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Invité
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Mar 8 Mai 2018 - 19:09
Bien sûr, il exagérait. Les alliances entre membres d'une même famille n'étaient plus très pratiquées, à moins de désirer conserver la pureté du sang, et encore. Je ne pouvais donc pas prétendre à cet argument. Pire, il n'y avait pas de sentiments qui entraient en jeu, d'habitude. Depuis le début, je savais que ces sentiments devaient mourir dans l'œuf, pourtant, j'avais réussi à me méprendre et à empoisonner un peu plus notre climat familial. Et voilà que l'on tentait de s'en servir contre moi pour me nuire aux yeux de Jessica, ce moment que je redoutais depuis toujours ... Pouvait-on m'en vouloir d'être tendu comme une corde ?
Jess, elle, était de glace. « Une chance pour moi … » Ce n'était pas vraiment une réponse claire. Il faut dire que nous étions dans un contexte difficile pour s’exprimer librement, entre le regard dur de messire William et les autres présents. Ses doigts contre les miens était la seule chose qui pouvait me rassurer, nous devrions sans doute en discuter plus en détail, mais elle ne comptait pas me tourner le dos, pour le moment du moins. Ce qui me suffisait. Toutefois, je dois avouer qu’entre la surprise, le poids au fond de mon être, et le soulagement, cela faisait trop d’émotions pour que je sois capable de m’impliquer davantage dans le dialogue qui me concernait pourtant en partie. C’était le choc, en un mot comme en cent, bien qu’il y aurait peut-être des façon de l’exprimer en des mots plus éloquents, j’étais resté sur le cul. Enfin, je pense que d’une façon, ce n’était pas très grave. Je ne connaissais pas cet homme personnellement, ni le reste de la famille de ma fiancée, alors je ne pouvais pas m’avancer sur ces sujets, d’autant plus s’ils se mettaient à parler français. D’un autre côté, cela prouvait mes dires, j’avais pleine confiance en Jess, elle était bien capable de défendre toute seule ses arguments si le besoin s’en faisait sentir.
Il était à présent temps pour lui de se retirer, le mal était fait, et au vu de la réaction de ma douce, il ne l’emportait peut-être pas au paradis, mais il avait quand même un coup d’avance sur nous deux. Je lui adressai un sourire sans aucune chaleur, simple question de courtoisie, à bon entendeur. Nous avions tous des choses à cacher. Je me penchai pour ramasser la carte. Oui, ce ne serait certainement pas la dernière fois que nos routes allaient se croiser... Pour l’heure, il y avait des affaires plus pressantes. Jess s’était tenue droite à mes côtés, c’était mon tour de lui rendre la balle et de trouver un moyen de la rassurer. Elle m’avait posé une question à laquelle je n’avais pas répondu tout à l’heure, eh bien, pourquoi ne pas commencer par là. Elle avait vu juste, il restait quelques points qui m’inquiétaient, au-delà de nos fiançailles qui ne seraient peut-être jamais approuvées maintenant.
« Oh, je ne sais pas trop. Nous sommes tous les deux ruinés, maintenant, si l'on prend en compte l'argent amassé par des années de chantage. Et puis ... La démence est héréditaire non ? Je commence à cumuler. »
Voilà ce qu'on appelait un suicide politique ou social en toute beauté non ? C’est une autre dispute qui risquait de m’attendre à mon retour, mes frères ne sauraient pas me pardonner ce nouveau coup de théâtre. Entre rumeurs et confirmation à la source, il y avait toute une différence, après tout. Il n'est plus un seul homme sur ce maudit continent qui accepterait de faire affaires avec moi, mais peu importe. Je n’avais jamais vraiment aspiré à devenir homme d’affaires, comme père avant moi. C’était l’art qui m’intéressait davantage, certes je venais sans doute de dire adieu à une rentrée d’argent pendant au moins quelques années, mais cela ne m’empêchait pas de continuer pour le simple plaisir d’un hobby, et surtout, j’avais retenu la leçon, cette fois. Toute trace d’ombre finissait par être révélée au grand jour, pour le bon prix.
