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Mer 26 Déc 2018 - 4:23
J’étais là, totalement perdue dans mon propre esprit à l’instar de certaine de mes victimes passées, comme si le destin se montrait enfin ironique envers ma personne. J’en voyais déjà certain des enclavistes qui se gausseraient lourdement de me voir dans cet état comme si je l’avais mérité. Rien que cette seule pensé suffisait à me faire bouillir de colère. Il ne valait mieux pas que Thomas ou Elena ne disent le moindre mot à propos de moi, ma fille ou toute cette histoire s’ils ne voulaient pas disparaître… Ma colère était un vecteur de drame et je pensais soudainement à l’arbre mort, le sakura du cimetière que j’avais tué sans même m’en rendre compte en me tenant sur la tombe de ma fille aînée. Toute ma vie passait devant mes yeux, occultant totalement ce que me disait ma fille à ce moment-là. J’avais juste totalement merdé dans ma vie, à commencer par ma relation avec John Smith… enfin tel était son nom de maintenant. Pour moi, il restera toujours Matthew McEchearn, le gentilhomme britannique de ce bar à Moscou et véritable amour de ma vie en fin de compte. Malgré mon mari, il restera celui qui ne m’a jamais trahi, ou qui n’en a jamais eu le temps. Un an et demi avec lui m’avait fait tombé enceinte de jumeaux et si je n’avais pas été forcée par mon propre père d’abandonner mes enfants dans le but de leur offrir un meilleur avenir, je serais surement encore avec lui. Je visualisai encore parfaitement la conversation que j’avais eu avec mon père à l’époque, celle-là même où il m’avait fait comprendre que l’Enclave russe ne tolérerait jamais un sang impur dans la famille d’un de leurs enclavistes. Mais le pire fût lorsqu’il m’a dit que Matthew avait été tué et les enfants également car ils descendaient de Raspoutine. Aujourd’hui je me suis aperçu que tout n’était qu’un mensonge de sa part, pour que sa fille ne passe pas sa vie à pleurer sur un amour impossible.
Irina ▬ Мы не можем избежать его прошлого. Ce qui se traduisait par le fait qu’on ne fuit pas son passé.Je ne m’étais même pas aperçu que j’étais dans sa chambre avec Tomoe en face de moi à me dire que lorsque j’étais là, c’était pour elle comme avoir une maman. Je crois que c’était cette seule phrase qui m’avait alors totalement replongé dans l’instant présent. Sa petite main est venu me caresser la joue pour essuyer une larme, ne faisant qu’en faire naître d’autres par la même occasion.
Irina ▬ Я худшая мама. Ce qui transcrivait totalement mon état d’esprit, le fait que j’étais la pire des mamansJ’ai attrapé la chemise de nuit qu’elle m’avait préparé et je l’ai posé doucement sur le lit à côté de moi pour serrer tendrement ma fille dans mes bras. Je déposais un baiser sur sa chevelure de petite ange qu’elle était.
Irina ▬ Tomoe… c’est… parce que je.. C’est peut-être parce quelque part tu..Les mots étaient tout simplement trop lourd, trop gros et en même temps tellement loin de la vérité et des regrets que j’avais pour qu’elle puisse comprendre. Mon esprit a ensuite décidé de totalement reconnecter avec ce qu’il avait capté de toutes les informations énoncées par ma petite fille adorée.
Irina ▬ Je.. je sais beaucoup de choses sur ton ami Zuko oui.. Je.. je ne pensais pas que tu étais si proche de Mat...de John. Mais tu as raison, je.. Je vais rester ici pour la nuit, avec toi.Je repensai à toutes les filatures que j’avais mené à l’insu de ma fille, pour connaître sa vie sur le bout des doigts comme si c’était normal et le devoir d’une mère. C’était en fait un comportement des plus pathétique, à tous point de vue et à tous les niveaux. En plus de tout ça, j’avais lu son esprit pour m’aider à lui parler correctement, mais aussi fouiller bien plus loin dans ses souvenirs pour vérifier ce qu’elle savait sur John Smith… Je ne pouvais plus tenir ce secret là en moi, mais je n’arrivai pas à le dire non plus.
Irina ▬ T..Tomoe.. Je.. je n’arrive pas à te dire quelque chose qui est très important… Alors je.. Je vais te montrer ce que je n’arrive pas à te dire en face… car je suis trop lâche pour ça.Je l’ai serré dans mes bras très fort, comme si c’était le dernier câlin que j’allais lui faire de ma vie, car si elle ne me pardonnait pas ce qu’elle allait voir, jamais je ne pourrais plus la serrer dans mes bras.
Il fallait que je lui raconte toute la vérité pour une fois alors j’ai commencé par lui montrer son véritable père, celui qui avait trahi toute l’enclave du Japon et m’avait forcé à lui courir après plutôt que d’accepter un poste d’enclaviste. Ce traître m’avait obligé à placer mes filles au sein d’une famille de sorciers, mais comme je n’avais confiance en personne à part Eiko après la trahison de mon époux, j’ai décidé de commettre la pire erreur de ma vie une fois encore, abandonner mes filles. J’ai écrit une nouvelle histoire à un couple de sorciers sans enfants, ainsi qu’à ma fille aînée et j’ai tout laissé derrière moi. Des années après, à mon retour, ma Sakura… était enterrée et j’avais cru ma Tomoe disparue également. Il ne s’était pas passé un seul jour depuis mon retour sans que je ne passe par le cimetière et la tombe de ma fille pour pleurer la disparition de mes deux enfants.
Ce câlin, cette éteinte m’avait toutefois renvoyé à l’un des moments les plus heureux de toute mon existence. Tomoe était si petite à la naissance que son accouchement n’avait pas duré très longtemps, ni véritablement été douloureux, mais après des jumeaux et une autre fille, je n’étais plus à une naissance prêt. J’ai pris soin d’elle dès sa naissance tant elle en avait besoin. Elle était si petite, si fragile, que je l’ai serré tout contre moi après sa naissance jusqu’à ce que nous sortions de l'hôpital, sans jamais la laisser un seul instant toute seule ou hors de mon contact. C’était un très beau souvenir que j’avais de sa naissance, comme toute les autres naissances certes, mais c’est sa fragilité qui m’avait le plus marqué.
J’ai cessé mon étreinte, me reculant, la laissant éponger les images que je lui avait envoyé grâce à mon sort d’implantation de souvenirs. Les yeux embués de larmes naissante, j’étais pourtant totalement prête à lui faire mes adieux, ou à devenir pleinement et entière sa mère malgré tout mes défauts. Mais je ne pouvais pas être aussi lâche que ça. J’ai essuyé mes larmes et inspiré un bon coup avant de me lancer, pour verbaliser la vérité qui m’effrayait et qu’elle réalise ce que tout voulait dire.
Irina ▬ Tomoe.. Je suis ta mère biologique. Et.. et je te demande pardon pour tout...
“La seule vérité qui compte”
© Etilya sur DK RPG
Taichi Tomoe Lizenko#99756#99756#99756#99756#99756#99756#99756
Sorcier Sang-Pur - Initié - Apprenti
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Yens : 269
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Mar 22 Jan 2019 - 0:35
Mère et fille ... c'est un secret !
Feat Irina Fujibayashi & Taichi Tomoe Yukimura
La joie illumine le visage juvénile de la plus jeune des deux sorcières. C’est seulement de justesse qu’elle se retient de sauter sur place lorsque l’adulte lui donne raison et accepte de passer la nuit chez elle. Limite les phrases dites dans une langue inconnue sont oubliés et ne soulèvent pas la moindre petite interrogation. Ni même le fait que le Secret a parlé de la Russie et de sa propre mère, ou encore le flot de larme coulant sur les joues de la jeune femme. C’est impressionnant comment une petite réponse peut l’aider à tout occulter avec la plus grande des célérités.
« - T ... Tomoe ... Je ... je n’arrive pas à te dire quelque chose qui est très important ... Alors je ... je vais te montrer ce que je n’arrive pas à te dire en face ... car je suis trop lâche pour ça. »
Le Secret se met à serrer Taichi Tomoe dans ses bras, comme un dernier adieu. La petite ne comprend toujours pas la raison qui pousse sa nouvelle amie à ne l’appeler que Tomoe. Est-ce qu’elle n’apprécie pas la première partie de son prénom ? Si ce n’est que ça, elle n’a pas besoin de se mettre dans un tel état, l’adolescente est surprise par cette utilisation mais elle sait qu’elle peut s’y habituer.
Pourquoi lâche ? En quoi le Secret est-elle lâche ? L’adolescente se laisse étreindre sans vraiment comprendre encore le sens des mots de son interlocutrice. Son esprit cherche vainement, pour l’instant, à faire matcher ensemble les morceaux de puzzle dont il dispose ... sans le moindre succès. Quelque chose, un élément continue de lui échapper, empêchant le reste des pièces de trouver leur juste place. Pourtant ce qui semble perturber sa logique n’est rien en comparaison avec le tsunami qui la submerge.
Tout d’abord l’incompréhension.
Puissante, elle commence son œuvre pour faire chavirer le mental de Taichi Tomoe.
D’où viennent ces images dans sa tête ? Qui est cet homme qui fuit ? Elle ne le connait pourtant pas. D’où vient-il ? Pourquoi voit-elle le Secret partir à sa recherche ? Et d’ailleurs pour quelle raison le fait-elle ? Ces images semblent venir d’ailleurs, presque d’un autre temps pour la petite. Des visages familiers apparaissent à leur tour. D’abord ceux des personnes qu’elle appellent ses parents, malgré tout ils lui semblent comme différent. Aucunes photos de sa sœur autour d’eux pendant qu’ils discutent avec le Secret. Pourtant Taichi croit se souvenir de cette pièce, et des nombreuses photos de sa sœur y trônant. Étrange. Ses parents donnent l’impression de changer, petit à petit, en fonction des paroles et des gestes du Secret. Comment est-ce possible ?
Son attention se porte sur son amie plus attentivement. Les réponses à ses questions se trouvent peut-être sur sa nouvelle amie Enclaviste. Elle est identique à celle se trouvant dans ces bras actuellement, tout en étant ... fermée. Non son esprit rectifie immédiatement, fermée ne convient pas, en revanche peinée voire même déchirée de l’intérieur collent parfaitement. Mais pourquoi ? Certes Taichi Tomoe ne connait pas Secret-sama depuis longtemps, mais jamais elle ne l’a vu aussi mal ... ou peut-être un peu plus tôt. Non même là, ce n’est pas aussi puissant que ce qu’elle voit.
Ensuite c’est sa sœur qui lui apparait, mais assise sagement dans une voiture moderne à côté d’un siège bébé avec justement un bébé dedans. Est-ce que ... c’est elle le bébé ? Ses parents ne se déplacent qu’avec le fiacre de la famille, pas avec une voiture moderne ... pourquoi toutes les deux sont dedans alors ? Et plus important encore, pourquoi le Secret la serre contre elle avec autant de tendresse ? C’est insensé !
