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Mar 22 Nov 2016 - 15:35
Music box:
Je marchais à pas lents dans les rues, la tête basse. Il y avait des heures de cela, j'avais pu quitter l'hôpital discrètement grâce au docteur Nishimura. Dans le feu de l'action, une flamme que je croyais éteinte était revenue en moi. Cela faisait tellement longtemps que j'avais perdu espoir, en ma liberté, en mon avenir, en moi. Et j'étais enfin sortie de cette cage molletonnée qu'était ma chambre. Ne voulant pas causer plus d'ennui à mon bienfaiteur, j'avais déjà déposé les clés de son appartement dans sa boîte aux lettres. Tout était prévu dans ma tête. J'allais me rendre au domaine de ma famille, non loin de la ville. Mes parents ne seraient pas là, à cette période de l'année et si rien n'avait changé, ils cachaient toujours la clé près de la porte. De là, je pourrais réfléchir à comment mener ma nouvelle vie. Trouver un travail, utiliser l'argent pour louer un petit appartement où je ne risquais pas de croiser mes parents, repartir de zéro…
J'avais vite déchanté. J'avais quitté la ville en direction de la propriété, mais… j'avais cherché plusieurs heures dans la campagne sans rien trouver qui me rappelle quoi que ce soit. Comme un certain nombre de choses qui touchaient à mes rencontres avec Shinji, le chemin avait disparu de ma mémoire. J'avais été incapable de m'y rendre, en définitive. La nuit tombée, j'avais dû retourner vers la ville. J'avais bien trop peur de croiser quelque créature surnaturelle agressive alors que j'étais seule. J'ignorais si les vampires « level E », comme celui qui avait blessé Shinji, était chose courant dans les environs. Sans lui, je n'avais aucune chance. J'étais donc revenue à mon point de départ, déprimée. Il faisait de plus en plus froid en cette nuit de novembre et je n'avais pas de manteau, juste un plaid gris pour me tenir un peu chaud. La sacoche commençait à peser bien lourd sur mes épaules frêles. J'avais bien essayé de demander une chambre dans quelques hôtels en promettant de faire la plonge, le ménage, ou n'importe quoi d'autre, mais ils n'avaient besoin de personne.
Au détour d'une rue, je me laissai tomber sur un banc. Je remontai mes genoux contre ma poitrine et resserrai le plaid autour de moi, dans l'espoir de gagner un peu de chaleur. Je me sentais mal. Avec l'aide du docteur Nishimura, j'avais commencé à prendre de moins en moins de médicaments, mais l'habitude était tenace. Mon corps réclamait sa dose de drogue. J'appuyai ma tête sur mes genoux. Je me trouvais tellement pitoyable. En fin de compte, je ne savais même plus ce que j'espérais. Rien ne m'attirait plus en ce monde. Plus personne ne me connaissait, pas même mes parents, et la seule personne qui ait vraiment compté pour moi à part eux était morte. Je n'avais nulle part où aller, et personne n'embaucherait une femme qui ne peut pas donner d'adresse. L'idée de retourner à l'appartement du docteur Nishimura me trottait dans la tête, mais j'avais trop peur qu'on découvrît ce qu'il avait fait. D'une part, je serais sans doute ramenée fissa dans ma chambre, et de l'autre, lui aurait de gros problèmes. Est-ce qu'on pouvait faire de la prison, pour ce genre de chose ? Peut-être pas… On l'accuserait sans doute d'avoir enlevé quelqu'un qui n'était pas en pleine possession de ses moyens. Mon consentement ne compterait probablement pas, vu que j'étais censée être folle… Non, ce n'était pas une possibilité. Je soupirai. Je ne m'étais encore jamais sentie aussi seule.
HRP : Désolée, c'est un peu court, mais je ferai mieux après. :3
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Mar 22 Nov 2016 - 20:18
En levant les yeux au ciel rieur, Lindiya ferma un à un les boutons de sa veste en cuir. La nuit était fraiche et malgré la chaleur amicale qui régnait à l’intérieur du petit studio d’étudiant cela ne suffirait pas à la réchauffer une fois dans la rue. La jeune femme venait de perdre un pari et c’était donc à elle de se coltiner l’infâme tâche d’aller racheter de quoi grignoter et de quoi boire surtout. C’était la fête chez Brian et les nouveaux compagnons de route de la jeune femme, l’ambiance était au beau fixe et c’est le doigt fièrement lever qu’elle sortit enfin de l’appartement alors qu’on se moquait gentiment une dernière fois d’elle. Un peu alcoolisée, elle n’avait pas réussi à tenir bon au fameux jeu « je te tiens, tu me tiens » alors bien-sûr dès que son joyeux rire cristallin était sorti de ses lèvres, tout le monde la hua, elle avait perdu. Maintenant ? Au pain ! Alors qu’elle fermait la porte, le gagnant s’approcha d’elle les mains dans les poches.
- Dis voir… Il fait un peu sombre maintenant… Si tu veux, je peux t’accompagner ?... Avec toutes ces histoires de créature… ça peut être dangereux tu sais. Finit-il en se raclant la gorge.
- T’inquiète pas mec ! Je vais prendre la voiture et puis tu sais… Sans vouloir te vexer, si on se fait attaquer comme tu le crains tant, on serrait deux à crever comme des cons dans la rue. Super le tableau tu ne trouves pas ? Finit-elle sur un clin d’œil.
Elle ne lui laissa même pas la peine de continuer sur sa jolie lancée, elle avait bien-sûr parfaitement compris son but. Cependant, elle n’était pas de cet avis. Avec Lin’ venir vers elle ne servait à rien, il fallait attendre son approbation pour cela. Souvent même, c’était même elle qui faisait le premier pat, ce qui n’était pas arrivé ici. En sifflotant, elle alluma sa radio qu’elle se dépêcha vite de baisser avant les basses de sa pauvre tutune lâche. Il fallait vraiment qu’elle se calme sur le volume sonore… A ce rythme, elle deviendra sourde a même pas 30 ans. Avant de partir, elle nota sur son téléphone les achats à effectuer. Il leur fallait des pizzas, de la bière, des diluants, enfin de quoi ravitailler ces idiots de bonhomme qui n’avait pas pensé à refaire les courses depuis la dernière soirée. En démarrant, elle augmenta le son… Quoi ? Elle avait dit qu’il fallait qu’elle arrête et bien ça ne serait pas pour aujourd’hui ! Et puis d’abord, ce n’était pas de sa faute ! C’était cette fichu nouvelle chanson de Shakira qui la rendait folle.
Sur la route, l’ambiance dans l’habitacle de la jeune femme était comme d’habitude. Elle chantait, pianotait ces doigts contre son volant et bougeait sa tête en rythme. Enfin elle faisait la fête quoi. Alors qu’elle tournait pour atteindre le supermarché le plus proche ses fards se braquèrent contre une jeune femme pelotonnait sur un banc. Lindiya se dépêcha vite de les baisser avant de continuer sa route. Attendre quelqu’un seule ce n’était pas franchement une bonne idée. Dire qu’on venait juste de lui faire la réflexion que les rues étaient dangereuses alors qu’elle n’avait rien à craindre dans sa petite voiture avant de voir cette jeune inconsciente. C’était assez ironique quand on y pensait !
Dans le magasin, il n’y avait quasiment plus personne, ça venu fut même accueilli par des regards de travers de la part des employés. Oui et bien c’est bon, il fallait vite qu’ils arrêtent de la regarder comme cela sinon elle allait faire exprès de prendre tout son temps rien que pour les mater. Elle comprenait leur énervement à l’idée de ne pas pouvoir fermer tout de suite mais il était hors de question qu’on la toise ainsi pour autant. Elle avait déjà travaillé dans des lieux beaucoup moins calmes que ce petit supermarché avec des clients loin d’être agréable sans jamais perdre son sourire et sa bonne humeur. De ce fait, elle était assez intolérable à ce sujet. Bon, ce n’était quand même pas une saloperie dans l’âme, elle se dépêcha donc de prendre tout ce qui lui fallait. Tel une shopping addict elle craqua même sur une écharpe toute douce bordeaux ! Bah quoi… Vu la couleur elle lui faisait du charme aussi !
Une fois de retour dans sa voiture, elle soupira d’aise, au moins une bonne chose de faites. Encore une fois, la musique résonna dans l’habitacle alors qu’elle démarrait en chantant en même temps que Jennifer Lopez.
- YEAH ! Mec ! Je ne suis pas ta maman ! Chanta-t-elle en traduisant bien-sûr les paroles de la chanson.
Sur le chemin, elle continua son fameux manège en repassant au même croisement. La fin de sa phrase resta sans point final alors qu’elle fronçait des sourcils. La jeune fille était toujours là. En plissant les yeux, l’étudiante remarqua qu’elle ne portait rien de bien chaud sur elle. Une SDF ? Si jeune ? Pas possible. Elle ralentit doucement, elle allait s’arrêter pour rien, à tous les coups quelqu’un allait venir la récupérer et elle aurait l’air d’une bonne godiche à côté. Elle s’apprêtait à reprendre de la vitesse mais, elle se mordit l’intérieur de la joue. Si ce n’était pas ça une pauvre jeune fille aller rester dehors dans cette froide nuit et cela, elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle commença à se garer alors que les inquiétudes de son ami de soirée lui revinrent en mémoire. Et si c’était une de ces fameuses créatures ? Elle avait appris à son insu qu’elles existaient vraiment et elle espérait en croiser le moins possible tant qu’elle ne saurait pas comment s’en défendre convenablement. Et puis flûte, elle n’allait pas vivre sa vie avec des « si » constamment tout de même. Elle éteignit sa radio en regardant la jeune femme, elle ne relevait même pas la tête, elle n’attendait donc probablement vraiment personne. Elle prit avec elle sa nouvelle écharpe avant de se diriger doucement vers le banc, rien n’y faisait, elle ne remarquait même pas sa présence. Sa tête restait entre ces jambes repliées alors Lindiya décida de s’asseoir à côté en se raclant la gorge. Doucement un petit œil se fixa sur elle permettant à l’étudiante de sourire doucement.
