Aaren S. Hermansson#99314#99314#99314#99314#99314#99314
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Lun 12 Nov 2018 - 20:46
Aaren S. Hermansson
« Det er bedre å dø på vei til et ideelt for høyt enn å ikke gå i det hele tatt. »
feat Personnage inconnu (Ohimesama to Akuma no Kishi) | Fiche d'identité Arme : Stillhet, ou Silence en français/anglais. C’est une rapière finement ouvragée, la garde parée d’or. Elle doit son nom à sa capacité unique : lorsqu’elle blesse un vampire de rang A ou B, elle fait taire ses pouvoirs ; il ne peut plus les utiliser pendant plusieurs minutes. C’est tout du moins la version officielle. La puissance de cette arme est un secret jalousement gardé par tous les chefs de l’ordre des chevaliers des ombres. Son pouvoir dépasse de loin celui des armes classiques de hunter. Elle possède une conscience qui lui est propre ; elle “choisit” son porteur, et pour la manier, celui-ci est soumis à une condition stricte : en aucun cas il ne devra se parjurer, sans quoi elle lui fera aussitôt défaut. Et pour couronner le tout, sa capacité Silence peut être activée d’une simple pression sur la garde, formant une sphère invisible et imperceptible de deux mètres de rayon, dans laquelle les pouvoirs vampiriques sont inactifs, y compris les pouvoirs passifs. Les pouvoirs activés en dehors de la sphère ne peuvent pas l’atteindre ; dès qu’ils franchissent la limite, ils sont réduits au silence. |
Physique
« Utseende er misvisende, men ikke alltid i den forstand vi tror. »
Il était moins cinq lorsqu’on m’annonça l’arrivée de mon invité du jour. Ponctuel, comme on me l’avait dit. C’était la première fois que j’allais le rencontrer en chaire et en os. J’étais nerveuse rien qu’à l’idée de lui parler. Je l’attendais à l’extérieur du studio, près de la porte, un peu nerveuse. Finalement, j’entendis un pas se rapprocher et je le vis. Il était immense ; les caméras ne rendaient pas honneur à sa grande stature. Il était accoutré d’un ensemble qui tenait du théâtre. Je le vis sortir une petite gourde de la poche de sa veste et boire une gorgée de son contenu. Ce devait être sa réserve personnelle d’alcool. Les nordiques en buvaient beaucoup, parait-il.
Je lui fis signe de ma position, et il me répondit par un sourire. Rien qu’à sa démarche, je sentais qu’il ne doutait de rien ; il débordait d’assurance. Il se tenait bien droit, sans pour autant être étriqué. Une fois à ma portée, il me tendit la main après avoir ôté ses gants immaculés et je la lui serrai avec enthousiasme. Une poigne douce et ferme à la fois, avec des paumes larges et rompues au combat. Mon patron m’avait toujours dit qu’on devrait être capable d’analyser une personnalité à la première poignée de main échangée. D’un geste je l’invitai à entrer et prendre place en face de moi, dans le fauteuil réservé à cet effet. Il entra d’un pas assuré, le sourire aux lèvres. Avenant, comme dans les médias.
Bonjour, Monsieur Hermansson, et merci d’être venu.
Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.
Sa voix était chaude, assurée et posée. Je notai un bel accent nordique dans son japonais pourtant très bien travaillé. On sentait qu’il savait s’exprimer, qu’il avait l’habitude de parler. Je m’assis dans mon propre siège et profitai de quelques secondes pour me ressaisir et l’observer. C’était un bel homme, avec un charme redoutable. Et il devait certainement le savoir et en profiter. Il avait un front volontaire, un nez finement dessiné, des pommettes hautes, et des lèvres légèrement charnues. Il arborait constamment ce léger sourire en coin ; amusé, satisfait, arrogant ou simplement amical ? Difficile à dire sans connaître d’abord le personnage. Je m’attardai longuement sur son regard. Il avait des yeux d’une couleur fascinante, oscillant entre le turquoise et l’azur. J’avais entendu dire que la Scandinavie abritait de véritables perles rares, mais à ce point là… Il faudrait vraiment que j’y aille en vacances un jour.
Même assis, il me paraissait grand. Comme tous les vikings, comme on les appelait. Probablement le mètre quatre-vingt-dix, à vue de nez. Ses épaules étaient larges et je les imaginais facilement musclées, comme le reste de sa silhouette d’ailleurs. Pourtant, il ne donnait pas l’impression d’être un athlète, à première vue. Sans doute était-ce à cause de son choix de vêtement ; un style qui tirait plus d’un artiste de l’opéra que d’un sportif de haut niveau. Une pincée de classe avec un soupçon d’excentricité. D’ailleurs, ses cheveux blonds, coiffés en dégradé plongeant, avec une petite longueur supplémentaire sur le côté droit, possédaient quelques nuances de bleu et de violet. C’était assez surprenant chez ce personnage. Nul doute qu’il ne devait pas passer inaperçu dans la rue, surtout avec ses traits européens.
Il me fixait intensément de ses yeux bleus. C’était comme s’il me déchiffrait aussi aisément qu’on lisait un livre. C’était… perturbant. Ses prunelles brillaient d’une intelligence hors du commun. Son regard était tout simplement captivant. Difficile d’en détacher mes yeux. Je finis par les baisser, mal à l’aise. Je me sentais objet d’étude, alors que ce devait être lui, le centre d’attention. Je notai alors l’épée qui trônait sur sa hanche. Il parait qu’il la portait toujours sur lui ; personne ne l’avait jamais vue sans. Est-ce qu’il dormait avec aussi ?... Mais non quelle question.
Je lui fis signe de ma position, et il me répondit par un sourire. Rien qu’à sa démarche, je sentais qu’il ne doutait de rien ; il débordait d’assurance. Il se tenait bien droit, sans pour autant être étriqué. Une fois à ma portée, il me tendit la main après avoir ôté ses gants immaculés et je la lui serrai avec enthousiasme. Une poigne douce et ferme à la fois, avec des paumes larges et rompues au combat. Mon patron m’avait toujours dit qu’on devrait être capable d’analyser une personnalité à la première poignée de main échangée. D’un geste je l’invitai à entrer et prendre place en face de moi, dans le fauteuil réservé à cet effet. Il entra d’un pas assuré, le sourire aux lèvres. Avenant, comme dans les médias.
Bonjour, Monsieur Hermansson, et merci d’être venu.
Je vous en prie, tout le plaisir est pour moi.