L’absence de logique dont est soudain victime son esprit affuté, s’accentue un peu plus encore quand elle l’observe faire entrer dans la maison sa sœur, courant dans les bras de ses parents. Comme s’y réfugiant, alors qu’à peine quelques secondes avant elle réclamait un câlin du Secret. Que vient-il de se passer ? Comment cela peut-il être possible ? Maintenant c’est le bébé que le Secret sort de la voiture et serre contre elle, comme la plus précieuse des choses, avant de mettre l’enfant dans les bras de l’homme. Dans son regard brun, Taichi Tomoe le voit clairement c’est de la douleur qu’il y a ... du déchirement même.
Un début de compréhension, bref et tellement saugrenu, est écarté par son esprit brillant. Tout ce qu’elle vient de voir, n’a aucun sens.
Les visions changent. C’est devant la tombe de sa sœur, elle la reconnait très bien à cause de l’arbre mort juste à côté. Même si elle ignore comment il est mort et pourquoi ceux qui s’occupent du cimetière le laisse. Ce que la petite sorcière ne comprend toujours pas, ou plutôt de moins en moins si cela est encore possible, c’est pourquoi le Secret va sur la tombe de sa sœur se recueillir ? Pourquoi pleure-t-elle devant la tombe ? Un nouveau changement d’images ... de souvenirs ? Cette hypothèse sort de nulle part et éclaire d’une faible lumière ce que Taichi voit. Est-ce que c’est seulement possible de faire ça ? Partager des souvenirs ?
Maintenant c’est dans une chambre toute blanche, comme celle d’un hôpital, le Secret tient un bébé dans ses bras. Tout contre elle, avec un magnifique sourire béat sur les lèvres. L’enfant a l’air si petit, si fragile qu’il peut se casser, mais il est bien en sécurité dans les bras de sa mère, elle n’en doute pas un seul instant. Bizarrement, l’adolescente a la sensation de l’avoir déjà vu ... de l’avoir vécu. Le parfum qu’elle connait sans l’avoir jamais senti, ce sourire si familier et pourtant inconnue ... Se peut-il que ... ? Non ça ne peut pas l’être. Elle n’est pas, ne peut pas être, le bébé dans les bras du Secret. Cela est totalement impossible, elle est née dans le manoir Yukimura, pas dans un hôpital. Dans le regard de son amie, elle y voit tellement d’amour ... un amour débordant et bienveillant. De celui qu’elle aurait aimé recevoir, de ceux que l’on n’oublie pas ... La jeune fille ressent l’amour et la sensation de sécurité, de bonheur de l’enfant, comme si à travers les années, un verrou dans sa mémoire saute enfin.
L’étreinte cesse et avec elle tout ce flot d’images sans sens. Pourtant l’incompréhension reste là et accueille avec plaisir sa compagne la peur. Oui elle s’insinue lentement, sans se presser à travers ses veines, le long de son corps, s’approchant toujours plus du cerveau de Taichi pour le geler. Avant de ne plus être capable de réflexion, l’organe siège des fonctions vitales, tente une dernière fois de trouver une logique ... d’imposer une logique dans tout ce chaos. En vérité, le fils conducteur, le fils d’Arianne qui permet de tout lier, la jeune sorcière le possède, mais son cerveau refuse encore cette évidence. Trop difficile à accepter, à intégrer ... à justifier. Plongée dans ses pensées, elle ne voit pas les nouvelles larmes naissantes dans les yeux de son interlocutrice et invitée, pas plus qu’elle ne voit l’inquiétude et la peur dans ses eux orbes marron. Pourtant son ouïe capte aisément les dernières paroles du Secret.
« - Tomoe ... Je suis ta mère biologique. Et ... et je te demande pardon pour tout ... »
Shut down.
Aucune pensée.
Rien ne traverse l’esprit brillant de l’enfant. Elle regarde son interlocutrice, le regard dans le vague, sans la voir. Elle ne s’aperçoit pas plus que sa vision est brouillée, déformée par les larmes restant dans son regard d’améthyste avant de dévaler la courbe de ses joues. Elle ne sent pas plus le pas en arrière qu’elle effectue. Elle ne réfléchit pas, elle en est incapable. Elle en oublie même le repas qui est en train de cuire dans la cuisine sagement à cet instant-là.
C’est son instinct qui prend le relais.
Il l’emmène dans le salon, laissant le Secret seule dans la chambre. Là elle retrouve son doudou, son totem, mini-Gandalf, et le serre terriblement fort contre elle. En réalité, elle le serre aussi fort qu’elle le peut. Déboussolée voilà comment elle se sent, mais aussi perdue voire même peut-être un peu trahit. Plus rien n’est clair ni définit, tout est flou et hostile autour d’elle. Une seule question tourne en boucle dans sa tête : Pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi comme ça ?
Ses pleurs redoublent encore si cela est possible. Dans sa bulle, elle cherche vainement une raison ... une explication qui lui donne la clef de ce mensonge que représente sa petite enfance. Taichi Tomoe se rend compte que tout ce qu’elle pense vrai, n’est qu’un tissu de mensonge, crée pour lui donner une famille. Une famille ? Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça signifie ? Jamais ceux qui ont été ses parents n’en ont fait parti dans le fond. Elle ne s’est jamais vraiment sentie « Yukimura » comme on le lui impose, pas comme sa sœur. On partage de l’amour, un amour profond, sincère et inconditionnel au sein d’une famille. Est-ce qu’elle en a eu chez les Yukimura ? Elle n’en est même plus certaine.
Est-ce qu’elle a reçu de l’amour alors un jour ? Oui peut-être avec le vieil homme ... son papy d’adoption. Il lui a donné un toit, de l’amour aussi en la considérant comme sa véritable petite fille ... sans jamais prendre en compte le lien du sang. Pourtant dans ce souvenir ... Le Secret ... elle semblait tellement aimer ce bébé dans ces bras ... à l’hôpital. Elle ? Oui ça ... peut faire sens. Alors pourquoi l’avoir laissée ? Pourquoi l’avoir abandonnée ? Ses brides de souvenirs que l’adolescente possède, ce sourire, ce parfum ... Seuls informations d’origine pouvant lui confirmer qu’un jour sa mère ... Sa mère ...
Le Secret est sa mère ...
Cette simple phrase arrive enfin à secouer quelques neurones, à percer la brume épaisse dans son esprit. Est-ce qu’elle a un sens ? Oui dans une autre vie ... dans une vie qu’elle ne connait pas. Dans une vie prochaine ?
"Et ... et je te demande pardon pour tout ..."
Est-ce qu’un pardon suffit ? Est-ce que ça peut être aussi simple ? Aussi facile ? Taichi Tomoe se demande si elle peut lui accorder ce pardon. Pourquoi elle le lui donnerait ? Absolument rien ne l’y oblige dans le fond. Parallèlement est-ce qu’elle se sent capable de vivre en sachant qu’elle a rejeté sa véritablement maman ? Non elle sait bien qu’elle n’a pas les épaules pour assumer ce choix. Malgré tout, la grande inconnue reste sa capacité à lui pardonner cet abandon. Parce que les raisons continuent de lui échapper, et ce en dépit des souvenirs qu’elle a vu. Cet homme qu’elle ne connaît pas, il est à l’origine de toute cette situation. Pourtant elle ne comprend pas en quoi, pourquoi le Secret est parti à sa recherche ? Qu’a-t-il fait pour ? Que représente-t-il pour la petite sorcière qu’elle est ? Un oncle ? Un cousin ... Ou pire un père ?
Cette dernière question lui arrache un frisson le long de l’échine ainsi qu’un sursaut de sanglot. Ses larmes ne cessent pas de couler, tel un torrent lors d’un orage. Sa fatigue, accumulée suite à cette très longue journée, n’aide en rien la petite à se calmer. Pire elle menace de se transformer en épuisement et de la submerger à nouveau.
Comme chacun le sait, quand quelque chose va de travers, tout le reste suit. En l’occurrence, l’adolescente n’est absolument plus en état de suivre la cuisson du repas. Elle constate que les plats ont commencé à brûler ou à déborder. Sans lâcher mini-Gandalf, et sans cesser de pleurer, Taichi Tomoe tente d’arrêter le massacre du repas. Cependant avec une seule main, des yeux qui ne voient pas clair et la fatigue, la casserole contenant le bouillon et les pâtes des ramens se répand sur le plan de travail et la brûle légèrement au bras droit. Ses pleurs redoublent, engendrant comme conséquence que le poulet et les champignons tombent sur le sol.
Taichi éclate pour le coup, insultant copieusement la cuisinière et y donnant même un coup de pied dedans. Elle hurle en réalité, et les mots qu’elle pense dire ne sortent pas vraiment ou seulement de manière incompréhensible. Et là contre toute attente, le bras rougis par la brûlure, sa peluche dans sa main gauche, elle court dans sa chambre et saute dans les bras du Secret. Ses larmes continuent de tomber, inondant le tablier que l’adulte porte. C’est en hoquetant et en ânonnant qu’elle réussit à parler.
« - Me ... m’ab ... donne ... jamais ... ve-veux p-pas .... re ... res ... vec ... moi ... ma ... mam ... maman. »
Ce n’est pas un petit génie que le Secret a contre elle, ni même une adolescente. Non c’est une enfant perdue, qui cherche à ce raccrocher à la seule vérité qu’elle possède désormais : elle est la fille du Secret.
« - T ... Tomoe ... Je ... je n’arrive pas à te dire quelque chose qui est très important ... Alors je ... je vais te montrer ce que je n’arrive pas à te dire en face ... car je suis trop lâche pour ça. »
Le Secret se met à serrer Taichi Tomoe dans ses bras, comme un dernier adieu. La petite ne comprend toujours pas la raison qui pousse sa nouvelle amie à ne l’appeler que Tomoe. Est-ce qu’elle n’apprécie pas la première partie de son prénom ? Si ce n’est que ça, elle n’a pas besoin de se mettre dans un tel état, l’adolescente est surprise par cette utilisation mais elle sait qu’elle peut s’y habituer.
Pourquoi lâche ? En quoi le Secret est-elle lâche ? L’adolescente se laisse étreindre sans vraiment comprendre encore le sens des mots de son interlocutrice. Son esprit cherche vainement, pour l’instant, à faire matcher ensemble les morceaux de puzzle dont il dispose ... sans le moindre succès. Quelque chose, un élément continue de lui échapper, empêchant le reste des pièces de trouver leur juste place. Pourtant ce qui semble perturber sa logique n’est rien en comparaison avec le tsunami qui la submerge.
Tout d’abord l’incompréhension.
Puissante, elle commence son œuvre pour faire chavirer le mental de Taichi Tomoe.
D’où viennent ces images dans sa tête ? Qui est cet homme qui fuit ? Elle ne le connait pourtant pas. D’où vient-il ? Pourquoi voit-elle le Secret partir à sa recherche ? Et d’ailleurs pour quelle raison le fait-elle ? Ces images semblent venir d’ailleurs, presque d’un autre temps pour la petite. Des visages familiers apparaissent à leur tour. D’abord ceux des personnes qu’elle appellent ses parents, malgré tout ils lui semblent comme différent. Aucunes photos de sa sœur autour d’eux pendant qu’ils discutent avec le Secret. Pourtant Taichi croit se souvenir de cette pièce, et des nombreuses photos de sa sœur y trônant. Étrange. Ses parents donnent l’impression de changer, petit à petit, en fonction des paroles et des gestes du Secret. Comment est-ce possible ?
