur, et représentait mes peurs les plus sombres. Qu'un jour, la situation actuelle soit irréparable. Nous n'arrivions plus vraiment à communiquer normalement, tous unis par un poids, sans vouloir réveiller la souffrance chez les uns les autres... Je fermai les yeux à nouveau, ne voulant pas laisser passer de larmes, le visage cependant douloureux. Voilà pourquoi la solitude me pesait autant. Et pourquoi je me montrais un peu égoïste avec mes demandes. C'était ma façon de lui demander un coup de main. Sans vouloir ni pouvoir vraiment l'avouer. Laisser de côté son orgueil personnel, sa fierté, ce n'était pas toujours facile. C'était déjà une bonne chose que j'arrive à m'ouvrir suffisamment à cette chère Jess pour lui laisser des indices pareils. Lui montrer cette facette cachée de moi, incertaine et triste. Une âme fendillée.
Qu'attendais-je au juste ? Je ne sais pas. Qu'elle m'aide à rendre les lieux un peu plus chaleureux au fil des jours. Qu'elle me sorte de mon état si morne. Tout simplement passer plus de temps en compagnie de l'une des rares personnes que je laissais vraiment entrer en mon cœur, plutôt que de me jouer de la réalité.
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Jeu 23 Oct 2014 - 1:10
Tournent les petites parasols.
Sachio & Jess
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Des plus comblées, je le laissais me guider. J’avais toute confiance en lui, mais j’avais beau l’interroger, il restait muet sur notre destination. Mystérieux jusqu’au bout. Personne n’arrivait à me surprendre comme lui le faisait, il m’était impossible de le cerner, de le percer à jour. J’étais prête à attendre, j’étais déjà reconnaissante de ce qu’il partageait avec moi. Malgré le rose sur mes joues, je n’étais pas gênée de flâner avec lui, main dans la main. Je me sentais en sécurité à ses côtés, qu’importe notre destination. Ce n’est qu’en chemin que je remarquais la bouteille dans son autre main, cela me fit sourire.
J’en avais déduit donc qu’il m’emmènerait dans un lieu secret, ou quelque chose du genre mais je n’aurais jamais imaginé ça ! Nous nous arrêtâmes devant une belle demeure, je cherchais un écriteau ou une plaque m’indiquant où nous étions et quand mes yeux bruns trouvèrent ce que je cherchais, je restais bouche bée. J’avais lâché la main de Sachio, trop inquiète de la suite desévènements. “Mais Sachio, je…” Il m’assura que nous étions seuls, je lui lançais un regard anxieux malgré tout.
Il m’avait mené chez lui, dans la maison des Aoki. J’étais loin d’être prête pour rencontrer sa famille, même si au fond, son geste était une sorte de premier pas. Du moins, je l’espérais. En silence je repris sa main et le suivi, je mourrais d’envie de connaître son lieu de vie. Je n’ai pas pu cacher mon désarroi lorsqu’il m’avoua sa solitude. Je m’en voulais terriblement, nous avions échangé des correspondances, j’aurais pu lui dire de venir me voir plus tôt, ou lui proposer une balade sur la plage…Néanmoins, je lui souris lorsqu’il m’invita à venir le voir. Je passerais certainement par la fenêtre pour entrer la prochaine fois, mais je gardais ce détail pour moi. Un pincement me serra le coeur quand il m’explique rapidement son mode de vie.
Il s’arrêta un instant, l’air...troublé, je ne comprenais pas pourquoi, il n’avait rien dit d’étrange ou d’anormal. Ses sublimes yeux restèrent plantaient sur moi un moment, je n’osais esquisser le moindre geste, c’était parfaitement dans ce genre de situation que je rêvais pouvoir lire dans son esprit, ou le comprendre sans qu’il n’ouvre la bouche.
Le temps s’était comme arrêtait pendant quelques secondes. Mais que se passait-il dans son esprit? Lorsque je me suis enfin permise de lever ma main vers lui, il sortit de sa torpeur comme s’il n’avait pas été étrange juste avant. Je secouais doucement la tête, un jour peut-être serais-je capable de le lire et de le rassurer, car je sais une chose : mon bel ami était un homme torturé, seul mais terriblement aimant et j’étais certaine qu’il taisait ses tourments quels qu’ils soient. Je pouvais comprendre son silence, j’agissais exactement de la même façon que lui. Nous avions tous deux nos secrets, et l’un comme pour l’autre, nous voulions résoudre nos affaires, tout faire pour qu’il n’arrive rien à l’autre. C’était ce pour quoi j’agissais ainsi pour ma part.
Il essaya de me distraire, tout du moins de me proposer des choses à faire ensemble mais son discours était étrange, il était incertain et douteux. C’était une première : Sachio Aoki nerveux, enfin… le montrant. Lui qui se contrôlait toujours, c’était étonnant de le voir ainsi. Mon ego me poussait à croire que c’était ma présence qui le perturbée. Je pinçais mes lèvres entre elles, coupable de souhaiter cela.
Mais lui non plus ne me laissait pas de marbre. Je ne pouvais pas lui répondre, pas tout de suite. Sans explication, il détacha ses magnifiques cheveux dorés. Bon sang, comment ne pas avoir envie d’y glisser les doigts… Sachio captura mes mains et les posa sur contre son visage sur ses paupières. J’essayais de respirer le plus naturellement possible et de façon régulière pour calmer mes doigts tremblants.
Je ne le dérangeais pas, caressant doucement ses pommettes avec mes pouces. Il paraissait épuisé, seul. Je tentais une approche mais il se redressa et se dirigea loin de moi, vers la cheminée. J’avalais un geignement, triste de ne plus sentir sa peau dans mes paumes. Calmement, je le rejoins devant des portraits. Il aimait cette maison, elle était son jardin secret finalement et savoir qu’il souhaite la sauver ne m’étonna pas le moins du monde. Sa famille était son univers. J’ignorais l’histoire de sa famille, pourquoi elle s’était retrouvée déchirée, mais il n’aspirait qu’à la sécurité des gens qu’il aimait. Au fond de moi, je me demandais si je n’étais pas plus chanceuse que lui. Je n’avais plus de famille, plus de personnes à protéger. J’avais déjà perdu mon monde, mes parents, l’on m’avait exilé à des milliers de kilomètres de chez moi.
Malgré mes tristes pensées, l’homme à mes côtés me ramena à la réalité. Je l’observais le coeur lourd de voir son beau visage travaillé par la peine. Je passais mon bras dans son dos, posant ma tête contre son épaule et continuais d’observer les visages à la beauté glaciale. Le calme nous entourait, et un sourire naquit sur mes lippes. Sans quitter mon étreinte, je posais mon regard sur deux verres plus loin et les fis venir à nous. Je tendais le bras vers la bouteille pour m’en saisir et versais le doux nectar dans les coupelles. Je me suis énormément concentrée avant de poser la bouteille sur le rebord de la cheminée, j’utilisais souvent mon pouvoir, mais pour des choses à poids uniques. Là j’avais seulement rempli deux verres, mais je ne voulais pas me rendre ridicule.