Sa voix était chaude, assurée et posée. Je notai un bel accent nordique dans son japonais pourtant très bien travaillé. On sentait qu’il savait s’exprimer, qu’il avait l’habitude de parler. Je m’assis dans mon propre siège et profitai de quelques secondes pour me ressaisir et l’observer. C’était un bel homme, avec un charme redoutable. Et il devait certainement le savoir et en profiter. Il avait un front volontaire, un nez finement dessiné, des pommettes hautes, et des lèvres légèrement charnues. Il arborait constamment ce léger sourire en coin ; amusé, satisfait, arrogant ou simplement amical ? Difficile à dire sans connaître d’abord le personnage. Je m’attardai longuement sur son regard. Il avait des yeux d’une couleur fascinante, oscillant entre le turquoise et l’azur. J’avais entendu dire que la Scandinavie abritait de véritables perles rares, mais à ce point là… Il faudrait vraiment que j’y aille en vacances un jour.
Même assis, il me paraissait grand. Comme tous les vikings, comme on les appelait. Probablement le mètre quatre-vingt-dix, à vue de nez. Ses épaules étaient larges et je les imaginais facilement musclées, comme le reste de sa silhouette d’ailleurs. Pourtant, il ne donnait pas l’impression d’être un athlète, à première vue. Sans doute était-ce à cause de son choix de vêtement ; un style qui tirait plus d’un artiste de l’opéra que d’un sportif de haut niveau. Une pincée de classe avec un soupçon d’excentricité. D’ailleurs, ses cheveux blonds, coiffés en dégradé plongeant, avec une petite longueur supplémentaire sur le côté droit, possédaient quelques nuances de bleu et de violet. C’était assez surprenant chez ce personnage. Nul doute qu’il ne devait pas passer inaperçu dans la rue, surtout avec ses traits européens.
Il me fixait intensément de ses yeux bleus. C’était comme s’il me déchiffrait aussi aisément qu’on lisait un livre. C’était… perturbant. Ses prunelles brillaient d’une intelligence hors du commun. Son regard était tout simplement captivant. Difficile d’en détacher mes yeux. Je finis par les baisser, mal à l’aise. Je me sentais objet d’étude, alors que ce devait être lui, le centre d’attention. Je notai alors l’épée qui trônait sur sa hanche. Il parait qu’il la portait toujours sur lui ; personne ne l’avait jamais vue sans. Est-ce qu’il dormait avec aussi ?... Mais non quelle question.
Caractère
« Hvem etterlater et godt omdømme, dør ikke dårlig. »
C’est étrange comme elle est silencieuse. Est-ce que je la mets mal à l’aise ?
Allez-y, posez moi vos question. C’est bien pour ça que je suis là, non ?
Euh, oui, excusez-moi.
Aaren sourit. Il faisait souvent cet effet ; intimidant, impressionnant, tout autant que fascinant. Les gens avaient tendance à perdre l’usage de la parole la première fois. Pourtant, il n’était pas d’une personnalité écrasante, au contraire. Il encourageait toujours à exprimer son soi intérieur. Il faisait certes preuve d’autorité ; il le fallait, dans son métier. C’était la clé pour se faire obéir et savoir diriger. Même s’il préférait inspirer le respect et gagner la confiance des autres par ses actes. Il n’avait pas besoin d’en faire beaucoup ; il avait toujours eu cette graine de leader en lui.
Pour commencer, comment votre entourage vous décrirait ? Un mot vous vient spontanément à l’esprit ?
Aaren haussa un sourcil, un sourire en coin, ostensiblement amusé. Tiens, elle ne commençait pas par lui poser trente-six question sur son passé ? Intéressant. Elle jaugeait son interlocuteur par les réponses qu’il apportait à de petites questions anodines. En apparence tout du moins. Astucieux.
Idéaliste, je dirais.
Pourquoi ? Pouvez-vous développer ?
On me le répète souvent, à tort et à travers. On me le reproche, aussi. Pourtant, je crois dur comme fer que si chacun se donne les moyens, on peut arriver à s’entendre et travailler ensemble pour bâtir un monde meilleur. Pourquoi me reprocher de croire, quand on sait que c’est le propre de l’Homme ? Sans croyance, sans rêve, l’Homme n’est rien et n’avance pas. Mais plus que d’y croire, il faut s’en donner les moyens. Nous sommes les seuls capables de réaliser nos rêves. Attendre que le monde nous ouvre les bras, c’est encore pire que de se tromper. Au moins, on apprend de ses erreurs. Il y a un proverbe de chez nous qui l'illustre très bien : “Den løgne ulven får ikke bytte, og heller ikke seierens seier.” Ce qui veut dire “Le loup couché ne gagne point de proie, ni le dormeur de victoire.”
Hum. Autre chose ?
Droit et loyal. On dit également que je suis un leader né. Et bien sûr que je suis brillant. Les personnes qui m’ont battu aux échecs se comptent sur les doigts d’une main.
Il n’exagérait pas. Il avait toujours fait preuve d’une intelligence hors norme. Son esprit cartésien démontrait depuis son plus jeune âge de grandes capacités en matière de stratégie. Il possédait une logique imparable, ainsi qu’un esprit analytique redoutable. Observateur, rien n’échappait à sa vigilance ; le moindre détail pouvait importer, voire même être essentiel. Il était méticuleux et méthodique. Parfois trop ; il en avait développé des tics, comme ranger toujours impeccablement son bureau. Et gare à vous si vous y mettiez le désordre.
La modestie ne fait visiblement pas partie de vos traits de caractère, haha. Vous m’avez l’air bien sûr de vous.
Aaren se mit à rire. Oh, oui, ça aussi, on lui répétait souvent.
Il le faut. Dans mon métier, la moindre hésitation peut vous coûter la vie. Ou celle de vos équipiers. Je sais reconnaître mes qualités, comme mes défauts, car je me connais. « Avant de connaître ton ennemi, connais-toi toi-même. » Il est important d’avoir conscience de ses faiblesses pour que l’adversaire n’en use pas contre nous. Parfois on peut même les transformer en atout. J’ai confiance en mes capacités, oui. Certains prennent ça pour de l’arrogance, pourtant, je ne m’en vante jamais. Il s’agit simplement d’être factuel.
Je vois. J’imagine que votre succès ne laisse pas indifférent ces dames.
Sans doute. Mais en ce qui me concerne, j’ai trop de responsabilités pour me laisser distraire par ça. Je ne relègue pas les sentiments au rang de détail, mais… C’est une question de priorité.
Oui en fait, entre nous, en digne représentant du Nord vous êtes plus désert arctique que brasier ardent...
