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Dim 1 Sep 2019 - 5:06
Voilà maintenant presqu’une heure entière que j’étais assise au bar, presque deux depuis que j’avais mis les pieds dans cet établissement. Une collection tout juste débutée de trois verres se trouvait devant moi, dont l’un d’eux était à moitié vide. Bien que ce grand total de trois boissons ne fusse pas un record difficile à surpasser, pour moi, trois boissons en moins d’une heure, c’était déjà quelque chose. Un signe, si l’on veut, que quelque chose n’allait pas. Car je n’étais pas une adepte de l’écumage des bars ; au contraire, s’il y avait bien quelque chose à laquelle j’excellais, c’était l’art de me cacher, moi et mes cicatrices de plus en plus nombreuses, sous un ensemble préservant ma modestie et mes douleurs lorsque je décidais de sortir. Ça, ou bien j’excellais également dans l’art du “je reste chez moi car je n’ai pas envie de sortir”, ce cliché que l’on associe trop souvent - bien qu’avec raison - à ces personnes dépressives, dont je faisais partie depuis longtemps.
Mais aujourd’hui, c’était différent. Étrangement différent. Je m’étais lassée de rester cachée dans mon coin, à attendre que l’ombre, cette grande amie, ne se manifeste par le biais de mes hallucinations de plus en plus vives et prononcées. Je m’étais lassée d’attendre qu’elle s’anime et prenne forme devant mes yeux afin de me tenir compagnie. Après tout, grâce à elle, je n’étais jamais seule ; pourtant, je n’avais pas voulu la voir. J’étais donc sortie, me vêtant d’un jean moulant bleu foncé et d’un t-shirt aux manches longues, trop longues peut-être, de couleur grise. Je ne sortais pas pour m’amuser, ni même pour tenter d’impressionner qui que ce soit ; je sortais simplement car j’étais lasse, et qu’il me fallait trouver quelque chose à faire afin de me distraire.
Au départ, j’avais cru qu’une simple ballade aurait suffi. Que cela me changerait suffisament les idées pour que je puisse rentrer chez moi, satisfaite par ce moment de répit bien mérité. Alors j’avais enroulé mes bras fraîchement mutilés dans de nouveaux bandages, d’une manière si propre et précise que l’on ne pourrait se méprendre sur le nombre de fois que j’avais fait une telle chose, je m’étais habillée et j’étais sortie. Mais mes espoirs furent vains, malheureusement, puisque la satisfaction que j’avais recherchée ne m’envahit pas lorsque je m’étais mise sur le chemin du retour. Alors j’avais mis le cap sur l’un de ces établissements que je ne fréquentais que très peu ; dans l’idée, peut-être qu’un verre ou deux arriverait à m’offrir ce répit que je désirais tant.
Et voilà comment je m’étais retrouvée accoudée au bar, installée sur l’un de ces tabourets, sirotant un verre de scotch vieilli bien mérité. Enfin. Un troisième verre de scotch bien mérité, devrais-je dire.
Un léger sourire, amer, se peint sur mes lèvres, alors que mon regard carmin se posait sur le fond de mon verre, où demeurait environ une demi-gorgée de ce liquide bronzâtre que j’avais demandé à trois reprises au barman. Si j’étais ici, ce soir, ce n’était pas simplement parce que j’en avais marre de me cacher chez moi à tous les soirs dès la fin de mon quart à l’École des sorciers. Non, s’il y avait bien une autre raison… C’en était une d’ordre très personnel, disons. Une raison de coeur, si l’on peut le dire ainsi. Apparemment, l’alcool faisait des miracles pour les gens au coeur endolori et brisé ; il permettait d’oublier, l’espace d’un moment, la peine et la douleur qui nous prenaient d’assaut la poitrine, qui nous enserraient comme un étau refusant de laisser un moment de répit à celui qu’il avait réussi à capturer. C’était cette douleur que je cherchais à occulter, bien que je savais pertinement que mon scotch ne serait qu’une solution temporaire à un problème nécessitant une solution plus… Permanente, disons.
Après réflexion, cependant, j’attrapai mon verre et en vidai le contenu d’une traite. Il était presque vide, de toute façon.
L’alcool n’était peut-être pas une solution permanente. Mais, ce soir, ce serait une solution bien meilleure que de m’isoler seule chez moi à attendre que ma seule amie ne se manifeste.
Mais aujourd’hui, c’était différent. Étrangement différent. Je m’étais lassée de rester cachée dans mon coin, à attendre que l’ombre, cette grande amie, ne se manifeste par le biais de mes hallucinations de plus en plus vives et prononcées. Je m’étais lassée d’attendre qu’elle s’anime et prenne forme devant mes yeux afin de me tenir compagnie. Après tout, grâce à elle, je n’étais jamais seule ; pourtant, je n’avais pas voulu la voir. J’étais donc sortie, me vêtant d’un jean moulant bleu foncé et d’un t-shirt aux manches longues, trop longues peut-être, de couleur grise. Je ne sortais pas pour m’amuser, ni même pour tenter d’impressionner qui que ce soit ; je sortais simplement car j’étais lasse, et qu’il me fallait trouver quelque chose à faire afin de me distraire.
Au départ, j’avais cru qu’une simple ballade aurait suffi. Que cela me changerait suffisament les idées pour que je puisse rentrer chez moi, satisfaite par ce moment de répit bien mérité. Alors j’avais enroulé mes bras fraîchement mutilés dans de nouveaux bandages, d’une manière si propre et précise que l’on ne pourrait se méprendre sur le nombre de fois que j’avais fait une telle chose, je m’étais habillée et j’étais sortie. Mais mes espoirs furent vains, malheureusement, puisque la satisfaction que j’avais recherchée ne m’envahit pas lorsque je m’étais mise sur le chemin du retour. Alors j’avais mis le cap sur l’un de ces établissements que je ne fréquentais que très peu ; dans l’idée, peut-être qu’un verre ou deux arriverait à m’offrir ce répit que je désirais tant.
Et voilà comment je m’étais retrouvée accoudée au bar, installée sur l’un de ces tabourets, sirotant un verre de scotch vieilli bien mérité. Enfin. Un troisième verre de scotch bien mérité, devrais-je dire.
Un léger sourire, amer, se peint sur mes lèvres, alors que mon regard carmin se posait sur le fond de mon verre, où demeurait environ une demi-gorgée de ce liquide bronzâtre que j’avais demandé à trois reprises au barman. Si j’étais ici, ce soir, ce n’était pas simplement parce que j’en avais marre de me cacher chez moi à tous les soirs dès la fin de mon quart à l’École des sorciers. Non, s’il y avait bien une autre raison… C’en était une d’ordre très personnel, disons. Une raison de coeur, si l’on peut le dire ainsi. Apparemment, l’alcool faisait des miracles pour les gens au coeur endolori et brisé ; il permettait d’oublier, l’espace d’un moment, la peine et la douleur qui nous prenaient d’assaut la poitrine, qui nous enserraient comme un étau refusant de laisser un moment de répit à celui qu’il avait réussi à capturer. C’était cette douleur que je cherchais à occulter, bien que je savais pertinement que mon scotch ne serait qu’une solution temporaire à un problème nécessitant une solution plus… Permanente, disons.
Après réflexion, cependant, j’attrapai mon verre et en vidai le contenu d’une traite. Il était presque vide, de toute façon.
“Un autre scotch, s’il vous plaît,” que j’adressai au barman, lorsqu’il revint vers moi après avoir vu que je lui avais fait signe.
L’alcool n’était peut-être pas une solution permanente. Mais, ce soir, ce serait une solution bien meilleure que de m’isoler seule chez moi à attendre que ma seule amie ne se manifeste.
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Dim 1 Sep 2019 - 8:26
Les bars populaires, voilà un terrain de chasse incroyable à l’air d’aujourd'hui. Il n’y a pas si loin à remonter en arrière pour ne trouver qu’une taverne par village et juste quelques-unes à travers une ville ou grande ville. Mais aujourd’hui, des rues entières peuvent être remplie avec une vingtaine d'établissement distribuant ce spiritueux si cher aux âmes dont le moral est en berne comme un drapeau endeuillé. J’en suis venu à faire un bilan que je n’aurais pas cru faire, mais plus l’homme se développe et plus il prend conscience de l’aspect futile de sa propre existence sur terre, comme s'il ouvrait lentement les yeux.
La réalité qui se cache derrière tout ça, c’est que l’homme a lentement renier ses idoles passées au profit d’une compréhension factuelle des phénomènes du monde. C’est une erreur que de cesser de croire en un but, un intérêt et de se rendre compte qu'il n'y en a aucun, car une fois qu'on le sait, on ne peut plus voir le monde autrement qu’il ne l’air, infâme. C’est ainsi que tout ce qui permet de faire oublier pendant un bref moment à quel point la vie est horrible en ce monde est un prompt réconfort et prolifère comme un amas mycélien se répandant sur le fumier.
J’ai ouvert un établissement dédié à la décadence, encore un, oui. C’est comme ça que je fais mon beurre dans cette époque. Enfin comme ça et avec de juteux contrats. C’est ainsi que je procède depuis bien longtemps maintenant, procédant à un deal en bonne et due forme et venant récupérer mon dû des années après. Cela m’a assez vite valu la création d’un mythe autour de ce procédé, celui du Malin qui vient tenter le crédule et lui offre monts et merveilles en échange de son âge qu'il viendra chercher des années après.
Ce genre de lieux est propice à devenir un terrain de chasse, mais dans cette ville, ce n’est pas uniquement le mien. Le fait est que depuis des siècles je fais attention aux tavernes et m’en suis éloigné bien vite pour tout dire. Les vampires aiment les victimes faciles, tellement ivre qu’ils ne souviennent pas d’un petit litre de sang dérober à la sauvette. Aujourd’hui je fais attention, mais de loin, cette époque m’est favorable avec ces innombrable lieux dédiés à la déchéance.
J’entrais dans ce bar, totalement au hasard, bien décidé à mettre le grappin sur une personne tellement au fond du gouffre qu’elle souhaitera facilement en sortir. Le Japon était idéal pour faire ma fortune. Tous les gens ou presque sont devenu carriériste avec le temps et travaillent dans des boites standardisées et son totalement dépersonnalisés. C’est donc particulièrement facile de les voir souhaiter faire fortune et prévoir une récolte de nouveau fruits bien lucratifs.
