Play & Dance (14/10/2018)

Quand je me suis amené avec la boule, les deux adultes s’étaient mis à rire autant qu’il le pouvait. Moi, je boudais légèrement. Je ne voyais pas ce qu’il avait de drôle. Il y eu ensuite une petite discussion et la partie reprit son cours normalement.

Les billes tombèrent une à une. Malheureusement pour moi, les rayés étaient plus vite empochées que les pleines. Il ne restait la bille marron et la verte quand Lin remporta la victoire. Après, j’avais remarqué que j’avais tendance à frapper trop fort. Du coup, quand j’avais de belles occasions… Je les ratais. Quoi qu’il en soit, j’étais plutôt content de moi pour cette première partie. Daisu-nii aussi. Alors que j’aurais bien tenté de mettre mes deux dernières billes dans les poches, Daisu prit les queues pour les remettre en place. Un coup d’œil à l’horloge fixée au mur et je compris pourquoi : La salle allait bientôt fermer. Je poussais un rapide soupire avant de me poser sur une chaise. Aussitôt, Daisu annonça la fermeture très proche.

« Oui ! Une journée parfaite ! Et tu sais bien que tu vas me revoir ! Je ne suis pas un de tes plus fidèles clients pour rien ! »

Aussitôt dehors, je m’empressais de saluer Lin étant donné que nos chemins se séparaient ici. Elle aurait pu me raccompagner mais j’avais franchement envie de marcher, de courir même. Et puis, la maison n’était pas si loin. Je pouvais facilement faire le chemin à pattes pour rentrer.

« J’espère que tu as passé une bonne journée ! C’est mon cas ! »

Je lui adressais un grand sourire avant de lui souhaiter une bonne soirée. Je refusai aussi poliment toute invitation à me raccompagner.

« J’ai envie de marcher un peu pour rentrer. Il ne faut pas t’en faire pour moi. Et puis, si tu veux, je t’envoie un sms pour te prévenir que je suis rentré. Tu seras rassurée, ainsi ! »

Je finis par me détourner avec un dernier signe de main à mon amie.

Le trajet du retour se fit sans encombre. Il y avait encore pas mal de monde en ville et j’évitais les rues désertes et coins paumés. C’était une des promesses que j’avais fait à mes parents afin qu’ils me laissent sortir sans trop de restrictions. Ça, et le fait de toujours rentrer en ville avant le coucher du soleil. Enfin, j’avais tout de même une grande liberté à côté. Quoiqu’il en soit, j’étais enfin arrivé à la maison. Je passais le seuil de la porte avant de me déchausser pour mettre mes pantoufles.

« Je suis rentré ! »

Aussi vite, je me suis pressé d’aller au salon pour parler de mon agréable journée avec mes parents…

Lindiya avait une chance folle d’être en très bonne compagnie. Toute la journée avait été parfaite, elle remerciait même profondément Zuko pour sa proposition ! Magnifiquement, sa fin de journée fut aussi parfaite. Malgré cet instant gênant, tout avait repris son cours naturellement. La partie se termina dans la joie et la bonne humeur, surtout avec sa jolie victoire. Son adversaire avait cependant beaucoup appris pendant cette partie, la jeune femme savait qu’avec le temps il s’entrainerait, deviendrait de plus en plus meilleur, jusqu’à la battre – puisqu’elle ne jouait que de temps à autres sans jamais vraiment tenir le rythme.

Quand l’heure du départ sonna, la jeune femme était presque triste de devoir retournée à son petit train-train quotidien – pas si train-train que ça justement. Elle remercia Daisuke en lui assurant revenir à la prochaine occasion et elle le remercia également très sincèrement pour ces conseils. Elle savait qu’elle ne pouvait plus continuer à faire l’autruche. Elle avait un problème. Si dans sa vie passée elle n’y avait jamais fait réellement intention, depuis son arrivée dans la ville – avec tous les rebondissements qu’il y avait eu – son cas avait empirée. Tout devenait incontrôlable. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser les choses s’envenimer dans d’autres domaines. Elle se devait de se contrôler que cela soit dans son quotidien, sa famille ou encore ses cours. Avec tous ces événements, elle avait pris un retard de monstre, si elle validait son année, ça serait un miracle.

Après avoir salué Daisuke, elle proposa à Zuko de le ramener mais celui-ci déclina sa proposition. Il préférait marcher, soit. Elle le remercia pour ce bon moment, ils allaient tous les deux très vite se revoir elle en était certaine. Encore quelque au revoir et voilà qu’elle était montée sa petite voiture qui ne payait pas de mine.

- Allez ma cocotte… on y croit !

Dit-elle en frottant son siège avec compassion. Elle alluma sa musique, mit la clé dans le contact et démarra. Sur la route, elle fit comme toujours : du bruit. Elle chanta, mit le son de plus en plus fort en fonction de la musique et quand elle arriva enfin, son joyeux spectacle prit fin pour ces voisins qu’une fois la musique terminée. Elle monta les marches, ouvrit la porte de sa petite chambre universitaire, retira ces chaussures du bout des pieds et se laissa tomber dans son lit en soupirant. En fermant les yeux, ces pensées coulèrent pendant un moment sans vraiment d’ordre, ni de logique avant de commencer à réfléchir sur les problèmes qui se posaient devant elle et à la façon dont elle allait les gérer. Son neveu ? Elle n’était pas en France. Elle n’avait donc aucun réel pouvoir pour aider, sa présence téléphonique serait sa seule arme. Ses cours ? Elle n’arrivait pas vraiment à se concentrer… Nakanoto, ces débuts de découverte sur le monde avec Metuselah, et elles lui prenaient trop de force. Nakanoto ? Elle ne pouvait rien arranger. Metuselah ? Elle frissonna. Fallait même pas y penser pour l’instant. Elle ? Elle ouvrit les yeux en soupirant. Elle suivrait le conseil de Daisuke dans les jours à venir. Elle irait dans ce fameux temple pour essayer d’y trouver la paix qu’elle cherchait. Chaque chose en son temps…

- END -