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Jeu 4 Avr 2019 - 18:22
4 Avril
Akitsuna s’affairait pour l’ouverture de sa boutique. Le soleil avait déjà commencé de décliner ce qui signifiait pour lui le début de sa journée, le moment où il ne se ferait pas bruler par l’astre diurne. Etre un vampire n’était pas pratique tous les jours. Akitsuna avait peu de stock pour le moment, il ne pouvait en effet pas prendre beaucoup de cartons lors de son déménagement, simple question pratique, mais il essaya d’agencer seul sa boutique. Sans aide. De toute façon on était toujours mieux servit par soi-même et il économisait ainsi le paiement d’employés, bien qu’il envisageait d’engager – plus tard peut être – un humain pour tenir la boutique de jour. Aujourd’hui, « Soshiki no Iro » (soit « les Couleurs du tissus» en référence au fait que les tissus ont différentes couleurs) avait déjà tous les meubles d’installés, l’atelier était prêt et les mannequins en vitrine devaient à présent revêtir leur beaux atours.
C’est donc ce à quoi Akitsuna s’affairait à présent. La semaine avait été bien chargée, entre les cartons à déballer et quelques affiches pour signaler son nouveau commerce, il finalisait sa vitrine, habillant de kimono et de soie trois mannequins, deux masculins et un féminin, histoire de montrer son talent sur divers supports. A l’instar des portants entre tradition et modernité, Akitsuna était habillé d’une chemise noire en soie décoré d’un motif floral japonais à l’arrière, d’un pantalon en jean noir impeccable mettant son fessier en valeur et de chaussure vernies toutes aussi noires et ses cheveux étaient coiffés en haute queue de cheval. Le vampire se sentait sexy et espérait avoir quelque beaux clients avant la fermeture.
Le japonais avait fait un peu de publicité en mettant quelques affiches dans les commerces, non concurrentes, et il espérait que dans cette ville sa réputation ne l’avait pas suivi. Ses dents se serrèrent à cette pensée, fichu Kyobei, ternirent sa réputation ainsi… Même après des siècles il n’avait pas pardonné ! Il regarda les passants dans la rue, faisant une pause. Il avait tant à faire : trouver des donneurs réguliers, trouver des clients… Changer de ville était changé d’environnement, d’entourage…
- Hey regardes, il a les cheveux hyper longs !
Akitsuna tourna machinalement sa tête vers le groupe de filles discutant entre elles, les ayant entendu malgré la vitre les séparant. Gênées, elles gloussèrent et détournèrent le regard en rougissant. Arf, malheureusement ce n’était pas des jeunes hommes. Il soupira légèrement et retourna à son activité, finissant de mettre un pantalon au mannequin de plastique. Pour les chaussures, il pensait faire appel à un fabriquant, n’étant pas spécialisé dans ce domaine. Il sortit du magasin pour regarder sa vitrine et fut à peu près satisfait du résultat, bien que perfectible mais il lui manquait des éléments qu’il n’avait pas sous la main. Akitsuna pourrait améliorer sa façade mais pour cela, il lui fallait des clients…
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Mer 29 Mai 2019 - 10:33
Sur le fond sonore de craquement d’os, Elena s’étire doucement en ouvrant sur le monde ses yeux rubis. Une nouvelle journée ou nuit, cela dépendait de la conception qu’on s’en faisait, débutait. La jeune vampiresse n’était pas difficile à lever, dès que le peu de sommeil qu’elle avait la quittait, elle se levait instinctivement. Tel un automate en cours de démarrage, elle pose une jambe après l’autre sur le rebord de son lit pour se redresser tranquillement. La caresse frileuse du froid rentre en contact avec sa peau nue qui réagit instinctivement par une chair de poule que la vampire accueil avec plaisir.
Elle se lève, nudité voyante, pour récupérer son kimono en satin non loin. Dernier étirement, dernier craquement et ses mains manucurés saisissent le tissu confortablement installé sur la chaise de sa coiffeuse avec dextérité. Elle appréciait tout particulièrement ce moment calme de la journée où, réveillait avant tout le monde, elle prenait le temps de vêtir son kimono, de regarder le temps au dehors et de prévoir sa journée.
Depuis quelques mois, Elena s’était faite discrète. Reculée depuis le bal dans la maison secondaire des Shidara, elle profitait d’une retraite agréable sans aucun élément perturbateur. Elle commençait à se sentir légèrement lasse de se calme planant mais, c’était un mal pour un bien qui allait très bientôt prendre fin.
Le chef Di Altiero avait raison, elle n’avait aucun but précis pour donner une ligne directrice à sa longue existence. Elle s’assoie doucement devant sa coiffeuse en caressant du bout des doigts l’invitation sous ses yeux. Elle avait une si longue existence devant elle à appréhender. C’était limite inenvisageable et pourtant bien réel, elle possédait une forme d’immortalité propre à son espèce qu’elle devait utiliser. Elle n’était pas l’héritière de la famille, et même si cela était le cas, le chef de clan était bien trop installé pour laisser sa place avant de bonne année encore.
Metuselah gérait très bien le navire, avec des méthodes qui lui était propre et qui fonctionnait. Que demander de plus ? Elena dans tout cela, n’était qu’un autre enfant parmi la famille nombreuse qu’était la famille Shidara. Elle serait probablement mariée au premier venu politiquement intéressant ou, oubliée dans une partie de la maison sauf, pour aider de temps à autres. Rien de bien reluisant. Elle se savait trop jeune pour avoir plus, mais le désir sous-jacent grondait en elle.
Elle finirait par trouver un plan qui pourrait lui permettre d’arpenter sa vie comme elle l’entendait. Pour le moment, elle restait dans le flou, esclave de ses envies qui pouvait survenir à tout instant. N’étais-ce pas cela qu’elle devait faire pour le moment ? Répondre à ses envies, et mettre tous les moyens qu’elle a en sa possession pour y parvenir ?
D’un mouvement expert, la jeune femme se dessine un trait d’eye-liner pour surligner son regard dorénavant gris, pose un rouge à lèvre rouge pour couronner le tout et se regarde satisfaite dans le miroir.
Son envie du moment ? S’amuser.
Nakanoto se réveillait, enfin, finalement. Culturellement parlant, la ville pouvait se trouver être fort ennuyeuse à mourir. La jeune femme devrait probablement penser à mettre les voiles dans une grande ville à la hauteur de ses attentes. Chaque chose en son temps. Pour le moment, une pièce classique était programmé au grand théâtre de la ville avec des têtes d’affiches toutefois, assez intéressante. Et comme un signe du destin – ou de renom – la jeune femme était conviée à la représentation et au bal masqué qui en découlera.