Son attention se porte sur son amie plus attentivement. Les réponses à ses questions se trouvent peut-être sur sa nouvelle amie Enclaviste. Elle est identique à celle se trouvant dans ces bras actuellement, tout en étant ... fermée. Non son esprit rectifie immédiatement, fermée ne convient pas, en revanche peinée voire même déchirée de l’intérieur collent parfaitement. Mais pourquoi ? Certes Taichi Tomoe ne connait pas Secret-sama depuis longtemps, mais jamais elle ne l’a vu aussi mal ... ou peut-être un peu plus tôt. Non même là, ce n’est pas aussi puissant que ce qu’elle voit.
Ensuite c’est sa sœur qui lui apparait, mais assise sagement dans une voiture moderne à côté d’un siège bébé avec justement un bébé dedans. Est-ce que ... c’est elle le bébé ? Ses parents ne se déplacent qu’avec le fiacre de la famille, pas avec une voiture moderne ... pourquoi toutes les deux sont dedans alors ? Et plus important encore, pourquoi le Secret la serre contre elle avec autant de tendresse ? C’est insensé !
L’absence de logique dont est soudain victime son esprit affuté, s’accentue un peu plus encore quand elle l’observe faire entrer dans la maison sa sœur, courant dans les bras de ses parents. Comme s’y réfugiant, alors qu’à peine quelques secondes avant elle réclamait un câlin du Secret. Que vient-il de se passer ? Comment cela peut-il être possible ? Maintenant c’est le bébé que le Secret sort de la voiture et serre contre elle, comme la plus précieuse des choses, avant de mettre l’enfant dans les bras de l’homme. Dans son regard brun, Taichi Tomoe le voit clairement c’est de la douleur qu’il y a ... du déchirement même.
Un début de compréhension, bref et tellement saugrenu, est écarté par son esprit brillant. Tout ce qu’elle vient de voir, n’a aucun sens.
Les visions changent. C’est devant la tombe de sa sœur, elle la reconnait très bien à cause de l’arbre mort juste à côté. Même si elle ignore comment il est mort et pourquoi ceux qui s’occupent du cimetière le laisse. Ce que la petite sorcière ne comprend toujours pas, ou plutôt de moins en moins si cela est encore possible, c’est pourquoi le Secret va sur la tombe de sa sœur se recueillir ? Pourquoi pleure-t-elle devant la tombe ? Un nouveau changement d’images ... de souvenirs ? Cette hypothèse sort de nulle part et éclaire d’une faible lumière ce que Taichi voit. Est-ce que c’est seulement possible de faire ça ? Partager des souvenirs ?
Maintenant c’est dans une chambre toute blanche, comme celle d’un hôpital, le Secret tient un bébé dans ses bras. Tout contre elle, avec un magnifique sourire béat sur les lèvres. L’enfant a l’air si petit, si fragile qu’il peut se casser, mais il est bien en sécurité dans les bras de sa mère, elle n’en doute pas un seul instant. Bizarrement, l’adolescente a la sensation de l’avoir déjà vu ... de l’avoir vécu. Le parfum qu’elle connait sans l’avoir jamais senti, ce sourire si familier et pourtant inconnue ... Se peut-il que ... ? Non ça ne peut pas l’être. Elle n’est pas, ne peut pas être, le bébé dans les bras du Secret. Cela est totalement impossible, elle est née dans le manoir Yukimura, pas dans un hôpital. Dans le regard de son amie, elle y voit tellement d’amour ... un amour débordant et bienveillant. De celui qu’elle aurait aimé recevoir, de ceux que l’on n’oublie pas ... La jeune fille ressent l’amour et la sensation de sécurité, de bonheur de l’enfant, comme si à travers les années, un verrou dans sa mémoire saute enfin.
L’étreinte cesse et avec elle tout ce flot d’images sans sens. Pourtant l’incompréhension reste là et accueille avec plaisir sa compagne la peur. Oui elle s’insinue lentement, sans se presser à travers ses veines, le long de son corps, s’approchant toujours plus du cerveau de Taichi pour le geler. Avant de ne plus être capable de réflexion, l’organe siège des fonctions vitales, tente une dernière fois de trouver une logique ... d’imposer une logique dans tout ce chaos. En vérité, le fils conducteur, le fils d’Arianne qui permet de tout lier, la jeune sorcière le possède, mais son cerveau refuse encore cette évidence. Trop difficile à accepter, à intégrer ... à justifier. Plongée dans ses pensées, elle ne voit pas les nouvelles larmes naissantes dans les yeux de son interlocutrice et invitée, pas plus qu’elle ne voit l’inquiétude et la peur dans ses eux orbes marron. Pourtant son ouïe capte aisément les dernières paroles du Secret.
« - Tomoe ... Je suis ta mère biologique. Et ... et je te demande pardon pour tout ... »
Shut down.
Aucune pensée.
Rien ne traverse l’esprit brillant de l’enfant. Elle regarde son interlocutrice, le regard dans le vague, sans la voir. Elle ne s’aperçoit pas plus que sa vision est brouillée, déformée par les larmes restant dans son regard d’améthyste avant de dévaler la courbe de ses joues. Elle ne sent pas plus le pas en arrière qu’elle effectue. Elle ne réfléchit pas, elle en est incapable. Elle en oublie même le repas qui est en train de cuire dans la cuisine sagement à cet instant-là.
C’est son instinct qui prend le relais.
Il l’emmène dans le salon, laissant le Secret seule dans la chambre. Là elle retrouve son doudou, son totem, mini-Gandalf, et le serre terriblement fort contre elle. En réalité, elle le serre aussi fort qu’elle le peut. Déboussolée voilà comment elle se sent, mais aussi perdue voire même peut-être un peu trahit. Plus rien n’est clair ni définit, tout est flou et hostile autour d’elle. Une seule question tourne en boucle dans sa tête : Pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi comme ça ?
Ses pleurs redoublent encore si cela est possible. Dans sa bulle, elle cherche vainement une raison ... une explication qui lui donne la clef de ce mensonge que représente sa petite enfance. Taichi Tomoe se rend compte que tout ce qu’elle pense vrai, n’est qu’un tissu de mensonge, crée pour lui donner une famille. Une famille ? Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça signifie ? Jamais ceux qui ont été ses parents n’en ont fait parti dans le fond. Elle ne s’est jamais vraiment sentie « Yukimura » comme on le lui impose, pas comme sa sœur. On partage de l’amour, un amour profond, sincère et inconditionnel au sein d’une famille. Est-ce qu’elle en a eu chez les Yukimura ? Elle n’en est même plus certaine.
Est-ce qu’elle a reçu de l’amour alors un jour ? Oui peut-être avec le vieil homme ... son papy d’adoption. Il lui a donné un toit, de l’amour aussi en la considérant comme sa véritable petite fille ... sans jamais prendre en compte le lien du sang. Pourtant dans ce souvenir ... Le Secret ... elle semblait tellement aimer ce bébé dans ces bras ... à l’hôpital. Elle ? Oui ça ... peut faire sens. Alors pourquoi l’avoir laissée ? Pourquoi l’avoir abandonnée ? Ses brides de souvenirs que l’adolescente possède, ce sourire, ce parfum ... Seuls informations d’origine pouvant lui confirmer qu’un jour sa mère ... Sa mère ...
Le Secret est sa mère ...
Cette simple phrase arrive enfin à secouer quelques neurones, à percer la brume épaisse dans son esprit. Est-ce qu’elle a un sens ? Oui dans une autre vie ... dans une vie qu’elle ne connait pas. Dans une vie prochaine ?
"Et ... et je te demande pardon pour tout ..."
Est-ce qu’un pardon suffit ? Est-ce que ça peut être aussi simple ? Aussi facile ? Taichi Tomoe se demande si elle peut lui accorder ce pardon. Pourquoi elle le lui donnerait ? Absolument rien ne l’y oblige dans le fond. Parallèlement est-ce qu’elle se sent capable de vivre en sachant qu’elle a rejeté sa véritablement maman ? Non elle sait bien qu’elle n’a pas les épaules pour assumer ce choix. Malgré tout, la grande inconnue reste sa capacité à lui pardonner cet abandon. Parce que les raisons continuent de lui échapper, et ce en dépit des souvenirs qu’elle a vu. Cet homme qu’elle ne connaît pas, il est à l’origine de toute cette situation. Pourtant elle ne comprend pas en quoi, pourquoi le Secret est parti à sa recherche ? Qu’a-t-il fait pour ? Que représente-t-il pour la petite sorcière qu’elle est ? Un oncle ? Un cousin ... Ou pire un père ?
Cette dernière question lui arrache un frisson le long de l’échine ainsi qu’un sursaut de sanglot. Ses larmes ne cessent pas de couler, tel un torrent lors d’un orage. Sa fatigue, accumulée suite à cette très longue journée, n’aide en rien la petite à se calmer. Pire elle menace de se transformer en épuisement et de la submerger à nouveau.
Comme chacun le sait, quand quelque chose va de travers, tout le reste suit. En l’occurrence, l’adolescente n’est absolument plus en état de suivre la cuisson du repas. Elle constate que les plats ont commencé à brûler ou à déborder. Sans lâcher mini-Gandalf, et sans cesser de pleurer, Taichi Tomoe tente d’arrêter le massacre du repas. Cependant avec une seule main, des yeux qui ne voient pas clair et la fatigue, la casserole contenant le bouillon et les pâtes des ramens se répand sur le plan de travail et la brûle légèrement au bras droit. Ses pleurs redoublent, engendrant comme conséquence que le poulet et les champignons tombent sur le sol.
Taichi éclate pour le coup, insultant copieusement la cuisinière et y donnant même un coup de pied dedans. Elle hurle en réalité, et les mots qu’elle pense dire ne sortent pas vraiment ou seulement de manière incompréhensible. Et là contre toute attente, le bras rougis par la brûlure, sa peluche dans sa main gauche, elle court dans sa chambre et saute dans les bras du Secret. Ses larmes continuent de tomber, inondant le tablier que l’adulte porte. C’est en hoquetant et en ânonnant qu’elle réussit à parler.
« - Me ... m’ab ... donne ... jamais ... ve-veux p-pas .... re ... res ... vec ... moi ... ma ... mam ... maman. »
Ce n’est pas un petit génie que le Secret a contre elle, ni même une adolescente. Non c’est une enfant perdue, qui cherche à ce raccrocher à la seule vérité qu’elle possède désormais : elle est la fille du Secret.
"Détruire pour mieux reconstruire"
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Mar 22 Jan 2019 - 14:30
Revoir mon passé était une souffrance en soi, rien n’était plus difficile que de me revoir prendre toutes les pires décisions de ma vie. Chaque souvenirs était chargé émotionnellement à cause de mon état et, bien que j’aurais préféré qu’il en soit autrement, elle a dû ressentir mes émotions à chaque instant. Mon amour pour elle n’avait pas faibli un seul instant entre le jour de sa naissance et le soir de notre rencontre, ma petite Tomoe… Elle était tout ce que j’avais dans ce monde, enfin, c’est ce que j’ai pensé lorsque je l’ai retrouvé, mais comment prévoir qu’au travers d’elle, mon esprit allait s’effondrer à la simple et merveilleuse nouvelle de la survie de mon premier amour.