« Enfin ... Il n'est pas encore trop tard pour rendre le piano ! »
Je plaisantais, bien sûr. Ça ne suffirait probablement pas à tout régler, de toute façon. Surtout que, à présent, la valeur qui avait été marchandée ne risquait plus d’être la même, même l’abeille trop insistante risquait de ne pas réitérer son offre. Si c'était ce qu'elle désirait m'offrir en retour pour la bague, eh bien soit. Ce n’était pas très traditionnaliste, mais rien ne l’était vraiment, dans notre couple. Par exemple … Je savais que cela pouvait la blesser, cependant, je ne pus retenir une réplique un peu cinglante à l’endroit du principal fautif.
« Il est toujours aussi désagréable ? En toute franchise, je ne regrette pas de ne pas l'avoir rencontré plus tôt. »
Qu'il ne soit pas surpris s'il ne recevait pas de faire-part, il nous avait ouvertement déclaré la guerre. Il était tout de même assez sûr de lui, il risquait de tomber de haut. Il y avait forcément une raison pour laquelle on ne m'avait pas retiré mon rang et mon nom, pour me condamner à l'exil ou je ne sais trop quoi d'autre, même si je n'avais pas trop insisté pour la connaître. Inutile de faire des vagues lorsqu’on ressortait en un seul morceau du repère des maîtres, si l’on sait pertinemment que l’on est en faute, n’est-ce pas. Ce serait à réfléchir plus tard. Je cherchais à la faire sourire, pas à retourner le couteau dans la plaie.
« Regarde le bon côté des choses, au moins, tu as toujours ton emploi. »
Ironique non quand on sait qu’il avait longtemps insisté pour qu’elle abandonne son poste de serveuse, ce n’était pas assez glorieux non plus, je suppose. Bah ! L’argent n’était qu’une partie du problème au fond. Je lui tendis la main, saluant l’assemblée qui n’avait toujours pas pipé mot depuis la fin du duel, et je l’entrainai à ma suite vers la sortie. Une fois à l’extérieur, j’inspirai une grande bouffée d’air frais, puis je me retournai vers elle pour lui adresser un sourire sincère et doux. J’aurais dû prendre plus de temps pour la complimenter sur sa tenue, au lieu de chercher à prouver qui avait tort ou raison.
« Ne t'inquiète donc pas autant, Jess. Au besoin, je convaincrai toute l'assemblée que je suis bel et bien ton prétendant et ensuite on ira vivre en ermites à l'autre bout du monde. »
Il y aurait des conséquences, bien sûr, mais elles en vaudraient la peine. Certes, encore un sujet qu'il fallait aborder, mais ce n'était pas vraiment un secret cette fois, puisque Jess en avait déjà été témoin, une fois. Entre son bonheur et le mien, il devrait être possible de trouver un équilibre. L'avenir semblait peut-être encore incertain en ce moment, mais si nous faisions front commun ... Nous trouverions bien une solution. Je croisai ensuite les bras contre mon torse, prenant un faux air outré. Le moment était peut-être mal choisi, sinon cela la ferait peut-être rire, mais ce semblant de sérieux avait une raison bien réelle, il fallait mettre les choses à plat. Je ne savais même pas si elle m'en voulait encore.
« Ne compte pas t'en tirer aussi facilement, tout de même ! Nous avons encore des choses à nous dire, je suppose ... notamment pourquoi tu affiches fièrement une photo de loup sur la petite table de ton salon. Bien sûr cela n'a pas à être ce soir. »
Je n’étais pas aveugle. Elle n'avait peut-être pas réussi à me convaincre de l'accompagner au bal d'Halloween, et nous n'en avions pas reparlé, mais je savais très bien ce qui s'y était passé, comme toute la ville d'ailleurs. N'avait-elle pas eu son compte ? Elle était irrécupérable. Mais c’était en partie ce qui faisait son charme non ? Un petit soupir quitta mes lèvres, avant qu’elles n’aillent finalement tomber contre celles de Jess. Je la serrai tout contre moi, comme si toute la force de mes sentiments pouvaient se refléter dans celle de mes bras. J'avais vraiment cru être sur le point de la perdre.
« Mais ... Si tu pouvais me prévenir, à l'avenir, avant de faire une bêtise ... Ce serait déjà une bonne chose. » soufflais-je contre son visage, presque triste, espérant pouvoir au moins atteindre un compromis. Que cette soirée ne se résume pas seulement à un immense fiasco.
