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Invité
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Dim 10 Mar 2019 - 1:24
Au son du violon, des cœurs apaisés
Feat Raphaël De La Roche
Je n'avais pas sortis le nez de mon lit depuis mon réveil, emmitouflée dans cette couette où je me sentais en sécurité, tel un cocon. Pourtant, le temps était magnifique dehors, le soleil brillait, les oiseaux chantaient. On pouvait même entendre au loin les rires des enfants. Oui, c'était véritablement une belle journée. Une belle et triste journée. Ce jour que je redoutais chaque année était déjà là. Le temps passait décidément trop vite à mon goût. Cela faisait déjà quatorze ans... Quatorze ans que la vie m'avait enlevé ce que j'avais de plus précieux dans ce monde, mes parents. J'étais encore très jeune lorsque ce drame se produisit et avais donc de plus en plus de mal à m'en souvenir. Heureusement, j'avais en ma possession une photo d'eux, la seul et unique, que l'on m'avait autorisé à conserver. J'en prenais grand soin. Malheureusement, aussi beau soit-il, ce cliché ne me permettait pas de me rappeler de leurs voix qui, au fil des années, se faisaient de plus en plus lointaines... J'avais tellement peur de les voir s'effacer de mon esprit... Mais je ne pouvais rien faire pour les retenir, hélas. Les souvenirs qui disparaissent n'étaient que des gouttes qui venaient se perdre au milieu de cet océan de chagrin et de colère qu'était mon cœur. Quatorze années de passées et pourtant, je n'étais toujours parvenus à surpasser tout ça. Ce n'était pourtant pas faute d'essayer, j'avançais doucement, à mon rythme, mais ce jour ne faisait que raviver cette douleur que j'avais tant de mal à enfouir au fond de moi.
Toc toc.
Je reconnu tout de suite la voix de mon vieil ami, Yamachi. Les gens ne voyait en lui que mon chauffeur attitré, mais il était en réalité bien plus que cela. Il était la bouée qui m'empêchait de perdre pieds, de couler. Chauffeur de mon père auparavant, j'aimais énormément les anecdotes qu'il partageait avec moi et je sentais qu'il appréciait tout autant.
Dis-je d'une voix faible, presque un murmure. Il était bien la seule personne que j'acceptais de voir en ce jour. Je savais pertinemment ce qu'il était venu me dire. Qu'il ne fallait pas que je me laisse aller, que mes parents ne voudraient pas me voir comme ça, que cela les rendrait certainement tristes eux aussi. Et bien évidemment, il avait raison. J'étais bien consciente que je devais reprendre le dessus et arrêter de me morfondre chaque année. Mais c'était tellement dur... Je soupirai tandis que Yamachi s'installa délicatement sur le bord de mon lit. Doucement, il s'approcha et retira la couette qui couvrait mon visage. Et je le laissai faire. Je savais que son contact me ferait du bien. Je relevai la tête vers lui, les yeux embrumés. Son sourire m'apaisait.
Comme d'habitude je le stoppai et comme d'habitude ma réponse était non. Je ne souhaitais pas rendre visite à mes parents. Je savais que les larmes monteraient bien trop vite et que la seule chose que je serais capable de faire c'était pleurer. Hors de question que leur tombe serve d'exutoire à mon chagrin.
Comme chaque année, ça ira mieux demain.
Je me forçai et lui offrit un léger sourire. Il me regardait. Je voyais ses pensées au fond de ses yeux « non, ça n'ira pas mieux demain, je le sais » et je devinais que cela lui brisait le cœur. Moi aussi ça me faisais mal de le rejeter comme ça, mais je n'avais pas la force de faire mieux.
Il se leva en silence et si dirigea vers la porte. Il se retourna une dernière fois vers moi, puis sorti de ma chambre à contre cœur. Aussitôt partit, je me laissai tomber sur mon matelas et regardai le plafond. C'est vrai qu'une peu d'air frais me ferais du bien... Pouvais-je me permettre une petite sortie ? En avais-je le droit aujourd'hui ? Je me redressai alors, hésitante. Il y avait bien un endroit qui me plaisait, dans lequel je me sentais à ma place, libre et légère : le parc. Trouver un coin aussi paisible et calme pour me laisser aller aux cordes de mon violon était une bénédiction... Je passai les mains sur mon visage, puis posai mes yeux sur mon instrument. Habituellement, je ne jouais jamais à cette période mais, il était peut-être temps de bousculer un peu les choses... ?
Je me levai alors et d'un pas peu décidé, allai me changer. J'enfilai la première chose qui me tomba sous la main : legging noir, tunique blanche à dentelle et petites sandales. J'attrapai ensuite mon étui où était rangé mon violon puis me dirigeai vers la porte fenêtre qui menait au balcon. Au moins par là, pas de risque de croiser qui que ce soit et surtout pas mes grands-parents. Ils étaient les derniers que j'avais envie de voir en ce jour. Dehors, l'air était doux, ce qui était plutôt agréable. Je m'avançai jusqu'à la rambarde puis regardai en bas. Toujours aussi haut... Mais j'avais ma petite astuce. Enfin, un sort plutôt, très pratique d'ailleurs. Mais avant, il fallait que je fasse descendre mon violon en toute sécurité... Une idée me traversa l'esprit. Je retournai rapidement dans ma chambre et récupéra une rallonge de 10 mètres. Je savais bien qu'elle me servirait un jour.
De retour sur le balcon, je l'attachai solidement à la poignée de mon étui puis le fit lentement glisser le long du mur. Une fois à bonne hauteur du sol, je liai la rallonge à la rambarde afin de laisser l'instrument suspendu dans le vide. En bas, je n'avais plus qu'à l'attraper. Il était à présent temps de passer à la suite du plan. Je fermai les yeux quelques instants et me concentrai sur mon objectif.
Corps d'air.
Petit à petit, chaque parcelle de mon corps se changea en une brume légère qui, lentement, se laissa guider par la brise jusqu'au sol. Un véritable jeu d'enfant. Enfin, il m'avait quand même fallu quelques année pour réussir à le maîtriser. J'en avais quelque peu baver, mais j'étais plutôt fière de moi maintenant. Je relevai ensuite la tête et souris en voyant mon violon au dessus de moi. Sans difficultés, je le récupérai et le serrai contre moi. A présent, il était temps de prendre la direction du parc.
Comme prévu, l'endroit était désert à cette heure. Tout le monde était rentré chez soi pour dîner. C'était parfait. J'aimais vraiment me rendre ici pour jouer. C'était apaisant... Je me sentais libre. Je m’installai donc dans mon coin habituel, un bosquet à l'écart des allées, entourés d'arbres et de buissons, et posa mon étui au sol pour en sortir délicatement mon instrument. Le violon était vraiment la plus belle invention du monde. Apprendre à en jouer m'avais permis d'évacuer une partie de ma colère et de ma douleur...
Ma beauté dans une main et mon archet dans l'autre, je me redressai. Après une longue et grande inspiration, je fermai les yeux et entamai une douce et mélancolique mélodie, qui se laissa porter par le vent et résonna à travers tout le parc. Ce moment où la mèche frotta les cordes pour libérer ces notes aussi belles les unes que les autres était une véritable délivrance. Je pouvais libérer ma tristesse et la sentir se lier à la musique. J'en étais chamboulée, si bien que des larmes commencèrent doucement à couler le long de mes joues. J'étais tellement prise dans mon jeu que je ne remarquai même pas ces petites perles salés s'échapper de mes yeux, ni la présence qui s'invita non loin.
[HRP : la mélodie en question]
Toc toc.
Yamachi ▬ Mademoiselle... Puis-je entrer ? S'il vous plaît...
Je reconnu tout de suite la voix de mon vieil ami, Yamachi. Les gens ne voyait en lui que mon chauffeur attitré, mais il était en réalité bien plus que cela. Il était la bouée qui m'empêchait de perdre pieds, de couler. Chauffeur de mon père auparavant, j'aimais énormément les anecdotes qu'il partageait avec moi et je sentais qu'il appréciait tout autant.
Kisaki ▬ C'est ouvert...
Dis-je d'une voix faible, presque un murmure. Il était bien la seule personne que j'acceptais de voir en ce jour. Je savais pertinemment ce qu'il était venu me dire. Qu'il ne fallait pas que je me laisse aller, que mes parents ne voudraient pas me voir comme ça, que cela les rendrait certainement tristes eux aussi. Et bien évidemment, il avait raison. J'étais bien consciente que je devais reprendre le dessus et arrêter de me morfondre chaque année. Mais c'était tellement dur... Je soupirai tandis que Yamachi s'installa délicatement sur le bord de mon lit. Doucement, il s'approcha et retira la couette qui couvrait mon visage. Et je le laissai faire. Je savais que son contact me ferait du bien. Je relevai la tête vers lui, les yeux embrumés. Son sourire m'apaisait.
Yamachi ▬ Mademoiselle... Un peu d'air frais vous ferait le plus grand bien... Peut-être voudriez-vous aller vous recueillir sur leur tombe... ? Je sais que vous n'y aller pas habituellement mais je me suis dis que peut-être...
Comme d'habitude je le stoppai et comme d'habitude ma réponse était non. Je ne souhaitais pas rendre visite à mes parents. Je savais que les larmes monteraient bien trop vite et que la seule chose que je serais capable de faire c'était pleurer. Hors de question que leur tombe serve d'exutoire à mon chagrin.
Kisaki ▬ Merci Yamachi... Je sais que vous vous inquiétez pour moi et cela me touche énormément, mais j'ai besoin de me retrouver un peu seule...
Comme chaque année, ça ira mieux demain.
Je me forçai et lui offrit un léger sourire. Il me regardait. Je voyais ses pensées au fond de ses yeux « non, ça n'ira pas mieux demain, je le sais » et je devinais que cela lui brisait le cœur. Moi aussi ça me faisais mal de le rejeter comme ça, mais je n'avais pas la force de faire mieux.
Yamachi ▬ Je comprends. Je repasserai vous voir demain. Prenez soin de vous...
Il se leva en silence et si dirigea vers la porte. Il se retourna une dernière fois vers moi, puis sorti de ma chambre à contre cœur. Aussitôt partit, je me laissai tomber sur mon matelas et regardai le plafond. C'est vrai qu'une peu d'air frais me ferais du bien... Pouvais-je me permettre une petite sortie ? En avais-je le droit aujourd'hui ? Je me redressai alors, hésitante. Il y avait bien un endroit qui me plaisait, dans lequel je me sentais à ma place, libre et légère : le parc. Trouver un coin aussi paisible et calme pour me laisser aller aux cordes de mon violon était une bénédiction... Je passai les mains sur mon visage, puis posai mes yeux sur mon instrument. Habituellement, je ne jouais jamais à cette période mais, il était peut-être temps de bousculer un peu les choses... ?
Je me levai alors et d'un pas peu décidé, allai me changer. J'enfilai la première chose qui me tomba sous la main : legging noir, tunique blanche à dentelle et petites sandales. J'attrapai ensuite mon étui où était rangé mon violon puis me dirigeai vers la porte fenêtre qui menait au balcon. Au moins par là, pas de risque de croiser qui que ce soit et surtout pas mes grands-parents. Ils étaient les derniers que j'avais envie de voir en ce jour. Dehors, l'air était doux, ce qui était plutôt agréable. Je m'avançai jusqu'à la rambarde puis regardai en bas. Toujours aussi haut... Mais j'avais ma petite astuce. Enfin, un sort plutôt, très pratique d'ailleurs. Mais avant, il fallait que je fasse descendre mon violon en toute sécurité... Une idée me traversa l'esprit. Je retournai rapidement dans ma chambre et récupéra une rallonge de 10 mètres. Je savais bien qu'elle me servirait un jour.
De retour sur le balcon, je l'attachai solidement à la poignée de mon étui puis le fit lentement glisser le long du mur. Une fois à bonne hauteur du sol, je liai la rallonge à la rambarde afin de laisser l'instrument suspendu dans le vide. En bas, je n'avais plus qu'à l'attraper. Il était à présent temps de passer à la suite du plan. Je fermai les yeux quelques instants et me concentrai sur mon objectif.
Corps d'air.
Petit à petit, chaque parcelle de mon corps se changea en une brume légère qui, lentement, se laissa guider par la brise jusqu'au sol. Un véritable jeu d'enfant. Enfin, il m'avait quand même fallu quelques année pour réussir à le maîtriser. J'en avais quelque peu baver, mais j'étais plutôt fière de moi maintenant. Je relevai ensuite la tête et souris en voyant mon violon au dessus de moi. Sans difficultés, je le récupérai et le serrai contre moi. A présent, il était temps de prendre la direction du parc.
Comme prévu, l'endroit était désert à cette heure. Tout le monde était rentré chez soi pour dîner. C'était parfait. J'aimais vraiment me rendre ici pour jouer. C'était apaisant... Je me sentais libre. Je m’installai donc dans mon coin habituel, un bosquet à l'écart des allées, entourés d'arbres et de buissons, et posa mon étui au sol pour en sortir délicatement mon instrument. Le violon était vraiment la plus belle invention du monde. Apprendre à en jouer m'avais permis d'évacuer une partie de ma colère et de ma douleur...
Ma beauté dans une main et mon archet dans l'autre, je me redressai. Après une longue et grande inspiration, je fermai les yeux et entamai une douce et mélancolique mélodie, qui se laissa porter par le vent et résonna à travers tout le parc. Ce moment où la mèche frotta les cordes pour libérer ces notes aussi belles les unes que les autres était une véritable délivrance. Je pouvais libérer ma tristesse et la sentir se lier à la musique. J'en étais chamboulée, si bien que des larmes commencèrent doucement à couler le long de mes joues. J'étais tellement prise dans mon jeu que je ne remarquai même pas ces petites perles salés s'échapper de mes yeux, ni la présence qui s'invita non loin.