Le destin avait eu une curieuse manière de se manifester pour une fois. Je sais que je n’étais pas femme à croire à ce genres de choses, mais comment ne pas voir un ordre caché derrière le chaos ? J’avais cru toute ma vie que Mathew était mort avec nos jumeaux et je me suis réfugiée dans le travail jusqu’à rencontré mon époux et avoir nos deux filles. Quelles pouvaient être les chances de rentrer avec la conviction que mes deux filles soient morte, mais que la survivante devenue hackeuse allait des années plus tard offrir une nouvelle identité au plus grand drame sentimental de ma vie ?
Ce n’était pas simple d’organiser mes pensées pendant que j’espérai d’une façon égoïste qu’elle comprenne d’elle-même que j’avais fait tout ses choix pour elle. Mais comment pouvais-je espérer quoi que ce soit de ma fille alors qu’il fallait que j’admette encore que c’était mon orgueil qui m’avait conduit à faire de mauvais choix ?
Je lui avais demandé pardon d’une manière au combien naïve et à sa place, je me refuserai tout pardon. Je ne le mérite pas et tout mes choix sont inexcusables. Comment expliquer à une enfant que son père a failli conduire une ordre de tueurs de sorciers sur notre traces et révéler le secret de l’existence de notre peuple aux humains ? Comment lui dire que j’ai été obligée de faire ce choix, de les placer elle et sa soeur dans une famille qui serait la leur si jamais je ne revenais pas en vie ? Comment lui expliquer que j’avais fait ce choix, pour le bien de notre peuple plutôt que de rester une bonne mère ?
Je n’allais jamais pouvoir trouver les bons mots pour lui dire que j’avais fait à l’époque le choix de renoncer à mes filles pour leur assurer une vie normale dans un foyer rempli d’amour. J’avais en revanche fait le mauvais choix de famille, celle-ci obligeant ma petite Tomoe à porter un nom de garçon pour une raison obscure.
A sa place aussi je serais parti en courant plutôt que de rester dans les bras du monstre que j’étais devenus au fil du temps. Finalement, peut-être que je m’étais totalement bercée d’illusions avec l’âge. Rasputin avait comploté contre le Tsar de Russie, il avait peut-être mérité son assassinat barbare et moi en tant que sa petite fille, j’avais sans doute hérité de la même démence. Contrairement à mon ancêtre, mon acte était en soi mille fois pire, car j’avais déversé ma folie intérieure sur mes filles ce qui avait coûté la vie à l’une d’elle. Pas même Greed et ses penchants pour les arts interdit ne pouvaient rien pour aider ma petite Sakura. Elle avait cessé d’exister et ce qu’on réanime n’est qu’une illusion macabre de la vie. Tandis que ma fille était partie, je me laissais tomber dans d'ignobles rêveries que j’avais déjà eu à l’époque de mon retour au Japon. Aujourd’hui, l’arbre mort à côté de la tombe de ma fille, malade à cause de moi, demeurait le témoins et le symbole de mon échec sous tous les angles.
Mes idées noires furent ensuite chassées par les premiers instants de vie de ma petite Tomoe, ceux qui étaient remontés bien malgré moi dans ce que je lui ai transmis comme souvenirs. Elle était si fragile à la naissance, comme une porcelaine qui aurait pu se briser au moindre choc venu. Je l’ai emmitouflé dans une ouverture avant de la prendre tout contre moi pendant des heures et c’était la seule façon de calmer ces petites colères. La peluche avait beau être utile, il n’y avait rien de plus reposant pour elle que le contact avec ma peau, à croire que mon odeur avait le pouvoir de la calmer. C’était de loin mon plus beau souvenirs, celui auquel je voulais à tout prix me raccrocher après la catastrophe que j’avais engendré ici.
Je pouvais encore rectifier les choses. Il me suffisait de lui faire oublier toute la soirée qui venait de se dérouler. Tout rentrerait dans l’ordre en soi. Elle s’en retournerait à ses activités quotidiennes, ses entraînements à la maîtrise des sorts ou encore à son ingénierie robotique. Tout pouvait disparaît, et moi, je resterai celle que je suis devenue avec le temps. C’était sans doute la meilleure chose que je pouvais faire pour ma fille en fin de compte que de ne plus jamais la revoir et lui faire oublier mon existence à tout jamais et supprimer toute traces de moi dans sa tête, écraser la moindre possibilité de recoupement. Tandis que je pensais à tout ça, j’étais en train de me remettre à pleurer à la seule chose que je devais faire, mais à laquelle je ne pouvais pas me résoudre…C’est à ce moment là que j’ai entendu du bruit en bas et que je l’ai entendu hurler. Cela a eu l’effet d’un véritable électrochoc. Mon sang n’a fait qu’un tour et j’ai bondi hors du lit pour me précipiter vers la sortie de la chambre pour accourir aux côtés de ma filles. C’est sans même l’entendre monter quatre à quatre les marches et se jeter dans mes bras que je l’ai attrapé et que je tombais au sol pour la serrer dans mes bras.
Elle était dans un état terrible, des pleurs à n’en plus finir, comme si j’avais déversé en elle toute la tristesse du monde. De surcroît, elle avait une méchante brûlure au bras. Ce qu’elle disait n’avait en apparence aucun sens, mais même sans lire ses pensées, je savais ce qu’elle voulait me dire.
Irina ▬ Chuuuut.. ça va aller ma fille… maman n’ira plus jamais nulle part maintenant… Je ne t’abandonnerai plus ma chérie...J’avais commis trop de fois l’erreur de partir et de laisser ceux pour qui je comptais et qui comptaient pour moi. Je suis une femme de parole en revanche et je ne manque jamais à mes promesses, surtout celles qui sont faites à ma fille. Je ne voulais plus qu’elle manque d’une mère maintenant.
Je l’ai serré tout contre moi, la prenant dans les bras et la soulevant pour nous installer toute les deux sur le lit. Elle était encore bien petite pour son âge et moi si grande, le contraste était encore marqué, comme une fille en bas âge dans les bras de sa mère. Je ne pourrais jamais rattraper le temps perdu ou réparer les torts que je lui avais occasionné. Toutefois, je pouvais encore être là pour elle et ne jamais plus l’abandonner et veiller sur elle de près comme de loin. J’avais mon sac qui n’était pas loin, je l’ai attrapé d’une main pour en sortir une petite fiole de pommade. Oh bien entendu c’était une petite pommade que je tenais des services de l’Altruisme, je m’en servais pour juste les cas de coup dur avec ses pouvoirs de cicatrisation rapide. Je me suis assise en tailleur et j’ai pris ma fille au creux de mes jambes, appliquant son dos contre ma poitrine. Puis j’ai pris son bras qui était meurtri par le bouillon brûlant qui avait dû gicler sur son bras, à moins que ce ne fut directement le contact de la marmite. J’ai commencé à lui chanter doucement cet air qui était chanté pour deux deux frères en l’honneur de leur mère. C’était une chanson que j’avais appris et chanté pour la première fois lorsque j’eus perdu mes jumeaux. Aujourd’hui, elle résonnait comme étant aussi mélancolique que joyeuse selon l’humeur et je m’en étais servi de berceuse pour ma petite Tomoe. J’ai commencé à lui appliquer la pommade tout en lui chantant ces quelques paroles qui me vinrent d’instinct en tête à ce moment-là. On pouvait voir sa brûlure disparaître à vue d’oeil sans laisser la moindre marque.
Irina ▬ Si tu savais comme je regrette mes choix ma chérie… Mais je te promet de ne plus jamais te laisser tomber...Je nous ai fait basculer sur le côté tout en la gardant dans mes bras dans la position que nous avions pour la pommade. Je la serrais fort, ne pouvant me résoudre à la lâcher, sans penser que je pouvais être étouffante. Je passais mes mains dans ses cheveux pour la faire se détendre un peu, comme une mère devait le faire pour endormir son enfant qui venait de pleurer toutes les larmes de son corps.
“Mère et fille réunies”
© Etilya sur DK RPG
Taichi Tomoe Lizenko#99921#99921#99921#99921#99921#99921#99921
Sorcier Sang-Pur - Initié - Apprenti
Race : Sorcière
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Avatar : Akatsuki de Log Horizon
Date d'inscription : 09/02/2018
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Yens : 269
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Dim 24 Fév 2019 - 17:32
Mère et fille ... c'est un secret !
Feat Irina Fujibayashi & Taichi Tomoe Yukimura
« - Chuuuut ... ça va aller ma fille ... maman n’ira plus jamais nulle part maintenant ... Je ne t’abandonnerai plus ma chérie. »
C’est par miracle que le cerveau de la petite capte les paroles du Secret et surtout qu’il les intègre. Le chaos reste malgré tout bien trop présent pour que ces mots déclenchent la moindre réaction, peu importe la nature. Il la vide de son énergie, un peu plus à chaque instant et les mots qu’elle entend n’y change rien. Pourtant il lui est impossible de se calmer pour l’instant. Elle se sent comme un lac artificiel, dont le barrage régulateur vient de lâcher, entrainant l’inondation totale et irrémédiable de toute la vallée.
Taichi Tomoe sent l’étreinte dans laquelle elle est. Tout comme, vaguement, elle ne sent plus le sol sous ses pieds. Pourquoi est-ce que le Secret la porte ? Elle ne peut être soutenue par ses jambes ? Non bien sûr que non ses jambes ne la supportent plus, ce le premier signe que son corps rend les armes. Du moins, le premier que le cerveau de la petite accepte, vu qu’il focalise sur toute la peine qu’elle ressent, ignorant le torrent de larmes qui est aussi un signe de sa fatigue.
La plus jeune remarque qu’on l’installe délicatement sur son lit, elle sait que c’est le sien car à travers ses larmes elle distingue le mur de personnages qu’elle apprécie tant. Bientôt, le Secret la cale contre elle, son dos contre sa poitrine et applique une sorte de crème sur son bras meurtri. Soudainement, avec cette action si anodine au vu de la situation, l’organe siège de l’intellect, semble percuté qu’elle s’est brûlée.
Comment ? Quand ?
Les souvenirs percent timidement le brouillard dense qui règne en maître dans la tête de la jeune fille. Le bouillon, les champignons, le poulet ... tout est renversé. C’est comme ça qu’elle s’est brûlée le bras. La honte s’empare d’elle. Elle est tellement perturbée par la situation, que la douleur de son bras est en sourdine. Pas tellement plus importante qu’un mal de tête un jour d’examen.
La douleur de la brûlure ne fait qu’un flash dans sa tête, la crème l’apaisant immédiatement. Son esprit retrouve un peu de sa célérité en écoutant les paroles de l’air que chante le Secret. Une nouvelle fois, l’impression de l’avoir déjà entendu, de le connaitre s’impose en elle. Si familier et pourtant si inconnu à la fois.
« - Si tu savais comme je regrette mes choix ma chérie ... Mais je te promets de ne plus jamais te laisser tomber ... »
Ses pensées recommencent à retrouver un semblant de cohérence. Ainsi le Secret regrette ses choix ? Alors pourquoi les avoir faits ? Elle promet de ne plus la laisser tomber ? Au fond, est-ce qu’elle a envie de son aide ? Peut-elle lui faire confiance ? Pire accepte-t-elle de lui faire confiance ?