- Salut… Ces dangereux dans les parages, tu ne devrais pas rester seule ici… Je peux te tutoyer ? tu attends quelqu’un ? Si c’est le cas mieux vaut attendre à deux que toute seule, bon si on se fait agresser je suis d’accord mon poids plume ne va pas nous servir à grand-chose je l’avoue !
Contrairement à ce qu’elle attendait, l’inconnu au banc (comme elle s’était décidé à la surnommer dans son for intérieur) continua à la regarder sans vraiment lui répondre. Elle se méfiait peut-être de Lindiya ? Mais oui, la bête, se ramener comme ça aussi ! Il n’y avait rien de bien accueillant fallait l’admettre. Il fallait qu’elle instaure un minimum de sécurité. Elle se racla la gorge avant de dire la première chose qui lui venait en tête et connaissant Lin… ça ne volé pas bien haut et ça prenait dis plombs à être dit bien-sûr.
- Je viens d’aller faire des courses, même pas elles m’ont souri les caissières. J’avoue il est tard mais un minimum de savoir-vivre c’est pas cher demandé… J’arrive à quoi ? Bon ok, dix minutes de la fermeture. Bon ok, j’ai abusé. Mais j’ai trouvé cette belle écharpe toute douce ! Si tu veux pendant qu’on attend ici, j’ai tout mon temps au passage, tu peux la mettre. Je ne sais pas très bien comment tu fais pour ne pas mourir de froid avec cette pauvre petite robe et ce châle… Tu devrais me dire ton prénom pour que je m’assure que tes cordes vocales ne sont pas gelées ! Bon ok… ce n’est pas drôle… Moi c’est Lin ! Enfin Lindiya mais tu peux m’appeler Lin’ !
- Dis voir… Il fait un peu sombre maintenant… Si tu veux, je peux t’accompagner ?... Avec toutes ces histoires de créature… ça peut être dangereux tu sais. Finit-il en se raclant la gorge.
- T’inquiète pas mec ! Je vais prendre la voiture et puis tu sais… Sans vouloir te vexer, si on se fait attaquer comme tu le crains tant, on serrait deux à crever comme des cons dans la rue. Super le tableau tu ne trouves pas ? Finit-elle sur un clin d’œil.
Elle ne lui laissa même pas la peine de continuer sur sa jolie lancée, elle avait bien-sûr parfaitement compris son but. Cependant, elle n’était pas de cet avis. Avec Lin’ venir vers elle ne servait à rien, il fallait attendre son approbation pour cela. Souvent même, c’était même elle qui faisait le premier pat, ce qui n’était pas arrivé ici. En sifflotant, elle alluma sa radio qu’elle se dépêcha vite de baisser avant les basses de sa pauvre tutune lâche. Il fallait vraiment qu’elle se calme sur le volume sonore… A ce rythme, elle deviendra sourde a même pas 30 ans. Avant de partir, elle nota sur son téléphone les achats à effectuer. Il leur fallait des pizzas, de la bière, des diluants, enfin de quoi ravitailler ces idiots de bonhomme qui n’avait pas pensé à refaire les courses depuis la dernière soirée. En démarrant, elle augmenta le son… Quoi ? Elle avait dit qu’il fallait qu’elle arrête et bien ça ne serait pas pour aujourd’hui ! Et puis d’abord, ce n’était pas de sa faute ! C’était cette fichu nouvelle chanson de Shakira qui la rendait folle.
Sur la route, l’ambiance dans l’habitacle de la jeune femme était comme d’habitude. Elle chantait, pianotait ces doigts contre son volant et bougeait sa tête en rythme. Enfin elle faisait la fête quoi. Alors qu’elle tournait pour atteindre le supermarché le plus proche ses fards se braquèrent contre une jeune femme pelotonnait sur un banc. Lindiya se dépêcha vite de les baisser avant de continuer sa route. Attendre quelqu’un seule ce n’était pas franchement une bonne idée. Dire qu’on venait juste de lui faire la réflexion que les rues étaient dangereuses alors qu’elle n’avait rien à craindre dans sa petite voiture avant de voir cette jeune inconsciente. C’était assez ironique quand on y pensait !
Dans le magasin, il n’y avait quasiment plus personne, ça venu fut même accueilli par des regards de travers de la part des employés. Oui et bien c’est bon, il fallait vite qu’ils arrêtent de la regarder comme cela sinon elle allait faire exprès de prendre tout son temps rien que pour les mater. Elle comprenait leur énervement à l’idée de ne pas pouvoir fermer tout de suite mais il était hors de question qu’on la toise ainsi pour autant. Elle avait déjà travaillé dans des lieux beaucoup moins calmes que ce petit supermarché avec des clients loin d’être agréable sans jamais perdre son sourire et sa bonne humeur. De ce fait, elle était assez intolérable à ce sujet. Bon, ce n’était quand même pas une saloperie dans l’âme, elle se dépêcha donc de prendre tout ce qui lui fallait. Tel une shopping addict elle craqua même sur une écharpe toute douce bordeaux ! Bah quoi… Vu la couleur elle lui faisait du charme aussi !
Une fois de retour dans sa voiture, elle soupira d’aise, au moins une bonne chose de faites. Encore une fois, la musique résonna dans l’habitacle alors qu’elle démarrait en chantant en même temps que Jennifer Lopez.
- YEAH ! Mec ! Je ne suis pas ta maman ! Chanta-t-elle en traduisant bien-sûr les paroles de la chanson.
Sur le chemin, elle continua son fameux manège en repassant au même croisement. La fin de sa phrase resta sans point final alors qu’elle fronçait des sourcils. La jeune fille était toujours là. En plissant les yeux, l’étudiante remarqua qu’elle ne portait rien de bien chaud sur elle. Une SDF ? Si jeune ? Pas possible. Elle ralentit doucement, elle allait s’arrêter pour rien, à tous les coups quelqu’un allait venir la récupérer et elle aurait l’air d’une bonne godiche à côté. Elle s’apprêtait à reprendre de la vitesse mais, elle se mordit l’intérieur de la joue. Si ce n’était pas ça une pauvre jeune fille aller rester dehors dans cette froide nuit et cela, elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle commença à se garer alors que les inquiétudes de son ami de soirée lui revinrent en mémoire. Et si c’était une de ces fameuses créatures ? Elle avait appris à son insu qu’elles existaient vraiment et elle espérait en croiser le moins possible tant qu’elle ne saurait pas comment s’en défendre convenablement. Et puis flûte, elle n’allait pas vivre sa vie avec des « si » constamment tout de même. Elle éteignit sa radio en regardant la jeune femme, elle ne relevait même pas la tête, elle n’attendait donc probablement vraiment personne. Elle prit avec elle sa nouvelle écharpe avant de se diriger doucement vers le banc, rien n’y faisait, elle ne remarquait même pas sa présence. Sa tête restait entre ces jambes repliées alors Lindiya décida de s’asseoir à côté en se raclant la gorge. Doucement un petit œil se fixa sur elle permettant à l’étudiante de sourire doucement.
- Salut… Ces dangereux dans les parages, tu ne devrais pas rester seule ici… Je peux te tutoyer ? tu attends quelqu’un ? Si c’est le cas mieux vaut attendre à deux que toute seule, bon si on se fait agresser je suis d’accord mon poids plume ne va pas nous servir à grand-chose je l’avoue !
Contrairement à ce qu’elle attendait, l’inconnu au banc (comme elle s’était décidé à la surnommer dans son for intérieur) continua à la regarder sans vraiment lui répondre. Elle se méfiait peut-être de Lindiya ? Mais oui, la bête, se ramener comme ça aussi ! Il n’y avait rien de bien accueillant fallait l’admettre. Il fallait qu’elle instaure un minimum de sécurité. Elle se racla la gorge avant de dire la première chose qui lui venait en tête et connaissant Lin… ça ne volé pas bien haut et ça prenait dis plombs à être dit bien-sûr.
- Je viens d’aller faire des courses, même pas elles m’ont souri les caissières. J’avoue il est tard mais un minimum de savoir-vivre c’est pas cher demandé… J’arrive à quoi ? Bon ok, dix minutes de la fermeture. Bon ok, j’ai abusé. Mais j’ai trouvé cette belle écharpe toute douce ! Si tu veux pendant qu’on attend ici, j’ai tout mon temps au passage, tu peux la mettre. Je ne sais pas très bien comment tu fais pour ne pas mourir de froid avec cette pauvre petite robe et ce châle… Tu devrais me dire ton prénom pour que je m’assure que tes cordes vocales ne sont pas gelées ! Bon ok… ce n’est pas drôle… Moi c’est Lin ! Enfin Lindiya mais tu peux m’appeler Lin’ !