Ici d’un rapide coup d’œil, je ne vis aucuns travailleurs ou presque, mais ils célébraient plus qu’ils ne désespéraient. Toutefois, une femme se trouvait ici. Elle se démarquait par cette crinière ondulante, rousse comme un feu magnifique. Elle n’avait pourtant rien d’exceptionnel avec ses vêtements, ne la mettant même pas en valeur. Dire que qu’elle était portée sur le fait d’être discrète était évident donc. Elle voulait sans doute être seule et noyée une quelconque déception dans l’alcool qu’elle avait dû accumuler rapidement pour que ces verres ne soient pas débarrassés alors qu’elle était accoudée au bar.
Tout en m’approchant du bar, elle demanda une autre boisson ambrée. D’un geste de la main j’attirai l’attention du barman pour lui parler.
Je regardai la jeune femme du coin de l’oeil avant de m’adresser à elle sans même me tourner pour le moment, créant une atmosphère nonchalante et impersonnelle de deux personne buvant de leur côté, une conversation vaguement partagée.
La réalité qui se cache derrière tout ça, c’est que l’homme a lentement renier ses idoles passées au profit d’une compréhension factuelle des phénomènes du monde. C’est une erreur que de cesser de croire en un but, un intérêt et de se rendre compte qu'il n'y en a aucun, car une fois qu'on le sait, on ne peut plus voir le monde autrement qu’il ne l’air, infâme. C’est ainsi que tout ce qui permet de faire oublier pendant un bref moment à quel point la vie est horrible en ce monde est un prompt réconfort et prolifère comme un amas mycélien se répandant sur le fumier.
J’ai ouvert un établissement dédié à la décadence, encore un, oui. C’est comme ça que je fais mon beurre dans cette époque. Enfin comme ça et avec de juteux contrats. C’est ainsi que je procède depuis bien longtemps maintenant, procédant à un deal en bonne et due forme et venant récupérer mon dû des années après. Cela m’a assez vite valu la création d’un mythe autour de ce procédé, celui du Malin qui vient tenter le crédule et lui offre monts et merveilles en échange de son âge qu'il viendra chercher des années après.
Ce genre de lieux est propice à devenir un terrain de chasse, mais dans cette ville, ce n’est pas uniquement le mien. Le fait est que depuis des siècles je fais attention aux tavernes et m’en suis éloigné bien vite pour tout dire. Les vampires aiment les victimes faciles, tellement ivre qu’ils ne souviennent pas d’un petit litre de sang dérober à la sauvette. Aujourd’hui je fais attention, mais de loin, cette époque m’est favorable avec ces innombrable lieux dédiés à la déchéance.
J’entrais dans ce bar, totalement au hasard, bien décidé à mettre le grappin sur une personne tellement au fond du gouffre qu’elle souhaitera facilement en sortir. Le Japon était idéal pour faire ma fortune. Tous les gens ou presque sont devenu carriériste avec le temps et travaillent dans des boites standardisées et son totalement dépersonnalisés. C’est donc particulièrement facile de les voir souhaiter faire fortune et prévoir une récolte de nouveau fruits bien lucratifs.
Ici d’un rapide coup d’œil, je ne vis aucuns travailleurs ou presque, mais ils célébraient plus qu’ils ne désespéraient. Toutefois, une femme se trouvait ici. Elle se démarquait par cette crinière ondulante, rousse comme un feu magnifique. Elle n’avait pourtant rien d’exceptionnel avec ses vêtements, ne la mettant même pas en valeur. Dire que qu’elle était portée sur le fait d’être discrète était évident donc. Elle voulait sans doute être seule et noyée une quelconque déception dans l’alcool qu’elle avait dû accumuler rapidement pour que ces verres ne soient pas débarrassés alors qu’elle était accoudée au bar.
Tout en m’approchant du bar, elle demanda une autre boisson ambrée. D’un geste de la main j’attirai l’attention du barman pour lui parler.
Tibalt ▬ Tu mets tout ça sur ma note Akito-san. Je prendrai la même chose.Je joignis à la parole la gestuelle pour qu’il ne demeure aucune ambiguïté face au fait que je prenne les consommations de la rouquine. Il n’était pas anormal que je m’adressasse aussi familièrement avec les barmans, car je les connaissais pratiquement tous en ville.
Je regardai la jeune femme du coin de l’oeil avant de m’adresser à elle sans même me tourner pour le moment, créant une atmosphère nonchalante et impersonnelle de deux personne buvant de leur côté, une conversation vaguement partagée.
Tibalt ▬ Vous avez l’air bien tourmentée jeune fille. Dure journée ?C’est amusant de voir que parfois dans un bar, surtout pour les européens, la capacité à s’épancher sur ses soucis à un parfait inconnu dans un bar ou au barman lui-même était une pratique des plus courante. Au Japon ce n’est pas tout à fait la même chose et il faut attendre ivresse prononcée pour que les locaux ne fassent la même chose, leur honneur leur imposant la retenue d'ordinaire.
“Un verre, une histoire”
Etilya sur DK RPG
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Lun 2 Sep 2019 - 5:40
Mon regard terne avait vaguement suivi les mouvements du jeune homme s’affairant derrière le bar, alors que je posais mon troisième verre vide près des autres afin qu’il se retrouve en bonne compagnie. Cependant, il y eut une chose qui me déstabilisa, et ce fut une nouvelle voix s’adressant au barman en joignant à sa parole un geste lui indiquant qu’il souhaitait prendre les consommations d’une seconde personne. Ma conscience mit un temps à capter que le nouvel arrivé avait pointé les trois verres que j’avais précédemment vidés et, lorsque ce fait s’imposa finalement à moi, je tournai légèrement la tête afin de voir qui avait décidé d’être si généreux en cette soirée teintée de tristesse.
Assis à ma gauche se trouvait un homme d’apparence ni vieille, ni jeune, à la peau foncée et semblant tannée par le soleil. Afro-américain, ou bien simplement africain, si je ne me trompais pas. Si sa peau ne trahissait pas son âge, sa barbe merveilleusement taillée le faisait ; de couleur poivre et sel, tout comme les cheveux grisonnants ornant ses tempes. Bien habillé, visiblement cet homme appréciait soigner son apparence et ce n’était pas pour déplaire, à vrai dire. Malgré que j’aie, décidément, un type bien précis, lui ne faisait pas mal aux yeux, si je peux me permettre de le dire ainsi.
Mon attention ne demeura pas bien longtemps posée sur l’homme à la peau tannée ; le jeune barman, que j’appris s’appelait Akito, venait de poser mon nouveau verre de scotch devant moi. Je le remerciai d’une voix quasiment inaudible, observant le liquide ambré prisonnier de ce cylindre de verre, duquel je pris une gorgée, avant que la voix de l’homme à ma gauche ne résonne de nouveau. Je n’étais pas certaine si j’étais bien celle à qui ces paroles s’adressaient, mais j’avais retenu deux mots à l’intonation qu’on utiliserait pour poser une question.
Dure journée ?
L’espace d’un instant, je fus tentée de simplement rire. Mais je m’étais retenue, par politesse et pour éviter de passer pour plus éméchée que je ne l’étais réellement, malgré la quantité de scotch que j’avais ingérée en moins d’une heure. Oh, il n’avait guère idée à quel point la journée avait été difficile. Entre mes bras endoloris par ma propre faute, la réalisation qui m’avait frappée un peu plus tôt, mes mauvaises habitudes qui me sappaient toute mon énergie, le tout couronné par mes hallucinations de plus en plus fréquentes… Disons qu’il y avait matière à aborder. Cela dit, je pris une longue gorgée de ma boisson, laissant ce brûlant alcool glisser dans ma gorge avant de poser mon verre sur la surface marbrée du bar.
J’avais dit cela d’une voix légèrement grave, mon regard toujours posé sur le fond de mon scotch, observant le liquide bronzâtre s’écouler sur les quelques glaçons s’empilant sur la surface vitrée du creux du verre. J’avais l’impression de m’entretenir avec une voix illusoire, un être qui n’était pas réellement là, et ce pour l’unique raison que je ne portais plus vraiment attention à la personne assise à mes côtés. C’était une conversation impersonnelle, un entretien que j’étais certaine serait oublié très vite d’un côté comme de l’autre. Une conversation digne de ces clichés cinématographiques, où deux types ne se connaissant point s’installent au bar et échangent quelques mots par politesse. Mais il n’y avait pas que ce genre de petites politesses qui s’échangeaient entre individus écumant les établissements du genre. Il y avait de ces moments où certaines personnes en profitaient pour déverser leur trop-plein d’émotions négatives sur les autres. L’ivresse provoquait ce genre de témoignages amers. Étrangement, j’étais inspirée à en faire de même.
J’avais dit cela le plus naturellement du monde. Peut-être que l’alcool commençait à faire son effet ? Il en était bien temps. Ce n’était pas dans mes habitudes de me confier, de déverser mes pensées les plus profondes à qui que ce soit. Donc, logiquement, je devais certainement être ivre pour commencer à raconter mes problèmes au premier qui m’adresse quelques mots. J’avais souri d’un air amer avant d’avaler une nouvelle gorgée de ma boisson. Peut-être que ce n’était pas si mal que je me confie en cet homme, au final. Après tout, qu’un étranger connaisse mes pensées les plus sombres, celles que je cache depuis si longtemps, ne m’importait guère ; je n’étais même pas certaine de le recroiser. Dans un pays à la population si dense… Les chances étaient minces.
Pourtant, quelque chose m’empêchait de m’exprimer de façon réellement libre. Avais-je vraiment envie d’aborder ce sujet avec un inconnu ? Un sujet douloureux, un sujet de coeur ? Non, il en était hors de question. Je n’étais pas assez saoule pour parler de mon malheur. Même qu’en réalité, je n’étais pas assez saoule pour occulter complètement cette plaie béante s’étant ouverte depuis peu dans mon coeur. C’était une blessure émotionnelle que je m’étais infligée moi-même, en un sens, en tombant amoureuse d’un homme qui ne me rendrait jamais ces sentiments. En tombant amoureuse d’un homme qui n’a jamais ressenti d’attirance pour ma personne, qui ne m’a jamais observée de la même façon qu’il le faisait avec d’autres femmes. Je m’étais condamnée à finir le coeur brisé, malgré toutes ces années que j’avais passées à ses côtés, à le soutenir dans ses entreprises et à l’aider dès qu’il en faisait la demande. Et à chaque nouvelle conquête qu’il pouvait bien se faire, mon coeur se fissurait un peu plus. Jusqu’à tout récemment, où la fissure de trop l’avait fait éclater en mille petits morceaux.