En douceur, je poussais l’un des verres devant Sachio dans l’air. Quant à moi, je commençais déjà à déguster mon verre, la joue reposant toujours contre lui. “J’aime beaucoup cette maison. Le style est très différent des demeures françaises mais, c’est magnifique. Merci de m’avoir permis d’entrée dans ton monde. Je sais à quel point tu cherches à me protéger.” Une idée me vint à l’esprit, c’était inhabituel de ma part mais justement, j’avais envie d’agir librement avec Sachio ce soir. Il m’avait ouvert sa porte, présentait son monde, c’était à mon tour de lui rendre la pareille. Je n’allais pas lui montrer mon appartement, il m’obligerait certainement à le faire refaire. Non, j’avais une autre porte pour lui. J’avais remarqué le calme présent dans la maison “Il… Vous n’avez pas de domestiques?” C’était étrange pour une demeure d’aristocrate. Je me souvenais que nous en avions.
Je pris mon courage à de deux mains et fini ma boisson d’une traite avant de la poser près de la bouteille. Je posais mon regard une dernière fois sur ce qui devait être son père, un homme tout aussi charismatique que lui, j’aurais aimé le rencontrer. “Bon!” À contre coeur, je quittais le confort de ses bras pour lui prendre son verre, vider ou pas. “Je voudrais que tu me faces visiter, s’il te plaît”
Le minois rayonnant, je voulais chasser ses démons l’espace de quelques minutes, le plus possible et le voir sourire, et même me taquiner. Je m'emparais à nouveau de sa main et le tirait vers moi pour le convaincre d’être mon guide. Sage et attentive, je buvais ses mots, retenant l’histoire de cette bâtisse. Il me présenta les différentes pièces, appartements et salons de la maison et notre visite s’acheva devant une porte fermée. Mon coeur battait la chamade, j’avais toujours essayé d’imaginer ses appartements, plus clair que son humeur. J’y voyais un piano et un chevaler près d’une immense fenêtre donnant sur la ville d’un côté et de l’autre, des tas de peintures en tous genres. Je ne lui avais jamais demandé d’où lui venait son inspiration par peur de l’embarrasser.
J’étais prête à ouvrir la porte moi-même, oui j’étais prête, mais je me suis retournée vers Sachio pour lui faire face. Je… je voulais faire quelque chose mais j’avais si peur de sa réaction, peur de baisser les bras au pire moment. J’inspirais profondément, mains sur les hanches et adossée contre la porte. Agitée, je glissais une main dans les cheveux et contempler ses yeux parfaits.
C’était sans doute la première fois que j’osais l’admirer ainsi, sans me cacher. Avant qu’il ne me fasse découvrir son intimité, je devais à mon tour faire un pas vers lui. Bordel, même si je restais calme extérieurement, je paniquais complètement. Ce n'était rien, juste une marque d’affection rien de plus. “Ok… Hmm Sachio, j’aimerais que tu fermes les yeux, et que tu ne bouges pas” Je grinçais des dents, je devais pas me dégonfler ! J’anticipais, ayant trop peur qu’il ne commence à poser des questions. “Je voudrais que tu me fasses confiance, juste quelques secondes. Je te promets que je ne vais pas m’enfuir.” Je mordais ma lèvre inférieure, le suppliant du regard.
Lorsqu’il ferma enfin les yeux, je fermais les quelques centimètres qu’il y avait entre nous. Je ne savais pas quoi faire de mes mains, je les posais alors doucement sur son torse pour ne pas l’effrayer. "Ne bouge pas" lui murmurais-je. Il était un peu comme une créature sauvage et j’essayais de l'apprivoiser. Je vérifiais que ses paupières étaient toujours closes et me hissais sur la pointe des pieds, il était bien plus grand que moi. Avec tendresse, ma main frôla sa nuque, sous ses cheveux doux et donnait une légère pression pour qu’il se penche. À mon tour je fermais les yeux, son souffle calme caressait mon visage et rendait la tâche plus difficile. J’étais parfaitement bien là, je pouvais devinais son parfum. Mais je voulais plus que cela, j’avais besoin de plus que cela.
Après ce qui me semblant une éternité, je l’attirais à moi… contre mes lèvres. Je ne savais pas vraiment comment faire, alors je laissais mon coeur prendre le relais. La bouche était si… si enivrante. Je jalousais les femmes qui pouvaient deviner ses lèvres contre elles quand il s'abreuvait de leur sang. Le souvenir de notre après-midi à la plage n’était rien à côté de ça. J’étais néanmoins restée chaste dans notre échange. Je l’avais embrassé d’une caresse. Mais il me faisait perdre pied, je ne voulais pas d’un baiser, aussi merveilleux soit-il, si prude, si retenu. Je ne demandais pas son autorisation et forçais un peu plus contre sa nuque pour le tenir entre mes lippes. Je sentais ses cheveux tomber sur nos visages, j’y ai alors glissé mes doigts, comme je rêvais de le faire depuis des heures. Je voulais lui montrer cette passion qui me déchaînée depuis notre première rencontre dans le parc, et mon baiser en était un pâle reflet, mais j’avais peur de précipiter les choses.
Le visage rouge, je le libérais de mon emprise et me reculais contre la porte. Si je ne le respectais pas autant, je n’aurais laissé aucune seconde entre nous, mais je désirais connaître ses pensées, alors j’ai attendu cachée derrière ma crinière brune.
Je lui avait demandé de fermer les yeux pour qu'il ne puisse que ressentir ce que je voulais qu'il ressente. Les yeux ouverts, il serait encore capable de dire que cela n'est que le fruit de son imagination, alors... j'essaye de façon différente.