Si ça, ce n’était pas une occasion rêvée pour s’amuser.
Perfectionniste, Elena savait parfaitement ce qui lui conviendrait pour l’occasion. Depuis qu’elle avait reçu l’invitation, les idées fusaient dans son esprit inventif. Elle se retenait d’abuser de chance. Il fallait cependant rester modeste avec l’imagination. Trop lui en demander pourrait lui conduire à la fermeture des portes pendant une période indéterminé. Ce qui représentait, dans l’esprit de la jeune vampire, une prison psychologique insurmontable.
Malgré tout, elle ferme les yeux en soupirant d’avance de plaisir. Elle s’aventurait de nouveau dans les couloirs de son esprit remplie de couleur et d’horizons infinis, de possibilité inenvisageable et d’un apaisement euphorique. Libérée du poids terrestre pendant un court instant, la jeune femme visualise son projet qu’elle souhaite garder dans le monde. Il est là, prêt pour elle, à répondre à toutes ses attentes.***
Ecouteur en action, la jeune femme essaye tant bien que mal de se couper du bruit extérieur. Les humains pouvaient se montrer si bruyants. A la terrasse d’un café pas fréquenté en cette fin d’après-midi, une mère et sa fille papotait dans un coin à coup de grand rire et de mouvement de bras effrénés. Inutile dans l’univers, elles profitaient du temps qu’ils leur étaient accordées mais un peu plus de calme serrait la bienvenue.
D’un autre coup d’œil, elle retient d’un mouvement ferme une jeune femme. Avec un peu de malchance, elle serait tombé sur les pavés de la ville, tête la première, il fallait apprendre à marcher avec des talons avant d’en porter. Simple et logique, ça évitait de nombreux accidents et de désagrément pour d’autres. D’un mouvement de tête, Elena accepte les remerciements de l’adolescente tout en continuant son repérage. Il lui fallait un styliste, sur le champ.
La jeune femme ne possédait pas grand-chose qui lui était propre. Toutes les demeures familiales étaient de droit comme de fait au chef de famille, la force venait de sa mère, la vérité de son frère et ainsi de suite… Tout cela ne lui permettrait pas de se démarquer du talent des autres membres de sa famille. Certes, elle avait l’imagination. Cependant, cette partie d’elle restait encore son jardin secret. Elle apprenait les rouages au fil du temps mais, s’en gardait bien de le partager. Au fond, l’invention et l’innovation étaient également des qualités qu’on accordait au père de famille. Elena ne pouvait pas faire front.
Cependant, le style. Le goût pour le beau. Ça, ça lui était propre et elle comptait bien faire étalage de tout son bon coup au cour de cet événement. Un styliste – même en devenir – était nécessaire. La jeune femme n’avait pas besoin de reconnaissance internationale pour porter de belle création. Une pièce d’exception ferait très bien l’affaire. Elle avait son idée, le styliste n’aurait plus qu’à y apporter une forme et son empreinte. Ce n’était pas compliqué.
Cependant, et c’était à déplorer, Nakanoto n’était pas vraiment reconnu pour son monde de la mode puisqu’il était inexistant. M’enfin, qui ne méritait pas sa chance, cette ville pourrait peut-être se rattraper. Il suffisait de chiner, et la jeune femme se débrouillait très bien dans ce domaine.
« Les cheveux qu’il a celui-là ! Il me faudrait des années pour avoir le même résultat ! Ohlala. »
Bien-sûr, il fallait qu’une idiote s’extase comme une adolescente devant sa première vision d’un homme dénudé pendant un changement de musique. Dans un grognement, Elena pose un regard méprisant sur les deux lycéennes – en vue de leur tenue d’école – pour les clouer sur place. Cela fonctionne, les pupilles grises de la jeune femme délivrent son message sans équivoque possible. Les deux adolescentes prennent leurs jambes à leur cou sans adresser un seul mot.
Cependant, l’attention de la capricieuse vampire finit par se concentrer sur la devanture qui lui fait face. Elle voit un jeune homme aux cheveux soyeux rhabiller un mannequin dans une tunique en satin qui éblouit la jeune femme de l’extérieur. D’un regard, la jeune fashon addict comprend qu’elle est tombée sur sa petite caverne d’alibaba et que Nakanoto c’était enfin décidé à sortir de son ennui !
Sans plus attendre, Elena ouvre la porte pour enfin rencontrer un nouvel allié dans cette ville ennuyeuse, en tout cas elle l’espère. C’est même avec un sourire inédit, qu’Elena se présente au jeune homme et l’évidence raciale lui saute aux yeux immédiatement. Enfin, l’ennui de la jeune femme allait prendre – elle aussi – ses jambes à son cou. Notre enfant rayonne et ce sentiment, tout nouveau dans son cœur noir de lassitude, lui apporte une bouffée d’air frais salvatrice.
« Je pense bien que je vais passer commande dans votre boutique. » se présente-t-elle tout simplement.
Non douée de la parole, la jeune femme décide de se présenter à l’aide d’une poignée de main.
« Elena Shidara »
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Mar 23 Juil 2019 - 11:37
Ignorant les lycéennes qui n’étaient pas son genre que ce soit par leur féminité ou leur âge, Akitsuna allait repartir dans sa boutique en espérant que les demoiselles ne traîneraient pas trop en ville dans la pénombre pour leur sécurité. Ses yeux s’arrêtèrent sur une autre demoiselle qui, à la façon dont elle fusilla le petit groupe et par ses habits, n’en faisait pas partie. De plus elle dégageait quelque chose. Quelque chose de level A. Akitsuna espéra qu’elle ne viendrait pas vers lui, les level A étaient ennuyeux au possible par leur façon de bien faire sentir aux level C qui dirigeaient ici. Le vampire avait déjà tout un tas de préjugés à leur encontre. Arrogants, méprisants, hautains : toutes les caractéristiques que l’on prêtait à sa race mais en trois fois plus exacerbé. Peut-être si il faisait semblant de ne pas l’avoir v-…
« Je pense bien que je vais passer commande dans votre boutique. »
Trop tard. Soit. Donc pas de bonsoir, abrupt, sûre d’elle… Une bonne level A.
« Elena Shidara »
Akitsuna retient une grimace. Les seules fois où il avait entendu parler des Shidara ce n’était pas en bien. Des rumeurs couraient comme quoi leur chef de Famille était misogyne et homophobe, et encore, cela étaient les rumeurs les plus sympathiques à son encontre. Il fallait voir l’avantage, ladite Elena ne pouvait pas être misogyne, ça n’aurait pas grand sens. Par réflexe japonais, le vampire s’inclina respectueusement avant de réaliser qu’il ferait mieux de prendre la poignée de main alors il se redressa et la lui rendit avec un peu de méfiance.