Cette réplique lui arracha un rire. Cette femme n’avait décidément pas peur de dire ce qu’elle pensait, même sur un sujet aussi… personnel. Elle n’a pas froid aux yeux celle-là. Des étincelles dansaient dans ses prunelles bleues. Elle était si loin du compte ; quel cliché, qu’un viking put se montrer froid et distant dans une relation. Au contraire, contraste étonnant, Aaren appartenait plutôt à la catégorie de passion brûlante, si on parvenait seulement à l’enflammer. Il lui lança un sourire énigmatique.
Vous seriez surprise...
Allez-y, posez moi vos question. C’est bien pour ça que je suis là, non ?
Euh, oui, excusez-moi.
Aaren sourit. Il faisait souvent cet effet ; intimidant, impressionnant, tout autant que fascinant. Les gens avaient tendance à perdre l’usage de la parole la première fois. Pourtant, il n’était pas d’une personnalité écrasante, au contraire. Il encourageait toujours à exprimer son soi intérieur. Il faisait certes preuve d’autorité ; il le fallait, dans son métier. C’était la clé pour se faire obéir et savoir diriger. Même s’il préférait inspirer le respect et gagner la confiance des autres par ses actes. Il n’avait pas besoin d’en faire beaucoup ; il avait toujours eu cette graine de leader en lui.
Pour commencer, comment votre entourage vous décrirait ? Un mot vous vient spontanément à l’esprit ?
Aaren haussa un sourcil, un sourire en coin, ostensiblement amusé. Tiens, elle ne commençait pas par lui poser trente-six question sur son passé ? Intéressant. Elle jaugeait son interlocuteur par les réponses qu’il apportait à de petites questions anodines. En apparence tout du moins. Astucieux.
Idéaliste, je dirais.
Pourquoi ? Pouvez-vous développer ?
On me le répète souvent, à tort et à travers. On me le reproche, aussi. Pourtant, je crois dur comme fer que si chacun se donne les moyens, on peut arriver à s’entendre et travailler ensemble pour bâtir un monde meilleur. Pourquoi me reprocher de croire, quand on sait que c’est le propre de l’Homme ? Sans croyance, sans rêve, l’Homme n’est rien et n’avance pas. Mais plus que d’y croire, il faut s’en donner les moyens. Nous sommes les seuls capables de réaliser nos rêves. Attendre que le monde nous ouvre les bras, c’est encore pire que de se tromper. Au moins, on apprend de ses erreurs. Il y a un proverbe de chez nous qui l'illustre très bien : “Den løgne ulven får ikke bytte, og heller ikke seierens seier.” Ce qui veut dire “Le loup couché ne gagne point de proie, ni le dormeur de victoire.”
Hum. Autre chose ?
Droit et loyal. On dit également que je suis un leader né. Et bien sûr que je suis brillant. Les personnes qui m’ont battu aux échecs se comptent sur les doigts d’une main.
Il n’exagérait pas. Il avait toujours fait preuve d’une intelligence hors norme. Son esprit cartésien démontrait depuis son plus jeune âge de grandes capacités en matière de stratégie. Il possédait une logique imparable, ainsi qu’un esprit analytique redoutable. Observateur, rien n’échappait à sa vigilance ; le moindre détail pouvait importer, voire même être essentiel. Il était méticuleux et méthodique. Parfois trop ; il en avait développé des tics, comme ranger toujours impeccablement son bureau. Et gare à vous si vous y mettiez le désordre.
La modestie ne fait visiblement pas partie de vos traits de caractère, haha. Vous m’avez l’air bien sûr de vous.
Aaren se mit à rire. Oh, oui, ça aussi, on lui répétait souvent.
Il le faut. Dans mon métier, la moindre hésitation peut vous coûter la vie. Ou celle de vos équipiers. Je sais reconnaître mes qualités, comme mes défauts, car je me connais. « Avant de connaître ton ennemi, connais-toi toi-même. » Il est important d’avoir conscience de ses faiblesses pour que l’adversaire n’en use pas contre nous. Parfois on peut même les transformer en atout. J’ai confiance en mes capacités, oui. Certains prennent ça pour de l’arrogance, pourtant, je ne m’en vante jamais. Il s’agit simplement d’être factuel.
Je vois. J’imagine que votre succès ne laisse pas indifférent ces dames.
Sans doute. Mais en ce qui me concerne, j’ai trop de responsabilités pour me laisser distraire par ça. Je ne relègue pas les sentiments au rang de détail, mais… C’est une question de priorité.
Oui en fait, entre nous, en digne représentant du Nord vous êtes plus désert arctique que brasier ardent...
Cette réplique lui arracha un rire. Cette femme n’avait décidément pas peur de dire ce qu’elle pensait, même sur un sujet aussi… personnel. Elle n’a pas froid aux yeux celle-là. Des étincelles dansaient dans ses prunelles bleues. Elle était si loin du compte ; quel cliché, qu’un viking put se montrer froid et distant dans une relation. Au contraire, contraste étonnant, Aaren appartenait plutôt à la catégorie de passion brûlante, si on parvenait seulement à l’enflammer. Il lui lança un sourire énigmatique.
Vous seriez surprise...
Histoire
« Kallet er en strøm som ikke kan undertrykkes, sperres eller tvinges. Det vil alltid åpne et passasje til havet. »
Aaren avait accepté cet entretien tout en sachant qu’il ne pourrait pas dire la stricte vérité sur tous les points. Il y avait deux objectifs à cela ; d’une part, gagner la confiance de la population. Pour cela, il fallait se montrer et s’adresser à elle, le plus sincèrement du monde. D’autre part, la désinformation. Donner de fausses informations, ou tout du moins assez subtiles pour permettre des interprétations erronées, à destination de ses ennemis. Parce qu’il en avait. Chez les vampires, bien sûr. Mais aussi parmi les siens ; l’Ordre Renfield, entre autre. Sa dernière réplique avait généré un profond malaise chez la journaliste, qui se parait d’un joli voile parme sur le visage. Elle se racla la gorge avant de poursuivre.
Bien, parlons un peu de votre vécu. Vous êtes… norvégien, c’est ça ?
En effet, j’y suis né et j’y ai longtemps vécu.
Aaren n’avait jamais connu son père, probablement un amant de passage, et il lui restait peu de souvenir de sa mère ; il gardait surtout d’elle l’image d’une femme souriante, pieuse, qui avait foi en l’humanité et un cœur en or. Elle lui chantait des berceuses le soir pour s’endormir. Elle le serrait fort contre elle quand il s’éveillait d’un cauchemar, en larme. Même aujourd’hui, il se souvenait encore de la chaleur de ses bras. C’était comme une lumière dans la nuit noire, qui le guidait. Une lumière éteinte bien trop tôt, par la faute d’un vampire renégat.