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Dim 2 Nov 2014 - 18:52
Est-il possible d'aimer quelqu'un a en perdre la raison ? C'est ce que j'avaus toujours cru, mon cœur balançait entre des eaux incertaines. Mais Jess m'offrait une perspective nouvelle, chacune de mes certitudes volant en éclat. C'était peut-être pour cela que je ne savais plus où me mettre, allant et venant, les nerfs à vif bien malgré moi. Pourtant, je réussis à rester en place plus d'une minute, perdu dans mes souvenirs. Jusqu'à ce que l'on me ramène à la réalité, par une étreinte légère. Son odeur imprégnant mes narines. Ce n'était pas désagréable. Il faut dire que sa présence à elle seule était réconfortante, et ses mots savaient calmer mon âme... J'aurais pu rester ainsi pendant des heures, mais cela n'aurait pas été très cordial, Jess m'avait posé une question après tout. Personnellement, cela me semblait un détail assez futile, mais peut-être cela lui rappelait-il quelques souvenirs ? Heureux ou pas d'ailleurs... Notre foyer n'était peut-être pas exactement heureux, mais il était présent, et un minimum uni... Jess avait perdu sa famille. Je me demande si elle ne se sentait pas trop seule, parfois. Quoi qu'il en soit, j'étais tout simplement soulagé qu'elle soit moins mal à l'aise entre ces murs, un peu comme si elle savait lire en moi. Je ne lui aurais pas forcé la main à rester plus qu'elle ne le désirait, mais en matière de façons de passer le temps, je manquais cruellement d'idées, surtout de manière aussi instantanée... L'important n'était-il pas finalement de passer un peu de temps en bonne compagnie ?
« Pour tout te dire, nous n'en avons jamais eu. Mes parents préféraient tout faire eux-mêmes. Il leur fallait bien du courage pour élever quatre petits monstres ! De toute façon, je crois qu'ils n'auraient pas tous pu nous suivre jusqu'ici, le but premier était d'éviter d'attirer l'attention... »
En un mot comme en cent, nous avions les lieux pour nous seuls jusqu'aux petites heures du matin. C'est bien pour cela que j'avais insisté sur le fait que nous pouvions faire tout ce qu'elle voulait. Quoique c'était aussi pour lui faire plaisir. Boire davantage, par contre, cela n'aurait pas été trop responsable, je crois, ce serait pousser la note. Et puis, j'avais suffisamment mal au crâne en temps normal sans tenter de m'intoxiquer. Je laissai donc le verre sur le devant de la cheminée, restant pensif, la laissant m'entraîner dans la pièce suivante. Une visite guidée ? Voilà qui était plus raisonnable, et je n'aurais pas à déployer trop d'efforts pour la satisfaite. Il faudrait juste y mettre un peu d'enthousiasme. Cela ne devrait pas être trop difficile. Elle savait s'y prendre pour chasser les ombres qui m'obscurcissaient la tête comme le cœur.
Le salon n'avait plus guère besoin de présentations. Il y avait le bureau de mon père, dont j'avais hérité, de nombreux papiers entassés pêle-mêle sur le meuble en chêne poli. La grande salle de musique où reposait le piano familial, que tous avaient appris à maîtriser. Un petit coin aménagé en guise de salle à manger pour faire bonne figure. Je lui racontais quelques histoires et anecdotes, espérant bien continuer à la faire sourire. Je l'entraînai ensuite à l'étage, mentionnant brièvement à qui appartenait chacune des chambres devant lesquelles nous passions, jusqu'à ce que l'on arrive à la mienne. Je suppose que je pouvais au moins lui ouvrir cette porte-ci. Pourtant, j'hésitais. Oh, tout était impeccablement rangé. Seulement, c'était un endroit un peu intime, et je me demandais aussi comment elle réagirait en réalisant quelle étrange passion j'avais développé au fil du temps. Collectionner des peluches mignonnes... Cela ne faisait pas trop de mon âge... Peut-être avais-je tout simplement peur de la décevoir. Il n'y avait pas grand-chose d'autre de bien particulier dans cette pièce. Juste des carnets rangés dans les étagères. Quelques croquis, et mes souvenirs, entremêlés. Tout mon matériel d'artiste dans les tiroirs. Les partitions de ma sœur, et un album photo usé... Mon atelier, lui, se trouvait dans la pièce attenante. L'odeur de la peinture à l'huile était parfois forte et je ne désirais pas l'imposer aux autres. Mais j'en profitais aussi pour accrocher aux murs quelques tableaux que j'appréciais trop pour vendre. J'ouvris la bouche pour lui proposer de lui montrer cette salle-là plutôt, qui à mon avis serait bien plus intéressante, mais elle me prit de court, se retournant vers moi, une proposition aux lèvres.
Fermer les yeux ? J'haussai légèrement les sourcils malgré moi. En voilà une demande étrange. C'était un peu suspect. Elle semblait nerveuse, et je le devenais moi aussi par le fait même. Et ... En général, lorsqu'on demandait à quelqu'un de fermer les yeux, d'une façon aussi embarrassée, n'était-ce pas pour ... Oui, mais non, ne pas sauter aux conclusions ! Peut-être ne voulait-elle pas que je vois sa réaction, tout simplement. Et elle me demandait de lui faire confiance. C'était le cas... Je finis donc par fermer les yeux, même si je ne réussissais pas très bien à empêcher mon cœur de battre un peu plus fort, ne pouvant faire qu'attendre la suite. Ses mains contre mon torse, contre mon cou. Ses lèvres sur les miennes. C'est vrai que je devais être un peu trop grand à son goût...
Stop. Deux secondes. Elle venait vraiment de m'embrasser, là ? Sa langue venant chercher la mienne balaya tout doute. Je n'avais malheureusement pas de réelle réaction à lui offrir, sur le coup, trop surpris. Et avant que je ne puisse reprendre pied, tout contact contre ma peau disparut, le parfum de ma douce amie s'éloignant de moi, me devenant presque hors d'atteinte. Pourquoi ? Croyait-elle donc que je la repousserais, que je la chasserais loin de moi en verrouillant mon cœur à double tour ? Certes, ce n'était pas exactement ce que j'avais prévu en l'emmenant ici, mais c'était une surprise assez agréable. Je lui avais déjà dit plus tôt ce que je ressentais pour elle, même si ce n'était qu'à demi-mots, n'était-ce donc pas suffisant ? Je ne pus m'empêcher d'ouvrir les yeux, inquiet, même si elle ne m'en avait pas donné la permission. Elle trouverait bien une façon de me faire culpabiliser plus tard cette entorse aux règles si elle le voulait. Tout ce qui m'importait, c'était de la retenir un peu plus, sinon c'est sûr, cette fois, ce serait bon, la folie engloutirait mon esprit pour toujours. Je l'aurais suppliée à genoux, si seulement il le fallait. Elle ne bougeant pas, je passai mes mains autour de sa taille, l'attirant de nouveau près de moi, posant ma tête juste sur le dessus de la sienne, cherchant bien quoi dire, profitant simplement de ce moment de tendresse entretemps.