- Fuusaki Akitsuna.
Il demanda ensuite, surpris par l’entrée de la blonde :
- Vous avez eu un coup de cœur sur un vêtement en vitrine ?
Ce qui expliquerait son comportement. Akitsuna n’était pas spécialement expressif en temps normal, mais avec une noble vampire il ne montrait rien, restant sur la réserve, s’attendant au pire. Il était étrange que celle-ci n’ait pas de couturier familiale. Il lui laissa le loisir de répondre à sa question avant d’en avoir une autre, prudent :
- Avec notre nom de famille, êtes-vous directement parente avec le chef de Famille Shidara ?
Le japonais espéra que cette question passerait simplement pour de la curiosité admirative alors que son intention était toute autre. Avant toute transaction, il devait savoir si la demoiselle fréquentait le chef et était influencée par sa façon de penser. Il ne voulait pas que celle-ci annule sa commande en apprenant d’une façon ou d’une autre son orientation. Ou pire, qu’elle le sache après sa commande et revienne énervée de ne pas l’avoir su ou, encore plus pire, que le chef lui-même s’énerve pour avoir osé toucher le tissu qui habillerait Elena. Le problème était qu’il ne trouvait pas encore une façon de l’annoncer subtilement comme si de rien était. En attendant, il se prépara à rentrer dans la boutique car si elle voulait passer commande, il faudrait lui prendre ses mesurations.
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Mer 22 Jan 2020 - 19:50
D’un haussement de sourcil, la jeune prend le temps d’observer la réticence chez son interlocuteur. Il était étrange pour un vampire inférieur, de tout niveau qu’il soit, de réagir de pareille manière face à une princesse de sang pur. Originairement, l’obéissance raciale n’obéissait qu’à une règle, la nature du sang. Que la jeune femme soit héritière ou non importait peu en pareil situation. Le charisme inné des sangs-purs rendait – par nature – les niveaux inférieurs complètement fou d’asservissement.
Bien plus qu’une théorie consciente par les vampires de la haute noblesse, c’était une réalité. Cela justifiait ce besoin éperdu d’être en présence d’un sang-pur, la jeune femme inspire tranquillement pour analyser la situation qui se présente.
Le manque de convenance n’était pas à remettre en cause. Tout d’abord désireux d’une révérence mais, surpris de son geste plus européen, le couturier lui serre la main en retour. Elena lâche un sourire, ni rassurant, ni malveillant mais, consciente du malaise que peut créer sa présence dans cette boutique.
La jeune femme avait déjà entendu parler de sujet asservis non pas par nature mais, par envie. Un lien indéfectible qui poussait certains vampires à glorifier un être. Cependant, cela découlait souvent préalablement d’une amitié mais, comment devenir ami avec ça ? La déficience naturel et quotidienne qu’avait connu la jeune femme l’empêchait d’envisager pareille situation. Bien au-delà d’un égo surdimensionné – qui n’était pas bien loin, c’est clair – cela venait d’avantage d’une réticence naturelle qu’Elena possédait. De nature très solitaire, se faire approcher pour des fonds malhonnête et purement politique ne lui avait jamais donné envie de faire des efforts.
Bien au contraire, son bal d’initiation en avait été la preuve. Elle détestait ce monde. S’il était certain que son masque était à refaire, ses bonnes manières à revoir et sa façon de penser à développer, elle gardait profondément en mémoire les paroles du chef de famille Di Altiero. Cette rencontre était salutaire finalement pour le styliste, la jeune femme acceptait d’avantage les démonstrations de sentiment, appréciant la vérité du moment que le mensonge qui se cachait dorénavant derrière le sourire de convenance de l’artiste. Soit.
« Fuusaki Akitsuna » D’un hochement de tête, Elena accueille l’information. « Vous avez eu un coup de cœur sur un vêtement en vitrine ? »
Un instant pensif, elle pose un regard sur la vitrine puis, sur la boutique. Au-delà de pièce déjà sublime, c’est pour l’emprunte stylistique de la boutique et des œuvres que le regard d’Elena avait loué l’endroit.
« Non, j’ai ouvert cette porte pour l’ambiance du lieu et des pièces que vous semblez offrir, Fuusaki-san »
Sur ces mots, elle commence à se diriger vers une pièce exposer dans la boutique. D’un coup d’œil sensible, la jeune femme prend le temps d’observer la finesse de l’ouvrage, la délicatesse des coutures, le respect de la tradition dans l’assemblage du kimono mais, elle tilte sur une sensation qui devait venir probablement de l’âme de l’artiste. Oui, l’ouvrage possédait une âme et c’était plus qu’attirant.
« Avec notre nom de famille, êtes-vous directement parente avec le chef de Famille Shidara ? »
Surprise par cette question plus qu’inhabituel, Elena pose son regard sur le couturier. Avait-elle à faire à un ignorant, ne sentait-il pas la différence d’aura d’un sang pur direct ? Quelle situation cocasse. Pouvait-elle en jouer ? L’idée même d’induire le pauvre Fuusaki en erreur était plus que tentant. Un sourire malicieux née doucement et son regard pétille de malice à n’en point douter.
Qu’allait-elle lui faire en piqure de rappel ? Le pauvre chou avait besoin de renseignement pour reconnaître une fille Shidara. Adorable. L’idée l’émoustillait mais, non, elle réservait ce sort à sa charmante sœur. Elle ne devait pas mélanger les sous-fifres. D’un soupir, elle pointe son regard dans celui du couturier, il fallait qu’elle se raisonne. Toutes les idées de mesquinerie qui lui venait en tête était loin d’être honorable. Tiens, ça lui faisait penser qu’elle se devait de réfléchir à une méthode limite contractuel de pouvoir jouir de ce plaisir sans aucun problème en contrepartie.
Elle se rapproche doucement de lui, inspirait par les lieux, sa fougue du moment et de son projet, elle imagine un doux flocon de neige qui tombe lentement dans sa main. Elle l’accueille paume ouverte, tandis qu’il scintille dans l’espace et le laisse se fondre doucement dans sa main glaciale.
« En effet. Je suis sa fille. Cependant, je possède une passion pour l’art qui m’est propre. Et je viens dans votre boutique avec cet état d’esprit. »
Elle referme son point sur le flocon qui disparaît dans l’instant avant de reposer son regard sur les pièces qui l’entoure. Mains croisées dans le dos, elle commence à faire les cents pas, frôle certaines textures, s’émerveille silencieusement et prend le temps de méditer sur son positionnement. La mode était apparue dans sa vie relativement tôt. Entourée, elle avait vu défiler des robes, des dessous, des pyjamas mais, très tôt son désir de contrôler cet aspect de sa vie avait pris le pas.
