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Mer 5 Juin 2019 - 23:45
Comme si j'avais le temps de traîner dans les couloirs de cette école à m'occuper d'esprits bancals ! Tout en faisant claquer mes talons sur le sol de l'école des sorciers, c'est sur cette pensée que j'allais pour m'adosser à ma mission ennuyeuse pédagogique. Le départ d'Elena Satoru avait laissé derrière lui une charge supplémentaire de travail dont je me serais volontiers passée. Sans parler de cette nouvelle qui fera maintenant office de Savoir, qui venait d'intégrer l'organisation et de toute cette histoire au sujet des infectés. L'ambiance était légèrement tendue, en ce moment. Maugréant intérieurement, j'allais pour me diriger vers ma salle de classe attitrée, puis je me rendis bientôt compte que j'étais arrivée en avance en toisant l'horloge qui ornait le mur. Je me mis donc à pester contre l'Enclave. J'avais vraiment d'autres chats à fouetter en vue de cette saleté de situation. Armée de mes bouquins sous le bras, je décidai alors de faire un détour histoire de m'occuper l'esprit. Je passais alors devant le réfectoire et sentis cette odeur si familière et réconfortante. Celle du café. Séduite par l'idée de pouvoir en déguster un ou deux pour calmer mes nerfs, je me laissai donc guider vers cette invention impériale qu'est la machine à café.
A peine avais-je franchi le seuil de la salle que je reconnus immédiatement une figure symbolique déjà présente. Irina Fujibayashi. Cette femme portait toujours ce masque noir sur le visage, comme un message omniprésent de ce qu'elle représentait dans notre société. Ce qu'il arborait explicitait très clairement le rôle éloquent qu'elle tenait parmi nous tous. Irina Fukibayashi, l'Enclaviste du Secret. Je n'avais jamais eu l'occasion de véritablement découvrir la personne dissimulée sous cet accoutrement. Bien quenous avions d'ailleurs côtoyé lamême école, en Russie. Mais en soit, en quoi cela pouvait-il m'importer ? Cependant, malgré un caractère abrupt et bien trempé, je lui reconnaissais un talent certain et un grand sens du devoir quant à ses reponsabilités. Elle était efficace et ne faisait jamais dans la dentelle quand il s'agissait de son travail. C'était très certainement ce qui me plaisait le plus chez elle. Elle ne discutait pas, elle agissait et les résultats étaient là. C'était tout ce qui m'incombait, cela faisait d'elle une partenaire de choix et d'exception dans son domaine.
-Bonjour Fujibayashi-san. Dois-je en conclure que tu es également réduite au boulot ingrat.
Je me rappelai dès lors qu'elle avait participé il y a un peu plus d'une semaine de ça à cette extrême réunion entre Enclavistes sur le sujet brulant des lycans mais aussi des changelins. J'avais également entrevu rapidement le rapport que le Temps m'avait confiée. J'étais restée perplexe par rapport aux mesures prises pour protéger ou plutôt confiner les sorciers. Chacun devait disposer de sa liberté sans se sentir forcé par une menace relative de s'enfermer. Forcée d'admettre que dans le cas présent, la force des choses imposait des solutions drastiques bien qu'inconfortables malheureusement. Mais pour ma part, on ne pouvait pas régler ce problème en faisant l'autruche et en se dissimulant dans l'ombre. Il fallait agir tout en continuant de dissimuler notre identitié. Et nous en étions parfaitement capables, encore fallait-il prendre des risques. Mais il était parfois plus utile de converser sur ce type de sujet houleux dans un cadre moins formel. J'étais au courant pour les aversions qu'Irina portait sur l'humanité, elle ne manquait jamais de nous le rappeler, même si je n'en connaissais pas véritablement les causes. Bien que ce fut relativement toujours les mêmes. Mais encore une fois, chacun de nous devait s'en tenir à son rôle, en passant outre nos troubles émotionnels. Ce qui ne me posait en soi, aucun problème.
-Dis-moi... Comment s'est présentée la réunion ? Ce ne devait pas être l'ambiance.
Tout en glissant une pièce dans la fente dédiée, j'affichai toujours mon attitude détachée habituelle. Pas que je ne me sentais pas concernée, bien au contraire, disons que je préférai aborder les choses avec décontraction. Ca ne servait à rien de se mettre la pression, ça ne présageait jamais de bons résultats.
-Dis-moi, j'aimerais avoir ton avis sur la question des infectés et des changelins. Tu penses vraiment que nous devons nous contenter de nous cacher et que protéger les changelins est une requête primordiale ?
Il fallait le spécifier, demander l'avis de quelqu'un était clairement une pratique peu commune chez moi. Mais je lui accordais une certaine confiance et une certaine lucidité. Même si mon rôle exigeait de prendre des décisions par moi-même, et ma personnalité autoritaire qui me conduisait souvent à ne pas consulter les autres -c'est un tort en soi, je l'entends-, je ne voulais pas forcément négliger l'opinion de mes collaborateurs. Et surtout pas celle d'Irina. J'espérais qu'elle serait encline à agir plutôt qu'à se contenter d'observer.
A peine avais-je franchi le seuil de la salle que je reconnus immédiatement une figure symbolique déjà présente. Irina Fujibayashi. Cette femme portait toujours ce masque noir sur le visage, comme un message omniprésent de ce qu'elle représentait dans notre société. Ce qu'il arborait explicitait très clairement le rôle éloquent qu'elle tenait parmi nous tous. Irina Fukibayashi, l'Enclaviste du Secret. Je n'avais jamais eu l'occasion de véritablement découvrir la personne dissimulée sous cet accoutrement. Bien quenous avions d'ailleurs côtoyé lamême école, en Russie. Mais en soit, en quoi cela pouvait-il m'importer ? Cependant, malgré un caractère abrupt et bien trempé, je lui reconnaissais un talent certain et un grand sens du devoir quant à ses reponsabilités. Elle était efficace et ne faisait jamais dans la dentelle quand il s'agissait de son travail. C'était très certainement ce qui me plaisait le plus chez elle. Elle ne discutait pas, elle agissait et les résultats étaient là. C'était tout ce qui m'incombait, cela faisait d'elle une partenaire de choix et d'exception dans son domaine.
-Bonjour Fujibayashi-san. Dois-je en conclure que tu es également réduite au boulot ingrat.
Je me rappelai dès lors qu'elle avait participé il y a un peu plus d'une semaine de ça à cette extrême réunion entre Enclavistes sur le sujet brulant des lycans mais aussi des changelins. J'avais également entrevu rapidement le rapport que le Temps m'avait confiée. J'étais restée perplexe par rapport aux mesures prises pour protéger ou plutôt confiner les sorciers. Chacun devait disposer de sa liberté sans se sentir forcé par une menace relative de s'enfermer. Forcée d'admettre que dans le cas présent, la force des choses imposait des solutions drastiques bien qu'inconfortables malheureusement. Mais pour ma part, on ne pouvait pas régler ce problème en faisant l'autruche et en se dissimulant dans l'ombre. Il fallait agir tout en continuant de dissimuler notre identitié. Et nous en étions parfaitement capables, encore fallait-il prendre des risques. Mais il était parfois plus utile de converser sur ce type de sujet houleux dans un cadre moins formel. J'étais au courant pour les aversions qu'Irina portait sur l'humanité, elle ne manquait jamais de nous le rappeler, même si je n'en connaissais pas véritablement les causes. Bien que ce fut relativement toujours les mêmes. Mais encore une fois, chacun de nous devait s'en tenir à son rôle, en passant outre nos troubles émotionnels. Ce qui ne me posait en soi, aucun problème.
-Dis-moi... Comment s'est présentée la réunion ? Ce ne devait pas être l'ambiance.
Tout en glissant une pièce dans la fente dédiée, j'affichai toujours mon attitude détachée habituelle. Pas que je ne me sentais pas concernée, bien au contraire, disons que je préférai aborder les choses avec décontraction. Ca ne servait à rien de se mettre la pression, ça ne présageait jamais de bons résultats.
-Dis-moi, j'aimerais avoir ton avis sur la question des infectés et des changelins. Tu penses vraiment que nous devons nous contenter de nous cacher et que protéger les changelins est une requête primordiale ?
Il fallait le spécifier, demander l'avis de quelqu'un était clairement une pratique peu commune chez moi. Mais je lui accordais une certaine confiance et une certaine lucidité. Même si mon rôle exigeait de prendre des décisions par moi-même, et ma personnalité autoritaire qui me conduisait souvent à ne pas consulter les autres -c'est un tort en soi, je l'entends-, je ne voulais pas forcément négliger l'opinion de mes collaborateurs. Et surtout pas celle d'Irina. J'espérais qu'elle serait encline à agir plutôt qu'à se contenter d'observer.
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Jeu 6 Juin 2019 - 0:30
Cela faisait maintenant six jours que j’avais revu ma fille et que j’avais appris que Matthew n’était pas mort comme je l’avais pensé jusque-là. Je ne suis toujours pas parvenue à me rendre à son bar depuis que je sais la vérité et ma fille n’est pas prête de m’accepter de sa vie. Chaque jour je me dis qu’il faut que j’y aille, mais chaque fois je songe à l’état dans lequel je finirais si cela arrivait et à chaque fois je savais où je finirai après avoir trop bu... chez Eiko.
Comble du mauvais goût j’ai appris le lendemain de mes retrouvailles avec ma fille, alors même que j’avais vanté ses mérites, qu’Elena Satoru avait eu le bon goût de quitter l’Enclave et le pays sur un coup de tête et d’aller refaire sa vie ailleurs. J’avais toujours eu en moi la question de son élection au poste de Savoir, mais nous en avions eu la preuve. Encore heureux que nous retrouvâmes une nouvelle personne pour ce poste rapidement. Toutefois, pour la transition, beaucoup d’enclavistes ont pris plus de cours que d’ordinaire. Je détestais déjà assez le peu d’intervention que j’avais à faire au cours d’une année scolaire normale, mais alors gérer encore en plus une transition de Savoir à peine le début de l’année commencé... Non, c’était juste l’enfer.
En tant que chef de la psychiatrie à Nakanoto et que Secret, j’avais déjà bien assez de travail sans m’en rajouter avec des cours à donner en plus des interventions. C’était juste l’horreur et ces gamins allaient en subir les conséquences. J’avais pris des heures du matin pour aller plus vite et évacuer la chose. Aussi leurs ai-je pondu une séance de deux heures à gratter sur leur parchemin sur la nécessité du “grande secret” pour la survie de notre peuple.
Autant dire que le café ne fut qu’un prompt réconfort face à cette journée qui était vraiment mauvaise. Comme souvent j’optai pour mon masque sombre qui ne couvrait pas ma bouche pour pouvoir boire sans problème. J’accommodai ma tenue sur des teintes sombres, une dominante de noir et des coutures et pièces vert foncé. C’est alors que la flamboyante Riven a fait son entré dans la salle de repos. J’aimai bien cette femme. Bien que de quinze années son aînée, j’ai toujours songé que si nous nous étions croisés à l’école de sorcellerie de Moscou nous serions sans doute devenues très amies par la force des choses. Nous ne sommes pas de nature bavarde, mais il y avait rapidement eu une forme de respect mutuel l’une envers l’autre. C’était peut-être dû à cette éducation à la dure, caractéristique des russes, ou à notre façon de voir le monde de façon très pragmatique et ne nous plonger qu’uniquement dans le travail en faisant abstraction des désagréments de la vie de famille.