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Lun 28 Nov 2016 - 17:19
J'avais finalement décidé de passer la nuit, là, sur ce banc. Le coin était plutôt tranquille. Pas de gens louches. Juste moi, mon sac, et les voitures qui passaient de temps à autre. Je me crispais à chaque fois que les phares éclairaient le banc. Je m'imaginais que le personnel de l'hôpital revenait me chercher ou pire, que des sorciers débarquaient. J'ignorais jusqu'à quel point ses suppositions étaient justes, mais le Docteur Nishimura m'avait fait peur avec ses histoires de complot. Si c'était aussi grave qu'il le disait, ils ne me laisseraient pas m'en tirer comme ça, si ?
Soudain, une voiture se gara non loin. L'idée de fuir à toutes jambes me traversa l'esprit brièvement, mais en réfléchissant rapidement, je me dis que cela serait plus que suspect. Alors, je restai figée, les yeux vers le sol. Des basses assourdies s'échappaient de l'habitacle, puis s'arrêtèrent. La portière s'ouvrit. Je restai immobile. J'avais conscience que se comporter ainsi était tout aussi suspect, mais j'avais peur et me concentrer sur un point au sol – un gravillon, en l’occurrence – m'aidait à rassembler mes esprits. Des pas s'approchèrent lentement. La personne s'assit en se raclant la gorge. Je jetai un coup d’œil dans sa direction, jaugeant l'inconnue.
Il s'agissait d'une jeune femme, d'apparence bien humaine, mais les sorciers n'étaient pas bien différenciables du commun des mortels. En tout cas, je ne l'avais jamais vue du côté de l'hôpital, ce qui me rassurait un peu. Elle était plutôt jolie. C'était une occidentale, comme moi, avec de grands yeux d'un bleu pétillant. De longs cheveux bruns encadraient un visage aux traits harmonieux, parfaitement maquillé. Elle avait l'air d'avoir un âge proche du mien, peut-être un peu plus jeune, si on tenait compte de son maquillage impeccable. Le maquillage donne toujours quelques années de plus, à cette âge. Elle était chaudement vêtue d'une veste en cuir noire que je ne pus m'empêcher de lui envier, ainsi que l'écharpe qu'elle tenait entre ses mains. L'inconnue m'adressa un sourire encourageant. Elle respirait la confiance en elle. Et elle sentait un peu l'alcool, aussi. A en juger son accoutrement, elle devait sortir d'une soirée étudiante, ou un truc du genre...
« Salut… C'est dangereux dans les parages. Tu ne devrais pas rester seule ici… Je peux te tutoyer ? Tu attends quelqu'un ? Si c'est le cas, mieux vaut attendre à deux que toute seule. Bon, si on se fait agresser, je suis d'accord, mon poids plume ne va pas nous servir à grand-chose, je l'avoue ! »
Je la regardai sans rien dire, ne sachant pas trop quoi répondre. Elle m'avait posé plein de questions, sans vraiment me laisser le temps de répondre. Attendre quelqu'un ? C'était l'impression que je rendais ? En fin de compte, ce n'était pas tout à fait faux. J'attendais quelque chose. Je ne savais juste pas quoi. Un coup de pouce du destin, peut-être ? Je ne croyais pas vraiment au destin. Mais s'il y en avait un, c'était le moment pour se manifester… En tout cas, elle avait confirmé mon doute. Même ici, en pleine ville, c'était dangereux. Je ne savais pas trop si elle parlait d'une quelconque créature ou juste d'humains un peu louches, mais vu mon état, croiser l'un ou l'autre ne serait pas si différent. Cela dit, ça ne changeait rien à ma situation. Je n'avais nulle part ou aller. L'inconnue se racla la gorge, l'air gênée par mon silence.
« Je viens d'aller faire des courses. Même pas elles m'ont souri, les caissières. J'avoue, il est tard, mais un minimum de savoir-vivre, c'est pas cher demandé… J'arrive à quoi ? Bon ok, dix minutes de la fermeture. Bon ok, j'ai abusé. Mais j'ai trouvé cette belle écharpe toute douce ! Si tu veux, pendant qu'on attend ici – j'ai tout mon temps, au passage – tu peux la mettre. Je ne sais pas très bien comment tu fais pour ne pas mourir de froid avec cette pauvre petite robe et ce châle… Tu devrais me dire ton prénom pour que je m'assure que tes cordes vocales ne sont pas gelées ! Bon ok… Ce n'est pas drôle… Moi, c'est Lin ! En, Lindiya, mais tu peux m'appeler Lin ! »
Son histoire de supermarché était tellement loin de ma vie actuelle qu'elle me parut surprenante. Si je n'avais pas été au bord du gouffre et si je n'avais pas la migraine, j'en aurais peut-être ri. Ça faisait des années que je n'avais pas mis les pieds dans un magasin. Six ans, même… Et encore plus longtemps dans un supermarché. Mon ancienne famille n'était pas du genre à se mêler aux gens pour faire leurs achats. Ils se faisaient livrer ou envoyaient la bonne dans des magasins de luxe. En tout cas, sa tirade acheva de réduire ma méfiance. Si c'était une sorcière, elle n'aurait probablement pas eu à faire ce genre de choses pour faire ce qu'elle avait à faire – quoi que ce soit. Et décidément, cette écharpe était ce dont j'avais le plus besoin en ce moment précis. C'était peut-être elle, en fin de compte, le coup de pouce du destin. Lindiya… Je me demandais de quel pays elle pouvait bien venir. Son prénom ne me disait rien.
« Alyssa… murmurai-je d'une petite voix un peu enrouée par mon silence de plusieurs heures. Je m'appelle Alyssa. Merci pour l'écharpe. »
Dès qu'elle me la donna, j'enroulai l'accessoire autour de mon cou. J'en soupirai presque de satisfaction. Mes vêtements n'étaient toujours pas bien épais, mais au moins, je souffrais nettement moins du vent glacé qui jusque là se glissait sous mon châle. Bon, dès qu'elle partirait, ce serait un retour au point de départ, mais j'essayai au moins d'emmagasiner un peu de chaleur.
« C'est gentil, mais je n'attends personne. Je devais aller quelque part près de la ville, mais je me suis perdue... Je ne voudrais pas te retenir ici jusqu'au petit matin.»
C'était ni plus ni moins la vérité. Je n'avais juste pas l'intention de tout lui raconter. Elle avait l'air gentille, mais qu'est-ce qu'elle dirait si elle apprenait que j'étais une « folle » échappée de l'« asile » ? Est-ce qu'elle s'en irait juste, ou est-ce qu'elle irait aussi parler à la police, ou pire, à l'hôpital psychiatrique ? Elle penserait peut-être que ce serait pour mon bien.
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Sam 3 Déc 2016 - 19:41
« Alyssa… Je m'appelle Alyssa. Merci pour l'écharpe. »
Victoire ! C’était une pure victoire ! Comme quoi, dire tout est n’importe quoi, ce n’était pas une si mauvaise idée. Surtout, ne pas sourire comme une bécasse ! Non, ne sourit pas, reste neutre Lin, reste neutre. Peine perdue… Toute fière, elle tendit son écharpe à la jeune Alyssa qui au passage avait les mains toutes froides. Elle avait à peine eu le temps de les sentir tellement son touché était délicat et rapide. Alors qu’elle s’enroulait dedans avec plaisir, la jeune étudiante prit le temps d’étudier la jeune femme à ces côtés. Elle n’était pas japonaise de première abord, elle avait la peau blanche et pâle comme si elle n’avait pas vu le soleil depuis des lustres, des cheveux blonds comme les blés (bien la référence à la belle au bois dormant !) et des yeux bleus comme les siens. Elle avait l’air toute menue et fragile mais cela lui donnait un charme des plus craquants. Non, vraiment Alyssa était super attendrissante au premier abord. Lindiya regrettait même de ne pas entendre plus de joie dans sa voie, elle s’y était attendu bien-sûr, mais cela l’attristait tout de même. Elle grimaça légèrement, elle n’avait rien d’autre pour réchauffer la jeune femme, à part le chauffage de sa voiture mais elle voyait mal la jeune Alyssa la suivre dedans. De un, parce qu’elles se connaissent pas assez et que de deux ça peut paraître louche !
« C'est gentil, mais je n'attends personne. Je devais aller quelque part près de la ville, mais je me suis perdue... Je ne voudrais pas te retenir ici jusqu'au petit matin. »
La réponse d’Alyssa était pas très fameuse. Elle n’attendait personne, et personne n’avait l’air de l’attendre puisqu’à aucun moment elle n’avait parlé de rejoindre quelqu’un. De plus, le fait de vouloir aller en ville c’était pas vraiment très précis comme indication. Lindiya fronça les sourcils, elle ne savait pas vraiment à quoi elle avait à faire mais en tout cas, ça l’embêtait. Elle ne savait pas du tout comment aider la jeune femme en face d’elle. Notre étudiante de choc sentait qu’elle ne savait pas tout et que la jeune femme était perdue mais pas que littéralement parlant. Comment pouvait-elle l’aider sans courir le risque d’avoir un refus ? Car après tout, elle voyait mal Alyssa lui faire confiance au bout de même pas deux minutes. Elle regarda sa voiture non loin, discuter au chaud pourrait probablement aider rien que pour faire connaissance. Elle n’aidait pas souvent des inconnues, mais autant dire qu’Alyssa ne lui faisait pas peur déjà et que deuxièmement elle la sentait. Elle ne sentait pas d’animosité chez la jeune femme à côté d’elle ce qui était bon signe.
