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Jeu 11 Avr 2019 - 22:37
J’écoutai attentivement Arafa-Nazari-san décrire ses pouvoirs. Le premier était diablement pratique. Je décidai de le retenir comme éventualité à proposer à l’enfant qui hériterait de mes souvenirs. Notre entraînement martial était particulièrement développé non seulement pour une question de discipline émotionnelle, mais aussi pour pouvoir se défendre en cas de problème. La mort du réceptacle signifiait la rupture de la chaîne des souvenirs et une quantité innombrables de données précieuses perdues. Le rituel repartirait de zéro et prendrait plusieurs siècles à gagner à nouveau un véritable intérêt. C’était pourquoi nous cherchions particulièrement à survivre. Pouvoir prévoir à l’avance tout danger était une protection incomparable, si elle était couplée à un entraînement intransigeant pour repousser la menace. Je supposai qu’il s’agissait d’un sort s’étalant dans le temps, à l’instar de ma forteresse mentale.
Ce second pouvoir ne pouvait que nous être utile dans cette enquête. Pouvoir au moins en partie prévoir l’avenir de notre communauté nous permettrait de naviguer en sûreté dans les eaux troubles de cette période et d’ajuster notre politique en fonction de comment il évoluerait, si mes suppositions étaient exactes. Il fallait que je m’en assurasse en lui posant la question, mais je la laissais terminer en parlant de son dernier pouvoir.
Le dernier était surtout pratique dans le cadre d’une enquête. Il était d’ailleurs à noter que celui-ci pouvait être assez perturbant pour la lanceuse du sort. C’était bien peu commode à utiliser. Un bon vieux sort de lecture mentale n’aurait-il pas été plus judicieux ? La nuance ne me vint à l’esprit que lorsque ma collègue prit enfin la parole en proposant que notre hôte fît étalage de ses pouvoirs en devinant mes émotions : la divination était un art beaucoup moins usité que celui de la coercition mentale. Les sorts conçus pour y opposer une résistance, comme ma forteresse mentale, était donc bien nombreux, pour ne pas dire complètement inexistants, car utiliser un précieux emplacement de sort pour un charme de protection qu’on n’utiliserait que quelques rares fois dans sa vie n’était pas forcément un bon investissement. En d’autres termes, il y avait de bonnes chances que sa divination pût examiner mon état émotionnel sans activer mon sort de protection mentale.
“Soit. Dites-moi donc ce que vous percevez,” dis-je en croisant les bras.
La liberté que Fujibayashi-san avait prise en m’imposant cet examen mental sans même demander mon avis m’agaçait quelque peu. Elle savait bien que je ne pourrais m’y opposer une fois l’exercice demandé au candidat sans risquer ternir l’image de l’Enclave, censée parler d’une même voix, et que mon code d’honneur m’obligerait donc à m’y soumettre. Cependant, je ne pouvais nier que cette petite expérience m’intriguait. La divination permettrait-elle donc de passer outre les barrières construites dans mon esprit ? Comme la plupart du temps, ces émotions était amoindrie par la discipline mentale que je m’infligeais en permanence pour ne pas associer d’émotions trop forte à des souvenirs que je transmettrais. Il n’était pas étonnant que le Secret s’intéressât à un tel sort. L’enquête faisait partie de ses domaines de prédilection. Elle se demandait probablement déjà si cela pourrait lui servir. Je laissai ma collègue faire son petit numéro oppressant, mais je n’en oubliais pas ma question :
“Pour en revenir à vos deux premiers pouvoirs, montrent-ils un avenir immuable, où il est déjà pris en compte que vous avez été avertie du danger par exemple, ou est-ce un avenir qu’il est possible de changer grâce au fait que vous en ayez pris connaissance ?”
C’était capital et cela faisait toute la différence sur l’utilité de ce pouvoir. A quoi bon voir un danger si même en luttant de toutes ses forces, il arrivait inéluctablement ?