Vous avez été adopté, suite à l’accident de voiture de votre mère. Par Erik Hermansson, votre prédécesseur.
Je vois que vous avez bien fait vos devoirs. C’est exact.
Bien sûr, il n’allait pas démentir ses croyances erronées. L’accident avait été la version officielle donnée par Erik à l’époque, pour noyer le poisson. Même si les circonstances actuelles s’y prêtaient plus, désormais. Il n'y avait pas de raison pour ressortir les fantômes du placard.
Comment en est-il venu à vous prendre sous son aile ? Je veux dire, vous aviez 6 ans, il en avait déjà 30, il n'est devenu chef de votre ordre que dix ans plus tard. Mais il était hunter, il devait souvent être sur le terrain, il ne devait pas avoir beaucoup de temps à vous accorder.
Aaren afficha un sourire en coin. Elle n'avait pas tort. Cependant elle oubliait un détail essentiel : son père et maître était Erik Hermansson.
Certes. Pourtant il m'a adopté. Pourquoi ? Sans doute n'avait-il pas le coeur à laisser un orphelin tout seul, quand il a croisé ma route le soir de l'accident. Je pense surtout qu’il a senti quelque chose. Il aimait me dire “Aaren, il y a des destins inévitablement liés dans ce monde. Si tu sens cette connexion, ne la laisse pas filer et fonce, ou tu le regretteras toute ta vie.” Il a dû sentir quelque chose en moi, je suppose. Il ne devait pas avoir tort au final.
Le norvégien se souviendrait toujours de cette rencontre qui avait marqué sa vie à jamais. On venait lui annoncer que sa mère ne reviendrait pas. Son regard humide avait croisé celui d'Erik, et leurs destins s'étaient scellés en cet instant. Il avait été quelques temps en foyer, le temps pour Erik de faire les démarches d'adoption. Et curieusement, l'enfant qu’il était n'avait jamais douté de lui. Il l'avait pris sous son aile. Il lui avait tout appris, à commencer par les échecs. Et quand il fut en âge d'être formé, il lui laissa le choix, en lui expliquant ce qu’il faisait et tout ce que ça impliquait. Et Aaren avait accepté. Grâce à lui, il n'avait manqué de rien, tout en bénéficiant d'une grande liberté. Si au début c'était par admiration et reconnaissance qu’il l'avait suivi, il avait bien vite réalisé toute la portée de son combat quotidien. Et sa vocation s'était transmise par la force des choses à son fils adoptif.
Il a pris en charge toute votre éducation, c'est bien ça ?
En effet. Que ce soit l'entraînement physique, l'immersion dans l'art martial ou les études.
Quels domaines ?
Les langues, bien sûr, mais aussi les sciences physiques et l'informatique.
C'est impressionnant. Et vous trouviez le temps pour tout ? Je veux dire, la formation de hunter, les cours, les devoirs… ça fait beaucoup.
Quand on veut, on peut. Il faut se donner les moyens de parvenir à ses objectifs. Plus encore quand on embrasse une cause comme la mienne. Alors oui j'ai trouvé un temps pour tout ; même si j'ai dû sacrifier quelques heures de sommeil à certaines périodes. Je ne me suis jamais laissé décourager.
La journaliste griffonna sur son carnet en hochant la tête. Elle tentait de le cacher, mais Aaren voyait son trouble. Elle était admirative, certainement. Elle ne voyait que la face émergée de l’iceberg.
Comment en êtes vous arrivé là aujourd'hui ?
Vous parlez de mon statut au sein de mon ordre ? Avant toute chose, j'ai fait mes preuves. J'ai monté en grade comme n'importe quel hunter. Je n'ai pas laissé mon statut de fils adoptif influencer les esprits, et je dirais même que je me suis donné d'autant plus à mes fonctions. J'ai combattu, puis dirigé une équipe. J'ai gagné le respect et la confiance de mes hommes. Puis un jour, mon père, se faisant vieux, a fini par perdre la vie en combat.
Oh, mes condoléances.
Merci, mais j'ai fait mon deuil. Il n'y avait pas d’autre issues pour lui. Je ne le voyais pas prendre sa retraite. Mourir au combat c'était son voeu le plus cher, pour rejoindre le Valhalla, l'arme au poing. Mourir pour défendre sa cause, et protéger la population. Il avait accompli ce qu’il souhaitait avant de partir. Il n'y avait pas mort plus souhaitable pour lui.
La journaliste haussa un sourcil, stupéfaite. Ah, oui, les gens n'avaient pas l'habitude de ce genre de discours. Le mode de pensée des vikings dépassait bien du monde.
Il avait eu le temps de me désigner comme son successeur au sein de l'ordre. Peu de temps avant, pour fêter mes trente ans. Il m'avait même emmené dans son repaire secret, pour me faire profiter de la beauté du paysage. Il me disait qu’une fois là-bas, il se sentait serein, apaisé, et qu’il n'y avait pas meilleure merveille au monde. C'est un de mes meilleurs souvenirs avec lui.
Quel est cet endroit dont il parlait ?
Si je vous le disais, ce ne serait plus un secret, répliqua-t-il avec un sourire mystérieux.
Si seulement elle savait. Il n'y avait pas tant la beauté du paysage, que les rencontres qu’on y faisait, qui vous marquaient. Qui changeaient votre vie, d'une mesure qui vous échappait totalement.
Et votre bras droit ? Comment l’avez-vous connu ?
Jørgen ? Vous allez trouver ça d'une banalité affligeante, mais il m'a sauvé la vie en mission. Il faisait déjà partie de mon ordre, mais jusque là nous n'entretenions que des relations cordiales et professionnelles. Et puis il m'a évité une mort certaine, et nous avons noué une grande confiance l'un et l'autre. De fil en aiguille, il est devenu mon bras droit après ma nomination.
Ce qu’il garderait pour lui, c'était la nature cachée de Jørgen. Il l'avait découvert lors de cette fameuse nuit où il lui avait sauvé la vie. Aaren s'était fait surprendre par un rang B renégat particulièrement astucieux. Sur le point de faiblir, Jørgen s'était interposé et avait dévoilé ses vraies capacités, des prodiges inaccessibles pour un simple humain, même hunter. Une fois leur ennemi au tapis, Aaren s'était approché, totalement émerveillé. Et Jørgen avait dû lui révéler son secret : il était un sorcier. En tant que Sentinelle, son enclave l'avait envoyé en espion pour infiltrer cet ordre secret qui les inquiétait.
