Page 1 sur 2 • 1, 2
Farah Neferet Assaad#101154#101154#101154#101154#101154#101154#101154
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Jeu 25 Juil 2019 - 20:03
Ô détresse ennemie
feat Sebastian
C'est avec entrain que je pénètre dans le Fior Nadhur, d'excellente humeur. Nous sommes en plein mois de juin, le début de l'été ici. Il fait beau et il commence à faire chaud, ce qui me réjouit, étant habituée au climat égyptien. Fini les pulls à col roulé, je peux enfiler des vêtements plus légers, comme aujourd'hui, avec mon chemisier à dentelle couleur crème, un pantacourt blanc et des chaussures ouvertes. Mes cheveux sont agrémenté de leurs habituelles décorations en or, et je porte également des bijoux traditionnels. C’est qu’ils font partie de mon costume de scène. Car oui, aujourd’hui c’est dimanche, et j’ai promis à Monsieur Smith de venir danser dans l’après-midi. Mama m’a déposée devant l’établissement de notre Sage. Elle m’a dit qu’elle garderait Shani, mais elle ne pouvait pas rester car une amie à elle vient prendre le thé à la maison. Ce n’est pas grave, je connais le personnel du bar maintenant, je n’ai pas peur d’y rester seule.
Je salue gaiement la personne au bar. Ce n’est pas Erèbe-san aujourd’hui, mais la jeune femme est tout aussi sympathique. Je file me changer pour revêtir ma tenue de danseuse, une jolie robe traditionnelle blanc cassé, que Mama m’a offerte pour mon anniversaire. Je prends cinq minute devant le miroir pour vérifier que tout est en place, puis je me précipite vers la scène, de peur de faire attendre les gentils musiciens. Ils ont bien voulu apprendre une musique égyptienne juste pour ma prestation d’aujourd’hui, alors je ne voudrais pas me montrer ingrate.
A peine ai-je posé un pied sur le bois de l’estrade que mon estomac se noue. L’habituel trac des artistes m'oppresse, mais j’avale ma salive avec dignité et m’avance pour saluer le public. Il y a quelques nouvelles têtes aujourd’hui, donc un étranger aux cheveux sombres. Tous les regards sont braqués sur moi, je me sens horriblement mal à l’aise. Je ferme les yeux pour occulter de mon esprit leurs iris curieux. Après un soupir mesuré, je fais un signe à l’orchestre pour leur indiquer que je suis prête. Et, comme d’habitude, dès la première note, je suis transportée dans mon univers.
Je réalise une danse traditionnelle de l’Egypte Antique, rythmée par le systre du percussionniste. Quelque peu acrobatique, elle offre un spectacle originale pour ces japonais. Mes bijoux s’entrechoquent à chaque contre-mouvement, ce qui participe au dynamisme de ma prestation. Je tourne, je saute, je frôle le sol à plusieurs reprises. Je ne perçois plus vraiment la foule intriguée. La musique qui m’accompagne a toujours su me guider bien au delà du perceptible.
Lorsque la dernière note meurt, je garde la pose finale quelques secondes avant de rouvrir les yeux. Le charme est rompu, j’ai de nouveau les pieds sur terre, et les regards des spectateurs me pétrifient. Je prends sur moi pour me redresser et m’incliner poliment pour les remercier de leur attention. Des applaudissements retentissent dans la salle, et même quelques sifflements, qui renforcent mon malaise. Je n’ose plus lever les yeux, aussi, je fais signe aux musiciens d’entamer la suite, sans quoi je n’aurais jamais la force de poursuivre.
J’enchaîne ainsi deux autres danses, un peu différentes, avant de finalement m’arrêter pour prendre une pause. Ces efforts physiques m’ont donné soif, alors je demande à Kanae-san de me servir un jus de fruit à la table la plus proche. Les musiciens en profitent également pour prendre une pause. Certains sortent pour fumer, les autres prennent la direction du bar ou des toilettes. Je m’apprête à gagner la chaise de ma table, quand un homme d’environ vingt cinq ans me heurte.
-P-Pardon, Monsieur…
-Oh mais c’est la petite gaijin danseuse... Neferet c'est ça ?
Je baisse les yeux en entendant l’habituel qualificatif péjoratif.
-J’ai beaucoup aimé ce que t’as fait tu sais. T’es vraiment jolie en plus dans cette tenue.
-M-Merci…
Je devrais être flattée, cependant, ses compliments me rendent mal à l’aise. La proximité me rend anxieuse. Les yeux toujours détournés, j’amorce un pas pour le contourner, mais il me retient par le bras. Je réprime un frisson, alors même qu’un étau commence à me comprimer la poitrine.
-S’il-vous-plaît, ne me touchez pas…
-ça te dit que je t’offre un verre ?
-Non merci, lâchez-moi, onegai…
-T’es encore plus mignonne quand tu fais ta timide ! T’inquiète pas va, je veux juste passer un peu de temps avec toi.
Cet homme sent l’alcool à plein nez. Il a probablement bu un verre de trop et désormais, je suis une cible de choix pour son esprit embrumé. Je tente de me dégager, mais sa poigne est bien trop forte pour mon corps frêle. Sa main libre se rapproche de mon visage. Je tourne la tête pour l’éviter, ce qui lui déplait fortement. Agacé, il change de cible et je sens son pouce frôler la naissance de ma poitrine avant de glisser dans le creux de mes reins. Je ne peux retenir un cri de détresse ; des images plus anciennes se superposent au visage de cet homme. D’autres sensations également, plus douloureuses. J’ai beau fermer les yeux, elles ne partent pas. Insensible à mes pleurs et mes supplications, il se rapproche toujours plus de moi. Je commence à trembler, soudainement assaillie par une crise d’angoisse.
- Yamete…
Si seulement mon cousin était là ! Lui, il pourrait me protéger, là où j’en ai toujours été incapable… Mais je suis seule. Et je ne peux rien faire lorsque je fais une crise. La poitrine lourde, je cherche mon souffle et fait mon possible pour ignorer le souffle de cet homme sur mon visage, tout comme ses mains trop aventurières. Mais mon corps, lui, se souvient, et il ne pourra jamais les ignorer ; il réagit, et, totalement impuissante, je ne peux que subir sa révulsion.
"Seule face à ses angoisses"
© Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Jeu 25 Juil 2019 - 21:51
Et de vingt-quatre ! Ca y'est, j'avais enfin terminé de corriger ces foutues copies.Les résultats étaient plutôt bons, je pouvais donc m'estimer heureux des cours que je donnais. En même temps, la mentalité japonaise était tout à fait différente de celle des français. On pouvait même dire qu'il y avait un énorme écart. Les japonais étaient appliqués, investis et courageux. Pour avoir été étudiant en France, on pouvait dire que le cadre des jeunes était plus laxiste, et beaucoup moins performante. Après, ce n'était pas une vérité à généraliser mais je pouvais facilement sentir la différence. Je n'aurais pas aimé être professeur dans c'pays, trop de contraintes et pas assez d'implication. Et personnellement, je ne suis pas le genre de type très patient. Loin de moi l'intention de m'énerver si un élève ne souhaite pas suivre mon cours. Bien au contraire, je lui offrirais simplement chaleureusement la porte sans m'encombrer de justifications. Ce n'était pas mon job de remettre des têtes brûlées à leur place. Tu ne veux pas suivre ? Tu dégages et tu reviendras quand tu te seras calmé. Mais je n'avais pas ce problème dans cette petite ville. Mes étudiants étaient tous dotés d'une très bonne volonté de s'instruire et généralement, si les élèves choisissaient cette option, ce n'était pas pour déconner. Mon option n'était qu'une compétence supplémentaire dans leur cursus, affilié à la matière de l'Histoire et ceux qui s'intéressaient de plus près aux mythes et légendes ou l'histoire des peuples, je leur transmettais mon savoir sur un plateau d'argent. J'aimais particulièrement cette notion de partage et le cercle restreint de mon équipe nous permettait de beaucoup dialoguer et toujours creuser plus loin. Alors certes, c'était moins fameux que voyager aux quatre coins du monde mais ça me permettait d'avoir une situation tout en envisageant de quitter le plancher plus tard. Enfin, cette hypothèse n'était pas au programme. En tant que membre du Conseil, je me doutais bien que ça nécessitait une certaine stabilité dans ce pays.
Et en parlant de ça, après avoir terminé mon dur labeur correctif, j'attrapais ma veste que j'avais pris soin de faire passer chez le pressing. En tant que professeur, j'avais dû faire un travail sur mon apparence, ce qui n'était pas tellement gagné d'avance. Mais avec des efforts, j'apprenais à soigner mon image, qui restait tout de même importante. Ce n'était pas comme en forêt amazonienne ou même en Egypte, où je me fichais éperdument de mon accoutrement. Mais en France et ici, j'avais été contraint de faire bonne allure. J'optai alors pour une chemise blanche simple laissée entrebâillée volontairement, un jean noir et j'ornais ma tête de mon chapeau. Je remettais également comme il faut mon cache-oeil, histoire de n'effrayer personne. Je remarquais aussi une barbe naissante apparaître sur quelques zones de mon menton ou de la moustache mais je n'avais pas l'entrain nécessaire pour m'atteler au rasage.
Je claquais donc la porte derrière moi tout en allumant une clope. Aujourd'hui, on était dimanche. Peu de magasins étaient ouverts mais la seule chose dont j'avais besoin pour lever le pied de toute façon, c'était d'un bar. Je me mis à marcher alors tranquillement vers le Fior Nadhur, endroit emblématique dédié aux changelins. Mais pas que. Tout le monde pouvait y mettre les pieds. Apparemment aujourd'hui, ils donnaient un petit spectacle, même si je n'avais pas pris le temps de me renseigner un peu plus à ce sujet. L'ambiance allait être sympathique et quoi de mieux que de savourer une bière fraîche dans une ambiance festive ?
J'écrasais ma cigarette et pénétra dans les lieux, assez déterminé. Le papy n'était pas là aujourd'hui et le serveur habituel non plus. Je m'adressais alors directement à la barmaid et lui demanda poliment la liqueur tant convoitée par mon gosier. Celle-ci me gratifia alors d'un sourire aimable pour m'annoncer que le bar était fermée temporairement au profit du spectacle, mais que je pourrais revenir à l'entracte. Je pestais intérieurement, me résignant alors à prendre place dans le public. Après tout, je n'avais que ça à faire maintenant, attendre. Je me mis d'ailleurs bien en face de la scène, poussant quelques personnes au passage qui ne daignaient pas bouger. Ce qui me valut quelques coups d'oeil excédés, que je ne pris pas la peine de prendre en compte. Je m'installai alors confortablement, m'adossant bien au fond de mon siège.
Puis soudainement, une jeune femme apparut sur les estrades. Mon cœur avait bien failli loupé un bond. Elle était là, toute frêle, devant tous ces gens. Elle n'avait pas l'air bien à l'aise dans un premier temps, sûrement le trac. La jeune femme au teint halé, me rappela immédiatement les beautés juvéniles égyptiennes qu'on pouvait croiser au Caire. Très typée, elle portait sa robe au blanc cassé puis ses longs cheveux étaient habillés de bijoux dorés. Je ne lui donnais pas plus de la vingtaine. Ses traits étaient fins et ces yeux... Cette gamine descendait des dieux ou un truc du genre ou bien ? Oui enfin, j'exagérais sans nulle doute, j'avais au moins la certitude que c'était bien une changeline. Mais elle était simplement divine. J'étais pourtant bien sobre mais je discernais presque comme un halo lumineux autour d'elle. Un léger malaise me sauta cependant dans l'estomac. Et je comprenais bien pourquoi. Ce genre de truc était vraiment autorisé, ici ? J'voulais pas la jouer vieux jeu mais cette gamine était pas un peu jeune ? Si moi, Sebastian Rhodes, je remarquais sa beauté, je ne devais certainement pas être le seul. Ce n'était qu'un spectacle mais j'avais l'impression qu'on présentait un agneau à des charognards. Ce n'était pas faute d'avoir ce genre de pensées, car déjà, j'entendais des propos déplacés que je m'efforçais d'ignorer.
Le groupe de musique commença alors à jouer. Somptueusement, son corps prit vie et elle s'élança avec grâce dans une danse agréable visuellement. Ses gestes étaient fluides et tout le monde avait les yeux rivés sur elle. Finement travaillés, tous ses mouvements étaient enrobés de douceur et de délicatesse, et tendaient parfois à des retournements un peu plus brutes. Elle avait vraiment ça dans l'âme, sa prestation l'habitait totalement. S'ensuivirent ensuite deux autres danses, différentes des deux premières.
L'artiste éprouva ensuite le besoin de se reposer avant de continuer. De mon côté, j'étais d'accord avec elle. Toutes ces arabesques m'avaient donné encore plus soif. Les mains dans les poches de ma veste, j'allais donc vers l'objet de mon désir. La serveuse devait se souvenir de moi, car elle me servit dans les premiers arrivés. J'appréciais. Je pris place alors sur un tabouret pour savourer mon alcool et repéra la fameuse danseuse un peu plus loin. Je détournais ensuite le regard pour complimenter mon breuvage à l'employé. Mais un petit cri étouffé attira d'emblée mon attention. Avec mon acuité visuelle, je dilatais ma pupille vers l'origine de cette plainte et m'aperçus rapidement que la demoiselle était confronté à une situation un peu embarrassante. Hm. Intervenir ou pas ? Il devait bien y avoir des gens de la sécurité ici. Mais personne ne leva le petit doigt et l'inconnu se permit de balader ses mains sur son corps. A sa mine déconfite, je devinais qu'elle le suppliait d'arrêter cette mascarade, pleurant de cesser son petit jeu de pervers. Mais il insista férocement en s'attaquant cette fois-ci à une zone plus intime. Un nerf de ma mâchoire tressaillit en visualisant cette scène obscène. Je m'emparais alors de ma bière et descendit de la chaise haute pour aller en direction de la petite. Mon allure paraissait détendue mais ma pression artérielle avait augmenté, crispant mes muscles. Comme un animal sauvage s’apprêtant à fondre sur sa cible, je me faufilais habilement parmi la foule pour arriver à mon point de destination.
