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Dim 7 Avr 2019 - 13:19
J’attendais tranquillement assis à une table du Fangtasia la venue de ce Bradley Dwight Hodgkin qui avait initié cette réunion, affalé sur ma chaise. Di Altiero ne viendrait pas avant un moment, s’il attendait la fin de la séance. Je savais comment cela se passerait, comme à chaque fois. Des heures et des heures de débat peu constructif, où chacun essaierait de faire valoir son opinion et de se mettre en avant le plus possible sans même entendre les arguments des autres. Cela dit, avec la présence inhabituelle d’un grand nombre de chef, j’avais remarqué que les level B osaient moins prendre la parole. On gagnerait peut-être quelques heures. Je m’attendais cependant à ce que le chef américain soit déjà sur les lieux du rendez-vous. Peut-être que Rosalie Archet lui avait trop bien décrit le Sénat pour qu’il pensât que je pusse venir à cette heure…
Bien entendu, j’étais passé me changer avant. J’avais ce déguisement de gentil petit Sénateur en horreur, et il était parfaitement inconfortable. Pour ce que ça m’apportait, je songeais à revenir à mes habitudes moins convenables. J’avais donc enfilé une tenue qui m’était plus habituelle : des geta en bois clair, un pantalon de toile blanche, un de ces t-shirts noirs plaqué par des bandes de tissus passant dans le dos, qui me permettait de sortir mes ailes sans le bousiller et par dessus le tout un yukata bleu-vert entrouvert, dont la ceinture ne servait qu’à l’empêcher de tomber si j’avais besoin d’ôter les manches pour voler. Mes piercings avaient agréablement retrouvé leur place.
J’allais prendre une nouvelle gorgée du délicieux champagne au sang que m’avait apporté Ôkamiro lorsque mon téléphone sonna. Je m’attendais presque à ce que ce soit Dwight Hodgkin, mais je fus étonné de voir le nom de Raphaël s’afficher sur le petit écran. Si tôt ? Sans compter qu’en général, il ne me faisait pas forcément le rapport de la séance dans la minute. Je lui avais dit qu’il pouvait rentrer chez lui. Je décrochais.
“Oui, Raph ?”
“Junya, la séance est levée prématurément. Il y a eu une terrible nouvelle. Un lycan a été retrouvé mort sous sa forme lupine, dans la ville.”
Je marquai une pause. Il était arrivé, bien que très rarement, qu’on tombe sur un lycan mort, résultat d’un règlement de compte entre deux meutes, par exemple. Mais ceux-là reprenaient toujours forme humaine quand leur coeur cessait de battre… Il s’était passé quelque chose d’important, peut-être un tournant décisif dans cette affaire. Il fallait à tout prix que je découvrisse quoi. Etait-ce ce virus qui s’avérait finalement mortel ? Ou quelqu’un avait-il découvert un autre moyen de tuer un lycan ?
“Où ?”
“Dans une ruelle, à quelques kilomètres du Sénat.”
Bon, ce ne serait pas compliqué à retrouver à l’odeur. Je n’avais pas besoin de plus. J’aurais pu être à proximité dans la seconde, en me téléportant non loin puis en finissant en volant, le temps de trouver le lieu exact, mais je songeais qu’il y avait dans cette ville quelqu’un qui avait plus l’habitude de gérer des scènes de crimes surnaturelles que nous autres vampires, et que l’information intéresserait probablement fortement. De plus, le quartier des affaires n’était pas très fréquenté à cette heure, mais il valait mieux que la zone fût bouclée.
“Je vais chercher Aaren. Je suis là dans quelques minutes.”
“Très bien, je t’attends pour te faire un débriefing de la situation, puis je te laisserai t’en occuper, si tu le veux bien. Je resterai disponible en cas d’urgence.”
Evidemment. Raphaël n’avait pas besoin de voir une nouvelle scène de crime dans la rue, même si la situation était bien différente. Cela risquait de lui en rappeler une autre, encore trop récente, dont il avait déjà bien du mal à faire abstraction. Il était bien normal qu’il rentrât chez lui, et il était hors de question que je le rappelasse, même pour une urgence. En tant que chef de clan, j’avais bien d’autres personnes à qui je pouvais demander ce genre de service. Mon bras droit pourrait se reposer en paix.
“Ça marche. A tout de suite.”
Je laissai le soin à Ôkamiro d’expliquer la situation si jamais un des chefs de clan venait et me demandait avant de me téléporter directement dans le bureau d’Aaren, espérant qu’il n’avait pas décidé exceptionnellement de s’accorder une nuit tranquille. D’habitude, je faisais comme tout le monde quand je voulais le voir, mais il n’y avait pas de temps à perdre. Il n’était pas là, mais son bureau était couvert de papiers. Laisser traîner ses affaires en partant ne lui ressemblait pas. Il n’allait sans doute pas tarder à revenir. En attendant, je m’assis confortablement dans son fauteuil. Une minute à peine passa avant que j’entendisse des pas revenir vers le bureau. Ils étaient deux. Tant pis - ou peut-être tant mieux, qui sait ? Il entra dans la pièce, suivi d’une jolie jeune femme rousse, probablement une de ses hunters. Je les saluai d’un signe de main. Je n’avais pas le temps d’attendre que leur surprise passât. Je pris la parole, l’air plus grave qu’à l’habitude.