Ses pleurs commencent à se calmer, plus de larmes creusant leurs sillons le long de ses joues. Seule la fatigue creuse ses traits désormais. Le câlin dans lequel elle est prise, ne la dérange pas mais elle n’y participe pas tellement non plus. La petite se contente de se laisser faire. Elle a besoin de faire le point avec elle-même, faire un peu de tri ... peut-être même retrouver des mots à poser sur tout ça. À chaque caresse du Secret dans ses cheveux, elle ferme les yeux, comprenant l’objectif double de son aînée : la calmer et l’endormir. Sauf que la jeune fille refuse de dormir, et la lutte commence à peine mais avec une ardeur farouche. L’énergie qui en résulte permet à son cerveau de faire enfin correctement les connections nécessaire à un début de compréhension.
Dans le silence qui les enveloppe, Taichi commence à assembler les pièces du puzzle qui s’offre à elle. La première pièce qui lui pose un souci c’est elle-même : qui est-elle ? Qui a-t-elle été ? Aucune réponse ne se forme, elle ne sait plus et ne sait pas. Cette pièce mise de côté, bien qu’elle sente qu’elle est l’un des nœuds à résoudre rapidement, elle s’intéresse aux autres.
Nouveau morceau, nouvelle question : Pourquoi l’avoir abandonnée ?
Épineuse celle-ci.
Aucune réponse évidente, malgré tout en collant les éléments entre eux, la petite pense avoir un début de réponse. Tout d’abord parce que le Secret la veut en sécurité. En sécurité de quoi ... de qui ? Peut-être de l’homme qu’elle a poursuivi. L’identité de ce dernier est encore un mystère, mais ce n’est pas l’objet de cette interrogation. Elle l’écarte donc d’un revers de main mental. La suite de la réponse est parce que le Secret la veut ... heureuse peut-être. Mais qu’est-ce que le bonheur maintenant que rien n’est vrai ? Et enfin le Secret veut le mieux pour elle. Cette certitude est ancrée en elle, et elle s’explique avec sa présence chez les Yukimura. Sur le papier, ils auraient pu lui donner le mieux et le bonheur. Ce ne fut pas la pratique pour autant.
Question réglée.
Interrogation suivante : Pourquoi revenir maintenant ?
Les regrets peut-être ? Le remords ? La culpabilité ? Tout à la fois ? Peut-être quelque chose de plus complexe. Taichi Tomoe se rappelle donc que l’information disant qu’elle n’est plus « un sorcier perdu » a dû faire le tour de l’Enclave. Comme Elena-sama lui a expliqué : c’est un évènement. Logiquement le Secret a donc suivi l’information et découvert qui elle est ... Un coup de balais mental sur cette question. Ce n’est pas le moment d’y penser.
Interrogation réglée.
Nouveau point : Que veux le Secret ?
Une place dans sa vie. L’explication est fluide et sans appelle, une véritable évidence. Cependant ne souhaite-t-elle que ça ? Une place certes ... plus encore un lien positif entre elles. Réparer son erreur passée, en agissant autant qu’elle le peut comme une mère pour elle ? Sans équivoque, la solution est valide. Le Secret désire se racheter vis-à-vis d’elle et prendre sa place de mère.
Problème solutionné.
Autre controverse : A-t-elle envie de laisser cette place au Secret ?
Bien entendu, elle a dit qu’elle ne veut pas que le Secret l’abandonne encore une fois. Et oui, elle a utilisé le mot « maman » pour le lui dire. Pourtant au fond d’elle, est-ce que le souhaite vraiment ? N’est-ce pas une sorte de fardeau que d’être la fille d’une Enclaviste ? Celle qui fut sa mère est morte depuis longtemps ... mais ce n’est pas sa vraie mère. Une claque mentale pour se rester concentrer sur le sujet. Taichi admet, malgré elle, qu’il ne lui est plus possible d’être seule. Elle ne le supporte plus, sans pour autant supporter d’être en trop grande compagnie. Paradoxe, encore un en elle, il n’est pas le premier et certainement pas le dernier. L’idée de pouvoir compter sur une personne, autre qu’elle-même, en qui elle peut avoir toute confiance la séduit.
Nouveau thème : Peut-elle avoir confiance dans le Secret ?
Elle n’en a absolument aucune idée. Rien ne vient lui dire qu’elle ne doit pas lui accorder sa confiance, pourtant d’un autre côté ... elle l’a abandonné alors qu’elle n’était qu’un bébé. Comment accepter de lui faire confiance après ça ? Bien entendu, elle vient de lui promettre de ne plus la laisser tomber. Seulement qu’est-ce qui lui prouve que sa parole a de la valeur ? Absolument rien. Parallèlement, elle doit pourtant en avoir car il est inconcevable pour la jeune sorcière qu’elle est, qu’un Enclaviste puisse mentir.
La brume que le sursaut d’énergie a chassée plus tôt, revient peu à peu sous les assauts des caresses dans ses cheveux du Secret. Non, Taichi Tomoe refuse de céder et de dormir. Sans même s’en rendre compte, elle fait non avec sa tête juste avant de se dégager des bras du Secret pour se tourner vers elle et lui faire face. En l’observant, l’adolescente se rend compte à quel point elle lui en veut de l’avoir abandonné. Elle prend conscience de la force de la colère qui couve en elle, maintenant. L’envie de hurler sur celle qui est sa mère biologique est forte néanmoins elle ne parvient pas à s’y résoudre. A la place seul un soupire s’échappe de ses lèvres. Elle n’a plus rien à voir à la petite fille fragile d’un peu plus tôt, elle semble aussi sérieuse qu’une adulte.
Encore toute chamboulée, sa logique au tapis, elle s’embrouille seule et ne commence pas du tout par le bout qu’elle veut.
« - J’veux pas dormir. Merci pour ... pour mon bras et pardon ... j’ai gâché tout le repas. Y’a plus rien pour le dîner. On va se faire livrer des ramens ... ça sera moins bon, mais c’est la seule solution. »
C’est un fait, le réfrigérateur est vide et le repas n’est plus exploitable, la livraison à domicile est donc l’option à choisir. Sans laisser le temps au Secret de répondre, elle continue de dérouler ses pensées ... aussi perturbées qu’elles le sont.
« - Comment tu t’appelles ? Je me fou de ton titre. Pourquoi tu m’appelles Tomoe ? Qui est l’homme que tu as poursuivi en nous laissant ? Où étais-tu partie ? Depuis quand es-tu revenue ? Comment as-tu découvert que j’avais survécu à l’attaque des loups ? Tu promets de ne jamais jamais utiliser le sort que tu as utilisé sur Sakura sur moi ? Tu habites où ? Comment je peux te joindre ? Tu penses pouvoir agir comme une maman ? »
D’un coup elle se stoppe, se rendant compte que toutes ses questions sont intrusives ou trop frontales. Malgré tout Taichi décide d’aller au bout. Pour elle, il est important et même nécessaire que le Secret sache ce qu’elle ressent et pense au fond d’elle ... même si ce n’est pas agréable à dire et entendre.
« - Je ne sais pas si ... enfin si je peux te pardonner ton abandon ... mais je sais que j’ai besoin de ma famille, donc de toi puisque tu es la seule qui en fait partie. J’ai ... besoin de temps ... Ce n’est pas contre toi c’est juste que ... que ça fait beaucoup en une fois pour moi. Mais tu restes à la maison ce soir hein ? J’veux pas être toute seule ... j’veux plus. »
La contradiction se trouve à son paroxysme lors qu’elle retourne se blottir contre le Secret, mais face à elle cette fois. Mini-Gandalf callé entre leurs deux poitrines.
« - Pardon si je t’ai blessé avec mes mots ... ce n’est pas ce que je veux ... je ne veux pas te faire de mal. »
C’est par miracle que le cerveau de la petite capte les paroles du Secret et surtout qu’il les intègre. Le chaos reste malgré tout bien trop présent pour que ces mots déclenchent la moindre réaction, peu importe la nature. Il la vide de son énergie, un peu plus à chaque instant et les mots qu’elle entend n’y change rien. Pourtant il lui est impossible de se calmer pour l’instant. Elle se sent comme un lac artificiel, dont le barrage régulateur vient de lâcher, entrainant l’inondation totale et irrémédiable de toute la vallée.
Taichi Tomoe sent l’étreinte dans laquelle elle est. Tout comme, vaguement, elle ne sent plus le sol sous ses pieds. Pourquoi est-ce que le Secret la porte ? Elle ne peut être soutenue par ses jambes ? Non bien sûr que non ses jambes ne la supportent plus, ce le premier signe que son corps rend les armes. Du moins, le premier que le cerveau de la petite accepte, vu qu’il focalise sur toute la peine qu’elle ressent, ignorant le torrent de larmes qui est aussi un signe de sa fatigue.
La plus jeune remarque qu’on l’installe délicatement sur son lit, elle sait que c’est le sien car à travers ses larmes elle distingue le mur de personnages qu’elle apprécie tant. Bientôt, le Secret la cale contre elle, son dos contre sa poitrine et applique une sorte de crème sur son bras meurtri. Soudainement, avec cette action si anodine au vu de la situation, l’organe siège de l’intellect, semble percuté qu’elle s’est brûlée.
Comment ? Quand ?
Les souvenirs percent timidement le brouillard dense qui règne en maître dans la tête de la jeune fille. Le bouillon, les champignons, le poulet ... tout est renversé. C’est comme ça qu’elle s’est brûlée le bras. La honte s’empare d’elle. Elle est tellement perturbée par la situation, que la douleur de son bras est en sourdine. Pas tellement plus importante qu’un mal de tête un jour d’examen.
La douleur de la brûlure ne fait qu’un flash dans sa tête, la crème l’apaisant immédiatement. Son esprit retrouve un peu de sa célérité en écoutant les paroles de l’air que chante le Secret. Une nouvelle fois, l’impression de l’avoir déjà entendu, de le connaitre s’impose en elle. Si familier et pourtant si inconnu à la fois.
« - Si tu savais comme je regrette mes choix ma chérie ... Mais je te promets de ne plus jamais te laisser tomber ... »
Ses pensées recommencent à retrouver un semblant de cohérence. Ainsi le Secret regrette ses choix ? Alors pourquoi les avoir faits ? Elle promet de ne plus la laisser tomber ? Au fond, est-ce qu’elle a envie de son aide ? Peut-elle lui faire confiance ? Pire accepte-t-elle de lui faire confiance ?
Ses pleurs commencent à se calmer, plus de larmes creusant leurs sillons le long de ses joues. Seule la fatigue creuse ses traits désormais. Le câlin dans lequel elle est prise, ne la dérange pas mais elle n’y participe pas tellement non plus. La petite se contente de se laisser faire. Elle a besoin de faire le point avec elle-même, faire un peu de tri ... peut-être même retrouver des mots à poser sur tout ça. À chaque caresse du Secret dans ses cheveux, elle ferme les yeux, comprenant l’objectif double de son aînée : la calmer et l’endormir. Sauf que la jeune fille refuse de dormir, et la lutte commence à peine mais avec une ardeur farouche. L’énergie qui en résulte permet à son cerveau de faire enfin correctement les connections nécessaire à un début de compréhension.