Je me trouvais désormais derrière le dos de l'homme, occupé à agripper la petite. Lorsqu'elle me repéra, je plantais mon regard acéré dans le sien en mettant mon index devant ma bouche, pour lui intimer le silence. J'étais bien plus grand que lui et ma carrure bien plus imposante. Ce genre de mecs, je n'en faisais qu'une bouchée. Je levais alors ma bière au dessus de sa tête pour la lui verser dessus. Celui-ci lâcha un cri mécontent et se retourna face à moi, lâchant au passage la « Neferet ». Je continuais cependant de secouer mon verre jusqu'à la dernière goutte sur son crâne, suspendant mon geste en l'air. L'importun parut d'abord hébété face à cette manœuvre.
-Oh. Désolé. J'ai glissé. Marmonnai-je dans un ton menaçant, le surplombant de ma rétine argentée.
Ma main était toujours au dessus de son crâne, et il devina expressément que je me foutais de sa gueule. En même temps, fallait pas être devin pour le savoir.
-T'es qui toi ? J'étais entrain de discuter avec la dame, et tu viens me faire CHIER.
Il se saisit alors de mon bras mais bien plus robuste que lui, je le pris en tenaille pour écraser sa face sur une table à côté. Je portais ensuite tout le poids du haut de mon corps sur son dos pour l'empêcher de bouger.
-Il y a trois catégories de personnes que je peux pas blairer dans c'monde. Les connards, les connards et... Oh ! Les connards.
Je lui susurrais tous ces mots doux au creux l'oreille dans un murmure terriblement calme, mais le ton restait lui, inévitablement menaçant.
-Lâche-moi espèce d'enfoiré !
-D'accord. Mais d'abord dis-moi, à ton avis, de quelle catégorie tu fais partie ?
J'étais bien décidé à le coincer là durant des heures s'il ne se décidait pas à obtempérer. Mais la patience n'était pas mon fort donc il allait devoir faire vite. Il beuglait comme un chameau, pendant que des gens commençaient à s'attrouper autour de nous. La danseuse quant à elle, restait effrayée. Ca commençait à me chauffer sévèrement les étiquettes. Je pris donc sa tignasse et lui écrasa une seconde fois le visage contre la paroi de la table.
-Je suis un gars sympa donc je répète la question : à ton avis, de quelle catégorie tu fais partie ?
J'avais bien pris soin de détacher chaque syllabe de ma phrase, marquant un peu plus mon agressivité. Enfin, il se décida à lâcher un :
-Un co..connard.. Je suis un connard.
-Voilà voilà.
Je lui caressais les cheveux sans aucune tendresse pour le féliciter de sa présence d'esprit avant de le saisir par le col violemment et le planter devant la demoiselle.
-Dis pardon.
Le jeune homme se mit à ricaner avec provocation, la tronche un peu amochée. Je fronçais alors les sourcils. Apparemment, il n'avait pas bien compris de quoi il en retournait de manquer de respect aux gens aussi impunément. Je lui flanquais alors deux coups de pieds dans les articulations derrière les genoux pour le faire tomber à genoux devant elle. Une grimace de douleur peigna alors son visage endolori.
-Dis... Pardon.
Les gens continuait toujours de nous observer, nous trois, comme si nous n'étions qu'une pièce de théâtre morbide. Je fulminais intérieurement.
-Vous n'avez pas autre chose à faire ? Dégagez.
La foule ne se fit pas prier, seule la serveuse rejoignit alors la fameuse pour lui couvrir les épaules d'un petit gilet et la serrer un peu contre elle.
-Pa... Pardon... Bredouilla t-il.
-J'ai pas bien entendu.
-PARDON NEFERET. PARDON.
Le voilà qui mettait la tête au sol pour lui implorer son pardon. C'était vraiment pathétique.
-Toi aussi. Barre toi. Avant que j'te casse ta dentition parfaite.
Cette fois, il ne se fit pas prier. Il se releva péniblement avant de me lancer un regard mauvais et de vociférer des menaces.
-J'en parlerai autour de moi et plus personne ne viendra ici !
Ce à quoi je répondis nonchalamment.
-N'oublie pas non plus de raconter à tes parents que leur fi-fils adoré est un harceleur qui s'est fait dûment botter le fessier.
Il ne répondit pas et déserta les lieux. Je poussais un immense soupir. Pourquoi il fallait toujours que je me mêle de ce qui ne me regarde pas finalement ? Enfin, comme si j'allais laisser faire une chose pareille. Je me rapprochais alors de la changeline en me courbant respectueusement. Si lui l'avait effrayé, je pouvais aisément comprendre que je devais faire le même effet. J'n'étais pas du genre doux comme du coton et mon aspect sauvage me portait énormément préjudice. Toutefois, je m'inquiétais quand même de sa situation. Je me redressais alors pour lui adresser quelques mots.
-Excusez-moi, pour ce grabuge. J'espère que vous allez bien.
Etrangement, pendant qu'elle me fixait, interdite, je passais ma main sur ma nuque en détournant le regard, un peu gêné. C'est vrai qu'elle était jolie. Et c'était vraiment bizarre de ma part, d'être gêné. J'suis pas quelqu'un de gêné, normalement.
-Désolé... D'habitude, j'suis plutôt calme mais ça... C'était intolérable.
Et en parlant de ça, après avoir terminé mon dur labeur correctif, j'attrapais ma veste que j'avais pris soin de faire passer chez le pressing. En tant que professeur, j'avais dû faire un travail sur mon apparence, ce qui n'était pas tellement gagné d'avance. Mais avec des efforts, j'apprenais à soigner mon image, qui restait tout de même importante. Ce n'était pas comme en forêt amazonienne ou même en Egypte, où je me fichais éperdument de mon accoutrement. Mais en France et ici, j'avais été contraint de faire bonne allure. J'optai alors pour une chemise blanche simple laissée entrebâillée volontairement, un jean noir et j'ornais ma tête de mon chapeau. Je remettais également comme il faut mon cache-oeil, histoire de n'effrayer personne. Je remarquais aussi une barbe naissante apparaître sur quelques zones de mon menton ou de la moustache mais je n'avais pas l'entrain nécessaire pour m'atteler au rasage.
Je claquais donc la porte derrière moi tout en allumant une clope. Aujourd'hui, on était dimanche. Peu de magasins étaient ouverts mais la seule chose dont j'avais besoin pour lever le pied de toute façon, c'était d'un bar. Je me mis à marcher alors tranquillement vers le Fior Nadhur, endroit emblématique dédié aux changelins. Mais pas que. Tout le monde pouvait y mettre les pieds. Apparemment aujourd'hui, ils donnaient un petit spectacle, même si je n'avais pas pris le temps de me renseigner un peu plus à ce sujet. L'ambiance allait être sympathique et quoi de mieux que de savourer une bière fraîche dans une ambiance festive ?
J'écrasais ma cigarette et pénétra dans les lieux, assez déterminé. Le papy n'était pas là aujourd'hui et le serveur habituel non plus. Je m'adressais alors directement à la barmaid et lui demanda poliment la liqueur tant convoitée par mon gosier. Celle-ci me gratifia alors d'un sourire aimable pour m'annoncer que le bar était fermée temporairement au profit du spectacle, mais que je pourrais revenir à l'entracte. Je pestais intérieurement, me résignant alors à prendre place dans le public. Après tout, je n'avais que ça à faire maintenant, attendre. Je me mis d'ailleurs bien en face de la scène, poussant quelques personnes au passage qui ne daignaient pas bouger. Ce qui me valut quelques coups d'oeil excédés, que je ne pris pas la peine de prendre en compte. Je m'installai alors confortablement, m'adossant bien au fond de mon siège.
Puis soudainement, une jeune femme apparut sur les estrades. Mon cœur avait bien failli loupé un bond. Elle était là, toute frêle, devant tous ces gens. Elle n'avait pas l'air bien à l'aise dans un premier temps, sûrement le trac. La jeune femme au teint halé, me rappela immédiatement les beautés juvéniles égyptiennes qu'on pouvait croiser au Caire. Très typée, elle portait sa robe au blanc cassé puis ses longs cheveux étaient habillés de bijoux dorés. Je ne lui donnais pas plus de la vingtaine. Ses traits étaient fins et ces yeux... Cette gamine descendait des dieux ou un truc du genre ou bien ? Oui enfin, j'exagérais sans nulle doute, j'avais au moins la certitude que c'était bien une changeline. Mais elle était simplement divine. J'étais pourtant bien sobre mais je discernais presque comme un halo lumineux autour d'elle. Un léger malaise me sauta cependant dans l'estomac. Et je comprenais bien pourquoi. Ce genre de truc était vraiment autorisé, ici ? J'voulais pas la jouer vieux jeu mais cette gamine était pas un peu jeune ? Si moi, Sebastian Rhodes, je remarquais sa beauté, je ne devais certainement pas être le seul. Ce n'était qu'un spectacle mais j'avais l'impression qu'on présentait un agneau à des charognards. Ce n'était pas faute d'avoir ce genre de pensées, car déjà, j'entendais des propos déplacés que je m'efforçais d'ignorer.
Le groupe de musique commença alors à jouer. Somptueusement, son corps prit vie et elle s'élança avec grâce dans une danse agréable visuellement. Ses gestes étaient fluides et tout le monde avait les yeux rivés sur elle. Finement travaillés, tous ses mouvements étaient enrobés de douceur et de délicatesse, et tendaient parfois à des retournements un peu plus brutes. Elle avait vraiment ça dans l'âme, sa prestation l'habitait totalement. S'ensuivirent ensuite deux autres danses, différentes des deux premières.
L'artiste éprouva ensuite le besoin de se reposer avant de continuer. De mon côté, j'étais d'accord avec elle. Toutes ces arabesques m'avaient donné encore plus soif. Les mains dans les poches de ma veste, j'allais donc vers l'objet de mon désir. La serveuse devait se souvenir de moi, car elle me servit dans les premiers arrivés. J'appréciais. Je pris place alors sur un tabouret pour savourer mon alcool et repéra la fameuse danseuse un peu plus loin. Je détournais ensuite le regard pour complimenter mon breuvage à l'employé. Mais un petit cri étouffé attira d'emblée mon attention. Avec mon acuité visuelle, je dilatais ma pupille vers l'origine de cette plainte et m'aperçus rapidement que la demoiselle était confronté à une situation un peu embarrassante. Hm. Intervenir ou pas ? Il devait bien y avoir des gens de la sécurité ici. Mais personne ne leva le petit doigt et l'inconnu se permit de balader ses mains sur son corps. A sa mine déconfite, je devinais qu'elle le suppliait d'arrêter cette mascarade, pleurant de cesser son petit jeu de pervers. Mais il insista férocement en s'attaquant cette fois-ci à une zone plus intime. Un nerf de ma mâchoire tressaillit en visualisant cette scène obscène. Je m'emparais alors de ma bière et descendit de la chaise haute pour aller en direction de la petite. Mon allure paraissait détendue mais ma pression artérielle avait augmenté, crispant mes muscles. Comme un animal sauvage s’apprêtant à fondre sur sa cible, je me faufilais habilement parmi la foule pour arriver à mon point de destination.
Je me trouvais désormais derrière le dos de l'homme, occupé à agripper la petite. Lorsqu'elle me repéra, je plantais mon regard acéré dans le sien en mettant mon index devant ma bouche, pour lui intimer le silence. J'étais bien plus grand que lui et ma carrure bien plus imposante. Ce genre de mecs, je n'en faisais qu'une bouchée. Je levais alors ma bière au dessus de sa tête pour la lui verser dessus. Celui-ci lâcha un cri mécontent et se retourna face à moi, lâchant au passage la « Neferet ». Je continuais cependant de secouer mon verre jusqu'à la dernière goutte sur son crâne, suspendant mon geste en l'air. L'importun parut d'abord hébété face à cette manœuvre.
-Oh. Désolé. J'ai glissé. Marmonnai-je dans un ton menaçant, le surplombant de ma rétine argentée.
Ma main était toujours au dessus de son crâne, et il devina expressément que je me foutais de sa gueule. En même temps, fallait pas être devin pour le savoir.
-T'es qui toi ? J'étais entrain de discuter avec la dame, et tu viens me faire CHIER.
Il se saisit alors de mon bras mais bien plus robuste que lui, je le pris en tenaille pour écraser sa face sur une table à côté. Je portais ensuite tout le poids du haut de mon corps sur son dos pour l'empêcher de bouger.
-Il y a trois catégories de personnes que je peux pas blairer dans c'monde. Les connards, les connards et... Oh ! Les connards.
Je lui susurrais tous ces mots doux au creux l'oreille dans un murmure terriblement calme, mais le ton restait lui, inévitablement menaçant.
-Lâche-moi espèce d'enfoiré !
-D'accord. Mais d'abord dis-moi, à ton avis, de quelle catégorie tu fais partie ?
J'étais bien décidé à le coincer là durant des heures s'il ne se décidait pas à obtempérer. Mais la patience n'était pas mon fort donc il allait devoir faire vite. Il beuglait comme un chameau, pendant que des gens commençaient à s'attrouper autour de nous. La danseuse quant à elle, restait effrayée. Ca commençait à me chauffer sévèrement les étiquettes. Je pris donc sa tignasse et lui écrasa une seconde fois le visage contre la paroi de la table.
-Je suis un gars sympa donc je répète la question : à ton avis, de quelle catégorie tu fais partie ?
J'avais bien pris soin de détacher chaque syllabe de ma phrase, marquant un peu plus mon agressivité. Enfin, il se décida à lâcher un :
-Un co..connard.. Je suis un connard.
-Voilà voilà.