[HRP : la mélodie en question]
- Spoiler:
"Alone wolf"
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Raphaël de La Roche#100092#100092#100092#100092#100092#100092#100092
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Nombre de messages : 1328
Emploi/loisirs : Écrivain & professeur de violon
Yens : 1284
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Jeu 14 Mar 2019 - 19:49
Allongé sur mon lit, la tête soutenue par mes mains croisées, je fixais le plafond. Beaucoup de choses s'étaient produites ces derniers temps. Le retour de Chloris avait marqué un tournant décisif dans ma vie depuis la mort de ma fiancée. C'était une bouée supplémentaire à laquelle je m'accrochais désespérément pour retrouver la surface. Au soutien indéfectible de Jess, Kévin, Junya et même Sarah, s'ajoutait celui de Maria, plus récemment, qui m'encourageait à reprendre l'écriture. Pour l'instant hélas, l'inspiration me faisait toujours défaut. Seul un manuscrit aux pages immaculées ornait mon bureau, malgré mes efforts pour produire la moindre phrase. Cependant, cela ne saurait tarder, avec le projet de Maria.
Mais l’écriture n’avait pas été la seule victime de ma muse récalcitrante. Pendant deux mois, je n’avais pas joué une seule note sur mon violon, la main paralysée chaque fois qu’elle s’approchait des cordes. J'avais annulé tous mes cours à contre cœur, car même enseigner le violon me coûtait. Ces dernières années, ma fiancée avait représenté la majeure partie de mon inspiration artistique. Elle avait même commencé à apprendre le violon sur ses derniers mois de vie. D'abord en secret pour apprendre un morceau et me faire une surprise ; puis j'avais repris son enseignement. Ainsi, le violon me rappelait ces heureux souvenirs, et ce n’en était que plus douloureux. C'était pourquoi je n’avais pu produire un son ces dernières semaines… Jusqu’à ce que mon chemin ne croisât celui d’Anja Limonov.
La pianiste avait su me faire renouer avec la musique, par ses mots justes et ses conseils avisés. Elle m’avait encouragé à m’y remettre progressivement ; et mes mains, comme guidées par sa sagesse, avaient finalement retrouvé le chemin vers l’âme de mon instrument. Elle n’avait pas eu peur de me faire la leçon lorsque je m’étais découragé à la première fausse note. Elle m’avait accompagné par la suite, pour faciliter la renaissance de mon essence artistique. Sans elle, je n’aurais pu retrouvé si vite le chemin vers la musique, et je lui en serais toujours reconnaissant.
Mon regard glissa sur l'étui qui reposait sur un fauteuil à côté de mon armoire. Il contenait mon violon, un authentique Stradivarius. Pendant ces deux mois de silence, j’avais continué à en prendre soin, chassant le moindre brin de poussière, nettoyant le bois vernis et ajustant régulièrement les cordes. Il venait de faire un passage chez le luthier du coin ; je l’y avais porté le jour même de ma rencontre avec Limonov-san. J’avais eu l’occasion de tester le résultat de cet entretien annuel ; et il était satisfaisant. Pour le moment, je me contentais d’un ou deux mouvements bien connus, lorsque j’étais seul. Il me faudrait encore du temps avant de retrouver toute la splendeur de mon art. Mais j’étais confiant ; et puis, ma camarade pianiste me l’avait bien dit, elle ne m’abandonnerait pas en si bon chemin.
L’angoisse ne m’avait pas totalement quitté ; je la sentais toujours là, près de moi, lorsque je touchais mon instrument. Mais j’avais retrouvé la foi ; l’espoir guidait mon archet, faisant fi des émotions négatives qui me barraient la route. Et quelle délivrance… La musique faisait partie de ma vie depuis mes six ans, et dans un sens, partie de moi également. C'était donc angoissant de n'arriver à rien. Le violon était ma passion depuis ma plus tendre enfance, et ne plus avoir envie d'en jouer m’avait longtemps déstabilisé.
Mais, même si j’avais retrouvé ma muse et le plaisir de jouer, je n’étais pas encore sorti d’affaire. La douleur ne m’avait pas quitté. Je m’éveillais encore de mon sommeil, en sueur et en larmes, revivant la mort de ma bien aimée. Je ne savais pas encore comment me remettre pleinement de sa disparition, même si j’étais de mieux en mieux entouré. J’avais mis vingt-cinq ans à faire le deuil de Sophie. Combien d’années devrais-je supporter cette souffrance insoutenable ? Je fermai les yeux en poussant un léger soupir. Il fallait vraiment que je cessasse de pousser autant ma réflexion. Je chassait donc ces pensées parasites pour faire le vide et atteindre un état pseudo méditatif.
Je commençais à me laisser aller à une somnolence incertaine lorsqu'un son pur et clair me tira de ma torpeur. J'ouvris aussitôt les yeux tandis qu'une douce mélodie prenait forme. Son origine devait être lointaine, mais mon ouïe vampirique la percevait comme si elle était juste à côté. Ce son caractéristique, je le reconnaîtrais entre mille : il s'agissait d'un violon. Je me redressai, le regard tourné vers le parc. La musique provenait de là, et je ne voyais pas de meilleur endroit pour en jouer, l'ayant fait moi-même à maintes occasions. J'étais incapable de m'en détourner, comme si cet air, doux et mélancolique à la fois, m'avait ensorcelé. Comme un appel auquel je me devais de répondre. Chloris étant de sortie près de la forêt, sous l’oeil vigilant de Seito, je pouvais me permettre de m’absenter. Alors, impulsivement, je me téléportai jusqu'à l'entrée de l’espace vert, camouflé derrière un arbre de ma connaissance. Appuyé légèrement contre le tronc, je risquai un coup d'œil par dessus mon épaule pour satisfaire ma curiosité.
Une jeune fille aux longs cheveux blonds s'exerçait au violon. À l'odeur, il s'agissait d'une humaine, bien qu'une nuance subtile m'interpela. Après une courte réflexion, je n'en avais pas senti de telle depuis la sinistre soirée d'halloween. Plus précisément, depuis Thomas Tel. Intéressant. Elle devait être comme lui. Mais ce n'était pas tant sa nature qui m'importait, mais la musique qu'elle produisait. Désormais très proche, j'en saisissais toutes les subtilités, et j'y étais d'autant plus sensible. Je fermai les yeux un instant pour m'imprégner entièrement des vibrations qu'émettaient les cordes de l'instrument. Des images envahirent mon esprit. Celles de ma tendre Émeraude et de tous ces moments d'amour que nous avions partagé. Cette mélodie, débordante d'affection, mais empreinte d'une profonde tristesse, résonnait dans mon cœur et dans mon âme. Parce qu'elle racontait si bien mon histoire, notre histoire à ma fiancée et moi. Une belle et courte romance, qui s'était terminé dans le chagrin et n'appartenait plus qu'à un album souvenir.
Je sentis une larme couler sur ma joue, puis une seconde sur sa jumelle. Je les essuyai du revers de ma manche, circonspect. Puis mon regard se posa de nouveau sur la jeune musicienne et je constatait qu'elle était dans le même état. Elle avait une grande sensibilité, et dans le monde de la musique, c'était un atout. Puis mes yeux se focalisèrent sur ses doigts qui pianotaient sur les cordes au gré de la mélodie, et sur son bras armé de l'archet qui allait et venait en rythme. Et malgré l'émotion qu'elle suscitait en moi, je ne pus m'empêcher de repérer, ça et là, quelques imperfections dans son jeu. Les réflexes du professeur que j'étais ne dormaient jamais vraiment. Aussi lorsqu'elle eut terminé son morceau, je me devai de la féliciter. Je sortis de ma cachette et frappai des mains plusieurs fois tout en m'approchant lentement pour ne pas l'effrayer.
- Félicitations, c'était magnifique. Vous y mettez beaucoup d'émotion et c'est important de les externaliser. Vous transmettez très bien vos sentiments et vous savez bouleverser votre auditoire.
Je m'arrêtai à deux mètres, soucieux de ne pas lui imposer une proximité trop malaisante. Je lui offris un sourire amical et sincère pour lui inspirer confiance. Toutefois je pouvais aisément imaginer que ma présence pouvait intriguer. Je portais simplement une chemise blanche, négligemment ouverte au niveau du col, ainsi qu'un pantalon marron de grande couture. Je n'avais pas pris le temps de prendre ma veste, ni mon couvre-chef. Et mes cheveux, comme à leur mauvaise habitude, étaient quelque peu en bataille. Je ne donnais pas vraiment l'impression d'être un vulgaire passant qui se promenait dans le parc.
- En revanche, vous vous crispez trop sur votre archet. Ne l'utilisez pas comme un simple outil, mais comme un prolongement de votre bras. De vous même.
Pour illustrer mes propos, j'adoptai la position d'un violoniste, tête penchée sur le côté à l'endroit où l'on maintenant son instrument, bras gauche levé pour pincer des cordes imaginaires, le droit qui semblait tenir un archet invisible. Je marquai une courte pause le temps de me souvenir des premières notes de son morceau, avant de reproduire les mêmes accords dans le vide. Mon bras droit s'activa alors, tandis que les doigts de ma sénestre s'agitaient dans une fluidité exemplaire, si agiles qu'il en était presque difficile de suivre le mouvement. Et ma nature vampirique n'y était peut être pas étrangère.
- Comme ceci. Vous voyez ce que je veux dire ?
Après quelques secondes de démonstration je baissai les bras, un sourire encourageant sur le visage. Même si on pouvait encore lire dans mes yeux l'émotion intense qui m'avait saisi quelques minutes plus tôt.
Mais l’écriture n’avait pas été la seule victime de ma muse récalcitrante. Pendant deux mois, je n’avais pas joué une seule note sur mon violon, la main paralysée chaque fois qu’elle s’approchait des cordes. J'avais annulé tous mes cours à contre cœur, car même enseigner le violon me coûtait. Ces dernières années, ma fiancée avait représenté la majeure partie de mon inspiration artistique. Elle avait même commencé à apprendre le violon sur ses derniers mois de vie. D'abord en secret pour apprendre un morceau et me faire une surprise ; puis j'avais repris son enseignement. Ainsi, le violon me rappelait ces heureux souvenirs, et ce n’en était que plus douloureux. C'était pourquoi je n’avais pu produire un son ces dernières semaines… Jusqu’à ce que mon chemin ne croisât celui d’Anja Limonov.
La pianiste avait su me faire renouer avec la musique, par ses mots justes et ses conseils avisés. Elle m’avait encouragé à m’y remettre progressivement ; et mes mains, comme guidées par sa sagesse, avaient finalement retrouvé le chemin vers l’âme de mon instrument. Elle n’avait pas eu peur de me faire la leçon lorsque je m’étais découragé à la première fausse note. Elle m’avait accompagné par la suite, pour faciliter la renaissance de mon essence artistique. Sans elle, je n’aurais pu retrouvé si vite le chemin vers la musique, et je lui en serais toujours reconnaissant.
Mon regard glissa sur l'étui qui reposait sur un fauteuil à côté de mon armoire. Il contenait mon violon, un authentique Stradivarius. Pendant ces deux mois de silence, j’avais continué à en prendre soin, chassant le moindre brin de poussière, nettoyant le bois vernis et ajustant régulièrement les cordes. Il venait de faire un passage chez le luthier du coin ; je l’y avais porté le jour même de ma rencontre avec Limonov-san. J’avais eu l’occasion de tester le résultat de cet entretien annuel ; et il était satisfaisant. Pour le moment, je me contentais d’un ou deux mouvements bien connus, lorsque j’étais seul. Il me faudrait encore du temps avant de retrouver toute la splendeur de mon art. Mais j’étais confiant ; et puis, ma camarade pianiste me l’avait bien dit, elle ne m’abandonnerait pas en si bon chemin.
L’angoisse ne m’avait pas totalement quitté ; je la sentais toujours là, près de moi, lorsque je touchais mon instrument. Mais j’avais retrouvé la foi ; l’espoir guidait mon archet, faisant fi des émotions négatives qui me barraient la route. Et quelle délivrance… La musique faisait partie de ma vie depuis mes six ans, et dans un sens, partie de moi également. C'était donc angoissant de n'arriver à rien. Le violon était ma passion depuis ma plus tendre enfance, et ne plus avoir envie d'en jouer m’avait longtemps déstabilisé.
Mais, même si j’avais retrouvé ma muse et le plaisir de jouer, je n’étais pas encore sorti d’affaire. La douleur ne m’avait pas quitté. Je m’éveillais encore de mon sommeil, en sueur et en larmes, revivant la mort de ma bien aimée. Je ne savais pas encore comment me remettre pleinement de sa disparition, même si j’étais de mieux en mieux entouré. J’avais mis vingt-cinq ans à faire le deuil de Sophie. Combien d’années devrais-je supporter cette souffrance insoutenable ? Je fermai les yeux en poussant un léger soupir. Il fallait vraiment que je cessasse de pousser autant ma réflexion. Je chassait donc ces pensées parasites pour faire le vide et atteindre un état pseudo méditatif.
Je commençais à me laisser aller à une somnolence incertaine lorsqu'un son pur et clair me tira de ma torpeur. J'ouvris aussitôt les yeux tandis qu'une douce mélodie prenait forme. Son origine devait être lointaine, mais mon ouïe vampirique la percevait comme si elle était juste à côté. Ce son caractéristique, je le reconnaîtrais entre mille : il s'agissait d'un violon. Je me redressai, le regard tourné vers le parc. La musique provenait de là, et je ne voyais pas de meilleur endroit pour en jouer, l'ayant fait moi-même à maintes occasions. J'étais incapable de m'en détourner, comme si cet air, doux et mélancolique à la fois, m'avait ensorcelé. Comme un appel auquel je me devais de répondre. Chloris étant de sortie près de la forêt, sous l’oeil vigilant de Seito, je pouvais me permettre de m’absenter. Alors, impulsivement, je me téléportai jusqu'à l'entrée de l’espace vert, camouflé derrière un arbre de ma connaissance. Appuyé légèrement contre le tronc, je risquai un coup d'œil par dessus mon épaule pour satisfaire ma curiosité.