Parmi toutes les personnes de l’enclave, c’était bien de Riven que je me sentais la plus proche depuis son recrutement, ce qui était très paradoxale vu qu’on ne connaissait presque rien l’une de l’autre. Comme pour tous les autres, elle pouvait compter sur les doigts de ses mains le nombre de fois où elle avait vu mon visage depuis son élection parmi nous. Pourtant il y avait un lien. Ou alors c’était juste ses formes qui me faisaient de l’oeil.
En ce moment, je regrettai de ne plus être tout à fait comme elle et donc plus tout à fait moi-même. C’était dérangeant de mettre autant de poids dans le sort qui se jouait entre moi et ma fille. Après tout, elle n’avait pas eu besoin de moi pendant des années. Je ne suis pas sa mère, mais juste sa génitrice. Je pourrai aussi totalement passer à autre chose et la laisser tranquille...
Quoi qu’il en fût, Riven s’approcha de moi et me salua à sa manière toujours franche et sèche, ce qui n’était pas pour me déplaire.
Irina ▬ Bonjour Donazya-san. En effet, tu as deviné. Je suis de corvée de cours, tout comme toi à ce que je vois.
A peine avait-elle inséré sa pièce pour avoir un café à la machine qui avait été mise là qu’elle entra dans le vif du sujet. Elle n’avait pas pu assister à la séance extraordinaire qu’avait demandé Tel-san. Sans doute était-elle en délibéré sur une affaire humaine. Je ricannais doucement avant de lui répondre.
Irina ▬ On peut dire que tu n’as pas raté grand-chose. Je suppose que tu as lu le procès-verbal de l’assemblée qui s’est tenue. Il n’y a rien de bien glorieux à dire. Encore une fois nous nous sommes chamaillés sur des détails et nous sommes tombés d’accord sur du vent.Elle a attaqué tout de suite sur le sujet sensible. J’avais défendu un point de vue qui n’aurait pas été le mien encore six mois auparavant. Les sorciers étaient pour beaucoup de grands garçons et j’ai marché sur la place du Bouclier en défendant l’idée du couvre-feu. Toutefois je recevais de plus en plus de rapports de sentinelles disant que des sorciers n’hésitaient plus à faire usage de la magie pour fuir ou se défendre dans les secteurs avec des infectés.
Irina ▬ Tu sais comme moi qu’avec les changelins qui sont encore en vie... bien qu’ayant caché en parti l’information... ils sont la clé pour utiliser un vieux rituel qui nous protège mutuellement et peut être décisif dans notre protection. Nouer une alliance est bien plus important que de trouver le remède à ce virus selon moi. Et tu me connais, je ne vis que pour protéger le secret, tu ne vas pas me reprocher de vouloir cacher tout le monde... disparaître c’est ce que je sais le mieux faire visiblement...Je n’avais pas pu m’empêche d’avoir un ton attristé, pensant évidemment à ma fille et à ma conduite envers elle. J’étais terriblement affaibli par cette histoire et il faudrait que je me ressaisisse au plus vite...
“Tout n'est qu'apparence”
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Jeu 6 Juin 2019 - 23:18
Je m'emparai alors du café brûlant qui terminait de couler avant d'aller m'installer devant ma collègue.
-Ne m'en parle pas.
Cette tache était possiblement plus ingrate encore que mon rôle dans l'Enclave. Et je vous assure, qu'il était à un niveau d'ingratitude bien établi. Comprenez donc à quel point cette tâche ne m’enchantait guère. Si je m'écoutais, je me contenterai de leur faire copier des textes de loi concernant notre communauté jusqu'à overdose et je savais que Fujibayashi-san aurait largement partagé cette idée avec plaisir. Nous étions toutes les deux un peu sadiques, dans le fond.
Comme à son habitude, elle me conta non sans une certaine pointe de mépris, son ressenti concernant le bilan de la réunion extraordinaire. Encore et toujours, les membres censés représenter tout de même l'Enclave, n'ont pas su résister à des chicaneries puériles et inutiles. Cela m'arracha un soupir de désespoir.
-Laisse moi deviner... Satoru-san a agacé la moitié du comité et Tel-san n'a pas pu s'empêcher d'y mêler ses sentiments au sujet des changelins... J'espère pouvoir être présente pour la suivante.
Je n'avais jamais vraiment apprécié ce genre de retrouvaille, bien que nécessaire au bon fonctionnement de notre environnement, les résultats s'avéraient souvent bancals, balayés par des divergences de point de vue. Mais le comportement des Enclavistes pouvaient parfois se montrer plus insupportables encore que leurs personnalités respectives. Je partageais donc son opinion à ce sujet.
-Enfin, je suppose que le départ de Satoru-san n'est pas une mauvaise nouvelle en soi, pour ta part, n'es-ce pas.
On avait beau dire, je m'étais permise de m'interroger plusieurs fois sur la crédibilité de cette femme au sein de notre patrie. Je n'avais jamais saisi comment un comportement tel que le sien, aussi puéril, avait pu être accepté. Mais cette question n'était plus au goût du jour désormais, elle n'était plus là. Et j'espérai secrètement que le nouveau Savoir ne soit pas de la même trempe.
J'avalai une gorgée de mon breuvage encore fumant. Les changelins... Le rituel... Le regard dans le vague, ça ne faisait que confirmer la philosophie que je me faisais de la vie et de l'existence de chaque être humain. Qu'on vienne me dire qu'on se soucie de la sécurité de nos vieux camarades, je voulais bien l'entendre. Mais même derrière chaque acte de bonté, il se dissimulait toujours une part d'intérêt. Et là, il s'agissait de notre protection, ce n'était donc pas totalement une mission humanitaire dans laquelle on s'engageait. Autant être honnête : ils étaient également un moyen bien utile pour arriver à notre propre salut. Des outils. Cela me fit ricaner en silence. Enfin, je n'allais pas dire le contraire, ça ne me dérangeait pas pour autant. Dans la vie, il fallait savoir prendre tous les moyens nécessaires pour les mettre à sa disposition.
-Les deux missions restent liées. Ne pas mettre en place un dispositif plus sévère par rapport aux infectés, revient à négliger notre sécurité et celle des changelins, plus exposés. Et sans changelins, Fujibayashi-san, il n'y a plus d'alliance. Donc, pas de rituel.
Ca allait évidemment de soi. Il fallait bien établir la situation sous toutes les coutures avant de trancher. Une alliance, c'est bien, mais avec des changelins vivants, c'est mieux. Cependant, je remarquai un changement notable dans l'attitude de ma partenaire du courroux. Il me semblait qu'elle avait légèrement perdu de sa vivacité et de sa hargne. Je pouvais aisément le ressentir dans sa voix, malgré le masque qui ne me laissait entrevoir que sa bouche. J'aurais presque juré qu'une grimace triste défigurait son visage de femme fatale. Quel gâchis. Fidèle à moi-même, je décidai de ne pas m'engager sur ce terrain. Ou peut-être que si, finalement ? Après réflexion, si elle n'était pas en forme en ce moment, alors que la situation ne lui permettait pas vraiment, sur qui pourrais-je m'appuyer ? Riven, fais donc un effort, pour le bien de tous.
-Oh... Mais ne seriez-vous pas en train de vous apitoyer, ma chère ? Ca ne vous ressemble pas du tout pourtant. Que vous arrive t-il pour flancher ainsi ?
J'aimais bien employer le vouvoiement pour la taquiner avec mes grands airs de dame faussement affligée.
-Je ne te reproche rien du tout, bien au contraire. Tu sais parfaitement te dissimuler dans l'ombre lorsqu'il le faut avec brio et professionnalisme, il est vrai. Mais ton vrai talent, reste de pouvoir être partout à la fois, comme une ombre gigantesque omniprésente. Tu as du mérite, il faut bien le reconnaître.
Je m'étonnai moi-même de pouvoir dire autant de compliments dans une seule phrase, ou même dans une seule vie. Mais à quoi bon nier, cette femme était talentueuse et en plus de ça, si elle restait dans cet état, elle deviendrait improductive. Cette idée me dérangeait. Ma collègue devait être en forme, en vue de ce que j'allais lui proposer.
-Et c'est d'ailleurs pour ces motifs que j'aimerais t'exposer mon avis. Mais j'aurais également besoin du Temps. J'émettrai également l'idée dans une future réunion, étant donné que vous appréciez si fortement devoir rendre des comptes. Pour ma part, nous restons bien trop passifs au sujet des lycans infectés qui nous menacent tous. J'aimerais conjuguer mes efforts à tes compétences ainsi qu'à l'expertise du Temps pour procéder.
Je n'étais pas tellement quelqu'un de taillé pour être sur le terrain, mais je savais parfaitement tirer les ficelles lorsque cela s'avérait nécessaire et prendre des initiatives.
-Je ne pense pas que les autres puissent émettre d'objection, si nous agissons avec discrétion. J'aimerais écarter ou bien creuser, la piste concernant l'Ordre Renfield. Ils n'ont pas fait entendre parler d'eux ces derniers temps certes, mais j'aimerais pouvoir m'assurer qu'ils restent bien inoffensifs. Et pour ça, je vais avoir besoin de chaque photo, de chaque nom que le Temps aura sous le coude afin de les localiser. Et la suite, sera bien évidemment de pouvoir t'y envoyer en repérage. Ce serait une première approche, et on pourra juger de leur dangerosité. Ca permettra d'évaluer la menace potentielle, même si je devine que ce sera long et laborieux.
A vrai dire, elle n'aurait pas fini d'aller à droite et à gauche pour les espionner. Mais j'en avais assez de rester dans cette inaction qui me flinguait ma productivité. Je ressentais de plus en plus cette frustration par rapport à tout ça et ne comprenais pas comment les autres parvenaient à conserver leur calme. Moi, je bouillonnais comme un volcan. Il fallait mettre un terme à cette histoire et le plus vite sera le mieux.
-Qu'en penses-tu, Fujibayashi-san ?
Je lui fis un sourire angélique, pour ponctuer mon idée, comme pour ajouter un argument de charme.
-Ne m'en parle pas.
Cette tache était possiblement plus ingrate encore que mon rôle dans l'Enclave. Et je vous assure, qu'il était à un niveau d'ingratitude bien établi. Comprenez donc à quel point cette tâche ne m’enchantait guère. Si je m'écoutais, je me contenterai de leur faire copier des textes de loi concernant notre communauté jusqu'à overdose et je savais que Fujibayashi-san aurait largement partagé cette idée avec plaisir. Nous étions toutes les deux un peu sadiques, dans le fond.