Le chef des chevaliers avait prêté serment de ne jamais divulguer cette information, et il avait tenu parole. Il n'en avait jamais parlé à personne, tout comme il n'avait jamais tenu rigueur à son ami de les voir espionné. Car il comprenait son peuple et était même prêt à les aider. Et depuis, il se reposait beaucoup sur Jorgen, grâce à ses dons, notamment pour l'évaluation psychologique des nouvelles recrues.
Quand son père avait été tué, Aaren avait hérité de Stillhet, l'arme portée par tous ses prédécesseurs. Il avait donc remis son ancienne arme, reçue lorsqu'il était devenu officiellement apprenti, à Jørgen. Cela avait en quelque sorte scellé définitivement leur amitié.
J’imagine que votre métier vous a fait beaucoup voyagé.
Effectivement, j’ai eu maintes fois l’occasion de découvrir d’autres horizons. Que ce soit pour ma formation, ou dans l’exercice de mes fonctions. Mais, rien ne vaut ma Norvège, même si le Japon est un pays ravissant.
Justement. Pourquoi le Japon ? Pourquoi quitter votre pays natal, la Norvège, pour vous exiler si loin de chez vous ? Outre l'afflux de créatures…
L'expression d'Aaren changea. Il se redressa sur son siège pour poser joindre ses doigts devant lui, l'air sérieux.
C'est l'avènement des lycans qui m'a poussé à déménager les quartiers généraux de notre ordre. Cette vidéo, vous vous en doutez, ne m'a pas échappé, et j'ai tout de suite compris tout ce qu’elle impliquait. Il devenait urgent pour la société et sa population d'avoir une police de proximité à la hauteur du surnaturel.
Mais il y a pourtant déjà des hunters ici, selon les rumeurs.
Certainement. Mais si nos camarades avaient vraiment eu la situation sous contrôle, je doute qu’il y aurait eu toutes ces victimes. La preuve, même depuis notre arrivée, les attaques n’ont pas cessé.
En quoi pensez-vous pouvoir donner le change ?
Je ne présume pas pouvoir tout changer, pas seul, pas par mes propres moyens. Mais j’apporte ma pierre à l’édifice. Si nous travaillons ensemble, nous parviendrons à endiguer la situation. Nous trouverons la cause de la folie qui ronge les lycans et le remède pour les guérir, et ainsi, préserver les citoyens.
Vous êtes bien optimiste…
Il faut ; sans quoi on se laisserait bien vite gagner par la dépression.
Elle esquissa un sourire ; il marquait un point, elle le lui accordait. Le monde allait si mal, entre les superpuissances qui se disputaient le contrôle, la pollution qui menaçaient l’équilibre de l’écosystème terrestre, et le surnaturel en pleine effervescence, que sans l’optimisme, il ne resterait plus grand chose pour croire à une rédemption.
Et s’il n’existe pas, ce remède ?
Aaren garda longuement le silence, l’expression indéchiffrable.
Nous verrons le moment venu.
Sa réponse ne parut pas la satisfaire, mais elle comprit qu’elle n’obtiendrait rien de plus de sa part aujourd’hui. Elle passa donc à la suite.
Encore une autre question. Pourquoi cette décision de vous révéler au grand jour, après l'attaque d'Halloween ? Votre ordre est resté secret si longtemps, alors cette soudaine révélation pour vous plonger sous le feu des projecteurs… ça parait un peu suspect non ?
Je comprends votre incompréhension, laissez moi y répondre. Il devenait ardu, après l'attaque, de garder secrète l'existence de notre ordre. Surtout que j'avais dû dépêcher ma meilleure équipe sur place. Il y avait beaucoup de témoins et il aurait été compliqué de trouver une explication valable.
Il passa sous silence l'étrange amnésie qui semblait frapper les convives depuis. Il savait qui en était responsable, et puisque le parjure lui était interdit, il ne ferait rien qui mettrait Jørgen et son peuple dans une situation inextricable.
La population allait se poser des questions, devenir inquiète, paranoïaque. Je voulais éviter un mouvement de panique qui aurait pu mener la ville au chaos. J'ai donc annoncé publiquement que nous étions intervenus pour maîtriser le lycans et que désormais nous recevions ouvertement tout citoyen apte à nous aider.
A ce propos. Comment se fait-il que votre enquête piétine ? Avec vos moyens, et votre esprit que vous mettez tant en avant, vous devriez avoir progressé.
Aaren afficha un sourire en coin ; ah il s'y attendait. Et il savait quoi répondre.
Pour faire court, c'est toujours difficile d'avancer quand on s'emploie à brouiller les pistes. Il y a des gens qui ne souhaitent pas que nous trouvions le fin mot de l'histoire. Passer par la population me semblait donc être la meilleure solution, tant qu’elle n'est pas impliquée dans les conflits. Nous ne souhaitons pas mettre les civils en danger. Faire taire des preuves est une chose, faire taire tout une ville en est une autre.
Votre ordre propose aussi ses services en tant que garde du corps de grandes personnalités. Comme vous même qui avez escorté récemment l'empereur du Japon. Votre popularité a monté en flèche depuis. Est-ce pour redorer votre image que vous vous êtes engagé sur cette voie ?
Aaren haussa un sourcil. Il se savait calculateur, mais de là à passer pour un fanfaron qui n’avait pas d'autre solution que de s'associer aux people's pour faire bonne figure… Il est vrai que cette activité secondaire -encore que, c'était pour protéger des clients contre le surnaturel au final- leur offrait une nouvelle source de revenus. Et donc leur permettait de financer leurs nouveaux projets. Mais que sa popularité en fut gonflée n'était qu’un vulgaire effet secondaire. Qui certes lui convenait très bien.
Pas du tout. Si nous proposons nos services, c'est pour assurer la sécurité avant tout. Nous avons besoin de revenus pour financer nos nouvelles équipes et payer nos récentes recrues, en plus des récompenses pour les citoyens qui nous aident dans l'enquête. Je n'ai jamais eu pour but de paraître en héros.
Il y a encore des gens ici qui se méfient de vous. Ils disent que votre venue providentielle est suspecte, surtout combinée à vos apparitions médiatiques qui vous font passer pour un sauveur. Que leur répondez-vous ?