Une jeune fille aux longs cheveux blonds s'exerçait au violon. À l'odeur, il s'agissait d'une humaine, bien qu'une nuance subtile m'interpela. Après une courte réflexion, je n'en avais pas senti de telle depuis la sinistre soirée d'halloween. Plus précisément, depuis Thomas Tel. Intéressant. Elle devait être comme lui. Mais ce n'était pas tant sa nature qui m'importait, mais la musique qu'elle produisait. Désormais très proche, j'en saisissais toutes les subtilités, et j'y étais d'autant plus sensible. Je fermai les yeux un instant pour m'imprégner entièrement des vibrations qu'émettaient les cordes de l'instrument. Des images envahirent mon esprit. Celles de ma tendre Émeraude et de tous ces moments d'amour que nous avions partagé. Cette mélodie, débordante d'affection, mais empreinte d'une profonde tristesse, résonnait dans mon cœur et dans mon âme. Parce qu'elle racontait si bien mon histoire, notre histoire à ma fiancée et moi. Une belle et courte romance, qui s'était terminé dans le chagrin et n'appartenait plus qu'à un album souvenir.
Je sentis une larme couler sur ma joue, puis une seconde sur sa jumelle. Je les essuyai du revers de ma manche, circonspect. Puis mon regard se posa de nouveau sur la jeune musicienne et je constatait qu'elle était dans le même état. Elle avait une grande sensibilité, et dans le monde de la musique, c'était un atout. Puis mes yeux se focalisèrent sur ses doigts qui pianotaient sur les cordes au gré de la mélodie, et sur son bras armé de l'archet qui allait et venait en rythme. Et malgré l'émotion qu'elle suscitait en moi, je ne pus m'empêcher de repérer, ça et là, quelques imperfections dans son jeu. Les réflexes du professeur que j'étais ne dormaient jamais vraiment. Aussi lorsqu'elle eut terminé son morceau, je me devai de la féliciter. Je sortis de ma cachette et frappai des mains plusieurs fois tout en m'approchant lentement pour ne pas l'effrayer.
- Félicitations, c'était magnifique. Vous y mettez beaucoup d'émotion et c'est important de les externaliser. Vous transmettez très bien vos sentiments et vous savez bouleverser votre auditoire.
Je m'arrêtai à deux mètres, soucieux de ne pas lui imposer une proximité trop malaisante. Je lui offris un sourire amical et sincère pour lui inspirer confiance. Toutefois je pouvais aisément imaginer que ma présence pouvait intriguer. Je portais simplement une chemise blanche, négligemment ouverte au niveau du col, ainsi qu'un pantalon marron de grande couture. Je n'avais pas pris le temps de prendre ma veste, ni mon couvre-chef. Et mes cheveux, comme à leur mauvaise habitude, étaient quelque peu en bataille. Je ne donnais pas vraiment l'impression d'être un vulgaire passant qui se promenait dans le parc.
- En revanche, vous vous crispez trop sur votre archet. Ne l'utilisez pas comme un simple outil, mais comme un prolongement de votre bras. De vous même.
Pour illustrer mes propos, j'adoptai la position d'un violoniste, tête penchée sur le côté à l'endroit où l'on maintenant son instrument, bras gauche levé pour pincer des cordes imaginaires, le droit qui semblait tenir un archet invisible. Je marquai une courte pause le temps de me souvenir des premières notes de son morceau, avant de reproduire les mêmes accords dans le vide. Mon bras droit s'activa alors, tandis que les doigts de ma sénestre s'agitaient dans une fluidité exemplaire, si agiles qu'il en était presque difficile de suivre le mouvement. Et ma nature vampirique n'y était peut être pas étrangère.
- Comme ceci. Vous voyez ce que je veux dire ?
Après quelques secondes de démonstration je baissai les bras, un sourire encourageant sur le visage. Même si on pouvait encore lire dans mes yeux l'émotion intense qui m'avait saisi quelques minutes plus tôt.
Invité
Invité
Jeu 4 Avr 2019 - 22:06
Au son du violon, des cœurs apaisés
Feat Raphaël De La Roche
Plus rien n'existait autour de moi, seules les notes qui résonnaient ne m'importaient. Elles prenaient possession de moi, comme ancrées au plus profond de mon être. Elles me transportaient en un lieu où ma peine et ma colère n'étaient que de lointains souvenirs, où ce ressentiment qui me rongeait depuis si longtemps et me consumait à petit feu disparaissait soudainement, me laissant quelques instants de répits. J'avais enfin la sensation de retrouver ce souffle que j'avais retenu depuis tant d'années, de respirer. Je m'étais égarée au son de mon violon, perdue dans cette tempête de sentiments et je ne voulais pas retrouver mon chemin.
Malheureusement, ce moment ne pouvait durer éternellement, je me devais de quitter cette euphorie et retourner dans le monde réel, face à la dure réalité.
Les yeux toujours clos, je jouai les dernières notes de la mélodie, les laissant s'échapper au gré de la brise et disparaître au loin. Je restai plantée là, immobile, le violon toujours positionnée sur mon épaule, l'archet effleurant les cordes. J'avais besoin de quelques secondes pour me remettre de toutes ces émotions. Je voulais faire durer cet instant encore un peu plus longtemps.
Lentement, je laissai tomber mes bras le long de mon corps, un peu tremblante. D'un revers de main, j'essuyai les quelques larmes sur mes joues, puis je relevai la tête vers le ciel et ouvris les yeux. Le jour laissait lentement sa place à la nuit et aux nombreuses étoiles qui la décoraient. J'appréciais ce moment de la journée, toutes ces couleurs qui se mélangeaient avaient un petit quelque chose d'apaisant. J'inspirai profondément, profitant de l'air frais de ce début de soirée. Jouer me faisait véritablement un bien fou, je ne regrettai pas ma petite escapade.
Alors que j'étais sur le point de ranger mon violon dans son étui, je sursautai au son d'un claquement de mains. Celui-ci provenant de derrière moi, je n'osai me retourner. Non pas que j'étais du genre peureuse, mais la vie m'avait appris à être méfiante, surtout dans un parc désert à la tombée de la nuit.
Je tournai légèrement la tête vers cet invité surprise afin de voir à qui j'avais affaire. Au premier coup d’œil, cet homme ne me disait rien. Mais la façon dont il s'exprimait laissait deviner son appartenance à la haute société. De plus, il semblait savoir de quoi il parlait. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était un gentilhomme pour autant. Il pouvait très bien être un psychopathe assoiffé de sang. Une bonne éducation et quelques notions en matière de musique n'empêchait pas la folie meurtrière. Et puis, il était si simple d'entourlouper une jeune et fragile demoiselle comme moi avec de belles paroles comme les siennes. Je ne devais pas me faire avoir... Même si, j'avouais que ces quelques compliments me faisait chaudement plaisir.
Je me retournai entièrement vers lui, lui faisant enfin face et le regardai. Je me rendais bien compte que la façon dont je le dévisageais était très impolie, mais je ne souhaitais pas le lâcher des yeux. On ne sait jamais. Cependant, devant sa posture et son sourire amical, il était difficile de ne pas baisser sa garde. Malgré ses cheveux en bataille, une certaine élégance émanait de lui. Et puis, il était loin d'être horrible à regarder. En fait, il n'avait rien du parfait psychopathe. Quoiqu'on pouvait être un tueur sanguinaire tout en prenant bien soin de soit, l'un n'empêchait pas l'autre.
Restant silencieuse, je l'écoutais avec attention et suivais attentivement chacun de ses gestes. Sans vraiment m'en rendre compte, je m'approchai un peu peu plus, réduisant la distance qui nous séparait. J'en avais complètement oublié le danger qu'il pouvait y avoir. J'étais comme subjugué devant tant de prestance et de perfection. Je parvenais aisément à percevoir le violon imaginaire sur son épaule et son archet entre ses doigts fins. Il était si précis dans sa gestuelle... Aucun doute possible, il devait pratiquer depuis longtemps. Chacun de ses mouvements étaient fluides et rapides, si bien qu'il m'était assez difficile de suivre le rythme. Il avait vraiment un doigté exceptionnel. J'aurais donné n'importe quoi pour l'entendre réellement jouer à cet instant.
Ne quittant pas ses mains des yeux, je ne relevai la tête vers lui qu'après plusieurs secondes. J'avais besoin d'un certain temps pour bien comprendre et assimiler ce qu'il souhaitait me montrer. Il fallait que j'ancre cela dans ma mémoire.
Plongeant mon regard dans le sien, j’acquiesçai doucement. Les critiques étaient toujours difficiles à encaisser, mais pour avancer elles étaient primordiales. Tout conseil était bon à prendre. Je ne courrais pas après la perfection, mais je cherchai toujours à m'améliorer. C'était très important pour moi.
Sans un mot, je repris position avec mon violon et doucement, je me remis à jouer. Je ne sais pas pourquoi j'écoutais les conseils d'un parfait inconnu... Peut-être car ce qu'il me disait avait du sens ? Peut-être que j'avais juste besoin qu'on me montre quoi faire ? Qu'on me mette sur la bonne voie ? Quoiqu'il en soit je jouais sans m'arrêter. J'y mettais autant de force que la première fois et pourtant, quelque chose était différent. Moins de colère, moins de tristesse, moins d'émotions. Ces sentiments étaient pourtant toujours là, en moi, mais je ne parvenais pas à les faire sortir. Était-ce à cause de ce regard sur moi ? Avais-je peur de me dévoiler devant quelqu'un ? Qu'il me juge ?
Je me stoppais alors brusquement, les yeux baissés.
Je n'osais lever la tête vers lui. Jouer devant un public était bien plus difficile que je ne le pensais, même si ce public n'était composé que d'une seule personne. De quoi avais-je peur ? De le décevoir ? Je ne le connaissais même pas. Je serrai un peu plus l'archet dans ma main, sentant les larmes monter.
Murmurai-je en essayant la goutte salée qui s'échappait de mon œil.
Malheureusement, ce moment ne pouvait durer éternellement, je me devais de quitter cette euphorie et retourner dans le monde réel, face à la dure réalité.
Les yeux toujours clos, je jouai les dernières notes de la mélodie, les laissant s'échapper au gré de la brise et disparaître au loin. Je restai plantée là, immobile, le violon toujours positionnée sur mon épaule, l'archet effleurant les cordes. J'avais besoin de quelques secondes pour me remettre de toutes ces émotions. Je voulais faire durer cet instant encore un peu plus longtemps.
Lentement, je laissai tomber mes bras le long de mon corps, un peu tremblante. D'un revers de main, j'essuyai les quelques larmes sur mes joues, puis je relevai la tête vers le ciel et ouvris les yeux. Le jour laissait lentement sa place à la nuit et aux nombreuses étoiles qui la décoraient. J'appréciais ce moment de la journée, toutes ces couleurs qui se mélangeaient avaient un petit quelque chose d'apaisant. J'inspirai profondément, profitant de l'air frais de ce début de soirée. Jouer me faisait véritablement un bien fou, je ne regrettai pas ma petite escapade.
Alors que j'étais sur le point de ranger mon violon dans son étui, je sursautai au son d'un claquement de mains. Celui-ci provenant de derrière moi, je n'osai me retourner. Non pas que j'étais du genre peureuse, mais la vie m'avait appris à être méfiante, surtout dans un parc désert à la tombée de la nuit.
Raphaël ▬ Félicitations, c'était magnifique. Vous y mettez beaucoup d'émotion et c'est important de les externaliser. Vous transmettez très bien vos sentiments et vous savez bouleverser votre auditoire.
Je tournai légèrement la tête vers cet invité surprise afin de voir à qui j'avais affaire. Au premier coup d’œil, cet homme ne me disait rien. Mais la façon dont il s'exprimait laissait deviner son appartenance à la haute société. De plus, il semblait savoir de quoi il parlait. Mais cela ne voulait pas dire qu'il était un gentilhomme pour autant. Il pouvait très bien être un psychopathe assoiffé de sang. Une bonne éducation et quelques notions en matière de musique n'empêchait pas la folie meurtrière. Et puis, il était si simple d'entourlouper une jeune et fragile demoiselle comme moi avec de belles paroles comme les siennes. Je ne devais pas me faire avoir... Même si, j'avouais que ces quelques compliments me faisait chaudement plaisir.
Je me retournai entièrement vers lui, lui faisant enfin face et le regardai. Je me rendais bien compte que la façon dont je le dévisageais était très impolie, mais je ne souhaitais pas le lâcher des yeux. On ne sait jamais. Cependant, devant sa posture et son sourire amical, il était difficile de ne pas baisser sa garde. Malgré ses cheveux en bataille, une certaine élégance émanait de lui. Et puis, il était loin d'être horrible à regarder. En fait, il n'avait rien du parfait psychopathe. Quoiqu'on pouvait être un tueur sanguinaire tout en prenant bien soin de soit, l'un n'empêchait pas l'autre.
Raphaël ▬ En revanche, vous vous crispez trop sur votre archet. Ne l'utilisez pas comme un simple outil, mais comme un prolongement de votre bras. De vous même.