-Justement je dois me rendre en ville pour déposer des affaires chez des amis. Je peux te déposer au passage ou… Si tu n’as nulle part où aller pour la nuit… Je n’habite pas très loin. Non pas que j’insinue que voilà, mais j’ai des amis à moi qui partent souvent en voyage sans prévoir quoi que ce soit, en mode… On verra sur place ! Du coup, quand des gens les accueils gentiment ça les aide pas mal. Du coup, et bien si besoin j’ai de quoi dormir à la maison. Il y fait chaud et j’ai même un pyjama en polaire, tout doux et tout chaud, le pied intégral. Dans tous les cas, je ne te laisserais pas toute seule ici. Car d’un, il fait froid, de deux, il fait nuit et de trois, j’ai pas envie.
Elle sourit pour la centième fois en l’espace de quelques minutes très fière de sa troisième raison. Non vraiment, Lindiya ne pouvait laisser qui que ce soit seule. C’était contraire à son éducation et à sa façon d’être. Elle ne se sentait pas l’âme de l’Abbé Pierre mais tout de même.
Victoire ! C’était une pure victoire ! Comme quoi, dire tout est n’importe quoi, ce n’était pas une si mauvaise idée. Surtout, ne pas sourire comme une bécasse ! Non, ne sourit pas, reste neutre Lin, reste neutre. Peine perdue… Toute fière, elle tendit son écharpe à la jeune Alyssa qui au passage avait les mains toutes froides. Elle avait à peine eu le temps de les sentir tellement son touché était délicat et rapide. Alors qu’elle s’enroulait dedans avec plaisir, la jeune étudiante prit le temps d’étudier la jeune femme à ces côtés. Elle n’était pas japonaise de première abord, elle avait la peau blanche et pâle comme si elle n’avait pas vu le soleil depuis des lustres, des cheveux blonds comme les blés (bien la référence à la belle au bois dormant !) et des yeux bleus comme les siens. Elle avait l’air toute menue et fragile mais cela lui donnait un charme des plus craquants. Non, vraiment Alyssa était super attendrissante au premier abord. Lindiya regrettait même de ne pas entendre plus de joie dans sa voie, elle s’y était attendu bien-sûr, mais cela l’attristait tout de même. Elle grimaça légèrement, elle n’avait rien d’autre pour réchauffer la jeune femme, à part le chauffage de sa voiture mais elle voyait mal la jeune Alyssa la suivre dedans. De un, parce qu’elles se connaissent pas assez et que de deux ça peut paraître louche !
« C'est gentil, mais je n'attends personne. Je devais aller quelque part près de la ville, mais je me suis perdue... Je ne voudrais pas te retenir ici jusqu'au petit matin. »
La réponse d’Alyssa était pas très fameuse. Elle n’attendait personne, et personne n’avait l’air de l’attendre puisqu’à aucun moment elle n’avait parlé de rejoindre quelqu’un. De plus, le fait de vouloir aller en ville c’était pas vraiment très précis comme indication. Lindiya fronça les sourcils, elle ne savait pas vraiment à quoi elle avait à faire mais en tout cas, ça l’embêtait. Elle ne savait pas du tout comment aider la jeune femme en face d’elle. Notre étudiante de choc sentait qu’elle ne savait pas tout et que la jeune femme était perdue mais pas que littéralement parlant. Comment pouvait-elle l’aider sans courir le risque d’avoir un refus ? Car après tout, elle voyait mal Alyssa lui faire confiance au bout de même pas deux minutes. Elle regarda sa voiture non loin, discuter au chaud pourrait probablement aider rien que pour faire connaissance. Elle n’aidait pas souvent des inconnues, mais autant dire qu’Alyssa ne lui faisait pas peur déjà et que deuxièmement elle la sentait. Elle ne sentait pas d’animosité chez la jeune femme à côté d’elle ce qui était bon signe.
-Justement je dois me rendre en ville pour déposer des affaires chez des amis. Je peux te déposer au passage ou… Si tu n’as nulle part où aller pour la nuit… Je n’habite pas très loin. Non pas que j’insinue que voilà, mais j’ai des amis à moi qui partent souvent en voyage sans prévoir quoi que ce soit, en mode… On verra sur place ! Du coup, quand des gens les accueils gentiment ça les aide pas mal. Du coup, et bien si besoin j’ai de quoi dormir à la maison. Il y fait chaud et j’ai même un pyjama en polaire, tout doux et tout chaud, le pied intégral. Dans tous les cas, je ne te laisserais pas toute seule ici. Car d’un, il fait froid, de deux, il fait nuit et de trois, j’ai pas envie.
Elle sourit pour la centième fois en l’espace de quelques minutes très fière de sa troisième raison. Non vraiment, Lindiya ne pouvait laisser qui que ce soit seule. C’était contraire à son éducation et à sa façon d’être. Elle ne se sentait pas l’âme de l’Abbé Pierre mais tout de même.
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Dim 11 Déc 2016 - 15:15
J'avais du mal à me concentrer sur la conversation. J'avais la nausée, et ma tête me faisait de plus en plus mal. Je savais pourquoi. Mon corps réclamait sa dose d'antidépresseur. Bien entendu, je n'en avais pas emporté. Je pense que le docteur Nishimura avait prévu de m'en fournir en douce pour m'aider à me sevrer progressivement une fois chez lui. Il n'avait pas prévu que je disparaîtrais dans la nature. Je m'attendais à de tels symptômes. J'avais fait ce choix en connaissance de cause. Je les avais un peu sous-estimés, cependant. Je parvenais pour l'instant à maintenir une certaine stabilité émotionnelle. J'espérais que cela durerait, car rien n'était moins sûr.
Je refusai cependant de montrer mon malaise, m'efforçant de paraître la plus normal possible. Si Lin décidait de me conduire à l'hôpital, je serais sans doute renvoyée directement à l'hôpital psychiatrique où on me bourrerait à nouveau de médicaments. Nishimura m'avait expliqué que les médicaments qui m'avaient été prescrits ne correspondaient pas tout à fait à la raison pour laquelle j'étais censé être là, que les hallucinations que j'avais eu et qui m'avaient presque persuadée que mes parents avaient raison à propos de ma psychose avaient été provoqué par un médicament qui n'aurait pas dû être sur la liste. Le lithium était prescrit en cas d'hallucination dans le cadre de la schizophrénie ou des troubles bipolaires, pas pour les psychoses hallucinatoires chroniques. La particularité de ce médicament est qu'il calme les hallucinations des schizophrènes, mais en provoque chez les personnes saines. Certaines personnes l'utilisent même comme une drogue. Pratique pour justifier mon hospitalisation prolongée. C'était ce qui avait fini de me convaincre quand il m'avait parlé de ses suspicions de complots et m'avait convaincu de fuir, quitte à me mettre dans une position difficile. J'avais de la chance, cependant. Contrairement aux antidépresseurs, le lithium n'entraînait pas de dépendance physique.
« Justement, je dois me rendre en ville pour déposer des affaires chez des amis. Je peux te déposer au passage, ou… Si tu n'as nulle part où aller pour la nuit… Je n'habite pas très loin. »
La proposition de la jeune femme me surprit. Cela avait peut-être changé depuis, mais quand j'étais entrée à l'hôpital, il y avait assez peu de personnes qui aurait été prêtes à accueillir un inconnu chez elles, encore moins quelqu'un avait qui elles avaient discuté à peine deux minutes. C'était mon cas également, je l'avouais. Je n'étais pas paranoïaque. Cela faisait juste parti des consignes de prudence que la plupart des parents inculquaient à leurs enfants dès l'âge le plus tendre. Ne pas faire confiance aux inconnus. Lin dut percevoir ma surprise car elle reprit :
« Non pas que j'insinue que voilà, mais j'ai des amis à moi qui partent souvent en voyage sans prévoir quoi que ce soit, en mode… On verra sur place ! Du coup, quand des gens les accueillent gentiment, ça les aide pas mal. Du coup, eh bien, si besoin, j'ai de quoi dormir à la maison. Il y fait chaud et j'ai même un pyjama en polaire, tout doux et tout chaud, le pied intégral. Dans tous les cas, je ne te laisserai pas toute seule ici. Car d'un, il fait froid, de deux, il fait nuit et de trois, j'ai pas envie. »
Une telle générosité me fit monter les larmes aux yeux. Je m'efforçai de les faire refluer, agacée par tant de sentimentalisme. Fichus antidépresseurs… Le médecin n'avait pas précisé combien de temps pouvait durer les symptômes d'un sevrage brutal. Normal puisqu'il ne l'avait pas prévu. J'espérais que je n'allais pas me mettre à pleurer pour la moindre raison pendant un mois. Ce serait gênant.