“Aaren, le lycan mort sous forme lupine dans le quartier des affaires, c’est du fait des Chevaliers ?”
J’observai son visage ébahi. S’il développait une arme capable de tuer des lycans, il m’en aurait probablement parlé auparavant, mais toute question était bonne à poser. Je souris plus calmement.
“Non, hein ? Je m’en doutais. Soit l’Ordre Renfield ou d’autres hunters ont fait une découverte capitale, soit ce virus s’avère mortel. En tout cas, je me suis dit que tu voudrais aller voir avant qu’une bande de vampires curieux ne gâchent certains indices. L’incident est tombé sur la fin d’une réunion du Sénat. Rassemble tes affaires, envoie une équipe sur le terrain, et je nous téléporte là-bas, si tu veux. Et Mademoiselle avec, si elle le souhaite.”
Je fis un signe de tête à la jeune femme. A la manière dont elle se déplaçait, je reconnaissais une hunter expérimentée, et ils ne seraient sans doute pas trop de deux pour représenter les Chevaliers avant l’arrivée de leur équipe.
Aaren S. Hermansson#100325#100325#100325#100325#100325#100325
Humain - Chef des chevaliers de l'ombre
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Avatar : Un personnage de Ohimesama to Akuma no Kishi
Date d'inscription : 12/11/2018
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Emploi/loisirs : Chef de l'Ordre des chevaliers de l'ombre
Yens : 104
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Ven 12 Avr 2019 - 20:10
Aaren se massa les tempes pour chasser la migraine qui commençait à le gagner. Cela faisait plusieurs qu'il travaillait sur ce dossier, en témoignait le tas de papier négligemment empilé sur son bureau. Il y jetait régulièrement un coup d'œil, perturbé par ce soudain désordre. Sa manie du rangement lui jouait parfois des tours, et en l'occurrence sa concentration s'en trouvait occasionnellement troublée. Il n'avait pas imaginé passer toute la soirée et une partie de sa nuit sur cette enquête, mandatée par un politique du gouvernement japonais. Le norvégien avait vite compris toute la complexité de l'affaire et s'était aussitôt tourné vers l'une de ses meilleurs éléments, bien que désormais libérée de ses responsabilités, mais surtout une amie : Altair Arafa-Nazaret, ex hunter et sorcière de son état. Aussi connue sous le surnom d'Alta.
La jeune femme -façon de parler, quand elle avait vingt ans de plus que lui- avait récemment quitté leurs rangs. Aaren n'avait pas posé de question, jugeant que si elle souhaitait le mettre au courant, elle le ferait d'elle même. Mais il connaissait assez son amie pour savoir que ses raisons étaient importantes, suffisamment pour ne plus lui permettre d'accorder ses capacités à leur Ordre. Et si Aaren tenait à quelque chose, c'était que chacun put trouver sa voie, suivre ses idéaux et faire ce qui lui semblait juste sans faire de sacrifice. Pour remettre en question sa place parmi eux, il n'avait songé qu'à une seule hypothèse : son peuple avait besoin d'elle, et elle ne pouvait pas ignorer leur appel.
Le chef des chevaliers posa son stylo sur le meuble et s’étira pour dénouer des muscles. Un géant actif comme lui peinait à rester immobile plusieurs heures d'affilées. Il jeta un coup d'œil à Alta, plongée dans la lecture d'un article de journal. Elle se montrait toujours autant consciencieuse, alors qu'elle n'avait plus de compte à lui rendre. Quel dommage qu'elle eut quitté ses fonctions. Il avait bien besoin d'éléments de sa trempé. Un coup d'œil rapide à l'horloge en face de son bureau lui apprit qu'il était déjà une heure passée du matin. Il s'adressa à son amie en norvégien.
Je suis désolé, Alta, je ne pensais que cela nous prendrait autant de temps. Je crois que j'ai ruiné ta soirée.
Le nordique se leva et fit craquer sa nuque.
Aller, je t'offre un café. Une pause de cinq minutes sera la bienvenue pour tous les deux je pense.
D'un geste il l'enjoignit à le suivre jusqu'à la salle de pause. Sur le court trajet, il en profita pour prendre de ses nouvelles.
Alors, comment se passe ta nouvelle vie ?
Il mit en route la machine tandis qu'elle exposait les hauts et les bas de son statut d'ex Hunter. Il lui tendit le premier gobelet, puis récupéra le sien une fois prêt. Ils firent demi-tour pour retrouver le confort studieux de son bureau. Ils étaient en pleine discussion lorsqu'il s'arrêta brusquement après avoir fait deux pas dans la pièce. Un individu se trouvait assis dans son bureau, et il n’y avait aucune chance qu’il fut passé par l’entrée. Par réflexe, il lâcha son café et porta la main sur la garde de son épée, prêt à dégainer. Puis, la seconde d’après, il reconnut le vampire.