Je lui caressais les cheveux sans aucune tendresse pour le féliciter de sa présence d'esprit avant de le saisir par le col violemment et le planter devant la demoiselle.
-Dis pardon.
Le jeune homme se mit à ricaner avec provocation, la tronche un peu amochée. Je fronçais alors les sourcils. Apparemment, il n'avait pas bien compris de quoi il en retournait de manquer de respect aux gens aussi impunément. Je lui flanquais alors deux coups de pieds dans les articulations derrière les genoux pour le faire tomber à genoux devant elle. Une grimace de douleur peigna alors son visage endolori.
-Dis... Pardon.
Les gens continuait toujours de nous observer, nous trois, comme si nous n'étions qu'une pièce de théâtre morbide. Je fulminais intérieurement.
-Vous n'avez pas autre chose à faire ? Dégagez.
La foule ne se fit pas prier, seule la serveuse rejoignit alors la fameuse pour lui couvrir les épaules d'un petit gilet et la serrer un peu contre elle.
-Pa... Pardon... Bredouilla t-il.
-J'ai pas bien entendu.
-PARDON NEFERET. PARDON.
Le voilà qui mettait la tête au sol pour lui implorer son pardon. C'était vraiment pathétique.
-Toi aussi. Barre toi. Avant que j'te casse ta dentition parfaite.
Cette fois, il ne se fit pas prier. Il se releva péniblement avant de me lancer un regard mauvais et de vociférer des menaces.
-J'en parlerai autour de moi et plus personne ne viendra ici !
Ce à quoi je répondis nonchalamment.
-N'oublie pas non plus de raconter à tes parents que leur fi-fils adoré est un harceleur qui s'est fait dûment botter le fessier.
Il ne répondit pas et déserta les lieux. Je poussais un immense soupir. Pourquoi il fallait toujours que je me mêle de ce qui ne me regarde pas finalement ? Enfin, comme si j'allais laisser faire une chose pareille. Je me rapprochais alors de la changeline en me courbant respectueusement. Si lui l'avait effrayé, je pouvais aisément comprendre que je devais faire le même effet. J'n'étais pas du genre doux comme du coton et mon aspect sauvage me portait énormément préjudice. Toutefois, je m'inquiétais quand même de sa situation. Je me redressais alors pour lui adresser quelques mots.
-Excusez-moi, pour ce grabuge. J'espère que vous allez bien.
Etrangement, pendant qu'elle me fixait, interdite, je passais ma main sur ma nuque en détournant le regard, un peu gêné. C'est vrai qu'elle était jolie. Et c'était vraiment bizarre de ma part, d'être gêné. J'suis pas quelqu'un de gêné, normalement.
-Désolé... D'habitude, j'suis plutôt calme mais ça... C'était intolérable.
Farah Neferet Assaad#101229#101229#101229#101229#101229#101229#101229
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Sam 27 Juil 2019 - 13:58
Ô détresse ennemie
feat Sebastian
Dans un ultime élan d’espoir, je relève les yeux vers mon agresseur, faisant fi de la terreur qui m’étreint le coeur, souhaitant susciter un semblant de pitié, chasser les brumes de l’alcool qui obscurcissent son jugement et, finalement, en appeler à son humanité. Mais seules la déception et la détresse m’attendent ; il ne semble pas le moins du monde enclin à me libérer, ses mains avides parcourant mon corps sans retenue. Résignée, je m’apprête à abandonner, lorsque mon regard capte un mouvement dans la pénombre, en même temps que ma langue perçoit de nouvelles molécules odorantes. Mes pupilles se décalent légèrement sur la droite et mes yeux s’écarquillent en découvrant un homme derrière celui qui me retient prisonnière. Il me fait signe de garder le silence ; ce ne sera guère difficile, car je suis pétrifiée, à la fois de peur et de surprise.
Il est bien plus grand que celui qui me surplombe. Ses traits européens me paraissent familiers, mais, trop terrorisée à l’heure actuelle, je ne cherche pas à savoir en quoi. L’inconnu lève son verre au dessus de la tête de mon agresseur et déverse dessus l’intégralité de son contenu. Je cligne des yeux, stupéfaite, alors que quelques gouttes de bière m’arrosent. Je ne sais pas ce qui me surprend le plus ; la réaction de ce sauveur sorti de nulle part, ou ses mots, ironiques, qui en dans d’autres circonstances auraient presque pu me faire rire.
La réaction de l’ivrogne est immédiate ; il fulmine sur son adversaire. Son ton a monté, ce qui me paralyse un peu plus. L’alcoolique porte une main sur celle levée au-dessus de son crâne, mais la situation se retourne contre lui. Il se retrouve rapidement plaqué contre une table. Ainsi libérée de sa poigne féroce, je m’écarte jusqu’à me retrouvée collée au mur, mettant un maximum de distance entre lui et moi. Puis, cédant à l’angoisse, je m’accroupis, les mains sur le crâne, dans une tentative désespérée de me soustraire à cette situation cauchemardesque. Dépourvue de l’image, la suite m’apparaît floue. J’entends vaguement les deux hommes échanger des mots ; l’un hurle, tandis que l’autre répond calmement, mais froidement. C’est un mot en particulier, associé à un mouvement proche de moi, qui me tire de cette torpeur. J’aperçois alors de nouveau les deux protagonistes, le premier maintenu au col par le second. Je lève mes yeux azurés sur l’occidental, avant de les poser sur celui qui me malmenait un peu plus tôt.
La voix de l’étranger s’élève à nouveau, cette fois à l’attention de la foule qui s’est assemblée sans que je m’en rende compte. Me retrouver sous le feu des projecteurs bien malgré moi attise le stress qui me domine, et mes tremblements reprennent. Heureusement, l’interjection du grand européen dissipe rapidement les âmes trop curieuses. Kanae-san se précipite vers moi pour poser un gilet sur mes épaules et m’entourer d’une étreinte protectrice et rassurante. Reconnaissante, je me colle davantage contre elle, n’ayant d’autre sanctuaire actuellement. A force de persévérance, l’ivrogne est forcé de lâcher des excuses, à genoux, la tête au sol, implorant mon pardon. Cependant, il est chassé avant que j’ai eu le temps de réagir et de me remettre de mes émotions.
Celui qui reste se rapproche de moi. Par réflexe, je me ratatine contre la barmaid. Mais l’autre ne semble pas agressif et se contente de s’incliner devant moi. Qui plus est, Kanae-san n’amorce aucun mouvement protecteur, ce qui signifie donc qu’il ne souhaitait pas s’en prendre à moi. Même si, vu ce qu’il a fait, c’est somme toute logique. Quand il s’enquiert de ma santé, je pose sur lui mes prunelles si exceptionnelles. Et, cette fois, je me souviens. Il était dans la foule des spectateurs, quand je dansais. Il finit par détourner le regard, comme s’il était gêné, en bredouillant des excuses. Quelques secondes de silence s’écoulent avant que je ne retrouve l’usage de la parole.
Je baisse les yeux. Je n’ai jamais été très à l’aise pour parler avec les hommes, des inconnus de surcroît, surtout depuis mon départ de l’Egypte. D’autant qu’il a tout du physique inquiétant à mes yeux. Des cheveux noirs qui lui donnent un visage sombre, un regard tranchant, une stature impressionnante, et par dessus tout, un âge bien supérieur au moins, tout du moins, de ce que j’en vois. Pourtant, c’est grâce à lui que je suis libérée. Il faut donc que je dise quelque chose, en dépit de ma peur. Sous l’effort, mes doigts s’entremêlent et se tortillent, signe de mon malaise. Je finis par redresser le menton, sans pour autant oser retrouver un contact visuel.
Ma poitrine est encore serrée, cependant, j’ai retrouvé mon souffle. La présence chaleureuse de Kanae-san m’aide à me libérer de cette angoisse envahissante. Elle m’aide à me redresser pour m’installer sur la chaise la plus proche. Mes jambes tremblent encore, aussi, je me laisse faire sans protester.
Sur ces mots, elle s’éloigne. Je la suis du regard, regrettant sa présence rassurante. Je ressers le gilet sur mes épaules, avant de réaliser que j’ai oublié le plus important. Que dirait Mama si elle était là.
Je me mords la lèvre inférieure. Inutile de penser à quelque chose d’aussi déplaisant qui ne s’est finalement pas produit. Je pose mes mains sur mes genoux et entrelacent mes doigts pour cacher ma nervosité.
J’avoue également être à court de mots. Je baisse le regard sur mes mains, embarrassée. C’est vrai… Comment pourrais-je le remercier ? Même s’il estime que c’était normal, j’ai quand même une dette envers lui. Il n’imagine pas à quel point.
Il est bien plus grand que celui qui me surplombe. Ses traits européens me paraissent familiers, mais, trop terrorisée à l’heure actuelle, je ne cherche pas à savoir en quoi. L’inconnu lève son verre au dessus de la tête de mon agresseur et déverse dessus l’intégralité de son contenu. Je cligne des yeux, stupéfaite, alors que quelques gouttes de bière m’arrosent. Je ne sais pas ce qui me surprend le plus ; la réaction de ce sauveur sorti de nulle part, ou ses mots, ironiques, qui en dans d’autres circonstances auraient presque pu me faire rire.
La réaction de l’ivrogne est immédiate ; il fulmine sur son adversaire. Son ton a monté, ce qui me paralyse un peu plus. L’alcoolique porte une main sur celle levée au-dessus de son crâne, mais la situation se retourne contre lui. Il se retrouve rapidement plaqué contre une table. Ainsi libérée de sa poigne féroce, je m’écarte jusqu’à me retrouvée collée au mur, mettant un maximum de distance entre lui et moi. Puis, cédant à l’angoisse, je m’accroupis, les mains sur le crâne, dans une tentative désespérée de me soustraire à cette situation cauchemardesque. Dépourvue de l’image, la suite m’apparaît floue. J’entends vaguement les deux hommes échanger des mots ; l’un hurle, tandis que l’autre répond calmement, mais froidement. C’est un mot en particulier, associé à un mouvement proche de moi, qui me tire de cette torpeur. J’aperçois alors de nouveau les deux protagonistes, le premier maintenu au col par le second. Je lève mes yeux azurés sur l’occidental, avant de les poser sur celui qui me malmenait un peu plus tôt.
La voix de l’étranger s’élève à nouveau, cette fois à l’attention de la foule qui s’est assemblée sans que je m’en rende compte. Me retrouver sous le feu des projecteurs bien malgré moi attise le stress qui me domine, et mes tremblements reprennent. Heureusement, l’interjection du grand européen dissipe rapidement les âmes trop curieuses. Kanae-san se précipite vers moi pour poser un gilet sur mes épaules et m’entourer d’une étreinte protectrice et rassurante. Reconnaissante, je me colle davantage contre elle, n’ayant d’autre sanctuaire actuellement. A force de persévérance, l’ivrogne est forcé de lâcher des excuses, à genoux, la tête au sol, implorant mon pardon. Cependant, il est chassé avant que j’ai eu le temps de réagir et de me remettre de mes émotions.
Celui qui reste se rapproche de moi. Par réflexe, je me ratatine contre la barmaid. Mais l’autre ne semble pas agressif et se contente de s’incliner devant moi. Qui plus est, Kanae-san n’amorce aucun mouvement protecteur, ce qui signifie donc qu’il ne souhaitait pas s’en prendre à moi. Même si, vu ce qu’il a fait, c’est somme toute logique. Quand il s’enquiert de ma santé, je pose sur lui mes prunelles si exceptionnelles. Et, cette fois, je me souviens. Il était dans la foule des spectateurs, quand je dansais. Il finit par détourner le regard, comme s’il était gêné, en bredouillant des excuses. Quelques secondes de silence s’écoulent avant que je ne retrouve l’usage de la parole.
- N-Non, enfin, vous n’avez pas à… vous excuser… C’est plutôt moi qui… qui suis désolée…
Je baisse les yeux. Je n’ai jamais été très à l’aise pour parler avec les hommes, des inconnus de surcroît, surtout depuis mon départ de l’Egypte. D’autant qu’il a tout du physique inquiétant à mes yeux. Des cheveux noirs qui lui donnent un visage sombre, un regard tranchant, une stature impressionnante, et par dessus tout, un âge bien supérieur au moins, tout du moins, de ce que j’en vois. Pourtant, c’est grâce à lui que je suis libérée. Il faut donc que je dise quelque chose, en dépit de ma peur. Sous l’effort, mes doigts s’entremêlent et se tortillent, signe de mon malaise. Je finis par redresser le menton, sans pour autant oser retrouver un contact visuel.
- J-Je crois que ça va aller, enfin, mieux, en tout cas…
Ma poitrine est encore serrée, cependant, j’ai retrouvé mon souffle. La présence chaleureuse de Kanae-san m’aide à me libérer de cette angoisse envahissante. Elle m’aide à me redresser pour m’installer sur la chaise la plus proche. Mes jambes tremblent encore, aussi, je me laisse faire sans protester.
- Je vais te préparer un chocolat chaud dont tu me diras des nouvelles. Offert par la maison, bien sûr. Je pense que le patron serait d’accord s’il était là.
Sur ces mots, elle s’éloigne. Je la suis du regard, regrettant sa présence rassurante. Je ressers le gilet sur mes épaules, avant de réaliser que j’ai oublié le plus important. Que dirait Mama si elle était là.
- M-Merci...Je finis par lever les yeux pour les planter dans ceux de mon sauveur. Pour votre... intervention… Je ne sais pas ce qui se serait passé si… enfin…
Je me mords la lèvre inférieure. Inutile de penser à quelque chose d’aussi déplaisant qui ne s’est finalement pas produit. Je pose mes mains sur mes genoux et entrelacent mes doigts pour cacher ma nervosité.
- J-Je ne sais pas comment vous remercier...
J’avoue également être à court de mots. Je baisse le regard sur mes mains, embarrassée. C’est vrai… Comment pourrais-je le remercier ? Même s’il estime que c’était normal, j’ai quand même une dette envers lui. Il n’imagine pas à quel point.