Jess Duchannes#97324#97324#97324#97324#97324#97324#97324
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Ven 11 Mai 2018 - 23:20
Des années de chantage? Oui, il m’en avait parlé mais je ne savais toujours pas, ou n’avais pas compris pourquoi. Qui? Qui pouvait bien faire souffrir cette famille plus qu’elle ne se le faisait elle-même. Pourtant je me retrouvais là, hésitante entre rire ou pleurer face à notre situation. Après, j'exagérais comme toujours.
Je n’étais pas ruinée. Pas vraiment. J’avais… un peu caché mon jeu, même Sachio n’était pas au courant. Ma mère m’avait appris à être indépendante, du moins à comment le devenir et des années plus tard, ces leçons m’avaient sauvé. Il y avait un petit coffre chez moi, un petit coffre avec quelques économies. Mère avait toujours été de ces femmes prudentes, elle était peut-être comme beaucoup de femmes de son âge un peu soumise à sa position mais elle n’avait jamais perdue de vue l’essentiel. Elle avait un côté avant-gardiste. Pour elle, une femme quelle qu'elle soit devait avoir un plan B. Dans un scandale, la femme était toujours la fautive ou la victime, c’est elle qui payait le prix. Toujours. Alors j’avais écouté ma mère et c’était sans doute une excellente chose. Bon je n’avais pas de quoi lui payer son piano c’est vrai… mais j’avais le temps de me retourner. Et comme il le soulignait, j’avais mon travail et mon salaire. Je lui mis un coup de coude dans les côtes quand il proposa de rendre son instrument. Ce n’était même pas négociable. Williams a dit qu’il payerait. Grand bien lui fasse, qu’il paye ! Le connaissant, il allait faire traîner les choses, c’était un autre problème. Je comprenais l’impression de Sachio. Elliot-sensei avait été… infecte. Jamais, je ne l’aurais capable de cela. Jouer avec nous de la sorte, c’était petit. Et bien évidemment, j’étais certaine que les anciens n’y étaient pas pour rien. Bon sang.
Mon coeur ralenti quand mon bien-aimé s’empara de ma main pour l’attirer dehors. J’étais malgré ses efforts toujours silencieuse et inexpressive. Dieu, s’il existait vraiment, comme j’aimais cet homme et pourtant ce piège dans lequel nous nous étions entraînés ne serait pas le dernier. Cela me terrifiait à m’en fait trembler les os. C’était tellement… triste et cruel. Plus personne ne croyait en la force de l’amour ou quoi? Où était cette foi? A quoi bon vivre l’éternité si ce n’était pas pour aimer et être aimé?
Sachio avait raison, il ne fallait pas s’inquiéter. Nous étions tous les deux courageux et fous d’amour. Un cocktail puissant. Nous étions prêts à soulever des montagnes pour l’autre. J’avalais mon angoisse, ma terreur pour un autre moment. Je ne pouvais pas me morfondre et craquer alors que lui, le plus sombre et ténébreux de nous deux était là, jouant la comédie pour me faire rire.
Son baiser me ramena à la vie. Son étreinte me réchauffa le coeur. Sa force me donnait du courage. J’étais toujours incapable d’expliquer la puissance du lien entre nous. Un amour si fort, si pur. Nos secrets n'entravaient en rien nos sentiments, nous en avions la preuve il y a quelques minutes. Malgré les obstacles, nous étions soudés. Je voulais lui rendre cette force, lui montrer qu’il avait raison et qu’ensemble on pouvait y arriver. Je ferais tout pour y arriver. Je deviendrais sa femme quoi qu’il advienne. J’étais déjà sienne. Qu’il le veuille ou non. Je lui appartenais déjà toute entière.
Toujours silencieuse, je me blottis contre lui, savourant son étreinte, la chaleur de son corps contre moi, les battements de son coeur à mon oreille. C’était l’un des sons que j’aimais le plus au monde. Ce coeur qui battait pour moi. Ce coeur que j’allais briser maintes et maintes fois… que je le veuille ou non. Mais pas maintenant, pas tout de suite. Pas ici. Ce soir, chez moi, chez lui, chez nous, où qu’il souhaite, nous aurons cette discussion. Cette longue discussion qui nous fera pleurer et crier sans doute, avant de nous aimer plus fort.
Les joues roses, je sortis la tête et attirai son visage près du mien. J’étais à ma place dans ses bras ainsi, je me moquais bien du regard de ceux qui sortaient aussi. Nous n’étions pas au milieu du passage, nous étions un peu à l’écart mais il y avait toujours des esprits malintentionnés. Et bien qu’ils regardent, qu’ils nous jalousent.