Restant silencieuse, je l'écoutais avec attention et suivais attentivement chacun de ses gestes. Sans vraiment m'en rendre compte, je m'approchai un peu peu plus, réduisant la distance qui nous séparait. J'en avais complètement oublié le danger qu'il pouvait y avoir. J'étais comme subjugué devant tant de prestance et de perfection. Je parvenais aisément à percevoir le violon imaginaire sur son épaule et son archet entre ses doigts fins. Il était si précis dans sa gestuelle... Aucun doute possible, il devait pratiquer depuis longtemps. Chacun de ses mouvements étaient fluides et rapides, si bien qu'il m'était assez difficile de suivre le rythme. Il avait vraiment un doigté exceptionnel. J'aurais donné n'importe quoi pour l'entendre réellement jouer à cet instant.
Ne quittant pas ses mains des yeux, je ne relevai la tête vers lui qu'après plusieurs secondes. J'avais besoin d'un certain temps pour bien comprendre et assimiler ce qu'il souhaitait me montrer. Il fallait que j'ancre cela dans ma mémoire.
Raphaël ▬ Comme ceci. Vous voyez ce que je veux dire ?
Plongeant mon regard dans le sien, j’acquiesçai doucement. Les critiques étaient toujours difficiles à encaisser, mais pour avancer elles étaient primordiales. Tout conseil était bon à prendre. Je ne courrais pas après la perfection, mais je cherchai toujours à m'améliorer. C'était très important pour moi.
Sans un mot, je repris position avec mon violon et doucement, je me remis à jouer. Je ne sais pas pourquoi j'écoutais les conseils d'un parfait inconnu... Peut-être car ce qu'il me disait avait du sens ? Peut-être que j'avais juste besoin qu'on me montre quoi faire ? Qu'on me mette sur la bonne voie ? Quoiqu'il en soit je jouais sans m'arrêter. J'y mettais autant de force que la première fois et pourtant, quelque chose était différent. Moins de colère, moins de tristesse, moins d'émotions. Ces sentiments étaient pourtant toujours là, en moi, mais je ne parvenais pas à les faire sortir. Était-ce à cause de ce regard sur moi ? Avais-je peur de me dévoiler devant quelqu'un ? Qu'il me juge ?
Je me stoppais alors brusquement, les yeux baissés.
Kisaki ▬ J-je... Je n'y arrive pas...
Je n'osais lever la tête vers lui. Jouer devant un public était bien plus difficile que je ne le pensais, même si ce public n'était composé que d'une seule personne. De quoi avais-je peur ? De le décevoir ? Je ne le connaissais même pas. Je serrai un peu plus l'archet dans ma main, sentant les larmes monter.
Kisaki ▬ Excusez-moi...
Murmurai-je en essayant la goutte salée qui s'échappait de mon œil.
"Émotions"
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Sam 6 Avr 2019 - 0:19
La jeune femme se montra méfiante au début. Je ne le pris pas contre moi. C’était même une bonne chose, compte tenu des derniers événements. Et je comprenais parfaitement qu’une femme sans défense put se montrer réticente devant un parfait inconnu, sorti de nul part, qui la complimentait dans le but de l’amadouer. Je devais sans doute passer pour un charmeur qui brossait ses proies dans le sens du poil pour parvenir à ses fins. Pourtant, j’étais l’extrême opposé de ce portrait. Ceci dit, je n’avais aucun moyen de le prouver.
Le conseil que je lui prodiguai sembla la rassurer quelque peu sur mes intentions. Il devait être rare qu’un homme mal intentionné dispensât un cours de violon pour une potentielle victime de ses méfaits. Elle m’écouta avec attention et ne perdit pas une miette de ma gestuelle. Si bien que lorsque j’eusse terminé ma démonstration, elle ne tarda pas à s’exécuter. Je la fixai attentivement. J’aurais bien corrigé de moi-même sa position, cependant je ne la connaissais pas, et il serait malvenu de rompre la distance qui nous séparait pour me montrer si tactile. Rapidement, de nouvelles notes s’élevèrent. Mais je n’eus pas besoin d’en entendre beaucoup pour sentir que quelque chose la perturbait. Il n’y avait pas la fluidité, l’émotivité que j’avais ressenti un peu plus tôt. Elle était tendue, je le voyais à ses doigts crispés. Finalement, elle abandonna et s’arrêta brutalement. Désolé pour elle, je poussai un soupir puis fis quelques pas pour m’approcher. Je tendis la main pour sécher ses larmes, mais me ravisai au dernier moment. J’étais un étranger pour elle, et ce genre d’attention, bien que pavée de bonnes intentions, risquait d’être mal perçu.
- Ne vous excusez pas. C’est ma présence qui vous trouble, n’est-ce pas ? Je vous ai sans doute effrayée. J’en suis désolé. Je vous ai entendu de loin, et en vous écoutant, je n’ai pas pu m’empêcher de commenter. Les vieilles habitudes qui refont surface…
Je posai sur elle un regard navré. J’avais entendu un peu plus tôt les battements affolés de son coeur, pendant quelques secondes. Mon irruption avait chassé la sérénité qui l’habitait, et je comprenais aisément qu’elle fut alors incapable de jouer correctement. Je devais essayer de me rattraper, mais comment ? A bien y réfléchir, j’avais peut-être mal interpreté son trouble. Peut-être qu’elle avait simplement peur de jouer devant quelqu’un. Juste avant, elle n’avait pas conscience que je l’écoutais. Et elle se débrouillait très bien. Maintenant que je m’étais révélé, elle peinait à produire le moindre son… Je connaissais ces symptômes.
- J’ai compris, vous avez le trac. Ce n’est pas grave, ne vous inquiétez pas. ça arrive à tout artiste digne de ce nom. Je suis maintes fois passé par là.
Je glissai mes mains dans mes poches, sans la quitter des yeux. Je ne savais pas comment l’aider à dépasser cette peur irrationnelle qui vous tordait le ventre dans ces cas-là. Je l’avais vécu, longtemps auparavant. Le regard des autres, leurs espoirs fondés sur votre réussite. Passer une bonne soirée pour les uns, voir s’élever une étoile pour les autres. La peur du jugement, la crainte de décevoir. On avait beau s’y préparer, on ne pouvait y échapper. Peut-être qu’en me basant sur mes propres expériences…
- Vous n’avez rien à craindre de moi, vous savez. Je ne suis qu’un étranger pour vous. Mon jugement importe peu, même si je connais le milieu. Pendant longtemps, j’ai crains le regard des autres, quand je montais sur scène. J’avais surtout peur de décevoir mes parents. De ne pas être à la hauteur, de les décevoir.
Je tournai mon regard sur la voûte céleste alors que les souvenirs de plus d’un siècle remontaient à la surface. J’avais appris très jeune à jouer du violon. Et mon père m’avait vite offert un authentique Stradivarius, heureux que je me fusse découvert une passion artistique. Je pratiquais depuis si longtemps, qu’on pouvait certainement me qualifier de meilleur violoniste. Pourtant, avais-je vraiment atteint la perfection ? Non. Ce n’était qu’un concept, un idéal que l’on se motivait à atteindre, simplement pour se surpasser. Un objectif, pour soi.
- Un jour, j’ai fini par comprendre que ce qui importait vraiment à leurs yeux, c’était que je me fasse plaisir. Et je me suis posée cette question : pour qui devais-je jouer ? Le public ? Mes parents ? …
Je lui fis de nouveau face avec un sourire avenant, plantant mon regard bleu-vert dans ses prunelles azurées.
- La réponse était pourtant si simple. Je devais jouer pour moi. Pas pour les autres, mais pour mon plaisir. Tant mieux s’ils appréciaient. Tant pis si ça ne leur plaisait pas, tant que j’atteignais mon objectif. Alors, ne vous posez pas de question. Ignorez le regard des autres. Jouez pour vous, de sorte à être satisfaite une fois votre objectif atteint. Si vous êtes fière de vous, vos parents le seront sûrement aussi.
Mon visage affichait une expression confiante. Si le partage de mon expérience ne lui serait pas forcément utile, j’espérais que mes mots, plein de sagesse, parviendraient au moins à couper les chaînes dont elle s’était elle-même entravée.
Le conseil que je lui prodiguai sembla la rassurer quelque peu sur mes intentions. Il devait être rare qu’un homme mal intentionné dispensât un cours de violon pour une potentielle victime de ses méfaits. Elle m’écouta avec attention et ne perdit pas une miette de ma gestuelle. Si bien que lorsque j’eusse terminé ma démonstration, elle ne tarda pas à s’exécuter. Je la fixai attentivement. J’aurais bien corrigé de moi-même sa position, cependant je ne la connaissais pas, et il serait malvenu de rompre la distance qui nous séparait pour me montrer si tactile. Rapidement, de nouvelles notes s’élevèrent. Mais je n’eus pas besoin d’en entendre beaucoup pour sentir que quelque chose la perturbait. Il n’y avait pas la fluidité, l’émotivité que j’avais ressenti un peu plus tôt. Elle était tendue, je le voyais à ses doigts crispés. Finalement, elle abandonna et s’arrêta brutalement. Désolé pour elle, je poussai un soupir puis fis quelques pas pour m’approcher. Je tendis la main pour sécher ses larmes, mais me ravisai au dernier moment. J’étais un étranger pour elle, et ce genre d’attention, bien que pavée de bonnes intentions, risquait d’être mal perçu.
- Ne vous excusez pas. C’est ma présence qui vous trouble, n’est-ce pas ? Je vous ai sans doute effrayée. J’en suis désolé. Je vous ai entendu de loin, et en vous écoutant, je n’ai pas pu m’empêcher de commenter. Les vieilles habitudes qui refont surface…
Je posai sur elle un regard navré. J’avais entendu un peu plus tôt les battements affolés de son coeur, pendant quelques secondes. Mon irruption avait chassé la sérénité qui l’habitait, et je comprenais aisément qu’elle fut alors incapable de jouer correctement. Je devais essayer de me rattraper, mais comment ? A bien y réfléchir, j’avais peut-être mal interpreté son trouble. Peut-être qu’elle avait simplement peur de jouer devant quelqu’un. Juste avant, elle n’avait pas conscience que je l’écoutais. Et elle se débrouillait très bien. Maintenant que je m’étais révélé, elle peinait à produire le moindre son… Je connaissais ces symptômes.
- J’ai compris, vous avez le trac. Ce n’est pas grave, ne vous inquiétez pas. ça arrive à tout artiste digne de ce nom. Je suis maintes fois passé par là.
Je glissai mes mains dans mes poches, sans la quitter des yeux. Je ne savais pas comment l’aider à dépasser cette peur irrationnelle qui vous tordait le ventre dans ces cas-là. Je l’avais vécu, longtemps auparavant. Le regard des autres, leurs espoirs fondés sur votre réussite. Passer une bonne soirée pour les uns, voir s’élever une étoile pour les autres. La peur du jugement, la crainte de décevoir. On avait beau s’y préparer, on ne pouvait y échapper. Peut-être qu’en me basant sur mes propres expériences…
- Vous n’avez rien à craindre de moi, vous savez. Je ne suis qu’un étranger pour vous. Mon jugement importe peu, même si je connais le milieu. Pendant longtemps, j’ai crains le regard des autres, quand je montais sur scène. J’avais surtout peur de décevoir mes parents. De ne pas être à la hauteur, de les décevoir.
Je tournai mon regard sur la voûte céleste alors que les souvenirs de plus d’un siècle remontaient à la surface. J’avais appris très jeune à jouer du violon. Et mon père m’avait vite offert un authentique Stradivarius, heureux que je me fusse découvert une passion artistique. Je pratiquais depuis si longtemps, qu’on pouvait certainement me qualifier de meilleur violoniste. Pourtant, avais-je vraiment atteint la perfection ? Non. Ce n’était qu’un concept, un idéal que l’on se motivait à atteindre, simplement pour se surpasser. Un objectif, pour soi.
- Un jour, j’ai fini par comprendre que ce qui importait vraiment à leurs yeux, c’était que je me fasse plaisir. Et je me suis posée cette question : pour qui devais-je jouer ? Le public ? Mes parents ? …
Je lui fis de nouveau face avec un sourire avenant, plantant mon regard bleu-vert dans ses prunelles azurées.
- La réponse était pourtant si simple. Je devais jouer pour moi. Pas pour les autres, mais pour mon plaisir. Tant mieux s’ils appréciaient. Tant pis si ça ne leur plaisait pas, tant que j’atteignais mon objectif. Alors, ne vous posez pas de question. Ignorez le regard des autres. Jouez pour vous, de sorte à être satisfaite une fois votre objectif atteint. Si vous êtes fière de vous, vos parents le seront sûrement aussi.
Mon visage affichait une expression confiante. Si le partage de mon expérience ne lui serait pas forcément utile, j’espérais que mes mots, plein de sagesse, parviendraient au moins à couper les chaînes dont elle s’était elle-même entravée.
Invité
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Mar 9 Avr 2019 - 18:03
Au son du violon, des cœurs apaisés
Feat Raphaël De La Roche
J'essuyai ma joue humide d'un revers de main, n'osant regarder mon interlocuteur. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Habituellement, je n'avais aucun soucis pour jouer. Je me positionnais, fermais les yeux et le reste venait naturellement. J'étais terriblement gênée. Seuls mes grands-parents m'avaient vu jouer quelques fois, j'en gardais d'ailleurs de mauvais souvenirs. Jamais ils ne m'avaient laissé terminer ma prestation jusqu'au bout, trouvant mon niveau bien trop lamentable pour leurs fines oreilles. J'avais beau m'entraîner d'arrache pieds, je n'étais jamais assez bien pour eux. Je n'étais surtout pas assez sorcière. Et c'était toujours le cas à ce jour. Ils ne m'avaient certes pas dégoûtée du violon, mais ils avaient réussis à me faire perdre le peu de confiance en moi que j'avais à l'époque. Je mis plusieurs années avant de retrouver cette assurance qui me poussait à ne plus me laisser marcher sur les pieds et me donnait l'envie de voir plus loin. Sauf lorsqu'il s'agissait du violon. Je n'avais jamais osé rejouer devant quelqu'un depuis, de peur de ne pas être à la hauteur. Alors pour une fois que j'avais l'occasion de montrer de quoi j'étais capable, je fichais tout par terre.