Enfin, je ne voulais pas - ou plus - y réfléchir. Je voulais l’oublier, lui et tout ce qui lui était lié ; je voulais oublier mes sentiments, mon coeur en miettes, ma collègue Miyuki qui semblait avoir captivé son attention. Je voulais oublier à quel point j’en souffrais, à quel point la jalousie me consummait depuis que j’avais découvert cet intérêt qu’il portait pour cette fille. Et actuellement, noyer ma conscience dans les spiritueux m’avait semblé être la meilleure solution ; solution qui, enfin, commençait doucement à faire son effet.
J’avalai la dernière gorgée qu’il me restait de mon scotch, avant de me tourner légèrement sur ma gauche.
Je fis signe à Akito-san de me refaire un verre. Ce serait certainement mon dernier. Enfin, le dernier que je prendrais de façon lucide et consciente.
Assis à ma gauche se trouvait un homme d’apparence ni vieille, ni jeune, à la peau foncée et semblant tannée par le soleil. Afro-américain, ou bien simplement africain, si je ne me trompais pas. Si sa peau ne trahissait pas son âge, sa barbe merveilleusement taillée le faisait ; de couleur poivre et sel, tout comme les cheveux grisonnants ornant ses tempes. Bien habillé, visiblement cet homme appréciait soigner son apparence et ce n’était pas pour déplaire, à vrai dire. Malgré que j’aie, décidément, un type bien précis, lui ne faisait pas mal aux yeux, si je peux me permettre de le dire ainsi.
Mon attention ne demeura pas bien longtemps posée sur l’homme à la peau tannée ; le jeune barman, que j’appris s’appelait Akito, venait de poser mon nouveau verre de scotch devant moi. Je le remerciai d’une voix quasiment inaudible, observant le liquide ambré prisonnier de ce cylindre de verre, duquel je pris une gorgée, avant que la voix de l’homme à ma gauche ne résonne de nouveau. Je n’étais pas certaine si j’étais bien celle à qui ces paroles s’adressaient, mais j’avais retenu deux mots à l’intonation qu’on utiliserait pour poser une question.
Dure journée ?
L’espace d’un instant, je fus tentée de simplement rire. Mais je m’étais retenue, par politesse et pour éviter de passer pour plus éméchée que je ne l’étais réellement, malgré la quantité de scotch que j’avais ingérée en moins d’une heure. Oh, il n’avait guère idée à quel point la journée avait été difficile. Entre mes bras endoloris par ma propre faute, la réalisation qui m’avait frappée un peu plus tôt, mes mauvaises habitudes qui me sappaient toute mon énergie, le tout couronné par mes hallucinations de plus en plus fréquentes… Disons qu’il y avait matière à aborder. Cela dit, je pris une longue gorgée de ma boisson, laissant ce brûlant alcool glisser dans ma gorge avant de poser mon verre sur la surface marbrée du bar.
“Je ne vous le ferai pas dire deux fois.”
J’avais dit cela d’une voix légèrement grave, mon regard toujours posé sur le fond de mon scotch, observant le liquide bronzâtre s’écouler sur les quelques glaçons s’empilant sur la surface vitrée du creux du verre. J’avais l’impression de m’entretenir avec une voix illusoire, un être qui n’était pas réellement là, et ce pour l’unique raison que je ne portais plus vraiment attention à la personne assise à mes côtés. C’était une conversation impersonnelle, un entretien que j’étais certaine serait oublié très vite d’un côté comme de l’autre. Une conversation digne de ces clichés cinématographiques, où deux types ne se connaissant point s’installent au bar et échangent quelques mots par politesse. Mais il n’y avait pas que ce genre de petites politesses qui s’échangeaient entre individus écumant les établissements du genre. Il y avait de ces moments où certaines personnes en profitaient pour déverser leur trop-plein d’émotions négatives sur les autres. L’ivresse provoquait ce genre de témoignages amers. Étrangement, j’étais inspirée à en faire de même.
“Je n’ai aucune idée concernant le pourquoi je vous raconte cela, mais voilà, si cela peut vous intéresser,” que je commence, reprenant une gorgée de mon scotch. “Il se passe énormément de choses dans ma vie, notamment le retour de ma dépression, changement de boulot, ce genre de choses banales que beaucoup de gens arrivent normalement à surmonter. Ajoutons à cela le fait que je ne suis apparemment qu’une bonne amie aux yeux des gens à qui je tiens, et couronnons le tout avec un soupçon de déception… Résultat, dure journée, trop de choses à oublier. Donc, je bois.”
J’avais dit cela le plus naturellement du monde. Peut-être que l’alcool commençait à faire son effet ? Il en était bien temps. Ce n’était pas dans mes habitudes de me confier, de déverser mes pensées les plus profondes à qui que ce soit. Donc, logiquement, je devais certainement être ivre pour commencer à raconter mes problèmes au premier qui m’adresse quelques mots. J’avais souri d’un air amer avant d’avaler une nouvelle gorgée de ma boisson. Peut-être que ce n’était pas si mal que je me confie en cet homme, au final. Après tout, qu’un étranger connaisse mes pensées les plus sombres, celles que je cache depuis si longtemps, ne m’importait guère ; je n’étais même pas certaine de le recroiser. Dans un pays à la population si dense… Les chances étaient minces.
Pourtant, quelque chose m’empêchait de m’exprimer de façon réellement libre. Avais-je vraiment envie d’aborder ce sujet avec un inconnu ? Un sujet douloureux, un sujet de coeur ? Non, il en était hors de question. Je n’étais pas assez saoule pour parler de mon malheur. Même qu’en réalité, je n’étais pas assez saoule pour occulter complètement cette plaie béante s’étant ouverte depuis peu dans mon coeur. C’était une blessure émotionnelle que je m’étais infligée moi-même, en un sens, en tombant amoureuse d’un homme qui ne me rendrait jamais ces sentiments. En tombant amoureuse d’un homme qui n’a jamais ressenti d’attirance pour ma personne, qui ne m’a jamais observée de la même façon qu’il le faisait avec d’autres femmes. Je m’étais condamnée à finir le coeur brisé, malgré toutes ces années que j’avais passées à ses côtés, à le soutenir dans ses entreprises et à l’aider dès qu’il en faisait la demande. Et à chaque nouvelle conquête qu’il pouvait bien se faire, mon coeur se fissurait un peu plus. Jusqu’à tout récemment, où la fissure de trop l’avait fait éclater en mille petits morceaux.
Enfin, je ne voulais pas - ou plus - y réfléchir. Je voulais l’oublier, lui et tout ce qui lui était lié ; je voulais oublier mes sentiments, mon coeur en miettes, ma collègue Miyuki qui semblait avoir captivé son attention. Je voulais oublier à quel point j’en souffrais, à quel point la jalousie me consummait depuis que j’avais découvert cet intérêt qu’il portait pour cette fille. Et actuellement, noyer ma conscience dans les spiritueux m’avait semblé être la meilleure solution ; solution qui, enfin, commençait doucement à faire son effet.
J’avalai la dernière gorgée qu’il me restait de mon scotch, avant de me tourner légèrement sur ma gauche.
“La liste de mes tourments pourrait s’étirer, encore et encore. Mais je ne voudrais pas vous ennuyer avec mes problèmes. Alors, je vous retourne votre question.”
Je fis signe à Akito-san de me refaire un verre. Ce serait certainement mon dernier. Enfin, le dernier que je prendrais de façon lucide et consciente.
“Dure journée ? Ou êtes-vous simplement de sortie ?”
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Lun 2 Sep 2019 - 13:18
Avec l’expérience des affres de l’âme humaine, arpentant ce monde depuis si longtemps, j’étais sans doute devenu l’un des plus fins psychologues au monde. J’analysais du coin de l’œil ma voisine de bar. Elle prit instantanément son verre de scotch, l’ambré de la boisson allant à merveille avec la rousseur de ses cheveux. Elle ne se fit pas prier pour se faire offrir ce verre et les autres, ce qui est signe qu’elle n’est pas très en phase avec la réalité, son esprit obnubilé par autre chose.
Elle était dans ses pensées, regardant dans le vague, signe qu’elle se repassait le film de sa journée sans l’ombre d’un doute. Remplie d’introspection, c’est lorsqu’on est ainsi que nous livrons le fait que nous sommes le plus vulnérable. Ce quelques mots confirmèrent bien vite que j’avais raison de la voir comme une femme en plein désarroi.
Elle ne savait pas pourquoi elle se confiait à un inconnu ? Elle ne devait pas être ici souvent alors et ça n'en était que plus révélateur. Lorsqu'on tord ses habitudes dans le but d’évacuer la peine que l’on peut avoir dans un verre d’alcool c’est qu’on commence à sentir le sol qui se dérobe sous nos pieds et qu’on va toucher le fond bientôt.
Elle venait de prendre un nouvel emploi alors qu’on est une dépressive chronique est toujours un mauvais moment à passer dans une vie, mais il y avait autre chose. Le fait qu’elle évoque le fait de n’être qu'une amie ne peut signifier qu’une peine de cœur douloureusement vécue. C’est une chose terriblement clichée en réalité. Deux personnes se parlant de biais le regard vers leur reflet dans le miroir du fond, comme pour sonder leur âme à travers le spiritueux. Le fait que pourtant nous y étions bel et bien et pour des raisons sentimentales ce qui se rajoutait un peu plus à une situationtion au retournement de situation au combien consommé. C’est ainsi qu’elle en vint à dire qu’elle était là pour oublier.
Il y avait de grande chance qu’elle soit une sorcière et en avait cette aura en un sens. Pourtant ici ce n’était qu’une femme brisée par la force de la vie elle-même, aussi faible et vulnérable que n’importe qu’elle autre fille. C’est ainsi que malgré le tourment de sentiment à son encontre qui vinrent m’assaillir, j’ai gardé toute ma contenance pour écouter son récit, ses vagues états d’âme.
Elle était dans ses pensées, regardant dans le vague, signe qu’elle se repassait le film de sa journée sans l’ombre d’un doute. Remplie d’introspection, c’est lorsqu’on est ainsi que nous livrons le fait que nous sommes le plus vulnérable. Ce quelques mots confirmèrent bien vite que j’avais raison de la voir comme une femme en plein désarroi.
Elle ne savait pas pourquoi elle se confiait à un inconnu ? Elle ne devait pas être ici souvent alors et ça n'en était que plus révélateur. Lorsqu'on tord ses habitudes dans le but d’évacuer la peine que l’on peut avoir dans un verre d’alcool c’est qu’on commence à sentir le sol qui se dérobe sous nos pieds et qu’on va toucher le fond bientôt.