Dans le silence qui les enveloppe, Taichi commence à assembler les pièces du puzzle qui s’offre à elle. La première pièce qui lui pose un souci c’est elle-même : qui est-elle ? Qui a-t-elle été ? Aucune réponse ne se forme, elle ne sait plus et ne sait pas. Cette pièce mise de côté, bien qu’elle sente qu’elle est l’un des nœuds à résoudre rapidement, elle s’intéresse aux autres.
Nouveau morceau, nouvelle question : Pourquoi l’avoir abandonnée ?
Épineuse celle-ci.
Aucune réponse évidente, malgré tout en collant les éléments entre eux, la petite pense avoir un début de réponse. Tout d’abord parce que le Secret la veut en sécurité. En sécurité de quoi ... de qui ? Peut-être de l’homme qu’elle a poursuivi. L’identité de ce dernier est encore un mystère, mais ce n’est pas l’objet de cette interrogation. Elle l’écarte donc d’un revers de main mental. La suite de la réponse est parce que le Secret la veut ... heureuse peut-être. Mais qu’est-ce que le bonheur maintenant que rien n’est vrai ? Et enfin le Secret veut le mieux pour elle. Cette certitude est ancrée en elle, et elle s’explique avec sa présence chez les Yukimura. Sur le papier, ils auraient pu lui donner le mieux et le bonheur. Ce ne fut pas la pratique pour autant.
Question réglée.
Interrogation suivante : Pourquoi revenir maintenant ?
Les regrets peut-être ? Le remords ? La culpabilité ? Tout à la fois ? Peut-être quelque chose de plus complexe. Taichi Tomoe se rappelle donc que l’information disant qu’elle n’est plus « un sorcier perdu » a dû faire le tour de l’Enclave. Comme Elena-sama lui a expliqué : c’est un évènement. Logiquement le Secret a donc suivi l’information et découvert qui elle est ... Un coup de balais mental sur cette question. Ce n’est pas le moment d’y penser.
Interrogation réglée.
Nouveau point : Que veux le Secret ?
Une place dans sa vie. L’explication est fluide et sans appelle, une véritable évidence. Cependant ne souhaite-t-elle que ça ? Une place certes ... plus encore un lien positif entre elles. Réparer son erreur passée, en agissant autant qu’elle le peut comme une mère pour elle ? Sans équivoque, la solution est valide. Le Secret désire se racheter vis-à-vis d’elle et prendre sa place de mère.
Problème solutionné.
Autre controverse : A-t-elle envie de laisser cette place au Secret ?
Bien entendu, elle a dit qu’elle ne veut pas que le Secret l’abandonne encore une fois. Et oui, elle a utilisé le mot « maman » pour le lui dire. Pourtant au fond d’elle, est-ce que le souhaite vraiment ? N’est-ce pas une sorte de fardeau que d’être la fille d’une Enclaviste ? Celle qui fut sa mère est morte depuis longtemps ... mais ce n’est pas sa vraie mère. Une claque mentale pour se rester concentrer sur le sujet. Taichi admet, malgré elle, qu’il ne lui est plus possible d’être seule. Elle ne le supporte plus, sans pour autant supporter d’être en trop grande compagnie. Paradoxe, encore un en elle, il n’est pas le premier et certainement pas le dernier. L’idée de pouvoir compter sur une personne, autre qu’elle-même, en qui elle peut avoir toute confiance la séduit.
Nouveau thème : Peut-elle avoir confiance dans le Secret ?
Elle n’en a absolument aucune idée. Rien ne vient lui dire qu’elle ne doit pas lui accorder sa confiance, pourtant d’un autre côté ... elle l’a abandonné alors qu’elle n’était qu’un bébé. Comment accepter de lui faire confiance après ça ? Bien entendu, elle vient de lui promettre de ne plus la laisser tomber. Seulement qu’est-ce qui lui prouve que sa parole a de la valeur ? Absolument rien. Parallèlement, elle doit pourtant en avoir car il est inconcevable pour la jeune sorcière qu’elle est, qu’un Enclaviste puisse mentir.
La brume que le sursaut d’énergie a chassée plus tôt, revient peu à peu sous les assauts des caresses dans ses cheveux du Secret. Non, Taichi Tomoe refuse de céder et de dormir. Sans même s’en rendre compte, elle fait non avec sa tête juste avant de se dégager des bras du Secret pour se tourner vers elle et lui faire face. En l’observant, l’adolescente se rend compte à quel point elle lui en veut de l’avoir abandonné. Elle prend conscience de la force de la colère qui couve en elle, maintenant. L’envie de hurler sur celle qui est sa mère biologique est forte néanmoins elle ne parvient pas à s’y résoudre. A la place seul un soupire s’échappe de ses lèvres. Elle n’a plus rien à voir à la petite fille fragile d’un peu plus tôt, elle semble aussi sérieuse qu’une adulte.
Encore toute chamboulée, sa logique au tapis, elle s’embrouille seule et ne commence pas du tout par le bout qu’elle veut.
« - J’veux pas dormir. Merci pour ... pour mon bras et pardon ... j’ai gâché tout le repas. Y’a plus rien pour le dîner. On va se faire livrer des ramens ... ça sera moins bon, mais c’est la seule solution. »
C’est un fait, le réfrigérateur est vide et le repas n’est plus exploitable, la livraison à domicile est donc l’option à choisir. Sans laisser le temps au Secret de répondre, elle continue de dérouler ses pensées ... aussi perturbées qu’elles le sont.
« - Comment tu t’appelles ? Je me fou de ton titre. Pourquoi tu m’appelles Tomoe ? Qui est l’homme que tu as poursuivi en nous laissant ? Où étais-tu partie ? Depuis quand es-tu revenue ? Comment as-tu découvert que j’avais survécu à l’attaque des loups ? Tu promets de ne jamais jamais utiliser le sort que tu as utilisé sur Sakura sur moi ? Tu habites où ? Comment je peux te joindre ? Tu penses pouvoir agir comme une maman ? »
D’un coup elle se stoppe, se rendant compte que toutes ses questions sont intrusives ou trop frontales. Malgré tout Taichi décide d’aller au bout. Pour elle, il est important et même nécessaire que le Secret sache ce qu’elle ressent et pense au fond d’elle ... même si ce n’est pas agréable à dire et entendre.
« - Je ne sais pas si ... enfin si je peux te pardonner ton abandon ... mais je sais que j’ai besoin de ma famille, donc de toi puisque tu es la seule qui en fait partie. J’ai ... besoin de temps ... Ce n’est pas contre toi c’est juste que ... que ça fait beaucoup en une fois pour moi. Mais tu restes à la maison ce soir hein ? J’veux pas être toute seule ... j’veux plus. »
La contradiction se trouve à son paroxysme lors qu’elle retourne se blottir contre le Secret, mais face à elle cette fois. Mini-Gandalf callé entre leurs deux poitrines.
« - Pardon si je t’ai blessé avec mes mots ... ce n’est pas ce que je veux ... je ne veux pas te faire de mal. »
"Chaos"
© Etilya sur DK RPG
Invité
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Dim 24 Fév 2019 - 22:43
J’avais déclenché l'apocalypse dans la tête de ma fille que j’aimais plus que tout autre chose dans ce monde. Elle ne pouvait plus raisonner correctement, à croire que son cerveau était en train de redémarrer comme un ordinateur. Je ne pouvais plus en être certaine maintenant car j’avais fait assez de mal comme ça en me basant sur ce que je pouvais lire de qu’il se passait dans son esprit.
Je l’étreignis comme je pouvais le faire, comme je me souvenais l’avoir fait jadis lorsqu’elle était encore un tout petit bébé. C’était tout ce qui comptais pour moi que d’arriver à la calmer. La brûlure était vivace, mais avec ce baume magique, elle était déjà en train de disparaître et tout allait pouvoir se calmer dans sa tête entre la douleur, la peine et la colère. Le temps a ralenti soudainement lorsque j’ai vu son regard se plonger dans le mien. Elle était maintenant loin l’enfant innocente et enjoué que j’avais abordé dans son salon, maintenant j’avais ma fille, la jeune adulte, le regard égale au mien, témoignant de l’intelligence incroyable qui se trouvait en elle.
Je m’étais préparé à la colère et la haine, car c’était tout ce que je méritais pour ce que j’avais fait. C’était un choix logique de sa part que de me détester pour l’avoir abandonné quand elle était vulnérable et avait le plus besoin de moi. J’aurais réagi comme elle avec une mère ayant fait ça.
Je fus surprise de voir que tout ne devait pas venir comme cela était sûrement prévu dans sa tête à la base. Elle commença par faire un triste état de ce que nous allions manger ce soir et c’était tout à fait vrai que le repas était fichu puisqu’il gisait sur le sol de sa cuisine vraisemblablement. J’étais à deux doigts de lui répondre que j’avais un bon ami qui se ferait une joie de cuisiner pour nous deux en urgence un repas digne de princesses, mais ce n’était vraiment pas le moment de déranger Ôkamiro. Je me contentais de lui sourire tout en acquiesçant au fait que nous allions commander à manger.
L’ouragan Yukimura s’est abattu sur moi directement après et avec une violence hors du commun. Ce n’était pas véritablement une effusion de haine, bien au contraire, mais une avalanche de questions qui m’ont surprises. Elle voulait tout savoir de moi, sans retenu, sans filtre aucun, comme si elle voulait juste tout savoir de moi. C’était de loin la chose la plus innocente et en même temps la plus déstabilisante de mon point de vue. Je faisais un tel secret de ma vie que personne ne pouvait répondre à la moitié des questions qu’elle m’avait posé sous le coup de l’émotion.
Cette déferlante d’émotion contenait de la colère, mais aussi de l’espoir. L’espoir d’avoir une famille, ternis par la colère compréhensible de part mes choix passés. Me pardonner mon abandon était la dernière chose que je pouvais espérer de sa part et je ne l’appelais même pas de mes voeux tant je n’estimais pas le mériter. Elle ne m’avait pas chassé et c’était tout ce que je retenais de ce qu’elle pensait avoir dit de méchant. Elle ne pouvait pas se douter de combien c’était en fait un geste plein d’amour que de m’avoir inviter à rester passer la nuit.
Des larmes perlaient le long de mes joues, à cause de ce qu’elle avait dit effectivement, mais elle était à des lieues d’être la source de larmes de tristesse. C’étaient des larmes de joie. J’étais euphorique à l’idée que ma fille, mon trésor ne m’ait pas tout simplement rejeté comme je l’aurai amplement mérité. Mon cerveau ne fit qu’un tour à son tour pour lui répondre avec le plus de tacte et d’honnêteté que je pouvais avoir pour elle malgré les circonstances.