Malgré les paroles réconfortantes du jeune homme, je restai silencieuse, comme cachée derrière cette barrière invisible que je m'étais construite. Il tentait à tout prix de m'aider et pourtant, je ne voyais en son discours que des excuses qu'il avait la bonté de me trouver. Moi qui avais plutôt l'habitude qu'on me rabaisse et qu'on me juge, je ne comprenais pas pourquoi il était si gentil avec moi. Qu'avait-il à gagner dans tout ça ? Tout cela me dépassait complètement. Cependant il était là, à faire son possible pour me remettre sur les rails et me rassurer... Je voulais lui dire de partir et de me laisser seule, mais je n'y parvenais pas. Au fond, ses paroles me faisaient un bien fou. Et plus je l'écoutais, moins je voulais qu'il parte.
Sentant ses yeux rivés sur moi, j'hésitai à le regarder. Je restai silencieuse à chacun de ses mots et pourtant il ne cessait de me parler. Je compris dès le début de cette conversation que lui aussi violoniste. Moi qui avais appris seule, je n'avais jamais eu la chance d'en rencontrer un. Je me contentais de les admirer de loin lors de concerts, n'osant pas aller à leur rencontre. J'avais enfin la chance de pouvoir échanger avec l'un d'entre eux, il fallait que je la saisisse. Mais je n'arrivais pas à stopper ce trouble qui m'empêchait de m'exprimer. Jusqu'à ce qu'il me parle de lui et de son expérience. La peur d'être jugé, de ne pas être à la hauteur... Savoir que lui aussi connaissait cette horrible sensation me rassurait.
Je relevai alors doucement la tête vers lui et l'observai. La lune éclairait son visage tandis qu'il regardait le ciel étoilé. J'étais comme captivée par ses traits fins et ses quelques mèches rebelles. Il dégageait un petit quelque chose qui affolait les battements de mon cœur. Et lorsqu'il se tourna vers moi et qu'il plongea ses yeux clairs dans les miens, je sentis le rouge me monter aux joues. Et son sourire qui n'arrangeait en rien les choses.
Déstabilisée par ce que je ressentais en cet instant, je détournai légèrement le regard. Je reportai alors mon attention sur ses paroles. Au fur et à mesure que je l'écoutai, je me sentais plus légère et apaisée... Jusqu'à ce qu'il évoque mes parents. Soudainement, mon corps devint plus lourd, mon esprit s'embruma et je sentis ma vue se troubler. En quelques secondes, mes joues se retrouvèrent inondées de larmes que je ne parvenais pas à retenir. Habituellement, j'arrivais à me contrôler lorsqu'on me parlait d'eux. Je ne m'étendais pas sur le sujet, mais je retenais chaque larmes qui tentaient de s'échapper. Mais pas ce soir. Ce n'était pas un jour comme les autres. Aujourd'hui, j'avais le droit de me laisser aller.. Mais je m'en voulais de le faire devant un inconnu. Je me mettais à sa place, il ne devait pas comprendre ce qu'il m'arrivait. Il devait chercher ce qu'il avait bien pu dire de mal pour me mettre dans un tel état... Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise, il avait été si gentil avec moi depuis tout à l'heure. Et puis, pleurer deux fois devant la même personne n'était pas quelque chose dont j'étais fière.
Commençai-je en hoquetant. Je me détournais de lui et essuyai sans fin les larmes qui coulaient. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser tellement il battait vite. Si seulement le temps pouvait s'arrêter quelques minutes que je puisse me calmer et reprendre mes esprits. Les yeux clos, j'inspirai profondément et soufflai afin de retrouver une respiration plus régulière. Petit à petit, mes pleurs cessaient et je retrouvai un semblant d'apaisement.
Avec la paume de main, j'essuyai les dernières larmes qui séchaient sur ma peau, puis me retournai vers lui.
Je relevai alors la tête vers lui et le regardai de mes yeux encore rouges.
Je serrai mes mains sur mon instrument afin de calmer les tremblements qui avaient pris possession de moi.
Je tentais d'esquisser un léger sourire, mais celui-ci devait sûrement sonner faux. La gaieté était loin d'envahir mon cœur ce soir. Et j'étais loin de me présenter sous mon meilleur jour. Cela ne me ressemblait guère. A cet instant, je donnerais tout pour me changer en une petite souris et disparaître dans la nature.
Malgré les paroles réconfortantes du jeune homme, je restai silencieuse, comme cachée derrière cette barrière invisible que je m'étais construite. Il tentait à tout prix de m'aider et pourtant, je ne voyais en son discours que des excuses qu'il avait la bonté de me trouver. Moi qui avais plutôt l'habitude qu'on me rabaisse et qu'on me juge, je ne comprenais pas pourquoi il était si gentil avec moi. Qu'avait-il à gagner dans tout ça ? Tout cela me dépassait complètement. Cependant il était là, à faire son possible pour me remettre sur les rails et me rassurer... Je voulais lui dire de partir et de me laisser seule, mais je n'y parvenais pas. Au fond, ses paroles me faisaient un bien fou. Et plus je l'écoutais, moins je voulais qu'il parte.
Sentant ses yeux rivés sur moi, j'hésitai à le regarder. Je restai silencieuse à chacun de ses mots et pourtant il ne cessait de me parler. Je compris dès le début de cette conversation que lui aussi violoniste. Moi qui avais appris seule, je n'avais jamais eu la chance d'en rencontrer un. Je me contentais de les admirer de loin lors de concerts, n'osant pas aller à leur rencontre. J'avais enfin la chance de pouvoir échanger avec l'un d'entre eux, il fallait que je la saisisse. Mais je n'arrivais pas à stopper ce trouble qui m'empêchait de m'exprimer. Jusqu'à ce qu'il me parle de lui et de son expérience. La peur d'être jugé, de ne pas être à la hauteur... Savoir que lui aussi connaissait cette horrible sensation me rassurait.
Je relevai alors doucement la tête vers lui et l'observai. La lune éclairait son visage tandis qu'il regardait le ciel étoilé. J'étais comme captivée par ses traits fins et ses quelques mèches rebelles. Il dégageait un petit quelque chose qui affolait les battements de mon cœur. Et lorsqu'il se tourna vers moi et qu'il plongea ses yeux clairs dans les miens, je sentis le rouge me monter aux joues. Et son sourire qui n'arrangeait en rien les choses.
Déstabilisée par ce que je ressentais en cet instant, je détournai légèrement le regard. Je reportai alors mon attention sur ses paroles. Au fur et à mesure que je l'écoutai, je me sentais plus légère et apaisée... Jusqu'à ce qu'il évoque mes parents. Soudainement, mon corps devint plus lourd, mon esprit s'embruma et je sentis ma vue se troubler. En quelques secondes, mes joues se retrouvèrent inondées de larmes que je ne parvenais pas à retenir. Habituellement, j'arrivais à me contrôler lorsqu'on me parlait d'eux. Je ne m'étendais pas sur le sujet, mais je retenais chaque larmes qui tentaient de s'échapper. Mais pas ce soir. Ce n'était pas un jour comme les autres. Aujourd'hui, j'avais le droit de me laisser aller.. Mais je m'en voulais de le faire devant un inconnu. Je me mettais à sa place, il ne devait pas comprendre ce qu'il m'arrivait. Il devait chercher ce qu'il avait bien pu dire de mal pour me mettre dans un tel état... Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise, il avait été si gentil avec moi depuis tout à l'heure. Et puis, pleurer deux fois devant la même personne n'était pas quelque chose dont j'étais fière.
Kisaki ▬ P-pardonnez-moi...
Commençai-je en hoquetant. Je me détournais de lui et essuyai sans fin les larmes qui coulaient. J'avais l'impression que mon cœur allait exploser tellement il battait vite. Si seulement le temps pouvait s'arrêter quelques minutes que je puisse me calmer et reprendre mes esprits. Les yeux clos, j'inspirai profondément et soufflai afin de retrouver une respiration plus régulière. Petit à petit, mes pleurs cessaient et je retrouvai un semblant d'apaisement.
Kisaki ▬ Veuillez m'excuser... Ce n'est pas dans mes habitudes de m'épancher de la sorte, notamment devant des inconnus...
Avec la paume de main, j'essuyai les dernières larmes qui séchaient sur ma peau, puis me retournai vers lui.
Kisaki ▬ Vous devez certainement me trouver ridicule... Mais... C'est juste que...
Je relevai alors la tête vers lui et le regardai de mes yeux encore rouges.
Kisaki ▬ … Ce n'est pas une bonne journée.
Je serrai mes mains sur mon instrument afin de calmer les tremblements qui avaient pris possession de moi.
Kisaki ▬ Ne gardez pas en mémoire cette triste image de moi, je vous en prie...
Je tentais d'esquisser un léger sourire, mais celui-ci devait sûrement sonner faux. La gaieté était loin d'envahir mon cœur ce soir. Et j'étais loin de me présenter sous mon meilleur jour. Cela ne me ressemblait guère. A cet instant, je donnerais tout pour me changer en une petite souris et disparaître dans la nature.
"Lâcher prise"
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Dim 28 Avr 2019 - 11:39
Mon discours sembla redonner un peu de foi à la jeune femme. Je voyais sur son visage une nouvelle lueur, de la légèreté, et de l’apaisement se peignait sur ses traits. Mais à peine avais-je prononcé le dernier mot que tout le bénéfice des précédents fut balayé en un souffle. Je compris trop tard ma terrible erreur. Je ne pus qu’assister, mortifié, au spectacle désarmant des larmes inondant ses joues. Je connaissais ce regard, ce chagrin. C’était celui d’un deuil… J’avais évoqué en dernier lieu ses parents, mais je réalisai à présent qu’ils ne devaient plus être de ce monde. Elle n’avait pas besoin de l’expliquer. Mickaël, Sophie, l’enfant qu’elle portait, ma tante Marianne, et Emeraude… J’en étais à mon cinquième deuil, et l’expérience se suffisait à elle-même.
- Non, ne vous excusez pas… C’est moi qui suis désolé, je ne voulais pas vous plonger dans cet état…
Je ne fis pas allusion à l’objet de son chagrin, même si j’étais à peu près certain de l’avoir cerné. Elle commençait à se calmer, alors je ne souhaitais pas déclencher une nouvelle vague de sanglots. La pauvre enfant en avait gros sur le coeur. Je pinçai mes lèvres en poussant un léger soupir par le nez. J’avais sorti les mains de mes poches, mais je ne savais pas comment l’apaiser. Nous ne nous connaissions pas et je ne voulais pas faire un geste déplacé, ou qui pût être mal interprété. Elle sortit de nouvelles excuses lorsqu’elle eut retrouvé un souffle régulier. Je lui offris un sourire navré.
- Ne vous inquiétez pas. Je suis vraiment navré d’avoir dit quelque chose qui ne fallait pas. Et parfois, c’est plus facile de se laisser aller devant un étranger, car on ne craint pas son jugement.
Je fronçai les sourcils en l’entendant se justifier. Ridicule ? Qu’y avait-il de ridicule à extérioriser son chagrin ? à souffrir d’un terrible mal être, au point de fondre en larmes comme ça ? Je ne savais pas si elle s’était mise cette idée toute seule dans la tête, ou si on l’y avait aidé, mais je me devais de rectifier le tir.
- Ridicule ? Non, il n’y a pas de honte à être malheureux… Que devrais-je dire de moi sinon ? ajoutai-je avec un sourire ironique. Ne vous inquiétez pas pour votre image ; je me souviens très bien de votre expression légère lorsque vous jouiez. La tristesse, ce n’est pas ce que je retiens le plus. Et puis, nous avons tous des mauvaises passes. C’est normal, et sain, de vider son cœur quand le moment vient. Ainsi, nous pouvons plus facilement le remplir de bonnes choses.
Parlais-je pour elle, ou pour moi, au final ? Je me retrouvais à philosopher sur la vie, mais j’étais sans doute bien plus concerné qu’elle par mes propres réflexions. Je n’avais pas de leçon à lui donner en fin de compte. Je baissai le regard sur le sol, une lueur triste dans mes iris. Je m’installai sur le banc où était posé l’étui de son instrument et posai mes coudes sur mes cuisses.
- Vous savez, je vous comprends. Je traverse moi aussi un moment difficile, une nouvelle fois… Je suis bien mal placé pour vous faire une leçon de vie finalement.
Je levai les yeux vers elle pour lui offrir un sourire sincère, bien que la tristesse se lisait dans mes prunelles. Comme c’était étrange, deux âmes en peine comme nous qui se retrouvaient grâce au son du violon…
- Si jamais vous ressentez le besoin ou l’envie de parler pour soulager le fardeau qui pèse sur vos épaules, si je peux vous être d’une aide quelconque… je suis à votre écoute. C’est probablement la seule chose que je puisse faire pour vous.
C’était peut-être présomptueux et mal venu. Qui aurait envie de se confier à un parfait inconnu, qui n’était pas un psychologue ? Toutefois, ça venait du coeur. J’étais toujours bien plus disposé à soulager les autres de leurs malheurs que confronter les mieux. Le syndrôme du preux chevalier, comme aimait le dire ma soeur Alice. Toutefois, peut-être qu’enfoncer le couteau dans la plaie n’était pas ce qui conviendrait à la jeune femme. Aussi j’ajoutai rapidement :
- En attendant, vous pourriez peut-être me dire depuis quand vous jouez du violon ?