Comme à son habitude, elle me conta non sans une certaine pointe de mépris, son ressenti concernant le bilan de la réunion extraordinaire. Encore et toujours, les membres censés représenter tout de même l'Enclave, n'ont pas su résister à des chicaneries puériles et inutiles. Cela m'arracha un soupir de désespoir.
-Laisse moi deviner... Satoru-san a agacé la moitié du comité et Tel-san n'a pas pu s'empêcher d'y mêler ses sentiments au sujet des changelins... J'espère pouvoir être présente pour la suivante.
Je n'avais jamais vraiment apprécié ce genre de retrouvaille, bien que nécessaire au bon fonctionnement de notre environnement, les résultats s'avéraient souvent bancals, balayés par des divergences de point de vue. Mais le comportement des Enclavistes pouvaient parfois se montrer plus insupportables encore que leurs personnalités respectives. Je partageais donc son opinion à ce sujet.
-Enfin, je suppose que le départ de Satoru-san n'est pas une mauvaise nouvelle en soi, pour ta part, n'es-ce pas.
On avait beau dire, je m'étais permise de m'interroger plusieurs fois sur la crédibilité de cette femme au sein de notre patrie. Je n'avais jamais saisi comment un comportement tel que le sien, aussi puéril, avait pu être accepté. Mais cette question n'était plus au goût du jour désormais, elle n'était plus là. Et j'espérai secrètement que le nouveau Savoir ne soit pas de la même trempe.
J'avalai une gorgée de mon breuvage encore fumant. Les changelins... Le rituel... Le regard dans le vague, ça ne faisait que confirmer la philosophie que je me faisais de la vie et de l'existence de chaque être humain. Qu'on vienne me dire qu'on se soucie de la sécurité de nos vieux camarades, je voulais bien l'entendre. Mais même derrière chaque acte de bonté, il se dissimulait toujours une part d'intérêt. Et là, il s'agissait de notre protection, ce n'était donc pas totalement une mission humanitaire dans laquelle on s'engageait. Autant être honnête : ils étaient également un moyen bien utile pour arriver à notre propre salut. Des outils. Cela me fit ricaner en silence. Enfin, je n'allais pas dire le contraire, ça ne me dérangeait pas pour autant. Dans la vie, il fallait savoir prendre tous les moyens nécessaires pour les mettre à sa disposition.
-Les deux missions restent liées. Ne pas mettre en place un dispositif plus sévère par rapport aux infectés, revient à négliger notre sécurité et celle des changelins, plus exposés. Et sans changelins, Fujibayashi-san, il n'y a plus d'alliance. Donc, pas de rituel.
Ca allait évidemment de soi. Il fallait bien établir la situation sous toutes les coutures avant de trancher. Une alliance, c'est bien, mais avec des changelins vivants, c'est mieux. Cependant, je remarquai un changement notable dans l'attitude de ma partenaire du courroux. Il me semblait qu'elle avait légèrement perdu de sa vivacité et de sa hargne. Je pouvais aisément le ressentir dans sa voix, malgré le masque qui ne me laissait entrevoir que sa bouche. J'aurais presque juré qu'une grimace triste défigurait son visage de femme fatale. Quel gâchis. Fidèle à moi-même, je décidai de ne pas m'engager sur ce terrain. Ou peut-être que si, finalement ? Après réflexion, si elle n'était pas en forme en ce moment, alors que la situation ne lui permettait pas vraiment, sur qui pourrais-je m'appuyer ? Riven, fais donc un effort, pour le bien de tous.
-Oh... Mais ne seriez-vous pas en train de vous apitoyer, ma chère ? Ca ne vous ressemble pas du tout pourtant. Que vous arrive t-il pour flancher ainsi ?
J'aimais bien employer le vouvoiement pour la taquiner avec mes grands airs de dame faussement affligée.
-Je ne te reproche rien du tout, bien au contraire. Tu sais parfaitement te dissimuler dans l'ombre lorsqu'il le faut avec brio et professionnalisme, il est vrai. Mais ton vrai talent, reste de pouvoir être partout à la fois, comme une ombre gigantesque omniprésente. Tu as du mérite, il faut bien le reconnaître.
Je m'étonnai moi-même de pouvoir dire autant de compliments dans une seule phrase, ou même dans une seule vie. Mais à quoi bon nier, cette femme était talentueuse et en plus de ça, si elle restait dans cet état, elle deviendrait improductive. Cette idée me dérangeait. Ma collègue devait être en forme, en vue de ce que j'allais lui proposer.
-Et c'est d'ailleurs pour ces motifs que j'aimerais t'exposer mon avis. Mais j'aurais également besoin du Temps. J'émettrai également l'idée dans une future réunion, étant donné que vous appréciez si fortement devoir rendre des comptes. Pour ma part, nous restons bien trop passifs au sujet des lycans infectés qui nous menacent tous. J'aimerais conjuguer mes efforts à tes compétences ainsi qu'à l'expertise du Temps pour procéder.
Je n'étais pas tellement quelqu'un de taillé pour être sur le terrain, mais je savais parfaitement tirer les ficelles lorsque cela s'avérait nécessaire et prendre des initiatives.
-Je ne pense pas que les autres puissent émettre d'objection, si nous agissons avec discrétion. J'aimerais écarter ou bien creuser, la piste concernant l'Ordre Renfield. Ils n'ont pas fait entendre parler d'eux ces derniers temps certes, mais j'aimerais pouvoir m'assurer qu'ils restent bien inoffensifs. Et pour ça, je vais avoir besoin de chaque photo, de chaque nom que le Temps aura sous le coude afin de les localiser. Et la suite, sera bien évidemment de pouvoir t'y envoyer en repérage. Ce serait une première approche, et on pourra juger de leur dangerosité. Ca permettra d'évaluer la menace potentielle, même si je devine que ce sera long et laborieux.
A vrai dire, elle n'aurait pas fini d'aller à droite et à gauche pour les espionner. Mais j'en avais assez de rester dans cette inaction qui me flinguait ma productivité. Je ressentais de plus en plus cette frustration par rapport à tout ça et ne comprenais pas comment les autres parvenaient à conserver leur calme. Moi, je bouillonnais comme un volcan. Il fallait mettre un terme à cette histoire et le plus vite sera le mieux.
-Qu'en penses-tu, Fujibayashi-san ?
Je lui fis un sourire angélique, pour ponctuer mon idée, comme pour ajouter un argument de charme.
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Ven 7 Juin 2019 - 0:07
Riven confirma en un instant que j’avais raison et l’instant d’après, elle partageait déjà mon point de vue. Je savais bien qu’elle lisait toutes les retranscriptions des réunions auxquelles elle n’avait pu assister et depuis qu’elle avait été recrutée, elle n’avait pas eu Satoru dans son cœur. C’était comme ça avec Satoru-san, elle était bien trop pétillante et exubérante pour occuper ce poste bien que compétente quoi qu’il en soit. C’était surtout nos points de vue à moi comme à Riven qui ne marchaient pas bien avec ceux d’Elena. Nous n’aimons pas les humains, Riven est plus tolérante que moi, mais depuis que j’ai rencontré Ojamiro et vu ma fille, je commence à me dire que vouloir leur extinction est une idiotie. Je vais donc épouser au mieux le point de vue de Riven à ce sujet et ne les voir que comme de gentils singes idiots qui doivent rester à leur place.
Irina ▬ Comme tu l’as deviné. Tel-san a mis du sentiment dans ses propos, chose que j’ai relevé et qui est passé pour de la haine envers les humains... rien de neuf sous le soleil quoi.
Je n’ai pas bien compris ce qui avait poussé Satoru-san à tout laisser tomber du jour au lendemain sans raison. Je suppose qu’on a tous notre point de rupture et qu’elle avait juste atteint le sien plus tôt que quiconque n’aurait pu le croire.
Irina ▬ Je ne l’ai jamais vraiment aimé, mais au moins elle aimait ses élèves et mettait de l’énergie de sa tâche. Je ne l'aimais pas en tant que personne, mais j'appréciais son zèle dans sa tâche. Elle ne me manquera pas. Altaïr est un Savoir très compétent. Ses talents en divination nous seront utilies pour les recherches et le développement de la magie.
Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’elle dit. Les changelins sont la clé de notre survie dans un moment de crise comme celui que nous vivons actuellement et les retrouver est une aubaine.
Irina ▬ Le fait est que j’ai caché ma connaissance des changelins comme Tel-san l’a fait et que ce n’était pas très professionnel. Toutefois, je suis entièrement d’accord avec toi. Les changelins sont nécessaires à la survie de notre espèce grâce à ce rituel et il faudrait donc nouer contact avec eux pour leur proposer une alliance et les protéger.
Toutefois, bien qu’on sache où les trouver pour certain, dialoguer avec eux ne sera pas simple. Les changelins sont bien plus bestiaux que nous et leur instinct de conservation les a fait se plonger dans le secret comme nous.
Comme prévu, j’avais laissé aller mes émotions, chose que je déteste faire par inadvertance. C’était tout sauf moi de me laisser autant aller. Il fallait que je remette de l’ordre dans ma vie mais je sens bien que cela allait finir chez Eiko dans un sale état.
Irina ▬ Désolée pour ce laissé aller. Disons que j’ai appris des choses qui m’ont un peu retourné et il me faut du temps pour digérer ça.
J’ai pris une grande inspiration pour retrouver ma contenance et revenir concentrée sur ce que Riven me dit.
Irina ▬ Je te remercie pour les compliments. Mais je pourrais en dire tout autant à ton sujet Risen-san. Tu es forte et inflexible, une véritable battante et bourreau de travail.
Je ne voyais pas bien où elle voulait en venir avec moi et le Temps et cette proposition qu’elle ferait à la prochaine réunion de l’Enclave. La problématique des lycans infectés n’était pas vraiment de notre ressort direct. C’était plutôt une préoccupation de la Ruse, du Bouclier et de la Puissance après tout que de défendre au mieux les nôtres.
C’est alors qu’elle a poursuivi un peu plus son idée. Le Temps pourra sans doute nous sortir tout un tas d’informations dont dispose l’Enclave au sujet de cet Ordre Renfield qui est en partie responsable de la création des lycans. J’entrevoyais bien où elle voulait en venir. Si le Temps lui donnait suffisamment d’informations, elle pourrait utiliser son statut de juge à Nakanoto pour obtenir des autorisations pour obtenir des images de caméras à travers toute la ville et ainsi repérer le moindre membre potentiel dont on aurait des images. Ensuite elle se servirait de moi pour mettre en place l’espionnage de ces gens et pouvoir trouver leur cachette. Je ne pouvais qu’applaudir intérieurement cette volonté de remettre de l’ordre dans ce chaos de sa part.
Irina ▬ Je dois dire que c’est une excellente idée. Peut-être que la Ruse pourrait également nous prêter main forte dans cette opération de grande envergure. En effet, proposer cela à la prochaine réunion serait de bonne augure. Tu peux développer que je sache si j‘ai bien interprété ce que tu veux faire ?