« Je vous promets tout ce que vous désirez, Sachio-sama. Promettez-moi la même chose en retour. C’est ça, le mariage je crois. » Chuchotai-je rien que pour lui, joueuse et sincère.
Je le tenais contre moi, une main dans sa nuque et l’autre sur son beau visage, le bout de mes doigts caressant ses contours pour échouer sur ses lèvres. Un peu d’inconstance ne nous fera pas de mal. Je ne l'avais pas appelé ainsi depuis bien longtemps. À sa demande d’ailleurs. Mes prunelles plongées dans les siennes, je repensais à nos petits moments, nos gestes de tendresse. Si mes mésaventures étaient le prix à payer pour avoir l’honneur d’être sienne alors j’étais prête à payer plus encore. L’univers pouvait me tourmenter à sa guise, du moment qu’il était là pour moi, que ses yeux brillaient pour moi et moi seule, je pouvais tout endurer.
« Sachio… Est-ce que ça va? Je veux dire… Entre cette vente et Williams-sensei qui… Je suis désolée d’avoir été si froide au sujet de ta soeur. Je n’aurais pas dû mais... »
Mais quoi? J’étais quand même un peu jalouse? C’était… naturel je crois. Mais cela restait sain, parce qu’au fond, Akahime ou une autre, cela ne changeait rien. Je ne pourrais jamais lui en vouloir, jamais. Mon front contre le sien, je fermais les yeux, m'abandonnant complètement dans ses bras. Je ne m’attendais pas à un tel calme de sa part, il avait eu un tel contrôle de lui-même malgré ce qu’il pouvait bien me faire quoi. J’étais assez surprise, j’étais celle qui le rassurait, qui voyait le bon côté des choses et aujourd’hui, nos rôles s’étaient inversés. Je ne savais pas trop comment réagir face à cela. J’étais fière, ça c’était certain.
« Mais j’étais sérieuse à son sujet. Tu as dû vivre mille tourments, je ne pourrais jamais rien faire que les imaginer mais c’est ce qui t’a mené à moi. Si… si elle avait accepté ce magnifique cadeau que tu lui offrais, c’est moi qui n’aurais jamais connu mon grand amour. Je ne la remercierai jamais assez pour cela. J’espère que tu ne m’en tiens pas rigueur et qu’un jour tu verras cette perte comme une victoire. » Une seule larme glissa sur ma joue.
Je ne pouvais croire à une vie sans lui mais j’avais cette impression que lui, un jour peut-être pourrait vivre sans moi et cela me terrifiait. C’était un sentiment extrêmement dangereux et venimeux. Il fallait que je lui dise. Que j’ouvre mon coeur plus encore. Car comme je lui avais dit plutôt. J’avais peur de l’obliger à rester. Je ne le supporterais pas. Il n’avait pas su me parler de ces sentiments, encore maintenant, il avait fait l’impasse. L’aimait-il encore? Bon sang… Je ne devais pas avoir de telles pensées… Maudit soit Sir Williams.
« Je pourrais t'épouser, là, tout de suite, sur les marches de ce musée. Mais personne ici n’est digne de nous voir heureux. Je déteste tous ces gens. Je les hais, tous. » Mes propos pouvaient être alarmants c’est vrai, j’étais cependant très calme à mon tour.
Notre rang était un fardeau bien lourd et je l’avais toujours su. Je devais vraiment me détendre. Ce stress réveillait en moi une terrible bête assoiffée de peine et d’angoisse. Pour notre image déjà bien assez exposée, je devais rester en contrôle.