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Dim 14 Avr 2019 - 4:22
A peine avais-je eu le temps de terminer mon monologue que cette impression étrange me frappa de plein fouet, la même qu’à chaque fois qu’une vision s’apprêtait à se manifester. Au fil des années, j’avais bien appris à cacher mon jeu, aussi ne laissai-je aucun changement se faire perceptible au niveau de mon expression durant les quelques secondes où ces images futures se présentèrent à mon esprit. Je demeurais concentrée, le regard braqué sur la jeune femme au visage découvert et ce, malgré cette forte envie de jeter un bref coup d’oeil du côté de celle au masque. Je savais ce qu’elle planifiait ; j’avais vu sa silhouette vague, l’arme avec laquelle elle comptait commettre son geste. Parfait. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que c’était un test, une sorte de contrôle afin de s’assurer que je ne racontais pas de bêtises. Soit ; de toute façon, j’avais accepté de me soumettre à leurs exigences dès le moment où j’avais mis les pieds dans le bureau où nous étions actuellement.
Je ne m’étais pas attendue à ce que le léger silence qui s’était installé ne soit interrompu par une nouvelle voix. Une voix que j’entendais pour la seconde fois depuis le début de cette entrevue ; celle de la femme au masque. Je m’étais presque habituée à ce que ce soit la première qui me pose ses questions, de son ton relativement plat et sans émotions ; cependant, ce ne fut point désagréable. La proposition que faisait la sorcière était sans nul doute intéressante et servirait comme preuve de mon statut d’empathe. Mon regard se promena entre les deux demoiselles un instant, alors que la jeune femme au yukata acquiesça à sa requête. J’acquiesçai à mon tour avant de me concentrer, observant longuement le visage de la sorcière, m’attardant particulièrement sur son regard.
L’expérience me parut étrange, sur le coup. Mon ancien maître m’avait souvent prévenue que la divination au niveau empathique était loin d’être la même chose que la télépathie ou autres magies mentales. Comme ce domaine est très peu exploité, il n’existe pas de réel moyen de défense au calque des émotions, si ce n’est de demeurer anonyme aux yeux de celui sachant utiliser un don pareil. L’on avait surtout tendance à développer une résistence à tout ce qui touche à la lecture des pensées ou l’influence sur celles-ci, sans réellement se soucier des magies prophétiques. Personne n’était assez fou pour se lancer dans de tels apprentissages. Personne, sauf ma famille et moi.
Ainsi, j’étais légèrement confuse face à ce que je ressentais chez elle. Agacement, curiosité ; j’irais même jusqu’à dire une pointe de souci. Mes sourcils se froncèrent légèrement, plutôt par frustration calquée qu’autre chose. Je sentais que cet agacement était lié au petit exercice auquel sa collègue l’avait soumise sans réellement lui demander sa permission. Sa curiosité semblait être dirigée en deux sens ; envers mes pouvoirs, et ailleurs, quoi que la seconde source me sembla quelque peu nébuleuse. Et le souci, bien que très léger, lié lui aussi à plusieurs choses ; conserver l’image de l’Enclave, s’en tenir à ses obligations.
Je pris le temps de rassembler mes idées un instant, avant de me redresser.
“Tout semble m’indiquer que vous êtes un tant soit peu irritée par la proposition que votre collègue a faite. Vous êtes également curieuse d’en apprendre davantage sur les utilisations de mes dons.”
J’attendis de recevoir confirmation de la part de la sorcière avant de me concentrer sur ce qu’elle m’adressa par la suite. Une interrogation portant sur mes dons de voyance. Un silence plana, avant que je ne soupire légèrement, me redressant en joignant une fois de plus les mains sur mes cuisses. J’aurais pu sourire, mais l’heure ne s’y prêtait pas. Mes souvenirs de ces visions non plus, d’ailleurs.