“De grands projets”
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Lun 10 Juin 2019 - 0:48
La haine de son amie, si je pouvais me permettre de la qualifier ainsi, pour les humains, lui portait bien souvent préjudice lorsqu'elle s'exprimait. Un défaut qui remettait même parfois en cause son détachement face à certaines situations Ce que je trouvais fort dommage, car cette femme restait malgré tout bien au delà de tout ça. Je pensais qu'il valait mieux parfois garder ses rancoeurs pour soi, afin d'éviter ce genre de situation mais Irina-san était présente depuis bien plus longtemps que moi au sein de ses murs. Et sa haine avait bien eu le temps de faire le tour du globe au moins trois fois pour se faire connaître d'entre tous. Je lâchai un soupir.
-Tu fais encore attention à ça ? Tu sais parfaitement que tu n'as rien à remettre en cause. Même si je sais que c'est agaçant, tu n'avais pas à te justifier.
Je m'étonnai néanmoins du discours que portait la sorcière à l'égard d'Elena. Je pouvais aisément reconnaître qu'elle faisait admirablement son job, bien qu'insupportable, mais sortant de la bouche de cette femme, disons que je ne m'y attendais pas vraiment. Enfin, dans un sens, elle était loin d'être une idiote. Elle savait reconnaître le potentiel des autres, même sans forcément les apprécier. Je ne poursuivis cependant pas la conversation sur celle qui venait de déserter les lieux : ça ne m'intéressait pas. Ceci dit, cette Altaïr me convenait bien mieux, c'est tout ce que je pouvais en conclure.
-Nous n'avons pas à remettre en cause ton jugement plus qu'éloquent. Ta seule petite erreur, reste tout de même de ne pas les avoir tenu informés de tes démarches. Tu sais comment ça fonctionne, il faut toujours rendre compte de chacun de nos agissements. Pour ma part, tu es libre de tes mouvements, je te fais assez confiance pour ça. Et tu sais aussi que pour moi, seuls comptent les résultats. Et nous en avons eu, grâce à toi.
Je me fichai éperdument que ma collègue ne m'ait pas divulguée ses intentions d'enquêtes en solitaire. Mais les autres ne l'entendaient pas de cette oreille. Je ne percevais pas ça comme de l'obstruction à la justice mais une initiative largement justifiée dans le but d'une enquête. De plus, Irina-san était une grande fille, elle savait encore ce qu'elle faisait. Elle n'avait plus rien à prouver, je lui laissais donc quartier libre. Je n'avais aucune remontrance à lui faire.
-Pour les changelins, je suis à peu près certaine qu'ils ne nous poseront pas de grande difficulté. Comme tu le soulèves, leur mode de fonctionnement est à peu près similaire au nôtre. Rester dans l'ombre, pour ne pas être repérés. Mais quand un danger frappe la communauté, tous les moyens à mettre en œuvre sont bons pour la préserver. Ce danger, ce sont les infectés et nous avons besoin d'une protection. Nous avons donc un intérêt commun. Comment pouvoir refuser dans ces conditions ? Et pour le dialogue... Nous avons le frère de Tel-san, qui est un lien tout à fait exploitable. Les liens qui unissent les individus, les rendent particulièrement réceptifs parce que plus vulnérables, laissant paraître des failles émotionnelles. Les sentiments plient les individus à la réflexion, peser le pour et le contre, pour finir par agir d'une façon ou d'une autre. Les changelins, par le biais du frère de la Sagesse, seront donc plus susceptibles d'obtempérer si l'un de leurs membres venait à nous faire confiance. Et puis, La Sagesse sait agencer ses mots et mettre les autres à l'aise. Ce sont donc des paramètres qui me permettent de conclure qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter particulièrement.
Tout être confondu, une fois confronté à une situation faisant appel au sentimentalisme, est toujours plus réceptif. C'est ce que j'avais appris, en fréquentant les humains. Ils faisaient des choses insensées par amour ou même par amitié. Comme un poison s’immisçant dans leur jugement, brouillant la connexion rationnelle entre leur synapse. Le fait que la Sagesse avait un de ces liens avec l'un des leurs, était une aubaine, qui ferait un temps soit peu baisser leur défense. Même si on pouvait émettre quelques objections, mue par la méfiance et la crainte, le barrage cèderait de toute façon, par la force des choses. Les infectés étaient donc en soi, une occasion inestimable de relier nos deux peuples pour conclure ce rituel et ainsi, protéger nos semblables. Tout le monde était gagnant, il n'y avait plus rien à en redire : c'était logique.
D'ailleurs à propos de relationnel, je soupçonnais ma collègue de faire actuellement cas d'une de ces expériences émotionnelles que j'ai tant observé. Mais pour quel motif ? Je n'en avais aucune idée. Cela avait quand même pour effet de m'inquiéter légèrement. Elle, si forte, si hargneuse. Décidément, même cet état attaquait les plus forts. Ca ne pouvait pas durer.
-Quelles choses, Fujibayashi-san ? Ca ne te ressemble pas de te confondre en excuses.
Autant être drecte, je détestais tourner autour du pot. Je posais mon gobelet prête à dégainer. Non pas dans un élan de sollicitude mais plutôt parce que je craignais que la situation n'empire. J'aurais pu établir le sort du serment, mais je jugeais que c'était un manque de respect total à son égard. Je la regardais d'un œil pourfendeur. Elle devait impérativement se ressaisir.
-Je n'ai aucun mérite, je dois tout à mes parents. Mais tout a un prix, ma chère.
J'émis un petit rire tout en balayant de ma main une de mes tresses derrière mon épaule. Elle ne pouvait pas vraiment comprendre le réel sens de ces mots et à quel point ils dissimulaient une cruauté sans nom. Au fond, ils disaient vrai, mais comme je lui avais spécifié, tout avait un prix. Et ça m'avait coutée une partie de mon âme. J'étais devenue une terreur, sans aucune pitié, sans aucune once de remords ou de regrets. Pas que j'en sois gênée pour autant, parce que finalement, ça me convenait amplement et m'avait permis d'en arriver là. Mais plus encore, lorsque je voyais autour de moi à quel point les peines de cœur pouvaient abattre quelqu'un, voir même tuer ou trahir. C'était quand même drôle à constater. Que Dieu me préserve, j'étais épargnée par ce joug.
Fidèle à elle-même, elle ne manqua pas de s'intéresser à mon plan maléfique. J'avais bien conscience que je n'étais pas directement impliquée, que c'était une tâche sur laquelle on prenait soin de nous tenir à l'écart. Mais c'était plus fort que moi, à l'évidence, je devais m'y ateler. J'avais laissé faire trop longtemps pour ne pas réagir.
-Je sais parfaitement que les premiers Enclavistes concernés ne sont pas nous. Mais je trouve ça totalement idiot. La Puissance, le Bouclier... C'est bien mais ce n'est pas assez. Ca me conforte davantage dans l'idée que nous restons passifs alors que nous devons au contraire, prendre les devants. Néanmoins, certainement pas dans une attaque de front. Il faudra la jouer fine et la Ruse est parfaite pour ça ! Après tout, c'est elle la pro pour ficeler des stratagèmes.
Je poursuis dans mes explications, pour tout exposer à mon acolyte.
-La peur est de mise dans la ville. Ca me permettra d'obtenir différents mandats grâce à mes contacts en tant que Juge de Nakanoto pour renforcer le système de surveillance de la ville et rassurer l'opinion publique en même temps. Ca pourra passer par des caméras où chaque détection de visages valides sera envoyé dans une base de données sur laquelle je demanderais un droit. Mais aussi des troupes de surveillance en lien direct avec la polie locale qui m'avertirait directement d'un mouvement suspect. Cependant, surtout pas d'intervention sur le terrain, juste de la prévenance.
Je bus une gorgée de mon café qui avait eu le temps de refroidir.
-C'est une première technique d'approche. Mais penses-tu bien que ces rats ne doivent pas se balader aussi impunément en ville ou ses extérieurs, sauf s'ils manquent de vigilance, pensant s'être faits totalement oubliés de la circulation. Il devrait bien y avoir un ou deux abrutis dans ce genre là. Si les choses n'avancent pas assez, j'y mettrais également personnellement mon grain de sel. J'userais de ma magie de Clairvoyance pour les localiser grâce aux informations que le Temps me délivrera. Dans un sens, ce sera certainement efficace mais me demanderait beaucoup d'efforts magiques. Enfin, on n'a rien sans rien de toute façon, et ma patience a dépassé ses limites. Et quand les repérages seront faits, bien évidemment, ce sera toi, Irina-san, qui sera sur le devant de la scène.
Je tapotais la table de mes dix doigts consécutivement, hapée par mon plan. Je la scrutai alors sérieusement, pour faire passer le message qu'il était l'heure d'agir.
-Nous allons remettre de l'ordre dans la fourmilière, Fujibayashi-san. Nous avons assez attendu. Et je vais avoir besoin de toi.
-Tu fais encore attention à ça ? Tu sais parfaitement que tu n'as rien à remettre en cause. Même si je sais que c'est agaçant, tu n'avais pas à te justifier.
Je m'étonnai néanmoins du discours que portait la sorcière à l'égard d'Elena. Je pouvais aisément reconnaître qu'elle faisait admirablement son job, bien qu'insupportable, mais sortant de la bouche de cette femme, disons que je ne m'y attendais pas vraiment. Enfin, dans un sens, elle était loin d'être une idiote. Elle savait reconnaître le potentiel des autres, même sans forcément les apprécier. Je ne poursuivis cependant pas la conversation sur celle qui venait de déserter les lieux : ça ne m'intéressait pas. Ceci dit, cette Altaïr me convenait bien mieux, c'est tout ce que je pouvais en conclure.
-Nous n'avons pas à remettre en cause ton jugement plus qu'éloquent. Ta seule petite erreur, reste tout de même de ne pas les avoir tenu informés de tes démarches. Tu sais comment ça fonctionne, il faut toujours rendre compte de chacun de nos agissements. Pour ma part, tu es libre de tes mouvements, je te fais assez confiance pour ça. Et tu sais aussi que pour moi, seuls comptent les résultats. Et nous en avons eu, grâce à toi.
Je me fichai éperdument que ma collègue ne m'ait pas divulguée ses intentions d'enquêtes en solitaire. Mais les autres ne l'entendaient pas de cette oreille. Je ne percevais pas ça comme de l'obstruction à la justice mais une initiative largement justifiée dans le but d'une enquête. De plus, Irina-san était une grande fille, elle savait encore ce qu'elle faisait. Elle n'avait plus rien à prouver, je lui laissais donc quartier libre. Je n'avais aucune remontrance à lui faire.