Tibalt ▬ Parlez franchement, ce sera toujours moins cher que moi je vous écoute qu’un psychologue.Je repris rapidement tandis qu’elle buvait une gorgée avant de l’écouter entrer dans un semblant de détails sur sa journée qui n’était pas bonne.
Elle venait de prendre un nouvel emploi alors qu’on est une dépressive chronique est toujours un mauvais moment à passer dans une vie, mais il y avait autre chose. Le fait qu’elle évoque le fait de n’être qu'une amie ne peut signifier qu’une peine de cœur douloureusement vécue. C’est une chose terriblement clichée en réalité. Deux personnes se parlant de biais le regard vers leur reflet dans le miroir du fond, comme pour sonder leur âme à travers le spiritueux. Le fait que pourtant nous y étions bel et bien et pour des raisons sentimentales ce qui se rajoutait un peu plus à une situationtion au retournement de situation au combien consommé. C’est ainsi qu’elle en vint à dire qu’elle était là pour oublier.
Tibalt ▬ Oublier... oui je vois ce que vous voulez dire... On veut tous oublier quelque chose dans ce monde.C’est là que je me suis souvenue où je l’avais déjà vu. A proximité du Sekidozan. Mince, j’aurai dû m’en douter en fait. Je l’avais vu repartir du domaine Arisugawa il y a peu de temps tandis que je restais à observer les lieux, moi-même menant à bien une introspection des plus poussée. Avec son look d’étrangère, dans une ville avec cet attrait mystique indéniable.
Il y avait de grande chance qu’elle soit une sorcière et en avait cette aura en un sens. Pourtant ici ce n’était qu’une femme brisée par la force de la vie elle-même, aussi faible et vulnérable que n’importe qu’elle autre fille. C’est ainsi que malgré le tourment de sentiment à son encontre qui vinrent m’assaillir, j’ai gardé toute ma contenance pour écouter son récit, ses vagues états d’âme.
Tibalt ▬ Je vais ici de là en quête d'un peu de compagnie le temps d’un verre, sortir d‘un quotidien et d’un passé douloureux pour quelques heures. Voilà tout.Je lui répondis avec cet accent caractéristique, plus prononcé qu’un autre.
Tibalt ▬ Libre à vous de poursuivre ou non, mais je peux vous écouter. Je sens que votre peine de cœur est lourde à porter.
“Parlez moi”
Etilya sur DK RPG
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Lun 16 Sep 2019 - 3:22
Parler franchement… ? Avais-je simplement le droit de faire une telle chose ? Toute ma jeunesse, on m’avait réprimandée pour avoir fait connaître le fond de ma pensée. Le reste de ma vie, je l’ai passée à faire la mascarade, à changer chaque masque fissuré pour un nouveau, toujours plus souriant que le dernier. J’avais passé les dernières décennies à cacher ce que je ressentais, de peur qu’on me ridiculise comme le faisaient mes parents. De peur qu’on ne comprenne rien à mes sentiments, qu’on me prenne pour moins que ce que je suis. Je ne voulais pas que mes faiblesses n’entravent ma vie professionnelle, alors je les ai cachées autant que je l’ai pu. J’imagine que cela ne m’a aidée en rien, si ce n’est que de m’avoir poussée encore plus près du bord de ce gouffre dans lequel je m’écraserai si rien ne change.
J’écoutai les brèves paroles de mon interlocuteur d’une oreille quelque peu distraite, sans même le regarder. Et c’est à ce moment que je réalisai à quel point ma situation me semblait tout droit sortie d’un de ces films à l’eau de rose, où la protagoniste cherchait désespérément son âme-soeur alors que son coeur ne vient que tout juste de se briser. Et pile au moment où elle se retrouve au bar, en quête de l’oubli, un personnage faisant office de vieux sage s’incruste et vient lui offrir un peu de sa sagesse. Après l’avoir écouté, à la fin, elle se retrouve dans les bras de son meilleur ami, qui lui n’avait cessé de tenter de lui faire comprendre qu’il l’aimait depuis le début.
Un léger sourire se peint sur mes lèvres alors que mon regard se pose sur les cubes de glace, qui eux reposaient au fond de mon verre à moitié vide. Le cliché se déroule ainsi, pourtant, je n’avais pas l’impression que c’était représentatif du moment. Je n’étais pas entièrement certaine que l’homme s’étant incrusté dans ma solitude était venu me faire part d’une quelconque sagesse. N’avait-il pas dit lui-même qu’il ne faisait que se chercher un peu de compagnie, le temps d’un verre ? Soit. Si lui aussi était venu oublier certaines choses, j’imagine qu’il n’y avait pas de mal à oublier à deux.
Je prends une nouvelle gorgée de mon scotch, alors qu’il m’indique être libre de poursuivre mon monologue si je le désirais. Je n’allais pas me le faire dire deux fois.
Je finis par lever les yeux de mon verre, affichant un sourire légèrement amer qui trahissait mes réelles émotions. J’étais réellement amère, et triste. Le simple fait de me remémorer tout cela me serrait le coeur.
Je m’accoude au bar alors que mes mains deviennent tremblantes, mes yeux maintenant mouillés de larmes n’arrivant pas à s’écouler sur mes joues. Il fallait dire qu’au bout de quatre verres de cet alcool fort et ambré, toutes inhibitions s’envolent ; surtout lorsque l’on n’a pas l’habitude de se soûler à ce point. Adieu la peur d’être jugée. Mes émotions avaient besoin de sortir. J’essaie quand même un moment de contenir tous ces ressentis se bousculant dans mon esprit, arrivant tant bien que mal à calmer mes tremblements et à refouler cette terrible envie de pleurer à chaudes larmes. Pour la première fois depuis le début de cette conversation, je finis par me tourner vers mon ami du soir, l’air un peu perdue.
C’était une question qui me revenait souvent, depuis quelques jours. Est-ce que j’avais mérité ce qui m’était arrivé, réellement ? Après avoir été débrieffés sur mon passé houleux, certains diraient que non. D’autres en diraient peut-être le contraire. Moi, dans tout cela ? Je n’étais certaine de rien.
Je fixe mon verre un instant, avant de le porter à mes lèvres afin d’en vider le contenu. Puis, je le pose à nouveau devant ma personne, soupirant légèrement avant d’essuyer mes yeux du revers de ma manche.
J’écoutai les brèves paroles de mon interlocuteur d’une oreille quelque peu distraite, sans même le regarder. Et c’est à ce moment que je réalisai à quel point ma situation me semblait tout droit sortie d’un de ces films à l’eau de rose, où la protagoniste cherchait désespérément son âme-soeur alors que son coeur ne vient que tout juste de se briser. Et pile au moment où elle se retrouve au bar, en quête de l’oubli, un personnage faisant office de vieux sage s’incruste et vient lui offrir un peu de sa sagesse. Après l’avoir écouté, à la fin, elle se retrouve dans les bras de son meilleur ami, qui lui n’avait cessé de tenter de lui faire comprendre qu’il l’aimait depuis le début.
Un léger sourire se peint sur mes lèvres alors que mon regard se pose sur les cubes de glace, qui eux reposaient au fond de mon verre à moitié vide. Le cliché se déroule ainsi, pourtant, je n’avais pas l’impression que c’était représentatif du moment. Je n’étais pas entièrement certaine que l’homme s’étant incrusté dans ma solitude était venu me faire part d’une quelconque sagesse. N’avait-il pas dit lui-même qu’il ne faisait que se chercher un peu de compagnie, le temps d’un verre ? Soit. Si lui aussi était venu oublier certaines choses, j’imagine qu’il n’y avait pas de mal à oublier à deux.
Je prends une nouvelle gorgée de mon scotch, alors qu’il m’indique être libre de poursuivre mon monologue si je le désirais. Je n’allais pas me le faire dire deux fois.
“Où commencer ? Il y a certainement trop de choses à dire. Je tenterai tout de même de faire court,” que je dis, posant mon verre. Je ne lève toujours pas les yeux. “Il y a quelques années de cela, j’ai quitté le pays. J’ai décidé de voyager un peu, changer de paysage afin de fuir une enfance et une famille des plus douloureuses. Et durant mes voyages, je suis tombée en amour.
Pas de quelqu’un, mais plutôt, d’un pays, au départ. Je m’étais laissée charmer par les magnifiques paysages de la Norvège et je m’y suis installée. C’est là que je l’ai rencontré, lui.
Cela vous semblera certainement tout droit sorti du plus cliché des films, mais nous nous entendions très bien, tous les deux. Rapidement, nous sommes devenus proches, de grands amis. Mais lui a mis ses priorités ailleurs et n’a pas compris que, de mon côté, l’amitié s’était transformée en… Autre chose.
Je n’ai jamais dit quoi que ce soit. Je ne voulais pas gâcher notre amitié, comme elle est chère à mes yeux. Mais j’ai toujours eu cette impression de ne pas être intéressante, d’être trop gentille, trop serviable… Au point où lui ne pouvait plus me considérer comme plus que ce que j’étais déjà. Je crois que ce qui m’a vraiment fait souffrir était le fait qu’à chaque fois qu’une autre femme lui était intéressante, je le voyais. Il y avait cette lueur dans son regard, ce sourire qu’il affichait. J’aurais donné n’importe quoi pour qu’il me les adresse, au moins une fois. ”
Je finis par lever les yeux de mon verre, affichant un sourire légèrement amer qui trahissait mes réelles émotions. J’étais réellement amère, et triste. Le simple fait de me remémorer tout cela me serrait le coeur.
“Mais là encore, je n’osais rien dire. J’étais mal placée pour le faire, voyez-vous ; je n’avais jamais démontré d’intérêt ou, du moins, pas ouvertement. Alors je me voyais mal dire ‘Ouais nan, peux-tu arrêter ce petit manège s’il-te-plaît, ca me rend jalouse.’ Donc je me suis tue. Tout simplement. Et quand, d’une part, ces sentiments refoulés sont devenus trop intenses, et que de l’autre, une nouvelle opportunité s’est présentée à moi, j’ai quitté mes fonctions au sein de l’organisation pour laquelle nous travaillions tous les deux.
Et disons que, pour bien retourner le couteau dans la plaie, j’ai appris tout récemment qu’une de mes collègues actuelles a capté son attention.”
Je m’accoude au bar alors que mes mains deviennent tremblantes, mes yeux maintenant mouillés de larmes n’arrivant pas à s’écouler sur mes joues. Il fallait dire qu’au bout de quatre verres de cet alcool fort et ambré, toutes inhibitions s’envolent ; surtout lorsque l’on n’a pas l’habitude de se soûler à ce point. Adieu la peur d’être jugée. Mes émotions avaient besoin de sortir. J’essaie quand même un moment de contenir tous ces ressentis se bousculant dans mon esprit, arrivant tant bien que mal à calmer mes tremblements et à refouler cette terrible envie de pleurer à chaudes larmes. Pour la première fois depuis le début de cette conversation, je finis par me tourner vers mon ami du soir, l’air un peu perdue.