“Mes dons ne me montrent rien qui soit immuable. Si ç’avait été le cas, je serais morte il y a bien longtemps de cela, vu ma précédente profession. Même en étant sorcière et plus avantagée qu’un humain normal, être Hunter est beaucoup plus difficile que je n’aurais pu le penser, auparavant.”
Rien n’aurait pu me paraître plus vrai en cet instant précis. Combien de fois mes visions m’avaient-elles permise de me tirer d’affaires? Combien de fois m’avaient-elles montré des êtres cherchant à nous tuer, moi et mes anciens collègues, que nous avons pu éviter? Combien de fois avions-nous déjoué une mort certaine aux mains de ces créatures grâce à mes visions? Trop. Trop de fois pour compter. Cette simple pensée me fit baisser la tête, me fit braquer mon regard sur mes mains. Il était difficile de vivre chaque jour sachant que de nouvelles visions pourraient m’annoncer une mort prochaine à tout moment.
“À ma connaissance, les seules visions qui me paraissent immuables sont celles qui concernent les gens qui m’entourent. Si je ne vais rien leur dire, il est presque certain que le danger qu’elles me montrent va rattraper sa victime. Autrement, il m’est possible de changer leur avenir et de les protéger de ce danger, s’ils acceptent de me croire et d’écouter mes conseils.”
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Dim 14 Avr 2019 - 13:22
La conversation prenait une direction des plus intéressantes, stimulante au plus haut point, de ces conversation qui vous fait se figer le sablier d’Horace Slughorn. Il y avait un potentiel hors du commun dans cette fille avec la prétention de devenir le nouveau Savoir de l’Enclave. Qui de mieux qu’une personne pouvant se souvenir de tout ce qu’elle voit y compris ses visions de l’avenir… bon sang, des visions de l’avenir. C’était un art tellement rare et complexe à maîtriser même sommairement, alors en avoir une spécialiste devant était tout simplement du pain béni. Elle nous répondait au sujet de ses visions depuis le début avec une évidence déconcertante qui était le présage d’une grande maîtrise. Savait-elle seulement que mis à part sa famille sans doute, il fallait presque trois à quatre décennies de plus pour arriver au niveau qu’elle avait atteinte bien jeune ?
La jeune femme fut saisi par une vision. Ce qui était le plus impressionnant était sans l’ombre d’un doute que ma collègue n'eût pas remarqué cela et si je n’avais pas été en train de sonder ses pensées de surface, je n’aurais jamais su qu’elle avait eu cette vision. Elle n’était pas forcément des plus à l’aise à cause de l’ambiance et de nos questions qui la surprenaient un peu. Elle m’avait clairement vu la poignarder en fin de cette séance. Cela me suffit amplement pour comprendre qu’elle avait dit non seulement la vérité ce que je savais avant, mais surtout à quel point son sort de divination était pratique. Il ne restait qu’à voir comment elle s’en sortait avec sa divination effectuée sur Miyuki.
Sans surprise elle parvint à ce qu’elle nous avait affirmé quelques minutes plus tôt en cernant parfaitement l’état d’esprit de Miyuki et plus encore. Elle avait répondu succinctement, mais j’avais cerné la profondeur du lien, du calque qui était fait sur les émotions ou plutôt non-émotions de ma collègue. C’était d’ailleurs toute l’idée du test que de le faire s’effectuer sur Miyuki, pour éviter qu’elle n’assimile des émotions ou un état d’esprit qui ne la perturbe pour le reste de l’entretien. Encore une fois, j’étais tout à fait satisfaite de ce qu’elle avait fourni comme preuve pour alimenter le dossier de candidature qu’était le sien.