Quoi qu'il en soit, sa proposition était tout de même très tentante. Mon cerveau m'avertissait sur le fait que je ne la connaissais pas et qu'elle pouvait très bien mentir pour essayer de m'emmener quelque part. Mon instinct me disait que prendre ce risque était mieux que de rester la nuit dans les rues d'une ville où l'on trouvait des vampires ou je ne sais quelles autres bizarreries surnaturelles dangereuses, ainsi que des sorciers probablement sur ma piste à l'heure qu'il était. Je décidai en mon âme et conscience de lui faire confiance, pour l'instant en tout cas. Les yeux brillants – mais les joues sèches, par chance – je lui répondis :
« Je t'en serais vraiment reconnaissante. Je ne savais plus quoi faire. »
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Lun 26 Déc 2016 - 19:04
« Je t'en serais vraiment reconnaissante. Je ne savais plus quoi faire. »
Gagné ! Elle avait gagné, bon elle n’avait pas joué sa vie mais elle n’aurait jamais pu se résoudre à laisser la jeune femme toute seule. Cependant, la perspective de rester ici à ces côtés ne l’enchantait pas trop. Du coup, l’accord d’Alyssa à ces côtés la soulageait beaucoup. Elle lui rendit un immense sourire alors qu’elle sautait pour se relever énergiquement. L’émotion de l’inconnu (qui avait à présent un nom oui, je sais !) était palpable mais, Lindiya joua la carte de l’ignorance. Savoir-faire une bonne action en toute humilité c’était tout un art voyons ! D’un mouvement de tête, elle montra sa voiture garée à côté.
- Alors autant ne pas rester ici plus longtemps ! On se pelle le derrière ici, tu ne trouves pas ?
Sachant qu’Alyssa suivrait le pas, elle prit la direction de sa tautaumobile bien décider à mettre le chauffage à fond les ballons une fois à l’intérieur. Elle proposa à la jeune femme de s’asseoir au côté passager c’était beaucoup plus convivial. Elle commença par mettre le contact, monter le chauffage, laisser la musique en sourdine (miracle) avant d’allumer le moteur de la voiture. Alors qu’elle commençait à prendre la route elle sentit son téléphone vibrait dans sa poche, tout en se concentrant sur la route – ce n’était pas le moment d’avoir un accident après tout – elle se tortilla légèrement pour le sortir avant de jeter un bref coup d’œil sur l’écran. Fichtre, c’était Brian. Elle les avait complétement oubliés, toute concentrée qu’elle était sur sa rencontre avec Alyssa. Le message était clair « qu’est-ce que tu fous ? Tu t’es fait mordre ou bien ? ».
- Je suis vraiment désolée, Alyssa ! J’avais complétement oublié pourquoi j’étais venu faire les courses. Il faut juste que je dépose rapidement les courses que j’ai dans le coffre avant de rentrer. C’est sur le chemin, j’espère que ça ne te dérange pas trop ? On ne devrait pas en avoir pour long, enfin je pense. De toute façon, je sonne et puis ils vont bien se débrouiller. Ce sont des grands garçons, après tout ! Quoi que les hommes de nos jours…
Elle gloussa de sa propre blague, ouais bon, c’était nul mais elle n’avait pas tort au fond, si ? Elle jeta un bref coup d’œil à la jeune femme à ces côtés, plus le temps passé, plus elle devenait blanche comme une merde de laitier. Déjà qu’elle n’était pas bien colorée de base, à ce rythme elle allait se transformer en… zombie ? Bon, imaginez une créature complétement livide, un fantôme ! C’est pas mal ça ! En y réfléchissant, Lindiya devait avoir quelques vitamines à la maison, elle avait commencé à en acheter à la veille des partiels pour ne pas tomber tel un cadavre sur son bureau à cause des révisions…
La gênance… Les amis de la jeune femme n’étaient pas vraiment d’accord avec ce revirement, vous me direz ils étaient aussi déjà pas mal alcoolisés… Cela veut dire qu’ils avaient osé touché à ces deux bouteilles de mojito (bas de gamme, mais c’était quand même bon) en l’attendant. Les crétins. Après un dernier soupir sur jouée, elle commença à prendre le large malgré les exclamations.
- J’ai mieux à faire que de vous voir vous bourrez la tronche d’avantage, et je prends ça avec moi, ça rachète mon mojito, j’avais dit pas touche les gars !
Elle partit fièrement en brandissant devant elle son butin, soit juste quelques bières blondes. Ce n’était pas vraiment une grande pêche mais ça serait suffisant pour venger son pauvre mojito. En rentrant dans l’habitacle de sa voiture, elle jeta un rapide coup d’œil désolé à Alyssa.
- Pardon pour le petit détour, j’aurai pu te les présenter mais vu leurs états… ça n’aurait pas été une grande rencontre tel les rencontres dans les films, plus… la rencontre des documentaires anti-alcool, tu vois ?
- Enfin à la maison ! Un petit tour de proprio ? Alors à ta droite une mignonne kitchenette, avec une petite table où, honnêtement, je ne mange jamais dessus, à ta droite mon lit double qui prend toute la place mais… c’est la base le lit double, avec juste devant mon bureau, en vrais c’est juste une planche et deux bidon pour le tenir, ça suffit bien et juste là… Ma salle de bain, avec une douche qui a un bon débit et beaucoup d’eau chaude, ce qui est le principal on est d’accord !
Elle rangea rapidement le pack de bière dans son petit frigo avant de poser les mains sur ces hanches fières de son butin. Par contre, elles allaient manger quoi ? ça c’était une très bonne question… La jeune femme n’était pas vraiment un très bon cuistot, elle mangeait donc très rarement des plats très élaboré, elle avait bien des pâtes mais ce n’était pas vraiment très… transcendant !
- Tu as faim ? J’ai des pâtes, et des pâtes et encore des pâtes… Si tu cuisines bien hésite pas à prendre ce que tu veux dans mes placards, mais tu risques de ne rien trouver de bien intéressant… Tu veux quelques choses… Tu n’as pas l’air très bien depuis tout à l’heure… Je dois avoir des vitamines ou des médicaments pour le mal de crâne ou… pour les trucs de fille… Elle finit sa dixième tirade avec un grand sourire.
Gagné ! Elle avait gagné, bon elle n’avait pas joué sa vie mais elle n’aurait jamais pu se résoudre à laisser la jeune femme toute seule. Cependant, la perspective de rester ici à ces côtés ne l’enchantait pas trop. Du coup, l’accord d’Alyssa à ces côtés la soulageait beaucoup. Elle lui rendit un immense sourire alors qu’elle sautait pour se relever énergiquement. L’émotion de l’inconnu (qui avait à présent un nom oui, je sais !) était palpable mais, Lindiya joua la carte de l’ignorance. Savoir-faire une bonne action en toute humilité c’était tout un art voyons ! D’un mouvement de tête, elle montra sa voiture garée à côté.
- Alors autant ne pas rester ici plus longtemps ! On se pelle le derrière ici, tu ne trouves pas ?
Sachant qu’Alyssa suivrait le pas, elle prit la direction de sa tautaumobile bien décider à mettre le chauffage à fond les ballons une fois à l’intérieur. Elle proposa à la jeune femme de s’asseoir au côté passager c’était beaucoup plus convivial. Elle commença par mettre le contact, monter le chauffage, laisser la musique en sourdine (miracle) avant d’allumer le moteur de la voiture. Alors qu’elle commençait à prendre la route elle sentit son téléphone vibrait dans sa poche, tout en se concentrant sur la route – ce n’était pas le moment d’avoir un accident après tout – elle se tortilla légèrement pour le sortir avant de jeter un bref coup d’œil sur l’écran. Fichtre, c’était Brian. Elle les avait complétement oubliés, toute concentrée qu’elle était sur sa rencontre avec Alyssa. Le message était clair « qu’est-ce que tu fous ? Tu t’es fait mordre ou bien ? ».
- Je suis vraiment désolée, Alyssa ! J’avais complétement oublié pourquoi j’étais venu faire les courses. Il faut juste que je dépose rapidement les courses que j’ai dans le coffre avant de rentrer. C’est sur le chemin, j’espère que ça ne te dérange pas trop ? On ne devrait pas en avoir pour long, enfin je pense. De toute façon, je sonne et puis ils vont bien se débrouiller. Ce sont des grands garçons, après tout ! Quoi que les hommes de nos jours…
Elle gloussa de sa propre blague, ouais bon, c’était nul mais elle n’avait pas tort au fond, si ? Elle jeta un bref coup d’œil à la jeune femme à ces côtés, plus le temps passé, plus elle devenait blanche comme une merde de laitier. Déjà qu’elle n’était pas bien colorée de base, à ce rythme elle allait se transformer en… zombie ? Bon, imaginez une créature complétement livide, un fantôme ! C’est pas mal ça ! En y réfléchissant, Lindiya devait avoir quelques vitamines à la maison, elle avait commencé à en acheter à la veille des partiels pour ne pas tomber tel un cadavre sur son bureau à cause des révisions…
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La gênance… Les amis de la jeune femme n’étaient pas vraiment d’accord avec ce revirement, vous me direz ils étaient aussi déjà pas mal alcoolisés… Cela veut dire qu’ils avaient osé touché à ces deux bouteilles de mojito (bas de gamme, mais c’était quand même bon) en l’attendant. Les crétins. Après un dernier soupir sur jouée, elle commença à prendre le large malgré les exclamations.
- J’ai mieux à faire que de vous voir vous bourrez la tronche d’avantage, et je prends ça avec moi, ça rachète mon mojito, j’avais dit pas touche les gars !
Elle partit fièrement en brandissant devant elle son butin, soit juste quelques bières blondes. Ce n’était pas vraiment une grande pêche mais ça serait suffisant pour venger son pauvre mojito. En rentrant dans l’habitacle de sa voiture, elle jeta un rapide coup d’œil désolé à Alyssa.