-Pour les changelins, je suis à peu près certaine qu'ils ne nous poseront pas de grande difficulté. Comme tu le soulèves, leur mode de fonctionnement est à peu près similaire au nôtre. Rester dans l'ombre, pour ne pas être repérés. Mais quand un danger frappe la communauté, tous les moyens à mettre en œuvre sont bons pour la préserver. Ce danger, ce sont les infectés et nous avons besoin d'une protection. Nous avons donc un intérêt commun. Comment pouvoir refuser dans ces conditions ? Et pour le dialogue... Nous avons le frère de Tel-san, qui est un lien tout à fait exploitable. Les liens qui unissent les individus, les rendent particulièrement réceptifs parce que plus vulnérables, laissant paraître des failles émotionnelles. Les sentiments plient les individus à la réflexion, peser le pour et le contre, pour finir par agir d'une façon ou d'une autre. Les changelins, par le biais du frère de la Sagesse, seront donc plus susceptibles d'obtempérer si l'un de leurs membres venait à nous faire confiance. Et puis, La Sagesse sait agencer ses mots et mettre les autres à l'aise. Ce sont donc des paramètres qui me permettent de conclure qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter particulièrement.
Tout être confondu, une fois confronté à une situation faisant appel au sentimentalisme, est toujours plus réceptif. C'est ce que j'avais appris, en fréquentant les humains. Ils faisaient des choses insensées par amour ou même par amitié. Comme un poison s’immisçant dans leur jugement, brouillant la connexion rationnelle entre leur synapse. Le fait que la Sagesse avait un de ces liens avec l'un des leurs, était une aubaine, qui ferait un temps soit peu baisser leur défense. Même si on pouvait émettre quelques objections, mue par la méfiance et la crainte, le barrage cèderait de toute façon, par la force des choses. Les infectés étaient donc en soi, une occasion inestimable de relier nos deux peuples pour conclure ce rituel et ainsi, protéger nos semblables. Tout le monde était gagnant, il n'y avait plus rien à en redire : c'était logique.
D'ailleurs à propos de relationnel, je soupçonnais ma collègue de faire actuellement cas d'une de ces expériences émotionnelles que j'ai tant observé. Mais pour quel motif ? Je n'en avais aucune idée. Cela avait quand même pour effet de m'inquiéter légèrement. Elle, si forte, si hargneuse. Décidément, même cet état attaquait les plus forts. Ca ne pouvait pas durer.
-Quelles choses, Fujibayashi-san ? Ca ne te ressemble pas de te confondre en excuses.
Autant être drecte, je détestais tourner autour du pot. Je posais mon gobelet prête à dégainer. Non pas dans un élan de sollicitude mais plutôt parce que je craignais que la situation n'empire. J'aurais pu établir le sort du serment, mais je jugeais que c'était un manque de respect total à son égard. Je la regardais d'un œil pourfendeur. Elle devait impérativement se ressaisir.
-Je n'ai aucun mérite, je dois tout à mes parents. Mais tout a un prix, ma chère.
J'émis un petit rire tout en balayant de ma main une de mes tresses derrière mon épaule. Elle ne pouvait pas vraiment comprendre le réel sens de ces mots et à quel point ils dissimulaient une cruauté sans nom. Au fond, ils disaient vrai, mais comme je lui avais spécifié, tout avait un prix. Et ça m'avait coutée une partie de mon âme. J'étais devenue une terreur, sans aucune pitié, sans aucune once de remords ou de regrets. Pas que j'en sois gênée pour autant, parce que finalement, ça me convenait amplement et m'avait permis d'en arriver là. Mais plus encore, lorsque je voyais autour de moi à quel point les peines de cœur pouvaient abattre quelqu'un, voir même tuer ou trahir. C'était quand même drôle à constater. Que Dieu me préserve, j'étais épargnée par ce joug.
Fidèle à elle-même, elle ne manqua pas de s'intéresser à mon plan maléfique. J'avais bien conscience que je n'étais pas directement impliquée, que c'était une tâche sur laquelle on prenait soin de nous tenir à l'écart. Mais c'était plus fort que moi, à l'évidence, je devais m'y ateler. J'avais laissé faire trop longtemps pour ne pas réagir.
-Je sais parfaitement que les premiers Enclavistes concernés ne sont pas nous. Mais je trouve ça totalement idiot. La Puissance, le Bouclier... C'est bien mais ce n'est pas assez. Ca me conforte davantage dans l'idée que nous restons passifs alors que nous devons au contraire, prendre les devants. Néanmoins, certainement pas dans une attaque de front. Il faudra la jouer fine et la Ruse est parfaite pour ça ! Après tout, c'est elle la pro pour ficeler des stratagèmes.
Je poursuis dans mes explications, pour tout exposer à mon acolyte.
-La peur est de mise dans la ville. Ca me permettra d'obtenir différents mandats grâce à mes contacts en tant que Juge de Nakanoto pour renforcer le système de surveillance de la ville et rassurer l'opinion publique en même temps. Ca pourra passer par des caméras où chaque détection de visages valides sera envoyé dans une base de données sur laquelle je demanderais un droit. Mais aussi des troupes de surveillance en lien direct avec la polie locale qui m'avertirait directement d'un mouvement suspect. Cependant, surtout pas d'intervention sur le terrain, juste de la prévenance.
Je bus une gorgée de mon café qui avait eu le temps de refroidir.
-C'est une première technique d'approche. Mais penses-tu bien que ces rats ne doivent pas se balader aussi impunément en ville ou ses extérieurs, sauf s'ils manquent de vigilance, pensant s'être faits totalement oubliés de la circulation. Il devrait bien y avoir un ou deux abrutis dans ce genre là. Si les choses n'avancent pas assez, j'y mettrais également personnellement mon grain de sel. J'userais de ma magie de Clairvoyance pour les localiser grâce aux informations que le Temps me délivrera. Dans un sens, ce sera certainement efficace mais me demanderait beaucoup d'efforts magiques. Enfin, on n'a rien sans rien de toute façon, et ma patience a dépassé ses limites. Et quand les repérages seront faits, bien évidemment, ce sera toi, Irina-san, qui sera sur le devant de la scène.
Je tapotais la table de mes dix doigts consécutivement, hapée par mon plan. Je la scrutai alors sérieusement, pour faire passer le message qu'il était l'heure d'agir.
-Nous allons remettre de l'ordre dans la fourmilière, Fujibayashi-san. Nous avons assez attendu. Et je vais avoir besoin de toi.
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Lun 10 Juin 2019 - 16:46
Elle avait bien cerné le problème et c’était toujours ce que j’appréciai chez Riven, l’une des rares alliées que j’avais dans ce monde en réalité avec Eiko et en un sens Miyuki. Le fait est que le zèle professionnel était une chose qu’on pouvait également reprocher à Riven en soi. C’était une de ces femmes de pouvoirs qui appréciait de l’avoir pour elle seule. C’était une chose facile à cerner chez elle, mais d’autant plus flagrant lorsqu’on sonde un minimum sa mémoire, chose que je n’ai pas fait depuis son entretien bien entendu. C’était une forme, respect mutuel que nous avions l’une pour l’autre ainsi qu’avec nos collègues. Nous ne pouvions pas fouiller dans les souvenirs ou nous contraindre les uns les autres sans quoi l’équilibre de l’Enclave serait menacé.
C’était pareil pour le respect à avoir autour de la table de réunion et j’avais eu du mal à garder mon sérieux à force de remuer Satoru et Tel au sujet des humains. Certes, Altaïr appréciait les humains puisqu'elle avait travaillé avec et pour eux pendant des années déjà.
Irina ▬ Ce qui a embêté le plus Tel-san, c'est le fait que j'ai procédé à une surveillance de son frère et donc que je savais qu’il avait des informations sur les changelins dont-il n’avait pas plus fait part à l’Enclave.
Pour la question pure et dure des changelins, c’était une autre paire de manches. Riven était bien plus confiante que moi au sujet des changelins, même si je voyais en Matthew, enfin John, quelqu'un de bien plus stable pour nouer un dialogue sérieux. J’avais beaucoup de doute sur ce jeune Zuko à vrai dire car mon expertise sur son esprit m’avait révélé la vérité de sa nature. C’était un changelin, certes, mais il n’avait aucune connaissance de la culture changeline et donc aucuns liens d’aucune sorte avec la communauté changeline de la région.
Irina ▬ Malheureusement pour nous, Tel-san devra se débrouiller à la dire dans les dialogues d’accord entre changelins et sorciers car son frère n’a aucun lien d’aucune sorte avec les changelins de la région. Il ne facilitera pas forcément les opérations de son frère.
La société changeline était une chose très nébuleuse pour nous autres sorciers en plus de cela car pour nous, la version officielle était très claire, ils avaient disparu, éradiqués par la Grande Chasse. Ils se méfiaient sans doute autant de nous que nous des humains, si ce n’était plus encore à cause de ce que nous pouvions faire avec les sorts.
Elle me relançait sur ce qui me tracassait, mais c’était au-dessus de mes forces que de dire à Riven, la seule à me voir comme je veux être, sans faiblesse, inflexible comme elle et bourreau de travail, ce qui arrivait dans ma vie. Personne à l’Enclave n’était au courant que j’avais eu deux enfants. Ce secret se trouvait dans les archives papiers de l’Enclave, mais pas dans la mémoire de Miyuki. Sa mère n’avait pas pu altérer la mémoire papier, c’était au-dessus de ses forces à l’époque, mais elle avait accepté que je retire ce souvenir de sa mémoire, un tabou encore plus grand. C’était le seul moyen que j’avais eu pour effacer ma maternité de l’histoire. Alors comment dire à la Justice, ma seule compatriote russe, que j’avais joué avec les règles. Tout ça m’énervait au plus haut point et j’étais prise par le temps avec le problème d’Alyssa, toujours en fuite depuis plus de six mois maintenant... c’était une mauvaise période.
Irina ▬ Un certain nombre de problèmes se sont accumulés avec le temps et il me faut du temps pour remettre de l’ordre dans tout ça. Mais ne t’en fait pas, je suis toujours opérationnelle.
Ce n’était pas totalement vrai comparé à ce que je pouvais faire. Mais cela avait eu le mérite d’augmenter la charge de travail de mes sentinelles, ce qui par extension occupait bien plus Shinji et évitait qu’il n’ait trop de temps pour rechercher son humaine.
J’aimai Riven dans ce genre de cas. Si nous n’avions pas été à l’école de sorcellerie, j’aurais enlevé mon masque sur le champ pour parler à visage découvert sur un tel sujet. Il n’était pas à exclure que si cela avait été dans un cas plus posé et intime je lui aurait proposé de discuter de cela autour d’une bonne vodka avant de fêter ce genre de choses sous les draps. Cela aurait été toutefois très déplacé de ma part de verser dans ce chose avec une collègue aussi éminente.
Si je devais m’exprimer de manière relativement crue, tout son plan me plongeait dans un état d’excitation pour sa personne que j’avais jusque-là rarement connue en écoutant juste la personne parler. J’aurai pu lui sauter dessus en d’autres circonstance. Cependant je gardais une parfaite contenance pour la laisser exposer tout ce qu’elle voulait faire jusqu’au bout.
Irina ▬ La Ruse est parfaite pour ce plan alors. Elle a déjà travaillé chez moi pour installer tout un tas de dispositifs de sécurité, donc une intelligence artificielle gérant la reconnaissance faciale avec mes caméras. Elle sait déjà comment y faire avec ce genre de chose, Noor est une experte en nouvelle technologie après tout.