Junya ?
Le sang-pur les salua comme s'il n'avait pas fait irruption dans le bureau du chef des chevaliers. Herregud, Aaren ne se ferait jamais à son pouvoir de teleportation. Heureusement qu'il s'agissait d'un allié. Peut être qu'il devrait songer à installer un dispositif de sécurité supplémentaire. Le norvegien se défendit, à présent certain qu'ils ne craignaient rien, et fit signe à sa camarade pour la rassurer. Il l'avait senti prête à bondir également. Il n'eut pas le temps de se remettre de sa première surprise que le chef de clan lança une bombe.
Unnskyld meg ?
Il en avait perdu son japonais. Un lycan mort ? Sous forme lupine ? Et dans ce quartier ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Le temps d'enregistrer cette information et de trier les questions qui en découlaient, Junya avait déjà terminé. Un plis soucieux barra le front de l'humain tandis qu'il dressait les hypothèses dans son esprit. Il réagit rapidement par la suite. Il se précipita sur son combiné pour appeler la garnison. Nul besoin de décliner son identité, le numéro interne de son bureau étant affiché sur chaque téléphone.
Ah Riku, tu tombes bien. J'ai besoin que tu ailles sur une potentielle scène de crime avec tous les hunters de garde. On a un lycan mort sur les bras. La nouvelle a fait fureur au Sénat, je pense donc que les lieux seront fréquentés par des vampires. Tu devrais trouver l'endroit grâce à ton arme. Je vais m'y rendre avec Junya Ryan, qui va nous transporter directement sur place, je pourrai agir rapidement en vous attendant. Oh, et si Utsura est là, vous pourriez avoir besoin de son flair également. A tout à l'heure.
Ses ordres donnés, il commença ensuite à ranger son bureau. D'une part parce qu'il ne pouvait pas laisser à portée de n'importe qui le dossier en cours d'étude. D'autre part parce qu'il ne supportait pas de le laisser en désordre. Lorsque tous les papiers eurent trouvé leur place respective, Aaren se rapprocha d'Alta. Il jeta au passage un oeil consterné sur la tâche de café qui décorait son plancher ; il devra penser avant de partir à demander au personnel de ménage de s’en occuper.
Oh, j'allais oublier. Junya, voici Altaïr Arafa-Nazari, qu'on appelle tous Alta. C'est une ancienne hunter, elle a récemment quitté nos rangs, mais elle me donne encore quelques coups de main à l'occasion. Alta, voici Junya Ryan, chef du clan Backloy Ryan comme je te l'avais dit.
Les présentations furent brèves, mais ils n'avaient pas le temps d'approfondir. L'heure était grave. Plus vite ils seraient sur place, plus ils avaient de chance de trouver des indices, préserver la scène de crime, et démêler le vrai du faux dans cette histoire. Aaren posa son regard azur sur son amie.
Alta, souhaites-tu nous accompagner ?
Sa présence serait la bienvenue, mais elle n'avait pas à se sentir obligée. Le nordique estimait qu'il l'avait déjà bien sollicité pour ce soir.
La jeune femme -façon de parler, quand elle avait vingt ans de plus que lui- avait récemment quitté leurs rangs. Aaren n'avait pas posé de question, jugeant que si elle souhaitait le mettre au courant, elle le ferait d'elle même. Mais il connaissait assez son amie pour savoir que ses raisons étaient importantes, suffisamment pour ne plus lui permettre d'accorder ses capacités à leur Ordre. Et si Aaren tenait à quelque chose, c'était que chacun put trouver sa voie, suivre ses idéaux et faire ce qui lui semblait juste sans faire de sacrifice. Pour remettre en question sa place parmi eux, il n'avait songé qu'à une seule hypothèse : son peuple avait besoin d'elle, et elle ne pouvait pas ignorer leur appel.
Le chef des chevaliers posa son stylo sur le meuble et s’étira pour dénouer des muscles. Un géant actif comme lui peinait à rester immobile plusieurs heures d'affilées. Il jeta un coup d'œil à Alta, plongée dans la lecture d'un article de journal. Elle se montrait toujours autant consciencieuse, alors qu'elle n'avait plus de compte à lui rendre. Quel dommage qu'elle eut quitté ses fonctions. Il avait bien besoin d'éléments de sa trempé. Un coup d'œil rapide à l'horloge en face de son bureau lui apprit qu'il était déjà une heure passée du matin. Il s'adressa à son amie en norvégien.
Je suis désolé, Alta, je ne pensais que cela nous prendrait autant de temps. Je crois que j'ai ruiné ta soirée.
Le nordique se leva et fit craquer sa nuque.
Aller, je t'offre un café. Une pause de cinq minutes sera la bienvenue pour tous les deux je pense.