“Je dois avouer que je ne comprends pas pourquoi la vie semble s’acharner sur moi à ce point… Ai-je fait quelque chose pour le mériter… ? Est-ce que je mérite vraiment d’avoir souffert à ce point depuis que je suis toute jeune ?”
C’était une question qui me revenait souvent, depuis quelques jours. Est-ce que j’avais mérité ce qui m’était arrivé, réellement ? Après avoir été débrieffés sur mon passé houleux, certains diraient que non. D’autres en diraient peut-être le contraire. Moi, dans tout cela ? Je n’étais certaine de rien.
“Tout ce dont je suis sûre, en réalité, c’est que j’aimerais bien, pour une fois, trouver quelqu’un de bien, qui me verra pour qui je suis et m’appréciera à ma juste valeur… J’en ai assez d’être déçue, d’être seule...”
Je fixe mon verre un instant, avant de le porter à mes lèvres afin d’en vider le contenu. Puis, je le pose à nouveau devant ma personne, soupirant légèrement avant d’essuyer mes yeux du revers de ma manche.
“Pardonnez-moi, je me suis peut-être laissée aller un peu loin avec cette histoire. Ca ne doit pas être votre tasse de thé, ce genre de problèmes de coeur.”
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Lun 16 Sep 2019 - 18:14
Dans la vie, il y a assez peu de choses qui peuvent faire échouer une jeune fille comme elle dans un tel établissement afin de boire plus que de raison. J’aurai parié que j’aurai gagné, quel dommage. Cela aurait pu être original pour une fois que ce soit pour une question de travail, mais les femmes sont bien attachées à ce genre de problématique, pas au point de boire à ce point-là en tout cas et une perte plus grave comme celle d’un enfant ne la laisserait pas dans un état aussi bon non plus. Finalement il n’y avait que la peine de cœur comme solution évidente.
À l’entendre parler et présenter son cas, elle serait originaire d’ici ce qui m’étonne grandement. Elle n’est pas vraiment typée du coin si on peut dire, ce qui me fait penser à une famille d’étrangers qui sont venus s’installer par ici. Avec l’attitude nippone, je pense immédiatement que son enfance n’a peut-être pas été tendre en plus du reste qui l’a conduit à cet endroit en cet instant.
Son discours est en fait très troublant puisqu’elle évoque plusieurs voyages, de très longues dates l’ayant amené jusqu’à rencontrer cet homme. Ce n’est pas forcément surprenant en soi, mais elle a parlé de Norvège et connaît une peine de cœur présentement. C’est peut-être un peu présumer de la chose, mais il y a un Norvégien qui fait la une des médias depuis plusieurs mois maintenant dans la ville et j’y vois un signe évident. Serait-elle une ancienne chasseuse de vampire par le plus grand des hasards ? Mais plus intéressant, pour quel genre de travail lâche-t-on celui-ci ?
Elle fût totalement charmée par un jeune homme que je commençai à deviner être ce fameux Hermansson aujourd’hui implanté en ville. C’était une histoire vue et consommée depuis longtemps maintenant. Celle de la jeune fille, belle et intéressante, mais qui ne parvient pas à séduire l’objet de ses désirs profonds. Au Japon plus encore il y avait cette fascination pour ce genre d’idylle à sens unique, avec un protagoniste qui jamais ne s’aperçoit de l’amour de l’une de ses amies les plus proche, au détriment de cette dernière.
Une fois encore le sort a souhaité faire d’une fille, une invisible au regard amoureux de l’objet de son propre amour. Aujourd’hui cela l’avait conduit à noyer son chagrin et ses peines comme le fait avec des chatons dont on en a assez de partager la vie. L’ennui avec la peine et l’alcool, c’est qu’on ne fait qu’effacer la douleur à l’aide d’un poison, telle une drogue euphorisante qui nous fait mettre un pied devant l’autre, c’est que le lendemain on s’aperçoit en réalité que nous avons fait deux pas en arrière.
En l’écoutant je m’aperçois alors que son passé a dû jouer contre elle. Une étrangère, en tout cas en apparence, plongée dans une culture élitiste et raciste qu’est la culture japonaise. Sans doute rejetée par ses camarades depuis toujours à cause de son apparence et ne voyant alors aucune perspective de développement émotionnel, sentimental comme une enfant normale. Je ne me prétendrai pas être capable d'être diplômé de psychologie, mais en deux milles ans de vie, je dois pouvoir affirmer que je suis un expert en nature humaine. Cette fille n’a pas dû avoir le loisir d’avoir beaucoup d’amours dans sa vie, ou en tout cas, trop peu qu’elle a pu pleinement vivre et consommer. En d’autres circonstances, dans un autre passé où elle aurait pu sortir de l’ombre et faire le premier pas avec un homme, elle aurait sans doute gagné en assurance au point de pouvoir aller voir son norvégien pour prendre ce dont elle avait envi.
Je restais muet devant mon verre, sans me tourner vers elle pour la regarder. Ce n’était pas le moment encore, pas temps qu’elle ne le ferait pas d’abord. Nous étions tous deux des clichés de cinéma ambulant ce soir. Toutefois elle confirma entre deux gorgées de son verre ce que je pensais depuis le début, à savoir qu’elle n’avait jamais saisi sa chance de s’affirmer et d’affirmer son désir de faire cet homme sien. Ella aurait eu mille fois l’occasion de percer l’abcès et de lui dire “Je t’aime espèce d’idiot” sans jamais oser. C’est une chose de plus en plus fréquente depuis un siècle en réalité. Les jeunes gens ne veulent plus assumer leurs désirs, ce qui créé plus que de frustration que jamais et plus d’instant propices pour moi que jamais de faire mon office.
Ce siècle est mon siècle, tout le siècle ! L’humanité a toujours noyé son chagrin dans l’alcool pour oublier et ce, depuis le premier alcool inventé. Mais ce dernier siècle n’a jamais vu autant de tristesse et de misère humaine que jamais. Je ne dirais pas qu’elle est perfide de souhaiter avec envie et jalousie attirer le regard de son aimé, malgré le peu de considération qu’il peut avoir pour elle. C’est d’ailleurs parfaitement courant. C’est ainsi donc qu’elle en vient assez vite à penser comme beaucoup que le sort, le destin s’acharne sur elle plus que sur d’autres qui auraient tout ce qu’ils désirent. En réalité, c’est sans doute qu’elle n’est pas assez endurcie et forte pour aller conquérir ce qu’elle veut vraiment dans la vie et ça, il n’y a donc qu’elle à blâmer.
Il y a toujours des choses qui échappent à notre contrôle dans la vie, bien entendu. Ayant été maintenant en captivité grâce à un artefact entravant ma volonté et mes pouvoirs, je n’ai pas pu être maître de mon destin. Toutefois, même là on peut décider d'aller à contrecourant en payant de soi, dans la douleur. C’est la plus importante des leçons de la vie. Si tu veux quelque chose, prends-le. Si tu ne peux pas le prendre, paye de sueur et de ta souffrance pour changer le jeu qui t’a été servi.
Elle se tourna vers moi, captant mon regard pour me poser ses questions. Mais je ne savais pas encore quoi lui répondre. Devais-je être brutal et lui dire qu'elle était sans doute la plus responsable que le sort lui-même ? Ou au contraire devrais-je lui dire que le monde est rempli d'injustices qu’on ne peut expliquer, ce qui en soi n’est pas totalement exempt de toute vérité non plus ? Le mieux dans ce genre de cas, c’est de ne pas être totalement complaisant et pour une fois, je suis dans un bon jour.
À l’entendre parler et présenter son cas, elle serait originaire d’ici ce qui m’étonne grandement. Elle n’est pas vraiment typée du coin si on peut dire, ce qui me fait penser à une famille d’étrangers qui sont venus s’installer par ici. Avec l’attitude nippone, je pense immédiatement que son enfance n’a peut-être pas été tendre en plus du reste qui l’a conduit à cet endroit en cet instant.
Son discours est en fait très troublant puisqu’elle évoque plusieurs voyages, de très longues dates l’ayant amené jusqu’à rencontrer cet homme. Ce n’est pas forcément surprenant en soi, mais elle a parlé de Norvège et connaît une peine de cœur présentement. C’est peut-être un peu présumer de la chose, mais il y a un Norvégien qui fait la une des médias depuis plusieurs mois maintenant dans la ville et j’y vois un signe évident. Serait-elle une ancienne chasseuse de vampire par le plus grand des hasards ? Mais plus intéressant, pour quel genre de travail lâche-t-on celui-ci ?
Elle fût totalement charmée par un jeune homme que je commençai à deviner être ce fameux Hermansson aujourd’hui implanté en ville. C’était une histoire vue et consommée depuis longtemps maintenant. Celle de la jeune fille, belle et intéressante, mais qui ne parvient pas à séduire l’objet de ses désirs profonds. Au Japon plus encore il y avait cette fascination pour ce genre d’idylle à sens unique, avec un protagoniste qui jamais ne s’aperçoit de l’amour de l’une de ses amies les plus proche, au détriment de cette dernière.
Une fois encore le sort a souhaité faire d’une fille, une invisible au regard amoureux de l’objet de son propre amour. Aujourd’hui cela l’avait conduit à noyer son chagrin et ses peines comme le fait avec des chatons dont on en a assez de partager la vie. L’ennui avec la peine et l’alcool, c’est qu’on ne fait qu’effacer la douleur à l’aide d’un poison, telle une drogue euphorisante qui nous fait mettre un pied devant l’autre, c’est que le lendemain on s’aperçoit en réalité que nous avons fait deux pas en arrière.
En l’écoutant je m’aperçois alors que son passé a dû jouer contre elle. Une étrangère, en tout cas en apparence, plongée dans une culture élitiste et raciste qu’est la culture japonaise. Sans doute rejetée par ses camarades depuis toujours à cause de son apparence et ne voyant alors aucune perspective de développement émotionnel, sentimental comme une enfant normale. Je ne me prétendrai pas être capable d'être diplômé de psychologie, mais en deux milles ans de vie, je dois pouvoir affirmer que je suis un expert en nature humaine. Cette fille n’a pas dû avoir le loisir d’avoir beaucoup d’amours dans sa vie, ou en tout cas, trop peu qu’elle a pu pleinement vivre et consommer. En d’autres circonstances, dans un autre passé où elle aurait pu sortir de l’ombre et faire le premier pas avec un homme, elle aurait sans doute gagné en assurance au point de pouvoir aller voir son norvégien pour prendre ce dont elle avait envi.