Je n’étais pas ruinée. Pas vraiment. J’avais… un peu caché mon jeu, même Sachio n’était pas au courant. Ma mère m’avait appris à être indépendante, du moins à comment le devenir et des années plus tard, ces leçons m’avaient sauvé. Il y avait un petit coffre chez moi, un petit coffre avec quelques économies. Mère avait toujours été de ces femmes prudentes, elle était peut-être comme beaucoup de femmes de son âge un peu soumise à sa position mais elle n’avait jamais perdue de vue l’essentiel. Elle avait un côté avant-gardiste. Pour elle, une femme quelle qu'elle soit devait avoir un plan B. Dans un scandale, la femme était toujours la fautive ou la victime, c’est elle qui payait le prix. Toujours. Alors j’avais écouté ma mère et c’était sans doute une excellente chose. Bon je n’avais pas de quoi lui payer son piano c’est vrai… mais j’avais le temps de me retourner. Et comme il le soulignait, j’avais mon travail et mon salaire. Je lui mis un coup de coude dans les côtes quand il proposa de rendre son instrument. Ce n’était même pas négociable. Williams a dit qu’il payerait. Grand bien lui fasse, qu’il paye ! Le connaissant, il allait faire traîner les choses, c’était un autre problème. Je comprenais l’impression de Sachio. Elliot-sensei avait été… infecte. Jamais, je ne l’aurais capable de cela. Jouer avec nous de la sorte, c’était petit. Et bien évidemment, j’étais certaine que les anciens n’y étaient pas pour rien. Bon sang.
Mon coeur ralenti quand mon bien-aimé s’empara de ma main pour l’attirer dehors. J’étais malgré ses efforts toujours silencieuse et inexpressive. Dieu, s’il existait vraiment, comme j’aimais cet homme et pourtant ce piège dans lequel nous nous étions entraînés ne serait pas le dernier. Cela me terrifiait à m’en fait trembler les os. C’était tellement… triste et cruel. Plus personne ne croyait en la force de l’amour ou quoi? Où était cette foi? A quoi bon vivre l’éternité si ce n’était pas pour aimer et être aimé?
Sachio avait raison, il ne fallait pas s’inquiéter. Nous étions tous les deux courageux et fous d’amour. Un cocktail puissant. Nous étions prêts à soulever des montagnes pour l’autre. J’avalais mon angoisse, ma terreur pour un autre moment. Je ne pouvais pas me morfondre et craquer alors que lui, le plus sombre et ténébreux de nous deux était là, jouant la comédie pour me faire rire.
Son baiser me ramena à la vie. Son étreinte me réchauffa le coeur. Sa force me donnait du courage. J’étais toujours incapable d’expliquer la puissance du lien entre nous. Un amour si fort, si pur. Nos secrets n'entravaient en rien nos sentiments, nous en avions la preuve il y a quelques minutes. Malgré les obstacles, nous étions soudés. Je voulais lui rendre cette force, lui montrer qu’il avait raison et qu’ensemble on pouvait y arriver. Je ferais tout pour y arriver. Je deviendrais sa femme quoi qu’il advienne. J’étais déjà sienne. Qu’il le veuille ou non. Je lui appartenais déjà toute entière.
Toujours silencieuse, je me blottis contre lui, savourant son étreinte, la chaleur de son corps contre moi, les battements de son coeur à mon oreille. C’était l’un des sons que j’aimais le plus au monde. Ce coeur qui battait pour moi. Ce coeur que j’allais briser maintes et maintes fois… que je le veuille ou non. Mais pas maintenant, pas tout de suite. Pas ici. Ce soir, chez moi, chez lui, chez nous, où qu’il souhaite, nous aurons cette discussion. Cette longue discussion qui nous fera pleurer et crier sans doute, avant de nous aimer plus fort.
Les joues roses, je sortis la tête et attirai son visage près du mien. J’étais à ma place dans ses bras ainsi, je me moquais bien du regard de ceux qui sortaient aussi. Nous n’étions pas au milieu du passage, nous étions un peu à l’écart mais il y avait toujours des esprits malintentionnés. Et bien qu’ils regardent, qu’ils nous jalousent.
« Je vous promets tout ce que vous désirez, Sachio-sama. Promettez-moi la même chose en retour. C’est ça, le mariage je crois. » Chuchotai-je rien que pour lui, joueuse et sincère.
Je le tenais contre moi, une main dans sa nuque et l’autre sur son beau visage, le bout de mes doigts caressant ses contours pour échouer sur ses lèvres. Un peu d’inconstance ne nous fera pas de mal. Je ne l'avais pas appelé ainsi depuis bien longtemps. À sa demande d’ailleurs. Mes prunelles plongées dans les siennes, je repensais à nos petits moments, nos gestes de tendresse. Si mes mésaventures étaient le prix à payer pour avoir l’honneur d’être sienne alors j’étais prête à payer plus encore. L’univers pouvait me tourmenter à sa guise, du moment qu’il était là pour moi, que ses yeux brillaient pour moi et moi seule, je pouvais tout endurer.