D'un geste il l'enjoignit à le suivre jusqu'à la salle de pause. Sur le court trajet, il en profita pour prendre de ses nouvelles.
Alors, comment se passe ta nouvelle vie ?
Il mit en route la machine tandis qu'elle exposait les hauts et les bas de son statut d'ex Hunter. Il lui tendit le premier gobelet, puis récupéra le sien une fois prêt. Ils firent demi-tour pour retrouver le confort studieux de son bureau. Ils étaient en pleine discussion lorsqu'il s'arrêta brusquement après avoir fait deux pas dans la pièce. Un individu se trouvait assis dans son bureau, et il n’y avait aucune chance qu’il fut passé par l’entrée. Par réflexe, il lâcha son café et porta la main sur la garde de son épée, prêt à dégainer. Puis, la seconde d’après, il reconnut le vampire.
Junya ?
Le sang-pur les salua comme s'il n'avait pas fait irruption dans le bureau du chef des chevaliers. Herregud, Aaren ne se ferait jamais à son pouvoir de teleportation. Heureusement qu'il s'agissait d'un allié. Peut être qu'il devrait songer à installer un dispositif de sécurité supplémentaire. Le norvegien se défendit, à présent certain qu'ils ne craignaient rien, et fit signe à sa camarade pour la rassurer. Il l'avait senti prête à bondir également. Il n'eut pas le temps de se remettre de sa première surprise que le chef de clan lança une bombe.
Unnskyld meg ?
Il en avait perdu son japonais. Un lycan mort ? Sous forme lupine ? Et dans ce quartier ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Le temps d'enregistrer cette information et de trier les questions qui en découlaient, Junya avait déjà terminé. Un plis soucieux barra le front de l'humain tandis qu'il dressait les hypothèses dans son esprit. Il réagit rapidement par la suite. Il se précipita sur son combiné pour appeler la garnison. Nul besoin de décliner son identité, le numéro interne de son bureau étant affiché sur chaque téléphone.
Ah Riku, tu tombes bien. J'ai besoin que tu ailles sur une potentielle scène de crime avec tous les hunters de garde. On a un lycan mort sur les bras. La nouvelle a fait fureur au Sénat, je pense donc que les lieux seront fréquentés par des vampires. Tu devrais trouver l'endroit grâce à ton arme. Je vais m'y rendre avec Junya Ryan, qui va nous transporter directement sur place, je pourrai agir rapidement en vous attendant. Oh, et si Utsura est là, vous pourriez avoir besoin de son flair également. A tout à l'heure.
Ses ordres donnés, il commença ensuite à ranger son bureau. D'une part parce qu'il ne pouvait pas laisser à portée de n'importe qui le dossier en cours d'étude. D'autre part parce qu'il ne supportait pas de le laisser en désordre. Lorsque tous les papiers eurent trouvé leur place respective, Aaren se rapprocha d'Alta. Il jeta au passage un oeil consterné sur la tâche de café qui décorait son plancher ; il devra penser avant de partir à demander au personnel de ménage de s’en occuper.
Oh, j'allais oublier. Junya, voici Altaïr Arafa-Nazari, qu'on appelle tous Alta. C'est une ancienne hunter, elle a récemment quitté nos rangs, mais elle me donne encore quelques coups de main à l'occasion. Alta, voici Junya Ryan, chef du clan Backloy Ryan comme je te l'avais dit.
Les présentations furent brèves, mais ils n'avaient pas le temps d'approfondir. L'heure était grave. Plus vite ils seraient sur place, plus ils avaient de chance de trouver des indices, préserver la scène de crime, et démêler le vrai du faux dans cette histoire. Aaren posa son regard azur sur son amie.
Alta, souhaites-tu nous accompagner ?
Sa présence serait la bienvenue, mais elle n'avait pas à se sentir obligée. Le nordique estimait qu'il l'avait déjà bien sollicité pour ce soir.
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Lun 15 Avr 2019 - 0:36
Mon regard rougeâtre s’était posé sur le norvégien un instant, alors que j’interrompais ma lecture afin d’écouter ce qu’il me disait. Je n’avais pu m’empêcher de rire légèrement, avant de sourire d’un air amusé.
Effectivement, le bureau était couvert de piles de papiers désorganisés. Dossiers, fiches d’informations, articles de journaux ; toutes sortes de documents trônaient çà et là sur la surface du meuble, si bien qu’il ne restait presque pas de place où il était possible de s’installer et travailler confortablement. Certes, nous avions chacun notre coin où les papiers que nous avions en revue étaient étalés de façon plus organisée, mais le chaos régnait en maître en ce qui constituait une vision des plus étranges. Après tout, je n’avais jamais vu mon ami laisser traîner quoi que ce soit auparavant. Je lui connaissais cette manie du rangement, alors j’imaginais que l’état actuel de la pièce était comme une sorte de vision de l’Enfer à ses yeux - enfin, peut-être pas à ce point, mais tout de même.