Je restais muet devant mon verre, sans me tourner vers elle pour la regarder. Ce n’était pas le moment encore, pas temps qu’elle ne le ferait pas d’abord. Nous étions tous deux des clichés de cinéma ambulant ce soir. Toutefois elle confirma entre deux gorgées de son verre ce que je pensais depuis le début, à savoir qu’elle n’avait jamais saisi sa chance de s’affirmer et d’affirmer son désir de faire cet homme sien. Ella aurait eu mille fois l’occasion de percer l’abcès et de lui dire “Je t’aime espèce d’idiot” sans jamais oser. C’est une chose de plus en plus fréquente depuis un siècle en réalité. Les jeunes gens ne veulent plus assumer leurs désirs, ce qui créé plus que de frustration que jamais et plus d’instant propices pour moi que jamais de faire mon office.
Ce siècle est mon siècle, tout le siècle ! L’humanité a toujours noyé son chagrin dans l’alcool pour oublier et ce, depuis le premier alcool inventé. Mais ce dernier siècle n’a jamais vu autant de tristesse et de misère humaine que jamais. Je ne dirais pas qu’elle est perfide de souhaiter avec envie et jalousie attirer le regard de son aimé, malgré le peu de considération qu’il peut avoir pour elle. C’est d’ailleurs parfaitement courant. C’est ainsi donc qu’elle en vient assez vite à penser comme beaucoup que le sort, le destin s’acharne sur elle plus que sur d’autres qui auraient tout ce qu’ils désirent. En réalité, c’est sans doute qu’elle n’est pas assez endurcie et forte pour aller conquérir ce qu’elle veut vraiment dans la vie et ça, il n’y a donc qu’elle à blâmer.
Il y a toujours des choses qui échappent à notre contrôle dans la vie, bien entendu. Ayant été maintenant en captivité grâce à un artefact entravant ma volonté et mes pouvoirs, je n’ai pas pu être maître de mon destin. Toutefois, même là on peut décider d'aller à contrecourant en payant de soi, dans la douleur. C’est la plus importante des leçons de la vie. Si tu veux quelque chose, prends-le. Si tu ne peux pas le prendre, paye de sueur et de ta souffrance pour changer le jeu qui t’a été servi.
Elle se tourna vers moi, captant mon regard pour me poser ses questions. Mais je ne savais pas encore quoi lui répondre. Devais-je être brutal et lui dire qu'elle était sans doute la plus responsable que le sort lui-même ? Ou au contraire devrais-je lui dire que le monde est rempli d'injustices qu’on ne peut expliquer, ce qui en soi n’est pas totalement exempt de toute vérité non plus ? Le mieux dans ce genre de cas, c’est de ne pas être totalement complaisant et pour une fois, je suis dans un bon jour.
Tibalt ▬ C’est toujours un peu facile de rejeter la faute sur le destin et le monde pour tous les malheurs qui pleuvent sur nous, mais ce n’est pas toujours le bon coupable.Je pris un instant pour terminer mon verre avant de rebondirai sur ce qu’elle me dit sur l’intérêt que je pouvais porter à cette conversation ou en savoir des peines de cœurs.
Bien entendu, le monde a son lot d’injustice, c’est évident.
Tibalt ▬ Figurez-vous qu’au contraire. Je m’y connais bien en peine de cœur jeune fille. Cela remonte sans doute à avant votre naissance avec votre jeune âge, mais j'ai connu une terrible peine de coeur, dans un autre genre cependant.Il était facile pour elle de dire sans doute que j’avais l’âge de son grand-père, malgré le fait que cette histoire remontait à un temps où ses ancêtres n'étaient peut-être même pas encore ici, en plein pendant la Grande Chasse aux sorcières en Europe.
J’étais encore un peu crédule sans doute à l’époque et je m‘attendais à ce que l’amour ne s’impose aucune frontière d’aucune sorte.
Tibalt ▬ J’ai connu une femme pour qui j’aurai donné ma vie à l’époque afin de la voir vivre la sienne sereinement. Mais je crois que finalement la nature d’un homme finit toujours par beaucoup trop sauter aux yeux pour être admise. Si bien qu’elle a fini par ne plus vouloir me voir du jour au lendemain. C’est là vie... Mais il ne faut pas laisser la vie vous jeter à terre sans rien faire. Il faut vous relever et la modeler à l’image que vous voulez.J’ai saisi ce qu’elle a dit juste avant, cette profonde volonté en elle. La formulation n’était pas la bonne, il s’en fallu de peu, mais ce n’était pas ça. Pour une raison que je ne saurais expliquer en détail, j’avais envie de l’aider. Peut-être était-ce à cause de ce bon whisky, de son histoire me rappelant la mienne, ou juste parce que pour une fois c’était une fille qui avait vraiment touché le fond qui avait envie de faire un souhait désintéressé. Elle ne veut pas d’un beau mec riche pour elle ou d’un intello pouvant lui apporter la connaissance. Tout ce qu’elle veut, c’est être vue et appréciée pour ce qu’elle est tout au fond d’elle-même et ça... ça change tout.
Tibalt ▬ Pardonnez-moi mademoiselle, mais je n’ai pas saisi ce que vous souhaitiez vraiment...
“Souhaiter la bonne chose peut tout changer”
Etilya sur DK RPG
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Mer 18 Sep 2019 - 3:54
Mon esprit embrumé eu un peu de mal à saisir la portée des paroles de mon compagnon de beuverie, tant et si bien que plusieurs secondes s’écoulèrent sans que je ne daigne bouger, le regard fixé dans le vide comme en train de réfléchir. J’avais vaguement capté qu’on essayait de me faire comprendre, en quelque sorte, que le destin n’est pas toujours à blâmer pour de telles situations. Devais-je en tirer que j’étais l’unique coupable pour mon état actuel ? Devais-je en comprendre que c’était de ma propre faute si Aaren n’avait jamais compris quels sentiments je pouvais bien avoir à son égard ? Je n’en savais rien et, franchement, je n’avais pas envie d’y réfléchir davantage. De toute manière, lorsqu’il affirma que le monde avait son lot d’injustices à faire subir, mon corps se détendit un tant soit peu, alors que je n’avais même pas remarqué m’être crispée entre temps. Je fixe le fond de mon verre, vide, rempli des restes de ce qui furent des glaçons seulement quelques minutes plus tôt, alors que je contemplais la possibilité de me prendre un énième verre.
Non, Altaïr. Tes quatre verres te suffisent. Tu n’arriveras même pas à marcher droit, et encore moins à rentrer chez toi si tu continues de boire, que je me dis.
Mon interlocuteur du soir reprend la parole, en une espèce de monologue que j’écoute à moitié ; du moins, jusqu’à temps qu’il ne se mette à vider son sac un tant soit peu. C’était fascinant comment certaines personnes pouvaient extérioriser leurs plus profondes pensées, accoudées au bar et discutant avec un parfait inconnu. Une discussion qui, sans doute, finirait par s’oublier dès le lendemain, l’alcool effaçant les souvenirs de la veille comme s’ils n’avaient jamais eu lieu. Je me surpris à lancer un regard, du coin de l’oeil, vers le vieil homme assis sur le tabouret à gauche du mien ; j’ose imaginer que le fait d’avoir partagé mes tourments lui avait fait croire qu’il ferait bien, lui aussi, de partager un tant soit peu son histoire. Et il me raconta comment il avait vécu, jadis, une peine de coeur, lui aussi.
Je ne pouvais que comprendre, malgré le spiritueux qui m’embrumait l’esprit, à quel point ce genre d’histoire pouvait laisser un trou à la place du coeur, une plaie béante dans laquelle il était tentant de retourner le couteau afin de faire souffrir un peu plus. Je ne cessais de le faire moi-même ; malgré mes sentiments et la situation actuelle, je ne pouvais refuser d’aller aider mon ancien chef. Je ne pouvais refuser de compléter mon devoir en tant qu’Enclaviste et ce, malgré le fait que Miyuki était devenue, en quelque sorte, un rappel constant de ce que je ne pourrais jamais avoir. J’inspire profondément ; inutile de continuer à y penser, je ne ferais que me blesser davantage.
“Malheureusement, se relever et modeler la vie comme on le souhaite est une chose beaucoup plus facile à dire qu’à faire,” que je réponds simplement, à la fin de son histoire, mon regard carmin fixé de nouveau sur le fond de mon scotch.
Le silence qui s’ensuivit ne fut coupé que par une phrase. Une phrase toute simple qui, pourtant, souleva une question à laquelle mon esprit embrouillé chercha une réponse longuement.
Ce que je souhaitais vraiment… ? Avais-je simplement le droit de souhaiter quelque chose ? Peut-être, peut-être pas. A bien y réfléchir, il y aurait tant de choses que je souhaiterais avoir, que je souhaiterais changer. Une famille qui m’aurait aimée, peut-être, ou encore je pourrais souhaiter enfin obtenir l’amour et l’attention d’une personne qui m’est et demeurera toujours inaccessible.
Mais non.
La vraie réponse, j’avais mis un temps à la formuler, pesant mes mots comme si ce que je m’apprêtais à dire était une révélation choc ; comme si cette simple phrase avait le pouvoir de changer ma vie à jamais.
“Ce que je souhaite… Non, ce que je voudrais plus que tout… C’est de trouver quelqu’un de bien, avec qui partager le reste de mes jours… Quelqu’un qui me verra pour la personne que je suis et non pas celle qu’il aimerait que je sois… Quelqu’un qui saura chasser mes tourments de par sa seule présence, quelqu’un que je pourrai aimer de tout mon être, sans avoir à le cacher...”
Je soupire à nouveau, souriant d’un air légèrement amer malgré l’ivresse.
“Mais… Ce serait trop en demander, n’est-ce pas… ?”
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Mer 18 Sep 2019 - 20:46
C’était du cynisme qu’elle faisait, mais le cynisme n’est rien d’autre qu’une façon de montrer à quel point est lucide sur la vérité du monde après tout. Dire qu’il suffit de vouloir suffisamment quelque chose pour pouvoir enfin l’obtenir, ou bien dire modeler sa vie selon sa volonté après qu’on soit tombé au sol est une illusion, un mensonge. On ne peut pas tous avoir tout ce que l’on veut. En revanche, on est en droit d’attendre ce que l’on mérite. Et dire que maintenant j’en arrivai à citer du Mick Jagger. Ce gars n’aurait eu absolument aucun talent si je n’avais pas croisé sa route un jour après un petit concert raté dans un club inconnu et il se permet de sortir des vérités aussi vraies.