Parler d’un sujet qui passionnait, c’était aussi un bon remède pour apaiser les coeurs douloureux. J’en savais quelque chose.
- Non, ne vous excusez pas… C’est moi qui suis désolé, je ne voulais pas vous plonger dans cet état…
Je ne fis pas allusion à l’objet de son chagrin, même si j’étais à peu près certain de l’avoir cerné. Elle commençait à se calmer, alors je ne souhaitais pas déclencher une nouvelle vague de sanglots. La pauvre enfant en avait gros sur le coeur. Je pinçai mes lèvres en poussant un léger soupir par le nez. J’avais sorti les mains de mes poches, mais je ne savais pas comment l’apaiser. Nous ne nous connaissions pas et je ne voulais pas faire un geste déplacé, ou qui pût être mal interprété. Elle sortit de nouvelles excuses lorsqu’elle eut retrouvé un souffle régulier. Je lui offris un sourire navré.
- Ne vous inquiétez pas. Je suis vraiment navré d’avoir dit quelque chose qui ne fallait pas. Et parfois, c’est plus facile de se laisser aller devant un étranger, car on ne craint pas son jugement.
Je fronçai les sourcils en l’entendant se justifier. Ridicule ? Qu’y avait-il de ridicule à extérioriser son chagrin ? à souffrir d’un terrible mal être, au point de fondre en larmes comme ça ? Je ne savais pas si elle s’était mise cette idée toute seule dans la tête, ou si on l’y avait aidé, mais je me devais de rectifier le tir.
- Ridicule ? Non, il n’y a pas de honte à être malheureux… Que devrais-je dire de moi sinon ? ajoutai-je avec un sourire ironique. Ne vous inquiétez pas pour votre image ; je me souviens très bien de votre expression légère lorsque vous jouiez. La tristesse, ce n’est pas ce que je retiens le plus. Et puis, nous avons tous des mauvaises passes. C’est normal, et sain, de vider son cœur quand le moment vient. Ainsi, nous pouvons plus facilement le remplir de bonnes choses.
Parlais-je pour elle, ou pour moi, au final ? Je me retrouvais à philosopher sur la vie, mais j’étais sans doute bien plus concerné qu’elle par mes propres réflexions. Je n’avais pas de leçon à lui donner en fin de compte. Je baissai le regard sur le sol, une lueur triste dans mes iris. Je m’installai sur le banc où était posé l’étui de son instrument et posai mes coudes sur mes cuisses.
- Vous savez, je vous comprends. Je traverse moi aussi un moment difficile, une nouvelle fois… Je suis bien mal placé pour vous faire une leçon de vie finalement.
Je levai les yeux vers elle pour lui offrir un sourire sincère, bien que la tristesse se lisait dans mes prunelles. Comme c’était étrange, deux âmes en peine comme nous qui se retrouvaient grâce au son du violon…
- Si jamais vous ressentez le besoin ou l’envie de parler pour soulager le fardeau qui pèse sur vos épaules, si je peux vous être d’une aide quelconque… je suis à votre écoute. C’est probablement la seule chose que je puisse faire pour vous.
C’était peut-être présomptueux et mal venu. Qui aurait envie de se confier à un parfait inconnu, qui n’était pas un psychologue ? Toutefois, ça venait du coeur. J’étais toujours bien plus disposé à soulager les autres de leurs malheurs que confronter les mieux. Le syndrôme du preux chevalier, comme aimait le dire ma soeur Alice. Toutefois, peut-être qu’enfoncer le couteau dans la plaie n’était pas ce qui conviendrait à la jeune femme. Aussi j’ajoutai rapidement :
- En attendant, vous pourriez peut-être me dire depuis quand vous jouez du violon ?
Parler d’un sujet qui passionnait, c’était aussi un bon remède pour apaiser les coeurs douloureux. J’en savais quelque chose.
Invité
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Lun 6 Jan 2020 - 20:39
Au son du violon, des cœurs apaisés
Feat Raphaël De La Roche
Ce jeune homme marquait un point. En effet, il était bien plus simple de pleurer devant un parfait inconnu, sans sermons ni jugement... Moi qui n'ai que très peu d'amis, et encore moins des amis proches, je me retrouvais très souvent seule pour me laisser aller... Dans ma famille, pleurer était très mal vu, surtout pour une petite bâtarde comme moi. De toute façon, je n'avais aucune envie de m'épancher devant eux. C'était beaucoup plus facile de m'isoler que de devoir affronter leurs regards méprisants et autres commentaires cassants. Je n'étais déjà qu'une demi-sorcière à leur yeux, la preuve vivante que leur lignée de sang-pur avait été souillée... Je ne souhaitais donc pas non plus être la pleurnicheuse de service. Je préférais garder mes sentiments pour moi, même si cela était parfois très dur. Combien de larmes ai-je bien pu retenir durant ses atroces conversations où ma bien aimée mère était critiquée. Elle qui était déjà six pieds sous terre, ils trouvaient tout de même le moyen de l'enfoncer encore plus... Je ne les supportais plus. La fuite était donc ma planche de salut.
Si mon grand-père avait été là, il n'aurait certainement pas apprécié la scène. Le connaissant, j'aurais passé un sale quart d'heure à devoir supporter son regard mauvais et son discours moralisateur. Il se serait fait une joie de me rabaisser. Heureusement pour moi, celui qui était face à moi n'était pas du même acabit que le patriarche. Ses paroles étaient réconfortantes et sincères. Je sentais au fond de moi qu'il ne jouait aucun rôle. Il était simplement là, essayant de venir en aide à une inconnue, sans rien demander... Et je ne pu m'empêcher de sourire. Un sourire certes léger, mais signe que mon moral remontait peu à peu la pente. C'était une petite victoire.
Tandis qu'il s'installait sur le banc à proximité, je me rapprochai un peu. Sans le lâcher des yeux, je l'écoutai, observant le moindre de ces faits et gestes. Alors lui aussi traversait une passe difficile... J'étais curieuse d'en connaître la raison, mais je m’abstenais de lui poser la moindre question. Après tout, cela ne me regardais pas et puis, je ne voulais surtout pas le brusquer et paraître grossière. Mais lorsqu'il leva ses yeux vers moi, je sentis comme un pincement au cœur. Toutes cette tristesse ancrée dans son regard... Et pourtant, il continuait à se rendre disponible, à vouloir me réconforter, à me prêter oreille... Il était au plus mal et malgré tout, il était là pour moi. Je ne sais pas trop pourquoi, mais cela me fit énormément plaisir. Je crois bien que c'était la chose la plus gentille qu'on avait fait pour moi depuis bien longtemps. Être simplement là pour moi, à me faire passer avant... J'étais touchée.
Sans un mot, je décalai mon étui et pris place à ses côtés. Posant mon violon sur mes genoux, je regardai le sol.
Je relevai la tête vers lui et lui sourit doucement, mes yeux plongés dans les siens. Une légère teinte rouge envahit mes pompettes, tandis que je cherchais mes mots. Je rompis le contact visuel, mais joues conservaient leurs petites rougeurs. Je ressentais le besoin de le réconforter à mon tour.
Je le regardai de nouveau, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas dans mes habitudes de faire de telles propositions mais peut-être que cela nous ferait du bien de parler sans se soucier de quoique ce soit. Juste être là et échanger, sur tout et n'importe quoi. Après tout, nous étions deux âmes accablées de chagrin, alors pourquoi ne pas chercher un peu de réconforts l'un avec l'autre.
Aussitôt mes paroles achevées, je me recentrai sur sa question. Quel bon moyen de changer de sujet.
Posant mes yeux sur mon violon, je le caressai doucement.
Le regard perdu dans le vide, je repensai alors à mon père et à tous ces soirs où il me berçait au son de son violon. Violon que j'avais aujourd'hui en ma possession. Mon plus précieux héritage. Ce fût d'ailleurs une guerre acharnée pour que cet instrument me revienne. Mais malgré de rudes batailles, j'ai finalement eu gain de cause.
Oui, une véritable droguée du violon. Pour m'empêcher de jouer, il faudrait m'amputer des deux bras.
Je me retournai ensuite vers lui. J'étais curieuse d'en apprendre davantage sur mon mystérieux invité.
Si mon grand-père avait été là, il n'aurait certainement pas apprécié la scène. Le connaissant, j'aurais passé un sale quart d'heure à devoir supporter son regard mauvais et son discours moralisateur. Il se serait fait une joie de me rabaisser. Heureusement pour moi, celui qui était face à moi n'était pas du même acabit que le patriarche. Ses paroles étaient réconfortantes et sincères. Je sentais au fond de moi qu'il ne jouait aucun rôle. Il était simplement là, essayant de venir en aide à une inconnue, sans rien demander... Et je ne pu m'empêcher de sourire. Un sourire certes léger, mais signe que mon moral remontait peu à peu la pente. C'était une petite victoire.
Tandis qu'il s'installait sur le banc à proximité, je me rapprochai un peu. Sans le lâcher des yeux, je l'écoutai, observant le moindre de ces faits et gestes. Alors lui aussi traversait une passe difficile... J'étais curieuse d'en connaître la raison, mais je m’abstenais de lui poser la moindre question. Après tout, cela ne me regardais pas et puis, je ne voulais surtout pas le brusquer et paraître grossière. Mais lorsqu'il leva ses yeux vers moi, je sentis comme un pincement au cœur. Toutes cette tristesse ancrée dans son regard... Et pourtant, il continuait à se rendre disponible, à vouloir me réconforter, à me prêter oreille... Il était au plus mal et malgré tout, il était là pour moi. Je ne sais pas trop pourquoi, mais cela me fit énormément plaisir. Je crois bien que c'était la chose la plus gentille qu'on avait fait pour moi depuis bien longtemps. Être simplement là pour moi, à me faire passer avant... J'étais touchée.
Kisaki ▬ C'est très gentil à vous... Vous êtes vraiment une belle personne, je le vois bien.
Sans un mot, je décalai mon étui et pris place à ses côtés. Posant mon violon sur mes genoux, je regardai le sol.
Kisaki ▬ Merci de vous soucier de moi comme ça... Je ne sais pas pourquoi vous êtes aussi prévenant avec moi, mais je vous en suis très reconnaissante. Parler avec vous me fait du bien et vos paroles me vont droit au cœur... Merci.
Je relevai la tête vers lui et lui sourit doucement, mes yeux plongés dans les siens. Une légère teinte rouge envahit mes pompettes, tandis que je cherchais mes mots. Je rompis le contact visuel, mais joues conservaient leurs petites rougeurs. Je ressentais le besoin de le réconforter à mon tour.
Kisaki ▬ Vous savez, je suis douée pour pleurer et me faire consoler par de charmants inconnus, mais je suis également une bonne oreille si... Si j'avais vous avez besoin de parler et de vous confier... Je... Je ne sais pas ce qui vous attriste autant, ni quel malheur à bien pu frapper à votre porte... Je ne trouverais peut-être pas les mots qu'il faut pour soulager votre peine, ni quel attitude adopter pour ne pas dépasser les limites que vous vous donnez mais... Je suis là. Je viens régulièrement ici alors surtout, n'hésitez pas.
Je le regardai de nouveau, un léger sourire aux lèvres. Ce n'était pas dans mes habitudes de faire de telles propositions mais peut-être que cela nous ferait du bien de parler sans se soucier de quoique ce soit. Juste être là et échanger, sur tout et n'importe quoi. Après tout, nous étions deux âmes accablées de chagrin, alors pourquoi ne pas chercher un peu de réconforts l'un avec l'autre.
Aussitôt mes paroles achevées, je me recentrai sur sa question. Quel bon moyen de changer de sujet.
Kisaki ▬ Et bien, je joue depuis l'âge de cinq ans. Dans ma famille, chacun doit apprendre à jouer d'un instrument. Voyez cela comme... La tradition.
Posant mes yeux sur mon violon, je le caressai doucement.
Kisaki ▬ Comme je n'avais pas le choix, je me suis pliée à la règle. Et j'ai choisis le violon, comme mon père. J'adorais l'écouter jouer quand j'étais petite. Et puis, apprendre le violon c'était comme me rapprocher un peu de lui...
Le regard perdu dans le vide, je repensai alors à mon père et à tous ces soirs où il me berçait au son de son violon. Violon que j'avais aujourd'hui en ma possession. Mon plus précieux héritage. Ce fût d'ailleurs une guerre acharnée pour que cet instrument me revienne. Mais malgré de rudes batailles, j'ai finalement eu gain de cause.
Kisaki ▬ D'ailleurs, c'est son violon. Le seul que je n'ai jamais eu... En tout cas, ce qui était au départ une corvée et devenue vital aujourd'hui. Je ne pourrais plus me passer de mon violon.
Oui, une véritable droguée du violon. Pour m'empêcher de jouer, il faudrait m'amputer des deux bras.
Je me retournai ensuite vers lui. J'étais curieuse d'en apprendre davantage sur mon mystérieux invité.
Kisaki ▬ Et vous ? Pour avoir déjà joué sur scène, vous devez jouer depuis longtemps.
"Partageons"
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Sam 11 Jan 2020 - 18:12
Je souris à ses compliments. Une belle personne… Sachio, Jess, Chloris, tous mes proches me le répétaient. Il devait donc y avoir du vrai là dedans. Pourquoi étais-je prévenant avec elle ? Bonne question… peut-être parce que je voyais en elle un peu de moi. Comme le reflet de mon âme ; celle d’un musicien tourmenté qui cherchait la quiétude en jouant de son instrument. Et puis j’avais toujours prêté plus d’attention aux autres. Je n’avais jamais pu rester indifférent au malheur d’un passant ; il fallait toujours que je fisse quelque chose pour aider les nécessiteux. “Ta bonté te perdra” me disait souvent Alice, ma soeur aînée. Et elle avait sans doute raison.