Cela faisait plusieurs heures que nous étions enfermés dans la pièce à travailler et, en toute honnêteté, si Aaren ne m’avait pas adressé la parole, j’aurais certainement pu continuer encore longtemps sans bouger de ma place. Après tout, depuis mon arrivée au QG, j’étais penchée sur ces documents, soucieuse de bien faire mon travail afin qu’il n’ait pas à revérifier le tout par la suite. Je n’avais pas vu le temps passer, tout comme je n’avais pas fait gaffe au fait que j’aurais bientôt besoin d’une dose de cafféine. Ainsi, lorsqu’il me proposa de prendre une petite pause de cinq minutes, histoire d’aller chercher l’une de ces fameuses boissons chaudes, j’acquiesçai en souriant, me levant de ma place afin de le suivre.
La question qu’il me posa en chemin me laissa sans voix, l’espace d’un instant. Je n’avais jamais réellement pris le temps d’y penser, à vrai dire. La première chose qui me venait à l’esprit était que ç’allait très bien. Ça ne pouvait qu’aller bien. J’étais entrée en fonction à l’Enclave depuis quelques jours. J’avais pris la tête de l’École des sorciers. Je m’habituais petit à petit à cet univers qui m’avait longtemps paru inaccessible. Et surtout, je m’étais vite attachée à ma nouvelle fonction de directrice et chercheuse. J’avais souri, avant de me lancer.
J’acceptai en souriant le gobelet que le blond me tendit, le remerciant du même coup. Effectivement, ma vie était calme, actuellement. Je me sentais presque comme en vacances. Ma carrière en tant que Hunter avait été mouvementée, parsemée d’embûches et de plusieurs missions durant lesquelles j’avais presque laissé ma peau. Heureusement que mes collègues étaient là et que je pouvais prévoir d’avance ce qui s’avèrerait mortel pour nous. J’avais certainement contribué à éviter des morts inutiles, d’ailleurs, et ce fait me rassurait énormément encore à ce jour. J’avais fait mon devoir jusqu’au moment où j’avais décidé de quitter mon poste au profit d’une place parmi les miens.
Enfin bon. J’avais renchéri ma réponse à la question de mon ancien supérieur avec quelques détails, de petites anecdotes plus intéressantes, alors que nous étions en route vers son bureau après avoir récupéré nos cafés. J’appréciais ce genre de moments, ceux où je pouvais discuter aussi simplement avec lui. Bien que nous étions amis depuis longtemps, Dès qu’il avait pris la tête des Chevaliers de l’Ombre, j’avais eu cette impression de parler avec un supérieur, quelqu’un que je devais respecter. Ce qui n’était pas faux, en un sens. Et malgré cette impression, j’avais fini par développer des sentiments pour lui. Ces deux choses, je ne les avais jamais montrées. Je ne comptais pas le faire de sitôt, non plus.
Ce ne fut que lorsque je remarquai qu’Aaren s’arrêtait que je fis de même - au dernier moment, d’ailleurs, évitant de justesse de lui foncer droit dedans. Je l’avais vu lâcher son gobelet et poser la main sur la garde de son épée, prêt à dégainer au besoin. Je n’avais qu’à peine eu le temps de le remarquer qu’une nouvelle voix, inconnue cette fois, résonna dans la pièce, ce qui me fit froncer les sourcils et me pousser légèrement de ma place derrière le nordique, qui était bien trop grand pour que je puisse voir quoi que ce soit par-dessus son épaule. Mon expression changea du tout au tout ; un instant plutôt inquiète, l’autre d’après, surprise. Malgré tout, j’étais prête à bondir, même sans mon arme - chose un peu stupide, je l’avoue - au besoin ; du moins, jusqu’à temps que mon ami ne semble reconnaître le nouvel arrivé et me fasse signe de me détendre.
Je n’eus droit qu’à très peu de temps pour m’habituer à l’idée qu’Aaren connaisse cet homme - qui semblait être sorti de nulle part, d’ailleurs, et dont il me semblait déjà avoir entendu le nom quelque part- que celui-ci annonça quelque chose qui me parut être d’une importance capitale. Quelque chose que je n’étais peut-être pas censée entendre, cela dit, comme quoi un lycan mort sous forme lupine aurait été retrouvé en ville. J’en demeurai bouche bée, plutôt perturbée par l’information énoncée. J’avais pu faire face à quelques rares lycanthropes durant ma carrière de Hunter, mais une situation pareille ne s’était jamais présentée auparavant. Un effet de ce virus qui circulait parmi eux, peut-être? C’était à voir. Tout ce que je savais, c’était que je devais relayer l’information à l’Enclave. La situation me paraissait assez grave pour que je les mette tous au courant.
Mes réflexions me firent perdre la notion du temps un instant, ainsi, ce fut mon ami qui me tira de mes pensées en s’adressant directement à moi. Je l’observai, l’air un peu confuse, avant de comprendre de quoi -ou plutôt, de qui- il me parlait. Mon regard s’attarda sur le nouvel arrivé ; c’était donc lui, le fameux Junya Ryan. Je me souviens qu’il m’en avait déjà parlé, quelques fois. Il était maintenant clair que c’était pour cette raison que son nom m’avait semblé familier. Je m’inclinai légèrement, respectueusement, avant d’offrir un léger sourire.