Miyuki-san lui posa une question l’inéluctabilité du destin en sommes. C’était une question des plus intéressantes. J’ai toujours pensé et vu la vie comme une suite logique d’événements prédictibles après tout et qu’il y avait une forme de déterminisme scientifique à appliquer à la vie. C’était le mantra que je me répétais à chaque fois que j’en venais à penser à mes filles mortes à mon retour à Nakanoto, dans le but de me convaincre que c’était le destin et que rien n’aurait pu changer cela. Bien entendu, c’était faux. Evidemment qu’il était logique que savoir ce qui allait se passer changeait la donne. Elle a confirmé cela en répondant à Miyuki, mais en demeurant ténue dans sa réponse, allant jusqu’à dire que si elle ne faisait rien, le destin ferait son oeuvre. J’étais dubitative car si il y avait connaissance de l’avenir, cette seule connaissance supplémentaire changeait forcément le court des événements, même si la personne refusait d’y croire, la suite logique avait changé.
Je lançais un regard masqué à ma collègue avec un signe subtil de la tête pour confirmer que tout ce qu’elle avait dit ici bas était la plus stricte vérité. Il était devenu évident pour moi et ma collègue que cette jeune fille était plus que compétente pour remplir les devoirs du Savoir au sein de l’Enclave. Avec elle, les chercheurs allaient pouvoir être bien mieux encadrés et aller dans des directions de recherches optimisée. Je la voyais déjà dissuader un sorcier d’un champ de recherche pour ne pas qu’il réussisse son oeuvre lorsqu’il sera pourvu d’une barbe blanche mais un autre où le succès frapperait à sa porte en quelques années. Nous pourrions prendre un ascendant énorme sur les autres Enclaves du monde grâce à ça, même si ce n’était pas forcément le but.
Une chose supplémentaire venait s’ajouter à cette déduction faite sur sa capacité à orienter les recherches grâce à ses visions. Elle pourrait m’aider à soigner Arisugawa-san et à éviter que sa fille… ma collègue ici présente ne connaisse le même sort qu’elle un jour. Elle pourrait également voir si dans l’avenir ma fille reviendrait vers sa mère… ou même me dire s’il ne valait pas mieux que je trouve ma Tom… ma Taichi-Tomoe… et lui effacer le souvenir de nos retrouvailles, effacer les souvenirs de cette information qu’elle aurait transmise à ses confidents… m’effacer de sa vie qui a volé en éclat et reprendre le cours de ma terne existence. Mais là n’était pas l’intérêt. Nous avions surtout trouvé la candidate parfaite pour ce poste. Elle était de surcroît plus réservée que Satoru-san, ce qui n’était pas pour me déplaire de ne plus avoir d’excentrique survoltée et lasse de remplir son devoir lors des réunions du conseil de l’Enclave une à deux fois par mois depuis Halloween.
Je m’éclaircis la voix rapidement avant d’élégament croiser les jambes et réajuster ma robe et sa dentelle fine avant de prendre la parole une nouvelle fois.
La jeune femme fut saisi par une vision. Ce qui était le plus impressionnant était sans l’ombre d’un doute que ma collègue n'eût pas remarqué cela et si je n’avais pas été en train de sonder ses pensées de surface, je n’aurais jamais su qu’elle avait eu cette vision. Elle n’était pas forcément des plus à l’aise à cause de l’ambiance et de nos questions qui la surprenaient un peu. Elle m’avait clairement vu la poignarder en fin de cette séance. Cela me suffit amplement pour comprendre qu’elle avait dit non seulement la vérité ce que je savais avant, mais surtout à quel point son sort de divination était pratique. Il ne restait qu’à voir comment elle s’en sortait avec sa divination effectuée sur Miyuki.
Sans surprise elle parvint à ce qu’elle nous avait affirmé quelques minutes plus tôt en cernant parfaitement l’état d’esprit de Miyuki et plus encore. Elle avait répondu succinctement, mais j’avais cerné la profondeur du lien, du calque qui était fait sur les émotions ou plutôt non-émotions de ma collègue. C’était d’ailleurs toute l’idée du test que de le faire s’effectuer sur Miyuki, pour éviter qu’elle n’assimile des émotions ou un état d’esprit qui ne la perturbe pour le reste de l’entretien. Encore une fois, j’étais tout à fait satisfaite de ce qu’elle avait fourni comme preuve pour alimenter le dossier de candidature qu’était le sien.