Pour ce qui est de ton plan, je le trouve formidable. Depuis le temps que je voulais augmenter la surveillance pour traquer les dissidents ou les sorciers recherchés. Mais ayant déjà transformé l’enclave du secret en une police secrète, je doute que l’Enclave eut apprécié cette volonté de ma part. Alors que... si c’est la Justice qui fait une telle proposition, tout de suite, c’est une autre histoire.
Sache que tu as d'ores et déjà ma voix d’acquise lorsque tu soumettras l’idée à l’Enclave. En revanche pour déployer une telle chose sur Nakanoto et la région, il faudra plus que ton simple pouvoir de juge principale à la cour de Nakanoto. Il faudra que des politiciens te soutienne et propose de mettre en place cela. Si tu as des alliés comme le chef de la police et le maire, je peux aller voir le préfet de la péninsule de Noto pour... et bien... lui rafraîchir la mémoire sur le bienfondé de ce projet.
Je pris une gorgée de mon café pour me racler un peu la gorge.
Irina ▬ Le fait est que même si la tâche ne sera pas simple, elle me plaît. Cela changera que de rester à surveiller le monde des sorciers.
Je nourri quelques craintes quant au fait que le Temps aura des images de hunters encore en vie aux vues des dates auxquelles remontent les expériences sur les lycans, mais c’est un coup à jouer. Dans le pire des cas, cela nous permettra de surveiller les rues.
Remettre de l’ordre dans tout ce bordel est tout ce que je désirs le plus au monde mon amie.
“Fini les plaisanteries”
© Etilya sur DK RPG
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Lun 10 Juin 2019 - 22:54
Des chamailleries, toujours des chamailleries. Je pestais intérieurement une nouvelle fois. Nous avions un grand rôle à jouer et pourtant, ils trouvaient encore le moyen de se quereller et pire encore, de faire de la rétention d'informations. Certes, nous n'avions pas à entrer dans le cercle privée de la Sagesse. C'est un fait. Mais il était néanmoins au courant de leur existence et l'avait gardé pour lui. Nous n'avions pas besoin de connaître les détails, je m'en fichais complètement, mais dans le cadre actuel des choses, il aurait fallu nous tenir au courant. Irina-san lui avait ensuite emboîté le pas pour établir son enquête sans nous avoir informé également. Ca n'avait fait que rajouter de l'huile sur le feu. En quelque sorte, les deux étaient donc fautifs. Il n'y avait pas à tergiverser.
-Un partout, balle au centre maintenant. Tout s'apprend, tout se sait. Alors au lieu de se prendre la tête, la prochaine fois, autant mettre les cartes sur la table. Je ne supporte pas de vous voir vous chicaner dans un moment pareil. Mais passons. Ca nous servira tous de leçon.
J'appréciais Fujibayashi-san et je reconnaissais Tel-san. Mais ça me mettait largement en rogne, d'autant plus en sachant de quoi ils étaient capables. Si tout le monde s'évertuait à partager le si peu d'informations qu'ils possèdent, les rouages n'auront pas à dérailler pour de futiles raisons.
-Ca peut toujours servir. Les changelins ont connaissance de son existence. Lui n'a peut-être pas intégré leur culture, mais eux, si. Ce sera forcément à notre avantage. Ils ne laisseront pas un des leurs dans la nature sans le soutenir un minimum. Quant à Tel-san, je ne me fais aucun soucis pour lui. Il a du tact, de la prestance et une auréole d'ange au dessus de la tête. Il saura y faire.
De toute façon, s'il échouait, quand les changelins prendront connaissances du rituel avec la menace qui flottait dans l'air, ce seront eux, qui viendront à nous. L'instinct de survie, rien de tel pour secouer les mœurs. Mais par évidence, c'était bien une mission pour lui ça. Après tout, il incarnait la Sagesse dans nos rangs et ce n'était certainement pas pour rien. Je ne voyais personne d'autre de toute façon pour entamer les négociations. On ne pouvait pas trouver mieux comme diplomate.
Nous en revenions ensuite à l'état de faiblesse de ma collègue. A vrai dire, je n'avais pas eu le souvenir de l'avoir vu aussi ébranlée de toute ma carrière ici. Elle avait choisi de laisser le mystère planer au dessus de ma tête concernant ses motifs. Après tout, c'était bien dans sa nature de se garder de se confier. Il est vrai que je n'avais aucune connaissance de son existence passée. Contrairement à elle, qui avait pris soin de se balader dans quelques uns de mes souvenirs. Le Secret me confia néanmoins être toujours prête pour de nouvelles aventures. Si elle le disait, c'est que ce devait certainement être vrai mais son attitude me laissait perplexe.
-Je suppose que personne n'est imperméable à un coup dur. Rétablis toi vite.
Je ne voulais pas la descendre davantage, ce n'était aucunement mon but. Parfois, une caresse dans le dos valait mieux que de faire la morale. Ca aussi, je l'avais appris. Les êtres vivants appréciaient qu'on leur passe une pommade pour atténuer leurs souffrances. Mais Irina-san n'était pas vraiment dans ce genre là. Je me contentais donc de ne pas approfondir. Il était temps d'en revenir aux vraies occupations.
-En effet. La Ruse est un maître dans le domaine des technologies. Elle sera très utile à l'élaboration de cette tactique. Et je ne comprends pas leur appréhension pour une surveillance plus approfondie. Après tout, cette méthode est dans le but de la préservation de nos semblables. Il n'y a pas de quoi en faire un drame. Et ne t'en fais pas, je saurais utiliser la force des évènements en ma faveur. Nous vivons une période cruciale. S'ils refusent de m'octroyer ce droit, ce sera considéré comme non assistance à la communauté. Tu sais que ces choses là peuvent aller très loin et de quoi je suis capable. Je lui offris un petit clin d'oeil consenti. Je sais bien pouvoir compter sur toi, Irina-san. Mais comme tu le dis, la politique va également mettre son nez dans cette affaire. Mais mon petit doigt me dit que tu sauras exactement quoi y faire pour me permettre d'imposer ma volonté.
Ah mais quel plaisir. Je ne pouvais décemment pas réclamer mieux comme binôme. En plus d'être poudrée de charme, cette femme était avisée et je n'avais même pas besoin de l'aiguiller qu'elle savait tout de suite quoi faire. Le poids de mon plan d'envergure était partagé et donc allégé. Encore fallait-il persuader les autres de plier à ce stratagème. Ce n'était pas gagné mais les arguments étaient là de toute façon et impossible de les ignorer.
-Oh tu sais, même s'il s'avère que les derniers restants sont vieux comme des momies, ça suffira pour aller mettre ton nez dans leurs affaires. La culture de nos ancêtres peut découler sur les esprits, surtout quand on a pris soin d'imprimer ses convictions et à les transmettre. On en trouve le plus possible et ensuite, il suffira de chercher où sont les descendants et s'ils ont hérité de la volonté de leurs parents. A savoir, mettre le bazar dans notre monde. Ces saletés d'insectes.
J'écrasai mon gobelet d'une main pour imager mon désir brûlant de mettre un terme à cette mascarade affligeante. Nous allons tous ensemble les faire trembler.
-Et j'espère du fond du cœur que tout ça ne sera pas vain. Sinon, je serais obligée de me prendre une cuite pour digérer et mon égo en prendrait un coup.
-Un partout, balle au centre maintenant. Tout s'apprend, tout se sait. Alors au lieu de se prendre la tête, la prochaine fois, autant mettre les cartes sur la table. Je ne supporte pas de vous voir vous chicaner dans un moment pareil. Mais passons. Ca nous servira tous de leçon.
J'appréciais Fujibayashi-san et je reconnaissais Tel-san. Mais ça me mettait largement en rogne, d'autant plus en sachant de quoi ils étaient capables. Si tout le monde s'évertuait à partager le si peu d'informations qu'ils possèdent, les rouages n'auront pas à dérailler pour de futiles raisons.
-Ca peut toujours servir. Les changelins ont connaissance de son existence. Lui n'a peut-être pas intégré leur culture, mais eux, si. Ce sera forcément à notre avantage. Ils ne laisseront pas un des leurs dans la nature sans le soutenir un minimum. Quant à Tel-san, je ne me fais aucun soucis pour lui. Il a du tact, de la prestance et une auréole d'ange au dessus de la tête. Il saura y faire.
De toute façon, s'il échouait, quand les changelins prendront connaissances du rituel avec la menace qui flottait dans l'air, ce seront eux, qui viendront à nous. L'instinct de survie, rien de tel pour secouer les mœurs. Mais par évidence, c'était bien une mission pour lui ça. Après tout, il incarnait la Sagesse dans nos rangs et ce n'était certainement pas pour rien. Je ne voyais personne d'autre de toute façon pour entamer les négociations. On ne pouvait pas trouver mieux comme diplomate.
Nous en revenions ensuite à l'état de faiblesse de ma collègue. A vrai dire, je n'avais pas eu le souvenir de l'avoir vu aussi ébranlée de toute ma carrière ici. Elle avait choisi de laisser le mystère planer au dessus de ma tête concernant ses motifs. Après tout, c'était bien dans sa nature de se garder de se confier. Il est vrai que je n'avais aucune connaissance de son existence passée. Contrairement à elle, qui avait pris soin de se balader dans quelques uns de mes souvenirs. Le Secret me confia néanmoins être toujours prête pour de nouvelles aventures. Si elle le disait, c'est que ce devait certainement être vrai mais son attitude me laissait perplexe.
-Je suppose que personne n'est imperméable à un coup dur. Rétablis toi vite.
Je ne voulais pas la descendre davantage, ce n'était aucunement mon but. Parfois, une caresse dans le dos valait mieux que de faire la morale. Ca aussi, je l'avais appris. Les êtres vivants appréciaient qu'on leur passe une pommade pour atténuer leurs souffrances. Mais Irina-san n'était pas vraiment dans ce genre là. Je me contentais donc de ne pas approfondir. Il était temps d'en revenir aux vraies occupations.
-En effet. La Ruse est un maître dans le domaine des technologies. Elle sera très utile à l'élaboration de cette tactique. Et je ne comprends pas leur appréhension pour une surveillance plus approfondie. Après tout, cette méthode est dans le but de la préservation de nos semblables. Il n'y a pas de quoi en faire un drame. Et ne t'en fais pas, je saurais utiliser la force des évènements en ma faveur. Nous vivons une période cruciale. S'ils refusent de m'octroyer ce droit, ce sera considéré comme non assistance à la communauté. Tu sais que ces choses là peuvent aller très loin et de quoi je suis capable. Je lui offris un petit clin d'oeil consenti. Je sais bien pouvoir compter sur toi, Irina-san. Mais comme tu le dis, la politique va également mettre son nez dans cette affaire. Mais mon petit doigt me dit que tu sauras exactement quoi y faire pour me permettre d'imposer ma volonté.