Dorénavant, elle n’achetait que des pièces mûrement réfléchies, elle pouvait passer des heures devant une robe pour la détailler, la toucher, parfois d’un frôlement, parfois à pleine main. A l’essayer pour sentir le contact sur sa peau sensible. Elle aimait tout particulièrement la soie. Que cela sorte ou non, du trou du cul de quelque chose lui importait très peu. Elle se plaisait même à penser que la barrière imaginaire de son pouvoir qui ne pouvait toucher les insectes et être vivant de toutes sortes possédaient une justification simple : l’être vivant était déjà parfait et placé au mini mètre près dans l’univers. Il était impossible que son imagination – aussi bonne soit-elle – puisse venir interférer dans un équilibre naturelle inébranlable.
Son rapport à la mode et au « chef d’œuvre » possédait une justification plus que logique. L’imagination et l’âme qui se cachait derrière chaque œuvre émoustillait la rêveuse jeune femme. Elle aimait regarder et toucher, une matière qui était né d’une pensée – fugace et souvent éphémère – capturée par un labeur – et non un coup d’esprit – pour devenir une œuvre inscrite pour toujours dans l’univers. C’était beau. C’était grand. C’était fort. Plus fort que toute magie possible au monde. L’esprit était une forme de magie que tout être vivant pensant possédait, utiliser ses mains pour inscrire dans une matière son âme c’était ça : la magie. A côté, son imagination faisait pâle figure.
Bien-sûr cela, personne ne le voyait. L’aspect extérieur froid de la jeune princesse de sang pur empêchait tout rapprochement de la sorte. Personne ne pouvait imaginer que derrière son côté hautain, la jeune vampire cachait une âme pleine de respect. Certes dirigée pour l’instant sur un art bien précis mais, les artistes au fond ne possédait-il par une part d’égocentrisme ?
De prime abord, je préfère tout de même la classe et le féminisme affirmé pendant une période sombre de Coco Channel. Chaque œuvre possède une âme d’affirmation. C’est comme si, porter du Channel, donnait à n’importe quel être – aussi faible soit-il – une importance et une assurance qui lui permettrait de conquérir le monde. N’est-ce pas beau de donner de l’espoir avec un vêtement ? De donner de la grâce et de féminité aux femmes – aussi masculine soient-elles ? Un grand nom de femme qui a permis à l’humaine de base, de devenir une personne libre à part entière. Aussi fragile soit l’humain, cette affirmation, était probablement l’une des plus impressionnantes forme de « force » qui met aux tapis le plus grand des vampires. »
Elle avance de nouveau parmi les mannequins et pose son regard sur un kimono qui transpire de sensibilité.
« J’apprécie tout particulièrement également Yves Saint Laurent. J’aime la fougue et la passion qui transpire dans ses œuvres. Dès que tu portes une œuvre originaire, son âme t’imprègne. Est-ce grâce à son homosexualité qu’il a pu appréhender cette sensibilité au monde ? Non, je pense que c’est réducteur. Les journalistes attribuent des qualités sur une orientation sexuelle, alors qu’aimer est propre à chaque être humain. Ce qui en découle par la suite est propre à chaque âme. Gay, asexué ou hétérosexuelle, pourquoi accorde-t-on autant d’importance à un aspect de la vie privée ? Je suis heureuse qu’il est aimé, qu’il est joui et qu’il est créer en fonction. Car si porter un vêtement me permet d’aspirer une fougue qui n’est pas naturelle chez ma personne, je l’accueille à bras ouvert »
Dans un soupir, la jeune femme croise ses bras derrière son dos, sourit légèrement avant de revêtir de nouveau sa froideur habituelle pour revenir à ses moutons.
« Trêve de bavardage finalement, je divague. Votre talent m’attire Fuusaki-san. Prochainement, je vais assister à une représentation suivis d’une soirée en son honneur, bien-sûr, je souhaite m’y rendre dans mes plus beaux atouts. »
Elle pose, de nouveau, un regard sur la boutique avant de retourner son attention sur le couturier.
« J’aimerais mêler la tradition occidentale – puisque c’est une représentation d’une œuvre britannique à laquelle je vais assister – et la tradition japonaise. Comment dire que vous sciez à cette requête à la perfection »
D’un sourire de convenance, la jeune femme cache son excitation. Elle n’envisage pas de refus. Elle en est même prête à en découdre pour obtenir ce qu’elle souhaite.
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Dim 16 Fév 2020 - 16:14
Akitsuna s’attendait à toutes sortes de réponse, à vrai dire un simple « oui, je suis sa fille » aurait largement suffit. Et bien non ! La potentielle cliente était partie dans un délire d’égocentrisme sévère qui laissait le level C parfaitement de marbre. Bien. Madame se sentait supérieur, faisait des flocons de neige, c’est beau la glace et tout ce qui s’en suit. Avait-elle au moins conscience de l’inexpressivité de son vis-à-vis et de ses yeux reflètent un blasement total. Les levels A flatulaient plus haut que leur postérieur… Que devait-il faire dans cette situation ? A quel moment devait-il la mettre dehors ? Plus jamais il ne se laisserait marcher dessus ainsi ! Revivre cette situation le dégoutait, lui rappelait quand il avait servi des levels B pour être jeté comme un vaurien pour un amour qui n’avait même pas duré. Akitsuna repartit lentement vers son comptoir pendant que la demoiselle s’écoutait parler. Il avait décroché à un moment. Tout ce qu’il voulait était prendre des mesures pour l’aspect pratique de son travail. Bien sûr habiller une fille de chef de Famille pourrait faire démarrer sa carrière mais si c’était pour se taper des monologues à n’en plus finir tout le long de la commande, ce n’était peut-être pas la peine de s’infliger ça. Akitsuna retenu toutefois que la fille Shidara n’était pas contre l’homosexualité m’enfin avec ça il n’était pas trop avancé. En effet le vampire n’avait pas une approche de la mode de cette manière. Il était plus âgé. N’avait pas vécu en occident durant cette période et n’avait guère théorisé son travail. Pour lui créer des vêtements était une affaire de famille. Il s’agissait d’allier des règles, des mesures et de l’inventivité. De l’inspiration.
« J’aimerais mêler la tradition occidentale – puisque c’est une représentation d’une œuvre britannique à laquelle je vais assister – et la tradition japonaise. Comment dire que vous sciez à cette requête à la perfection »
- Certes.
Akitsuna répondit plutôt platement. Il avait enfin une idée de la requête ! Son esprit allait pouvoir se remettre à fonctionner à la place de rester en veille. Pour qui se prenait-elle à lui donner des leçons alors qu’il était plus vieux qu’elle ? Ah, l’arrogance des levels A n’étaient plus à prouver. Quelle horreur. Toutefois il devait rester aimable et poli car elle pouvait détruire sa réputation en tant que première cliente importante.