Miyuki-san lui posa une question l’inéluctabilité du destin en sommes. C’était une question des plus intéressantes. J’ai toujours pensé et vu la vie comme une suite logique d’événements prédictibles après tout et qu’il y avait une forme de déterminisme scientifique à appliquer à la vie. C’était le mantra que je me répétais à chaque fois que j’en venais à penser à mes filles mortes à mon retour à Nakanoto, dans le but de me convaincre que c’était le destin et que rien n’aurait pu changer cela. Bien entendu, c’était faux. Evidemment qu’il était logique que savoir ce qui allait se passer changeait la donne. Elle a confirmé cela en répondant à Miyuki, mais en demeurant ténue dans sa réponse, allant jusqu’à dire que si elle ne faisait rien, le destin ferait son oeuvre. J’étais dubitative car si il y avait connaissance de l’avenir, cette seule connaissance supplémentaire changeait forcément le court des événements, même si la personne refusait d’y croire, la suite logique avait changé.
Je lançais un regard masqué à ma collègue avec un signe subtil de la tête pour confirmer que tout ce qu’elle avait dit ici bas était la plus stricte vérité. Il était devenu évident pour moi et ma collègue que cette jeune fille était plus que compétente pour remplir les devoirs du Savoir au sein de l’Enclave. Avec elle, les chercheurs allaient pouvoir être bien mieux encadrés et aller dans des directions de recherches optimisée. Je la voyais déjà dissuader un sorcier d’un champ de recherche pour ne pas qu’il réussisse son oeuvre lorsqu’il sera pourvu d’une barbe blanche mais un autre où le succès frapperait à sa porte en quelques années. Nous pourrions prendre un ascendant énorme sur les autres Enclaves du monde grâce à ça, même si ce n’était pas forcément le but.
Une chose supplémentaire venait s’ajouter à cette déduction faite sur sa capacité à orienter les recherches grâce à ses visions. Elle pourrait m’aider à soigner Arisugawa-san et à éviter que sa fille… ma collègue ici présente ne connaisse le même sort qu’elle un jour. Elle pourrait également voir si dans l’avenir ma fille reviendrait vers sa mère… ou même me dire s’il ne valait pas mieux que je trouve ma Tom… ma Taichi-Tomoe… et lui effacer le souvenir de nos retrouvailles, effacer les souvenirs de cette information qu’elle aurait transmise à ses confidents… m’effacer de sa vie qui a volé en éclat et reprendre le cours de ma terne existence. Mais là n’était pas l’intérêt. Nous avions surtout trouvé la candidate parfaite pour ce poste. Elle était de surcroît plus réservée que Satoru-san, ce qui n’était pas pour me déplaire de ne plus avoir d’excentrique survoltée et lasse de remplir son devoir lors des réunions du conseil de l’Enclave une à deux fois par mois depuis Halloween.
Je m’éclaircis la voix rapidement avant d’élégament croiser les jambes et réajuster ma robe et sa dentelle fine avant de prendre la parole une nouvelle fois.
Irina ▬ Je pense pour ma part en avoir assez entendu. Ne vous en faites pas, je ne vous poignarderai pas comme vous l’avez vu il y a quelques instants. C’était bien un test comme vous l’avez compris. Vous avez répondu à toutes nos questions et éviter les écueils que nous vous avions tendu lors de cet entretiens.Je pris un instant pour peser mes mots et retracer l’ensemble de l’entretiens pour en faire un bref bilan.
Irina ▬ Je vais vous dire ce que je pense de vous de façon très directe. Je pense que vous êtes un véritable balancier et que vous répondez avec la force à laquelle vous êtes soumise. Les émotions en contrôle jusqu’à un certain seuil après quoi vous devez être capable comme tout un chacun d’exploser. Je vous sens avenante et compétence, mais très mauvaise menteuse de l’âme. Blessée, vous vous astreignez à faire ce qui vous semble le plus juste pour aider les autres.Je me suis tournée vers ma collègue pour capter son regard avant de m’adresser à elle très directement encore une fois.