« Eh bien ... Je me demande s'il ne vaudrait pas mieux que cette porte ne reste fermée du coup ... »
Cela se voulait une simple taquinerie, mais je crois que je n'y avais finalement pas tout à fait le cœur, gardant néanmoins un certain sourire à ma propre bêtise. J'avais peut-être l'air vieux jeu, comme cela, sans doute l'étais-je un peu de toute façon, mais voilà ... Elle m'avait mis au pied du mur et je m'en retrouvais un peu maladroit. Il en manquait peu pour me faire rougir, vraiment, tout cela par ma propre faute. Malgré tout ... Le souffle chaud, tout mon être en réclamait déjà encore. Peut-être l'amour véritable avait-il les effets d'une drogue, et j'y avais résisté trop longtemps, taisant mes frustrations les plus profondes. Cette fois, c'est moi qui allai chercher ses lèvres, les mains calées contre son dos, jusqu'à en avoir le souffle court. Voilà. Inutile de se prendre la tête et de m'emballer pour mes associations d'idées. Ce dont j'avais envie plus que tout, c'était la garder ici, près de moi, près de mon cœur. Nous verrions bien en temps et lieu comment évolueraient les choses.
« Je crois bien être tombé sous votre charme, mademoiselle Duchanne ... » lui dis-je finalement en guise de seule explication, replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, espérant bien que cela lui convienne comme réponse. Et sinon, eh bien ... J'improviserais ?
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Mar 4 Nov 2014 - 21:08
Tournent les petites parasols.
Sachio & Jess
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Quand je sentis ses mains sur ma taille m’attirer contre lui, je ne pouvais réprimer un sourire. J’avais eu, l’espace d’un millième de seconde, peur qu’il ne me rejette. Lorsque son souffle caressa les cheveux, je fermais les yeux et me blottis contre lui. Je ne regrettais pas mon geste, bien au contraire. Surtout quand il ouvrit enfin la bouche pour plaisanter. J’ai ri doucement, il n’avait pas idée à quel point il se pouvait qu’il ait raison. J’étais réputée pour être spontanée et impatiente. Qu’allais-je devenir s’il m’autorisait l’accès à cette pièce, et s’il m’accompagnait? J’avais à peine goûté à ses lèvres que j’en voulais encore et peut-être même plus. Je rougis à cette idée, jamais quelqu’un ne m’avait autant déstabilisée, et j’étais bien trop contente que Sachio en soit capable. Il éveillait en moi bien des choses, certaines m’effrayaient légèrement.
À son tour, il captura mes lèvres, et je ne put retenir ma surprise. Contrairement à moi, il ne me laissa aucune échappatoire et c’était très bien ainsi. Je n’hésitai pas une seule seconde à lui répondre, et j’y mettais tout mon coeur. Il ne me libéra qu’à bout de souffle, mes joues étaient brûlantes et mon coeur battait à s’en rompre. J’affrontais son regard lorsqu’il glissa une main dans mes cheveux pour dégager mon visage, mais j’arquais un sourcil devant son propos. J’ignorais sagement l’effet qu’avait eu sur moi mon nom sorti de sa bouche et attrapais ses doigts, laissant un rictus orner mes lèvres.
Avec douceur, j’apportais s paume contre ma bouche et y posais un baiser. J’humais son odeur, et pouvais entendre son sang chanter dans ses veines, juste là, à rien de mes crocs. “Vous croyez seulement, monsieur Aoki?” Je mordais ma lèvre inférieure à défaut de son poignet, et tentais d’assumer mon audace et le ton roque dans ma voix. Puis, sans le quitter des yeux, je fermais les derniers centimètres qui nous séparaient et me hisser sur la pointe de pieds. “Nous devrions ôter tout doute, qu’en penses-tu?” murmurai-je contre ses lèvres avant de les capturer entre les miennes, cette fois-ci certaine de son retour.
Chassant ma timidité, je laissais mon coeur s’exprimer et guider mon corps. Cependant, je retenais mes ardeurs, je ne voulais pas précipiter les choses, ou bien même le faire changer d’avis. J’avais peur qu’il ne se ravive et qu’il me ferme son coeur à tout jamais, pour me protéger ou une autre de ses lubies. Et comment pouvais-je lui reprocher ses inquiétudes, moi qui n’imaginais même pas lui parler de ma situation. Ses lippes me ramenèrent à lui et je l’embrassais plus encore.
Avant nos baisers, je disais le vouloir, mes tourments étaient un doux euphémisme, je ne savais rien du désir. Sachio avait peut-être eu raison, je pourrais sombrer dans la folie pour lui, je m’y jetterais toute entière, pour l’avoir rien qu’à moi, même un seul instant. Non. C’est faux.
Sans permission, j’ouvrais la porte derrière moi et l’attirais avec moi sans le libérer. J’espérais qu’il ne m’en tienne pas rigueur, mais c’était la première chose que je voulais me souvenir de son jardin secret. Avec plus de force que je ne l’avais voulu, je le plaquais contre la porte refermée. Je pouvais entendre mon coeur battre dans ma tête, ou bien était-ce le sien? Qu’importe, toujours maîtresse de ses lèvres, je glissais mes doigts dans ses fils d’or et découvrais leur douceur. Je ne savais plus comment respirer. Je n’avais jamais tant espéré et je voulais plus. J’étais incapable d’être gênée ou bien même d’être mal à l’aise. J’avais la prétention de croire que je pouvais lui demander ce que je voulais.
Vint enfin le moment où mes poumons brûlèrent par manque d’oxygène, ma gorge était sèche. Si sèche. Tendrement, je pinçais sa lèvre entre mes dents avant de me détacher sans m'écarter. “Me pardonneras-tu d’être entrée sans y avoir été invitée?” lui demandai-je dans un soupir.
Je n’osais me retourner, alors ne bougeais plus. Je plongeais mes prunelles dans son regard et qu’importe ce que j’y aie vu, je voulais m’y noyer. Mes mains abandonnèrent ses cheveux d’ange pour caresser son visage, il irradiait entre mes doigts et à nouveau je pinçais mes lèvres. Je touchais chacun de ses traits avant de descendre contre sa nuque, ses épaules, son torse. Il était peut-être svelte, mais je pouvais déjà deviner son buste tonique là-dessus. Je déglutis avant de poser mon oreille sur son coeur, puis je fermais les yeux.
Il pouvait m’interdire de retourner, ce n’était pas grave. Mais je pouvais à peine sentir l’odeur de la peinture à travers son parfum . Trop curieuse, j’ouvrais les yeux et lançais mon regard loin de lui. Il faisait nuit mais la lueur de la lune me permettait de voir le plus important. Je souris lorsque je reconnus un chevaler, je crois qu’une toile était posée dessus. Je ne m’autorisais pas davantage, j’avais, pour ce soir, été assez audacieuse à mon goût.