"Un héros sorti de nulle part"
© Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Dim 28 Juil 2019 - 2:27
Par Osiris. Cette jeune femme était terrorisée et malgré la bienveillance dont j'essayais maladroitement de faire preuve, elle ne paraissait pas plus rassurée. Seule la présence de la barmaid semblait la réconforter. Je le devinais aisément à la façon qu'elle avait de se blottir contre elle comme si sa vie en dépendait. En même temps, elle venait de se faire agresser gratuitement par un pervers ayant clairement dépassé des limites. J'ai cru qu'elle allait s'évanouir d'un instant à l'autre. Son corps tremblait entièrement de manière incontrôlable. Elle me faisait penser à un petit oiseau effrayé, qui tentait de se dissimuler sous son plumage. Elle tentait cependant de se reprendre du mieux qu'elle le pouvait. Après un flottement de quelques secondes, elle leva les yeux et réussit néanmoins à prononcer quelques mots confus. Surpris, j'arquais un sourcil. Elle venait de s'excuser. Mais pourquoi ? C'était à rien n'y comprendre. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être ébahi. Elle semblait si frêle et si fragile, comme une tige de verre que l'on pourrait briser en un rien de temps. Vous savez, comme une fleur délicate qu'on oserait à peine effleurer sous peine de la voir s'envoler ailleurs. Elle avait peur et je devais avouer que ça me faisait un peu mal au cœur.
Cette situation me fit songer un court instant qu'il fallait vraiment que j'en touche deux mots à John. Ce n'était pas possible de laisser une demoiselle travailler dans ces conditions. Ca manquait clairement de précautions, et je ne parlais pas seulement d'agressions de ce genre. Il y avait des changelins, ici. Il allait falloir mettre un peu plus de moyens pour sécuriser les lieux. Je pensais notamment à Nassim, lui devait avoir des contacts pour pallier à ce manquement.
Mais malgré une première tentative difficile, son regard magnifique disparut à nouveau pour toucher le sol. Elle n'avait pas l'air plus à l'aise en ma présence. Ses doigts s'entremêlaient machinalement pour tenter de canaliser sa nervosité. Son comportement renvoyait un malaise évident, bien qu'elle tenta de se reprendre en relevant un peu la tête. Toutefois, je notais qu'elle continuait d'éviter de poser les yeux sur moi. La changeline bégayait, traduisant également une certaine frayeur, pas seulement en rapport avec ce qu'il s'était passé. Cette peur était aussi dirigée vers moi. Une sorte de nervosité parcourut ma colonne vertébrale. J'étais capable de casser la figure d'un sale type, de gérer une classe de vingt quatre élèves et de remplir mon rôle en tant que membre du Conseil mais alors dès qu'il s'agissait de rassurer une gamine, y'avait plus personne. Je préférai me tenir à distance respectable, sous peine de la voir défaillir à mon insu, pendant que la serveuse la prit dans ses bras pour la relever et la chouchouter d'un chocolat chaud.
Je décidai alors de retirer mon chapeau pour plus de politesse et je m'assieds à mon tour juste devant elle. Évidemment, prévenant comme j'étais, je prenais soin de ne pas me tenir trop près. Toutefois, j'avais tout le loisir de l'observer un peu plus intensément. J'en avais croisé des femmes, lorsque j'étais escorte en France. Des petites, des grandes. Des brunes, des blondes. Des blanches, des noires. Des minces, des rondes. Des jeunes, des moins jeunes. Et toutes avaient au moins un point commun, elles avaient été blessés par des hommes, d'une façon ou d'une autre. Généralement, mes préférences allaient vers les femmes fortes, ambitieuses, caractérielles, confiantes à la limite de l'insolence. Mais j'aimais également la douceur, la délicatesse et la sensualité. J'étais un homme assez faible quand il s'agissait de résister à une splendide créature. Et celle que j'avais devant moi me déstabilisait légèrement. Je le sentais rien qu'à ma posture, ne sachant pas tellement où me mettre. Pourtant, j'avais assez d'expériences en la matière pour ne pas me laisser envahir, mais à cet instant précis, je craignais de dire quelque chose de travers sous peine de la faire déglutir davantage. A vrai dire, je n'étais pas vraiment un champion pour rassurer les autres. Cependant, mon œil s'adoucit d'emblée et je lui offris même un léger sourire pour diminuer cet aspect ténébreux.
-Ca va aller. Tu n'as rien à craindre maintenant. Calme toi, d'accord ? Respire profondément. Trois fois. Et tu verras, tu te sentiras un peu plus détendue après.
Une simple technique de relaxation certes, mais très efficace pour réduire le rythme cardiaque et relâcher la pression de ces quelques minutes douloureuses. Naturellement, j'allais ensuite pour allumer une cigarette avant de me rendre compte que j'étais à l'intérieur du bar, ce qui me fit grimacer de dépit. Moi aussi j'avais bien besoin de respirer un coup. Mais l'heure n'était pas à la nicotine, ni à autre chose. Je concentrai alors mon iris argentée sur la jeune femme avant de reprendre toujours d'un calme olympien, me faisant le plus rassurant possible.
-Me remercier ? Tu n'as pas vraiment à le faire, c'est tout à fait normal. Cela dit, j'en toucherais un mot à John pour que tu puisses exercer dans de meilleures conditions, si tu n'y vois pas d'inconvénients. Je trouve ça imprudent de te laisser danser sans revoir la sécurité. Et puis, c'est toujours mieux d'avoir un sanctuaire bien gardé.
J'en profitai pour faire signe à une serveuse de m'amener une bière -parce que oui, l'autre je l'avais balancé- et d'apporter sa boisson chaude. Je repris alors la conversation, dans le but de la laisser davantage s'exprimer et détendre l'atmosphère. D'abord, parler de ce qu'elle aime, soit sa passion qui est facile à deviner pour la mettre un peu plus à l'aise.
-Dis-moi, comment tu t'appelles ? Depuis combien de temps danses-tu ?
Pas que ça m'intéressait véritablement mais je discernais toujours ce malaise chez elle. Je ne demandais pas à gagner sa confiance, mais la décrisper lui ferait du bien autant à elle qu'à moi. Plus je la regardais, plus je la trouvais mignonne. Si ma sœur avait été là, elle m'aurait certainement tiré les cheveux en me traitant de pervers. En somme, ça n'avait rien à voir. Je constatais simplement. Une sorte d'aura énigmatique flottait tout autour d'elle. Vous savez, un peu comme lorsque quelque chose ou quelqu'un accroche votre regard sans pouvoir le détourner et sans que vous puissiez vous l'expliquer pour autant. Ben moi, c'était ça. Est-ce que ça faisait de moi un malade ? Pas vraiment. De toute façon, tout le monde possédait son grain de folie.
Cette situation me fit songer un court instant qu'il fallait vraiment que j'en touche deux mots à John. Ce n'était pas possible de laisser une demoiselle travailler dans ces conditions. Ca manquait clairement de précautions, et je ne parlais pas seulement d'agressions de ce genre. Il y avait des changelins, ici. Il allait falloir mettre un peu plus de moyens pour sécuriser les lieux. Je pensais notamment à Nassim, lui devait avoir des contacts pour pallier à ce manquement.
Mais malgré une première tentative difficile, son regard magnifique disparut à nouveau pour toucher le sol. Elle n'avait pas l'air plus à l'aise en ma présence. Ses doigts s'entremêlaient machinalement pour tenter de canaliser sa nervosité. Son comportement renvoyait un malaise évident, bien qu'elle tenta de se reprendre en relevant un peu la tête. Toutefois, je notais qu'elle continuait d'éviter de poser les yeux sur moi. La changeline bégayait, traduisant également une certaine frayeur, pas seulement en rapport avec ce qu'il s'était passé. Cette peur était aussi dirigée vers moi. Une sorte de nervosité parcourut ma colonne vertébrale. J'étais capable de casser la figure d'un sale type, de gérer une classe de vingt quatre élèves et de remplir mon rôle en tant que membre du Conseil mais alors dès qu'il s'agissait de rassurer une gamine, y'avait plus personne. Je préférai me tenir à distance respectable, sous peine de la voir défaillir à mon insu, pendant que la serveuse la prit dans ses bras pour la relever et la chouchouter d'un chocolat chaud.
Je décidai alors de retirer mon chapeau pour plus de politesse et je m'assieds à mon tour juste devant elle. Évidemment, prévenant comme j'étais, je prenais soin de ne pas me tenir trop près. Toutefois, j'avais tout le loisir de l'observer un peu plus intensément. J'en avais croisé des femmes, lorsque j'étais escorte en France. Des petites, des grandes. Des brunes, des blondes. Des blanches, des noires. Des minces, des rondes. Des jeunes, des moins jeunes. Et toutes avaient au moins un point commun, elles avaient été blessés par des hommes, d'une façon ou d'une autre. Généralement, mes préférences allaient vers les femmes fortes, ambitieuses, caractérielles, confiantes à la limite de l'insolence. Mais j'aimais également la douceur, la délicatesse et la sensualité. J'étais un homme assez faible quand il s'agissait de résister à une splendide créature. Et celle que j'avais devant moi me déstabilisait légèrement. Je le sentais rien qu'à ma posture, ne sachant pas tellement où me mettre. Pourtant, j'avais assez d'expériences en la matière pour ne pas me laisser envahir, mais à cet instant précis, je craignais de dire quelque chose de travers sous peine de la faire déglutir davantage. A vrai dire, je n'étais pas vraiment un champion pour rassurer les autres. Cependant, mon œil s'adoucit d'emblée et je lui offris même un léger sourire pour diminuer cet aspect ténébreux.
-Ca va aller. Tu n'as rien à craindre maintenant. Calme toi, d'accord ? Respire profondément. Trois fois. Et tu verras, tu te sentiras un peu plus détendue après.
Une simple technique de relaxation certes, mais très efficace pour réduire le rythme cardiaque et relâcher la pression de ces quelques minutes douloureuses. Naturellement, j'allais ensuite pour allumer une cigarette avant de me rendre compte que j'étais à l'intérieur du bar, ce qui me fit grimacer de dépit. Moi aussi j'avais bien besoin de respirer un coup. Mais l'heure n'était pas à la nicotine, ni à autre chose. Je concentrai alors mon iris argentée sur la jeune femme avant de reprendre toujours d'un calme olympien, me faisant le plus rassurant possible.
-Me remercier ? Tu n'as pas vraiment à le faire, c'est tout à fait normal. Cela dit, j'en toucherais un mot à John pour que tu puisses exercer dans de meilleures conditions, si tu n'y vois pas d'inconvénients. Je trouve ça imprudent de te laisser danser sans revoir la sécurité. Et puis, c'est toujours mieux d'avoir un sanctuaire bien gardé.
J'en profitai pour faire signe à une serveuse de m'amener une bière -parce que oui, l'autre je l'avais balancé- et d'apporter sa boisson chaude. Je repris alors la conversation, dans le but de la laisser davantage s'exprimer et détendre l'atmosphère. D'abord, parler de ce qu'elle aime, soit sa passion qui est facile à deviner pour la mettre un peu plus à l'aise.
-Dis-moi, comment tu t'appelles ? Depuis combien de temps danses-tu ?
Pas que ça m'intéressait véritablement mais je discernais toujours ce malaise chez elle. Je ne demandais pas à gagner sa confiance, mais la décrisper lui ferait du bien autant à elle qu'à moi. Plus je la regardais, plus je la trouvais mignonne. Si ma sœur avait été là, elle m'aurait certainement tiré les cheveux en me traitant de pervers. En somme, ça n'avait rien à voir. Je constatais simplement. Une sorte d'aura énigmatique flottait tout autour d'elle. Vous savez, un peu comme lorsque quelque chose ou quelqu'un accroche votre regard sans pouvoir le détourner et sans que vous puissiez vous l'expliquer pour autant. Ben moi, c'était ça. Est-ce que ça faisait de moi un malade ? Pas vraiment. De toute façon, tout le monde possédait son grain de folie.
Farah Neferet Assaad#101267#101267#101267#101267#101267#101267#101267
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Lun 29 Juil 2019 - 9:07
Ô détresse ennemie
feat Sebastian
L’homme s’assoit devant moi en déposant son chapeau. Je relève timidement les yeux pour l’observer. Ce n’est qu’à cet instant précis que je prends conscience d’un détail de taille, qui me chagrinait jusque-là, sans pour autant parvenir à mettre le doigt dessus. Jusqu’à présent, son couvre-chef projetait une ombre partielle sur son visage, aussi je n’y avais pas prêté attention jusque-là. Mais, son crâne désormais à nu, j’entrevois clairement son regard : un œil unique d’un argent saisissant. Cet homme est borgne ; sa deuxième orbite est abritée derrière un cache noir. Cela ne fait que renforcer cette image sauvage qu’il renvoie. Pour autant, je n’en suis pas plus intimidée. Alors que mon cœur se calme et que les émotions négatives s’atténuent progressivement, je ressens un étrange pressentiment, que je n’arrive pas à définir pour le moment.
Ses lèvres s’étirent pour former un sourire rassurant, qui éclaircit son visage et adoucit ses traits. Je me sens soudainement inconfortable, mais pas pour la même raison. Je baisse le regard, non plus par crainte, mais par embarras de l’avoir fixé si longtemps. J’écoute toutefois son conseil et prends quelques inspiration profondes, succédées d’expirations contrôlées, pour évacuer l’anxiété qui m’habite et diminuer mon stress. Puis il s’exprime à nouveau, de son timbre grave mais chaleureux. Je relève brusquement la tête en entendant ses derniers mots. Ma bouche dessine un « O » de surprise. Mais c’est donc ça ! Voilà dont l’origine de ce pressentiment qui me chuchotait à l’oreille. C’est un changelin lui aussi, comme moi. En même temps, ce n’est pas très étonnant, car le Fior Nadhur se veut être un repère changelin avant tout. Mais tout le monde n’en est pas un, ici, à toute heure.