« Sachio… Est-ce que ça va? Je veux dire… Entre cette vente et Williams-sensei qui… Je suis désolée d’avoir été si froide au sujet de ta soeur. Je n’aurais pas dû mais... »
Mais quoi? J’étais quand même un peu jalouse? C’était… naturel je crois. Mais cela restait sain, parce qu’au fond, Akahime ou une autre, cela ne changeait rien. Je ne pourrais jamais lui en vouloir, jamais. Mon front contre le sien, je fermais les yeux, m'abandonnant complètement dans ses bras. Je ne m’attendais pas à un tel calme de sa part, il avait eu un tel contrôle de lui-même malgré ce qu’il pouvait bien me faire quoi. J’étais assez surprise, j’étais celle qui le rassurait, qui voyait le bon côté des choses et aujourd’hui, nos rôles s’étaient inversés. Je ne savais pas trop comment réagir face à cela. J’étais fière, ça c’était certain.
« Mais j’étais sérieuse à son sujet. Tu as dû vivre mille tourments, je ne pourrais jamais rien faire que les imaginer mais c’est ce qui t’a mené à moi. Si… si elle avait accepté ce magnifique cadeau que tu lui offrais, c’est moi qui n’aurais jamais connu mon grand amour. Je ne la remercierai jamais assez pour cela. J’espère que tu ne m’en tiens pas rigueur et qu’un jour tu verras cette perte comme une victoire. » Une seule larme glissa sur ma joue.
Je ne pouvais croire à une vie sans lui mais j’avais cette impression que lui, un jour peut-être pourrait vivre sans moi et cela me terrifiait. C’était un sentiment extrêmement dangereux et venimeux. Il fallait que je lui dise. Que j’ouvre mon coeur plus encore. Car comme je lui avais dit plutôt. J’avais peur de l’obliger à rester. Je ne le supporterais pas. Il n’avait pas su me parler de ces sentiments, encore maintenant, il avait fait l’impasse. L’aimait-il encore? Bon sang… Je ne devais pas avoir de telles pensées… Maudit soit Sir Williams.
« Je pourrais t'épouser, là, tout de suite, sur les marches de ce musée. Mais personne ici n’est digne de nous voir heureux. Je déteste tous ces gens. Je les hais, tous. » Mes propos pouvaient être alarmants c’est vrai, j’étais cependant très calme à mon tour.
Notre rang était un fardeau bien lourd et je l’avais toujours su. Je devais vraiment me détendre. Ce stress réveillait en moi une terrible bête assoiffée de peine et d’angoisse. Pour notre image déjà bien assez exposée, je devais rester en contrôle.
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Mar 15 Mai 2018 - 1:36
Son silence m’inquiétait un peu. À vrai dire, je nageais dans l'incertitude depuis que sa présence à la soirée s'était révélée, sans réellement réussir à m'adapter. Bon sang. Qu'est-ce que je ferais, moi, si elle n'arrivait pas à me pardonner ? Non, non, il ne fallait pas que je me remette à paniquer sans raison. Peut-être réfléchissait-elle simplement à tout ceci, tout ce que la situation impliquait vraiment. Son tuteur ne serait peut-être pas le seul qui aurait une réaction semblable, lorsque la nature de notre relation commencerait à s'éparpiller. C'était inévitable, depuis que je lui avais glissé la bague au doigt. Heureusement, elle ne me laissa pas trop longtemps seul avec mes inquiétudes. Le titre honorifique était de trop, à mon avis, mais je ne lui en tenais pas rigueur. J'étais distrait. Ses mains délicates contre ma peau réveillaient des sensations bien plus délicieuses au fond de mon être.
« C’est d’accord. Je suis incapable de vous dire non, de toute façon, miss Duchanne. »
Plus de secrets. Bien sûr, cela nous demanderait à tous les deux de faire des efforts. Comme dans toute relation qui dure, je suppose. Il fallait juste que j’apprenne à sortir de ma tête un peu plus. Une chose était certaine, si elle me posait une question, j’y répondrais franchement. J'aurais pu passer des heures comme cela, sa chaleur contre la mienne, mais quand on parle du loup ... Ma dulcinée restait inquiète, il y avait de quoi. J'étais resté de marbre tout ce temps. Il aurait été simple de lui dire tout simplement que j'avais l'habitude. Mais ce n'était pas tout à fait vrai. J'avais déjà ébranlé sa confiance. Je ne pouvais pas le faire à nouveau.