En réalité, je pense que c’est pour cette raison que j’ai été façonné à la base. Je suis la béquille, non, le remède à la faiblesse des hommes. L’explication au fait de doter d’un feu d’un tel pouvoir est évident. Je n’ai pas de contenant dans mon état d’origine et mon corps dense n’est que le résultat de l’accumulation de l’énergie. Je n’ai pas de limite à l’accumulation d’énergie que je peux recevoir, comme une flamme qui pourrait grandir jusqu’à dévorer le monde. Je suis le seul qui puisse permettre à quelqu’un de remodeler sa vie comme bon lui semble. Un jour des sorciers ont donc trouvé le moyen de vaincre leur plus grande faiblesse et faire un doigt au Destin en personne.
Je suis en guerre contre les sorciers, toute leur espèce, leur société étant aussi décadente que celle des hommes. Mais parfois, on peut trouver une personne humaine, changeline, vampire ou même sorcière qui vaut la peine qu’on lui accorde du temps car à elle seule, cette personne arrive à nous faire penser un seul instant que toute la mascarade qui se joue mérite de continuer encore un peu.
Aujourd’hui cette personne qui me donne un bref instant un peu d’espoir supplémentaire dans l’intérêt qu'a ce monde à continuer de tourner, c’est cette rousse aux yeux carmin regardant et cherchant des réponses dans ses glaçons. Une chose étrange dans le fond, car dans l’alcool, il n’y aucune vérité qui ne nous soit pas déjà connu. S’enivrer c’est soulager sa peine avec des choses que l’on sait au fond de nous depuis toujours et les seules illuminations que nous pouvons espérer avoir alors ne sont que des évidences que notre esprit avait choisi d’ignorer avant.
C’est lorsqu’elle a prononcé ces premiers mots qui ont suivi que j’ai compris ce qu’elle était vraiment. Les sorciers sont dorés... Oh bien sûr que vous ne pouvez pas savoir de quoi je peux bien parler. Lorsque quelqu'un fait un vœu, un vrai, pas une sorte de petit désir à combler ou juste un souhait bas de gamme, mais bien un désir puissant et tapit tout au fond de lui, alors je peux savoir de quoi est fait cette personne. Un peu comme si l’âme et sa puissance me parlait, chantait, se révélait à moi en ce genre de circonstances.
Comme une infinité de lignes dorées a jailli de cette femme pour remplir l’espace en me traversant toutes autant qu’elles étaient. Sa volonté, son vœu était d’une rare puissance. C’est dans ces cas là où je sais qu’elle souhaite ça plus que tout au monde, qu’elle souhaiterait plutôt mourir tout de suite que de subir une journée de plus sans que sa vie prenne le tournant désiré. Plutôt que d'accéder directement à sa demande, j’ai décidé d’attendre quitte à en souffrir. J’entrevoyais tous les avenirs possibles pouvant répondre à sa demande et c’était un spectacle dont je n’allais pas facilement me lasser. Son avenir explosait de mille feux comme une fleur enchaînant une infinité d'éclosions flamboyantes et dorées n’en finissant plus de révéler à mon regard le champ des possibles qui s’offrait à elle.
Je ne pouvais qu’esquisser un sourire en réponse à sa demande tandis que la douleur de sa volonté s’insinuait en moi. Chaque fibre de mon corps avait le désir de décharger cette énergie qui m’envoyait à chaque seconde un peu plus vers le bord de mon explosion.
Un vampire aux cheveux d’un blond rayonnant, au style exubérant. Un petit coup de pouce du destin pouvait les rapprocher. Parfois dans la vie, une mauvaise journée peut tout changer, mais un tout petit détail le peut également. Prendre à gauche plutôt qu'à droite en sortant de chez vous et hop ! Votre vie bascule.
Une fenêtre qu'on oublie de fermer correctement dans un salon, un vent fort qui souffle et fait tomber un cadre dans votre salon. Sauf que c’est le cadre d’une mère dont on sait qu'on ne plus faire confiance à son esprit. Une paranoïa toujours plus croissante nous fait penser qu'il serait de bon ton de lui rendre visite. On hésite, alors on appel que le lendemain. Comme notre hésitation a rallongé le temps qui passe, la fatigue du fils s’est accumulée juste assez pour s’épancher sur ses craintes pour la femme qui partage sa vie. Une mère qui aime plus que tout son fils et lui dit qu’il faut que sa compagne ne soit à l’abri pour éviter le pire, ce qu’il accepte de faire. Ne sachant quoi dire, le temps passe et la crainte s’installe dans le cœur d’une femme qui ne comprend plus son aimé et qui lorsque la conversation débute, très vite comprend que si elle part, alors tout est fini. A la fin de ce qui a tout d’une dispute, un couple n’est plus, mais de ces cendres en naîtra un nouveau, ravivant la flamme d'une morne passion éteinte depuis longtemps et éclipsera de sa lumière les ténèbres d’un désespoir persistant.
J’étais fixé sur ce destin-ci.
En réalité, je pense que c’est pour cette raison que j’ai été façonné à la base. Je suis la béquille, non, le remède à la faiblesse des hommes. L’explication au fait de doter d’un feu d’un tel pouvoir est évident. Je n’ai pas de contenant dans mon état d’origine et mon corps dense n’est que le résultat de l’accumulation de l’énergie. Je n’ai pas de limite à l’accumulation d’énergie que je peux recevoir, comme une flamme qui pourrait grandir jusqu’à dévorer le monde. Je suis le seul qui puisse permettre à quelqu’un de remodeler sa vie comme bon lui semble. Un jour des sorciers ont donc trouvé le moyen de vaincre leur plus grande faiblesse et faire un doigt au Destin en personne.
Je suis en guerre contre les sorciers, toute leur espèce, leur société étant aussi décadente que celle des hommes. Mais parfois, on peut trouver une personne humaine, changeline, vampire ou même sorcière qui vaut la peine qu’on lui accorde du temps car à elle seule, cette personne arrive à nous faire penser un seul instant que toute la mascarade qui se joue mérite de continuer encore un peu.
Aujourd’hui cette personne qui me donne un bref instant un peu d’espoir supplémentaire dans l’intérêt qu'a ce monde à continuer de tourner, c’est cette rousse aux yeux carmin regardant et cherchant des réponses dans ses glaçons. Une chose étrange dans le fond, car dans l’alcool, il n’y aucune vérité qui ne nous soit pas déjà connu. S’enivrer c’est soulager sa peine avec des choses que l’on sait au fond de nous depuis toujours et les seules illuminations que nous pouvons espérer avoir alors ne sont que des évidences que notre esprit avait choisi d’ignorer avant.
C’est lorsqu’elle a prononcé ces premiers mots qui ont suivi que j’ai compris ce qu’elle était vraiment. Les sorciers sont dorés... Oh bien sûr que vous ne pouvez pas savoir de quoi je peux bien parler. Lorsque quelqu'un fait un vœu, un vrai, pas une sorte de petit désir à combler ou juste un souhait bas de gamme, mais bien un désir puissant et tapit tout au fond de lui, alors je peux savoir de quoi est fait cette personne. Un peu comme si l’âme et sa puissance me parlait, chantait, se révélait à moi en ce genre de circonstances.
Comme une infinité de lignes dorées a jailli de cette femme pour remplir l’espace en me traversant toutes autant qu’elles étaient. Sa volonté, son vœu était d’une rare puissance. C’est dans ces cas là où je sais qu’elle souhaite ça plus que tout au monde, qu’elle souhaiterait plutôt mourir tout de suite que de subir une journée de plus sans que sa vie prenne le tournant désiré. Plutôt que d'accéder directement à sa demande, j’ai décidé d’attendre quitte à en souffrir. J’entrevoyais tous les avenirs possibles pouvant répondre à sa demande et c’était un spectacle dont je n’allais pas facilement me lasser. Son avenir explosait de mille feux comme une fleur enchaînant une infinité d'éclosions flamboyantes et dorées n’en finissant plus de révéler à mon regard le champ des possibles qui s’offrait à elle.
Je ne pouvais qu’esquisser un sourire en réponse à sa demande tandis que la douleur de sa volonté s’insinuait en moi. Chaque fibre de mon corps avait le désir de décharger cette énergie qui m’envoyait à chaque seconde un peu plus vers le bord de mon explosion.
Tibalt ▬Non mademoiselle... pas du tout, ce n’est pas trop demander...J’avais le sourire aux lèvres tandis que je pouvais observer ce que le monde qui de son point de vue lui a tant refusé avait pourtant à lui offrir. Comme si toutes les personnes qu’elle pouvait croiser étaient prêtes à la voir telle qu’elle est réellement et à l’accepter et à l’aimer de la même façon qu’elle. Et dire que dans toute cette beauté, il y a un avenir avec son norois qui l’a plongé dans un tel désarroi. Ce serait surement ce qu'elle souhaiterait si je lui demandais là maintenant, mais pas ce qu’il lui faut, sans quoi, ce se serait fait bien avant ce soir et notre rencontre. Toutefois il est hors de question que je me montre aussi cruel que ça. Je décide de me consacrer sur ce qui peut arriver avant sept jours et ce n’est pas glorieux. La lueur ternie peu à peu comme si je ne pouvais pas arriver à faire ce que je voulais pour l’aider, jusqu’à ce qu’une lumière me parue plus radieuse que jamais.
Un vampire aux cheveux d’un blond rayonnant, au style exubérant. Un petit coup de pouce du destin pouvait les rapprocher. Parfois dans la vie, une mauvaise journée peut tout changer, mais un tout petit détail le peut également. Prendre à gauche plutôt qu'à droite en sortant de chez vous et hop ! Votre vie bascule.
Une fenêtre qu'on oublie de fermer correctement dans un salon, un vent fort qui souffle et fait tomber un cadre dans votre salon. Sauf que c’est le cadre d’une mère dont on sait qu'on ne plus faire confiance à son esprit. Une paranoïa toujours plus croissante nous fait penser qu'il serait de bon ton de lui rendre visite. On hésite, alors on appel que le lendemain. Comme notre hésitation a rallongé le temps qui passe, la fatigue du fils s’est accumulée juste assez pour s’épancher sur ses craintes pour la femme qui partage sa vie. Une mère qui aime plus que tout son fils et lui dit qu’il faut que sa compagne ne soit à l’abri pour éviter le pire, ce qu’il accepte de faire. Ne sachant quoi dire, le temps passe et la crainte s’installe dans le cœur d’une femme qui ne comprend plus son aimé et qui lorsque la conversation débute, très vite comprend que si elle part, alors tout est fini. A la fin de ce qui a tout d’une dispute, un couple n’est plus, mais de ces cendres en naîtra un nouveau, ravivant la flamme d'une morne passion éteinte depuis longtemps et éclipsera de sa lumière les ténèbres d’un désespoir persistant.