Je ne peux ainsi que vivement vous recommander à l’ensemble de l’Enclave.
Irina ▬ Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne je pense qu’on peut s’arrêter là, je n’ai plus de questions à lui poser ou de tests à lui faire passer.
“Game Over”
© Etilya sur DK RPG
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Dim 14 Avr 2019 - 16:57
Le bref résumé d’Arafa-Nazari-san se révéla concluant. Je fis un signe de tête approbateur. Quant à ses sorts, ils étaient à la hauteur de mes espoirs. Cette recrue s’avèrerait rapidement être un élément indispensable pour les sorciers de ce pays. Il serait important de la présenter rapidement au Bouclier afin qu’ils entretiennent une correspondance très régulière. Mais si elles n’étaient pas immuables, j’étais persuadée que le simple fait que la jeune femme fût au courant, même sans rien dire à la personne concernée, changerait le cours des évènements, car elle-même se comporterait différemment de ce qu’elle aurait dû si elle avait ignoré ce qui pouvait se passer. Cela n’empêchait pas nécessairement un problème d’arriver, mais le déroulement des évènements ne pouvait être strictement identique. Peut-être ne s’en était-elle juste pas encore rendu compte.
“Je pense pour ma part en avoir assez entendu. Ne vous en faites pas, je ne vous poignarderai pas comme vous l’avez vu il y a quelques instants. C’était bien un test comme vous l’avez compris. Vous avez répondu à toutes nos questions et évité les écueils que nous vous avions tendu lors de cet entretien.”
Alors, le Secret avait cherché à lui faire avoir une vision ? Cette femme était pour moi ce qui s’approchait le plus d’une amie, mais elle était effrayante. Si la future Savoir avait perçu la menace, c’était que Fujibayashi-san avait bel et bien eu l’intention de passer à l’acte. C’aurait pu aller bien plus loin qu’un simple test. Mais je ne pouvais que supposer qu’on ne pouvait porter sur ses épaules le fardeau du Secret sans être capable de telles horreurs. Personnellement, poignarder une sorcière innocente ne me serait même pas venue à l’esprit et cela aurait été tout à fait contraire à ma dignité.
J’écoutai le petit bilan psychologique de ma collègue, tout à fait concluant. Mauvaise menteuse n’était pas un défaut, sauf quand il s’agissait de cacher le Secret aux humains. Cependant, les Chevaliers semblaient ignorer l’existence des Sorciers, pour ce que j’en savais. Un Savoir n’avait jamais à mentir à des sorciers, de toute façon. Quant au contrôle de ses émotions, chacun avait son seuil de tolérance. Il n’y avait que moi qui devait faire attention en toutes circonstances. Pour le bien-être de mes descendants, je n’avais pas droit à l’erreur.
“Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, je pense qu’on peut s’arrêter là. Je n’ai plus de questions à lui poser ou de tests à lui faire passer.”
Bien. Nous allions donc pouvoir clore cet entretien. Je n’avais plus de questions spécifiques, rien qui ne pût être abordé plus tard dans le cadre de son nouveau poste en tout cas. Je persistais à penser que nous avions perdu un temps précieux en voyant tous ces candidats auparavant. Toutefois, la loi obligeait à recevoir tous les présents remplissant les conditions et à décider lors de l’entretien, et non pas sur dossier. Elle partait du principe que des perles rares pouvait se trouver n’importe où. Mauvais dossier, mais parfait pour le rôle. Honnêtement, je voulais bien y croire, mais je n’avais jamais vu cela, et s’il y en avait eu par le passé, le choix n’avait pas appartenu à mes ancêtres.
“Pour ma part, mon choix est arrêté depuis un moment. Mes dernières questions avaient un but purement pratique. Toutes mes félicitations, Arafa-Nazari-san. Vous prenez votre poste demain matin à 8h. Retrouvez-moi dans le hall de l’école pour que je vous fasse visiter les espaces privés et pour rencontrer une partie de votre personnel.”