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Dim 9 Nov 2014 - 21:39
La passion réveillait une facette de moi plus sauvage, réagissant à l'instinct. Et ma belle amie ne faisait rien pour calmer le jeu, victime du même sort, chaque baiser en réclamant un autre. Plus rien d'autre n'avait d'importance, qu'elle et moi, dans une sorte de danse silencieuse, enivrante. Sans que je n'y puisse grand-chose, nous avions passé de l'autre côté de la cloison de bois qui gardait mon sanctuaire. À ce point-ci, je m'en fichais. Son désir se ressentait dans ses gestes et j'avais bien envie de lui montrer qu'elle n'était pas la seule à pouvoir mener la situation. Seulement, mon sang battait dans mes veines et contre mes tempes, j'en avais presque le tournis. Jess aussi devait commencer à ressentir les effets de son audace, car elle rompit notre étreinte. Sa question me fit sourire. Lui en vouloir ? Était-ce seulement possible ? Elle restait collée contre mon cœur, et ma main parcourut son dos en une caresse légère pour la rassurer. Sans la laisser cependant se détourner en quelque chose de plus sensuel. Mon regard se porta ensuite vers l'endroit où le sien s'était attardé. Je portai une mèche de ses cheveux à mes lèvres.
« Hm. Je ne suis jamais satisfait de ceux qui te représentent. »
C'est pour cela que j'y travaillais des heures durant, lorsque je le pouvais, même si c'était pour ne jamais l'afficher en public. Les couleurs ne m'apparaissaient jamais assez lumineuses pour représenter sa personnalité. Ou alors un détail la rendait moins jolie. Mon côté perfectionniste. Peu importe. Autant aller droit au but. Peut-être était-ce l'oxygène qui ramenait avec lui ma raison, mais je ne pouvais la laisser continuer son jeu d'aguicheuse sans placer un mot. Si personne ne posait une certaine limite à nos actes, il n'y en aurait aucune, et j'avais un peu peur de là où tout cela pourrait nous mener.
« Jess, je ... »
Les mots restèrent pourtant coincés au fond de ma gorge. Parce que je sentais bien que cela la décevrait un peu. Je me décevais moi-même, à vrai dire, mais une notion m'empêchait de faire taire ma conscience. Ce n'était certainement pas parce que je n'avais pas envie de la faire mienne. Du nerf. Ce n'était pas le moment pour une crise de nerfs ou de timidité ! Oh, mes hésitations n'étaient pas présentes par manque d'expérience personnelles, non ... Mais il y avait une différence entre un coup d'un soir et des sentiments intenses, réciproques qui plus est. Et là, le romantisme s'en prenait plein la gueule. Un peu trop à mon goût du moins. Je pris une minute pour réfléchir aux bons mots, reprenant un peu mon souffle également, avant de prendre de nouveau la parole.
« Il ne faut pas tout brûler dès le premier soir, n'es-tu pas d'accord ? Cela va un peu trop vite pour moi, j'en ai bien peur. Ou alors je n'ai pas assez bu pour me convaincre du contraire. »
Je restais calme en apparence, mais j'avais les mains moites et la gorge sèche. Elle n'avait pas à accepter mes termes ... Et, si j'avais le moyen d'obtenir ce que je voulais, je ne sais pas si j'aurais vraiment le courage de l'utiliser contre elle. À vrai dire, je me doutais bien que non, ma volonté flancherait. Peut-être serait-elle indulgente en sentant que je n'étais pas tout à fait à l'aise. J'avais encore du mal à saisir toute la portée de mon bonheur, c'est bien vrai. Je baissai les yeux, un peu triste, ne sachant quoi lui offrir en guise d'excuses, ne pouvant que tenter de lui expliquer ma façon de penser.
« Et puis, l'heure tourne. Il ne faudrait pas nous trouver dans une position embarrassante. Je ne te ferai pas attendre trop longtemps ... D'accord ? » murmurais-je, lèvres pincées.
Il fallait que je lui offre un compromis pour éviter de la laisser complètement frustrée, bon sang ! Ce n'était pas digne d'un gentleman, encore moins lorsque l'on était amoureux ! Sans vraiment réfléchir, je lui sortis la première idée qui me vint à l'esprit, sans me soucier de probablement me mettre les pieds dans le plat. Ce se serait produit dans un cas comme dans l'autre, de toute façon. Après tout, elle m'avait mis au pied du mur, et je m'en retrouvais affreusement maladroit.
« En échange, tu peux ... prendre un peu de mon sang, peut-être ... Si tu peux t'en contenter ? »
Elle serait bien la première que je laisserais le faire. Et c'était horriblement embarrassant. D'accord, je n'avais rien dit, mais mon visage cramoisi était tout aussi révélateur, j'en ai bien peur. Décidément, elle me mettait dans tous mes états. Au moins, peut-être réussirait-elle ainsi à mieux comprendre à quel point j'étais déchiré, en ce moment. C'était bien parce que je ressentais du désir pour son corps tout entier que je la repoussais, avant qu'il ne soit trop tard. Ce serait en quelque sorte une promesse pour le futur ?
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Mar 11 Nov 2014 - 22:32
Tournent les petites parasols.
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J'esquissais un sourire contre son coeur quand il m’avoua, à sa façon, qu’il me dessinait. D’un côté, j’étais curieuse de voir ses représentations, d’autre part, j’étais dans son sanctuaire, il désirerait sans aucun doute qu’une partie de son intimité lui reste privée. Ce que je pouvais parfaitement comprendre. Blottie dans ses bras, je pourrais y rester l’éternité, là debout contre la porte, à écouter son coeur battre. Mais mon rêve s'effila lorsque mon nom tomba de ses lèvres, mon sourire se fana, il était incertain. Je grinçais des dents, et me cachais davantage contre son torse, tenant fermement les pans de sa veste, je ne voulais pas savoir pourquoi sa voix était si hésitante. Bon sang… Mais quelle idiote ! C’était tout moi ça ! J’étais allée trop loin et au fond de moi je l’avais su dès que j’avais lâché prise.
En silence, je m’étais légèrement reculée, mes mains abandonnant leur prise retombant contre mes hanches. J’analysais chacun de ses mots, pour déceler le moindre doute, le plus petit retournement. Quelle petite fille naïve étais-je de croire qu’un petit baiser… bon d’accord un baiser très brûlant… signerait nos sentiments. Je n’avais pas calculé mes gestes, et c’était bien là le problème. Pour quel genre de personne m’étais-je faite passer? Je ne réalisais que maintenant l’importance de mes actes. J’avais l’impression d’être une prédatrice dangereuse voulant lui voler son honneur.