Qu’ils ont raison de se méfier des apparences. Elles sont souvent trompeuses. Je n'ai que ma parole à leur donner concernant mes motivations, et j’imagine qu’elle ne vaut rien aux oreilles de certains. Je ne forcerai personne à me croire. Libre à eux de se forger leur propre opinion avec tout ce qu’ils pourront entendre et voir sur nous à l’avenir. Si toutefois ils souhaitent s’entretenir avec moi sur de plus amples sujets, les portes de notre QG leurs sont grandes ouvertes.
La journaliste lui lança un regard par dessus son carnet. C'était bien de la surprise qu’il lisait dans son regard. Elle devait s'attendre à ce qu’il défendit sa position pour rallier encore plus de gens sous sa bannière. Mais par expérience il savait que c'était peine perdue. Il fallait plutôt user de subtilité ; que les gens eussent l'impression que l'idée venait d'eux. Et pour ça la psychologie inversée fonctionnait très bien.
Merci beaucoup pour toutes ces réponses. J'ai encore une autre question, par rapport à…
Je vous prie de m'excuser, la coupa-t-il subitement, mais je vais devoir y aller. J'ai une urgence qui m'appelle.
Aaren se redressa, dominant la japonaise de sa carrure de géant. Elle leva les yeux à s'en décrocher la tête. Quoi, mais non, elle avait encore tant de questions à lui poser ! Elle le suivit alors qu’il prenait la direction de la porte.
Attendez, juste une ! Qui vous a le plus marqué dans votre vie, excepté votre père ? N'y a-t-il vraiment personne qui ait su vous … ?
Aaren lui décrocha un sourire et posa sur elle un regard énigmatique. Il y avait une lueur… il y avait bien quelqu'un, elle en était sûre. Mais avant même qu’il ouvrit la bouche, elle sut que c'était un combat perdu d'avance.
Au revoir, mademoiselle.
Sur ces mots, il fit volte-face et s'éloigna à grand pas, plantant la journaliste devant sa porte, la laissant avec plus de questions qu’elle n'avait eu de réponse. C’était ça, l’effet Hermansson.
Bien, parlons un peu de votre vécu. Vous êtes… norvégien, c’est ça ?
En effet, j’y suis né et j’y ai longtemps vécu.
Aaren n’avait jamais connu son père, probablement un amant de passage, et il lui restait peu de souvenir de sa mère ; il gardait surtout d’elle l’image d’une femme souriante, pieuse, qui avait foi en l’humanité et un cœur en or. Elle lui chantait des berceuses le soir pour s’endormir. Elle le serrait fort contre elle quand il s’éveillait d’un cauchemar, en larme. Même aujourd’hui, il se souvenait encore de la chaleur de ses bras. C’était comme une lumière dans la nuit noire, qui le guidait. Une lumière éteinte bien trop tôt, par la faute d’un vampire renégat.
Vous avez été adopté, suite à l’accident de voiture de votre mère. Par Erik Hermansson, votre prédécesseur.
Je vois que vous avez bien fait vos devoirs. C’est exact.
Bien sûr, il n’allait pas démentir ses croyances erronées. L’accident avait été la version officielle donnée par Erik à l’époque, pour noyer le poisson. Même si les circonstances actuelles s’y prêtaient plus, désormais. Il n'y avait pas de raison pour ressortir les fantômes du placard.
Comment en est-il venu à vous prendre sous son aile ? Je veux dire, vous aviez 6 ans, il en avait déjà 30, il n'est devenu chef de votre ordre que dix ans plus tard. Mais il était hunter, il devait souvent être sur le terrain, il ne devait pas avoir beaucoup de temps à vous accorder.
Aaren afficha un sourire en coin. Elle n'avait pas tort. Cependant elle oubliait un détail essentiel : son père et maître était Erik Hermansson.
Certes. Pourtant il m'a adopté. Pourquoi ? Sans doute n'avait-il pas le coeur à laisser un orphelin tout seul, quand il a croisé ma route le soir de l'accident. Je pense surtout qu’il a senti quelque chose. Il aimait me dire “Aaren, il y a des destins inévitablement liés dans ce monde. Si tu sens cette connexion, ne la laisse pas filer et fonce, ou tu le regretteras toute ta vie.” Il a dû sentir quelque chose en moi, je suppose. Il ne devait pas avoir tort au final.
Le norvégien se souviendrait toujours de cette rencontre qui avait marqué sa vie à jamais. On venait lui annoncer que sa mère ne reviendrait pas. Son regard humide avait croisé celui d'Erik, et leurs destins s'étaient scellés en cet instant. Il avait été quelques temps en foyer, le temps pour Erik de faire les démarches d'adoption. Et curieusement, l'enfant qu’il était n'avait jamais douté de lui. Il l'avait pris sous son aile. Il lui avait tout appris, à commencer par les échecs. Et quand il fut en âge d'être formé, il lui laissa le choix, en lui expliquant ce qu’il faisait et tout ce que ça impliquait. Et Aaren avait accepté. Grâce à lui, il n'avait manqué de rien, tout en bénéficiant d'une grande liberté. Si au début c'était par admiration et reconnaissance qu’il l'avait suivi, il avait bien vite réalisé toute la portée de son combat quotidien. Et sa vocation s'était transmise par la force des choses à son fils adoptif.
Il a pris en charge toute votre éducation, c'est bien ça ?
En effet. Que ce soit l'entraînement physique, l'immersion dans l'art martial ou les études.
Quels domaines ?
Les langues, bien sûr, mais aussi les sciences physiques et l'informatique.
C'est impressionnant. Et vous trouviez le temps pour tout ? Je veux dire, la formation de hunter, les cours, les devoirs… ça fait beaucoup.
Quand on veut, on peut. Il faut se donner les moyens de parvenir à ses objectifs. Plus encore quand on embrasse une cause comme la mienne. Alors oui j'ai trouvé un temps pour tout ; même si j'ai dû sacrifier quelques heures de sommeil à certaines périodes. Je ne me suis jamais laissé décourager.
La journaliste griffonna sur son carnet en hochant la tête. Elle tentait de le cacher, mais Aaren voyait son trouble. Elle était admirative, certainement. Elle ne voyait que la face émergée de l’iceberg.
Comment en êtes vous arrivé là aujourd'hui ?
Vous parlez de mon statut au sein de mon ordre ? Avant toute chose, j'ai fait mes preuves. J'ai monté en grade comme n'importe quel hunter. Je n'ai pas laissé mon statut de fils adoptif influencer les esprits, et je dirais même que je me suis donné d'autant plus à mes fonctions. J'ai combattu, puis dirigé une équipe. J'ai gagné le respect et la confiance de mes hommes. Puis un jour, mon père, se faisant vieux, a fini par perdre la vie en combat.