Elle m’offrit un sourire, les yeux rivés dans les miens. Le contact visuel fut bref, toutefois, car elle ne tarda pas à détourner le regard. Ses joues se teintèrent de rose, signe d’une timidité ou d’une gêne évidente, que je pouvais comprendre, puisque nous n’étions que des inconnus l’un pour l’autre. Je fixai à mon tour un point invisible sur le sol. Le silence n’eut toutefois pas le temps de s’installer, car ma jeune camarade eût tôt fait de le chasser, pour m’exprimer à son tour toute sa sollicitude. Je ne pus retenir un sourire amusé ; que ce fut par sa formulation, ou simplement la situation. Puis un voile mélancholique passa devant mes yeux, et l’amusement peint sur mes lèvres se mua en tristesse. Avais-je donc l’air si malheureux, extérieurement ? Je devais certainement faire pitié. Et encore, j’avais repris le violon une semaine plus tôt.
La conversation se recentra sur la question que je lui avais posé. Elle jouait donc depuis ses cinq ans ; comme moi, à peu de choses près. Elle parlait de son père avec beaucoup d’affection et de tendresse, mais aussi du chagrin. Nul besoin de tourner mon regard vers elle pour deviner la tristesse sur ses traits. Elle l’avait sans doute perdu très jeune, ou alors tout récemment. Je me mordis l’intérieur de la joue en me remémorant mes paroles maladroites. Il m’arrivait parfois de mettre les pieds dans le plat… Je comprenais son ressenti, même si je n’avais pas traversé la même épreuve. Le violon était ce qui la rapprochait le plus de son père disparu ; une passion commune qui lui permettait de garder un lien avec lui, même après son trépas. Et le violon dont elle avait hérité restait ainsi son seul souvenir matériel de lui.
La jeune fille ramena le centre de la discussion sur moi. Je ramenai mes mains le long de mes cuisses, les paumes plaquées contre le siège du banc.
- Eh bien, ça nous fait un point commun. Comme vous, j’ai commencé vers l’âge de cinq ans. Ce qui doit faire au moins... dix ans de pratique supplémentaire par rapport à vous. Donc oui, j’ai eu l’occasion de jouer sur scène à de nombreuses reprises.
La différence était bien plus importante, évidemment. Mais je ne me voyais pas lui dévoiler l’écart qui nous séparait de but en blanc. Même si elle appartenait sans doute à une espèce dite surnaturelle, je voulais éviter de l’effrayer. Les vampires avaient la mauvaise réputation de séduire leurs victimes.
- Contrairement à vous, mon père n’est pas violoniste. Son univers à lui, c’est la peinture. Mais il était si heureux de mon talent pour cette discipline qu’il m’a offert mon violon pour mes six ans. Je peux donc comprendre votre attachement pour le vôtre, qui est par ailleurs affectif.
Je levai une main vers le pendentif en fleur de lys qui décorait mon cou. Je l’observai quelques instants, niché dans le creux de ma paume. Il appartenait à mon frère à l’origine. Je l’avais récupéré dans ses cendres. C’était le seul souvenir matériel que je gardais de lui. Ce besoin de l’avoir toujours près de soi, je le comprenais parfaitement.
- Ce collier appartenait à mon frère jumeau. C’est à peu près tout ce qu’il me reste de lui. Je le porte tous les jours ; ainsi j’ai l’impression qu’il est toujours là, près de moi. Qu’il ne m’a jamais quitté…
Je refermai le poing sur le bijoux en fermant les yeux, me recueillant un instant en silence. Puis je le libérai et ma main retrouva sa première place sur le banc. Mon regard se perdit dans le paysage déjà obscur du parc, éclairé seulement par quelques luminaires.
- La disparition d’un être cher laisse toujours un grande vide. La douleur s’étiole avec le temps, mais elle ne s’efface jamais totalement. C’est par le soutien de ceux qui nous restent que nous pouvons continuer d’avancer, mais aussi en trouvant un nouveau sens à sa vie. Quelque chose à quoi se raccrocher pour avancer, comme la musique.
Un sourire nostalgique étira mes lèvres. Dire que je l’avais perdu pendant deux mois. Cette passion qui me berçait depuis ma plus tendre enfance… Difficile à croire. Et pourtant c’était vrai. Je tournai la tête vers la jeune femme.
- Quel est votre sens à vous ?
Elle m’offrit un sourire, les yeux rivés dans les miens. Le contact visuel fut bref, toutefois, car elle ne tarda pas à détourner le regard. Ses joues se teintèrent de rose, signe d’une timidité ou d’une gêne évidente, que je pouvais comprendre, puisque nous n’étions que des inconnus l’un pour l’autre. Je fixai à mon tour un point invisible sur le sol. Le silence n’eut toutefois pas le temps de s’installer, car ma jeune camarade eût tôt fait de le chasser, pour m’exprimer à son tour toute sa sollicitude. Je ne pus retenir un sourire amusé ; que ce fut par sa formulation, ou simplement la situation. Puis un voile mélancholique passa devant mes yeux, et l’amusement peint sur mes lèvres se mua en tristesse. Avais-je donc l’air si malheureux, extérieurement ? Je devais certainement faire pitié. Et encore, j’avais repris le violon une semaine plus tôt.
La conversation se recentra sur la question que je lui avais posé. Elle jouait donc depuis ses cinq ans ; comme moi, à peu de choses près. Elle parlait de son père avec beaucoup d’affection et de tendresse, mais aussi du chagrin. Nul besoin de tourner mon regard vers elle pour deviner la tristesse sur ses traits. Elle l’avait sans doute perdu très jeune, ou alors tout récemment. Je me mordis l’intérieur de la joue en me remémorant mes paroles maladroites. Il m’arrivait parfois de mettre les pieds dans le plat… Je comprenais son ressenti, même si je n’avais pas traversé la même épreuve. Le violon était ce qui la rapprochait le plus de son père disparu ; une passion commune qui lui permettait de garder un lien avec lui, même après son trépas. Et le violon dont elle avait hérité restait ainsi son seul souvenir matériel de lui.
La jeune fille ramena le centre de la discussion sur moi. Je ramenai mes mains le long de mes cuisses, les paumes plaquées contre le siège du banc.
- Eh bien, ça nous fait un point commun. Comme vous, j’ai commencé vers l’âge de cinq ans. Ce qui doit faire au moins... dix ans de pratique supplémentaire par rapport à vous. Donc oui, j’ai eu l’occasion de jouer sur scène à de nombreuses reprises.
La différence était bien plus importante, évidemment. Mais je ne me voyais pas lui dévoiler l’écart qui nous séparait de but en blanc. Même si elle appartenait sans doute à une espèce dite surnaturelle, je voulais éviter de l’effrayer. Les vampires avaient la mauvaise réputation de séduire leurs victimes.
- Contrairement à vous, mon père n’est pas violoniste. Son univers à lui, c’est la peinture. Mais il était si heureux de mon talent pour cette discipline qu’il m’a offert mon violon pour mes six ans. Je peux donc comprendre votre attachement pour le vôtre, qui est par ailleurs affectif.
Je levai une main vers le pendentif en fleur de lys qui décorait mon cou. Je l’observai quelques instants, niché dans le creux de ma paume. Il appartenait à mon frère à l’origine. Je l’avais récupéré dans ses cendres. C’était le seul souvenir matériel que je gardais de lui. Ce besoin de l’avoir toujours près de soi, je le comprenais parfaitement.
- Ce collier appartenait à mon frère jumeau. C’est à peu près tout ce qu’il me reste de lui. Je le porte tous les jours ; ainsi j’ai l’impression qu’il est toujours là, près de moi. Qu’il ne m’a jamais quitté…
Je refermai le poing sur le bijoux en fermant les yeux, me recueillant un instant en silence. Puis je le libérai et ma main retrouva sa première place sur le banc. Mon regard se perdit dans le paysage déjà obscur du parc, éclairé seulement par quelques luminaires.
- La disparition d’un être cher laisse toujours un grande vide. La douleur s’étiole avec le temps, mais elle ne s’efface jamais totalement. C’est par le soutien de ceux qui nous restent que nous pouvons continuer d’avancer, mais aussi en trouvant un nouveau sens à sa vie. Quelque chose à quoi se raccrocher pour avancer, comme la musique.
Un sourire nostalgique étira mes lèvres. Dire que je l’avais perdu pendant deux mois. Cette passion qui me berçait depuis ma plus tendre enfance… Difficile à croire. Et pourtant c’était vrai. Je tournai la tête vers la jeune femme.
- Quel est votre sens à vous ?
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Mar 21 Jan 2020 - 23:01
Au son du violon, des cœurs apaisés
Feat Raphaël De La Roche
Silencieuse, je l'observai discrètement. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise à le regarder fixement. Il était certes très agréable pour les yeux, mais ce n'était pas une raison pour en oublier les bonnes manières. Même si elle n'avait pas été la plus heureuse qui soit, j'avais tout de même reçu une certaine éducation qui m'obligeait à me tenir correctement. Enfin, obligée était un bien grand mot car après tout, à cet instant précis, personne ne viendrait me faire la moral si je dérogeais à quelques unes de ces règles de politesse. Mais voilà, elles étaient gravées en moi comme dans de la roche. Elles étaient indélébiles. C'était devenu une habitude, une ligne de conduite à suivre. Cependant, envers ce jeune homme, agir ainsi était naturel, je ne me forçais aucunement. Je ne souhaitais pas l’embarrasser, je voulais juste qu'il se sente bien en ma compagnie. Et j’espérais sincèrement que cela soit le cas.
L'écoutant attentivement, je souris légèrement en l'entendant parler de point commun. Par le passé, j'ai croisé quelques personnes avec qui je partageais des « points communs » comme il disait, mais je pouvais les compter sur les doigts d'une main. Je n'avais pas eu la chance de rencontrer des gens avec des goûts similaires aux miens. Ma famille on l'oublie. A l'école de magie ce n'était pas la joie non plus. Les autres élèves avaient du mal avec moi, à la fois à cause de mon métissage et de mon grand intérêt pour les loisirs humains. Heureusement, quelques camarades, demi-sorciers comme moi, étaient devenus de bons alliés. Mais nos chemins ne se croisaient qu'à l'académie, malheureusement. Cependant, j'avais trouvé, il y a quelques mois, un petit coin de paradis, mon havre de paix. L'Arcadénium. J'y passais le plus clair de mon temps, tenant compagnie à ce cher Kûdo-san, avec qui je partageais une véritable passion pour les jeux vidéos. De ce fait, cela me faisait très plaisir d'avoir enfin pu rencontrer quelqu'un qui était autant passionné que moi pour le violon. Même si cela ne se voyait guère, au fond de moi je sautais de joie.
Je détournai les yeux et les posai sur mon violon. C'était vrai, je me sentais incapable de jouer devant des gens. Même si à première vue cela ne se voyait pas, j'avais clairement un sérieux manque de confiance en moi. J'essayais de dépasser tout ça pourtant mais j 'étais très loin du compte.
Je le regardai de nouveau, plein d'espoir et d'excitation dans les yeux. Puis, me rendant compte de mon attitude un peu trop agité, je me repris.
Je toussotai, un peu gênée par tant de culot qui ne me ressemblait pas, enfin pas devant des inconnus. Je me tus et restai silencieuse afin de le laisser poursuivre.
Son père n'était certes pas violoniste, mais la peinture était un art tout aussi honorable et intéressant. Même si ce n'était pas dans la musique, il avait tout de même été baigné dans l'art et avait eu la chance d'être soutenu dans son choix. J'en étais quelque peu jalouse. J'aurais tant aimé pouvoir partager ce genre de moment avec mon père. Et que ce violon que je chéris tant me soit offert de sa main et non pas récupéré après une fatigante bataille. Mais j'étais heureuse pour lui, c'était un vrai trésor.
Lorsque je le vis tenir entre ses doigts le pendentif qu'il portait autour du cou, je compris que le violon n'était pas le seul objet qu'il chérissait. A ses paroles, je sentis une pointe traverser mon cœur. Étant fille unique, je ne savais pas ce qu'était le lien entre frères et sœurs, et encore moins le lien spécial qui unissait des jumeaux. Mais je savais à quel point c'était déchirant de perdre un être cher. Je restais alors silencieuse. Je ne savais pas quoi lui dire. Y avait-il seulement des mots assez réconfortants ? J'en doutais.
En plus de partager sa passion pour le violon, je partageais également sa peine. Je sentis un frisson traverser mon corps, mais le froid n'en n'était pas la cause. J'étais simplement triste, triste pour lui, pour moi, pour toutes ces épreuves difficiles à surmonter.
Sans arrières pensées, je posai ma main sur la sienne et l'attrapa doucement. C'était un geste un peu téméraire... Je ne souhaitais pas être incorrecte, mais j'avais besoin de ce contact qui soulageait mon cœur lorsque celui-ci se noyait dans sa peine. Et peut-être que cela fera également du bien à mon voisin ? Je tournais ma tête vers lui et lui souris chaleureusement, serrant légèrement sa main. Puis, après quelques instants, je la lâchai doucement et reposai ma main sur mon violon.
Ce firent les seuls mots qui sortirent de ma bouche, dans un murmure à peine audible. Le regard dans le vide, mon expression était des plus sérieuse. Puis, je fermais les yeux quelques secondes et un sourire s'afficha de nouveau sur mes lèvres.
Et pour ce faire, il fallait que je m'échappe de cette emprise familiale qui me gâchait la vie.