Je comprenais le peu de temps accordé aux présentations, aussi avais-je été brève dans ma salutation. Je ne cache en rien qu’en de circonstances normales, je me serais certainement permis de chercher un tant soit peu la conversation, mais il fallait en demeurer là pour l’instant. Qui sait, peut-être que j’aurai éventuellement la chance de croiser ce Junya à nouveau, suite à tout ça.
Mes pensées furent -heureusement- interrompues à nouveau lorsqu’Aaren me posa une question. Souhaitais-je réellement les accompagner jusqu’à la scène du crime? En toute franchise, je ne m’étais même pas attendue à ce qu’on me pose la question. Il était clair que je devais m’y rendre, absorber autant d’information que possible sur ce qui s’y était produit afin d’en faire un rapport complet à mes collègues. J’hochai la tête, me déplaçant de quelques pas afin d’attraper ma faux, que j’avais laissée dans un coin de la pièce, posée contre un mur. Dans une pièce pareille, il me sembla qu’elle était énorme ; pourtant, je la soulevais avec une facilité déconcertante, grâce à mon pouvoir sur sa gravité. Évidemment que je l’avais amenée. Je n’allais tout de même pas me déplacer jusqu’au QG des Chevaliers de l’Ombre sans mon arme. J’avais décidé d’aider autant que je le pouvais ; alors autant me préparer à toute éventualité, non?
“Ne t’inquiète pas pour ça, Aaren, vraiment. Je n’allais quand même pas te laisser te tuer à la tâche ; t’as vu tous ces papiers? Je suis certaine que tu mettrais au moins une ou deux semaines à rédiger et réorganiser tout ça.”
Effectivement, le bureau était couvert de piles de papiers désorganisés. Dossiers, fiches d’informations, articles de journaux ; toutes sortes de documents trônaient çà et là sur la surface du meuble, si bien qu’il ne restait presque pas de place où il était possible de s’installer et travailler confortablement. Certes, nous avions chacun notre coin où les papiers que nous avions en revue étaient étalés de façon plus organisée, mais le chaos régnait en maître en ce qui constituait une vision des plus étranges. Après tout, je n’avais jamais vu mon ami laisser traîner quoi que ce soit auparavant. Je lui connaissais cette manie du rangement, alors j’imaginais que l’état actuel de la pièce était comme une sorte de vision de l’Enfer à ses yeux - enfin, peut-être pas à ce point, mais tout de même.
Cela faisait plusieurs heures que nous étions enfermés dans la pièce à travailler et, en toute honnêteté, si Aaren ne m’avait pas adressé la parole, j’aurais certainement pu continuer encore longtemps sans bouger de ma place. Après tout, depuis mon arrivée au QG, j’étais penchée sur ces documents, soucieuse de bien faire mon travail afin qu’il n’ait pas à revérifier le tout par la suite. Je n’avais pas vu le temps passer, tout comme je n’avais pas fait gaffe au fait que j’aurais bientôt besoin d’une dose de cafféine. Ainsi, lorsqu’il me proposa de prendre une petite pause de cinq minutes, histoire d’aller chercher l’une de ces fameuses boissons chaudes, j’acquiesçai en souriant, me levant de ma place afin de le suivre.
La question qu’il me posa en chemin me laissa sans voix, l’espace d’un instant. Je n’avais jamais réellement pris le temps d’y penser, à vrai dire. La première chose qui me venait à l’esprit était que ç’allait très bien. Ça ne pouvait qu’aller bien. J’étais entrée en fonction à l’Enclave depuis quelques jours. J’avais pris la tête de l’École des sorciers. Je m’habituais petit à petit à cet univers qui m’avait longtemps paru inaccessible. Et surtout, je m’étais vite attachée à ma nouvelle fonction de directrice et chercheuse. J’avais souri, avant de me lancer.
“Tout va bien. Je suis entrée en fonction à mon nouvel emploi, je me suis trouvé un superbe appartement en ville. Pour l’instant, la vie est plutôt calme, à vrai dire. Bien plus que lorsque j’étais Hunter.”
J’acceptai en souriant le gobelet que le blond me tendit, le remerciant du même coup. Effectivement, ma vie était calme, actuellement. Je me sentais presque comme en vacances. Ma carrière en tant que Hunter avait été mouvementée, parsemée d’embûches et de plusieurs missions durant lesquelles j’avais presque laissé ma peau. Heureusement que mes collègues étaient là et que je pouvais prévoir d’avance ce qui s’avèrerait mortel pour nous. J’avais certainement contribué à éviter des morts inutiles, d’ailleurs, et ce fait me rassurait énormément encore à ce jour. J’avais fait mon devoir jusqu’au moment où j’avais décidé de quitter mon poste au profit d’une place parmi les miens.