- Pardon pour le petit détour, j’aurai pu te les présenter mais vu leurs états… ça n’aurait pas été une grande rencontre tel les rencontres dans les films, plus… la rencontre des documentaires anti-alcool, tu vois ?
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- Enfin à la maison ! Un petit tour de proprio ? Alors à ta droite une mignonne kitchenette, avec une petite table où, honnêtement, je ne mange jamais dessus, à ta droite mon lit double qui prend toute la place mais… c’est la base le lit double, avec juste devant mon bureau, en vrais c’est juste une planche et deux bidon pour le tenir, ça suffit bien et juste là… Ma salle de bain, avec une douche qui a un bon débit et beaucoup d’eau chaude, ce qui est le principal on est d’accord !
Elle rangea rapidement le pack de bière dans son petit frigo avant de poser les mains sur ces hanches fières de son butin. Par contre, elles allaient manger quoi ? ça c’était une très bonne question… La jeune femme n’était pas vraiment un très bon cuistot, elle mangeait donc très rarement des plats très élaboré, elle avait bien des pâtes mais ce n’était pas vraiment très… transcendant !
- Tu as faim ? J’ai des pâtes, et des pâtes et encore des pâtes… Si tu cuisines bien hésite pas à prendre ce que tu veux dans mes placards, mais tu risques de ne rien trouver de bien intéressant… Tu veux quelques choses… Tu n’as pas l’air très bien depuis tout à l’heure… Je dois avoir des vitamines ou des médicaments pour le mal de crâne ou… pour les trucs de fille… Elle finit sa dixième tirade avec un grand sourire.
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Jeu 23 Fév 2017 - 1:49
« Alors autant ne pas rester ici plus longtemps ! On se pèle le derrière ci, tu ne trouves pas ? »
Étant venue au Japon quasiment tous les ans depuis que j'étais petite, je comprenais couramment le japonais et le parlais sans problème, bien qu'avec un accent discret. Cependant, je ne compris pas la fin de sa phrase. Cela devait être une expression, probablement. Peut-être du langage très familier ? Ma famille étant issue d'une certaine bourgeoisie, les japonais que j'avais rencontré jusqu'à maintenant avaient un langage assez soutenu et les médecins de l'hôpital ne se montraient guère familier. Seul Shinji m'avait parlé dans un japonais un peu plus courant, mais dans mes souvenirs, bien qu'ils soient flous, il n'utilisait pas ce genre d'expression. Il semblait issu d'une famille aux exigences élevées et cela se ressentait dans sa manière de s'exprimer. J'hésitai à lui demander le sens de sa phrase, mais de crainte de passer pour une idiote, je me tus. Lindiya était déjà partie vers la voiture, de toute façon.
Je m'installai à côté de ma compagne inopinée dans le véhicule. Depuis combien de temps n'étais-je pas entrée dans une voiture ? De ce fait, je me sentais un peu à l'étroit, mais ce malaise fut vite oublié quand la chaleur monta lentement dans l'habitacle. A peine avait-on rejoint la route qu'une vibration se fit entendre. Je sursautai légèrement, peu habituée à ce genre de bruit. C'était le portable de Lin. Les portables étaient interdits dans mon service, à l'hôpital, d'où ma surprise. Il allait falloir que je m'habitue à tout à tas de choses de la vie de tous les jours que j'avais oublié. Je devais me calmer, sans quoi Lin allait se demander d'où je sortais. Je regardai Lin se tortiller dans tous les sens pour sortir le téléphone.
« Je suis vraiment désolée, Alyssa ! J'avais complètement oublié pourquoi j''étais venue faire les courses. Il faut juste que je dépose rapidement les courses que j'ai dans le coffre avant de rentrer. C'est sur le chemin, j'espère que ça ne te dérange pas trop ? »
Je lui fis signe que non. Qui aurais-je été pour me plaindre et souhaiter qu'elle interrompît tout ce qu'elle était en train de faire pour moi ? C'était déjà bien gentil de sa part de m'héberger, plus que ce j'aurais attendu de qui que ce soit.
« De toute façon, je sonne et puis ils vont bien se dérouiller. Ce sont des grands garçons, après tout ! Quoique les hommes, des nos jours... »
Lin rit. Je la regardai sans trop réagir. Rire restait au dessus de mes forces. Je ne savais plus trop comment m'y prendre. Mais chez elle, c'était sincère, naturel, comme si elle avait été faite pour cela. Un concentré d'énergie, de bonne humeur et d'innocence. Je savourai l'instant. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais je me sentais en sécurité, dans cette armure de métal, auprès de quelqu'un à qui je ne pouvais m'empêcher de faire confiance. J'étais peut-être un peu candide. Une écharpe, quelques mots gentils, et j'aurais pu lui confier ma vie. Mais peut-être qu'après ce que j'avais vécu, j'avais envie d'y croire, de me permettre aussi un peu de candeur. J'avais toujours mal à la tête, mais ma situation s'était nettement améliorée. Ma fatigue commençait à me rattraper. Quand Lin se gara devant l'immeuble où elle devait se rendre, je somnolais, un peu avachie sur le siège passager.
Quand elle revint, je crois que je m'étais un peu endormie. J'aurais été incapable de dire si elle était partie depuis une bonne heure ou quelques minutes. Ce fut le claquement de la poignée de bouteilles de bière qu'elle déposa sur le siège arrière qui me réveilla. Je papillotai des yeux, un peu surprise de m'être détendue à ce point. Mon humeur était décidément un vrai yoyo. Lin prit un air désolé et s'excusa :
« Pardon pour le petit détour. J'aurais pu te les présenter, mais vu leurs états… ça n'aurait pas été une grande rencontre telles les rencontres dans les films, plus… la rencontre des documentaires anti-alcool, tu vois ? »
En vérité, je ne voyais pas très bien. J'avais grandi avec les livres plus qu'avec la télévision. Mes parents prônaient le « zéro écran ». Ni télévision, ni ordinateur. Cela abrutissait l'esprit, tandis que les livres le nourrissaient et le faisaient voyager, m'avaient-ils souvent répété. Je n'avais pas vraiment d'opinion sur le sujet, n'ayant jamais eu l'occasion de me pencher dessus. Je me contentai d'acquiescer.
« Je ne voudrais surtout pas te déranger, de toute façon. »
Une fois chez la jeune femme, elle m'en fit une présentation rapide. C'était un petit studio, typiquement l'idée que l'on se faisait d'une chambre d'étudiante. L'installation était sommaire, les meubles dépareillés, voire fabriqués de bric et de broc, mais il s'en dégageait un côté chaleureux qui contrastait à la fois avec l'univers froid et aseptisé de l'hôpital et la chambre si bien rangée qu'elle en paraissait inoccupée de quand j'étais petite. Je restai dans le coin près de la porte, tout de même un peu gênée d'envahir son espace personnel.
« Tu as faim ? J'ai des pâtes, et des pâtes et encore des pâtes… Si tu cuisines bien, hésite pas à prendre ce que tu veux dans les placards, mais tu risques de ne rien trouver de bien intéressant… Tu veux quelque chose ? Tu n'as pas l'air très bien depuis tout à l'heure… Je dois avoir des vitamines ou des médicaments pour le mal de crâne ou… pour les trucs de fille... »
Je ne cachais pas mon malaise aussi bien que je l'aurais voulu, visiblement. Mais je n'étais vraiment pas contre un anti-douleur. Je ne savais pas trop si cela était bien indiqué quand il s'agissait d'un effet de manque d'un autre médicament, mais je prendrais le risque. Je ne pouvais pas rester dans cet état toute la nuit.
« Je veux bien quelque chose contre le mal de tête, si tu en as, s'il te plaît, dis-je en accompagnant ma demande d'un signe de tête poli. Et j'avoue que je n'ai jamais fait la cuisine de ma vie. Je veux bien tenter si tu n'as pas envie, mais je doute que mes pratiques culinaires soient très à ton goût. »
Si je pouvais me rendre utile, de quelque manière que ce soit, j'étais partante. Mais si je pouvais éviter la cuisine, ce serait sans doute mieux pour nous deux. Je savais qu'il fallait mettre les pâtes dans de l'eau. C'était déjà ça. Mais aller plus loin dépassait le cadre de mes compétences. Aux États-Unis, mes parents avaient un chef privé qui venait chaque jour préparer les repas. Au Japon, le traiteur nous livrait tout ce qu'il fallait. Je doutais que mes parents aient eux-même mis la main à la pâte un jour. A l'hôpital, je mangeais ce qu'on me servait, même si ce n'était pas toujours fameux.
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Ven 24 Mar 2017 - 22:10
HRPG : J'ai tellement pas RP depuis un moment que je me suis probablement emballée donc hésite pas à me dire si tu veux que je change des choses !
Lindiya passa sa main sur son menton pour réfléchir. Les médicaments... où les avait-elle mis déjà ? La jeune femme était assez étourdis et perdait souvent... tout ! Alors gardez des médicaments intacts était un vrais défit pour elle... Ah ! ça y est ! Elle se souvenait, elle montra un sourire rayonnant à Alyssa alors qu'elle ouvrait son placard où elle mettait ses pansements, son cacao (oui, me demandait pas pourquoi il est là... La mère de Lin rangeait toujours le cacao là donc... Lin aussi) et enfin, elle mit la main sur sa petite boîte de glace récupéré où elle mettait dedans tout et n'importe quoi (sauf sa pilule !). Tout en bougeant ses doigts dans tous les sens, elle se mit en quête de doliprane voire d'Efferalgan. Là, elle brandit la boîte fièrement en regardant Alyssa.