« Je ... Je ne sais pas si je vais bien. » soupirai-je. Je cherchais les bons mots. Il n'y en avait sans doute aucun. « Tu n'as pas idée de tout ce qui m'a traversé l'esprit pendant qu'il déblatérait ses sornettes. Je suis désolé qu'il s'en soit pris à toi. Je suis le seul responsable dans toute cette histoire après tout. Je me suis fait à l'idée que j'en paierais sans doute le prix jusqu'à la fin de mes jours ... Mais ... Voilà ... »
Je passai mes doigts sur sa joue mouillée. Je voulais tout lui dire, au moins pour la rassurer. L'endroit n'était juste pas le bon pour s'étendre davantage sur le sujet. Sur ce point, je pouvais être d'accord avec elle. Les autres pouvaient parfois être très cruels, ils jugeaient sans comprendre. Nous les détestions et ils nous le rendaient bien. Les puissants se dévoraient les uns les autres. Nous en avions eu un parfait exemple Inutile de s'attarder ici alors puisqu'aucun de nous deux n'en avait ni l'envie, ni le besoin.
« La voiture n'est pas très loin. » lui confiai-je en replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Le vent s'était levé. J'espérais qu'elle n'avait pas trop froid.
Au vu de ses talons hauts, elle ne devait pas être venue à pied, mais puisque l'autre taré s'était enfui sans demander son reste ... C'était la moindre des choses de l'inviter à me suivre. Je marquai un temps d'arrêt. Il restait encore à décider où nous aurions cette fameuse conversation.
« Je sais que je t'en demande beaucoup, mais ... Veux-tu bien que l'on s'installe chez moi ? »
J'avais l'impression parfois d'avoir envahi son appartement, sans pour autant pouvoir lui rendre la pareille. Je ne tenais pas particulièrement à retourner chez moi tout de suite, mais paradoxalement, j'y serais sans doute plus à mon aise pour aborder des sujets qui fâchent. Avec de la chance, les lieux seraient déserts. Sinon ... Je ne souhaitais pas avoir à me défendre seul, cette fois. Je n'en aurais pas la force. Puisque nous avions commencé les présentations en beauté, aussi bien faire d'une pierre deux coups et mettre tout cette histoire derrière nous non ? Enfin, si Jess n'était pas d'accord, je ne lui tordrais pas le bras non plus. Cela faisait déjà beaucoup d'émotions et bien d'autres nous attendaient encore.
Jess Duchannes#97556#97556#97556#97556#97556#97556#97556
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Mer 6 Juin 2018 - 14:04
Avec la tendresse qui était sienne, il dégageait mes cheveux de mon visage et me proposait d’aller chez lui. Je ne m’y attendais pas, bien que cela ne me dérange aucunement, je me serais attendue à un lieu neutre, offrant à l’un comme à l’autre une issue pour fuir. Non, chez lui c’était parfait. Bien que nous y allions très peu, j’aimais la demeure Aoki et pas seulement parce qu’elle était un bijou architectural. Nous nous étions déclaré notre flamme chez lui. Notre premier vrai baiser… Non, c’était parfait. Le cadre allégerait nos coeurs pendant nos révélations. Si nous nous étions tus tout ce temps ce n’était que pour protéger l’autre finalement. J’espérais qu’il en avait conscience, sincèrement.
« Je te suivrais jusqu’au bout du monde si tu me le demandais. » le rassurais-je dans ce double sens.
J’étais plus qu’honnête. Je ressentais de l’émotion de ce soir et que nous étions loin d’en avoir fini mais cela ne changeait rien. Son passé lui appartenait, qu’importe les lourds secrets, n’est-ce pas son parcours qui avait fait de lui celui que j’aimais à en perdre mon bon sens? Mais… et si nous tombions sur sa mère? ou ses frères? Je resterais à ses côtés, je le protégerais s’il le fallait. Je ne m'imposerai jamais entre lui et les siens mais si l’un d’entre eux venait à lui faire sciemment du mal, d’une quelconque façon. Je lui ferai goûter ma colère. Moi seule atteignait le quota…
Alors que je le suivais en silence, main dans la main, je sentais un lourd regard sur nous. J’hésitais un léger instant avant de me retourner. Mon précepteur se tenait sur la place devant le musée, le visage dénué d’émotions. J’aurais voulu qu’il nous rattrape, qu’il revient sur ses propos, qu’il essaye seulement avant de nous condamner. Mais il resta immobile, seule sa veste volait au gré du vent. Déçue, je m’éloignais sans plus me retourner pour suivre mon futur époux.