Il tenta de m’apaiser en m’assurant d’une façon quelque peu maladroite que nous passerions le pas mais comment lui expliquer ce que je ressentais sans qu’il ne se sente acculé de nouveau. Qu’aurais-je pu lui répondre sur ce sujet? La vérité certainement mais je doute qu’il ne m’ait cru. C’était bien plus compliqué. J’étais un sacré bout de fille et j’avais donné une image au fil du temps de ma personne qui n’était peut-être pas la meilleure que l’on puisse donner, surtout pour une “dame” de mon rang. Je jouais les femmes mais je n’étais encore qu’une enfant ignorante… à un certain point.
Mon coeur n’était pas le seul à se consumer pour lui, mon corps tout entier, celui d’un vampire qui ne désirait que cet homme aux cheveux dorés. Et quand, cet ange de folie me proposa, le visage chaud, de le mordre. Je déglutissais bruyamment, pas très élégant mais comment étais-je censée réagir?
J’étais perdue, je ne comprenais pas. Personne ne m’avait appris à gérer ce genre de situation ! Je m’apprêtais à lui tourner le dos mais son poignet était à la hauteur de mes yeux, il tenait une mèche de mes cheveux entre ses doigts. Un frisson me parcourut l’échine et plus rapidement que je ne l’aurais voulu, je me suis saisis de sa main. Ma gorge me dérangeait déjà tellement. J’humais comme précédemment sa paume posée contre les lèvres. “Et tu ne regretteras pas ça? Nous autres les vampires ne chérissions nous donc pas bien plus notre sang que notre vertu.” Je n’étais pas assez enlisée sous l’emprise de la soif et du chant de ses veines pour ignorer la portée de mes mots, jamais je n’aurais dû les prononcer et encore moins devant lui. Et je ne pouvais même pas mettre ça sur l’effet de l’alcool.
J’haletais soudainement et me reculais précipitamment comme si j’avais déjà commis l’irréparable, abandonnant la douce caresse de sa main. Je voulais fuir, courir aussi vite que mes jambes me le permettaient pour rentrer chez moi et me cacher sous les couvertures pendant des jours. Mais Sachio se tenait entre moi et ma sortie, et c’était moi-même qui l’y avais mis. J’étais coincée et toute ma béatitude de la soirée s’était envolée pour ne me laisser qu’un sentiment désagréable.
Je n’avais donc qu’une chose à faire, passer à autre chose sans dire un mot de plus sur ce qui venait de se passer. Avec un peu de chance, il aurait pitié de moi et n’insisterait pas. Mordant mes lèvres comme à ma sale habitude, j'arpentais sa chambre mais ne faisais d’observer, j’avais fait assez d'excentricités comme ça. Ravalant ma fierté, mon horreur et quelques larmes, je me concentrais et tentais d’oublier qu’il était juste derrière moi, certainement les yeux sur moi.
J’inspirais profondément et jouais mon jeu autant que possible. Rien ne traînait ici, tout était à sa place. Il y avait des livres aux couvertures usés bien rangés sur leurs étagères, et il y avait… des peluches. Là qu’importe mon état, je ne put réprimer un léger sourire, elles avaient toutes quelques choses en commun avec celle qu’il m’avait offerte mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Désormais loin de Sachio, je remarquais que sous l’odeur de l’huile et de peinture, son parfum demeurait toujours. Ho bon sang ! Je maltraitais encore les lèvres entre mes dents, tentant vraiment d’oublier les dernières minutes qui venaient de s’écouler.
Je cherchais une échappatoire, je devais briser ce lourd silence entre nous, je ne voulais pas tout gâcher. D’un pas peu assuré, je me dirigeais vers la fenêtre et tirais à peine le rideau pour contempler la vue. “C'est… c'est magnifique”
Je ne savais pas si ce que j’avais sous les yeux lui appartenait ou pas mais j’en avais le souffle coupé. Et là pendant une toute petite seconde, je ne m’étais pas torturée et j'espérais que mon hôte en face de même. Je priais en silence qu’il m’épargne mais je doutais qu’il ne me laisse ainsi. Ce n’était pas rien ce qui se passait ce soir et étant incapable de gérer cela, il fallait bien que lui le fasse.
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Ven 14 Nov 2014 - 6:26
J'avais beau savoir que tout cela se terminerait mal quoi que je fasse, je ne pouvais finalement pas laisser les choses se dérouler ainsi. J'aurais probablement dû l'amener ailleurs. Lui bâtir un château où l'adorer à partir de rien s'il le fallait. Au lieu de cela, j'avais préféré garder mes repères et choisir un endroit où je me croyais en sûreté. Une pensée naïve. La chaleur de nos corps trahissaient nos intentions les plus pures. Et voilà où cela nous avait mené. Refusant ses avances. Amer. À contrecœur comme jamais. Mais je n'avais pas le choix. Alors je lui offrais un bien pâle compromis.
Ses mots me surprirent un peu. La vertu ? Je ne la méritais pas, s'il m'en restait un peu. J'étais un homme mauvais qui se plaisait à user de ses pouvoirs pour vaincre l'ennui ou pour quelques gouttes de sang. Je lui aurais verrouillé la porte si elle avait cherché à fuir, pour qu'elle m'explique, et j'étais soulagé qu'elle ne le fasse pas. Je me contentai de la regarder s'éloigner de moi, silencieux, le cœur ne faisant que s'alourdir davantage dans ma poitrine. Je perçai bien gentiment mon index, le laissant à mes lèvres un moment, un peu perplexe, me demandant quel goût il pouvait avoir, et si c'était cette idée qui pouvait rebuter ma petite Jess. Pourtant non, rien de particulier ne vint toucher ma langue. Et elle avait beau tenter de changer de sujet en parlant de la vue, je ne pouvais laisser les choses ainsi, une fois encore. Me connaissant, cela allait me torturer l'esprit pendant des jours et des jours si nous ne mettions pas la situation au clair. Je serais incapable de fermer l'œil. Ma santé dépérissait déjà suffisamment sans que je n'y ajoute quoique ce soit...
« Je suis d'accord. Je l'aime beaucoup. Et je ne dis jamais rien a la légère. »
Voilà comment on abordait indirectement un sujet difficile. Un peu comme si je cherchais à lui faire baisser sa garde. Peut-être ne l'avait-elle pas compris, gardant son regard sur la fenêtre. Ou alors, peut-être préférait-elle fermer les yeux, faire comme si elle ne savait rien. Se mentir à soi-même était tellement plus facile que faire face à la réalité. Mais je ne pouvais plus m'en contenter. J'avais envie d'un peu plus, maintenant que l'on m'avait fait entrevoir la possibilité d'un futur presque paisible. Je restai collé dos à la porte, réussissant même à garder un ton calme, ne désirant pas être interrompu, sans quoi je n'aurais pas la force de terminer. Et mes tords ne pourraient alors jamais être réparés.