-Enfin ! Chez moi on est plus remède de grand-mère tu vois... J'avais bien peur de ne plus en avoir ! Tu as de la chance ! J'ai été prévenante pour une fois ! Attend, je te sors un verre d'eau.
En se hissant sur la pointe des pieds, elle ouvrit son placard pour mettre la main sur un verre (qui était anciennement un pot de nutella... vous savez, les petits là... oui, oui ceux-là !). Elle versa ensuite de l'eau à l'intérieur pour tendre le verre à la jeune femme. Un peu soucieuse tout de même, Lindiya ne put s'empêcher de froncer légérement les sourcils en l'examinant rapidement. Elle était vraiment palote et fatiguée. Il fallait pas qu'elle tarde à dormir. Elle avait même peut être pris froid dehors. Justement, elle se mit à ouvrir son placard, elle sortit un pantalon agréable à porter, d'un coup d'oeil elle ne put s'empêcher de rire doucement en se disant qu'Alyssa allait même probablement nager dedans, elle était si menue. Au fond, elle réussit à retrouver ses hauts de pyjama tout doux. Puis, elle tendit fiérement le joyeux bordel à la jeune femme.
-Allez met toi à l'aise. Tu es ici comme chez toi. Si tu veux, tu peux prendre une bonne douche, c'est presque dommage que je n'ai pas de bain... Après sers toi. J'ai de tout des shampoing trop cool, des soins aussi pour la peau et c'est genre... archi apaisant... Comme ça pendant ce temps je fais un petit truc à grignoter même si ça risque de ne pas être géant. Tu aimes la musique ? J'en met toujours chez moi. Je suis accro je crois.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle laissa ses playlist faire leur job... Tiens c'était du Corneille aujourd'hui. Ensuite, elle examina ses placards tout en tendant l'oreille pour vérifier que tout se passer bien pour la jeune femme dans la salle de bain. Elle hocha la tête en entendant l'eau couller. C'était parfait. Il fallait quelque chose de copieux pour lui remplir l'estomac et lui permettre de dormir paisiblement derrière. Elle réussit à mettre la main sur du riz, c'était probablement mieux que des pâtes après tout. Elle avait une idée, est-ce qu'elle avait toujours les épices que sa tante lui avait ramené de la réunion ? Elle ouvrit son placard à épice et faillit crier de joie en se rendant compte que oui. Vive les colis ! Des poivrons... ça, si elle en avait... Quoi que ! C'était bon dans les salades ! Et bim, elle en avait. Enfin, elle ouvrit son frigo et sortit fiérement des saucisses. Alyssa allait se péter le bide.
Sérieuse tout en chantonnant sur les paroles si profondes et mélancolique de Corneille, elle commença à faire couler de l'eau pour le riz puis à couper tous ces aliments un par un. Des tomates ? Ouf ! Dans le fond du frigo.
Ainsi donc quand la tête d'Alyssa réaparut, Lindiya lui montra fièrement ces deux assiettes de cari. C'était du riz accompagné d'un ragout typiquement réunionnais, c'était une recette assez simple à faire quand on ne savait pas très bien cuisiné et ça réchauffe les coeurs en deux secondes.
- Je te présente mon chef d'oeuvre ! C'est un plat réunionnais que ma tante m'a appris à faire. Hésite pas à me dire si tu en reveux voire même si tu n'en veux plus. Après si tu veux pour digérer, j'ai du thé de toutes sortes même du thé de chine et sinon j'ai du café si tu aimes ça. Enfin j'ai de tout quoi. A table ! A table ! A table ! Mais chéri il n'est que dix heures ... Mais... tu avais dit qu'on aurait des knaki...
Après son expression de toujours tiré d'une pub française, Lindiya commença à s'installer à table.
- Au fait Alyssa... tu viens d'où ? C'est vrais ça, je ne t'avais encore jamais vu dans le coin.
Lindiya passa sa main sur son menton pour réfléchir. Les médicaments... où les avait-elle mis déjà ? La jeune femme était assez étourdis et perdait souvent... tout ! Alors gardez des médicaments intacts était un vrais défit pour elle... Ah ! ça y est ! Elle se souvenait, elle montra un sourire rayonnant à Alyssa alors qu'elle ouvrait son placard où elle mettait ses pansements, son cacao (oui, me demandait pas pourquoi il est là... La mère de Lin rangeait toujours le cacao là donc... Lin aussi) et enfin, elle mit la main sur sa petite boîte de glace récupéré où elle mettait dedans tout et n'importe quoi (sauf sa pilule !). Tout en bougeant ses doigts dans tous les sens, elle se mit en quête de doliprane voire d'Efferalgan. Là, elle brandit la boîte fièrement en regardant Alyssa.
-Enfin ! Chez moi on est plus remède de grand-mère tu vois... J'avais bien peur de ne plus en avoir ! Tu as de la chance ! J'ai été prévenante pour une fois ! Attend, je te sors un verre d'eau.
En se hissant sur la pointe des pieds, elle ouvrit son placard pour mettre la main sur un verre (qui était anciennement un pot de nutella... vous savez, les petits là... oui, oui ceux-là !). Elle versa ensuite de l'eau à l'intérieur pour tendre le verre à la jeune femme. Un peu soucieuse tout de même, Lindiya ne put s'empêcher de froncer légérement les sourcils en l'examinant rapidement. Elle était vraiment palote et fatiguée. Il fallait pas qu'elle tarde à dormir. Elle avait même peut être pris froid dehors. Justement, elle se mit à ouvrir son placard, elle sortit un pantalon agréable à porter, d'un coup d'oeil elle ne put s'empêcher de rire doucement en se disant qu'Alyssa allait même probablement nager dedans, elle était si menue. Au fond, elle réussit à retrouver ses hauts de pyjama tout doux. Puis, elle tendit fiérement le joyeux bordel à la jeune femme.
-Allez met toi à l'aise. Tu es ici comme chez toi. Si tu veux, tu peux prendre une bonne douche, c'est presque dommage que je n'ai pas de bain... Après sers toi. J'ai de tout des shampoing trop cool, des soins aussi pour la peau et c'est genre... archi apaisant... Comme ça pendant ce temps je fais un petit truc à grignoter même si ça risque de ne pas être géant. Tu aimes la musique ? J'en met toujours chez moi. Je suis accro je crois.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle laissa ses playlist faire leur job... Tiens c'était du Corneille aujourd'hui. Ensuite, elle examina ses placards tout en tendant l'oreille pour vérifier que tout se passer bien pour la jeune femme dans la salle de bain. Elle hocha la tête en entendant l'eau couller. C'était parfait. Il fallait quelque chose de copieux pour lui remplir l'estomac et lui permettre de dormir paisiblement derrière. Elle réussit à mettre la main sur du riz, c'était probablement mieux que des pâtes après tout. Elle avait une idée, est-ce qu'elle avait toujours les épices que sa tante lui avait ramené de la réunion ? Elle ouvrit son placard à épice et faillit crier de joie en se rendant compte que oui. Vive les colis ! Des poivrons... ça, si elle en avait... Quoi que ! C'était bon dans les salades ! Et bim, elle en avait. Enfin, elle ouvrit son frigo et sortit fiérement des saucisses. Alyssa allait se péter le bide.
Sérieuse tout en chantonnant sur les paroles si profondes et mélancolique de Corneille, elle commença à faire couler de l'eau pour le riz puis à couper tous ces aliments un par un. Des tomates ? Ouf ! Dans le fond du frigo.
Ainsi donc quand la tête d'Alyssa réaparut, Lindiya lui montra fièrement ces deux assiettes de cari. C'était du riz accompagné d'un ragout typiquement réunionnais, c'était une recette assez simple à faire quand on ne savait pas très bien cuisiné et ça réchauffe les coeurs en deux secondes.
- Je te présente mon chef d'oeuvre ! C'est un plat réunionnais que ma tante m'a appris à faire. Hésite pas à me dire si tu en reveux voire même si tu n'en veux plus. Après si tu veux pour digérer, j'ai du thé de toutes sortes même du thé de chine et sinon j'ai du café si tu aimes ça. Enfin j'ai de tout quoi. A table ! A table ! A table ! Mais chéri il n'est que dix heures ... Mais... tu avais dit qu'on aurait des knaki...
Après son expression de toujours tiré d'une pub française, Lindiya commença à s'installer à table.
- Au fait Alyssa... tu viens d'où ? C'est vrais ça, je ne t'avais encore jamais vu dans le coin.
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Ven 9 Fév 2018 - 16:05
Je la remerciai et, tirant une plaquette hors de la boîte, m'évertuai à ôter un cachet de sa coque de plastique. Une fois le médicament dans ma main, je le regardai avec une certaine appréhension. En fin de compte, je n'avais plus tant envie que ça de prendre des médicaments. J'en avais déjà beaucoup trop pris ces dernières années, toutes catégories confondues, et pas des nécessaires. La simple vue du cachet me donnait la nausée. Je levai le regard vers Lin, qui était reparti fouiller dans ses placards, sans doute en quête d'autre chose pour me mettre à l'aise. Je ne pouvais pas décemment lui demander quelque chose et le rejeter juste après. Ce ne serait pas poli. La mort dans l'âme, je me forçai à avaler le remède cul-sec et dut me faire violence pour ne pas le recracher juste après comme me le dictaient mes haut-le-cœur. Cet accès phobique soudain n'avait pas amélioré les choses, mais je m'efforçai de conserver un air naturel pour ne pas inquiéter mon hôte plus que de raison.