Cette découverte me réconforte. Tous les changelins ne sont pas forcément honorables, cependant, nous sommes généralement très solidaires et nous nous protégeons mutuellement. Et puis, il a l’air de bien connaître John, et je fais désormais entièrement confiance à notre doyen. L’appréhension diminue d’un cran, ne restant plus qu’à l’état de trace, nourrie uniquement par ma méfiance naturelle et mon instinct de conservation. Je hoche la tête avec enthousiasme, en souriant, cette fois avec plus d’entrain et d’assurance. Jusque là je n’avais jamais rencontré de problème en dansant au bar, mais, il n’a peut-être pas tort. Il vaudrait mieux trouver un corps de garde. Il me pose ensuite des questions assez banales pour lancer la conversation.
- On me connait sous le nom de Neferet, ici… Mais c’est juste mon second prénom que j’utilise comme nom de scène. En vrai je m’appelle Farah. Farah Assaad.
Une serveuse m’interrompt momentanément pour déposer une pinte de bière devant mon sauveur, ainsi que le chocolat chaud promis par la barmaid. Je la remercie d’un sourire avant de poser les mains sur la tasse. La chaleur réconfortante de la boisson a tôt fait de se répandre dans mes membres, m’apportant un confort bienvenu. Je souffle dessus avant de tremper mes lèvres dedans. Cependant, elle est encore trop chaude pour avaler une gorgée. Je reporte donc mon attention sur mon interlocuteur.
- Je danse depuis plusieurs années… depuis mes onze ans je crois. J’ai commencé en Egypte, et puis par chance, il y a un cours au complexe sportif de Nakanoto, ce qui m’a permis de continuer en arrivant ici. Mais, danser devant des gens, ce n’est que depuis quelques mois. C’est pour me faire un peu d’argent de poche et limiter les dépenses de Mama. Au début, c’était dans un restaurant à thème assez réputé, très sûr, où il n’y a jamais eu de problème. Et ici, c’est depuis l’inauguration.
Je baisse la tête.
- C’est… c’est la première fois qu’on m’embête… Mama ne m’aurait pas laissée seule ici sinon… Elle est très protectrice, elle ne pensait sans doute pas que ce serait possible dans notre sanctuaire. J’espère que je pourrai continuer… J’aime beaucoup danser… ça me permet de m’évader. Je me sens un peu différente, un peu plus… moi…
Je cligne des yeux en réalisant que ma langue s’est soudainement emportée. Je ne parle pas facilement de moi, mais il est vrai que la danse est un sujet de passion, et j’ai parfois tendance à en dire trop. Je replace une mèche derrière mon oreille et je me râcle la gorge en fixant mon chocolat chaud.
- Euh, et… Et vous ? Enfin, pas la danse ! Je veux dire… Comment vous appelez vous ?
J’aurai au moins un nom à donner à ma mère, qui ne manquera pas d’aller le remercier. Elle tient tellement à moi qu’elle est du genre à s’épandre en reconnaissance envers quiconque se montre généreux ou me vient en aide. J’ose relever mes yeux de pharaon pour fixer son unique œil couleur d’orage, guettant sa réponse.
"Mise en confiance"
© Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Lun 29 Juil 2019 - 16:17
Elle prit un certain temps pour me dévisager lorsque j'ôtai mon couvre chef. Je ne pouvais délibérément pas lui en vouloir, c'était toujours à peu près la même réaction que je déclenchais chez les gens. Après tout on ne voyait que ça sur ma tronche abîmée.
Bon, j'avais au moins le mérite d'avoir réussi à la détendre un temps soit peu. Son corps frêle et petit s'était décrispé mais je remarquais toujours une certaine appréhension. Décidément, soit cette petite était terriblement timide ou alors je devrais peut-être songer à me greffer un cache-oeil rose pour casser mon image grossière. Blague à part, le principal était qu'elle se sente déjà mieux en ma présence et qu'elle oublie ce triste incident. La danseuse baissa à nouveau les yeux, comme gênée d'avoir pu me fixer. Mais elle n'omit pas d'exécuter mes conseils avec le plus grand soin, ce qui me rassura également de mon côté. Elle gonfla plusieurs fois sa poitrine avec concentration et expira doucement pour en libérer l'air.
Puis d'un coup, son comportement changea à la simple énonciation du prénom de John. A vrai dire, nous ne nous connaissions pas vraiment mais comme tous membres qui se respectent, j'avais au moins eu l'occasion de le rencontrer plusieurs fois. De ce que j'en conclus, elle semblait le connaître également. Après tout, il était le propriétaire de ce bar, il était donc évident que les formalités de son contrat soient passés directement par lui. La tension qui l'habitait descendit presque instantanément, et elle hocha gaiement la tête à ma proposition. On dirait qu'elle reprenait enfin de l'assurance et du poil de la bête. Ca faisait vraiment plaisir à voir, elle qui était sur le point de défaillir quelques minutes plus tôt. Et puis, le sourire lui sciait beaucoup mieux au teint que la frayeur. Pour la première fois, elle aligna ses mots sans bredouiller une seule fois, ce qui était en soi assez encourageant. Mais soudainement, j'ouvris grand mon oeil comme interloqué par cette révélation. Farah. Joli prénom. Mais c'était plutôt son nom qui me fit tiquer. Assaad... Où est-ce que j'avais déjà entendu ce nom là ? Il me paraissait familier. Je cherchais dans les tréfonds de ma mémoire pour en ressortir un visage jusqu'à ce que je percute. Sous l'effet de surprise, je me mis à toussoter. Wouaw, le monde était vraiment petit. Enfin, cette ville en tout cas. Mais en y regardant d'un peu plus près, il est vrai qu'elle lui ressemblait assez au niveau de ses traits. Le problème étant que je n'étais pas du tout du style physionomiste, je préférai quand même vérifié l'information.
-Ah... Farah Assaad... répétai-je doucement. Je connais une personne de ce nom là. Une femme charmante et cultivée qui travaille au département d'Histoire à l'Université. D'ailleurs, elle te ressemble un peu. Je suppose que vous avez un lien de parenté ?
Nous discutions brièvement lors de nos pauses cafés dans la salle de détente. Elle non plus, je ne savais pas grand chose de cette femme. Très gentille et très agréable. Elle était un puits de science avec qui je pouvais prendre part de conversations accès sur l'Egypte principalement. De ce qu'elle m'en dit, elle était également égyptologue. En dehors de ça, nous mettions en veilleuse notre vie privée, je n'avais donc aucune connaissance au sujet de son cercle familial. Ce qui en soit, était légitime. Certaines personnes préféraient ne pas étaler leur vie dans le milieu professionnel, contrairement à d'autres qui en disaient parfois un peu trop.
La serveuse vint dans la foulée nous distribuer nos boissons. Je m'en emparais alors à cœur joie en l'engloutissant de moitié. Toutes ces émotions moi, ça m'avait donné soif. La jeune Farah quant à elle, tâtonna la température de son chocolat mais se rendit compte que c'était encore beaucoup trop chaud. C'était vraiment une enfant, simple et innocente dans l'âme. C'en était presque touchant. Puis sa langue se délia davantage, et je l'écoutais attentivement.
-Je vois. Je bus une gorgée supplémentaire de mon nectar. Tu es une jeune femme passionnée, ça s'est remarqué quand tu t'es mises à danser. On sent que tu es habitée par ta prestation. En plus d'être quelqu'un d'attentionnée.
Farah était une véritable perle de douceur en plus d'être une fille bien. Un vrai ange. A son âge, on pensait plutôt à s'amuser avec ses potes plutôt que d'aider au foyer. Mais elle, travaillait pour son propre plaisir tout en étant un soutien pour sa famille. Il ne fallait cependant pas qu'elle en oublie sa propre personne pour qu'elle puisse s'épanouir comme il faut. Plus tard, quand elle sera plus grande, les hommes se rouleront par terre pour avoir une femme de ce genre à leur bras, si ce n'est pas déjà le cas.
-Tout le monde est un peu à cran en ce moment, avec l'ambiance qui règne. Mais ça n'excuse pas ce comportement ô combien déplacé. Raison de plus pour prendre des dispositions. Chasse ton inquiétude, tu continueras à danser comme tu le souhaites. John en fera son affaire.
La jeune femme lui parut soudainement se refermer comme une huître. Peut-être était-ce dû au fait qu'elle n'avait pas soupesé ses paroles en se délivrant un peu de son poids. J'avais la sensation qu'un manteau noir l'enveloppait comme pour l'étouffer et qu'elle n'osait pas en dire davantage. Elle replaça machinalement une mèche derrière son oreille et but un peu de son breuvage pendant que je continuais à la fixer avec bienveillance.
-Tu as le droit d'être qui tu veux. Avec tes forces et tes faiblesses. Tu es une jeune femme qui a tout l'avenir devant elle, alors, ne te prive pas de ce dont tu as envie. Surtout de ce qui te fait du bien. Veille simplement à rester toi-même, personne n'a à jouer un rôle. En tout cas personnellement, j'en suis incapable et n'y voit aucun intérêt.
C'est clair qu'on ne pouvait pas me reprocher de jouer un jeu. J'étais beaucoup trop spontané pour y arriver de toute façon. Les gens m'appréciaient ou pas, comme j'étais. Et ça m'allait très bien comme ça.
-Enfin je sais que c'est facile à dire, mais, c'est important. Vraiment. T'es en pleine fleur de l'âge, alors ne te recroqueville pas.
Sachant que ce serait fort dommage. Elle avait de l'énergie à revendre, ça se sentait. Mais quelque chose semblait la bloquer dans son initiation de la vie. Mais sa tentative maladroite pour connaître mon nom m'arracha un petit rire attendri.
-C'est clair qu'à côté de tes prouesses, même un balai danserait mieux que moi, c'est pour dire. Mais blague à part, je m'appelle Sebastian Rhodes, pour vous servir madame.
Je mimais alors une petite révérence princière en déclinant mon identité.
Bon, j'avais au moins le mérite d'avoir réussi à la détendre un temps soit peu. Son corps frêle et petit s'était décrispé mais je remarquais toujours une certaine appréhension. Décidément, soit cette petite était terriblement timide ou alors je devrais peut-être songer à me greffer un cache-oeil rose pour casser mon image grossière. Blague à part, le principal était qu'elle se sente déjà mieux en ma présence et qu'elle oublie ce triste incident. La danseuse baissa à nouveau les yeux, comme gênée d'avoir pu me fixer. Mais elle n'omit pas d'exécuter mes conseils avec le plus grand soin, ce qui me rassura également de mon côté. Elle gonfla plusieurs fois sa poitrine avec concentration et expira doucement pour en libérer l'air.
Puis d'un coup, son comportement changea à la simple énonciation du prénom de John. A vrai dire, nous ne nous connaissions pas vraiment mais comme tous membres qui se respectent, j'avais au moins eu l'occasion de le rencontrer plusieurs fois. De ce que j'en conclus, elle semblait le connaître également. Après tout, il était le propriétaire de ce bar, il était donc évident que les formalités de son contrat soient passés directement par lui. La tension qui l'habitait descendit presque instantanément, et elle hocha gaiement la tête à ma proposition. On dirait qu'elle reprenait enfin de l'assurance et du poil de la bête. Ca faisait vraiment plaisir à voir, elle qui était sur le point de défaillir quelques minutes plus tôt. Et puis, le sourire lui sciait beaucoup mieux au teint que la frayeur. Pour la première fois, elle aligna ses mots sans bredouiller une seule fois, ce qui était en soi assez encourageant. Mais soudainement, j'ouvris grand mon oeil comme interloqué par cette révélation. Farah. Joli prénom. Mais c'était plutôt son nom qui me fit tiquer. Assaad... Où est-ce que j'avais déjà entendu ce nom là ? Il me paraissait familier. Je cherchais dans les tréfonds de ma mémoire pour en ressortir un visage jusqu'à ce que je percute. Sous l'effet de surprise, je me mis à toussoter. Wouaw, le monde était vraiment petit. Enfin, cette ville en tout cas. Mais en y regardant d'un peu plus près, il est vrai qu'elle lui ressemblait assez au niveau de ses traits. Le problème étant que je n'étais pas du tout du style physionomiste, je préférai quand même vérifié l'information.
-Ah... Farah Assaad... répétai-je doucement. Je connais une personne de ce nom là. Une femme charmante et cultivée qui travaille au département d'Histoire à l'Université. D'ailleurs, elle te ressemble un peu. Je suppose que vous avez un lien de parenté ?
Nous discutions brièvement lors de nos pauses cafés dans la salle de détente. Elle non plus, je ne savais pas grand chose de cette femme. Très gentille et très agréable. Elle était un puits de science avec qui je pouvais prendre part de conversations accès sur l'Egypte principalement. De ce qu'elle m'en dit, elle était également égyptologue. En dehors de ça, nous mettions en veilleuse notre vie privée, je n'avais donc aucune connaissance au sujet de son cercle familial. Ce qui en soit, était légitime. Certaines personnes préféraient ne pas étaler leur vie dans le milieu professionnel, contrairement à d'autres qui en disaient parfois un peu trop.
La serveuse vint dans la foulée nous distribuer nos boissons. Je m'en emparais alors à cœur joie en l'engloutissant de moitié. Toutes ces émotions moi, ça m'avait donné soif. La jeune Farah quant à elle, tâtonna la température de son chocolat mais se rendit compte que c'était encore beaucoup trop chaud. C'était vraiment une enfant, simple et innocente dans l'âme. C'en était presque touchant. Puis sa langue se délia davantage, et je l'écoutais attentivement.
-Je vois. Je bus une gorgée supplémentaire de mon nectar. Tu es une jeune femme passionnée, ça s'est remarqué quand tu t'es mises à danser. On sent que tu es habitée par ta prestation. En plus d'être quelqu'un d'attentionnée.