Exceptionnellement, je décalerais un peu mon entraînement, bien que je ne pusse l’annuler complètement, étant donné que j’avais déjà dû supprimer celui de ce matin. Rendre la nouvelle Savoir opérationnelle le plus rapidement possible était cependant suffisamment important pour cela. Plus que d’écouter des candidats désespérants se vanter de pouvoir faire des choses dont ils étaient incapables en tout cas.
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Ven 19 Avr 2019 - 6:09
J’écoutai le verdict de mes deux interlocutrices d’une oreille attentive, curieuse de connaître leurs opinions. Je tentais de ne rien laisser paraître, seulement, il était clair que j’étais plutôt tendue. Après tout, j’avais répondu à toutes leurs questions aussi sincèrement que possible, j’avais fait un effort monstre pour conserver mon calme et je m’étais montrée aussi calme et aimable que je le pouvais. En soi, c’était un exploit que je n’aie pas pris mes jambes à mon cou directement en arrivant devant l’entrée de la pièce où s’était déroulée cette entrevue ; j’irais jusqu’à dire que c’était même un miracle que j’aie réussi à ne pas laisser ma nervosité paraître plus qu’elle ne l’avait sur les dernières réponses que j’avais offertes. Cela dit, j’étais tout de même fière de ma performance ; que je sois prise ou non au sein de l’Enclave japonaise, j’étais tout de même heureuse d’avoir fait un pas dans la bonne direction. J’avais réussi à me tirer des griffes de ma dépression ; pour aujourd’hui, du moins.
La première à faire part de sa pensée fut la dame au masque. Ses paroles résonnaient comme une vérité absolue dans mon esprit ; étrangement, j’étais portée à acquiescer avec chaque élément qu’elle exposait. C’était tout de même relativement bizarre que de me faire pointer mes défauts et mes qualités, tout comme c’était bizarre que l’on me complimente en indiquant que l’on me recommendait vivement comme candidate au poste de Savoir. Bien que trop humble pour réellement accepter un quelconque compliment, j’avais souri, hoché la tête par politesse. J’étais heureuse de savoir que l’une d’entre elles avait vu un quelconque potentiel en ma personne ; c’était comme une sorte de validation, un petit baume sur mon estime flétrie. Ne restait qu’à savoir ce que pensait la seconde.
Mon sourire s’était étiré légèrement lorsqu’elle prononça sa pensée. Je demeurais silencieuse, malgré le fait que j’aie eu envie de les remercier plusieurs fois toutes les deux. A la fin, je ne m’étais peut-être pas trompée en offrant mon dossier à leur considération pour le poste. J’allais enfin pouvoir utiliser mes dons pour une cause à laquelle je tiens, malgré ma haine pour ceux-ci. Les apprentissages que l’on m’a forcée à faire tout au long de ma jeunesse ne me serviront pas à rien.
Une fois leur verdict énoncé, je me redressai dans mon siège, les mains jointes sur mes cuisses, m’inclinant légèrement en signe de respect.
“Je suis honorée d’apprendre votre décision, mesdames. Je ferai de mon mieux afin que vous ne regrettiez point ce choix.”
Évidemment que je ne les laisserai pas regretter leur décision. Je faisais enfin des progrès par rapport à mon état mental et, aujourd’hui, j’entamais un long voyage vers ma future guérison. Avoir un nouveau poste et des responsabilités desquelles me préoccuper durant mes jours étaient d’excellents moyens de me distraire et, en plus de cela, me permettrait de mettre à profit toutes les connaissances que j’ai accumulées depuis plusieurs décennies. J’étais déterminée à changer, à guérir. Et j’étais persuadée que cette nouvelle aventure dans laquelle j’ai l’opportunité de me lancer serait le nouveau départ dont j’ai besoin pour y arriver.
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