Enfin bon. J’avais renchéri ma réponse à la question de mon ancien supérieur avec quelques détails, de petites anecdotes plus intéressantes, alors que nous étions en route vers son bureau après avoir récupéré nos cafés. J’appréciais ce genre de moments, ceux où je pouvais discuter aussi simplement avec lui. Bien que nous étions amis depuis longtemps, Dès qu’il avait pris la tête des Chevaliers de l’Ombre, j’avais eu cette impression de parler avec un supérieur, quelqu’un que je devais respecter. Ce qui n’était pas faux, en un sens. Et malgré cette impression, j’avais fini par développer des sentiments pour lui. Ces deux choses, je ne les avais jamais montrées. Je ne comptais pas le faire de sitôt, non plus.
Ce ne fut que lorsque je remarquai qu’Aaren s’arrêtait que je fis de même - au dernier moment, d’ailleurs, évitant de justesse de lui foncer droit dedans. Je l’avais vu lâcher son gobelet et poser la main sur la garde de son épée, prêt à dégainer au besoin. Je n’avais qu’à peine eu le temps de le remarquer qu’une nouvelle voix, inconnue cette fois, résonna dans la pièce, ce qui me fit froncer les sourcils et me pousser légèrement de ma place derrière le nordique, qui était bien trop grand pour que je puisse voir quoi que ce soit par-dessus son épaule. Mon expression changea du tout au tout ; un instant plutôt inquiète, l’autre d’après, surprise. Malgré tout, j’étais prête à bondir, même sans mon arme - chose un peu stupide, je l’avoue - au besoin ; du moins, jusqu’à temps que mon ami ne semble reconnaître le nouvel arrivé et me fasse signe de me détendre.
Je n’eus droit qu’à très peu de temps pour m’habituer à l’idée qu’Aaren connaisse cet homme - qui semblait être sorti de nulle part, d’ailleurs, et dont il me semblait déjà avoir entendu le nom quelque part- que celui-ci annonça quelque chose qui me parut être d’une importance capitale. Quelque chose que je n’étais peut-être pas censée entendre, cela dit, comme quoi un lycan mort sous forme lupine aurait été retrouvé en ville. J’en demeurai bouche bée, plutôt perturbée par l’information énoncée. J’avais pu faire face à quelques rares lycanthropes durant ma carrière de Hunter, mais une situation pareille ne s’était jamais présentée auparavant. Un effet de ce virus qui circulait parmi eux, peut-être? C’était à voir. Tout ce que je savais, c’était que je devais relayer l’information à l’Enclave. La situation me paraissait assez grave pour que je les mette tous au courant.
Mes réflexions me firent perdre la notion du temps un instant, ainsi, ce fut mon ami qui me tira de mes pensées en s’adressant directement à moi. Je l’observai, l’air un peu confuse, avant de comprendre de quoi -ou plutôt, de qui- il me parlait. Mon regard s’attarda sur le nouvel arrivé ; c’était donc lui, le fameux Junya Ryan. Je me souviens qu’il m’en avait déjà parlé, quelques fois. Il était maintenant clair que c’était pour cette raison que son nom m’avait semblé familier. Je m’inclinai légèrement, respectueusement, avant d’offrir un léger sourire.
“Enchantée de faire votre connaissance, malgré la situation actuelle.”
Je comprenais le peu de temps accordé aux présentations, aussi avais-je été brève dans ma salutation. Je ne cache en rien qu’en de circonstances normales, je me serais certainement permis de chercher un tant soit peu la conversation, mais il fallait en demeurer là pour l’instant. Qui sait, peut-être que j’aurai éventuellement la chance de croiser ce Junya à nouveau, suite à tout ça.
Mes pensées furent -heureusement- interrompues à nouveau lorsqu’Aaren me posa une question. Souhaitais-je réellement les accompagner jusqu’à la scène du crime? En toute franchise, je ne m’étais même pas attendue à ce qu’on me pose la question. Il était clair que je devais m’y rendre, absorber autant d’information que possible sur ce qui s’y était produit afin d’en faire un rapport complet à mes collègues. J’hochai la tête, me déplaçant de quelques pas afin d’attraper ma faux, que j’avais laissée dans un coin de la pièce, posée contre un mur. Dans une pièce pareille, il me sembla qu’elle était énorme ; pourtant, je la soulevais avec une facilité déconcertante, grâce à mon pouvoir sur sa gravité. Évidemment que je l’avais amenée. Je n’allais tout de même pas me déplacer jusqu’au QG des Chevaliers de l’Ombre sans mon arme. J’avais décidé d’aider autant que je le pouvais ; alors autant me préparer à toute éventualité, non?
“Je viens avec vous. Mon expérience sur le terrain pourra certainement vous être utile.”
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Ven 26 Avr 2019 - 23:28
Je grimaçai un peu en voyant la tasse de café encore chaude heurter le sol et répandre son contenu sur la moquette presque neuve du bureau.