Farah était une véritable perle de douceur en plus d'être une fille bien. Un vrai ange. A son âge, on pensait plutôt à s'amuser avec ses potes plutôt que d'aider au foyer. Mais elle, travaillait pour son propre plaisir tout en étant un soutien pour sa famille. Il ne fallait cependant pas qu'elle en oublie sa propre personne pour qu'elle puisse s'épanouir comme il faut. Plus tard, quand elle sera plus grande, les hommes se rouleront par terre pour avoir une femme de ce genre à leur bras, si ce n'est pas déjà le cas.
-Tout le monde est un peu à cran en ce moment, avec l'ambiance qui règne. Mais ça n'excuse pas ce comportement ô combien déplacé. Raison de plus pour prendre des dispositions. Chasse ton inquiétude, tu continueras à danser comme tu le souhaites. John en fera son affaire.
La jeune femme lui parut soudainement se refermer comme une huître. Peut-être était-ce dû au fait qu'elle n'avait pas soupesé ses paroles en se délivrant un peu de son poids. J'avais la sensation qu'un manteau noir l'enveloppait comme pour l'étouffer et qu'elle n'osait pas en dire davantage. Elle replaça machinalement une mèche derrière son oreille et but un peu de son breuvage pendant que je continuais à la fixer avec bienveillance.
-Tu as le droit d'être qui tu veux. Avec tes forces et tes faiblesses. Tu es une jeune femme qui a tout l'avenir devant elle, alors, ne te prive pas de ce dont tu as envie. Surtout de ce qui te fait du bien. Veille simplement à rester toi-même, personne n'a à jouer un rôle. En tout cas personnellement, j'en suis incapable et n'y voit aucun intérêt.
C'est clair qu'on ne pouvait pas me reprocher de jouer un jeu. J'étais beaucoup trop spontané pour y arriver de toute façon. Les gens m'appréciaient ou pas, comme j'étais. Et ça m'allait très bien comme ça.
-Enfin je sais que c'est facile à dire, mais, c'est important. Vraiment. T'es en pleine fleur de l'âge, alors ne te recroqueville pas.
Sachant que ce serait fort dommage. Elle avait de l'énergie à revendre, ça se sentait. Mais quelque chose semblait la bloquer dans son initiation de la vie. Mais sa tentative maladroite pour connaître mon nom m'arracha un petit rire attendri.
-C'est clair qu'à côté de tes prouesses, même un balai danserait mieux que moi, c'est pour dire. Mais blague à part, je m'appelle Sebastian Rhodes, pour vous servir madame.
Je mimais alors une petite révérence princière en déclinant mon identité.
Farah Neferet Assaad#101514#101514#101514#101514#101514#101514#101514
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Jeu 29 Aoû 2019 - 23:44
Ô détresse ennemie
feat Sebastian
Les mains enrobant ma tasse de chocolat chaud, je sens de la perplexité chez le changelin, lorsque je lui énonce mon nom. Je me demande s’il l’a déjà entendu quelque part… Mais je n’ai pas besoin de lui demander, lui-même fait vite le rapprochement. Alors, il connaît Mama ? Fait-il également partie du corps enseignant ? Car je ne vois pas comment il pourrait la connaître autrement. Enfin, après tout, je ne pose pas vraiment de question à ma mère sur ses fréquentations. Je souris à mon bienfaiteur en hochant la tête de haut en bas.
Il n’y est peut-être pas depuis très longtemps. Je ne l’y ai jamais vu. En même temps, je n’y suis que depuis deux mois, et les domaines enseignés sont assez variés. L’université est grande, il est donc possible de ne jamais croiser un étudiant ou un professeur d’un autre corpus.
Après mon long récit sur la danse, je prends une gorgée de ma boisson chaude. Et voilà que l’étranger me couvre de compliments sur ma prestation. Je rougis, à la fois embarrassée et flattée, tandis que je plante mon regard sur ma tasse. Puis il m’assure que je pourrai continuer à danser, ce qui me réconforte. Certes, je ne cracherai pas sur un peu plus de sécurité. Tout ce qu’il faut, du moment que je peux faire ce que je souhaite. Et que ça convainc Mama qu’aucun autre incident de ce type ne surviendra. Sinon, elle rechignera à me laisser toute seul au bar.
Mon batli m’offre ensuite des conseils et m’encourage à aller de l’avant. Je ne sais quoi répondre à cela. Il me demande même de ne pas me recroqueviller. C’est certainement une métaphore par rapport à mon attitude, quand je deviens soudainement réservée alors que l’instant d’avant je parlais avec entrain. Je comprends où il veut en venir. Mais ce n’est pas si simple… Yamada-san, la psychologue qui me suit, m’a dit que je mettrai peut-être du temps à dépasser mon traumatisme.
Je me suis sentie obligée de le remercier. C’est attentionné de sa part. Finalement, malgré son apparence intimidante et son attitude bourrue au premier abord, c’est un être bienveillant. Et même drôle, car le voilà qui rebondit sur ma maladresse et se compare à un balai. J’étouffe un gloussement en l’imaginant en balai. Il exécute une révérence, à l’occidentale, pour appuyer sa présentation.
Il ne reste plus beaucoup de choix, en dehors de l’Australie et de l’Afrique du Sud. A moins qu’il ne soit canadien ? Ne sont-ils par réputé pour avoir un fort accent lorsqu’ils s’expriment ? Ah, non, ce sont les francophones, les Québécois. En français, du moins. Peut-être que c’est différent lorsqu’ils parlent une autre langue. Je me demande ce que ça donnerait, un québécois qui parle japonais…
Je reprends une gorgée de mon chocolat chaud. Puis une nouvelle question fait irruption dans mon esprit. Je pose mon regard céleste sur Monsieur Rhodes, l’air pensif. Il s’écoule quelques secondes avant que je n’ose me lancer.
C’est à mon tour de le faire un peu parler sur lui. Avec un peu de chance, j’ai vu juste, et lui aussi va s’emporter dans un discours passionné sur son activité professionnelle. Voilà qui rétablirait la balance ! J’attends donc patiemment qu’il prenne la parole, tasse en main.
- Oui, c’est ma mère !
Il n’y est peut-être pas depuis très longtemps. Je ne l’y ai jamais vu. En même temps, je n’y suis que depuis deux mois, et les domaines enseignés sont assez variés. L’université est grande, il est donc possible de ne jamais croiser un étudiant ou un professeur d’un autre corpus.
Après mon long récit sur la danse, je prends une gorgée de ma boisson chaude. Et voilà que l’étranger me couvre de compliments sur ma prestation. Je rougis, à la fois embarrassée et flattée, tandis que je plante mon regard sur ma tasse. Puis il m’assure que je pourrai continuer à danser, ce qui me réconforte. Certes, je ne cracherai pas sur un peu plus de sécurité. Tout ce qu’il faut, du moment que je peux faire ce que je souhaite. Et que ça convainc Mama qu’aucun autre incident de ce type ne surviendra. Sinon, elle rechignera à me laisser toute seul au bar.
Mon batli m’offre ensuite des conseils et m’encourage à aller de l’avant. Je ne sais quoi répondre à cela. Il me demande même de ne pas me recroqueviller. C’est certainement une métaphore par rapport à mon attitude, quand je deviens soudainement réservée alors que l’instant d’avant je parlais avec entrain. Je comprends où il veut en venir. Mais ce n’est pas si simple… Yamada-san, la psychologue qui me suit, m’a dit que je mettrai peut-être du temps à dépasser mon traumatisme.
- M-Merci… Je vais essayer…
Je me suis sentie obligée de le remercier. C’est attentionné de sa part. Finalement, malgré son apparence intimidante et son attitude bourrue au premier abord, c’est un être bienveillant. Et même drôle, car le voilà qui rebondit sur ma maladresse et se compare à un balai. J’étouffe un gloussement en l’imaginant en balai. Il exécute une révérence, à l’occidentale, pour appuyer sa présentation.
- Enchantée Monsieur Rhodes. C’est à consonance anglo-saxonne. Vous êtes anglais ? Je réfléchis un instant, alors que je superpose le souvenir de Monsieur Smith. Non, il n’a rien d’un anglais. Ils ont des manières plus raffinées. Hum, américain plutôt ?
Il ne reste plus beaucoup de choix, en dehors de l’Australie et de l’Afrique du Sud. A moins qu’il ne soit canadien ? Ne sont-ils par réputé pour avoir un fort accent lorsqu’ils s’expriment ? Ah, non, ce sont les francophones, les Québécois. En français, du moins. Peut-être que c’est différent lorsqu’ils parlent une autre langue. Je me demande ce que ça donnerait, un québécois qui parle japonais…
Je reprends une gorgée de mon chocolat chaud. Puis une nouvelle question fait irruption dans mon esprit. Je pose mon regard céleste sur Monsieur Rhodes, l’air pensif. Il s’écoule quelques secondes avant que je n’ose me lancer.
- Comment connaissez-vous ma mère ? Etes-vous également un professeur de l’Université ? En ce cas, quelle matière enseignez vous ?
C’est à mon tour de le faire un peu parler sur lui. Avec un peu de chance, j’ai vu juste, et lui aussi va s’emporter dans un discours passionné sur son activité professionnelle. Voilà qui rétablirait la balance ! J’attends donc patiemment qu’il prenne la parole, tasse en main.
"Briser la glace"
:copyright: Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Dim 1 Sep 2019 - 17:21
Finalement, j'avais vu juste. Elle acquiesça que ce nom était bien celui de sa mère, qui faisait partie du corps enseignant au département d'Histoire tout comme moi. Ce qui m'étonnait néanmoins, c'était de ne pas avoir remarqué cette petite à l'Université. Après tout, elle était certainement en âge d'y mettre les pieds. Quand bien même cette école restait une véritable fourmilière, je pensais que dans tous les cas, je n'aurais pas pu passer à côté de cette petite perle. Pas seulement parce qu'elle était mignonne, je vous vois venir de loin, mais simplement parce qu'il n'y avait pas beaucoup d'étrangers par ici. Et vue son grain de peau et ses traits, impossible qu'elle puisse passer inaperçue au sein de l'établissement. Ou alors, peut-être que je n'étais pas très objectif, qui sait.
Ses joues se mirent alors à rougir d'une douce teinte avant d'échapper une nouvelle fois à mon regard. Si j'avais été un glaçon, j'me serais sûrement mis à fondre. Mais je le pensais franchement. Elle avait du talent et il fallait qu'elle continue dans cette direction. Un peu d'exotisme dans cette ville ne ferait de mal à personne, bien au contraire, ça permettrait même d'ouvrir un peu plus les mentalités. Bien que les japonais instruisaient leurs mœurs de spirituel et d'honneur, ironiquement leurs esprits peinaient à élargir leur horizon face à la différence.
Mais peut-être l'avais-je un peu embarrassé avec mes grands airs de vieux bougre ? Sur son visage dansaient des ombres sûrement indiscernables à première vue, mais pas pour quelqu'un comme moi. Son attitude craintive et recroquevillée me laissait suggérer une problématique. Je trouvais assez anormal qu'une jeune femme aussi vive et énergique sur scène, se mette sans cesse à baisser du nez dans les coulisses. Enfin, par évidence, cela ne me regardait pas mais me chagrinait assez.
-Fais de ton mieux.
Cette gamine était vraiment touchante, un vraie petit brin de soleil, mais obscurcit par des tourments dont je ne devinais pas les rebords. Ca me donnerait presque envie de poser ma main sur le haut de son crâne, imprégné d'une certaine tendresse. Mais je m'en gardais bien. Mon geste pourrait être très mal interprété, surtout avec cet épisode. J'avais la sensation qu'au moindre pas qui lui paraîtrait suspect, elle prendrait la poudre d'escampette ou se casserait en deux sur sa chaise.
Mais mieux que ça encore, je parvenais tout de même à lui arracher un rire qu'elle tenta de dissimuler avec maladresse. Mais ça me faisait plaisir : au moins mon sens de l'humour l'avait détendue.
Soudainement après les présentations, elle reprit de l'assurance et tenta de déterminer ms origines. Après un instant de réflexion, elle mit même directement le doigt dessus, ce qui me fit instantanément sourire. Comment étais-je supposer le prendre ?
-Bien vu, mademoiselle Assaad. Vous êtes perspicace. A mon tour, maintenant. Je posais mon verre et appuya mes coudes sur la table en entremêlant mes doigts. Vos traits, votre culture musicale et votre nom me laissent supposer des origines arabes.
Ce fut quand même plus facile à déterminer, je n'avais vraiment aucun mérite. Un silence tomba avant que dans son esprit, des interrogations filèrent entre ses lèvres. Ses longs cils battant d'une curiosité soudaine, qui rendaient grâce à ses prunelles intriguées.
-Je suis professeur d'anthropologie et d’ethnologie. Il m'est donc arrivé de la croiser oui. Nous sommes dans le même département. Avant ça, pour reprendre grossièrement du début, j'ai vécu en forêt amazonienne, à l'abri de la civilisation moderne telle qu'on la connaît. J'ai fréquenté des peuples reculés et me suis nourris de leurs coutumes. Ensuite, j'ai jeté mon dévolu sur l'Egypte, au Caire plus précisément, où j'y ai vécu en tant que guide touristique mais aussi explorateur à mes heures perdues. Puis la France, pour les études. Et j'ai atterri là.
Évidemment, j'avais omis les différents passages houleux mais je trouvais ça assez bien résumé comme parcours professionnel quand on ne s'attardait pas sur les détails.
-Je pourrais t'en conter davantage mais on n'aurait pas assez d'une journée !
Ca c'est clair que des anecdotes, j'en avais sous le bras. Le problème, c'est que le cadre se prêtait un peu trop à un débordement de ma part. Une bonne bière, une jolie demoiselle, et j'étais parti pour déblatérer comme un moulin à vent en pleine tempête. J'voulais pas non plus paraître lourd.
-Ah et j'ai décidé d'intégrer le Conseil au passage. C'est là que j'ai rencontré John Smith, d'ailleurs.