« Jess. Ne dis rien s'il te plaît. Si j'aurais des regrets ? Sans doute, mais le résultat final sera le même. C'est ma façon de t'ouvrir mon cœur. Je ne veux plus qu'il y ait de doutes entre nous, parce que tu mérites ce qu'il y a de mieux. »
Ce que je ne suis pas. Je retins néanmoins mon commentaire. J'en avais déjà assez fait. Pire, je risquais de déraper encore et de lui faire comprendre que je me mésestimais, à mon insu, parce que je ne savais plus ou mettre les pieds. Entre l'envie de la prendre dans mes bras et celle d'aller me cacher directement dans mon armoire ou une autre pièce. Pour le moment, je me contentais de déverser ce que j'avais sur le cœur.
« Et ... Dois-je te rappeler que tu m'as déjà offert ton sang ? Cela me semble un juste retour des choses, tout simplement. Cela n'avait-il alors pas d'importance ? »
Les souvenirs de cette journée étaient gravés dans mon esprit. Cela avait été en quelque sorte notre premier rendez-vous, même si nous n'avions alors pas l'audace de nous révéler. Et c'est pour cela que je pouvais déjà prévoir des protestations. Ce jour-là, je n'allais pas bien. C'était bien vrai. Mais cela ne m'empêchait pas de me sentir blessé. Et à cause de cela, j'avais l'impression qu'en insistant sur mes excuses, je ne faisais que m'enfoncer. Peut-être devais-je lui dire la vérité, alors. Au point où j'en étais. Ne le méritait-elle pas ? Et ne valait-il pas mieux limiter les souffrances que je devrais endurer, si tout devait se terminer un jour prochain, dans une horrible fatalité ? J'ouvris la bouche, cachant cependant quelque peu mon visage sous mes cheveux. Si elle se retournait, je ne voulais pas croiser son regard. Une piètre défense digne d'un couard.
« À vrai dire, tout cela me fait peur ... Si nous allons trop loin, il sera impossible de faire marche arrière, comme si rien ne s'était passé. Et je serai inévitablement blessé lorsque tu découvriras la vérité à mon sujet. J'ai confiance en toi mais ... C'est déjà arrivé si souvent ... Je n'ai plus même confiance en moi-même. »
Deux larmes coulèrent sur mes joues. Ma voix en était légèrement changée sous l'émotion. Je les essuyai du bout de mon pouce, prenant ensuite une inspiration profonde. Ce n'était pas le moment de flancher.
« Excuse-moi. Ce sont des souvenirs douloureux, et j'espère toujours en créer de meilleurs avec toi, vraiment ... Mais j'aimerais pouvoir faire les choses correctement. Juste une fois. J'ai tellement vécu dans les illusions, que même mes mots et mes gestes en cachent. Tu ignores à quel point. »
Je me rapprochai d'elle. J'étais bien loin d'être parfait, même si j'en donnais l'impression. Alors oui, je faisais des erreurs, j'en ferais sans doute encore, mais je ne voulais plus vivre dans le mensonge. Je posai ma tête contre son épaule, cachant mon visage dans sa tignasse noire, fermant les yeux un moment, résistant à l'idée de mordre sa chair si c'était la seule solution pour qu'elle soit d'accord. C'était le seul lieu où je me sentais apaisé. À ses côtés. Si je lui forçais la main, ma minime chance de ne pas la perdre se verrait disparaître.
« Je t'en prie. Ne me laisse pas avec ce fardeau une seconde de plus. Cela ne fonctionnera pas, autrement, entre nous. »
Mes arguments me semblaient justes. Et l'odeur de mon sang embaumait encore légèrement l'air. Ce n'était qu'une goutte, mais cela était suffisant, pour les sens aiguisés que nous possédions. Elle ne pourrait pas dire non, elle avait déjà failli céder tout à l'heure. C'était mesquin, mais lorsque j'avais pris une décision, je m'y tenais. Et n'était-ce pas la preuve que je ne méritais pas ses bons mots ... ?
« J'aurai au moins quelques souvenirs heureux à chérir, cette fois ... »
Je me fichais qu'elle me pose des questions, je voulais juste en finir. Je lui livrerais tout. Je la laisserais chercher en moi le pire des crimes. Et je la laisserais partir, si telle était sa décision.
Je lui avais dit dès le tout début que rester à mes côtés était dangereux. Mais finalement, j'avais moi aussi perdu la tête, rien que pour ses beaux yeux. J'espérais alors qu'elle sache distinguer que sous tout le reste, il y avait cet amour dévorant, et cette envie de devenir un homme quelque peu meilleur. Cela lui ferait peut-être moins peur...
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Mar 18 Nov 2014 - 20:20
Tournent les petites parasols.
Sachio & Jess
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Ce qu’il pouvait être cruel, même dos à lui, j’avais deviné ce qu’il faisait. L’enivrante odeur du sang inondait sa chambre, son sang… Je frissonnai à cette simple pensée. Mes crocs dans sa chair tendre, les lèvres sur sa peau. Je fermais les yeux et tentais de me concentrer sur autre chose. Mais il reprit son discours, me glissant subtilement ce qu’il voulait que je fasse de lui. Comme toujours quand j’étais trop impliquée, je me renfermais dans ma coquille, ignorant tout simplement ses mots.
Puis vint le moment où il me demanda de garder le silence. J’arquais un sourcil, c’était inhabituel ça en revanche. Je fis à son souhait, et gardai mes lèvres scellées. À un certain point du tout moins. Il continua son monologue, m’avouant à nouveau ses sentiments, je mordillais ma lèvre légèrement, ce n’était pas le moment de goûter du sang.
Je m’en voulais affreusement de lui désobéir mais je laissais un faible murmure s’échapper de mes lèvres “Je ne veux pas ce qu’il y a de mieux”. J’espérais qu’il n’ait pas entendu, car j’allais dans son sens : il n’était pas parfait. Je m’en moquais éperdument, la perfection n’était pas ce qui m’attirait chez lui. J’aimais cette noirceur qu’il avait au plus profond de lui et qu’il essayait avec tant de mal de me cacher, qui n’a pas sa part de noirceur après tout? Moi-même en avait une.
Quelque chose venait soudain de se produire, là juste à l’instant, j’avais comme senti ses doutes, il restait pourtant adossé à la porte, où je l’avais abandonné. Il suivit son aparté cependant, ne me laissant pas m’attarder sur mon ressenti. Je levais les yeux aux ciels et secouais la tête, je ne lui avais pas offert mon sang, comme lui le faisait. Je l’avais fait pour lui sauver la vie, et lui me le proposer pour… une tout autre raison. Je l’avais obligé à boire mon sang, je n’avais aucun regret à cela. Dans son cas, il échangeait son sang à défaut de me donner autre chose.