« J’ai prévu pour toi quelque chose de bien plus grand. Tu te sers de ton défunt père comme d’une arme, pourtant tu ignores ce qu’il voulait pour toi. » Peut-être avait-il raison, Père ne m’aurait pas laissé le choix mais s’il ne m’avait pas été arraché, je n’aurais peut-être jamais eu l'occasion de rencontrer Sachio. L’effet papillon. Je n’y croyais pas de toute façon. Il était mon évidence. Je devais faire une croix sur mon passé, avancer sans oublier, mais ne plus rester prisonnière de cette tragédie. Et puis, au fond, pourquoi se battre pour avoir l’approbation de nos proches… Si nos chefs respectifs refusaient notre union… Cela n’arrivera jamais, je ferais tout ce qui est possible pour les convaincre. Si âme pourrais-je avoir, je la vendrais pour Sachio.
Plongée dans mes pensées, je ne me rendais compte que nous étions à la voiture une fois que mon aimé lâchait mes doigts froids pour m’ouvrir la porte. Avant de monter dans l’habitacle, je lui volais un dernier baiser. Comme à mon habitude, j’y mettais toute ma passion et mon amour. Cela pouvait être jugé d’inconvenant mais je m’en moquais. Cet homme dans mes bras était à moi.
« Quoi que tu puisses dire, je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle. » murmurai-je avant de m’installer.
« Je te suivrais jusqu’au bout du monde si tu me le demandais. » le rassurais-je dans ce double sens.
J’étais plus qu’honnête. Je ressentais de l’émotion de ce soir et que nous étions loin d’en avoir fini mais cela ne changeait rien. Son passé lui appartenait, qu’importe les lourds secrets, n’est-ce pas son parcours qui avait fait de lui celui que j’aimais à en perdre mon bon sens? Mais… et si nous tombions sur sa mère? ou ses frères? Je resterais à ses côtés, je le protégerais s’il le fallait. Je ne m'imposerai jamais entre lui et les siens mais si l’un d’entre eux venait à lui faire sciemment du mal, d’une quelconque façon. Je lui ferai goûter ma colère. Moi seule atteignait le quota…
Alors que je le suivais en silence, main dans la main, je sentais un lourd regard sur nous. J’hésitais un léger instant avant de me retourner. Mon précepteur se tenait sur la place devant le musée, le visage dénué d’émotions. J’aurais voulu qu’il nous rattrape, qu’il revient sur ses propos, qu’il essaye seulement avant de nous condamner. Mais il resta immobile, seule sa veste volait au gré du vent. Déçue, je m’éloignais sans plus me retourner pour suivre mon futur époux.
« J’ai prévu pour toi quelque chose de bien plus grand. Tu te sers de ton défunt père comme d’une arme, pourtant tu ignores ce qu’il voulait pour toi. » Peut-être avait-il raison, Père ne m’aurait pas laissé le choix mais s’il ne m’avait pas été arraché, je n’aurais peut-être jamais eu l'occasion de rencontrer Sachio. L’effet papillon. Je n’y croyais pas de toute façon. Il était mon évidence. Je devais faire une croix sur mon passé, avancer sans oublier, mais ne plus rester prisonnière de cette tragédie. Et puis, au fond, pourquoi se battre pour avoir l’approbation de nos proches… Si nos chefs respectifs refusaient notre union… Cela n’arrivera jamais, je ferais tout ce qui est possible pour les convaincre. Si âme pourrais-je avoir, je la vendrais pour Sachio.
Plongée dans mes pensées, je ne me rendais compte que nous étions à la voiture une fois que mon aimé lâchait mes doigts froids pour m’ouvrir la porte. Avant de monter dans l’habitacle, je lui volais un dernier baiser. Comme à mon habitude, j’y mettais toute ma passion et mon amour. Cela pouvait être jugé d’inconvenant mais je m’en moquais. Cet homme dans mes bras était à moi.
« Quoi que tu puisses dire, je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle. » murmurai-je avant de m’installer.
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