Au moins, il n'y aura plus de doute sur mon identité réelle, bien que je pensais qu'elle était loin de ne pas l'avoir deviné. A vrai dire, je ne prenais pas tellement de risque, mon instinct me confirmait bien qu'elle faisait parti de la communauté.
Ses joues se mirent alors à rougir d'une douce teinte avant d'échapper une nouvelle fois à mon regard. Si j'avais été un glaçon, j'me serais sûrement mis à fondre. Mais je le pensais franchement. Elle avait du talent et il fallait qu'elle continue dans cette direction. Un peu d'exotisme dans cette ville ne ferait de mal à personne, bien au contraire, ça permettrait même d'ouvrir un peu plus les mentalités. Bien que les japonais instruisaient leurs mœurs de spirituel et d'honneur, ironiquement leurs esprits peinaient à élargir leur horizon face à la différence.
Mais peut-être l'avais-je un peu embarrassé avec mes grands airs de vieux bougre ? Sur son visage dansaient des ombres sûrement indiscernables à première vue, mais pas pour quelqu'un comme moi. Son attitude craintive et recroquevillée me laissait suggérer une problématique. Je trouvais assez anormal qu'une jeune femme aussi vive et énergique sur scène, se mette sans cesse à baisser du nez dans les coulisses. Enfin, par évidence, cela ne me regardait pas mais me chagrinait assez.
-Fais de ton mieux.
Cette gamine était vraiment touchante, un vraie petit brin de soleil, mais obscurcit par des tourments dont je ne devinais pas les rebords. Ca me donnerait presque envie de poser ma main sur le haut de son crâne, imprégné d'une certaine tendresse. Mais je m'en gardais bien. Mon geste pourrait être très mal interprété, surtout avec cet épisode. J'avais la sensation qu'au moindre pas qui lui paraîtrait suspect, elle prendrait la poudre d'escampette ou se casserait en deux sur sa chaise.
Mais mieux que ça encore, je parvenais tout de même à lui arracher un rire qu'elle tenta de dissimuler avec maladresse. Mais ça me faisait plaisir : au moins mon sens de l'humour l'avait détendue.
Soudainement après les présentations, elle reprit de l'assurance et tenta de déterminer ms origines. Après un instant de réflexion, elle mit même directement le doigt dessus, ce qui me fit instantanément sourire. Comment étais-je supposer le prendre ?
-Bien vu, mademoiselle Assaad. Vous êtes perspicace. A mon tour, maintenant. Je posais mon verre et appuya mes coudes sur la table en entremêlant mes doigts. Vos traits, votre culture musicale et votre nom me laissent supposer des origines arabes.
Ce fut quand même plus facile à déterminer, je n'avais vraiment aucun mérite. Un silence tomba avant que dans son esprit, des interrogations filèrent entre ses lèvres. Ses longs cils battant d'une curiosité soudaine, qui rendaient grâce à ses prunelles intriguées.
-Je suis professeur d'anthropologie et d’ethnologie. Il m'est donc arrivé de la croiser oui. Nous sommes dans le même département. Avant ça, pour reprendre grossièrement du début, j'ai vécu en forêt amazonienne, à l'abri de la civilisation moderne telle qu'on la connaît. J'ai fréquenté des peuples reculés et me suis nourris de leurs coutumes. Ensuite, j'ai jeté mon dévolu sur l'Egypte, au Caire plus précisément, où j'y ai vécu en tant que guide touristique mais aussi explorateur à mes heures perdues. Puis la France, pour les études. Et j'ai atterri là.
Évidemment, j'avais omis les différents passages houleux mais je trouvais ça assez bien résumé comme parcours professionnel quand on ne s'attardait pas sur les détails.
-Je pourrais t'en conter davantage mais on n'aurait pas assez d'une journée !
Ca c'est clair que des anecdotes, j'en avais sous le bras. Le problème, c'est que le cadre se prêtait un peu trop à un débordement de ma part. Une bonne bière, une jolie demoiselle, et j'étais parti pour déblatérer comme un moulin à vent en pleine tempête. J'voulais pas non plus paraître lourd.
-Ah et j'ai décidé d'intégrer le Conseil au passage. C'est là que j'ai rencontré John Smith, d'ailleurs.
Au moins, il n'y aura plus de doute sur mon identité réelle, bien que je pensais qu'elle était loin de ne pas l'avoir deviné. A vrai dire, je ne prenais pas tellement de risque, mon instinct me confirmait bien qu'elle faisait parti de la communauté.
Farah Neferet Assaad#101734#101734#101734#101734#101734#101734#101734
Changelin Serpent - Civil
Race : Changelin cobra égyptien
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Couleur : Sandybrown
Avatar : Ishizu Isthar
Date d'inscription : 17/04/2018
Nombre de messages : 210
Emploi/loisirs : Etudiante
Yens : 26
Dim 22 Sep 2019 - 23:00
Ô détresse ennemie
feat Sebastian
Fais de ton mieux. Je pose une main sur ma joue. Ses encouragements me touchent, même s’ils m’embarrassent un peu. Je l’ai méjugé finalement. Derrière son air bourru se cache un homme bon et attentionné. Et comme il est changelin, je suis tentée de lui faire confiance. Il me reste cette habituelle appréhension, mais désormais ce n’est qu’un résidus de mon malaise.
Ayant deviné justement ses origines, c’est à son tour de se prêter au jeu. Mais il est largement avantagé par mon physique atypique. Une femme comme moi, à la peau mate et au cheveux noirs et lisses, il n’y a pas trente-six solutions. Bien que, je le reconnais, la couleur de mes yeux peut prêter à confusion. Les iris bleus sont très rares, héritage des pharaons, comme ma mère aime le répéter. Je pense que ce n’est qu’une façon de me faire sentir plus importante que je ne le suis. Mais ça m’a toujours plu, de m’imaginer reine d’Egypte, comme Cléopâtre. Après tout, je porte bien le nom de l’une d’elles.
Je souris. Je lui facilite un peu la tâche il est vrai. Mais ce n’est pas un problème. Il n’y a nul perdant à ce jeu, que des gagnants. La tasse chaude entre les mains, je l’écoute répondre à ma dernière question concernant sa profession. Un professeur d’antropologie et d’ethnologie ? Mais voilà qui est fascinant ! J’ai beau préférer la biologie, ma mère m’a transmis sa passion pour tout ce qui touche à l’Histoire et la culture des populations disparues. C’est donc avec un intérêt croissant que j’enregistre chaque information qui sort de la bouche de munaqadhi.
Dès lors que je l’entends parler de l’Amazonie, il m’a conquise. Les yeux brillants, je lâche le récipient pour poser mon visage entre mes mains en coupe, les coudes plantés sur le bois de la table. Je l’imagine vêtu comme les autochtones, à consommer leur nourriture, parler leur langue, explorer la forêt, affronter des animaux sauvages… A mesure qu’il parle, mes lèvres s’arrondissent pour dessiner un “O” admiratif. Un peu plus et je l’affublerais presque d’un chapeau et d’un fouet, à pourchasser des prêtres mayas arrachant les coeurs de leurs victimes ! Puis il évoque l’Egypte, et je redouble d’attention. Comment ! Il a vécu au Caire ? ça alors ! Et dire que je ne l’ai jamais croisé ! Bon, c’est vrai que je sortais peu, mais… c’est fou ce que le monde peut-être à la fois petit et si grand !
Je le vois très bien explorer des vieux tombeaux du temps des pharaons, à braver les terribles malédictions écrites en hiéroglyphes. Il aurait fait un parfait archéologue des temps modernes. On croirait un personnage du début du siècle sorti tout droit d’un roman ! Je pousse un soupire, l’esprit vagabondant sur des histoires rocambolesques, mais terriblement attirantes. Puis il met brusquement un terme à mes rêveries par une chute bien moins élaborée que ses aventures.
Je cligne des yeux avant de me redresser, confuse. Je me suis laissée déborder par les émotions. C’est sorti tout seul… Je me racle la gorge avec embarras. Je ne voudrais pas non plus qu’il pense que je lui demande de continuer. Enfin, non pas que ça m’ennuierait, mais il a sans doute mieux à faire...
Gênée, je me concentre sur mon chocolat chaud, qui commence à refroidir. Trouvant dommage de le finir tiède, je vide ma tasse en quelques gorgées. Monsieur Rhodes profite de mon silence pour me parler du conseil. Oh ! Un tout nouveau représentant alors ? Je me demande bien de quelle espèce il est le représentant.
Je ne serais pas surprise de l’entendre dire ours. Il a un côté un peu… homme des cavernes, enfin, pas par rapport à son manque de savoir vivre, mais plutôt au sujet de ses manières un peu abruptes. Sans bouger la tête de ma tasse, je lève les yeux vers lui pour scruter son visage éborgné.
Je me mords l’intérieur de la joue. J’ai recommencé ! C’est plus fort que moi, quand ma curiosité est piquée, je perds le contrôle de ma langue. Je n’ose même pas lui dire qu’il n’est pas obligé de répondre. Me voilà bien empotée.
Ayant deviné justement ses origines, c’est à son tour de se prêter au jeu. Mais il est largement avantagé par mon physique atypique. Une femme comme moi, à la peau mate et au cheveux noirs et lisses, il n’y a pas trente-six solutions. Bien que, je le reconnais, la couleur de mes yeux peut prêter à confusion. Les iris bleus sont très rares, héritage des pharaons, comme ma mère aime le répéter. Je pense que ce n’est qu’une façon de me faire sentir plus importante que je ne le suis. Mais ça m’a toujours plu, de m’imaginer reine d’Egypte, comme Cléopâtre. Après tout, je porte bien le nom de l’une d’elles.
- Effectivement. Je viens d’Egypte, plus précisément, mais ce n’est sans doute pas difficile à deviner avec mon accoutrement !
Je souris. Je lui facilite un peu la tâche il est vrai. Mais ce n’est pas un problème. Il n’y a nul perdant à ce jeu, que des gagnants. La tasse chaude entre les mains, je l’écoute répondre à ma dernière question concernant sa profession. Un professeur d’antropologie et d’ethnologie ? Mais voilà qui est fascinant ! J’ai beau préférer la biologie, ma mère m’a transmis sa passion pour tout ce qui touche à l’Histoire et la culture des populations disparues. C’est donc avec un intérêt croissant que j’enregistre chaque information qui sort de la bouche de munaqadhi.
Dès lors que je l’entends parler de l’Amazonie, il m’a conquise. Les yeux brillants, je lâche le récipient pour poser mon visage entre mes mains en coupe, les coudes plantés sur le bois de la table. Je l’imagine vêtu comme les autochtones, à consommer leur nourriture, parler leur langue, explorer la forêt, affronter des animaux sauvages… A mesure qu’il parle, mes lèvres s’arrondissent pour dessiner un “O” admiratif. Un peu plus et je l’affublerais presque d’un chapeau et d’un fouet, à pourchasser des prêtres mayas arrachant les coeurs de leurs victimes ! Puis il évoque l’Egypte, et je redouble d’attention. Comment ! Il a vécu au Caire ? ça alors ! Et dire que je ne l’ai jamais croisé ! Bon, c’est vrai que je sortais peu, mais… c’est fou ce que le monde peut-être à la fois petit et si grand !
Je le vois très bien explorer des vieux tombeaux du temps des pharaons, à braver les terribles malédictions écrites en hiéroglyphes. Il aurait fait un parfait archéologue des temps modernes. On croirait un personnage du début du siècle sorti tout droit d’un roman ! Je pousse un soupire, l’esprit vagabondant sur des histoires rocambolesques, mais terriblement attirantes. Puis il met brusquement un terme à mes rêveries par une chute bien moins élaborée que ses aventures.
- Oh mais ça ne me dérangerait pas !
Je cligne des yeux avant de me redresser, confuse. Je me suis laissée déborder par les émotions. C’est sorti tout seul… Je me racle la gorge avec embarras. Je ne voudrais pas non plus qu’il pense que je lui demande de continuer. Enfin, non pas que ça m’ennuierait, mais il a sans doute mieux à faire...
- Je veux dire, vous avez vécu de formidables aventures, vos récits sont passionnants…
Gênée, je me concentre sur mon chocolat chaud, qui commence à refroidir. Trouvant dommage de le finir tiède, je vide ma tasse en quelques gorgées. Monsieur Rhodes profite de mon silence pour me parler du conseil. Oh ! Un tout nouveau représentant alors ? Je me demande bien de quelle espèce il est le représentant.
- Ah oui ? Et vous représentez quel genre du coup ?
Je ne serais pas surprise de l’entendre dire ours. Il a un côté un peu… homme des cavernes, enfin, pas par rapport à son manque de savoir vivre, mais plutôt au sujet de ses manières un peu abruptes. Sans bouger la tête de ma tasse, je lève les yeux vers lui pour scruter son visage éborgné.
- Et... c’est lors d’un de vos voyages en terres sauvages que vous avez perdu votre oeil ?
Je me mords l’intérieur de la joue. J’ai recommencé ! C’est plus fort que moi, quand ma curiosité est piquée, je perds le contrôle de ma langue. Je n’ose même pas lui dire qu’il n’est pas obligé de répondre. Me voilà bien empotée.
"Comment mettre les pieds dans le plat"
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Mar 24 Sep 2019 - 19:48
Effectivement, je ne jouais pas réellement franc jeu. Son physique laissait largement d'indices à supposer pour deviner ses origines. La seule exception qui pouvait induire en erreur restait la couleur de ses prunelles. Ils regorgeaient d'une pureté inouïe qui pourraient faire blêmir ses comparses. D'ailleurs, plus je fixais leur couleur, plus je tombais en profondeur dans son regard. Mais pas dans le sens où il donnait le vertige. Il offrait la sensation d'envelopper un mysticisme envoûtant capable de vous accrocher en une œillade. Un simple battement de cil, une paupière entrouverte et vous voilà agripper par l'éclat de ses yeux, reflétant l'immensité d'une âme pure.