Je ravalais ma remarque, et me plongeais dans les souvenirs de cette après-midi capricieux. Ses beaux cheveux blonds trempés, son visage aussi blanc que la mort, j’avais eu si peur de le perdre, alors que ni l’un ni l’autre n’avaient eu le courage de se dévoiler à l’époque. Mon coeur cessa de battre lorsque je compris à quel point il était blessé, sa voix était roque. Je posais mes doigts contre ma bouche, retenant ma peine de l’entendre si tourmenté. Je n’osais me retournais et me demandais bêtement ce qui avait bien pu se passer pour qu’il se méprise autant et qu’il ait si peu confiance en lui. Qu’avait-il fait?
Mes prunelles étaient toujours fixées sur la fenêtre mais en réalité, j’observais son pâle reflet, du moins ce que j’en distinguais. Il me présentait toutes ses excuses mais je comprenais pas pourquoi c’était à moi qu’il le faisait. Il s’était toujours conduit en gentleman avec moi, et ce soir encore, malgré le désir brûlant qui nous avait envahi plus tôt. Les autres hommes n’auraient jamais refusé de telles avances, et lui l’avait fait.
Je comprenais avec du recul qu’il n’y avait aucun problème, il avait juste essayé d’être respectueux et j’avais déclenché ce mal aise entre nous.
Un long soupir quitta mes lèvres quand il enfouit son visage dans mon cou, je sentais son souffle quelque peu haletant mais lent. Il avait certainement déjà remarqué mes frissons mais qu’importe, je ne devais plus rien lui cacher.
Comme je le disais, il était vraiment cruel, je ne réalisais que maintenant, qu’il avait choisi ses mots à la perfection, pour m’atteindre, parce qu’il me connaissait si bien. Il ne mentait pas, mais il savait me manier, ses mots suppliant et l’odeur de son sang signaient ma perte. Je me retournais dans ses bras et posais mon front contre le sien.
Mes doigts traçaient le sillon de ses larmes, et je l’obligeais à me regarder. “Sais-tu que je ne comprends quasi rien à tes avertissements. Je me fiche de ce que tu as pu faire, dire ou je-ne-sais-quoi par le passé. Le jour où tu seras prêt à me livrer tes secrets ne changera rien à ce qu’il se passe et se passera entre nous. Et si j’en sais quelque chose. ” Je contrais tout de suite une objection. C’était à mon tour de vider mon sac et je pouvais déduire que ce n’était pas une mince affaire. Avant de continuer, j’embrassais son front, ses joues pour finir sur ses lèvres.
À cet instant, je me promis de ne plus taire mes sentiments pour cet homme. Le mystère qui l’entourait ne m’effrayait pas, bien au contraire, il m’attirait à lui tel un aiment. “Arrête de vouloir, sans cesse, me protéger de toi-même parce que…” Je soulignais chacun de mes mots par une traînée de baiser vers son cou. “Plus. Tu. Va. Vouloir. M’éloigner. Plus. Je. Vais. M’accrocher.” Et lui comme moi en avait déjà eu un petit aperçu plutôt.
Je ne l’avais pas mordu, pas encore. J’avais encore des choses à dire et… je devais l’avouer je ne voulais pas faire ça comme ça. Une fois certaine que les tentions n’étaient plus présentes, je l’embrassais à nouveau et le poussais doucement vers son lit. Je me suis assise sur le bord et l’invitais à me rejoindre. Il n’y avait rien dans mon comportement qui le pousserait à croire que j'allais briser notre première règle, je voulais juste que nous soyons bien tous les deux. Lorsqu’il s’est posé à son tour, je me tournais vers lui et capturais ses mains dans les miennes. “ Tu ne peux pas dire qu’il est normal que tu me laisses boire ton sang. Ce que tu me proposes là, c’est bien plus différent. Je ne t’ai jamais demandé de planter tes crocs dans ma gorge” Même si, après toutes les émotions de ce soir, j’en mourrais d’envie. Qu’il ressente la vérité, ma vérité à travers la source des plus pures.
La nervosité s’empara à nouveau de moi, c’était inspirant cette fois-ci. Je m’en voulais légèrement maladroite, je ne savais absolument pas comment m’y prendre. Devais-je me pencher et mordre tout simplement? Je savais comment faire pour me nourrir, mon instinct me guidait. Hors là, c’était… intime, un peu comme dire “Je t’aime”. Je me voyais mal lui dire que j’ignorais comment faire.
Une fois prête psychologiquement, je laissais ma gêne et concentrais mes pensées sur ce qu’il venait de dire, son voeu que tout se passe bien entre nous, ce que je devais faire pour que ça marche. Lentement, je me déplaçais et basculais ma jambe contre sa hanche opposée, de façon à pouvoir me retrouver assise sur lui. Je n’avais pas lâché ses mains jusqu’à présent, il devinerait aisément les doigts tremblant glisser sur son visage et dans ses longs cheveux. “Quand tu me parles de toi, tu te décris comme une mauvaise personne, je ne suis pas d’accord. Personne n’est parfait, moi la première, je le sais, mais nous avons tous notre propre définition et…”
Je posais mes lèvres sur les siennes avant de traîner ma langue dans son cou “... tu te rapproches très souvent de la mienne” Je n’ai pas attendu qu’il me réponde, il serait capable de me faire changer d’avis contre son gré. Ma main gauche tira tendrement ses fils d’or l’obligeant à tendre le cou, me laissant ainsi l’accès à sa peau lisse. Un peu hésitante, je déboutonnais le haut de sa chemise et posais ma bouche à côté de sa clavicule. Je sentais ses veines battre sous mes lèvres, je pouvais même les entendre chanter. Quelle douce mélodie. Je léchais sa peau et j’y plantais mes canines le plus délicatement possible.
Je frémis quand le nectar pourpre caressa ma langue. Sans me contrôler, je tirais légèrement plus sur ses cheveux, espérant que malgré tout, si je venais à être trop rude qu’il m’arrête. Mais pas trop tôt… Son parfum envahit de nouveau la chambre et son goût était si… passionné. Je devinais une touche d’angoisse et de terreur profonde. À cette même seconde, je desserrais les crocs, j’avais comme l’impression de violer son intimité mais ses doigts dans ma nuque m’ont maintenu en place.
Comment pourrais-je l’en remercier? Je goûtais désormais à quelque chose de si fort, plus intense encore que mes précédentes impressions. Voici donc l’exquise saveur de l’amour, est-ce possible? Son sang se mélangeait au mien et tous mes doutes s’évaporèrent. Je désirais rester contre lui toute la nuit, le serrer plus fort dans mon étreinte et lui offrir à mon tour ma chair fragile.
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