J’étais fixé sur ce destin-ci.
Tibalt ▬ Parfois, il faut faire confiance au destin, car sans crier gare il peut décider de nous exaucer en un claquement de doigt. Dis-je en marquant la chose d’un claquement des miens.Je fis un léger signe au barman pour qu’il appelle un taxi pour la demoiselle. L’idée qu’elle puisse faire une mauvaise rencontre en rentrant seule et dans cet état était impensable.
Tibalt ▬ Vous verrez. Je suis certain qu’un jour prochain, le vent commencera à tourner. Et qui sait, peut-être ferez-vous la rencontre qui vous tiens tant à cœur. C’est tout ce que je vous souhaite...
“Another life...”
Etilya sur DK RPG
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Jeu 19 Sep 2019 - 4:09
Un long silence s’était ensuivi. Un instant sans paroles d’un côté comme de l’autre qui laissa mon esprit brouillé penser que ma dernière intervention avait été quelque peu idiote. Car en réalité, qui exposait réellement ses voeux les plus chers à de parfaits inconnus ? Il n’y avait certainement pas que moi à l’avoir fait. Néanmoins, mon imagination se déchaîna un moment, interprétant le silence du vieil homme face à ma réponse comme un signe qu’il me prenait pour une cruche. Pourtant, la réponse qu’il m’offrit me laissa perplexe.
Il avait fini par me dire que ce souhait que je venais de formuler à voix haute n’était pas trop en demander. Mais il y avait quelque chose, une intonation dans sa voix qui avait capté mon attention. Me répondait-il comme si c’était à lui de me donner ce que je désirais, ou bien était-ce parce qu’il croyait vraiment que mon souhait était raisonnable… ? Ou peut-être bien que l’alcool me grisait un peu trop les sens et que ma conscience de plus en plus ivre me faisait imaginer des choses. Dans tous les cas, je ne savais pas comment je devais interpréter la chose. Je décidai donc de laisser tomber l’affaire.
Au bout d’un moment, j’entendis de nouveau la voix de mon interlocuteur résonner à mes oreilles, et je me retournai afin de l’observer. Ainsi accoudée au bar, mon ivresse me faisait certainement sembler plus blasée que jamais ; c’était un peu le cas, cela dit, puisqu’il avait commencé à me parler du destin, comme quoi il faut lui faire confiance, de temps en temps. J’aurais voulu répondre de façon sarcastique ; n’avais-je pas fait comprendre que je ne lui faisais plus confiance, à la dame Destinée ? Que je ne voulais plus laisser ma vie entre ses mains ? Pourtant, je n’eus pas la force de répondre ainsi. Quelque chose me disait que je ne devrais pas le faire. Que je pouvais réellement accorder toute ma confiance à ce que le vieillard me racontait. Étrangement, pour la première fois depuis longtemps, j’étais tentée d’y croire, de laisser le destin prendre une dernière fois le contrôle de ma vie. Peut-être que, juste une fois, celui-ci ne me ferait pas souffrir. J’avais souri à ses paroles, avant de me redresser un tant soit peu.
“Étrangement, je suis tentée de vous faire confiance, sur ce point… J’ose imaginer que le destin me réserve encore quelques surprises, bien que je n’y croie plus depuis longtemps.”
Lorsqu’il fit signe à Akito-san, je compris que la soirée tirait à sa fin. Enfin, que cette rencontre fort intéressante autour de quelques boissons tirait à sa fin. Il était maintenant grand temps de rentrer à la maison, de retour à ma forteresse de solitude, là où m’attendait l’ombre, cette grande amie de toujours. Je me tire de mon siège, en profitant pour m’étirer un instant, puis tendant la main au vieil homme afin de serrer la sienne.
“Merci. Pour les boissons, le taxi et de m’avoir écoutée. Je ne peux vous exprimer à quel point je me sens mieux ; j’ai l’impression qu’un poids immense s’est levé de mes épaules. Et je tiens à vous remercier d’avoir rassuré un tant soit peu mon coeur en détresse. J’espère également que, comme vous dites, les choses finissent par aller en mon sens. Comme tout le monde, j’imagine… J’espère que cela sera le cas pour vous aussi.”
Cela dit, je passai ma sacoche en bandoulière, la laissant reposer sur ma hance, avant de partir en saluant une dernière fois mon camarade d’un soir. J’avais assez traîné et, de toute façon, mon taxi était arrivé. Je n’avais pas pris le temps de lui demander son nom, mais cela m’allait très bien ; j’avais cette impression que je le recroiserais éventuellement, ce type.
Et ce fut ainsi que je quittai le bar, l’esprit embrumé, mais en paix.
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Jeu 19 Sep 2019 - 11:08
Elle avait beau être une petite sorcière, membre de fait de l’espèce qui m’a tourmenté pendant des décennies pour ne pas dire des siècles. Je déteste les sorciers, c’est un fait. Je me considère même ne guerre contre eux et je ne vis plus que pour voir leur société s’effondrer sur elle-même et eux, ensevelis dans les décombres de leur ego brisé. Je n’ai aucune amitié ou compassion pour ces êtres qui ne sont mues que par le pouvoir, comme s’ils étaient corrompus par leur propre puissance magique, mais parfois, on peut voir en eux des gens bien.
Elle me rappelait un peu la jeune sorcière que j’ai connu en Europe il y a longtemps et dont j’ai retrouvé la famille ici, toujours implantée dans la région et toujours propriétaire du Sekidozan. Je vous arrête là si vous pensez que je m'estime supérieur aux sorciers. Je ne peux pas transcender mon être à ce point-ci, pas plus que l’humain peut surpasser l’idée qu’il se fait de son dieu créateur. La vie de mes créateurs n’ayant aucun sens, la mienne ne peut pas en avoir davantage et si elle ne vaut rien, la mienne non plus. Comment toute personne qui a donc la capacité d’avoir des émotions, j’ai moi-même déjà été amoureux et mon histoire m'a brisé le cœur au point de faire brûler la ville où elle se trouvait. Mais surtout, c’est ce qui m’a poussé à venir ici des siècles plus tard, toujours mue par l’idée de me venger un jour où l’autre comme le dernier des amoureux bafoué qui n’arrive pas à franchir le cap.
L’histoire d’un amour finalement à sens unique, que ce soit dès le début ou au bout d’un moment est une histoire aussi vieille que le monde. Alors son histoire à cette jeune femme, même si c'est une sorcière et même si cela fait plus d’un million de fois que j’entends cette dernière, elle reste à me toucher.
Je garderai pour moi les possibilités qui auraient pu se produire un jour pour elle et à la prochaine histoire, peut être que le grand amour sera promis à mourir peu de temps après, mais pour l’heure, j’avais décidé de me montrer généreux. Les faiseurs de souhait qui ont font d’aussi purs sont beaucoup trop rares à mon sens, alors autant les récompenser généreusement.
Je lui rendis un sourire après ses mots, l’espoir renaissant dans un regard qui fût si terne tout au long de notre conversation tellement singulière.
Je saluais du chapeau le taxi en train de partir en sachant bien que personne ne me regardait plus.
Elle me rappelait un peu la jeune sorcière que j’ai connu en Europe il y a longtemps et dont j’ai retrouvé la famille ici, toujours implantée dans la région et toujours propriétaire du Sekidozan. Je vous arrête là si vous pensez que je m'estime supérieur aux sorciers. Je ne peux pas transcender mon être à ce point-ci, pas plus que l’humain peut surpasser l’idée qu’il se fait de son dieu créateur. La vie de mes créateurs n’ayant aucun sens, la mienne ne peut pas en avoir davantage et si elle ne vaut rien, la mienne non plus. Comment toute personne qui a donc la capacité d’avoir des émotions, j’ai moi-même déjà été amoureux et mon histoire m'a brisé le cœur au point de faire brûler la ville où elle se trouvait. Mais surtout, c’est ce qui m’a poussé à venir ici des siècles plus tard, toujours mue par l’idée de me venger un jour où l’autre comme le dernier des amoureux bafoué qui n’arrive pas à franchir le cap.
L’histoire d’un amour finalement à sens unique, que ce soit dès le début ou au bout d’un moment est une histoire aussi vieille que le monde. Alors son histoire à cette jeune femme, même si c'est une sorcière et même si cela fait plus d’un million de fois que j’entends cette dernière, elle reste à me toucher.
Je garderai pour moi les possibilités qui auraient pu se produire un jour pour elle et à la prochaine histoire, peut être que le grand amour sera promis à mourir peu de temps après, mais pour l’heure, j’avais décidé de me montrer généreux. Les faiseurs de souhait qui ont font d’aussi purs sont beaucoup trop rares à mon sens, alors autant les récompenser généreusement.
Je lui rendis un sourire après ses mots, l’espoir renaissant dans un regard qui fût si terne tout au long de notre conversation tellement singulière.
Tibalt ▬ Voilà la bonne attitude à avoir mademoiselle ! Prenez la vie comme elle vient et transformer ce qui vous arrive en positif.Elle commença à s’apprêter après mon signe au barman qui n’avait plus que nous à servir depuis déjà un long moment. Je déposais une liasse de yens sur le comptoir pour payer la note de la soirée pour nous deux ainsi qu’un généreux pourboire pour Akito.
Tibalt ▬ Vous êtes gentille, mais pour moi il est un peu tard, cela fait part tard, cela fait partie de mon passé. Mais si mon expérience peut vous servir, ce n’est pas plus mal. Passez une bonne nuit.J’enfilait mon haut-de-forme sur ma tête tout en me saisissant de ma canne pour lui emboiter le pas pour sortir de l’établissement. Je m’approchais de la portière passagère pour lui ouvrir et la faire grimper tout en tendant au chauffeur des yens pour couvrir largement le trajet de retour de la jeune fille.
Je saluais du chapeau le taxi en train de partir en sachant bien que personne ne me regardait plus.
Tibalt ▬ Passes une bonne vie, petite sorcière...Après quoi j’ai tourné les talons tout en sifflotant dans la nuit sur un air un peu jazzy tout en faisant aller ma canne comme un dandy dont les rues sont à lui.
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