Irina ▬ Ma chérie.. je suis venue pour me racheter, mais tu sais, je ne veux pas m’imposer dans ta vie… pour l’instant je suis ta mère, mais pas ta maman… Je veux prendre la place que tu me laissera prendre dans ta vie mon coeur… Tout ce que tu dis me remplie d’allégresse au contraire… moi qui pensais que tu me dirais de partir séant.Je ne sais pas si mon discours était des plus clair pour une fille à ce point troublée par tout ce qui s’était dit. La différence était subtile. Pour l’instant je n’étais rien d’autre que sa génitrice, une femme qui avait apporté la moitié de son patrimoine génétique. Mais je n’étais pas sa maman pour autant. Je ne l’avais pas bordé avec amour, appris à se coiffer convenablement, ni même habillé avec de petites robes la rendant adorable aux yeux de tous. Je n’avais pas été celle qui lui avait appris qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur du noir car sa maman était de loin ce qu’il y avait de plus dangereux en ce monde si son bébé était menacé par quoi que ce soit.
J’étais tout simplement une inconnue qui n’avait de lien avec elle que celui du sang, l’ayant abandonné pour lui épargner de devenir une orpheline… Toutefois ma fille m’avait posé tout un tas de question et je me devais d’y répondre à toutes.
Irina ▬ Nom de jeune fille est Lissenko, mais je m’appelle Irina Fujibayashi.J’ai pris une grande inspiration pour pouvoir reprendre un peu mes esprits, tout cela participant un peu plus à faire chavirer mes certitudes envers moi et elle.
Je t’appelle Tomoe car c’est le nom que je t’ai donné lorsque tu es née, c’était un nom que j’aimais beaucoup et qui t’allais comme un gant..
L’homme que tu as vu dans mes souvenirs que je t’ai transmis est ton… ton père biologique. Je l’ai poursuivi car il a mis en danger tout notre peuple et vous, nos enfants en trahissant les sorciers et en révélant notre existence à certaines personnes.. Je suis partie à sa poursuite pour le retrouver et le punir personnellement pour ce qu’il avait fait, sa trahison dépassant tout ce qu’il était possible d’accepter.
Je vous avais écrit une lettre que je n’ai jamais posté, préférant vous faire la surprise de mon retour, c’était en 2011 que je suis revenu au Japon. Mais je vous ai cru morte toi et ta soeur… J’ai appris la nouvelle en cherchant les Yukimura et en trouvant leurs tombes au cimetière de Nakanoto.
Mes fiches de recherches de sorciers perdu faisaient état d’un Taichi Yukimura qui avait disparu, un garçon. J’avais donc imaginé que le corps de mon autre fille n’avait pas été retrouvé. Ce n’est qu’il y a quelques semaines que j’ai appris ta survie avec circulaire disant qu’une fille nommée Taichi Tomoe Yukimura avait survécu, transmise par d’autres enclavistes.
Irina ▬ J’ai fais de mauvais choix… de terribles même… j’ai utilisé mon sort pour modeler la mémoire de ta soeur pour qu’elle ne porte pas le deuil de sa mère si jamais je ne revenais jamais… Mais je ne compte plus partir… je ne veux plus faire de mauvais choix… et je ne veux plus que tu m’oublie… sauf si tu veux que je sorte de ta vie.Evidemment, je n’avais pas pu retenir mes larmes tandis que je lui expliquais que je ne lui ferai jamais subir une manipulation de sa mémoire. Ce n’était plus ce que j’avais envie de faire à des gens que j’aimais et à dire vrai, jamais je n’aurai dû le faire. A l’époque j’aurais dû simplement les confier à des gens de confiance. Le tout était d’en trouver à l’époque, mais j’avais tellement fait le vide autour de moi à part Eiko que c’était tout simplement impossible. J’ai opté pour la seule méthode que je pouvais avoir à ma portée, le secret et la manipulation. Même le Temps lorsque j’ai pris mes fonctions à mon retour a accepté de retirer ce souvenir de sa mémoire et à aller placé la notification de ma maternité au plus profond des archives de l’enclave.
La suite de ses questions était bien plus légère et c’était réconfortant.
Irina ▬ J’habite pas très loin de l'hôpital où j’exerce et à côté du parc de Nakanoto. Ma maison vient d’être rénovée et tu es la bienvenu quand tu veux. Je te ferai un passe d’entrée si tu veux.. J’ai plusieurs numéro de téléphone que je peux te donner si tu veux, mais j’avoue que je n’en ai pas juste pour ma vie en dehors du travail.. je peux m’en prendre un rien que pour toi si tu veux… et te donner mon numéro de bipeur de médecin.Je l’ai pris tout contre moi, comme une promesse tendre de ne plus jamais l’abandonner avant de la reculer de quelques centimètres, juste assez pour la regarder droit dans les yeux.
Je ne sais plus trop ce que signifie vraiment être une mère pour te dire… mais je vais essayer d’être à la hauteur… je ferais tout pour toi ma chérie…
Irina ▬ C’est moi qui t’a fait du mal To.. ma chérie, je n’aurai jamais du te faire autant de mal… ne te soucie de ce que tu as dit mon trésor... Je te promet de ne plus jamais te faire de mal et de veiller sur toi...Tout en lui disant cela, je lui déposais un tendre baiser maternelle sur le front. La symbolique de l’endroit était évident. C’était un baiser de protection, le talisman d’une mère envers sa fille...
“Je ne te laisserai pas...”
© Etilya sur DK RPG
Taichi Tomoe Lizenko#99936#99936#99936#99936#99936#99936#99936
Sorcier Sang-Pur - Initié - Apprenti
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Mar 26 Fév 2019 - 14:00
Mère et fille ... c'est un secret !
Feat Irina Fujibayashi & Taichi Tomoe Yukimura
La nuance est très ténue entre une mère et une maman, et à l’instant présent Taichi Tomoe n’est pas en état de faire cette distinction. Cette phrase n’a simplement aucun sens dans son esprit. Après tout qu’est-ce qu’une « maman » ?
Mme Yukimura, Akiko, celle qui fût sa mère, n’a pas forcément été la meilleure des mamans. Elle l’a caché derrière des vêtements qui ne sont toujours pas pour elle, elle ne lui a pas fait comprendre qu’elle ne doit pas craindre le monde non plus ... Bien sûr elle a été présente quand elle a été malade, oui elle lui faisait un baiser sur le front en la couchant mais pour le reste ... pas plus présente que Mr Yukimura, son père Hidetada. Le Secret n’est pas forcément, de fait, plus mauvaise qu’elle comme maman. Finalement la petite se prend même à envisager qu’elle peut être une meilleure maman. En revanche, elle retient que le Secret accepte de prendre la place qu’elle veut bien lui donner ... C’est toujours ça de pris pour l’adolescente, qui ne sait pas encore quelle place lui laisser.
L’incompréhension fait son grand retour lorsque son interlocutrice, sa mère biologique, lui dit être remplie d’allégresse. Cette femme ne doit pas tourner totalement rond, mais la petite n’est plus sûre de tourner rond elle-même, alors pourquoi pas ... même si elle ne comprend pas tout à fait pourquoi.
Vient enfin le temps des réponses, ou du moins de quelques réponses. Des questions elle en possède encore des tas, mais informulées et muettes à l’heure actuelle. Aucun doute qu’elles pointeront le bout de leurs points d’interrogations lorsque le Secret s’y attendra le moins.
Ainsi elle découvre que le Secret se prénomme Irina Lissenko Fujibayashi. Lissenko ce n’est pas japonais, ça lui fait penser à un nom d’Europe de l’Est ... voir carrément plus proche avec la Russie. En même temps, elle se doute que sa nationalité n’est pas nippone ... Irina-san est blonde, ce n’est pas fréquent au Japon.
Tomoe est donc son véritable prénom. Malgré cette nouvelle information, la petit s’avoue qu’elle aime le prénom composé qu’elle s’est choisi. Certes ce n’est pas très orthodoxe, un prénom de garçon et un prénom de fille mais c’est ce qui lui plait justement : l’originalité. En parallèle, elle comprend qu’Irina-san n’utilise que Tomoe ... elle peut s’y faire, elle l’accepte.
Tout s’éclaire. Son hypothèse est la bonne, l’homme est bien son père biologique. Il a trahi les sorciers en vendant leur secret. En tant que Secret de l’Enclave, il en va de son devoir de le punir, c’est logique. Si en plus c’est celui qui a été le père de ses enfants, cela devient personnel. L’adolescente ne comprend que mieux maintenant la nécessité de les mettre, elle et sa sœur, en sécurité durant cette absence. Rien ne pouvait alors garantir à sa mère de revenir en vie de cette mission. Peut-être que la petite sorcière doit envisager cet abandon sous un autre angle ?
Plus tard, elle le sait, elle lui demandera le châtiment que cet homme a reçu et surtout ce qu’il lui avait fait à elle pour subir ses foudres avec autant d’application.
Une lettre ? Quelle lettre ? La petite désire la lire, savoir ce qu’elle aurait dû apprendre en la lisant, même si maintenant ça n’a plus vraiment de sens ou d’importance. 2011 c’est tellement loin et pourtant si proche ... Cela doit être à peut près à ce moment qu’elle a rencontré son grand-père de cœur, après l’attaque des loups.
Elle ne sait plus trop, cela commence à être loin, et puis toute cette période est restée assez flou dans ses souvenirs. Comment lui reprocher d’avoir cru au mensonge des Yukimura la concernant ? Tout le monde y croyait, sa famille y veillait ... même elle. La circulaire ... forcément Elena-sama a transmis l’information de son retour. Ses suppositions sont donc juste, malgré le chaos dans lequel elle se trouve, elle est rassurée d’être encore capable de raisonner convenablement.
Entendre Irina-san, admettre qu’elle a fait de mauvais choix, de terribles choix, a quelque chose de ... rassurant presque de délivrant. Taichi comprend que sa mère se condamne toute seule, et certainement encore plus durement qu’elle ne le fait. De plus, elle sait que même si au final, elle décide de n’accorder aucune place à l’Enclaviste dans sa vie, elle ne veut pas l’oublier pour autant. Savoir la vérité est infiniment plus précieux pour elle, qu’on mensonge créé de toutes pièces.
Les réponses suivantes sont plus anodines, plus tranquilles, même si Taichi voit bien les larmes qu’Irina-san vient de laisser couler. Peut-être que cela lui coûte de s’ouvrir autant ? Néanmoins l’adolescente a besoin de savoir. Le savoir est la clef pour pouvoir faire le tri dans tout ça, pour tout analyser et ainsi prendre une décision éclairée.
De fait, Taichi Tomoe découvre que sa mère biologique n’habite pas très loin de chez elle et travaille à l’hôpital. Le plus important de tout : elle n’a pas de vie en dehors de son travail. C’est limite si cette information ne déprime pas la petite. Elle prend la décision unilatérale de changer ça, avec ou sans a coopération d’Irina-san. Pourquoi pas prendre les numéros de bipper et de téléphone qu’elle lui propose ? S’ils ne servent pas dans un premier temps, ça ne signifie pas qu’ils ne peuvent avoir une utilité plus tard ... selon l’avancée de son choix.
A nouveau tout contre le Secret, elle se laisse câliner avant d’être reculée légèrement comme pour être mieux vue.