L'écoutant attentivement, je souris légèrement en l'entendant parler de point commun. Par le passé, j'ai croisé quelques personnes avec qui je partageais des « points communs » comme il disait, mais je pouvais les compter sur les doigts d'une main. Je n'avais pas eu la chance de rencontrer des gens avec des goûts similaires aux miens. Ma famille on l'oublie. A l'école de magie ce n'était pas la joie non plus. Les autres élèves avaient du mal avec moi, à la fois à cause de mon métissage et de mon grand intérêt pour les loisirs humains. Heureusement, quelques camarades, demi-sorciers comme moi, étaient devenus de bons alliés. Mais nos chemins ne se croisaient qu'à l'académie, malheureusement. Cependant, j'avais trouvé, il y a quelques mois, un petit coin de paradis, mon havre de paix. L'Arcadénium. J'y passais le plus clair de mon temps, tenant compagnie à ce cher Kûdo-san, avec qui je partageais une véritable passion pour les jeux vidéos. De ce fait, cela me faisait très plaisir d'avoir enfin pu rencontrer quelqu'un qui était autant passionné que moi pour le violon. Même si cela ne se voyait guère, au fond de moi je sautais de joie.
Kisaki ▬ Cela doit être tellement plaisant de jouer sur scène... Je n'ai jamais eu une telle occasion et sincèrement, je ne crois pas que j'y arriverais un jour...
Je détournai les yeux et les posai sur mon violon. C'était vrai, je me sentais incapable de jouer devant des gens. Même si à première vue cela ne se voyait pas, j'avais clairement un sérieux manque de confiance en moi. J'essayais de dépasser tout ça pourtant mais j 'étais très loin du compte.
Kisaki ▬ En tout cas, je serais honorée de vous voir jouer à l'avenir. Après autant d'année de pratique, vous devez avoir atteint un certain niveau. Vous observer, rien qu'une fois, serait un bon apprentissage pour moi. Ce serait vraiment fantastique !
Je le regardai de nouveau, plein d'espoir et d'excitation dans les yeux. Puis, me rendant compte de mon attitude un peu trop agité, je me repris.
Kisaki ▬ Enfin, si vous me le permettiez bien sûr...
Je toussotai, un peu gênée par tant de culot qui ne me ressemblait pas, enfin pas devant des inconnus. Je me tus et restai silencieuse afin de le laisser poursuivre.
Son père n'était certes pas violoniste, mais la peinture était un art tout aussi honorable et intéressant. Même si ce n'était pas dans la musique, il avait tout de même été baigné dans l'art et avait eu la chance d'être soutenu dans son choix. J'en étais quelque peu jalouse. J'aurais tant aimé pouvoir partager ce genre de moment avec mon père. Et que ce violon que je chéris tant me soit offert de sa main et non pas récupéré après une fatigante bataille. Mais j'étais heureuse pour lui, c'était un vrai trésor.
Kisaki ▬ C'est agréable d'avoir quelqu'un qui vous comprends... C'est tellement rare...
Lorsque je le vis tenir entre ses doigts le pendentif qu'il portait autour du cou, je compris que le violon n'était pas le seul objet qu'il chérissait. A ses paroles, je sentis une pointe traverser mon cœur. Étant fille unique, je ne savais pas ce qu'était le lien entre frères et sœurs, et encore moins le lien spécial qui unissait des jumeaux. Mais je savais à quel point c'était déchirant de perdre un être cher. Je restais alors silencieuse. Je ne savais pas quoi lui dire. Y avait-il seulement des mots assez réconfortants ? J'en doutais.
En plus de partager sa passion pour le violon, je partageais également sa peine. Je sentis un frisson traverser mon corps, mais le froid n'en n'était pas la cause. J'étais simplement triste, triste pour lui, pour moi, pour toutes ces épreuves difficiles à surmonter.
Sans arrières pensées, je posai ma main sur la sienne et l'attrapa doucement. C'était un geste un peu téméraire... Je ne souhaitais pas être incorrecte, mais j'avais besoin de ce contact qui soulageait mon cœur lorsque celui-ci se noyait dans sa peine. Et peut-être que cela fera également du bien à mon voisin ? Je tournais ma tête vers lui et lui souris chaleureusement, serrant légèrement sa main. Puis, après quelques instants, je la lâchai doucement et reposai ma main sur mon violon.
Kisaki ▬ … Ma liberté.
Ce firent les seuls mots qui sortirent de ma bouche, dans un murmure à peine audible. Le regard dans le vide, mon expression était des plus sérieuse. Puis, je fermais les yeux quelques secondes et un sourire s'afficha de nouveau sur mes lèvres.
Kisaki ▬ Mon futur, mon avenir. Des jours meilleurs. Je me raccroche à tout ça. Je pense aussi à mes parents, à ce qu'ils penseraient de moi s'ils étaient encore là. A ce qui les rendraient fiers et heureux. Je n'ai pas beaucoup de souvenir d'eux, mais je sais tout ce qu'ils ont traversé juste pour être heureux. Et c'est ce que je veux, être heureuse. C'est idiot, c'est un souhait quelque peu basique... Et pourtant, peu importe la gloire, les biens... Le bonheur, c'est tout ce que je veux.
Et pour ce faire, il fallait que je m'échappe de cette emprise familiale qui me gâchait la vie.
"Le sens de la vie"
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Sam 1 Fév 2020 - 9:47
Cet échange avec une parfaite inconnue me faisait du bien, tout compte fait. Je pouvais parler librement, sans craindre son jugement. J’avais bien Kevin, Jess, ou encore Junya pour déverser le chagrin qui m’accablait. Cependant, c’était toujours différent lorsqu’on se livrait à une personne extérieure. Nous avions alors moins d’obstacle. Nous pouvions discuter de nos passions, ou de nos malheurs, en toute tranquillité, sans craindre les conséquences, car il n’y en aurait probablement aucune. La japonaise commenta alors mon récit. Je fronçai les sourcils.
- Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Avez-vous seulement déjà essayé de jouer sur scène devant un public ? Il est malvenu d’affirmer qu’on en est incapable si on n’a jamais tenté l’expérience. Et quand bien même vous n’y arriveriez pas la première fois, il ne faut pas s’arrêter à la première difficulté, mais recommencer, encore et encore, jusqu’à ce qu’on parvienne à son objectif.
J’eus une pensée pour ma confrère, Anja Limonov, qui m’avait rappelé ce principe fondamental pour un musicien. J’espérais ainsi dispenser de bons conseils à cette jeune violoniste, qui visiblement se cherchait encore. Puis elle s’enthousiasma sur mes propres compétences, osant même me demander de m’observer lorsque l’occasion se présenterait. Je souris devant son entrain. Comment refuser ?
- Bien sûr, avec plaisir.
Je restai un instant pensif. Je venais tout juste de reprendre le violon. Il me faudrait quelques heures de pratique pour retrouver toute ma performance. Et il y aurait ensuite le récital proposé par Limonov-san. Je pourrais peut-être proposer envoyer une invitation à cette jeune fille ? Pour le moment j’ignorais son nom. Mais elle qui souhaitait me voir en action, c’était l’occasion rêvée.
Le fil de la conversation dériva finalement sur les aspirations de ma jeune camarade. Je l’écoutais avec attention tandis qu’elle m’expliquait ce qui lui tenait vraiment à coeur. Sa liberté… cette déclaration spontanée m’intrigua. Se sentait-elle emprisonnée dans son quotidien actuel ? Des tuteurs trop envahissants peut-être ? Puis, elle m’avoua vouloir être heureuse. C’était à la fois d’une simplicité et d’une pureté d’âme.
- Idiot ? Je hochai négativement la tête. Non, au contraire. C’est très sensé, ce que vous dites. Presque sage, d’un certain point de vue. Nombre de gens courent après la gloire, le succès, l’argent, le pouvoir… Vous, vous cherchez simplement le bonheur. C’est une quête très noble, très juste. Mais dites-moi, que recherchez vous exactement ? Qu’est-ce qui vous rendrait heureuse ? Comment concevez-vous votre bonheur ?
Je baissai le regard sur le parterre de fleur de l’autre côté du sentier. Bien que je lui avais posé une question, je n’attendis pas sa réponse pour lui livrer ma propre vision des choses.
- Moi… Jusqu’à il y a quelques mois, je me voyais devant l’autel, ma fiancée au bras, prêts à échanger nos voeux, entourés de ma famille et de mes plus proches amis. Fonder à nouveau un foyer, c’était comme une seconde chance pour moi, après la tragédie de mon premier mariage.
Je marquai une pause, quelque peu surpris de la facilité avec laquelle je me livrais sur un sujet aussi délicat. D’autant qu’il était toujours difficile de justifier autant d’événement tragiques dans la vie d’un homme de la trentaine. Je me contentais de dire que j’avais toujours fait plus jeune que mon âge réel -ce qui était entièrement vrai au final. Mais dans cette ville submergée par le surnaturel, il devenait de plus en plus compliqué de noyer les soupçons.
- Aujourd’hui, j’apprends à vivre sans ce bonheur promis. Je ne sais pas encore ce qui me rendrait vraiment heureux. Du moins sur le long terme. Je n’y ai pas vraiment réfléchi...
Je pensai à Chloris, ma pupille, qui était revenue dans ma vie deux semaines plus tôt. Son retour m’avait déjà apporté un peu de joie dans cette période si sombre. Mais je réalisais aujourd’hui, en conversant avec cette inconnue, que je ne m’étais jamais accordé un seul instant pour penser à l’après. A comment je concevais mon bonheur pour l’avenir. C’était probablement encore trop tôt. Chaque fois que j’y goûtais, on me l’arrachait brutalement, si bien que je craignais presque d’être heureux, désormais.
- Désolé, m’excusai-je en tournant la tête vers elle. Je me suis égaré. Mais je vous écoute maintenant.
- Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Avez-vous seulement déjà essayé de jouer sur scène devant un public ? Il est malvenu d’affirmer qu’on en est incapable si on n’a jamais tenté l’expérience. Et quand bien même vous n’y arriveriez pas la première fois, il ne faut pas s’arrêter à la première difficulté, mais recommencer, encore et encore, jusqu’à ce qu’on parvienne à son objectif.
J’eus une pensée pour ma confrère, Anja Limonov, qui m’avait rappelé ce principe fondamental pour un musicien. J’espérais ainsi dispenser de bons conseils à cette jeune violoniste, qui visiblement se cherchait encore. Puis elle s’enthousiasma sur mes propres compétences, osant même me demander de m’observer lorsque l’occasion se présenterait. Je souris devant son entrain. Comment refuser ?
- Bien sûr, avec plaisir.
Je restai un instant pensif. Je venais tout juste de reprendre le violon. Il me faudrait quelques heures de pratique pour retrouver toute ma performance. Et il y aurait ensuite le récital proposé par Limonov-san. Je pourrais peut-être proposer envoyer une invitation à cette jeune fille ? Pour le moment j’ignorais son nom. Mais elle qui souhaitait me voir en action, c’était l’occasion rêvée.
Le fil de la conversation dériva finalement sur les aspirations de ma jeune camarade. Je l’écoutais avec attention tandis qu’elle m’expliquait ce qui lui tenait vraiment à coeur. Sa liberté… cette déclaration spontanée m’intrigua. Se sentait-elle emprisonnée dans son quotidien actuel ? Des tuteurs trop envahissants peut-être ? Puis, elle m’avoua vouloir être heureuse. C’était à la fois d’une simplicité et d’une pureté d’âme.
- Idiot ? Je hochai négativement la tête. Non, au contraire. C’est très sensé, ce que vous dites. Presque sage, d’un certain point de vue. Nombre de gens courent après la gloire, le succès, l’argent, le pouvoir… Vous, vous cherchez simplement le bonheur. C’est une quête très noble, très juste. Mais dites-moi, que recherchez vous exactement ? Qu’est-ce qui vous rendrait heureuse ? Comment concevez-vous votre bonheur ?
Je baissai le regard sur le parterre de fleur de l’autre côté du sentier. Bien que je lui avais posé une question, je n’attendis pas sa réponse pour lui livrer ma propre vision des choses.
- Moi… Jusqu’à il y a quelques mois, je me voyais devant l’autel, ma fiancée au bras, prêts à échanger nos voeux, entourés de ma famille et de mes plus proches amis. Fonder à nouveau un foyer, c’était comme une seconde chance pour moi, après la tragédie de mon premier mariage.
Je marquai une pause, quelque peu surpris de la facilité avec laquelle je me livrais sur un sujet aussi délicat. D’autant qu’il était toujours difficile de justifier autant d’événement tragiques dans la vie d’un homme de la trentaine. Je me contentais de dire que j’avais toujours fait plus jeune que mon âge réel -ce qui était entièrement vrai au final. Mais dans cette ville submergée par le surnaturel, il devenait de plus en plus compliqué de noyer les soupçons.
- Aujourd’hui, j’apprends à vivre sans ce bonheur promis. Je ne sais pas encore ce qui me rendrait vraiment heureux. Du moins sur le long terme. Je n’y ai pas vraiment réfléchi...
Je pensai à Chloris, ma pupille, qui était revenue dans ma vie deux semaines plus tôt. Son retour m’avait déjà apporté un peu de joie dans cette période si sombre. Mais je réalisais aujourd’hui, en conversant avec cette inconnue, que je ne m’étais jamais accordé un seul instant pour penser à l’après. A comment je concevais mon bonheur pour l’avenir. C’était probablement encore trop tôt. Chaque fois que j’y goûtais, on me l’arrachait brutalement, si bien que je craignais presque d’être heureux, désormais.
- Désolé, m’excusai-je en tournant la tête vers elle. Je me suis égaré. Mais je vous écoute maintenant.
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