- Avez-vous une idée de ce que vous souhaitez ? Une robe vous irait bien. Peut-être une robe longue cintrée à la taille par une ceinture inspiration obi. La robe pourrait être de couleur uni et la ceinture porter tous les motifs.
Oui il essayait de rester inventif malgré l’envie de la raccompagner courtoisement à la porte et de lui dire de trouver quelqu’un pouvant la supporter. Car lui faisait une réaction allergique au comportement invasif dans sa boutique, son territoire. Aux levels A prétentieux. Il sortit son carnet de note et fit un petit croquis de robe plutôt ample, avec un décolleté pour éviter d’enfermer la poitrine de son interlocutrice et une ceinture à la taille afin d’illustrer son propos.
- À moins que vous préféreriez un tailleur pantalon ? On pourrait garder l’esprit d’un serre-taille d’inspiration obi.
Il regarda de nouveau Elena avec interrogation, espérant réussir à cerner ce dont elle avait envie.
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Mar 24 Mar 2020 - 15:19
Passionnée, Elena pouvait très vite s’emballer. Habituée à sa seule compagnie, à ses livres – les basiques et les collectors -, à sa penderie, à son temps et à son envie nouvelle d’apprendre. Elle était plus ordinairement habituée à s’occuper seule. Elle souhaitait malgré tout apprendre à converser avec un autre passionné, un artiste, un doué de ses mains et de ses doigts. Elle souhaitait pour échanger ses points de vue et sa passion. Mais plus qu’une impression, elle voit et sent que le créateur ne partageait pas cette envie. Bien. Légèrement désabusée par cette absence totale de vie dans les yeux du styliste, ce vide, ce néant, cet air ennuyé constitué un paradoxe à côté de ses œuvres.
Pourquoi le faisait-il ? En avait-il envie ? Etais-ce qu’une habitude, une servitude toujours ancrée chez le vampire de caste inférieur, d’où venait-il ou avait-il appris ?
- Avez-vous une idée de ce que vous souhaitez ? Une robe vous irait bien. Peut-être une robe longue cintrée à la taille par une ceinture inspiration obi. La robe pourrait être de couleur uni et la ceinture porter tous les motifs.
Doigt au menton, la jeune femme regarde l’être en face d’elle. Di Altiero-sama lui avait conseillé d’ouvrir ses horizons mais, comment face à ce genre de réaction ? Elle pouvait mettre du sien mais, sa patience faible n’était malheureusement rarement de son côté. Elle apprenait, elle en découvrait d’avantage, elle était sortie de son antre de vanité – chouchouté par les faveurs de Lilith – pour se confronter à l’extérieur.
Et pourtant, ce n’était jamais bien loin. Oui cette envie. Cette envie d’attraper ce qu’elle désirait de force. De tout écraser, pour tenir dans le creux de son envie et de ses désirs ce qu’elle convoitait. D’une inspiration contrôlée, Elena récupère quelque peu la raison et se contente d’écouter les idées du styliste.
Toujours soucieuse du moindre détail, elle pose son regard sur ses mains. Fines et agiles, elles survolent le carnet de croquis avec aisance, aucun doute, aucun frein, Elena appréciait ce petit spectacle. Son imagination était-elle aussi majestueuse en action ? Elle n’en avait aucune idée, elle la ressentait sans vraiment pouvoir la contextualiser. Dommage, elle aurait aimé voir ce spectacle à l’œuvre dans son for intérieur.
- À moins que vous préféreriez un tailleur pantalon ? On pourrait garder l’esprit d’un serre-taille d’inspiration obi.
Les idées étaient très intéressantes et si, son rapport de base se concentrait sur une robe. Elle se permit de réfléchir un instant à la proposition d’un tailleur. Cela pourrait être, en effet, très élégant et ajouter une originalité souvent recherchée. Porter un tailleur pantalon dans un événement important, revenait à revendiquer une envie d’être « à part » femme et forte, libre dans tout mouvement, Elena aimait l’idée. Cependant, elle ne tenait pas vraiment à se faire remarquer à ce niveau-là. Elle tenait à profiter d’une charmante soirée, banalement – presque – pour s’imprégner de l’atmosphère et en apprendre davantage sur les mœurs des bals dansant.
- L’idée du tailleur pantalon est intéressante, je l’accorde. Mais, je vais préférer partir sur un modèle de robe. Une robe longue, je ne sais pas encore qu’est-ce mieux ? Blanc ivoire ou blanc cristal ? Les deux devraient bien faire ressortir le serre-taille d’inspiration obi.
Elle laissait le styliste dessiner ses croquis avant de lui montrer « l’idée » générale. Elena hochait la tête, à l’aise dans ce contexte, d’un petit coup d’ongle pour montrer d’un mouvement son idée, elle s’excusa tout de même.
- Excusez-moi, l’habitude. Je me disais, si on ouvre le décolleté en V, le serre-taille placé juste en-dessous et une robe qui descend soit, droite, soit, légèrement en tulle. Histoire de se rapprocher, encore en rappelle de la pièce de théâtre, du style bien anglais mais plus, osé et femme. D’un petit rire discret, elle ne peut s’empêcher de rajouter. Mais, épargnons-nous les chapeaux… !
D’un raclement gorge, Elena tente de reprendre un peu de sérieux car le vampire de caste inférieur ne semblait pas très porté sur les blagues : encore moins, sur la mode. Dommage, la vampire aurait été très heureuse de partager quelque trait d’humour sur des tendances de mode qu’elle jugeait un peu trop excessive ou alors, sortit tout droit d’un cerveau de génie.
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Ven 3 Avr 2020 - 10:38
Akitsuna avait retrouvé un peu plus de confiance, d’accessibilité si on pouvait dire ça, maintenant qu’il était en terrain connu. Son carnet, son crayon le rassuraient dans un sens, il savait ce qu’il faisait, il n’était plus un level C en train de se poser des questions sur comment mettre une inconnue à la porte. Comme celle-ci se montrait moins… démonstrative dans ses pouvoirs et l’accompagnait dans ses idées de création sur-mesure le styliste envisagea le fait qu’il puisse s’être légèrement trompé à son sujet. Peut-être avait-elle réellement souhaité discuter ? Qu’importe. Il ne le souhaitait pas. Il était avare de mots, de conversations, et il avait toujours du mal à se comporter avec les femmes ce qui n’aidait en rien. Non pas qu’il soit machiste, juste un peu plus maladroit. Le styliste répondit avec un instant de réflexion :
- Blanc ivoire plutôt, je crains que le blanc cristal ne rappel une robe de mariée occidentale.