« - C’est moi qui t’ai fait du mal To ... ma chérie, je n’aurais jamais dû te faire autant de mal ... ne te soucie pas de ce que tu as dit mon trésor ... Je te promets de ne plus jamais te faire de mal et de veiller sur toi ... »
Instinctivement, l’adolescente ferme les yeux pour apprécier le tendre baiser sur son front. Elle se sent rassurée, pas tellement plus avancé sur qui elle peut être, mais plus totalement perdue. Ce qui en soit, est déjà un grand pas de fait malgré la distance qui reste à faire. En rouvrant ses yeux améthyste, elle ose esquisser un très léger sourire. Elle n’est plus dans un brouillard épais, elle possède des réponses à certaines de ses interrogations, même si d’autres se sont déjà formées dans un coin de sa tête. Ce n’est plus l’heure de les poser, elles attendront.
Doucement, elle essuie les traces de larmes sur la joue du Secret. Comment va-t-elle l’appeler maintenant ? Un compromis germe rapidement entre tous les appellations, et elle est persuadée que son interlocutrice n’aura rien à y redire de son choix. Après tout, il préserve le secret jusqu’à ce qu’elle termine de tout remettre en ordre dans son esprit.
« - Merci Irina-chan pour tes réponses ... ça va m’aider à tout remettre en ordre. Je veux bien prendre ton numéro de bipper et ... qu’on ait une ligne de téléphone pour nous. Tu peux m’appeler seulement Tomoe si tu veux ... c’est le prénom que tu as choisi, et j’y répondrai. Par contre Taichi fait aussi parti de moi ... donc je vais garder mon prénom composé quand même. »
Une pause. L’adolescente en profite pour se frotter les yeux, la fatigue se rappelle à elle, tout comme son estomac qui réclame plus comme dîner d’un demi hand pan. Sans plus attendre, elle prend son smartphone, compose un numéro et passe commande. Les ramens au poulet sont en route.
« - Je peux te demander de m’aider à nettoyer le sol de la cuisine en attendant que le repas arrive ? »
Devant l’acquiescement de cette dernière, les voilà en train de récurer la cuisine. La tâche n’est pas très complexe et les dégâts sont moins important que dans le souvenir de Taichi Tomoe. Elles terminent pile au moment où le livreur sonne à la porte. La jeune sorcière récupère sa commande et paye le jeune homme. Suite à quoi, elle s’installe à table avec Irina-san, et mange en silence son bol.
Enfin manger ... elle grignote son bol plus qu’elle ne le mange, s’endormant partiellement dessus. La voilà donnant la vision d’une enfant tellement épuisée par sa journée que même manger lui demande trop d’effort, pourtant elle refuse de dormir. Un comportement typiquement enfantin.
Sauf que voilà, une fois n’est pas coutume, Taichi a surestimé sa résistance et fini par s’endormir à table. Ses baguettes dans la main gauche, sa joue callée dans le creux de sa main droite, le bol à moitié mangé et la bouche légèrement ouverte.
Pour sûr, la petite sorcière n’est pas prête d’oublier cette soirée riche en couleur et haute en révélation.
Mme Yukimura, Akiko, celle qui fût sa mère, n’a pas forcément été la meilleure des mamans. Elle l’a caché derrière des vêtements qui ne sont toujours pas pour elle, elle ne lui a pas fait comprendre qu’elle ne doit pas craindre le monde non plus ... Bien sûr elle a été présente quand elle a été malade, oui elle lui faisait un baiser sur le front en la couchant mais pour le reste ... pas plus présente que Mr Yukimura, son père Hidetada. Le Secret n’est pas forcément, de fait, plus mauvaise qu’elle comme maman. Finalement la petite se prend même à envisager qu’elle peut être une meilleure maman. En revanche, elle retient que le Secret accepte de prendre la place qu’elle veut bien lui donner ... C’est toujours ça de pris pour l’adolescente, qui ne sait pas encore quelle place lui laisser.
L’incompréhension fait son grand retour lorsque son interlocutrice, sa mère biologique, lui dit être remplie d’allégresse. Cette femme ne doit pas tourner totalement rond, mais la petite n’est plus sûre de tourner rond elle-même, alors pourquoi pas ... même si elle ne comprend pas tout à fait pourquoi.
Vient enfin le temps des réponses, ou du moins de quelques réponses. Des questions elle en possède encore des tas, mais informulées et muettes à l’heure actuelle. Aucun doute qu’elles pointeront le bout de leurs points d’interrogations lorsque le Secret s’y attendra le moins.
Ainsi elle découvre que le Secret se prénomme Irina Lissenko Fujibayashi. Lissenko ce n’est pas japonais, ça lui fait penser à un nom d’Europe de l’Est ... voir carrément plus proche avec la Russie. En même temps, elle se doute que sa nationalité n’est pas nippone ... Irina-san est blonde, ce n’est pas fréquent au Japon.
Tomoe est donc son véritable prénom. Malgré cette nouvelle information, la petit s’avoue qu’elle aime le prénom composé qu’elle s’est choisi. Certes ce n’est pas très orthodoxe, un prénom de garçon et un prénom de fille mais c’est ce qui lui plait justement : l’originalité. En parallèle, elle comprend qu’Irina-san n’utilise que Tomoe ... elle peut s’y faire, elle l’accepte.
Tout s’éclaire. Son hypothèse est la bonne, l’homme est bien son père biologique. Il a trahi les sorciers en vendant leur secret. En tant que Secret de l’Enclave, il en va de son devoir de le punir, c’est logique. Si en plus c’est celui qui a été le père de ses enfants, cela devient personnel. L’adolescente ne comprend que mieux maintenant la nécessité de les mettre, elle et sa sœur, en sécurité durant cette absence. Rien ne pouvait alors garantir à sa mère de revenir en vie de cette mission. Peut-être que la petite sorcière doit envisager cet abandon sous un autre angle ?
Plus tard, elle le sait, elle lui demandera le châtiment que cet homme a reçu et surtout ce qu’il lui avait fait à elle pour subir ses foudres avec autant d’application.
Une lettre ? Quelle lettre ? La petite désire la lire, savoir ce qu’elle aurait dû apprendre en la lisant, même si maintenant ça n’a plus vraiment de sens ou d’importance. 2011 c’est tellement loin et pourtant si proche ... Cela doit être à peut près à ce moment qu’elle a rencontré son grand-père de cœur, après l’attaque des loups.
Elle ne sait plus trop, cela commence à être loin, et puis toute cette période est restée assez flou dans ses souvenirs. Comment lui reprocher d’avoir cru au mensonge des Yukimura la concernant ? Tout le monde y croyait, sa famille y veillait ... même elle. La circulaire ... forcément Elena-sama a transmis l’information de son retour. Ses suppositions sont donc juste, malgré le chaos dans lequel elle se trouve, elle est rassurée d’être encore capable de raisonner convenablement.
Entendre Irina-san, admettre qu’elle a fait de mauvais choix, de terribles choix, a quelque chose de ... rassurant presque de délivrant. Taichi comprend que sa mère se condamne toute seule, et certainement encore plus durement qu’elle ne le fait. De plus, elle sait que même si au final, elle décide de n’accorder aucune place à l’Enclaviste dans sa vie, elle ne veut pas l’oublier pour autant. Savoir la vérité est infiniment plus précieux pour elle, qu’on mensonge créé de toutes pièces.
Les réponses suivantes sont plus anodines, plus tranquilles, même si Taichi voit bien les larmes qu’Irina-san vient de laisser couler. Peut-être que cela lui coûte de s’ouvrir autant ? Néanmoins l’adolescente a besoin de savoir. Le savoir est la clef pour pouvoir faire le tri dans tout ça, pour tout analyser et ainsi prendre une décision éclairée.
De fait, Taichi Tomoe découvre que sa mère biologique n’habite pas très loin de chez elle et travaille à l’hôpital. Le plus important de tout : elle n’a pas de vie en dehors de son travail. C’est limite si cette information ne déprime pas la petite. Elle prend la décision unilatérale de changer ça, avec ou sans a coopération d’Irina-san. Pourquoi pas prendre les numéros de bipper et de téléphone qu’elle lui propose ? S’ils ne servent pas dans un premier temps, ça ne signifie pas qu’ils ne peuvent avoir une utilité plus tard ... selon l’avancée de son choix.
A nouveau tout contre le Secret, elle se laisse câliner avant d’être reculée légèrement comme pour être mieux vue.
« - C’est moi qui t’ai fait du mal To ... ma chérie, je n’aurais jamais dû te faire autant de mal ... ne te soucie pas de ce que tu as dit mon trésor ... Je te promets de ne plus jamais te faire de mal et de veiller sur toi ... »
Instinctivement, l’adolescente ferme les yeux pour apprécier le tendre baiser sur son front. Elle se sent rassurée, pas tellement plus avancé sur qui elle peut être, mais plus totalement perdue. Ce qui en soit, est déjà un grand pas de fait malgré la distance qui reste à faire. En rouvrant ses yeux améthyste, elle ose esquisser un très léger sourire. Elle n’est plus dans un brouillard épais, elle possède des réponses à certaines de ses interrogations, même si d’autres se sont déjà formées dans un coin de sa tête. Ce n’est plus l’heure de les poser, elles attendront.
Doucement, elle essuie les traces de larmes sur la joue du Secret. Comment va-t-elle l’appeler maintenant ? Un compromis germe rapidement entre tous les appellations, et elle est persuadée que son interlocutrice n’aura rien à y redire de son choix. Après tout, il préserve le secret jusqu’à ce qu’elle termine de tout remettre en ordre dans son esprit.
« - Merci Irina-chan pour tes réponses ... ça va m’aider à tout remettre en ordre. Je veux bien prendre ton numéro de bipper et ... qu’on ait une ligne de téléphone pour nous. Tu peux m’appeler seulement Tomoe si tu veux ... c’est le prénom que tu as choisi, et j’y répondrai. Par contre Taichi fait aussi parti de moi ... donc je vais garder mon prénom composé quand même. »
Une pause. L’adolescente en profite pour se frotter les yeux, la fatigue se rappelle à elle, tout comme son estomac qui réclame plus comme dîner d’un demi hand pan. Sans plus attendre, elle prend son smartphone, compose un numéro et passe commande. Les ramens au poulet sont en route.
« - Je peux te demander de m’aider à nettoyer le sol de la cuisine en attendant que le repas arrive ? »
Devant l’acquiescement de cette dernière, les voilà en train de récurer la cuisine. La tâche n’est pas très complexe et les dégâts sont moins important que dans le souvenir de Taichi Tomoe. Elles terminent pile au moment où le livreur sonne à la porte. La jeune sorcière récupère sa commande et paye le jeune homme. Suite à quoi, elle s’installe à table avec Irina-san, et mange en silence son bol.
Enfin manger ... elle grignote son bol plus qu’elle ne le mange, s’endormant partiellement dessus. La voilà donnant la vision d’une enfant tellement épuisée par sa journée que même manger lui demande trop d’effort, pourtant elle refuse de dormir. Un comportement typiquement enfantin.
Sauf que voilà, une fois n’est pas coutume, Taichi a surestimé sa résistance et fini par s’endormir à table. Ses baguettes dans la main gauche, sa joue callée dans le creux de sa main droite, le bol à moitié mangé et la bouche légèrement ouverte.
Pour sûr, la petite sorcière n’est pas prête d’oublier cette soirée riche en couleur et haute en révélation.
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