Lin revint avec un pyjama en pilou ou une matière proche. Je la remerciai une fois de plus, d'une voix pas aussi assurée que je l'aurais souhaitée.
« Allez, mets-toi à l'aise. Tu es ici comme chez toi. Si tu veux, tu peux prendre une bonne douche. C'est presque dommage que je n'aie pas de bain… Après, sers-toi. J'ai de tout : des shampooing trop cool, des soins aussi pour la peau et c'est genre… archi apaisant… Comme ça, pendant ce temps, je fais un petit truc à grignoter, même si ça risque de ne pas être géant. Tu aimes la musique ? J'en mets toujours chez moi. Je suis accro, je crois. »
Aussitôt, elle mis de la musique. Ce n'était pas le genre que j'avais l'habitude d'écouter. Mais cela faisait longtemps que je n'en avais pas écouté. Je n'avais pas de quoi le faire à l'hôpital. Ce style était un peu déstabilisant pour moi, mais ce n'était pas plus mal. Avant mon internement, la musique prenait une place importante dans ma vie. Mes parents faisaient venir des professeurs réputés pour m'apprendre le violon et le piano. Cela me plaisait beaucoup. Nous écoutions toujours beaucoup de musique aussi, quand mes parents étaient là. Du classique, surtout, mais aussi de la musique irlandaise, plus proches de nos racines comme disait mon père. Cela m'avait manqué, dans le lourd silence de l'hôpital.
Ne sachant trop quoi faire d'autre, je me dirigeai vers la salle de bain et après avoir posé les vêtements sur le lavabo, je refermai la porte. Après m'être déshabillée, j'entrai dans la douche. Tous ces produits de beauté me paraissaient bien obscurs. Je n'en avais plus l'habitude. J'optai juste pour un gel douche d'un vert transparent dont s'échappait une subtile odeur de verveine, et un shampooing à la bouteille jaune flashy sur laquelle j'avais eu du mal à déchiffrer les kanji à la police stylisée, mais qui était vraisemblablement au citron. L'opération se révéla plutôt agréable, l'eau chaude réchauffant agréablement mes membres encore engourdis par le froid.
Je m'assis au fond de la douche, laissant l'eau couler et me relâchai réellement. Je n'avais plus à faire bonne figure, ici, loin des yeux de Lin. Toutes sortes de questions me venaient à l'esprit, mais je n'avais encore aucune réponse. Ma seule piste était de trouver la maison de campagne. J'en parlerais à Lin. Elle était peut-être déjà passé devant le portail en voiture, qui sait ? Et pour les sorciers… Tout se passerait bien, tant que j'arriverais à les éviter. Je n'avais plus personne de mon côté dans cette histoire, et je ne pouvais pas impliquer Lin. Une autre importante inquiétude était celle de mon identité. A quel point avais-je été effacée de ce monde ? Est-ce que j'existais encore administrativement ? Si oui, comment revendiquer cette identité ? Si non, quoi faire ? Je me voyais mal aller poser la question à la mairie. Je me sentais comme une criminelle en fuite, mais peut-être ceux qui avaient voulu me faire taire avaient-ils prévu cette situation.
Je finis tout de même par sortir de la douche. Je ne voulais pas paraître suspicieuse. Le pyjama était en effet bien trop grand pour moi, mais il était chaud et confortable. Je m'efforçai de dompter mes lourdes boucles rousses, mais en sortant, je ressemblais avant tout à un chat à poil long mouillé. La jeune femme avait préparé un repas réunionnais. Je ne connaissais pas, mais le plat sentait bon les épices. Je n'avais encore une fois pas tout compris de ce qu'elle avait dit, mais je fis encore comme si de rien n'était. Je commençai à piocher dans mon assiette quand Lin demanda :
« Au fait, Alyssa… Tu viens d'où ? C'est vrai, ça. Je ne t'avais encore jamais vu dans le coin. »
Je faillis en lâcher ma fourchette, manquant presque d'envoyer de la sauce sur le précieux pyjama et donnant lieu à une situation fort maladroite. J'aurais dû m'attendre à cette question à un moment ou à un autre. Je ne me sentais vraiment pas d'inventer une histoire et de lui mentir, et j'avais l'air déjà très suspecte. Mais je ne pouvais pas non plus lui parler de l'hôpital sans lui parler de tout le reste. Allait-elle aussi me prendre pour une folle ? J'optai pour un mensonge par omission, ne disant que ce qui paraissait à peu près normal dans mon histoire.
« Je viens des USA. Mais je venais souvent en vacances ici quand j'étais petite. Et toi ? Ton nom ne fait pas du tout japonais. »
Je fis tout de suite repasser la conversation sur elle, espérant sans trop y croire qu'elle ne se poserait pas trop de questions.
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Ven 23 Mar 2018 - 13:28
Du coin de l’œil, Lin remarquait que la jeune femme commençait à prendre quelques couleurs. Pas de quoi casser trois pattes à un canard mais, assez pour la rassurer. En effet, depuis les premières minutes en compagnie d’Alyssa, la jeune étudiante se faisait du souci. Même si on pouvait mettre sa pâleur sur sa carnation, la jeune vagabonde manquait de rouge aux joues et d’étincelle dans le fond des yeux. M’enfin, Lin préférait garder ce constat pour elle et engager la conversation pour mettre à l’aise son invité comme il se doit.
« Je viens des USA. Mais je venais souvent en vacances ici quand j'étais petite. Et toi ? Ton nom ne fait pas du tout japonais. »
Lin se mit à sourire, elle n’était donc pas la seule étrangère qui avait choisi de poser un pied à terre dans cette mystérieuse ville. Malgré tout, Alyssa ne donnait aucune localisation précise de son habitat sur ce territoire. L’étudiante prit encore deux bouchées de son cari. Avec un plat pareil – cuisiné par ses soins donc, à savourer sans modération – on ne pouvait pas s’empêcher de se remplir le bide. On avait donc deux choix : parler ou manger. En l’occurrence, Lin ne savait pas trop quelle option choisir puisque les deux étaient intéressantes. Et pourtant, elle se décida à avaler une dernière part avant de s’essuyer la bouche et de poser son menton sur sa main pour répondre à la question d’Alyssa. Elle avait magistralement retourné la situation pour redonner l’intention sur Lin. Ce n’était pas un problème et puis, Lin était tellement naïve qu’elle n’y avait vu que du feu !
- Je suis dans la même situation que toi si on veut. Personnellement, je ne connaissais pas du tout cet endroit de base. Je suis française et j’ai décidé, sur un méga gros coup de tête, de mettre les voiles. Je n’avais aucune destination précise en tête, j’ai regardé sur internet et op, j’ai choisi Nakanoto.
Est-ce qu’elle regrettait ? Au fond, non, si le destin avait décidé de l’emmener ici, c’était pour une bonne raison. Elle le savait au fond d’elle-même, même si elle avait de plus en plus envie de prendre ses jambes à son cou pour aller se cacher dans un trou dans une campagne profonde et éloignée de France. Elle finit son plat en deux, trois bouchées en plus puis, une fois le repas de finis elle débarrassa. Elle ne savait pas trop quoi proposer à Alyssa… un café ? Un thé ? Un chocolat chaud ? Est-ce qu’elle avait au moins de quoi servir un chocolat chaud dans tout ce bordel ? Elle se mit à fouiller dans ses placards, elle n’avait pas fait de course depuis un moment. Elle n’avait même plus de gâteau dans son garde mangé. Elle attendait impatiemment le prochain colis de sa mère, m’enfin, elle pouvait encore prendre tout son temps. Sans gâteau, pas de prise de poids ! Il fallait un peu s’occuper de ses petites poignées d’amour au lieu de se goinfrer de plein de cochonnerie.
- Tu désires quelque chose Alyssa ? Je dois avoir du café. C’est ce que je vais prendre personnellement mais, je sais que personne n’en est très fan. Je me suis toujours demandée qui des américains ou des français en buvait le plus ? Non car avec Starbucks aux USA comment résister ? M’enfin, j’ai aussi du thé ou, en plus doux encore, des tisanes que je ne bois jamais en plus.
Elle montra deux tasses à la jeune femme. Il y en avait une normale avec des petits points noir sur un fond blanc avec une bordure argenté et, de l’autre main, un gros mug avec écrit en noir sur un fond blanc mat « sweet tea ». Alyssa avait donc le choix ! Lin écouta ses envies et lui servis le breuvage sur la table. Elle apporta à ses lèvres son mug noir où était écris en blanc « sweet coffee » avant de reprendre la parole.
- Que souhaites-tu qu’on fasse demain ? Si tu veux te reposer, tu sais que tu peux. Mon lit est confortable, je dormirai sur mon petit canapé d’angle au passage ce soir pour que tu puisses dormir à ton aise. Tu as besoin de reprendre des couleurs et dormir aide ! Ou, on essaie de retrouver ton chemin. Finit-elle en rigolant doucement. Mais sache que, quoi que tu décides, ça ne me pose aucun problème. Tu es comme chez toi ici.
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