Trop pure selon les traditions européennes. Si plusieurs cultures se mélangeaient à Nakanoto, il valait mieux partir sur des valeurs sûr en matière de couleur. Une robe longue entièrement blanche, même avec une ceinture, ferait assurément « cérémonie » dans la tête des occidentaux ou « deuil » dans la tête des orientaux. Un ongle manucuré vient soudain se poser sur son dessin, le faisant ciller un instant. Ah non, on ne touchait pas son carnet de la sorte voyons !
- Mmf.
Comme elle s’excusa vite, il n’en tient pas excessivement rigueur. Au fur et à mesure une robe s’était dessinée. Plus près du corps, plus clair aussi. Il ajouta les idées, un décolleté en V, le serre-taille « obi »,– oui il valait vraiment mieux ne pas la prendre trop blanche – et il l’a fendit légèrement pour qu’il y ait du tulle apparent, en précisant :
- Pour que vous puissiez quand même marcher en étant à l’aise.
Sans être trop moulée dans cette forme « sirène ». Quand aux chapeaux… L’idée faisait rire Elena. Akitsuna n’ayant guère rigolé franchement depuis un certain temps, il ne se fendit même pas d’un sourire, ses yeux bleus restant relativement froid. Toutefois il répondit tout de même, songeur :
- Les chapeaux reviennent à la mode, certains avec des formats plus petits que l’on peut porter attaché comme une barrette. Je trouve que cela peut être un bon moyen de « finir » une tenue ou d’apporter une touche d’originalité. Mais je pense que cela n’irait pas vraiment avec la robe en version réduite. Mais qu’un grand chapeau empêcherait les spectateurs de voir derrière vous.
Bien qu’il ne soit pas expansif, la dernière phrase était assurément une sorte de pointe d’humour. Ensuite, son regard s’attarda légèrement sur la poitrine de son interlocutrice. Non pas qu’il ait un changement de bord subit mais un détail lui paraissait important à préciser :
- Avec un décolleté et un serre taille, cette robe dévoilera assurément toutes vos courbes…
Un euphémisme pour dire que la poitrine de taille tout à fait respectable d’Elena sera extrêmement mise en valeur. Assurément elle ne laissera pas indifférente en bien comme en mal.
- A moins que ce ne soit l’effet recherché évidemment. Je ne pense pas que vous soyez une jeune femme timide.
Ou alors il se fourvoyait entièrement, mais Akitsuna l’imaginait plus aimant être le centre de l’attention, des regards, d’éclipser la scène de théâtre et capable de remettre à sa place quiconque aurait un geste importun non souhaité ou un regard malavisé sur sa tenue. Même si le vampire n’avait pas dans l’idée de s’en faire une franche amie, il ne pouvait qu’admettre qu’elle n’avait pas froid au yeux. De toute façon, de quoi une level A aurait peur ? Eux qui dirigeaient les vampires ? Enfin, à pars d’avoir à copuler avec de la famille plus ou moins proche. Berk. La survie des A devait elle passer par les déviances de la consanguinité ? Telle était une question que l’on pourrait débattre. Mais ce n’était pas le sujet alors il chassa cela de sa tête.
- Est-ce que cela vous convient ainsi ? Ou alors... est-ce-que vous préfériez une autre couleur pour le tulle afin de trancher avec le blanc de la robe ?
Il désigna le croquis de la robe qui s’était précisé au fur et à mesure des demandes. Il allait falloir de la belle matière évidemment.
- Afin d’y mettre les meilleurs matériaux, je pense qu’il faudra compter dans les 233 720 yens. [2000 € à peu près]. Mais je peux arrondir à 230 720 yens si vous glissez que c’est moi qui aie confectionné votre robe. [1974,08 €]
Après tout, il y aura sûrement du gratin à la soirée théâtre, si jamais on demandait à Elena qui avait cousu la robe, Akitsuna aimait autant s’assurer qu’elle ne l’oublie pas. Et puis l’idée d’un tailleur-pantalon la fera peut-être revenir pour une autre occasion si elle était satisfaite ? Du moins, et le vampire y tenait, si elle restait relativement agréable.
- Exemple bas de robe:
- Alors, imaginons que ce soit un bas de robe, que ce soit blanc, qu'il n'y ait pas les lacets. Je pensais que, là où dans l'exemple c'est une superposition de froufrou, ce soit une tulle. Ainsi cela laisserait de l'aisance pour marcher à Elena et on pourrait jouer avec du tulle d'une couleur différente de la robe ?
Exemple
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Dim 12 Avr 2020 - 16:50
Si l’intention première d’Elena c’était vite retrouvée freinée par la froideur presque irrespectueuse du vampire de caste inférieur, le climat de confiance et d’inspiration qui coulait dans leurs veines, permettait de réunir deux castes, au même endroit, au même instant, à la même place pour créer.
Le caractère fougueux passé de la jeune femme, lui aurait sûrement fait commettre des bavures. Il y avait quand-même un écart flagrant entre les exigences traditionnelles sociales de castes et l’échange verbale entre le styliste et la jeune princesse. L’envie de prendre le contrôle sur la situation de la pire des manières, véritable menotte qu’Elena possédait tapis au fond d’elle-même et que pourtant, elle ne ressentait pas l’envie d’abuser sur le discret styliste.
Notion de respect ou de finalité, la princesse n’en était pas certaine. Elle ne souhaitait pas manquer de respect au styliste qui malgré sa position inférieure possédait une liberté de pensée intéressante. D’un autre côté, retirer toute liberté en censurant les pensées du vampire reviendrait à réduire son imagination. De ce fait, le résultat final n’en serrait que déplaisant. Elena n’était donc pas assez folle pour tenter le diable dans cette partie.
De plus, le petit climat qui commençait à se créer entre les deux êtres : la princesse en quête d’une commande sur mesure et le styliste en processus de création, rendait l’échange apaisant et agréable. Si sa passion l’avait emporté plus tôt, dans son désir de partager une vision de pensée qu’elle ne pouvait aborder facilement dans son cercle intime. Dorénavant calmée, Elena écoutait le styliste calmement en attente de proposition plus intéressante les unes que les autres.
« Pour que vous puissiez quand même marcher en étant à l’aise. »
Non mauvaise, l’idée se tenait parfaitement. Le problème des robes droites et moulantes était souvent caché, c’était plus drôle de rire devant une démarche de canard gêné par une envie présente que de trouver de véritable solution. Le mieux revenait souvent à créer une « ouverture » ouverte ou fermée, pour laisser aux jambes le loisir de bouger en toute facilité. Si Elena ne prévoyait pas de faire de folle galipette à la réception, danser pouvait être une éventualité à ne pas mettre de côté.