Ah mais quel plaisir. Je ne pouvais décemment pas réclamer mieux comme binôme. En plus d'être poudrée de charme, cette femme était avisée et je n'avais même pas besoin de l'aiguiller qu'elle savait tout de suite quoi faire. Le poids de mon plan d'envergure était partagé et donc allégé. Encore fallait-il persuader les autres de plier à ce stratagème. Ce n'était pas gagné mais les arguments étaient là de toute façon et impossible de les ignorer.
-Oh tu sais, même s'il s'avère que les derniers restants sont vieux comme des momies, ça suffira pour aller mettre ton nez dans leurs affaires. La culture de nos ancêtres peut découler sur les esprits, surtout quand on a pris soin d'imprimer ses convictions et à les transmettre. On en trouve le plus possible et ensuite, il suffira de chercher où sont les descendants et s'ils ont hérité de la volonté de leurs parents. A savoir, mettre le bazar dans notre monde. Ces saletés d'insectes.
J'écrasai mon gobelet d'une main pour imager mon désir brûlant de mettre un terme à cette mascarade affligeante. Nous allons tous ensemble les faire trembler.
-Et j'espère du fond du cœur que tout ça ne sera pas vain. Sinon, je serais obligée de me prendre une cuite pour digérer et mon égo en prendrait un coup.
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Lun 10 Juin 2019 - 23:46
C’était une perle cette Justice, véritablement. Elle était inflexible, certes, mais surtout incroyablement pragmatique. Pas besoin de savoir lire les pensées ou la mémoire pour savoir que si elle ne mettait pas d’huile sur le feu ou ne faisait guère plus la morale que ça à nous autres ses collèges était parce qu’elle nous estimait un minimum et préférait qu’une querelle s’achève au plus vite. Le temps de la Justice est précieux après tout car si elle ne peut plus se pencher sur son travail pour l’Enclave, c’est d’autant plus de criminels qui attendent leur jugement. Cela n’est pas forcément monnaie courante pour de devoir juger maintenant car depuis son arrivée dans l’Enclave, à cause de sa tendance à se montrer très dure dans ses sentences pour l’exemplarité, malgré la justesse dont elle sait faire preuve, elle était une arme de dissuasion ultime.
Il n’y avait plus beaucoup de crimes qui nécessitaient directement le jugement dans la cour de la Justice, mais le double effet de sa présence fût également la diminution des recours en appel qui envoyait l’affaire également dans la cour de la Justice. C’était un peu comme si la plupart des criminels préféraient le jugement des juges que de devoir tout risquer face à la Justice en personne. C’était une aubaine car certaine préféraient s’en remettre à une sentence directe de ma part en interne plutôt que de passer devant la Justice. Il faut dire que la dernière fois que j'ai envoyé un sorcier qui avait révélé l’existence de notre peuple à une foule d’humain lors d’une soirée, la Justice l’avait condamné à mort avec exécution immédiate après le verdicte.
Elle donnait beaucoup de crédit à Tel-san, mais c’était mérité. Bien que je n’appréciasse pas toujours le ton moralisateur qu’il pouvait avoir, ou la compassion qu’il pouvait avoir pour les humains. Toutefois, c’était en effet un maître pour ce qui était d’arrondir les angles lors de discussions houleuse, à l’exception de celles que j’avais personnellement avec lui car j’étais de toute évidence bien trop extrême dans mes propos parfois.
Irina ▬ Tu as raison, il va sans doute très bien se débrouiller. Toutefois tu me connais. Je préfère toujours envisager la pire issue possible à une situation.
C’était une déformation professionnelle et personnelle qui était venue petit à petit remplir ma vie toute entière. Lorsqu’on est espionne pour le pays le plus détesté du monde et le plus orienté sur le compartimentage des informations, on devient vite obnubilée à l’idée que quelque chose mette en péril la situation. Lorsque vos enfants et votre amour de jeunesse sont déclaré morts dans un accident d’avions, que votre époux trahi tout votre peuple et que vos filles sont tuées par un lycan, on comprend que tout peut empirer de façon atroce en une seconde.
C’était donc un prompt réconfort de savoir que cette femme devant moi était capable de me comprendre malgré le mystère dans lequel je me murais sans vouloir trop en savoir.
Elle était capable d’avoir une très grande confiance dans son plan en tout cas et de suivre le fil de mes pensées et envie pour apporter ma pierre à l’édifice.
Irina ▬ Tu sais bien que les humains aiment bien leur liberté et que les politiques aiment surfer sur ça. Toutefois pour notre avantage, les japonais sont plutôt dociles vis à vis de leur dirigeant donc si tu arrives à avoir les alliés humains qui appuieront ta demande, cela devrait être jouable.
Pour ce qui est de Renfield, j’espère que nous aurons de la chance. Reste à voir avec le Temps pour ça.
Elle voulait faire bouger les choses et c’était une très bonne chose pour tout dire car personnellement j’en avais également assez de rester dans mon coin à rester dans les clous qu’étaient ceux de ma fonction.
Irina ▬ Toutefois, tu sais bien qu’une telle manipulation de la société humaine suppose que l’Enclave cautionne la manœuvre et donc soumettre ça à un vote général. Cela ne sera pas forcément gagné de convaincre l’assemblée de voter pour un tel dispositif intrusif. Il faudrait peut-être attendre un gros événement, comme une victime chez les notre pour les faire bouger.
La Puissance ne devrait pas poser de problèmes car il se fiche des humains, la Ruse sera emballée à l’idée de devoir te fabriquer un ordinateur où tu auras un accès personnel à toutes les caméras de la ville et bien sûre tu auras ma voix. Il ne t’en manque qu‘une seule pour faire passer cette idée, donc c’est bon signe, mais je doute que le Temps soit pour avec juste cette idée. La Sagesse et le Savoir devraient être dubitatifs cette idée et ne pas voir l‘intérêt d'en arriver à de telles extrémités avant d’avoir essayé d’autres choses.
J’esquissais un petit rire discret et ténu après sa petite boutade en cas d’échec de son plan.
Irina ▬ Bien que je te trouve très optimiste pour le cas des Renfield, je serais avec toi pour trinquer en cas d’échec de tout ça.
“L'enjeu de demain”
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Sam 15 Juin 2019 - 16:17
Comment pouvais la blâmer de réagir ainsi ? Son métier l'amenait toujours à devoir réserver dix coups d'avance pour toujours mieux anticiper. Il était donc normal de sa part d'être dans la perplexité permanente pour mieux contrôler la situation et faire fleurir toujours plus de perspectives pour englober le contexte et mieux le diriger. Pour ma part, je trouvais ça terriblement fatigant. Il fallait vraiment s'accrocher cérébralement pour être sur le qui vive au moindre instant et réagir à chaque fois en conséquence, en fonction des chemins qui s'offraient ou se supprimaient à elle. En soi, son rôle rejoignait cependant le mien, même si mes compétences restaient moins poussées à cet extrême. Cela restait similaire et tout aussi usant. Je me basais presque exclusivement sur le passé et le présent. Je devais rassembler les faits, des gestes et des paroles pour mieux les comprendre et émettre un diagnostic adéquat pour mesurer les précautions à prendre. Donc dans un sens, je devais néanmoins établir les conséquences futures dans une certaine projection par rapport à ces actions. Mais mon métier, restait tout de même principalement d'effectuer un travail de fond pour neutraliser une suite désastreuse et faire abattre mon verdict sans appel. Tandis qu'elle, elle agissait dans le mouvement permanent de ses réflexions par rapport à une évolution qui pouvait aller dans un sens et dans l'autre, sans pour autant agir dessus dans l'immédiat. Mais le rapport de ces informations restent primordiales et complètement nécessaires à notre organisme.
-Tu as toujours la manie de tout remettre en cause. Mais tu as raison, il est nécessaire de toujours envisager le pire pour mieux rebondir. Sinon, ça passerait pour de la négligence.
Et Irina-san était bien loin d'être quelqu'un à laisser les choses vagabonder au hasard. Tout était méticuleusement analysé et organisé. En soi, son travail me retirait toujours une épine du pied, je n'avais pas besoin de réclamer les informations, elles venaient directement à moi. Il ne me restait plus qu'à les rassembler savamment en bloc et d'en extraire mes conclusions.
-C'est vrai que par rapport aux français ou même aux russes avec nos antécédents, les japonais sont plutôt malléables par rapport aux notions de liberté. Toutefois, il ne faut pas négliger que chaque être humain tient à sa sécurité quitte à laisser de côté un peu de leur libre arbitre, c'est ce qu'il faudra mettre en avant. Toutefois, il ne faut cependant pas en abuser, sous peine que la masse se rebiffe. Il faut toujours agir avec délicatesse en justifiant ses démarches pour les rassurer et s'assurer qu'ils comprennent que cela est pour leur propre intérêt sans pour autant être extrême. Mais la situation de crise actuelle devrait jouer en notre faveur. Je ne veux pas non plus d'une politique de la terreur.
Comme de petits animaux effrayés, il faudra donc les caresser dans le sens du poil en leur soufflant de sages paroles au creux de l'oreille. Il fallait apaiser et contenir les tensions d'une façon ou d'une autre et il n'était pas simplement question des humains mais aussi des changelins dans le cas présent. Sans parler bien-sûr des têtes d'affiche de l'ordre Renfield. Cette démarche était immersive et touchait à tous les points sur lesquels nous nous intéressons. Mais le naturel de Fujibayashi revint au triple galop pour toujours mieux me permettre d'entrevoir différentes possibilités.
-Je ne suis pas quelqu'un que je juge d'extrême. J'utilise simplement toutes les cartes que je peux avoir en main, et j'en ai à jouer. Je me doute bien que l'assemblée sera sceptique à mon idée. Mais comme tu dis, on ne peut pas se permettre de patienter sagement qu'un changelin, un sorcier ou même un humain se fasse tuer impunément parce que je cite « c'est un système trop intrusif et trop surfait ». Si une autre victime devait apparaître, qui serait responsable à ton avis ? Et puis, si ça les dérange tant, il me restera ma seconde option c'est à dire mon sort de divination. Il faudra bien explorer quelques pistes, sinon l'avenir ne sera pas glorieux. Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas Fujibayashi-san ?
Evidemment que j'allais rencontrer quelques oppositions, ça tombait sous le sens les connaissant. Peut-être que cette méthode est bien trop énergique pour les résultats qu'on pourrait en obtenir mais ça nous permettra au moins d'être fixé sur un point. Est-ce que l'Ordre Renfield est concerné, ou ou non ? Si c'est non, on laissera tomber. Si c'est oui... Alors nous n'aurions pas fait tout ça pour rien. Dans les deux cas de figures, cela restait utile et nous garantirait de faire un pas dans notre enquête.
-Quelles autres choses Irina-san ? Tranchai-je sévèrement. Rappelle moi ce qu'il s'est passé lors de votre dernière réunion. Vous vous êtes disputés pour au final convenir d'une méthode déjà établie c'est à dire s'emmurer dans nos infrastructures. Je ne conteste décemment pas cette précaution car elle reste nécessaire malgré tout. Cependant, les choses stagnent cruellement mais plus le temps passe, plus le mal lui se répand comme une trainé de poudre. Mais si les autres sont réfractaires à mes suppositions, alors j'attends d'eux des propositions qui tiendront la route. Au fond, j'espère qu'ils en aient de meilleures, ça tombe sous le sens, mais il ne faudra pas venir me reprocher de vouloir agir dans l'intérêt collectif.