Oh, mes condoléances.
Merci, mais j'ai fait mon deuil. Il n'y avait pas d’autre issues pour lui. Je ne le voyais pas prendre sa retraite. Mourir au combat c'était son voeu le plus cher, pour rejoindre le Valhalla, l'arme au poing. Mourir pour défendre sa cause, et protéger la population. Il avait accompli ce qu’il souhaitait avant de partir. Il n'y avait pas mort plus souhaitable pour lui.
La journaliste haussa un sourcil, stupéfaite. Ah, oui, les gens n'avaient pas l'habitude de ce genre de discours. Le mode de pensée des vikings dépassait bien du monde.
Il avait eu le temps de me désigner comme son successeur au sein de l'ordre. Peu de temps avant, pour fêter mes trente ans. Il m'avait même emmené dans son repaire secret, pour me faire profiter de la beauté du paysage. Il me disait qu’une fois là-bas, il se sentait serein, apaisé, et qu’il n'y avait pas meilleure merveille au monde. C'est un de mes meilleurs souvenirs avec lui.
Quel est cet endroit dont il parlait ?
Si je vous le disais, ce ne serait plus un secret, répliqua-t-il avec un sourire mystérieux.
Si seulement elle savait. Il n'y avait pas tant la beauté du paysage, que les rencontres qu’on y faisait, qui vous marquaient. Qui changeaient votre vie, d'une mesure qui vous échappait totalement.
Et votre bras droit ? Comment l’avez-vous connu ?
Jørgen ? Vous allez trouver ça d'une banalité affligeante, mais il m'a sauvé la vie en mission. Il faisait déjà partie de mon ordre, mais jusque là nous n'entretenions que des relations cordiales et professionnelles. Et puis il m'a évité une mort certaine, et nous avons noué une grande confiance l'un et l'autre. De fil en aiguille, il est devenu mon bras droit après ma nomination.
Ce qu’il garderait pour lui, c'était la nature cachée de Jørgen. Il l'avait découvert lors de cette fameuse nuit où il lui avait sauvé la vie. Aaren s'était fait surprendre par un rang B renégat particulièrement astucieux. Sur le point de faiblir, Jørgen s'était interposé et avait dévoilé ses vraies capacités, des prodiges inaccessibles pour un simple humain, même hunter. Une fois leur ennemi au tapis, Aaren s'était approché, totalement émerveillé. Et Jørgen avait dû lui révéler son secret : il était un sorcier. En tant que Sentinelle, son enclave l'avait envoyé en espion pour infiltrer cet ordre secret qui les inquiétait.
Le chef des chevaliers avait prêté serment de ne jamais divulguer cette information, et il avait tenu parole. Il n'en avait jamais parlé à personne, tout comme il n'avait jamais tenu rigueur à son ami de les voir espionné. Car il comprenait son peuple et était même prêt à les aider. Et depuis, il se reposait beaucoup sur Jorgen, grâce à ses dons, notamment pour l'évaluation psychologique des nouvelles recrues.
Quand son père avait été tué, Aaren avait hérité de Stillhet, l'arme portée par tous ses prédécesseurs. Il avait donc remis son ancienne arme, reçue lorsqu'il était devenu officiellement apprenti, à Jørgen. Cela avait en quelque sorte scellé définitivement leur amitié.
J’imagine que votre métier vous a fait beaucoup voyagé.
Effectivement, j’ai eu maintes fois l’occasion de découvrir d’autres horizons. Que ce soit pour ma formation, ou dans l’exercice de mes fonctions. Mais, rien ne vaut ma Norvège, même si le Japon est un pays ravissant.
Justement. Pourquoi le Japon ? Pourquoi quitter votre pays natal, la Norvège, pour vous exiler si loin de chez vous ? Outre l'afflux de créatures…
L'expression d'Aaren changea. Il se redressa sur son siège pour poser joindre ses doigts devant lui, l'air sérieux.
C'est l'avènement des lycans qui m'a poussé à déménager les quartiers généraux de notre ordre. Cette vidéo, vous vous en doutez, ne m'a pas échappé, et j'ai tout de suite compris tout ce qu’elle impliquait. Il devenait urgent pour la société et sa population d'avoir une police de proximité à la hauteur du surnaturel.
Mais il y a pourtant déjà des hunters ici, selon les rumeurs.
Certainement. Mais si nos camarades avaient vraiment eu la situation sous contrôle, je doute qu’il y aurait eu toutes ces victimes. La preuve, même depuis notre arrivée, les attaques n’ont pas cessé.
En quoi pensez-vous pouvoir donner le change ?
Je ne présume pas pouvoir tout changer, pas seul, pas par mes propres moyens. Mais j’apporte ma pierre à l’édifice. Si nous travaillons ensemble, nous parviendrons à endiguer la situation. Nous trouverons la cause de la folie qui ronge les lycans et le remède pour les guérir, et ainsi, préserver les citoyens.
Vous êtes bien optimiste…
Il faut ; sans quoi on se laisserait bien vite gagner par la dépression.
Elle esquissa un sourire ; il marquait un point, elle le lui accordait. Le monde allait si mal, entre les superpuissances qui se disputaient le contrôle, la pollution qui menaçaient l’équilibre de l’écosystème terrestre, et le surnaturel en pleine effervescence, que sans l’optimisme, il ne resterait plus grand chose pour croire à une rédemption.
Et s’il n’existe pas, ce remède ?
Aaren garda longuement le silence, l’expression indéchiffrable.
Nous verrons le moment venu.
Sa réponse ne parut pas la satisfaire, mais elle comprit qu’elle n’obtiendrait rien de plus de sa part aujourd’hui. Elle passa donc à la suite.
Encore une autre question. Pourquoi cette décision de vous révéler au grand jour, après l'attaque d'Halloween ? Votre ordre est resté secret si longtemps, alors cette soudaine révélation pour vous plonger sous le feu des projecteurs… ça parait un peu suspect non ?
Je comprends votre incompréhension, laissez moi y répondre. Il devenait ardu, après l'attaque, de garder secrète l'existence de notre ordre. Surtout que j'avais dû dépêcher ma meilleure équipe sur place. Il y avait beaucoup de témoins et il aurait été compliqué de trouver une explication valable.
Il passa sous silence l'étrange amnésie qui semblait frapper les convives depuis. Il savait qui en était responsable, et puisque le parjure lui était interdit, il ne ferait rien qui mettrait Jørgen et son peuple dans une situation inextricable.