Malgré tout, non partisane de la tulle et encore moins, de l’effet queue de poisson de se style de robe, elle se permet gentiment de proposer une autre idée qui lui conviendrait davantage. Parfait échange de goût et de préférence, le styliste lui dessine son idée, à savoir une fente ni trop haute, ni trop basse pour faire apparaitre un semblant de peau, histoire ne pas détruire la coupe droite, classe et sensuel de la robe, tout en épousant à la perfection chaque courbe de son corps. D’un sourire conquis par l’idée, et après une petite réflexion de circonstance, elle confirme sa préférence pour la fente.
Tout va très vite, les idées fusent, les croquis s’affinent pour donner un panorama intéressant sur la commande.
« Avec un décolleté et un serre taille, cette robe dévoilera assurément toutes vos courbes… A moins que ce ne soit l’effet recherché évidemment. Je ne pense pas que vous soyez une jeune femme timide. »
D’un petit sourire taquin, la jeune princesse lui confirme que cela ne la dérange pas. Si le vêtement avait besoin, pour dégager toute sa splendeur, d’un corps appétissant, Elena se dévouait sans aucune cérémonie. De même, si pour respecter une pudeur artistique, il aurait fallu cacher tout son corps, elle s’y serrait tenue. Elena aimait l’envoutement, le charme d’un lieu, d’un moment, d’un vêtement, qu’importe sa place dans ce contexte, le principal ne reposait que sur les épaules de la création. A cette échelle, la capricieuse passionnée n’était rien d’autre qu’un réceptacle. Et quel honneur ! Ce n’était ni une honte, ni une perte de pouvoir mais, une conception de vie au-delà de toute tradition, au-delà de toute raison et de toute ambition.
« Est-ce que cela vous convient ainsi ? Afin d’y mettre les meilleurs matériaux, je pense qu’il faudra compter dans les 233 720 yens. Mais je peux arrondir à 230 720 yens si vous glissez que c’est moi qui aie confectionné votre robe. »
Charmée, Elena regarde le résultat du croquis avec avidité. Nul doute que ce vêtement deviendrait une pièce importante de sa tendre collection, habit d’un soir mais, œuvre d’art d’un siècle. Si la princesse était de nature plus démonstrative, elle aurait sûrement applaudi, voir même crié de joie mais, elle se contente d’un simple hochement de tête respectueux.
Qu’importe le prix, qu’importe l’exigence, elle se retrouvait propulser dans un monde qui lui plaisait de tout son être.
« Ne faites donc pas attention au prix, je parlerai de vous sans aucun problème. »
Puis, main sur le menton, elle regarde la ceinture obis, pièce maitresse de la robe, elle avait une place privilégiée et importante. Elle portait la tenue et le réceptacle vers le message à délivrer. Quel message souhaitait délivrer Elena au-delà du mélange si intéressant de l’art nippon et occidentale.
« Je me disais pour la ceinture… »
Plus que la réception, c’était la pièce de théâtre et l’ouverture du théâtre de Nakanoto notamment sur l’extérieur. Plus qu’une simple pièce, c’était une représentation étrangère qui aurait lieu ce soir-là. Une pièce que la jeune femme appréciait tout particulièrement, véritable symbole de la culture anglophone et de sa renommée, Roméo et Juliette était connu dans le monde entier.
Plus qu’une pièce d’époque et de sensation, il fallait souligner Shakespeare véritable reflet de l’époque élisabéthaine. Plus que Roméo et Juliette, plus que Shakespeare, c’était l’époque élisabéthaine qui fallait admirer, souligner et apprécier. La Reine Vierge, dans sa complexité, avait su tirer de l’Angleterre une force étonnante. Force d’armée et notamment de Marine qui déjoua la flotte navale Espagnol avec brio, qui reposa l’art britannique au-devant de la scène, puissance conquérante et puissance d’une femme qui, non prédestinée à devenir Reine en vue des circonstances avait remplie cette fonction avec renommée. Au point de marquer, encore aujourd’hui, les nouvelles générations.
Plus qu’une revendication de virginité – probablement fausse en vue des abus subit par la reine dans son passé – c’était une revendication de pouvoir. « Moi, Elizabeth vierge et resterai vierge », retirant toute possibilité de mariage et de mari méritant, véritable femme de pouvoir qui ne souhaitait pas se laisser soumettre par aucun mari – aussi bon aurait-il été.
C’était fou, c’était grand, c’était immense, c’était à ne pas oublier.
« Dans la ceinture obis, est-ce que vous pensez que cela serrait possible d’y faire figurer l’emblème de la maison Tudor à savoir la rose Rouge. Je pensais au début à une image marquante de la pièce, pour faire un rappel mais, finalement, je me dis que ça serrait probablement trop lourd. A vous de me dire, le but étant bien-sûr de faire un rappelle à la pièce mais surtout, à l’époque, qui fut pour le théâtre anglais une vrais apogée »
Complètement perdue dans ses pensées, Elena préfère laissait le choix final au styliste qui saurait mieux qu’elle – probablement – accorder cette ceinture obi atypique au reste de sa tenue.
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Mer 15 Avr 2020 - 15:05
Au fur et à mesure le croquis prenait forme, évoluait, se dessinait, était gommé, recommençait. Akitsuna tient compte des remarques de la jeune femme, de toute façon c’était elle qui allait porter la robe il était donc normal de la faire à son goût. Ainsi il enleva le tulle, modifia le forme du bas de la robe, laissa la fente. Ainsi le vêtement atteignait son résultat final. Le décolleté et le prix convenaient aussi, le Vampire s’autorisa à penser qu’il avait bien avancé en quelques minutes et que oui, le caractère d’Elena qui savait ce qu’elle voulait l’aidait aussi. Certains clients étaient indécis ou lui donnait carte blanche, mais là c’était déjà plus précis.
« Je me disais pour la ceinture… »
Le temps de sa réflexion, Akitsuna dessina à part pour ce que ce soit plus grand la forme de la ceinture obi, sentant qu’il allait en avoir besoin. Et ne fut pas déçu. Pour une première cliente, Elena frappait fort ! Le symbole de la maison Tudor ? Le Japonais fronça les sourcils de réflexion, regrettant de ne pas être tout à fait au courant de ce que c’était. Heureusement le fait que ce soit une rose rouge arriva bien vite dans la phrase. L’honneur était sauf, il ne passerait pas pour un ignorant. C’était malheureusement ce qui arrivait quand on restait enfermé dans son pays. Toutefois, l’ouverture tardive du Japon sur ce qui se faisait ailleurs et le fait que prendre le bateau n’était pas pratique quand on était un Vampire n’aidait pas à voyager. Sans parler de la méconnaissance de la langue et des différences culturels qui creusaient un fossé qu’Akitsuna avait eu du mal à combler. Heureusement qu’il avait réussi à se moderniser au fil du temps, aider par son amant humain. Mais il ne préférait pas y penser surtout en la présence d’une fichue level A. On se recentre.