Ca me mettait en rogne. Je n'avais rien contre eux, seulement l'atmosphère qui pesait sur nos épaules et la passivité des membres ajoutés à cela pourrait bien me rendre chèvre un jour ou l'autre. J'avais des responsabilités et un rôle à tenir qui me gardait d'agir en fonction de mes envies et de mes humeurs. A une époque, j'aurais simplement agi sur un coup de tête sans tenir compte de leur avis. J'étais comme ça. Je ne supportais pas devoir consulter l'opinion des autres quand je savais que la conversation ne migrerait pas en ma faveur alors que mes propositions étaient plus que louables et toujours justifiées. Essuyer un refus juste pour des détails sur lesquels nous pourrions largement faire abstraction par les temps qui courent pourraient largement me mettre en colère.
-Si jamais l'assemblée ne souhaite pas me donner raison, je laisserais couler l'affaire. Mais la menace qui plane nécessite dans tous les cas, des mesures extrêmes. Cela concerne notre survie à tous et tous les peuples y sont mêlés. S'il devait arriver malheur, il sera forcé d'admettre nos torts et de se lancer une bonne fois pour toutes. Et puis, je n'ai vraiment pas envie de me mettre en colère.
-Tu as toujours la manie de tout remettre en cause. Mais tu as raison, il est nécessaire de toujours envisager le pire pour mieux rebondir. Sinon, ça passerait pour de la négligence.
Et Irina-san était bien loin d'être quelqu'un à laisser les choses vagabonder au hasard. Tout était méticuleusement analysé et organisé. En soi, son travail me retirait toujours une épine du pied, je n'avais pas besoin de réclamer les informations, elles venaient directement à moi. Il ne me restait plus qu'à les rassembler savamment en bloc et d'en extraire mes conclusions.
-C'est vrai que par rapport aux français ou même aux russes avec nos antécédents, les japonais sont plutôt malléables par rapport aux notions de liberté. Toutefois, il ne faut pas négliger que chaque être humain tient à sa sécurité quitte à laisser de côté un peu de leur libre arbitre, c'est ce qu'il faudra mettre en avant. Toutefois, il ne faut cependant pas en abuser, sous peine que la masse se rebiffe. Il faut toujours agir avec délicatesse en justifiant ses démarches pour les rassurer et s'assurer qu'ils comprennent que cela est pour leur propre intérêt sans pour autant être extrême. Mais la situation de crise actuelle devrait jouer en notre faveur. Je ne veux pas non plus d'une politique de la terreur.
Comme de petits animaux effrayés, il faudra donc les caresser dans le sens du poil en leur soufflant de sages paroles au creux de l'oreille. Il fallait apaiser et contenir les tensions d'une façon ou d'une autre et il n'était pas simplement question des humains mais aussi des changelins dans le cas présent. Sans parler bien-sûr des têtes d'affiche de l'ordre Renfield. Cette démarche était immersive et touchait à tous les points sur lesquels nous nous intéressons. Mais le naturel de Fujibayashi revint au triple galop pour toujours mieux me permettre d'entrevoir différentes possibilités.
-Je ne suis pas quelqu'un que je juge d'extrême. J'utilise simplement toutes les cartes que je peux avoir en main, et j'en ai à jouer. Je me doute bien que l'assemblée sera sceptique à mon idée. Mais comme tu dis, on ne peut pas se permettre de patienter sagement qu'un changelin, un sorcier ou même un humain se fasse tuer impunément parce que je cite « c'est un système trop intrusif et trop surfait ». Si une autre victime devait apparaître, qui serait responsable à ton avis ? Et puis, si ça les dérange tant, il me restera ma seconde option c'est à dire mon sort de divination. Il faudra bien explorer quelques pistes, sinon l'avenir ne sera pas glorieux. Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas Fujibayashi-san ?
Evidemment que j'allais rencontrer quelques oppositions, ça tombait sous le sens les connaissant. Peut-être que cette méthode est bien trop énergique pour les résultats qu'on pourrait en obtenir mais ça nous permettra au moins d'être fixé sur un point. Est-ce que l'Ordre Renfield est concerné, ou ou non ? Si c'est non, on laissera tomber. Si c'est oui... Alors nous n'aurions pas fait tout ça pour rien. Dans les deux cas de figures, cela restait utile et nous garantirait de faire un pas dans notre enquête.
-Quelles autres choses Irina-san ? Tranchai-je sévèrement. Rappelle moi ce qu'il s'est passé lors de votre dernière réunion. Vous vous êtes disputés pour au final convenir d'une méthode déjà établie c'est à dire s'emmurer dans nos infrastructures. Je ne conteste décemment pas cette précaution car elle reste nécessaire malgré tout. Cependant, les choses stagnent cruellement mais plus le temps passe, plus le mal lui se répand comme une trainé de poudre. Mais si les autres sont réfractaires à mes suppositions, alors j'attends d'eux des propositions qui tiendront la route. Au fond, j'espère qu'ils en aient de meilleures, ça tombe sous le sens, mais il ne faudra pas venir me reprocher de vouloir agir dans l'intérêt collectif.
Ca me mettait en rogne. Je n'avais rien contre eux, seulement l'atmosphère qui pesait sur nos épaules et la passivité des membres ajoutés à cela pourrait bien me rendre chèvre un jour ou l'autre. J'avais des responsabilités et un rôle à tenir qui me gardait d'agir en fonction de mes envies et de mes humeurs. A une époque, j'aurais simplement agi sur un coup de tête sans tenir compte de leur avis. J'étais comme ça. Je ne supportais pas devoir consulter l'opinion des autres quand je savais que la conversation ne migrerait pas en ma faveur alors que mes propositions étaient plus que louables et toujours justifiées. Essuyer un refus juste pour des détails sur lesquels nous pourrions largement faire abstraction par les temps qui courent pourraient largement me mettre en colère.
-Si jamais l'assemblée ne souhaite pas me donner raison, je laisserais couler l'affaire. Mais la menace qui plane nécessite dans tous les cas, des mesures extrêmes. Cela concerne notre survie à tous et tous les peuples y sont mêlés. S'il devait arriver malheur, il sera forcé d'admettre nos torts et de se lancer une bonne fois pour toutes. Et puis, je n'ai vraiment pas envie de me mettre en colère.
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Sam 15 Juin 2019 - 19:18
La paranoïa. C’est une notion qu’il est commun de m’attribuer depuis des années et bien plus encore lorsqu’on parle de ma manière de gérer l’enclave du secret pour le compte de l’Enclave Japonaise. C’est en soit pourtant une notion qui est synonyme de survie et le passé me l’a suffisamment prouvé avec le temps. On ne fait que passer dans ce monde, mais c’est ce qu’on y laisse comme empreinte qui va déterminer la ligne d’évolution que ce dernier poursuivra après nous. Je compte bien faire en sorte que les sorciers ne baissent pas leur garde sous le prétexte qu’il n'est peut-être pas totalement idiot de penser que les humains puissent accepter notre existence. A en juger par la façon dont ils géraient le monde à cause de leur nombre effarant, il n’y avait en réalité qu’une seule issue à tout cela. L’extinction massive de toute la vie sur la planète. C’est ma capacité à analyser une situation avec froideur et compétence qui m’a permis de survivre et qui fait tenir la situation alors que nous avons des sorciers qui repoussent à tout va le moindre lycan au risque de s’exposer.
Irina ▬ Je te remercie pour cette analyse de ma personne, mais je ne fais que mon travail.
Les français sont des révolutionnaires dans l’âme, jamais content de rien et qui râlent à la moindre mesure qui durcie les choses dans l’immédiat, même si c’est pour un bien supérieur à long terme. A l’inverse les russes sont robustes mais totalement englués dans le patriotisme et la fascination pour une doctrine d’un autre temps maintenu pour maintenir l’unité de la nation. Les japonais eux se trouvent en un sens à mi-chemin de tout ça. Ils ont de nobles idéaux basés sur l’honneur et la nation, mais sans pour autant en oublier leurs passions et le besoin d’accomplissement personnel qui est un pilier de leur philosophie ancestrale.
Irina ▬ Il suffit de jouer sur l’honneur et le fait que si chacun fait un geste, la nation ne s’en portera que mieux. Insiste sur le fait que les caméras seront dans les lieux publics comme dans les centres commerciaux ou aux feux de signalisation et ça passera sans problème... Ils feront ça avec plaisir même que d’être surveiller pour être plus en sécurité crois moi.
J’étais ensuite Riven dresser le tableau de la situation, de son point de vue qu’on pouvait avoir ou non sur elle et du fait qu’il fallait tout faire pour remettre de l’ordre dans la ville, la région et le pays avec tout ce que cette histoire de lycans malades avait engendré.
Je ne laissais échapper qu’un vague soupir las devant la conclusion qu’elle faisait. “Mieux vaut prévenir que guérir”.
Laisser une chance à l’humanité était en soit louable et je saluais l’intention de la Sagesse. Mais à titre personnelle je voyais là une autre façon d’exterminer ce qui n’était strictement humain de leur part. Sous quelques décennies, il était évident que la moitié des espèces sauvage devraient être parqué dans des réserves pour ne pas risquer de disparaître purement et simplement, d’où la haine des changelins pour eux. En réalité si les discussions s’embourbaient à ce point lors de la dernière assemblée, j’étais en effet très responsable. Je ne voulais tout simplement pas que cette histoire avance le moins du monde.
Depuis que ma Tomoe était à nouveau à portée de main, bien que peut-être allais-je me faire une raison et l’oublier pour la laisser à sa vie, je me demandais s’il n’était pas de bon ton d’arrêter de comploter pour voir la chute de l’humanité se produire. J’avais abandonné de traiter la maladie finalement. Toutefois je ne voyais en aucun un mal dans ce qu’il se déroulait en ville. Ces événements tragiques n’étaient le fait que des vampires et des humains et non des sorciers après tout et je ne voyais pas pourquoi nous devions nous embêter à mettre notre nez dans ce merdier.
Irina ▬ Je suis partisante d’aider les changelins. Qu’on les accueille à bras ouvert même dans nos locaux et nos sanctuaire sûrs. Mais les humains peuvent bien disparaître. Voilà le fond de ma pensée. Je vais te fournir mon aide bien entendu car tu en fais la demande. Mais je maintiens ma position sur la question. Nous ne devrions pas nous en mêler.
L’humanité a eu sa chance pendant si longtemps de prouver qu’elle pouvait faire de grandes choses, mais à côté elle est capable également de faire tous les pires choix qui sont en train de condamner l’ensemble des créatures vivant à la surface du globe.
L’humanité a l’âme aussi vicié qu’une charogne se désagrégeant au soleil d’un désert qu’elle a elle-même instauré.
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