« Oups, désolé pour la moquette. Je t’en repaierai une neuve, promis. »
Je touchai les cheveux à l’arrière de ma tête d’un air faussement embarrassé et laissai mon ami encaisser la nouvelle. Voir le nordique, toujours si droit et posé, perdre son sang-froid avait quelque chose d’assez satisfaisant. La situation était peut-être trop sérieuse pour s’en amuser, me direz-vous, mais la gravité, ce n’était pas pour moi. Ou du moins, il m’en fallait un peu plus que cela, relativisai-je. Après tout, je ne disais pas la même chose quand j’avais perdu mon père, et plus récemment mon cousin, ni quand j’avais manqué de tuer Ruby par accident.
« Si tu te poses la question, il n’existe aucun moyen de contrer de la magie vampire, si ce n’est avec de la magie vampirique. Ou peut-être une arme anti-vampire, mais pas en permanence, du coup. Cela dit, tu as de la chance, tous les vampires que je connais capable de faire ça n’ont aucune envie de te tuer. »
Je haussai les épaules, me détendant dans le fauteuil. Évidemment qu’Aaren se posait ce genre de question. C’était un gimmick chez les gens importants quand on s’incrustait chez eux au moment où ils s’y attendaient le moins. Au Japon, de ce que j’en savais, il n’y avait que Raphaël qui pouvait se targuer de pouvoir se téléporter ainsi. Et c’était un homme d’honneur, du genre trop bon pour être un vampire. S’il existait des dieux, des âmes, et que les vampires avaient une âme, ils avaient dû faire une erreur au moment de sa réincarnation. Cela faisait beaucoup de si.
Je l’observai téléphoner à ses hommes. Une arme qui pourrait guider un hunter vers la scène ? C’était plutôt intéressant. Il semblait dire que c’était parce qu’il y aurait des vampires. Peut-être agissait-elle comme un détecteur ? Ces armes anti-vampire ne manquaient jamais de me surprendre. Aaren se mit à ranger son bureau, sous mon regard quelque peu blasé. Je commençais à m’habituer à son côté maniaque, mais nous avions vraiment autre chose de plus urgent à faire, en l’occurrence. Chaque instant qui passait, des Sénateurs peu expérimentés en matière de scènes de crime pouvaient bouger le corps, prendre des indices ou même les détruire en les piétinant. Pas trop le moment de faire du rangement. Je soupirai et reportai mon attention sur la jeune femme, conscient que quoi que je disse au hunter, cela ne changerait rien.
Les rousses ne couraient pas les rues, dans le coin. J’en avais vu plus en Angleterre. Celle-ci était particulièrement charmante. Son visage fin était parsemé de taches de rousseur. Ses yeux incrédules avaient une couleur atypique. Au premier regard, j’avais cru qu’ils étaient d’un marron plutôt commun, mais en regardant bien ses iris tiraient vers le rouge, plutôt rare chez une humaine. Ils étaient légèrement bridés, mais sa peau pâle et ses cheveux démentaient une ascendance purement japonaise. Sans doute était-elle métisse, à mon instar. Elle avait de jolies lèvres pulpeuses. Son corps, bien qu’harmonieux, semblait bien frêle pour une hunter. N’avait-elle pas encore terminé son entraînement ? Pourtant, la manière dont elle se déplaçait n’était pas celle d’une débutante. Elle avait dû commencer bien jeune pour avoir ce niveau à son âge. Aaren reprit finalement la parole.
« Oh, j'allais oublier. Junya, voici Altaïr Arafa-Nazari, qu'on appelle tous Alta. C'est une ancienne hunter, elle a récemment quitté nos rangs, mais elle me donne encore quelques coups de main à l'occasion. Alta, voici Junya Ryan, chef du clan Backloy Ryan comme je te l'avais dit. »
Elle s’inclina, selon la coutume japonaise, avec un joli sourire.
« Enchantée de faire votre connaissance, malgré la situation actuelle. »
Je me levai et me fendis d’une révérence théâtrale, main sur la poitrine, le regard espiègle, en souriant à mon tour.
« C’est un plaisir de vous rencontrer, Alta. »
Je lui aurais bien demandé de me tutoyer. Malgré mon statut de chef, j’avais toujours préféré le tutoiement, bien que je n’eusse pas toujours le choix pour me faire respecter par mes aînés. Mais nous aurions tout le temps de discuter plus tard. Pour l’heure, il fallait nous rendre sur les lieux. J’observai Altaïr se saisir d’une faux complètement démesurée à côté de son corps svelte. C’était probablement le pouvoir de cette arme. L’idée qu’elle pût la soulever par elle-même paraissait tout à fait improbable.
« Bien. Prenez ma main. Et je vous conseille de fermer les yeux. Certains disent que cela peut donner un peu mal au cœur. »
Raphaël l’affirmait en tout cas. Ruby ne s’en était jamais plainte. Une fois le contact établi, je me concentrai. Il n’y avait pas beaucoup de ruelles autour du Sénat. Je me concentrai sur la plus proche. Nous disparûmes sans un bruit.
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