- L’emblème des Tudor… Une rose rouge dites-vous ? Mmh…
Le styliste resta un instant en suspend devant sa feuille. Une rose rouge. Une robe blanche.
- Je ne pense pas que cela fasse trop lourd, au contraire, la robe est assez épurée. Cela cassera ce côté simple.
Sur la ceinture il ajoute un motif de rose rouge avec la tige verte donc il n’oublia pas d’ajouter de délicates épines. Parfois les gens oubliaient ce détail dans les motifs mais au vu du caractère de la personne en face de lui, cela lui paraissait approprié. Ensuite il reproduit cette ceinture sur le croquis de la robe pour finaliser le tout.
- Est-ce que cela vous conviendrait Shidara-sama ?
Il songea que l’aspect élégant de la robe contrebalancerait le côté sexy de la demoiselle en un équilibre acceptable pour une soirée de théâtre.
- Quelle sera la pièce de théâtre ?
Akitsuna se demanda pour quelle occasion Elena avait besoin d’une robe sur-mesure.
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Jeu 30 Avr 2020 - 16:44
Un mouvement à droite, à gauche, un petit va et vient, et voilà que le styliste avait finis son croquis. Cliente comme artiste était satisfait, le tout s’harmonisait à merveille, correspondait au style nippon innovant de l’homme de mode et au style parfois outrageant mais, toujours rempli de goût, de la folle princesse. Elena sourit, heureuse du croquis réalisé avec en tête, le rêve d’un résultat époustouflant qui saurait faire sensation dans une soirée occidentale sur le sol si sévère des japonais.
Le travail du Level C était très loin d’être terminé, il y avait tant de chemin à parcourir, d’étape à franchir avant d’avoir, sous les yeux, le résultat de ce brainstorming. Sûre d’elle et de ses envies, la princesse lui avait évité des journées de réflexion car même, l’idée d’un patron, n’était pas une mince affaire.
Il fallait trouver l’inspiration souvent à l’aide de planche de découpage de différent thème et couleur qui se rapproche, griffonner les premiers esquisses, effacer, jeter, recommencer pour n’avoir qu’un rendu minime des premiers croquis. Venait alors le moment de peaufiner, de rajouter un effet de plis, de choisir le tissu pour dessiner en fonction, de le découper, de le déposer, de le pincer dans un notebook pour y retrouver au final : tissu, effet, et envie. Ce n’était pas une mince affaire et c’était probablement l’une des parties qu’Elena appréciait le plus admirer d’un point de vue extérieur.
Voir l’esprit qui s’échauffe, les mains qui s’activent et le premier rendu sur papier. Cela pouvait exiger des journées de travail et de réflexion pour, comme maigre résultat, un dessin. Et pourtant, c’était un régal visuel que de toucher du bout de l’âme le désir du styliste derrière. En voir le résultat final – au cours d’une soirée mondaine ou d’un défilé – ne relevait alors que d’une cerise sur le gâteau.
Oui, elle lui avait évité toute ce travail préliminaire mais, malgré tout, il lui restait une charge de travail monumentale. Bien pour cela, que la princesse de sang-pur était venu passer commande bien en avance, histoire de laisser du temps à la confection et aux retouches qui pourrait être nécessaire. Son but n’était clairement pas de presser le styliste inutilement. Mieux valait lui laisser assez de marge de manœuvre et de temps pour un résultat optimale.
« Quelle sera la pièce de théâtre ? »
Alors qu’Elena regarde les futurs tissus envisagés par le styliste dans son nuancier son esprit se perds tout comme ses mains dans le toucher de chaque tissu pour choisir le plus raffinée, sous les conseils toujours si sages du vampire. C’était que tout ce moment lui apportait beaucoup de paix et de sérénité.
« Roméo et Juliette. »
Tandis que le styliste attrape sa toile de mesure en forme de robe pour prendre les mesures de la jeune femme, Elena commence par se dénuder le bustier histoire que la prise de mesure se fasse directement peau contre peau. Ce petit moment de flottement faisait également partie des plus apaisants aux yeux de la princesse. Elle sentait chaque frôlement du styliste qui loin d’être désagréable apportée juste un contact physique calme. Elena n’était pas d’une nature très agréable, ni tactile, depuis toujours enfermée dans sa bulle et son égoïsme, elle n’appréciait jamais bien grand monde, en tout cas, pas assez pour être en contact avec qui que ce soit. Ainsi donc, chaque frôlement étranger sur son corps terriblement sensitif était toujours perçu comme une menace, sauf, dans le contexte de création. C’est donc avec un petit sourire que la princesse bouge en fonction des besoins de Fuusaki.
S’il fallait qu’elle lève le bras, elle le faisait bien avant qu’il n’ait besoin de demander. C’était ce qu’on pouvait appeler une cliente beaucoup trop habituée ou beaucoup trop observatrice. Le jugement du styliste lui était propre.
« J’adore le théâtre. Alors découvrir que Nakanoto s’ouvre à la production d’un si grand classique, me fait très plaisir. C’est le meilleur moment pour se montrer bien habillée, qu’en pensez-vous ? »
Toile finie, le styliste était enfin bien armé pour continuer la suite tout seul. Bref petit moment agréable, Elena se devait pourtant de retourner à ses propres affaires pour laisser Fuusaki travaillait en paix et dans le calme. Le vampire semblait déjà avoir besoin d’air. Petite pensée perdue, la princesse prit le temps de se questionner sur l’impact de l’énergie des castes supérieurs sur les inférieurs. Agissait-elle comme un poids sur leurs épaules ou bien encore, comme des menottes mentales impossible à se défaire ? La jeune femme n’en avait pas du tout connaissance, elle avait conscience de leur servitude et de l’ordre ultime dont il ne pouvait se reculer. Mais pour autant, l’impact sur leur propre conscience, leur perception de ce phénomène, elle n’avait encore eu aucun retour, ni témoignage qui pouvait l’éclairer.
Elle balaya cette pensée d’un clignement de regard tout en réglant la somme demandée par le styliste, avec en prime ses coordonnées pour la recontacter pour de futur essayage et prendre congé en toute simplicité.
« Bon courage à vous, Fuusaki-san. Au plaisir. »
D’un froncement de sourcil, Elena grogne alors que le soleil lui arrache les yeux. Elle remet donc prestement ses lunettes de lunette sur son gracieux petit nez avant de reprendre sa marche comme plus tôt dans la journée.
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