La population allait se poser des questions, devenir inquiète, paranoïaque. Je voulais éviter un mouvement de panique qui aurait pu mener la ville au chaos. J'ai donc annoncé publiquement que nous étions intervenus pour maîtriser le lycans et que désormais nous recevions ouvertement tout citoyen apte à nous aider.
A ce propos. Comment se fait-il que votre enquête piétine ? Avec vos moyens, et votre esprit que vous mettez tant en avant, vous devriez avoir progressé.
Aaren afficha un sourire en coin ; ah il s'y attendait. Et il savait quoi répondre.
Pour faire court, c'est toujours difficile d'avancer quand on s'emploie à brouiller les pistes. Il y a des gens qui ne souhaitent pas que nous trouvions le fin mot de l'histoire. Passer par la population me semblait donc être la meilleure solution, tant qu’elle n'est pas impliquée dans les conflits. Nous ne souhaitons pas mettre les civils en danger. Faire taire des preuves est une chose, faire taire tout une ville en est une autre.
Votre ordre propose aussi ses services en tant que garde du corps de grandes personnalités. Comme vous même qui avez escorté récemment l'empereur du Japon. Votre popularité a monté en flèche depuis. Est-ce pour redorer votre image que vous vous êtes engagé sur cette voie ?
Aaren haussa un sourcil. Il se savait calculateur, mais de là à passer pour un fanfaron qui n’avait pas d'autre solution que de s'associer aux people's pour faire bonne figure… Il est vrai que cette activité secondaire -encore que, c'était pour protéger des clients contre le surnaturel au final- leur offrait une nouvelle source de revenus. Et donc leur permettait de financer leurs nouveaux projets. Mais que sa popularité en fut gonflée n'était qu’un vulgaire effet secondaire. Qui certes lui convenait très bien.
Pas du tout. Si nous proposons nos services, c'est pour assurer la sécurité avant tout. Nous avons besoin de revenus pour financer nos nouvelles équipes et payer nos récentes recrues, en plus des récompenses pour les citoyens qui nous aident dans l'enquête. Je n'ai jamais eu pour but de paraître en héros.
Il y a encore des gens ici qui se méfient de vous. Ils disent que votre venue providentielle est suspecte, surtout combinée à vos apparitions médiatiques qui vous font passer pour un sauveur. Que leur répondez-vous ?
Qu’ils ont raison de se méfier des apparences. Elles sont souvent trompeuses. Je n'ai que ma parole à leur donner concernant mes motivations, et j’imagine qu’elle ne vaut rien aux oreilles de certains. Je ne forcerai personne à me croire. Libre à eux de se forger leur propre opinion avec tout ce qu’ils pourront entendre et voir sur nous à l’avenir. Si toutefois ils souhaitent s’entretenir avec moi sur de plus amples sujets, les portes de notre QG leurs sont grandes ouvertes.
La journaliste lui lança un regard par dessus son carnet. C'était bien de la surprise qu’il lisait dans son regard. Elle devait s'attendre à ce qu’il défendit sa position pour rallier encore plus de gens sous sa bannière. Mais par expérience il savait que c'était peine perdue. Il fallait plutôt user de subtilité ; que les gens eussent l'impression que l'idée venait d'eux. Et pour ça la psychologie inversée fonctionnait très bien.
Merci beaucoup pour toutes ces réponses. J'ai encore une autre question, par rapport à…
Je vous prie de m'excuser, la coupa-t-il subitement, mais je vais devoir y aller. J'ai une urgence qui m'appelle.
Aaren se redressa, dominant la japonaise de sa carrure de géant. Elle leva les yeux à s'en décrocher la tête. Quoi, mais non, elle avait encore tant de questions à lui poser ! Elle le suivit alors qu’il prenait la direction de la porte.
Attendez, juste une ! Qui vous a le plus marqué dans votre vie, excepté votre père ? N'y a-t-il vraiment personne qui ait su vous … ?
Aaren lui décrocha un sourire et posa sur elle un regard énigmatique. Il y avait une lueur… il y avait bien quelqu'un, elle en était sûre. Mais avant même qu’il ouvrit la bouche, elle sut que c'était un combat perdu d'avance.
Au revoir, mademoiselle.
Sur ces mots, il fit volte-face et s'éloigna à grand pas, plantant la journaliste devant sa porte, la laissant avec plus de questions qu’elle n'avait eu de réponse. C’était ça, l’effet Hermansson.
Et toi, mon enfant ?
« J'suis le leader suprême, faites place. »
Je suis... |
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Mer 14 Nov 2018 - 0:09
bienvenue copain
Invité
Invité
Mer 14 Nov 2018 - 13:24
Wouhou Aaren \o/ encore du rp ensemble ma belle 😛 trop cool le perso o/
Invité
Invité
Mer 14 Nov 2018 - 14:13
Il est là ! Il est grand ! Il est beau !
Je tout souhaite à nouveau la bienvenue sur parmi nous ! Ton Dernier compte. Je suis ému ! <3
Je tout souhaite à nouveau la bienvenue sur parmi nous ! Ton Dernier compte. Je suis ému ! <3
Aaren S. Hermansson#99382#99382#99382#99382#99382#99382
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
Race : Humain - Hunter
Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
Nombre de messages : 205
Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Dim 18 Nov 2018 - 11:27
Merci les amis
Et voilà j'ai terminé ma fiche
Vous m'en direz des nouvelles 8D
Et voilà j'ai terminé ma fiche
Vous m'en direz des nouvelles 8D
Invité
Invité
Dim 18 Nov 2018 - 17:03
J'ai ri en parcourant cet entretien. Que c'était une bonne idée !
Je n'ai rien à redire, tout est parfait. (Etant étroitement surveillée par Jun, le contraire m'aurait étonné !)
Il ne te reste plus qu'à danser la rumba : Tu as atteint la limite de compte.
Je n'ai rien à redire, tout est parfait. (Etant étroitement surveillée par Jun, le contraire m'aurait étonné !)
Il ne te reste plus qu'à danser la rumba : Tu as atteint la limite de compte.
Validation (Avec amour)
« By Thomas »
Bienvenue officiellement parmi nous !
Heeeey Macarenaaaaa !
Te voilà validé(e), enfin ! Félicitations ! Maintenant que tu fais partie intégrante de la famille, tu vas pouvoir profiter pleinement du forum et de toutes les merveilles (ou dangers fufu) qui sillonnent Nakanoto.
Mais, ne t'inquiète pas ! Tu ne seras pas seul(e) dans cette aventure. Voici notre petit guide rien que pour toi ♥
Enjoy !
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