D'ailleurs, il fallait que je cesse de continuer à la fixer comme je le faisais, ça pourrait la mettre mal à l'aise. Machinalement, je détournais alors mon seul œil valide pour l'arrêter sur mon verre. Oui, observe ton verre vide si passionnant Sebastian, ça valait mieux pour tout le monde si tu veux pas déclencher une certaine gêne.
Mais alors que je lui narrais les grosses lignes de ma vie, je sentais son intérêt se creuser à mesure que je citais ma biographie rapide. Je m'apercevais rapidement de sa curiosité grandissante alors que ses grands yeux s'émerveillaient et que sa bouche s'ouvrait en rond, toute attentive. Je devinais que des images dignes des plus grands clichés naissaient dans son esprit alors que je poursuivais mon histoire. Cette simple pensée me fit rire doucement dans ma barbe naissante. En effet, vendu ainsi, on pouvait largement laisser son imagination vagabonder pour se laisser aller à ses fantasmes d'aventurier.
Toutefois, la réalité possédait ses travers au delà de l'émerveillement. Je ne regrettais pour rien au monde mon mode de vie de l'époque, qui m'avait permis de développer mon goût pour la puissance d'une culture et l'admiration pour la nature. Mais ce vécu portait aussi son lot de déconvenues. L'adaptation avait été difficile, moi qui vivais comme la plupart des gens, dans un milieu urbain avec un confort non négligeable. Un confort que j'avais décidé d'abandonner en faveur d'une autre vie qui valait malgré tout, toutes les peines du monde. J'avais appris à ouvrir mon âme aux trésors que nous offraient la création. On m'avait enseigné le partage, l'entraide, la compassion, le respect et bien d'autres notions perdues dans les entraves de cet univers couvert de médisances. Malgré mon attitude bourrue, je m'estimais être quelqu'un d'ouvert et de bonne contenance.
A maintes reprises, grisé par la découverte, j'avais aussi été confronté à l'envers du décor comme la survie, les caprices du temps ou alors la grandeur de mère nature qui n'épargnait personne. Combien de fois m'étais-je trouvé en position délicate ? Je ne les avais même plus compté à force. Mais ça ne m'avait jamais réellement arrêté, bien au contraire, je m'étais efforcé de dépasser mes limites. C'était d'ailleurs pour cette raison que je maîtrisais à la perfection les sens de ma harpie féroce ou ceux du jaguar. Dans mon élément naturel dans ce panier de verdure sauvage que représentait la forêt amazonienne en tant que changelin, j'avais appris à mes dépends, tout en abusant sûrement un peu. J'étais comme ça, je ne connaissais pas véritablement de limites à ma soif de défis. Et c'était encore le cas aujourd'hui. Mais ça m'avait permis de m'endurcir et je n'ai jamais connu le moindre rhume à ce jour. Les poisons que produisaient l’Amazonie restaient bien plus foudroyants qu'une goutte au nez.
Je reportais bien vite mon attention sur Farah alors qu'elle trépignait de curiosité. Cette enfant était réellement touchante, comme si elle découvrait le monde qui l'entourait à travers la bouche d'un inconnu à l'allure négligée. Elle avait d'ailleurs dû se rendre compte de son empressement car, pour une raison étrange, elle se redressa, gênée certainement par son enthousiasme. Ce changement de comportement me fit sourire en coin. Franchement, il n'y avait pas de quoi manifester de l'embarras.
C'était toujours avec plaisir que je partageais mon expérience à qui veut bien l'entendre ou s'y intéresser.
-Peut-être que toi aussi tu pourrais voyager à l'avenir. Tu aurais ton propre palmarès d'aventures que tu pourras vanter à tes amis. Pour tout te dire, je ne me suis jamais senti aussi libre qu'en sillonnant la planète. Il n'y a que ça de vrai ! En tout cas, je te le souhaite.
Depuis mon arrivée en France, je m'étais senti assez bridé dans mes ardeurs. J'avais bien fait quelques escapades, mais c'était assez différent. Pas assez mouvementé à mon goût et beaucoup moins exotique. J'devais avouer qu'atterrir ici, m'avait donnée un certain coup de fouet, si on omettait mon statut de conseiller. Pour le moment, on ne pouvait pas franchement dire qu'il me prenait du temps mais à l'avenir, je devinais que les responsabilités se corseraient avec l'ambiance actuelle.
-Conseiller rapace, ma chère. Et toi, de quel animal tu t'affubles ?
J'attendais sa réaction avec une certaine malice. Mon accoutrement ne laissait pas réellement supposer que je sache emprunter une forme aussi gracieuse mais puissante que celle de la harpie. Ce n'était pas très représentatif du type grincheux que j'incarnais. Mais la question qui s'ensuivit fit écarquiller ma rétine argentée, un peu étonné par sa directivité alors qu'elle se concentrait sur sa tasse quelques minutes avant. Décidément, elle ne manquait pas de ressource.
-Ah, ça...
Je portais ma main sur mon cache de cuivre en grimaçant. Cette blessure avait beau daté de plusieurs années, la douleur restait présente quand j'y touchais même légèrement. Je veillais à ce que cette particularité ne se remarque pas en la dissimulant derrière ma masse de cheveux mais comment cacher ce qui se trouve presque comme le nez au milieu de la figure ? Je me décidais tout de même à lui répondre, un peu penaud de cette triste mésaventure, même si ça ne me gênait pas particulièrement d'en parler. Mais contrairement aux autres, cette demoiselle avait osé poser la question, quand certains se contentaient de l'éluder certainement par politesse.
-C'est arrivé en plein cœur de la forêt amazonienne. Alors que je voulais boire un peu, un jaguar s'est pointé pour me sauter dessus par surprise. J'ai réussi à m'en sortir indemne mais... Pas mon œil.
J'éclatais de rire à ce souvenir de la honte. Avec le temps, il avait fini par devenir bon et accentuait la personnalité sauvageonne que j'incarnais, après tout. Pour rien au monde, je n'effacerais cette malheureuse rencontre. Ça faisait parti de mon tribu et m'avait permis d'être récupéré par cet homme bedonnant qui m'avait tout appris.
-Mais pas de problème ! Ça tire un peu de temps en temps mais ça va. D'ailleurs, ça m'a même motivé à emprunter cette bête comme seconde forme ! Ces animaux sont vraiment impressionnants !
Peut-être étais-je un peu maso sur les bords, mais effectivement, au moment de méditer à une autre forme, le jaguar m'était directement apparu comme une évidence. Toutefois, je ne l'affectionnais pas autant que ma première transformation. Disons que la capacité de voler faisait fantasmer tous les hommes sans exceptions.
Toutefois, je me demandais comment une famille arabe avait pu élire domicile au Japon. Après tout, ce n'était pas tellement une terre d'accueil très tendre avec les étrangers. Je supposais que cette interrogation était assez indiscrète et je ne voulais pas non plus créer de vagues. Mais ça me brûlait les lèvres autant que mon envie de cigarette.
-Mais dis-moi, qu'est ce que ta famille est venue faire ici, au Japon ?
D'ailleurs, il fallait que je cesse de continuer à la fixer comme je le faisais, ça pourrait la mettre mal à l'aise. Machinalement, je détournais alors mon seul œil valide pour l'arrêter sur mon verre. Oui, observe ton verre vide si passionnant Sebastian, ça valait mieux pour tout le monde si tu veux pas déclencher une certaine gêne.
Mais alors que je lui narrais les grosses lignes de ma vie, je sentais son intérêt se creuser à mesure que je citais ma biographie rapide. Je m'apercevais rapidement de sa curiosité grandissante alors que ses grands yeux s'émerveillaient et que sa bouche s'ouvrait en rond, toute attentive. Je devinais que des images dignes des plus grands clichés naissaient dans son esprit alors que je poursuivais mon histoire. Cette simple pensée me fit rire doucement dans ma barbe naissante. En effet, vendu ainsi, on pouvait largement laisser son imagination vagabonder pour se laisser aller à ses fantasmes d'aventurier.
Toutefois, la réalité possédait ses travers au delà de l'émerveillement. Je ne regrettais pour rien au monde mon mode de vie de l'époque, qui m'avait permis de développer mon goût pour la puissance d'une culture et l'admiration pour la nature. Mais ce vécu portait aussi son lot de déconvenues. L'adaptation avait été difficile, moi qui vivais comme la plupart des gens, dans un milieu urbain avec un confort non négligeable. Un confort que j'avais décidé d'abandonner en faveur d'une autre vie qui valait malgré tout, toutes les peines du monde. J'avais appris à ouvrir mon âme aux trésors que nous offraient la création. On m'avait enseigné le partage, l'entraide, la compassion, le respect et bien d'autres notions perdues dans les entraves de cet univers couvert de médisances. Malgré mon attitude bourrue, je m'estimais être quelqu'un d'ouvert et de bonne contenance.
A maintes reprises, grisé par la découverte, j'avais aussi été confronté à l'envers du décor comme la survie, les caprices du temps ou alors la grandeur de mère nature qui n'épargnait personne. Combien de fois m'étais-je trouvé en position délicate ? Je ne les avais même plus compté à force. Mais ça ne m'avait jamais réellement arrêté, bien au contraire, je m'étais efforcé de dépasser mes limites. C'était d'ailleurs pour cette raison que je maîtrisais à la perfection les sens de ma harpie féroce ou ceux du jaguar. Dans mon élément naturel dans ce panier de verdure sauvage que représentait la forêt amazonienne en tant que changelin, j'avais appris à mes dépends, tout en abusant sûrement un peu. J'étais comme ça, je ne connaissais pas véritablement de limites à ma soif de défis. Et c'était encore le cas aujourd'hui. Mais ça m'avait permis de m'endurcir et je n'ai jamais connu le moindre rhume à ce jour. Les poisons que produisaient l’Amazonie restaient bien plus foudroyants qu'une goutte au nez.
Je reportais bien vite mon attention sur Farah alors qu'elle trépignait de curiosité. Cette enfant était réellement touchante, comme si elle découvrait le monde qui l'entourait à travers la bouche d'un inconnu à l'allure négligée. Elle avait d'ailleurs dû se rendre compte de son empressement car, pour une raison étrange, elle se redressa, gênée certainement par son enthousiasme. Ce changement de comportement me fit sourire en coin. Franchement, il n'y avait pas de quoi manifester de l'embarras.
C'était toujours avec plaisir que je partageais mon expérience à qui veut bien l'entendre ou s'y intéresser.
-Peut-être que toi aussi tu pourrais voyager à l'avenir. Tu aurais ton propre palmarès d'aventures que tu pourras vanter à tes amis. Pour tout te dire, je ne me suis jamais senti aussi libre qu'en sillonnant la planète. Il n'y a que ça de vrai ! En tout cas, je te le souhaite.
Depuis mon arrivée en France, je m'étais senti assez bridé dans mes ardeurs. J'avais bien fait quelques escapades, mais c'était assez différent. Pas assez mouvementé à mon goût et beaucoup moins exotique. J'devais avouer qu'atterrir ici, m'avait donnée un certain coup de fouet, si on omettait mon statut de conseiller. Pour le moment, on ne pouvait pas franchement dire qu'il me prenait du temps mais à l'avenir, je devinais que les responsabilités se corseraient avec l'ambiance actuelle.
-Conseiller rapace, ma chère. Et toi, de quel animal tu t'affubles ?
J'attendais sa réaction avec une certaine malice. Mon accoutrement ne laissait pas réellement supposer que je sache emprunter une forme aussi gracieuse mais puissante que celle de la harpie. Ce n'était pas très représentatif du type grincheux que j'incarnais. Mais la question qui s'ensuivit fit écarquiller ma rétine argentée, un peu étonné par sa directivité alors qu'elle se concentrait sur sa tasse quelques minutes avant. Décidément, elle ne manquait pas de ressource.
-Ah, ça...
Je portais ma main sur mon cache de cuivre en grimaçant. Cette blessure avait beau daté de plusieurs années, la douleur restait présente quand j'y touchais même légèrement. Je veillais à ce que cette particularité ne se remarque pas en la dissimulant derrière ma masse de cheveux mais comment cacher ce qui se trouve presque comme le nez au milieu de la figure ? Je me décidais tout de même à lui répondre, un peu penaud de cette triste mésaventure, même si ça ne me gênait pas particulièrement d'en parler. Mais contrairement aux autres, cette demoiselle avait osé poser la question, quand certains se contentaient de l'éluder certainement par politesse.
-C'est arrivé en plein cœur de la forêt amazonienne. Alors que je voulais boire un peu, un jaguar s'est pointé pour me sauter dessus par surprise. J'ai réussi à m'en sortir indemne mais... Pas mon œil.
J'éclatais de rire à ce souvenir de la honte. Avec le temps, il avait fini par devenir bon et accentuait la personnalité sauvageonne que j'incarnais, après tout. Pour rien au monde, je n'effacerais cette malheureuse rencontre. Ça faisait parti de mon tribu et m'avait permis d'être récupéré par cet homme bedonnant qui m'avait tout appris.
-Mais pas de problème ! Ça tire un peu de temps en temps mais ça va. D'ailleurs, ça m'a même motivé à emprunter cette bête comme seconde forme ! Ces animaux sont vraiment impressionnants !
Peut-être étais-je un peu maso sur les bords, mais effectivement, au moment de méditer à une autre forme, le jaguar m'était directement apparu comme une évidence. Toutefois, je ne l'affectionnais pas autant que ma première transformation. Disons que la capacité de voler faisait fantasmer tous les hommes sans exceptions.
Toutefois, je me demandais comment une famille arabe avait pu élire domicile au Japon. Après tout, ce n'était pas tellement une terre d'accueil très tendre avec les étrangers. Je supposais que cette interrogation était assez indiscrète et je ne voulais pas non plus créer de vagues. Mais ça me brûlait les lèvres autant que mon envie de cigarette.
-Mais dis-moi, qu'est ce que ta famille est venue faire ici, au Japon ?
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum